Journal d'un crime Un si beau visage

  • il y a 2 semaines

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00:30Vous aimez les histoires policières, n'est-ce pas ?
00:39Celles qui sont publiées dans les magazines,
00:42où une jolie fille se fait tuer et où les flics mènent l'enquête.
00:47Je suis sûre que vous en êtes friand.
00:53Vous avez la chair de poule et votre cœur s'emballe quand le tueur approche.
01:01Jusqu'au moment où vous apprenez qu'il s'agit d'une histoire vraie.
01:26New York, 1937.
01:28Les temps étaient durs, mais malgré la grande dépression,
01:31l'arrivée du printemps avait allégé le pas des plus défaitistes d'entre nous.
01:35C'était le dimanche de Pâques,
01:37avec les lapins, les poussins et les œufs en chocolat,
01:40comme le veut la tradition.
01:42C'est sûrement pour ça que la découverte dans l'appartement de Gideon
01:46a été aussi choquante.
01:48Le dimanche de Pâques, 1937,
01:50Ethel Kudner se rend avec son mari Joe chez sa mère, à Big Man Place,
01:54dans les quartiers Est de Manhattan.
01:58Son père, Joseph Gideon, est déjà là.
02:02Joseph Gideon était séparé de sa femme,
02:04mais il participait au repas de famille.
02:07Ah, vous voyez ?
02:08C'est Joseph Gideon.
02:09Joseph Gideon.
02:10Joseph Gideon.
02:11Joseph Gideon.
02:12Joseph Gideon.
02:13Joseph Gideon.
02:14Joseph Gideon.
02:15Joseph Gideon.
02:16Joseph Gideon.
02:17Vous voyez ? La porte est ouverte.
02:19Maman ?
02:28Ronnie ?
02:35Maman ?
02:37Ils découvrent le corps nu de Véronica Gideon,
02:43la petite sœur d'Ethel et la fille de Joseph.
02:50Ils cherchent Marie dans tout l'appartement.
02:55Oh non !
02:57Dans une chambre.
02:58Dans une chambre.
02:59Dans une chambre.
03:00Dans une chambre.
03:01Dans une chambre.
03:02Dans une chambre.
03:03Dans une chambre.
03:04Dans une chambre.
03:06Dans une autre chambre,
03:07ils trouvent le corps de leur pensionnaire,
03:09Frank Burns, un Britannique.
03:12Il a reçu de nombreux coups à la tête et dans la nuque.
03:22Ils ne trouvent pas Marie Gideon,
03:24alors ils appellent la police.
03:36Les policiers fouillent les lieux
03:38et ils voient qu'il y a quelque chose sous le lit.
03:43C'est le corps de Marie Gideon,
03:45la femme de Joseph et la mère d'Ethel.
03:54Nous avons trouvé un autre corps.
03:56C'est Marie.
03:58Joseph Gideon reste imperturbable
04:00en apprenant la nouvelle.
04:07Un triple meurtre un dimanche de Pâques ?
04:10Croyez-moi,
04:11c'est un coup de cœur.
04:13On ne l'aura pas.
04:16On ne l'aura pas.
04:17Je ne veux pas le voir.
04:18Je ne veux pas le voir.
04:19Je ne vois pas.
04:20Je ne vois pas.
04:21Je ne vois pas.
04:22Je ne vois pas.
04:23Je ne vois pas.
04:24Je ne vois pas.
04:25dimanche de Pâques, croyez-moi, les reporters que je connaissais allaient jusqu'à pousser le légiste
04:30pour être les premiers à photographier les corps. En ce temps-là, les reporters photographiaient
04:36souvent une scène de crime en même temps que les photographes judiciaires.
04:41Le médecin légiste conclut que Véronica et Marie ont été étranglés.
04:49On étrangle sous le coup de la colère, c'est un débordement, ça a tout d'un crime passionnel.
04:55Marie Gideon est habillée, mais ses sous-vêtements sont déchirés.
05:02Les policiers présument qu'il s'agit d'une agression sexuelle.
05:08Frank Burns, le pensionnaire, a été assassiné dans son sommeil par des coups portés au crâne avec un objet long et pointu.
05:14Peut-être un pic à glace.
05:33Il y a de l'argent dans l'appartement, la porte est intacte.
05:40Ces indices amènent les inspecteurs à penser que les victimes connaissaient le tueur.
