• il y a 4 mois
DB - 13-08-2024

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00:30...
00:49Hongrie, 1859.
00:51Sur les instances de ses amis, le comte Matthias Sandorff
00:55se met à la tête du mouvement pour l'indépendance de son pays.
00:59La police de l'empereur d'Autriche décide de l'éliminer
01:03et confie ce soin au bandit Zirone,
01:05qui organise un attentat auquel le comte échappe,
01:07mais où périt sa femme, Reina.
01:11Après avoir confié sa fille à un fidèle serviteur,
01:14Sandorff se réfugie à Trieste,
01:16où il va préparer activement la rébellion
01:18avec ses amis le comte Zatmar et Étienne Bathory.
01:22Demandez mes beignets, des beaux beignets tout frais,
01:25tout chaud, bien sucrés, mes beignets.
01:28Tout frais d'aujourd'hui, mes beaux beignets, ils sont chauds.
01:33Vous faites erreur, je m'appelle Lucia.
01:35C'est dommage. Un ami m'a dit, quand tu débarqueras à Trieste,
01:38tu diras bonjour à Teresa.
01:40C'est la plus belle fille de tout le port.
01:43Je n'ai jamais entendu parler de Teresa.
01:45Il s'est trompé, mon copain. Peut-être qu'après tout, c'est Lucia.
01:49Votre ami, il ressemble à quoi ?
01:51C'est un Chinois d'environ 2 m de haut,
01:53avec une barbe qui traîne par terre, et il a 6 doigts à chaque main.
01:58Je comprends.
01:59Il n'a pas menti. Vous êtes vraiment une fille chouette.
02:03Et votre copain, il ne vous a rien dit d'autre ?
02:06Il m'a dit, si tu as faim, que tu n'as pas d'argent,
02:08tu peux lui demander un beignet.
02:09C'est une fille très généreuse, elle te le donnera.
02:13En voilà un pour ne pas faire mentir l'ami Chinois.
02:16Merci, Lucia.
02:19Vous venez de loin ?
02:20D'Afrique.
02:22Et vous venez faire quoi ?
02:23Je viens faire fortune. Je cherche une banque.
02:26Pourquoi faire une banque quand on n'a pas d'argent ?
02:29Ça peut venir. Tu connais peut-être la Banque Torontale ?
02:33Evidemment. Qui ne connaît pas la Banque Torontale ?
02:35C'est un ami à moi.
02:38Vous prétendez être ami du banquier Torontal ?
02:40Exactement.
02:42Vous pouvez être blagueur ?
02:43Ce n'est pas une blague. Torontal est un ami très proche.
02:47Il ne peut rien me refuser.
02:49Alors, Lucia, où est-elle, cette banque ?
02:51Par là. C'est tout droit à l'avenue Felice.
02:56On dirait qu'il s'est mis à mettre un coup d'œil.
02:59C'est la banque Torontale.
03:01Il est là.
03:02Je l'ai vu.
03:04Il est là ?
03:05Oui.
03:06Il est là.
03:08Je peux le voir ?
03:10Oui.
03:11Vous êtes sûr ?
03:12Oui.
03:13C'est lui.
03:15C'est lui.
03:16C'est lui.
03:17Il est là ?
03:18C'est lui.
03:19C'est lui.
03:22C'est lui.
03:23C'est lui.
03:25Vous pouvez entrer, monsieur.
03:32Vous vous souvenez de moi ?
03:35Je vous croyais en Afrique.
03:36J'en viens.
03:37Et naturellement, vous êtes la première personne que j'ai tenue à saluer.
03:41C'est pas mal chez vous.
03:44Je vous imaginais exactement ainsi.
03:48Pourquoi êtes-vous là ?
03:50Je voulais connaître la vieille Europe.
03:52Je veux dire ici, dans mon bureau.
03:55Vous êtes une des très rares personnes que je connaisse
03:58et je vous avoue que je compte sur vous pour m'ouvrir les portes.
04:02Écoutez, Sarkany,
04:05j'ai pu avoir recours à vos services en certaines circonstances
04:08pour mes affaires de tripolitaine,
04:10mais nous sommes ici en Europe et je ne tiens pas du tout à...
04:14On vous rappelle certains petits tripotages pour lesquels j'ai servi d'intermédiaire.
04:19Ce n'est pas ça ?
04:21Je ne crois pas qu'il existe la moindre preuve de ce que vous avancez, jeune homme.
