Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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00:00Avec Jules Torres. Bonsoir Jules. Bonsoir Pierre. Journaliste politique au Journal du Dimanche.
00:04Bonsoir à Sarah Salmane. Bonsoir Pierre. Avocate et chroniqueuse.
00:08Ça c'est mon jeu, je le garde pour tout à l'heure parce qu'il y a des beaux cadeaux à gagner en cet été sur Europe 1.
00:15Moi aussi. Je vous en dis pas plus. Peut-on participer ? Bah non, on n'a pas le droit.
00:18Et quels sont les lots ? C'est normal, c'est normal.
00:21C'est comme un réparateur de voiture, il ne peut pas repartir avec la voiture du client.
00:25Voilà, on va quand même arrêter de se calmer. Alors, nous avons la démission du gouvernement, M. Torres.
00:31Démission avec un, comment dirais-je, communiqué de l'Élysée ce soir qui dit
00:37« Il appartient aux forces républicaines de travailler ensemble pour bâtir un rassemblement autour de projets et d'actions au service des Françaises et des Français. »
00:48Sachant qu'Emmanuel Macron, en conseil des ministres tout à l'heure, avait estimé qu'il était de la responsabilité de son camp
00:56de mettre une proposition sur la table en vue d'une coalition majoritaire ou d'un large pacte législatif.
01:03Il y en a un autre qui parlait de pacte législatif.
01:05« Il faut travailler sur des axes programmatiques autour de la préservation des acquis économiques,
01:09l'accent sur une réponse régalienne forte des mesures en faveur de la justice sociale. »
01:15Ça veut dire qu'il est quelqu'un dans le viseur.
01:18M. Macron.
01:19Alors là franchement, s'il y a un de vos auditeurs qui a compris tout ce que vous venez de dire,
01:22et ce n'est pas votre faute, c'est de la faute du président de la République, il est vraiment très fort.
01:26C'est gentil pour les auditeurs qui, à mon avis, ont très très bien compris,
01:28mais moi je ne suis pas sûr qu'ils aient compris ce que le président de la République dit.
01:31Oui, c'est verveux.
01:32C'est très verveux.
01:34C'est une pensée complexe qui se traduit laborieusement.
01:36Il veut un pacte législatif.
01:38Ce sont exactement les mots de Laurent Wauquiez qui a dit qu'on ne rentrera pas dans une coalition.
01:43Mais il vise l'air, quoi.
01:44En fait, on va dire quelque chose.
01:46Emmanuel Macron exclut du champ républicain le Nouveau Front Populaire.
01:49Il exclut du champ républicain le Rassemblement National.
01:52Ça, ça fait 350 voix.
01:54Donc il n'y a pas de majorité.
01:55C'est ça qu'Emmanuel Macron n'a pas compris.
01:57C'est qu'il peut, pendant des semaines et des semaines, nous dire
02:00qu'il faut bâtir une coalition républicaine qui respecte le parlementarisme,
02:04l'État de droit, qui respecte les valeurs européennes et l'indépendance française,
02:08et la souveraineté nationale.
02:09Mais est-ce qu'il essaie de renier dans ces deux blocs que vous venez de citer ?
02:11En tout cas, il n'y arrivera pas.
02:12Ou alors, il sera obligé de faire voter des lois avec le soutien de ces deux camps-là.
02:16Mais sauf qu'ils n'appartiennent pas au champ républicain, selon lui.
02:19Je viens d'entendre l'interview Bruno Roteu, c'était très intéressant,
02:22parce qu'il disait qu'on peut faire un pacte législatif sur l'assistanat,
02:25sur la justice des mineurs.
02:26Alors, pour ces deux textes-là, il faudra les voix du RN.
02:29Et vous aurez les voix du Nouveau Front Populaire contre vous.
02:31Donc, on ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas 143 députés RN
02:36et comme s'il n'y avait pas 180 députés du Nouveau Front Populaire.
02:38En fait, sur des sujets comme celui que vous venez de citer,
02:40c'est simple, en France, il y a deux choses.
