Meurtres et mensonges : Obstacle à l'affection

  • il y a 2 semaines

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00:00J'étais toujours émerveillé par son envie d'apprendre et de pouvoir faire des choses
00:29progresser. Rebecca était très contente de partir à la fac. Elle avait envie de vivre
00:34dans une grande ville, de découvrir la vie. Elle était attentionnée. Elle s'intéressait
00:41sincèrement aux gens autour d'elle. J'avais hâte de voir ce qu'elle ferait de sa vie.
00:44Une étudiante retrouvée assassinée dans un appartement de Boston.
00:50C'est le moment où on a commencé à envisager la thèse du crime passionnel. Il y a eu tellement
00:55de rebondissements étranges dans cette affaire. C'était forcément une connaissance.
01:00On savait déjà que le monde était peuplé d'imbéciles qui commettent des folies pour
01:10rien. Mais cette fois, on était concerné directement.
01:25Rebecca Payne avait une personnalité hors du commun.
01:52Elle adorait faire des grimaces, se faire remarquer pour faire rire les autres et être
02:03le centre de l'attention. Elle ne s'est jamais vraiment considérée comme une de ses filles
02:08cool, comme on les appelle. Mais elle connaissait tout le monde. Elle avait cinq ou six amis très
02:14proches avec qui elle passait quasiment tout son temps. Dans une grande université comme
02:20celle de Northeastern à Boston, Rebecca ne peut que s'épanouir.
02:23Rebecca avait le chic pour rassembler les gens. On pouvait compter sur elle pour organiser une
02:30soirée, que ce soit en petit comité ou pour toute la classe. Tous ceux que je connaissais
02:36s'entendaient bien avec elle. Elle savait facilement s'adapter à la personne qu'elle
02:41avait en face. Je suis un peu introvertie, mais elle savait me mettre à l'aise, me rendre plus
02:48sociable. Ceci dit, la plupart de ses amis étaient très extravertis comme elle. C'était
02:52plus son style. Je me souviens surtout qu'elle avait toujours le sourire, qu'elle était toujours
02:57gay. J'avoue que j'avais un peu de mal à comprendre comment une étudiante pouvait avoir
03:01un grand sourire comme ça le lundi matin à 8 heures, mais c'était son cas. Elle était toujours
03:06joyeuse, toujours pleine d'énergie. Avec le temps, j'ai appris à apprécier ça chez elle,
03:11parce que c'était vraiment sa personnalité. Pourtant, en mai 2008, à quelques semaines de
03:18décrocher son diplôme de préparateur physique, Rebecca pourrait avoir rencontré la mauvaise
03:25personne. La personne qui nous a prévenu était l'agent d'entretien. Il avait trouvé la porte
03:40d'un des appartements trouvertes et il avait vu du sang à l'intérieur.
03:53La police de Boston se rend immédiatement sur les lieux où l'homme les conduit jusqu'à l'appartement
04:0023. On a examiné la porte d'entrée, elle n'avait pas du tout été forcée. Sur le sol du salon,
04:13devant la télévision, il y avait plusieurs paires de baskets et de tongs.
04:17Il y avait une grande quantité de sang sur la moquette. C'en était même surprenant,
04:35parce qu'il faut quand même que la quantité soit très importante pour saturer la fibre,
04:40comme c'était le cas. Les traces de sang menaient vers le fond de l'appartement où
04:47se trouvait la salle de bain et deux chambres, une à droite et l'autre à gauche. En allant
04:58dans cette direction, c'est-à-dire en suivant les traces de sang, on avait l'impression de
05:03suivre deux marques parallèles dans le sol jusqu'à une chambre. Et dans la chambre,
05:11il y avait une jeune femme allongée sur le ventre. Elle avait reçu plusieurs balles dans la tête,
05:22le buste, les bras et les jambes. C'était un meurtre d'une incroyable violence. Rien n'indiquait
05:29qu'elle avait été agressée sexuellement, ou que le meurtrier avait eu le moindre contact
05:34physique avec elle avant ou après l'avoir tuée. Les policiers continuent de perquisitionner les
05:42lieux. Dans la cuisine, ils trouvent un élément qui pourrait les aider à identifier la victime.
05:48Dans la cuisine, il y avait plusieurs enveloppes. On a trouvé du courrier qui était adressé à une
05:55certaine Rebecca Payne. Cela pourrait être le nom de la victime, même si son identité reste à
06:02vérifier. Le corps est envoyé à la morgue pour autopsie, tandis que les enquêteurs tentent de
06:07contacter les proches de Rebecca et en premier lieu, ses parents. J'étais au travail quand ma
06:16femme m'a appelé. Elle était totalement incapable de m'expliquer ce qui s'était passé. J'ai juste
06:27compris que c'était très grave. Je suis rentré chez nous et c'est là qu'elle m'a expliqué que
06:36la police de Boston avait appelé pour nous dire que notre fille avait été victime d'un crime. Elle
06:48leur avait alors demandé où elle était, sur quoi ils avaient répondu qu'elle était dans son
06:53appartement. C'est comme ça qu'elle avait su que Rebecca était morte, parce que si elle avait été
07:00à l'hôpital, on aurait quand même eu un espoir. Tandis que les parents de Rebecca prennent la
07:08route pour rejoindre Boston, la police continue de fouiller l'appartement à la recherche d'indices.
