Les Filles du Maître de Chai - 1997 - Episode 03

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DB - 16-08-2024

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00:00:00Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:00:30...
00:00:451929.
00:00:46Pendant la nuit de la Gerbaude, la fête des Vendanges,
00:00:49Juliette, la fille cadette du maître de chez, aime pour la première fois.
00:00:53Jean, qui a juré depuis l'enfance son amour à Maddy,
00:00:56a succombé ce soir-là au charme de la jeune fille.
00:00:59Pour effacer ce moment d'égarement, sa faute à l'égard de Maddy,
00:01:02il décide de quitter le château et de s'expatrier pour l'Australie.
00:01:05Mais enfin, c'est le bout du monde !
00:01:06Tout de suite, les grands mots.
00:01:07Entre-temps, Juliette, enceinte de Jean, donne naissance à un petit garçon, Julien,
00:01:13dont seul Maddy connaît le père.
00:01:17Huit ans plus tard, Jean rentre d'Australie.
00:01:20Il est désormais marié à une jeune photographe américaine, Anna,
00:01:23dont il vient d'avoir une petite fille, Jules.
00:01:26Je vais laisser réveiller.
00:01:29Peu à peu, Anna sait se faire apprécier au château.
00:01:33Maddy, elle, fait tout pour oublier son amour pour Jean.
00:01:37Elle décide d'épouser Georges, un petit propriétaire viticole ouvrier au château.
00:01:50Juliette, quant à elle, vit à Bordeaux,
00:01:52où elle a ouvert une boutique de mode qui marche à merveille.
00:01:59Julien, son fils, a maintenant huit ans.
00:02:01Et le secret qui entoure sa naissance devient de plus en plus difficile à garder.
00:02:06Lorsqu'il le découvre, Léon manque de justesse d'en mourir.
00:02:13Anna, familière désormais du château, n'a pas pour autant abandonné sa passion du journalisme.
00:02:21Tant pis si ses voyages l'éloignent chaque jour davantage de Jean et de sa fille.
00:02:25En femme moderne, elle n'est pas prête à renoncer à son métier.
00:02:28Jean sait qu'elle ne se satisfera jamais de la vie à Saint-Espérite,
00:02:32bien trop loin d'un monde en ébullition.
00:02:34Les Allemands ont envahi la Pologne. Cette fois, c'est la guerre.
00:02:37Juin 39, les hommes sont mobilisés.
00:02:40Ils quittent les campagnes et laissent les champs aux femmes,
00:02:43qui devront désormais, à elles seules, soigner la vigne et faire le vin.
00:02:47Je t'interdis d'être un prudent, tu m'entends ?
00:02:56Regarde, papa.
00:03:01Clair comme de l'eau de roche.
00:03:05Il ne voit plus assez.
00:03:07Pourquoi tu ne mets pas tes lunettes ?
00:03:09Je les ai perdues.
00:03:10Il a fait exprès pour ne pas les porter.
00:03:12C'est vrai ?
00:03:13Je n'aime pas ces machins-là, on ne voit pas pareil.
00:03:16De toute façon, quand tu regardes le vin, je vois bien sur ton visage comment il est.
00:03:20Clair comme de l'eau de roche.
00:03:26La Combe ?
00:03:29Salut, Madeline.
00:03:30Salut, Vincent.
00:03:31Alors, c'est l'armistice, c'est fini ?
00:03:33Pour moi, oui. Pas pour tout le monde, pas encore.
00:03:40Et Georges ?
00:03:41Il est là.
00:03:42Il est là.
00:03:43Il est là.
00:03:44Il est là.
00:03:45Il est là.
00:03:46Il est là.
00:03:47Il est là.
00:03:48Il est là.
00:03:49Il est là.
00:03:50Il est là.
00:03:51Il est là.
00:03:52Il est là.
00:03:53Il est là.
00:03:54Et Georges ?
00:03:57Eh bien, parle, la Combe. Vous étiez ensemble, non ?
00:03:59Oui, monsieur Léon, on était ensemble.
00:04:03C'est justement pour ça que je suis passé.
00:04:06Il est à Bordeaux, Georges.
00:04:08À Bordeaux ?
00:04:09Oui.
00:04:11Ils ont évacué les blessés sur Bordeaux à cause de l'avance des chleux.
00:04:14Les blessés ?
00:04:15Mais pourquoi, Georges est blessé ?
00:04:17Oui, il est blessé.
00:04:19Plutôt salement.
00:04:21Il veut te voir.
00:04:23Oui, oui.
00:04:24J'y vais.
00:04:25J'y vais tout de suite.
00:04:27Le caporal rentre à Bordeaux, c'est un copain, il peut t'amener si tu veux.
00:04:30Merci.
00:04:31Mais tu peux pas y aller comme ça, Madi.
00:04:33Change-toi au moins.
00:04:34Marie, laisse-la.
00:04:38Bon, emmenez-le, je m'en occupe de tout.
00:04:40Oui, oui, j'arrive.
00:04:42S'il vous plaît.
00:04:47Excusez-moi, je cherche un blessé qui vient d'arriver.
00:04:49Écoutez, j'ai un de ceux-là, allez-vous voir, moi j'ai pas le temps de faire le débat.
00:04:52Merci, je vais me débrouiller.
00:04:57Ah, c'est pas bon, hein ?
00:04:59C'est pas bon.
00:05:02C'est pas bon.
00:05:03C'est pas bon, c'est pas bon.
00:05:04C'est pas bon, c'est pas bon.
00:05:05C'est pas bon.
00:05:06C'est pas bon.
00:05:07C'est pas bon.
00:05:08C'est pas bon.
00:05:09C'est pas bon.
00:05:10C'est pas bon, hein ?
00:05:11Ne t'inquiète pas, je te le dis, on va bientôt te soigner.
00:05:13Je te renais maintenant que je suis là, d'accord ?
00:05:15Oui, d'accord.
00:05:18Georges.
00:05:22T'es venue.
00:05:23Georges, j'ai eu tellement peur.
00:05:25Moi aussi j'avais peur.
00:05:27Que t'arrives trop tard.
00:05:29Georges.
00:05:30Je l'ai oublié.
00:05:32J'ai plus mon coup de temps.
00:05:34Ne l'indique pas.
00:05:35J'appelle l'infirmière.
00:05:37Attends.
00:05:41Georges.
00:05:47Infirmière, venez vite.
00:05:48Du calme, du calme.
00:05:56Je vais lui faire une piqûre.
00:05:57Ça l'aidera à passer la nuit.
00:05:59Le mieux c'est que vous reveniez demain matin.
00:06:01Pas question, je reste.
00:06:03Elle vient pas se réveiller avant des heures.
00:06:04Ça m'est égal.
00:06:06J'attendrai.
00:06:07Enfin, vous n'y pensez pas.
00:06:08Ce n'est pas un hôtel ici.
00:06:09Je reste ici.
00:06:12D'accord, si vous voulez.
00:06:14Mais essayez de garder votre calme.
00:06:16Nous sommes sur les genoux et sur les nerfs ici.
00:06:19Bon.
00:06:20Je vais chercher de quoi lui faire une piqûre.
00:06:22Je reviens tout de suite.
00:06:39Le balai !
00:06:41Le balai !
00:06:43La cantine !
00:06:51Le balai !
00:06:55C'est bon !
00:06:56...
00:07:12N'aies pas peur.
00:07:14J'ai cru que t'étais partie.
00:07:20Approche-toi.
00:07:21Branche-toi.
00:07:25Tu sais Jean,
00:07:27c'est lui qui commandait le peloton.
00:07:32J'ai vu...
00:07:34J'ai vu juste avant que l'obus m'arrive dessus.
00:07:37Je l'ai...
00:07:39Je l'ai vu tomber devant moi.
00:07:44Et puis...
00:07:46Et puis il y a eu l'obus.
00:07:49Et puis plus rien.
00:07:51Il faut espérer qu'il s'en soit sorti.
00:07:54Mais oui, t'inquiète pas.
00:07:56Il s'en sortira.
00:07:59Et puis toi aussi.
00:08:03T'es quand même bête, ton Jean.
00:08:07Il est même pas capable de voir la chance qu'il a.
00:08:12Jean, je t'en prie.
00:08:15Il finira bien par comprendre.
00:08:18Même s'il te mérite pas.
00:08:20Moi non plus, je te méritais pas.
00:08:23Arrête, s'il te plaît.
00:08:26Des fois,
00:08:29avec le temps,
00:08:31on peut tout.
00:08:37Fais-moi plaisir.
00:08:41Oublie-moi.
00:08:44Oublie-moi.
00:08:46Oublie-moi.
00:08:48Est-ce que tu es heureuse ?
00:08:53Mathieu.
00:09:00Georges.
00:09:17Ça va Julien ?
00:09:24Très bien.
00:09:29Dis donc, t'arrêtes pas de pousser toi ? T'es tout seul ?
00:09:46T'aurais pu écrire.
00:09:58J'ai écrit.
00:09:59Joli, monsieur.
00:10:00Chez La Poste, en ce moment, c'est plus tellement ça.
00:10:03J'imaginais le pire, tu sais.
00:10:06T'as pas été simple pour moi non plus.
00:10:08J'ai tellement peur.
00:10:11C'est vrai ?
00:10:12Ça me fait plaisir.
00:10:15Idiot.
00:10:17Hé, elle est à toi, cette moto ?
00:10:19Oui, pourquoi ?
00:10:20Tu l'as gagnée à la guerre.
