Sur la piste du cartel 2

  • il y a 3 mois

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00:00...
00:30Au deuxième jour, on avait des US Marshals et la brigade criminelle qui rassemblaient un maximum d'informations, des unités d'intervention.
00:46On perquisitionnait, on mettait des gens en garde à vue, on interrogeait des témoins, on téléchargeait les informations.
00:53Il y a eu onze surveillances actives, impliquant vingt-deux équipes différentes, c'était déjà une opération gigantesque.
01:00Les premiers jours de l'enquête ont été frénétiques et soutenus, parce que le tueur était en cavale.
01:06C'était une chasse à l'homme d'une grande ampleur.
01:10Qui le déplaçait ? Qui le dissimulait ? On ne cherchait pas spécialement des preuves, la scène du crime nous en avait donné.
01:18On cherchait le responsable.
01:2415ème jour
01:39Ces choses-là n'arrivent pas à Burbank, et pourtant...
01:46L'affaire du meurtre de mon fils...
01:48a pris de l'ampleur encore et encore. Ils avaient un lien direct vers un très gros labo au Mexique.
02:06Ils ont l'influence et l'argent. J'ai été choqué d'apprendre qu'un haut responsable
02:12municipal était impliqué. Ce n'était pas une série policière, mais la réalité.
02:18On a établi le PC au poste de police de Burbank. Il y avait une photo de l'agent Pavelka sur le
02:45mur pour nous rappeler ce qu'on faisait là et quelle était notre mission. Matt était en uniforme
02:55avec son visage jeune et son air volontaire. Et même si je ne connaissais pas, ça m'a tout de
03:03suite touché personnellement parce que je me voyais en lui. Ce jeune officier motivé,
03:08désiré de bien faire, de servir et de protéger la communauté, était mort dans une fusillade.
03:15Les enquêteurs à Burbank participaient à des interrogatoires avec des officiers locaux.
03:45J'étais en binôme avec un sergent de Burbank. Les personnes qu'on ciblait étaient d'autres
03:51membres du gang. Associés, familles, on a interrogé beaucoup de monde. En face de nous,
03:58il y avait des gens très hostiles qui nous traitaient de tous les noms. Mais ça ne devait
04:05pas nous détourner de notre objectif. L'un des individus s'appelait Louis Sandoval. On voyait
04:17tout de suite que c'était un habitué des interrogatoires. Dès le début, il s'est montré
04:23très agressif. Il a dit des choses très irrespectueuses sur Matt Pavelka. Il s'en fichait
04:31qu'un policier a été tué. Je ne me souviens plus exactement ce qu'il a dit, mais ça m'a énervé.
04:37Il était évident pour nous que Sandoval était ce qu'on appelle un « shot caller », un
04:45décisionnaire au sein du gang. Il savait certainement des choses, mais on n'avait rien
04:53contre lui. Aucune preuve accablante. C'était très frustrant, mais il a refusé de coopérer et de nous dire quoi que ce soit.
05:05Les vies des héroïnes d'Eleon et de David Garcia se ressemblaient. Ils vivaient dans le même quartier.
05:27D'Eleon habitait dans la même rue. On s'est dit qu'ils pouvaient avoir joué un rôle dans le
05:32transfert de David Garcia la nuit du drame. Notre philosophie, c'est que quiconque coopérait avec
05:43nous ressentirait libre. C'était notre façon de les convaincre. Héroïne d'Eleon a avoué qu'il
05:55avait conduit David Garcia de leur quartier jusqu'à Arleta. Quand Garcia a allongé l'autoroute en
06:07courant pour rejoindre son quartier, d'Eleon n'a pas su quoi faire de lui. Il l'a donc conduit à
06:13Arleta où vivait un autre membre du gang. Quand il nous a montré où il avait déposé son ami,
06:20on a fait venir des chiens. Ils ont suivi la trace de Garcia jusqu'en bas de la rue.
06:34Mais son odeur s'est arrêtée là. On en a déduit qu'il était monté en voiture à cet endroit.
