Matignon : Le nom du Premier ministre enfin ce soir ?

  • la semaine dernière

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

Category

🗞
News
Transcript
00:00Europe 1 soir, 19h, 21h, Pierre Deville nous sommes ensemble jusqu'à 21h et pour cette
00:07première heure j'accueille Catherine Ney, bonsoir Catherine, bonsoir Pierre, bonsoir
00:11Olivier, bonsoir Agnès, grande voix d'Europe 1, éditorialiste, politique, bonsoir Olivier
00:16d'Artigolle, bonsoir, chroniqueur politique et bonsoir à vous Agnès Evren, bonsoir,
00:20sénatrice LR de Paris, c'est un peu comme les repas trop tardifs, les dîners qui commencent
00:25à 10h, à la fin on n'a plus faim, c'est peut-être ce que ressentent les français
00:29alors qu'on est à plus de 50 jours sans gouvernement, alors on nous avait dit aujourd'hui
00:34c'est sûr vous n'aurez le premier ministre finalement rien du tout, peut-être même
00:38jusqu'à dimanche, apprend-on ce soir, est-ce que ça vous énerve Agnès Evren ? Ah oui,
00:43vraiment et je ne suis pas la seule à être énervée, les français sont effarés, les
00:48acteurs économiques sont très inquiets, il se trouve qu'on est face à des défis
00:53majeurs pour la France, on a aujourd'hui 3000 milliards de dettes, 5,6% de déficit
01:00et 17 milliards d'économies supplémentaires à trouver pour le prochain budget et la France
01:06n'a toujours pas de premier ministre, on nous dit que ça va être imminent, c'est
01:09un jour sans fin, honnêtement je trouve ça gaguesque, il faut impérativement sortir
01:14de cette situation, de cette impasse politique, c'est une crise à mon avis absolument inédite
01:20et donc il serait temps qu'enfin on puisse donner un premier ministre à la France, ne
01:24serait-ce que par principe, pour enfin pouvoir faire voter ce budget, parce que là on devrait
01:29recevoir les documents budgétaires, moi je suis sénatrice et à l'heure actuelle je
01:32ne sais toujours pas quelle va être ma rentrée parlementaire, on a une conférence de président
01:37le 17 septembre, Gérard Larcher nous a dit qu'il n'était pas en position de voir
01:40nous dire si on commençait dès le 1er octobre ou non, honnêtement, mais il vous l'a dit
01:43un peu gêné ? Ben non, il est juste lucide, imaginez ce que ça va être quand il va falloir
01:48ensuite constituer un gouvernement, si déjà sur un an on a besoin de 50 jours, quand
01:53il va falloir 30 noms, qu'est-ce qui va se passer ? Moi je pense que chez Emmanuel Macron
01:57il y a cette forme de procrastination qui devient véritablement, qui joue contre la
02:03France finalement, parce qu'encore une fois il y a aujourd'hui une situation d'urgence
02:08extrême avec cette situation de déficit excessif.
02:12Vous dites comme Henri Guaino ici même hier soir qui disait ben non il faut arrêter de
02:16procrastiner, il faut mettre un premier ministre quel qu'il soit et puis voir s'il se prend
02:20une censure dans la figure, ou pas, tant pis, c'est pas grave, c'est comme ça, c'est
02:24la vie.
02:25Eh bien écoutez, exactement, c'est vrai qu'il y a eu des discussions entre Bruno
02:28Rattaio, Emmanuel Macron et évidemment Laurent Wauquiez et Gérard Larcher et nous on a posé
02:33deux conditions.
02:34La première, c'est qu'évidemment on respecte les institutions, dans l'esprit de la Vème
02:38République c'est une prérogative constitutionnelle que de choisir le premier ministre et donc
02:43on n'était pas sur un sujet de casting, on était sur le fond.
02:45On nous propose Xavier Bertrand, moi j'ai trouvé que c'était d'abord une bonne nouvelle
02:49sur le principe parce qu'enfin on allait avoir un premier ministre et puis deuxièmement
02:53on se dit qu'il y a, nous, un pacte législatif parce qu'encore une fois on a pris nos responsabilités
02:57mais surtout on a proposé des solutions sur la table, que demandent les Français ? Ils
03:01veulent plus de sécurité, 92% des Français aujourd'hui...
