• il y a 3 mois
DB - 29-08-2024

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00:00Nous voici de nouveau réunis, comme au départ de notre voyage.
00:05Alors comme ça, tu travailles pour le roi de France ?
00:16Oui.
00:17Espionnes, quoi ?
00:18Oh, si tu veux.
00:19Ça rapporte bien ?
00:20Des ennuis, surtout.
00:21Enfin, t'as quand même quelques économies de côté.
00:22Oui.
00:23Un petit peu, quoi.
00:24Pourquoi me demandes-tu ça ?
00:25Ben, j'imagine que maintenant, t'as perdu ta situation.
00:26Ben oui, ça.
00:27Dans le métier, je suis brûlée.
00:28Dans ce cas, avec ta dot, tu pourrais peut-être songer à te marier.
00:29Pourquoi pas ?
00:30Ça te plairait ?
00:31Oui.
00:32Vraiment ?
00:33Oh, oui, quoi.
00:34Et dans le jour où je trouverai un type un peu naïf, qui ne te regarde pas de trop
00:35près, je pense que tu pourras te marier.
00:36Ah, oui ?
00:37Oui.
00:38Ah, oui.
00:39Ah, oui.
00:40Ah, oui.
00:41Ah, oui.
00:42Ah, oui.
00:43Ah, oui.
00:44Ah, oui.
00:45Ah, oui.
00:46Ah, oui.
00:47Ah, oui.
00:48Ah, oui.
00:49Ah, oui.
00:50Ah, oui.
00:51Ah, oui.
00:52Ah, oui.
00:53Ah, oui.
00:54Ah, oui.
00:55Ah, oui.
00:56Ah, oui.
00:57Ah, oui.
00:58Ah, oui.
00:59Ah, oui.
01:00Ah, oui.
01:01Ah, oui.
01:02Ah, oui.
01:03Ah, oui.
01:04Ah, oui.
01:05Ah, oui.
01:06Ah, oui.
01:07Ah, oui.
01:08Ah, oui.
01:09Ah, oui.
01:10Ah, oui.
01:11Ah, oui.
01:12Ah, oui.
01:13Ah, oui.
01:14Ah, oui.
01:15Ah, oui.
01:16Ah, oui.
01:17Ah, oui.
01:18Ah, oui.
01:19Ah, oui.
01:20Ah, oui.
01:21Ah, oui.
01:22Ah, oui.
01:23Ah, oui.
01:24Ah, oui.
01:25Ah, oui.
01:26Ah, oui.
01:27Ah, oui.
01:28Ah, oui.
01:29Ah, oui.
01:30Ah, oui.
01:31Ah, oui.
01:32Ah, oui.
01:33Ah, oui.
01:34Ah, oui.
01:35Ah, oui.
01:36Ah, oui.
01:37Ah, oui.
01:38Ah, oui.
01:39Ah, oui.
01:40Ah, oui.
01:41Ah, oui.
01:42Ah, oui.
01:43Ah, oui.
01:44Ah, oui.
01:45Ah, oui.
01:46Monseigneur, votre respectueuse et toute obéissante ville de Liège,
01:57est victime d'un affreusement, d'une affreuse apparence...
02:02Malgré les efforts d'une poignée d'agitateurs au service de l'étranger,
02:06la ville tout entière est restée fidèle à votre grâce.
02:09Pas un seul Liégeois n'a tiré l'épée contre Monseigneur le prince évêque.
02:13Pas un, c'est vrai.
02:14C'est dans un esprit de pure vengeance et à seule fin de discréditer à vos yeux ceux qui n'ont pas cessé d'être vos fidèles vassaux.
02:21C'est le sujet !
02:22Pardon ?
02:23Vos fidèles sujets.
02:25Cette nuance plaira au Luc.
02:29C'est dans ce budon que la bobine à Guillaume de Lamarck prétend avoir obtenu aide et complicité des habitants de Liège.
02:35Telle est la relation sincère et véritable des malheureux événements qui ont ensanglanté notre belle cité.
02:41C'est tout ?
02:43Et ?
02:44Aucun doute. La ville sera rasée, vous serez pendus.
02:47Des mots ? Rien que des mots ? Comment le duc prendra-t-il des mots pour une preuve de fidélité ?
02:53Peut-être pourrait-on faire accompagner ces mots d'autre chose.
02:56Non !
02:59La cassette.
03:00La cassette.
03:01Quelle cassette ?
03:04Mais celle-ci, madame, qui contient le trésor du prince évêque.
03:08Par quel miracle se trouve-t-elle entre vos mains ?
03:12C'est tout simple, madame.
03:14Devant le malheur qui le menaçait, notre malheureux prélat n'avait confiance qu'en sa bonne ville de Liège.
03:19Voulant la défendre, il ne nous a pas confié sa vie. Il nous a confié ses biens.
03:24Voilà !
03:25Notre premier souci après sa mort a été de remettre ce dépôt sacré entre les mains de notre suzerain.
03:32Bien sûr, il a fallu...
03:33Franchement, monsieur, l'histoire vaut ce qu'elle vaut.
03:37Devant un tel trésor, le duc se fera un plaisir de la croire.
03:57Suivez le chantier !
04:07Vous aimez ?
04:08Quand elles sont mûres, ce n'est pas bien le cas.
04:12J'aime ce goût acide.
04:14Ça me rappelle les fruits de mon pays.
04:16Les fruits ne mûrisent donc pas en Écosse ?
04:18Si, sûrement.
04:20Quand on leur laisse le temps.
04:22Mais, quand j'étais enfant, j'étais tellement pressé que je les mangeais sur l'arbre.
04:26Presque vert.
04:27Parlez-moi de l'Écosse.