04:26Cher monsieur, je ne suis pas venu ici pour vous faire chanter.
04:30Je compte simplement sur un peu de sympathie de votre part.
04:43Disons que ma sympathie à votre égard peut s'élever jusqu'à...
04:47200 florins.
04:48C'est bien peu pour se lancer dans le monde.
04:58Disons...
05:00300 florins.
05:03Et n'en parlons plus.
05:06Mais à une condition.
05:07Laquelle ?
05:08C'est que vous preniez le premier bateau pour l'Afrique
05:10et que je n'entende plus jamais parler de vous.
05:12J'ai comme l'impression, cher monsieur,
05:14que vous n'appréciez pas beaucoup ma présence.
05:18J'ai dit 300 florins.
05:20Pas un sou de plus.
05:22Eh bien, va pour 300 florins.
05:28Madame Torontale, sans doute.
05:35Voilà votre argent, Sarkany.
05:39Adieu.
05:44Au revoir, monsieur Torontale.
05:48Dynasty of the Union
06:12Ziro, les !
06:13Sarkany, l'Africain. C'est plus fort que de jouer au bouchon.
06:16J'ai pas peur de la main.
06:17Et toi non plus, je suis tombé sur un os.
06:19Mais qu'est-ce que tu fabriques à Trieste ?
06:21Et toi ?
06:22Ah, c'est bien vrai, le monde est petit.
06:24D'ailleurs, toi, ce matin, je m'étais dit
06:26à la sortie d'une banque, j'aurais ma petite chance.
06:28Tu parles.
06:29Si j'ai bien compris, ça marche pas très bien.
06:31Tu vois, je me rends compte que j'aurais jamais dû quitter la Sicile.
06:35Dis-moi, et ton jeune frère Giuseppe, qu'est-ce qu'il devient ?
06:40Giuseppe est mort.
06:41Il est mort ?
06:42Oui, l'Africain. Ils l'ont tué.
06:44Ils l'ont pendu, tu comprends ? Ils l'ont pendu.
06:47C'est pour ça que je suis ici, pour le venger.
06:49Mais c'est arrivé comment ?
06:50Si tu savais.
06:52Une vilaine histoire.
06:53Dis donc, tu as mangé, toi ?
06:56Non, tu sais, c'est pas facile de trouver par ici à manger.
06:59Depuis deux jours, j'ai l'estomac qui me tenaille.
07:02Alors, on va faire une chose.
07:03Je t'invite à dîner, et tu me racontes ton histoire.
07:06Allez, on y va.
07:14Allons-y.
07:45Papa, est-ce que vous voulez m'aider pour mes devoirs ?
07:49Non, Pierre, je ne peux pas, je n'ai pas le temps.
07:51Il faut que je m'en aille.
08:03Tu sors à cette heure-ci ?
08:05Oui, il faut que j'y aille.
08:15Maman ?
08:16Oui ?
08:17Où est-ce qu'il va, papa ?
08:18Ne t'occupe pas de ça, chérie.
08:20Allez, viens, on va donner à manger aux pigeons.
08:45Ces messieurs sont arrivés ?
08:46Oui, monsieur le comte.
09:15Entrez.
09:20Le message de Buda est arrivé.
09:45Dis-moi, tu n'as aucune idée de la raison pour laquelle
09:49la police autrichienne voulait faire assassiner Sandorff ?
09:52Non, la mienne me suffit.
09:56Ton comte, là, m'a l'air d'être immensément riche.
09:59Riche ou pas riche, j'aurai sa peau.
10:02Il faut qu'on le tue, tu comprends ?
10:05Non, mais je ne dis pas le contraire.
10:06Il m'empêche que c'est une perversité,
10:08et je ne veux pas qu'on le tue.
10:10C'est pas ça qui m'intéresse, l'Africain.
10:12Réfléchis, Carlo.
10:14Ce n'est pas sans raison que la police autrichienne
10:16veut supprimer Sandorff.
10:18Et ce n'est pas sans raison que Sandorff se planque ici.
10:20Ça veut dire qu'il y a en jeu des intérêts énormes.
10:22Et du moment qu'il y a en jeu des intérêts énormes,
10:24ce serait bien rare qu'il n'y ait rien à gagner
10:26pour des gens comme nous.
10:28Et comment ?
10:29J'en sais rien encore, mais fais-moi confiance.
