Les Nuits Révolutionnaires - 1989 - Episode 01

  • il y a 3 mois
DB - 20-06-2024
Transcript
00:00Ibu, oiseau sinistre, comment m'expliquer que je t'aime, que je t'ai emporté si profondément
00:26au moins depuis ma forêt bourguignonne.
00:57Bon, on s'installe là-bas, juste après le pont.
01:09Mais il faut bien que l'humeur se passe.
01:26...
01:46Rapprochez-vous ! Rapprochez-vous !
01:51Un projet ! Ne craignez pas pour votre argent ! Ici, tout est gratis ! Ici, pas de civils ! Ici, pas de main-tendue ! Pas de conduit de viesse ! Gardez votre argent ! Ici, tout est gratis !
02:05Pro-deo !
02:06Gratis ! Pro-deo ! Ne laissons pas s'étatarder par les latos ! C'est la hurie ! Singez les prêtres !
02:15Singez les nobles ! Ici, on ne dit pas gratis pro-deo, mais gratuit pour le peuple !
02:21Ici, on ne dit pas bons messieurs et belles dames, mais citoyens, citoyennes, ça sonne bien mieux à l'oreille !
02:49Citoyens, citoyennes, c'est le seul titre qui nous convienne !
02:53C'est le seul titre qui nous convienne !
03:11La nuit, les idées sortent aussi vite de terre que sortent des parterres de champignons !
03:18Qu'est-ce qu'il se dit ? Vive Paris et vive son peuple ! Que répond l'écho ?
03:22À bas les aristotes Versailles ! À bas les aristotes Versailles !
03:29À bas les courtisans ! Ils s'engraissent des biens que la cour dilapide !
03:33Que la cour vole à la nation !
03:36À bas les courtisans, les usurpateurs ! À bas les spéculateurs, les agiteurs, les affameurs !
03:46À bas la douzette ! À bas la dizaine !
03:53Ces affameurs sont les conseilleurs, les conseillers du roi ! Ils lui répètent de nuit comme de jour !
03:59Tire ! Tire ! Votre peuple devient indomitable !
04:03Abattez cette bête féroce qui bouleverse votre royaume !
04:08Ils veulent exiler l'Assemblée Nationale à Soissons !
04:16Et ils veulent la faire encercler par leur régiment royal allemand !
04:23Il est connu sous le nom de Royal Potence !
04:27Il est connu sous le nom de Royal Potence !
04:35Assemblée Nationale ! Assemblée Nationale !
04:56C'est la jambe !
05:03Présomptueuse jeunesse !
05:05Présomptueux petit peuple !
05:07Il veut s'élever, s'élever !
05:09Le voilà par terre !
05:11Qu'un dieu ne plaise son amal à la jambe !
05:13Un dieu plaît, cher Vicomte ! Il l'aura puni !
05:15Du abandon ! Je vous ai vu ! Vous avez payé ceux qui ont poussé les traiteaux !
05:20Quelqu'un s'est viré, je pense.
05:22Ah oui, on demande.
05:29Qu'un maître m'a-t-il puni ?
05:31Qu'il confonde nos coeurs de la honteuse envie !
05:35Et tout pour la fureur, le franc tribun qu'on aime !
05:39De l'Assemblée, le héros doit être noble même !
05:43En haut, c'est un généraux !
05:45De l'Assemblée, le héros doit être noble même !
05:48En haut, c'est un généraux !
05:50De l'Assemblée, le héros doit être noble même !
05:53En haut, c'est un généraux !
05:55Entends-tu le tonnerre qui gronde en approchant ?
06:04Prends un appui, ma chère, à ma droite en marchant !
06:14Je vois mon peu capable !
06:19Et bien voici l'ennemi !
06:24Rappelle les membres du peuple !
06:29Assemblée ! Assemblée !
06:43Laissez-moi vous serrer sur mon coeur et vous appeler mon ami !
06:48De volonté, mais pour quoi, grand Dieu ?
06:50Pour votre aide et la manière dont vous avez cloué le bec à nos aristocrates !
06:56Je ne suis qu'un représentable, mais je me nomme Malibert.
07:00Mon nom à moi est Saint-Florent, et le mien Dorival.
07:03Tous trois étudiants. Tous trois révolutionnaires.
07:06Nous étudions la philosophie pour faire la révolution.
07:11Moi, je me nomme Rétif de la Bretonne.
07:13L'auteur du Paysan Converti ?
07:18Et celui de la Femme Infidèle ?
07:20Autant vous parler franchement. Je n'aime pas vos livres.
07:24Le vice, il tient le haut du pavé.
07:26Vous défendez les idées nouvelles. Moi aussi.
07:29A chacun sa manière.
07:30Prétexte ! Il n'y a plus de récit que Libertin.
07:33Dans Libertin, il y a déjà liberté !
07:37La révolution sera pure ou ne sera pas !
07:39À bas les puritains de la révolution !
07:41À bas les pervertis de l'aristocratie !
