Mathias Sandorf - 1979 - Episode 01

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DB - 13-08-2024

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Transcript
00:30...
00:50Hongrie, 1859.
01:00...
01:27Il y a dix ans, les patriotes hongrois, conduits par Lajos Kossuth,
01:30ont en vain essayé de secouer le joug autrichien.
01:33Aujourd'hui, l'espoir d'obtenir l'indépendance
01:35renaît au sein de la noblesse de ce pays,
01:37comme elle renaît dans le peuple.
01:48En effet, après l'exécution ordonnée par l'empereur François-Joseph
01:51de treize généraux hongrois,
01:53et l'impitoyable répression menée d'une main de fer
01:56par le ministre de l'Intérieur, Alexandre Barr,
01:59l'été 1859 vit la grande défaite de l'armée autrichienne
02:03battue par les forces franco-italiennes,
02:05d'abord à Magenta, puis à Solferino.
02:08A la suite de ces défaites,
02:10l'idée d'un soulèvement armé contre l'oppresseur
02:12devient plausible aux yeux des patriotes.
02:15Où vas-tu aller ?
02:16J'apporte une nouvelle importante.
02:17Tu as le mot de passe ?
02:18Arpad.
02:19Accompagne-le, Janosch.
02:27Les patriotes émigrés s'activent.
02:29Un mouvement national hongrois se forme,
02:31avec Kossuth à sa tête.
02:33Le gouvernement impérial, effrayé,
02:35accorde aux hongrois une certaine autonomie
02:37au sein d'un empire bicéphale.
02:39Cette attitude nouvelle jette le trouble
02:41dans les milieux révolutionnaires.
02:49Capitaine Molnar,
02:51je vous demande d'en parler.
02:54Capitaine Molnar, je viens de Bouddha.
02:57Nous vous attendions avec impatience, capitaine.
02:59Bach a été révoqué.
03:01L'empereur a renvoyé son ministre de l'intérieur.
03:03Et qu'en disent nos amis de Bouddha et de Pest ?
03:06Les avis sont partagés.
03:07Les uns disent qu'il y a malgré tout un pas de fait,
03:09puisque l'empereur a promis une constitution.
03:12Et d'autres disent que cette promesse
03:14sert uniquement à couper l'herbe sous le pas des nôtres.
03:17Et ceux qui partent ainsi ont raison.
03:19La révocation de Bach, c'est pour donner le change
03:21et gagner du temps.
03:22Elle n'a pas d'autre but.
03:23La liberté d'un peuple ne se négocie pas, croyez-moi.
03:26Elle ne s'obtient que d'une seule façon.
03:28Elle ne s'obtient qu'à la pointe des baïonnettes.
03:30Alors, Ferenzy,
03:31la lutte armée ne doit être qu'un dernier recours.
03:34Nous devons éviter de gaspiller des vies humaines.
03:36Et le sang de tant de martyrs, Magyar,
03:39ne réclame-t-il pas une vengeance éclatante ?
03:42Ce n'est pas la vengeance qui importe,
03:43mais la conquête de notre indépendance.
03:45Les Habsbourgs nous la promettent depuis des décennies,
03:47mais ils ne nous la donneront jamais.
03:49C'est parfaitement exact.
03:50Cette fois, cependant, la situation est différente,
03:52en raison des difficultés extérieures
03:54et de la résistance que nos partisans leur opposent dans ce pays.
03:57Vous êtes en train de laisser passer une chance
03:59qui ne se représentera sans doute jamais.
04:01Capitaine Molnar, qu'en pensez-vous ?
04:03Je pense que c'est à Matthias Sandorff qu'il appartient de décider.
04:06Bien répondu, capitaine.
04:08Vous avez entendu, messieurs ?
04:09Matthias Sandorff, c'est le seul homme
04:11qui puisse unifier et diriger notre mouvement.
04:14Et c'est à lui de décider.
04:21Oncle Janosch, le loup est ici, j'ai vu !
04:36Monsieur le comte, la bête s'est terrée dans les gorges du diable
04:38et il n'en sortira pas.
04:40Par là ?
04:41Oui, par là.
04:45Je ne sais pas si vous voyez,
04:47par là ?
04:48Oui, par là.
05:09Alors, il est dans les gorges du diable ?
05:11Oui, monsieur le comte.