00:10:21À la guerre, on ne gagne rien, mon vieux.
00:10:24À propos, Vincent n'est pas là ?
00:10:25Il va pas tarder, il est parti pêcher le déjeuner.
00:10:28Pourquoi ? C'est Vincent qui est venu voir ?
00:10:31Faites bain.
00:10:32On n'a qu'à l'attendre ici.
00:10:34J'ai des choses à faire à la maison.
00:10:46Heureusement qu'on est à la rivière,
00:10:47parce qu'avec leur ticket de rassurement, on s'en sortirait pas.
00:10:51C'est la guerre.
00:10:52Ça y est, c'est fini, on a perdu la guerre.
00:10:55La guerre n'est pas finie et on n'a pas perdu.
00:10:58Ah bon, on peut encore la gagner ?
00:11:00On va la gagner, mon bonhomme.
00:11:02Tu verras, on va la gagner.
00:11:05Bon, on fait deux pas dehors.
00:11:07Madame n'aime pas que j'enfume la maison.
00:11:09Allez, on y va.
00:11:12Il finit de dire des bêtises, toi.
00:11:18Ce sera surtout du renseignement.
00:11:19Il faut juste trouver un moyen pour passer en zone libre.
00:11:21C'est faisable, en suivant le sirop.
00:11:23De toute façon, ça sera pas souvent.
00:11:25C'est à toi de voir.
00:11:26Tu feras attention, il y a des Allemands partout.
00:11:28Oui, on fera ce qu'il faut.
00:11:30Pour Juliette, il vaut mieux la tenir à l'écart de tout ça.
00:11:33Oui.
00:11:34Avec quelqu'un d'autre, c'est plus facile.
00:11:36Oui.
00:11:37C'est ce qu'il faut.
00:11:39Il faut tenir à l'écart de tout ça.
00:11:41Oui.
00:11:42Avec le caractère qu'elle a, je crois que ça vaut mieux.
00:11:50C'est bien joli, cette saison.
00:12:02On se verra pas souvent.
00:12:03Sauf si tu rentres un peu en dehors.
00:12:05Pas tout de suite.
00:12:06Les gens ont pas tellement la tête au chiffon, tu sais.
00:12:09Ça reviendra vite, t'en fais pas.
00:12:12Je repasserai dès que je pourrai.
00:12:15T'embrasses Julien pour moi ?
00:12:17D'accord.
00:12:20Fais attention à toi.
00:12:22Qu'est-ce qu'il veut qu'il m'arrive ?
00:12:25Je suis un civil, maintenant.
00:12:36C'est bon.
00:13:06Au nom de Dieu !
00:13:37Très bien.
00:13:41Ça suffit, maintenant.
00:13:46Ça s'appelle un collage ?
00:13:47C'est ça.
00:13:49Et ça fait le vin plus clair ?
00:13:50Oui, tu vois, ça fixe les saletés au fond de la barrique.
00:13:54C'est grand-père qui t'a appris ?
00:13:56Oui, c'est grand-père.
00:13:59Regarde bien, parce que la prochaine fois, c'est toi qui vas le faire.
00:14:02Moi ?
00:14:04Il m'a dit ?
00:14:06Oui.
00:14:08T'as connu mon père ?
00:14:15Oui, je l'ai connu.
00:14:17Comment il était ?
00:14:18C'était quelqu'un de très bien.
00:14:21Pourquoi il est parti, alors ? Pourquoi il nous a quittés ?
00:14:24T'as mal à l'esprit ?
00:14:26Non, c'est pas ça.
00:14:28C'est pas ça ?
00:14:30Non, c'est pas ça.
00:14:31Pourquoi il nous a quittés ?
00:14:33Ta mère t'a rien dit ?
00:14:34Elle m'a dit qu'en fait, il m'a pas quitté.
00:14:37Vu qu'il savait pas qu'il allait avoir un fils.
00:14:39C'est vrai, ça ?
00:14:40Oui, c'est vrai.
00:14:42Tu crois qu'il serait pas parti s'il avait su ?
00:14:44J'en suis sûre.
00:14:45Maddy !
00:14:46On va voir ce que c'est.
00:14:48Maddy !
00:14:53Hé, Maddy, c'est la con !
00:14:58Maddy !
00:14:59Maddy, vite !
00:15:00Converti, madame Lucille,
00:15:02les Allemands sont en train de vider les caves des châteaux.
00:15:05Ils viennent juste d'embarquer celle de la claverie.
00:15:06J'y vais !
00:15:11Enfin, mais c'est absurde.
00:15:13Comment voulez-vous déménager toute une cave en cassette ?
00:15:17On trouvera le moyen.
00:15:19Enfin, ils vont quand même pas
00:15:21saisir toutes les caves du Bordelais d'un seul coup.
00:15:25Léon, c'est impensable, non ?
00:15:26Pourquoi est-ce qu'ils se gêneraient ?
00:15:27Suffit qu'ils en aient envie.
00:15:28C'est vrai, ça, madame Lucille.
00:15:30C'est eux qui font la loi.
00:15:32Et ils sont là pour un moment.
00:15:33Mais on peut les bouger, ces bouteilles ?
00:15:35Les bouger ?
00:15:38Les bouger, oui, mais enfin, pour les mettre où ?
00:15:40Dans le caveau.
00:15:42Pardon ?
00:15:43J'ai dit dans le caveau.
00:15:44Dans le caveau de famille ?
00:15:46Pourquoi pas ? Il y a toute la place qu'il faut.
00:15:48C'est pas bête, ça, madame Alice.
00:15:49Merci, Léon.
00:15:50C'est vrai, n'empêche, quoi.
00:15:52Qui est-ce qui ira chercher la cave du château de Saint-Espérite, là-bas ?
00:15:54Bon, la température, c'est peut-être pas l'idéal,
00:15:56mais enfin, ça doit pouvoir aller.
00:16:00Ah, ah, ah !
00:16:20Madame Burton ?
00:16:21Oui ?
00:16:22Non, madame, je parlais à la jeune madame Burton.
00:16:25Il y a un soldat qui vous attend dans la cour.
00:16:27Un soldat ?
00:16:28Oui, je crois que c'est au sujet de monsieur Jean,
00:16:30mais il ne veut parler qu'à vous.
00:16:31Jean ?
00:16:32Il ne veut pas.
00:16:43Madame Burton ?
00:16:44Oui, c'est moi.
00:16:45Corporal Lucas Lucien.
00:16:47Je rentre d'Allemagne.
00:16:48J'étais dans un auflac près de Kassel.
00:16:50Un camp pour officiers prisonniers, voyez ?
00:16:52J'avais une lettre pour vous, mais je l'ai plus.
00:16:55Ils m'ont fouillé à la sortie.
00:16:57Je regrette. Je ne sais pas ce qu'elle disait.
00:16:59Je ne sais pas très bien lire, voyez ?
00:17:01Mais une lettre de qui ?
00:17:03Mais du lieutenant Burton.
00:17:05Jean ?
00:17:06Il vous a donné une lettre pour moi ?
00:17:08Mais enfin, mon garçon, cette lettre, vous la vez ou vous la vez pas ?
00:17:10Oui, madame, sauf qu'ils me l'ont pris, comme je disais.
00:17:12Je suis passé quand même pour vous dire que le lieutenant tient le coup.
00:17:15Mais attendez, ça veut dire qu'il était avec vous dans cet auflac ?
00:17:18Ben, il est toujours.
00:17:19Lui, on ne l'a pas libéré. Il n'a pas eu ma chance.
00:17:21Mais alors, il est vivant ?
00:17:23Mais bien sûr qu'il est vivant.
00:17:25Ça n'empêche pas qu'il soit prisonnier.
00:17:27Oui, mais vivant.
00:17:56Attention à ne pas te couper les doigts.
00:18:00À l'école, les gens de ma classe disent que
00:18:02éplucher les pommes de terre, c'est un truc de filles.
00:18:04C'est comme balayer la chambre, tout ça.
00:18:07Et toi, qu'est-ce que t'en penses ?
00:18:10Ben, ils n'ont pas entièrement tort, mais...
00:18:13Mais moi, ça ne me dérange pas.
00:18:15Pourquoi ?
00:18:16Parce que c'est toi qui me le demandes.
00:18:18Et puis, j'aime bien t'aider.
00:18:20C'est vrai ?
00:18:21Oui.
00:18:22Parce que c'est toi qui me le demandes.
00:18:24Et puis, j'aime bien t'aider.
00:18:31Ils sont allés se balader.
00:18:33Mais les patates ?
00:18:34On s'en fout des patates.
00:18:39Viens ici, toi !
00:18:42Attends-moi !
00:18:45T'as assez travaillé pour aujourd'hui.
00:18:47Viens m'aider à faire le feu.
00:18:52Vincent ?
00:18:53Oui ?
00:18:54Tu as eu des nouvelles de François ?
00:18:56Tiens, fais ça.
00:18:58Pourquoi j'en aurais pas trop ?
00:19:00Arrête, s'il te plaît.
00:19:01T'en as eu ou pas ?
00:19:03Non, je n'en ai pas.
00:19:06Il y avait une affiche ce matin au village.
00:19:08On a tiré sur un officier allemand, à Bordeaux avant-hier.
00:19:11C'est vrai ?
00:19:12Oui, mais ça, c'est les risques du métier.
00:19:14Il est mort, l'officier, maman ?
00:19:15Oui, il est mort.