07:43Arrêtez ! Vous n'allez pas recommencer !
07:45Patriotes, oubliez vos dissensions et ralliez-vous à la sûreté commune !
07:51Avant de nous battre sur la manière d'être libres,
07:53commençons par nous unir pour conquérir cette liberté.
08:00Le nom est un sage.
08:01Le hibou observe nos querelles.
08:04Je vois à son oeil qu'il va nous brocarder.
08:08Et de le surnommer ton pas, d'ailleurs, j'entends tout.
08:11Dit Van Lamesch.
08:14Ne plus insinuer par là que je suis un indicateur.
08:16Je n'insinue rien.
08:17Mais hibou est célèbre, il n'y a plus d'insurnom.
08:21Amis, n'écoutez pas les vilaines langues.
08:25Vous avez devant vous le spectateur nocturne.
08:28Et avec toutes ses plumes !
08:30Croyez-vous que je m'accoute ainsi pour passer inaperçu ?
08:33Comme c'est la manière des dénonciateurs et des traîtres,
08:35mais c'est tout le contraire.
08:36Je me fais hibou pour ne tromper personne.
08:39Chacun sait que le hibou est curieux.
08:41Eh bien, je le suis à son image.
08:43Savoir tout sur tout est le propre du temps.
08:46Je suis donc curieux par sagesse et non par traîtrise.
08:50Ainsi, il faut regarder la curiosité malsaine de vos livres comme une sagesse ?
08:54Beau sophisme.
08:56Jeune homme, rien de moins malsain que l'esprit de curiosité.
09:00Ne vous y trompez pas.
09:01Les bonnes mœurs que vous mettez si haut
09:04ne tiennent pas au discours modeste.
09:07Elles ne sont jamais blessées par le récit des actions libres,
09:11mais par l'hypocrisie et par le mensonge.
09:13Elles doivent tout à la vérité.
09:22Maintenant, écoutez, ceci, c'est ma gloire.
09:24De tous les gens qui ont dit de l'être,
09:26je suis le seul, le seul,
09:28qui connaisse vraiment le peuple,
09:30pour l'excellente raison que j'en suis,
09:33que je ne cesse de l'observer,
09:35qu'il ne cesse de me surprendre,
09:37et qu'enfin, je ne me sens vraiment bien à mon aise
09:41qu'en me mettant toujours à nuit.
09:43Voilà pourquoi, si vous trouvez encore la force
09:46d'aller ce soir bâcler les idées nouvelles,
09:49passez par les danseurs de cordes.
09:52J'y serai. J'aurai un vrai plaisir à vous accompagner.
10:03Ibu,
10:06combien de fois tes cris funèbres
10:09m'ont-ils fait ressaillir au lieu dit de la Bretonne,
10:13la ferme où je suis né ?
10:20Alors, tu veillais sur moi.
10:25De la même façon,
10:27tu m'aimais.
10:30De la même façon, je veille sur vous,
10:34citoyen de Paris.
10:43Comme dans la forêt,
10:45l'œil et l'oreille aux aguets,
10:50dans les ténèbres de cette capitale immense,
10:54où parfois, l'odeur est si pestilencieuse.
11:12C'est hors de ma part, mais il me semble que
11:14vous jetez là des choses fort utiles.
11:17Les riches ont toujours peur de manquer.
11:19Tous les ans, ils vont mettre à chèque au moins
11:21pour trois maisons comme la nôtre.
11:23Est-ce qu'il ne compte pour rien
11:25la disette et la pénurie qui règnent ?
11:28Nous perdons, en viande et en pain,
11:30de quoi nourrir deux familles bourgeoises
11:33et vingt familles de pauvres.
11:35Regardez,
11:37des volages entiers.
11:39C'est une profanation perpétuelle des biens de la nature.
11:43Citoyen,
11:45il suffit d'un caprice
11:47pour que bœuf, veau et mouton ne soient pas montés.
11:50A la fin, ils se gâtent.
11:52Et alors, il faut les jeter.
11:54Pendant ce temps, le pauvre doit se battre
11:56pour une petite mesure de blé quand il a faim et enfant.
11:58Les riches sont le fléau de l'humanité.
12:00Je loue votre philosophie,
12:02mais je blâme votre haine.
12:04Riche, compris.
12:05Mais êtes-vous ?
12:06Quoi ?
12:07Riche.
12:08Non.
12:09Alors, on vous pardonne.
12:11Vous paraissiez pourtant un homme instruit.
12:20La charité pour manger, citoyen.
12:50Mandier tous les soirs.
13:02N'as-tu pas de honte ?
13:04Que fais-tu de ta dignité de citoyen ?
13:08Travaille si tu veux être l'égal de tous.
13:11Citoyen, vous ne vous sentez pas bien ?
13:38Vous ne vous sentez pas bien? Voulez-vous que je vous reconduise? Ma voiture est à
13:47votre disposition. Avez-vous perdu un être cher? Votre femme? Votre mère?