05:12Mon pistolet.
05:13Soyez prudent, la bête est féroce.
05:14Ne t'inquiète pas.
05:15Monsieur le comte, que voulez-vous faire ?
05:18C'est pas une chasse pour le plaisir.
05:20Ce loup a déjà massacré pas mal de bêtes, amis paysans.
05:23Il représente un grave danger.
05:25Je dois protéger mes gens, c'est mon devoir.
05:28Matthias, je t'en supplie.
05:32Ne va pas t'exposer ainsi au danger.
05:34Cette bête est une créature du diable.
05:37Tu sais bien que le diable ne m'effraie pas.
05:46C'est trop dangereux, on ne peut pas le laisser faire.
05:49Le consent d'or, cher monsieur, ne se laisse dicter sa conduite par personne.
05:52Pas même par sa femme.
06:16Mon cher ami, vous ne me semblez pas dans une place brillante.
06:19Ah, n'en parlez pas.
06:21J'ai déjà perdu plus de 200 florins.
06:23Vous voulez prendre ma place ? Je vous la cède volontiers.
06:25Non, non, je n'en ai pas le temps.
06:27Je me dois à mes invités.
06:39Mon amour, sais-tu que nos invités t'attendent ?
06:43Ils se demandent pourquoi tu ne viens pas.
06:45Un moment et je viens.
06:48Ah non, maintenant.
06:50Sais-tu depuis quand tu es enfermé ?
06:52Depuis trois heures, mon chéri.
06:54Trois heures déjà.
06:56Je ne m'en suis pas rendu compte.
06:58Il faudrait pouvoir se dédoubler.
07:00Ce sera peut-être un jour possible.
07:02Je suis prêt à parier que la science réussira ce miracle.
07:06Toi et ta foi en la science.
07:13Bon, je viens.
07:28Madame Torontal, vous ne jouez pas au car ?
07:30Je ne sais pas y jouer.
07:32Je comprends ça. Dans une ville comme Trieste,
07:34il y a beaucoup plus de distraction que chez nous.
07:36Ne croyez pas ça. Nous n'en avons pas davantage.
07:40Excusez ma femme.
07:42Elle n'a guère l'habitude du monde.
07:44Des personnalités comme vous,
07:46et le Comte Sandorfe,
07:48l'impressionnent au point
07:50qu'elle en perd tous ses moyens.
07:52Et moi aussi, d'ailleurs.
07:54Vous êtes, je crois, un vieil ami de mon mari.
07:58Vous me flattez, chère madame.
08:00Disons que je fus, jadis,
08:02son camp disciple à l'université.
08:04Mon mari vous considère comme le meilleur banquier du pays ?
08:07Je suis très reconnaissant, comte Sandorfe,
08:09d'avoir pensé à moi pour participer à la gestion de ces affaires.
08:13Je suis désolé d'avoir manqué à mes devoirs d'hôte,
08:16mais je me livrais à une expérience particulièrement absorbante.
08:19Peut-on savoir laquelle ?
08:21Mais il s'agit
08:23de la modification de certaines fonctions cérébrales,
08:26le sujet le plus exaltant qui se puisse concevoir.
08:29Quelle vie passionnante !
08:31Vous savez que je vous envie.
08:33Ah oui ?
08:35Et que vous m'envierez davantage quand vous aurez bu de cette eau de nuit.
08:39Je suis sûr qu'il n'y en a pas de pareille dans toute Ries.
08:42Venez avec moi, je vais vous initier au mystère du Tric-Trac.
08:45Chère madame, il y a quelque chose qui m'intéresserait beaucoup plus.
08:48Oui, quoi donc ?
08:50Vous avez une petite fille, j'aimerais beaucoup l'avoir.
08:53Car j'adore les enfants.
08:55Volontiers, puisque cela vous plaît davantage que le Tric-Trac.
08:59Eh bien, venez, elle dort, nous essaierons de ne pas la réveiller.
09:02Quel âge a-t-elle ?
09:04Je suppose que vous avez des enfants.
09:06Madame, la comtesse.
09:08Le comte Zatmar vient d'arriver, il va voir M. le comte.
09:12Eh bien, avec l'entrée ?
09:14Non, pas ici, madame, il voudrait voir M. le comte seul à seul.
