Il ne Faut Pas Jouer avec le Feu - 1966

  • il y a 11 heures
DB - 11-10-2024

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Transcription
00:01:30Bonjour mon chéri.
00:01:48Alors...
00:01:51On est en retard pour sa petite promenade matinale?
00:01:55L'homme regarde.
00:02:00Laisse-moi.
00:02:26Comment?
00:02:28Il ne l'est pas encore levé?
00:02:30Qui?
00:02:32Axel? Comment veux-tu que je le sache?
00:02:35Je croyais que tu t'étais informé.
00:02:41Si je ne te connaissais pas,
00:02:43je penserais que tu es jaloux.
00:02:47Et moi, si je n'étais pas persuadé que tu ne me tromperas jamais,
00:02:51à partir d'aujourd'hui, je me méfierais.
00:02:54Pourquoi aujourd'hui?
00:02:56J'ai dit si.
00:03:00Quant à notre ami Axel,
00:03:03tu sais que je préfère sa compagnie à toute autre.
00:03:07Et puisque par bonheur tu partages ma sympathie
00:03:10à l'égard de ce pauvre garçon déchiré,
00:03:14tout est pour le mieux.
00:03:16Il est malheureux, d'accord,
00:03:18mais parfois aussi bien bizarre.
00:03:21C'était pas un brutal non passé,
00:03:23sans même nous dire adieu?
00:03:25Mais sans emporter César, quoi.
00:03:27Ouais.
00:03:28Une grande histoire.
00:03:39Tu sais,
00:03:42j'ai cru qu'il était amoureux de la cousine Adèle.
00:03:46Vraiment?
00:03:48Oui, mais je ne le crois plus.
00:03:51Maman s'est imaginé
00:03:53qu'il était retourné chez sa femme et son enfant.
00:03:56Comment ça? Mais...
00:03:58Mais ils n'ont donc pas divorcé?
00:04:00Pas tout à fait.
00:04:02Il attend tous les jours la décision du tribunal.
00:04:07Alors,
00:04:08tu le croyais amoureux d'Adèle et tu ne me l'as pas dit plus tôt.
00:04:12Ça ferait un joli couple.
00:04:14Il sait.
00:04:16Adèle est tellement ennuyeuse.
00:04:19Elle?
00:04:20Comme si tu la connaissais.
00:04:22Elle n'est pas mal faite.
00:04:25Mais a-t-elle du tempérament?
00:04:27Ça, j'en doute.
00:04:29Si, elle a du tempérament.
00:04:32Elle en a d'après toi?
00:04:34Le jour où elle se laissera aller.
00:04:36Vraiment?
00:04:38Dis-donc, on dirait que ça t'intéresse.
00:04:40D'un certain point de vue, oui.
00:04:42Nickel.
00:04:43Tu sais bien qu'elle m'a servi de modèle pour manageuse.
00:04:46Je le sais que trop.
00:04:48Kim ne t'a pas servi de modèle, d'ailleurs.
00:04:52Tu pourrais seulement avoir le bon goût
00:04:54de ne pas montrer tes esquisses à tout le monde.
00:04:58Allons, bon, voilà ta maman.
00:05:09Bonjour.
00:05:10Bonjour, maman.
00:05:11Bonjour.
00:05:14Dis-moi, tu es drôlement fagotée aujourd'hui.
00:05:17Toujours polie.
00:05:18C'est bien.
00:05:19Tu ne t'es insupportable.
00:05:21Oh, qu'est-ce que tu as fait?
00:05:23De belles limonnes.
00:05:26Oh, des caleçons.
00:05:29Oh, ils pourraient être un peu plus gros.
00:05:31C'est intact, ici, sous la poitrine.
00:05:34Moi, j'aime bien les belles poitrines.
00:05:36Oh, tu n'as pas honte.
00:05:40Alors, notre ami, il est venu hier soir?
00:05:45Comment?
00:05:47Notre ami?
00:05:49Tu veux dire celui de Kerstin.
00:05:52Elle en est complètement toquée.
00:05:55Quand il est arrivé, j'ai cru qu'ils allaient sauter au cou.
00:05:58Elle s'est plaisantée.
00:06:00Il ne faut pas jouer avec le feu.
00:06:01Oui, je sais, je sais.
00:06:02Mais comment changer à mon âge?
00:06:06Et puis, ai-je l'air d'avoir à craindre des rivaux?
00:06:09L'extérieur ne fait pas tout.
00:06:12N'est-ce pas, Kerstin?
00:06:14Je ne vois pas du tout ce que vous voulez dire.
00:06:16Regarde, fillette.
00:06:18Kerstin est terriblement innocente.
00:06:21Ne viens pas me la débaucher, vieille sorcière.
00:06:23Vous avez une si curieuse façon de parler,
00:06:25tous les deux, on ne sait jamais si vous plaisantez ou non.
00:06:27Moi, je parle toujours sérieusement.
00:06:29Toi, tu ris toujours, même en débitant des horreurs.
00:06:32Elle mouche vos pics. Vous avez mal dormi?
00:06:37Nous n'avons pas dormi du tout, au contraire.
00:06:40Oh, ne sois pas grossier.
00:06:43Allez, je me sauve. Ton père ne va pas tarder à arriver.
00:06:46Où est-il?
00:06:48Je suppose qu'il est en train de faire sa promenade matinale avec Adèle.
00:06:51Avec Adèle, tu n'es pas jalouse, toi?
00:06:53Moi?
00:06:54Eh bien, moi, je le suis.
00:06:57Ah oui?
00:06:59De qui, s'il te plaît?
00:07:02De l'ancêtre, tiens.
00:07:07Il n'y a pas à dire.
00:07:08Ma pauvre Kerstin, tu es vraiment tombée dans une drôle de famille.
00:07:14Je ne connaissais pas mon Knut.
00:07:16Si j'avais ignoré que les artistes sont différents des autres gens,
00:07:19j'avoue que parfois, je me demanderais où je suis.
00:07:22Eh bien, moi, je suis un véritable artiste.
00:07:25Et mes parents sont d'affreux bourgeois.
00:07:27Comme si tu n'étais pas un bourgeois.
00:07:29Toi, qui n'as jamais su gagner un sou de ta vie.
00:07:31Et ton père, était-il un affreux bourgeois
00:07:33quand il t'a fait construire cette maison?
00:07:35Vaut rien que tu aies.
00:07:37Je suis fils unique, ça n'est pas pour rien.
00:07:39Allez, file, sinon il va rappliquer. Je ne tiens pas à assister à une scène.
00:07:42Comme ça.
00:08:01Quelle maison à courant d'air.
00:08:03Oh, oui.
00:08:08Tes parents pourraient bien nous laisser un peu tranquilles.
00:08:11Ils m'ont raconté que nous sommes obligés de manger à leur table.
00:08:14Comme si nous n'avions pas le droit d'avoir notre ménage à nous.
00:08:17Exactement comme le pain que l'on met sur le bord de la fenêtre pour les oiseaux.
00:08:21Quel plaisir de les regarder picorer.
00:08:25Tâche de dérider un peu l'ancêtre
00:08:27pour éviter la traditionnelle dispute du matin.
00:08:29Bonjour.
00:08:31Bonjour, papa.
00:08:33Il fait frais, ce matin.
00:08:35Oui, ça se voit.
00:08:37À quoi?
00:08:39Ça se voit que tu es au moins froid à la tête.
00:08:45Bonjour.
00:08:48Un son se fait à lui-même du chagrin
00:08:50et le père d'un son ne connaîtra jamais la satisfaction.
00:08:52Je me demande vraiment où tu vas chercher tous tes proverbes.
00:08:55Le ménage a déjà été fait ce matin, petit ami.
00:09:00Une femme sage bâtit sa maison,
00:09:02mais la femme insensée la détériore de ses propres mains.
00:09:05Tu entends, Adèle?
00:09:07C'est à toi.
00:09:15Dis-moi où se trouve ce proverbe aussi.
