• il y a 4 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Europe Un Soir. 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:05Et on passe en revue l'actualité politique avec Alexandre Malafaille.
00:08Bonsoir Alexandre. Bonsoir Pierre.
00:10Président, fondateur de Think Tank, Synopia, bonsoir.
00:13Philippe Guibert. Bonsoir Pierre.
00:15Enseignant, ancien directeur du CIG, le Service d'Information du Gouvernement,
00:19qui est très important pour nous autres journalistes.
00:22Question posée à vous deux, et on va d'abord entendre les uns et les autres,
00:27les personnalités politiques qui défendent le point de vue ou au contraire le contestent.
00:32L'Elysée, Emmanuel Macron met en garde, appelle à ne pas se tromper.
00:36Emmanuel Macron est-il hors jeu d'ores et déjà ?
00:39On écoute d'abord Aurore Berger.
00:42C'était hier soir lors de notre spéciale avec Laurence Ferrari sur CNews et Europe Un.
00:46Elle déclare qu'elle ne souhaite pas de désistement en faveur de LFI.
00:50Jamais une voix qui doit aller évidemment à l'extrême droite.
00:53Donc vous appellerez à votre ligne pour la France insoumise ?
00:55Non, moi je vous dis clairement, comme Edouard Philippe l'a dit, comme François Bayrou l'a dit,
00:59comme un certain nombre d'hommes et de femmes politiques le disent ce soir,
01:02qu'il y a une alternative qui doit pouvoir naître,
01:04il y a une alternative qui doit pouvoir être créée dans notre pays,
01:07parce qu'encore une fois, soit le Rassemblement national confirme dans la semaine qui vient,
01:11et donc ça veut dire que oui, on a un gouvernement d'extrême droite
01:14qui sera à la tête de notre pays, si c'est ce que les Français veulent.
01:17Vous, par exemple ?
01:18Soit il y a une alternative qui peut se créer.
01:20Dans une circonscription, vous vous désisteriez s'il y avait un candidat à LFI en face ?
01:23Non.
01:24Voilà, donc ce que dit Aurore Berger n'est pas exactement ce que dit le Président,
01:29ou alors ce que dit le Président est obscur, mais en tout cas, pour Manuel Bompard,
01:32invité ce matin de nos confrères d'RTL, Emmanuel Macron est définitivement hors-jeu.
01:37C'est clair qu'il y a une forme de cacophonie dans les expressions,
01:41puisqu'elles ne sont pas toutes les mêmes entre ce que dit Emmanuel Macron,
01:44ce que dit M. Bayrou, ce qu'a dit M. Philippe, ce qu'a dit Gabriel Attal lui-même.
01:49La première chose que je veux vous dire, c'est qu'hier soir et aujourd'hui encore davantage,
01:54Emmanuel Macron n'est pas en mesure d'appeler à quelque rassemblement que ce soit.
01:58Parce que s'il y a un premier défait dans cette élection législative, c'est bien lui.
02:04C'est-à-dire qu'il est hors-jeu, d'après vous ? C'est fini ?
02:06Donc je ne crois pas qu'il soit très bien placé pour appeler aux rassemblements autour de lui.
02:10Commentaire Philippe Guivert, hors-jeu ou pas ?
02:13Non, il n'est pas hors-jeu, mais il est très affaibli, forcément.
02:15Quand votre base fait 20% au lieu de 25% il y a deux ans...
02:20Et qu'elle se contredit sur les choix pour le deuxième tour ?
02:23Elle est divisée sur le contour du barrage qui doit être fait au RN,
02:29et en y impliquant ou pas, elle est file.
02:32Et bien évident que tout ça ne conduit pas à une grande clarté et à une grande force.
02:38La clarification qu'il voulait, finalement, c'est une obscurcisation, comme on dit en français.
02:45Oui, mais j'ajoute un point, parce qu'on parle beaucoup de désistement,
02:49et effectivement des candidats vont se retirer.
02:51Je crois qu'il y en a 150 à 160 sur les un peu plus de 300 triangulaires.
02:56Donc la moitié des triangulaires sont en train de devenir des deux L.
03:00160 désistements à ce stade.
03:02Voilà, mais il est bien évident que les électeurs ensuite font ce qu'ils veulent.
03:06Ils ne vont pas obéir aux ordres fûts ceux d'Emmanuel Macron
03:11pour les électeurs macronistes comme un seul homme.
03:14Il y aura de la déperdition dans tous les sens.
03:17C'est vrai aussi des électeurs de gauche qui voient leurs candidats se retirer
03:22face à un duel entre le RN et les macronistes.
03:26Donc tout ça est très compliqué.
03:28Dernier désistement en date, au profit de Gérald Darmanin,
03:33arrivé en tête dans sa circonscription de Tourcoing.
03:36Duel face au RN Bastien Verbrugge grâce au désistement du candidat du Nouveau Front Populaire.
03:42Voilà, Leslie Mortreux qui est arrivé troisième.
03:45Alexandre Malafaille, comment est-ce que vous voyez la situation ?
03:47En tout cas, ce qui est en sein de le Président,
03:49il amplifie ce que beaucoup de gens lui ont reproché depuis des années,
03:52c'est-à-dire d'avoir des paroles qui sont vides de sens ou qui sont creuses.
03:56Il y a huit jours, il expliquait à qui il voulait l'entendre,
03:59donc en fait aux Français, qui n'ont pas le choix parce qu'il a beaucoup parlé,
04:02que le programme du RN et le programme du Nouveau Front Populaire,
04:06c'était la promesse de la guerre civile.
04:09Je veux bien.