02:43Il y a une droite et une gauche.
02:45Et on peut dire qu'il n'y a plus de clivage, etc.
02:48Tout ça, c'est du vocabulaire, c'est de la littérature.
02:52C'est ce que nous a montré le second tour de ces élections législatives.
02:55Et c'est ce que veulent donc les électeurs.
02:56C'est ce que veulent les électeurs.
02:57Et on a bien vu que c'est ce qui avait compris un certain nombre de personnalités politiques.
03:00Gabriel Attal, on voit très bien qu'il lorgne au centre-gauche.
03:03Il a compris que ce ne serait pas à droite, que ça se jouerait.
03:05Et lui, Darmanin, pour le coup, et Edouard Philippe, ont compris que ça se jouerait plutôt à droite.
03:09Emmanuel Macron exclut du champ républicain le Nouveau Front Populaire.
03:12Pour les législatives au second tour, il n'était absolument pas gêné de s'allier avec le Nouveau Front Populaire
03:17pour faire barrage au Rassemblement National.
03:19Donc moi, je ne vois pas où est la logique.
03:21Pour faire barrage, on peut s'allier avec eux,
03:23mais une fois que chacun a récupéré son poste, on ne peut plus.
03:25Donc il faut aussi un petit peu de cohérence et de colonnes vertébrales.
03:28Personne n'est dupe, je pense.
03:30Et Gérald Darmanin lance clairement un appel aux républicains.
03:33Bruno Retailleau dit non.
03:34Je pense qu'on l'a tous compris dans son interview.
03:36Il ne veut pas de coalition.
03:37Pourquoi ? Parce qu'il vise surtout à long terme.
03:39Et il se dit peut-être que le groupe pourrait se griller.
03:42C'est une hypothèse.
03:43Merci de reprendre mes termes.
03:44Famille liée, s'il en faut.
03:46Jules Torres, du coup, la suite de tout ça ?
03:49La suite, c'est un petit peu complexe.
03:50Parce que déjà, et vous l'avez évoqué dans votre interview avec Bruno Retailleau,
03:53c'est qu'il y a quand même un sujet de vide juridique et de respect de la Constitution.
03:57C'est-à-dire que là, on a en effet un Premier ministre et des ministres
03:59qui vont rester, malgré leur démission, en charge des affaires volontaires pour certains.
04:04Parce qu'il y en a qui voulaient faire autre chose.
04:06Par exemple, Jean-Noël Barrault voulait s'en aller.
04:08Gros de Le Maire avait soi-disant trouvé un travail à l'étranger.
04:13Oui, je crois que ce sera dans le canard enchaîné demain matin.
04:16À Lausanne.
04:17Vous êtes bien enchaîné.
04:20L'incompatibilité n'est pas dans la Constitution, si je ne dis pas l'erreur.
04:25Si, vraiment, je vous promets.
04:26C'est l'article 23.
04:27Les fonctions de membres du gouvernement sont incompatibles...
04:28Dominique Rousseau, le constitutionnaliste, disait qu'il n'y avait pas...
04:31L'article 23 de la Constitution dit
04:33les fonctions de membres du gouvernement sont incompatibles
04:35avec l'exercice de tout mandat parlementaire.
04:37Bon, c'est clair.
04:38Tous les constitutionnalistes...
04:39Alors, 90%...
04:41Il n'y a pas d'incompatibilité entre la fonction de ministre d'un gouvernement démissionnaire
04:45et celle de député.
04:46Ah, donc c'est peut-être ministre...
04:48Je vous parle de ministre démissionnaire.
04:50Et c'est ce que...
04:51C'est justement là la fossilité.
04:53C'est uniquement là-dessus.
04:54C'est qu'en gros, il y a une sorte de seuil de tolérance
04:57qui est à géométrie variable.
04:59C'est pour ça qu'on décide de
05:01la fin des Jeux Olympiques, mi-août,
05:03ils n'ont plus le droit d'être ministre,
05:05mais alors pourquoi ils auraient le droit pendant un certain temps ?
