Sud Radio dans tous ses états - Émission du 11 juillet

  • il y a 3 mois
Sud Radio dans tous ses états, présenté par Philippe David, avec Jean-Christophe Gallien, politologue et conseiller en communication ; Vincent Roy, journaliste, écrivain, ancien chroniqueur culturel au Monde, à L'Humanité et désormais à Causeur ; Romain Molina, journaliste indépendant et auteur de "Le livre noir des Jeux olympiques" publié aux éditions Exuvie.

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##SUD_RADIO_DANS_TOUS_SES_ETATS-2024-07-11##

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Transcription
00:00:00SUDRADIO, dans tous ses états, Philippe David.
00:00:06Ce double standard qui consiste à dire qu'il ne faut pas leur confier de responsabilité alors qu'il est le parti qui a reçu le plus de voix de la part des électeurs,
00:00:15je ne suis pas certain que ça fasse baisser les scores ensuite du RN.
00:00:20Bienvenue dans, Philippe David, dans tous ses états.
00:00:24Allez, tout de suite dans le fait du jour, on va parler de la lettre d'Emmanuel Macron, qui est sortie dans la PQR aujourd'hui,
00:00:33mais qui était déjà sur internet d'hier en fin d'après-midi.
00:00:36Que retenir de cette lettre ? On va en parler avec Jean-Christophe Gallien, politologue et conseiller en communication.
00:00:41Dans le Sabalence, pourquoi la culture penche-t-elle à gauche ?
00:00:45On a vu lors des législatives que tout le monde de la culture a pris le mort aux dents pour demander à faire barrage au RN,
00:00:54voire carrément à voter pour le NFP.
00:00:56On en parlera avec Vincent Roy, journaliste, écrivain, ancien chroniqueur culture au monde et à l'humanité,
00:01:02désormais accauseur, son dernier livre, Retour à Kensington, publié aux Cherches Midi.
00:01:07Et enfin, dans le face-à-face, ce sera après les perles et les bravos,
00:01:10on parlera d'un livre extraordinaire qui est sorti lundi, le Livre Noir des Jeux Olympiques, un livre de Romain Bollina.
00:01:17Et je peux vous dire que ça balance énormément et on apprend énormément de choses.
00:01:22On se retrouve dans quelques instants.
00:01:35Oui, on a reçu une lettre, elle n'était pas dans la boîte aux lettres,
00:01:38elle était sur Internet et elle est aujourd'hui dans la presse quotidienne régionale.
00:01:42C'est la lettre d'Emmanuel Macron, une lettre aux Français, suite aux législatives.
00:01:47Nous allons la décrypter, cette lettre, avec Jean-Christophe Gallien, politologue et conseiller en communication.
00:01:53Bonjour.
00:01:53– Bonjour Félix.
00:01:54– Bienvenue sur Sud Radio.
00:01:55Alors tout d'abord, que pensez-vous, vous le communicant, du mode de communication du chef de l'État ?
00:02:01Une lettre dans la PQR mais qui sort bien évidemment avant sur Internet.
00:02:05– Il faut contextualiser, c'est quelqu'un dont le Président de la République
00:02:09qui a beaucoup intervenu pendant la campagne des Européennes.
00:02:11On l'a vu partout, mais alors en image et en son.
00:02:13– Oui.
00:02:14– Et puis il a appuyé sur un bouton, celui de la dissolution, puis il a un peu disparu,
00:02:19à tel point que certains avaient presque lancé des avis de recherche,
00:02:21rappelez-vous de cette émission à un moment donné.
00:02:23Et donc finalement on l'a vu réapparaître, mais pas vraiment.
00:02:26Il a utilisé quelque chose qui ne remet pas l'image et qui ne remet pas le son,
00:02:29mais qui reprend un caractère scriptural.
00:02:33Il écrit au français, en plus depuis n'importe où, puisqu'il l'a fait depuis un avion
00:02:38qu'il a mené aux États-Unis, où il est aujourd'hui, depuis hier exactement, au sommet de l'Otan.
00:02:43On est dans un contexte assez particulier où, sans volant, depuis d'une haute altitude,
00:02:48il écrit au français en leur disant quoi ?
00:02:50En leur disant finalement, écoutez maintenant il y a une situation compliquée,
00:02:54je vais fixer un cadre de réflexion, je vais fixer un cadre de travail,
00:02:58parce que c'est moi qui décide finalement.
00:03:00Alors je ne vous dis pas exactement avec qui il faut le faire,
00:03:02mais quand même malgré tout j'exclue déjà des gens sans les nommer.
00:03:05Et puis après je vous dis ce que j'accepterai comme point.
00:03:08Donc c'est une lettre qui, contrairement à ce qui a été dit, est assez matricielle,
00:03:11c'est-à-dire qui dit, c'est pour ça qu'il a choisi l'écrit, parce que ça reste sur l'écrit,
00:03:16c'est comme s'il voulait un président de société dirait à ses collaborateurs pendant l'été
00:03:20voilà je vous donne ça comme travail, je veux qu'à la rentrée les choses soient organisées de cette manière-là.
00:03:24Et c'est un peu cette verticalité que moi j'ai ressenti.
00:03:27Je vous avoue qu'après la dissolution, maintenant ce courrier,
00:03:30qui est un courrier qui donne des ordres finalement,
00:03:33tout en restant relativement sympathique en termes de tonalité,
00:03:37mais qui est très vertical et qui dit à toute la classe politique,
00:03:40mais aux français aussi, puisqu'il passe par les français,
00:03:42bah écoutez je vous donne des travaux d'été, si vous voulez.
00:03:45Des travaux d'été, c'est comme les devoirs d'été quand on donnait ça aux enfants.
00:03:47Mais pas toute la classe politique, puisqu'il en exclut une partie.
00:03:50Alors oui, et c'est exactement ça.
00:03:52Sans le dire, il exclut évidemment le Rassemble National, qui est son ennemi principal,
00:03:55même si par ailleurs on sait qu'une bonne partie de son camp,
00:03:58parmi ses proches, Sébastien Lecornu qui était dans l'avion avec lui pour partir à l'OTAN,
00:04:01et heureusement le ministre de la Défense, qui demeure,
00:04:04on ne sait pas trop d'ailleurs si il est toujours ministre de la Défense ou pas d'ailleurs,
00:04:06rencontré jusqu'à très récemment dans un appartement parisien,
00:04:12des gens qui sont ses ennemis, c'est-à-dire en gros Marine Le Pen et Jordan Bardella,
00:04:16avec un ancien Premier ministre par ailleurs.
00:04:19Donc on a une confusion des genres qui vient là.
00:04:21Puis de l'autre côté, on exclut évidemment l'LFI.
00:04:23Mais LFI, et avec le Nouveau Front Populaire,
00:04:26qui ont fait une campagne qui a bénéficié à Emmanuel Macron
00:04:30et à ce qui reste de sa majorité qui est devenue une minorité,
00:04:32puisqu'au lieu d'être à 80 élus, on est quasiment à 150.
00:04:35Et la campagne qui a porté ces gens-là, c'est une campagne de désistement et qui a été portée,
00:04:39il faut le reconnaître, il faut leur rendre,
00:04:41ce n'est pas un hommage que je leur rende, mais en tout cas c'est la réalité,
00:04:43c'est que c'est LFI et en grande partie les acteurs du Nouveau Front Populaire
00:04:47qui ont fait la campagne de Macron et de ses troupes.
00:04:49Pour lui permettre de sauver les meubles, parce que vous le rappelez justement,
00:04:51le soir du premier tour, ils avaient entre 60 et 90 députés.
00:04:56Alors, une phrase qui commence, une lettre où il y a très tôt une phrase qui veut tout dire,
00:05:02enfin, personne ne l'a emportée, est-ce un aveu d'échec ?
00:05:07Je ne le crois même pas, parce qu'il ne se situe pas à ce niveau-là,
00:05:11il fait un constat, donc enfin il fait un constat très photographique,
00:05:14il dit voilà ce qui s'est passé, voilà où on en est aujourd'hui
00:05:17et voilà ce que je vous demande de faire pour la suite.
00:05:19Et il le dit dans un contexte en plus où il raconte une histoire
00:05:22qui pour moi pour le coup est quasi irresponsable,
00:05:25il dit nous avons le temps, relayé entre autres par d'autres acteurs,
00:05:28j'entends que M.Larcher aujourd'hui,
00:05:30ben oui les sénateurs, on n'a pas exactement le rythme,
00:05:32rappelez-vous, on parlait du Sénat, alors on n'est pas à Rome,
00:05:34où on prend beaucoup le temps politique, mais même ici à Paris,
00:05:38dans son quartier du Sénat, on prend beaucoup le temps.
00:05:40Or, nous ne vivons pas tout seuls, nous ne vivons pas dans un monde qui s'arrête, qui attend.
00:05:44On n'a pas le temps.
00:05:45On n'attend pas la France à Tokyo, à Washington, à Pékin ou à Bruxelles.
00:05:48Rappelons-nous qu'il y a un agenda européen en ce moment,
00:05:51cet agenda européen est essentiel pour la France,
00:05:53on va nommer des gens, les commissaires,
00:05:55puis ensuite leur direction, puis ensuite des gens à l'intérieur,
00:05:57tout ça pour 5 ans, et la France est en élection,
00:06:00et après derrière, elle n'a pas de gouvernement.
00:06:02Donc, il y a deux conflits, il y a un conflit en Ukraine,
00:06:04il y a un conflit à Gaza, les marchés nous environnent.
00:06:06L'économie générale, regardez ici, on a les Jeux Olympiques,
00:06:09mais ce que j'entends et ce que je vis,
00:06:11c'est que notre économie quotidienne,
00:06:13pas celle des multinationales qui vivent à 3 ou 4 ans d'agenda,
00:06:16nous on vit dans un rythme qui est le rythme du mensuel,
00:06:18du semestriel, du trimestre au milieu.
00:06:21Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qui se passe ?
00:06:22Il n'y a pas de décision, il n'y a pas de précision,
00:06:24plus personne ne sait ce qui va se passer,
00:06:25donc il y a une incertitude, nous n'avons pas le temps,
00:06:27et nous n'avons pas le luxe du temps,
00:06:29je ne suis pas d'accord avec le président de la République,
00:06:30parce que ça c'est essentiel dans sa lettre,
00:06:32il dit nous avons le temps et nous prendrons le temps,
00:06:34et il est relayé par ailleurs, par d'autres.
00:06:36Et dans ce conflit de temporalité, il y a aussi un conflit de légitimité.