00:19:20On dit qu'ils font des rafles dans toute la ville.
00:19:22C'est pas attendu qu'on tue leur bidasse pour faire des rafles.
00:19:26Viens, Julien, viens mettre la table, s'il te plaît.
00:19:43C'est pas commode de l'épargner.
00:19:45Mais non, allez.
00:19:47Il ne voudra pas qu'on l'arrête.
00:19:53Vincent ?
00:19:56Qu'est-ce que tu fais là, toi ?
00:19:58Rentre, tu vas te rater froid.
00:19:59Arrêtez de me prendre pour une idiote tous les deux.
00:20:01Vous croyez que je n'ai pas compris vos combines depuis le temps ?
00:20:04Je ne sais pas.
00:20:05Je ne sais pas.
00:20:06Je ne sais pas.
00:20:07Je ne sais pas.
00:20:08Je ne sais pas.
00:20:09Je ne sais pas.
00:20:10Vous croyez que je n'ai pas compris vos combines depuis le temps ?
00:20:14Vincent, je veux savoir ce qu'il se passe.
00:20:17Allez, rentre, on arrive.
00:20:20Il vaut mieux lui dire la vérité,
00:20:22parce qu'avec le caractère qu'elle a, elle ne va pas nous lâcher.
00:20:31L'officier allemand, c'était toi, alors ?
00:20:35Mon nom était sur leur liste.
00:20:37On m'a prévenu juste à temps.
00:20:39J'avais à peine tourné le coin de la rue que je les entendais arriver chez moi.
00:20:41Mais s'ils ont eu ton nom, c'est que quelqu'un t'a dénoncé.
00:20:44C'est possible.
00:20:46Tu sais, ils s'y connaissent pour faire parler les gens.
00:20:52Bois ça, ça va te réchauffer.
00:20:56Qu'est-ce que tu vas faire ?
00:20:58Tu vas aller où ?
00:21:00Ne t'inquiète pas, je ne serai pas très loin.
00:21:03Où ça ?
00:21:07Pas très loin.
00:21:09Jusqu'à quand ?
00:21:12Ça dépend.
00:21:14Jusqu'à la fin de la guerre, peut-être.
00:21:17Tu sais qu'elle peut durer des années, ta guerre ?
00:21:22Je sais.
00:21:28Je n'ai pas envie de rester là, les bras croisés, à t'attendre.
00:21:31Écoute, Juliette,
00:21:33tout ça, tu l'oublies.
00:21:35Ce n'est pas pour toi, tu comprends ?
00:21:37Ce ne sera pas pour moi.
00:21:39Tu m'en sens pas capable ?
00:21:45On en reparlera, si tu veux bien.
00:21:53Il est bon, ton café.
00:21:55Merci.
00:22:07C'est bon.
00:22:21Pourvu que le temps tienne.
00:22:23Maddy, c'est quand qu'on pourra manger les tomates ?
00:22:26Le mois prochain.
00:22:28On pourra faire des conserves ?
00:22:30Je ne sais pas comment on en est fait sans vous, Maddy.
00:22:32Vous êtes beaucoup plus doux avec les légumes que moi.
00:22:35Personne n'a faim, ici.
00:22:37J'ai entendu dire que les Allemands voulaient échanger des prisonniers
00:22:40contre des travailleurs volontaires.
00:22:42Oui, je sais.
00:22:44Je ne suis pas d'accord avec ça.
00:22:46Ce n'est peut-être pas bien, mais...
00:22:49Si ça pouvait libérer les gens.
00:23:06Ils viennent chez nous.
00:23:08Si c'est pour la cave, ils risquent d'être déçus.
00:23:10C'est peut-être pour autre chose.
00:23:14Va porter l'aéroport, s'il te plaît.
00:23:16Allez, chérie.
00:23:24Laissez-moi. Je vais ouvrir.
00:23:35Heinrich !
00:23:37Bonjour, Lucille.
00:23:41Vous ne faites pas entrer ?
00:23:43Mais... Mais si, bien sûr, excusez-moi.
00:23:55Vous voulez dire que...
00:23:57Vous allez habiter ici, chez moi ?
00:24:00C'est moi-même qui l'ai demandé.
00:24:05De toute façon, la commande à tour,
00:24:07vous aurez envoyé quelqu'un.
00:24:09Et j'ai pensé qu'entre un parfait inconnu et moi...
00:24:13Oui, mais c'est un peu cavalier, quand même,
00:24:15cette façon de réquisitionner, comme vous dites.
00:24:18En temps de paix, sans doute, ma chère.
00:24:20Mais nous sommes en guerre.
00:24:22Vous avez dû vous en apercevoir.
00:24:24La guerre est finie, vous l'avez gagnée.
00:24:26Pas contre l'Angleterre.
00:24:28N'oubliez pas que Laurence est anglais.
00:24:31Et malheureusement, c'est lui que vous avez choisi.
00:24:36Hein, Brigitte ?
00:24:38Vous avez une mine superbe.
00:24:40Ravie de vous revoir, Madame de Saint-Espéry.
00:24:44Je vous aime tout même mieux sans uniforme.
00:24:46Ça vous donne un petit côté sinistre.
00:24:48Il faudra vous y habituer.
00:24:50Je n'ai pas l'intention de m'en séparer de si tôt.
00:24:57La femme de Jean, je suppose ?
00:24:59Oui, ma belle-fille.
00:25:01Madame Steiner, n'est-ce pas ?
00:25:04Burton, monsieur.
00:25:06Madame Burton.
00:25:08Mais mon nom de jeune fille est effectivement Steiner.
00:25:11Un nom lourd à porter, par les temps qui courent.
00:25:15Vous trouvez ? Pas moi.
00:25:19Mais c'est sans doute la fierté de le porter
00:25:21qui me le rend si léger.
00:25:26Veuillez m'excuser, mais tu es au matin.
00:25:30Vous venez de perdre l'occasion
00:25:32de vous conduire en gentleman, monsieur.
00:25:48C'est vrai que vous êtes suive ?
00:25:50Oui, c'est vrai.
00:25:52C'est vrai ?
00:25:54Oui, c'est vrai.
00:25:57C'est vrai que vous êtes suive ?
00:25:59Oui, c'est vrai.
00:26:04Pourquoi vous ne me l'avez pas dit ?
00:26:07Parce que je n'y ai jamais pensé.
00:26:10Parce que pour moi, ça n'avait aucune espèce d'importance.
00:26:13Voilà pourquoi.
00:26:14Je ne vous critique pas.
00:26:16D'ailleurs, ça n'aurait rien changé.
00:26:20Dans ma famille, on n'est plus pratiquant au-dessus des générations.
00:26:24Alors, il a fallu des gens comme votre ami Heinrich
00:26:28pour me rappeler que j'étais juive.
00:26:31Avant, je me sentais simplement un être humain,
00:26:34comme tout le monde.
00:26:39C'est quand même désagréable, cette sensation
00:26:42quand on vous a caché quelque chose.
00:26:44Pas vous, bien sûr.
00:26:46Mais Jean, Jean surtout.
00:26:48Jean, lui non plus, n'a pas dû y prêter attention.
00:26:51Il n'a pas épousé une juive, il a épousé une femme.
00:26:56Oui, bien sûr.
00:27:01Je suis très heureuse de son choix, Anna.
00:27:06Vraiment très heureuse.
00:27:10Il faudra que vous fassiez attention à vous
00:27:14et à June.
00:27:17Tout ira bien, mère.
00:27:20Ne vous inquiétez pas.
00:27:47Bonjour, Léa.
00:27:48Bonjour, madame Anna.
00:27:49Vous avez vu Maddy ?
00:27:50Oui, elle est là, dans le filier.
00:27:52Merci, Léa.
00:27:58Bonjour, Maddy.
00:27:59Bonjour.
00:28:00J'en ai pour une seconde.
00:28:04Vous avez des nouvelles de Jean ?
00:28:05Non, malheureusement.
00:28:08Je vais partir, Maddy, avec June.
00:28:12Partir ? Mais où ?
00:28:13Je ne sais pas encore exactement.
00:28:16Je vais aller jusqu'à la frontière
00:28:18et l'Espagne ou le Maroc
00:28:20essayer de trouver un bateau pour l'Angleterre ou les Etats-Unis.
00:28:23Mais pourquoi vous voulez partir ?
00:28:27Je suis juive, Maddy.
00:28:29June aussi.
00:28:32Je ne vais pas rester ici à attendre
00:28:34qu'ils nous arrêtent un jour
00:28:36et qu'ils nous envoient avec les autres
00:28:39en Pologne, en Allemagne, je ne sais pas où.
00:28:42Il faut que je parte maintenant.
00:28:44Je comprends.
00:28:45Madame Lucie est au courant ?
00:28:47Non.
00:28:48Elle préfère qu'elle n'en sache rien.
00:28:51Vous êtes la seule personne à laquelle j'en parle.
00:28:54Je voudrais que vous expliquiez à Jean pourquoi tu reviendras.
00:28:57Je le ferai.
00:29:00Il s'en ira demain à l'aube.
00:29:02Et comment vous allez faire ?
00:29:04Vous connaissez quelqu'un ?
00:29:06Non, personne.
00:29:07Mais j'ai de l'argent et puis j'apprends à me débrouiller.
00:29:10Le reportage me rend moins servie à ça.
00:29:13Attendez.
00:29:14J'ai peut-être quelqu'un qui peut vous aider.
00:29:20Bon, d'accord.
