SMART BOURSE - Emission du mercredi 4 septembre

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Mercredi 4 septembre 2024, SMART BOURSE reçoit Sébastien Lagarde (Directeur général et directeur de la gestion, Alphajet Fair Investors) , Thomas Friedberger (Directeur général adjoint, Tikehau Capital) , David Kalfon (CEO, Sanso Longchamp AM) et Alain Pitous (Senior Advisor ESG)

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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des
00:12marchés chaque jour sur Bsmart4Change à 17h si vous nous suivez en direct à la télévision,
00:17émission que vous retrouvez évidemment chaque soir dans la foulée en replay sur notre site
00:21bsmart.fr ou encore en podcast à l'heure qu'il vous plaira et sur vos plateformes
00:25préférées.
00:26La première de cette édition ce soir, une ambiance de rentrée marquée par la nervosité.
00:32C'est un peu comme ça qu'on peut résumer les choses au regard de la séance d'hier
00:35et de la séance d'aujourd'hui encore sur les marchés globaux dans leur ensemble.
00:40On voit des positions qui continuent de se déboucler sur les matières premières, on
00:45voit le sell-off d'hier qui se poursuit encore aujourd'hui, le pétrole étant repli après
00:50avoir perdu 4, 4,5% au cours de la séance d'hier.
00:54On voit toutes les positions accumulées par exemple sur des trades très à la mode,
01:00on parle de la tech américaine, on parle du secteur des semi-conducteurs, on parle
01:03de Nvidia spécifiquement, on voit là aussi des débouclements de positions importants
01:08avec des dégagements lourds, hier encore notamment sur Nvidia et puis sur les devises
01:14là aussi il y a un peu de perturbations avec toujours la question du dollar, du dollar
01:18face à d'autres grandes devises et notamment face au Yen qui a été un des catalyseurs
01:23ou en tout cas un des facteurs qui a conduit à cet épisode de volatilité au début du
01:29mois d'août.
01:30Peut-être que les marchés sont en train de vivre une des répliques de ce mini-crac
01:34du 5 août dernier, nous écouterons et nous questionnerons bien sûr nos invités de planète
01:39marché sur cette situation de marché, qu'est-ce qui génère ce stress de rentrée, analyse
01:43à suivre avec nos trois invités de planète marché dans un instant alors que la semaine
01:47sera marquée et est d'ores et déjà marquée par le début d'une série de données relatives
01:52au marché du travail américain, les investisseurs ont pris connaissance des dernières ouvertures
01:56de postes relatives au mois de juillet sur le marché de l'emploi américain qui montrent
02:02toujours des signes de détente, c'est le moins qu'on puisse dire, est-on encore dans
02:05une phase de normalisation ou est-on au-delà de la normalisation légitime de l'économie
02:11américaine, c'est toute la question, vous aurez les infos clés précises sur ces derniers
02:15chiffres américains dans un instant avec Pauline Grattel et puis les données d'emploi
02:19aux Etats-Unis vont se poursuivre dans les prochains jours jusqu'au rapport mensuel
02:23qui sera publié après-demain, vendredi sur le marché de l'emploi américain, voilà
02:28donc pour la situation de marché, un peu compliquée il faut le dire en cette rentrée
02:32et puis dans le dernier quart d'heure, tiens, nous nous attacherons justement à un segment
02:35de marché qui a beaucoup souffert encore ces derniers temps, le segment des smalls
02:39et des micro caps également, nous irons jusqu'à parler des micro caps avec le spécialiste
02:45chez Alphajet, Fair Investor, Sébastien Lagarde qui sera avec nous en plateau à partir de
02:4817h45 pour dresser un état de lieu justement de ce segment de marché des petites capitalisations
02:54boursières.
03:05Avant d'accueillir nos invités, tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart
03:08Bourse, les infos clés du jour avec Pauline Grattel, bonsoir Pauline, séance d'aversion
03:13pour le risque aujourd'hui encore sur les marchés et l'ensemble des actifs risqués
03:17des bourses européennes par exemple est en baisse aujourd'hui.
03:20Oui, le CAC 40 poursuit son repli entamé hier et repasse sous les 7500 points au cours
03:26de la séance en cédant plus de 1%. Les signaux d'enlisement de l'économie chinoise restent
03:31un sujet d'inquiétude majeur pour les investisseurs à ce stade. Les cours du pétrole continuent
03:36leur repli aujourd'hui, après une baisse de plus de 4% hier, le baril de Brent tourne
03:41autour des 73 dollars. En France, l'impact se fait sentir à nouveau, LVMH, Kering et
03:47Hermès sont en recul à Paris, entre 3 et 4%. Le titre Richemont signe la plus forte
03:53baisse du stock, ce 600, moins 5%. Et puis les marchés américains qui sortent
03:58d'une séance compliquée, il faut en redire un mot Pauline, avec hier une baisse marquée
04:04des grands indices américains, plombée particulièrement par la chute de 10% quasiment du titre Nvidia.
04:12Et une telle chute a effacé en une seule séance 280 milliards de dollars de capitalisation
04:18boursière, c'est un record pour une action en une seule journée. Dans le sillage de la baisse
04:23de Nvidia, l'indice du secteur des semi-conducteurs a chuté de presque 8% hier, une première depuis
04:29le Covid. En Asie, TSMC abandonne plus de 5%. En Europe, l'indice des nouvelles technologies
04:35chute de 2,5%. Infineon lâche 3%. ASMI et ASML sont en forte baisse également, tout comme
04:42STMicroelectronics en France qui lâche plus de 2%.
04:45Côté macro, je le disais en introduction, la journée marque le début d'une série
04:49de publications de données statistiques américaines relatives au marché du travail.
04:53Oui, à commencer par l'enquête JOLTS pour le mois de juillet qui recense les ouvertures
04:57de postes sur le marché du travail et qui montre un nombre de postes à pourvoir qui
05:02diminue plus qu'attendu à 7,6 millions contre un consensus de 8 millions. Après
05:07cette publication, on a vu le rendement de l'obligation à 10 ans américaine basculer
05:12sous les 3,80%. A noter par ailleurs en attendant la première baisse des taux de la Fed le
05:1718 septembre que d'autres banques centrales continuent de prendre de l'avance. C'est
05:21le cas aujourd'hui de la Banque du Canada qui délivre une troisième baisse des taux
05:25consécutives. Côté zone euro, pas mal d'indicateurs et d'enquêtes notamment ont été publiés
05:30aujourd'hui. A commencer par les PMI Service définitifs du mois d'août qui ressortent
05:34pour l'ensemble de la zone à 52,9%. C'est sous les attentes mais supérieur au mois
05:39précédent. Le PMI composite s'établit ainsi à 51% en amélioration au mois d'août par
05:44rapport à juillet. C'est le sixième mois consécutif que le PMI ressort en zone d'expansion.
05:50En France, plus précisément, l'indicateur ressort à 53,1% après 49,1% en juillet.
05:56Les investisseurs ont également pris connaissance des prix à la production industrielle du
06:00mois de juillet qui ont augmenté de 0,8% sur un mois après 0,6% le mois précédent.
06:06Demain, c'est encore la macro US qui retiendra l'attention des investisseurs.
06:11Oui, ils attendent le rapport ADP sur l'emploi privé du mois d'août et l'enquête ISM
06:15Service du même mois.
06:16Tendance mon ami. Chaque soir en ouverture de Smartbourse, les infos clés du jour sur
06:20les marchés avec Pauline Grattel.
06:31Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:36Alain Pitou, c'est avec nous ce soir, senior advisor ESG. Bonsoir Alain.
06:39Bonsoir.
06:39Merci d'être là. Merci à David Calfon d'être avec nous également. Bonsoir David.
06:43Bonsoir.
06:43Vous êtes le président de Sanso Longchamp Asset Management désormais et Thomas Friedberger
06:48à nos côtés enfin. Bonsoir Thomas.
06:49Bonsoir.
06:50Directeur général adjoint de TKO Capital. Merci beaucoup messieurs d'être là. Ravis
06:54de vous retrouver dans cette ambiance de rentrée un peu nerveuse, je le disais.
06:57David, qu'est-ce qui génère ce stress de rentrée sur les marchés ? Quand je dis stress,
07:03c'est pression sur les matières premières, pression sur des trades très populaires.
07:08On parle du Nasdaq, on parle de la tech américaine, la question des devises également qui s'est
07:13invitée dans le jeu des marchés depuis quelques semaines maintenant avec la question du Yen.
07:16Qu'est-ce qui provoque ces mouvements et d'où vient ce stress ?
07:19En fait, on peut rappeler que les marchés ont quand même tendance à être assez monomaniaques.
07:26On a eu plusieurs mois voire années pendant lesquelles on s'est concentré uniquement sur
07:31l'inflation. Et là, en fait, le marché vient de changer de focus. Maintenant,
07:38on ne parle plus que d'emploi. C'est le discours de Jackson Hole où Powell a été très clair en
07:44disant que l'inflation, ce n'est plus un problème. En revanche, l'emploi, c'est en train de se dégrader.
07:49Le sujet clé, c'est, on est toujours dans ce débat, est-ce qu'on rentre dans une récession
07:55dure aux Etats-Unis et donc dans le reste du monde ou bien est-ce qu'on arrive à faire ce
08:02fameux soft landing, cet atterrissage en douceur de l'économie que tout le monde appelle de ses
08:07voeux, mais qui, malheureusement, historiquement, ne s'est pas souvent produit. Donc, c'est un petit
08:12peu ça le sujet. Après, quand on regarde ce changement de focus, il a été assez brutal,
08:18quand même, malgré tout. Personnellement, et d'ailleurs au sein de l'équipe chez Sainte-Solange,
08:25on est assez surpris de voir que tout d'un coup, tout le monde s'émeut de l'ISM qui serait passé
08:32avec ce fameux 47,5, etc. Nous, on s'est regardé, on s'est dit mais...
08:37Donc, c'est l'ISM, la grande enquête manufactureuse publiée tous les mois aux
08:41Etats-Unis qui est tombée hier pour le mois d'août.
08:43Exactement, et on s'est juste regardé, on s'est dit mais en 2022 et en 2023, l'ISM a passé quasiment toute l'année.
08:51Sous les 50, personne ne s'en est ému. Et là, tout d'un coup, on est à 47,5 et là c'est la fin du monde,
08:57ça veut dire que tout s'écroule, etc. Donc ça, on est un peu perturbé par tout ça, parce que ce que nous
09:03dit le marché, effectivement, c'est qu'il y a la nervosité. Il y a un message de prudence qui est
09:07envoyé par les marchés. Quand on voit les leaders se faire challenger, ça c'est un message qu'on
09:13doit écouter. Quand on voit Nvidia qui a une réaction négative aussi violente. Quand on
09:19voit le secteur de la consommation de base qui commence à surperformer la tech, etc.
