• il y a 3 mois
DB - 17-08-2024

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Transcription
00:00Quand Dumas dans Les Trois Mousquetaires, Louis XIII règne, Richelieu gouverne.
00:10Les détours de l'histoire et les intrigues de la politique ont fait du chevalier d'Artagnan un agent secret de son éminence.
00:21Sa mission, dont il ignore tout, le conduit à Rome.
00:27Chemin faisant, il a retrouvé son ancien domestique Planchet qui reprend du service auprès de son ancien maître.
00:34Il a sauvé d'une situation périlleuse un gentilhomme, Roger de Bussy-Rabutin, et les deux demoiselles Marie et Julie que protégeait Roger.
00:46Julie remarque d'Artagnan, qui remarque Marie, qui remarque d'Artagnan.
00:54Ce joli manège agace Roger de Bussy-Rabutin.
00:58Échange assez vif de propos, suivi d'un échange encore plus vif de coups d'épée.
01:03Et à Rome, d'Artagnan et Planchet se rendent au mystérieux rendez-vous fixé par le cardinal lui-même dans une église de la vie.
01:24C'est moi.
01:46Le tonnerre, monsieur.
01:49C'était vous?
01:52C'était moi, monsieur.
01:54J'ai failli me pincer les doigts avec le couvercle de ce coffre, ce qui a provoqué la chute d'objets divers.
02:00Il fallait t'éclairer, monsieur.
02:03Avez-vous rien d'autre à me communiquer?
02:06Si, monsieur, j'ai à vous communiquer.
02:10J'ai à vous communiquer, j'ai à vous communiquer.
02:14Une chose, il ne s'agit pas de l'oublier.
02:16J'ai à vous communiquer.
02:19J'ai à vous communiquer.
02:21Une chose, il est question de...
02:27Il est question de?
02:28Il est question de...
02:31Vous savez aussi bien que moi.
02:33Croyez-vous?
02:35Oui, par le diable verpré.
02:39Ça y est, il s'agit du diable et même de l'enfer.
02:43Ne me quittez pas.
02:44Mais je suis là.
02:46Je ne suis pas perdu de son enfer ni l'enfer de son paradis.
02:50Non, ce n'est pas ça.
02:52Non, ce n'est pas ça.
02:54Oh, mais je vois que vous êtes mon homme.
02:56Nous nous sommes rencontrés l'an dernier à Fontainebleau.
02:58Vous êtes monsieur...
03:00D'Artagnan.
03:02D'Artagnan?
03:04Oh, monsieur d'Artagnan.
03:07Et moi, Claude Gonzac Pélisson de Pélissard.
03:11Mais sortons par la fesse du bon samaritain, je vous dirai la phrase.
03:14Je suis parfois sujet à ces sortes d'absences
03:16qu'un léger réconfort me suffit à guérir.
03:19Mais je vous la dirai, la phrase.
03:21Je vous la dirai.
03:24Avez-vous un endroit sûr?
03:26Ici, je suis fort connu.
03:28Un endroit sûr, à Rome?
03:30Enfin, un endroit clos, à l'abri des indiscrets.
03:33Et largement pourvu de ce petit confort
03:36qui me rafraîchira la mémoire.
03:39Le diable a mangé...
03:42Oh, par les mille vignes du Père Noël,
03:44quel saut d'animal je suis!
03:46Messieurs!
03:48Remercions Saint Lucie pour sa lumière.
03:55L'enfer n'a rien perdu de son éclat
03:57ni le paradis de son mystère.
03:594 à 5 heures après-midi, à partir du 1er août.
04:02Eh bien, oui, je vous ai introduit le 4 à 5 heures
04:04à partir du 1er août.
04:06Et si j'en crois mon vieux débris de pedo,
04:08je n'ai jamais présenté personne après 7 heures.
04:10Bien sûr, il s'est bien présenté des gens
04:13après 5 heures qui se restaient jusqu'à 6, mais...
04:16Mais c'est à nous, monsieur!
04:18Ah, c'était vous?
04:19Oui, monsieur, monsieur.
04:20Planchet.
04:21La montre de monsieur est bien celle
04:22dont lui a fait cadeau monsieur Atos.
04:24Certes, Planchet.
04:25Or, la montre de monsieur Atos
04:27marque l'heure avec une précision irréprochable.
04:29Mais assurez-moi, Planchet, vous avez dû en venir.
04:31Mais c'est l'heure française.
04:33Et à Rome, le soleil et l'heure sont en avance d'une heure.
04:386 heures à la montre d'Atos.
04:40Il est donc 7 heures à Rome.
04:42Ah oui, ma montre marque 7 heures.
04:45Vous devriez être partis depuis 2 heures.