03:05Mais c'est pas ça le sujet sur Xavier Bertrand, vous le savez aussi bien que moi, c'est parce
03:08que Marine Le Pen a dit que son parti censurerait un gouvernement Bertrand.
03:12Donc si vous additionnez les députés RN plus une grande partie ou quasi la totalité
03:21des députés du NFP, vous avez une censure immédiate.
03:24Et c'est vrai que l'enjeu c'était la deuxième condition, la première condition c'était
03:27évidemment le pacte législatif et une feuille de route de droite et la deuxième c'était
03:31la stabilité institutionnelle.
03:32Et la stabilité institutionnelle évidemment ça a été le vrai sujet, pourquoi ? Parce
03:37que déjà Marine Le Pen le disait qu'elle censurerait immédiatement, elle le dit depuis
03:41une semaine, je veux dire ça n'est pas nouveau, donc pourquoi est-ce qu'il continue de temporiser
03:45? Peut-être qu'il va sortir du chapeau un autre Premier Ministre, c'est vrai qu'on
03:50entend tous les jours un nouveau nom, c'est peut-être ça le sujet.
03:52Je l'ai entendu, comme moi, David Lissnard, et là dernièrement, ces dernières heures,
03:57Michel Barnier.
03:58Bien écoutez, honnêtement moi encore une fois...
04:00C'est votre famille politique.
04:01C'est ma famille politique, et donc si c'est Xavier Bertrand c'est très bien, si c'est
04:03David Lissnard c'est très bien, mais encore une fois, pourquoi faire ?
04:06Vous n'avez pas dit que c'est Michel Barnier, c'est très bien.
04:07Et si c'est Michel Barnier, c'est très bien aussi, parce qu'il a en plus cette dimension
04:11européenne et qui compte évidemment compte tenu du fait que la Commission européenne
04:15a mis une sanction pour déficit excessif.
04:18Olivier Dertrigonne.
04:19Oui, 50 jours, Pierre l'a rappelé, un nom qui fait irruption ce soir, Michel Barnier,
04:28qui pourrait en effet être une solution sur l'arithmétique parlementaire, l'Assemblée
04:33telle qu'elle est aujourd'hui.
04:34Pourquoi ce nom arrive si tardivement ? Et je trouve que tout ça prend une sale tournure.
04:41C'est-à-dire que normalement le Président de la République est garant du bon fonctionnement
04:47de nos institutions.
04:48Ce joueur de casino, de poker, pensant toujours avoir la martingale, pensant pouvoir sortir
04:56une carte qui va pouvoir tout changer, cette crise plus personnelle que politique qu'il
05:02a vécue au soir des Européennes, rien dans la situation au soir des Européennes ne devait
05:11aller vers une dissolution dans ce timing et sous cette forme-là.
05:14Donc il y a quelque chose qui… J'ai la passion de la politique, je souffre de la
05:21manière dont les choses aujourd'hui se passent et ça fait des dégâts puisque beaucoup
05:26de gens n'attendent plus rien de tout ça.
05:28Vous avez d'autant plus raison que c'est son entière responsabilité, d'abord parce
05:33qu'il a appuyé sur le bouton nucléaire à un moment où il ne le fallait pas et deuxièmement
05:36parce qu'encore une fois c'est une prérogative constitutionnelle qui est donc de nommer le
05:41Premier Ministre.
05:42Encore une fois je le redis, la droite a pris ses responsabilités et on a vu un spectacle
05:47d'irresponsabilité du NFP qui a fait croire aux Français qu'ils pouvaient être en capacité
05:53de s'autodésigner en fait, en disant maintenant le Président doit prendre ses responsabilités
05:57et nous nommer Lucie Castex qui est inconnue au bataillon.
06:00Et qui aujourd'hui avec 81 députés ont signé un document pour la destitution du
06:05Président de la République.
06:06Oui, qui n'a aucune crédibilité.