06:10Ronnie Gideon avait 20 ans. C'était une jolie jeune femme blonde qui posait souvent pour des magazines d'enquêtes policières de l'époque.
06:39Ronnie était une fille adorable, mais ne vous méprenez pas, je l'engageais essentiellement pour sa silhouette.
06:46C'était ce qui comptait dans le milieu de l'édition de magazines policiers.
06:49Quand elle faisait la couverture, les kiosques étaient dévalisés.
06:58Toutefois, pour nous qui passions des heures dans les studios, le comportement des filles était tout aussi important.
07:05Certaines d'entre elles étaient des loques, d'autres étaient imbues d'elles-mêmes.
07:09Ronnie, elle, était une chic fille.
07:17En 1937, une jeune femme qui posait nue était quasiment considérée comme une prostituée.
07:26Ronnie a donc été aussitôt cataloguée comme une fille très très peu recommandable.
07:34Il faut dire que j'étais bien placée pour voir les choses avec objectivité.
07:38Je peux comprendre que les gens qui ne connaissaient pas Ronnie se soient forgés une fausse opinion d'elle.
07:44Au magazine, j'entendais parler d'histoires de meurtres à longueur de journée.
07:49Mais je n'aurais jamais imaginé qu'il m'arriverait de connaître une victime.
08:04Mais la vie imite l'art, et l'art imite la vie.
08:08Alors, comme tous les inspecteurs et les détectives privés dans nos magazines, les policiers ont commencé à enquêter.
08:35Il photographie l'empreinte.
08:37Il cherche des boucles et des tourbillons pour déterminer à qui elle appartient.
08:41Il n'y a pas d'ordinateur à l'époque.
08:43Donc, les empreintes sont comparées à l'œil nu.
08:46C'est laborieux.
09:05Par chance, il trouve le journal de Veronica.
09:22Il y fait mention d'une personne avec l'initiale B.
09:26Il en ressort que Ronnie avait une relation amoureuse avec cette personne.
09:35Cette information retient leur attention.
09:38C'est le point de départ de l'enquête.
09:40Ils veulent savoir qui est ce B.
10:05Les policiers lui demandent son nom, et l'homme hésite à le lui donner.
10:10C'est suspect. Il pourrait s'agir du tueur.
10:17Il n'est pas inhabituel qu'un meurtrier revienne sur les lieux du crime,
10:21afin de savoir où en est l'enquête.
10:25Il hésite un peu, mais il finit par le dire.
10:29Il a l'impression que c'est un tueur.
10:31Il hésite un peu, mais il finit par s'identifier.
10:43L'initiale dans le journal est B, et le nom de cet homme commence par un B.
10:48La police veut l'interroger.
11:01Je n'aurais jamais cru que Ronnie Guédéon puisse cacher quelque chose.
11:05Elle me semblait plutôt franche et directe.
11:08Mais de là à tenir un journal intime dans lequel elle mentionnait un homme mystérieux,
11:13dont elle ne citait que l'initiale,
11:15je dois reconnaître qu'elle a su tenir ses lecteurs en haleine.
11:19Et ce, jusqu'à la dernière ligne.
11:22C'est le point de départ de l'enquête.
11:24Ils veulent savoir qui est ce B.
11:26Les policiers lui demandent son nom, et le homme hésite un peu,
11:28et ce, jusqu'à la dernière ligne.
11:36Stephen Butter était allé la chercher plusieurs fois au studio après des séances de photos.
11:41Était-ce lui le sinistre B de son journal ?
11:44Stephen Butter a 23 ans.
11:46Il est coursier à Wall Street et habite chez ses parents.
12:14Merci encore.
12:16C'était génial.
12:18C'était un plaisir.
12:20Quelle heure était-ce ?
12:22Un peu après 3. On a quitté le bar à 3, je me souviens.
12:25Tu veux aller à l'intérieur avec elle ?
12:29Je t'inviterais dans la chambre de ma mère.
12:34Trop mal.
12:39Bonne nuit.
12:43Bonne nuit.
12:55Est-ce qu'elle va bien ?
13:00Elle est morte.
13:04Quoi ?
13:08Comment ? J'ai juste...
13:11J'ai juste vu...
13:13J'ai juste vu...
13:19En 1937, les inspecteurs se basaient sur leur instinct.
13:24Et là, ils sont persuadés qu'il est innocent.
13:38Le lendemain de la découverte des corps, l'histoire a fait la une des journaux à New York.
