D'Artagnan Amoureux - 1977 - Episode 05

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DB - 17-08-2024

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Transcript
01:00Le Maréchal Pélisson de Pélissard et le Chevalier d'Artagnan.
01:24Mon impatience était grande de vous voir, messieurs.
01:27Ma joie est encore plus grande de vous saluer.
01:32Encore qu'elle soit ternie par la nouvelle de Paris que le roi est mort.
01:39Vive le roi !
01:40Vive le roi !
01:42Sachons réussir par Louis XIV ce que nous n'avons pu accomplir par Louis XIII.
01:53Voici la ville de Rocroi.
02:12Elle est tenue par des troupes françaises, attaquées par les Espagnols.
02:17Et nous, nous attaquons ces Espagnols pour délivrer ces troupes françaises.
02:24Nous sommes ici et ici.
02:30Notre aile droite sous mon commandement.
02:33Notre aile gauche sous le commandement du Maréchal de Pélissard.
02:39J'ai bien pour instruction de protéger la frontière et d'y arrêter coûte que coûte les Espagnols.
02:45Mais j'ai aussi une autre instruction, toute contraire, qui m'aide à ne point livrer bataille.
02:54Car je n'ai que 22 000 hommes fraîchement récoltés contre 28 000 Espagnols d'un cru antique et terrifiant.
03:02Monseigneur, vous connaissez le genre de serviteurs auxquels j'appartiens,
03:05ceux qui par nature et par expérience sont pétris des maximes de prudence.
03:10Je conseille de n'envoyer qu'un renfort dans recroix en gardant des forces pour inquiéter l'ennemi.
03:18Nous étions trois dragons, nous étions trois dragons.
03:22Pour la mouline brune et triste, nous n'ondes à l'escalron.
03:27Nous avons billardé et triste le temps qui a pied.
03:31En notre cheval, en contre, en notre cheval, en contre...
03:36Que complotez-vous contre vous-même, mon cher ?
03:39Vous les seriez-vous tourmentés par la visite d'un certain Fempeau ?
03:44Mon ami, pardonnez-moi si vous le pouvez,
03:47mais...
03:50ma mémoire ressemble assez à un jardin
03:53où chaque parole, chaque image de Mademoiselle de Rabutin-Chantal va et vient.
04:00Ce jardin manque de bancs pour s'asseoir, de fontaines pour se désaltérer.
04:07Des arbres sans feuilles touchent le ciel.
04:11C'est l'automne.
04:16Oh, bonjour, d'Artagnan.
04:17J'ai le monsieur de Saint-Decterre pour l'ordinaire,
04:19mais pour l'extraordinaire, je crois que c'est vous que je choisirai.
04:22Une fois votre mission accomplie, cela va sans dire.
04:25Mais réveillez-vous, quodiable !
04:27Vous êtes à la guerre, devant les Espagnols, devant la fonte,
04:31et non chez vos précieux de la ruée frambourgeoire.
05:10Vous y serez.
05:36Vous y serez.
05:37Vous y serez.
06:00Monsieur le planchettissime des planchers.
06:04Quel bon vin.
06:06Comment se porte, monsieur le chevalier d'Artagnan, votre maître ?
06:14Ah, je meurs, monsieur du plancher.
06:17Si vous ne me demandez pas,
06:19c'est en se tenant d'excellentes nouvelles de mon si devant maître,
06:23monsieur le maréchal Pélisson de Pélissin.
06:27Monsieur, nous nous retrouvons dans des circonstances telles
06:30que j'aurais tout à fait mauvaise grâce à ne pas témoigner à votre égard la plus attentive
06:34et la plus courtoisie.
06:36Et je vous témoignerai d'ailleurs la reconnaissance éternelle
06:40si des fois il vous venait à l'idée de me sauver la vie.
06:51Peut-être suis-je en train de commettre une erreur.
06:55Qu'en pensez-vous, monsieur le plancher ?
06:57Je n'y pense pas.
07:05J'ai toujours eu beaucoup d'estime pour vous, plancher.
07:10Vous savez rire, vous savez boire.
07:12Bref, vous savez vivre.
07:15J'aurais même assez aimé que mon ami Turkel, avant de mourir,
07:19vous laisse à son auberge avec sa femme.