06:43S'il y a une chose que le cinéma a bien retranscrite, c'est le sentiment d'urgence
06:55de Tommy Lee Jones dans Le Fugitif. L'heure tourne, il faut agir. Chaque seconde accordée à un fugitif
07:02lui permet de s'éloigner encore plus, de s'organiser et d'exploiter tout réseau à sa disposition.
07:07Nos informations montraient que Garcia avait été pris en charge par des associés du gang.
07:13On s'est donc concentré sur le quartier des Vineland Boys.
07:19Il fallait insister jusqu'à ce qu'on l'ait attrapé.
07:26C'était comme un long rassemblement de groupes d'intervention.
07:39D'habitude, ça prend entre 4 et 6 heures. Pour cette chasse à l'homme, ça a commencé l'après-midi.
07:51Pour se finir à l'aube, il passait et repassait. Encore et encore.
08:14Parfois, il y avait 500 personnes en même temps sur le terrain.
08:21Donc, j'étais convaincu qu'on allait l'appréhender assez rapidement.
08:32Ces deux premiers jours, on a tous très peu dormi. On revenait et on recommençait.
08:37Trois heures de sieste dans la voiture, c'était un cadeau du ciel.
08:46C'était très dur. Tout le monde était à plat.
08:54L'un des défis était donc de rester concentré sur la mission.
09:00Vous êtes un peu fatigué, vos gamins vous manquent,
09:04mais vous devez rester concentré. Tout ça pour qu'il n'y ait pas de blessés.
09:10Au quatrième jour, on avait interrogé une quarantaine de personnes pour obtenir des informations.
09:32Je sentais qu'on était tout le temps sur ses traces. Vraiment,
09:36qu'on était juste derrière lui, à chaque instant.
09:48Mais on ne l'a pas trouvé. On avait épuisé toutes les pistes.
09:58Ce que ça m'inspire aujourd'hui, et même à l'époque, c'est qu'on ne s'attendait pas à
10:10une telle organisation. David Garcia s'était envolé. Ils avaient réussi à le faire passer
10:17entre les mailles du filet. Avant cet incident, je ne connaissais pas bien les Vineland Boys,
10:26mais si un groupe est capable de cacher quelqu'un comme ça, c'est qu'il ne s'agit pas d'un petit
10:32gang de quartier médiocre. Ils sont donc montés à ce moment-là d'un cran sur l'échelle de la
10:38dangerosité. On repère les membres d'un gang de très loin. Ça se voit tout de suite. Tenu
10:55décontracté, chaussettes jusqu'aux genoux, vêtements amples, tatouages affichés aux yeux
11:00de tous, pour qu'on sache qu'ils font partie d'un gang. Pour les Vineland, c'était différent. Ils
11:07avaient un certain nombre de membres qui passaient inaperçus, parce qu'ils avaient eu des problèmes
11:11avec la Mexican Mafia. La Mexican Mafia ne vient pas du Mexique. C'est un gang
11:26tout ce qu'il y a de plus américain. Son nom peut faire penser à une organisation mexicaine
11:32de narcotrafic, mais c'est un gang de prison. L'intérieur contrôle l'extérieur. Aujourd'hui,
11:41la Mexican Mafia contrôle des dizaines de milliers de membres de gangs dans la rue,
11:46grâce à la Green Light. La Green Light est une liste de cibles à abattre. Si un gang refuse
11:55de payer la taxe de la AMA, son nom est inscrit sur la Green Light et ses membres peuvent être
12:00abattus en pleine rue. Ceux qui ne se sont pas fait avoir dans la rue par des gangs rivaux,
12:05ils arrivent en prison. C'est inévitable. Quand on fait partie du banditisme, on passe toujours
12:14par la casse-prison. S'ils sont inscrits sur la liste de la AMA, ils sont en baudrat.
12:25Pour ne pas se faire repérer par la Mexican Mafia quand ils vendaient leurs drogues,
12:50les Vineland Boys ont commencé à s'habiller comme des étudiants, à mettre des lunettes,
12:55à porter un sac à dos pour se fondre dans le décor. Ils avaient bien des tatouages,
13:02mais ils les cachaient. Beaucoup de Vineland Boys sont ainsi passés inaperçus.