07:13Il semblerait que le tueur ait ouvert le feu sur Rebecca dans le salon. On a retrouvé quatre douilles
07:21dans le salon. La balistique a déterminé qu'il s'agissait d'un calibre 9 mm. On en a retrouvé
07:29à plusieurs endroits de la pièce. L'analyse de ces éléments nous permet de savoir quelle arme a été
07:36utilisée, ce qui nous permet en général de savoir si elle a déjà servi pour un autre crime ou un
07:42autre délit. Ce que les douilles ne leur diront pas en revanche, c'est pourquoi quelqu'un a voulu
07:49tuer Rebecca Payne. Qui était-elle ? Pourquoi quelqu'un avait-il voulu la tuer ? Est-ce que
07:56c'était une victime collatérale ? Était-elle au contraire visée ? Pour répondre à ces questions,
08:02les enquêteurs vont devoir lever le voile sur la vie privée de la jeune femme. Il y avait un
08:09ordinateur portable ouvert et un téléphone portable sur la table basse du salon devant
08:14le futon. Sur le sol, ils repèrent un autre élément qui pourrait constituer un indice,
08:20une carte maculée de sang. C'était une carte qu'on utilise à Boston pour prendre les transports
08:26publics, qu'on glisse dans une borne pour payer les trajets. Les enquêteurs remarquent aussi que la
08:32porte-fenêtre qui donne sur le balcon est ouverte. Elle était ouverte, alors bien sûr, on a
08:40considéré que ça pouvait avoir été le chemin emprunté par le tueur pour entrer dans l'appartement.
08:43Aucune des deux portes n'ayant été forcées, il est alors probable que Rebecca connaissait son
08:50agresseur et il se trouve que la jeune femme ne vivait pas seule. Il y avait deux chambres,
08:57ça montrait donc qu'il y avait au moins une autre personne qui habitait là ou qui y avait
09:01séjourné récemment. Il fallait identifier cette personne, essayer de la localiser, savoir ce qu'elle
09:06faisait, jusqu'à ce qu'on puisse totalement éliminer de la liste des suspects la seule autre personne
09:12qui avait le double des clés. En interrogeant les propriétaires de l'appartement, ils ont la
09:17confirmation que Rebecca vivait en colocation. Rebecca vivait avec une de nos camarades qui
09:26suivait le même cursus que nous et qui était dans la même classe. La colocataire était en
09:31train de déménager, elle ne vivait déjà presque plus là. Rebecca avait donc l'appartement quasiment
09:37pour elle toute seule. Mais ce jour-là, Rebecca n'était visiblement pas seule. Les policiers
09:44s'empressent de localiser sa colocataire. Il n'y a jamais personne qu'on élimine d'office de la
09:51liste des suspects. On fait au fur et à mesure en voyant où les indices nous mènent. On a essayé de
09:56reconstituer son emploi du temps de la journée, de savoir qui elle avait vu, ce qu'elle avait fait
10:00entre le moment où elle avait quitté son travail et celui où elle était rentrée chez elle. On
10:04voulait savoir qui elle avait croisé à ce moment-là, avec qui elle avait été en contact. On cherchait
10:09qui aurait pu être impliqué ou qui aurait pu faire partie des personnes qu'elle aurait laissé
10:12entrer chez elle sans qu'il y ait besoin de forcer la porte d'entrée. Les policiers interrogent aussi
10:18les voisins dans l'espoir que l'un d'entre eux ait vu ou entendu quelque chose. Lorsque nous
10:24sommes allés interroger les voisins, plusieurs d'entre eux nous ont dit avoir entendu des coups
10:28de feu, des bruits sourds, des gémissements. Mais personne n'avait appelé police secours au moment
10:34de l'incident. C'était très triste et un peu affolant en réalité. On pourrait croire que
10:43quelqu'un aurait pris son téléphone pour prévenir la police qui aurait pu intervenir. Elle était
10:50peut-être encore en vie à ce moment-là. Et avec des soins appropriés, elle aurait peut-être réussi
10:55à s'en sortir. Si l'un des voisins avait pris son téléphone pour appeler la police, c'est pas
11:03compliqué. Il y aurait eu un espoir. Je sais que beaucoup de gens se disent que c'est pas la peine
11:10d'appeler parce que quelqu'un d'autre va le faire ou que c'est dangereux et qu'il vaut mieux pas
11:15s'en mêler. C'est comme ça que les gens se les paralysent. Les voisins nous ont bien dit qu'ils
11:21avaient entendu ce qui ressemblait à des coups de feu mais que c'était un quartier un peu mal
11:26fréquenté et qu'ils avaient pensé que c'était des choses qui arrivaient. Il y avait par exemple
11:31une résidente qui venait d'arriver à Boston depuis peu en provenance d'une région plus
11:36rurale et qui s'était dit que maintenant qu'elle habitait dans le quartier de Mission Hill à
11:41Boston, il fallait qu'elle s'habitue à entendre des coups de feu parce que c'était fréquent dans
11:46le coin. Il y avait aussi une famille d'immigrés somaliens. Eux, ils avaient tellement l'habitude
11:51d'entendre des coups de feu qu'ils n'y ont pas prêté plus attention que ça. Je ne pense pas
11:58qu'ils aient fait ça méchamment ou même volontairement. Si aucun voisin n'a contacté
12:03la police, c'est que personne n'a imaginé que ça pouvait être aussi grave. Mais personne n'a appelé
12:13la police à temps et Rebecca n'a pas survécu à l'agression. L'après-midi même, ses parents
12:19arrivent à Boston pour faire l'inimaginable, identifier le corps de leur fille assassinée.