14:01Non. Ma fille, Zéphire. C'est un bien grand malheur. Elle vous a quitté il y a peu?
14:13Ah non. Ça remonte à pas mal d'années. Mais je crois que moi, quand revient l'anniversaire
14:22de sa mort, on peut me défendre de passer par cette rue. Vous affligez là un traitement
14:28bien qu'elle soit un homme de votre âge. C'était probablement votre aîné. Oh, par
14:35tous les grands dieux, non. Non, non, c'était l'une de mes soixante-cinq filles. Exactement
14:43la quarante-septième. Et jamais de garçon? Non, jamais. Pauvre homme. Combien de veuvages
15:01avez-vous donc connu? Aucun. De mon mauvais mariage, j'ai né que deux filles, Agnès
15:10et Marion. Soixante-trois filles adultérines? Pourquoi vous n'en avez point? Ça ne vous
15:30regarde pas? Et surtout, je veux l'ignorer. Comment ça, vous voulez l'ignorer? De quelle
15:38sorte d'homme êtes-vous, donc? Une espèce très ordinaire à regarder autour de moi.
15:43Beau brevet de vertu que de ressembler aux autres. D'ignorer ses enfants, vivant ou mort.
15:50Ah, vous portez de beaux vêtements. Vous vous donnez de fiers allures. Vous vous penchez
15:57sur un pauvre homme qui ne vous a rien demandé, mais à la vérité de cœur. Point. Ça vous
16:01manque? Nous n'avons plus rien à vous dire. Serviteurs, messieurs. Serviteurs, citoyens.
16:19Et d'enchant, j'entends-t-on à tous les coins de rue. Tu consens, mais quel avantage
16:32ont les hommes à changer la société s'ils ne renoncent pas à leurs égoïsmes, s'ils
16:38ne se tiennent pas à leurs nouvelles règles de quelques élans du cœur. Il y a-t-il deux
16:44groupes comme le nôtre? Dix. Ils doivent intervenir à minuit. Tout a été convenu.
16:49A la barrière de Saint-Denis, va-y tout de suite et sens si nous avons réussi. Cinq pour
16:55toi. Nous en gardons deux pour ton recrutement. Au premier coup de feu, les Suissards donnent
17:00à l'assaut. Les Allemands sont au prochain de mars. Ils attendent notre signal.
17:18Au second coup de feu, les Allemands sont au prochain de mars. Ils attendent notre signal.
17:47Nuit du 11 au 12 juillet. Onze heures. Des hommes à mine patibulaire. A l'angle de
18:07la rue, passe des remparts. Deux échaudés de l'eau. Et à quoi s'implexe? Si on connaît
18:22les habitudes du citoyen. Ils projetaient un complot à minuit. Mais pour quelle nuit?
18:39Les soldats le jetèrent au bas du navire. Il tomba sur le quai, puis, se relevant, s'écria
18:51Messieurs les officiers de marine, ayez pitié, je suis un pauvre esclave. J'ai prisonnié
18:56par les barbares, puis revendu par eux. Et maintenant, je vais être puni pour un crime
19:05que je n'ai pas commis. Pauvre esclave, son sort est affreux. Oui, j'ai déjà peur.
19:10Ma soeur tremble pour lui. Étiez-vous esclave? Pouvez-vous nous conter ce que vous avez
19:16souffert chez les barbares de Barbarie? J'ai été cet esclave, et par conséquent, je
19:20le peux. En somme, vous avez vraiment été esclave? Et de quelle peuplade? Les Passions.
19:26Les Passions? C'est le nom d'une tribu de Barbarie? Et elle pète. Tout le monde sait
19:32que les barbares sont des Passions. En fait, les Passions sont de tous les pays. Ici également?
19:40Ici également. Mais elles sont, cependant, barbares. Les Passions sont très méchantes?
19:45Les pires ennemis de l'homme. Si l'homme ne sait les dompter, il le précipite au plus
19:51profond de leur cou. Vous avez dit elles. Ce sont donc des femmes. Vous voulez dire des
19:58femmes comme nous? Pas tout à fait comme nous. Ah, je vois. Je vois, ce sont ces femmes
20:08qu'on appelle Amazones, et dont j'ai entendu qu'elles combattaient comme des guerriers.
20:11Et nous? Nous, nous serons des danseuses de corps. Tenez, regardez-les. Ils volent.
20:20Ils nous ont déjà appris à faire la culbée. Je ne vais pas le montrer. Mais pas devant
20:25le citoyen? Mais si, pourquoi pas? Allez! Assez! Non! Mais si, je vais juste le montrer.
20:31C'est pas l'heure pour les fillonnettes. Je ne veux plus vous entendre. Dormez.