09:25La santé, les télécoms... Enfin, ce ne sont pas des secteurs dont on parle souvent depuis quelques années.
09:31Ce sont des indicateurs qui doivent quand même nous dire, voilà, il faut être vigilant, il y a quelque chose
09:35qui est en train de se passer. Maintenant, quand on regarde véritablement ce qui est intégré
09:40aujourd'hui par les marchés, on peut prendre tout simplement les 200 points de base de baisse des taux
09:46qui sont déjà anticipés par les marchés.
09:50Pour la Fed, à 12 mois, le marché estime qu'en 12 mois, la Fed va passer ses taux de 5,25, 5,50 à 200 points de base de moins.
09:59Exactement. Et nous, on trouve ça quand même très agressif. Ça voudrait dire qu'on rentre véritablement
10:06dans une récession déjà pure et dure. Et à aujourd'hui, il n'y a quand même rien qui permet de dire que la récession va être aussi dure que ça.
10:16Donc, on est un peu partagé par tout ça. Après, et juste pour conclure cette introduction, il y a aussi quelque chose qui nous interroge également,
10:27c'est qu'on a beau dire que le marché est nerveux, etc., quand on regarde le marché du crédit, on trouve des spread qui sont quand même très serrés.
10:34Donc, le spread, c'est la rémunération du risque pris. Ces spread, il n'y a plus grand-chose. Donc, ça, c'est déjà un premier point.
10:42Les marchés actions, on ne peut pas dire qu'ils ne sont pas chers. Ils sont sur des valorisations qui ne sont pas encore extrêmes, mais c'est quand même bien valorisé.
10:52Les US, le S&P, ils se payent quoi ? 25 fois aujourd'hui peut-être les profits ? C'est cet ordre-là, je crois.
10:58A peine en dessous, oui.
10:59A peine en dessous.
11:00Oui, c'est ça. Non, non, non, oui, vous voyez.
11:02Oui, enfin, c'est l'ordre de grandeur.
11:04C'est l'ordre de grandeur, voilà, exactement. Donc, ça aussi, ça nous incite quand même un petit peu entre le message de prudence qui est envoyé par les marchés,
11:14des niveaux de valorisation qui sont quand même assez riches.
11:16Pas envie d'être trop contrariant sur des séances de baisse, comme ça, à racheter très vite ce qui a pu baisser.
11:27Intuitivement, quand on voit autant de nervosité, de choses négatives, etc. dans le marché, on aurait très envie d'être contrariant et de se dire, allez, ça y est, on rachète.
11:34C'était ce qu'il fallait faire pendant des années.
11:37Voilà, et on prend les positions, etc. Mais là, on se dit, bon, il y a peut-être quelque chose qu'on n'a pas vu. Il y a peut-être des choses qu'on n'a pas vues.
11:45Donc, si les marchés étaient moins chers que ça, on n'hésiterait pas. Là, on est un petit peu plus attentiste.
11:51Est-ce qu'on joue à se faire peur avec l'idée d'une récession américaine, notamment ?
11:55Alors, moi, je veux bien qu'on se focalise sur l'ISM américain.
11:58On pourra parler peut-être d'autres zones économiques dans le monde qui peuvent générer plus d'inquiétudes encore que l'économie américaine aujourd'hui.
12:05Je ne sais pas ce que vous en pensez, Thomas. Est-ce qu'on joue à se faire peur ou est-ce qu'il y a les prémices d'un changement profond peut-être dans la logique du marché un peu global aujourd'hui ?
12:14On ne joue pas à se faire peur parce que ça, ça fait déjà très longtemps qu'il n'y a pas eu de récession dure aux États-Unis.
12:21Dans le monde post-Covid, on voit bien qu'il est quand même beaucoup plus compliqué de lire le cycle macroéconomique qu'auparavant.
12:29Déjà parce qu'il y a eu des politiques monétaires complètement hors normes qui ont encore des effets monétaires et budgétaires qui ont encore des effets aujourd'hui.
12:37Et puis aussi parce qu'on voit bien que le nouveau paradigme mondial de démondialisation, etc., qui n'est pas le scénario qu'on a eu pendant les 40 dernières années,
12:46et de remonter des taux, en fait, brouille un peu tous ces indicateurs.
12:49Si on regarde le cycle d'inflation des années 70, on voit que ça n'a pas été un long fleuve tranquille.
12:53Ça a monté, ça a baissé. Des gens, à ce moment-là, ont dit que l'inflation était morte.
12:57C'est remonté à nouveau.
12:59Et d'ailleurs, ce qui est amusant de constater, c'est que dans la première montée, les entreprises ont pu passer l'inflation au consommateur, mais pas dans la deuxième.
13:08Donc là, on a revu ça se reproduire.
13:12Tout ça, il faut... Et personne ne travaillait sur les marchés. Personne aujourd'hui d'actif ne travaillait à ce moment-là sur les marchés.
13:18Donc... Pardon. Sauf une personne.
13:21On a un peu moins.
13:23Il a connu Alan Greenspan.
13:25Après, au niveau valo, effectivement, je rejoins David.
13:29Il y a le sujet valorisation qui amène de la nervosité parce qu'elles sont très élevées, que ce soit sur le crédit ou sur les actions.
13:35Moi, je trouve qu'il y a deux scénarios qui sont particulièrement agressifs, qui maintiennent cet optimisme sur ces marchés-là.
13:42C'est que les taux vont baisser agressivement et l'IA va sauver le monde, en gros.
13:45J'étais pas plus tard qu'en ce midi avec un de nos sociétés en portefeuille dans l'IA qui me disait que c'est quand même beaucoup plus compliqué que ça.
13:55Parce qu'avant de générer des gains de productivité, déjà, il va y avoir des CAPEX énormes à faire du côté des apporteurs de services, du côté des entreprises.
14:03Et qu'aujourd'hui, les entreprises ne sont probablement pas capables de délivrer les gains de productivité attendus parce que leurs systèmes ne sont pas adaptés,
14:09parce que les donneurs d'ordre ne savent pas ce qu'ils veulent.
14:11Et que donc, ça va être beaucoup plus compliqué que ce qui nous apparaît.
14:13Avant de rapporter, ça coûte cher l'IA.
14:15Exactement.
14:17Et le marché est en train d'en prendre conscience d'une certaine manière aujourd'hui ?
14:19Ça, je ne sais pas. Mais en tout cas, c'est sûr que ces deux éléments-là font que l'optimisme est quand même, moi, je trouve...
14:29Il y a de la complaisance encore.
14:31Je comprends.
14:33Et puis après, il y a ce qui se passe sur les petites et moyennes sociétés qu'on voit à travers le non-coté,
14:37qui est quand même que, effectivement, c'est le fait qu'il y avait beaucoup de leviers dans le marché, que l'inflation a renié les marges.
14:45Ce n'est pas neutre.
14:47Et pour une entreprise, des entreprises qui sont mono-business, mono-pays, c'est matrec de trois.
14:53Si vous avez une marge d'Ebitda de 20% et qu'à coût constant, votre chiffre d'affaires baisse de 10%, votre Ebitda, il baisse de 50%.
15:01Et donc, en fait, ça, ça se passe dans les entreprises qui ne sont pas capables d'adapter leur structure de coût.
15:05Ça crée de la difficulté.
15:07Ça crée du stress.
15:09Et donc, il y a aussi ça à apprendre du non-coté.
15:15Et peut-être que le coté regarde ça.
15:17Ça peut arriver aussi à des boîtes-cotés.
15:19C'est des entreprises qui opèrent parfois dans les mêmes secteurs, etc.
15:25Certaines sont cotées, d'autres ne le sont pas.
15:27Mais elles peuvent avoir les mêmes problématiques.
15:29Oui, j'entends.
15:31Alain, qu'est-ce qui vous intéresse dans cet épisode de stress de marché qu'on peut relier d'ailleurs au 5 août ?
15:36Est-ce que c'est une forme de réplique qu'on vit ?
15:38Dans l'analyse un peu multifactorielle, qu'est-ce qui vous paraît avoir de l'importance aujourd'hui par rapport à peut-être des facteurs un peu plus secondaires ?
15:47Je suis totalement d'accord avec ce qui vient d'être dit.
15:51Donc, ça va être difficile de dire quelque chose de vraiment différent.
15:54Mais ce qu'on constate souvent sur les marchés, c'est qu'il y a un certain nombre de choses qu'on sait.
15:59On sait qu'il y a un ralentissement en Chine.
16:01On sait que la situation aux Etats-Unis est complexe avec les élections qui arrivent.
16:05Des programmes qui commencent à être identifiés aussi.
16:07Ce qui change un peu la donne par rapport à ce qu'on avait avec l'épisode Trump,
16:11qui était sûr de gagner avec des baisses d'euros.
16:13On verrait bien comment il commencerait tout ça.
16:15Là, la situation avec une Kamala Harris qui est quand même plus...
16:18On remet un peu d'incertitude dans le résultat de l'élection.
16:21Avec un élément dont on n'en parle pas trop, c'est la fiscalité qu'elle propose,
16:24qui fait beaucoup parler aux Etats-Unis sur les gains potentiels.
16:27Ça, ça fait quand même très, très peur aux Américains.
16:30Il y a des calculs qui montrent que ça va faire baisser les IPS des entreprises américaines.
16:34C'est ça.
16:35C'est quelque chose qui...
16:36Tout ça, c'était un peu...
16:38On se disait, bon, peut-être.
16:39Et d'un seul coup, on se dit, si ça arrivait vraiment, qu'est-ce qui se passerait ?
16:42Donc, il y a tous ces éléments qui arrivent un peu tous en même temps
16:45et qui se retrouvent avec trois jours fermés, les Américains,
16:48qui d'un seul coup ouvrent.
16:49Et puis, bon, il y a tout ça qui arrive en même temps.
16:51Donc, ça crée ce stress.
16:54Effectivement, je pense qu'en plus, il y a la situation de la Banque du Japon,
16:57qu'on connaît tous.
16:58C'est-à-dire qu'en fait, il y a du levier.
17:00Il y avait un levier massif.
17:02Enfin, le carry trade, le fameux carry trade.
17:05Et la Banque japonaise qui, à l'inverse des autres,
17:08dit qu'elle va monter ses taux.
17:09Ce qui est quand même, là aussi, quelque chose qui est un peu perturbant.
17:11Et ça perturbe toujours les marchés d'avoir des banques centrales
17:14qui ne sont pas cohérentes dans leurs actions.
17:17Donc...
17:18Ça, c'est même pas une désynchronisation.
17:19C'est affront renversé.
17:20Ça, c'est l'inverse.
17:21Là-dessus, vous rajoutez la Chine qui est dans un trou noir.
17:25Pour moi, c'est vraiment le trou noir de l'économie.
17:27Des ralentissements chinois, moi, je parle d'enlisement.
17:29Oui.
17:30Et avec un problème, c'est qu'on était en train de parler d'inflation.