07:23Et pour ce qui est de la femme, j'ai l'impression que le chevalier d'Artagnan...
07:26Ah, monsieur, vous me sauvez la vie, soit.
07:28Mais je ne saurais cependant permettre que vous deveniez le calomniateur de mon maître.
07:34Rêve de politesse.
07:37Je te laisse la vie, plancher,
07:39pour le seul plaisir d'imaginer la tête de cette demi-baudruche de pélissonnaire de pélissardeux
07:45quand tu lui rapporteras que tu m'as trouvé en excellente santé.
07:51Tu ajouteras, j'y tiens,
07:55que grâce au papier qu'il eut l'extrême obligeance de me confier,
07:58me voici en passe d'assurer ma fortune.
08:02Allez, vins.
08:22Artagnan.
08:25Si c'est pour votre explication, monsieur, je ne suis plus là.
08:31J'ai une autre rencontre en vue.
08:34Je sais.
08:36Un tête-à-tête avec un certain Lafon et accessoirement un duel avec l'armée espagnole,
08:40en compagnie du maréchal de Pélissondiers.
08:44Mais auparavant, il faut dire au revoir à...
08:48à une personne.
08:51Marie ?
08:54Marie.
08:57Elle vous attend.
08:59J'ai fait tous mes adieux, monsieur, sauf à vous, et je vous les adresse de grand cœur.
09:17Artagnan.
09:22Ce que je fais là n'est pas trop mal.
09:26Je l'ai aimé autant que vous.
09:29Et je l'aime peut-être encore.
09:37Je vous laisse.
09:43Et puis, vous reviendrez couverts de gloire.
09:59Bonsoir.
10:06J'ai fait de grands voyages.
10:08Je me suis beaucoup amusée.
10:10J'ai vu des personnages si comiques,
10:12et de belles églises aussi,
10:14et des campagnes.
10:16Et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.
10:21Roger m'a accompagnée quelque temps,
10:23et j'ai appris beaucoup de choses.
10:25Roger m'a accompagnée quelque temps,
10:27monsieur Minage aussi.
10:30Il n'a pas changé, il sait tout.
10:32On devrait inventer de nouvelles choses à savoir, vous ne croyez pas ?
10:37Certainement.
10:45J'ai reçu vos lettres.
10:48Je les ai lues,
10:50et je les ai gardées.
10:55Julie elle aussi m'a écrit.
10:57Elle croit qu'un prince maumétan se jeta ses pieds en pleine mer.
11:09Vous vous rappelez ces bateaux ?
11:11Comment nous nous sommes rencontrés ?
11:18Oui.
11:21Elle voudrait qu'on parle d'elle à tout prix.
11:23Elle est ivre de salive.
11:25Ce n'est rien.
11:27Non, ce n'est rien.
11:33D'Artagnan, mon cher chevalier,
11:35je ne veux pas que vous soyez malheureux.
11:39Mademoiselle de Rabutin-Chantal.
11:43Mademoiselle de Rabutin-Chantal se nomme Marie.
11:47Marie.
11:49Je ne voulais pas vous parler, mais je vais le faire.
11:52Puisque vous êtes venu et que j'étais si fortement parti.
11:57Je suis venu un jour,
11:59à Paris pour y faire fortune.
12:02J'ai bien cru que j'y parvenais,
12:04tant les hasards et les amis sortaient du sol à chaque instant.
12:08Les amis ont disparu, les hasards sont devenus l'habitude.
12:14Les témoins de leur temps disparaissent à leur tour,
12:16puisque le cardinal est mort et que Louis XIII l'a suivi comme il était prédit.
12:23Puis tout a commencé avec vous.
12:27Vous m'avez manqué dès que je vous ai vu.
12:34D'Artagnan,
12:36vous êtes plus triste qu'on me l'avait dit,
12:39presque autant que je le pensais.
12:40Vous allez comprendre ce que je vais vous dire,
12:43parce que j'y ai bien réfléchi le soir dans mon lit,
12:46et que je saurais parler.
12:51Je vous aimais comme un héros,
12:54non comme un homme.
12:58Dans mes rêves,
13:00non dans la vie.
13:03Pour m'amuser,
13:05non pour souffrir.