00:09:18Une femme sans pudeur
00:09:20ressemble à une truie avec un anneau d'or dans le groin.
00:09:23Knut! Knut!
00:09:24Qu'est-ce qu'il y a?
00:09:26Je t'en prie.
00:09:30Vous avez dû monter bien tard hier.
00:09:32Trop tard, à ton avis?
00:09:34Il me semble qu'un jeune homme pourrait choisir une heure plus convenable
00:09:37pour faire ses livres.
00:09:38Donc tu as quand même un avis.
00:09:40Vous l'avez invité.
00:09:41À quoi rime cette inquisition?
00:09:42Dès que je me permets la moindre question,
00:09:44vous menacez aussitôt de partir.
00:09:47C'est pourtant bien que je n'ai fait construire cette maison que pour vous.
00:09:50Au moins pendant l'été.
00:09:52À mon âge, on éprouve le besoin de vivre pour les autres.
00:09:55À ton âge?
00:09:57Avec ton oeil à la boutanière,
00:09:59ne dirait-on pas que tu vas demander la main d'une jeune fille?
00:10:02À la limite, Knut, même à la présenterie.
00:10:04N'est-ce pas?
00:10:06Kerstin?
00:10:08Knut est impossible.
00:10:10Par bonheur, il ne pense pas à un mot de ce qu'il dit.
00:10:13Alors c'est de la vessilité pure.
00:10:15Oui!
00:10:29C'est l'ami de la famille, voyons.
00:10:32Quelle mauvaise expression. Tu lui as donné l'air méchant.
00:10:35Ah oui, mais il ne l'est pas.
00:10:37Il ne l'est pas, n'est-ce pas, Kerstin?
00:10:41Un homme sans religion est un être mauvais.
00:10:44Et un homme qui rompt son mariage est un méchant homme.
00:10:46Mais il n'a pas rompu son mariage.
00:10:48C'est le tribunal qui en a décidé ainsi.
00:10:50Fils de toi, au Knut, n'arrêtez pas de dire du mal de lui.
00:10:52Pourquoi cette adoration, là, aujourd'hui?
00:10:54Parce que je ne le connaissais pas et qu'il gagne à être connu.
00:10:56C'est tout pour la mauvaise humeur matinale.
00:10:58Connais-tu ce proverbe?
00:11:00J'ai entendu tous tes proverbes et je connais toutes tes histoires.
00:11:02Aimer à son temps, haïr le sien.
00:11:21Déjà fait, petite amie.
00:11:27Ne m'appelle pas ta petite amie.
00:11:30C'est faux, tu me détestes.
00:11:32Je ne te déteste pas.
00:11:34Bien que tu sèmes la discorde dans la famille.
00:11:36Ah non, vous n'allez pas vous y mettre, vous aussi.
00:11:38Si je sentais la moindre gentillesse dans l'attention qu'Adèle apporte à mon ménage,
00:11:43il y a toujours, je ne sais quelle reproche dans sa façon de me rendre service.
00:11:47C'est ta propre négligence qui te fait dire cela.
00:11:50Moi, si je cherche à me rendre utile,
00:11:52c'est pour oublier que je mange le pain de la charité.
00:11:55Tandis que toi, toi, toi...
00:11:57C'est vrai, mais c'est vrai que le tempérement...
00:12:01Mais alors tu dois être capable de passion.
00:12:03Qu'est-ce que c'est passion, te regarde?
00:12:05Oui, quand on est pauvre, on n'a droit ni aux sentiments, ni aux opinions,
00:12:09ni à la volonté, ni aux passions, n'est-ce pas?
00:12:13Tu fais ta riche mariage à l'église et tout devient possible.
00:12:17S'asseoir devant une table déjà dressée,
00:12:20se coucher dans un lit bien fait
00:12:22et vivre selon sa fantaisie, jour et nuit.
00:12:26Tu n'as aucune pudeur.
00:12:27Regarde-moi.
00:12:28J'ai des yeux pour voir et des oreilles pour entendre.
00:12:40Voilà.
00:12:47Je ne sais pas ce qui se passe aujourd'hui,
00:12:51mais on dirait que le diable s'est échappé de l'enfer.
00:12:55Pas encore.
00:12:57Mais ça pourrait venir.
00:13:01Méfie-toi de cette fille.
00:13:09Ta mère peut mourir.
00:13:11Y a-t-il pensé?
00:13:13Alors?
00:13:16Ton père peut se remarier.
00:13:19Avec qui? Avec Adèle?
00:13:22Allons donc.
00:13:25On saurait bien l'en empêcher.
00:13:29Et du coup, elle deviendrait ma belle-mère
00:13:32et ses enfants partageraient l'héritage.
00:13:36Il paraît que ton père a déjà fait son testament au profit d'Adèle.
00:13:44Encore une invention de ta part.
00:13:50Qu'y a-t-il entre eux, à ton avis?
00:13:52Tout.
00:13:54Rien.
00:13:56Une chose est certaine, il est amoureux de cette fille.
00:14:00Oui, amoureux, soit.
00:14:03Mais rien de plus.
00:14:05Déjà l'année dernière, il était jaloux d'Axel.
00:14:16Mais dis-moi,
00:14:19si on mariait les deux jeunes gens,
00:14:23Axel ne se laisserait pas faire si facilement.
00:14:25Oui, si inflammable comme tous les vœux.
00:14:29Oui, mais ce serait pitoyable, il est beaucoup trop bon pour un monstre pareil.
00:14:40Je sais vraiment pas ce qui se passe cette année, mais l'air est bien épais.
00:14:46On dirait qu'un orage se prépare
00:14:49et j'ai une envie folle de partir à l'étranger.
00:14:54Bien sûr, mais tu ne vends rien.
00:14:58Si nous partons, ton père nous coupera les vivres.
00:15:02Nous en parlerons avec Axel.
00:15:04Il a le chic pour débrouiller les affaires des autres, même s'il est incapable d'arranger les siens.
00:15:14Mais dis-moi,
00:15:16ça reste bien prudent d'initier un étranger à nos petits ennuis familiaux.
00:15:24Notre seul ami, un étranger.
00:15:27Oui, oui, je sais, je sais, je sais.
00:15:30Mais on a beau dire, la famille vous tient plus à cœur.
00:15:36Et puis rappelle-toi ce que l'ancêtre répète constamment,
00:15:41comporte-toi avec tes amis comme s'ils allaient devenir tes ennemis.
00:15:49Si tu te mets à citer ces proverbes, toi.
00:15:54Il y en a un autre aussi, abominable.
00:16:00Crains celui que tu aimes.
00:16:07Oh, il est parfois terrible.
00:16:10Oh, il est parfois terrible.
00:16:37Enfin vous voilà.
00:16:40Bonjour, endormi.
00:16:45Bonjour, mon vieux.
00:16:47Bonjour.
00:16:49Je ne vous ai pas fait attendre, au moins.
00:16:50Moi aussi.
00:16:54Ma femme se désolait.
00:16:56Elle a pensé que tu n'es pas bien dormi cette nuit.
00:16:59Pas bien dormi ?
00:17:02Pourquoi ?
00:17:06Tu vois comme il est discret.
00:17:11Je ne sais pas.
00:17:32Quelle belle matinée.
00:17:36Et quand on a couché sous le toit de deux personnes heureuses,
00:17:41est-ce que tu nous trouves heureux ?
00:17:43Oui.
00:17:45Et ton père encore bien davantage.
00:17:48Qu'il peut vieillir agréablement avec ses enfants,
00:17:51ses petits-enfants.
00:17:54Ça n'est pas donné à tout le monde.
00:17:56Oh,
00:17:58n'en vit donc personne.
00:18:01Pas question, au contraire.
00:18:02Je me réjouis de voir combien la vie peut être belle,
00:18:06pour certains.
00:18:07Cela me donne l'espoir qu'un jour,
00:18:10pour moi aussi,
00:18:13surtout lorsqu'on songe à l'existence pénible de ton père,
00:18:17la ruine,
00:18:19l'exil, banni de sa famille.