10:31Je trouverai.
10:32Je ne sais pas.
10:33Je ne sais pas.
10:34Je ne sais pas.
10:35Je ne sais pas.
10:36Je ne sais pas.
10:37Je ne sais pas.
10:38Je ne sais pas.
10:39Je ne sais pas.
10:40Je ne sais pas.
10:42En tout cas, tu es trop bizarre.
10:43Je ne sais pas.
10:44Tu oses qu'on arriverait très loin trop loin loin.
10:45T'as peur qu'on s'abandonne tout de suite?
10:46De rien encore, mais fais-moi confiance, je trouverai.
10:47Quand je suis sur la piste de l'or,
10:49mon imagination travaille à toute allure.
10:54Bien, tu as bien de la chance, toi.
10:55Parce que, depuis que je suis à Trieste,
10:57de l'or j'en ai pas vu beaucoup.
10:59Tu trompes, Carlo.
11:00Tu as en main une pièce très importante de ce jeu.
11:02Tu sais que Sandorff est ici.
11:04Ça vaut beaucoup d'or.
11:05Oui.
11:06La Providence vient de m'apporter 300 florins.
11:10Et avec ça, on a quand même un peu de temps devant nous pour voir venir.
11:16Réparatif Insurrection retardé.
11:19Beaucoup de réticences.
11:21Besoin urgent de fonds.
11:24Bollnard.
11:27Les réticences.
11:29La Transylvanie est prête.
11:31Le Banat, la Slovénie aussi.
11:34La province de la côte.
11:36Il faut que les atterroiements viennent de la capitale.
11:40Ce n'est pas étonnant.
11:42L'influence des partisans de la maison impériale est prédominante à Buda.
11:45Buda, c'est le plus important. C'est le cœur du pays.
11:48C'est toujours vers Buda que le regard se tourne.
11:51Il faut que j'y aille passer quelques jours.
11:53Ce n'est pas prudent, Mathias.
11:55On ne fait pas la révolution avec de la prudence.
11:59En même temps, j'y porterai les fonds.
12:02Toute ta fortune va y passer.
12:06Eh bien, je serai pauvre, ça m'est égal.
12:23Veuillez entrer, M. le Comte.
12:25Ah, cher ami.
12:28C'est toujours pour moi un grand plaisir et un grand honneur
12:30pour ma maison de recevoir votre visite.
12:33Asseyez-vous, je vous en prie.
12:36Avez-vous de bonnes nouvelles d'Artenac ?
12:40Ma femme me parlait encore il n'y a pas longtemps
12:43du séjour si agréable que nous avions fait dans votre château.
12:48La comtesse Sandorff l'avait beaucoup impressionnée.
12:54Vous nous feriez vraiment un immense plaisir
12:57en venant dîner avec nous à la maison.
13:00C'est très aimable de votre part et de la part de votre épouse.
13:03Malheureusement, mes occupations à Trieste me prennent tout mon temps.
13:07Au fait, vous ne m'avez jamais dit ce que vous faisiez au juste
13:11en notre bonne ville.
13:13Je m'efforce de régler quelques affaires personnelles et rien d'autre.
13:17Je ne voulais pas être indiscret.
13:20Que puis-je pour vous ?
13:22C'est à propos de cet argent que j'ai déposé dans votre banque
13:25lorsque je suis venu vous voir.
13:27Ah oui, j'y pense souvent.
13:29Je ne sais ce que vous comptez faire de cet argent,
13:32mais il est vraiment regrettable qu'une pareille somme
13:35demeure improductive.
13:37Je vous ai bien prévenu qu'il s'agit d'un dépôt et en aucun cas d'un investissement.
13:41Car je peux en avoir besoin, il faut donc que je puisse en disposer à tout moment.
13:45C'est dommage.
13:48Du reste, si je viens vous voir, c'est qu'il me faut une certaine somme.
13:52J'ai besoin très rapidement de 200 000 florins.
13:56A votre disposition.
14:00Je vous ferai porter cette somme dès ce soir.
14:03Non, je pars tout à l'heure en voyage et il faut que j'emporte cet argent immédiatement.
14:09Ah.
14:11Dans ce cas, je vais appeler mon caissier.
14:22Qu'est-ce que tu veux ?
14:24Qu'est-ce qu'il y a ?
14:26Mais enfin, Silas, tu ne te souviendras pas que nous allons chez le général Acker ?