13:06Je suis très franche.
13:08J'ai vieilli depuis trois mois.
13:11Il y a autre chose.
13:13Je ne veux pas que vous sortiez de vous-même,
13:15que vous quittiez d'Artagnan pour devenir amoureux.
13:19Vous ne m'intéressez pas sur la terre.
13:24Mais en même temps, je suis sur cette terre.
13:30Je ne me sens pas capable d'en parler.
13:33Je ne me sens pas capable d'aimer quelqu'un qui sera toujours trop haut,
13:37trop loin,
13:39trop mortel.
13:43Je puis vous adorer, d'Artagnan,
13:46non pas vous aimer.
13:51Je vous vois toujours plus fabuleux,
13:54et moi condamnée à vous écrire des lettres que vous déchirez sur les champs de bataille
13:58pour ne pas vous encombrer les poches.
14:03Écrire des lettres d'Artagnan,
14:05ce n'est pas une vie.
14:12J'ai bien récité ma leçon, moi.
14:14Je l'avais bien préparée.
14:19Mais je n'étais pas certaine de vous revoir.
14:30Encore ceci d'Artagnan,
14:33je vais me marier.
14:38J'épouse un gentilhomme breton.
14:44Vous voyez, d'Artagnan,
14:46désormais, sur cette terre,
14:48je serai marquise de Sévigné.
14:56Lui et moi.
15:02Lui et moi.
15:33Vous m'entendez bien, non ?
15:37Puisque je me tue à vous.
15:38Ne vous tuez pas, mon garçon.
15:39C'est à nous qu'on reviendra ce soir, si le besoin s'en fait sentir.
15:42Ah, monsieur.
15:44Monsieur, l'officier ici présent ne veut pas croire
15:46que je reviens d'un voyage en tourelle,
15:47que je rejoins ici mon maître,
15:48que mon maître est le chevalier d'Artagnan,
15:50lieutenant mousquetaire du roi,
15:51et que le chevalier d'Artagnan, c'est vous.
15:54Eh bien, monsieur l'officier,
15:55vous ne pouvez pas croire que je reviens d'un voyage en tourelle,
15:57que je rejoins ici mon maître,
15:58que mon maître est le chevalier d'Artagnan,
16:00et que le chevalier d'Artagnan, c'est vous.
16:02Eh bien, monsieur l'officier,
16:04voilà en effet beaucoup d'incrédulité.
16:07Monsieur le chevalier, je l'ai trouvé en espagnol,
16:09venant des lignes espagnoles.
16:10Je vois un français dans les lignes françaises.
16:13Je réponds à la personne tout entière.
16:17Pardonnez-moi, monsieur le chevalier.
16:20Tu as trouvé la font, monsieur.
16:26Merci, plancheur.
16:28Tu m'apportes la nouvelle qu'il faut, au moment qu'il faut.
16:34Mais il est chez les espagnols, monsieur.
16:38Eh bien, allons chez les espagnols.
16:41Tant mieux, s'il faut nous battre.
16:45Nous nous battrons.
16:48Et on prendra le traité à ce chien de la faim.
16:52Mais s'il l'a vendu aux espagnols, monsieur...
16:58Elles reprendront à un chien d'espagnol.
17:01Et tant mieux si leur meute mord bien.
17:04Monsieur, c'est que je n'aime pas être mordu.
17:07Quelle importance.
17:09Tu as bien mordu avant.
17:10Avant quoi, monsieur ?
17:12La dernière morsure.
17:17La dernière, monsieur ?
17:20C'est que je n'aime guère ce mot.
17:25Pourtant celui qui convient.
17:28Quand plus rien ne compte et qu'on n'espère plus rien.
17:35Je viens de revoir mademoiselle de Chantal.
17:38Pour la dernière fois.
17:42Donc, je n'espère plus rien.
17:48Plus rien du tout, monsieur ?
17:52Si.
17:55Le traité repris.
17:58Cette dernière morsure.
18:07Partons, monsieur. Le jour va se lever.
18:28Marie...
18:52D'Artagnan...
18:55Il ne mourra pas.
18:57Je le sais, du moins pas cette fois, pas pour moi.
19:06Pas pour vous, Marie ?