04:29Je n'ai pas l'habitude de parler de l'Écosse.
04:32Comment parler de son pays natal ?
04:35Il y a des arbres, des forêts, des montagnes, des grands lacs.
04:40Comme partout, cela n'a rien d'extraordinaire.
04:42Oui, comme partout.
04:44Ça m'envoie là.
04:46C'est mon pays natal.
04:48Je comprends.
04:50C'est comme s'il fallait parler de quelqu'un qu'on aime.
04:54Continuez.
04:57Chacun a une tête, deux bras, deux jambes.
05:01Mais celui qu'on aime vous semble différent des autres.
05:04C'est cette différence qu'on ne peut expliquer.
05:07Dans d'autres circonstances,
05:09j'aurais beaucoup aimé vous faire connaître mon pays.
05:11Mais pourquoi ne pas y aller, Quentin ?
05:13Puisque nous devons fuir, pourquoi pas chez vous, en Écosse ?
05:15C'est impossible, Isabelle.
05:17Je suis un proscrit.
05:19Je suis un proscrit.
05:21Je suis un proscrit.
05:23C'est impossible, Isabelle.
05:25Je suis un proscrit.
05:27Et je compte en mon pays beaucoup plus d'ennemis
05:29que vous n'en avez en Flandre et en Bourgogne.
05:31Alors allons-en en Bretagne.
05:33Pourquoi en Bretagne ?
05:35Parce que c'est très loin.
05:38C'est ce voyage qui nous a unis, Quentin.
05:41J'aimerais qu'il ne finisse jamais.
05:43Monsieur, monsieur !
05:45Là-bas, un nuage de poussière annonçant...
05:47Venez, Isabelle, vite !
05:49Vous les couvrez vite.
05:51Les sangliers !
05:53Allez, vite !
06:00Allez, hop !
06:04Allez, allez, allez !
06:22Oh, quelle vigueur ! Quelle fougue !
06:24Oh, quel élan !
06:26Ça, ce sont les cavaliers ?
06:28Les lances, oui, madame.
06:30Mais regarde les dents, Fabinho !
06:32Oh non, madame, oh non !
06:33Mais pourquoi ?
06:34En les voyant chez Fransbourg, à l'élan, à la vigueur,
06:36à la fougue, ils mettront une pente !
06:38C'est notre mort qui galope, madame !
06:40Peut-être !
06:42Oh, mais si bien !
06:44Je vais alléger la carriole.
06:54Tiens !
06:58Ma cassette !
07:00Ma cassette !
07:02Ma cassette !
07:04Ma cassette !
07:06Oh, non !
07:08Ma cassette !
07:10Ma cassette !
07:33Tournez sur la gauche.
07:39Tournez sur la gauche.
08:02Qu'attendent-ils, Quentin ?
08:04Rien.
08:06Ils savourent déjà leur victoire.
08:14Quentin Durver,
08:16l'heure est venue pour toi de recevoir ton châtiment.
08:19Nous sommes perdus, n'est-ce pas ?
08:21Il y a encore une chance, peut-être.
08:25Aurais-tu peur de moi, Guillaume de Lamarck ?
08:27Peur ? Moi ?
08:31Au château de Liège, devant tous tes hommes rassemblés,
08:34tu as juré de me défier en combat singulier.
08:36Je n'ai jamais dit ça.
08:38Son piège est habile.
08:40Nos hommes vous regardent. Vous ne pouvez pas vous dérober.
08:44Il s'agit d'un duel à mort.
08:46Alors tu vas être bien servi.
08:48La mort est la seule chose que je donne volontiers.
08:51Regardez, madame, les bourguignons.
08:55Ce qui arrive est trop fort pour nous.
08:57La chance ne sera pas toujours de ton côté, Quentin Durver.
09:00Alors, viens te battre.
09:03Mais viens te battre au lieu de fuir.
09:05Le sanglier ne s'en fuit jamais, jeune homme. Il s'en replie.
09:13Isabelle, filez droit vers l'ouest.
09:15C'est votre dernière chance d'échapper aux téméraires.
09:18Je retiendrai les bourguignons aussi longtemps que possible.
09:20Il n'y a plus de chemin que je ne puisse suivre sans vous, Quentin.
09:23Où vous irez, nous y vont.
09:33Emparez-vous de cet homme.
09:35En arrière, vous autres.
09:37Vous n'êtes pas en état de résister. Je vous conseille d'obéir.
09:40Mon habit peut tromper, monsieur.
09:42Je m'appelle Quentin Diroir.
09:44Je suis gentilhomme, archer dans la gare du roi.
09:47Au nom de qui donnez-vous des ordres?
09:49Du comte de Crève-Coeur,
09:51connaîtable des armées de Monseigneur Charles, duc de Bourgogne.
09:54Fort bien, monsieur.
09:56Je me trouve à l'intérieur de la gare du roi.
10:00Je me trouve sur ces terres et je m'en remets à ces lois.
10:03Mais je dois savoir qui vous êtes avant de vous remettre mon épée.
10:06Il suffit de me regarder pour le savoir.
10:16Compo-masseau.
10:18Reprenez les guides, monsieur.
10:21En avant.
10:29En avant.
10:59En avant.
11:29En avant.
11:59En avant.
12:21Cette affaire me concerne personnellement, Crève-Coeur.
12:24Laissez-moi la régler.
12:26Nous sommes en campagne, compo-masseau.
12:28Je ne vais déléguer mes pouvoirs qu'en cas de nécessité absolue.
12:31D'ailleurs, que craignez-vous?
12:33Votre mensuétude.
12:35N'oubliez pas que les comtesses de Croix sont des rebelles.