05:07Le sujet, c'est qu'ils n'ont pas le droit...
05:08Parce que comme il y a un vide juridique, ils ont le droit.
05:10Oui, mais...
05:11Alors, il y a beaucoup de constitutionnalistes qui disent qu'il n'y a pas de vide juridique
05:13et qu'ils le vont contre la Constitution.
05:15Oui, enfin, là, M. Rousseau dit qu'il y a un vide juridique
05:18uniquement pour les ministres démissionnaires.
05:20Et en termes de temporalité, M. Retailleau dit
05:22que ça ne peut pas durer plusieurs semaines.
05:24J'ai regardé, sous la Ve République, le maximum
05:26de temps qu'il y a eu.
05:28Le gouvernement des affaires courantes n'a jamais été en fonction
05:30plus de neuf jours sous la Ve République.
05:32C'était quinze jours en moyenne sous la IVe.
05:34Neuf jours, et là, on envisagerait plusieurs semaines.
05:37Le 7 juillet, c'est loin.
05:39Le 7 juillet, c'est très loin, c'est ça.
05:41C'est déjà petit jour, donc c'est bon.
05:43Ils vont le rester encore un certain temps,
05:45mais surtout, il y a quand même, et c'est fondamental,
05:47il n'y a plus de séparation des pouvoirs
05:50entre l'exécutif et le législatif.
05:52C'est-à-dire que le 18 juillet,
05:54on va avoir des ministres qui vont voter
05:56pour la présidente de l'Assemblée nationale,
05:58puis ensuite pour le vice-président, puis pour l'équesteur.
06:00Alors certes, on ne vote pas des lois,
06:02mais la future Assemblée nationale
06:04va être caduque
06:06parce qu'il y a, je crois, 18 ministres
06:08qui vont pouvoir
06:10voter et
06:12influencer le pouvoir législatif.
06:14Même si, encore une fois, certains ministres
06:16qui sont devenus députés,
06:18je pense à Agnès Pannier-Runacher, qui était sur ce fauteuil
06:20il n'y a pas très longtemps,
06:22qui disait, voilà, maintenant, moi, je suis député.
06:24Alors, s'ils voulaient
06:26démissionner avant, ils auraient pu le faire.
06:28Moi, j'ai quand même
06:30vu un certain nombre de ministres qui étaient
06:32très contents de rester dans leur ministère
06:34pendant un certain nombre de mois,
06:36même jusqu'en septembre, parce que,
06:38il faut le dire, il y avait des avantages
06:40dans la fonction, il y a la voiture à cocarde,
06:42il y a les officiers de sécurité, on peut déjeuner, on peut dîner au ministère.
06:44On peut traverser Paris en 15 minutes
06:46et ne pas prendre
06:48400 PV, comme vous l'avez dit
06:50dans votre journal permanent.
06:52Oui, aujourd'hui,
06:54ils disent ça, mais ça les arrange quand même bien
06:56de rester dans les ministères.
06:58Mais là, les pouvoirs du gouvernement vont être extrêmement limités, parce qu'ils peuvent
07:00rien faire de nouveau, ils peuvent simplement être dans la
07:02continuité. Donc, je pense que ça peut durer
07:04le temps des géos, et c'est déjà énorme
07:06par rapport à ce qu'on a pu déjà connaître sous la
07:08Ve République. Mais là où M. Retailleau
07:10a raison, c'est qu'on va vite trouver un blocage
07:12si ça dure beaucoup trop longtemps, c'est une évidence.
07:14Cette volonté d'Emmanuel Macron
07:16d'aller pêcher, est-ce que
07:18c'est une volonté sincère
07:20ou insincère ? Est-ce qu'on est
07:22vraiment au fond du Titanic
07:24et on se dit, tiens, il me reste encore ça,
07:26c'est vraiment la dernière carte dans mon jeu,
07:28ou est-ce qu'il
07:30se dit que, sincèrement,
07:32oui, ça serait pas mal, cette
07:34coalition, ça aurait de la gueule ?