19:10Vous voulez dire, pas à cause de vous ?
19:17Pour vous, à vos yeux, vient-il pas de mourir ?
19:21Il a fallu.
19:31Marie, puisqu'à présent, d'Artagnan...
19:42Non, Roger.
19:46J'aurais aimé que vous fassiez là quand j'ai parlé au chevalier.
19:50Tout ce que je lui ai dit vaut pour vous.
19:55Ne m'obligez pas à me répéter.
20:03Vous avez raison, Marie.
20:07J'ai pu croire qu'il était mon rival.
20:11En fait, c'était mon frère.
20:14Mon frère aîné.
20:16Celui que j'aime aimer, que j'aime et que j'imite.
20:36Dieu Marie, ma place est à ses côtés, devant le même ennemi.
20:45Je vous en prie.
21:15Messieurs, dans deux heures, nous commencerons à briser le cercle qui emprisonne Rocroi.
21:45Aux armes !
22:16Aux armes !
22:22Aux armes !
22:46Aux armes !
22:57Aux armes !
23:06Aux armes !
23:11Aux armes !
23:15Aux armes !
23:18Aux armes !
23:46Aux armes !
23:50Aux armes !
23:51Aux armes !
24:14Décidément.
24:16Monsieur le planchettissime des planchers, non seulement vous vous acquittez à merveille,
24:20vous confiez, mais vous faites du zèle.
24:23Vous avez-je expressément demandé de m'amener votre maître ?
24:27Qui est le poing lié ?
24:31Monsieur le chevalier, vous n'allez pas tarder à vous souvenir
24:35que l'un des plus grands espagnols de l'histoire s'appelle Torquemada.
24:39Et que l'Espagne est la terre d'élection de la très sainte inquisition.
24:44Il suffit.
24:51Déliez ces deux hommes immédiatement.
24:54Ils sont à moi.
24:56J'ai tout pouvoir sur eux.
24:57Mais monsieur !
24:58Monseigneur !
25:07Je m'attends de passer bien vous.
25:10Aramis.
25:16Pourquoi diable vous chez les espagnols ?
25:18Qui faites-vous donc pour qu'ils vous obéissent comme à leur maître ?
25:21Plus tard, cher d'Artec.
25:32Sachez seulement que don Francesco de Melo et moi
25:36sommes liés d'une amitié fort antérieure aux péripéties présentes.
25:49S'il vous plaît.
25:50C'est un ordre !
25:58Grenin !
25:59Canaille !
26:00Le traitez vite, vite !
26:01Sinon c'est moi qui vais acheter la joie de monsieur Torquemada !
26:04Je l'ai vendu.
26:05J'ai tourmis le portefeuille et les papiers au compte de Fuentes.
26:10Suivez-moi.
26:14Arrêtez !
26:15C'est un ordre !
26:18C'est un ordre !
26:27Il bouge encore, monsieur, mais plus pour longtemps.
26:30La dernière morsure, monsieur.
26:48La dernière morsure, monsieur.
27:18Je vous laisse.
27:19Ne risquons pas que le comte vienne interrompre nos recherches.
27:21Il est à son poste de commandement.
27:27L'inquiétude n'est pas de saison, messieurs.
27:29Nous frombons marché d'une armée française,
27:31inférieure en nombre et commandée par un général de 20 ans.
27:34Monseigneur, le duc d'Anguin est bien jeune
27:36et le maréchal de Pélissard est impotent.
27:40Pardonnez-moi, mon cher comte, vous n'êtes que goûteux.
27:42La goutte n'est pas une impotence.
27:44Monsieur de Pélissard, lui, est cul-de-jatte.
27:47Le jeune homme et le cul-de-jatte ne vont pas tarder à s'apercevoir
27:50que le cuir espagnol se révèle trop épais.
27:59Monseigneur, l'île gauche est en place face au bastion est.
28:04Monseigneur, nous avons su que l'Espagnol était installé là dès 4 heures.
28:07Alors, il fallait me réveiller.
28:09Oui, il le fallait.
28:11Monseigneur, monsieur de Gassion signifie qu'il était possible de chasser l'adversaire,
28:15mais comme impossible de vous réveiller.