09:19Bien. Conduisez-le dans la bibliothèque, je préviens mon mari.
09:25Je vous prie de m'excuser un instant.
09:35Tout le monde est satisfait de la révocation de Bach.
09:38Beaucoup de gens s'imaginent que c'est le début d'une ère nouvelle.
09:42Si seulement c'était vrai.
09:45Tant de sang a déjà été répandu.
09:47Je ne puis croire aux promesses de l'empereur.
09:50Comment savoir jusqu'où il peut aller ?
09:52Surtout après la défaite d'Italie.
09:54L'empereur n'a jamais été chiche de promesses.
09:56Il nous en a fait beaucoup depuis dix ans.
09:59L'essentiel est de savoir lesquelles sont.
10:01Aucune.
10:02Pas si vite, capitaine. Qu'en penses-tu, Laszlo ?
10:06Il ne faut pas prendre de risques inutiles
10:08et nous lancer dans la lutte sans réfléchir.
10:11Et d'autre part, il ne faut pas prendre le risque de laisser passer cette chance.
10:14Tu as raison.
10:15Avant de prendre une décision, il faut disposer d'autres informations.
10:20Le mieux est que vous disiez à nos amis
10:22qu'il reste de nombreux problèmes à résoudre.
10:24Le temps presse, M. le comte.
10:26Ce n'est pas une charge de cavalerie.
10:28En ce qui concerne le temps,
10:32il se peut qu'il joue en notre faveur.
10:37Quand je serai en possession de toutes les informations nécessaires,
10:40je vous ferai connaître ma décision.
10:59Ah ! Enfin ! Dans quel état tu t'es mise, ma chérie ?
11:03Où êtes-vous encore allée ?
11:06Une petite randonnée dans les bois.
11:08Votre fille est en train de devenir une vraie amazone.
11:13Tu n'anticipes pas un peu ?
11:15Elle s'est beaucoup amusée. Je lui ai permis de cueillir quelques fraises.
11:22C'est assez visible. J'espère qu'elle n'en a pas trop mangé.
11:25Roussena !
11:26Oui, madame.
11:27Baignez cet enfant et donnez-lui à manger, si elle a encore faim.
11:32Comme tu peux le voir, je lui ai fait monter la douce sultane.
11:35Ma pauvre sultane ! Les hommes éprouvent du plaisir à commettre des imprudences.
11:44Tu as déjà pris ta décision ?
11:46De quelle décision s'agit-il ?
11:48Ne fais pas l'innocent.
11:50Celle que tu dois prendre au sujet du soulèvement.
11:53Les propositions de l'Empereur ne leur conviennent pas.
11:58Pourtant, elles sont nettement meilleures qu'en 1848.
12:01Vous, les hommes !
12:03On dirait que vous ne comprenez que le langage des armes.
12:06Écoute, Mathias !
12:10Quand Kossuth a envie de t'aider,
12:12tu lui dis que tu n'es pas capable de l'aider.
12:14Tu n'es pas capable de l'aider.
12:16Tu n'es pas capable de l'aider.
12:18Tu n'es pas capable de l'aider.
12:21Quand Kossuth a organisé le soulèvement en 1848,
12:23j'étais encore très jeune.
12:26Et pourtant, jamais je ne pourrai oublier
12:28les cadavres des suppliciés pendants aux arbres
12:30et les corps transpercés par les baïonnettes.
12:32Et c'est un spectacle que je ne veux plus jamais revoir.
12:35Mais cette fois, par contre, nous avons enfin les moyens de combattre.
12:40Cela veut dire qu'il y aura encore plus de victimes.
12:42Je le sais. Le sang est le prix de la liberté.
12:46Dis-moi, dans le compromis ratifié par le Parlement,
12:48n'est-il pas aussi question de liberté pour le peuple hongrois ?
12:51Une liberté concédée par un monarque et non pas conquise
12:53n'est pas une véritable liberté.
12:55C'est possible, mais néanmoins, c'est une liberté.
12:57Oui.
13:00Et c'est bien pour ça que je réfléchis.
13:02Quelle que puisse être ta décision, Matthias,
13:05je serai toujours avec toi.
13:19Matthias Sandorff, avez-vous dit ?
13:21Matthias Sandorff.
13:23Dites à M. le chef de la police, mon colonel,
13:25ce que vous savez au sujet du comte Sandorff.