04:10Et une semaine après, il nous explique que finalement,
04:13on peut peut-être effectivement quand même faire barrage
04:15à celui qui va nous amener à la guerre civile par l'extrême droite,
04:18mais alors les autres, on peut peut-être s'entendre avec eux.
04:20Je ne suis pas sûr que tout ça soit très clair et aide les Français à s'y retrouver.
04:23Et après, quand on regarde quand même un petit peu la réalité de ce qu'on a entendu
04:26dans la souffoulée d'Emmanuel Macron,
04:28Gabriel Attal parle d'un projet funeste,
04:30mais de l'autre côté, il ne dit plus de quoi il s'agit.
04:33On a juste oublié hier soir, sur un sonde de débat qu'on a pu entendre,
04:36que globalement, c'était notamment le cas de Clémentine Autain,
04:39qui pour défendre le tout et le grand n'importe quoi
04:42qu'on a entendu prononcé par un sonde d'insoumis,
04:44a mis ça sur le compte de la liberté d'expression.
04:46Alors moi, je veux bien qu'au nom de la liberté d'expression,
04:48on puisse tutoyer, voire franchir, mais sans vraiment franchir,
04:51toutes les règles de la morale,
04:53toutes les règles qui protègent l'antisémitisme, tout ça.
04:56Non, mais ça passe.
04:57Je pense qu'effectivement, on a un problème de confusion générale
05:00sur en tout cas ce qui vient d'en haut,
05:02et donc ça n'a plus beaucoup d'influence.
05:04Après, en effet, au cas par cas,
05:06en fonction des gens et des personnes,
05:08les Français feront ce qu'ils ont à faire en libre conscience.
05:12Mais il y a aussi beaucoup de gens qui risquent de se retrouver
05:14dans la position de dire, finalement,
05:16s'il faut voter pour des gens dont la position n'est pas claire,
05:19qu'ils iront à la pêche dimanche prochain.
05:20Qu'est-ce qui pousse Emmanuel Macron
05:23à aller tellement loin dans le curseur,
05:26à se dire que finalement,
05:28il préfère Philippe Guybert et les filles
05:30au Rassemblement National,
05:32alors qu'effectivement, il les avait mis il n'y a pas si longtemps que ça,
05:35et je parle en jours et non pas en semaines,
05:37sur la même marche, en fait.
05:42Je pense qu'il prépare la future cohabitation,
05:44parce que nous ne racontons pas d'histoire.
05:46Le RN aura une majorité relative.
05:50On n'a jamais vu un deuxième tour contre l'IRA.
05:52Pourquoi est-ce que vous êtes aussi vindicatif ?
05:56Vous ne pensez pas à la majorité absolue ?
05:59Je ne suis pas sûr que ça aille jusqu'à la majorité absolue.
06:02Vous ne allez pas faire comme Macron,
06:04qui se contredit du jour au lendemain.
06:06Vous venez de dire qu'il n'y aura pas
06:10de majorité absolue.
06:12Et puis vous dites, je pense qu'il y en aura.
06:14Je pense vraiment qu'on aura une majorité relative,
06:17une grosse majorité relative,
06:19mais je vois mal le RN
06:22franchir le seuil des 290 députés.
06:25Pourquoi ?
06:26Parce qu'il va quand même y avoir,
06:28quand on regarde les circonscriptions de près,
06:31le RN n'a pas de réserve de voix au deuxième tour.
06:34Très peu.
06:35L'Euroconquête ne pèse plus rien.
06:37Les candidats de droite
06:40n'ont pas toujours fait des scores formidables
06:43dans les circonscriptions où le RN est en tête.
06:45Et donc les réserves de voix pour le RN ne sont pas massives.
06:48Et puis il y aura quand même 30, 40, peut-être 50 députés
06:51de droite classique.
06:53Oui, c'est ça.
06:54Et puis après, il y aura un sursaut de participation,
06:56certainement encore.
06:58Il y aura 4, 5 points de participation,
07:00ça c'est classique, entre deux tours.
07:02Mais je pense que le RN, tout seul,
07:05aura du mal à atteindre les 290 députés.
07:09Après, on ne peut certainement pas exclure
07:11qu'au sein de la future Assemblée,
07:13il se trouve quelques députés LR
07:15qui ont envie de se rallier
07:18à ce nouveau gouvernement.
07:20Et je pense que Jordan Bardella est bien imprudent
07:22de dire qu'en cas de majorité relative,
07:24il n'irait pas à Matignon.
07:26Je trouve que c'est très imprudent.
07:28Parce que je crois que si les résultats sont ceux-là,
07:30et si les LR ont une certaine neutralité,
07:33voire qu'il y a des ralliements,
07:35il pourra difficilement refuser Matignon.
07:37Alexandre Malafaie.
07:38En tout cas, sur les éléments de langage présidentiel
07:40et la préparation d'une future cohabitation
07:43avec une coalition, quelle qu'elle soit,
07:45pourquoi pas ?
07:46Mais très sincèrement, je ne vois pas
07:48comment on pourra, depuis les LR
07:50jusqu'aux socialistes, voire communistes
07:54et éventuellement écolos, aller au-delà.
07:56Personne ne peut imaginer
07:58qu'on puisse s'associer
08:00dans cet arc républicain
08:02avec LFI.
08:04Et ce n'est pas parce que LFI
08:06dit en permanence sur les plateaux,
08:08qu'aujourd'hui, la gauche,
08:10on est tous pareil, et qu'ils ont été reconnus
08:12comme n'étant pas d'extrême gauche,
08:14parce que le ministère de l'Intérieur a estampillé ça comme ça,
08:16c'est pas sérieux.

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