28:18C'est un privilège que Monseigneur partage avec Alexandre le Grand
28:22qui ne dormait jamais aussi bien que la veille de ses victoires.
28:26Des véritables héros triomphent en paillant.
28:46Monsieur.
28:58Quelle est rouge et une jolie couleur.
29:00Celle du feu, celle de l'amour d'Artemis.
29:02Celle du sang, la mort violente d'Aremis.
29:16A moi.
29:30A moi.
29:33A moi.
29:36Les Français.
29:38Les Français sont évadés.
29:40Ils nous mettent encore dans nos lignes.
29:42Attrapez-les.
29:45A moi.
29:47A moi.
30:15A moi.
30:45Aremis, le portefeuille compte plus que ma vie.
30:48Si je suis touché, si je tombe...
30:51Laissez-moi aller le remettre en main propre à son éminence, le Cardinal Mazar.
31:06Aremis, vous m'avez sauvé la vie ce matin.
31:10Je vais vous demander de faire mieux.
31:13De faire en sorte qu'un boulet me tue.
31:15Mon cher d'Artagnan, je ferai de mon mieux pour vous servir de guide.
31:18Mais non, pour tenter cette escalade.
31:20Laissez cela.
31:21Je vous l'ordonne au nom de la France, monsieur, qui a besoin de soldats tels que moi.
31:43L'infanterie espagnole tient toujours, monsieur le Maréchal.
31:45Oui, je sais, de gros bataillons serrés comme des tours.
31:48Mais des tours qui sont à réparer leur frais.
31:50C'est la réserve du comte de Fuentes.
31:526 000 hommes et 18 canons rangés en une seule batterie.
31:54Je connais Fuentes. Il ne se laissera approcher que pour permettre à ses canons de mieux tirer.
32:00C'est l'infanterie espagnole.
32:02C'est la réserve du comte de Fuentes.
32:046 000 hommes et 18 canons rangés en une seule batterie.
32:06Je connais Fuentes. Il ne se laissera approcher que pour permettre à ses canons de mieux tirer.
32:29Pas par là, monsieur. On retourne chez eux.
32:59Bordos ! Bordos, mon ami !
33:29Bordos ! Bordos, mon ami !
33:59Bordos ! Bordos, mon ami !
34:29L'impotable infanterie espagnole. La patience de la mort.
34:33Le pas lourd de l'ennui castillant. L'orgueil implacable et lent.
34:58L'impotable infanterie espagnole. La patience de la mort.
35:28L'impotable infanterie espagnole. La patience de la mort.
35:58L'impotable infanterie espagnole. La patience de la mort.
36:20Blancheur !
36:47Tartagnan. Tartagnan. Tartagnan.
36:56A tous.
37:17Les portefeuilles. Avec le traité. Brûlez.
37:26Je n'ai plus qu'à disparaître à mon tour.
37:28Non, Tartagnan. Nous avons besoin de vous.
37:31Pour le service du roi.
37:34Coupons les griffes et les écrous du fauve espagnol.
37:37Je sais où est leur dépôt de munitions.
37:41Allons-y.
37:46Allons-y.
38:17Point de test. Recule, Monsieur Maréchal.
38:19Eh ben, l'indomptable est dompté.
38:22Ah, voici vous dire Tartagnan. Mais il n'est plus seul.
38:47Oh, mon bras.
38:49Oh, mon bras.
38:52Oh, mon bras.
38:54Mon bras.
39:17Monsieur à tous.
39:19Blancheur.
39:25Aramis.
39:30Pour tous.
39:33Pour tous.
39:35Pour tous.
39:37Pour tous.
39:39Pour tous.
39:41Pour tous.
39:43Pour tous.
39:44Pour tous.
39:51Et Tartagnan?
39:59Messieurs,
40:01les Espagnols sont vaincus.
40:03Faucroi est délivré.
40:07Monsieur Tartagnan,
40:09Monsieur de Pélissard ne se trompait pas en disant que vous valiez une armée.
40:14Ce qui fait qu'à nous trois, nous avons battu l'Espagne.
40:20Nous trois, Monseigneur?
40:22Sans doute.
40:24Monsieur de Pélissard par son flègme, moi par ma fougue,
40:28et vous parce que vous êtes Tartagnan.