13:43Le pays était en plein marasme économique.
13:46Ce genre d'affaires sensationnelles étaient une distraction.
13:50La demoiselle en détresse des couvertures de magazines a été assassinée ?
13:56C'était du pain béni pour la presse.
14:02Des photographes qui avaient travaillé avec Ronnie ont ressorti des photos d'elle nue ou à moitié nue,
14:07dont certaines ont été publiées dans les journaux.
14:10En plus d'être atroce, ce triple meurtre comptait une victime qui avait du sex-appeal.
14:19Les gens avaient l'impression que cette fille menait une vie effrénée et qu'elle avait rencontré les mauvaises personnes.
14:27Les kidames qui lisaient le journal en allant travailler et les femmes au foyer qui en discutaient entre elles se délectaient de cette affaire.
14:34Mais nous qui connaissions Ronnie, nous savions qu'elle ne faisait que gagner sa vie en étant modèle.
14:40Elle n'avait pas de mauvaise fréquentation.
14:43Pour autant que nous sachions.
14:47Veronica avait peur d'une personne portant l'initial B.
14:51Les policiers continuent à éplucher son journal.
14:56Et ils trouvent une référence à un certain Bob.
14:58Il s'avère que Veronica s'était mariée à l'âge de 16 ans avec un certain Bobby Flowers.
15:29Il dit que le mariage a été annulé et qu'ils étaient restés amis.
15:37Il dit qu'il vendait des hot dogs à l'armorie.
15:59Les policiers vérifient son alibi et ils l'écartent de la liste des suspects.
16:17Notre rédacteur en chef en a eu assez.
16:20Les gros titres faisaient croire que Ronnie menait une vie dépravée.
16:23Elle n'était pas une sainte, certes, mais elle était loin d'être une traînée.
16:34Le rédacteur en chef du magazine Inside Detective a signé un éditorial enflammé
16:41qui expliquait que Ronnie posait pour gagner sa vie, mais que ça n'avait rien de louche.
16:46Pendant que nous nous efforçions de blanchir la réputation de Ronnie dans la presse,
16:50les policiers exploraient la piste de l'homme jaloux,
16:55à commencer par ses proches.
17:01Les inspecteurs se souviennent de la réaction du père lors de leur première rencontre.
17:11Il l'avait trouvé.
17:12Il l'avait trouvé un peu trop impassible.
17:42Il l'avait trouvé.
17:44Il l'avait trouvé.
17:46Il l'avait trouvé.
17:48Il l'avait trouvé.
17:50Il l'avait trouvé.
17:52Il l'avait trouvé.
17:54Il l'avait trouvé.
17:56Il l'a trouvé.
17:58Il l'a trouvé.
18:00Il l'a trouvé.
18:02Il l'a trouvé.
18:04Il l'a trouvé.
18:06Il l'a trouvé.
18:08Il l'a trouvé.
18:10Elle devait savoir que quelque chose comme ça allait se passer.
18:15On peut regarder, Mr. Gideon ?
18:21Non.
18:36Vous aimez regarder les filles nées, Mr. Gideon ?
18:39Pourquoi ne pas ? Je suis un homme adulte.
18:42Où étiez-vous la nuit où votre femme et votre fille ont été tuées ?
18:46À Corrigan.
18:48Je jouais au ski.
18:50Je suis resté là jusqu'à ce que tout s'arrête.
18:51Est-ce qu'il y avait quelqu'un ?
18:53Dr. Cal, il était là toute la nuit.
18:57Excusez-moi.
18:58Excusez-moi.
19:08C'est qui ?
19:13Ils trouvent une arme qui n'est pas déclarée.
19:23Hey.
19:26Regarde ça.
19:29Et ils trouvent un kit d'aiguilles à tapisserie très pointu.
19:36C'est avec ce type d'arme que Frank Burns, le pensionnaire, a été tué.
19:46Il manque une aiguille.
19:48C'est là que l'enquête bascule.
19:51Les policiers s'intéressent alors à Joseph Gideon de très près.
19:59Les flics ont privilégié la piste du père en colère.
20:03Il était en désaccord avec sa femme et elle était morte.
20:06Il n'aimait peut-être pas qu'elle prenne des hommes comme pensionnaires.
20:10L'un d'eux était mort lui aussi.
20:12Et apparemment, il n'appréciait pas le métier de Ronnie.
20:15Je dois dire que tout ça se tenait.