07:36Honnêtement, le Président de la République
07:38est quelqu'un d'intelligent,
07:40et je ne peux pas croire
07:42qu'il pense sincèrement
07:44qu'une majorité existe aujourd'hui
07:46sans le Nouveau Front Populaire
07:48et sans le RN. Arithmétiquement parlant,
07:50ce n'est pas possible.
07:52Je ne peux pas croire qu'il croit
07:54sincèrement ça.
07:56Il faut examiner le coup d'après.
07:58Il va faire cette coalition, et cette coalition
08:00va se faire bâcher.
08:02Toutes les coalitions se feront bâcher.
08:04Toutes les coalitions se feront bâcher, mais régulièrement.
08:06C'est le retour à la 4ème République.
08:08On parle de coalition avec LR qui ne veut même pas.
08:10Oui, surtout, ils auraient pu faire cette coalition
08:12quand Renaissance avait quatre ans de député.
08:14Là, on a interrogé Bruno Retailleau,
08:16qui lui, en plus, est au Sénat.
08:18Donc, on peut très bien...
08:20Oui, il est majoritaire, en tout cas.
08:22Je ne sais pas s'il est tranquille, mais en tout cas, il est majoritaire.
08:24Derrière, vous pouvez interroger,
08:26il faudrait interroger les 66 LR
08:28de l'Assemblée pour savoir
08:30vraiment à un tutu personné ce qu'ils pensent.
08:32J'ai quand même l'impression que Laurent Wauquiez
08:34tient plutôt la barque. C'était un petit peu compliqué
08:36au début. On sentait qu'il était un petit peu seul
08:38quand il a proposé ce pacte
08:40législatif sans la coalition.
08:42Mais là, j'ai l'impression qu'il a quand même le soutien
08:44de la plupart des députés.
08:46Peut-être pas de tous, en effet, mais au moins
08:48de la majorité des députés.
08:50Mais, dans tous les cas, ça ne fait pas de majorité.
08:52Moi, je pense sincèrement que le président
08:54de la République, pour se délester
08:56au moins d'une partie des discussions, devrait
08:58nommer un Premier ministre du Nouveau Front Populaire
09:00qui serait sous le coup d'une motion de censure directement.
09:02Et au moins, ça lui permettrait ensuite de montrer
09:04qu'il ne peut pas gouverner avec les insoumis.
09:06Et ça ferait retourner le PS.
09:08Oui, ça durerait moins de temps que prévu.
09:10Je pense qu'il y aurait une motion de censure.
09:12Ça serait immédiat, en fait.
09:14Il y aura deux jours après, une motion de censure.
09:16Mais ça permettrait au moins
09:18de montrer qu'avec la France insoumise...
09:20Mais on le sait déjà.
09:22Ils l'ont déjà dit, d'ores et déjà, qu'il y aurait une motion de censure.
09:24Sauf que le problème, c'est que là, pour l'instant,
09:26la France insoumise a la légitimité des urnes
09:28puisqu'ils ont remporté ce second coup d'état législatif.
09:30Ils n'ont pas de majorité absolue.
09:32Même si tout le monde le sait et que, sans doute,
09:34Emmanuel Macron ne le fait pas parce qu'on a
09:36dit qu'effectivement, il pensait déjà
09:38au coup d'après, sinon il l'aurait fait
09:40le 8 juillet ou le 9 juillet.
09:42Il l'aurait fait immédiatement.
09:44Ils ne savent toujours pas qui proposer.
09:46Le problème, c'est qu'il n'a toujours pas de nom.
09:48Ça change tous les trois jours.
09:50Il y avait des noms qui étaient proposés et Jean-Luc Mélenchon
09:52aurait pu y aller.
09:54Vous savez qu'il y a un article,
09:56l'article 8
09:58qui dit que le Président nomme le Premier ministre.
10:00Il l'aurait très bien pu puisqu'il nous a
10:02habitués à lire la Constitution
10:04et à l'appliquer tel quel.