04:48Marcheriez-vous à l'heure du Maroc?
04:50Je me suis endormi.
04:52Il m'a poussé cette éteinte.
04:54Et j'ai failli me tuer en cherchant du luminaire.
04:59Allez, venez, messieurs.
05:01Mon carrosse vous attend à la sortie de ce terrain.
05:07Bon, maintenant, causons.
05:28Causons?
05:29Oui, mais...
05:31Ah non, non, je n'ai pas de secret pour Planchet.
05:33Ah bon?
05:34Mais...
05:36Mon secret pour la fond, c'est mon plancher à moi.
05:39Ah.
05:41Qui suis-je?
05:43L'homme qui doit me la prendre.
05:45D'abord, je suis fort riche.
05:46Champ de truffes en Gascogne.
05:48Marais salons dans les Charentes.
05:50Mine de plomb dans les massifs centraux de la France.
05:53Rivières orifères dans le Languedoc.
05:55Et puis...
05:57Je plais fort aux femmes.
06:00Enfin, je suis inventeur.
06:02Comment?
06:03Vous êtes inventeur?
06:04Je suis inventeur.
06:05J'ai créé une machine volante.
06:07Qui ne vole pas, d'ailleurs, mais qui volera.
06:09Comme Léonard de Vinci.
06:10Voilà, tout comme.
06:12Ces trois raisons font que je suis intime de son éminence.
06:17Enfin, je suis un grand chrétien.
06:20J'ai deux saints dans ma famille.
06:22Dont une bergeille.
06:26Pour ma fête, la Saint-Gonzague, le pape,
06:30m'a fait don d'une paire de mules.
06:31Or, s'il est un temps pour mettre des mules,
06:33il a confié des potes.
06:35Oh!
06:36Que se passe-t-il aujourd'hui?
06:39Se passe qu'on s'est mis à table.
06:42Ce qui fait qu'il se donne de fameux coups de fourchette en Europe.
06:45Le convive le plus vorace se nomme Habsbourg.
06:48Il a double tête et double estomac.
06:50Et cet estomac contient déjà l'Espagne, la Hongrie, la Sicile,
06:53les Flandres, le Piémont...
06:55Oui, je sais, je lui ai repris Arras voici deux ans
06:57et j'ai failli lui reprendre Perpignan.
06:59Oui.
07:00C'est clair, tout caché.
07:02La guerre dure depuis 1618.
07:05Cela fait donc 24 ans qu'on est à table.
07:07Chose suffisante pour un siècle ou deux.
07:10Comme vous y allez, moi qui n'ai pas de champ de truffe ni de mine de plomb,
07:12j'ai besoin de combat pour vivre.
07:14Mais reste le Turc.
07:16Je l'ai vaincu sur la plage.
07:18Et le protestant?
07:19Ha!
07:20Besogne de faquin.
07:22Nous arrangerons ça.
07:24Connaissez-vous sa sainte Théure XXVIII?
07:26Non.
07:28C'est mon devoir.
07:30Moi.
07:31Vous.
07:33L'entrevue doit avoir lieu dans quelques jours.
07:36Soyez patient, je vous ferai chercher.
07:39Voilà, monsieur, cette cuisse me fait fort bonne figure.
07:43Vous allez bientôt pouvoir oublier que l'épée de mon maître,
07:46vous l'avez malencontreusement traversée.
07:48C'est déjà fait, mon cher plancher.
07:53Mais je retarde l'heure d'annoncer ma guérison.
07:57Monsieur, enfin, si je peux me permettre.
08:00C'est que la guérison, mon cher plancher,
08:03se traduira par un troisième duel avec d'Artagnan.
08:08Et que d'Artagnan est devenu mon ami.
08:10Oh, monsieur.
08:12On ne peut entrer dans la connaissance de mon maître
08:14sans entrer du même pas dans son amitié.
08:16Si je vous disais que son éminence elle-même,
08:19le cardinal de Richelieu...
08:21Plancher, que ne cesses-tu de casser les oreilles
08:23de monsieur de Rabutin avec tes bavardages.
08:25Et que lui racontais-tu de notre ami le cardinal?
08:27Précisément, monsieur, que le cardinal est notre ami.
08:32Alors, cette cuisse.
08:34Plancher fait des miracles.
08:36Attendez encore un jour, mon cher.
08:39Je marche sur des feuilles mortes.
08:41Mais chose due, chose tenue.
08:44Nous nous battrons.
08:46Battons-nous assis.
08:48Comment cela?
08:49Au pistolet, chacun placé à l'extrémité d'une pièce.
08:53Cela pourrait se faire...
08:55Oh, mademoiselle.
08:57Aidez-moi.
08:58Mademoiselle, vite.