20:17Joseph Gideon est le suspect numéro un.
20:20Les policiers l'embarquent pour l'interroger.
20:22L'autopsie révèle qu'il n'y a pas de traces d'agression sexuelle.
20:26Mais d'après le contenu de l'estomac de Marie,
20:29le légiste estime qu'elle a été tuée entre 22h et minuit.
20:37Joseph Gideon n'est pas le seul à avoir été tué.
20:40Il n'est pas le seul à avoir été tué.
20:42Il n'est pas le seul à avoir été tué.
20:44Il n'est pas le seul à avoir été tué.
20:46Il n'est pas le seul à avoir été tué.
20:48Ok.
20:50Où étais-tu entre 22h et minuit,
20:53la nuit où ta femme et sa fille ont été tuées ?
20:55Je te l'ai dit.
20:57J'étais au bar.
20:59Va lui demander.
21:01Cal !
21:02Nous l'avons fait.
21:04Il a dit qu'il t'a vu là-bas,
21:06ce soir.
21:08Mais pas entre ces heures.
21:11Il est en train de mentir.
21:13Est-ce que tu es parti ?
21:15Non, j'étais là-bas.
21:17Peut-être que t'as bu.
21:19Je suis allé visiter la famille.
21:28Il arrive souvent que les alibis ne soient pas corroborés.
21:32Mais il en faut plus pour arrêter un coupable.
21:35Le mieux, c'est d'obtenir des aveux.
21:38Le fait qu'il n'y ait pas d'arme du crime n'est pas une preuve.
21:43Il faut des aveux.
21:45As-tu aimé ta femme ?
21:48Elle ne savait pas comment élever ses enfants.
21:50Cela ne veut pas dire que je l'aurais tuée.
21:53Je te l'ai dit auparavant.
21:55Les femmes essaient de dominer les hommes.
21:57Les hommes ne devraient pas les laisser.
21:59Si tu ne les contrôles pas, ils commencent à t'en prendre.
22:03Donc tu as dû tracer la ligne quelque part.
22:06C'est vrai ?
22:12Je n'ai pas tué ma famille.
22:15Le commissariat du 17e district était très réputé.
22:19Ses inspecteurs étaient considérés comme des rois.
22:22Ils étaient au top.
22:23C'étaient les meilleurs.
22:25Et pour résoudre un crime, il leur fallait des aveux.
22:35Ils étaient donc nombreux à essayer de faire craquer Gedeon.
22:39Il a été retenu pendant des heures.
22:41Privé de nourriture.
22:44Malgré tous leurs efforts, il n'a pas craqué.
22:49Alors ils ont décidé de le secouer.
22:53A cette époque, tous les moyens étaient bons.
23:11Les policiers ont interrogé Joseph Gedeon pendant 12 heures sans lui soutirer un mot.
23:16Si leur suspect n'était pas passé aux aveux après tout ce temps,
23:19c'était peut-être parce qu'il n'avait rien à avouer.
23:25Je ne sais pas si c'était dû à son sens aigu de la justice
23:28ou au fait qu'il avait passé des années à lire des histoires policières sans jamais être impliqué.
23:33Mais il se trouve qu'il n'a pas été interrogé.
23:35Le rédacteur en chef du magazine True Detective pense que Gedeon se fait forcer la main.
23:44Il décide d'envoyer un de ses auteurs dans l'immeuble où habite Joseph Gedeon pour vérifier son alibi.
23:50Il était là.
23:51C'était le jour de la mort de Joseph Gedeon.
23:54C'était le jour de la mort de Joseph Gedeon.
23:57C'était le jour de la mort de Joseph Gedeon.
24:00C'était le jour de la mort de Joseph Gedeon.
24:02L'auteur trouve un voisin qui déclare avoir vu Joseph Gedeon rentrer ivre à 3h du matin.
24:16Donc, Joseph Gedeon n'était pas sur les lieux à 3h du matin.
24:20Il n'a pas pu les tuer.
24:24Il n'a pas pu les tuer.
24:26Il n'a pas pu les tuer.
24:28Il n'a pas pu les tuer.
24:29Il n'a pas pu les tuer.
24:33Les policiers l'ont pressé comme un citron pour lui soutirer des aveux.
24:37En vain, bien sûr.
24:40Joseph Gedeon est donc blanchi.
24:48Joseph Gedeon a été libéré.
24:50Ça a de nouveau alimenté les gros titres des journaux.