06:08Enfin il faut quand même rappeler que…
06:09Il y a dans votre famille politique non pas des gens qui prononcent le mot de destitution
06:13mais qui appellent à la démission et c'était le cas de Florence Portelli cette semaine.
06:17Est-ce que vous partagez également l'opinion qu'elle porte ?
06:20Moi j'ai un respect des institutions et donc je pense que…
06:23Vous n'espérez pas la démission d'Emmanuel Macron ?
06:24Je n'espère pas la démission, je dis juste que maintenant il doit prendre ses responsabilités.
06:28Il doit de toute urgence enfin jouer son rôle constitutionnel de nommer un Premier ministre
06:33pour la France.
06:34Catherine Ney.
06:35Bon alors si on fait un peu d'histoire, qui a menacé de…
06:40D'une démission ou d'une destitution ?
06:43Pas d'une destitution mais qui a menacé de censurer le gouvernement ?
06:48Ce sont les LR en avril, au mois de mai et qui disaient attention sur le budget,
06:55et donc ça a fait peur au Président parce qu'il savait que si LR voulait renverser le gouvernement,
07:02il pourrait le faire parce que là pour le coup les deux extrêmes pourraient voter avec LR.
07:07Donc je crois qu'il a eu peur et les LR ont lancé cette idée parce qu'ils voulaient exister,
07:13parce que c'était très dangereux.
07:15Je crois même que Darmanin a dit au Président,
07:17ben oui dans ce cas-là il faudra dissoudre, ils y ont travaillé.
07:20D'ailleurs Darmanin a joué son rôle, il faut le dire,
07:23parce qu'il en avait marre d'être ministre alors que maintenant on dit qu'il veut rester
07:26puisqu'il a réussi les Jeux, tout le monde était fatigué.
07:29Donc les LR ont quand même dit, c'est comme des parents qui diront à un enfant
07:34je vais te gifler dans six mois là.
07:37Donc il y a eu cette menace LR qui a fait que le Président, ça l'a énervé.
07:44Ça l'a énervé, bon.
07:45Le soir de la...
07:47Alors pourquoi a-t-il choisi de faire la dissolution
07:51alors qu'il venait d'avoir une vraie défaite pour les Européennes
07:55parce que 14% et Bardella 33% ?
07:58Il avait pris la décision la veille déjà, il voulait absolument dissoudre
08:03et quand on lui demande, ses amis lui demandaient mais pourquoi ?
08:05Parce qu'il disait, puisque voilà on ne m'écoute pas,
08:08et bien là on lui a dit, il pensait gagner,
08:11il pensait avoir une majorité et retrouver cette majorité qu'il n'avait pas eue
08:16deux ans plus tôt, faute de demander aux Français.
08:18Il ne leur a jamais demandé, comme ont fait tous les Présidents qui viennent d'être élus,
08:21donnez-moi une majorité, il ne leur a rien dit.
08:23Donc comme il ne leur avait pas demandé, ils l'ont exaucé, ils ne lui ont pas donné une majorité.
08:27Là il a pensé qu'il récupérait les choses, mais là il n'a pas réfléchi.
08:31Je pense qu'il était...
08:34Il y a eu un coup de boule, voilà, et puis là il s'est dit...
08:38D'ailleurs il avait fait une conférence de presse le 12 juin,
08:41où il a dit d'ailleurs, le lendemain des élections, je nomme le Premier Ministre et hop,
08:45au Lécœur on recommence, et là j'ai ma majorité.
08:47Il l'a cru, mais ça ne s'est pas passé comme ça,
08:49et aujourd'hui qui gouverne, ce n'est pas la politique, c'est la mathématique.
08:52Lui il regarde ça, vous voyez, c'est l'hémicycle.
08:55C'est l'hémicycle avec les couleurs des différents partis.
08:59Je pense que les deux hommes entre lesquels il a...
09:03Ce n'est pas tant par leur positionnement, parce que ce sont deux hommes qui ont...
09:07chacun des qualités formidables.