12:24Ils nous ont juste montré une photo. Je l'ai regardée et je leur ai répondu que c'était
12:32bien elle. C'est là qu'il a fallu faire face à la réalité. Ça a été un moment,
12:41on ne dormait plus. On passait des heures au téléphone avec les uns et les autres.
12:55Les amis de Rebecca à Northeastern apprennent eux aussi la nouvelle. Quand j'ai appris qu'elle
13:02était morte, j'étais chez mes parents à New York. Je me suis effondrée dans le salon. J'étais
13:10inconsolable. J'étais toute seule à ce moment-là et j'ai eu l'impression que c'était tout mon monde
13:15qui s'écroulait. C'est le genre de nouvelles auxquelles on ne sait pas comment réagir. On se
13:22demande ce qui a bien pu se passer, pourquoi, si ça aurait pu être évité, est-ce qu'on aurait
13:26peut-être pu faire autrement ? On est retournés à l'appartement. Tout avait été nettoyé. Il ne
13:34restait que deux carrés blancs peints sur le sol. On savait très bien que c'était là où se trouvaient
13:41les traces de sang. Tout semblait très froid, sans vie. Dans ce grand appartement vide, sans
13:49aucun meuble, tout nous apparu tellement définitif. Lorsque des parents envoient leur enfant à
13:57l'université, ils ont l'impression qu'il va y être en sécurité, que c'est un endroit où il ne
14:02risquera rien. Et avec ce genre d'histoire, tout à coup, on ne se sent même plus en sécurité chez
14:08soi. Rebecca était en dernière année dans ses études de préparateur physique à Northeastern.
14:16En apprenant que la jeune femme a été tuée par balle dans son appartement, ses proches et ses
14:22connaissances en viennent à se demander si elle ne cachait pas un terrible secret. J'avoue que ça
14:30m'a beaucoup déconcerté, parce que je pensais bien la connaître. Tout à coup, je me suis demandé
14:36si je n'étais pas passé à côté de quelque chose. Je me sentais totalement vide. Je me disais,
14:42pourquoi elle? Qu'est-ce qui s'était passé? Pourquoi? C'était une fille toute simple,
14:48qui aurait pu vouloir lui faire ça? Rebecca Payne, une étudiante de 22 ans,
15:06a été tuée par balle dans son appartement de Boston. L'endroit où a été commis ce crime
15:14mystérieux, l'appartement 23, était encore il y a peu un endroit où Rebecca invitait ses amis et
15:21où les rires fusaient. La soirée commençait souvent en petit comité chez elle. Et puis,
15:28elle venait nous chercher sur le campus et on allait tous ensemble en ville, à Boylston
15:34Street par exemple, pour y passer la soirée. A quelques semaines à peine d'obtenir son diplôme,
15:40Rebecca était prête à quitter Northeastern pour se lancer dans de nouvelles aventures.
15:45Elle adorait voyager, partir un peu partout dans le monde. Je pense que les vacances qu'elle avait
15:58préférées, c'était au Seychelles. On l'entend commenter un peu tout. On la voit me montrer tous
16:14les arbres tropicaux. On lui avait donné un guide, alors elle expliquait à tout le monde et elle en
16:25faisait des tonnes. Les amis étaient au centre de la vie de Rebecca. Dès son plus jeune âge,
16:40elle s'était toujours liée très facilement avec des enfants très différents. Elle ne rencontrait
16:46jamais personne avec qui elle ne s'entendait pas. C'était quelqu'un de très sociable,
16:52de très tourné vers les autres. Elle avait été élue présidente du club de préparation physique
16:57de la fac, justement parce qu'elle était capable de tisser des liens avec tout le monde.
17:02Son esprit d'aventure ou son caractère ultra social l'aurait-il amené à se lier d'amitié
17:14avec un tueur ? Une étudiante de 22 ans avait forcément beaucoup d'amis, peut-être même un
17:21petit copain. On a donc établi une liste de toutes ses connaissances et on a fait en sorte
17:25de savoir où elle se trouvait. On a interrogé tous ses amis, toutes les personnes avec qui elle
17:29était en contact et toutes celles qu'elle côtoyait à la fac. Pour la police, c'était forcément une
17:34connaissance. Ils nous ont demandé de leur parler de tous ceux qu'elle côtoyait qui auraient pu faire
17:38ça. Avec les résultats de l'autopsie, de nouveaux éléments viennent s'ajouter au dossier. Bien
17:47entendu, il s'agissait d'un homicide. Le décès avait été causé par les nombreuses blessures
17:51par base. Rien n'indique que la jeune femme ait eu le temps de se défendre face à son agresseur.