17:33David l'évoquait tout à l'heure.
17:35On parlait d'inflation.
17:36Je pense que si les Chinois se mettent vraiment en route
17:39à vraiment peser sur les prix pour relancer leur économie
17:43en faisant un peu un dumping,
17:45là où ils peuvent le faire,
17:46parce qu'il n'y a plus beaucoup d'endroits,
17:47mais ils vont quand même en trouver.
17:48Si on regarde la balance commerciale américaine,
17:50ils sont encore déficitaires massivement avec la Chine.
17:52Tout ça, c'est des éléments qui sont quand même assez négatifs.
17:55On met ça avec un taux d'épargne des Américains
17:58qui est revenu dans les plus bas.
17:59Donc, la croissance ne peut pas se faire autrement que par du levier.
18:02Tout ça est un peu perturbant.
18:04Et il y a aussi, je trouve, quelque chose dont on ne parle pas,
18:08enfin, dont on n'en parle pas, mais c'est tellement armaguedon
18:12que c'est ce niveau de dette mondiale qui est massif
18:15et qui est quand même toujours là.
18:17Et à un moment donné, je pense que ça peut faire
18:19quelque chose d'assez discriminant sur les marchés.
18:23C'est-à-dire qu'on va avoir les pays trop endettés,
18:25les entreprises trop endettées,
18:27et on va se retrouver comme ça avec une situation
18:29qui est quand même un peu négative.
18:30– Et là, pour vous, il y aura une vraie pénalisation
18:32qui n'existait pas dans le monde des taux zéros ou négatifs.
18:35– Oui, ça va discriminer.
18:37Et on voit que la discrimination, quand elle arrive, ça fait très très mal.
18:40Et si on refait un dernier point sur les semis,
18:43je ne sais pas si vous avez suivi l'épisode Z-Scaler hier
18:46qui annonce des résultats très bons,
18:48largement supérieurs à ce qui était attendu,
18:51mais avec des guidance qui sont un peu moins bonnes.
18:53C'est moins 25%.
18:54– C'est ça, oui.
18:55– Et ça reste quand même une entreprise…
18:56– Avec le syndrome Média.
18:57Aujourd'hui, il en faut très peu pour décevoir sur cette thématique.
19:00– Et c'est une entreprise qui, avec le niveau actuel,
19:02est quand même à 63 de PE.
19:04Donc ça reste quand même quelque chose d'important.
19:06Après, je pense que les situations actuelles…
19:09Alors aujourd'hui, être contrarian, ça serait peut-être un peu trop rapide,
19:14mais je pense que…
19:15Enfin, c'est notre jeu aussi ici,
19:16on est tous positifs sur les marchés à moyen long terme.
19:19Après, le truc, c'est à quel moment on va acheter.
19:22Et si on fait une petite graduation, l'or, on peut acheter,
19:26parce que s'il est aux baisses, l'or, c'est quand même sympathique.
19:29– Même partant des records qu'on a atteints cet été.
19:31– Oui.
19:32– Ça reste un investissement confortable.
19:35– Oui, c'est ça.
19:36Entre du cash aujourd'hui,
19:37ou des obligations d'État qui ont bien performé,
19:39je pense qu'on peut quand même alléger l'un pour acheter l'autre.
19:42Je pense que les spreads de crédit
19:44ne reflètent pas le risque qu'il y a sur un certain nombre d'entreprises,
19:46donc je pense qu'il faut quand même un peu faire attention.
19:48Et les entreprises et les actions…
19:50Et je pense que si on revient sur les marchés,
19:51c'est d'abord sur les actions qu'il faut revenir.
19:53Mais attendre un peu, il faut attendre cette consolidation,
19:55il faut attendre que la vol continue de monter.
19:58Et on l'a vu, ça n'a pas duré longtemps,
20:00la volatilité a monté très fortement le 5 août,
20:02mais ça a été un mouvement très rapide.
20:04Là, ça recommence à monter.
20:06Je pense que si la vol revenait, pour une raison ou pour une autre,
20:09avec un marché qui pétine un peu aux alentours de 35-40,
20:12ça serait l'indicateur que les gens commencent à se couvrir,
20:14et c'est là qu'on peut réinvestir.
20:16Ça veut dire des marchés qui baisseraient de 10-15%.
20:18C'est à ce moment-là qu'il faudra faire des actions.
20:20Mais je pense que c'est, après l'or,
20:22c'est le deuxième actif à acheter.
20:24Et en commençant par les États-Unis,
20:26toujours, parce que l'Europe, la situation politique est quand même désastreuse.
20:29– Bloquante.
20:30– Ah ben, c'est désastreux.
20:32Donc là, il va falloir plus que 10% de baisse.
20:34– Attends, surtout qu'en plus, on ne les a pas faits.
20:38Les indices européens sont au sommet, le DAX est au sommet,
20:40le stock 600 est au sommet aussi.
20:42On parle de l'Europe avec, effectivement,
20:44une vue macro-conjoncturelle très négative.
20:47Bon, sur le plan boursier, ce ne sont pas des indices
20:49qu'on déméritait jusqu'à présent.
20:52Ces histoires de baisse de taux,
20:54comment elles sont appréciées par le marché,
20:57par les investisseurs et par vous, aujourd'hui, David ?
21:00Parce que, moi, je me souviens,
21:02une grande partie du discours avant l'été,
21:04c'était de dire, si la Fed baisse les taux
21:07pour accompagner le mouvement de désinflation,
21:10pour prolonger le cycle, etc.,
21:13ça va être très bon, très positif pour les actifs risqués.
21:16Là, le pricing de baisse de taux s'accumule côté américain,
21:20vous l'avez dit, jusqu'à 200 points de base en 12 mois.
21:23Le marché ne semble pas y voir une très bonne nouvelle.
21:26Sur une séance comme hier ou comme aujourd'hui,
21:28le marché obligataire joue son rôle d'amortisseur,
21:31mais pour le reste, le « bad news is good news »
21:35est un peu derrière nous, de ce point de vue-là.
21:37Oui, tout à fait, il y a cette nuance qui est apparue
21:39entre « qu'est-ce qu'est une bonne baisse des taux »
21:41et « qu'est-ce qu'est une mauvaise baisse des taux ».
21:43Bon, on va essayer de rentrer un petit peu dans ces subtilités,
21:47mais la bonne baisse des taux, effectivement,
21:51c'est celle qui remet de l'huile sur le feu,
21:55qui accompagne, qui permet de relancer
21:59les valorisations des marchés, etc.
22:02La mauvaise baisse des taux, c'est celle où on se dit
22:05qu'on a vraiment besoin de baisser les taux
22:09beaucoup plus fort, beaucoup plus vite,
22:12parce qu'on aurait été en retard,
22:15il y a toujours ce sujet, en disant que la Fed,
22:18de même qu'elle a mis du temps à monter ses taux,
22:22là, on sent quand même une Fed qui est en réaction
22:26beaucoup plus qu'en anticipation.
22:28Donc, on a eu ça à la hausse des taux,
22:31et là, on a le même sujet à la baisse des taux.
22:34Est-ce qu'ils n'ont pas laissé les taux élevés trop longtemps ?
22:37Est-ce que ce n'est pas en train de mordre véritablement ?
22:40Et pourtant, il nous en parle depuis décembre dernier,
22:43Jérôme Poel, de ce risque de laisser les taux trop élevés,
22:46trop longtemps, etc.
22:47Mais c'est vrai qu'il y a un petit cocktail aux États-Unis,
22:50si on considère un petit peu ce qui se passe
22:52sur le marché de l'emploi,
22:54on regarde finalement l'épargne des ménages,
22:57donc ce fameux bas de laine qui avait été constitué
23:01pendant le Covid.
23:02Maintenant, on a des statistiques qui nous montrent
23:04que les Américains se sont bien servis dedans.
23:07Donc, ça, là-dessus, il n'y a plus grand-chose
23:09qui reste dans ce bas de laine.
23:11Donc, l'amortisseur au niveau de la consommation,
23:14il n'y a plus grand-chose.
23:17On peut se dire également que,
23:19côté politique budgétaire,
23:21ça va peut-être être un petit peu plus restrictif également.
23:25On ne voit pas trop les demandes de CapEx,
23:28on n'en voit pas des tonnes,
23:30il n'y a pas beaucoup de sociétés qui se disent
23:31si c'est super, moi je vais construire telle usine,
23:34je vais relancer telle chose.
23:35Ça, on ne voit pas ce genre de choses.
23:38On parle plutôt de fermeture d'usines en Europe.
23:40Exactement.
23:41Et si vous voulez évoquer le secteur automobile,
23:43qui est un exemple de tempête parfaite aujourd'hui.
23:45Au niveau de la consommation, on n'a pas.
23:47Au niveau de l'emploi, ça se dégrade.
23:49Au niveau du CapEx, il n'y a pas.
23:51Au niveau du budget de l'État, il y a moins.
23:54Ça peut devenir compliqué.
23:55On a peut-être ici des ingrédients qui...
23:59Donc là, il y a un mur des craintes
24:00qui s'est construit pour les investisseurs.
24:02On a une liste de sujets à traiter
24:05et on verra comment ces sujets sont adressés
24:08pour mal parler français au fur et à mesure du temps.
24:11En revanche, il y a une chose qui est vraie,
24:12c'est qu'à aujourd'hui,
24:14on est dans l'anticipation.
24:16Oui, oui.
24:17Il n'y a aucun chiffre qui nous permet de dire
24:20non, on va à ce mur.
24:22Même, je peux vous faire le contraire argumentaire.
24:24Certains, des gens brillants, économistes,
24:27vous dressent un cas où non,
24:29l'économie américaine n'est pas en récession,
24:31n'est pas au bord de la récession,
24:33n'a rien pour être au bord de la récession
24:35et que la Fed reste dans le bon tempo.
24:38On s'en apercevra au fur et à mesure,
24:39mais que la Fed est en capacité de délivrer
24:42effectivement la licorne absolue,
24:44la rareté suprême, le soft ending.
24:47Je rejoins un petit peu Alain.
24:49On dit qu'on est à la recherche de points d'entrée.
24:51C'est un petit peu l'état d'esprit dans le présent actuellement.
24:54Peut-être que ça viendra d'autre chose que de l'économie.
24:58Peut-être que ça viendra effectivement de la politique.
25:00On a des élections aux Etats-Unis.
25:02Peut-être qu'à un moment donné,
25:03il y aura des sondages qui sortiront
25:05qui montreront que tel candidat
25:08a plus de chances de passer que l'autre,
25:10que son programme pour les entreprises,
25:13ce n'est pas très sympa,
25:15que sur certains secteurs,
25:17c'est là qu'ils vont aller chercher l'argent.
25:19Et là, ça peut créer un petit peu des secousses.
25:22C'est vrai.