10:06Du coup, sans
10:08exploitation ou sans
10:10émanation ou sans commentaire de la
10:12Constitution, sans les phrases de
10:14M. Rousseau ou de M. Mauss ou de M. je-ne-sais-pas-qui,
10:16là, en l'occurrence,
10:18il aurait pu prendre l'article 8 en disant
10:20« Moi, je nomme le Premier ministre. »
10:22Les députés
10:24du NFP
10:26sont arrivés, sont les plus
10:28nombreux. Dans ces députés
10:30NFP, les plus nombreux, c'est les insoumis.
10:32Donc, je nomme M. Mélenchon.
10:34Terminé. Mais c'est ce que je dis.
10:36Il aurait pu le faire, le 8 ou le 9.
10:38Le problème, et c'est un petit peu ce qu'on
10:40dit depuis tout à l'heure et depuis quelques jours, c'est qu'il n'a que
10:42des mauvaises solutions et des solutions qui ne
10:44fonctionneront pas. Je vais vous dire,
10:46ce que je trouve le plus troublant dans cette histoire, c'est que
10:48cette majorité-là... Rachid Haddati,
10:50elle commence toutes ses phrases par « Je vais vous dire ».
10:52« Je vais vous dire ». C'est une phrase
10:54de Nicolas Sarkozy.
10:56Et ce qui
10:58est intéressant, c'est que
11:00cette situation-là, elle a été provoquée par
11:02Emmanuel Macron. C'est lui qui a décidé
11:04de tout ça, en faisant ce front républicain,
11:06ce désistement, pour empêcher
11:08l'ERN d'avoir une majorité absolue. Mais je peux vous dire,
11:10il aurait une situation beaucoup plus confortable
11:12s'il était actuellement en cohabitation avec l'ERN
11:14et avec Jordan Bardella. C'est ça, la vérité.
11:16Ça, il ne le fera jamais, vu qu'il estime qu'ils ne sont pas
11:18dans le champ républicain. C'est ça, la vérité, Jules ?
11:20C'est ça, la vérité. Ah si, c'est ça, la vérité.
11:22On se retrouve dans un instant avec Jules Torres
11:24et Sarah Saldana.
11:30Toujours pas de fumée blanche à gauche
11:32Pendant ce temps, on va en parler avec
11:34Jules Torres du JDD et l'avocate et chroniqueuse
11:36Sarah Salmane. Toujours pas de
11:38fumée blanche. On a annoncé tout à l'heure
11:40que le NFP s'était mis d'accord,
11:42Eureka, sur le nom
11:44du perchoir, c'est-à-dire du président
11:46ou de la présidente de l'Assemblée Nationale. Mais
11:48comme hier, avant d'annoncer le
11:50nom qui avait fuité, en fait, de
11:52Laurence Tubiana, on n'a toujours pas le nom
11:54de celui ou celle, je crois,
11:56vous l'avez, vous, le nom du perchoir ?
11:58A priori, il se murmure que ce serait Cyriel Chatelain.
12:00Ce serait pas
12:02totalement inouï
12:04parce qu'elle le voulait
12:06déjà. Ce serait inouï pour les socialistes.
12:08Et qu'elle a surtout
12:10eu ce rôle
12:12très souvent en tant que remplaçante
12:14de Yael Braun-Pivet.
12:16En attendant, sur le nom
12:18du candidat
12:20à Matignon, toujours pas donc
12:22de nom formellement
12:24prononcé, écoutez ce qu'en pensait Sébastien
12:26Chenu du RN ce matin sur Europe 1
12:28sur CNews.
12:29Tous les jours, on nous sort un nouveau nom. Alors, hier,
12:31on avait une communiste. La France aurait été
12:33en 2024, possiblement, le gouvernement
12:35français dirigé par une communiste
12:37qui est hostile au mariage pour tous.
12:39Là, maintenant, on a une décroissante
12:41antinucléaire qui,
12:43de façon fanatique,
12:45appliquerait plus de normes sur notre
12:47agriculture, qui taperait le
12:49nucléaire. Moi, je prends les
12:51déclarations de Mme Tubiana. Donc, on est
12:53totalement à l'opposé de ce que les Français
12:55ont réclamé pendant des semaines et
12:57des semaines. Ce sont des non-sens absolus.
