Tous les vendredis, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Jacques Serais pour débattre des actualités du jour.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Nous sommes ensemble jusqu'à 21h et j'accueille dans ce studio Yves Tréhard du Figaro.
00:04Bonsoir Yves.
00:04Bonsoir Jacques, bonsoir à tous.
00:06Et Jules Torres du JDD.
00:07Bonsoir Jules.
00:08Bonsoir Jacques, bonsoir à tous.
00:09On va commencer avec cette expression du Premier ministre Gabriel Attal
00:14qui était en déplacement cet après-midi.
00:16Et un peu une évolution dans le discours.
00:18Gabriel Attal s'imagine rester.
00:22Oui, aussi surprenant que cela puisse paraître.
00:24Gabriel Attal pourrait rester à l'issue de ses législatives.
00:28Alors le Premier ministre a été interrogé pour savoir si son gouvernement pourrait rester quelques jours ou semaines pour la continuité de l'État.
00:33Voilà ce qu'il a répondu.
00:34Évidemment, aussi longtemps que ce sera nécessaire, notre gouvernement le fera, bien sûr.
00:41Yves Tréhard, Gabriel Attal, tout le monde s'attendait plus ou moins à une démission de Gabriel Attal dimanche soir, peu importe les résultats.
00:48Et là il nous dit finalement il pourrait rester.
00:49Oui mais on est dans le surréalisme total actuellement en France.
00:55Je ne sais pas si on marche encore sur l'eau, on va peut-être marcher sur l'eau bientôt, vous voyez.
01:00Non, non, mais c'est incroyable.
01:02Écoutez, il y a eu un vote au premier tour de cette élection.
01:05Il y en aura un au deuxième.
01:07Un vote qui a sanctionné le camp présidentiel.
01:09Qui a sanctionné le camp présidentiel.
01:10Et vous avez le Premier ministre qui sort parce qu'il y a des sondages qui sont moins mauvais.
01:14On va en parler, c'est ça.
01:15Qui dit qu'il se pense qu'il pourrait être l'homme de la situation,
01:20qui préserve la France de tous les maux qui pourraient l'assaillir.
01:24Non, je suis désolé.
01:25Quoi qu'il arrive, ou alors le président de la République,
01:28cette fois-là aura vraiment perdu tout le contrôle de la situation.
01:32Il doit, quoi qu'il arrive, à mon avis, changer de Premier ministre.
01:37Alors il peut expédier les affaires courantes pendant 48 heures, 72 heures.
01:41Mais le temps qu'un nouveau gouvernement,
01:43c'est ce qui sera le cas d'ailleurs, le temps qu'un nouveau gouvernement soit nommé.
01:46Mais je n'imagine pas deux secondes que M. Attal puisse continuer.
01:50Tout à l'heure s'il continue, ça sera aussi une cohabitation.
01:53Dans tous les cas de figure, le président de la République sera en cohabitation.
01:58C'est Gabriel Attal lui-même qui l'a dit, donc voilà.
02:01J'utterrais, c'est une cohabitation Emmanuel Macron-Gabriel Attal.
02:05Que tout change, point de crainte change.
02:06Mais en même temps, on serait passé à une forme de cohabitation.
02:08C'est-à-dire que la dissolution a changé quelque chose entre les deux hommes.
02:11En tout cas, Gabriel Attal a été un de ceux qui, à mon sens,
02:14est le plus bien comporté de tous les fidèles d'Emmanuel Macron.
02:18C'est-à-dire qu'on a eu, dès le soir de la dissolution, Bruno Le Maire,
02:22Edouard Philippe, pas forcément Gérald Darmanin.
02:25Mais en tout cas, c'est deux fidèles qui ont dit
02:27que ça n'engage qu'Emmanuel Macron,
02:29c'est la décision d'un président tousse qui est tout seul.
02:31Gabriel Attal, lui, a subi cette décision-là,
02:35mais il l'a acceptée et il n'a pas fait de sortie dans la presse ou en public
02:39pour dire qu'Emmanuel Macron se tromperait complètement,
02:42qu'il ne comprenait pas le pays.
02:43Ensuite, il y a quelque chose, et on en a parlé cet après-midi mon cher Jacques,
02:47pour Gabriel Attal, il y a quelque chose qui est assez symbolique.
02:51Sans doute, mais il y a...
02:53Vous savez, quand vous êtes à Matignon,
02:55quand vous êtes Premier ministre,
02:57il faut avoir six mois d'occupation de Matignon
03:01pour obtenir la Grand Croix du Mérite.
03:04Et Gabriel Attal sera, j'ai vérifié,
03:08il sera à six mois d'occupation de Matignon,
03:10pour avoir sa médaille en chocolat.
03:12Il fait tracer six mois à Matignon, mercredi prochain.