20:45Citoyens! Citoyens! Écoutez-nous! Écoutez-nous, citoyens! Aux armes! Le peuple se bat à
20:56Montmartre. Les quatre Français se battent au peuple. Armons-nous tous et allons! Si
21:00nous ne les séparons, au premier coup de feu, les Suisses sont en Paris. Aux armes,
21:05patriotes! Nous en avons tout près d'ici. Les Allemands marchent depuis le champ de
21:09Mars. Citoyens, du calme. Du calme. On vous provoque. N'écoutez pas ce traître. Il veut
21:14qu'on envahisse Paris. Si la commune est prise, le roi renverra l'Assemblée. A Montmartre,
21:18aux côtés du peuple. Réfléchissez, citoyens. Il y a eu, en effet, une émeute à Montmartre,
21:24l'année dernière soir. J'y étais. Je peux vous jurer que les gardes françaises ont
21:28rejoint le peuple. Pourquoi le combattraient-elles aujourd'hui? J'ai entendu ces hommes comploter
21:32avant d'arriver dans ce cabaret. Tout à l'heure, ils se partageaient une grosse somme d'argent.
21:36Il a raison. Moi aussi, j'y étais, hier, à Montmartre. Les gardes françaises ont rejoint
21:42les nôtres. Elles sont du côté du peuple. C'est vrai. Depuis avril, les gardes françaises
21:46sont du côté du peuple. Les aristocrates veulent qu'on se batte pour envahir Paris.
21:49Nous sommes des comploteurs. Dites, dépêchons-nous. Ne les laissons pas échapper. Ils iront ailleurs.
22:19Les conspirateurs nous ont-ils passés? Par où? Aux fuites. Vous n'allez pas abattre
22:36dans cet état. Par Dieu, non. On leur accompagne. Prenez ma cave, M. Bazard. Merci. Et où allez-vous
22:46laisser toutes vos affaires? Au café vert. Juste de quoi nous grimer, nous déguiser.
22:51Oui, parce que parfois nous jouons des scènes du théâtre. On est dans l'occasion sous-présente,
22:55que ça défend de l'événement. Vous pourriez nous en écrire. Non, non, non, non, non,
22:58surtout pas. Continuez d'improviser. Ce sera toujours plus vivant. Vous m'en voulez pour
23:05tout à l'heure? De quoi vous en voudrais-je? Chacun a droit à ses idées. Nous avons tous
23:10le droit d'être libres. Et voyez, vos amis, ils vont comme certitude et insouciance. Hein?
23:18Vous pas? Saint-Laurent est fils de banquier. Et de rivale? Son père est marchand de gras.
23:25Et vous? Je ne connais pas mon père. Les fuites ont la liberté, ils l'auront en plus.
23:36Mais à moi, citoyen, la liberté, il me la faut. Elle sera mon seul bien, ma seule chance.
23:42Vous voyez la différence? Je vois. Cette femme au quai Saint-Louis qui battait le linge
23:51et qui s'était lancée quand vous êtes tombé? C'était ma mère. Elle a fait semblant
23:57de ne pas vous connaître? Toujours, quand je harangue. La honte? Non, elle a peur.
24:04Pour elle, vous allez au-dessus de votre condition. Je peux comprendre. Je suis fils de paysan.
24:09Oui, mais vous êtes illustre. En France, les idées se vendent mal. C'est injuste.
24:15La nation en a besoin. C'est aussi qu'elle n'en manque pas. Si elle se vendait trop
24:19bien, seuls les riches pourraient se les offrir. Tandis qu'elles naissent... Libres comme
24:23les hommes. Oui, et fragiles comme les oiseaux.
24:39Sauvez-moi. Nous nous conjuguons. Je suis perdue. Ne l'écoutez pas. Elle s'est échappée
24:45d'une maison que nous avions hâte de visiter. C'est faux. Mon maître et ma maîtresse sont
24:49partis ce matin. Ils m'ont laissé les clés de leur maison. Elle ment. Dans cette maison
24:53se cachent des ennemis de la nation. Elle en détient les clés. Elle s'est enfuie pour
24:56nous les soustraire. Cette visite est bien tardive. Qui êtes-vous? Une patrouille des
25:00milices bourgeoises, citoyen. Ne craignez rien. Il lui sera fait aucun mal. Mais les
25:05ordres sont les ordres. Non, non, non, non, non. Vous croyez vraiment qu'ils sont des
25:14milices bourgeoises? Cela paraît louche. Oui, enfin, depuis que les aristocrates quittent
25:18la ville, on parle de pillage. Mieux vaut en avoir le coeur net. Ils ne doivent pas être
25:23partis bien loin. Prenez garde. Soyez armés. Séparons-nous. Deux feront le gai ici et
25:44d'autres vont prévenir le district. Il est tout proche, au coin de la rue Saint-Paul.
25:54Valez. Savez-vous que, comme les gardes françaises, les gardes bourgeoises ont reçu l'ordre
26:07d'évacuer Paris? Oui, mais comme les gardes françaises, nous avons refusé d'obéir.
26:13Nous restons à la disposition de l'hôtel de ville. Vive les gardes françaises. Vive
26:17les milices bourgeoises. Vous n'avez pas honte des soldats qui refusent d'obéir?