00:06:39Alors justement, vous dites, je décide verticalement depuis un avion,
00:06:43ce qui est bien, on peut dire qu'il a pris de la hauteur,
00:06:45mais est-ce qu'il est encore aussi puissant que ça,
00:06:47ou est-ce que le roi n'est pas un peu nu ?
00:06:49Ah ça c'est une vraie question,
00:06:51parce qu'on peut même se poser cette question au cœur même
00:06:53de ses anciennes troupes,
00:06:55c'est-à-dire que pour le coup, il donne un ordre,
00:06:57je vous le dis, c'est carrément, c'est les devoirs de vacances,
00:06:59ça ressemble à ça, si vous voulez.
00:07:01Pour moi, c'est les devoirs de vacances de quelqu'un
00:07:03qui dit, voilà, vous avez deux mois pour vous préparer,
00:07:05on va passer les Jeux Olympiques,
00:07:07un gouvernement qui va s'occuper des affaires courantes,
00:07:09dont les Jeux Olympiques,
00:07:11et puis à la fin des vacances, au mois de septembre,
00:07:13on décidera, on verra bien où ça en est.
00:07:15Donc en réalité, est-ce que ça, ça peut porter,
00:07:17bien sûr qu'il a une autorité personnelle,
00:07:19il a une légitimité personnelle,
00:07:21le Président de la République est élu au suffrage universel direct,
00:07:23on n'est pas en Belgique, on n'est pas en Espagne,
00:07:25on n'est pas en Allemagne, c'est pas un Président de la République,
00:07:27ni un roi, ni un Président de la République
00:07:29qui enregistre, qui est juste là pour garantir
00:07:31qu'il n'y a pas de révolution, et ainsi de suite.
00:07:33La réalité, c'est...
00:07:35Là, la preuve, c'est qu'il agit,
00:07:37il dit comment ça se passe,
00:07:39parce que cette période d'incertitude, si vous voulez, gouvernementale,
00:07:41lui redonne du pouvoir, lui.
00:07:43Est-ce que ça donne du pouvoir sur ses troupes ?
00:07:45Est-ce que ça donne du pouvoir sur ses oppositions ?
00:07:47J'en suis pas certain. Il n'empêche que, il a une capacité
00:07:49aujourd'hui, de figer
00:07:51par cette espèce de conflit de temporalité
00:07:53une partie des enjeux.
00:07:55Alors, nous en subirons les conséquences, mais lui,
00:07:57pour le coup, peut en quelque part
00:07:59paradoxalement, avoir une capacité
00:08:01de défaire des unions,
00:08:03de défaire l'union du Front Populaire,
00:08:05de défaire une partie des résistances
00:08:07qui est à l'intérieur de son camp.
00:08:09Il se dit qu'avec cette temporalité
00:08:11plus longue, ce devoir
00:08:13de vacances qu'il donne à tout le monde, effectivement,
00:08:15il peut reprendre la main, même sur ses propres troupes, là où vous avez raison.
00:08:17Aujourd'hui, il n'est pas certain
00:08:19qu'il ait la main.
00:08:21Justement, est-ce qu'aujourd'hui,
00:08:23quand on lit cette lettre,
00:08:25vous l'avez dit, c'est un peu une lettre de cadrage, ou un devoir
00:08:27de vacances, comme c'est l'expérience des devoirs de vacances,
00:08:29ça irait une majorité
00:08:31d'UPS jusqu'à LR,
00:08:33grosso modo,
00:08:35sauf les LR qui ont fait alliance avec le RN,
00:08:37on l'a compris aussi. Est-ce que finalement,
00:08:39maintenant, stratégiquement,
00:08:41il n'a pas un impératif
00:08:43faire imploser le groupe PS,
00:08:45le groupe LR, pour arriver à faire une majorité
00:08:47de BRIC et de BROC ?
00:08:49C'est exactement ce que je vous dis, c'est-à-dire que lui,
00:08:51son pari semble-t-il, c'est effectivement,
00:08:53avec d'autres acteurs, je vous le dis, il y a eu des échos immédiats,
00:08:55des échos immédiats, c'est-à-dire que
00:08:57et pas n'importe lesquels, un personnage de l'État
00:08:59important dans la hiérarchie,
00:09:01c'est le président du Sénat, et qui a dit, mais oui, bien sûr
00:09:03qu'il y a le temps, bien sûr qu'il y a le temps.
00:09:05Alors oui, depuis son bureau de président du Sénat,
00:09:07oui, peut-être depuis l'avion présidentiel,
00:09:09oui, peut-être depuis certains ministères,
00:09:11on a le temps, de l'organisation
00:09:13des Jeux Olympiques, dont vous allez parler tout à l'heure,
00:09:15peut-être qu'on a le temps, oui, parce que les choses sont faites déjà,
00:09:17ou quasiment, mais on n'a pas le temps, nous, en tant que Français.
00:09:19Et ce n'est pas que je préfère que ce soit
00:09:21le nouveau front populaire, que je préfère que ce soit
00:09:23une organisation du centre, on ne sait pas ce que c'est exactement,
00:09:25voire
00:09:27une organisation différente qui se mette en place au Parlement,
00:09:29je vous dis simplement que
00:09:31ce pays a besoin d'être gouverné, alors avec
00:09:33une majorité qui ne se trouve pas,
00:09:35parce qu'effectivement, en appuyant sur le bouton,
00:09:37il a créé les conditions de quelque chose qui est différent, où on a
00:09:39aujourd'hui des minorités, des majorités
00:09:41relatives, mais très relatives,
00:09:43qui sont presque des minorités relatives.
00:09:45Et donc, effectivement, comment on trouve ça là-dedans ?
00:09:47La réponse est de donner le temps. Non.
00:09:49Aujourd'hui, nous n'avons pas le temps, il faut pour le coup
00:09:51qu'il y ait quelque chose qui se passe, et qu'il prenne l'initiative,
00:09:53il a une décision à prendre, certains même n'imaginent,
00:09:55et c'est ce qui peut lui retourner en boomerang
00:09:57dans la figure, à la fin de l'été,
00:09:59que son temps à lui aussi
00:10:01doit être accéléré. Mais alors, une chose importante,
00:10:03on parle des groupes qui implosent, mais
00:10:05est-ce qu'il va y avoir un groupe homogène
00:10:07Renaissance, je ne parle même pas
00:10:09Renaissance-Horizons-Modem,
00:10:11Horizons et Modem ayant deux groupes différents,
00:10:13parce que quand on voit par exemple Sacha Houlier
00:10:15qui rue un peu dans les brancards, on va dire ça
00:10:17comme ça, est-ce que finalement on n'est pas
00:10:19au stade maintenant, après
00:10:21la dissolution-explosion
00:10:23à une implosion au sein du Parlement ?
00:10:25Oui, parce que vous savez,
00:10:27le 18 juillet, on aura une partie
00:10:29de la réponse, parce que
00:10:31malgré tout, on a un régime parlementaire
00:10:33et une partie de la légitimité aujourd'hui a glissé
00:10:35vers l'Assemblée Nationale, où il y aura
00:10:37le vote pour la présidence,
00:10:39le vote pour les présences de commissions,
00:10:41le vote pour les questions, toute une série de postes
00:10:43qui sont importants à l'Assemblée Nationale. Mais ça n'engage
00:10:45pas que ça, ça engage plus largement.
00:10:47Vous voyez pourquoi la gauche, par exemple, a du mal à s'organiser,
00:10:49parce qu'elle a mis dedans la présidence de l'Assemblée Nationale,
00:10:51en négociation, certainement la ville de Paris,
00:10:53d'autres municipalités, les municipales arrivent en 2026,
00:10:55il y a un enjeu plus large qui est en train de se faire,
00:10:57au-delà de Matignon. Donc c'est une grande difficulté
00:10:59pour eux, et d'ailleurs, à mon avis, ils devraient aller plus vite,
00:11:01parce qu'eux vont perdre quasiment la partie, c'est le Paris
00:11:03de l'autre côté, mais à l'intérieur de l'ex-majorité.
00:11:05Donc chez Macron, effectivement. Là aussi,
00:11:07il y a quelque chose qui se passe, c'est-à-dire que,
00:11:09où seront les ministres ? Est-ce qu'ils seront
00:11:11à la fois ministres et députés ?
00:11:13Certains nous disent
00:11:15qu'il n'y a pas d'incompatibilité,
00:11:17ce qui est quand même assez remarquable, entre le fait d'exercer
00:11:19un ministère, et en même temps
00:11:21d'être toujours député, et de siéger
00:11:23à l'Assemblée Nationale, où on va répartir les postes,
00:11:25parce que c'est ça qui est en train de se passer, alors même que
00:11:27glisser l'idée, hier, que
00:11:29le 17 au soir, il y aurait démission
00:11:31des ministres pour pouvoir aller à l'Assemblée Nationale,
00:11:33mais que certains disent aujourd'hui, ah non, non, c'est pas une obligation,
00:11:35juridiquement, c'est pas si simple, ainsi de suite,
00:11:37on est en plein chaos, mais en tout cas,
00:11:39cette espèce d'instabilité est énorme. Et pourquoi elle est là ?
00:11:41Parce qu'en fait, on a accéléré
00:11:43le tempo institutionnel. Le président de la République, en faisant la dissolution,
00:11:45il a accéléré le phénomène, c'est-à-dire qu'en gros,
00:11:47il a projeté la France, peut-être six mois,
00:11:49un an, deux ans, trois ans, plus loin.
00:11:51Et donc, en fait, derrière, qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ?
00:11:53On s'est mis dans le rythme du président de la République,
00:11:55c'est quoi ? Qu'est-ce que sont tous ces gens ?
00:11:57Les individualités se cachent derrière
00:11:59les groupes, derrière les partis politiques,
00:12:01mais ils sont tous des individualités, avec le retour
00:12:03de beaucoup d'individualités, Laurent Vaud, qui est François Hollande,
00:12:05Dominique Voynet, Jean-Luc Mélenchon,
00:12:07qui est toujours là, Olivier Faure,
00:12:09ce sont des individualités, Gabriel Attal,
00:12:11François Philippe, et à quoi ils pensent tous ces gens ?