13:20Ils ont fini par se réconcilier avec la AMA. Rétrospectivement, je pense que c'était en
13:31partie lié à leur lien avec le cartel du Mexique. Ça les a aidés à sortir de la Green Light. Ils
13:38ont commencé à vendre de la drogue, ou plus précisément de la meth. Du coup,
13:43tout le monde était gagnant, l'AMA, le cartel du Mexique et eux. Beaucoup de membres placés du
13:51gang ont constaté que la discrétion leur permettait d'éviter à la fois de subir les
13:56représailles de la Mexican Mafia et d'être interpellés par la police. Ils ont compris
14:03que c'était un atout pour vendre de la drogue et sont passés dans la clandestinité à l'insu des
14:08agents anti-gang. Pourquoi un cartel de la drogue s'associe-t-il à un gang de rue ? Parce que c'est
14:21un moyen pour eux d'agir en sous-marin. Personne ne faisait cas des Vineland Boys parce qu'ils
14:27étaient considérés comme un petit gang de rue peu développé. Du moins jusqu'en 2003.
14:39Après plusieurs jours, on a eu une piste très importante.
14:57On a reçu deux tuyaux indépendants selon lesquels les Vineland Boys cachaient
15:08David Garcia dans une maison de leur quartier, Sandoval.
15:11On partait du principe qu'il était encore dans le coin, dans le quartier de Sun Valley.
15:22Adam Bercovitchi m'a dit « Tim, tu n'as qu'un mot à me dire et je te donnerai toutes les ressources dont tu as besoin. »
15:31En 2003, j'étais dans l'unité anti-gang de North Hollywood. Vineland Boys faisait partie de mes
15:45gangs. Ce soir-là, mon sergent a sauté dans une voiture. On a commencé à rouler et il m'a dit
15:50« Gary, on a un code 3 au poste de police de Burbank. Fonce. » Donc, j'ai foncé.
15:57Quand on est arrivé au poste de commandement, la salle était remplie de cadors de la police,
16:15notamment Mike Hillman que j'admirais beaucoup. Mon sergent lui a dit « Voilà votre homme. » Sauf
16:23qu'il ne m'avait pas briefé. Alors, j'ai dit « Votre homme pourquoi ? » Hillman me dit alors
16:36« Vous connaissez ce quartier ? Parce qu'on va perquisitionner entièrement ce secteur et j'ai
16:41besoin que vous me disiez où placer nos ressources. » C'était la base du gang Vineland
16:48Boys, connu sous le nom de Jokers Alley. Si David Garcia se cachait là, c'était le pire
16:55scénario possible pour une chasse à l'homme. Il y avait eu des rumeurs par le passé,
17:02comme quoi le gang aurait envisagé de tendre un piège à des policiers dans la Jokers Alley.
17:07Régulièrement, on y retrouvait des douilles et on entendait des tirs de fusils AK-47.
17:16C'est ce qu'on appelle un environnement hostile. Pour quelqu'un qui ne vivait pas dans ce coin-là,
17:22mieux valait ne pas y passer. Quand on poursuivait quelqu'un et qu'il sortait de sa voiture dans ce
17:33quartier, il s'évaporait presque à tous les coups. Leurs issues de secours étaient prédéterminées.
17:44Ils connaissaient les entrées, les sorties, les petites ruelles et les raccourcis. Regardez
17:53cette configuration. Ici, on a peut-être cinq ou six habitations qui sont littéralement les
17:59unes sur les autres. Et on peut passer d'un grenier à l'autre. Quelqu'un qui se trouve
18:04dans cette maison peut monter au grenier et passer dans la maison d'à côté. Souvent,
18:10quand on faisait une descente à la recherche d'un membre du gang, il passait par le toit
18:15et atterrissait dans un autre appartement. Bien sûr, les occupants ne disaient rien
18:20parce que c'était un van-lan-boy et qu'ils craignaient de subir les représailles. Toutes
18:25ces maisons très proches nous compliquaient grandement la tâche. L'autre problème, c'est
18:32que ces maisons reposaient souvent sur des fondations surélevées. Et il y avait donc
18:39un vide sanitaire qui passait en dessous. En général, c'est aux jeunes officiers qui étaient
18:47confiés la mission de descendre dans le vide sanitaire pour chercher des indices prouvant
18:52que quelqu'un était récemment passé par là. Chercher un membre de gang ici, c'est comme
18:58chercher une aiguille dans une botte de foin. Alors comment faire ? Il faut ratisser le quartier
19:05en faisant du porte-à-porte dans chaque appartement et chaque maison parce que David Garcia peut se
19:11cacher dans n'importe laquelle de ses habitations. Une perquisition progressive, c'est quand on a
19:19un mandat pour fouiller une maison à la limite du quartier et, à défaut de trouver la cible,
19:24on rassemble assez d'informations pour passer à une autre habitation et ainsi de suite dans tout
19:30le quartier. Une telle opération menée dans tout le quartier, c'était très risqué pour nos unités.