00:18:21Ah oui.
00:18:24Et maintenant, il a acquis une maison,
00:18:27il est bien au soleil,
00:18:30et il a bien marié son fils.
00:18:32N'est-ce pas ?
00:18:33Pierre.
00:18:41Vous êtes gentil.
00:19:03Dis-moi,
00:19:06tu étais bien un peu amoureux de ma femme,
00:19:08l'an dernier,
00:19:09non ?
00:19:11Je n'irai pas jusque-là.
00:19:13Nous avouons que j'avais pour elle une petite tocade.
00:19:17Mais maintenant, c'est passé.
00:19:20Vous me semblez bien inconstant, vous.
00:19:22Dans mes tocades, oui.
00:19:24Heureusement pour moi, d'ailleurs.
00:19:30Dis-moi,
00:19:31pourquoi tu partais si brusquement l'été dernier ?
00:19:35Hein ?
00:19:37C'est à cause de ta femme,
00:19:40ou bien à cause d'Adèle ?
00:19:42Tes questions sont bien indiscrètes.
00:19:45Ah, c'est à cause d'Adèle, hein ?
00:19:48Tu vois, Kerstin, ce que je t'avais dit ?
00:19:50Pourquoi aurait-il eu si peur d'elle ?
00:19:52Je n'ai pas peur des dames,
00:19:54mais
00:19:56de mes sentiments pour elle.
00:19:58Tu as un rare talent pour éduquer les questions, hein ?
00:20:00C'est impossible de rien savoir.
00:20:03Pourquoi voudrais-tu en savoir plus long sur mon compte
00:20:06que sur celui des autres ?
00:20:11Dis-moi,
00:20:13tu sais ce que mon père a dit
00:20:15à propos de ton portrait ?
00:20:16Oh, que nous devions !
00:20:20Il m'a dit
00:20:21que tu avais l'air d'un être mauvais.
00:20:24Oui.
00:20:25Il se pourrait bien que le portrait soit ressemblant,
00:20:27car pour le moment je suis vraiment quelqu'un
00:20:29de très mauvais, en effet.
00:20:32Vous vous vantez toujours de vos défauts.
00:20:37Pour mieux les cacher, peut-être.
00:20:40Non.
00:20:41Vous êtes un homme bon,
00:20:43beaucoup plus que vous ne voulez le paraître.
00:20:48Mais
00:20:51je ne sais pas
00:20:53vous ne devriez pas
00:20:55effaroucher vos amis.
00:20:58Vous avez donc peur de moi ?
00:21:00Oui, quelquefois.
00:21:02Quand vous devenez
00:21:04impénétrable.
00:21:15Tu devrais te remarier.
00:21:17Voilà toute l'affaire.
00:21:19Toute l'affaire ?
00:21:21Toute l'affaire.
00:21:24Et avec qui ?
00:21:25Avec Adèle.
00:21:26Laisse ce sujet, je t'en prie.
00:21:28Tiens, tiens, tiens.
00:21:29J'ai touché la corde sensible.
00:21:30Tu vois ?
00:21:31Tu vois, si j'ai bien Adèle.
00:21:33Il sera peut-être temps
00:21:34que je mette une veste plus correcte.
00:21:36Non, surtout pas, tu es costumé charmant.
00:21:38Et puis, Adèle,
00:21:39ce sera ravi de vous voir.
00:21:40Voyons.
00:21:41Est-ce que ma femme te trouve charmant ?
00:21:43Oh, est-ce qu'on s'y compromet tant
00:21:45de dire que son costume lui va bien ?
00:21:47Oh, non.
00:21:48Mais il est plutôt rare
00:21:49qu'une femme fasse des compliments sur un homme.
00:21:53Il est vrai
00:21:55que nous sommes des gens si peu normaux.
00:22:03Vous viendrez avec moi tout à l'heure ?
00:22:06Pour m'aider à trouver une chambre ?
00:22:08Comment ça ?
00:22:09Vous n'avez pas l'intention de rester chez nous ?
00:22:12Mais je n'en ai jamais eu l'intention.
00:22:14Oh, non, bon.
00:22:15Mais pourquoi donc ?
00:22:17Je ne sais pas.
00:22:19Je voudrais vous laisser en paix.
00:22:22Et puis,
00:22:24nous pourrions nous lasser les uns les autres.
00:22:27Vous vous êtes déjà lassé de nous ?
00:22:30Non, vous ne pouvez pas aller habiter au village,
00:22:32ce ne serait pas convenable.
00:22:33Les gens se mettraient à bavarder.
00:22:35À bavarder ?
00:22:37Et pour dire quoi ?
00:22:39Vous savez bien,
00:22:40on raconte vite des histoires.
00:22:42Mais oui, elle a raison.
00:22:43Non, non, tu vas rester ici un peu, c'est tout,
00:22:44et qu'ils bavardent.
00:22:46Si tu habites chez nous,
00:22:47de toute façon, on finira par dire
00:22:48que tu es l'amant de ma femme.
00:22:51Et si tu loges au village,
00:22:52c'est que vous auriez rompu
00:22:53ou que je t'aurais mis à la porte.
00:22:55Alors,
00:22:56passe pour l'amant de ma femme,
00:22:57c'est plus honorable, non ?
00:23:01Tu t'exprimes avec une clarté exemplaire.
00:23:04Mais en l'occurrence,
00:23:05je préférerais penser à ce qui serait honorable pour vous.
00:23:09Nous cacher quelques pensées secrètes ?
00:23:14Franchement, je n'ose pas.
00:23:18Et oui.
00:23:20Et oui, on s'habitue si facilement
00:23:21à vivre la vie des autres.
00:23:24On jouit de leur bonheur.
00:23:26On finit par confondre
00:23:27ses propres sentiments
00:23:30avec les leurs.
00:23:32Alors, se séparer devient bien difficile.
00:23:35Enfin, pourquoi se séparer ?
00:23:38Mais tu vas rester avec nous.
00:23:41Hein ?
00:23:44Hein ?
00:23:48Oui.
00:23:52Et maintenant, debout.
00:23:54Là.
00:23:56Et tu vas offrir ton bras à ma femme.
00:23:59Et nous allons aller faire
00:24:00un petit tour de promenade tous les trois.
00:24:03Mais vous tremblez.
00:24:05Dis donc, ne t'il tremble.
00:24:07Vous faites un beau couple tous les deux.
00:24:09Et c'est vrai qu'il tremble,
00:24:11mais tu trempes.
00:24:18Ma femme reste à la maison,
00:24:19mon vieux, si t'as froid.
00:24:20Oui, si vous le permettez,
00:24:21je vais rester ici.
00:24:23Je lirai les journaux.
00:24:25Bien sûr, Adèle vous tiendra compagnie.
00:24:27Knut et moi, nous allons seulement
00:24:29faire quelques courses.
00:24:30Allez-y.
00:24:32Elle est là.
00:24:33Si tu m'as dit de passer,
00:24:34j'allais te le dire.
00:24:35Allez, viens.
00:24:38Je suis désolé.
00:24:39Je suis très désolé.
00:24:40Non, c'est bon.
00:24:41C'est à低.
00:24:43Abonnes-toi.
00:24:45Tu vas bien ?
00:24:46Très bien, merci, merci.
00:24:57Qu'est-ce qu'on dirait d'ici ?
00:24:59Deux tours.
00:25:01Bonjour. Bonjour.
00:25:21Nos amis sont partis faire des courses. Puis-je me permettre de vous tenir compagnie, mademoiselle?
00:25:34Me tenir compagnie? Vous avez donc peur de la solitude?
00:25:39Oui, très peur. Et puis, je ne voudrais pas laisser échapper cette occasion de vous parler confidentiellement. Votre qualité de parente de la famille vous permettait?
00:26:02Je vous écoute.
00:26:04Vous savez combien j'aime ce jeune ménage. Oh, vous souriez. Oh, je sais ce que vous pensez. Bon, admettons que Kerstin y soit pour beaucoup.