03:15Donc s'il reste jusqu'à mercredi...
03:17S'il reste jusqu'à mercredi, il est Grand Croix de l'ordre national du Mérite.
03:21Ça, ça fait plaisir aux Français.
03:23Ça, c'est un petit indiscret.
03:25Pour bien comprendre, c'est-à-dire que, par contre,
03:27s'il démissionne et qu'il présente sa démission
03:29et qu'elle est acceptée par le Président dimanche soir,
03:31il n'y a pas la Grand Croix. Terminé. Pas de Grand Croix.
03:33Ça, les Français seront contents de savoir ça.
03:35Ça, Jules, vous avez informé les Français.
03:37Là, je pense qu'il y a quelques voix qui vont basculer.
03:39Imaginez donc...
03:41Parce que c'est évidemment...
03:43On ne peut pas imaginer que cela rentre en considération.
03:46On ne peut pas imaginer...
03:48Que ça ne rentre pas en considération.
03:51Je pense vraiment qu'en tout cas,
03:53il y a des personnes qui lui ont dit
03:55que c'est important.
03:57C'est quand même quelque chose qu'on porte ensuite toute sa vie.
03:59Il est précisément 19h20 T1.
04:02Je pense qu'à 20h02,
04:04Jules Torres aura un coup de fil
04:06de Gabriel Attal en lui disant
04:08« Vous m'avez fait virer de Matignon ! »
04:12Il ne faut pas non plus...
04:14Vous savez, quand il y a des remaniements,
04:16on dit toujours oui à certains ministres qui s'attachent
04:18à la voiture avec le gyrophare,
04:20à la voiture à cocarde.
04:22Je pense qu'il y a quand même des choses symboliques en politique.
04:24Je ne dis pas que
04:26Gabriel Attal veut rester à Matignon
04:28jusqu'à mercredi pour la seule raison
04:30qu'il obtiendrait la grand-croix du mérite.
04:33Mais je dis juste que c'est peut-être
04:35quelque chose qui
04:37va lui permettre,
04:39en tout cas, il va pousser là-dessus
04:41pour rester quelques jours de plus.
04:43Parce que dans tous les cas,
04:45il est de coutume normalement dans une cohabitation
04:47et quand on perd des législatives,
04:49ça a été le cas en 86, ça a été le cas en 93,
04:51que le Premier ministre
04:53donne sa démission au Président de la République
04:55le soir même des résultats.
04:57Là, selon
04:59ce que nous dit Gabriel Attal aujourd'hui,
05:01c'est qu'on ne va pas potentiellement
05:03vers ce scénario-là.
05:05Après, il y a évidemment 15 raisons
05:07qui permettent de nourrir
05:09le scénario d'Attal.
05:11Il y a aussi 15 autres raisons qui permettent
05:13de ne pas le nourrir.
05:15Il y a quand même
05:17quelques informations à donner.
05:19Il y a plein d'éléments que je me permets d'ajouter.
05:21Emmanuel Macron, je crois,
05:23vous pouvez me confirmer, n'est pas en France
05:25une bonne partie de la semaine prochaine.
05:27Oui, parce qu'il y a un sommet qui est important.
05:29C'est assez baroque aussi.
05:31C'est le sommet de l'OTAN.
05:33À Washington.
05:35En effet, on peut supposer qu'il y ait un Premier ministre en fonction...
05:37Oui, c'est assez...
05:39C'est un sommet où il peut très bien aller
05:41avec son nouveau Premier ministre, c'est tout à fait possible.
05:43C'est un sommet qui
05:45aurait d'ailleurs, en cas
05:47d'une majorité différente
05:49de celle qui est sortante,
05:51notamment
05:53avec le Rassemblement National
05:55et d'ailleurs d'une certaine façon aussi
05:57avec l'opposition, mais ça dépend
05:59quelle opposition de gauche,
06:01mais avec le Rassemblement National, ça poserait des problèmes.
06:03Parce qu'imaginez qu'il nomme un nouveau Premier ministre,
06:05c'est de l'anticipation,
06:07lundi ou mardi,
06:09Premier ministre du Rassemblement National,
06:11si c'est le Rassemblement National qui remporte
06:13une majorité gouvernable.
06:15Eh bien, à ce moment-là,
06:17le Premier ministre, il pourrait très bien partir avec lui
06:19au sommet à Washington
06:21et je vous laisse deviner que
06:23vous le savez très bien,
06:25qu'il y aurait deux discours très différents
06:27vis-à-vis de l'OTAN, puisqu'il y en a un
06:29qui est partisan d'un
06:31engagement poussé
06:33en Ukraine, et l'autre qui est
06:35vendebout contre...
06:37Enfin, qui n'est pas sur la même ligne.