17:57Toutes les recherches d'ADN sur elle, sous ses ongles par exemple, n'ont absolument rien donné.
18:04En revanche, l'autopsie leur fournit une pièce importante du puzzle. On a pu déterminer avec
18:12certitude qu'elle n'avait pas été agressée sexuellement, ce qui nous a permis d'éliminer
18:17ce mobile pour expliquer l'agression. Mais si le tueur n'avait pas l'intention de l'agresser
18:23sexuellement et qu'il n'a rien pris de valeur, alors pour quelle raison la jeune femme a-t-elle
18:29été assassinée ?
18:42Tandis que la police lance à la recherche du tueur, les médias ont vent de ce meurtre d'une jeune étudiante.
18:58La presse a suivi l'affaire de près parce qu'elle était très mystérieuse. C'était une énigme totale.
19:05On se disait que si on en parlait dans les médias, ça pousserait peut-être quelqu'un qui détenait des éléments
19:11à se manifester. Les enquêteurs interrogent méthodiquement tous les amis de Rebecca ainsi que ses voisins.
19:18La plupart de ceux qui vivent dans la résidence n'ont rien vu ni entendu, à une exception près.
19:26Un homme qui vivait dans l'appartement du premier étage qui donnait sur la rue a déclaré avoir vu ce qu'il a appelé
19:33un van noir se garer devant la résidence la nuit du meurtre et des gens descendre du véhicule.
19:40Mais le témoin n'est pas en mesure d'apporter davantage de précision quant au chauffeur du véhicule, sa plaque d'immatriculation ou même le modèle.
19:50Ce monsieur était originaire du Vietnam. Il ne parlait qu'un anglais extrêmement limité.
19:57On a fait un gros problème de langue et je pense qu'au moment où on l'a interrogé, il y a pas mal de choses qu'il nous a dites qu'on n'a pas comprises.
20:04Il est en revanche possible que ce van ait été filmé par les caméras de sécurité qui enregistrent tout ce qui se passe dans la résidence de Rebecca.
20:13On a voulu récupérer les images filmées par les caméras de surveillance au moment du meurtre.
20:20Les enquêteurs s'adressent alors à l'agent d'entretien, un certain Paul Jones, celui-là même qui a découvert le corps et appelé les secours pour qu'il leur remette les enregistrements.
20:30Mais il y a un hic.
20:32L'agent d'entretien n'avait pas remplacé la cassette et la caméra s'était arrêtée de filmer faute de bande.
20:39Il n'y avait donc pas d'image disponible pour la caméra du couloir.
20:43Nous n'avons pas pu récupérer la moindre image de cette nuit-là.
20:47Une coïncidence qui intrigue les policiers.
20:50L'agent d'entretien, le gardien si on veut, qui s'occupait de tout le bâtiment, était un personnage clé de l'enquête puisque c'était lui qui avait découvert le corps.
20:58Ce n'est pas rare que la personne qui a prévenu les secours soit aussi la personne qui a commis le crime, surtout dans les cas d'homicide.
21:06L'agent d'entretien loge lui-même à temps plein dans la résidence et il peut avoir accès à l'appartement de Rebecca à tout moment.
21:16Lorsque la police vérifie ses antécédents, elle découvre qu'il a aussi un casier judiciaire.
21:22Il fallait forcément creuser un peu la question.
21:25Lors des premiers jours de l'enquête, un témoin a contacté la police au sujet, justement, de l'agent d'entretien.
21:32La personne avait remarqué la présence d'une tâche rougeâtre sur la porte du local technique que Jones utilisait.
21:38La police aurait-elle mis la main sur le tueur de Rebecca ?
21:56Paul Jones, l'agent d'entretien qui a découvert le corps de Rebecca Payne et appelé la police, est à présent dans le collimateur des enquêteurs.
22:05Il avait en effet accès à son appartement et il n'avait pas changé la cassette de la caméra de sécurité le jour du meurtre.
22:12Il semblerait aussi qu'il y ait une tâche rougeâtre sur sa porte.
22:16Un agent a été envoyé sur les lieux pour surveiller la porte jusqu'à ce que les enquêteurs arrivent et on a fait des prélèvements sur la tâche qui se trouvait sur la porte.
22:26En attendant d'obtenir les résultats du labo, les policiers continuent d'interroger Paul Jones.
22:32Il a été interrogé pendant de longues heures. Il a fait une déposition expliquant où il se trouvait et ce qu'il faisait au moment du meurtre.
22:38Il affirma à la police que le soir du meurtre, il était chez lui en compagnie de sa femme.
22:44Il fournit le numéro de téléphone de cette dernière pour que les enquêteurs puissent vérifier son alibi.
22:50Il ne reste plus qu'à savoir si la tâche rougeâtre sur sa porte est bien le sang de Rebecca Payne.
22:56En attendant, la police retourne sur la scène de crime à la recherche de nouveaux indices.
23:02Cette fois, les enquêteurs se concentrent sur la carte de transport maculé de sang découverte sur place.
23:08Ce qu'on appelle à Boston une Charlie Card. Elle permet d'emprunter les transports publics de la ville.
