Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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00:00Heureux Pinsoir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours en compagnie du directeur adjoint de la rédaction du Figaro, Yves Tréhard,
00:09et du journaliste au service politique du JDD, Jules Torres,
00:13elle nous a surpris, Céline Hervieux, par sa lucidité quand même,
00:19par rapport à ce qui se passe d'une certaine manière,
00:21et sa porte ouverte à une autre forme de coalition que celle du NFP.
00:27Elle nous a quand même dit que oui, il faudrait peut-être voir Jules Torres complètement,
00:32c'est une socialiste comme on les aime, c'est-à-dire qu'elle a du bas goût,
00:35elle dit ce qu'elle pense et elle pense ce qu'elle dit.
00:38Alors après le problème, et c'est sans doute le problème qu'on a depuis une semaine,
00:41c'est que peu importe le responsable politique qu'on reçoit,
00:44il n'a pas de solution, comment dire, miracle à nous proposer.
00:48C'est-à-dire qu'en effet, là, elle nous dit qu'elle pourrait potentiellement négocier avec la majorité présidentielle
00:52à condition que celle-ci applique le programme du Nouveau Front Populaire,
00:56mais je ne suis même pas sûr qu'avec ça, ce soit suffisant d'obtenir des textes.
01:00Quel est le programme allégé du Nouveau Front Populaire ?
01:04Le programme allégé du Front Populaire, c'est la réforme des retraites,
01:06c'est le rétablissement de l'ISF, c'est les 32 heures effectives,
01:10et les 32 heures pour les métiers pénibles,
01:13alors qu'on a un pays où il y a 3100 milliards de dettes,
01:16je trouve ça un petit peu compliqué, et je ne vois pas une majorité présidentielle
01:19qui, elle, a fait voter la réforme des retraites revenir sur cette question-là.
01:22Donc, évidemment, on peut saluer la forme du programme de Jean-Luc Mélenchon.
01:29Pas tant que ça, finalement, je pense que le PS a signé en 3 jours cet accord avec le Nouveau Front Populaire,
01:35Olivier Faure, il a fait des courbettes, et il a accepté un programme qui contient plein d'horreurs et plein de trances.
01:41Le PS a signé beaucoup de programmes ces 5 ou 6 dernières années,
01:45il a voulu faire une rupture totale avec la NUPES en 5 ou 6 jours, de peur de ne plus exister.
01:50Oui, mais le problème, c'est qu'il faut en avoir conscience dans un tunnel qui va durer un an.
01:56Pourquoi ? Parce que là, le défi, ce n'est pas de rassembler une majorité,
02:02c'est de faire en sorte qu'il n'y ait pas 290 députés qui déposent une motion de censure et qui la votent ensemble.
02:09Or, il y a plus de chances d'avoir une majorité pour une motion de censure qu'une majorité pour un programme politique.
02:17Donc là, notre invitée, qui est une socialiste bontin, j'ai envie de dire,
02:24elle a un discours qui est raisonnable, mais elle a un discours raisonnable sur la forme,
02:31sur le fond, elle est obligée de traîner, j'ai envie de dire, le boulet du programme.
02:37Et c'est là que pour les électeurs, c'est terrible.
02:40Encore une fois, on va refaire le schéma.
02:43Le schéma, c'est quoi ? C'est des électeurs qui votent en majorité RN aux européennes,
02:47qui votent en majorité RN au premier tour, et qui se voient avec une possibilité de gauche au pouvoir.
02:53Ce n'est pas la possibilité du Nil, c'est la possibilité du NFP.
02:56Donc ils se disent, attendez, il y a quand même un petit problème sur ce qu'on avait voulu au départ,
03:03il y a eu les manœuvres de désistement, il y a eu beaucoup de choses, on les rappelle à chaque fois,
03:08j'ai l'impression d'être un hamster dans sa roue et qu'il répète ça à chaque émission.
03:12C'est exactement ça, et c'est pour ça d'ailleurs que Marine Le Pen hier a repris quelques voix dans ses rangs,
03:20en disant, non non, il est hors de question qu'on vote des mesures raisonnables.
03:29C'est les fameuses majorités de texte.
03:31C'est le retour des majorités de texte de Madame Borne.
03:33Madame Le Pen n'a pas intérêt, elle a intérêt aussi à redire et à être fidèle à sa posture.
03:42Pour pouvoir aussi réussir en 2027.
03:46Exactement.
03:47En revanche là où je pense qu'elle se trompe vraiment sur toute la ligne, c'est quand elle dit que Jean-Luc Mélenchon s'est terminé.
03:53Oui, c'est pas vrai.
03:55Il n'y a aucune incarnation.
03:57On lui a démontré, mais elle le dit quand même, et je pense qu'elle le pense malheureusement.
04:01Mais elle dit, oui moi je me revendique de Raphaël Glucksmann, il n'a pas du tout la carure aujourd'hui.
04:06C'est Raphaël Glucksmann qui a amené les députés du NFP par la main, place du Palais Bourbon l'autre jour quand c'était leur rentrée.
04:16Vous avez vu Jean-Luc Mélenchon, c'est un papa qui guide ses élèves au Palais Bourbon.
04:21Il ne manquait plus que le yellow bus.
04:23Donc évidemment les socialistes essayent de se positionner contre Mélenchon, mais comme je le rappelais tout à l'heure, il a quand même la main sur 80% des effectifs des Insoumis.
04:33Il a en effet quelques frondeurs, mais bon c'est vraiment un poupouche pour le coup, ils sont 6.
04:38Donc je ne pense vraiment pas que Jean-Luc Mélenchon soit mort, et je pense même que lui son objectif c'est de placer quelqu'un qui n'est pas insoumis à Matignon,
04:49et comme Yves l'a dit un petit peu dans son propos liminaire, lui il mise sur 2027.
04:55Oui il mise sur 2027 et encore certains disent que finalement le pouvoir il ne le voudrait peut-être pas forcément.
05:03Il veut être au deuxième tour.
05:05De la même façon qu'il veut être au deuxième tour.
05:07C'est son objectif.
05:09Il y a une petite musique qui montre comme quoi il serait comme Jean-Marie Le Pen à une certaine époque, qu'il voulait agiter les choses mais qu'il ne voulait pas forcément gouverner derrière.
05:22Personnellement je ne sais pas.
05:24Moi j'en suis persuadé.
05:25Moi il a observé Jean-Marie Le Pen exactement dans cette démarche-là, c'est-à-dire faire turbuler le système, et il fait exactement la même chose.
05:35C'est-à-dire que les dérapages il les fait au moment où il pense que c'est idoine.
05:39Tout est insurrectionnel.
05:41Tout est insurrectionnel. Il est dans une démarche révolutionnaire.
05:44Il veut être l'ingénieur du chaos de la 5ème République.
05:49Il veut mettre à bas les institutions.
05:53Mais pas faire le service à la présente.
05:56Il est aidé avec un agent extraordinaire qui s'appelle Emmanuel Macron, qui lui a servi tout ça sur un plateau.
06:02Ce qui était tout à fait inespéré pour lui, parce que jusqu'à présent, toutes ses initiatives étaient vaines.
06:09Il aurait aimé faire ce que les gilets jaunes ont fait, il n'a pas réussi.