00:12:13Ils pensent à 2027, à
00:12:15l'élection présidentielle, et pour certains d'entre eux,
00:12:17Jean-Luc Mélenchon y compris, parce qu'il
00:12:19préférerait ça avant, ils pensent que ça devrait
00:12:21avoir lieu bien avant, et que la prochaine dissolution,
00:12:23ce n'est pas la dissolution de l'Assemblée nationale, pardon,
00:12:25la dissolution de l'Assemblée nationale, c'est la dissolution
00:12:27de l'Elysée, parce que
00:12:29la légitimité, ce conflit
00:12:31légitimé dont vous parlez, ne pourra être résolu
00:12:33que dans ce contexte-là.
00:12:34Mais il y a une question qui se pose. Quand on lit
00:12:36cette lettre, on se demande si
00:12:38Macron n'est pas déconnecté
00:12:40des réalités, puisque dedans, il ne parle
00:12:42pas une minute de ce que demandent les Français,
00:12:44parce que faire une majorité,
00:12:46c'est bien, mais il faut qu'il y ait un aspect programmatique
00:12:48quand même derrière, vous savez, comme disait une marque de
00:12:50Ravioli, l'important c'est ce qu'il y a dans la boîte,
00:12:52pas un mot sur l'insécurité
00:12:54qui est quand même un des vecteurs majeurs
00:12:56de l'excellent score
00:12:58du Rassemblement national. Est-ce qu'il n'est pas
00:13:00totalement déconnecté ?
00:13:02Je pense que sa lettre, je vous le redis,
00:13:04elle est une lettre très verticale,
00:13:06d'organisation du travail, un peu monarchique,
00:13:08pas loin en tout cas, c'est maître d'école
00:13:10si vous voulez, on est quasiment, alors là pourquoi
00:13:12est-ce qu'on est troisième république ? Est-ce qu'on est quelque chose qui est...
00:13:14Vous savez, on a parlé beaucoup de la quatrième,
00:13:16on n'est pas loin de ce contexte-là, donc
00:13:18est-ce qu'on est, hein, Napoléon III
00:13:20la troisième ? Oui, on est quelque chose qui n'est pas si lointain que ça.
00:13:22Et donc en fait, le maître d'école dit, voilà ce que vous
00:13:24devez faire. Et je ne vous dis pas ce que vous devez
00:13:26mettre dedans, je vous dis comment vous devez le faire et avec qui
00:13:28vous devez le faire, c'est déjà pas mal. Après,
00:13:30il laisse effectivement la responsabilité
00:13:32aux partis politiques, on peut au moins
00:13:34lui laisser ça, d'organiser
00:13:36ce travail sur des bases. Et on a vu que
00:13:38ça et là, ça venait. Et de quoi
00:13:40il s'agit en fait, en réalité, il s'agit de se dire,
00:13:42on voit bien que, alors que Xavier Bertrand dit
00:13:44d'une certaine manière, une espèce de gouvernement d'urgence,
00:13:46d'une union nationale, d'autres temporaires
00:13:48pendant un an, Laurent Wauquiez dit
00:13:50non, non, mais moi je ne veux pas d'accord de gouvernement, je veux juste
00:13:52un accord de législature.
00:13:54Donc on ne comprend plus rien, et en fait, en réalité
00:13:56ça va être la grande difficulté, et je pense que
00:13:58le président de la République, il sait très bien qu'il va y avoir ça.
00:14:00Il sait très bien qu'il y a un flou
00:14:02qui s'est jeté
00:14:04sur ce moment, qui peut durer,
00:14:06le risque qu'il a lui, c'est qu'effectivement
00:14:08voyez ce que ça donne de l'autre côté.
00:14:10Qu'est-ce qu'on a dit depuis Katnins, alors je n'accepte pas du tout ça,
00:14:12Katnins avant-hier, il dit
00:14:14on va organiser une marche sur Matignon.
00:14:16Alors il ne veut pas dire qu'il va envoyer des gens,
00:14:18mais il fait glisser dans la tête des gens,
00:14:20et ça c'est très dangereux, soutenu d'ailleurs par
00:14:22un certain nombre de membres, M. Bompard,
00:14:24Mélenchon n'a rien dit là-dessus, mais il n'a pas contredit,
00:14:26il met dans la tête et l'esprit
00:14:28des gens, sur lesquels ils sont très performants,
00:14:30d'ailleurs rappelons-nous qu'elle est fillée très performante
00:14:32sur certaines populations, certaines géographies,
00:14:34des aspects démographiques, des jeunes en particulier,
00:14:36qu'à un moment donné, quand on n'est plus d'accord,
00:14:38et que quelqu'un ne fait pas ça, on peut,
00:14:40à juste titre, marcher sur une institution,
00:14:42Matignon, pourquoi pas demain l'Elysée ou l'Assemblée nationale.
00:14:44Ça c'est très dangereux, mais quelque part,
00:14:46en jouant de ce tempo, en rallongeant
00:14:48le temps, en disant mais oui on a le temps,
00:14:50non nous n'avons pas le temps, parce qu'il y a beaucoup de tensions,
00:14:52et qu'on a fait voter les Français
00:14:54deux fois, et qu'on ne va pas les faire voter,
00:14:56j'espère, au mois de septembre, mais qu'en tout cas,
00:14:58on pourrait les faire voter sur autre chose,
00:15:00pendant le trimestre qui vient,
00:15:02bien sûr pas l'Assemblée nationale, mais il y a une autre élection,
00:15:04je vous le disais tout à l'heure, le Président de la République,
00:15:06il a d'autres
00:15:08initiatives potentielles, et donc finalement,
00:15:10il ne reste plus d'armes,
00:15:12à part le temps,
00:15:14j'espère que l'article 16,
00:15:16il ne s'agit pas de ça quand même, et donc après
00:15:18il ne reste pas grand-chose.
00:15:20Ce qui est dangereux, c'est qu'on laisse ensuite partir
00:15:22ces idées, qui sont
00:15:24oui, commentées comme de la subversion, comme de la
00:15:26faction, mais en réalité, elles ne vont pas s'organiser,
00:15:28mais elles se mettent dans la tête, et regardez la CGT
00:15:30aujourd'hui, qui dit, nous appelons à la grève,
00:15:32le 18, pour mettre pression
00:15:34sur le gouvernement, là aussi, ou sur le Président de la République
00:15:36surtout. Donc, on jette
00:15:38en ce moment, sur un temps où on devrait
00:15:40pour le coup, prendre des décisions,
00:15:42gouverner, c'est décider, disait Valéry Gécard d'Estaing,
00:15:44que je connaissais bien. Eh bien,
00:15:46c'est la réalité, gouverner, c'est décider,
00:15:48ce n'est pas décéder du temps à la mi-terrain,
00:15:50le temps au temps, ça n'existe pas, on a vu où ça nous menait
00:15:52d'ailleurs. La réalité, c'est qu'il faut
00:15:54qu'on prenne des décisions, quelles qu'elles soient,
00:15:56et que les gens soient face à leurs responsabilités. Si c'est
00:15:58ingouvernable, motion de censure à la clé,
00:16:00on saura qu'il faut provoquer autre chose,
00:16:02et au moins, on saura. Mais si c'est pour juste ne rien
00:16:04faire, expédier les affaires courantes, ad vitam
00:16:06aeternam, vous vous rendez compte où on va aller ?
00:16:08Merci beaucoup, Jean-Christophe
00:16:10Gallien, politologue et conseiller en communication
00:16:12qui ne nous rassure franchement pas
00:16:14sur l'évolution de la situation politique.
00:16:16Merci à vous. Tout de suite, on va parler
00:16:18du monde de la culture, qui s'est vraiment
00:16:20prononcé à la quasi-unanimité
00:16:22contre l'ERN, et surtout,
00:16:24parfois même carrément, pour le Nouveau Front Populaire.
00:16:26Et on va se poser cette question, pourquoi le monde
00:16:28de la culture est-il aussi à gauche ?
00:16:30On sera avec Vincent Roy, journaliste,
00:16:32écrivain, ancien chroniqueur culture au Monde,
00:16:34à l'Humanité, et désormais un causeur.
00:16:36Vous voulez réagir, le 0826 300 300.
00:16:50Chez Guevara,
00:16:52s'il y a un domaine dans lequel la gauche
00:16:54a encore une hégémonie, c'est bien la culture.
00:16:56Selon une étude datant du début juin pour le
00:16:58SEVIPOF, la Fondation Jean Jaurès
00:17:00et l'Institut Montaigne,
00:17:0264% des personnes travaillant dans
00:17:04les arts et les spectacles votent à gauche,
00:17:0616% pour Renaissance, 7% pour
00:17:08LR et 13% pour l'ERN.
00:17:10Dans le même temps, le banc et l'arrière-banc des
00:17:12milieux culturels sont montés au créneau, bien évidemment
00:17:14pour appeler à battre l'ERN, mais aussi
00:17:16parfois en prenant partie, carrément,
00:17:18pour le Nouveau Front Populaire, en vantant
00:17:20son programme culturel.
00:17:22Nous sommes en compagnie de Vincent Roy,
00:17:24journaliste, écrivain, ancien chroniqueur cultureux
00:17:26au monde, à l'Humanité, et désormais
00:17:28un causeur. Son dernier livre,
00:17:30Retour à Kensington, publié aux Cherches Midi,
00:17:32c'est un excellent roman. Vincent Roy,
00:17:34bonjour. – Bonjour. – Bienvenue sur Sud Radio.
00:17:3664%
00:17:38des professions des arts et du spectacle
00:17:40votent à gauche. C'est la partie professionnelle
00:17:42qui vote le plus à gauche, plus que les enseignants.
00:17:44Est-ce que c'est une surprise pour vous ?
00:17:46– Pas du tout.
00:17:48Prenons un peu de hauteur d'entrée.
00:17:50Vous avez un imaginaire de gauche
00:17:52qui s'est installé depuis très longtemps dans notre
00:17:54pays. Il est constitué de quoi ? Écoutez,
00:17:56je vais citer tout de suite, non pas un auteur de droite,
00:17:58mais précisément un auteur de gauche. Édouard,
00:18:00ces gens veulent voir la réalité
00:18:02telle qu'ils sont. C'est ça le problème
00:18:04de la gauche. C'est-à-dire que vous avez
00:18:06une sociologie d'individus
00:18:08qui sont, la plupart du temps, des urbains
00:18:10plutôt jeunes.
00:18:12Vous regardez la carte de France,
00:18:14les urbains plutôt jeunes. Vous voyez d'ailleurs
00:18:16où se trouve le vote erraine et où se trouvent les votes de gauche.
00:18:18Vous allez comprendre que ce sont majoritairement
00:18:20les grandes métropoles.
00:18:22C'est un vote très féminin.