00:29:21Vous aussi, je pourrais la faire passer.
00:29:23C'est pas compliqué.
00:29:24Il y a qu'à langer le siron jusqu'à l'embouchure après la forêt.
00:29:27C'est comme si on y était.
00:29:28Je t'ai déjà dit que c'était trop dangereux.
00:29:30Il y a trop d'Allemands le long de la rivière.
00:29:32Je veux pas qu'il t'arrive quelque chose.
00:29:33Qu'est-ce qui t'érange ?
00:29:34C'est parce qu'on est des femmes.
00:29:35On a le droit de quoi alors ?
00:29:36De rester là, rien faire,
00:29:37sans que ça se passe, c'est ça ?
00:29:39Elle a raison, Vincent.
00:29:40Ça me fait pas peur, tu sais.
00:29:45Bon, d'accord.
00:29:46Tu t'occuperas de la petite.
00:29:48Dis-lui de venir à minuit.
00:29:49Il s'entre de bagage.
00:29:56Allons-y, les filles.
00:29:57Dépêchez-vous.
00:29:58Allez.
00:30:03Donne-moi la main.
00:30:05Attention.
00:30:14Vas-y.
00:30:44Tu veux que je t'aide ?
00:30:45Tiens, prends ça, étrilet.
00:30:48Vincent m'a apporté un mot de maman hier.
00:30:50Elle va bien ?
00:30:51Elle dit que oui.
00:30:53Avoue que j'ai quand même pas de chance.
00:30:55Pourquoi tu dis ça ?
00:30:57J'avais pas de père.
00:30:59Et puis maintenant, j'ai plus de mère non plus.
00:31:01Parle pas comme ça, Julien.
00:31:03Ta mère, elle va bientôt rentrer.
00:31:05Oui, je sais.
00:31:06Je plaisantais.
00:31:09Mais avoue que c'est quand même pas marrant.
00:31:11Tiens, la combe.
00:31:13Qu'est-ce qu'il vient faire par ici ?
00:31:16Il m'a dit...
00:31:18Ça va, p'tit ?
00:31:19Bonsoir, monsieur.
00:31:20Bonjour.
00:31:21Qu'est-ce qu'il est tombé, hein ?
00:31:23Dis-donc, c'est pour me parler du temps que t'es venu jusqu'ici ?
00:31:26Non.
00:31:27C'est madame Lucille qui m'a appelé.
00:31:29Qu'est-ce qu'elle te voulait ?
00:31:32Elle m'a proposé la place de maître de chez.
00:31:35Non, c'est pas vrai.
00:31:37Elle peut pas me faire ça.
00:31:38Elle l'a fait.
00:31:40Rassure-toi, j'ai refusé.
00:31:42Pas pour toi, fouettrant.
00:31:43Tu sais ce que je pense des femmes dans le chez.
00:31:46Non, j'ai refusé...
00:31:49par respect pour Léon.
00:31:50Mais j'ai pensé qu'il valait mieux te prévenir.
00:31:52Y en a qui n'auront pas mes scrupules.
00:31:53Oui, je sais.
00:31:54Je te remercie, la combe.
00:31:56Julien, va faire tes devoirs.
00:31:57J'ai deux mots à dire à madame Lucille.
00:32:00Calme-toi, ma vie.
00:32:01Fais pas de bêtises, ça sert à rien.
00:32:05Entrez.
00:32:07Qu'est-ce qu'il y a ?
00:32:08J'ai vu la combe.
00:32:09Oui, et alors ?
00:32:10Le père de mon grand-père, madame Lucille,
00:32:11travaillait dans les vignes de Sainte-Espérite
00:32:13avant que votre père ne les achète.
00:32:15Cette terre, je la porte en moi, comme vous.
00:32:16J'y suis née.
00:32:17Alors je ne crois pas avoir volé le droit de travailler ici.
00:32:19Mais qui te le refuse ?
00:32:21Vous !
00:32:22Je ne comprends pas.
00:32:23J'ai fait mon travail, j'en suis sûre.
00:32:25Alors si les dernières cuvées ont été médiocres,
00:32:26c'est pas ma faute.
00:32:27Vous savez très bien quel temps on a eu.
00:32:29Aucun maître de chez, à part mon père,
00:32:30aurait pu faire mieux.
00:32:32Tu t'en es très bien sortie, tout le monde le reconnaît.
00:32:34Mais la situation est particulière,
00:32:35les hommes sont absents.
00:32:36Ils reviendront.
00:32:40Un maître de chez ne mettra jamais
00:32:41d'être placé sous la direction d'une femme.
00:32:43Maître de chez n'est pas un maître de femme,
00:32:44tu le sais parfaitement.
00:32:45Le vôtre non plus ?
00:32:46Et pourtant tout le monde a bien fini par vous accepter ici.
00:32:48Mais ça n'est pas pareil !
00:32:50Si, t'es pareil !
00:32:53Je ne suis peut-être qu'une paysanne
00:32:54et vous, vous êtes une dame.
00:32:55Mais sans votre exemple, madame Lucille,
00:32:58jamais j'aurais osé imaginer
00:32:59que mon rêve de devenir maître de chez
00:33:00pouvait se réaliser.
00:33:02Je me suis dit que
00:33:03si une femme pouvait aller contre la tradition,
00:33:04d'autres pouvaient le faire aussi.
00:33:06Et j'y suis arrivée !
00:33:07Alors maintenant,
00:33:08si vous voulez me mettre un lacon
00:33:09à ma place,
00:33:10je pourrais rien faire,
00:33:11je retournerai dans ma cuisine.
00:33:12Mais avouez que ce serait vraiment drôle
00:33:13que ce soit justement vous
00:33:14qui m'y renvoyiez.
00:33:31Camorral,
00:33:32si vous touchez encore une barre
00:33:33et que je vous tue,
00:33:34espèce de sale boche !
00:33:39Jean !
00:33:54Impossible de t'emmener dans le grenier,
00:33:55les Allemands sont encore dans le salon.
00:33:57Tiens,
00:33:59c'est tout ce que j'ai pu trouver.
00:34:06Tu manges pas ?
00:34:08Comment elles sont parties,
00:34:09Anna et John ?
00:34:11Vincent les a fait passer
00:34:12en zone libre,
00:34:13par la rivière.
00:34:15Sacré Vincent !
00:34:17Toujours là quand on a besoin de lui,
00:34:18clair de rien.
00:34:21Enfin, je suis content
00:34:22qu'elles soient en sécurité toutes les deux,
00:34:23loin de tout ça.
00:34:25Anna tenait absolument
00:34:26à ce que ce soit moi
00:34:27qui t'annonce leur départ.
00:34:28Ça m'étonne pas d'elle.
00:34:30Quand elle m'écrivait,
00:34:31elle ne parlait que de toi.
00:34:33Elle me racontait ce que tu faisais,
00:34:34ce que tu disais,
00:34:36comment tu t'habillais.
00:34:38Si, si, même ça.
00:34:42Je crois qu'en fait,
00:34:43ce qu'elle voulait me dire
00:34:44entre les lignes, c'est...
00:34:46C'est, m'as dit, que tu aimes.
00:34:50De toute façon,
00:34:51c'était terminé entre elle et moi.
00:34:53Quand elle est partie en verse,
00:34:55il y a quelque chose
00:34:56qui s'est cassé.
00:34:59Tu vois, je crois
00:35:00que sans cette guerre,
00:35:01on se serait séparés
00:35:02à son retour.
00:35:04Oui.
00:35:06Mais il y a eu la guerre, Jean.
00:35:07Tout ça va bien finir un jour.
00:35:10Qu'est-ce que t'as ?
00:35:11Tu saignes ?
00:35:12Non, c'est rien.
00:35:14T'es blessé ?
00:35:15Mais il faut pas revenir le médecin.
00:35:17En pleine nuit.
00:35:18Faut autant prévenir
00:35:19les Allemands tout de suite
00:35:20que je suis là.
00:35:38Fertig ?
00:35:40Sofort, Herr Oberst.
00:35:41Beeilung.
00:35:44Est-ce qu'il y a quelqu'un de mal ?
00:35:46Weiss ich nicht, Herr Oberst.
00:35:48Keiner von uns.
00:35:50Soviel steht fest.
00:35:59Herr Oberst,
00:36:01jetzt ist die Zeit,
00:36:03dass wir uns wiedersehen.
00:36:05Il va y avoir quelqu'un de malade au château.
00:36:08Pourquoi tu dis ça ?
00:36:09Il y a la voiture du docteur.
00:36:11Et alors ?
00:36:12Il sera passé dire bonjour.
00:36:13Ça sera pas la première fois.
00:36:17Pourvu que ce soit rien de grave.
00:36:21Qu'est-ce que tu dessines, Thomas ?
00:36:23Non, non, non.
00:36:24Tu dessines ?
00:36:25C'est rien, c'est de la peinture.
00:36:27Pardon.
00:36:28Qu'est-ce qu'il se passe ?
00:36:29Quelqu'un est malade ?
00:36:33Ah, bonjour Lucie.
00:36:34Bonjour.
00:36:35Je croyais que ce soit vous le malade.
00:36:37Le malade ? Mais quel malade ?
00:36:40Enfin, j'ai vu la voiture du docteur en bas.
00:36:43Puis l'employé,
00:36:44l'eau chaude, l'agitation.
00:36:46Et je me suis dit,
00:36:47il y a quelqu'un de malade.
00:36:48Et je me suis dit,
00:36:49il y a quelqu'un de malade.