19:40Non, les équipes d'intervention, on savait que ce type était en cavale depuis cinq ou six jours.
19:50Il avait eu le temps de réfléchir, de trouver des armes et on avait vu les photos de la scène du
19:55crime. Le fusil d'assaut perfectionné, les armes de gros calibre. La question de la
20:03dangerosité du suspect ne se posait pas. C'était un fait. Dans ces conditions, les brigades
20:10d'intervention sont très précieuses. Pour les membres de ces brigades, la formation dure environ
20:18800 heures. Mais l'usage de la force est très restreint. Personne ne veut affronter les SWAT et
20:25c'est là l'intérêt de la chose. Il y avait 80 personnes dans notre équipe. Si on multiplie ça
20:32par 7, ça fait entre 500 et 600 personnes impliquées dans l'opération. On avait des véhicules
20:38blindés de type BR4, le camion des unités d'intervention. C'était colossal. Oui, on avait
20:47des bus pour conduire les gens au parc. Pour des raisons de sécurité, on a encore fermé l'autoroute.
20:52Je n'étais pas présent quand cette idée s'est mise à émerger. J'étais parti dormir chez moi.
21:02Quand j'ai appris ce qui se passait, j'ai sauté dans le train. Il y avait beaucoup d'inquiétude
21:10par rapport au concept de la perquisition progressive qui consiste à passer d'une maison
21:15à l'autre. Chercher le suspect tout en se donnant les moyens d'aller plus loin.
21:22C'était une tactique atypique qui n'avait jamais été employée jusque là.
21:45C'est une expression utilisée. La chaleur est là. Ils n'ont pas encore ressenti la chaleur.
21:50Je me présente devant vous en demandant l'aide du public en apportant David Garcia à la justice.
22:04Jusqu'à ce qu'il soit apporté à la justice, la communauté ne peut pas reposer savant que
22:11un homme si violent soit si grand. J'ai perdu mon fils que j'aime tellement.
22:19Ce n'est pas juste qu'un homme comme lui soit libéré.
22:41Pour cette opération, on a déplacé le PC à l'aéroport de Burbank. Il y avait mon chef,
23:01Tom Hopful, celui de la police de Los Angeles, et des hauts fonctionnaires.
23:05C'était stressant de savoir que les perquisitions étaient en cours.
23:24J'attendais une très bonne nouvelle. J'espérais qu'on allait trouver David Garcia.
23:30La nuit a été très longue. J'étais certain que ces raids allaient aboutir à quelque chose,
23:43et qu'on allait trouver l'indice qui nous mènerait à David Garcia. Mais non,
23:49on avait perdu sa trace à Arleta.
24:00Venant de New York, il n'avait pas toutes les informations concernant les gangs de Los
24:12Angeles. Il a alors demandé un officier spécialisé. J'étais présent quand c'est
24:17s'est produit. Dan Fournier connaissait très bien les Vineland Boys. Le chef Bratton m'a
24:25convoqué au poste de commandement, et il m'a dit de lui dire tout ce que je savais sur ce gang.
24:30J'ai commencé par lui expliquer que ce n'était pas la première fois que les Vineland Boys
24:36causaient la mort d'un policier. Dan lui a dit que Matt était le deuxième officier de
24:45police assassiné par les Vineland Boys. Le chef Bratton l'ignorait. Il a dit,
24:49« Qui ont-ils tué ? » L'un des nôtres en 1988.