14:31C'est exact.
14:33Je vais complètement plier.
14:38Il y a quelque chose qui t'intéresse ?
14:40Oui.
14:41Je veux que tu m'aides.
14:43Oui.
14:44Je veux que tu m'aides.
14:46Oui.
14:47Je veux que tu m'aides.
14:49Oui.
14:51Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu n'es pas bien ?
14:54Il y a des moments où je suis là de feindre,
14:58là de devoir toujours montrer à tous un visage souriant, sûr de soi.
15:04Que veux-tu dire par là ?
15:06Notre prospérité n'est qu'apparente.
15:10En vérité, je me débat au milieu de très grosses difficultés.
15:15Tu ne vas pas me dire que c'est à ce point-là ?
15:17Si, c'est à ce point-là.
15:21Les défaites de l'Empire sont un désastre pour nos placements africains.
15:27Je vais avoir bientôt des échéances très lourdes.
15:32Je ne sais si je vais pouvoir les honorer.
15:35Mon pauvre ami, je ne m'en doutais pas du tout.
15:38Dans quinze jours, le syndicat des armateurs, dont je gère les biens,
15:44va réclamer ses dividendes.
15:46Deux millions de florins.
15:49Je ne pourrai pas les payer.
15:56Le con sait que ces deux millions, je les ai en caisse.
15:59Et bien alors ?
16:01Je ne pourrai rien en faire. Ils sont là seulement au dépôt.
16:03Le propriétaire refuse de les placer.
16:07Pourtant, dans cette somme, qui dort bêtement, il pourrait me sauver.
16:14Silas, tu ne saurais commettre une indélicatesse.
16:19Non, non, j'ai retenu.
16:25Allons chez le général, ça nous changera les idées.
16:30Des beignets tout frais qui sortent droit du four.
16:33Des beignets tout frais, des beignets.
16:37Ils sont tout frais. Je ne les vends pas, je les donne.
16:41Ça va les affaires ?
16:43C'est vous. Vous êtes élégant.
16:47Pas duré la pauvreté ?
16:49Non, pas longtemps.
16:50Vous avez fait fortune ?
16:51Pas tout à fait, mais c'est en bonne voie.
16:54Alors vous allez m'acheter tous mes beignets aujourd'hui ?
16:57Je vous propose beaucoup mieux.
16:59Qu'est-ce que vous proposez ?
17:01Je voudrais vous offrir un petit dîner.
17:05Vous savez ce que j'aimerais ? Manger un bon goulash.
17:08Vous qui êtes d'ici, vous devez bien connaître un bon restaurant.
17:12Naturellement, ma mère est hongroise.
17:14Mais c'est le ciel qui vous envoie.
17:16Pourquoi ?
17:17Parce que j'ai un faible pour la Hongrie.
17:21Situation en ordre à Buda.
17:23Parlement, enfin avec nous.
17:25Prévenez délégués des provinces.
17:27Retour dans deux jours. Sandorff.
17:30Bravo. Beau travail.
17:34Lui seul était capable de faire ça.
17:36C'est ce qu'il a fait.
17:38C'est ce qu'il a fait.
17:40C'est ce qu'il a fait.
17:42C'est ce qu'il a fait.
17:44C'est ce qu'il a fait.
17:46C'est ce qu'il a fait.
17:49Lui seul était capable de le faire.
17:53Sa foi remuerait les montagnes.
17:55Je n'ai jamais vu personne faire preuve d'une telle énergie.
17:58Surtout après le malheur qu'il a frappé.
18:01Justement, je pense que ce malheur n'est pas entièrement étranger à la décision qu'il a prise.
18:06Et cela m'inquiète un peu parfois.
18:07Qu'est-ce que tu veux dire ?
18:09Peut-on fonder l'indépendance d'une nation sur la volonté d'un seul homme ?
18:12Si prestigieux soit-il ?
18:15L'histoire du monde est pleine de ces rencontres.
18:19Tu as peut-être raison.
18:36Oui ?
18:37Oh, c'est toi ?
18:39Quelle heure est-il ?
18:40Un peu plus de minuit.
18:43Où étais-tu ?
18:44Au restaurant.
18:45J'ai passé une délicieuse soirée avec une splendide créature.
18:48Ce n'est pas tout à fait le moment de gaspiller l'argent.