00:18:24Il ne faut pas l'oublier. En termes de culture,
00:18:26ce sont les femmes préoccupées
00:18:28d'écologie, beaucoup plus que les
00:18:30hommes, en général
00:18:32post-capitalistes ou qui veulent mettre
00:18:34à mal le tout idée de capitalisme
00:18:36qui vont majoritairement
00:18:38s'intéresser à la culture avec
00:18:40ce que je vous disais, c'est-à-dire cet imaginaire de gauche.
00:18:42Le problème de la gauche,
00:18:44c'est le réel. Vous savez, Lacan disait
00:18:46le réel, c'est quand on se cogne. On a l'impression qu'ils
00:18:48ne se cognent pas souvent et que le réel leur échappe
00:18:50d'une certaine manière totalement.
00:18:52– Vous avez parlé de la durée.
00:18:54Est-ce que la gauche Saint-Germain-des-Prés
00:18:56dont on parlait dans les années 50
00:18:58avec Boris Vian, Juliette Gréco, etc.
00:19:00ce n'est plus la même gauche culturelle ?
00:19:02– D'abord, celle dont vous parlez là
00:19:04était une certaine gauche
00:19:06que je qualifierais de plus anard
00:19:08si vous voulez, aujourd'hui.
00:19:10– Boris Vian, par exemple.
00:19:12– Il y avait également chez
00:19:14Juliette Gréco, puisqu'on le citait,
00:19:16cette immense
00:19:18liberté, etc.
00:19:20On était, d'une certaine manière,
00:19:22dans la jouissance. La gauche d'aujourd'hui
00:19:24elle a renoncé à la jouissance, et vous savez pourquoi ?
00:19:26Parce que Juliette, c'est bourgeois.
00:19:28– Ah oui ? – Et vous aviez un papier
00:19:30de Michel Guérin dans Le Monde, il n'y a pas longtemps
00:19:32qui disait, tiens, ça y est, toute cette gauche,
00:19:34on vient de l'observer,
00:19:36elle a déserté cette idée,
00:19:38cette grande idée de liberté et de jouissance,
00:19:40parce que c'est trop bourgeois.
00:19:42C'est un peu capitaliste, si vous voulez.
00:19:44– Excusez-moi Vincent Roir, vous me remettez en mémoire
00:19:46un slogan de mai 68, alors,
00:19:48j'avais même pas deux ans en mai 68,
00:19:50c'était vivre et jouir sans entrave.
00:19:52– Oui, vous avez vu que tout ça est terminé.
00:19:54– Et pourquoi ça s'est terminé ?
00:19:56– Parce que vous appartenez maintenant, lorsque vous êtes
00:19:58raisonnablement de gauche, pour utiliser
00:20:00une formule, vous appartenez au camp du bien.
00:20:02Jouir,
00:20:04c'est un processus bourgeois,
00:20:06vous devez être d'une certaine façon
00:20:08laborieux, vous comprenez ?
00:20:10C'est fini tout ça, Voltaire, le 18ème siècle français,
00:20:12vous oubliez. Cette liberté
00:20:14essentielle, elle est terminée.
00:20:16Pour l'homme de gauche
00:20:18aujourd'hui, il est préoccupé, il a des
00:20:20préoccupations écologiques, il a des
00:20:22préoccupations morales,
00:20:24il est d'une certaine manière malheureux.
00:20:26Vous savez, Proust disait, il faut se méfier, les gens malheureux
00:20:28sont très moraux. – Ça c'est
00:20:30vrai en plus. Être de gauche,
00:20:32est-ce que c'est impératif dans la culture ?
00:20:34Vous qui avez été chroniqueur culturel, notamment
00:20:36au monde et à l'humain. – Attendez, ça dépend, si vous
00:20:38travaillez dans le cinéma, vous pouvez très bien faire semblant
00:20:40d'être de gauche. En réalité,
00:20:42ce qui vous intéresse, c'est quand même les chiffres
00:20:44de vos films et leur financement.
00:20:46– L'avance sur recettes qui est vitale.
00:20:48– Oui, vous avez bien vu,
00:20:50d'ailleurs, durant cette
00:20:52dernière élection, je parle des
00:20:54législatives, beaucoup de gens de gauche
00:20:56se sont déclarés, vous l'avez vu,
00:20:58mais beaucoup aussi se sont
00:21:00eus. Mais oui,
00:21:02il faut peut-être également
00:21:04écouter ceux qui se sont eus,
00:21:06pas seulement ceux qui ont parlé. Ceux qui ont parlé
00:21:08n'avaient manifestement rien à perdre,
00:21:10ceux qui se sont eus avaient quelque chose
00:21:12à perdre, à prendre la parole. – Alors,
00:21:14vous avez été chroniqueur et critique littéraire au monde
00:21:16et à l'humanité. Quelle
00:21:18vision de la culture a-t-on dans les médias
00:21:20de gauche, le monde et l'humanité ?
00:21:22C'est en deux salles, deux ambiances
00:21:24en termes de gauche, mais quand même. – Je n'ai jamais vu des gens
00:21:26aussi intéressés par l'argent qu'à l'humanité.
00:21:28– Ah oui ? – Je vous le dis tout de go !
00:21:30– Ah, c'est assez amusant, oui.
00:21:32– Oui, l'argent compte beaucoup. C'est un journal
00:21:34dans lequel on ne parle que d'argent.
00:21:36C'est très curieux, non ? – Oui. – Ben oui, c'est
00:21:38comme ça. Alors, la vision
00:21:40de la culture à l'humanité, c'est très simple.
00:21:42Alors, une chose. Dans mes chroniques
00:21:44à l'humanité, j'ai toujours été
00:21:46libre. Jamais personne ne m'a
00:21:48dit, non, non, il ne faut pas chroniquer tel livre,
00:21:50il ne faut pas chroniquer tel autre. J'ai toujours été libre. Donc, il faut
00:21:52rendre à César ce qui a parti. – Ça, c'est une bonne chose.
00:21:54– Je critique d'un côté et je dis
00:21:56le réel de l'autre, encore une fois. Moi, j'ai pas peur
00:21:58du réel. Au monde, d'ailleurs,
00:22:00de la même manière. Mais,
00:22:02il m'est arrivé une aventure au monde qui est assez
00:22:04intéressante. Un jour, je chronique un roman
00:22:06qui était un roman d'amour.
00:22:08Et je dis, tiens, voilà
00:22:10un auteur qui manifestement
00:22:12aime les femmes. Et là, j'envoie
00:22:14mon papier et je reçois tout de suite un coup de fil.
00:22:16On me dit, mais vous savez, Vincent, on ne peut
00:22:18plus dire ça aujourd'hui. C'était
00:22:20il y a dix ans. Je dis, qu'est-ce qu'on ne peut plus dire ?
00:22:22Qu'un homme aime les femmes ? Non, c'est
00:22:24pas possible. Il faut trouver une autre formule.
00:22:26– Ah oui ?
00:22:28– C'était un des premiers signaux.
00:22:30– Mais il y a aussi des femmes qui aiment les hommes.
00:22:32– C'est pire que tout.
00:22:34– Quand on écrit sur
00:22:36causeurs comme vous aujourd'hui,
00:22:38on salue d'ailleurs notre ami Elisabeth Lévy
00:22:40qui fait partie des Vrais Voix. Qu'est-ce qui change
00:22:42par rapport au monde ou à l'humanité ?
00:22:44– Euh...
00:22:46Qu'est-ce qui change
00:22:48par rapport au monde ou à l'humanité ?
00:22:50– Elisabeth Lévy ne vous dira pas, c'est un homme
00:22:52qui aime les femmes, ça me pose problème. Le contraire.
00:22:54– Par exemple,
00:22:56ce qui change...
00:22:58Je vous ai dit que j'avais une totale liberté à l'humain.
00:23:00J'en ai eu pour toute une part
00:23:02au monde aussi, je l'ai aujourd'hui.
00:23:04Non, je pourrais pas dire
00:23:06que quelque chose change de manière
00:23:08radicale.
00:23:10– Pour ce nombre de gens, c'est très important.
00:23:1264% des personnes
00:23:14des arrêts du spectacle votent à gauche.
00:23:16Est-ce qu'il n'y a pas une question qui se pose ?
00:23:18C'est que dans le monde du spectacle, il y a 286 000
00:23:20intermittents. C'est énorme.
00:23:22Est-ce qu'ils ne votent pas pour défendre
00:23:24leur régime particulièrement favorable,
00:23:26notamment en termes d'assurance chômage,
00:23:28que la gauche défend
00:23:30bec et ongles ? – Écoutez, Philippe,
00:23:32vous vous mariez dans votre rue, vous votez dans votre rue.
00:23:34Il est bien évident que, de toute façon,
00:23:36ils sont là aussi pour défendre
00:23:38leur biftec. Et ils pensent,
00:23:40sans doute à tort d'ailleurs, ils pensent
00:23:42que seule la gauche va préserver
00:23:44cette intermittence du spectacle
00:23:46qui a souvent été remise en cause, effectivement,
00:23:48par la droite. Mais est-ce qu'elle y toucherait ?
00:23:50Je ne suis pas sûr. Mais il est bien évident
00:23:52que les intermittents en masse pensent
00:23:54que c'est la gauche qui va sauver leur statut.
00:23:56Et qui sauvera toujours leur statut.
00:23:58– Donc on vote beaucoup par intérêt,
00:24:00en plus que de l'idéologie. – Pas plus
00:24:02dans cette corporation que dans une autre.
00:24:04– Alors, le magazine Beaux-Arts, il a fait
00:24:06un papier dithyrambique sur le programme
00:24:08culturel du nouveau Front populaire, j'ai lu le papier,
00:24:10qui promet de porter le budget public
00:24:12consacré à l'art, la culture et la création
00:24:14à un point de PIB par an, soit 28
00:24:16milliards d'euros. Alors ça fait une multiplication
00:24:18colossale de l'enveloppe actuelle, qui est à
00:24:204,4 milliards, donc ça fait 6 fois plus,
00:24:22un peu plus de 6 fois plus.
00:24:24Est-ce un budget crédible et surtout
00:24:26qui pourrait être utile à la culture ?
00:24:28– Non mais attendez, on va où avec ça ?
00:24:30Comment on les trouve les 24 milliards ?
00:24:32Il y a des dépenses, mais il n'y a pas
00:24:34de recettes qu'on met en face. – 24 milliards, ça fait
00:24:364 porte-avions Charles de Gaulle,
00:24:384-5 remplaçants du porte-avions Charles de Gaulle,
00:24:40c'est beaucoup, beaucoup d'argent. – Et tout ça,
00:24:42pour promouvoir quel type de culture ?