00:26:15Mais je vous jure que je maîtrise suffisamment mes... mes sentiments pour n'avoir eu que furtivement la crainte de me laisser aller.
00:26:30Que vous soyez un peu amoureux de Kerstin ne me surprend pas. Je sais combien elle peut être séduisante.
00:26:41Ce qui me dépasse, c'est que vous puissiez trouver tant d'attrait à la fréquentation de cet homme insignifiant, qui vous est à tel point inférieur tant par le talent que par l'expérience de la vie.
00:26:53Un enfant, voulez-vous dire. Et c'est justement ce qui me repose après cet hiver passé avec des intellectuels.
00:27:03Jouer avec les enfants peut reposer, mais c'est un repos qui finit par lasser et vous ne vous lassez pas de Knut. Pourquoi?
00:27:14Je n'y ai pas réfléchi. Mais vous semblez l'avoir fait. Alors?
00:27:22Je pense que vous êtes vraiment amoureux de Kerstin.
00:27:28Non. Non, dites plutôt que j'aime les deux, mari et femme à la fois.
00:27:37Mais si l'un s'absente, mon plaisir tombe et de les voir séparément m'éloignerait d'eux.
00:27:45Admettons que vous ayez raison. Je suis amoureux de Kerstin. Qu'est-ce que cela change, puisque je cache mes sentiments?
00:28:00Les sentiments ont le don de se transmettre et le fait de se répandre.
00:28:05C'est possible, mais je ne vois pas le danger.
00:28:10Mais je vous jure que moi qui viens de passer par toutes les souffrances d'un divorce, je n'ai nulle envie d'en provoquer un autre et d'emporter la responsabilité.
00:28:28Et d'ailleurs, Kerstin aime son mari.
00:28:33Elle l'aime? Non, elle ne l'a jamais aimé. Leur amour n'est dû qu'à une paisible ressemblance d'humeur.
00:28:45Mais Knut est une nature passionnée. Il finira par exploser.
00:28:52Pourquoi, mademoiselle Adèle, vous n'auriez pas été déjà fiancée par hasard?
00:29:01Comment cela?
00:29:03Vous semblez si bien renseignée. J'irai non plus loin. Il me semble que tout a bien changé ici depuis l'année dernière.
00:29:14En quoi?
00:29:17Je trouve que l'atmosphère n'est plus la même. Qu'on s'exprime, qu'on parle d'une autre manière, oui.
00:29:27Il y a quelque chose qui m'inquiète.
00:29:34Oui, c'est une étrange famille.
00:29:38Le père, rentier et oisif depuis dix ans. Le fils également oisif, rentier de naissance.
00:29:48On mange, on dort, on attend la mort en faisant passer le temps le plus agréablement possible.
00:29:55Pas de but, aucune ambition, aucune passion, mais une grande consommation de proverbes de Salomon.
00:30:03Vous n'avez jamais remarqué qu'on vous suit à toutes les deux heures la phrase, c'est un être mauvais.
00:30:12Comme vous parlez bien. Et comme vos observations sont mordantes.
00:30:19Comme la haine, oui.
00:30:25Et qui sait haïr comme vous.
00:30:29Doit savoir aimer.
00:30:40Et bien maintenant que nous avons dénigré nos amis, il faut que nous soyons amis nous-mêmes.
00:30:47Bon gré, mal gré.
00:30:51Bon gré, mal gré.
00:30:54Top on l'a?
00:30:59Mais promettez que moi du moins, vous ne me haïrez pas.
00:31:06Comme vos mains sont froides.
00:31:11Les vôtres sont brûlantes.
00:31:13Chut, Flaquerstine.
00:31:22Quel silence tout à coup.
00:31:25Je vous dérange?
00:31:28Du tout.
00:31:30C'est plutôt moi.
00:31:33J'ai une lettre pour vous.
00:31:36De femme, est-ce que je peux y voir?
00:31:39Comme vous palissez. Tenez, prenez dans mon écharpe.
00:31:43Merci. Quelle bonne chaleur.
00:31:46Vous ne voulez pas aussi un coussin sous les pieds?
00:31:49Plutôt demander qu'on lui chauffe sa chambre.
00:31:51Même au rez-de-chaussée, l'humidité de la mer se fait sentir dès qu'il n'a plus quelques jours.
00:31:55C'est vrai.
00:31:56Je vous en prie, ne vous dérangez pas pour moi.
00:31:59Il n'y a pas de dérangement.
00:32:27Quel silence.
00:32:30Le même que tout à l'heure.
00:32:34Qu'est-ce que vous complotiez, tous les deux?
00:32:38J'ai eu l'occasion de me plaindre un peu.
00:32:40C'est une chose qu'on n'est jamais assez grand pour oublier.
00:32:46Je vous en prie, ne vous inquiétez pas pour moi.
00:32:49Je vous en prie, ne vous inquiétez pas pour moi.
00:32:52C'est une chose qu'on n'est jamais assez grand pour oublier.
00:32:57Plaignez-vous donc un peu à moi.
00:33:02Vous êtes malheureux?
00:33:07Surtout de ne pas pouvoir travailler.
00:33:12Et vous ne pouvez pas travailler parce que...
00:33:18Parce que...
00:33:23Vous êtes toujours attaché à votre femme?
00:33:30A elle, non.
00:33:34A son souvenir.
00:33:37Ranimé dans ses souvenirs?
00:33:41Jamais.
00:33:44C'est...
00:33:46Chez elle que vous vous êtes réfugié l'automne dernier?
00:33:49Non, pas chez elle.
00:33:53Chez d'autres, si vous tenez à le savoir.
00:33:56Quelle horreur.
00:33:58Et quand les temps vous piquent, ça soulage de se rouler dans la boue.
00:34:02Ça durcit la peau.
00:34:04Mais c'est vous qui me dites ça?
00:34:07D'ailleurs, il y a la vraie boue et la fausse.
00:34:10C'est vous qui me dites ça?
00:34:12D'ailleurs, il y a la vraie boue et la fausse.
00:34:14Qu'entendez-vous par là?
00:34:17Vous êtes mariée, nous ne sommes pas des enfants de coeur.
00:34:21Alors voilà.
00:34:23J'estime que dans le mariage, on repose en terre sacrée.
00:34:27Hors du mariage, en terre profane.
00:34:32Mais c'est toujours de la terre.
00:34:35Vous ne voulez tout de même pas comparer?
00:34:37Si, justement, je compare.
00:34:40Je compare.
00:34:48Je me demande avec quel genre de femme vous avez été mariée.
00:34:53Une honnête jeune fille de très bonne famille.
00:34:58Et...
00:35:01Vous l'avez aimée?
00:35:04Beaucoup trop.
00:35:07Et après?
00:35:10Nous nous sommes haïs.
00:35:15Mais pourquoi?
00:35:18Pourquoi?
00:35:20C'est une des nombreuses questions que pose la vie.
00:35:26Mais allez y répondre.
00:35:28Mais il doit pourtant bien y avoir une raison.
00:35:35Je l'ai cru, moi aussi.
00:35:38Il s'est trouvé que les raisons de notre haine...
00:35:42en étaient les conséquences.
00:35:45Les malentendus n'ont pas provoqué la rupture...
00:35:49mais ont commencé...
00:35:52quand l'amour a disparu.
00:35:56C'est pourquoi, voyez-vous, les mariages soi-disant de raison...
00:35:59sont les plus heureux.
00:36:02Oui.
00:36:05Knut et moi, nous n'avons jamais connu de pareilles difficultés.
00:36:09Ah, attention, Kirsten.
00:36:12Vous êtes un peu trop sincère.
00:36:14Moi? Qu'est-ce que j'ai dit?
00:36:17Mais que vous n'avez jamais aimé votre mari.
00:36:21Aimé?
00:36:24Ah, oui.
00:36:27Qu'est-ce donc? Aimé.
00:36:30Quelle question de la part d'une femme mariée.
00:36:34Qu'est-ce que l'amour?