09:09Je trouve que Cazeneuve, c'est un type qui a été ministre du budget,
09:13donc il sait qu'on ne peut pas faire de cadeaux distribués, voilà,
09:16qui a été très bon ministre des affaires européennes,
09:20ministre de l'Intérieur au moment où il y avait les attentats,
09:23dans des situations difficiles,
09:25et Premier Ministre les trois derniers mois de Hollande,
09:27c'est-à-dire pas vraiment pour un truc si important.
09:30Mais je veux dire, il a contre lui une partie des LR qui ne voteraient pas pour lui,
09:36et une partie de son camp qui ne voteraient pas,
09:39et le RN qui a dit qu'on n'en veut pas.
09:41Aujourd'hui, qui est le blocage ? C'est le RN,
09:44qui ne veut ni de l'un, ni de Xavier Bertrand,
09:47parce que Xavier Bertrand a battu Mme Le Pen dans le Nord aux élections régionales.
09:53Donc Macron, le Président Macron, il dit
09:55« Qui je peux bien mettre qui éviterait tout ça ? »
09:58Parce que si le garant des institutions, de la stabilité des institutions,
10:02nomme quelqu'un qui est renvoyé trois jours plus tard,
10:07on dit que c'est lui qui a mis le désordre,
10:10et ça serait très dangereux pour lui.
10:12Dans ce cas-là, il a raté son coup, il faudrait qu'il parte.
10:1419h26, Agnès Evrenne va rester quelques instants en plus
10:17pour répondre à Catherine Ney et Olivier Dartigold,
10:20et on se retrouve dans un instant sur Europe, à tout de suite.
10:23Europe un soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
10:26Toujours avec Catherine Ney, Olivier Dartigold et Agnès Evrenne,
10:29sénatrice LR de Paris, qui nous fait l'amitié de rester encore quelques minutes.
10:32Vous avez reçu un tacle de Catherine Ney, il faut bien que vous lui répondiez.
10:35Oui, vous avez dit, Catherine Ney, Agnès Evrenne,
10:38que les LR se sont opposées au budget,
10:41et donc on a menacé de motion de censure.
10:44Déjà au mois de juin, sans rien faire, en disant « Mais on fera ça à l'automne ».
10:48Et là-dessus, j'aimerais bien entendre votre réponse.
10:51Et là-dessus, j'aimerais bien entendre la réponse d'Agnès Evrenne.
10:53Eh bien, je dois reconnaître que Catherine Ney a entièrement raison.
10:57Quand on menace une motion de censure, d'abord on ne le dit pas, mais on le fait.
11:01La politique, ce ne sont pas des mots.
11:03Ah mais attendez, moi je suis lucide, vous savez en politique,
11:05elle est lucide et elle est non lucide.
11:06Moi je reconnais qu'on aurait dû la faire, quitte à ne rien dire.
11:10Mais quand même, on en est là aujourd'hui, pourquoi ?
11:13Parce qu'on assiste, et vous l'avez parfaitement bien décrit,
11:15à une tripartition de l'Assemblée nationale.
11:17Et la tripartition n'est pas faite pour la Ve République.
11:20La tripartition est un poison pour la démocratie.
11:22Et pourquoi on en est là aussi ?
11:24Parce qu'Emmanuel Macron a passé son temps à liquider les partis politiques.
11:28Il a liquidé le PS.
11:29On voit d'ailleurs qu'il n'arrive pas à se défaire aujourd'hui la France insoumise.
11:33Il a tenté de liquider la droite, mais il n'a pas complètement réussi.
11:37La preuve, c'est qu'on a beau être minoritaire à l'Assemblée nationale,
11:40nous sommes le cinquième groupe,
11:41et pourtant, nous ne sommes pas très loin de prendre Matignon, finalement.
11:45Et moi, je le redis, vous avez dit que le spectacle des partis politiques était affligeant.
11:49Je voudrais quand même dire que le seul qui a montré un esprit de responsabilité, c'est la droite.
11:53Pourquoi ? On a posé des solutions sur la table.
11:55Sur la sécurité, sur la maîtrise des comptes, sur le pouvoir d'achat,
11:58en disant qu'il fallait revaloriser le travail au détriment de l'assistanat,
12:04sur la transition écologique, conciliée avec la croissance économique.