40:31Monseigneur me permettra de lui faire observer que
40:35sans mes amis,
40:37de la fer, du ballon,
40:40d'herblets et planchers,
40:42je n'aurais jamais eu le loisir d'être Tartagnan.
40:46Assurément, Monsieur.
40:48Et je saurais le rapporter comme il convient à sa majesté la reine
40:52et à son imminence.
40:55A vous revoir, Messieurs.
41:08Les présents Tartagnan,
41:09nous vous devons des explications.
41:11Vous expliquez, vous, cher Athos, qui êtes l'honneur conservé dans les caves du secret.
41:19Vous êtes là.
41:22Je n'en crois pas mes yeux.
41:24Il faut pourtant nommer le coupable.
41:27Un coupable?
41:29Oui, Monsieur, moi.
41:33Toi, plancher?
41:36Coupable de quoi?
41:38Coupable de quoi?
41:40Coupable de fidélité,
41:42de dévouement,
41:43d'indiscrétion et d'entêtement.
41:46Parce qu'il s'est soucié de ce qu'il ne regardait pas.
41:51Monsieur, c'était mis dans la tête que vous vouliez nous quitter.
41:55C'est que vous m'aviez quitté.
41:57Vous, Portos, au bout d'un an, vous, Aramis, six mois plus tard.
42:00Et vous, Athos, en 1630,
42:04si je ne me trompe.
42:06Messieurs, peut-on imaginer qu'un corps puisse continuer d'aimer à vivre
42:10quand on lui a arraché trois membres l'un après l'autre?
42:13Non, non, Messieurs.
42:14L'exemple de Monsieur Pélisson de Pélissard est mauvais.
42:19Exception n'est pas règle.
42:21Et Monsieur le Maréchal est avant tout une cervelle prodigieuse.
42:26Mais vous, Messieurs, vous quatre,
42:28Athos, Portos, Aramis, D'Artagnan, les trois mousquetaires,
42:31quel corps, quel cœur!
42:36C'est pourquoi cette entêtée de Planchet, mon cher,
42:38nous retrouva les uns et les autres.
42:41Il est inutile de vous dire que nous n'eûmes jamais la moindre inquiétude à votre sujet.
42:45Mais l'occasion de vous revoir nous était donnée.
42:47Planchet, nous ayons averti que vous partiez pour Rocroi.
42:51Nous sommes convenus de vous entourer le mieux que nous le pourrions.
42:54Car Aramis vous ment,
42:56avec cette pudeur qui le rend plus charmant que nous tous en amitié
42:59et plus redoutable en amour.
43:02Il nous arrivait d'être inquiet.
43:04En gros, nous ne dormions plus.
43:06Il nous fallait manger toute la nuit pour atteindre l'aube en paix.
43:10Ainsi, à peine arrivés dans les Flandres,
43:12ces messieurs se sont partagés les rôles pour vous venir en aide.
43:15Enfin, si l'on était besoin, Monsieur.
43:18J'ai quelques liaisons avec la famille de Monsieur le Prince.
43:21Je fus donc aisément à nuit à combattre à ses côtés.
43:24Merci, Athos.
43:26Aramis a joué le rôle le plus difficile.
43:29En effet, à quoi bon se surveiller d'un côté si on vous mitraille de l'autre?
43:34Aramis connaissait Don Francesco de Mello.
43:37Par une amie commune.
43:40Une amie?
43:41Ne m'aviez-vous pas dit une duchesse?
43:43Portos.
43:45Donc Aramis, se trouvant chez les Espagnols,
43:48encore qu'il eût juré qu'il ne porterait jamais les armes contre la France,
43:53il put circuler dans le camp ennemi et vous porter secours
43:55à un moment où je crois que vous étiez serré de près.
43:59Merci, Aramis.
44:01Restez, Monsieur Portos.
44:03J'étais mal aisé de dissimuler Monsieur Portos.
44:06Dans un état-major, Monsieur le comprendra aisément.
44:10Aussi m'a-t-on placé dans le corps de la bataille.
44:13Car il est de fait, d'Artagnan, que si l'on s'était permis de vous tuer,
44:16je crois que j'aurais massacré grand monde.
44:22Merci, Portos.