00:36:50Et je me suis dit,
00:36:51il y a quelqu'un de malade.
00:36:52Et je me suis dit,
00:36:53il y a quelqu'un de malade.
00:36:54Et je me suis dit,
00:36:55il y a quelque cheveux d'eau chaude,
00:36:56l'agitation, j'ai cru.
00:36:57Ah, oui, oui, oui.
00:36:58Monsieur,
00:36:59y a du tout le nons sur ma mère.
00:37:00Une légère disposition.
00:37:01C'est curieux.
00:37:05Je ne me serais jamais imaginé
00:37:08Madame de Saint-Experry
00:37:09appelant le médecin
00:37:10pour une petite indisposition.
00:37:12Dans ce jeune et son y fait,
00:37:13jamais la vie.
00:37:15Mais vous savez
00:37:16comment on vient avec le temps.
00:37:18Tous mes voeux
00:37:20à Madame de Saint-Experry.
00:37:21Je me permettrai
00:37:23de passer la voie
00:37:24je rentre assez tôt ce soir. Ce soir, vous savez, je suis persuadée qu'elle sera rétablie.
00:37:31Tant mieux. À ce soir, Lucie. À ce soir. Heureusement qu'elle n'était pas trop profonde.
00:37:46Mais vous vous êtes promené combien de temps avec cette saleté dans la jambe ? Je ne sais
00:37:51pas. Trois, quatre jours. Bien entendu, je suis tombée sur la grille sur le bouloir.
00:37:57Ils ont dû tirer de loin. Sans ça, la balle aurait traversé. Elle devait être en bout
00:38:02de course. C'est grave. Ça aurait pu être pire. Ce n'est pas encore cette fois qu'on
00:38:08l'amputera. Allez. T'as toujours le mot pour rire. Oh ben quoi ? Ça devrait plutôt
00:38:12vous réjouir, non ? Bon, je redescends pour ne pas éveiller les soupçons. Maman, je
00:38:17t'en prie, tu devrais être dans ta chambre. Tu es sans cette balade. Je vous laisse,
00:38:20j'ai pour vous aider. Ça ira, mon garçon ? Ça va aller. Une compresse. Mais maman,
00:38:25mais pourquoi ? À quelle heure l'as-tu trouvée dans le chair ? Dans la soirée. Tu veux
00:38:33dire hier ? Eh ben, tu n'étais pas pressée pour m'avertir. Il n'a rien voulu dire. Ben
00:38:40on veut jouer les héros, n'est-ce pas ? C'est une chance que vous ayez pu venir si vite.
00:38:54Ne vous inquiétez pas, ma chère Lucille. J'ai tout bien expliqué à Maddy. Elle changera
00:38:58les pansements deux fois par jour. Elle s'est fait la main avec Léon. Elle a même appris
00:39:02à lui faire ses piqûres. Faites-moi confiance. Elle se débrouillera très bien. Bon, je
00:39:08vais y aller maintenant, avant que votre hôte ne revienne. Ceux-là, moi on les voit,
00:39:12mais on se porte. Et là, c'est le médecin qui parle. Je vous remercie de votre discrétion.
00:39:38Alors comme ça, il s'est fait la main. Sacré genre. Il fait mine de me donner un coup de
00:39:47main. Il comprend que deux mots, mais enfin, on ne sait jamais. Et vous l'avez caché
00:39:51où ? Au château dans le grenier. Au château ? Avec les Allemands ? Vous êtes fou. C'est
00:39:56lui qui a insisté. Il dit que c'est le meilleur endroit. Je crois qu'il a raison. Oui. Il
00:40:00a peut-être pas peur, mais enfin, il ne peut pas rester très longtemps quand même. C'est
00:40:04pour ça que je suis là. Il veut aller à Londres. Ça tombe mal, les Allemands sont
00:40:08sur les dents. On a décidé là-haut de ne pas bouger en ce moment, trop risqué. Il
00:40:12ne peut pas rester ici quand même. Oui, c'est sûr. Écoute, je vais en parler là-haut.
00:40:17Ils trouveront bien un moyen. Hé, Vincent ! Ouais ? Pas passant. Pas pêcheur plutôt
00:40:28poivre-pomme. Laisse tomber, va ! Pas passant. Je croyais que le temps nous avait séparés.
00:40:58Je crois que je me suis trompé.
00:41:28Je te remercie, Maddy. Tu peux descendre, je voudrais parler avec Jean. J'ai reçu
00:41:44des nouvelles de ton père. C'est vrai ? Faites-le voir. On l'a envoyé en Libye ? Oui. Tu peux
00:41:55me dire ce qu'il est parti chercher là-bas ? Il n'était pas bien à Londres ? Franchement,
00:41:58la guerre, c'est plus de son âge. Il faut qu'il y ait de liaison auprès des forces
00:42:02françaises libres. Comme ça, j'aurai peut-être une chance de croiser Jean quelque part dans
00:42:05cette guerre. Il ne change pas. Eh bien, ça fera au moins Burton qui sera utile. Je
00:42:16t'en prie, ne fais pas l'enfant. Un héros dans la famille, ça me suffit, je t'assure.
00:42:20Vous avez eu ça où ? Qu'est-ce que tu crois ? On se débrouille. Marquis, ça doit
00:42:26le changer de Burton et Montey quand même. Burton et Montey n'existent plus. Comment
00:42:33ça n'existe plus ? Hubert Montey a racheté les parts de ton père. Il a quoi ? Depuis
00:42:40quand elles sont au ventre ? Depuis que les Allemands les ont mises aux enchères. Ils
00:42:44ont saisi tous les biens des sujets britanniques, tu sais. Hubert les a rachetés pour qu'elles
00:42:48ne tombent pas dans d'autres morts. C'est bien ça ? Hubert Montey a vraiment racheté
00:42:56les parts de ton père. Pour une bouchée de pain. Alors comme ça, il fait des affaires
00:43:01avec les Allemands, Montey. Oui, ça, c'est parce que je le reproche. Les affaires avec
00:43:04les Allemands, on en fait tous, tu sais. Quoi, vous aussi ? Bah oui, bien sûr. À qui veut-il
00:43:07que je vende le vin ? Les Allemands contrôlent tout. J'aurais préféré ne rien vendre.
00:43:10Et qu'est-ce que je ferai du château Saint-Espérite ? Je gelterai dans la rivière, c'est ça ? Tu
00:43:15veux que j'arrache les cépages et que je plante des pommes de terre à la place, peut-être ? Oui,
00:43:18pourquoi pas. J'y mettrai même le feu s'il fallait. Jean-Bertrand, je t'en prie, ne dis pas la
00:43:21derie. Bon, ça suffit. Je vais dormir, je suis fatigué. Mon chéri, excuse-moi, je parle, je parle, je parle, je parle.
00:43:33Ça va ?
00:43:39Vas-y ! T'es pas à l'école ? À l'école, mais on est dimanche. On est dimanche aujourd'hui.
00:43:57Eh bien oui, il n'y a même plus quel jour on est. On dirait. Où t'étais passé ? J'étais chez Vincent.
00:44:02Non, mais je veux dire avant. Avant ? Dans le chais, je crois. Non, j'y suis passé avec grand-père et t'y étais pas.
00:44:10Je venais d'en partir. Mais qu'est-ce que c'est que cet interrogatoire ? C'est un nouveau jeu ? Non,
00:44:14non. Seulement, je voulais te dire un truc. Vas-y, dis-le. C'est un truc bizarre. Oui, je t'écoute.
00:44:21Ben voilà. J'ai trouvé du sang dans le chais, ce matin. T'as trouvé quoi ? Du sang, des routes.
00:44:30Dans le chais ? Oui. Il y en avait par terre, sur le mur, même sur une barrique aussi. Mais qu'est-ce
00:44:37que tu racontes ? D'abord, comment tu sais que c'était du sang ? C'est peut-être, je sais pas moi,
00:44:41de la peinture ou du... Enfin, n'importe quoi. Non, la peinture et le sang, ça sont pas pareil.
00:44:48T'en as parlé à grand-père ? Non. Enfin, j'ai pensé que... Son coeur et tout ça. Oui, t'as bien fait.
00:44:56C'est sûrement pas du sang, mais il vaut mieux en parler à personne, d'accord ? D'accord. Mais c'est du
00:45:02sang. Bon, allons-y. Allez, viens avec moi. Allons voir ça. Voilà, on voit plus rien. Et toi ? Je
00:45:20crois que c'est disparu. T'es l'as du râteau. Tiens, merci.
00:46:20Madame de Saint-Espéry, vous avez une mine superbe. On n'aurait jamais soupçonné que vous êtes
00:46:36convalescente. Convalescente ? Oh non ! Moi, mon cher, ou bien je suis malade, ou bien je suis en bonne santé.
00:46:42Pas de demi-mesure. Et là, vous me voyez en pleine forme. Vous en avez tout l'air. Vous devriez
00:46:48m'accompagner au concert ce soir à Bordeaux. Oh, mon pitié, j'risquerais une rechute. Merci quand même.
00:46:55Ah oui, cette porte là-haut, au bout du couloir, c'est une autre chambre ? Au bout du couloir ? À
00:47:07l'étage ? Oui, c'est là. Ah oui, c'est la porte du grenier. Tiens, le grenier. Il faut que Lucille
00:47:14me permette d'y jeter un œil à l'occasion. J'adore les greniers. Ah oui, non, non, impossible. On n'y met
00:47:22plus les pieds depuis des années. Plancher est tout pourri. Très, très dangereux. Quel dommage.