23:14Chaque fois qu'on passe la carte dans une station ou dans un bus, le système enregistre l'endroit où elle est validée.
23:20Les Charlie Cards sont justement souvent utilisées pour suivre les déplacements d'une personne.
23:26Les enquêteurs se rendent ensuite dans les locaux de la société chargée de la sécurité des transports publics.
23:32On se disait que si c'était sa carte, on pourrait apprendre si elle l'avait utilisée le soir de son meurtre et si oui où elle s'était rendue.
23:38Ils découvrent que la carte a bien été validée le soir du meurtre, mais sans pouvoir affirmer si c'est Rebecca ou son tueur qui s'en est servi.
23:47Il arrive qu'on trouve la carte de quelqu'un qui est un suspect ou qu'on s'en serve pour suivre la trace d'un suspect.
23:53Les enquêteurs demandent alors à avoir accès aux vidéos de surveillance des stations où la carte a été utilisée.
24:01On a récupéré toutes les vidéos qu'on a pu pour tenter de déterminer si elle était avec quelqu'un,
24:07si quelqu'un l'avait suivie, pour établir une sorte de carte de ses déplacements avant qu'elle arrive chez elle.
24:18Tout à coup, à 22h22, Rebecca apparaît sur la vidéo.
24:24Elle était seule. Elle avait l'air de se diriger vers chez elle. Sur toute la longueur de son trajet, elle était toute seule.
24:31Nous avons pu confirmer avec certitude qu'il n'y avait personne avec elle à aucun moment.
24:35La vidéo joue souvent un rôle important. Malheureusement, dans cette affaire-là, elle n'a pas eu autant d'impact qu'on l'aurait voulu.
24:43Il faut se rendre à l'évidence. Rebecca n'a pas été suivie. C'est une nouvelle impasse.
24:50C'est à ce moment-là que les résultats du laboratoire au sujet de la tâche sur la porte du local technique arrivaient aussi.
24:57Le prélèvement a été analysé et le labo a déterminé qu'il ne s'agissait pas de sang.
25:02Quant à la femme de Paul Jones, elle confirme son alibi.
25:06L'agent d'entretien n'était donc pas impliqué dans ce meurtre.
25:10Il s'était contenté de contacter les secours après avoir découvert le corps.
25:15Les policiers décident de repasser en revue les éléments dont ils disposent.
25:20Ils savent qu'un témoin a aperçu un van noir suspect le soir du meurtre.
25:25Ils n'ont pas pu visionner les images des caméras de surveillance, mais par chance, ils vont peut-être pouvoir récupérer celles d'un hôpital voisin.
25:33Il y a un hôpital qui est situé en haut de Mission Hill et qui possède des caméras extérieures qui sont braquées sur Parker Hill Avenue.
25:43Les images de ces caméras nous ont fourni de précieux éléments.
25:48Aux alentours de l'heure du crime, nous avons repéré sur la vidéo un 4x4 qui passait devant les caméras.
25:55L'image était en noir et blanc, elle n'était pas de très bonne qualité.
26:00On ne voyait pas la plaque d'immatriculation, ni le chauffeur.
26:04On voyait en revanche qu'il s'agissait d'un gros 4x4 équipé de barres de toit.
26:10Plusieurs personnes ont examiné ces images et en ont conclu qu'il s'agissait d'un Ford.
26:19Les policiers visionnent alors de nouveau la vidéo de la scène de crime, à la recherche du moindre petit détail qui pourrait relancer l'enquête.
26:29Au bout d'un moment, une des thèses qu'on a émises, c'était que la scène de crime avait peut-être été manipulée pour donner l'impression qu'il s'agissait d'une intrusion qui avait mal tourné au lieu d'un crime prémédité.
26:42Cette scène de crime serait-elle une mise en scène ?
26:46Avant de pouvoir répondre à cette question, la police a enfin l'occasion d'entendre la colocataire de Rebecca.
26:52Pourra-t-elle leur fournir une nouvelle piste sérieuse ?
26:56Quand Rebecca a été tuée, sa colocataire était retournée vivre chez ses parents avant d'attaquer son stage de fin d'études.
27:04On l'a retrouvée, on l'a interrogée et on a pu rapidement vérifier qu'elle ne se trouvait pas à Boston le soir du meurtre.
27:11La colocataire de Rebecca était absente et n'a donc rien vu.
27:16Cependant, elle leur parle de quelqu'un qui pourrait en savoir plus, le petit ami de Rebecca.
27:22Comment s'appelle-t-il ?
27:24Matt.
27:26Nous avons appris que Rebecca était en couple avec un jeune homme qui était lui aussi étudiant à l'université.
27:33Ils se connaissaient depuis qu'ils étaient arrivés à la fac, mais ils n'avaient commencé à sortir ensemble que quelques mois auparavant.
27:40Ils étaient en couple ? Est-ce que ça se passait bien ou pas du tout ? Est-ce qu'ils s'étaient disputés ?
27:46Est-ce que l'un des deux avait perdu son sang-froid ? Nous avions plein de questions à lui poser.
27:51Lorsque les policiers contactent Matt, ils apprennent que le jeune homme a quitté Boston juste avant que Rebecca soit retrouvée morte dans son appartement.