24:51J'étais un jeune lieutenant en 1988, et je me souviens qu'un agent, James Bayer,
25:04a été tué par balle. Il avait interrompu un cambriolage dans le quartier de North
25:18Hollywood. Il était tout nouveau dans la police. En arrivant sur place, il a vu deux suspects
25:28quitter le magasin en courant. Il en a attrapé un, un Vineland Boy de 16 ans, qui s'appelait Bobby
25:34Steele. Ce dernier s'est débattu, et au cours de l'échauffourée, il s'est emparé de l'arme de
25:39Jim et l'a abattu. Et Bratton était sous le choc. Il avait une expression sur le visage qui
25:51voulait dire « Comment ce gang peut-il encore exister ? » Sous-entendu, il est grand temps
25:58d'agir. La recherche de David Garcia n'était plus la seule priorité. Il était clair à ce
26:05moment-là que ce gang devait être démantelé. La perquisition progressive ne nous a pas conduit
26:22à Garcia, mais certains membres du gang sont devenus plus coopératifs. Quelques personnes
26:29ont décidé que le jeu n'en valait pas la chandelle. Pickles était l'un d'entre eux.
26:35Il s'appelait Juan Salinas. C'était un Vineland Boy et un ami de Garcia. On est su qu'ils étaient
26:47proches et que si quelqu'un était en contact avec David Garcia, ou si ce dernier avait besoin
26:54d'aide pendant sa cavale, il s'adresserait certainement à Pickles. La grande opération
27:01de Joker's Alley avait fait peur à Salinas. Il ne voulait pas avoir d'ennuis. Il a décidé de
27:12nous aider et de nous donner des informations. Il nous a dit qu'une fois arrivé à Arleta,
27:20David Garcia l'avait contacté. Il a dit « Je dois partir ». Pickles était alors à une soirée
27:30avec d'autres membres du gang. Ils ont dit « Ne bouge pas, on vient te chercher ». Ils ont alors
27:37roulé jusqu'à Arleta et dans la voiture, Garcia leur a raconté ce qui s'était passé.
27:42Pickles nous a répété les propos de Garcia concernant la mort de Matt Pavelka.
27:51Il leur a dit qu'après avoir abattu ce flic, il avait contourné la voiture.
28:02Le policier l'a supplié de l'épargner, mais il l'a exécuté.
28:13Il a dit que le policier pleurait comme une p****.
28:20Rabaisser quelqu'un dans ses derniers instants.
28:28C'était une façon de se faire admirer dans le gang. « Voilà ce que j'ai fait ».
28:37C'est abject.
28:42Pickles nous a donné le nom des personnes impliquées et nous a dit que David Garcia était
29:00monté en voiture avec Luis Sandoval, qui était le décisionnaire. On l'avait interrogé quelques
29:09jours plus tôt. On ne connaissait pas son rôle dans cette évasion. C'était le cerveau.
29:15Apprendre après coup que c'était l'un des principaux responsables de l'évasion,
29:20c'est vraiment, vraiment rageant. Mais ça fait partie du métier.
29:28Pickles nous a dit qu'ils étaient retournés à la soirée où ils avaient recueilli de l'argent,
29:36900 dollars. Cette somme a été donnée à David Garcia. Luis Sandoval a alors appelé quelqu'un
29:46d'autre, Alfredo Barba, à qui il a dit « J'ai besoin de toi, je veux que tu conduises quelqu'un
29:53quelque part ». Ils sont allés à une station service où les attendait Alfredo Barba. Pickles
30:03a vu David Garcia partir dans la voiture de Barba. Et il ne l'a plus revu ensuite.
30:22Plusieurs personnes ont produit un effort collectif pour évacuer Garcia. On pouvait
30:28travailler là-dessus. Maintenant qu'on avait des noms, on s'est concentrés sur Luis Sandoval.
30:35On voulait qu'Alfredo Barba nous donne un coup de main.
30:40Notre stratégie a évolué. Nos recherches se sont concentrées sur Alfredo Barba et Luis Sandoval.