00:36:38C'est une chose qu'on fait...
00:36:40mais dont on ne peut pas parler.
00:36:48Votre femme, était-elle jolie?
00:36:52À mes yeux, oui.
00:36:55Elle vous ressemblait, d'ailleurs.
00:36:59Vous me trouvez donc jolie?
00:37:02Oui.
00:37:05Mon mari ne s'en est aperçu que lorsque vous lui avez dit.
00:37:10Et c'est curieux comme il mène, quand vous êtes là.
00:37:14On dirait que votre présence l'excite.
00:37:16Tiens.
00:37:18Eh bien, c'est peut-être pour cela qu'il a tant de plaisir à me voir.
00:37:25Et vous?
00:37:28Moi.
00:37:30Peut-être vaut-il mieux en finir avant d'aller trop loin.
00:37:32Que voulez-vous dire? Que pensez-vous donc de moi?
00:37:34Rien de mal, Kirsten, rien.
00:37:38Pardon si je vous ai blessée.
00:37:40Vous m'avez profondément blessée.
00:37:44Mais je sais bien quelle triste idée vous avez des femmes.
00:37:47Oh, pas de toute.
00:37:50Vous êtes pour moi...
00:37:52Quoi?
00:37:55La femme de mon ami.
00:37:57Et si je ne l'étais pas?
00:37:59Encore une fois, restons-en là.
00:38:02Vous ne semblez pas très habituée aux compliments des hommes, Kirsten.
00:38:07Non.
00:38:10C'est justement pourquoi...
00:38:13j'apprécie quand même.
00:38:15Mais seulement un peu.
00:38:17Seulement un peu?
00:38:20Et puisque vous exigez si peu de la vie,
00:38:23vous devez être faite pour le bonheur.
00:38:26Qu'en savez-vous?
00:38:30Seriez-vous ambitieuse?
00:38:33Auriez-vous des aspirations?
00:38:35L'envie de devenir quelqu'un?
00:38:37Oh, non, rien de tout cela.
00:38:41Mais cette vie monotone, sans travail, sans événements...
00:38:47Savez-vous qu'il m'arrive de me sentir cruelle?
00:38:51Si cruelle que je me souhaite un gros chagrin
00:38:53ou qu'il se passe quelque chose,
00:38:55une épidémie, un incendie,
00:38:57la mort de mon enfant,
00:38:59ma propre mort.
00:39:00Vous savez ce que c'est?
00:39:03Le désœuvrement.
00:39:06Trop de bien-être.
00:39:09Ou plus grave, peut-être.
00:39:11Et quoi dans?
00:39:13De la luxure.
00:39:15Comment?
00:39:16Inutile de répéter, vous avez parfaitement entendu.
00:39:19Et comme je n'y mets aucune méchanceté,
00:39:21je ne pense pas vous avoir blessée.
00:39:27Vous, au moins,
00:39:29vous ne ressemblez à personne.
00:39:32Vous frappez vos amis au visage,
00:39:36sans leur faire vraiment mal.
00:39:39Il paraît que certaines femmes
00:39:41aiment
00:39:43être battues.
00:39:46Vous me faites peur, maintenant?
00:39:49Tant mieux.
00:39:50Qui êtes-vous, que voulez-vous, quelles sont vos intentions?
00:39:52Ne soyez pas trop curieuse, Kirsten.
00:39:53Encore une insolence?
00:39:54Non, un conseil d'ami.
00:39:56Quand votre mari n'est pas là, nous nous...
00:40:00querellons.
00:40:01Vous avez remarqué?
00:40:03Mauvais signe.
00:40:04Mais pourquoi donc?
00:40:05Pour une amitié durable.
00:40:07C'est le besoin d'un dérivatif.
00:40:10J'ai parfois l'impression que je pourrais vous haïr.
00:40:12Bravo, mais n'avez-vous jamais eu l'impression
00:40:14que vous pourriez m'aimer?
00:40:15Si, quelquefois.
00:40:16Quand?
00:40:18Vous me donnez l'envie de vous répondre aussi franchement.
00:40:21Eh bien, quand vous parlez avec Adèle.
00:40:24Vous êtes comme votre mari,
00:40:27dont la flamme se rallume toujours pour vous quand je suis là.
00:40:31Bref, Mlle Adèle et moi, nous faisons fonction d'allumettes.
00:40:37C'est tellement drôle que je ne me fâche même pas.
00:40:41Vous ne devriez jamais vous fâcher.
00:40:44Ça vous va encore plus mal qu'à d'autres.
00:40:54Oh!
00:40:56Comme si c'était la première fois que je vois Knut poursuivre Adèle.
00:41:02Inquiétant, cela.
00:41:04Et le reste?
00:41:07Quelque chose est en train de pourrir sous ce plancher.
00:41:11Comment?
00:41:14Moi, je ne sens rien.
00:41:17D'ailleurs, tout n'est que jeu.
00:41:21Oui.
00:41:23Oui, on joue avec des allumettes,
00:41:26un couteau de chasse,
00:41:28de la dynamite.
00:41:31C'est effrayant.
00:41:51Knut n'est pas là?
00:41:53Non, il est allé faire des courses. Vous vouliez lui parler?
00:41:57Évidemment, puisque je demande où il est.
00:42:01Et Adèle,
00:42:03tu l'as vue?
00:42:05Non, pas depuis un bon moment.
00:42:08Oh, excusez-moi.
00:42:10Vous n'avez pas vu?
00:42:12Non.
00:42:14Je ne sais pas.
00:42:16Je ne sais pas.
00:42:17Oh, excusez-moi.
00:42:19Vous n'avez pas vu? Comment allez-vous?
00:42:21Très bien, monsieur, et vous?
00:42:23Puis-je faire la commission?
00:42:25Oui, s'il te plaît, mais je vous dérange là peut-être. Je peux revenir, tu dis.
00:42:29Comme si vous pouviez nous déranger.
00:42:31Eh bien voilà, ma chambre est pleine de moustiques.
00:42:35Pourriez-vous me céder votre mansard?
00:42:37Comme c'est dommage.
00:42:39Nous venons justement de la donner à notre ami Axel.
00:42:43Ah, il va habiter chez vous?
00:42:45Ah, si j'avais su, je n'aurais jamais proposé.
00:42:48Je n'aurais jamais accepté cette invitation, si j'avais su que...
00:42:51Je vous en prie, n'en parlons plus.
00:42:53Ce n'est pas bon se mettre entre l'arbre et l'écorce.
00:43:00Alors, Lud, s'est-il remis au travail?
00:43:02Non.
00:43:04Il ne se sent pas bien disposé.
00:43:06J'avais été bien disposé pour le travail.
00:43:09Et maintenant, moins que jamais.
00:43:11C'est tout ce que vous aviez à nous dire?
00:43:13Ben oui.
00:43:15D'ailleurs, c'est environ...
00:43:21Inutile de parler à Clute de la chambre.
00:43:24Certes, avec le plus grand plaisir.
00:43:26Non, tu comprends, c'est ennuyeux de faire des histoires pour rien.
00:43:29Si la mansarde avait été libre, si vraiment j'avais pu la voir, alors...
00:43:35Mais puisqu'elle est occupée...
00:43:38A tout à l'heure.
00:43:40A tout à l'heure.
00:43:54Excusez-moi, Kerstin, je vous quitte un instant.
00:43:57Et où allez-vous si vite?
00:44:00Je ne peux pas vous le dire.
00:44:02A la recherche d'une autre chambre, mais je vous le défends.
00:44:04Croyez-vous que je désire rester chez vous après m'être fait traiter ainsi?
00:44:07Je ne vous le permettrai pas.
00:44:09Ce n'est pas nous qui vous mettons à la porte.
00:44:11Qu'est-ce qu'il se passe?
00:44:14Qu'est-ce qu'il se passe?
00:44:16Vous vous battez?
00:44:18Ou bien s'agit-il d'une déclaration d'amour?
