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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ensemble, ils reviennent sur le vote du budget et l'appel au compromis de Michel Barnier.
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Transcription
00:00Alors que voilà, on est encore sous le charme des dessins de plantu qui nous a fait rêver,
00:11qui croque bien la classe politique qui, selon ses propres termes, n'a plus la même tenue
00:17qu'à une époque, on va parler de l'information du soir, qui est celle du fait que finalement...
00:24Est-ce que c'est une surprise que le budget n'ait pas été retenu, Raphaël Stainville ?
00:30362 voix contre, 192 pour.
00:32Vous me faites bien de vous poser la question, c'était à croire que tout est écrit à l'avance
00:35et qu'on a assisté à des semaines de discussion pour rien, mais que sans que personne ne soit
00:40véritablement surpris par ce grand théâtre qui se conclut par ce vote contre, ce budget
00:47où il y avait eu une sorte d'hystérie fiscale qui s'était déployée, où chacun se félicitait
00:53des avancées, des amendements qui avaient pu être votés, mais dont on savait qu'au final
00:58il n'en resterait rien et que la discussion se poursuivrait à partir du texte initial au Sénat.
01:03Et Michel Barnier, cet après-midi devant l'Assemblée Nationale, avant même que la décision soit connue,
01:09appelait à un compromis dans l'intérêt des Français. On écoute le Premier Ministre.
01:15J'ai entrepris sur plusieurs sujets, et cette discussion n'est pas terminée, plusieurs sujets
01:21qui préoccupent ces groupes et qui accompagnent aussi le sentiment populaire que j'écoute,
01:27Ensemble pour la République, le Modem, Horizon. Continuons ce dialogue et avec votre groupe en particulier
01:33où nous avons cherché, pour reprendre un mot de Jean-Paul Matéi tout à l'heure, un compromis.
01:39C'est un mot que j'aime bien d'ailleurs, même s'il n'a pas tout à fait cette culture du compromis en France.
01:45J'aime bien ce mot, en particulier quand il s'agit, Laurent Wauquiez, de protéger les plus démunis.
01:52C'est assez étonnant ce discours de Michel Barnier, plaisantant, alors qu'il savait très bien où ça allait.
02:00Il faut dire les choses comme elles sont, c'est un naufrage démocratique, c'est ce qui s'est passé.
02:05Ça fait trois semaines qu'on n'utilise pas le 49.3 au nom du respect des droits du Parlement.
02:11On dit aux parlementaires, saisissez-vous de ce budget, essayez de l'amender et de l'améliorer.
02:16Et au lieu d'essayer de jouer leur rôle et de faire leur boulot de parlementaires,
02:22on a assisté à une folie intégrale, principalement de la France Insoumise, mais pas que,
02:30également du Rassemblement National, également du MoDem et de quelques autres.
02:34Comme si la France n'allait pas si mal, comme si on n'avait pas plus de 3 000 milliards d'euros de dettes,
02:41comme si on n'était pas à la veille d'une vague de plans sociaux, etc.
02:47C'est absolument incroyable de voir à quel point les hommes politiques français sont déconnectés de la situation réelle du pays.
02:57Et d'ailleurs, quand on regarde les sondages, il y avait un sondage de l'IFOP, d'Ipsos, qui avait été publié il y a 15 jours, 3 semaines,
03:04et qui montrait que pour 76% des Français, les politiques étaient déconnectées.
03:11Donc là, ils en font une très belle démonstration, 3 semaines pour rien, avec une folie fiscale absolument incroyable,
03:18un budget totalement confiscatoire et punitif. Je regardais tout à l'heure Coquerel, il est très content de lui.
03:24Il a foutu un bazar monstre, il a rajouté 38 milliards d'impôts supplémentaires, 37 milliards d'impôts supplémentaires.
03:32Je trouve que là, on est dans une folie pure.
03:35Donc vous auriez préféré qu'on aille sur un 49.3 direct ?
03:38C'est étonnant quand même.
03:40Moi, je trouve que le 49.3... Non, ce que je critique d'abord, c'est que les députés n'aient pas pris la balle au bon.
03:51Qu'ils n'aient pas été solidaires d'une nation, en fait.
03:56On sait qu'on est dans la merde, qu'on a 3300 milliards de dettes, et qu'il faut avancer.
04:01Et qu'on a un déficit de 6,1, qui est à peu près le même que celui des Etats-Unis,
04:06sauf que les 6,1 de dette, la dette aux Etats-Unis, elle est chez eux.
04:10Tandis que la dette chez nous, c'est des fonds d'investissement américains.
04:12Donc il faut qu'on avance, et je crois qu'on va payer en 2027 80 milliards d'intérêt de la dette.