00:47:27Steinrich me fait peur. Il fargouille partout. Je suis sûre qu'il se doute de quelque chose.
00:47:39Cet horrible uniforme l'a changé. C'est pas l'uniforme qui l'a changé. Tu peux pas rester
00:47:45cachée ici. Si on l'emmenait chez Vincent, on m'a dit. Non, il sera pas plus en sécurité là-bas qu'ici.
00:47:53Faut trouver autre chose. Oui, mais quoi ? Il faudrait qu'il passe en zone libre. En zone libre ?
00:47:59Mais dis pas de bêtises, voyons, il peut même pas bouger. Mais non, maman, qu'est-ce que vous racontez ?
00:48:03Je suis en pleine forme. On trouvera un moyen. Tu penses à quelqu'un ? Peut-être.
00:48:14Montrez bien.
00:48:33Julia, qu'est-ce que tu fais là ? Ça alors, j'aurais jamais pensé que c'était vous. Et tu pensais que c'était qui ?
00:48:56Je sais pas, un maquisard, un truc comme ça. Et puis d'abord, comment tu sais qu'il y a quelqu'un ici ?
00:49:02J'ai vu du sang dans le chai. Vous avez été blessé, c'est ça ?
00:49:07Oui. Avec une vraie balle ? Oui. Ça fait mal ? Bien sûr que ça fait mal.
00:49:19Bon, alors comme ça, t'as vu du sang dans le chai. Et après ? Et ben après, j'ai vu que Maddie
00:49:32elle venait souvent au château. Et puis hier, je l'ai suivi. Mais j'aurais jamais deviné que c'était vous. Jamais.
00:49:39Ouais, sauf que maintenant, tu le sais. Oh, n'ayez pas peur, je dirai rien. Je suis plus un gamin maintenant.
00:49:44Vous me croyez ? Bien sûr, je te crois. Ça sera notre secret, d'accord ? Entendu. Ça sera notre secret.
00:49:53Attention, je crois que c'est Maddie qui arrive. Je reconnais son pas.
00:50:12Ça y est, c'est pour ce soir. Vincent est rentré. Il va le profiter du mauvais temps.
00:50:22Je suis prêt.
00:50:23Je suis prêt.
00:50:24Jean.
00:50:55Non, c'est pas Maddie.
00:50:59Ah non, c'est un petit chien.
00:51:24C'est un petit chien.
00:51:54Attention.
00:52:24On y est, Monsieur Jean.
00:52:51On y est, Monsieur Jean.
00:52:54Pas la jambe ?
00:52:55Si, si, ça va.
00:53:03Vous suivez le chemin jusqu'à l'abri et puis après, on vous attend là-bas. Au revoir, Monsieur Jean.
00:53:10Merci, Vincent.
00:53:11Bonne chance.
00:53:20Bonne chance.
00:53:51Salut, Jean.
00:53:55Juliette ?
00:53:58Non, c'est pas possible, c'est pas toi.
00:54:00Vas-y, tu vois.
00:54:02C'est moi qui vais te faire passer.
00:54:06Inutile d'essayer, t'échapperas pas à la famille.
00:54:10Une fois ici, c'est pas sans faire spirite, mais au moins, je peux t'assurer qu'il n'y aura pas d'allemand.
00:54:15Je te conduirai ce soir au terrain d'intérêt.
00:54:17Il y aura une voiture, tu n'auras pas à marcher.
00:54:19Et toi ?
00:54:20Disons que je resterai ici.
00:54:22Tu n'as pas besoin d'en savoir plus.
00:54:25Je ne fais que passer.
00:54:29J'étais même à portée du château Saint-Espérit, tu vois ?
00:54:31C'est pas vrai.
00:54:32Si.
00:54:34C'était le cadeau de Vincent pour mon anniversaire.
00:54:36C'est Maddy qui l'a fait.
00:54:38François le trouve un peu léger ?
00:54:39Il a tort.
00:54:41Jeune, oui, pas léger.
00:54:43Il prendra du corps en vieillissant.
00:54:45Je ne sais pas ce que tu lui as mis dans la tête, mais il ne parle que des Etats-Unis.
00:54:47Il parait que c'est toi qui lui as conseillé de partir là-bas.
00:54:49Je me souviens, c'était avant la guerre.
00:54:51Mais attention, je trouve que c'est toujours une très très bonne idée.
00:54:54Pas bonne ou pas, c'est les mêmes choses.
00:54:56C'est vrai ?
00:54:57Oui, c'est vrai.
00:54:59C'est vrai ?
00:55:00Oui, c'est vrai.
00:55:01C'est vrai ?
00:55:02Oui, c'est vrai.
00:55:03C'est vrai ?
00:55:04Oui, c'est vrai.
00:55:05C'est vrai ?
00:55:06Oui, c'est vrai.
00:55:07Pas bonne ou pas, c'est décidé.
00:55:10On s'installe là-bas.
00:55:13Et ton fils, vous l'emmenez avec vous ?
00:55:15Julien ?
00:55:17Tu l'as vu au château ?
00:55:18Oui, je l'ai vu.
00:55:20Tu le trouves comment ?
00:55:21Extraordinaire.
00:55:23C'est vrai, tu as vraiment un fils magnifique.
00:55:27Oui, il est magnifique.
00:55:31Le problème, c'est qu'il a la vigne dans le sang, comme son grand-père.
00:55:35Bien sûr, je voudrais l'emmener avec nous.
00:55:38Mais ce sera à lui de décider.
00:55:45Tu te souviens de la gerbeau de la cabane ?
00:55:49C'est drôle que tu ne t'en sois jamais douté.
00:55:56Douté de quoi ?
00:55:59Il fallait que tu saches avant que tu t'en ailles.
00:56:04Julien est ton fils.
00:56:17Je sais, j'aurais dû t'en parler il y a longtemps.
00:56:20Quand je l'ai su.
00:56:24Mais tu vois, je n'ai pas pu.
00:56:26Voilà.
00:56:32D'abord, j'ai eu peur.
00:56:35Puis, je me suis dit que tu ne comprendrais pas.
00:56:41Que tu ne voudrais pas entendre.
00:56:47Puis, je me suis butée.
00:56:51Puis, c'était trop tard.
00:56:57Maintenant, il fallait que tu saches.
00:57:00Tu sais, les guerres, on n'est jamais sûr de revenir.
00:57:05Alors, je me suis dit que si ça se passait mal...
00:57:14Tu m'en veux.
00:57:16Un peu.
00:57:22Je ne sais pas.
00:57:27Je ne crois pas.
00:57:31Non, je ne t'en veux pas.
00:57:35Tu sais...
00:57:37Maddy...
00:57:40Je ne lui ai rien dit.
00:57:44C'est elle.
00:57:47Elle a découvert toute seule.
00:57:59Maddy !
00:58:01C'est où la Sicile ?
00:58:02En Italie.
00:58:03C'est la petite île au bout de la botte.
00:58:05Par le plus bas.
00:58:06C'est loin, alors ?
00:58:07Ce n'est pas tout près.
00:58:08Pourquoi tout ce mystère ?
00:58:10Les alliés ont débarqué là-bas.
00:58:12Comment tu le sais ?
00:58:13J'ai mes sources.
00:58:15Je croyais que tu restais pour nous donner un coup de main.
00:58:17Je ne peux pas. Grand-père va m'apprendre à faire les mèches.
00:58:19Tu sais, là, pour souffrir la cave.
00:58:21Et ça, te débrouiller sans moi pour changer.
00:58:23Je ne peux pas être partout.
00:58:28Grand-père ?
00:58:30Attends.
00:58:33Grand-père ?
00:58:35Grand-père ?
00:58:36Réponds-moi, grand-père.
00:58:38Grand-père ?
00:58:41Maddy !
00:58:53Ma petite Marie.
00:58:55Je m'en veux de te dire ça comme ça.
00:58:59Mais ce n'est plus la peine de raconter des histoires.
00:59:03Cette fois, c'est fini.
00:59:05Il le sait.
00:59:08Je suis désolé.
00:59:15Maddy ?
00:59:16Il veut te parler.
00:59:17Je suis vraiment désolé.
00:59:48Ça a été le sulfatage ?
00:59:51Pas mal.
00:59:53On a traité toute la Virginie.
00:59:57Mais il ne faut pas souffrir en ce moment.
01:00:00Il fait trop chaud.
01:00:02Oubliez ça.
01:00:06Je vois pourquoi je te le dis.
01:00:07Tu peux oublier, tu n'oublies jamais rien.
01:00:12Tu es comme moi.
01:00:14Tu es comme moi.
01:00:18Je suis fier que j'aie vu une femme être de chez.
01:00:22Et en plus, ma fille.
01:00:25Je vois bien que mon pauvre père ne m'aurait jamais pardonné.
01:00:31Moi-même, des fois, je me demande si c'est bien.
01:00:36Et en même temps, je crois que c'est de ça que je suis le plus fier.
01:00:44C'est compliqué, un homme.
01:00:47Je voudrais voir Juliette.
01:00:51Tu crois qu'elle ne voudra pas ?
01:00:52Bien sûr qu'elle voudra.
01:00:57Je suis fatigué, tu vois.
01:01:02En partant, ouvrons les volets que je vois le jour.
01:01:13C'est bon, on y va.
01:01:43C'est bon, on y va.
01:02:13On y va.