12:38Je n'oublie rien, mon cher.
12:40Et surtout pas que ce sont des femmes.
12:51Comte, est-il nécessaire d'être regardé à vue par ce soldat?
12:54Comme de Tirelaine arrêté à la foire?
12:56Le soldat a trois pas en arrière.
12:59C'est un accueil un peu rude pour votre retour au pays, mes jolies cousines.
13:03Mais les princesses errantes doivent s'attendre à de pareilles aventures.
13:07Messire, nous avons appris que les routes ne sont pas bordées que de fleurs.
13:12Et nous connaissons aujourd'hui la brûlure des orties et la morsure des chardons.
13:16Vous avez, grâce à Dieu, échappé à des dangers beaucoup plus graves, madame.
13:20Heureusement, mes soldats sont arrivés à temps.
13:22Car vous n'aviez pas, semble-t-il, une longue résistance à espérer de votre suite.
13:27Monsieur, ne vous méprenez pas.
13:30J'aurais défendu l'honneur de ces dames jusqu'à la mort.
13:33Et je vous en félicite, monsieur.
13:35Mais désormais, ce soin vous sera épargné.
13:37Je me chargerai moi-même de la protection de mes cousines.
13:40Monsieur de Cravecoeur, veuillez me dire si je suis votre prisonnière
13:43ou si je puis encore agir à ma guise.
13:45Notre bien-aimé seigneur, le duc de Bourgogne, répondra lui-même à cette question.
13:49N'oubliez pas qu'il est votre tuteur, madame.
13:53Et ceux-là, qui sont-ils?
13:55Pitié, pitié, monseigneur. Nous ne sommes que de paisibles bourgeois de Liège.
13:59Tiens donc, il semblerait justement qu'on ait à se plaindre de vous.
14:03De nous, monseigneur?
14:05Votre gentil parent, le prince évêque, nous a fait part d'une certaine agitation dans sa ville.
14:10Vous la paierez fort cher, messire.
14:12Car j'achemine les renforts qu'il nous a demandés.
14:15Hélas, messire, ces renforts sont inutiles.
14:18Ils arrivent trop tard.
14:20Que voulez-vous dire?
14:21Guillaume de Lamarque a pris d'assaut la forteresse du prince.
14:24Il n'y a pas de survivant.
14:26L'évêque?
14:27Il est mort.
14:29Assassiné sous mes yeux.
14:31Garde, emparez-vous de cet homme!
14:35Je vous supplie de m'entendre, mon cousin.
14:37Quant à du roi, il est innocent des crimes dont on l'accuse.
14:40S'il s'est battu, c'est contre le sanglier.
14:42Dans quel dessin?
14:44Pour me sauver.
14:45C'est vrai!
14:48Moi aussi, il m'a sauvé la vie.
14:50Moi aussi.
14:51Moi aussi.
14:53Il semble que vous ayez sauvé tout le monde,
14:56hormis le meilleur des prélats.
14:58Je l'aurais tenté, messire,
15:00si l'évêque n'avait été tué avant que je ne puisse intervenir.
15:03Et si ma mission me l'avait permis,
15:06je l'aurais vengé.
15:07Lâchez-le.
15:10Vous avez prononcé de nobles paroles, monsieur.
15:13Et vous avez risqué votre vie pour sauver l'honneur de ces dames.
15:17Cela suffit pour vous assurer de mon estime
15:19et je vous fais mon compliment.
15:21Campobasso, donnez des ordres
15:24pour que la troupe se mette en marche.
15:26Nous faisons demi-tour aussitôt.
15:32Dois-je comprendre que je suis libre?
15:34Pas si vite, jeune homme.
15:36Vous devrez rendre compte de vos actions à Peronne.
15:39Devant le duc de Bourgogne?
15:41Si fait, et devant le roi.
15:43Quoi?
15:45Le roi de France se trouve chez le duc de Bourgogne?
15:48Incroyable, n'est-ce pas?
15:53Monseigneur Charles, duc de Bourgogne.
15:55Sa majesté est prête à vous recevoir, monseigneur.
15:58Comment le roi a-t-il passé la nuit?
16:00La fièvre a fortement agité son sommeil,
16:03mais l'annonce de la venue de votre grâce
16:05a eu le don de réjouir son coeur
16:07et d'atténuer ses maux.
16:09Je ne me connaissais pas le talent de médecin,
16:11monsieur Olivier.
16:12Votre grâce jugera par elle-même.
16:14Oui.
16:19Venez près de moi, mon cousin.
16:22Nous sommes assez proches parents
16:24pour nous passer de cérémonie.
16:27J'ai appris que votre majesté était souffrante.
16:30Je me suis empressé de venir prendre des nouvelles de mon hôte.
16:34Oh, ma santé est celle d'un vieil homme, mon cousin.
16:38Je souffre seulement d'avoir perdu la jeunesse
16:44et ma lassitude est due aux fatigues du voyage.
16:48Laisse-nous, Olivier.
16:51Sire...
16:52Je n'ai jamais eu la voix très forte
16:54et je n'entends plus comme à 20 ans.
16:56Venez.
16:58Je me suis attaché les meilleurs praticiens des Flandres, sire.
17:01Ils sont aux ordres de votre majesté.
17:04Oh, laissons-là vos médecins, s'il vous plaît.
17:07Il y va de la santé comme de la politique.
17:10Plus on se passe intermédiaire, mieux on se porte.
17:15J'ai eu le bonheur d'avoir d'excellents conseillers, sire.
17:19Ah, hélas, je n'ai pas cette chance.
17:22Et si je n'avais écouté que moi-même,
17:24je serais venu plus tôt vous témoigner ma confiance et mon amitié.