00:24:44La culture woke ? Parce que vous savez, la gauche,
00:24:46elle a pris deux vagues. Vous parliez
00:24:48de 68 tout à l'heure, donc il y a eu
00:24:50tout ce mouvement, 68, et puis après
00:24:52est arrivée progressivement cette vague
00:24:54de wokisme qui a
00:24:56complètement pris l'université, l'université
00:24:58gangrénée par ce
00:25:00wokisme. Songez qu'il n'y a pas longtemps,
00:25:02des agrégatives en lettres
00:25:04ont refusé de commenter
00:25:06un poème de Ronsard au motif
00:25:08qu'il s'agissait d'une apologie
00:25:10du viol. – Ah oui, du Ronsard, oui.
00:25:12– Moi, en taureau,
00:25:14blondissant, j'aimerais te couvrir,
00:25:16oh là là ! Apologie du viol,
00:25:18c'était absolument terrible, et vous avez ça.
00:25:20Alors ça se répand, ce wokisme
00:25:22est dans l'université,
00:25:24il suffit de... Vous avez un auteur
00:25:26qui a très bien parlé de tout ça, parce que tout ça nous vient
00:25:28quand même des Etats-Unis, de Nord-Amérique.
00:25:30Vous avez quelqu'un comme Philippe Roth qui a magnifiquement
00:25:32parlé de tout ça, donc vous avez ce wokisme
00:25:34qui gangrène totalement l'université,
00:25:36mais pas simplement l'édition aussi.
00:25:38Il y a plein de choses que vous ne pouvez plus écrire.
00:25:40Vous savez que vous avez des relecteurs, au cas où,
00:25:42imaginez
00:25:44le Marquis de Sade aujourd'hui,
00:25:46c'est purement impubliable.
00:25:48– Mais on va parler cinéma,
00:25:50vous connaissez le cinéma,
00:25:52ce sont les 50 ans de la sortie du film
00:25:54Les Valseuses, film post-mai 68'
00:25:57si l'on est. – Très anard.
00:25:59– Très anard, et il n'a pas été diffusé
00:26:01à la télé, je crois que ça a été annulé,
00:26:03une diffusion a été prévue pour ces 50 ans,
00:26:05parce qu'aujourd'hui on ne peut plus le diffuser.
00:26:07– On ne peut plus, c'est absolument...
00:26:09Vous savez que toutes ces...
00:26:11Vous parlez des jeunes femmes, parce que quand vous regardez
00:26:13les chiffres, vous voyez que vous avez un vote
00:26:15culturel des 18-24,
00:26:17des 24-35,
00:26:19extrêmement féminin,
00:26:21extrêmement écologiste,
00:26:23on peut le dire,
00:26:25et ce vote-là est sous-tendu
00:26:27par le rapport
00:26:29que les hommes sont supposés
00:26:31avoir avec les femmes. Vous savez que cette question
00:26:33aujourd'hui est une question extrêmement
00:26:35épineuse, qui
00:26:37concerne absolument toute la gauche.
00:26:39Lorsque vous parlez, je vous parlais tout à l'heure
00:26:41de jouissance, lorsque vous parlez de galanterie,
00:26:43tout ça c'est bourgeois.
00:26:45On arrête tout ça. – Mais pourtant on dit
00:26:47que ce sont les bobos,
00:26:49ça veut dire bourgeois bohème.
00:26:51– Oui, mais il ne s'agisse pas du tout de ça.
00:26:53Là maintenant, on a complètement...
00:26:55Regardez, allez à des terrasses de café,
00:26:57regardez les mouvements,
00:26:59regardez ces jeunes couples
00:27:01de trentenaires dans
00:27:03les beaux arrondissements de Paris, ou dans ceux de Lyon,
00:27:05ou allez constater, vous allez voir,
00:27:07ils arrivent avec un enfant
00:27:09ou deux enfants en bas âge, c'est souvent
00:27:11le mari qui va s'occuper de tout.
00:27:13Vous voyez, il faut observer ces mouvements, je ne dis pas que c'est mal,
00:27:15je dis que voilà, on n'est plus du tout
00:27:17dans ce que l'on a vécu
00:27:19lorsqu'on a un certain âge comme moi.
00:27:21– Dans ce papier, dans Beaux-Arts, j'ai lu que le programme
00:27:23du Nouveau Front Populaire c'était fabuleux
00:27:25parce que c'était les artistes de demain,
00:27:27alors que le programme culturel du Rassemblement
00:27:29National c'était odieux parce que c'était entretenir
00:27:31les cathédrales et les châteaux.
00:27:33Est-ce qu'on peut opposer les deux ?
00:27:35– Ça ne s'oppose pas, mais de toute façon,
00:27:37il faut quand même être honnête,
00:27:39si la gauche a mis la main
00:27:41sur la culture, c'est bien parce que
00:27:43la droite ne s'en occupait plus.
00:27:45Vous savez, la nature a horreur du vide.
00:27:47C'est parce que la droite
00:27:49a délaissé cette partie-là,
00:27:51d'ailleurs vous n'avez plus, aujourd'hui,
00:27:53vous n'avez plus
00:27:55d'auteurs,
00:27:57très peu d'auteurs de droite,
00:27:59d'abord s'ils le sont, ils se gardent bien de le dire,
00:28:01parce qu'ils savent que ça ne peut
00:28:03que les desservir, et puis,
00:28:05quand bien même, je pense par exemple
00:28:07au bloc-note de Moriac,
00:28:09vous n'avez plus d'équivalent dans la presse aujourd'hui.
00:28:11– Mais c'est la formule
00:28:13qu'on avait à l'époque, mieux vaut avoir
00:28:15tort avec Sartre que raison avec
00:28:17Aron, c'est encore une réalité ?
00:28:19– La preuve, vous voyez bien
00:28:21le programme du Nouveau Front Populaire
00:28:23qui fait recette, si j'ose dire, ou plutôt
00:28:25qui fait dépense avec 24 millions,
00:28:27milliards d'euros.
00:28:29Non mais vous vous rendez compte, c'est une hérésie,
00:28:31c'est clairement que ça n'est pas réalisable.
00:28:33– Alors une chose, est-ce que les films subventionnés
00:28:35qui ne font pas d'entrées, mais beaucoup
00:28:37d'idéologies, est-ce que ça ne pourrait pas
00:28:39être assimilable à du
00:28:41gaspillage d'argent public, quand on voit
00:28:43les aides que reçoivent certains
00:28:45pour faire 30 entrées par séance,
00:28:47ce qui est absolument dingue ? – Vous n'avez plus dans les films,
00:28:49mais ce qui est vrai pour les films
00:28:51est vrai aussi pour les livres,
00:28:53vous voyez bien que tous ces sujets
00:28:55dits de gauche
00:28:57sont en train de remplir tant les salles de cinéma,
00:28:59cette idéologie dont vous parlez,
00:29:01que les bibliothèques.
00:29:03Vous avez tout ça, regardez, Mme Ernaux,
00:29:05elle écrit pour quoi ?
00:29:07Elle écrit pour venger sa race.
00:29:09C'est quand même... – Un prix Nobel de littérature.
00:29:11– Un prix Nobel de littérature.
00:29:13Donc écoutez, c'est quand même...
00:29:15Non, c'est signifiant, ça appelle quelques commentaires.
00:29:17– C'est sûr, et est-ce qu'il y a,
00:29:19vous qui avez été chroniqueur dans la presse de gauche,
00:29:21est-ce qu'il y a une culture...
00:29:23Vous dites qu'il n'y a plus de culture de droite,
00:29:25est-ce qu'il y a une culture de gauche et une culture de droite
00:29:27globalement ? – Oui, bien sûr.
00:29:29La culture de gauche
00:29:31est une culture
00:29:33de l'immédiateté.
00:29:35Tout commence
00:29:37avec moi. J'ai 25 ans,
00:29:39ce qui s'est passé avant
00:29:41importe peu, ça commence
00:29:43avec moi, ça commence aujourd'hui.
00:29:45Il y a très peu de références
00:29:47au passé, c'est-à-dire
00:29:49qu'on n'écrit plus, on ne filme plus
00:29:51à partir de ces grands aînés qui ont pu
00:29:53d'une manière ou d'une autre être des modèles.
00:29:55Non, non, je vais tout créer moi-même,
00:29:57et je vais tout réinventer, hic et nuc, à partir
00:29:59d'aujourd'hui, précisément. – Mais je me posais
00:30:01une question sur la culture de droite
00:30:03et la culture de gauche, mais vous êtes plus compétents
00:30:05que moi dans ce domaine.
00:30:07Moi, je pensais que la culture de gauche, c'était la culture
00:30:09élitiste, les films,
00:30:11les comédies sociales, par exemple,
00:30:13et la culture de droite, c'était la culture
00:30:15et les chanteurs type
00:30:17Marc Augeret, etc. Et la culture de droite,
00:30:19c'était le cinéma populaire,
00:30:21Louis de Funès, et la chanson populaire
00:30:23Claude François qui était honnie par la gauche
00:30:25tant l'un que l'autre à l'époque,
00:30:27notamment la presse de gauche. – Ce n'est pas faux, mais
00:30:29le film social dont vous parlez,
00:30:31il n'a pas vraiment existé
00:30:33en France. Là, vous faites référence
00:30:35par exemple au cinéma italien. – Ou anglais,
00:30:37notamment avec Ken Loach.
00:30:39Mais il y a eu pas mal de comédies sociales
00:30:41en France. – Mais chez nous, il y a eu des comédies sociales,
00:30:43mais pas avec cette portée qu'a eue
00:30:45par exemple le cinéma italien ou
00:30:47le cinéma de Ken Loach.
00:30:49Tout ça est
00:30:51beaucoup plus noyé. Mais effectivement,
00:30:53oui, la culture de droite, vous savez, pour
00:30:55le gauchiste d'aujourd'hui,
00:30:57le mec de droite, c'est un plouc.
00:30:59Il faut être très clair.
00:31:01– Mais justement, est-ce que
00:31:03la droite devrait réinvestir
00:31:05le milieu de la culture ?
00:31:07Et est-ce qu'elle peut y arriver ?
00:31:09Ou est-ce que c'est un bastion
00:31:11imprenable ? Certains disent que
00:31:13ce n'est pas imprenable. – Il n'y a pas
00:31:15de bastion imprenable. Le seul problème,
00:31:17c'est de s'attaquer d'une manière
00:31:19ou d'une autre à l'université.