04:18Non, mais ce que je trouve dingue, c'est que les députés qui n'ont que les droits du Parlement à la bouche,
04:24on leur dit, ok, on n'utilise pas le 49-3, essayez d'améliorer le budget,
04:30et au lieu de ça, c'est la foire à la saucisse.
04:33Excusez-moi, mais ce n'est quand même pas un signe de maturité politique très grand.
04:36Raphaël ?
04:38Non, mais le problème, je suis d'accord avec ce constat,
04:42c'est-à-dire qu'ils avaient l'opportunité de pouvoir s'entendre,
04:46mais ils ont discuté, ils ont sincèrement discuté.
04:49Alors sincèrement, c'est moins sûr, mais chacun a avancé ses pions,
04:53et dans le cadre d'un paysage politique totalement éclaté,
04:56où aucune majorité ne peut s'imposer d'elle-même,
05:00sinon par l'assurance que finalement, la meilleure des solutions
05:06est finalement encore de s'en remettre, après une commission mixte paritaire,
05:11à un accord des deux chambres, et puis ultimement un 49-3.
05:15Mais en fait, la vérité, c'est que vous accusez les députés,
05:18mais je pense que le gouvernement a aussi sa responsabilité.
05:21Parce que le gouvernement aujourd'hui, qu'est-ce qu'il cherche ?
05:23Il cherche presque exclusivement à gagner du temps.
05:25Quand Michel Barnier nous dit qu'il veut croire à la discussion,
05:29au dialogue possible, à l'intelligence des députés,
05:33il s'achète d'abord du temps.
05:37Non, je suis d'accord, c'est vrai qu'il y a une certaine hypocrisie,
05:39parce que Barnier sait très bien que c'est infaisable.
05:41Je suis d'accord avec vous.
05:43Il sait très bien que c'est infaisable, donc il se dit,
05:45bon, je n'utilise pas le 49-3, je fais semblant d'accepter la discussion,
05:48et puis je sais très bien qu'au bout de trois semaines,
05:50ce sera l'article 40.
05:52Et puis je pourrais dire que j'ai donné la parole à tous les députés.
05:56Il a préservé sa parence.
05:58Vous l'avez entendu, il est bourré de mensuétudes en disant,
06:01voilà, les uns et les autres, c'est à vous d'examiner,
06:03de faire preuve de courage, etc.
06:05On peut repasser tous les discours de Barnier.
06:07Non, mais là je pense surtout à la France Insoumise.
06:10Mais ce qu'il faut bien voir, c'est que quand on plonge
06:12l'Assemblée Nationale dans ce climat-là,
06:14ça a des effets directs sur le pays,
06:18sur le moral des Français et sur le moral des entreprises.
06:21Les entreprises, elles attendent toutes de savoir
06:25à quelle sauce elles vont être mangées.
06:27À partir du moment où vous avez cette espèce de foire
06:32à la fiscalité absolument incroyable,
06:34évidemment que les entreprises ont véritablement tendance
06:37à être très attentistes, à la fois dans leurs investissements
06:40et dans leurs embauches.
06:41Alors, l'autre fait d'actualité, c'est aussi cette annonce
06:44assez surprenante de Laurent Wauquiez,
06:47qui n'est donc pas ministre.
06:49C'était un peu un trompe-l'œil.
06:51Je pense, on le disait tout à l'heure avec
06:53Gilles-William Goldendal et Jules Torres,
06:55qu'il y a certaines personnes qui ne sont pas forcément
06:57au fait de la politique, qui ont peut-être pris
07:00Laurent Wauquiez hier au 20h de TF1 pour un ministre.
07:03Parce que la façon dont il s'est adressé,
07:05nous avons travaillé pour que...
07:07avec la droite républicaine qui s'est mise d'accord avec nous,
07:11on a vraiment l'impression qu'il parlait
07:14comme un ministre du budget,
07:16pour annoncer ces revalorisations des retraites.
07:19Une première en janvier pour la moitié de l'inflation,
07:22donc à peu près 0,9%, et puis une autre en juillet prochain.
07:26Et notamment pour celles qui sont en dessous du SMIC.
07:29Écoutez les réactions des uns et des autres,
07:31Laurent Saint-Martin, Mathieu Lefèvre et Patrick Cannaire.
07:34C'est évidemment l'issue d'un accord entre le gouvernement
07:36et le groupe de la droite républicaine.
07:38La question était de savoir, effectivement,
07:40qui allait annoncer quand,
07:42mais j'ai envie de vous dire ça, pardon,
07:44c'est quand même un sujet qui intéresse assez peu de monde.
07:46Ce qui compte, c'est de savoir comment est-ce que
07:48les petites retraites évoluent.
07:50Sur la forme, je suis très surpris.
07:52Moi je pensais que le gouvernement gouvernait,
07:54et le Parlement parlementait.