17:29Voilà, sire, des paroles aimables.
17:31Et nécessaires, mon cousin.
17:33Je voulais vous assurer de vive voix
17:35que les petits différends qui opposent parfois nos politiques
17:38ne font rien à mes yeux comparés aux liens
17:40qui unissent le trône à la Bourgogne.
17:43Cependant, sire, permettez-moi de vous rappeler...
17:45Cette partie de chasse, par exemple.
17:48Quelle partie de chasse?
17:51Vous n'étiez encore qu'un enfant, Charles, c'est vrai.
17:55Votre père me témoignait la plus vive affection.
17:59Et un jour, que je m'étais égaré à la poursuite d'un cerf,
18:03il vous a corondé pour n'avoir pas pris assez de soin
18:07de celui qu'il appelait votre frère aimé.
18:12Il y a de cela très longtemps, sire.
18:17Hélas, oui.
18:19Et depuis cette attendrissante histoire,
18:22beaucoup d'événements malheureux se sont produits.
18:24C'est vrai.
18:26Ainsi, je n'oublie pas que c'est en Bourgogne
18:30que repose le corps de mon fils,
18:34le seul fils que Dieu m'ait donné, Charles.
18:38Votre père l'avait tenu sur les fonds bâtissements.
18:43Hélas, trois mois après sa naissance,
18:47le pauvre enfant mourait.
18:50Vous pourrez aussi rappeler que vous êtes le parrain de ma fille, Marie.
18:53Cher petit, je l'aime comme si c'était ma propre fille.
18:56Nous en aurons ainsi fini avec ce tour d'horizon sentimental.
19:00Et si la santé de votre majesté le permet,
19:04nous aborderons enfin les sujets sérieux.
19:17Alors, sergent ?
19:21Rien à signaler, capitaine ?
19:24Rien à signaler, monseigneur ?
19:27Cette visite pourrait bien cacher un traquenard.
19:29Rien ne serait plus facile que d'assassiner le roi.
19:31Non, le duc est un homme loyal du noir.
19:33Jamais il ne commettrait cela.
19:35Alors que fait le duc ? Que fait le roi ?
19:37De la diplomatie, monsieur le connétable.
19:39La façon la plus économique de livrer bataille.
19:41Voilà un genre de guerre que je n'apprécie pas.
19:45Il serait pourtant souhaitable d'en rester là, Cunningham.
19:48Combien d'hommes avez-vous à Peronne ?
19:51Vingt Écossais, monseigneur.
19:53Mais tous prêts à mourir pour sa majesté.
19:57Avez-vous vingt Écossais, Cunningham ?
20:00Combien de temps pourrez-vous défendre le roi ?
20:06Je vous rappelle, mon beau-cousin,
20:08que les places situées sur la somme sont françaises.
20:10Elles n'ont été confiées à votre père
20:12qu'en garantie de l'or qu'il nous avait prêté.
20:14Contrairement aux accords passés, l'or n'a jamais été remboursé.
20:17Je suis prêt à m'acquitter de cette dette.
20:19Dès que vos troupes auront quitté la somme, vous recevrez...
20:21Pas ce niquu !
20:23Le jour fixé pour le rachat est passé depuis longtemps.
20:25Vous avez perdu tous vos droits.
20:27Si je comprends bien, Charles, vous êtes tellement ami de la France
20:30que vous ne pouvez vous séparer de ce qui lui est appartenu.
20:34Je n'ai pas le coeur à plaisanter, mon cousin.
20:36Pour moi, vos propositions sont inacceptables.
20:40Mais comme vous êtes mon hôte,
20:43je veux bien les mettre sur le compte de cette fièvre qui vous tient au lit.
20:47En toute autre circonstance, c'est la voix de mes canons qui vous aurait répondu.
20:51Faites-moi d'autres offres.
20:53C'est impossible.
20:54La Bourgogne n'a pas deux points de vue.
20:57Mais reposez-vous, s'il vous plaît.
21:00Réfléchissez.
21:02La politique attendra la guérison de votre majesté.
21:19Tu as tout entendu ?
21:21Oui, sire.
21:22Votre majesté a fort bien tenu son rôle.
21:24Bouffonnerie bien inutile.
21:27Le duc connaît sa force.
21:29Et je devrais céder surtout, sinon...
21:31Sinon ?
21:33Je suis perdu.
21:38Olivier !
21:42Nous devons dès à présent
21:45revoir votre politique.
21:47Sire, je crains qu'il ne soit trop tard pour calmer les vieillois.
21:51Bon, maintenant, laisse-moi seul, veux-tu ?
22:06Mes petites médailles.
22:08Mes saines images.
22:10Voici longtemps que je ne vous ai rien demandé.
22:14Aujourd'hui, je ne suis qu'un pauvre homme.
22:17Tout seul.
22:20Et qu'il doit se battre contre plus fort que lui.
22:24Donnez-moi la force pour me taire.
22:28Le sang froid pour parler.
22:31La lucidité pour réfléchir.
22:34En échange de quoi ?
22:37Vous aurez cette paix qui plaît à Dieu.
22:41Et dont a tant besoin mon pauvre pays.
22:49Je vous en prie.
23:06Ma cousine, j'avais gardé de vous le souvenir d'une enfant.
23:10Et, mon Dieu, si je n'avais pas donné ma foi à la comtesse de Crève-Coeur,
23:14j'irais supplier le duc de m'accorder votre main.
23:16Elle vous serait refusée, monsieur.
23:18Le duc l'a promis à Campobasso comme on jette une pièce d'or à son bouffon.
23:22Je suis la malheureuse récompense de petits services rendus.
23:26Mais votre fuite a changé bien des choses, ma cousine.