18:50Avant toute chose, je te ferai remarquer que cet argent est à moi
18:52et ensuite, ce n'est pas de l'argent gaspillé.
18:54C'est un placement de tout premier ordre.
18:56Et comment ça ?
18:57Grâce à cet enfant, j'ai réussi à m'introduire dans la colonie hongroise de Trieste.
19:01J'ai pu glaner une information qui pourrait être extrêmement importante.
19:04Raconte.
19:07Dis-donc, Sarkany, ça fait un moment qu'on se balade par ici.
19:10Maître Sandor parle à moindre trace.
19:12Ça, c'est la maison dont m'a parlé la petite.
19:14Et bien ?
19:15Elle est habitée par un Hongrois.
19:17C'est un professeur de mathématiques nommé depuis peu à l'université de Trieste.
19:20Bon, mais qu'est-ce que ça a à voir ?
19:22Ce Hongrois est un noble comme ton Sandor.
19:25Et en outre, il est originaire de Transylvanie.
19:28Comment il s'appelle ?
19:29Etienne Bathory.
19:30Et qu'espère-tu de lui ?
19:32Tiens, regarde.
19:38Et bien, c'est un pigeon.
19:40Oui, c'est un pigeon.
19:41Et je suis prêt à parier que c'est un pigeon voyageur.
19:43Et alors ?
19:45Il y en a eu deux.
19:47Hier aussi.
19:48Et comme par hasard, ils vont directement dans le pigeonnier de Bathory.
19:51Comment ?
19:52Des pigeons qui vont dans un pigeonnier ?
19:55Ça te semble étrange ?
19:56Je ne sais pas. Peut-être bien.
20:00Dépêche-toi. Et fais attention à travers ça.
20:05Au revoir, chéri.
20:14Inutile de vous leurrer.
20:16Pour la dernière fois, je vous répète que les armateurs exigent
20:19que les dividendes qui leur sont dus
20:21soient versés à l'échéance qui a été fixée.
20:25Mais que diable !
20:27Vous n'êtes pas à quelques jours.
20:29Eh bien, justement.
20:31Parce que les bruits les plus fâcheux
20:33circulent à votre sujet.
20:37Vous avez raison.
20:39Les bruits les plus fâcheux circulent à votre sujet.
20:45Écoutez, je vous donne ma parole d'honneur
20:46que j'ai en casse de quoi faire face à mes engagements.
20:48Alors, qu'attendez-vous ?
20:50Verser les dividendes ?
20:51Sinon, M. Torontal, nous porterons plainte
20:54pour détournement de fonds.
20:56Bon, très bien.
21:10Tu n'es pas encore couchée ?
21:12Dieu soit loué, te voilà.
21:14Je commençais à m'inquiéter.
21:16Tu commençais à t'inquiéter ? Mais enfin, pourquoi ?
21:18Nous étions chez Ladislas.
21:20Nous réglions certains problèmes d'intendance.
21:23Je ne t'en parle jamais.
21:25Mais j'ai peur, Étienne.
21:28Tu as peur ?
21:31Oui.
21:32Je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression que tout cela finira mal.
21:35Voyons.
21:36Tu n'as aucune raison de t'inquiéter.
21:38Absolument aucune, je te le promets.
21:40Tout va pour le mieux.
21:42Nous venons de recevoir d'excellentes nouvelles de Buda.
21:45Dans deux mois, trois ans plus tard, tout sera terminé.
21:49Et nous retournerons en Transylvanie.
21:53Tu le crois vraiment ?
21:57Bien sûr, et de plus en plus.
21:59J'ai une absolue confiance en Mathias.
22:03Etienne, il est arrivé quelque chose ce matin.
22:05Sur le chemin de l'école, Pierre a rencontré deux inconnus
22:08qui l'ont interrogé sur nous, sur nos relations.
22:11Ils lui ont demandé si nous connaissions Mathias Sandorff.
22:16Sandorff ?
22:18Il se prétendait de ses amis, mais je n'en crois pas un mot.
22:21Qu'est-ce que Pierre leur a répondu ?
22:23Rien naturellement, puisqu'il ignore tout.
22:26Étrange.
22:29Étrange.
22:33Vraiment étrange.
22:35Et si c'était la police, Étienne ?
22:37Clara, il faut garder ton calme.
22:41La police n'agirait jamais d'une façon pareille.
22:44Qui alors ?
22:54Tu n'en es pas la moindre idée.