13:31D'après les rapports qui me sont parvenus,
13:33ce Sandorff serait à la tête d'une vaste conspiration
13:36dont le but est de soulever contre Sa Majesté l'Empereur
13:38les provinces hongroises.
13:41Sandorff serait ou est ?
13:43C'est là précisément où le bannement de l'Empereur
13:46C'est là précisément où le ban blesse.
13:49Malheureusement, si de nombreux indices nous permettent d'être affirmatifs,
13:52pour le confondre, nous manquons de preuves.
13:55Bon, si vous avez besoin de preuves,
13:57mes services se feront une joie de vous en fabriquer.
13:59Il ne s'agit pas de ça.
14:01L'Empereur pense, à juste titre,
14:03que l'arrestation de Sandorff aurait un effet déplorable
14:05et sans doute plus encore dans les circonstances présentes.
14:07Sa Majesté est au courant des activités des patriotes hongrois.
14:10Mais il ne faudrait pas oublier l'existence du compromis.
14:14Très bien. Si vous voulez vous débarrasser de ce comte Sandorff,
14:17couvrez-le de médailles ou de privilèges.
14:20Le comte Mathias Sandorff n'est pas homme à se laisser manœuvrer.
14:25Je le sais.
14:26Mais si vous ne voulez ni l'arrêter, ni le couvrir d'honneur,
14:30il ne reste qu'une seule solution.
14:32C'est la seule que nous puissions prendre en considération.
14:35Ne craignez-vous pas que le meurtre d'une personnalité aussi importante que lui
14:39ne provoque des remous ?
14:41C'est capital que sous aucune forme et d'aucune façon
14:44les services impériaux ne puissent être soupçonnés.
14:47Mon cher colonel, une opération de police
14:51ne se mène pas comme une campagne militaire.
14:54De quelque façon que vous vous y preniez,
14:56vous n'empêcherez pas qu'on nous soupçonne.
15:02Votre comte Sandorff vient de Transylvanie, n'est-ce pas ?
15:06Exact.
15:07Vous n'ignorez pas qu'en Transylvanie vivent des minorités roumaines
15:10qui s'estiment opprimées par les Hongrois.
15:13Une fois que le comte Sandorff sera tombé sous les balles d'un irrédentiste,
15:17nous arrêterons tout simplement un agitateur roumain.
15:21Ça nous fera un meurtrier des plus présentables
15:24que nous ferons rapidement passer aux abeux.
15:26Ce n'est pas plus difficile que ça.
15:28Il va de soi que nous condamnerons avec une extrême fermeté
15:33l'infâme attentat commis par les agitateurs roumains.
15:36Bien entendu, il n'est pas question qu'un fonctionnaire de l'État
15:39puisse participer d'une façon quelconque à cette action.
15:42Soyez sans crainte. Nous ne manquons pas de repris de justice
15:46qui pour une poignée de florins sont prêts à tuer père et mère.
15:49Ces gens sont suffisamment sûrs ?
15:51Je vous promets qu'ils resteront muets comme la tombe
15:54où ils se retrouveront bientôt.
15:56Vous y allez fort, colonel.
15:59Qu'est-ce que c'est que deux ou trois cadavres
16:01en comparaison des milliers que vous laissez sans hésiter sur un champ de bataille ?
16:09Carlo Dironne.
16:13Et alors ?
16:14Suivez-moi.
16:15Mais pourquoi je devrais vous suivre ? Vous n'avez pas le droit de m'arrêter.
16:18Feriez mieux de venir, sinon je vous embarque.
16:40Allez, montez.
16:44Vous ?
16:52Et que voulez-vous de moi ?
16:54Alors, on fait joujou avec les machines infernales ?
16:57Cette fois, vous êtes mal informé, Excellence.
17:00Ne sois pas si modeste. On sait que vous êtes, ton frère et toi,
17:03les meilleurs spécialistes de la question.
17:05Oui, mais depuis que nous avons quitté la Sicile,
17:07nous n'avons pas touché à une bombe.
17:09Alors, il va falloir vous y remettre.
17:12J'ai un petit travail pour toi et ton frère.
17:20Quel beau pays que l'Autriche !
17:36Oh, Mathias !
17:38Au travail à une heure si tardive de la nuit !