23:29Cet Italien a tous les défauts de la terre et son cœur ne connaît pas la générosité.
23:33Ce n'est plus à votre main qu'il aspire, mais à sa vengeance.
23:37Que m'importe cette menace si maintenant je suis libre ?
23:39Hélas, ma cousine.
23:41Campobasso a attisé la colère du duc comme un forgeron qui souffle sur ses braises.
23:46Vous n'avez pas pour autant gagné le choix de votre destin.
23:49Que veut-on faire de moi ? Je vous en prie, Crève-Coeur, dites-moi la vérité.
23:53Vous serez traité en rebelle, vos terres et vos biens confisqués.
23:57Et moi ?
23:58Vous devrez prendre le voile et finir votre vie dans un couvent.
24:08As-tu envie d'essayer l'hospitalité des prisons de Bourgogne ?
24:10Aucunement, monsieur.
24:11Alors, tiens-toi prêt.
24:13Profite de la confusion que je vais créer.
24:16Prends la fuite.
24:17Et vous ?
24:18J'ai donné ma parole à Crève-Coeur de ne pas m'échapper pendant le voyage.
24:22Et une fois à Péronne ?
24:23Je compte sur toi pour me faire évader.
24:25J'y serai.
24:39Bien, mon cheval a pris peur, mais ça ne se reproduit plus.
24:45C'est bon.
25:16Comment va notre royal cousin aujourd'hui, Comine ?
25:18Quelles nouvelles nous apportez-vous de sa santé ?
25:21Sa majesté se porte à merveille, monseigneur.
25:24Elle s'est miraculeusement rétablie.
25:26Vraiment ?
25:28Il y a donc une couronne que le roi de France ne perdra jamais,
25:30c'est celle du royaume des fourbes.
25:32Sa majesté va même si bien
25:34qu'elle m'a demandé de ne rien changer au programme prévu en son honneur.
25:39Quel est-il, ce programme ?
25:41Tout d'abord, une chance.
25:43Suivie d'un banquet réunissant vos intimes
25:46et les gentils hommes de la suite du roi.
25:48Afin de mieux honorer nos hôtes,
25:49il serait bon de leur faire présent
25:51de quelques belles pièces d'argenterie.
25:53J'y veillerai, monseigneur.
25:54Je m'en charge, moi, de faire au roi un cadeau plus digne de lui.
25:57Et quoi donc, l'aimé ?
25:58Les grelots, ma marotte et mon habit de bouffon.
26:00Pourquoi ça ?
26:01Par la messe.
26:02Pour être ainsi venu se jeter entre tes mains,
26:04il faut qu'il soit plus fou que moi.
26:06Tu crois donc à quelqu'un que j'ai l'intention d'en profiter ?
26:08Je l'espère bien, mon ami Charles.
26:10Et si tu ne le fais pas, c'est à toi que je donne
26:12la marotte et les grelots.
26:14À moi ?
26:15Bien sûr.
26:16Car alors tu serais bien le plus fou des trois.
26:18Il y a des limites à l'insolence, monseigneur.
26:20Je vais faire taire ce coquin.
26:22C'est ça, Commune.
26:23Ferme-moi la bouche.
26:24Elle est dangereuse.
26:25C'est la seule de cette cour qui ose dire la vérité.
26:27Tiens.
26:28Prends cette bourse, ce glorieux.
26:29Et laisse-nous.
26:37Votre grâce a trop d'intérêt.
26:39Votre grâce a trop d'indulgence pour ce marot.
26:42Il m'est précieux, Commune.
26:44Car on doit toujours écouter la voix de la sagesse,
26:47même si elle sort de la bouche d'un fou.
27:03Je pense, capitaine, que ce banquet se déroule la mieux du monde.
27:06Avec un pareil festin, les convives sont loin de la politique.
27:09Ils ne pensent qu'à manger et à boire.
27:11Oui, c'est justement là le danger, Lucie.
27:13Car le vin échauffe les esprits.
27:18Le roi l'a bien compris, lui.
27:20Il ne boit que de l'eau.
27:28Noble seigneur, je vous invite à boire à la santé de notre hôte,
27:31mon très affectionné cousin,
27:33qui, semble-t-il, est l'homme le plus heureux de la terre.
27:36Car si la Bourgogne fournit les meilleures cèpes,
27:39elle donne aussi de fiers et braves compagnons.
27:42Dans mes jeunes années, j'ai moi-même assez vécu en Bourgogne
27:46pour témoigner de votre valeur.
27:48Et en vidant cette coupe en l'honneur du plus noble d'entre vous,
27:51c'est à tous les seigneurs bourguignons
27:54que je rends un très sincère et très affectueux hommage.
27:58Buvons, mes amis.
28:04Vos paroles sont du miel, Sire.
28:06Elles cajolent à merveille l'oreille des seigneurs de ma maison.
28:09Vos amis beaux cousins ne peuvent que m'être chers.
28:12M'ont-ils tous été présentés?
28:14Mais je pense, Sire.
28:16Pourtant, cette chaise vide...
28:18C'est la mienne!
28:19Fais-tu bien ta terre, coquin! Cette place est celle de Comine.
28:22Qui va à la chasse perd sa place.
28:24Le seigneur d'Argentan est allé si loin donner le vol à son faucon
28:27qu'il en a oublié le souper.
28:29Oui, et bien?
28:30Celui qui préfère un faucon volant à un gibier sur table
28:33est proche par rendez-vous.
28:35Mais le seul faux officiel, mon ami charme,
28:37le seul qui a des droits, c'est moi.
28:39Or, donc, cette place est mienne et la chaise m'appartient.