24:53Mais la police se retrouvait encore le bec dans l'eau.
25:00Les flics ne se doutaient pas que l'assassin était tout près.
25:12Les policiers doivent réexaminer les indices.
25:15Ils ont tout de même le journal.
25:18S'ils m'avaient demandé mon avis, je leur aurais dit
25:21« Ce n'est jamais aussi simple, la solution n'est pas écrite noir sur blanc. »
25:24Heureusement qu'ils ne m'ont rien demandé.
25:26Parce que le petit carnet de Ronnie cachait encore bien des choses.
25:38Le problème, c'est que les inspecteurs avaient prévu que le journal ne serait pas écrit noir sur blanc.
25:44Ils ont fait le choix.
25:46Ils ont fait le choix.
25:48Ils ont fait le choix.
25:50Ils ont fait le choix.
25:51Le problème, c'est que les inspecteurs avaient présumé que le « Bob » cité dans le journal de Ronnie
25:57était Bobby Flowers.
25:59Or ce Bob-là avait un faible pour Ethel, la sœur de Ronnie.
26:03Ce qui les a poussés à revoir leur copie.
26:22Dans son journal,
26:24Ronnie mentionne un Bob
26:26et elle dit qu'il est obsédé par toi.
26:30Il doit être Bob Irwin.
26:33Il était un porteur dans notre maison.
26:35Il est un ami de la famille.
26:38Tu le connaissais bien.
26:39Oui.
26:45Il vivait avec nous, on le connaissait tous.
26:52Et a-t-il un date avec Ronnie ?
26:55Non, rien du tout.
26:57Il était un peu indifférent à elle.
27:00Pour un moment, il me suivait.
27:04Il m'a même fait un petit déjeuner une fois.
27:10Bob Irwin était un artiste, un sculpteur.
27:13Il avait été pensionnaire de la famille plusieurs années auparavant.
27:17Bob Irwin intriguait Ethel.
27:20Elle pensait qu'il avait beaucoup de talent.
27:23Il était persuadé qu'elle était son âme-sœur.
27:28Arrête ça.
27:33Il voulait me marier,
27:35mais j'étais déjà engagée à Joe.
27:40Il est un homme très décent.
27:42Il ne pouvait pas me marier.
27:43Je suis sûre qu'Ethel écoutait son cœur.
27:46Il arrive que deux sœurs aient des avis partagés sur un homme.
27:50Au revoir.
27:52Et ce n'est pas parce qu'Ethel avait une haute opinion de Bob Irwin
27:57que Ronnie n'avait pas des raisons de le craindre.
28:01Les policiers ont commencé à enquêter sur son passé
28:05et ils ont découvert que Bob avait des problèmes psychologiques.
28:12Il avait passé de nombreuses années dans des établissements
28:16où il n'y avait que des femmes.
28:18Il avait des enfants.
28:20Il avait des enfants.
28:22Il avait des enfants.
28:24Il avait des enfants.
28:26Il avait des enfants.
28:27Il avait passé de nombreuses années dans des établissements psychiatriques.
28:34Il a eu une vie tourmentée.
28:37Dès sa naissance, en fait.
28:42Bob Irwin est né sous un chapiteau évangélique à Pasadena, en Californie.
28:49Son père était un soi-disant prédicateur qui a abandonné sa famille.
28:53Et sa mère était une fanatique qui faisait passer la religion avant ses trois fils.
28:59Les trois garçons étaient livrés à eux-mêmes.
29:03Ses deux frères ont sombré dans la criminalité.
29:06Bob a été placé dans une maison de correction.
29:15Il avait aussi des préceptes qui comptaient autant, voire plus que son art.
29:20L'un d'eux était la visualisation.
29:24Il croyait que s'il parvenait à visualiser dans son esprit une image parfaite,
29:30il pourrait créer ses sculptures avec sa seule force mentale.
29:38Mais il était persuadé que ses pulsions sexuelles pompaient son énergie
29:43et l'empêchaient de réussir cet exploit.
29:46Alors, il a essayé de se trancher le pénis.
29:52Il n'y parvient pas, mais il se blesse gravement.
29:58Toutes ces informations qu'on va vous donner,
30:01c'est un peu comme si vous étiez un enfant.
30:04C'est un peu comme si vous étiez un enfant.
30:07C'est un peu comme si vous étiez un enfant.
30:10C'est un peu comme si vous étiez un enfant.