26:31Que fais-tu parmi nous? Cours à Versailles si tu consens à livrer Paris des armées.
26:43Citoyen, capitaine, avez-vous envoyé une patrouille fouiller une maison vis-à-vis la
26:48rue Tirchap? S'ils nous font fouiller, pourquoi crie-t-elle? N'attendons plus. Ça gagnera
26:59peut-être un peu de temps. Ce sont les ennemis de la nation qui poussent de tels cris? On
27:10ne passe pas, citoyen. C'est votre capitaine qui nous envoie. Quel capitaine? Celui du
27:14district. Du district des gardes françaises. C'est votre chemin où je tire. Ce sont les
27:17ordres.
27:40Attention! Il s'enfuit par l'autre côté.
28:40Que Dieu vous bénisse. Ils sont où? Heureusement, vous avez crié. Vous ont-ils frappé? Que
28:52voulez-vous dire? Pire, mon enfant. S'ils ont fait ça, je les tue. Monsieur, j'ai vu
29:00tout de suite que vous étiez un père. Mon nom est Joséphine. Vous avez ma reconnaissance
29:06éternelle. Grâce à Dieu, vous êtes sauve. À Dieu et à vous. J'étais sûre que vous
29:13étiez de vrais patriotes. L'êtes-vous également. N'allez pas croire ces brigands. Je suis une
29:19authentique patriote. Et vos maîtres? Ce sont des aristocrates. Ils ont fui à la campagne.
29:25Pour dire le vrai, ils ne me battent pas. Qu'on les y prenne. Féchez vos pleurs. Le
29:32Qu'avez-je l'esprit? Je suis une subservante. Que dirait mes maîtres s'ils me voyaient coucher
29:39dans leur salon? Que vous avez bien du mérite de défendre leur maison comme vous l'avez
29:43fait. Est-ce censé confier une aussi grande demeure à un enfant? Quelqu'un de si fragile?
29:46Ne craignez rien, Joséphine. S'ils rentrent, nous saurons bien leur expliquer.
29:49Joséphine, tout à l'heure vous m'avez donné le nom de père. C'est beaucoup? C'est trop?
30:16Ne doit-on pas dénaître une seconde fois qui vous a sauvé la vie? Alors me voilà investie
30:21d'une charge nouvelle. Laquelle? Vous distraire. Un père digne de ce nom doit raconter une
30:27histoire chaque soir à sa fille pour qu'elle s'endorme. A moi, on ne racontait pas. Oui,
30:32j'aurais aimé cela. Eh bien, voilà. C'est celle d'un père qui n'est pas un père, et
30:40de ses filles, qui ne sont pas ses filles. Retiable, mais vous nous intriguez déjà.
30:45Un jeune homme de province, mal marié, vint à Paris et s'y fixa. Un soir, en passant
30:56de la rue de l'Echelle à celle de la Traversière Saint-Honoré, son regard fut attiré par une
31:03boutique de soirée, où deux jeunes filles, l'aînée, quinze ou seize ans, tout au plus,
31:18étaient la plus jolie personne du monde. La cadette, elle, paraissait accomplir sa dixième
31:26année. Le tableau offrait une grâce et un charme tel que notre homme en fut frappé.
31:32Nous étions alors en 1770. En 1785, quinze ans plus tard, M. de Glancet, puisqu'il faut
31:47l'appeler par son nom, M. de Glancet, donc, eut le regard attiré par une silhouette. Où
31:55l'avait-il vu ? Il avait beau fouiller sa mémoire, il ne trouvait pas. Ce mystère l'intrigua
32:05au point qu'il abandonna son chemin à la poursuite de l'inconnu. Il se rendait dans
32:14une maison voisine. Aux certitudes qu'elle montrait pour aller son chemin, il en conclut
32:21qu'il était rendu chez elle.
32:28C'est une heure pour déranger le monde ? Avec un temps pareil ?
32:33Si le gentilhomme veut bien se mettre à l'abri.
32:40Qui est la jeune femme du premier ? Je ne dois pas le dire. C'est Bélièvre, Sophie Bélièvre.
32:49Seule ? Veuve, sans enfant.
32:52Depuis quand ? Six mois.
32:55Il est brouillé, dis-toi, avec toute sa famille. Quel genre ?
33:01Irréprochable, mais plus insouvaillant. C'est bien, merci.
33:07Les réponses de la concierge attisèrent plus encore sa curiosité.
33:22Permettez, madame, à un homme pénétré du plus profond respect de vous adresser la parole.
33:39Monsieur, je ne vous connais pas.
33:43Madame, ne vous méprenez pas sur mes intentions. J'avoue, je me suis attaché à vos pas, mais
33:53daignez m'entendre. Vous me jugerez ensuite.
33:56Les manières sont celles d'un gentilhomme.
34:07Si vous me jurez de ne pas chercher à entrer, je vais et je reviens.
34:17Vous avez la parole d'un glancé d'âme.