08:59Mademoiselle.
09:07Marie.
09:09Marie.
09:12Marie, vous allez mieux?
09:16Soyez calme.
09:19J'ai trouvé le moyen de rendre la chose plus piquante.
09:27Nous fermerons les rideaux.
09:30Nous ferons la nuit.
09:32A côté de chacun de nous, il y aura une table.
09:35Sur la table, deux bougies,
09:39deux bouteilles,
09:41deux vins d'Espagne,
09:43deux pistolets,
09:45deux pistolets.
09:48Les bougies seront allumées,
09:50les bouteilles pleines.
09:53Avant de tirer,
09:55il faudra vider une bouteille.
09:59Avec cela, nous casserons bien quelque chose,
10:03du verre ou de la tête.
10:05Oh, mon Dieu.
10:06Madame veut-elle que je la raccompagne dans sa chambre?
10:09Non, non.
10:11Non, toi non, laisse-moi.
10:14Mon cher d'Artagnan,
10:16ces détails sont-ils à votre convenance?
10:18Monsieur, tout cela me semble parfait.
10:24Tu as vu? Elle sait pas méo.
10:26Bravo, maître, c'est lui qu'elle aime.
10:28Monsieur Debussy passe pour un tireur incomparable.
10:31Continuez, point.
10:32Le verre qui a-t-elle tourné la tête en reprenant ses esprits?
10:35Monsieur Debussy, Rabutin, son cousin,
10:37c'est lui qu'elle aime.
10:38Oh.
10:39Puisque je te le dis.
10:40Puisque je te le dis, alors.
10:44Ah, vous ici.
10:45Je suis en mission.
10:48D'ordre de mon maître, monsieur Pélisson de Pélissard,
10:51dont j'ai l'honneur d'être le premier domestique
10:53et principal confident,
10:55voici des confitures, mademoiselle et monsieur,
10:58pour les dames de Sion, vos maîtresses.
10:59Dans ce coffret?
11:00Ce coffret n'est pas un coffret, mademoiselle.
11:03C'est un confiturier de voyage.
11:06Monsieur Pélisson de Pélissard, mon maître,
11:08ne voyage jamais sans ses confitures.
11:11Il a ses encres.
11:13Abricots.
11:16Mirabelles.
11:18Cerises.
11:20Et fraises.
11:22Le coin voyage mal.
11:25Dans ce compartiment des confitures médicamenteuses?
11:28Myrtilles, pour aiguiser la vue dans le noir.
11:33Pruneaux, pour ce que vous savez.
11:38Et mandarines, pour la bonne haleine.
11:41Vous avez affaire à un homme de l'art, monsieur.
11:44L'absence de rhubarbes me navre.
11:46Monsieur, nous discuterons des mérites de la rhubarbe un autre jour.
11:49Ils sont grands,
11:51mais ma mission ne s'arrête pas aux confitures.
11:54Monsieur Pélisson de Pélissard, mon maître,
11:56m'envoie proposer à ses dames
11:59et à monsieur Bussi de Rabutin,
12:01ainsi qu'à monsieur le chevalier d'Artagnan,
12:04de leur faire visiter sa machine volante.
12:06Ah, ce sont donc des confitures qui supportent l'altitude.
12:09Mamie, ayez l'obligeance de me conduire là où il faut
12:12pour que je m'acquitte de ma double mission.
12:14Pareille confiture ne peut pas t'attendre.
12:24Ma chère Marie, que pensez-vous de ce brave gentilhomme?
12:27Qu'il est trop brave.
12:29Alors, de ce spirituel gascon?
12:32Qu'il sera spirituel un jour.
12:36Et bien, de ce beau cavalier?
12:40Qu'on peut vivre le jour sur un cheval,
12:42mais non point la nuit.
12:44Que dites-vous cependant de son oeil sombre?
12:48Qu'il n'est pas espagnol.
12:50De sa mine inquiète?
12:51Qu'elle n'est pas italienne.
12:52De son air égaré?
12:54Qu'il n'est pas anglais.
12:56Et de son amour pour vous?
13:00Qu'il est bien français.
13:06A mon tour de questionner.
13:08Que faut-il faire de cet amour?
13:10Le payer de retour.
13:12De quelle façon?
13:16A vous de trouver.
13:27C'est moi ou est-il un sens?
13:29Pardon?
13:32Madame d'Artagnan.
13:35Ma foi, non. Pas plus que Madame Jules César
13:38ou Madame Epaminondas.
13:43Donc, me voilà perplexe.
13:47Sera-t-il maréchal de France?
13:49Oui, mais je le serai avant lui.
13:51Vous allez donc le tuer?
13:53Je vous jure le contraire.