01:02:38Comment il va ? Il t'a parlé ?
01:02:40Il m'a parlé de toi, mais il ne m'en parlait jamais avant.
01:02:43C'est... Attends.
01:03:14T'es venue.
01:03:18Oui.
01:03:43C'est bon, on y va.
01:04:13Papa est mort.
01:04:43C'est bon.
01:05:13Il m'a envoyé.
01:05:20Tu crois qu'il m'a choisi pour être avec lui à ce moment-là ?
01:05:26J'en suis sûre.
01:05:34C'est calme, ici.
01:05:38On dirait que la guerre n'a jamais existé.
01:05:41Oui, c'est vrai.
01:05:44Je crois qu'il faut que tu saches, Mahdi.
01:05:49Le guide qui devait faire passer Anna et la petite jeune...
01:05:59Il a donné des réfugiés aux Allemands.
01:06:06Certains sont passés.
01:06:07Anna et June, je ne sais pas.
01:06:37C'est bon, on y va.
01:07:08UNE NUIT PAS TÔT
01:07:26Ma chère Lucille.
01:07:29C'est bien moi que vous souhaitez voir,
01:07:31et pas le colonel von Haltenberg.
01:07:33Ah non, non, Henrich, je préfère le voir à son bureau à Bordeaux.
01:07:35Je préfère le voir à son bureau à Bordeaux.
01:07:36Non, non, c'est bien vous que je suis venu voir.
01:07:38Et bien alors, je crains que vous n'ayez fait toute cette route pour rien,
01:07:41car je n'ai absolument pas l'intention de vous recevoir.
01:07:43Nous n'avons rien à nous dire.
01:07:44Non, non, attendez, écoutez-moi.
01:07:47Il s'agit de vos intérêts.
01:07:49Ou plutôt, des intérêts de Laurence.
01:07:52Vous ne croyez pas que vous vous en êtes déjà suffisamment occupé ?
01:07:55Sortez, je vous en prie.
01:07:59Je comprends parfaitement votre attitude, Lucille.
01:08:02Mais c'est un malentendu, croyez-moi.
01:08:06Je n'ai racheté les parts de Laurence dans le négoce que pour les sauver.
01:08:12La preuve, je suis venu pour vous les rendre.
01:08:20C'est trop tard, Montaix.
01:08:22Ou trop tôt.
01:08:25Vous les rendrez à Laurence lorsqu'il sera de retour.
01:08:30Vous vous demandez pourquoi je ne vous ai rien dit avant, c'est ça ?
01:08:33Mais enfin, tant que les Allemands étaient là,
01:08:38ça pouvait faire capoter l'opération.
01:08:41Logique, non ?
01:08:44Que voulez-vous dire ?
01:08:45Les Allemands ne sont plus là ?
01:08:47Si, si.
01:08:52Plus pour longtemps.
01:08:57Un débarquement allié est prévu.
01:09:00Dans le nord, il paraît.
01:09:03En Pas-de-Calais, par là.
01:09:10Je comprends mieux.
01:09:13Je regrette, Montaix.
01:09:15Je ne ferai rien pour vous.
01:09:18Non, hein ?
01:09:21Je m'y attendais, remarquez.
01:09:23De toute façon, ça n'aurait probablement rien changé.
01:09:27Il me reste l'Espagne.
01:09:29Ils font du vin aussi, là-bas.
01:09:33Je vous les laisse.
01:09:35Ça ne servirait à rien, à Madrid.
01:09:38Vous savez, moi, les Allemands, j'ai toujours fait des affaires avec.
01:09:42J'ai même de la famille qui s'est installée là-bas
01:09:43quand les Huguenots étaient persécutés chez nous.
01:09:47Alors ?
01:09:53Pour le personnel, ça va aller.
01:09:55Je suis inquiet pour les culs, là.
01:09:56On ne trouve pas de bois.
01:09:58On ne va pas pouvoir les retaper cette année, par contre.
01:10:00Elles tiendront, Vincent.
01:10:02Il faudra bien qu'elles tiennent.
01:10:04J'espère.
01:10:05Oh, ils sont à Paris !
01:10:06Madrid ! Ils sont à Paris !
01:10:08Les Madrid !
01:10:09Oh, Vincent, ils sont à Paris !
01:10:11Mais qui ? Qui ?
01:10:12Oui, Lucie, tout le monde !
01:10:14Je crois que c'est ça.
01:10:15Tout le monde, les Anglais, les Français, les Américains,
01:10:17les Russes, peut-être.
01:10:18Oh, ils vont être de retour.
01:10:20Ils vont être de retour, Jean, Laurent,
01:10:24Saman, la petite Jule !
01:10:26Lucie ! Lucie !
01:10:30Ils seront peut-être là un temps pour la gerboude.
01:10:33C'est bon, c'est bon !
01:10:35Là, là !
01:10:50Et voilà...
01:10:52Vous allez être enfin débarrassés de moi.
01:10:57J'espère que ma présence ne vous a pas trop pesé.
01:11:05Je n'essaierai pas de vous faire mes excuses.
01:11:08Comment dites-vous ? À la guerre comme à la guerre, n'est-ce pas ?
01:11:13Je me permets de dire à ma décharge que j'ai profité de mon séjour
01:11:17pour vous éviter quelques petits désagréments.
01:11:22Votre cave, par exemple.
01:11:24Je suppose que vos ancêtres veillent toujours sur elle.
01:11:30Très ingénieux comme cachette.
01:11:32En revanche, l'idée du grenier l'était beaucoup moins.
01:11:40J'avais reçu communication de l'évasion des gens.
01:11:44Vous espérez sans doute l'expression de ma reconnaissance.
01:11:50Je n'aurais pas dû vous en parler.
01:11:53Je n'ai pas pu résister à la tentation de vous laisser au moins
01:11:57un bon souvenir de moi.
01:12:00Adieu, Lucie.
01:12:03Nous nous reverrons, peut-être.
01:12:06Si je survis.
01:12:09Qui sait ?
01:12:13Le vin fait des miracles.
01:12:22C'est bon.
01:12:48Ils sont partis ! Les vêtements sont partis !
01:12:52Ils sont partis, les vêtements !
01:12:59Ils vont rentrer, m'a dit.
01:13:01Ils vont tous rentrer.
01:13:12C'est vers Bordeaux, tu crois ?
01:13:13Oui, je crois que ça vient de ce côté-là.
01:13:15Je parie que maman est là-bas avec François et Vincent.
01:13:18Ça ne m'étonnerait pas.
01:13:23Tu crois qu'elle a appris à tirer et tout ?
01:13:25Elle en est bien capable.
01:13:26Elle est quand même forte, ma mère.
01:13:28Très.
01:13:29Toi aussi, d'ailleurs.
01:13:31Pas autant qu'elle.
01:13:32Ouais, pas dans le même genre.
01:13:34Mais dans ton genre, t'es très forte aussi.
01:13:36Et c'est quoi, mon genre, d'après toi ?
01:13:38Bah, maître de chez.
01:13:44Tu crois qu'elle sera là pour les vendanges ?
01:13:46J'espère.
01:13:47Ça va faire la sixième fois que j'y ai fait.
01:13:49Six ans, déjà ?
01:13:50Mais t'es un vétéran, maintenant.
01:13:53Je vais te dire un truc.
01:13:54Mais tu dois me promettre que tu te moqueras pas de moi, d'accord ?
01:13:57Promis.
01:13:59Tu crois que je pourrais devenir maître de chez, moi aussi, un jour ?
01:14:02Donne-moi ta main.
01:14:03Pour quoi faire ?
01:14:04Pour lire la lire-dedans.
01:14:06Tu sais ?
01:14:07Évidemment que je sais.
01:14:10Alors ?
01:14:14T'as une main de maître de chez.
01:14:15Non, mais c'est écrit que je serai, ou pas ?
01:14:17C'est écrit que t'auras des vignes.
01:14:18Les plus belles.
01:14:20Et puis aussi que tu feras du vin.
01:14:22Non, c'est vrai ?
01:14:23Tu te moques pas de moi ?
01:14:24C'est tout ce qu'il y a de plus vrai.
01:14:31Snell, Snell !
01:14:33Allez, pédalez, tas de crabes !
01:14:37Snell, on va pas y passer la journée, là !
01:14:41Eh, monsieur Lacombe !
01:14:43C'est quoi, ça ?
01:14:45Eh, monsieur Lacombe !
01:14:47Salut, p'tit.
01:14:48T'as vu les gibiers qu'on ramène ?
01:14:50Vous les avez arrêtés ?
01:14:51Ouais, ils étaient planqués dans le chien de la coopérative.
01:14:53On les a sortis à coups de pied dans le cul.
01:14:55Vous allez les fusiller ?
01:14:56Ah, non.
01:14:58Mais c'est pas l'envie qui me manque.
01:14:59J'ai pas oublié ce qu'ils m'ont fait.
01:15:02Allez, Snell, Snell !
01:15:07T'as entendu pour ta mère ?
01:15:08Parait qu'elle a été la première à entrer à l'hôtel de ville.
01:15:11Sacrée bonne femme.
01:15:12C'est vrai ?
01:15:13Ça compte ?
01:15:27J'en ai pour une minute.
01:15:29Bonjour.
01:15:31Toujours rien ?
01:15:32Oh non, mademoiselle, je suis désolée.
01:15:34Il n'y a rien pour vous.
01:15:38Qui sont ces gens ?
01:15:40Oh, des prisonniers rapatriés.