00:31:21Ça, c'est très important, c'est le point de départ.
00:31:23Parce qu'au sortir de l'université, tous les jeunes
00:31:25qui y ont été formés ressortent
00:31:27– pas tous, mais voilà –
00:31:29ressortent avec précisément une idéologie.
00:31:31Ça veut dire qu'après, ils vont lire les livres
00:31:33qui vont correspondre à cette idéologie,
00:31:35voir les films qui vont correspondre à cette
00:31:37idéologie. Donc, c'est à l'université
00:31:39qu'il va falloir commencer par agir.
00:31:41– Mais l'université, c'est encore
00:31:43plus, on va dire,
00:31:45pris par la gauche que le monde de la culture ?
00:31:47– Elle a tellement tout déconstruit pendant une certaine
00:31:49époque, pour utiliser une formule célèbre,
00:31:51elle a tellement tout déconstruit
00:31:53que c'est devenu une sorte de chantier.
00:31:55Tout est en pièces, il y a tout à reconstruire.
00:31:57– Mais toutes les facs, parce que ce n'est pas le cas de Laufine,
00:31:59théoriquement, par exemple ? – Pas toutes les facs.
00:32:01Encore une fois, il ne s'agit pas d'essentialiser.
00:32:03Mais la réalité est quand même celle-ci.
00:32:05C'est un joyeux bordel. – Merci
00:32:07beaucoup Vincent Roy, journaliste,
00:32:09écrivain, ancien chroniqueur culturel
00:32:11au monde, à l'humanité et désormais
00:32:13à causeur. Votre dernier livre,
00:32:15à Kensington, publié au Cherchemini. Un mot sur votre
00:32:17dernier livre ? – Roman d'amour.
00:32:19– Ça c'est bien pour l'été. – Mais non, c'est le roman d'un type
00:32:21qui aime les femmes. – Oh bah écoutez, c'est très bien.
00:32:23Alors ça c'est quelque chose qu'il faut absolument lire
00:32:25cet été, sur la plage, à la montagne
00:32:27ou à la campagne. Merci à vous.
00:32:29Tout de suite, les perles, les huées, les bravos.
00:32:31Restez bien avec nous sur Sud Radio.
00:32:35Sud Radio, dans tous ses états.
00:32:39Philippe David.
00:32:41Sud Radio, dans tous ses états.
00:32:43Les perles du jour.
00:32:45– On en parlait il y a quelques instants.
00:32:47Claude François, je viens dîner ce soir.
00:32:49Il y a un endroit qu'il vaut peut-être mieux
00:32:51éviter pour dîner, c'est chez Thierry Solaire.
00:32:53On écoute l'ancien Premier ministre
00:32:55Édouard Philippe sur TF1. – On a dîné
00:32:57et on a constaté à l'occasion du dîner
00:32:59qui était un dîner cordial,
00:33:01que nous avions des désaccords très profonds
00:33:03sur de très nombreux sujets. – Vous aviez besoin
00:33:05d'un dîner pour constater ça ?
00:33:07– Pourquoi est-ce qu'il faudrait...
00:33:09J'aime bien rencontrer les gens.
00:33:11Marine Le Pen fait plus de 30%
00:33:13à l'élection présidentielle.
00:33:15Ça ne me dérange pas de dîner avec elle.
00:33:17D'ailleurs, je pourrais dîner avec elle,
00:33:18je pourrais dîner avec Jean-Luc Mélenchon.
00:33:19Et à chaque fois, je leur ferais part
00:33:21de désaccords qui sont sans doute très profonds
00:33:22sur des sujets très nombreux.
00:33:24– Manifestement, le dîner d'Édouard Philippe
00:33:26avec Marine Le Pen chez Thierry Solaire
00:33:28fait beaucoup jaser, au point depuis
00:33:30que Libération a fait sa une sur,
00:33:32je cite, les dîners secrets
00:33:34de la Macronie et du RN.
00:33:36Et à lire les réactions, on se demande
00:33:38si on a en France le droit de dîner avec des personnes
00:33:40qui ne partagent pas les idées.
00:33:41Allez, un florilège !
00:33:43Pour Émeric Caron, député LFI,
00:33:45il fait de blagues.
00:33:46Il a dîné avec Marine Le Pen pour constater
00:33:48qu'il avait des désaccords avec elle.
00:33:50Rappelons qu'Édouard Philippe est résolument
00:33:52anti-LFI et qu'il fait mine de mettre
00:33:54en équivalence avec le RN,
00:33:56alors qu'en fait, il préfère l'extrême droite.
00:33:58Pour Pierre Ouzoulias, sénateur communiste,
00:34:00à défaut d'assurer le barrage républicain,
00:34:03Édouard Philippe pratique le naufrage républicain.
00:34:05Alors que le même Édouard Philippe
00:34:07a reconnu voter communiste
00:34:09alors qu'il ne reste qu'un candidat communiste
00:34:11et qu'un candidat RN.
00:34:12Bref, dîner, ce n'est pas bien,
00:34:14mais voter, c'est bien.
00:34:15Pour l'eurodéputé écologiste,
00:34:17Karim Adeli, je cite,
00:34:19c'est lamentable,
00:34:20qui imaginait De Gaulle dîner,
00:34:22alors Alain Parfait, il a une grosse faute de français,
00:34:24avec Pétain pour comprendre la France.
00:34:26Ça fait longtemps qu'on n'avait plus entendu
00:34:28parler de Pétain, tiens d'ailleurs.
00:34:29Même Valérie Pécresse a déclaré, je cite,
00:34:32j'ai le sentiment que quand même,
00:34:34quand on va dîner avec quelqu'un,
00:34:36quand on partage le pain avec quelqu'un,
00:34:38c'est un peu qu'on est proche.
00:34:39Donc non, je ne dirais pas moi,
00:34:41avec Mme Le Pen ou M. Bardella.
00:34:43Mais on n'a pas entendu tous ces gens s'indigner
00:34:45quand Jean-Luc Mélenchon est allé à l'anniversaire
00:34:47d'Éric Zemmour.
00:34:48Pareil pour les dîners de Bousquet,
00:34:50un des organisateurs de la rafle du Veldiv,
00:34:53à La Tchée, chez François Mitterrand.
00:34:55Ou encore pour les rencontres
00:34:57entre Olivier Besancenot et Philippe Poutou
00:34:59et Jean-Marc Rouillant,
00:35:00un des terroristes d'Action Directe
00:35:02condamné à perpétuité.
00:35:04Comme des insoumis accueillent triomphalement
00:35:06le terroriste palestinien Salah Amouri.
00:35:08C'est autorisé ?
00:35:10Bon alors si ça marche pour les terroristes d'Action Directe,
00:35:12il n'y a pas de raison que ça ne marche pas
00:35:14pour les terroristes palestiniens.
00:35:15Qui sont ces gens qui prétendent dicter
00:35:17à la terre entière avec qui on a le droit
00:35:19de dîner ou pas ?
00:35:20Alors ceux qui veulent donner des leçons de morale
00:35:22feraient bien de regarder un peu dans la glace.
00:35:24Comme dit le proverbe,
00:35:26pour grimper au cocotier, il faut avoir le cul propre.
00:35:32C'est un sens avec une chanson qui avait été remise
00:35:34au goût du jour par le film
00:35:36« Le dîner de cons » sorti de mémoire en 1998.
00:35:38Alors certains sur Twitter
00:35:40se surpassent.
00:35:42Il y a des tweets qu'on doit relire trois fois
00:35:44pour arriver à les croire,
00:35:46mais qui doivent finir par faire tellement honte à leur auteur
00:35:48qu'ils finissent par les retirer.
00:35:50Le dernier en date, celui de la journaliste
00:35:52du média décolonial Parole d'honneur,
00:35:54Sabrina Oise,
00:35:56un tweet avec la photo des députés RN
00:35:58devant le Palais Bourbon avec ce commentaire
00:36:00« Explosion démographique
00:36:02pour les députés RN à l'Assemblée nationale
00:36:04Objectif des prochaines années
00:36:06Appelez le dératiseur
00:36:08et les grands remplacés par la Nouvelle France. »
00:36:10Oui, vous avez bien entendu.
00:36:12« Objectif des prochaines années
00:36:14Appelez le dératiseur
00:36:16et les grands remplacés par la Nouvelle France. »
00:36:18Un tweet tout en nuances,
00:36:20vous pouvez en convenir,
00:36:22mais le terme « dératisé »
00:36:24pour parler d'être humain,
00:36:26n'est-ce pas honteux ?
00:36:28Comparer des êtres humains à des rats,
00:36:30est-ce que ce n'est pas exactement
00:36:32la terminologie qu'utilisaient
00:36:34les nazis pour qualifier des juifs
00:36:36qui étaient à l'époque dans la propagande
00:36:38nazie, comparés à des rats
00:36:40ou à des cafards ? Et certains
00:36:42osent utiliser ce type de propos.
00:36:44Grand remplacé des gens,
00:36:46je cite, ce n'est pas moi,
00:36:48est-ce que c'est la validation
00:36:50par une militante indigéniste
00:36:52de la thèse de Renaud Camus
00:36:54sur le grand remplacement ou est-ce un appel
00:36:56plus prosaïquement à la purification
00:36:58ethnique qui a été pratiqué
00:37:00récemment et dans la plus grande horreur
00:37:02en ex-Yougoslavie pour remplacer
00:37:04non pas les gens du RN, mais les
00:37:06Français de souche, alors c'est un terme
00:37:08que j'exècre, pour moi il y a des Français
00:37:10point barre, par la Nouvelle France.
00:37:12La Nouvelle France évoquée
00:37:14par Mélenchon au soir des Européennes.
00:37:16Alors manifestement
00:37:18certains souffrent d'incontinence
00:37:20twittesque au point de retirer leur tweet
00:37:22qui donne franchement envie de vomir
00:37:24hontable.
00:37:26Radio Berkhoff dans tous ses états.
00:37:28Puisserez, puissez aux misérables.
00:37:30Michel Sardou, tiens, on écoute ceci,
00:37:32c'était hier sur Sud Radio.
00:37:34Les filles et les écologistes
00:37:36veulent priver le RN
00:37:38de tout poste à responsabilité
00:37:40à l'Assemblée Nationale. Est-ce que c'est démocratique ?