13:55Et s'il vous tuait?
13:56Deux maréchaux morts le même jour.
13:58Non, parce que j'aurais fini mon vin d'Espagne le premier.
14:05Et si votre main tremble?
14:08Pour deux misérables bouteilles.
14:10Et si votre pistolet s'étouffe?
14:12Je prendrais le second.
14:14Et si...
14:15Et bien c'est vous qui épouserez Mademoiselle de Toulonjon
14:18à laquelle me destine mon père.
14:23Et si vous survivez?
14:26Et si vous survivez?
14:28Il est à craindre que je fasse ce mariage.
14:31La vie est un gouffre plein de trous.
14:34Dont chaque trou est percé.
14:41Sans compter les courants d'air.
14:46Entrez.
14:49Monsieur d'Artagnan,
14:51je viens vous voir parce que j'ai des longueurs
14:53quand je lis Saint-Augustin.
14:55Ce devait être une âme aussi raffinée.
14:57Je ne crois pas Mademoiselle.
14:58Mais enfin Saint-Augustin est...
14:59Vous êtes une sorte de Turc.
15:01Comme celui qui voulait vous enlever.
15:03Rappelez-vous, sur cette plage.
15:05Monsieur d'Artagnan,
15:08l'extraordinaire du fait est que
15:10je ne sais comment pénétrer dans le fivre de ma conversation.
15:13Pénétrez Mademoiselle, pénétrez si vous ne voulez pas
15:15Eh bien, vous ne devez point laisser Marie mourir de longueur.
15:24Qu'est-ce qui vous fait croire que...
15:25Qu'elle aime son cousin.
15:26Il suffit de les voir sans être aveugle.
15:29Quant à lui, désespéré par quelque autre qui rebuta ses voeux,
15:32il traîne un coeur rempli d'amour et de mélancolie.
15:38Or bien Mademoiselle, je vous promets que
15:40Monsieur d'Artagnan, il n'est pas le seul.
15:43Ou bien Mademoiselle, je vous promets que
15:45Monsieur de Rabutin sortira vainqueur de ce combat.
15:48Mais s'il vous tue.
15:50Ça m'est déjà arrivé.
15:52Vous êtes le phénix des chevaliers.
15:54Je vous soignerai, je vous guérirai.
15:58Et quelle est cette jeune personne qui a désespéré Monsieur de Rabutin?
16:04Je ne regrette que cela puisse être autre chose que moi.
16:08Je vous laisse.
16:14Dommage.
16:15Elle a une tête que j'ai jamais rencontrée sur mes épaules.
16:22Oui?
16:23Entrez.
16:35Pardonnez-moi.
16:37Je ne peux plus.
16:39Je ne peux plus.
16:42Pardonnez-moi.
16:44J'ai honte de vous déranger.
16:46Mais je suis si malheureuse.
16:51Je vous promets que je ne toucherai pas à Roger, Marie.
16:58Mais je ne veux pas non plus qu'il vous touche.
17:12Que voulez-vous à cette heure-ci?
17:14Parlez à votre maître.
17:15Pourquoi?
17:17Veuillez nous laisser seuls.
17:25Sassin, tout est latent.
17:27À cette heure-ci?
17:28Dans une heure.
17:29Impossible.
17:30Mon maître est retenu par une affaire d'honneur.
17:32Un duel avec Monsieur de Bussard.
17:34Un duel?
17:35Oui.
17:36Un duel?
17:37Oui.
17:38Mon maître est retenu par une affaire d'honneur.
17:40Un duel avec Monsieur de Bussard à Butin.
17:42Raison d'état.
17:44Veuillez prévenir votre maître que Monsieur Pélissant de Pélissard l'attend dans son carrosse.
17:48Qui est votre duel?
18:07Remis à minuit.
18:18Remis à minuit.
18:48Remis à minuit.
19:19Remis à minuit.
19:21Remis à minuit.
19:23Remis à minuit.
19:47S'il vous plaît.
20:17Asseyez-vous, mon fils.
20:46Elles ne sont froides.
20:48Elles sont glaciales pour les vieillards.
20:52Eh bien, Monsieur le mousquetaire, votre séjour jusqu'à présent n'a pas été malheureux.
20:58Sans cette confusion déplorable.
21:02Rappelez-moi le nom de l'auberge.
21:04Albergo Porfirio, votre sainteté.
21:07C'est cela.
21:09Une assez bonne façon d'accommoder le poulet.
21:13Je crois qu'ils ont surtout une curieuse spécialité de mousquetaire à la poivrande.
21:18À Rome, vous ne craignez rien.
21:20Vous avez votre épée.
21:23Et puis vous avez moi.
21:25Ou du moins ce qui marche dans mes pantoufles et que je prétends être moi.