28:42Tu t'en expliqueras avec Comine,
28:44mais voici qui vient relever le défait.
28:49Je vous prie d'excuser mon retard, monseigneur,
28:51mais j'ai rencontré le comte de Crève-Coeur en chemin.
28:53Déjà de retour du bras mort?
28:55Il désire vous communiquer ses nouvelles au plus vite, monseigneur.
28:58Bien, qu'il s'approche et qu'il parle.
29:01Monseigneur, les nouvelles dont le comte est porteur
29:04s'entendraient mieux à votre conseil qu'à votre table.
29:07Nous n'avons pas de secret pour le roi.
29:10Et pourquoi cet air grave, Crève-Coeur?
29:12Et pourquoi n'étais-tu pas à Liège où t'appelais ta mission?
29:15Monseigneur, mon secours ou celui de tous les officiers du monde
29:19ne rendrait pas l'avis à Louis de Bourbon.
29:21Que veux-tu dire?
29:23Guillaume de Lamarck s'est emparé du château de Schönwald
29:26et le prince évêque est mort.
29:28Assassiné?
29:29Oui, monseigneur.
29:30En es-tu certain, Crève-Coeur?
29:32N'as-tu pas été trompé par quelques faux rapports?
29:34Hélas, non, monseigneur.
29:36Je tiens pour prisonnier un témoin oculaire de ce meurtre.
29:39Un gentilhomme qui se trouvait à côté,
29:41sinon aux côtés de Guillaume de Lamarck.
29:43Guillaume a été banni!
29:45Nul ne peut l'approcher sans enfreindre mes ordres.
29:48Qui est cet homme?
29:50Un écossais.
29:51Ou plus exactement, un archer de la garde du roi de France.
29:56Laissez les hommes de ma chambre les pieds à la main.
29:58Que pas un étranger ne quitte sa place sous peine de mort.
30:07Cette nouvelle vous fait perdre la raison, vos cousins.
30:10Ma raison, au contraire, n'a que trop sommeillé.
30:13Rebelle à l'autorité de tromper, assassin de ton propre frère.
30:16Chrétien parjue, roi sans honneur.
30:18Que pouvais-je attendre de toi, sinon le crime et la félonie?
30:21Sire, duc, vous oubliez que vous êtes le vassal du roi.
30:25Monseigneur, je vous supplie de maîtriser votre colère.
30:28Le roi est votre hôte.
30:29Pas un geste, mes seigneurs de Bourgogne.
30:31Vous êtes encerclés.
30:33Et je vous engage à éviter toute effusion de sang.
30:43Mon cousin, vous vous en portez bien promptement.
30:46L'horreur même des accusations que vous portez
30:49m'oblige à exiger de vous la recherche de la vérité.
30:54Que les gentils hommes de votre conseil ici présents
30:57soient les inquisiteurs et les juges de ce procès.
31:01Je m'en remets à vous, messieurs.
31:05Cunningham, ordonnez à vos hommes de se retirer.
31:11Mais sire...
31:12Je vous le commande.
31:14Et je parle comme un roi à son officier.
31:18À vos ordres, sire.
31:24Et maintenant, mon cousin?
31:32Vous n'êtes plus mon hôte, Louis de Valois.
31:35Vous êtes mon prisonnier.
31:53Le ville de Bourgogne
32:16Louis le Simple!
32:18Louis l'Innocent!
32:20Héloïe, le fou, lequel de ses surnoms me serait-il donné par la postérité ? Réponds-moi.
32:32Aucun de ceux-là, Sire. L'histoire reconnaîtra le courage qu'il y avait de votre part à
32:37tenter cette ambassade. L'audace, même lorsqu'elle est malheureuse, mérite toujours d'être
32:43saluée.
32:44Il y a toutes sortes de salut, à commencer par l'éclat de rire. Mais le jongleur qui
32:49tombe de la corde raide n'est plus un acrobate, mais un bouffon. En politique, tout s'excuse,
33:06Olivier, tout se justifie, hormis la maladresse. Et si l'on cherche un sobriquet pour louer
33:14le rossième, je l'aurai trouvé moi-même. Ce sera louer le maladroit.
33:19Louer le fourbe, louer le renard, louer l'anguille. Si nous n'y prenons pas garde, ce drôle
33:26est assez malin pour passer entre les mailles de notre filet.
33:29Vous qui vous piquez d'histoire, Comine, répondez-donc à cette question. Comment frapper un ennemi
33:36qui s'émis sous votre protection pour mieux échapper à vos coups ?
33:39Je répondrai, Monseigneur, après vous avoir vu agir. Ma seule prétention est d'être
33:44le témoin de mon temps. Vous faites l'histoire, moi je l'écris.
33:50En ce cas, Comine, vous rencontrez que ce duel ne fut pas seulement celui de deux hommes,
33:56mais l'opposition de deux conceptions de la société.
34:00Comment cela, Monseigneur ?
34:02Le renforcement du pouvoir royal ne peut se faire que par l'affaiblissement des seigneurs
34:05féodaux. C'est à ça que le roi travaille. Il ne lui suffit pas d'être un arbitre entre
34:10les nobles. Il veut devenir un despote, et nous en serions les bouffons.
34:13La noblesse est divisée, Monseigneur. C'est une faiblesse dont le roi s'est irréparti.
34:18Mais que m'importe les autres, Comine ? Moi, je tiens le roi, et quoi qu'il arrive, je
34:23ne le lâcherai pas. La partie est mal engagée, Sire, mais elle
34:28n'est pas encore perdue. Ne jouons pas des illusions, s'il vous
34:32plaît. Le conduit de mon cousin de Bourgogne est dicté
34:37par ses passions. Et s'il y a une chose qu'il désire passionnément, c'est ma perte.