12:08Qui a fait des propositions ? Qui a mis des solutions sur la table ?
12:11Personne. Le RN et la France insoumise, ou en tout cas le NFP,
12:15ont balayé d'air auvergement en disant qu'on censure tout.
12:18Donc ils sont spectateurs et ils ne veulent pas gouverner.
12:20Il y a une question qui se pose.
12:21Je pense aussi qu'Emmanuel Macron a liquidé aussi la politique
12:24quand on se présente comme étant seul le représentant du canon de la raison,
12:28en ne voulant pas la bataille politique et idéologique.
12:31Contre la déraison.
12:32Bon, première chose.
12:33Mais, vous avez dit quelque chose.
12:35Vous avez 47 députés aujourd'hui.
12:38Oui, absolument.
12:39Vous ne pouvez donc plus, à vous seul, déposer une motion de censure.
12:43Non.
12:44Et vous pouvez peut-être accéder à Matignon.
12:48Il n'y a pas une difficulté de légitimité dans cette revendication,
12:52puisque le pays n'a pas quand même porté comme message,
12:56suite à l'expression du suffrage universel avec un haut taux de participation,
12:59nous souhaitons un Premier ministre LR.
13:02Écoutez, en tout cas...
13:04Si le mot LR est un gros mot, alors ne parlons même pas de droite.
13:07Les Français veulent, tout ce que j'ai dit tout à l'heure,
13:10la maîtrise des comptes, la maîtrise des flux migratoires,
13:12plus de sécurité dans le pays.
13:15Mais il ne faut pas oublier une chose, c'est que le pays vote à droite.
13:19Qu'on le veuille ou non, c'est comme ça.
13:20Il faut arrêter de contester.
13:21Ça, c'est ce que dit Nicolas Sarkozy.
13:22Moi, je le dis aussi.
13:23Et Henri Guaino a contesté cela hier soir.
13:25Mais ce n'est pas grave.
13:26Moi, je dis une chose, c'est que si aujourd'hui,
13:28le NFP, ils ont 80 députés, je crois...
13:30Henri Guaino n'est pas forcément une boussole.
13:32Non, c'est pourquoi.
13:33C'est parce qu'il y a eu des désistements.
13:35C'est boussole contre boussole.
13:36Attendez, il y a eu tout un désistement.
13:38Il y a eu des désistements partout.
13:41Le pays, dans sa nécrasante majorité, n'a pas voulu,
13:43on n'en pense qu'on veut, mais la réforme de la retraite.
13:45Le pays, dans sa grande majorité,
13:47veut quand même une augmentation des salaires.
13:49Je sais que c'est difficile d'en créer les conditions,
13:52mais on peut en débattre.
13:531600 euros, c'est 500 000 emplois supprimés.
13:55En tout cas, le pays a exprimé une chose,
13:56on veut un changement de politique.
13:58S'il y a l'idée que le casting qui est proposé
14:00est quand même un peu enloucdé,
14:02la poursuite du macronisme tel qu'il était depuis 2022,
14:06il y a là quelque chose qui relève d'une crise démocratique.
14:09C'est très intéressant ce que vous dites,
14:11parce que nous sommes dans la rupture.
14:13Que les choses soient très claires.
14:14Nous, on a dit qu'il fallait que notre Premier ministre
14:17soit totalement autonome vis-à-vis de l'Élysée.
14:19Ça a été les discussions que Laurent Wauquiez
14:21et Bruno Retailleu ont eues avec Xavier Bertrand,
14:23en disant qu'on ne veut pas que nos électeurs
14:25soient coquuffiés une nouvelle fois.
14:27C'est pour ça que notre feuille de route sera très claire
14:29et très ferme sur les régaliens.
14:31C'est peut-être pour ça qu'ils étaient très déçus
14:33de leur première rencontre avec Emmanuel Macron.
14:35Laurent Wauquiez et Bruno Retailleu,
14:37lorsqu'ils sortent de l'Élysée,
14:39ils sont extrêmement déçus, sans doute parce qu'ils lui ont dit ça
14:42et qu'Emmanuel Macron ne l'entendait pas du tout de cette voix.