34:37Ainsi, la jeune veuve prenait-elle la précaution d'un chaperon.
34:48S'agissant de la concierge, monsieur le glancé s'est senti plutôt rassuré.
35:07Il a saisi et pour demain.
35:14Votre différence d'âge m'autorise à vous parler, j'allais dire, comme un père.
35:21Le dénuement où je vous vois m'est pénible. C'est à ce que je vous offre de partager ce que j'ai.
35:36Est-il convenable, monsieur, de vous livrer à des plaisanteries sur une infortunée?
35:45Disons, la proposition est généreuse, trop même pour ne pas m'engager au-delà de ce que je pourrais consentir.
35:54Détrompez-vous, madame. Je suis marié, mais séparé.
35:59Je pourvois largement à l'entretien d'une misérable femme et de sa méchante famille.
36:05Je suis riche, mais sans enfant. Le surplus est à moi.
36:10Je ne demande rien.
36:13Rompre un peu ma solitude par quelques dîners pris en commun et la joie de quelques promenades.
36:21Si madame le permet, je dirais moi que la proposition de monsieur est à tout prendre inespérée.
36:27Je vous ai demandé comme chaperon et non comme conseillère.
36:30Mais puisque madame n'aura plus le souci du loyer et de rien d'autre, et qu'elle n'accorde qu'un peu de présence, où est le mal?
36:40Monsieur décidera sans doute de garder l'appartement.
36:43Sinon, monsieur voit dans quelle situation madame se trouve.
36:48J'en serais le plus heureux des hommes.
36:50Le loyer est de quatre cents francs. Madame doit deux termes.
36:55Bien, voici un billet de caisse.
36:58Je vous en prie, non.
37:02Monsieur, je ne peux point prendre d'argent que madame n'y ait consenti.
37:06Oui, oui, je vous approuve. Il faut laisser à madame le temps de se déterminer.
37:09Disons qu'en attendant...
37:11Vous le donnez comme prêt et non comme arrangement.
37:14Soyez délicat.
37:17Il ne faut pas écouter ses scrupules.
37:20Les intentions de monsieur sont honnêtes, cela se voit.
37:24Faites-lui du bien.
37:26Madame en a le mérite. Vous en aurez la joie.
37:31Une personne si sage,
37:34qui ne voit homme qui vive, pleure et travaille tout au long du jour.
37:38Je me vois déjà l'aimer comme un frère.
37:40Qui sait, elle est peut-être votre soeur.
37:43Des frères et des soeurs inconnus, ça existe.
37:46Des pères et des filles également.
37:48Des pères et des filles également.
37:50Dames, à Paris, on ne sait répondre de rien.
37:57Je frissonne.
37:59Mais Sophie a raison de faire confiance à un homme pareil.
38:02Moi, je n'aurais pas osé.
38:04Mais de quel homme parlez-vous?
38:06Moi, je le devine. Les aimants.
38:09Gardez-vous des jugements ratifs.
38:11La suite du récit pourrait surprendre l'un et l'autre.
38:14Pour moi, j'avoue être perplexe.
38:17D'un côté, M. de Glancet se conduit en honnête homme.
38:20D'un autre côté, il inspire un sentiment de trouble.
38:25Justement, voilà bien notre auteur.
38:28Ce sentiment de trouble nous attache.
38:31Et je parierais que M. de Glancet n'est ni bon ni mauvais.
38:35Il est, voilà tout.
38:37Je vous envie, monsieur.
38:39Vos récits ne ressemblent à aucun autre.
38:41Et je serais curieux de savoir...
38:43Où je les déco?
38:45Si je les invente.
38:48Ni l'un ni l'autre.
38:50Je regarde.
38:52Et je vis.
39:03Ne craignez plus rien. Ils sont inoffensifs.
39:07Vous les reconnaissez?
39:10Vous êtes les pires ennemis de la nation et de la liberté.
39:16Je les reconnais.
39:18Ce sont eux qui la poursuivaient.
39:21Moi aussi, je les reconnais.
39:25Et vous, Joséphine?
39:26Oui, ce sont eux.
39:29Mais il en manque un.
39:30Oui, il nous a échappés.
39:32Ils nous ont dit que c'était lui leur chef.
39:36Il va revenir.
39:38Non, pas de sitôt, si vous m'en croyez.
39:40Demain, il faudra passer au district faire votre déposition.
39:43Allez, en avant.
40:00Celui qui les commandait était le pire.
40:03Oui, je le crois également. J'ai vu ses yeux de près.
40:05Je n'aime pas ce regard-là.
40:07Il me rappelle quelque chose.
40:14Il est là.
40:25Il rassure.
40:30Allez, monte.
40:34Pourquoi nous a-t-il fallu cette patrouille pour nous tirer d'un restaurant où on était si bien?
40:38Moi, je me demandais jusqu'où irait la chère Sophie.
40:40Donnez-nous l'isole imprédente.
40:42Non, non, non, vous faites fausse route.