07:55Monsieur Wauquiez participe d'une forme de cacophonie budgétaire,
07:58mais ce qui est important, c'est que sur le fond,
07:59les retraités soient préservés.
08:00C'était pas à lui de l'annoncer, c'est ça ?
08:01Non, c'était au gouvernement de l'annoncer, évidemment.
08:03Moi quand j'ai entendu cela, j'ai dit
08:05tiens, il y a un truc qui ne va pas bien dans le pays.
08:07Ce n'est pas normal.
08:08C'est même une faute politique pour le gouvernement
08:10de laisser un membre de la majorité,
08:12et pas n'importe lequel, candidat potentiel en 2027,
08:15dire ce que la France doit faire vis-à-vis des retraités.
08:19C'est du grand n'importe quoi.
08:20La grande question, c'est est-ce que le gouvernement l'a laissé,
08:23comme le dit Patrick Cannaire dans ce dernier sonore,
08:25l'a laissé monter au créneau pour faire cette annonce, Raphaël Stainville ?
08:29En fait, c'est là où on ne se rend pas compte
08:32de ce qui s'est joué ces derniers mois.
08:34La vérité, c'est qu'aujourd'hui, un président de groupe,
08:37il a presque plus de pouvoir qu'un ministre.
08:40Parce que le gouvernement, il est sous surveillance des Français,
08:43comme a pu le dire Michel Barnier,
08:45mais il est d'abord sous la surveillance du Parlement,
08:47et il sait qu'à tout instant, il peut être renversé.
08:50Et donc, il a été convenu que les présidents de groupe,
08:55lorsqu'ils parvenaient à obtenir un accord du gouvernement
09:01sur une avancée, une victoire politique qu'ils auraient obtenue,
09:04ils ont l'autorisation de communiquer.
09:07Donc, on est dans une nouvelle pratique,
09:09mais c'est très précisément ce qui se dit et ce qui s'est fait.
09:12Et ce qui se fait, on en a vu la démonstration avec Laurent Wauquiez.
09:15Alors, bien évidemment que Michel Barnier veut pouvoir traiter Laurent Wauquiez
09:20et lui donner une petite place pour le conserver, le choyer,
09:25mais ça dit d'abord quelque chose d'une nouvelle pratique
09:28dans un monde qui est complètement éclaté,
09:30où le gouvernement a finalement moins de pouvoir que les présidents de groupe.
09:35Non, cher Jean-Michel.
09:37Moi, je trouve que c'est un peu un poupouche,
09:40c'est-à-dire qu'en termes de communication, il s'est dit,
09:42bon, je vais l'annoncer.
09:43En fait, ce qui se passe, quel est le sujet ?
09:45Le sujet, c'est que vous avez quatre parties dans le socle commun
09:48qui ne s'entendent sur rien et qui ont chacun, en gros, un présidentiable.
09:52Vous avez Wauquiez pour le LR, Attal pour les macronistes,
09:56Edouard Philippe pour Horizon et peut-être Bayrou pour le MoDem.
09:59Et chacun essaye, évidemment, de récupérer des trophées à présenter,
10:05soit aux députés qu'il représente, soit aux Français,
10:09pour dire « je serai le mieux placé le jour venu ».
10:12Et là, on est véritablement dans cette logique-là.
10:15Il a plutôt bien joué, Wauquiez, il a fait son petit poupouche.
10:20Il a arraché cette décision à Barnier qui lui en devait une,
10:26puisque Barnier, finalement, avait renoncé à le nommer ministre de l'économie.
10:30Donc, il avait comme une dette vis-à-vis de Wauquiez.
10:34Il y a deux versions.
10:35La version aussi qu'il aurait refusé l'économie parce qu'il voulait l'intérêt.
10:38Oui, bien sûr.
10:39Mais il n'empêche quand même que Wauquiez a voulu lui être agréable.
10:43Il lui a accordé cette concession et Wauquiez,
10:46il a voulu engranger immédiatement, sur le plan politique, cette concession.
10:50Et il est allé l'annoncer lui-même à la télé,
10:53alors qu'en principe, il aurait dû être plutôt le ministre du budget.
10:56Même si Laurent Saint-Martin, on l'a entendu botte en touche
10:59en disant « peu importe qui l'annonce, l'essentiel c'est que ça soit annoncé ».
11:02On sera fait plaisir qu'on parle quelques heures,
11:04parce que finalement, la fin des discussions à l'Assemblée
11:07repousse à plus tard 20h43 dans un instant,
11:11le rappel des titres de l'actualité.
11:13Et on revient juste après avec des annonces de Bruno Retailleau
11:16qui vient de s'exprimer sur TF1, lui aussi.
11:18A tout de suite.

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