12:59Mais ça dit quoi ? Ça veut dire que la gauche, non seulement,
13:01n'était pas prête, évidemment pas prête
13:03à gouverner. Ça veut dire que son
13:05programme est une illusion, est une
13:07escroquerie totalement absolue
13:09vis-à-vis de ses électeurs. Ils ne sont d'accord
13:11sur rien. Ces gens ne sont pas prêts.
13:13Ces gens ne sont pas sérieux. Ces gens sont dangereux.
13:15Alors, voilà ce que disent, justement,
13:17les gens de gauche. On commence par Manuel Bompard.
13:19Si c'est effectivement
13:21ce profil sur lequel travaillent
13:23nos partenaires, je tombe
13:25de ma chaise, puisqu'il s'agit
13:27de nous proposer une personne qui signait
13:29il y a quatre jours une
13:31tribune dans laquelle elle appelait à
13:33constituer une coalition et un programme
13:35commun avec les macronistes.
13:37Et depuis huit jours, le Parti Socialiste a mis
13:39des vétos systématiques sur l'ensemble des
13:41propositions que nous faisons sur ce point.
13:43Et s'il s'agit désormais de
13:45revenir avec les macronistes qui ont été
13:47chassés par les électrices et les électeurs
13:49au moment des élections législatives,
13:51c'est une proposition qui ne me semble pas sérieuse.
13:53Voilà, donc Manuel Bompard
13:55qui réagissait au nom de
13:57Laurence Tuguena. Mais il a raison, elle est pas du tout
13:59LFI compatible, elle est plutôt Macron compatible.
14:01Elle a été pressentie à deux reprises pour rentrer
14:03au gouvernement. C'est ce que disent les insoumis.
14:05Mais ils ont entièrement raison.
14:07Frantomas, enlève ton masque.
14:09Parce qu'à partir du moment où elle a
14:11deux fois, à deux reprises, elle aurait pu entrer au gouvernement...
14:13T'imagines, il y a Sarah qui enlève son masque et puis c'est
14:15Frantomas.
14:17Qu'est-ce qui vous arrive ?
14:19Frantomas, le livre de la jungle.
14:21Je dis simplement,
14:23de ce point de vue-là, il a raison.
14:25Comment vous voulez qu'ils soient
14:27tous d'accord alors que c'est une alliance de
14:29pacotilles ? Quand vous avez d'un côté le PS,
14:31LFI, les écolos, ils ne peuvent pas tomber d'accord.
14:33A l'origine, ils n'ont même pas les mêmes
14:35convictions. C'est normal qu'ils n'arrivent pas à tomber d'accord
14:37sur un candidat.
14:39Je vous réponds, Jules Torres, qu'est-ce qui m'arrive ?
14:41Il m'arrive qu'on est totalement
14:43dans une fiction.
14:45Qu'elle soit animée ou pas animée.
14:47On est dans un vaudeville. Relisez
14:49les pièces de Beaumarchais, vous allez vous retrouver
14:51exactement dans la situation dans laquelle on se retrouve.
14:53Moi, je bois vos exemples.
14:55Que ce soit de Kipling ou de Frantomas.
14:57Comme on a
14:59entendu Manuel Bompard
15:01s'offusquer du nom
15:03de Laurence Tubiana.
15:05Il y a eu Guedbelo aussi qui a décliné l'offre.
15:07Comme si c'était Matignon qui avait fait une offre.
15:09Écoutons Olivier Faure.
15:11Je ne vois pas au nom de quoi
15:13il faudrait considérer que quand il y a
15:15trois formations politiques sur quatre,
15:17en réalité une majorité de parlementaires
15:19du Front Populaire qui sont prêts
15:21à accepter cette candidature.
15:23Je ne vois pas en quoi il faudrait considérer
15:25que la parole d'un seul
15:27s'impose à tous les autres. Moi, je n'ai jamais
15:29imposé la parole des socialistes face à tous les autres.