21:32Vous voyez ce portefeuille?
21:36Il contient l'âme de trois grands souverains.
21:41Ou du moins leur parole.
21:43Enfin, leur signature.
21:48L'empereur d'Allemagne, Ferdinand III, le roi d'Espagne, Philippe IV, le roi d'Angleterre, Charles Ier.
21:55Il ne manque que le sceau de votre monarque, Louis XIII.
22:02Et la paix universelle sera proclamée.
22:12Quelle est la santé du cardinal de Richelieu?
22:16Celle d'un homme qui boit du bouillon le jour et consomme des bols d'encre noires la nuit.
22:25C'est au cardinal de Richelieu qu'il faudra remettre ce traité à lui seul.
22:35Votre sainteté me signifie que le roi lui-même...
22:38est un enfant.
22:42Votre sainteté me pardonnera, mais j'avoue naïvement que le pauvre soldat que je suis tient toujours Louis XIII pour son roi.
22:48Certes, certes, il est bonhomme, mais il ne tient qu'à un fils, nommé Richelieu.
22:59Moi aussi j'ai eu quelques ennuis avec votre fameux cardinal, mais n'importe, n'importe.
23:07Il est l'homme sage et décisif de ce temps.
23:13Il faudrait lui apprendre à dormir.
23:17Je vous ai parlé de danger.
23:20C'est que nous sommes à la merci des incertitudes, des batailles.
23:25Aujourd'hui, le sort paraît favorable aux Espagnols et aux Allemands.
23:30Si ce traité tombait entre les mains de sa majesté très catholique, Philippe IV,
23:40et de l'empereur non moins très chrétien, Ferdinand III,
23:45ils pourraient tous deux abuser de la situation.
23:49Et votre Louis XIII.
23:55Songez à l'intérêt qu'ont les autres peuples à connaître leur destin.
24:01Ce traité vaut de l'or, mon fils.
24:05Et cet or, dans les poches d'un seul monarque de notre Europe, bouleverserait nos projets.
24:15Et pourrait nuire à votre douce France.
24:34Le traité de la paix du Christ contient un grand nombre de clauses différentes.
24:40Il fallait tout prévoir.
24:43L'assomption ou l'écroulement des dynasties.
24:48L'invention des résilles nouvelles.
24:51Le surgissement de puissances jeunes dont il faudra satisfaire les premières fringales.
24:59Le comblement de certaines mers comme la Manche, ce qui ferait d'excellentes prairies.
25:06Le détournement des fleuves, avec la possibilité de créer un fleuve parfait en forme de cercle.
25:18De grands trous percés dans le sol pour aller chercher le feu de la terre.
25:25Le vol d'engins plus lourds que celui de notre bien-aimé paysan.
25:31Les pouvant emporter quatre personnes, un vieillard, un homme, une femme, un enfant, dans la lune.
25:41Toute chose assez simple et moins difficile qu'un grain de blé.
25:52Le nom de ce traité beaucoup plus heureux en latin.
25:56Connaissez-vous le latin ?
25:59Non, Votre Sainteté.
26:02Si ce n'est pour dire, et qu'à vie.
26:06Mon fils, vos péchés ne sont que des péchés de soldats.
26:11Les soldats et les artistes ont droit à toutes les rémissions.
26:17Vous ne vous êtes jamais confié de votre faute à un prêtre ?
26:21Son éminence, le cardinal de Richelieu m'avait absous voici quinze ans.
26:27Touche à tout.
26:30Un crime ?
26:32Oui.
26:33Vengeance ?
26:35Oui.
26:37Singulière ?
26:38Nous étions cinq.
26:40Une femme ?
26:43L'épée, le pistolet ?
26:47Mieux ?
26:49Lâche !
26:51Pauvre créature.
26:54Cure abominable, n'est-ce pas ?
26:57La hache est propre.
26:59Un seul coup.
27:01Donc un spécialiste, le bourreau.
27:05Je comprends que ce n'est plus un monsieur de Richelieu.
27:10Le corps, enterré ?
27:14Le long d'une rivière.
27:17Je suppose que cette femme méritait amplement son sort.
27:23Donc ce n'est pas un crime,
27:26mais un geste excessif qui hante vos nuits.
27:31Je vais vous débarrasser de cela.
27:35Mes mains trop dominées, David.
27:38Et omnis, monsieur Tudinis, et os.
27:42Amen.
27:45J'ai dit pour vous une gentille prière dont je me flatte d'être l'auteur.
27:51Relevez-vous.
27:54Un cavalier à genoux.
27:57Bravo.
27:59Votre sainteté soit bénie de m'avoir jugé digne de cette mission.