28:00Ils décident de l'interroger immédiatement.
28:03En général, quand un meurtre a été particulièrement violent, qu'il y ait eu de nombreuses balles tirées sur une jeune femme désarmée, on commence à envisager la thèse du crime passionnel.
28:16On avait appris qu'il devait rentrer à Boston et on souhaitait bien entendu l'interroger le plus rapidement possible.
28:22On l'a attendu à la gare routière et à sa descente du bus, on l'a directement conduit au commissariat central pour qu'il y soit entendu.
28:30On lui a demandé où il se trouvait quand il avait vu Rebecca pour la dernière fois et s'il y avait eu de l'eau dans le gaz entre eux.
28:38Juste avant le meurtre de Rebecca, il était rentré chez ses parents dans l'état de New York où il vivait quand il n'était pas à l'université.
28:46Il ne savait pas du tout ce qui était arrivé à Rebecca.
28:51Vous pouvez appeler mes parents ?
28:54Il avait des billets d'autocar qu'il a pu nous fournir.
28:58C'était pour des trajets entre Boston et Albanie le samedi précédent et entre Albanie et Boston le mardi.
29:06Les enquêteurs vérifient son alibi.
29:09Nous nous sommes rendus à Albanie pour entendre les parents de Matt et certains de leurs voisins.
29:15Ils nous ont tous confirmé qu'il était bien là au moment du meurtre.
29:19Ça ne suffit pas pourtant à l'innocenter totalement.
29:23Nous avons tout de même vérifié qu'il n'avait pas pu prendre une voiture,
29:30rouler jusqu'à Boston pour arriver sur place avant 3h30 du matin,
29:36sachant qu'il y a environ 6 heures de route,
29:39et repartir ensuite pour rentrer chez lui tôt le matin,
29:44de manière à ce que ses parents soient convaincus qu'il avait passé la nuit chez eux.
29:53Lorsque les enquêteurs obtiennent ces relevés téléphoniques,
29:57ils découvrent qu'il a appelé Rebecca aux environs de minuit le soir du meurtre.
30:02Nous avons pu avoir accès au registre de l'opérateur téléphonique
30:06et nous avons constaté qu'au moment où le petit ami avait appelé Rebecca,
30:11le signal de son téléphone portable avait été capté par l'antenne relais
30:15qui se trouvait tout près du domicile de ses parents, au nord de l'état de New York.
30:20Donc au terme d'une enquête approfondie sur le petit ami,
30:24nous avons pu conclure de façon catégorique qu'il n'était pas impliqué dans son meurtre.
30:29C'est une nouvelle impasse.
30:32Jusqu'ici, la police a pu éliminer la piste du cambriolage qui aurait mal tourné,
30:37de l'agression sexuelle et donc de la dispute amoureuse.
30:43Tandis que la police recherche le tueur,
30:46les parents de Rebecca doivent organiser les obsèques de leur fille dans leur petite ville du Connecticut.
30:53La cérémonie a eu lieu dans l'église Saint John de New Milford, notre église habituelle.
30:58Il y avait une longue procession dans les rues de la ville.
31:02À Northeastern, les amis de Rebecca se réunissent pour lui dire adieu.
31:07On a passé plusieurs jours ensemble à regarder des photos, à se remémorer des souvenirs,
31:12pour tenter de comprendre ce qui avait bien pu se passer.
31:16Et puis pour se soutenir les uns les autres.
31:19Ça fait vraiment partie des jours les plus tristes de ma vie.
31:22Je n'aimerais jamais avoir à assister aux obsèques d'une personne qui avait toute la vie devant elle.
31:29Après les obsèques de Rebecca, l'enquête est au point mort.
31:33Sans trace d'ADN, sans témoin, sans mobile ou autre élément solide sur lequel s'appuyer,
31:38le mystère qui entoure la mort de la jeune femme reste plus que jamais entier.
31:44Les années ont commencé à passer, un an, puis deux, puis trois,
31:49et on en est venu à se dire qu'il fallait l'accepter, qu'on n'aurait peut-être jamais de réponse,
31:54qu'on ne saurait jamais qui avait fait ça et pourquoi.
32:12On avait peur qu'on n'arrête jamais son meurtrier.
32:16Chaque année, on retournait à l'appartement le jour de l'anniversaire de sa mort.
32:21On invitait les médias à venir, eux aussi, pour rappeler à tous que le meurtrier courait toujours,
32:27et pour mettre la pression sur la police pour qu'ils ne classent pas définitivement l'affaire.
32:35Alors que tout espoir de retrouver le meurtrier semble perdu,
32:39un témoin contacte la police en disant qu'il peut expliquer ce qui s'est passé exactement la nuit du meurtre de Rebecca.
32:48Anthony White était un dealer. Il était bien connu des services de police.
32:54Peu de temps après le meurtre de Rebecca,
32:57il avait reçu une balle dans le dos dans le quartier de Dorchester à Boston,
33:02et il s'était retrouvé paralysé et aveugle.
33:06Que voulez-vous dire ?
33:07Ce n'est qu'au moment où il a été arrêté pour trafic de drogue qu'il a accepté de parler
33:14et de nous raconter la vérité sur ce qui s'était passé le soir du meurtre de Rebecca Payne.