17:40Il faut absolument que je termine ce mémoire.
17:42Mes amis l'attendent avec impatience.
17:44Du reste, j'ai presque fini.
17:47Je pense que tu seras satisfaite de moi.
17:49J'ai décidé, après avoir mûrement réfléchi de faire confiance à l'Empereur,
17:53de renoncer à l'action.
17:55Oh, tant mieux ! Je suis si heureuse que tu aies pris cette décision.
17:58Pour être honnête, je n'ai pas pensé à l'action.
18:01Merci. Et tes amis, que diront-ils ?
18:04À l'aube, j'irai les voir et je leur ferai part de ma décision, je te le promets.
18:08Monsieur le Comte ! Monsieur le Comte ! Un malheur !
18:10Il y a un terrible malheur ! Une galerie s'est effondrée à la mine !
18:13Il y a des morts et des blessés !
19:31Il y a des morts et des blessés !
20:02Ne vous inquiétez pas, il est temps de donner main. On s'occupe de lui.
20:10Qu'est-ce qui est arrivé ?
20:12Là-bas, il y a eu une explosion.
20:14Je vous ai tous entendu parler d'un certain Comte.
20:17S'agit-il du Comte Sandorff ?
20:19Oui, bien sûr. Vous n'êtes donc pas d'ici ?
20:21Nous sommes de passage.
20:23Mais qu'est-ce que le Comte fait ici ?
20:25Il est venu s'occuper de vous.
20:27Il est médecin ?
20:29Vous êtes des étrangers. Vous êtes un savant, Monsieur le Comte.
20:31C'est un très grand savant.
20:33Il connaît la médecine beaucoup mieux que les vrais médecins.
20:50Est-ce que tu peux bouger le bras ?
20:52Oui, je peux.
20:53Va le faire soigner au poste de secours.
21:30C'est toi, Carlo ?
21:32Oui.
21:34Je commençais à me faire du mauvais sang. Où t'étais ?
21:36Retiens bien une chose, mon garçon.
21:38Quand on veut des renseignements,
21:40les deux seules personnes auxquelles il faut s'adresser,
21:42c'est le curé et l'aubergiste.
21:44Et tu as été voir lequel des deux ?
21:46L'aubergiste. Son vin est meilleur.
21:48Et alors ?
21:50Tu vois, petit, ce Sandorff, bien qu'il soit noble,
21:52savant, dit tout ce que tu voudras,
21:54il n'est pas le seul.
21:57Le cocher du château était là.
21:59Une bonne descente qu'il a, ce bref garçon.
22:01Demain matin, il va conduire Sandorff quelque part.
22:03Je sais tout.
22:05L'heure, le parcours,
22:07tous les détails, en somme.
22:09L'Autriche est un beau pays, je l'ai toujours dit.
22:11Viens, on va manger. J'ai très faim.
22:13Venez, on va descendre au village.
22:44Il y en a encore beaucoup ?
22:46Une douzaine d'hommes qui peuvent être sauvés.
22:48Quelle heure est-il ?
22:50Si le soleil se lève.
22:52Qu'est-ce qu'il y a ?
22:54Un rendez-vous avec mes amis. Ils devraient être partis depuis longtemps.
22:56Ne peux-tu pas remettre ce voyage à plus tard ?
22:58C'est impossible. J'ai promis une réponse pour ce matin.
23:00Je ne vois pas et il risque de passer.
23:02Je ne peux pas.
23:04Je ne peux pas.
23:06Je ne peux pas.
23:08Je ne peux pas.
23:10Je ne peux pas.
23:12Je ne peux pas et il risque de passer à l'action.
23:17D'autre part, je ne peux tout de même pas abandonner ces pauvres gens à leur sort.
23:21Mathias, je te propose quelque chose.
23:23Quoi donc ?
23:25Je pourrais partir à ta place. Ton mémoire est prête, je connais le pont de Zatmar.
23:27Alors ?
23:29Je lui remettrai ton mémoire
23:31et j'ajouterai ce que tu avais à lui dire de vive voix.
23:33Non. Ce serait un voyage trop fatigant
23:35et puis tu vas passer une nuit blanche.
23:37Ça n'a pas d'importance.
23:39La nouvelle que je vais porter mérite tous les efforts.
23:42Je vous laisse.