25:23C'est à dire que quand on regarde,
25:25sans vous la faire de politique,
25:26on voit que chaque candidat aux Etats-Unis
25:28va amener son lot de turbulences.
25:30Il y a une candidate qui va monter les impôts de certains trucs.
25:34Il y en a un autre qui va nous apporter
25:36une guerre commerciale et une guerre tarifaire qu'on a déjà fait.
25:39Et puis, à l'arrivée,
25:40c'est quand même du déficit dans les deux cas.
25:42Je n'ai pas vu beaucoup de volonté
25:44de consolidation budgétaire,
25:46que ce soit côté démocrate ou républicain.
25:48Voilà.
25:49Thomas, vos commentaires, vos réactions, bien sûr.
25:51Et puis, qu'est-ce qui se passe en Asie ?
25:53Que ce soit le Japon,
25:55que ce soit la Chine,
25:57vous passez beaucoup de temps en ce moment en Asie,
26:00pour TKO,
26:01parce qu'il y a des gros développements corporate,
26:03commerciaux avec des acteurs asiatiques
26:05et notamment japonais.
26:06Qu'est-ce que vous comprenez de ce qui se passe sur le Yen,
26:09par exemple, aujourd'hui ?
26:11Et puis, dans cette zone asiatique,
26:14moi, je veux bien qu'on reparle du trou noir chinois.
26:16Qu'est-ce qu'il y a de nouveau,
26:17si ce n'est qu'il n'y a rien de neuf, en fait,
26:19dans l'enlisement de l'économie chinoise ?
26:21Et jusqu'où le problème est profond
26:23pour des groupes occidentaux
26:24qui sont exposés encore à cette zone chinoise ?
26:28Alors, sur le Japon,
26:30les deux cas sont assez différents.
26:32Sur le Japon,
26:33c'est le fait qu'il y a une inflation,
26:36aujourd'hui au Japon,
26:37de 3%
26:38qui oblige la Banque du Japon
26:40à remonter ses taux.
26:41Et donc, on est de nouveau dans un environnement
26:43de taux positif au Japon.
26:45Le disant, je crois, était à 1%.
26:47Et donc, le carry trade sur le Yen,
26:50le trade de portage qui consiste à emprunter en Yen
26:53et à placer à l'étranger,
26:55c'est débouclé en partie.
26:56Après, c'est très compliqué de savoir
26:58si c'est entièrement débouclé,
27:00un peu débouclé,
27:01parce qu'il y a beaucoup de choses
27:02qui rentrent en ligne de compte
27:04dans ce carry trade
27:07avec les différentes pratiques
27:08de banque, d'asset manager, etc.,
27:10de fonds de pension.
27:12Mais c'est ça qui s'est passé.
27:14Nous, on interprète ça vraiment
27:16comme un risque de, finalement,
27:17faire remonter les taux réels
27:19ailleurs qu'au Japon
27:21et donc créer un petit gap de liquidité.
27:24Et on le voit...
27:26Ça peut remettre de la tension
27:28sur des taux et des rendements obligataires
27:30de pays occidentaux.
27:32Oui, sur les taux réels, je pense.
27:35Et donc, indirectement, avoir un effet
27:37sur la liquidité des marchés.
27:40Donc, ça, on a l'air là-dessus.
27:41Il y avait clairement le fait
27:43que l'épargne japonaise
27:44allait s'investir à l'étranger
27:46avec, évidemment,
27:47les politiques monétaires des banques centrales
27:50et puis un éventuel stimulus chinois
27:54étaient les principaux arguments
27:57pour dire que la liquidité était abondante.
27:59Donc, les politiques de resserrement monétaire
28:03ont enlevé ça.
28:04La Chine n'a toujours pas fait de stimulus.
28:08Il y avait ce carré-trait japonais
28:10qui est en train de s'estomper.
28:14Et donc, on est un peu inquiets
28:15sur la liquidité.
28:16Après, sur la Chine,
28:17situation totalement différente.
28:19Donc, on est dans la situation
28:21d'un pays qui a, on va dire,
28:23renationalisé son économie
28:25avec une économie de nouveau
28:27dirigée par l'État.
28:28Les entreprises privées
28:31sont de nouveau très contraintes en Chine.
28:34Donc, pour les entreprises non chinoises,
28:37il y a deux problèmes.
28:38Il y a le marché chinois
28:40qui est très difficilement investissable.
28:42Et on voit bien aujourd'hui
28:44que des sociétés
28:45qui continuent à opérer en Chine
28:47préfèrent opérer via des JV,
28:49des joint ventures,
28:50pour avoir le moins possible d'actifs
28:52engagés sur place.
28:54Portés par le partenaire chinois ?
28:57Portés par le partenaire chinois.
28:58Et puis, de l'autre côté,
28:59effectivement, les entreprises
29:00type ThyssenKrupp ou Volkswagen
29:03qui souffrent de la concurrence
29:04de produits chinois
29:05qui sont produits à perte
29:07ou à prix très bas,
29:09parce que la politique de la Chine
29:10aujourd'hui industrielle,
29:11c'est de surproduire
29:13pour créer de la croissance
29:14et surtout pour créer
29:15cette indépendance vis-à-vis de l'Occident.
29:18Et donc, on se retrouve
29:19avec des produits chinois
29:20dans les cellules solaires,
29:21les panneaux photovoltaïques,
29:22les turbines éoliennes,
29:23les voitures,
29:24et puis demain, les avions,
29:25les trains.
29:26Et la grande console,
29:28il passe également.
29:29Moi, ce qui me frappe
29:30de plus en plus,
29:31c'est outre la morosité
29:32du consommateur chinois,
29:33pas de filet de sécurité, etc.,
29:34enfin, ça qu'on décrit
29:35et qu'on comprend
29:36depuis plusieurs années,
29:37c'est l'émergence
29:38de ces marques chinoises
29:39dans des domaines...
29:40Alors, l'automobile,
29:41évidemment, je crois
29:42que tout le monde
29:43est au courant aujourd'hui,
29:44mais hier, on en parlait
29:45avec des spécialistes du luxe,
29:46même dans le domaine
29:47de la beauté aujourd'hui.
29:48Vous avez des L'Oréal,
29:49des Estée Lauder
29:50qui sont challengés
29:51par des marques émergentes chinoises
29:52qui raflent des parts de marché
29:53sur un marché assez athône,
29:54quoi, d'une certaine manière.
29:55Starbucks face à le King Coffee,
29:56enfin, il y a des mécaniques
29:57de gains de parts de marché
29:58de marques chinoises
29:59qu'on ne voyait pas avant
30:00face à des franchises occidentales
30:01qui étaient quand même reconnues,
30:02y compris sur ce territoire-là.
30:03Oui, et voilà,
30:04elles sont compétitives,
30:05mais après,
30:06il faut regarder
30:07comment elles sont compétitives
30:08et le cas échéant,
30:09sanctionner quand c'est
30:10de la compétition,
30:11quand c'est du dumping, quoi.
30:12Et donc, c'est ce que font
30:13les Etats-Unis
30:14et les Etats-Unis,
30:15c'est-à-dire
30:16les États-Unis,
30:23on voit que ça menace
30:24quand même certains secteurs
30:25en Europe.
30:26Et donc ça,
30:27ça contribue à gripper aussi
30:29la machine dans certains secteurs,
30:31à exporter de la déflation,
30:32à créer de la...
30:33Si ça n'exporte pas,
30:34à créer du protectionnisme
30:36pour justement pas que ça en crée.
30:38Et on voit que c'est un frein
30:40à la croissance des résultats
30:42des sociétés sur le long terme.
30:44Et le commerce entre l'Europe
30:46et la Chine,
30:47au début d'une forme d'escalade,
30:49les premières mesures
30:50qu'on peut prendre
30:51sur l'automobile,
30:52se comparer à ce que fait
30:53le Canada ou les États-Unis,
30:54bon, on ne joue pas
30:55dans le même cours.
30:56Les enjeux sont aussi différents.
30:57Il n'y a pas une voiture
30:58automobile chinoise
30:59qui se vend sur le marché
31:00américain aujourd'hui.
31:01Donc on peut mettre
31:02100% de tarifs.
31:03Mais il y a l'idée
31:04d'une escalade
31:05de guerre commerciale
31:06qu'on n'avait pas vue encore
31:07menée par l'Europe,
31:08en tout cas.
31:09C'est très complexe,
31:10c'est très politique,
31:11on ne sait pas.
31:12Il y a des enjeux
31:13très différents.
31:14Je pense que
31:15les industriels allemands
31:17ne sont pas très chauds
31:18pour mettre des tarifs
31:19parce que, évidemment,
31:20les entreprises chinoises
31:21sont ou étaient,
31:22en tout cas jusqu'à présent,
31:23leurs clients.
31:24Aujourd'hui,
31:25ce sont plutôt des concurrents
31:26très compétitifs
31:27avec des bases d'actifs
31:28plus neuves,
31:29un savoir-faire,
31:30on le voit dans les voitures,
31:31qui n'a rien à envier
31:32au savoir-faire européen.
31:33Mais voilà.
31:34Donc l'Europe,
31:35ce n'est quand même
31:36pas ultra homogène non plus.
31:38Mais c'est sûr que
31:40si il n'y a pas de...
31:43Enfin, ça peut menacer
31:45certaines entreprises,
31:46certains secteurs.
31:47Oui, bon.
31:48L'épargne marché
31:49pour les constructeurs
31:50occidentaux,
31:51automobiles européens,
31:52donc allemands,
31:53avant Covid,
31:54c'était deux tiers
31:55de parts de marché en Chine.
31:56C'est tombé à un tiers.
31:57Ça va à une vitesse,
31:58quand même, phénomène.
31:59Après,
32:00comment on se défend de ça ?
32:01Je pense que
32:02la première réponse,
32:03effectivement,
32:04c'est les barrières de venière.
32:05C'est-à-dire qu'on met des tarifs
32:06et puis on espère que ça va aller.
32:07Je pense que c'est
32:08une mauvaise réponse
32:09parce que les Chinois
32:10s'adapteront à des barrières
32:11et on ne les mettra pas assez haut
32:12pour que ça règle le problème.
32:13On sera content
32:14qu'ils viennent construire
32:15des usines en Europe
32:16à un moment.
32:17Si nous, on enferme,
32:18peut-être que
32:19ça va se faire comme ça.
32:20C'est défaitiste.
32:21Parce qu'en fait,
32:22c'est admettre
32:23que c'est fini.
32:24On ne produit plus
32:25la technologie
32:26en Europe.
32:27Volkswagen le dit.
32:28On ne peut plus.
32:29Volkswagen,
32:30en Allemagne,
32:31300 000 personnes,
32:32on n'est plus compétitif.
32:33Le patron de Deutsche Bank,
32:34Christian Schewing,
32:35aujourd'hui,
32:36qui fait la leçon
32:37aux Allemands
32:38en disant
32:39que les Allemands
32:40ne travaillent pas assez.