22:58Mais tu as raison.
23:01Il faut que j'en parle à Mathias dès son retour.
23:03Quand rentre-t-il ?
23:05Demain.
23:08Je ne veux pas qu'il t'arrive malheur, Étienne.
23:22Voilà, c'est fait.
23:24Bravo, beau travail.
23:29Tu veux le faire rôtir ?
23:31Non, pas si vite. Viens.
23:33Fais voir.
23:35Tiens, regarde.
23:40Qu'est-ce que c'est ?
23:42Ça m'a tout l'air d'un message codé.
23:44Et il dit quoi ?
23:46J'en sais rien, mais ça me paraît très intéressant.
23:49Et pourquoi ?
23:51Quand on n'a rien à cacher, quelle raison a-t-on de...
23:53Hein ?
23:54Quelle raison a-t-on d'écrire un code, voyons ?
23:56Bon, mais quel rapport entre ce bout de papier et Sandhoff ?
24:00C'est ce qu'il faut voir.
24:02Qu'est-ce que j'en fais ? J'y tords le cou ?
24:04Tu es fou à temps.
24:15Je ne comprends plus rien du tout.
24:17Voilà.
24:19Et maintenant ?
24:21Tu le laisses s'envoler.
24:23Laisse-le s'envoler.
24:25Adieu, rôti.
24:30Vole, vole, petit pigeon.
24:32N'oublie pas qu'à ta patte sont attachés tous nos espoirs.
24:55Adieu, vole.
25:26Tiens, notre homme a reçu le message.
25:28À présent, il va le transmettre.
25:30À qui ?
25:32Pour le savoir, il n'y a qu'à le suivre.
25:55C'est lui ? Qui ?
26:21C'est lui.
26:22Qui ?
26:23Celui qui a fait pendre mon frère, Mathias Sandorff.
26:27En deux heures, nous serons maîtres de Buda et de Pest.
26:31En une demi-journée, des principaux comités.
26:34En une journée, nous nous rendrons maîtres de la Transylvanie
26:36et de l'administration militaire.
26:40Et le conseil de lieutenance du royaume, qu'en faites-vous ?
26:43A Buda, son cas a été prévu.
26:45Il sera neutralisé dès le début.
26:47Il faut à tout prix l'empêcher de correspondre
26:49avec l'administration hongroise de Vienne.
26:51Pour la réussite, deux conditions sont indispensables.
26:54Un secret total et la parfaite simultanéité des opérations.
27:00Est-ce qu'une date a été fixée ?
27:03Sauf imprévue, le 8.
27:05Si tout va bien, nous la confirmerons au comité la veille du soulèvement.
27:08Le mot de passe sera Géricault.
27:13En somme, il ne reste qu'une semaine ?
27:15Oui.
27:16C'est suffisant pour arrêter les derniers détails.
27:19Et si, durant mon absence, il n'y a rien eu ?
27:25Ce n'est peut-être rien du tout, mais il faut que tu le saches.
27:29Deux hommes ont demandé à mon fils des renseignements sur toi.
27:33Qui étaient ces hommes ?
27:34Ils se sont présentés comme des amis, mais ne se sont pas nommés.
27:38Et depuis, nous ne les avons pas revus.
27:41Il faut redoubler de prudence.
27:43Nous devons éviter toute activité suspecte.
27:46Plus aucun message par pigeon voyageur.
27:49Aucune allée est venue inutile.
27:52Moi-même, je dois éviter de sortir de la maison.
27:56Il faut donner l'impression d'une vie normale, en cas de surveillance policière.
28:01Aussi bien chez toi qu'ici.
28:03Si tout va bien,
28:07dans neuf jours,
28:108 millions de Hongrois auront reconquis leur indépendance.
28:15Alors, qu'est-ce que ça prouve ?
28:17Ce papier vaut de l'or, j'en suis sûr.
28:19Savez-vous seulement ce que signifie tout ce dialymathia ?
28:22C'est du langage codé, c'est évident.
28:24Il suffirait que nous ayons la grille pour déchirer.
28:26Et cette grille, vous l'avez ?
28:28Non.
28:29Comment pouvez-vous déduire qu'il s'agit d'une preuve accablante ?
28:32C'est évident. Ce message est la preuve d'une conspiration.
28:35Que ne vous adressez-vous directement à la police ?
28:40Il sera toujours temps qu'en nous en saurons plus.