00:37:42Vous savez, dans l'espèce de confusion
00:37:44globale dans laquelle nous sommes,
00:37:46dans laquelle on vous explique que 30%
00:37:48j'ai lu ça,
00:37:50encore une fois,
00:37:52à un moment,
00:37:54il y a un double standard qui consiste à dire
00:37:58il ne faut pas leur confier de responsabilité
00:38:00alors qu'il est le parti qui a reçu
00:38:02le plus de voix de la part des électeurs.
00:38:04Je ne suis pas certain
00:38:06que ça fasse baisser les scores
00:38:08ensuite du RN.
00:38:10Dans quelle mesure on n'augmente pas
00:38:12la frustration de millions de Français
00:38:14qui considèrent qu'on les méprise
00:38:16dans leurs choix.
00:38:18Alors théoriquement, tous les élus sont égaux,
00:38:20enfin pas tous les élus, puisque la députée écologiste
00:38:22Cyrielle Chatelain a tweeté,
00:38:24vous voyez Twitter c'est vraiment l'endroit où on peut dire tout et n'importe quoi,
00:38:26je cite,
00:38:28un formidable élan populaire a fait front républicain
00:38:30et empêché l'extrême droite d'accéder au pouvoir.
00:38:32Nous devons à notre République
00:38:34de prolonger cet élan jusque dans les choix
00:38:36des dirigeants de l'Assemblée Nationale.
00:38:38Les députés écologistes appellent
00:38:40à continuer le barrage dès la rentrée parlementaire.
00:38:42Bref, en clair, pour la députée écologiste,
00:38:44ses collègues élus sous l'étiquette
00:38:46du RN ne sont pas des députés
00:38:48jouissants de la même légitimité que les autres députés.
00:38:50Élus ces deux derniers dimanches
00:38:52au Palais Bourbon, ce qui signifie
00:38:54par déduction que leurs électeurs sont
00:38:56des sous-citoyens, si on utilisait
00:38:58une terminologie macroniste, on pourrait supposer
00:39:00que ce sont des gens qui ne sont rien.
00:39:02Mais qui sont ces gens qui veulent bannir
00:39:04des postes de l'Assemblée Nationale, des représentants
00:39:06d'un parti qui a rallié le plus
00:39:08d'électeurs, comme le disait Christophe Béchuit
00:39:10chez Jean-Jacques Bordaillère, aux législatives
00:39:12et aux européennes ? Sans le nouveau
00:39:14front populaire, les écologistes auraient eu
00:39:16tout au plus quelques députés,
00:39:18puisque, faut-il le rappeler, il y a un mois
00:39:20et un jour, ils ont rallié péniblement
00:39:225% des électeurs lors des européennes,
00:39:24quand leur RN en a rassemblés
00:39:26près de 6 fois plus. Liberté,
00:39:28égalité, fraternité, manifestement,
00:39:30Cyril Chatelain oubliait l'égalité,
00:39:32elle est donc peut-être sortie de l'arc
00:39:34républicain. Tout de suite,
00:39:36un livre exceptionnel,
00:39:38le livre noir des Jeux Olympiques,
00:39:40un livre de Romain Molina, et Dieu sait
00:39:42si on en apprend, notamment sur Paris 2024,
00:39:44vous voulez réagir ?
00:39:46Manu, attends vos appels
00:39:48au 0826 300 300.
00:39:50Sud Radio,
00:39:52parlons vrai, parlons vrai,
00:39:54Sud Radio, parlons vrai,
00:39:56Sud Radio dans tous ses états,
00:39:58le face à face.
00:40:00Les Jeux Olympiques, on va désormais
00:40:02parler des Jeux Olympiques de Paris 2024,
00:40:04qui arrivent à grands pas,
00:40:06avec une personne que vous connaissez bien,
00:40:08un des rares journalistes d'investigation dans le milieu
00:40:10du sport, Romain Molina est
00:40:12avec nous, bonjour Romain.
00:40:14Merci pour l'invitation. Avec plaisir.
00:40:16Avant de parler de votre dernier livre, le livre
00:40:18noir des Jeux Olympiques, publié chez XUV,
00:40:20il est sorti lundi.
00:40:22On va rappeler, ce n'est pas votre coup d'essai,
00:40:24certains de vos ouvrages, l'industrie du football,
00:40:26FIFA, criminalité politique,
00:40:28The Beautiful Game, food, guerre et politique,
00:40:30qui amènent les guerres des bonnes affaires.
00:40:32Alors on va entrer dans le
00:40:34vif du sujet, Romain. Pourquoi
00:40:36vous êtes-vous spécialisé
00:40:38dans les enquêtes sportives ?
00:40:40Parce que tout simplement,
00:40:42ça fait 13 ans maintenant que je reprends
00:40:44ces couloirs-là, et quand on
00:40:46cherche à comprendre, on se dit, mais c'est pas possible.
00:40:48Ce qu'on voit,
00:40:50c'est énormément de relations
00:40:52publiques, de cabinets de communication,
00:40:54et c'est très loin d'être la vérité. On se rend compte
00:40:56qu'il y a plein d'affaires criminelles, potentiellement
00:40:58dans le monde entier, sur le sport.
00:41:00Mon but, c'est de les relier, de montrer
00:41:02que ce ne sont pas simplement des événements
00:41:04isolés. Donc entre la mauvaise
00:41:06gestion, les abus et autres,
00:41:08la corruption, les matchs truqués, c'est assez délirant.
00:41:10Et le problème, c'est que souvent, le monde du sport
00:41:12s'affranchit de toutes les lois.
00:41:14Contre les siennes.
00:41:16Est-ce que vous n'êtes pas un peu tout à la fois un journaliste
00:41:18et un lanceur d'alerte ?
00:41:20Je ne sais pas, mais en tout cas, il y a un énorme
00:41:22problème dans le milieu sportif, et ça, la commission
00:41:24d'enquête de l'Assemblée nationale sur le dysfonctionnement
00:41:26des fédérations sportives en France l'avait montré
00:41:28avec un rapport au Vitriol en janvier
00:41:30dénonçant une omerta absolument incroyable
00:41:32et un entre-soi presque inimaginable.
00:41:34Comme je le répète souvent, le monde du sport
00:41:36opère uniquement avec ses propres lois et se fiche
00:41:38bien des lois de différents pays.
00:41:40On est avec l'ANCFA
00:41:42ou le CIO
00:41:44qui s'affranchit, eux, de toutes les lois
00:41:46dans le monde entier.
00:41:48Avant de parler de votre livre, une question. Comment est-ce que
00:41:50vous l'avez commencé ? C'est des informateurs
00:41:52qui vous ont alertés sur tel ou tel dossier ?
00:41:54Ou c'est une idée de départ
00:41:56et vous avez pris votre pelle et vous avez creusé ?
00:41:58En fait, pardon.
00:42:00En octobre-novembre, il y a une plateforme
00:42:02internet qui s'appelle The Inquisitor, qui a été fondée
00:42:04par un journaliste allemand, Jens Heinreich,
00:42:06qui est un peu l'un des ponts du journalisme
00:42:08de l'olympisme. Parce que c'est vraiment un monde complètement
00:42:10différent, le monde olympique, le monde du football.
00:42:12C'est beaucoup plus fermé, c'est une secte. Vous l'expliquez, d'ailleurs.
00:42:14Il m'a demandé d'être l'un des
00:42:16co-fondateurs. Et donc, à partir de là,
00:42:18j'ai commencé à connaître des Lars Jørgensen, Craig Lord,
00:42:20qui sont des Anglais danois,
00:42:22allemands, qui, on va dire, ça fait depuis
00:42:2420-30 ans qu'ils maignent dans ce milieu-là.
00:42:26Au fur et à mesure, je me suis quand même écarté du foot,
00:42:28j'ai fait des choses sur les scrims, la lutte, le kickboxing,
00:42:30la natation. Et donc, j'ai commencé
00:42:32à davantage comprendre ce qu'était
00:42:34ce mouvement olympique. Ça date depuis octobre-novembre.
00:42:36Et au fur et à mesure, je me suis dit, bon,
00:42:38mon idée, c'était de montrer aussi ce qu'était ce mouvement.
00:42:40Parce que rappelez-vous que M. Hollande, M. Macron,
00:42:42M. Sarkozy nous bassinaient avec les valeurs
00:42:44olympiques. L'idée, c'était de montrer ce qu'étaient
00:42:46réellement ces dites valeurs olympiques.
00:42:48Alors, vous y allez très fort, et on va après
00:42:50analyser point par point entre les
00:42:52budgets ubuesques, les arrangements
00:42:54entre amis politiques, financiers,
00:42:56les infrastructures inadaptées aux épreuves.
00:42:58Vous y allez très fort. Est-ce que
00:43:00vous n'êtes pas un peu pessimiste ?
00:43:02Vous espérez que les choses puissent s'améliorer
00:43:04un jour, Romain Molina ?
00:43:06Mais je serais le premier
00:43:08ravi si ça se passait bien.
00:43:10Alors,
00:43:12le problème qu'on a, c'est soit on se tait,
00:43:14c'est beaucoup plus commode, sauf que le silence
00:43:16permet notre unité. Mais moi, je serais le premier
00:43:18ravi, je serais le premier à féliciter les gens
00:43:20quand ils travaillent bien. Il y a des choses bien qui sont faites
00:43:22parfois ici et là. Par contre, là,
00:43:24dans le dossier qui nous intéresse, on a un amateurisme
00:43:26qui est débordant. Alors, on va
00:43:28commencer par parler d'un sujet qui fâche,
00:43:30l'argent, les dépassements de
00:43:32budget, rien que pour les JO
00:43:34paralympiques. Il a fallu une rallonge de
00:43:3633 millions, c'est ça ?
00:43:38Oui, récemment. Mais à chaque fois, on voit qu'il y a des
00:43:40rallonges. Et le problème étant,
00:43:42et là, c'est quand même un mensonge d'État,
00:43:44les JO n'ont jamais
00:43:46généré des bénéfices
00:43:48dans l'histoire. C'est-à-dire que
00:43:50on nous a fait croire que Paris 2024 allait
00:43:52réussir ce que les États-Unis ont raté, la Russie
00:43:54a raté, la Chine, la Corée du Sud, le Royaume-Uni
00:43:56et le Japon. On est vraiment forts, quand même, en France.
00:43:58Sachant qu'il faut rappeler qu'à l'époque, de Grenoble à
00:44:00Albertville, ça a été des trous financiers
00:44:02de voir l'augmentation des impôts locaux,
00:44:04notamment à Grenoble, où je crois qu'ils ont mis 26 ans pour rembourser.
00:44:06Et donc, on nous a fait croire que la France avait raté.