32:41Les Allemands
32:42ne travaillent pas assez.
32:43Oui, je sais.
32:44Mais alors,
32:45je pense que
32:46la prochaine réponse
32:47que feront les politiques,
32:48ce sera de mettre
32:49des quotas.
32:50C'est-à-dire
32:51qu'en fait,
32:52pour empêcher,
32:53pour donner du temps
32:54à l'économie européenne,
32:55en particulier,
32:56les Américains,
32:57c'est autre chose,
32:58mais les Européens
32:59devront faire
33:00un truc comme ça.
33:01Je pense que
33:02c'est la prochaine étape.
33:03Ce qui permet
33:04en plus de coincer
33:05les Chinois
33:06avec des stocks monstrueux
33:07parce qu'ils sont quand même
33:08avec des stocks
33:09non négligeables
33:10et ils vont être pendus
33:11si c'est ça.
33:12Donc,
33:13je pense que
33:14c'est le moment
33:15de faire de la rétorsion
33:16parce que construire
33:17des usines chinoises
33:18en Europe,
33:19je pense que
33:20c'est la fin
33:21de l'économie européenne.
33:22Donc,
33:23je ne pense pas
33:24que ça soit...
33:25Mais construire
33:26des usines japonaises,
33:27fut un temps...
33:28Oui,
33:29mais ça,
33:30c'est autre chose.
33:31C'est fini.
33:32C'est autre chose.
33:33Et puis,
33:34les Japonais,
33:35ils ne voulaient pas
33:36détruire notre système.
33:37On n'est plus
33:38dans la même équipe.
33:39Voilà, c'est ça.
33:40Les Japonais,
33:41ils ne voulaient pas
33:42détruire notre système.
33:43Donc,
33:44c'est la fin
33:45de la Chine.
33:46On voit l'urgence
33:47sur laquelle ils sont,
33:48c'est qu'ils ont
33:49un problème démographique
33:50majeur.
33:51C'est-à-dire que
33:52pour la première année
33:532024,
33:54ça va être une année
33:55où il y aura plus
33:56de décès chinois
33:57que de naissances.
33:58Dans un pays
33:59où personne ne veut
34:00l'habiter,
34:01c'est-à-dire
34:02qu'ils ne peuvent pas
34:03compter sur l'immigration,
34:04ils ont un problème
34:05immobilier
34:06qui les condamne
34:07pour les dix prochaines années
34:08à avoir des politiques
34:09à la godille
34:10pour essayer de s'adapter.
34:12Sauf qu'effectivement,
34:13le mur se rapproche
34:14et le monde change
34:15de ce point de vue-là.
34:16En plus,
34:17c'est ce que vous disiez
34:18tout à l'heure,
34:19le fait de nationaliser
34:20l'économie,
34:21c'est rarement bon signe.
34:22Les assets managers,
34:23écoutez bien ce qu'ils font
34:24en Chine,
34:25je ne sais pas si vous avez
34:26suivi l'histoire,
34:27ça fait un moment
34:28que les Chinois
34:29resserrent
34:30les assets managers
34:31en Chine.
34:32La nouvelle d'aujourd'hui,
34:33c'est qu'ils ont demandé
34:34aux sociétés de gestion
34:35que les hauts cadres
34:36rendent de l'argent
34:37sur cinq ans
34:38sur les salaires perçus
34:39sur les cinq dernières années
34:41Je sens une inquiétude
34:42côté assets managers.
34:43Non mais c'est pour dire
34:44que même Alephi
34:45n'avait pas pensé à ça.
34:46Donc,
34:47on y est quand même
34:48sur un truc
34:49qui n'est pas trop fort.
34:50Il y a un membre du parti
34:51dans les conseils d'initiation
34:52depuis plusieurs années,
34:53etc.
34:54Ça ne peut pas déboucher
34:55sur quelque chose
34:56de très positif.
34:57Sur la rotation
34:58du marché boursier,
34:59je veux bien qu'on y revienne
35:00un peu,
35:01David.
35:02Alors effectivement,
35:03il y a à la fois
35:04peut-être
35:05le pic de la hype
35:06atteint
35:07autour de l'IA,
35:08de Nvidia,
35:09etc.
35:10Face à ça,
35:11vous citiez quelques secteurs.
35:12Alors,
35:13la conso de base,
35:14la santé,
35:15les télécoms,
35:16l'assurance aussi en Europe.
35:17C'est des secteurs
35:18alors que l'automobile
35:19était leader
35:20boursièrement parlant
35:21en Europe
35:22jusqu'à avril,
35:23peut-être.
35:24Le secteur automobile
35:25a fait 50 % de baisse
35:26grosso modo
35:27depuis les points hauts
35:28et alors que la santé
35:29et les telcos faisaient rien,
35:30on a vu cet été
35:31que c'est des secteurs
35:32qui ont parfaitement
35:33rempli leur rôle
35:34aujourd'hui.
35:35Est-ce que c'est des secteurs
35:36au-delà du caractère défensif
35:37intéressant en ce moment ?
35:38Est-ce que c'est des secteurs
35:39qui retrouvent aussi
35:40de l'intérêt
35:41pour des investisseurs
35:42de long terme ?
35:43Alors,
35:44je vais juste donner
35:45une petite anecdote
35:46qui m'a été donnée
35:47par un de mes collègues
35:48afin de venir ici.
35:49On parlait justement
35:50de ce secteur
35:51de la consommation
35:52et il me dit
35:53« Souviens-toi en 2000,
35:54au moment de l'éclatement
35:55de la bulle internet,
35:56Coca-Cola s'est payé
35:5746 fois les bénéfices. »
35:58Oui,
35:59oui,
36:00oui,
36:01oui,
36:02oui.
36:03Donc,
36:04juste pour dire
36:05que le mouvement
36:06de surprise
36:07et le mouvement
36:08de surperformance
36:09qu'on a eu
36:10de ces secteurs-là,
36:11ce renversement
36:12de tendance,
36:13oui,
36:14on en a eu une partie.
36:15Est-ce que
36:16on est au bout
36:17du mouvement ?
36:18Probablement pas.
36:19Je pense que c'est
36:20un mouvement
36:21qui est en cours.
36:22Ça peut durer
36:23plus longtemps.
36:24En tous les cas,
36:25on est sur ces secteurs-là,
36:26on n'est pas encore
36:27sur les valorisations
36:28un peu extrêmes
36:29qui nous disent
36:30« Non,
36:31mais bon,
36:32ça y est,
36:33c'est fini. »
36:34Effectivement,
36:35quand on voit un Coca-Cola
36:36on peut se dire
36:37qu'il y a peut-être
36:38un peu une exagération.
36:39Mais on a été
36:40peut-être sur ce genre
36:41de niveau
36:42il n'y a pas si longtemps
36:43que ça.
36:44Post-Covid,
36:45on avait toutes ces valeurs
36:46Staples,
36:47Coca,
36:48Kraft,
36:49etc.,
36:50qui se payaient
36:51effectivement
36:52comme des valeurs
36:53d'hypercroissance
36:54à un moment.
36:55Donc,
36:56effectivement,
36:57je pense que ça prône
36:58effectivement
36:59pour en tous les cas
37:00un rééquilibrage
37:01des portefeuilles.
37:02Ce qui,
37:03d'ailleurs,
37:04devrait faire du bien
37:05au monde de la gestion active
37:06parce que,
37:07je rappelle que
37:08essayer de surperformer
37:09des indices
37:10lorsque tout est concentré
37:11sur cette valeur,
37:12c'est très,
37:13très,
37:14très compliqué.
37:15Nvidia,
37:16si vous voulez suivre le marché,
37:17il faut en avoir 6%
37:18dans le portefeuille.
37:19Donc,
37:20pour une ligne,
37:21c'est beaucoup.
37:22Faisez ça,
37:23on est juste neutre.
37:24Non,
37:25non,
37:26il y a des vrais,
37:27il y a des résumés.
37:28Et donc,
37:29que le marché
37:30s'élargisse à nouveau
37:31et qu'on voit
37:32d'autres secteurs
37:33prendre un petit peu
37:34le leadership.
37:35Nous,
37:36on trouve ça très sain.
37:37C'est plutôt
37:38très bon signe.
37:39Un marché,
37:40un indice
37:41qui est tiré
37:42uniquement par
37:43un secteur,
37:44voire,
37:45pire encore,
37:46un groupe de 5,
37:476 valeurs.
37:48Très connecté entre elles,
37:49en plus.
37:50Oui,
37:51oui,
37:52c'est sûr.
37:53Diversification,
37:54là aussi,
37:55c'est un de vos maîtres mots,
37:56Thomas.
37:57Est-ce que ça paye aujourd'hui ?
37:58Je voyais quand même
37:59le S&P 500
38:00écouler pondéré,
38:01a très bien fait
38:02dans la phase de reprise
38:03de 5 août
38:04et a battu un record,
38:05je crois,
38:06il n'y a pas très longtemps,
38:07plutôt historique.
38:08Plus que diversification,
38:09le mot que j'aime bien prononcer,
38:10c'est sélectivité.
38:11Je préfère être sélectif
38:12que diversifié
38:13parce que,
38:14encore une fois,
38:15avec ce mouvement
38:16de démondialisation,
38:17ce mouvement
38:18de remontée des taux,
38:19les taux vont baisser
38:20un petit peu.
38:21La diversification
38:22géographique,
38:23vous dites,
38:24n'est pas forcément...
38:25Je ne suis pas sûr.
38:26Je ne suis pas sûr
38:27de la diversification
38:28géographique.
38:29Je ne suis pas sûr
38:30de la diversification
38:31géographique.
38:32Je ne suis pas sûr.
38:33D'accord.
38:34Je ne suis pas sûr.
38:35J'entends.
38:36Je préfère
38:37prendre des paris
38:38sélectifs
38:39que de,
38:40comme on dit
38:41dans le Venture Capital,
38:42spray-on.
38:43Oui, oui,
38:44c'est très clair.
38:45Ça, c'est la ligne
38:46d'un Warren Buffett.
38:47Il a toujours été
38:48assez antidiversification,
38:49un Warren Buffett.
38:50Il est en train
38:51de vendre pas mal,
38:52d'ailleurs.
38:53Il est en train
38:54de vendre pas mal.
38:55Dans des gros noms
38:56qui ont fait sa fortune
38:57et sa gloire,
38:58en partie.
38:59Nous,
39:00on est assez persuadés
39:01d'être dans une période
39:02de croissance faible
39:03dans le monde
39:04parce que
39:05moins optimisé,
39:06il y aura
39:07moins de possibilités
39:08de créer de l'efficience
39:09en allant produire
39:10l'autre bout du monde.
39:11Il y aura
39:12moins de possibilités
39:13de créer du levier
39:14en mettant
39:15beaucoup de leviers
39:16avec un environnement
39:17de taux réel
39:18qui sera un petit peu
39:19plus élevé,
39:20etc.