33:21White accepte de livrer la vérité sur le meurtre de Rebecca en échange d'une remise de peine.
33:27Il leur raconte alors que tout a commencé le jour où il a reçu un coup de fil d'un certain Cornel Smith.
33:35Selon cet informateur, Cornel Smith n'était qu'un petit dealer sans envergure.
33:40Anthony White nous a raconté que Cornel Smith l'avait contacté ce soir-là
33:44et qu'un tiers, un certain Michael Balba, qui était un des clients réguliers de Smith,
33:50était passé le chercher en voiture
33:52et qu'il les avait conduits, Smith et lui, jusqu'au sommet de Mission Hill.
33:58White explique aux enquêteurs que ce soir-là,
34:01ils arrêtent la voiture sur le parking derrière la résidence de Rebecca.
34:06Smith descend du véhicule, un 4x4 noir qui correspond à la description donnée par un témoin au début de l'enquête
34:13et aux images des caméras de surveillance de l'hôpital voisin.
34:19Anthony White nous a expliqué que Cornel était entré sur le parking
34:24et qu'il avait garé le véhicule à un endroit d'où il pouvait surveiller le bâtiment
34:28et puis qu'il lui avait dit « Elle est là-haut, j'attends qu'elle aille se coucher ».
34:34Ensuite, Cornel Smith avait escaladé la façade jusqu'au balcon du premier étage,
34:40de là, s'est haissé sur le balcon du deuxième
34:45et qu'il était entré dans l'appartement.
34:48Rebecca avait crié et il lui avait tiré dessus à cinq reprises.
34:53On avait donc un témoin oculaire tout à fait crédible.
34:57On pouvait inculper directement Cornel Smith du meurtre de Rebecca Payne.
35:04La police reste pourtant perplexe.
35:07Pourquoi Cornel Smith, un dealer, s'en serait-il pris à Rebecca Payne, une étudiante sans histoire ?
35:14La réponse à cette question pourrait bien être un véritable choc.
35:26La police enquête toujours sur le meurtre mystérieux de Rebecca Payne,
35:30une étudiante de 22 ans assassinée six ans plus tôt.
35:33Pour la première fois depuis des années, ils tiennent une piste prometteuse.
35:38Un témoin du nom d'Anthony White affirme que Rebecca a été tuée
35:42pour une histoire de drogue qui aurait mal tourné.
35:46La jeune femme qui vivait deux étages en dessous,
35:49elle a été tuée par un homme.
35:52La jeune femme qui vivait deux étages en dessous
35:56ressemblait un peu, de loin, à Rebecca Payne.
36:02Il y avait deux sœurs qui vivaient dans l'appartement du rez-de-chaussée.
36:07Elles dealaient toutes les deux de la drogue.
36:11Elles avaient déjà eu des démêlés avec la police.
36:15Elles avaient déjà été arrêtées pour des délits divers.
36:19Elles avaient toutes les deux les cheveux mi-long,
36:23à peu près le même âge, à peu près la même stature,
36:27à peu près la même couleur de peau.
36:31Selon Anthony White, un dealer du nom de Cornel Smith
36:35aurait depuis longtemps eu maille à partir avec l'une des deux sœurs
36:39qui ressemblait à Rebecca.
36:42Il nous a dit que Smith avait été arrêté pour trafic de drogue
36:45et qu'il était convaincu que c'était l'une des sœurs
36:49qui l'avait balancée à la police.
36:55Rebecca Payne n'était en réalité pas la personne visée ce soir-là.
37:01Cornel Smith était entré avec l'intention de s'en prendre à la dealeuse
37:05qui vivait deux étages en dessous.
37:08Et il avait visiblement pris Rebecca pour cette jeune femme
37:12à travers la fenêtre du deuxième étage.
37:18Cornel Smith est interpellé et inculpé du meurtre de Rebecca Payne.
37:23On était bien entendu très frustrés qu'il se soit trompé de personne,
37:27mais quelque part, c'était déjà ça.
37:30Tant que l'enquête avançait et qu'on pouvait espérer qu'offrait le coupable,
37:34c'était tout ce qui comptait pour nous.
37:37Mais ce n'était pas le cas.
37:40Ce n'était pas le cas.
37:43Ce n'était pas le cas.
37:46Ce n'était pas le cas.
37:48Tant que l'on pouvait espérer qu'offrait le coupable,
37:51c'était tout ce qui comptait pour nous.
37:54Mais à quelques jours du procès, l'affaire prend une tournure inattendue.
37:58La prison nous a appelés pour nous dire qu'Anthony White était décédé.
38:06Il avait connu de nombreuses complications suite à ses blessures,
38:11mais il avait aussi plusieurs problèmes médicaux par ailleurs.
38:15C'était notre seul témoin oculaire et il venait de disparaître.
38:19Ils nous ont dit que le dossier ne tenait plus la route
38:24et qu'à moins d'un miracle, il allait être difficile d'inculper ce type et d'obtenir un procès.
38:30Tout à coup, les parents de Rebecca doivent se faire à l'idée que le tueur de Rebecca
38:35pourrait s'en tirer à bon compte.
38:38Mais il reste à la police une dernière piste à explorer.