00:44:21Imagine-toi qu'Axel veut aller louer une chambre ailleurs
00:44:24uniquement parce que ton père est venu demander qu'on lui cède la mansarde.
00:44:27La mansarde?
00:44:29Il voulait voir ce que vous faisiez, tout simplement.
00:44:31Et c'est pour ça qu'il veut partir.
00:44:34Aller à genoux.
00:44:36Et demander pardon à Madame.
00:44:39Embrasser son pied.
00:44:41Il a de jolis pieds, tu sais.
00:44:47Voilà.
00:44:49Mes excuses sont faites.
00:44:51A tout à l'heure.
00:44:53Axel!
00:44:57T'es inconcevable de la part de ton père de toujours s'épargner.
00:44:59T'es inconcevable de la part de ton père de toujours se mêler de ce qu'il ne regarde pas.
00:45:02De venir troubler la paix de notre ménage.
00:45:04Bientôt nous n'aurons plus une seconde de tranquillité, ni jour, ni nuit.
00:45:07Faudra bien s'y faire.
00:45:09Mais tu devrais un peu mieux cacher tes sentiments.
00:45:12Mais quels sentiments? De quoi parles-tu? Serais-tu jaloux par hasard?
00:45:16Pardon, qu'est-ce que tu dis?
00:45:18J'y suis plus. Je te parle de ton aversion pour mon père.
00:45:21Mais ne parlons plus de sentiments.
00:45:25Tiens, mets cette cravate.
00:45:26Tu auras l'air un peu plus convenable.
00:45:28Encore une nouvelle cravate.
00:45:31Et bleue, par-dessus le marché.
00:45:33Je trouve que tu te négliges un peu trop.
00:45:35Et arranges un peu tes cheveux.
00:45:37Non, tu vas un peu loin.
00:45:39Ton jeu devient beaucoup trop transparent.
00:45:41Je ne te comprends pas.
00:45:43Tu voudrais peut-être que je m'achète aussi un costume clair et des souliers de tennis.
00:45:46Pourquoi pas? Ça ira très bien.
00:45:49Tu commences à grossir.
00:45:51Il faudrait que je maigrisse.
00:45:52Et que j'ai le cœur brisé.
00:45:55Il ne me manquerait plus que le divorce.
00:45:57Mais, Knut, tu es jaloux.
00:46:01Tu as peut-être dépassé les bornes.
00:46:03Oui.
00:46:10Comme c'est curieux.
00:46:14Je suis jaloux.
00:46:16Oui.
00:46:17Je suis jaloux, mais sans envie et sans colère.
00:46:23Je l'aime tellement
00:46:26que je ne pourrais rien lui refuser.
00:46:30Rien.
00:46:32Rien.
00:46:35C'est beaucoup.
00:46:37Non, non, c'est bien cela.
00:46:40C'est fou.
00:46:43C'est fou.
00:46:44C'est fou.
00:46:46C'est criminel.
00:46:48C'est vil.
00:46:51Mais s'il voulait coucher avec toi,
00:46:55je le lui permettrais.
00:46:58Tu es horrible.
00:47:01Je t'ai entendu dire beaucoup de choses.
00:47:03J'en ai supporté beaucoup.
00:47:05Mais je n'y peux rien.
00:47:07Tu sais, parfois,
00:47:09une vision m'obsède
00:47:12aussi bien le jour que la nuit.
00:47:15J'ai l'impression de vous voir ensemble, tous les deux.
00:47:19Toi et lui.
00:47:23Et je n'en souffre pas.
00:47:26Au contraire.
00:47:29J'en jouis.
00:47:33Comme devant un très beau spectacle.
00:47:36C'est effrayant.
00:47:40Le cas doit être assez rare.
00:47:41Mais avoue qu'il est diablement intéressant.
00:47:52Tiens.
00:47:54J'ai parfois l'impression que tu voudrais te débarrasser de moi.
00:47:57Ah, non, non.
00:47:59Si, si, je t'assure.
00:48:01J'en arrive à penser
00:48:03que tu me jettes dans les bras d'Axel
00:48:05pour avoir une raison de divorcer.
00:48:07C'est incroyable.
00:48:08Une raison de divorcer.
00:48:10C'est incroyable.
00:48:28Dis-moi, Kerstin.
00:48:33Vous ne vous êtes jamais embrassée ?
00:48:35Hein ?
00:48:36Oh, sur le salut de mon âme, jamais.
00:48:40Promets-moi
00:48:42que lorsque le moment sera venu,
00:48:46tu n'hésiteras pas à me le dire.
00:48:48Oh, voyons que nu, t'es par la tête.
00:48:52Peut-être.
00:48:54Mais je...
00:48:56Je ne veux pas être trompé, vois-tu.
00:48:59Je ne serai pas volontiers ma place.
00:49:02Et après tout,
00:49:03je préfère savoir.
00:49:08Tu as fini ?
00:49:10Oui.
00:49:11C'est mon tour.
00:49:13Bon.
00:49:15Quelles sont exactement tes relations avec Adèle ?
00:49:19Les relations que tu connais,
00:49:22que tu as toujours à prouver.
00:49:24Je n'ai jamais à prouver l'adultère.
00:49:28Autre son de cloche.
00:49:31Parce qu'il était innocent hier,
00:49:35et je ne l'ai jamais approuvé.
00:49:37Je ne l'ai jamais approuvé.
00:49:39Je ne l'ai jamais approuvé.
00:49:41Je ne l'ai jamais approuvé.
00:49:43Je ne l'ai jamais approuvé.
00:49:45Je ne l'ai jamais approuvé.
00:49:46C'est ce qui s'est passé hier,
00:49:48et donc devenu criminel aujourd'hui.
00:49:51Tout comme mes relations avec Axel, bien innocentes tout à l'heure.
00:49:55Oui, mais elles étaient innocentes tout à l'heure.
00:49:58Qui sait ce qu'elles deviendront demain ?
00:50:01Attendons demain ?
00:50:03Ah non !
00:50:06Je ne veux pas attendre qu'il soit trop tard.
00:50:09Alors que veux-tu ?
00:50:12J'en sais rien.
00:50:16J'en sais rien.
00:50:21Une fin à tout cela, si toutefois c'est possible.
00:50:27Nous avons ennoué les mailles du filet et nous voilà pris dedans.
00:50:34Comme je le hais quand il n'est pas là.
00:50:38Mais dès que je le revois et qu'il me fixe de ses grands yeux profonds,
00:50:44je l'aime comme un frère.
00:50:47Comme une sœur.
00:50:50Oui.
00:50:58Je comprends maintenant que tu puisses subir son influence,
00:51:03mais je ne le comprends pas très bien moi-même.
00:51:08Peut-être qu'à force de vivre seul depuis si longtemps parmi des femmes,
00:51:11j'ai été contaminé
00:51:15et que ton amour pour lui a déteint sur moi.
00:51:23Tu dois l'aimer terriblement, hein ?
00:51:28Sans même le savoir.
00:51:32C'est vrai.
00:51:35Maintenant tu essaies tout simplement de rejeter la faute sur moi.
00:51:38Mais comme toi.
00:51:39Non, comme toi.
00:51:40Je crois que je deviens fou.
00:51:41Tu en serais bien capable.
00:51:42Et tu n'en éprouves même pas la moindre pitié.
00:51:44Pourquoi aurais-je pour toi de la pitié alors que c'est toi qui me fais souffrir ?
00:51:46Alors tu ne m'as jamais aimé.
00:51:47Tu ne m'as jamais aimé.
00:51:55Nous voilà embarqués dans une querelle
00:51:58qui durera jusqu'à la fin de nos jours.
00:52:01Viens finissons-en à temps.
00:52:02Va prendre un bain, ça te rafraîchira.
00:52:04Mais tu veux que je te laisse seule ?
00:52:05Oui.
00:52:06Eh bien, j'ai eu de la chance.
00:52:08Juste en sortant, j'ai rencontré Mlle Adèle
00:52:13qui m'a proposé une chambre.