14:45La question, et je reviens sur l'histoire du budget,
14:49c'est que vous, vous battez votre coulpe ce soir sur Orpins
14:52et on vous en remercie.
14:53La sincérité en politique, ça fait plaisir une fois de temps en temps.
14:56Et c'est rare !
14:57C'est pour ça que je le remarque.
14:59Je ne vous en veux pas du tout, au contraire.
15:01Je le remarque, je le note parce que c'est rare.
15:03Mais moi je ne suis pas députée.
15:05Je note également que peut-être qu'il faut avouer à demi pardonner
15:10puisque sur le casting du premier ministrable,
15:13sur quatre noms qui ressortent ce soir,
15:15il y en a trois DLR.
15:16Donc ça veut dire que finalement,
15:18Emmanuel Macron ne vous en tient pas rigueur,
15:20finalement, de cette histoire de budget refusé.
15:23Mais c'est plutôt nous qui pourrions justement,
15:26comment dire, il y a eu un bougé,
15:28comme on dit au départ,
15:29on ne voulait pas participer au gouvernement.
15:31Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
15:32On avait proposé notre patte législative,
15:33on dirait que quel que soit le premier ministre,
15:35si ses mesures sont proposées, on les votera.
15:37Mais il se trouve qu'on n'a pas de premier ministre à l'heure actuelle
15:40et que parce qu'on n'a pas de premier ministre,
15:42on veut nous être constructifs,
15:43contrairement aux autres partis politiques qui ont été un peu indignes.
15:48Agnès Evren, je vous pose la question autrement.
15:49Comment est-ce que vous expliquez de la part du chef de l'État
15:53que sur quatre noms, trois sont DLR et pas d'autres ?
15:58Il y en a un, c'est Bernard Cazeneuve,
16:00et Catherine l'a totalement dit,
16:03c'est-à-dire qu'il a beau être socialiste,
16:05c'est un homme d'État qui ne partage aucunement les valeurs de la France insoumise.
16:11C'est parce que d'abord, Lucie Castex a été évidemment immédiatement éliminée
16:15parce qu'elle était inconnue au bataillon.
16:17Aucune légitimité, aucune assise nationale,
16:19aucune assise électorale, aucune expérience.
16:21Ensuite, il a regardé sur le fond,
16:23vous savez, moi j'étais au Montmézinc avec Laurent Wauquiez.
16:25Laurent Wauquiez nous a raconté, je ne devrais pas le dire,
16:28mais sa réunion avec Emmanuel Macron.
16:30Et ils ont parlé du fond, et que du fond, et du pacte législatif.
16:34Et justement, Emmanuel Macron leur a dit sur le fond, je suis d'accord avec vous,
16:38maintien de la réforme des retraites,
16:40sur le régalien, évidemment, protéger plus,
16:4220 000 places de prison, justice pénale, moins laxiste,
16:46je suis d'accord sur la maîtrise des comptes publics,
16:48on va faire des efforts.
16:49Donc en fait, sur le fond...
16:50Donc il est de droite, Emmanuel Macron.
16:51En revanche, Bernard Cazeneuve, lui a dit, je reviens sur la réforme des retraites.
16:54Et ça, il ne veut pas, en effet, qu'on déstabilise,
16:59ou en tout cas, qu'on touche à son héritage, à son bilan.
17:02Et de ce point de vue-là, je pense qu'il avait les garanties de Xavier Bertrand,
17:04qu'en fait, les Français veulent une politique de droite,
17:06et que notre feuille de route, notre pacte législatif correspondait à l'Allemagne.
17:09Est-ce que vous diriez qu'Emmanuel Macron est de droite ?
17:12Sur le plan libéral, on peut penser qu'il peut faire une politique de droite.
17:15Je trouve que moi, je suis honnête, sur la gestion du Covid,
17:18il y a des choses bien qui ont été faites.
17:20Sur le régalien, il est tout, sauf de droite.
17:22C'est-à-dire que nous, la droite, nous avons un boulevard sur l'autorité.
17:25C'est pour ça que nous avons une vraie crédibilité, aujourd'hui, pour gouverner.