28:04Vous êtes fort connu en Europe, monsieur d'Artagnan.
28:08Depuis ce petit voyage en Angleterre durant les années 25,
28:12je me le suis fait raconter,
28:14c'était la deuxième année de mon pontificat.
28:18C'est encore très frais dans ma mémoire.
28:20Mais quelques détails m'ont échappé.
28:23Eclairez-moi, je vous en prie.
28:26Donc, dans cet auberge d'Amiens,
28:30ce serviteur que vous appelez Grimaldi...
28:33Grimaud, votre sainteté.
28:36On lui fendit la tête avec un manche de râteau ou un manche de fourche ?
28:41De fourche, hélas.
28:44Et le comte de Ward vous prit-il trois ou quatre coups d'épée ?
28:49Quatre, votre sainteté.
28:51Un jeune homme vivace et que l'on cloupa au sol facilement.
28:55Quel âge aurait-il ?
28:5742 ans.
28:59Il ne se reconnaîtrait plus.
29:01Mais expliquez-moi,
29:03pourquoi ces quatre coups d'épée vous laissent-il l'âme en paix ?
29:08Au service de la reine.
29:11Cette femme que vous avez jetée à l'eau,
29:14en la séparant de sa tête,
29:17pour l'amour de moi,
29:19portez-la, mon crédit.
29:29Le portefeuille sera porté dans les délais, votre sainteté.
29:33Qui vous parle de délais ?
29:35La paix normale est toujours pressée puisque l'on veut recommencer la guerre aussitôt.
29:40Mais une paix de trois siècles peut attendre.
29:48Seule nécessité qu'elle éclate comme le tonnerre.
29:54Une indiscrétion gâcherait ses effets.
29:59C'est pourquoi nous sommes entrés dans les détails, tous les deux.
30:05Adieu,
30:07Monsieur d'Artagnan.
30:34Adieu.
30:50C'est prêt.
30:59Alors, d'Artagnan,
31:02vous vous sentiez dans le vrai ?
31:05Il va me falloir trouver une place de chanoine quitte à devenir évêque ou de berger quitte à devenir saint.
31:10Vous serez les deux.
31:12Maintenant, courons à votre duel.
31:14Un duel ?
31:15Quel duel ?
31:17Ah, mon Dieu, j'avais oublié Roger.
31:21Mais à présent, Monsieur, ai-je le droit de risquer la vie d'un courrier du pape ?
31:33Deux mois plus tard
31:35Mon ami, nous allions commettre une erreur, ce qui n'est rien, mais aussi une erreur
32:04une faute de goût, j'en bâille déjà. Voyez ce tapis. Ce tapis, monsieur, l'imaginez-vous
32:13taché de sang? Et ces bouteilles, les concevez-vous renversées, perdant sottement leur contenu?
32:18Ce serait une image déplaisante. Pi, malsonnante.
32:25Aussi, je vous propose que nous transportions notre cérémonie en plein air. La lune remplacera
32:36les bougies et si nous voulons boire, le vin ne sera pas plus mauvais qu'ici.
32:41Je ne me battrai pas, monsieur. Et oui, je n'en ai plus le droit. Que ce portefeuille
32:56me dispense de vous fournir plus amples explications. A présent, monsieur, si vous doutez de ma
33:04parole ou si vous me pensez lâche, je vous tue. Mais, mon cher d'Artagnan, que dirons-nous
33:13à nos dames? En cet instant, elles tremblent pour vous et pour moi. Il faut qu'elles aient
33:19tremblé avec raison, sinon leur dépit nous rendra l'existence infernale. Fort bien, ôtons
33:25la mort et gardons l'adresse. Tirons au pistolet sur la bougie, à qui éteindra la flamme
33:32de l'autre. Bravo, d'Artagnan. Vous remplacez le meurtre par son symbole. Nos dames qui
33:41sont d'une essence délicate ne pourront être que charmées par tant de poésie.
34:02Messieurs, préparez-vous. Prêt. Prêt.
34:32Monsieur, que se passe-t-il, monsieur? J'ai touché ma main. Asseyez-vous, j'invite.
34:45Mon dieu, que vous êtes-il arrivé? Le pistolet, il a explosé dans ma main. Mon dieu.
34:52Si ce n'est pas de l'obligation, je pense que tout ira bien.
35:22Tu aimerais d'Artagnan, malgré son âge? Ma charge d'apprendre est que 35 ans pour
35:38un âme est le rare assemblage de la rime et de la raison. Et tu crois qu'il t'aime?
35:44Je n'en suis que trop persuadée. Pour assurir de moi que ne complira-t-il? Il m'a promis
35:51de se tailler un royaume aux Indes en me faisant marre à chess. A moi, il n'a promis que d'être
35:59bon gentilhomme jusqu'à sa mort. N'est rien qui vous gêne? Non, rien. Perfetto.