39:21Et que donc,
39:22dans un environnement
39:23de croissance faible,
39:24il faut savoir
39:25prendre des paris
39:26et identifier
39:27ce qu'on pense être
39:28des secteurs
39:29de croissance forte.
39:30C'est-à-dire
39:31qu'il y aura
39:32des secteurs
39:33de croissance
39:34qui seront
39:35de plus en plus
39:36diversifiés.
39:37Oui,
39:38j'entends.
39:39Pour rebondir un peu
39:40sur la vision,
39:41la perspective macro
39:42que vous avez
39:43du monde de demain,
39:44quand vous entendez
39:45Jérôme Poel dire
39:46que l'inflation
39:47n'est plus un sujet,
39:48comment vous prenez
39:49ce message ?
39:50À la fois,
39:51il est bien obligé
39:52d'acter
39:53du mouvement
39:54de désinflation
39:55qui a été
39:56spectaculaire,
39:57d'essayer d'être
39:58un peu
40:00Je pense qu'il parle
40:01à court terme.
40:02Je n'ai pas le contexte
40:03dans lequel il a dit ça.
40:04C'était Jackson Hole
40:05il y a 10 jours.
40:06Le marché du travail
40:07n'est pas une source
40:08de génération d'inflation
40:09aujourd'hui.
40:10Les tensions s'évaporent
40:11sur le marché du travail.
40:12Ce n'est plus un sujet
40:13de préoccupation immédiat
40:14effectivement à ce stade.
40:15Probablement dans le contexte
40:16d'une baisse des taux
40:17en septembre.
40:18Je pense que c'est ça
40:19l'idée.
40:20Très clairement.
40:21Dire que l'inflation
40:22n'est plus un sujet
40:23à horizon
40:24quelques années,
40:25bon,
40:26peut-être qu'il a
40:27une grosse conviction
40:28de l'inflation
40:29ou de l'information
40:30qu'on n'a pas.
40:31Moi,
40:32je ne dirais pas ça
40:33parce que,
40:34encore une fois,
40:35la démondialisation
40:36c'est inflationniste.
40:37La transition énergétique
40:38c'est inflationniste.
40:39La devise chinoise forte
40:41c'est inflationniste.
40:43Regardez les coûts de fret
40:45encore dans le canal de Suez.
40:47Aujourd'hui,
40:48c'est très cher.
40:49Dans le canal de Panama,
40:50pour des raisons
40:51de niveau d'eau,
40:52il y a un trafic
40:53qui est perturbé
40:54parce que le changement climatique
40:55fait que le niveau d'eau
40:56est plus bas.
40:58Les coûts d'assurance
40:59sont beaucoup plus élevés
41:00parce que la sinistralité climatique
41:01commence à impacter
41:02les primes d'assurance
41:03que prend les corporates.
41:04Tout ça,
41:05c'est inflationniste.
41:06Ce qui est d'ailleurs
41:07un peu bizarre
41:08dans ce moment
41:09de politique monétaire
41:10c'est que
41:11Jérôme Poel
41:13endosse,
41:14en tout cas,
41:15dans son discours de Jackson,
41:16une position assez agressive
41:18avec une économie
41:19qui tourne encore
41:20à 3% de croissance,
41:21deuxième estimation
41:22pour le PIB américain
41:23au deuxième trimestre.
41:24C'est peut-être le passé
41:25mais c'est quand même
41:26intéressant.
41:27Il a pourtant un discours
41:28volontairement agressif,
41:29il n'emploie pas
41:30les mots « graduel »
41:31etc.
41:32Il se laisse
41:33toutes les options ouvertes
41:34pour pouvoir agir
41:35significativement
41:36en cas de détérioration
41:37supplémentaire
41:38du marché du travail.
41:39C'est-à-dire qu'il ne dit
41:40même pas une détérioration
41:41au-delà de 5%
41:42de taux de chômage.
41:43C'est partant du taux
41:44de chômage actuel,
41:45on ne veut plus voir
41:46de dégradation supplémentaire.
41:47De l'autre côté
41:48de l'Atlantique,
41:49alors qu'on a
41:50une situation économique,
41:51une atonie économique
41:52depuis deux ans
41:53en zone euro,
41:54qu'on a une inflation
41:55je rappelle que l'inflation
41:56globale est à 2%
41:57autour aujourd'hui
41:58en zone euro,
41:59une BCE qui partait
42:00toute seule en juin
42:01et tout le monde
42:02qui applaudissait
42:03en disant « ça y est enfin
42:04ils ont compris »
42:05etc.
42:06pour la retrouver en septembre
42:07avec Isabelle Schnabel
42:08qui dira « oula il est
42:09très progressif,
42:10très graduel,
42:11dès qu'on commencera
42:12à approcher
42:13de la limite supérieure
42:14du taux neutre,
42:15il faudra tout de suite
42:16arrêter et regarder
42:17ce qui se passe »
42:18etc.
42:19Enfin voilà,
42:20on retombe dans ce biais
42:21structurel.
42:22Moi je pense que c'est
42:23une source d'inquiétude
42:24parce qu'en fait
42:25le marché pousse aussi
42:26pour que
42:27les banques centrales
42:28agissent plus rapidement.
42:29Donc ça,
42:30ça fait partie
42:31des scénarios de risque.
42:32Donc la Fed
42:33est prête à accélérer
42:34là où il faudrait
42:35que ce soit la BCE
42:36qui accélère.
42:37Oui c'est tout à fait ça.
42:38Avec,
42:39il y a quand même aussi
42:40un sujet,
42:41alors je ne sais pas,
42:42ils n'en parlent pas
42:43parce que ce n'est pas
42:44le sujet,
42:45ils ne peuvent pas
42:46en parler,
42:47mais la politique,
42:48les élections dans 60
42:49et quelques jours
42:50aux Etats-Unis
42:51fait aussi peut-être
42:52que Powell se dit
42:53qu'il y a un problème
42:54avec la baisse des taux.
42:55Je vais y aller maintenant
42:56pour un mouvement significatif.
42:57Et si on sécurisait
42:58le maximum
42:59avant que le nouveau locataire
43:00ou la nouvelle locataire
43:01de la maison blanche...
43:02C'est la qualité
43:03de la baisse des taux.
43:04Les baisses des taux
43:05en Chine aujourd'hui
43:06sont plutôt inquiétantes
43:07qu'autre chose.
43:08Il ne faudrait pas
43:09qu'une baisse des taux
43:10trop forte aux Etats-Unis
43:11soit trop inquiétante.
43:12Parce qu'il y a aussi
43:13un problème avec,
43:14je reviens sur Kamala Harris,
43:15c'est parce que
43:16c'est quelque chose
43:17qui est dans les tuyaux
43:18sur l'impôt
43:19et ça c'est quelque chose
43:21qu'il y a beaucoup
43:22de tentations
43:23de monter les impôts
43:24d'une manière ou d'une autre.
43:25On taxe ça,
43:26mais ça fait monter
43:27les impôts
43:28sur les sociétés.
43:29Avec,
43:30et ça c'est un point
43:31pour les Big Seven,
43:32nos Magnificent Seven,
43:33c'est Google
43:34qui se retrouve
43:35un peu sous pression
43:36de...
43:37Elvidia ?
43:38Oui, Elvidia !
43:39Elvidia !
43:40Elvidia !
43:41Elvidia !
43:42Elvidia !
43:43Elvidia !
43:44Elvidia !
43:45Elvidia !
43:46Elvidia !
43:47Elvidia !
43:48Elvidia !
43:49Ils vont pas le détruire !
43:50Aujourd'hui quoi !
43:51Ils vont essayer
43:52de calmer tout
43:53et montrer aussi
43:54aux autres
43:55qu'il faut peut-être
43:56pas trop s'emballer
43:57sur ces sujets.
43:58Mais c'est une des raisons
43:59pour laquelle Elvidia
44:00est passée de 130 à 100.
44:01Oui, visiblement
44:02ça joue quand même
44:03un petit peu
44:04avec des PE élevés
44:05même si la croissance
44:06est quand même assez forte.
44:07Mais encore une fois,
44:08je pense que
44:09la politique américaine
44:10va donner le ton
44:11et là pour le moment
44:12les sondages
44:13ils veulent rien dire.
44:14Ils font des sondages nationaux
44:15qui veulent rien dire
44:16même si Kamala Harris
44:17a une bonne traction.
44:18Donc on est dans
44:19cette incertitude
44:20et je pense que
44:21cette incertitude
44:22nous met deux mois
44:23dans la vue.
44:24Et on n'a pas besoin
44:25de ça en Europe
44:26et aux Etats-Unis
44:27ils peuvent peut-être
44:28se le permettre
44:29mais en tout cas
44:30ils prennent deux mois
44:31de retard
44:32comme ils vont pas faire ça
44:33le lendemain des élections.
44:34Je sais pas.
44:35Et puis avec une politique budgétaire
44:36qui est quand même
44:37pas claire aux Etats-Unis.
44:38Le marché il attend
44:39100 points de base
44:40d'ici la fin de l'année
44:41pour prendre la fête.
44:42Oui, je sais.
44:43C'est pricey.
44:44Le marché attend quand même
44:45que la fête fasse...
44:46Il ne faudrait pas
44:47que la fête fasse 150
44:48au premier mouvement.
44:49C'est vrai que la proba
44:50a bien remonté là.
44:51Les ouvertures de postes
44:52là, l'enquête Joyce...
44:53J'ai peur que ça perturbe
44:54un peu les investisseurs
44:55plutôt qu'autre chose.
44:56Parce que là aussi
44:57on parlait de Jackson Hole
44:58mais au moment du Jackson Hole
44:59et depuis Jackson Hole
45:00les indicateurs
45:01se sont un petit peu détériorés.
45:02C'est pour ça que le marché
45:03met un peu de pression aussi.
45:04Il y avait une première
45:05baisse des taux
45:06qui était logique
45:07avec les informations
45:08qu'on avait.
45:09Là c'est un peu...
45:10Il faut aller peut-être
45:11un peu plus loin.
45:12À ce stade,
45:13pour finir là-dessus,
45:14David,
45:16la probabilité du jour
45:17nous dit que 50 points de base
45:19vient la corde peut-être
45:20pour le 18 septembre prochain
45:21du côté de la Fed.
45:22Dans l'état actuel des choses,
45:23aujourd'hui,
45:24ce serait une nouvelle rassurante
45:26ou pas forcément ?
45:29Non, moi je ne prendrais pas ça
45:31forcément comme une bonne nouvelle.
45:35Encore une fois,
45:36ce que l'on voit
45:37justifierait plutôt
45:3825 points de base.
45:39D'accord.
45:40Et du coup,
45:41s'ils en font 50...
45:42C'est qu'il y a d'autres raisons derrière.