17:28Olivier Dardigolles ?
17:29Sur la politique de l'offre, c'est une politique de droite.
17:32La droite est aux affaires depuis le début du macronisme, depuis 2017,
17:39à Matignon, pour commencer avec Édouard Philippe,
17:43à Bercy, à Beauvau.
17:46Donc la droite a gouverné le pays, sur des grands secteurs.
17:50On s'est souvent posé la question, y compris avec Catherine lors de ses émissions,
17:57de quoi le macronisme est-il le nom ?
17:59Je pense véritablement qu'Emmanuel Macron,
18:02mis à part peut-être sur la question européenne,
18:05n'a pas une colonne vertébrale idéologique telle qu'on pourrait l'attendre
18:09d'un dirigeant politique, d'un homme d'État.
18:11Il fluctue, on l'a vu sur un certain nombre de sujets.
18:15Et je pense que véritablement son rapport à la politique
18:19relève d'un rapport d'un égo, de l'hubris,
18:24de quelque chose qui relève de « je veux ça, donc on va faire ça »,
18:28quitte à dire à peu près quelque chose de contradictoire 15 jours après.
18:32On verra de ce qu'il en restera.
18:35Je pense aujourd'hui que la séquence profite à Bloch,
18:39au Rassemblement National, quand bien même ils ont pu essuyer une défaite.
18:43Mais ce qui va suivre peut les confondre.
18:46Mais il y a quand même 11 millions d'électeurs qui ont voté au premier tour.
18:49Oui, mais c'est ce que je vous dis.
18:51Ils n'ont pas voté au deuxième tour.
18:53Oui, au premier tour, je disais.
18:55Ils avaient la possibilité.
18:57Ils avaient 450 bulletins pour voter RN.
19:00Ils ne l'ont pas fait.
19:02Je pense qu'il y a eu une campagne conjuguée
19:07et de la gauche et du corps central.
19:10Les ministres étaient en tête pour dire tout le mal qu'ils pensaient du RN.
19:15Et je pense qu'il y a eu un réflexe.
19:18Il y a eu un plafond de verre.
19:20Je crois que quand ils se sont laissés aller au premier tour,
19:23il y avait eu l'effet Bardella, il y avait la jeunesse,
19:27et puis après ils ont réfléchi.
19:29En tous les cas, c'est vrai qu'eux-mêmes, les Français, ont été contradictoires.
19:33Parce qu'ils pouvaient donner une avance au RN.
19:38Il lui donnait beaucoup plus de députés.
19:40Et certains sondages, à un moment, donnaient plus de 200 députés à Mme Le Pen.
19:44Donc elle se retrouve avec 126.
19:46Et elle était malheureuse comme si elle avait perdu.
19:48Alors qu'elle a beaucoup progressé.
19:50Elle est passée de 89 à 100.
19:52Oui, mais il y a deux ans, elle pensait avoir 35 députés.
19:56Elle en a eu 90.
19:58Elle progresse quand même beaucoup.
20:00Mais n'oublions pas une chose.
20:01Beaucoup de Français ont considéré que le RN n'était pas prêt.
20:04Et souvenez-vous des erreurs de casting.
20:06C'est Bardella lui-même qui avait dit qu'il y avait eu un problème de casting.
20:08Et on va revoir tout ça.
20:10On a vu des vidéos de candidats qui ne savaient pas répondre à la moindre question.
20:15Et qui finalement...
20:17Le problème, c'est qu'en fait, les Français, tout à coup, se sont dit
20:21est-ce qu'ils sont prêts véritablement pour gouverner ?
20:23Ils ont répondu non à cette question.
20:24Une dernière question, Agnès Séverine.
20:26Est-ce qu'Éric Ciotti est toujours président des Républicains ?
20:28Oui. Juridiquement, oui.
20:30Politiquement, non.
20:31Parce qu'on considère aujourd'hui que c'est Adi Gennevard, notre secrétaire général,
20:34qui fait office de président des Républicains.
20:3619h42. Merci Agnès Séverine d'avoir participé à Europe Un Soir dans un instant.
20:40La suite, à tout de suite.

Recommandée