40:46Voulez-vous dire qu'il ne lui arrive à rien?
40:50Du moins, au sens où vous l'entendez.
40:54Moi, je ne crois pas à ce glancé.
40:56Il est marié, il sous-doit la concierge.
40:59Pour moi, il médite un mauvais coup.
41:01Il en fait déjà un assassin.
41:02Pas un assassin, un libertin.
41:04Vive les mœurs libres.
41:06Après tout, Sophie est une femme.
41:09Mais enfin, quand même, peut-on se demander si cette histoire est de l'âge de Joséphine?
41:13Où est-elle?
41:17Vous l'avez vue partir?
41:19Puisque vous me tenez compagnie.
41:22Et que nous montons la garde.
41:24Ah, oui.
41:25Nous sommes laissés jusqu'au matin.
41:27Devons-nous, et reprenons le fil de votre histoire.
41:32Sirop de grenadine.
41:35Je comprends certain que l'aventure est âme.
41:39Non seulement Sophie ne connaîtra pas les malheurs de la vertu,
41:44non seulement elle ne sait plus ce qu'est le dénuement,
41:47mais elle découvre au contraire une existence simple, comblée,
41:52remplie chaque jour d'un bonheur paisible.
41:55C'est à ne pas croire, monsieur de Glancé.
41:57T'as parole?
41:58Il t'a parole.
42:00En effet.
42:05L'aventure de Sophie
42:16Pénétrée des attentions de son bienfaiteur,
42:19douée elle-même d'un goût exquis,
42:21Sophie se sentait le cœur chaque jour plus en fait.
42:35Leur entretien était composé de dialogues aux politesses délicates
42:39qui installèrent, peu à peu, entre Sophie et monsieur de Glancé,
42:43cette confiance qui prélude à la connivence
42:47où finit par s'écouler le ravissement des jours.
42:55Le jour de la rencontre
42:58où finit par s'écouler le ravissement des jours.
43:06Et il en fut ainsi jusqu'au soir où
43:09monsieur de Glancé se fit attendre
43:13et enfin ne vint pas.
43:28Le jour de la rencontre
43:46Jour après jour,
43:48soir après soir,
43:50Sophie préparait en vain l'arrivée
43:53de celui qui ne paraissait plus.
43:59Cependant, Sophie s'acharnait à se faire de plus en plus belle,
44:03comme si elle voulait se persuader qu'au-delà du découragement,
44:07elle ne perdait au fond ni confiance, ni espoir.
44:21Merci.
44:29Affaire urgente, retenue loin de vous, à très vite et de mai.
44:33Oui.
44:58On la porte un instant.
45:03Oh, le fricon !
45:05Je l'ai remis avant-hier et avec une belle pièce en plus.
45:10Oh, Sophie !
45:12Sophie, je ne sais comment
45:15le temps m'a été si cruel.
45:18Et vous ?
45:24Quelle question, pense-t-elle.
45:27Mais elle s'était jurée de ne lui faire aucun reproche.
45:32S'il revenait, à quoi servirait-on les mots ?
45:47En revanche,
45:49elle se montrait incapable de rompre la première le silence,
45:52ni de dissimuler sa froideur.
45:55L'émotion lui nouait la gorge.
46:02De son côté, M. de Glancet, lui,
46:05crut devoir se lancer dans d'intarissables explications.
46:10Rien ne pouvait l'arrêter.
46:24Prémédité ou non,
46:27cette absence mettait à jour leurs sentiments.
46:32Le plaisir de se retrouver
46:34fit succéder la joie aux premières mines à Languy.
46:38Et le temps passait aussi vite
46:40qu'il se croyait encore aux prémices du retour.
46:52Il est déjà si tard.
46:58Tard ou non, il est l'heure.
47:01Je vous ai préparé un lit.
47:07A cette déclaration soudaine succéda le silence.
47:12Délicatesse de l'un,
47:14émotion de l'autre,
47:17chacun se garda de la moindre parole
47:20comme du moindre effleurement.
47:28M. de Glancet sentit monter en lui une joie souveraine.
47:33À quelles attentions, à peine concevables il y a peu,
47:36accédait-il ce soir?
47:41Sophie, elle, jouissait de la paix retrouvée.
47:45Elle le savait enfin près d'elle.
47:51M. de Glancet s'installa.
47:54Sophie en fit autant.
47:57À travers la porte, l'émoi les unissait.
48:02Elle savait qu'elle avait tout prévu.
48:06Il pensait qu'il occuperait ses rêves.
48:11Quant à ceux qui refuseraient de croire qu'ils dormirent ainsi,
48:14comme des anges, et chacun de leur côté,
48:17ils seraient des esprits malveillants,
48:19peu enclins à imaginer des sentiments nobles
48:22et toujours prêts à juger la conduite des autres
48:25sur la leur propre.
49:23C'est l'hélicoptère.
49:30C'est échappé, nous l'avons perdu.
49:32Ce dernier géant fait la tête d'un jambé.