30:13Toutes ces informations convainquent les policiers que c'est lui le coupable.
30:28Quand ils ont appris que la police recherchait Robert Irwin,
30:32les journalistes se sont focalisés sur ce nouveau personnage et ont délaissé Ronny.
30:42Tout ce qui nous permet de localiser des gens de nos jours,
30:46les achats avec une carte de crédit, les péages,
30:49ça n'existait pas en 1937.
31:01Dans les années 70, Robert Irwin a été le premier journaliste à avoir une carte de crédit.
31:07Il a été le premier journaliste à avoir une carte de crédit.
31:11Dans les années 1930, New York était tout aussi peuplé qu'aujourd'hui.
31:16Et Bob Irwin n'était pas Clark Gable.
31:19Il pouvait se fondre dans la foule.
31:21Alors, le retrouver dans cette métropole, c'était un défi de taille.
31:26Tout le monde n'est pas convaincu que Bob soit resté à New York.
31:34Le policier a eu une idée.
31:37À l'époque, avant de partir, les gens consignaient souvent leurs bagages à la gare de Grand Central.
31:44Il s'est dit qu'Irwin était peut-être parti et avait laissé ses bagages à la consigne.
31:58Et comme par hasard, il trouve une valise.
32:07Elle contient le réveil qui a disparu dans l'appartement des Gedeon.
32:11Une preuve matérielle qui relie Bob Irwin au meurtre.
32:15Mais il ne fait aucun doute qu'il a quitté la ville.
32:23La police lance alors un avis dans huit États où il aurait pu se rendre.
32:31Sans succès.
32:37Trois mois plus tard, Robert Irwin n'avait toujours pas été repéré.
32:42Nous savions que ce salopard était planqué quelque part.
32:45Des gens devaient le croiser tous les jours sans le savoir.
32:48Il fallait faire en sorte d'informer la population.
32:52Et c'est là que nous nous sommes dit...
32:55Mais bien sûr, nous avons les moyens de le faire.
33:01Le rédacteur en chef décide de publier un article en première page
33:04avec la photo de Bob Irwin et propose une récompense de 1000 dollars.
33:10C'est l'équivalent actuel de 20 000 dollars.
33:13Une somme considérable du temps de la Grande Dépression.
33:17Ce magazine est publié dans tout le pays.
33:20Il atteint plus de gens que la police de New York.
33:29Un exemplaire atterrit à Cleveland, dans l'Ohio.
33:32Entre les mains d'une certaine Henrietta, qui travaille au Stadler Hotel.
33:39Henrietta n'en croit pas ses yeux.
33:43Le suspect, Bob Irwin, ressemble très pour très au nouveau commis de bar du Stadler,
33:50qui se prénomme aussi Bob.
34:03...
34:15Vu la réaction de Bob, Henrietta comprend qu'il y a un problème.
34:19Elle appelle aussitôt la police.
34:25Et évidemment, quand la police est arrivée, Robert Irwin s'était envolé.
34:33Cette fois, s'il avait voulu disparaître à jamais, il aurait pu.
34:46Mais Bob avait d'autres projets.
35:02...
35:12Je ne prétends pas savoir ce qui est passé par la tête de Robert Irwin.
35:16Mais à un moment donné, alors qu'il était peut-être dans un bus entre Cleveland et Chicago,
35:21il a décidé d'arrêter de fuir et de renverser les rôles.
35:25...
35:29Il appelle le rédacteur en chef du Chicago Herald Examiner.
35:35Il se dit qu'il ferait aussi bien d'en profiter.
35:40Pour l'exclusivité de ses aveux, il demande 5000 dollars,
35:47un costume en lin blanc et un Panama.
35:51Les rédacteurs du journal donnent rendez-vous à Bob Irwin dans un hôtel.
35:57Il arrivait à William Randolph Hearst, le grand magnat de la presse de l'époque,
36:02de payer des assassins pour publier leurs aveux.
36:13Mais c'était la première fois que le journal avait caché à la police
36:18qu'un criminel était prêt à avouer.
36:48...
37:01Il veut tuer Ethel, mais il ne veut pas la défigurer.
37:04Donc il décide de la frapper dans la nuque.
37:08Et pour ça, il aiguise un pic à glace.
37:12Puis il se rend chez les Gideon.
37:19Quand il arrive, il tombe sur Mary Gideon, qui l'invite à entrer.