15:31J'ai toujours considéré que quand
15:33il y avait un fait majoritaire qui s'exprimait,
15:35il fallait en tenir compte.
15:37Il faut que maintenant
15:39on réfléchisse, qu'on se parle et qu'on
15:41reprenne la discussion dès aujourd'hui
15:43parce que nous ne pouvons pas attendre.
15:45Il faut qu'on réfléchisse, qu'on parle
15:47mais ça ne fait pas dix jours qu'ils réfléchissent et qu'ils parlent.
15:49Il faut qu'on réfléchisse, qu'on parle
15:51alors que ça fait dix jours qu'ils nous cherchent un nom.
15:53Ils n'ont pas réfléchi, ils n'ont pas parlé.
15:55Moi, je trouve ça assez inquiétant.
15:57Ça m'arrive assez rarement, mais j'aimerais
15:59en ce moment être de gauche.
16:01C'est-à-dire qu'on assiste
16:03en effet à un théâtre.
16:05En temps normal, vous avez envie d'être de gauche.
16:07C'est pour ça que j'ai dit que ça m'arrive assez rarement.
16:09Il y a deux fantômes à se parler.
16:11On voit bien que
16:13tout est cristallisé autour de Mélenchon
16:15qui, lui, veut absolument
16:17être à Matignon et donc il va faire échouer
16:19et capoter toutes les alliances et tous les noms
16:21possibles. On a eu ensuite Huguet de Vélo
16:23qui, comme Pierre l'a
16:25justement rappelé la semaine dernière,
16:27est au Parti communiste depuis
16:291974 au moment même où
16:31Georges Marchais prenait ses ordres de la part de Brejnev
16:33à Moscou. On a ensuite
16:35Madame Toubiana qui, en effet, n'est pas
16:37très LFI compatible, qui vient de
16:39la Ligue communiste révolutionnaire ancienne
16:41qui est proche de Jospin, qui a soutenu François Hollande
16:43et qui a ensuite fricoté
16:45avec la Macronie et qui a
16:47failli rentrer au gouvernement
16:49et qui a finalement obtenu la coprésidence de la
16:51Convention citoyenne pour le climat. Bref, les électeurs
16:53de gauche ne se reconnaissent dans rien.
16:55Les électeurs de droite ne se reconnaissent
16:57dans rien. Il y a 10 millions de Français qui ont voté
16:59pour l'ORN et ils auraient pu se retrouver avec
17:01une communiste ou une ancienne de la Ligue communiste révolutionnaire.
17:03Et on a, comme le rappelait Pierre Moscovici,
17:05le premier président de la Cour des comptes,
17:07ici même, dans les échos aussi,
17:09hier soir, on a
17:11une dette de 3600 milliards d'euros
17:15en 2027, si rien n'est fait
17:17d'ici là. Ça veut dire qu'on paiera
17:1986 milliards d'euros
17:21chaque année d'intérêt de la dette.
17:2386 milliards, ça veut dire
17:25qu'en gros, on ne peut plus investir
17:27dans rien. Ni la justice, ni la police,
17:29ni la défense, ni l'éducation,
17:31ni rien du tout. Terminé.
17:33Terminé. Voilà.
17:35Les bons instituts
17:37pronostiquent
17:39un coût du budget du Nouveau Front Populaire,
17:41du programme du Nouveau Front Populaire,
17:43à hauteur de 192 milliards d'euros par an.
17:45Donc vous voyez bien où on va aller, c'est-à-dire dans le mur.
17:47On peut aigrainer
17:49toutes les mesures que propose
17:51la France Insoumise et le Nouveau Front Populaire.
17:53On ne va pas du tout s'y reconnaître,
17:55notamment sur l'impôt sur le revenu.
17:57Quelle couleur avez-vous choisi pour le mur ?
17:59Puisque vous aimez mes petits sons.
18:01François Ruffin. Tiens, on ne l'a pas écouté, François Ruffin.
18:03C'est une honte.
18:05Ce pas est à la hauteur des gens
18:07qui ont glissé un bulletin de gauche dans l'urne,
18:09en y mettant un peu d'espoir.