23:46Il n'y a pas au monde une autre femme comme toi.
26:12C'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon !
26:42C'est bon, c'est bon, c'est bon !
27:12C'est bon, c'est bon, c'est bon !
27:42C'est bon, c'est bon, c'est bon !
28:13C'est moi qui devrais être sur ce lit, mon amour.
28:17On a assassiné ce que j'aime.
28:21Et je suis vivant.
28:23On a assassiné ce que j'aime.
28:26Et je suis vivant.
28:46T'entends pas ?
28:50Y a personne, qu'est-ce qui te prend ?
28:52Bien sûr qu'il y a personne, qui veux-tu qui est.
28:55Pourquoi tu veux me faire peur ? Je croyais qu'on nous poursuivait.
28:57Celui-là qui nous attrapera, il est pas encore né.
28:59Alors t'as entendu quoi ?
29:02J'ai entendu ce ruisseau qui coule.
29:04Écoute.
29:08C'est pas le moment de perdre du temps. L'eau y en a partout.
29:10On ferait beaucoup mieux de se tirer vite fait.
29:14Dis, t'es un peu trop nerveux, frérot.
29:16Un peu d'eau fraîche, ça te fera du bien.
29:18J'ai pas soif et je n'aurai pas soif tant qu'on sera pas à la maison.
29:20Je ne boirai qu'une fois arrivée.
29:22Mais qu'est-ce qu'il y a de mal à s'arrêter un petit moment ?
29:24N'oublie pas qu'on a deux jours de voyage devant nous.
29:26Raison de plus pour se grouiller.
29:29Si tu voyais comme ça notre pauvre père, il serait pas fier de toi.
29:32J'en ai rien à foutre.
29:34Alors remonte en voiture et partons.
29:36Hé, petit. J'aime pas que tu me parles comme ça.
29:38C'est moi l'aîné.
29:40Et tu feras ce que je te dirai. Tu entends ?
29:42Moi j'ai soif.
29:44Et je veux boire, que ça te plaise ou non.
29:47Cette eau-là, elle pue et j'aime pas l'eau pourrie.
29:50Dis-toi que c'est la dernière fois que je vais chercher de l'eau.
29:54Quand on sera de nouveau à Vienne, je ne boirai plus que du champagne.
30:00Va donc au diable avec ton eau.
30:17Halt ! Suivez-moi !
30:23Monsieur le comte, la carriole des bandits est là-bas.
30:26Venez !
30:46Viens !
31:17Laissez-le !
31:20Il me faut vivant.
31:28Ton complice, où il est ?
31:32Est-ce que tu vas répondre ?
31:35Après l'explosion, on s'est séparés.
31:37Mon frère est parti à cheval vers le nord.
31:39Il n'y a pas rien pour attendre.
31:41Il est là-bas.
31:43Trouvez-moi l'autre.
31:47Amenez celui-ci au château.
31:57C'est moi que tu étais chargé de tuer. C'est bien ça.
32:02Me réponds.
32:04Je ne sais pas de quoi vous voulez parler.
32:08Vous êtes un homme.
32:10Je ne sais pas de quoi vous voulez parler.
32:14Vous n'avez pas le droit de me retenir ici.
32:16Tu n'as pas le droit ?
32:18J'ai le droit de faire ce qui me plaît de toi.
32:20Même celui de te tuer de mes propres mains.
32:22Je ne comprends rien à ce que vous racontez.
32:24Je n'ai rien fait.
32:26Laissez-moi partir.
32:29Tu partiras.
32:32Tu t'en iras bientôt même, mais ce sera entre deux gendarmes.
32:36Je t'offre la chance d'un procès.
32:38C'est bien ma femme.
32:40Qui t'a payé pour me tuer ?
32:42Je ne comprends pas.
32:44Qui t'a payé pour me tuer ?
32:46Je ne comprends pas.
32:49Et si je te promettais de ne pas te livrer à la police ?
32:52La police ne me fait pas peur.
32:58Tu n'as pas peur des gendarmes.
33:01C'est donc bien les autrichiens qui vous ont payé pour me tuer.
33:05Maintenant, je n'ai pas de doute.
33:07Les gendarmes sont arrivés.
33:11Qu'ils l'emmènent.
33:38Quelle nouvelle ?
33:39Je viens de Fogolache.