31:02On était quasiment sûrs que Barba était chez lui, alors on a mis une équipe de
31:10surveillance sur place. On savait très peu de choses sur lui. Alfredo Barba avait été dans
31:20l'armée et n'avait pas de casier judiciaire. C'était ce qu'on appelle un facilitateur. Quelqu'un
31:26qui n'est pas directement impliqué dans les activités du gang, mais qui fournit des sites,
31:30des contrats de location, des téléphones, etc. Ils utilisaient son nom parce qu'il était propre.
31:37On savait qu'il avait véhiculé David Garcia. Plusieurs équipes le surveillaient. On ne préférait
31:46pas perquisitionner chez lui, de crainte que ça lui laisse le temps de passer un appel. Si Luis
31:51Sandoval était prévenu, alors c'était fichu. Garcia serait déplacé ailleurs. On attendait
31:58que Barba sorte. Étonnamment, il est resté chez lui. Mais ce n'était pas la seule piste. Le poste
32:08de commandement était un lieu très actif. On cherchait toujours Luis Sandoval. On recueillait
32:15des infos de la part de Pickles, qui était toujours avec nous. Il y avait beaucoup de
32:19pistes différentes. On interrogeait encore des membres du gang. Les funérailles de Matt
32:36Pavelka ont eu lieu le vendredi. C'était bien sûr un jour chargé d'émotions. En plus,
32:44on avait travaillé toute la nuit. Mais on se devait de lui rendre hommage.
33:14C'est ce qu'il s'est passé, c'est ce qu'il s'est passé, c'est ce qu'il s'est passé, c'est
33:42ce qu'il s'est passé.
34:12C'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est
34:40ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça, c'est ça. Jessica était la
34:44compagne de Matt. C'était sérieux entre eux. Ils parlaient même de mariage. Elle faisait partie
34:55de la famille. Je n'ai jamais vu Mike pleurer, pas une fois. Je sais qu'il souffrait. Je pense
35:07Je pense qu'il ne montre pas ses émotions parce que c'est un officier de police.
35:13Pour tout dire, j'ai ressenti une telle souffrance qu'au tout début, je ne pouvais pas tenir une heure entière.
35:24J'ai demandé à un psychologue de la police de Los Angeles comment ne plus souffrir.
35:32Il m'a dit, c'est impossible, parce que c'est votre amour profond pour Matt qui provoque cette souffrance.
35:43Si votre relation avec lui avait été marquée par votre indifférence, vous ne souffririez pas.
35:51Alors, qu'est-ce que vous préférez, Mike ?
36:02Dès la fin des obsèques, je suis retourné au poste de commandement.
36:13L'atmosphère était crispée parce qu'on avait entendu dire que des membres du gang allaient chercher à venger la mort de Ramon Aranda.
36:23Tom Hopefull, mon supérieur, avait peur de ce que pourraient penser les familles des autres policiers.
36:30Est-ce qu'il va y avoir une guerre ouverte entre le gang et la police ? Vont-ils se tirer dessus ?
36:43Je ne sais pas.
36:49Est-ce que c'est le cadre ?
36:52Il se dirige vers vous.
36:55Merci, Mike.
36:57Alfredo Barba a mis deux jours à sortir de chez lui.
37:05L'équipe de surveillance s'est dit que c'était le bon moment pour l'interpeller, avant qu'il ne passe un coup de fil.
37:13Alfredo Barba était le maillon manquant dans le transfert de David Garcia.
37:19On devait le faire parler.
37:24Tony Burke, tout le monde le surnommait Bad Tony.
37:28Il ressemblait un peu à un motard hors-la-loi.
37:31Mais ne vous méprenez pas, c'est un enquêteur hors pair.
37:36Certains ont de la chance, d'autres la provoquent.
37:40Tony a fait partie de la deuxième catégorie.
37:43Parfois, il arrive un moment dans l'enquête où il faut faire parler quelqu'un, lui soutirer des informations.
37:49Dans ce cas, il faut savoir se montrer créatif.
37:53Il faut parfois secouer l'arbre, bousculer les gens et les mettre mal à l'aise pour débloquer la situation.
38:00J'ai eu une idée.
38:04On a demandé aux agents qui s'apprêtaient à l'arrêter de ne rien dire.
38:09Et qu'on allait lui faire faire une longue balade à l'arrière d'une fourgonnette.