44:25Mais, mes amis, pourquoi donc est-ce que je ne devais pas mourir?
44:28Parce que vous n'aviez pas de bonnes raisons à nous en donner.
44:31Vous pourriez juger des crus de champagne à venir, ami,
44:34parce que je ne le veux pas.
44:37Monsieur, parce que d'Artagnan est immortel,
44:42comme Athos, Portos et Aramis,
44:45comment peut-on imaginer, Monsieur,
44:47les quatre mousquetaires allongés immobiles comme des gisants?
44:54Ceci n'est qu'un moment de répit, Flanchet.
44:57Entre deux ouragans, le vent lui-même se calme.
45:01Oui, l'appétit de la vie me revient.
45:04Et que la vie est un succulent ragoût.
45:06Qui peut le savoir mieux qu'un cuisinier?
45:08Non, Monsieur, pas cuisinier, Monsieur, confiseur, confiseur.
45:12Et qui sait par expérience, Monsieur, que la vie est une sucrerie.
45:17Bas les vermes, Flanchet.
45:19La vie n'est qu'un délicieux repas.
45:21Lorsque je n'ai point mangé, je me sens les idées creuses.
45:24Oui, Monsieur.
45:27Flanchet.
45:28Monsieur.
45:29A-t-on prévenu l'aubergiste que nous venions de gagner une bataille,
45:33à quelques lieux d'ici?
45:34Oui, Monsieur.
45:35Et qu'a-t-il répondu?
45:37Qu'il nous donnerait son meilleur bousique.
45:41Flanchet, tu es un garçon spirituel.
45:48Doucement, très doucement, je vous en prie, doucement, voilà.
45:52Très bien, très bien.
45:55Bonjour, Messieurs.
45:56Monsieur d'Artagnan, je ne viens pas vous empêcher de manger,
45:58je viens vous apporter une nouvelle.
46:00Une nouvelle?
46:01Oui.
46:02Votre mission est terminée.
46:04Vous voulez dire éteinte, Monsieur le Maréchal?
46:06J'ai vu, de mes yeux vus, le traité du pape,
46:08achevé de se consumer auprès du cadavre de Lafon.
46:11Mais c'est très bien ainsi, mon cher d'Artagnan.
46:14Il faut croire, en la sagesse de la Providence,
46:17le traité d'Urbain, lui, contenait tant de paragraphes et de codiciles
46:20que les souverains n'auraient pas manqué de se disputer à leur sujet.
46:23Notre guerre serait née immanquablement de ce traité de paix.
46:27Tandis qu'avec notre victoire de Rocroi,
46:29la paix avec l'Espagne va mûrir comme pêche en juillet.
46:33Nous ferons autant de guerres qu'il ne faudra,
46:35mais nous aurons la paix.
46:37Vous m'assurez.
46:39Oui, sur la paix?
46:41Non, sur les guerres.
46:44Consentiriez-vous à partager nos agapes?
46:46Ah, volontiers, je puis me servir encore de cette main.
46:49Ah, votre blessure.
46:51Ah, oui, oui, oui.
46:53Elle sent venir, mais on m'enlève le bras.
46:56Elle guérit et il s'enquilose.
46:58Ce qui fait que...
46:59Ce qui fait que je m'appauvris en membres.
47:02Je disparais par petits bouts.
47:04Mais ça n'a aucune importance.
47:06Je compte me rapprocher le plus près du ciel de mon vivant
47:09et dans cette entreprise, les bras et les jambes
47:12ne sont qu'encombrements.
47:15Avez-vous communiqué cette pensée à votre secrétaire, monsieur...
47:19Je me blesse, Pascal.
47:20Oui, je lui ai composé un petit livre de pensée
47:22pour meubler son esprit, mais le malheureux...
47:24Paris l'a prise à la gorge.
47:26Il s'est lancé dans les mondanités.
47:28Il parle aux dames.
47:30Et il donne des conseils aux joueurs
47:33car ce mathématicien venu d'Auvergne
47:35est imbattable pour les calculs de hasard.
47:39Hé, Kess, serait-ce un envoi du port de Bordeaux?
47:42On dirait furieusement une baleine.
47:44Très bien, monsieur.