00:52:18Elle a aussi des chambres à louer ?
00:52:22Elle en connaissait une qui était libre.
00:52:26Elle connaît tout, cette fille-là ?
00:52:29Une cigarette ?
00:52:30Non, merci.
00:52:33Oh, la belle cravate toute neuve.
00:52:35Oui, oui, oui.
00:52:39Vous avez dit du mal de moi pendant mon absence, je le vois.
00:52:41Excusez-moi.
00:52:42Il est temps que j'aille prendre un bain.
00:52:47Je ne peux pas.
00:52:49Je ne peux pas.
00:52:50Je ne peux pas.
00:52:51Je ne peux pas.
00:52:52Je ne peux pas.
00:52:53Je ne peux pas.
00:52:54Je ne peux pas.
00:52:55Je ne peux pas.
00:52:56Je ne peux pas.
00:52:57Je ne peux pas.
00:53:06Qu'est-ce qui lui prend ?
00:53:11Il est jaloux.
00:53:14Hein ?
00:53:17Mais il n'a pas de raison.
00:53:20Knut prétend que si.
00:53:27Où se trouve cette chambre qu'Adèle vous a procurée ?
00:53:33Quelle chambre ? Ah oui ! Juste en face chez le pilote.
00:53:42Bien calculé ! Comme ça, vous pourrez regarder dans sa chambre ! Quelle intrigante !
00:53:54Je ne pense pas qu'Adèle y ait jamais pensé. Adèle ? Vous voilà bien intime.
00:54:01Non, je vous en prie. N'évoquez pas la lune en plein jour, Kirsten. Ne faites pas ça, sinon...
00:54:10Sinon, vous vous en allez, comme d'habitude. Mais pour le coup, vous ne partirez pas,
00:54:16vous n'en avez pas le droit. C'est peut-être le devoir.
00:54:18Non, si vous êtes mon amie, vous ne me laisserez pas seule, ici, sans défense.
00:54:22Mon mari, lui, peut se permettre n'importe quelle vilainie. Imaginez-vous qu'il ait
00:54:27allé si loin, dans la bassesse, qu'il serait à la rigueur disposé à me céder à vous.
00:54:31Mais voilà un aspect bien aimable de la jalousie. Et qu'avez-vous répondu ?
00:54:38Que voulez-vous répondre ? C'est à moi que vous posez cette question ?
00:54:44Vous jouez avec moi, comme le chat avec la souris. Vous voyez que je suis prise dans
00:54:53vos mailles, que je lutte, je souffre pour m'en arracher. Je ne peux rien. Ayez pitié
00:55:01de moi. Donnez-moi seulement un regard aimable. Ne restez pas là, froide comme une statue.
00:55:07Vous êtes si fière, si honnête, si maître de vos sentiments. Mais c'est parce que vous
00:55:13ne m'avez jamais aimée. Je m'ai aimée comme je vous ai.
00:55:18Et je n'ai jamais aimé, moi. Et je vous ai aimé, comme on dit, dès que je vous ai
00:55:30vues. Vous vous rappelez le coucher de soleil, le soir où nous avons fait connaissance, l'année
00:55:36dernière ? Votre mari était en bas, dans le vallon, en train de peindre. Il nous a
00:55:43présentés, et nous sommes restés debout en causant jusqu'au moment où nous avons
00:55:47été fatigués. Et vous vous êtes assises dans l'herbe, en m'offrant une place à vos
00:55:52côtés. J'étais très malheureux, très fatigué, très seul. Nous nous sommes revus
00:56:04souvent, souvent. Votre mari semblait jouir de la vénération dont je vous entourais.
00:56:12On lui dit que je lui avais fait découvrir sa femme. Je suis devenu votre esclave. Vous
00:56:20avez joué avec moi. Knut ne se gênait pas pour me taquiner ouvertement, même en public.
00:56:27Sa vanité et son assurance m'ont souvent blessé, et j'ai parfois eu envie de l'écarter
00:56:35pour prendre sa place. Vous vous souvenez de l'après-midi où je vous ai invités tous
00:56:41les deux pour fêter mon anniversaire ? Vous deviez arriver un peu plus tard, et après
00:56:47nous avoir fait attendre une heure, vous êtes entrés. Vous aviez un chapeau de paille garni
00:56:55de linon jaune. Vous m'avez tendu votre bouquet de roses avec l'art à dieste d'une fillette
00:57:00de quatorze ans. Et votre beauté était si accablante que je suis resté muet, incapable
00:57:09de vous souhaiter la bienvenue, de vous remercier pour les fleurs. J'ai dû sortir.
00:57:14Vous au moins, vous savez cacher vos sentiments. Et rappelez-vous, plus tard après le souper,
00:57:31après avoir pendant des heures échangé des souvenirs, rappelez-vous que mon Knut,
00:57:35ou sans doute avec votre assentiment, m'a formellement invité à venir habiter chez
00:57:39vous en ville pour l'hiver. Qu'ai-je répondu alors ?
00:57:42Vous avez répondu. Je n'ose pas. Le lendemain matin, j'étais parti. Tout a été dit.
00:57:52Il n'y a plus qu'à nous séparer. Oh non, non, pas cela. Les choses ne peuvent-elles
00:58:01rester comme elles sont ? Vous êtes si calmes que je ne suis pas du tout troublée, puisque
00:58:11nous sommes maîtres de nous-mêmes. Knut n'a rien à y voir. Restons-là tous les
00:58:16deux tranquillement et bavardons comme deux vieux époux qui évoquent leur amour de jeunette.
00:58:24Quel enfant vous êtes ! Mais comment avez-vous été mariés pour pouvoir croire à l'amitié
00:58:29après une déclaration d'amour ? Je suis calme, oui, calme, mais comme un baril de
00:58:38poudre amorcée et froid comme une chaudière en ébullition. J'ai lutté, je me suis fait
00:58:44souffrir, mais je ne suis plus maître de moi. Moi, oui, je peux répondre de mon air.
00:58:55Je le crois bien, mais vous, vous éteignez le feu au fur et à mesure qu'il s'enflamme.
00:59:02Mais moi, je vis seul. Oh, quelle idée satanique ! Mais comment voulez-vous que je reste dans
00:59:11cette maison pour ramasser les miettes qui tombent de la table du riche, vivre d'air
00:59:15pur, boire le parfum des fleurs et par-dessus garder ma mauvaise conscience ? Pourquoi auriez-vous
00:59:21d'air mort ? Knut ne se gêne pas pour avoir une maîtresse et pour l'embrasser.
00:59:29Oh non, nous ne rejetons pas la faute sur autrui, cela nous mènera au bord du précipice.
00:59:35Oh non, pour une fois soyons originaux, montrons au monde un exemple d'honnêteté. Quand
00:59:43Knut reviendra, nous lui dirons, voilà, nous nous aimons, donne-nous un bon conseil, que
00:59:50faut-il faire ? Oh, c'est grand, c'est noble. Oui, c'est ce qu'il faut faire, advienne,
00:59:57que pourra ? Et nous pourrons parler la tête haute, nous n'aurons commis aucun crime.