45:43Comme Thomas le disait,
45:44ils sont peut-être
45:45des informations
45:46que nous n'avons pas.
45:47Donc c'est peut-être
45:48une motivation liée
45:49au calendrier politique
45:50qui pourrait les forcer aussi
45:51à agir un peu vite.
45:52Mais ce qui ne serait pas
45:53forcément bien perçu d'ailleurs
45:54par les marchés.
45:55C'est tout à fait leur rôle.
45:56Rendez-vous avec tous les épisodes
45:58de Politique Monétaire devant nous
45:59la semaine prochaine
46:00et la suivante,
46:01la réserve fédérale américaine.
46:02On notera aujourd'hui
46:03dans le G7
46:04que la Banque du Canada
46:05qui a dû partir,
46:06peut-être la première,
46:07je pense,
46:08avant la Suisse.
46:09Ils en sont à la 3e baisse de taux.
46:11Économie très pétrole,
46:13proche des États-Unis.
46:14Voilà.
46:15Le Mexique aussi a commencé
46:16à baisser les taux
46:17de l'autre côté.
46:18Enfin, voilà.
46:19Les taux se resserrent.
46:20Merci beaucoup, messieurs.
46:21Merci d'avoir été
46:22les invités de Planète Marché
46:23ce soir.
46:24David Calfon,
46:25Sanso Longchamp,
46:26Asset Management,
46:27Alain Pitou,
46:28Senior Advisor ESG
46:29et Thomas Friedberger,
46:30TKO Capital.
46:40Le dernier quart d'heure
46:41de Smart Bourse,
46:42le quart d'heure thématique.
46:43Le thème ce soir,
46:44c'est celui des small cap
46:45et même,
46:46allons jusqu'à parler
46:47des micro caps
46:48puisque c'est un des domaines
46:49d'expertise des équipes
46:50d'AlphaJet Fair Investors
46:51et de son directeur
46:52de la gestion,
46:53directeur général
46:54qui est à mes côtés,
46:55Sébastien Lagarde.
46:56Bonsoir Sébastien.
46:57Bonsoir Grégoire.
46:58Merci beaucoup d'être avec nous.
46:59Oui, je crois que vous avez
47:00une stratégie small monde,
47:01c'est ça,
47:02et puis une stratégie micro cap
47:03Europe,
47:04c'est ça,
47:05dans la gamme d'AlphaJet
47:06Fair Investors.
47:07Comment,
47:08avant de parler de la stratégie
47:09et de la manière
47:10de piloter des stratégies
47:11sur ces segments de marché
47:12comme vous le faites,
47:13Sébastien,
47:14l'état des lieux
47:15un peu de cette classe d'actifs,
47:16bon,
47:17on en parle régulièrement
47:18dans l'émission.
47:19Très souvent,
47:20c'est pour constater
47:21effectivement
47:22que les valorisations
47:23sont très basses,
47:24que le risque de valorisation
47:25est quand même très faible
47:26et que donc,
47:27il y a des moments
47:28où ça peut être intéressant
47:29de s'y intéresser.
47:30On a vu beaucoup
47:31de faux départs
47:32et qu'est-ce que vous dites,
47:33vous,
47:34à ce stade
47:35de la valorisation
47:36de ces segments de marché
47:37par rapport
47:38au marché global ?
47:39Oui,
47:40alors,
47:41effectivement,
47:42on s'est vu
47:43il y a trois ans
47:44pour le lancement
47:45de notre expertise
47:46de microcap.
47:47Alors,
47:48qu'est-ce qui s'est passé
47:49entre le 31 août 2021
47:50et le 31 août 2024 ?
47:51Je suis venu avec
47:52un petit tableau de chiffres
47:53pour ne pas dire de bêtises,
47:54mais sur la période,
47:55donc sur trois ans,
47:56les grandes valeurs européennes,
47:57elles ont monté
47:58de plus de 18 %.
47:59Pendant ce temps-là,
48:00les petites valeurs,
48:01les small cap,
48:02ont baissé de 3,6
48:03et les microcap
48:04ont baissé de 25 %.
48:05Donc,
48:06il y a eu
48:08C'est d'ailleurs
48:09un différentiel
48:10de 43 points
48:11entre les large cap
48:12et les microcap.
48:13C'est exactement
48:14le même message
48:15aux Etats-Unis.
48:16Il y a même un écart
48:17de 47 points
48:18entre les grandes valeurs
48:19et les microcapitalisations.
48:20Donc,
48:21la période,
48:22elle a été
48:23très compliquée
48:24et évidemment,
48:25bon,
48:26avec ces chiffres-là,
48:27on comprend bien
48:28que ce que vous avez dit,
48:29c'est clair,
48:30les valorisations
48:31pour les petites valeurs,
48:32surtout quand on les compare
48:33aux grandes,
48:34ont massivement baissé
48:35mais tout ça,
48:36ça s'est accompagné
48:37de contextes
48:38quand même
48:39assez anxiogènes
48:40et compliqués.
48:41Il faut se rappeler,
48:42il y a trois ans,
48:43on sortait d'une
48:44crise sanitaire
48:45avec tous les problèmes
48:46qu'ont apporté
48:47le déconfinement
48:48avec les ruptures
48:49de chaînes logistiques.
48:50Enfin,
48:51on se souvient
48:52de tout ça
48:53mais avec beaucoup d'impact
48:54sur les petites valeurs,
48:55notamment industrielles,
48:56etc.
48:57Et puis,
48:58évidemment,
48:59il y a eu tout le contexte
49:00géopolitique.
49:01Donc,
49:02notamment,
49:03la guerre
49:04entre
49:05l'Ukraine
49:06et la Russie
49:07qui a amené
49:08à cette période
49:09d'inflation massive
49:10et donc,
49:11à une hausse des taux
49:12quasiment synchronisée
49:13partout dans le monde
49:14et une hausse massive.
49:15Et ça,
49:16ça a été
49:17mortifère
49:18pour les petites valeurs
49:19pour deux raisons.
49:20La première,
49:21alors,
49:22c'est un petit peu
49:23contre-intuitif
49:24mais les petites valeurs
49:25et les micro-valeurs
49:26sont un peu moins
49:27endettées
49:28que les grandes.
49:29Notamment
49:30parce que dans
49:31les micro-capitalisations,
49:32il y a beaucoup de sociétés
49:33qui sont des start-up.
49:34On peut penser
49:35au secteur de la biotech
49:36avec des perspectives
49:37très incertaines.
49:38Donc,
49:39il n'y a aucune banque
49:40qui voudra
49:41leur prêter de l'argent.
49:42Donc,
49:43en général,
49:44ces sociétés-là
49:45se financent
49:46via des ventures capitalistes
49:47puis sur la bourse
49:48et sont finalement
49:49peu endettées.
49:50Mais pour celles
49:51qui sont endettées,
49:52elles sont plus endettées
49:53à taux variable
49:54que les grandes valeurs.
49:55Et donc,
49:56évidemment,
49:57c'est elles
49:58qui ont pris plein pot
49:59en premier
50:00la hausse des taux.
50:01Le deuxième élément,
50:02c'est qu'il n'y a pas
50:03de technique financière
50:04mais quand on valorise
50:05une société,
50:06on regarde
50:07les flux futurs.
50:08Et donc,
50:09plus les flux sont importants
50:11à long terme
50:12et plus ils vont
50:14pâtir d'une hausse des taux
50:16parce que quand on actualise
50:17tout ça,
50:18ça fait moins
50:19quand les taux montent.
50:21Or,
50:22il y a beaucoup plus
50:23de sociétés de croissance
50:24parmi les petites valeurs
50:26et parmi les micro-capitalisations.
50:28Et donc,
50:29cette hausse des taux,
50:30elle a été vraiment délétère
50:31pour la valorisation
50:32de ces petites sociétés-là.
50:34Mais pourtant,
50:35dans toute la période,
50:36elles ont continué à délivrer.
50:37Là où on en est,
50:38je reprends les écarts
50:39de plus de 40 points
50:40que vous citiez
50:41entre les large
50:42et les micro-caps
50:43que ce soit en Europe
50:44ou aux Etats-Unis.
50:45C'est des écarts
50:46qu'on a déjà pu observer,
50:47que vous avez déjà pu observer
50:48à certains moments
50:49peut-être un peu paroxystiques
50:50dans votre carrière, Sébastien ?
50:52Ou est-ce qu'on est
50:53en dehors
50:54d'un historique statistique
50:56sur cette classe active ?
50:58Alors,
50:59il y a déjà eu
51:00des périodes compliquées.
51:01Oui, 2008, etc.
51:03Oui, bien sûr.
51:04Mais même en 2008,
51:06finalement,
51:07c'est plutôt 2009
51:08qui avait fait mal
51:09aux micro-valeurs
51:10qui avaient beaucoup moins rebondi
51:11que les grandes
51:12dans un premier temps,
51:13alors qu'elles avaient baissé
51:14un peu plus que les grandes,
51:16mais pas avec cette ampleur-là.
51:19Après,
51:20les chiffres dont on parle,
51:21ils sont aussi
51:22sur une période de trois ans.
51:23Il y a eu beaucoup de crises
51:24boursières
51:25qui ont été beaucoup plus restreintes
51:26dans le temps.
51:27Donc là, finalement,
51:28c'est une crise
51:29pour les petites valeurs.
51:32Et donc,
51:33quand on préparait l'émission,
51:36je disais,
51:37là, si ça continue,
51:39on est à trois années
51:40de sous-performance massive
51:41parce que c'est 2021.
51:43À partir de l'été 2021,
51:442022,
51:452023
51:46et 2024,
51:47tu as une sous-performance
51:48de quasiment sept points
51:49les grandes valeurs à nouveau.
51:51Et donc,
51:52si on rentrait
51:53dans une quatrième année comme ça,
51:54on rentre dans
51:55une anomalie statistique.
51:57Moi, j'ai une anomalie
51:58parce que les petites valeurs
52:00et les micro valeurs
52:02surperforment les grandes
52:04historiquement six à sept années
52:06sur dix.
52:07Donc, trois années
52:08de sous-performance
52:09et de sous-performance massive,
52:10c'est possible.
52:12La quatrième,
52:13on sortirait un peu...
52:14J'entends, j'entends.
52:15On sortirait des standards.
52:16Des standards, effectivement.
52:17On est dans des écarts-types
52:18importants.
52:19Exactement.
52:20Pour dire les choses, Sébastien.
52:23Est-ce que les fondamentaux
52:24sont abîmés ou pas ?
52:25Parce que moi,
52:26j'ai toujours, effectivement,
52:27entendu l'argument de la croissance.
52:29Alors, parce que,
52:30pour plein de raisons,
52:31les tailles d'entreprise
52:32sont plus petites,
52:33ils sont parfois
52:34mono-business
52:35sur des niches,
52:36etc.