34:44Donc, sauf miracle, je suis un homme perdu. Et cela, strictement, par ma faute.
34:56Voilà la situation. La responsabilité de Votre Majesté n'est
35:03pas celle en cause. Sans doute a-t-elle été mal conseillée.
35:09Il devrait, Olivier, que je ne t'aie pas consulté dans cette affaire. Et c'est fort dommage.
35:22Car sans doute m'aurais-tu toi aussi engagé à m'en rendre à Péronne.
35:26Toi comme les autres, comme la Balu, comme Galiot, et si tu m'avais conseillé qu'on
35:31veut, j'aurais le choix de te percer le cœur.
35:38Sire, je n'ai pas l'honneur d'être votre ministre, ni même votre astrologue.
35:44Mais quelles que soient les circonstances, je reste votre serviteur et votre ami.
35:49Votre ami? Un roi n'a pas d'amis, Olivier. Il n'a que des sujets.
35:59Sa Majesté a eu l'habileté de s'en remettre aux gentils hommes de votre conseil.
36:04Si l'enquête démontrait l'innocence du roi...
36:07Il n'y a pas d'innocence du roi. Le roi est coupable d'être le roi.
36:10Je doute que le conseil vous suive dans cette voie.
36:14Mais peut-être que le roi, lui, m'y suivra.
36:17Comprenez-moi, Camille, si le roi, comme je le pense, est coupable du meurtre du prince évêque,
36:23il a tout à redouter de cette enquête.
36:25Soit.
36:26Pourquoi ne pas lui proposer ce marché?
36:28Son abdication contre l'annulation de son procès.
36:31Et quel serait, dans ce cas, le sort de Sa Majesté?
36:35Le couvent!
36:36Le couvent?
36:37Un grand, un superbe couvent, avec des statues de tous les saints du paradis.
36:41Quelle tentation pour un homme qui adore des médailles autour d'un chapeau.
36:47Mais la promenade est commencée.
36:48Oui, ils y sont.
36:50On paye d'avance, c'est quinze écus.
36:52Vous m'aviez dit cinq.
36:53Cinq pour la place, cinq pour la vue et cinq pour le secret.
37:11Bon, ça marche.
37:28Pour quoi faire?
37:31C'est le règlement.
37:32Les prisonniers doivent prendre l'air et se donner de l'exercice.
37:35Allez, marche.
37:45Parfait.
37:46Il nous a vus.
37:47Ça ne nous avance pas.
37:48A cette distance, c'est impossible de communiquer.
37:50Bon, on sait où il est.
37:51Maintenant, il faut trouver le moyen d'entrer au château.
37:53Rien à faire.
37:54En dehors des soldats du duc, personne ne peut entrer au château sans laisser passer.
37:59Tu dis, les soldats?
38:01Ben oui.
38:02Pourquoi?
38:03J'ai peut-être une idée.
38:12Eh bien, mon brave, me laisseras-tu seulement la moitié de mon souper?
38:15Pardonnez-moi, sire, mais je dois goûter tous les plats de votre majesté.
38:19Ce sont les ordres de mon capitaine.
38:23Il me semble que tu as déjà éprouvé ce vin.
38:26C'est exact, sire.
38:27Mais ce bourgogne est des plus capitaux.
38:31La forme pourrait bien cacher l'acidité d'un poison.
38:34La discipline m'ordonne de ne rien négliger.
38:38C'est bien, l'ami.
38:39Je sais que tu me sers depuis longtemps.
38:41Vingt ans de service, sire.
38:43Et seulement, c'est argent.
38:45Par que Dieu, est-ce possible?
38:47Hélas oui, sire.
38:48Et tout ça sous prétexte que je suis pour lire.
38:51Ça t'a-t-il empêché de tirer l'épée?
38:54J'ai été de toutes les batailles, sire.
38:56Et j'ai reçu quatorze blessures au service de votre majesté.
39:01Vois-tu, Leslie?
39:03Je connais des temps difficiles.
39:07Mon destin hésite entre la mort et la vie.
39:10Je dois mettre mes affaires en ordre.
39:13Régner, c'est souvent punir...
39:16et récompenser.
39:18Voilà une fière devise, sire.
39:20Serais-tu homme, un gardien, un secret?
39:23Sur mon âme, sire.
39:25Le trône a été trahi.
39:27Et par qui donc, sire?
39:29Par un coquin d'astrologue.
39:32Un homme égalé, aussi.
39:34Je connais ce drôle.
39:36Il m'avait promis un riche mariage...
39:38à condition de boire un filtre pendant trois mois...
39:41tous les vendredis.
39:42C'était une tisane infâme...
39:44et qui m'a coûté cinquante écus.
39:46Et alors?
39:47Je suis toujours garçon.
39:49Viens t'asseoir.
39:53Assieds-toi, l'ami.
39:56Ecoute-moi bien, Leslie.
39:59Dans un instant, ce traître sera ici, sur mon ordre.
40:03Pour sortir, il devra te donner le mot de passe.
40:06S'il te dit...
40:08allez en paix...
40:10laisse-le continuer sa route...
40:12et Dieu seul le jugera.
40:14Bien, sire.
40:15Mais si, au contraire, il te déclare...
40:17le jour mettra fin à la nuit...
40:20c'est qu'il devra payer ses crimes.
40:23Je l'aurai condamné.
40:25M'as-tu compris?
40:27Parfaitement, sire.
40:29Mais c'est une besogne...
40:31que je crains de ne pas savoir exécuter.
40:33Je suis soldat.
40:35J'ai besoin de la chaleur d'un assaut...
40:37pour tuer les ennemis, Votre Majesté.