33:40Le tribunal a condamné à mort Josépe Ziron.
33:43Il sera pondu demain matin.
33:46Les autrichiens ne perdent pas de temps.
33:49Ils ont hâte de se débarrasser d'un témoin gênant.
33:55Jérôme.
33:57Jérôme.
33:59Jérôme.
34:01Jérôme.
34:02Jérôme.
34:03Jérôme.
34:05Jérôme.
34:06Ziron, debout.
34:13Pourquoi ?
34:16Qu'est-ce que ça veut dire ?
34:19C'est l'heure.
34:23L'heure ?
34:25L'heure de quoi ?
34:32Ce bruit...
34:33Ce bruit, c'est quoi ?
34:34Ce bris, c'est quoi ?
34:35On redresse la potence.
34:43La potence ?
34:45La potence, mais pour qui ?
34:48Ce n'est pas courageux, mon fils.
34:53Oh non !
34:56Ce n'est pas possible.
35:00Ils me l'ont tous promis.
35:02Le chef de la police me l'a promis.
35:05Et cet avocat aussi.
35:07Ils me l'ont tous juré que ça ne serait pas un procès pour de bon.
35:11Qu'on ferait semblant et qu'après je serais relâché.
35:14Ils m'ont promis. Ils m'ont promis.
35:16La justice, c'est sérieux, mon fils. Elle ne fait pas de procès truqués.
35:21Les salauds ! Les salauds !
35:25Ils m'ont tous roulé.
35:28Ils me l'ont promis. Ils me l'ont promis.
35:37Bande d'escrocs. Les fumiers. Les fumiers.
35:42Ils nous ont payés. Ils nous ont payés, mon frère et moi, pour tuer Mathias Sandorff.
35:57Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
36:27Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
36:57Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
37:27Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
37:31Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
37:35Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
37:39Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
37:43Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
37:47Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
37:51Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
37:54Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
37:58Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
38:02Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
38:06Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
38:10Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
38:14Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
38:18Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
38:22Ils nous ont payés. Ils nous ont payés.
38:41Courage !
38:43C'est sûr que l'empereur s'opposera à la liberté et à l'indépendance du peuple hongrois.
38:50Cette liberté et cette indépendance, ce n'est que par la lutte armée que nous les obtiendrons.
38:54Et pas d'une autre manière.
38:57Nous n'avons que l'alternative, la servitude ou la guerre.
39:00Nous déclarons par conséquent la guerre à l'Autriche.
39:04La lutte sera très longue et très dure.
39:06Le premier acte sera l'enlever en masse des patriotes.
39:10À présent, nous devons prendre de nombreuses dispositions en vue de ces flûtes.
39:15Si tu permets, Mathias, je pense que la plus urgente de ces dispositions te concerne toi.
39:20L'attentat de l'autre jour prouve suffisamment que la police autrichienne est au courant de tes activités.
39:25Combien de temps faudra-t-il de temps de vie pour préparer notre révolte ?
39:30Pas plus d'un mois.
39:31Un mois.
39:33Un mois pendant lequel tu risques chaque jour une arrestation.
39:35Et même pire si tu restes à Artenac.
39:38De toute façon, je n'envisage pas d'y rester pour le moment.
39:41Que comptes-tu faire à présent ?
39:43Je ne sais pas encore.
39:44Il faut trouver un refuge sûr dans une zone moins dangereuse de l'Empire.
39:47Et cependant pas trop éloigné pour pouvoir conserver le contact.
39:51Tu connais ma maison de Trieste ?
39:53Là-bas, nous pouvons mettre au point les derniers détails de l'insurrection
39:56sans attirer l'attention de la police impériale.
39:58Nous avons là-bas des amis sûrs et bien organisés.
40:02Je te remercie, Lélislas.
40:04Je te remercie d'autant plus que je viens de prendre une décision
40:06que porte à partie des approuves.
40:09Je me battrai à tes côtés jusqu'au bout, Matthias.
40:28Tant que la Hongrie ne sera pas libre, je ne reviendrai pas.
40:31C'est un serment que j'ai fait sur la tombe de ma femme.
40:34J'espère vous revoir très vite, mes amis.
40:38A bientôt.
40:54Soyez sans crainte, monsieur le comte. Nous veillerons sur la petite.
41:01Au revoir.
42:01La vérité, c'est qu'elle n'existe pas.

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