01:15:41Ils n'ont plus retrouvé leur famille.
01:15:43Ils ont fait des recherches.
01:15:45Je vous remercie.
01:15:46Je vous remercie aussi.
01:15:47Je vous remercie.
01:15:48Je vous remercie.
01:15:49Je vous remercie.
01:15:50Je vous remercie.
01:15:51Je vous remercie.
01:15:52Je vous remercie.
01:15:53Je vous remercie.
01:15:54Je vous remercie.
01:15:55Je vous remercie.
01:15:56Je vous remercie.
01:15:58Je vous remercie, mademoiselle.
01:16:00Repassez toujours demain.
01:16:01On attend un nouvel arrivage.
01:16:02On ne sait jamais.
01:16:03Il faut être patient.
01:16:04Oui, je sais.
01:16:05Merci.
01:16:10Bien chers tous.
01:16:13Je quitte à l'instant le bureau de l'état-major.
01:16:16Dans cette folie de violence,
01:16:17il ne reste pas grand-chose d'humain.
01:16:20J'ai perdu la trace d'Anna.
01:16:22Selon les autorités,
01:16:23elle aurait disparu dans un camp.
01:16:25Quelque part en Pologne.
01:16:28Je crois que je ne la reverrai jamais.
01:16:32June, notre petite fille,
01:16:34heureusement a été rapatriée par la Croix-Rouge.
01:16:37Un vrai miracle.
01:16:40J'ai hâte de vous retrouver bientôt.
01:16:42Je vous embrasse.
01:16:43Jean.
01:16:58Les armées !
01:17:03Les armées !
01:17:05L'armée !
01:17:11L'armée !
01:17:16L'armée !
01:17:22L'armée !
01:17:25Oh, mon Dieu !
01:17:27J'ai l'impression de vous avoir quitté hier. Vous n'avez pas changé.
01:17:38Vous non plus. Vous auriez pu prévenir, au moins.
01:17:41Ah, je vous demande pardon. Les communications marchent plutôt mal en ce moment.
01:17:53On demande le petit au château.
01:17:54Mais j'ai rien fait, je te jure.
01:17:56Je te jure, Julien, vas-y.
01:18:09Julien, viens. J'ai un message pour toi. Un message de Jean.
01:18:14Assieds-toi.
01:18:20Tu te souviens de Jean ?
01:18:21Oui.
01:18:22Bon. Alors, il s'est engagé dans les commandos à Londres.
01:18:27Et il y a une quinzaine de jours, à peu près, il est parti pour une mission dangereuse.
01:18:35Et il m'a chargé de te dire...
01:18:40Voilà, Julien.
01:18:42Jean est ton père.
01:18:48Je me demande encore comment ça a pu nous échapper.
01:18:52C'est fou ce qu'il peut ressembler à cette photo de Jean à Arcachon, quand il avait sept ans.
01:18:56Tu trouves pas, Lucie ?
01:18:59Si, si, si.
01:19:03Julien, tu as entendu ce que je viens de te dire ?
01:19:06Oui. Vous avez dit que Jean est mon père.
01:19:10C'est tout à fait ça.
01:19:12Évidemment, ça change un peu les choses entre nous.
01:19:18Par exemple, cette maison, c'est la maison de Jean.
01:19:24Donc, maintenant, c'est un petit peu la tienne aussi.
01:19:28Si tu veux...
01:19:33Tu peux venir t'installer ici, vivre avec nous.
01:19:36Tu comprends ?
01:19:38Hum...
01:19:40Si ça ne vous vexe pas, je préfère rester chez Vincent.
01:19:46Je suis habituée là-bas et j'ai pas envie de le vexer, lui non plus.
01:19:51Oui, bien sûr, oui.
01:19:53T'es fatigué ?
01:19:54Je suis habituée là-bas, et puis j'ai pas envie de le vexer, lui non plus.
01:19:59Oui, bien sûr.
01:20:20T'es fatigué ?
01:20:21C'est à cause de Jean, alors ?
01:20:23Oui.
01:20:24Pourquoi t'es pas content qu'il soit ton père ?
01:20:26Je sais pas.
01:20:28D'un côté, je suis content, parce que, à part grand-père Vincent,
01:20:31c'est le type le plus sympa que j'ai connu dans toute ma vie.
01:20:35Et d'un autre côté ?
01:20:37D'un autre côté, je sais pas, c'est bizarre.
01:20:40Tu vois, je le voyais comme un copain.
01:20:42Et puis maintenant, on me dit que c'est mon père.
01:20:44Dans ta tête, ça fait pas le même effet, un père et un copain.
01:20:47C'est peut-être une question d'habitude, donc.
01:20:49Tu crois que je vais m'habituer ?
01:20:51Si tu l'aimes, tu t'habitueras.
01:20:53C'est ça qui compte vraiment.
01:20:54Ah bah ça, pour l'aimer, je l'aime bien.
01:20:56Alors ça viendra tout seul, tu verras.
01:20:58C'est de lui la lettre qu'il t'a donnée, M. Lawrence ?
01:21:00Oui.
01:21:01Vous allez vous marier ?
01:21:05Peut-être.
01:21:07Ça, ça va encore me compliquer la vie.
01:21:09Et pourquoi donc, s'il te plaît ?
01:21:10Bah jusque-là, t'es ma tante, je te vois comme ma tante.
01:21:13Mais si tu te maries avec mon père, comment je dois te voir ?
01:21:17On nous a promis des papiers pour la fin de l'année.
01:21:20Ça nous laisse le temps de nous organiser.
01:21:22C'est pas la porte à côté, l'Amérique ?
01:21:25Vous vous êtes décidés ?
01:21:26Oui.
01:21:27François est persuadé que l'avenir est là-bas.
01:21:29Y compris dans la mode.
01:21:31Il m'a même trouvé des commanditaires pour ouvrir ma boutique.
01:21:36C'est pas une bonne idée.
01:21:38C'est pas une bonne idée.
01:21:39C'est pas une bonne idée.
01:21:41C'est pas une bonne idée.
01:21:42C'est pas une bonne idée.
01:21:44C'est pas une bonne idée.
01:21:46Et Jean ?
01:21:47Tu as des nouvelles ?
01:21:49Une lettre, il y a une quinzaine de jours.
01:21:51Il devait quitter la Grèce.
01:21:52Il savait même pas encore où on allait l'envoyer.
01:21:57Tu sais...
01:21:59J'ai décidé pour Julien.
01:22:03Je voudrais qu'il reste ici avec toi.
01:22:07Tu l'emmènes pas, alors ?
01:22:11On a beaucoup parlé, tous les deux.
01:22:14Bien sûr, il m'a pas vraiment dit qu'il ne voulait pas venir avec nous.
01:22:19Je le connais.
01:22:21Il sera jamais heureux loin de tout ça, loin d'ici.
01:22:27De toute façon, je me sens pas le droit de le séparer de son père, maintenant.
01:22:31Faut au moins lui laisser la chance de se connaître un petit peu.
01:22:35J'ai toute ma vie pour sa main.
01:22:38Pour une fois, ça changera.
01:22:44Je sais que je peux te confier mon fils.
01:22:48François, Julien et toi, ça te fait du même goût ?
01:22:58Ça vient d'arriver. Il est en Allemagne.
01:23:13Qui sont ces enfants ?
01:23:14Ils sont arrivés ce matin de Pologne.
01:23:16Il paraît qu'ils sont de la région.
01:23:20Ju ?
01:23:21Vous la connaissez ?
01:23:23C'est toi, Ju ?
01:23:27Tu me reconnais ?
01:23:29Non, madame.
01:23:31Maddy.
01:23:32Maddy ?
01:23:34Je me souviens du nom Maddy.
01:23:37Il y avait des vignes. Beaucoup.
01:23:42Ju...
01:23:44Ma petite Ju.
01:23:50Oui, c'est ça. Par là.
01:23:54Ici.
01:23:55Par l'autre.
01:24:14Maddy ?
01:24:17Jean !
01:24:43Elle revit chaque jour un peu plus, ça fait une semaine qu'elle n'a pas fait ses horribles
01:25:08cauchemars.
01:25:09Avant, elle appelait Anne-Noël toute l'année.
01:25:12Tu sais, j'ai été là-bas, en Auschwitz, il fallait que je voie, c'était, j'oublierai
01:25:28jamais.
01:25:29J'ai eu honte, honte d'être encore vivant.
01:25:36Et puis, je me suis dit qu'il ne fallait pas oublier, pour John, pour moi, j'ai confiance
01:25:56en toi, Jean.
01:25:57La Gerbaud, c'est la fête et je ne vais pas vous la gâcher.
01:26:19Je voudrais simplement que nous ayons une pensée pour ceux que nous avons perdus pendant
01:26:26ces années terribles.
01:26:27Une pensée pour Anna Steiner, ma fille, et pour Léon Verdier, notre maître de chez.
01:26:38Et merci aux femmes qui ont tenu ce domaine pendant que les hommes étaient au loin.
01:26:45Et tout particulièrement, merci Mathis.
01:26:54Et voilà une pure merveille, un Saint-Espérit de 1929 que j'ai tenu à ouvrir en l'honneur
01:27:05de mon petit-fils, Julien Burton.
01:27:08Ton verre, mon garçon.
01:27:23Pourquoi en 1929 ? Je suis bien née en 1930, mais c'est en 1929 que t'as été inventée.
01:27:45Tu viens danser ?
01:28:15Non.
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