38:14Vous arrivez, vous le mettez dans le véhicule, avec des fers aux chevilles, et vous lui dites simplement, on t'embarque.
38:23Il avait vraiment l'air d'une biche apeurée.
38:29Beaucoup de membres de gangs sont des durs à cuir, qui ont déjà fait de la prison.
38:35Mais pas tous.
38:37Il avait déjà peur.
38:44Je me suis assis sur le siège passager.
38:47Tout en roulant, je discutais avec des personnes qui me répondaient à la radio.
38:58C'était soi-disant notre PC du côté mexicain.
39:11On a dit qu'on transportait un témoin à la frontière pour faire avancer l'enquête, et qu'on allait le livrer aux autorités mexicaines.
39:18Et il entendait tout.
39:29Il a dit, non, je ne veux pas aller au Mexique.
39:32Il pensait peut-être finir à l'Interpol mexicaine ou dans un cartel, allez savoir.
39:38Beaucoup de choses devaient lui passer par la tête.
39:46A ce stade, même si on commençait à penser que ce gang avait des connexions au Mexique, on ne savait pas encore lesquelles.
39:56Mais encore une fois, Barba ne devait pas en être sûr lui non plus.
40:01Autrement dit, Tony bluffait.
40:05Alfredo Barba voulait rester sur le bon vieux sol américain, où ses chances étaient meilleures.
40:14Mon chef, John Clark, a eu peur que je le conduise jusqu'au Mexique.
40:18Il m'a dit, Tony, il faut faire attention, parce que techniquement, si tu dépasses la frontière du comté de San Diego, des avocats pourraient parler d'enlèvement.
40:31J'ai dit, ce n'est pas mon intention.
40:33On va jusqu'à Santa Ana, dans notre juridiction.
40:37Il a dit, s'il te plaît, ne va pas plus loin que la limite du comté.
40:42Le poste de Santa Ana est à une heure, une heure et demie.
40:47Alors, on croisait les doigts pour qu'il craque et qu'il nous dise ce qu'on voulait savoir.
41:01On était très nerveux.
41:12Au bout de 45 minutes, il n'en pouvait plus.
41:16Il a dit, je ne veux pas être impliqué là-dedans, je vous dirai tout ce que je sais.
41:23J'ai dit au chauffeur, conduis-nous tout de suite au tribunal.
41:26Sors de l'autoroute dès que possible avant qu'il change d'avis.
41:30Allons-y.
41:32Une fois au tribunal, le responsable sur place nous a ouvert le bureau.
41:37On n'a même pas eu besoin d'attendre.
41:42On a alors procédé à l'interrogatoire en bonne et due forme.
41:49Comment ça va ?
41:50Bien, monsieur.
41:52Comment ça va ?
41:53Bien, monsieur.
41:54Je suis bien.
41:56Comment ça va ?
41:57Bien, monsieur.
41:59Je sais que vous êtes là depuis longtemps, vous avez probablement faim.
42:01Non, merci.
42:05Je m'appelle John Williams, je suis un détective avec la LAPD, major crimes.
42:09Et les marshals m'ont dit que vous aviez envie de me parler aujourd'hui.
42:14Oui.
42:16Ce que Barba nous a dit confirmait que Pickles avait dit la vérité.
42:21Alfredo avait reçu un appel de Luis Sandoz.
42:23Retrouve-moi à la station service habituelle.
42:26Sur place, il y avait plusieurs personnes qu'il ne connaissait pas.
42:29Et il y avait Luis.
42:33Alfredo Barba a reconnu avoir rendu plusieurs services à Luis.
42:37Ce dernier lui a dit, je te confie ce gars.
42:41Barba a dit, ok.
42:43Il l'a fait monter dans sa voiture et l'a conduit jusqu'au Mexique.
42:47À la frontière, côté américain, ils lui ont dit, vous devez vous garer et traverser à pied.
42:53C'est ce qu'ils ont fait et Alfredo a confié David Garcia à quelqu'un au Mexique.
42:59Le suspect dans un autre pays, cette affaire prenait une toute autre dimension.
43:03Nous n'allons pas reposer jusqu'à ce qu'on l'attaque et qu'on l'amène en justice.
43:33Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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