38:40Anthony White a en effet mentionné une troisième personne présente ce soir-là,
38:45un certain Michael Balba.
38:47La police se met immédiatement à sa recherche.
38:50Quand on a réussi à le localiser, on a appris que son véhicule était un 4x4,
38:56un Ford Expedition Noir.
38:58Celui-là même qu'on aperçoit sur les images des caméras de sécurité de l'hôpital la nuit du meurtre.
39:04C'est Balba qui conduisait.
39:06Il était passé chercher Anthony White et l'avait ensuite ramené avec de la drogue.
39:11Smith avait donné de la drogue à Balba et lui avait dit d'aller dans le parc voisin.
39:16Les policiers convoquent Balba au commissariat.
39:36C'est son véhicule.
39:38Tu vois le temps ?
39:402h30 du matin.
39:43Ça sonne une cloche ?
39:45Je sais que c'est une photo difficile, mais...
39:47Je ne connais pas le commissariat. Je ne sais pas ce qui se passe.
39:50Tu dois comprendre que c'est une question assez sérieuse.
39:56On essaie d'obtenir de l'information.
40:01On sait que tu étais à Boston.
40:03Tu es impliqué dans cela d'une manière ou d'une autre.
40:06J'ai besoin d'un avocat car ça devient ridicule car je ne connais rien.
40:11L'interrogatoire de Balba se termine sans que la police n'obtienne d'aveu de sa part,
40:16mais les enquêteurs sentent qu'ils sont sur une piste.
40:19Ils tombent alors sur un document rédigé et signé par Cornel Smith
40:23au sujet d'une autre affaire dont il est accusé.
40:26On a touché le gros lot, mais un gros lot très très bizarre.
40:31Au fin fond d'un dossier,
40:32ils retrouvent des lettres adressées par Cornel Smith au juge
40:36qui s'occupe d'une affaire de trafic de drogue.
40:39Dans ces lettres, Cornel se plaignait essentiellement du sort qui lui était réservé
40:44pendant des paragraphes entiers.
40:46Il se présentait comme un activiste.
40:48Ça n'avait ni queue ni tête dans l'ensemble.
40:50Mais glissé entre deux protestations indignées,
40:53on a découvert qu'il déclarait aussi, à récrit,
40:56être au courant du meurtre de Rebecca Payne
40:59et qu'il allait même jusqu'à s'incriminer.
41:01Dans une de ses lettres,
41:03Smith dépeint une situation qui correspond parfaitement
41:06à la déposition d'Anthony White.
41:08Il explique qu'il aurait tué Rebecca en pensant que c'était une dilleuse rivale.
41:13Dans la lettre que j'ai lue, il avait écrit
41:16« C'est soldé par un incident au cours duquel moi,
41:19Cornel Alan Smith Senior,
41:21j'ai involontairement causé la mort de Rebecca Payne. »
41:25Il affirmait qu'on l'avait trompée,
41:28qu'on lui avait fait tuer la mauvaise personne.
41:30Il affirmait qu'il était bien responsable de la mort de Rebecca Payne,
41:34mais en gros, que c'était un coup monté.
41:39Nous avions donc sous les yeux des aveux signés de sa main,
41:43une confession dans laquelle Cornel Smith
41:46avouait être coupable du meurtre de Rebecca Payne.
41:50C'est ce qui a permis de relancer l'affaire devant les tribunaux.
41:54On a eu beaucoup de chance.
41:56Comme on m'a dit,
41:57Rebecca était juste au mauvais endroit au mauvais moment.
42:00Sauf qu'elle était chez elle, dans son appartement,
42:02un endroit où elle était censée être en sécurité
42:05pendant que lui voulait en fait s'en prendre à quelqu'un d'autre.
42:11On savait déjà que le monde était peuplé d'imbéciles
42:15qui commettent des folies pour rien.
42:18Mais cette fois, on était concernés directement.
42:27Le pire dans tout ça, c'est l'absurdité de la situation.
42:31L'accusation propose alors à Cornel un accord
42:34pour être sûr qu'il passe au moins quelques années en prison
42:37et éliminer le risque qu'il soit acquitté lors du procès.
42:45Il est condamné à 18 ans de réclusion criminelle.
42:48Il n'a pas eu la sanction qu'il méritait.
42:51Pour tout vous dire, il aurait dû écoper d'une peine à perpétuité
42:54pour ce qu'il a fait à Rebecca.
43:00Après des années de frustration, on était plutôt contents.
43:05On sait bien que tout ça ne fera pas revenir Rebecca,
43:08mais au moins,
43:10au moins,
43:12il y aura une réconciliation.
43:13On sait bien que tout ça ne fera pas revenir Rebecca,
43:16mais au moins,
43:18au moins, on ne l'oublie pas.
43:20Au moins, on a arrêté son meurtrier
43:22et il a été condamné.
43:25Si je pouvais parler à Rebecca,
43:27je lui dirais que je l'aime
43:29et qu'elle me manque.
43:35Elle nous manque.
43:38La douleur ne disparaît jamais.
43:39La douleur ne disparaît jamais.
43:42On pense à ce que serait sa vie aujourd'hui,
43:48mais après tout, à quoi bon ?

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