49:34Courons au moins à l'incendie.
49:38Où est-ce?
49:39Aux barrières, mais vous n'y savez plus rien.
49:41Quelques charrettes de feux en bruit encore, mais plus que pour y passer.
49:44Il est allumé.
49:45Le peuple y craignait un assaut de Versailles.
49:47Les Suisses et les Allemands se sont approchés du champ de Mars.
49:49Les aristocats hors les murs.
49:51Frère et grand-père à Paris.
49:53Action souterraine et complice.
49:55Sans aucun doute, c'est pourquoi nous veillons.
50:02Bonsoir, citoyen.
50:05Bonsoir.
50:06Bonsoir.
50:09Formez l'avance.
50:15En avant.
50:22Au matin, M. de Glancet décida d'user de sa meilleure arme.
50:26Il fut sincère.
50:37Je ne connaîtrai jamais un homme plus épris de vous.
50:42Je ne sais pas.
50:43Je ne sais pas.
50:44Je ne sais pas.
50:45Je ne sais pas.
50:46Je ne sais pas.
50:47Je ne sais pas.
50:48Je ne sais pas.
50:49Je ne sais pas.
50:50Je ne sais pas.
51:16Vous savez bien que je vous adore.
51:19Êtes-vous sincère ?
51:21Les preuves n'ont pas précédé cet aveu.
51:24J'en confie.
51:26Mais serez-vous constant ?
51:30Je l'ai prouvé depuis bientôt quinze ans.
51:33Quinze années ?
51:35Que voulez-vous dire ?
51:37Vous rappelez-vous les lettres enflammées écrites par un inconnu à votre sœur aînée ?
51:45Les lettres dont on a cru que leur auteur était marié ?
51:48C'est qui a mis toute la famille en émoi ?
51:51Quel rapport ?
51:52Cet amant de votre sœur, c'était moi.
52:05Elle était belle.
52:07Je la vis.
52:09Je l'adorais.
52:11Je la revis.
52:12Et vous étiez auprès d'elle avec cet air d'enfant que vous avez gardé.
52:30J'aimais votre sœur.
52:36Mais comment vous faire comprendre ?
52:39Je vous aimais tout autant.
52:43Je n'avais dix ans à peine.
52:45J'en conviens.
52:47Mais rappelez-vous, faites un effort.
53:13Je crois.
53:16Oui.
53:19Je me souviens.
53:22J'étais resté dans le jardin.
53:24Vous partagez toutes deux mes plus secrètes pensées.
53:28Quelques instants, je fus un dieu.
53:37Je suis un dieu.
53:38Je suis un dieu.
53:44Mais ce n'est pas moi que vous aimez.
53:47C'est Julie.
53:48Que allez-vous chercher là ?
53:52C'est vrai que j'ai trouvé en vous beaucoup de votre sœur.
53:56Et en plus, ce je ne sais quoi d'enfantin qui n'appartient qu'à vous.
54:00Je pose mes conditions.
54:02Nous la verrons ensemble.
54:04Qui donc ?
54:05Julie.
54:09Vous sentez-vous si peu sûr ?
54:11Quelle est vous imaginaire ?
54:12Auriez-vous commis trop vite ?
54:14Sophie, c'est vous que j'aime.
54:16Parfait ! Alors ?
54:18Qu'avons-nous à redouter ?
54:20Quand il s'agit de sentiments,
54:21la fermeté d'une femme l'emporte toujours sur celle d'un homme.
54:26Mais enfin, je vous croyais brouillés.
54:29Ma parole ! Cela vous arrangeait ?
54:33En effet, nous le sommes.
54:36Mais, pour l'occasion,
54:39nous nous débrouillerons.
54:45Nous nous débrouillerons.
54:49Vous voulez voir l'un en face de l'autre.
54:54Alors, je saurais bien laquelle de vous préférer.
54:57L'ivresse les emportait tous deux.
55:00Comme une saisie tout à coup d'un bonheur consenti,
55:03aussitôt partagé.
55:06Et alors ?
55:09Que furent-ils ?
55:11Ils sont fûrs chez sa sœur ?
55:15Regardez les lueurs de l'aube.
55:18Et même que celles du couche-long.
55:21C'est la nuit.
55:23Et même que celles du couche-long.
55:26Et toutes deux contiennent l'inconnu qui va naître.
55:31Il faut que je parte vite.
55:33Et la fin ?
55:35Moi, je veux connaître la fin.
55:36Nous nous reverrons.
55:38Ah non, plus tard, c'est jamais.
55:41C'est encore l'heure ?
55:42Non, pas maintenant.
55:44Je n'ai plus le temps.
55:46Alors, quand ?
55:49Ce soir, 6 heures, Palais Royal.
55:51Café de foie ?
55:52Oui, café de foie.
55:54Juré ?
55:57Parole de père.
56:00Méfiez-vous plus encore du jour. Il apporte la multitude.
56:03Ce peut être terrible, la multitude.
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