37:26Le pensionnaire est rentré et Mary fait les présentations.
37:35Il demande sans arrêt, elle rentre quand, Ethel ?
37:38Et Mary lui répète qu'elle n'habite plus là.
37:42...
37:47Il est persuadé qu'elle habite là.
37:53Il est en plein délire.
38:02Mary finit par perdre patience et elle demande à Bob de partir.
38:07Bob dit, je ne partirai pas avant qu'Ethel arrive.
38:12Mary dit à Bob que s'il ne part pas, elle réveillera le pensionnaire.
38:18Quand on est face à quelqu'un qui a une autre perception du monde,
38:22on a souvent du mal à comprendre son comportement.
38:28Et là, Bob perd totalement la boule.
38:32...
38:38Bob se jette sur Mary et commence à l'étrangler.
38:50Il se trouve que Frank Burns était sourd d'une oreille et qu'il dormait sur l'autre.
39:01Bob est bien décidé à attendre Ethel.
39:04Mais il se dit que Ronnie risque de rentrer avant elle.
39:07Il ne veut pas la tuer.
39:10Il a lu quelque part qu'on peut assommer quelqu'un avec un pain de savon.
39:17Si Ronnie rentre la première, il va l'assommer et la ligoter.
39:23Bonne nuit.
39:24...
39:33Ronnie rentre et va dans la salle de bain pour se préparer à se mettre au lit.
39:48Je n'allais pas la tuer.
39:50...
39:56Elle ne perd pas connaissance, mais elle ne voit pas son agresseur.
40:02Il crie pour dissimuler sa voix.
40:05Il ne veut pas qu'elle le reconnaisse.
40:08Mais elle finit par le reconnaître, bien sûr.
40:11Et elle lui dit...
40:13Tu vas avoir des ennuis, Bob. Je sais que c'est toi.
40:18Et c'est là qu'il décide de la tuer.
40:39Il ajoute que le réveil émettait une lueur verte, comme si des yeux le fixaient.
40:48...
40:52Le soleil se lève et il se souvient que le pensionnaire l'a vu.
40:56Alors, il lui assène onze coups de pic à glace sur la tête et sur la nuque.
41:02Puis, il quitte l'appartement en laissant trois cadavres derrière lui.
41:17Les aveux sont publiés.
41:21Bob Irwin est livré à la police de New York et ramené au Berkai.
41:26Il devient une sorte de célébrité.
41:30Sa photo fait la une du journal.
41:34L'article décrit minute par minute la capture du tueur.
41:37Dans ce reportage, la police de New York est descendue en flamme.
41:42La police de New York était considérée comme la meilleure du pays.
41:47Alors, quand cet homme lui file entre les doigts et se fait appréhender sur un coup de chance par le rédacteur en chef d'un magazine...
41:59...c'est gênant pour les services de police.
42:03On leur reproche de s'être tellement acharnés sur Joseph Gedeon, le mari et père,
42:10qu'ils ont permis aux meurtriers de s'échapper.
42:14Mais l'article était aussi un peu ambigu.
42:21La presse a contribué à perpétuer l'idée que Joseph Gedeon avait probablement tué sa femme et sa fille.
42:31L'affaire était tellement sensationnelle qu'il fallait la résoudre à tout prix.
42:35Et la pression était telle que les inspecteurs se sont acharnés sur Joseph Gedeon.
42:41Je pense qu'ils auraient peut-être résolu l'affaire plus tôt, s'il n'y avait pas eu cette couverture médiatique, parce qu'ils avaient le journal de Ronnie.
42:55Bob Irwin a été condamné à perpétuité.
42:59Mais les psychiatres ont estimé que ses troubles mentaux étaient très graves et l'ont transféré dans un hôpital psychiatrique.
43:06Il a passé le reste de sa vie en institution.
43:12Et voilà le fin mot de l'histoire.
43:14Ronnie et Marie Gedeon, ainsi que Fran Burns, ont été les victimes innocentes de l'obsession délirante d'un cinglé.
43:21Sans raison, ni morale. Rien d'autre qu'un pur gâchis.
43:28Jusqu'à ce qu'une personne s'en rende compte.
43:31Jusqu'à ce qu'une personne comme moi se charge d'embellir les filles, de rendre le meurtre plus sanglant et de transformer cette tragédie en une histoire à suspense dotée d'une morale.
43:44Bref, tout ce que veulent les lecteurs. Une sacrée histoire.

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