36:14Mais il est fini. Complètement fini. 14 jours seulement. Et avec la grâce de Dieu et avec les prières
36:23de sa sainteté, il est sourd. Absolument sourd. Mais attention, il est sourd aussi grâce à la
36:32combination de l'art du savoir et de l'art du pouvoir. Pourquoi? Qu'est-ce qu'il fait?
36:39Il ne sait pas faire ce qu'il faut faire quand il peut le faire.
36:53Comment se peut-il que chez quelqu'un dont toute la personne vous est chère, une main vous devienne plus chère que l'autre?
37:02Vous m'avez touché la main, Marie. La voilà tout à fait guérie.
37:07Je sais qu'on ne peut imaginer rien de plus efficace à Rome que les prières du pape, mais vous allez trop vite en besogne.
37:13Toutes vos forces ne sont pas revenues. Reposez-vous. Merci, Marie. Je vous laisse.
37:36Depuis quatre jours que vous souffrez de cette atroce blessure, je ne vis plus. Les airs me semblent à la fois douces
38:04grâce à votre présence dans notre maison, et pénible car je vous sais malade. Marie.
38:22Avec ça, il dormira.
38:27C'est pour mon maître. Merci.
38:29Maintenant, on va m'attendre au sécurisme. Tu pars avec moi. Prépare-toi.
40:00Le traité.
40:02Oui, entrez. On a volé le traité.
40:04Oui, je sais.
40:05Qui?
40:06Lafon.
40:07Votre confidant, votre père Joseph?
40:08Oui. On a volé aussi Phébus, mon meilleur cheval.
40:10Et que va-t-il faire du traité?
40:11Le voir.
40:12Comment? Il le verra la paix?
40:14Oh, l'autre n'est qu'incapable.
40:16D'Artagnan, ou je me tue, ou vous avez une idée.
40:19Ah, mon cher pénissant, comme je me refuse à vous voir raide et sanglant à la tête,
40:23je préfère avoir une idée.
40:24Que se passe-t-il, monsieur?
40:25On a volé le traité.
40:26Le traité?
40:27Mais quelle idée?
40:28Votre machine volante.
40:29Ma machine volante? Ah, oui, mais elle ne vole pas encore.
40:31Je sais, vous m'avez expliqué, mais pour un ingénieur de votre force...
40:34Non, non, non, pas ingénieur, inventeur, mon cher inventeur.
40:37Dis-moi la différence.
40:38C'est bien que je ne veuille pas me cacher la tête à chercher des chiffres,
40:42ni abîmer mes mains à serrer des vis.
40:44Ça, je le conçois.
40:45J'ai des chiffres.
40:46Vous avez des chiffres?
40:47Oui.
40:48Vous avez des chiffres?
40:49Oui.
40:50Ah, vous ne serrez pas des vis, hein? Non!
40:52Ça, je le conçois.
40:53J'ai des gens pour cette besoin.
40:54J'ai mes mécaniciens, mes dessinateurs, mes astronomes, mes architectes.
40:58Comment? Vous avez tout ça?
41:00Oui, dans les massifs centraux de la France.
41:02J'ai donné l'idée de cette machine et les trôles l'ont réalisée.
41:05Mais votre machine ne s'élève pas.
41:06Ah, mais elle va s'élever, elle s'élèvera. Oh là là!
41:08Acceptez-vous une proposition?
41:10Très volontiers, laquelle?
41:11Allons voir votre machine.
41:12Oui.
41:13Blanchet.
41:14Monsieur?
41:15Les bagages, nous partons.
41:16Moi aussi, monsieur?
41:17Toi aussi.
41:18Quelle splendeur ! La voilà, ma machine !
41:22Oh ! Quelle petite merveille !
41:25Vous la voyez ?
41:27Prodicieux ! Cette machine volante va rouler !
41:31Blanchet !
41:32Si tu étais soldat, pâtissier, chirurgien, confiseur,
41:36te voilà mécanicien, comme M. de Bergerac.
41:39Allez ! Chiffre à la fond !
41:41Je vais te faire un petit déjeuner.
41:43Je vais te faire un petit déjeuner.
41:46Allez ! Chiffre à la fond !
41:48Je donnerai un manger à mon moteur.
41:50Il a déjà dévoré quatre physiciens.
41:53Il se chargera bien de se scélérer à l'arbre.
41:55Allez, descendez ! Descendez !
41:56Comment ?
41:57Descendez tout de suite ! Descendez !
41:58Descendez vite !
41:59Je vais être seul pour la mise en route !
42:01Je vais être seul pour la mise à feu !