28:43Et il peut être plus profitable de se mettre avec les conspirateurs
28:46qu'être contre eux. C'est à voir.
28:48En quoi tout ceci me concerne-t-il ?
28:50J'ai pensé qu'il ne vous déplairait pas tellement de faire cette affaire avec moi.
28:53Pour qui me prenez-vous, Sarkhani ?
28:55Pour un homme qui aime empocher de gros profits.
29:00Je n'y vois guère la possibilité de gros profits.
29:03Voyons, Torontal.
29:05Vous le savez mieux que moi.
29:07Sur les trois personnes qui sont en cause, deux sont sans fortune.
29:11Zatmar et Bathory.
29:13Mais Sandorff, par contre, est riche. Immensément riche.
29:17Et vous n'ignorez pas que les biens d'un conspirateur
29:19vont pour une bonne part à qui découvre la conspiration.
29:23C'est-à-dire vous et moi.
29:27Pourquoi ne réalisez-vous pas vous-même et tout seul cette affaire ?
29:32Parce que pour la mener à bien, j'ai besoin de vous.
29:36À quel titre ?
29:37Primo, pour une affaire d'une telle importance,
29:40j'ai besoin d'avoir près de moi une personne représentative
29:42qui puisse m'épauler efficacement.
29:44Quelqu'un comme vous, qui jouisse de la confiance générale.
29:49Et Segundo ?
29:52Je sais très bien comment obtenir la grille qui nous manque.
29:55Mais pour y arriver, il faut avoir accès chez le comte Zatmar.
29:58Et c'est vous, et vous seul,
30:00qui, grâce à vos relations, pouvez m'y introduire.
30:02Et une fois là, ce sera bien plus facile.
30:05Et une fois là, ce sera bien le diable si je ne la trompe pas.
30:10Et alors, à nous les baumillerons.
30:14Et si vous vous trompiez, Sarkany ?
30:16Non, je ne me trompe pas. Et vous le savez très bien.
30:21Alors ?
30:31Non.
30:35Je refuse de telles compromissions.
30:39Quel beau spectacle que celui d'une conscience pure.
30:44Oui ?
30:47Le comte Sandorfe demande à vous voir.
30:52Bien, dans un instant.
30:53Ah, mais ça change de nom. Vous êtes un petit cachotier.
30:56On est en affaire avec Sandorfe et on ne dit rien.
30:58Ou peut-être faites-vous partie de la conjuration ?
31:01Je vous prie de sortir.
31:03Non, pas avant d'avoir assisté à votre rencontre avec Sandorfe.
31:05Non, mais vous êtes fou, Sarkany.
31:06Ou vous me cachez ici, ou je crie sur tous les toits de Trieste
31:08ce que je sais sur votre passé d'aventurier.
31:11Vous êtes le diable.
31:15Allons, Drontal. Encore un petit effort.
31:18D'autant plus que ce n'est pas l'envie qui vous manque.
31:21Je serai bref. Vous voudrez bien m'en excuser, chers amis,
31:24mais le temps m'est strictement mesuré.
31:26Je pense que c'est la dernière fois que je viens vous voir.
31:28Je vais être obligé de quitter Trieste rapidement.
31:30Comment ? Vous nous quittez déjà ?
31:32Oui, dans très peu de temps.
31:34J'espère que nous nous reverrons.
31:36C'est peu probable.
31:37Et c'est pour cette raison que je vous demande de tenir à mes ordres.
31:40Je vous en prie.
31:41Je vous en prie.
31:42Je vous en prie.
31:43Je vous en prie.
31:44Je vous en prie.
31:45Je vous en prie.
31:46Je vous en prie.
31:47Je vous en prie.
31:48Je vous en prie.
31:49C'est pour cette raison que je vous demande de tenir à ma disposition
31:51la somme que je vous ai confiée.
31:56Mais certainement.
31:59Pour quelle date vous la faut-il ?
32:01Je dois l'avoir d'ici huit.
32:04Ah. Bien.
32:06Je ferai le nécessaire.
32:08J'aurai également un petit service à vous demander, Torontal.
32:12Avec le plus grand plaisir.
32:14J'ai besoin de mettre en ordre la comptabilité du château d'Artenac
32:17que l'intendant m'a fait parvenir.
32:20Vous ne connaîtrez pas un comptable ?
32:22Quelqu'un qui puisse faire rapidement ce travail ?