52:37Mais le régime de croissance
52:38et de croissance bénéficiaire
52:39de ces entreprises
52:40est supérieur,
52:41historiquement,
52:42au régime de croissance bénéficiaire
52:43des grandes entreprises.
52:45Est-ce que ça a été vrai
52:46pendant ces trois ans
52:47ou est-ce qu'il y a eu,
52:48quand même,
52:49une pression
52:50sur le momentum bénéficiaire
52:51des small
52:52et des micro-cap
52:53qui a pu justifier,
52:54d'ailleurs,
52:55la longévité
52:56ou la durée
52:57de la sous-performance ?
52:58Et est-ce qu'aujourd'hui,
52:59cet indicateur
53:00de momentum bénéficiaire,
53:01est-ce qu'il repasse,
53:02quand même,
53:03à l'avantage
53:04des petites
53:05et moyennes
53:06capitalisations boursières ?
53:07Alors,
53:08ce qui a fait le plus mal,
53:09on l'a dit,
53:10c'est la hausse des taux.
53:11Donc déjà,
53:12ce qui a été,
53:13en fait,
53:14l'hémorragie sur les petites valeurs,
53:15elle est stoppée
53:16depuis la fin du mois d'octobre,
53:17on va dire,
53:182023.
53:19Là où les investisseurs
53:20ont compris
53:21que c'était la fin
53:22de la hausse des taux.
53:23Après,
53:24il y a eu la première salve
53:25avec la baisse des taux
53:26de la BCE.
53:27Maintenant,
53:28on attend la deuxième salve
53:29aux États-Unis
53:30en septembre.
53:31Et puis,
53:32la troisième salve,
53:33ça serait une baisse supplémentaire
53:34des taux de la BCE.
53:35Donc,
53:36on est passé,
53:37quand même,
53:38effectivement,
53:39par une période compliquée
53:40où il y a eu,
53:41effectivement,
53:42pour certains types de sociétés,
53:43souvent,
53:44d'ailleurs,
53:45pour des raisons plus intrinsèques,
53:46enfin,
53:47on appelle ça idiosyncratiques
53:48ou propres
53:49au business model des sociétés.
53:50Je parle notamment
53:51des phénomènes
53:52de stockage massif
53:53puis des phénomènes
53:54de déstockage,
53:55des problèmes
53:56de chaînes logistiques,
53:57etc.,
53:58etc.
53:59Donc,
54:00effectivement,
54:01il y a beaucoup de sociétés
54:02qui ont souffert
54:03parmi les petites valeurs.
54:04Mais,
54:05effectivement,
54:06depuis,
54:07ce qu'on perçoit,
54:08c'est qu'il y a
54:09un relan
54:10de croissance
54:11sur ces petites sociétés.
54:12Je regardais
54:13sur les micro-cap,
54:14on escomptait,
54:15on regarde toujours
54:16des horizons
54:17pour les 12 mois à venir.
54:18Bien sûr.
54:19Au début
54:20de l'année 2023,
54:21on escomptait
54:2220 % de croissance
54:23sur les micro-cap
54:24en moyenne.
54:25Aujourd'hui,
54:26on est à 26.
54:27Donc,
54:28sur les grandes valeurs,
54:29on était plutôt
54:30à plus 7.
54:31Aujourd'hui,
54:32on est à plus 9.
54:33Donc,
54:34il y a eu un rebond
54:35pour les deux catégories
54:36mais beaucoup plus massif
54:37pour les très petites valeurs.
54:38Très clair.
54:39Comment on gère
54:40ces stratégies
54:41et comment,
54:42d'ailleurs,
54:43on gère,
54:44je le dis pour vous Sébastien,
54:45mais comment on gère
54:46avec succès
54:47ces stratégies ?
54:48Parce que j'ai regardé
54:49rapidement vos performances
54:50sur le fond micro-cap.
54:51Alors,
54:52je crois que depuis le lancement,
54:53vous êtes quand même
54:54un peu négatif
54:55sur les trois années
54:56d'exercice.
54:57Dans un contexte comme ça,
54:58oui.
54:59Non, mais moi,
55:00je regarde par rapport
55:01au benchmark.
55:02Tout le bonheur
55:03de la gestion benchmarkée,
55:04c'est justement
55:05d'avoir un point de référence.
55:06Mais vous êtes
55:07à des années-lumière
55:08du benchmark.
55:09Alors,
55:10voilà.
55:11C'est quoi la recette
55:12pour surperformer
55:13son indice de référence
55:14comme on dit
55:15et comme vous le faites
55:16sur ces trois années
55:17d'exercice
55:18et de pilotage
55:19de la stratégie micro-caps ?
55:21Effectivement,
55:22il y a des caractéristiques
55:23intrinsèques au micro-cap
55:24qui expliquent
55:25pourquoi,
55:26sur le long terme,
55:27on vient de parler
55:28d'une période massive
55:29de sous-performance,
55:30mais sur le long terme,
55:31on sait très bien
55:32tous types d'actifs
55:33confondus,
55:34que ce sont
55:35les actions
55:36qui rémunèrent le mieux
55:37les actionnaires
55:38et parmi les actions,
55:39que ce sont
55:40les petites valeurs
55:41et encore plus
55:42les micro-valeurs.
55:43Il y a des études
55:44sur plus de 100 ans
55:45aux Etats-Unis
55:46qui montrent ça.
55:47Pour vous,
55:48ça reste vrai ?
55:50Sur le long terme,
55:51c'est ça qui crée
55:52de la valeur.
55:53Évidemment,
55:54on est en période
55:55très difficile.
55:56Comment on fait
55:57pour s'en sortir ?
55:58La beauté
55:59de cet univers-là,
56:00c'est qu'il est géant.
56:01Il y a une place énorme
56:02pour faire
56:03de la sélection
56:04de valeurs.
56:05Les micro-caps
56:06en Europe,
56:07on définit ça
56:08comme les sociétés
56:09ayant moins
56:10de 750 millions
56:11de capitalisation
56:12boursière.
56:13Il y en a combien ?
56:14Il y en a 3000
56:15en Europe.
56:16Vous avez un vivier.
56:17Il faut traiter
56:18de la liquidité.
56:19Mais quand vous regardez
56:20les plus liquides,
56:21vous en avez 1200
56:22qui sont
56:23très liquides
56:24et suffisamment
56:25pour pouvoir
56:26être géants.
56:27Et qui sont des vrais business.
56:28Ce n'est pas juste
56:29un power point.
56:30Qui peuvent parfois
56:31être
56:32de vraies marques mondiales.
56:33Moi,
56:34je donne toujours l'exemple.
56:35C'est plus coté aujourd'hui.
56:36Comme ça,
56:37on ne parle pas
56:38de recommandations boursières.
56:39Mais le Club Med,
56:40quand ça a été coté en gros,
56:41ça a toujours été
56:42une micro-capitalisation
56:43mais une marque mondiale.
56:44Quand on regarde
56:45à l'échelle internationale,
56:46vous avez SodaStream,
56:47qui tout le temps
56:48où elle a été cotée,
56:49a toujours été
56:50une micro-valeur
56:51puis une small cap.
56:52Et c'est pourtant
56:53une marque mondiale
56:54qui a fini par être
56:55rachetée par Pepsi-Cola.
56:56Mais tout ça pour dire
56:57qu'on a un vivier
56:58de société
56:59qui est énormissime.
57:00Et évidemment,
57:01c'est là où
57:02le stock picking,
57:03il y a deux choses.
57:04Il reste une minute.
57:05Moi,
57:06je vais avoir la clé.
57:07La recette,
57:08Sébastien.
57:09La clé,
57:10il ne faut pas oublier
57:11que la gestion
57:12d'un portefeuille,
57:13c'est une recette.
57:14C'est une recette
57:15pour la gestion
57:16d'un portefeuille.
57:17Ce n'est pas que
57:18de faire de la sélection
57:19de valeurs,
57:20c'est aussi construire
57:21un portefeuille.
57:22Et donc,
57:23la recette,
57:24selon moi,
57:25en tout cas,
57:26la recette de mon fonds,
57:27c'est premièrement
57:28être bien conscient
57:29qu'on investit
57:30dans des sociétés
57:31qui portent des risques
57:32plus forts que les grandes valeurs
57:33parce qu'elles sont
57:34moins diversifiées.
57:35Quand ça marche,
57:36c'est génial,
57:37mais plus risqué.
57:38Et donc,
57:39le secret,
57:40c'est la diversification,
57:41mettre des poids raisonnables
57:42sur chaque société
57:43comme un portefeuille.
57:44C'est quelque chose
57:45de clé pour vous ?
57:46Effectivement.
57:47Evidemment,
57:48bien gérer la liquidité
57:49parce que quand les scénarios
57:50ne se déroulent pas
57:51comme on les a prévus,
57:52pouvoir sortir
57:53rapidement d'un dossier,
57:54c'est important.
57:55Et puis,
57:56évidemment,
57:57le gros moteur,
57:58c'est la sélection de valeurs.
58:00Comme je le disais,
58:01le vivier,
58:02il est très important.
58:03Ce qui est génial,
58:04c'est quand vous repérez
58:05une thématique porteuse,
58:06qu'elle soit,
58:07je ne sais pas,
58:08par moment,
58:09vous voulez jouer
58:10une matière première
58:11en particulier
58:12ou un service aux entreprises
58:13bien particulier,
58:14etc.
58:15Il y a une granularité.
58:16Vous pouvez trouver l'entreprise
58:17qui ne fait que ça
58:18et jouer la thématique.
58:19Je comprends.
58:20Et donc,
58:21ça,
58:22ça aide beaucoup
58:23dans le stock picking.
58:24Et puis,
58:25évidemment,
58:26nous,
58:27notre secret,
58:28c'est des outils quantitatifs
58:29parce que le terrain de jeu
58:30est tellement énorme
58:31que si on veut le connaître,
58:32il faut bien s'outiller
58:33pour regarder
58:34les disparités de valorisation
58:35entre pays,
58:36entre secteurs,
58:37etc.
58:38C'est combien de lignes
58:39sur la stratégie micro?
58:40Aujourd'hui,
58:41il y a un plus gros poids
58:42sur une société
58:43à 1%.
58:44Oui,
58:45d'où l'intérêt
58:46d'avoir des outils quantitatifs,
58:47j'imagine,
58:48pour filtrer
58:49et traiter l'univers.
58:50Merci beaucoup Sébastien.
58:51Merci d'avoir été avec nous
58:52pour évoquer ce segment
58:53très spécifique
58:54dans l'univers
58:55des petites capitalisations.
58:56Il y a aussi
58:57les micro-capitalisations.
58:58C'est votre domaine d'expertise,
58:59un de vos domaines d'expertise.
59:00Sébastien Lagarde,
59:01directeur général
59:02et directeur de la gestion
59:03d'Alphajet Fair Investors.
59:11Sous-titrage Société Radio-Canada

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