18:11Maintenant, il faut en cesser avec les apparatchiks
18:13et avec les cartels
18:15des partis. Il faut sortir de ça.
18:17Et qu'est-ce qu'on fait ?
18:19Est-ce que c'est par un chiffoumi ?
18:21Est-ce que c'est en tirant à la courte paille
18:23qu'on trouve enfin un nom pour Matignon ?
18:25Ou c'est simplement, quand on est en démocratie, par le vote ?
18:27Il y a des députés Nouveau Front Populaire.
18:29Il faudrait faire ce qu'on a fait
18:31au moment de la Révolution française,
18:33que le Tiers État, dans la salle du jeu de pommes,
18:35les réunira part et qu'eux,
18:37au moins, aient la dignité,
18:39l'honneur de se mettre d'accord sur
18:41un nom pour Premier ministre.
18:43Quand on voit ce que font les partis aujourd'hui,
18:45c'est à désespérer les gens.
18:47C'est désespérant, dit François Ruffin.
18:49Oui, c'est navrant même.
18:51C'est assez navrant, mais François Ruffin
18:53a beaucoup pris ses distances avec M. Mélenchon aussi.
18:55D'ailleurs, on a Mme Garrido,
18:57Mme Autain, qui ont essayé de créer
18:59une sous-entité, alors je ne suis pas sûre
19:01qu'elle soit très efficace.
19:03Ils vont chez les écologistes.
19:05Dans le troisième groupe du Nouveau Populaire.
19:07Le problème,
19:09c'est que personne ne veut reconnaître
19:11ses torts dans cette histoire.
19:13C'est-à-dire qu'on l'a dit, Jean-Luc Mélenchon
19:15suscite un rejet et ne pourra jamais
19:17être quelqu'un qui fait consensus à gauche.
19:19Mais par ailleurs, les socialistes et les écologistes
19:21ne veulent pas reconnaître que,
19:23finalement, le premier groupe dans le Nouveau Populaire,
19:25c'est les Insoumis, c'est eux qui ont le plus de députés.
19:27Donc, ce serait normal
19:29que le nom qui soit proposé
19:31vienne de la France Insoumise.
19:33Ils en ont proposé quatre, dont celui de
19:35Jean-Luc Mélenchon, mais il y en a trois autres.
19:37Notamment, Manuel Bompard et Clémence Guettet.
19:39Vous oubliez Mathilde Panot ?
19:41C'est le quatrième. Pardon d'avoir oublié
19:43Mathilde Panot.
19:45Mathilde de Panot. Vous la n'oubliez pas.
19:47Sa partie cool.
19:49Comme Emmanuel Macron, la gauche n'a aucune
19:51bonne solution.
19:53Les socialistes ne veulent pas reconnaître
19:55le scrutin. Macron ne veut pas reconnaître
19:57le scrutin, les écologistes non plus.
19:59Il fallait que chacun fasse son truc de son côté.
20:01Après, il ne faut pas s'étonner qu'on ne trouve aucun consensus.
20:03Si on fait un truc chacun de son côté,
20:05ça ne fait pas de coalition.
20:07Là, on est vraiment pour le coup dans la Quatrième République.
20:09D'ailleurs, j'ai vu qu'il y avait un comparatif dernièrement.
20:11Je crois qu'on est bientôt à neuf ou à dix
20:13groupes politiques, ce qui fait qu'on est
20:15plus ou moins dans le ratio de la Quatrième.
20:17Je crois que même on dépasse les dix.
20:19On en avait parlé, je crois,
20:21la semaine dernière. On était à neuf, je crois, le maximum.
20:23Il y en a quatre au centre,
20:25cinq à gauche, quatre à droite
20:27et plus à droite. On ne comprend plus grand-chose.
20:29On ne comprend plus grand-chose
20:31et on continuera d'essayer de comprendre
20:33puisque c'est là notre métier
20:35et non pas notre projet. Merci Jules Torres.
20:37Merci Sarah Salman.