42:04Écartez-vous ! Écartez-vous !
42:06Écartez-vous d'Ardennes ! Écartez-vous !
42:09Seul ! Avec ma machine !
42:12Attention !
42:16Attention !
42:47Attention ! Doucement ! Doucement !
42:49Mes jambes ! J'ai mal aux jambes !
42:51Mes jambes ! Mes jambes !
42:52Mes amis ! Mes amis !
42:53Oh, D'Artagnan !
42:55Oh, mes jambes !
42:56Oui, oui, que ce léger incident
42:58n'interrompe pas votre poursuite.
43:00D'Artagnan, allez dans mes écureuils.
43:02Il y a les meilleurs chevaux.
43:03Servez-vous, ils sont à vous !
43:07Rattrapez ! Rattrapez la fond !
43:09Il est parti pour Madrid, Vienne ou Paris.
43:13Rattrapez-le !
43:15Et il vendra le portefeuille
43:17au plus offrant.
43:20À Paris !
43:22Oh là là !
43:23À Paris-Syparilia,
43:25l'auberge de la Chevrette
43:27est tenue par un certain Turcène.
43:32Demi-frère de Lafon,
43:34mais coquin à part entière.
43:36Lafon tient toujours ici
43:38ses quartiers parisiens.
43:40Vous vous rappelez,
43:41l'auberge de la Chevrette ?
43:42L'auberge de la Chevrette.
43:43Rue Ticton.
43:45Rue Ticton.
43:46D'Artagnan, d'Artagnan,
43:48si vous rattrapez Lafon,
43:50ramenez-moi mes chevaux.
43:52Mon cheval, mon cheval, j'y tiens, c'est un ami.
43:55Il a mes initiales marquées sur lui.
43:58Je ne vous dis pas adieu.
44:00Planchez !
44:43On dirait le marmiton !
44:45Le complice de Lafon !
44:51Que t'est-il arrivé ?
44:54On a voulu se débarrasser de moi.
44:59Lafon...
45:00Où est-il ?
45:02Il a...
45:04Il a pris la...
45:06la direction de la Chevrette.
45:09La Chevrette ?
45:11La direction de la...
45:41La direction de la...
46:11Kitty, Kitty...
46:12La Chevrette !
46:29Arrêtez-nous, Miss.
46:31Nous avons quitté Rome,
46:33et nous n'avons pas dormi.
46:35Nous sommes à la frontière blanche.
46:37Notre homme court toujours.
46:39Pardonnez-moi d'escamoter les présentations, monsieur.
47:02Mademoiselle.
47:03Madame.
47:04Je ne suis qu'un voyageur qui passe et qui meurt de faim.
47:13Merci d'avoir pensé à tout.
47:18Rassurez-vous, chère dame, je n'ai nullement l'intention de laisser refroidir votre omelette
47:28et surtout, ma dame eau, sinon, je brûle tout.
47:48Tiens, soyons-nous déjà dans un pays tir.
48:18Vous êtes un flambé son sous la font, monsieur.
48:24Je ne les peins, planchet.
48:26Qualité opportune pour un pâtissier de ta classe.
48:29Pas pâtissier, monsieur, confiseur, confiseur.
48:31Que d'est-il arrivé?
48:33Bienvenue, monsieur.
48:34Comment était-il?
48:35Terrible.
48:36La font, planchet, j'en suis sûr.
48:37Par où est-il parti?
48:38Là-bas, vers le monastère.
48:39Il y a longtemps?
48:40Non, ça ne s'était pas déprêté, ma petite famille et moi.
48:42Ils nous ont fumé comme des jambons.
48:44Un monastère, dis-tu?
48:46C'est pas le moment d'en parler, Cistercien.
49:08C'est bon, on peut y aller.
49:16C'est bon, on peut y aller.
49:47C'est l'info, messieurs. Le portafoille, vite.
49:51Parle.
49:54Des Espagnols.
49:57Ils me suivaient.
50:16C'est bon, on peut y aller.
50:46C'est bon, on peut y aller.
51:16C'est bon, on peut y aller.
51:28Le chien, il n'allait pas vite.
51:44Cachez-vous tous.
51:46C'est bon, on peut y aller.
51:56Allons-y.
51:57Voyez-vous ce que je vois ?
51:58Vous, messieurs, voyez-vous ce que je vois ?
52:13Allons-y.
52:16Allons-y.
52:46Allons-y.
53:17Je l'ai planché.
53:19Cette fois-ci, nous allons pouvoir remettre en mains propres
53:22le message du pape à son éminence, le cardinal de Richelieu.
53:26À Paris.
53:27À Paris, messieurs.
53:46Sous-titrage Société Radio-Canada

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