47:47Je perds mon temps à pâtre campagne pour vous trouver.
47:50Sous prétexte de livrer bataille, vous festoyez avec d'étranges relations.
47:53Oh, mamie, ce sont mes amis dont vous connaissez les exploits.
47:57Monsieur le chevalier d'Herblay.
48:00Monsieur le comte de l'affaire.
48:03Monsieur le chevalier d'Artagnan.
48:06Et monsieur le maréchal Pélisson de Pélissard,
48:09vainqueur de la bataille de Rocroi.
48:11Pardonnez, messieurs, mais c'est un grand enfant.
48:15Les Français se font m'assurer qu'il a enfilé son gilet
48:18et avalé son épaule, qu'il lui arriverait le pi.
48:21C'est qu'il ne peut se passer de moi.
48:23N'est-ce pas, mon amour?
48:25Certes.
48:26N'est-ce pas du pâté de canard?
48:28Cela donne des petits boutons dans le cou
48:30dont il m'a fait une grande épidémie l'hiver passé,
48:32dont il garde encore les marques.
48:34Montre tes cicatrices à tes amis, mon bon ami.
48:36Madame, si monsieur Duvalon devait nous montrer toutes ces blessures de guerre,
48:40il nous faudrait la journée entière.
48:42À présent, il faut s'en aller.
48:44J'ai toute une parenté qui nous rend visite en fin de semaine
48:47avec de nombreux enfants et de jolis marmots
48:49à qui il faudra faire visiter le parc
48:51et porter sur son dos pour sauter bouton.
48:53Au revoir, messieurs.
48:54Monsieur le maréchal, j'espère que vous nous ferez l'honneur
48:57de venir à la maison prendre une collation,
48:59si d'aventure il vous arrivait de passer dans les parages après une longue route.
49:02Oh oui, venez, mes chers amis, je vous en supplie.
49:05Nous viendrons.
49:06L'un après l'autre, s'il vous plaît.
49:08Le plaisir en sera plus grand pour bon ami.
49:10Par exemple, vous pourriez vous inscrire pour 1644,
49:13le second pour 45 et ainsi de suite.
49:16Il y aura toujours du sirop d'orgeat et des petits pains pour vous, monsieur le maréchal.
49:19La volonté, chablonne, volonté, mais j'ai un régime assez sévère
49:23qui ne me permet que le champagne.
49:25L'orgeat.
49:26Messieurs,
49:30je fais vite son coeur saigne.
49:34Oh, messieurs,
49:36je viens de ressentir un énoncement dans le bras droit.
49:39J'ai bien peur d'être privé de l'usage de tous mes membres.
49:42Ce à quoi je me serverai aux seuls exercices de l'esprit,
49:46car je le serverai encore aux bons.
49:48Et du langage, car j'ai la langue bien rouge.
49:52Mes chars, en avant.
49:56Messieurs,
49:58adieu, Tartagnan.
50:02Adieu, monsieur le maréchal.
50:10Messieurs,
50:12le dernier verre.
50:39Je dois consoler une certaine dame espagnole
50:43de la défaite survenue à son pays.
50:47Adieu, Aramis.
50:49On m'attend en Touraine.
50:54Adieu à tous.
50:56Adieu.
50:58Adieu, Tartagnan.
51:10Bien planché, il me semble que tout cela n'a été qu'un rêve.
51:14Dès que ma jeunesse est sortie de sa tombe pour venir à mon secours.
51:20J'ai rajeuni de quinze ans depuis que j'ai retrouvé monsieur.
51:24Moi, je me sens quinze ans de plus de m'être retrouvé.
51:29En vérité, j'étais fort jeune cet an dernier.
51:32Monsieur,
51:35il m'est arrivé de trouver bien charmante la domestique de mademoiselle de Chantal.
51:40Mais voyez les intermittences du cœur, monsieur.
51:45Comment s'appelaient-elles déjà ? Marion, Suzon, Lison ?
51:51Les femmes planchées.
51:55Il faudrait avoir un cœur grand comme une maison pour les aimer toutes.
51:59Et le mien est tout juste assez grand pour guider mon épée.
52:05Allez.
52:11À cheval.
52:21Il n'y a que les routes pour calmer la vie.
52:34C'est parti.
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