01:00:01Et après, il me dira de m'en aller ? Ou de rester. Oui. Mais sous quelles conditions ? Que
01:00:17tout soit comme avant ? Oh non, jamais. Croyez-vous que je pourrais encore entendre
01:00:23votre porte se fermer, supporter vos caresses ? Oh non, il n'y a pas d'issue. Il faut
01:00:29qu'il le sache, sinon je ne pourrai plus le regarder, serrer sa main. Non, il faut
01:00:37tout lui dire, et puis nous verrons. Oh, c'est seulement l'heure qui vient de
01:00:44passer. Dites-moi que vous m'aimez, ou je n'aurai plus le courage de lui enfoncer
01:00:50le poignard dans le cœur. Dites-le-moi que vous m'aimez. Oh oui, je t'aime de tout
01:00:54mon corps, de toute mon âme. J'aime tes petites dents blanches, ta bouche faite pour
01:00:59le baiser. J'aime tes oreilles, tes yeux sensuels et doux. J'aime toute ta personne
01:01:05si légère et si aérienne que je voudrais la jeter sur mon épaule. Autrefois, il m'est
01:01:10arrivé de saisir une fille à plein bras dans la rue et de monter à toute allure quatre
01:01:13étages. J'étais bien jeune. Tu dois aimer mon âme aussi. Mais j'aime ton âme, parce
01:01:23qu'elle est plus faible que la mienne, parce qu'elle est tardante comme la mienne, perfide
01:01:33comme la mienne. Excusez-moi, je vous dérange. Je voulais seulement prendre un journal. Tu
01:01:49n'as pas vu Adèle? Ça fait la cinquième fois que vous me demandez si je n'ai pas vu
01:01:54Adèle. Tu devrais prendre un bain avant le déjeuner. Non, pas aujourd'hui. J'ai tort
01:02:05de négliger les bains. Ta santé n'est pas très forte. Partons ensemble. Non, mais
01:02:25moi je vais partir. Non, je partirai aussi. Pourquoi je fais cela? Feu d'enfer qui brûle
01:02:55? Pourquoi est-ce que vous vous asseyez si loin l'un de l'autre? Parce que. Parce que
01:03:23vous nous aimez. Pourquoi c'était retroublé? Parce que nous nous aimons. C'est vrai? C'est
01:03:44vrai? Mais pourquoi fallait-il absolument me dire ça? Voilà la récompense de notre
01:04:03sincérité. Mais oui, c'est très original. C'est très original, mais c'est très impudent.
01:04:13Mais toi-même, tu m'as demandé l'heure venue. Peut-être. Il est l'heure est venue et je le
01:04:19savais déjà, il me semble. Et pourtant, c'est tellement nouveau pour moi que je n'arrive pas
01:04:26à comprendre. A qui la faute? A tout le monde et à personne. Oh là là. Mais qu'est-ce
01:04:55qu'on va devenir? Qu'est-ce qu'il va se passer? As-tu quelque chose à me reprocher? Mais non,
01:05:02rien. Quand tu as senti le danger, tu as fui, tu as refusé de venir habiter chez nous. Tu as
01:05:09su si bien cacher tes sentiments que Kerstin elle-même croyait que tu la détestais. Oui,
01:05:14voilà. Pourquoi es-tu revenu? Parce que je croyais que mes sentiments étaient morts. Mais je te
01:05:20crois. C'est vraisemblable et je te crois. Nous voilà tout de même en présence d'un fait que
01:05:29nous n'avons ni provoqué, ni su empêcher. Par une feinte franchise, nous avons essayé d'éviter
01:05:40le danger, nous en avons ri et puis il est arrivé de plus en plus près. Il nous tombe sur la tête.
01:05:45Alors, qu'est-ce qu'on va faire?
01:05:55Parlons calmement. Et tentons malgré tout de rester bons amis jusqu'au bout.
01:06:07Personne ne répond?
01:06:08Ben quoi? On va pas rester là sans rien faire à regarder le toit qui brûle. Réfléchissons un peu
01:06:18aux conséquences. Le plus correct serait peut-être que je me retienne. Oui, c'est mon avis. Non, reste
01:06:22ou je te suivrai. Mais tu appelles ça parler calmement? Mais l'amour n'est pas calme. Je
01:06:26vous en prie, épargnez-moi au moins le spectacle de votre désir. Ménagez-moi un peu puisque je suis
01:06:30relativement innocent et que de toute façon c'est moi qui vais souffrir le plus. Mais tu ne partiras
01:06:33pas, tu m'entends? Mais vous pourriez vous comporter comme des gens des cents et attendre
01:06:36que je me sois éloigné. Ecoute-moi, mon ami. Il faut prendre une décision car la cloche du
01:06:54déjeuner va bientôt sonner. Je vois très bien que votre amour ne peut pas être vaincu alors que
01:07:04le mien est le mien avec un peu de bonne volonté. Mais continuer à vivre avec une femme qui en aime
01:07:16un autre? Non, non, non, non, non, non, c'est pas possible. C'est pas possible. J'aurais l'impression
01:07:20de vivre en polygame. Alors, voilà, je préfère me retirer. Mais pas avant d'avoir la certitude
01:07:35que tu l'épouseras. Je ne sais pas pourquoi, mais ta généreuse proposition m'humilie plus
01:07:46encore que le sentiment d'avoir commis un crime si je te l'avais volé. Je te crois. Mais moi,
01:07:53je me sens moins humilié de donner que d'être volé. Alors, voilà, je vous laisse cinq minutes
01:08:06pour régler cette petite affaire. A tout à l'heure. Eh bien? Vous ne voyez pas que je suis ridicule?
01:08:29Non. Il n'est pas ridicule d'être honnête? Pas toujours. Mais ici, le mari est bien le personnage
01:08:38le moins ridicule. Et un jour, vous me mépriserez. C'est tout ce que tu trouves à dire dans un moment
01:08:47pareil. Maintenant que plus rien ne nous sépare, que tu pourrais m'ouvrir les bras à la conscience
01:08:52tranquille. Tu hésites? Oui. Oui, j'hésite. Car cette franchise prend tous les airs de l'infudeur.
01:09:00Et cette honnêteté ressemble à une absence totale de cœur. Ah, vraiment? Oui. Et je m'aperçois enfin
01:09:06que toute cette odeur de pourriture qui hante la maison vient de vous. Oh, de vous? Mais c'est vous
01:09:12qui m'avez séduite avec vos beaux regards timides, votre froideur simulée, vos brutalités qui m'ont
01:09:18excité comme un fouet. Voilà le séducteur qui joue au perteur. Oui, mais c'est vous. Non? C'est vous.
01:09:23Non, c'est vous. Vous, vous. Ah, vous n'avez donc aucune pitié. Vous êtes un monstre. Vous voyez pas que je suis
01:09:31malade, malade, malade. Mais qu'est-ce qui se passe? Mais qu'est-ce qui se passe? Vous ne vous êtes pas mis d'accord?
01:09:53Laisse-moi. J'ai vu Axelle filer à travers le jardin comme un feu. Elle avait l'impression qu'il avait le feu derrière.
01:10:01Oh! Austrian! Aux, aux, aux, aux, aux, aux Greniers.
01:10:11Adam! Adam!
01:10:22Allez, allez, t'es l'beau-père.
01:10:34Ah oui, mais c'est pas grave, c'est pas grave.
01:10:44Allez, tu vas sourire, sourire.
01:10:49Souris-moi, veux-tu faire un petit sourire? Allez, voilà.
01:10:57Alors, vous venez déjeuner?
01:10:59Oui, oui, ça nous convient parfaitement.
01:11:02Ah oui, M. Axel?
01:11:04Oh, n'attendons pas, il a filé.
01:11:07Curieux personna, moi qui avais fait frire les limands.
01:11:15Au revoir.
01:11:19Dis-moi, papa, tu peux prendre la mansarde? Elle est libre.
01:11:25Oh, merci, je n'en ai plus besoin.
01:11:27Oh, c'est curieux comme tu changes d'idée.
01:11:30Je ne suis pas le seul.
01:11:32Celui qui gouverne son esprit est meilleur que celui qui conquiert des villes.
01:11:38Et ceci, c'est pour moi.
01:11:42Celui qui gouverne son esprit est meilleur que celui qui conquiert des villes.
01:11:47Et ceci, ne dis pas à ton ami, va-t'en et reviens.
01:11:53C'est très bien.
01:11:55Où l'as-tu trouvé, ça?
01:11:57M. Kerstin qui me l'a donné.
01:12:00M. Kerstin, as-tu pris un bon bain, mon enfant?
01:12:05Oh non, une simple douche froide.
01:12:08Attends! Attends!
01:12:19Dis-moi, papa.
01:12:26Tu vas donner le bras à ma femme et moi, je vais offrir le mien à Adèle.
01:12:33Oh, merci. Garde donc Kerstin pour toi.
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