40:44Je suis seul...
40:46sans amis, sans alliés.
40:48Devra-t-on dire...
40:50que le lieutenant Leslie...
40:53abandonna son roi prisonnier?
40:55Un sergent peut se droguer, sire.
40:57Mais un officier n'hésite pas.
40:59Et bien?
41:01Je suis plus que jamais...
41:03tout dévoué aux ordres du roi.
41:05Ah!
41:23Merci, lieutenant.
41:25Approchez, messire Galeotti.
41:31Que toutes les planètes...
41:33soient favorables à Votre Majesté.
41:35Je vous en prie.
41:37Je vous en prie.
41:39Je vous en prie.
41:41Je vous en prie.
41:43Je vous en prie.
41:45Je vous en prie.
41:47Je vous en prie.
41:49Je vous en prie.
41:52Et qu'aucune constellation funeste...
41:54ne vienne ternir sa gloire.
41:58Vous vous moquez, mon compère.
42:00Ce n'est pas bien.
42:04Ayez confiance, sire.
42:06Vos tourments...
42:08ne sont que les péripéties...
42:10d'un heureux voyage.
42:12Je l'ai lu dans le ciel.
42:14Et ces mœurs, ces barreaux,
42:16ces soldats qui montent la garde...
42:18Ta science t'en avait écrit...
42:20Ta science t'en avait élaverti.
42:22Messire...
42:24Tu savais, Galeotti.
42:28Ta science n'est qu'une fourbe.
42:32Dans les deux cas, tu m'as trahi.
42:34Mais non, sire.
42:36Messire.
42:38J'avais fait de toi mon compagnon,
42:40mon confident.
42:42Je t'avais enrichi.
42:46Et toi, tu as vendu ton roi.
42:49Galeotti.
42:51Votre majesté se trompe.
42:59Qui t'a payé pour ma cité à faire ce voyage?
43:01Qui?
43:03Personne.
43:09Ton sang veut jaillir de ta gorge, Galeotti.
43:13Rouge et chaud sur ton habit noir.
43:15Non.
43:17Qui t'a payé?
43:20Réponds, qui?
43:24Le cardinal.
43:27L'Abellu.
43:33L'Abellu.
43:36L'Abellu.
43:39Je l'avais rassuré sur votre sort.
43:43Car quelles que soient les apparences du moment,
43:46ce voyage ne peut avoir
43:49que d'heureuses conséquences pour votre majesté.
43:53Mon horoscope correspondant parfaitement
43:56au dessin du cardinal.
43:58N'est-ce pas?
44:02Étrange coïncidence, non?
44:04Il en est le plus extraordinaire, Sire.
44:07Ainsi, tout à l'heure, le poignard sur la gorge,
44:10je tremblais non pas pour ma vie,
44:13mais pour celle de votre majesté.
44:16Tiens.
44:18Nos destins, Sire, sont liés.
44:21Mon trépas ne précédera que de deux jours
44:24celui du roi d'Angleterre.
44:27C'est ce que j'attendais.
44:30C'est ce que j'attendais.
44:33Mon trépas ne précédera que de deux jours
44:36celui du roi de France.
44:39La chose est clairement écrite dans le ciel.
44:42Mais rassurez-vous, Sire,
44:45je jouis d'une excellente santé.
44:48Tu n'es qu'un compteur de 100 mètres.
44:51Sors d'ici jamais, non?
44:58On ne peut quitter les appartements du roi
45:00C'est vrai, j'ai oublié.
45:04Tu diras à l'officier de service...
45:06Le jour mettra fin à la nuit.
45:09Attends.
45:15Le mot de passe est changé depuis ce soir.
45:19Il dit seulement aller en paix.
45:30Caliotti a donc sauvé sa tête, Sire.
45:33Oui.
45:36Ça t'étonne?
45:39Aucunement, Sire.
45:42La clémence, dit-on, est inséparable d'une grande âme.
45:45Et puis, qui sait...
45:48Caliotti est peut-être vraiment...
45:51un grand astrologue.
46:00Sait-on jamais?
46:30Alors, c'est pas du travail bien fait?
46:32Impeccable. Seulement, j'horreur de ses méthodes.
46:34Qu'est-ce que ça veut dire?
46:36Qu'à présent, je me méfierais des femmes en général,
46:38et de toi en particulier.
46:40Pauvre type, qu'il était gai et confiant.
46:42Voilà ce qui guette les hommes, quand ils sont trop sincères.
46:44Dépêche-toi, au lieu de philosopher.
46:46Mais aide-moi.
46:48C'est ce que je fais.
47:00Salut, camarade.
47:02Salut.
47:08Qu'est-ce qu'il prend?
47:10Tu vois, je m'en fais gaffe.
47:14C'est pour ton secteur?
47:16Attends, l'Écossais, c'est bien ici?
47:18Oui.
47:30C'est bien lui?
47:32Un consigne est ici.
47:34Je ne comprends pas.
47:36C'est pas l'heure de l'enlève?
47:38Il n'y a pas de relève.
47:40Toutes les gardes sont doublées.
47:42On craint un coup de main pour délivrer les prisonniers.
47:44À Piron, tu plaisantes?
47:46Moi, jamais pendant le service.
47:48Ma place est imprenable.
47:50C'est d'ailleurs pour ça qu'on l'appelle la puissance.
47:52Pour les forteresses, c'est comme les filles.
47:54Il suffit de savoir s'y prendre.
47:56Bien joué.
47:58Passez vite dans l'uniforme, monsieur.
48:00Il ne vous reste plus le temps de filer.
48:04Trop tard.
48:06Cachez-vous dans la chapelle.
48:08Tout le reste, je te laisse.

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