32:26Rien n'est plus facile.
32:27Tant mieux.
32:28Eh bien, envoyez l'homme dès demain si possible.
32:31J'habite actuellement chez mon ami, le comte Zatmar.
32:33Vous connaissez l'adresse ?
32:35Oui. Bien sûr, je la connais.
32:37Monsieur Torontal.
32:40Transmettez à votre épouse mes regrets de ne pouvoir accepter son invitation.
32:48Eh bien, Torontal.
32:50J'ai l'impression que les dieux sont avec nous.
32:55N'ayez pas la moindre crainte.
32:57Je serai un parfait comptable.
33:00Vous ne regretterez sûrement pas de m'avoir recommandé.
33:08Je vous en prie.
33:10Je vous en prie.
33:12Je vous en prie.
33:14Je vous en prie.
33:37Écoutez, Sarkény.
33:41Quoi qu'il arrive dans cette histoire,
33:43vous me jurez que jamais
33:46mon nom ne sera prononcé.
33:48Je vous jure, âme pure et sensible.
33:57Pensez-vous pouvoir mettre la comptabilité à jour assez rapidement ?
34:00J'en suis certain, monsieur le comte.
34:02Monsieur Torontal m'a dit du bien de vous.
34:04Monsieur le comte est bien aimable.
34:06Vous savez que je pars dans une semaine. Il ne vous reste pas tellement de temps.
34:09Je ferai de mon mieux, monsieur le comte.
34:12Puis-je vous demander un service, monsieur Sarkény ?
34:14Bien sûr.
34:15Si monsieur Bathory nous demande, soyez assez aimable de lui dire que
34:18nous avons dû nous absenter et que nous serons de retour vers 5 heures.
34:21Je n'y manquerai pas, monsieur le comte.
34:22Bon courage, monsieur Sarkény.
34:24Merci.
35:12Y a-t-il quelque chose qui vous manque ?
35:14J'aurais besoin d'un dictionnaire.
35:16Eh bien, c'est de ce côté-là.
35:28Et voilà.
35:41Je vous en prie.
36:07Tu ne dors pas ?
36:11Non.
36:15Tu t'es mis dans un mauvais cas, n'est-ce pas?
36:20Non, pourquoi dis-tu ça?
36:23Parce que je te connais bien, Silas.
36:30Bonne nuit.
36:42Voilà, c'est fait.
36:44Avec ça, tu pourras ouvrir les portes de l'enfer.
36:47S'il y a quelque chose qui ne va pas, j'y ferai une petite retouche.
36:50Zironne, cette clé doit marcher du premier coup.
36:53Les occasions ne sont pas nombreuses, avec ce boric toujours sur mon dos.
36:56Pourquoi? Il se doute de quelque chose?
36:58A moins qu'il lise dans les pensées, ça m'étonnerait.
37:01Méfie-toi de ce sang d'orfe. Lui, il paraît qu'il en est tout à fait capable.
37:05Capable de quoi?
37:07De lire, en fait.
37:08Dans les tiennes, ça ne va pas être bien difficile.
37:10Par précaution, je vais aller prier à la madame de Saint-Ignace.
37:13Je brûlerai un grand cierge.
37:15Parfait. Profites-en pour en brûler un pour moi.
37:25Bienvenue dans notre modeste demeure.
37:30Alors, vous en êtes vous?
37:33Pour quelqu'un qui a fait tant de manières, j'ouvre.
37:36Non, mais la grille, vous l'avez ou non?
37:39C'est cette clé qui va me la procurer.
37:43Je ne peux plus attendre.
37:45C'est demain que tout doit se jouer.
37:47Demain?
37:49Oui.
37:51Sang d'orfe réclame son argent pour demain soir.
37:56C'est demain ou jamais.
37:59Nous n'avons plus d'argent.
38:01C'est ce qu'il faut.
38:02Demain ou jamais.
38:05Nous n'avons plus qu'un jour.
38:28Bonjour, M. Sarkany. Je vous entends bien.
38:30Bonjour, Barik.
39:01M. Pierre, vous avez choisi votre livre.
39:04Et bien, à présent, rentrez chez vous.
39:07Il faut laisser M. Sarkany travailler.
39:16Pierre aime la lecture.
39:18Il est le fils de M. Batorie
39:20et M. Lecomte lui permet de prendre des livres.
39:23Venez.
39:30Merci.

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