00:44:08Toutes ces grandes puissances qu'on ratait,
00:44:10nous, Paris 2024, avec la bande de génies qu'on a mis,
00:44:12on allait réussir à faire un miracle.
00:44:14Donc, les jeunes n'ont jamais payé les jeux.
00:44:16Et voir Amélouda Castella, Tony Stanguet
00:44:18et toute cette bande nous raconter
00:44:20ça, c'est au mieux du mensonge.
00:44:22Au pire, c'est de la malhonnêteté.
00:44:24Mais on nous disait qu'on avait déjà le stade olympique
00:44:26avec le stade de France, où par exemple, il n'y a pas eu de tournoi
00:44:28des 6 nations cette année pour aller jouer en province
00:44:30parce qu'il était en cours de modification,
00:44:32que les infrastructures étaient là et que donc
00:44:34ça ne coûterait pas trop cher.
00:44:36On nous a menti.
00:44:38Mais c'est un mensonge éhonté, parce que c'est un numéro de communication
00:44:40où, encore une fois, on a des gens qui vont
00:44:42employer des boîtes de relations publiques externes
00:44:44pour faire passer des messages avec des études
00:44:46dites indépendantes pour évoquer
00:44:48un ruissellement sur l'économie française.
00:44:50Je vais juste vous dire un exemple qui m'avait choqué.
00:44:52Ils avaient dit que le comité d'organisation,
00:44:54son financement allait être privé, je crois, vers 97%
00:44:56ou 96%.
00:44:58Sauf que, s'ils avaient oublié de préciser quelque chose,
00:45:00c'est que ces dépenses-là, elles ne prennent pas en compte
00:45:02toute la politique de structure
00:45:04qui, elle, sera financée par de l'argent public.
00:45:06Alors on va dire, ok, c'est bien, ça peut servir
00:45:08à l'ensemble des Français, on est d'accord,
00:45:10mais en quoi les Français vont être impactés
00:45:12par le fait d'essayer de remettre
00:45:14à neuf un parc à la Courneuve
00:45:16pour faire l'épreuve de tir, on met 15 millions
00:45:18et puis on se rend compte, quelques mois après,
00:45:20c'est trop petit, on ne peut pas mettre le public, donc on va aller à Châteauroux
00:45:22parce qu'on a déjà fait le centre national du tir.
00:45:24À quoi ont servi ces 15 millions, par exemple ?
00:45:26C'est hallucinant.
00:45:28Ils n'avaient pas pensé avant qu'il y avait...
00:45:30Mais justement, vous dénoncez
00:45:32dans votre livre l'amateurisme
00:45:34et le copinage. Alors là, vous avez un
00:45:36exemple, parce qu'il y a plusieurs
00:45:38exemples emblématiques. On a parlé du tir
00:45:40qui est parti de la Courneuve à Châteauroux.
00:45:42Est-ce que vous avez d'autres exemples à nous expliquer
00:45:44en termes d'amateurisme et de copinage, Romain Molina ?
00:45:46Déjà,
00:45:48même avant ça, il y a les mensonges. Rappelez-vous la
00:45:50gratuité des transports. On devait refaire
00:45:52la Tour Montparnasse aussi. C'était noté.
00:45:54La Tour Montparnasse, elle n'a pas été refaite.
00:45:56On évoquait des nouvelles lignes de métro.
00:45:58Bon, non plus, ça n'a pas vraiment été
00:46:00le cas. Alors il y en a certaines qui ont été construites
00:46:02ou qu'ils ont en construction.
00:46:04Une et demie sur quatre.
00:46:06On est très
00:46:08loin de ce qui avait été annoncé.
00:46:10Et après, le plus gros couac, il y a
00:46:12deux couacs. Le premier, il est à Tahiti quand même
00:46:14parce que ce qu'ils ont fait là-bas, c'est une honte
00:46:16absolue. Je rappelle qu'également, ces Jeux Olympiques devaient
00:46:18être écolos. Et on a cassé
00:46:20de la barrière de corail à 12 ou 14 endroits
00:46:22pour essayer de mettre une grande tourelle en aluminium
00:46:24avec des WC modernes et la
00:46:26climatisation pour les jus du CEO.
00:46:28Donc, pour ça, ils ont pété à 12 ou
00:46:3014 endroits la barrière de corail. C'est quand même
00:46:32un désastre écologique qui avait été documenté
00:46:34par des ONG locales qui avaient pris des vidéos.
00:46:36Et donc après, ils avaient dû changer un peu leur plan.
00:46:38Mais le mal était fait. Il est irréparable.
00:46:40Donc comment on peut nous parler de jeux écologiques
00:46:42quand on a fait ça ? Et le deuxième point le plus
00:46:44scandaleux en termes de copinage, c'est ce que
00:46:46les budgets ont été volontairement sous-estimés.
00:46:48Volontairement sous-estimés. Et il n'y a pas
00:46:50que la France qui fait ça. Et notamment pour le
00:46:52centre aquatique en Seine-Saint-Denis, qui, je
00:46:54rappelle, devait accueillir toutes les épreuves.
00:46:56Donc, natation libre, plongeon,
00:46:58natation synchronisée, water polo,
00:47:00dans une grande salle d'à peu près 15 000 personnes.
00:47:02Sauf que le budget a été tellement sous-estimé qu'on s'est rendu compte
00:47:04qu'en fait, il y a eu une augmentation, je crois, c'est 90 millions
00:47:06à peu près de surplus. Et que la
00:47:08salle finalement ne fait pas 15 000 places, elle n'en fait que 5 000.
00:47:10Tant et si bien que la Fédération Internationale
00:47:12de Natation, elle fait comprendre que
00:47:14elle, pour ses épreuves phares, il faut au moins 15 000 personnes.
00:47:16Donc ça fait que les épreuves phares de natation
00:47:18ne se dérouleront pas dans ce centre qui était prévu pour
00:47:20maladéfense. Mais comment
00:47:22peut-on atteindre un tel niveau
00:47:24d'amateurisme ? Parce que 15 000 places à
00:47:265 000 places, on divise par 3
00:47:28et un écart de 90 millions
00:47:30d'euros. Excusez-moi, j'ai travaillé
00:47:32avec des chantiers pendant
00:47:3420 ans de ma vie. Je connais un petit peu
00:47:36ceux qui vont me faire ce métier.
00:47:38Je me demande comment on peut avoir
00:47:40un excédent de budget à ce niveau.
00:47:42C'est même plus de l'amateurisme.
00:47:44C'est de l'incompétence totale.
00:47:46Et le plus grave, c'est Amélie Oudéa
00:47:48Castera qui avait répondu à Complément d'Enquête
00:47:50lorsque Complément d'Enquête, c'était
00:47:52indigné des salaires
00:47:54mirobolants de certaines personnes du comité d'organisation.
00:47:56Elle avait dit que la compétence, ça se paie.
00:47:58Alors j'aimerais savoir ce qu'elle a payé Mme Oudéa Castera.
00:48:00Est-ce que nous, les autres Français, avons payé comme compétence
00:48:02quand on voit ça ? Et un autre désastre
00:48:04absolu, et là sur le copinage,
00:48:06c'est les appels d'offres pour les sous-licences.
00:48:08C'est-à-dire qu'au niveau marketing,
00:48:10le comité d'organisation vend des licences
00:48:12par exemple aux slips français, aux co-exportifs
00:48:14afin d'établir les listes
00:48:16et tous les produits dérivés. Je conseille
00:48:18à tous les gens qui nous écoutent d'aller sur le site internet
00:48:20de la boutique. Ils vont découvrir des slips
00:48:22verts à 42 euros, des chaussons à 87 euros,
00:48:24des chaussettes, deux paires de chaussettes
00:48:26à 54 euros. C'est absolument délirant.
00:48:28C'est un désastre, avec des produits
00:48:30en plus parfois qui sont immondes.
00:48:32C'est validé par plusieurs commissions, et je sais qu'il y a
00:48:34un énorme retard actuellement dans le budget
00:48:36vis-à-vis des rentrées d'argent pour le marketing.
00:48:38Donc je vous pose une question. D'après vous,
00:48:40qui va devoir payer cet écart ?
00:48:42Mais le centre aquatique,
00:48:44qui finalement ne va pas servir pour les JO si on
00:48:46vous croit bien ? Il va servir pour le water polo,
00:48:48pour la natation synchronisée, le water polo,
00:48:50mais on va dire ce qu'est. Et le plongeon,
00:48:52excusez-moi, et ce qui est phare, c'est-à-dire c'est des pros de natation.
00:48:54Et ça, ça va à la défense.
00:48:56Mais,
00:48:58quelles sont les explications de
00:49:00cette erreur ? Parce qu'il faut bien
00:49:02s'expliquer quand même. Bah l'inflation.
00:49:04L'inflation, ça a augmenté.
00:49:06En fait, l'inflation, elle a toujours bon dos, j'ai remarqué.
00:49:08Le Covid et l'inflation, c'est incroyable à quel point ils ont
00:49:10bon dos quand même. Dès qu'il y a un problème, c'est le Covid ou l'inflation.
00:49:12Non, c'est l'incompétence.
00:49:14C'est qu'on a sous-estimé le budget, et je vais vous dire quelque chose.
00:49:16Cette idée de sous-estimer
00:49:18le budget, on est actuellement
00:49:20dans la même idée pour les JO
00:49:22de 2030 qu'on veut accueillir,
00:49:24où le budget est complètement sous-estimé et crée un autre souci.
00:49:26Eh bien écoutez, on va en parler.
00:49:28Si vous voulez réagir à cette enquête passionnante
00:49:30de Romain Molina
00:49:32dans le livre noir des JO,
00:49:34c'est publié chez Exuvie.
00:49:36Manu, attends vos appels au 0826
00:49:38300 300.
00:49:40On se retrouve tout de suite.
00:49:42Sud Radio dans tous ses états.
00:49:44Philippe David.
00:49:48Sud Radio dans tous ses états.
00:49:50Philippe David.
00:49:52Et on a le bonheur de recevoir
00:49:54Romain Molina pour son excellent livre
00:49:56qui est sorti il y a trois jours,
00:49:58le livre noir des JO publié chez Exuvie.
00:50:00Vous voulez poser vos questions à Romain Molina ?
00:50:02Manu, attends vos appels
00:50:04au 0826 300 300.
00:50:06On parlait, Romain Molina,
00:50:08juste avant la pub, des gaspillages et des gabgies.
00:50:10Il y en a une, c'est les 1,4
00:50:12milliards dépensés
00:50:14pour rendre la Seine baignable.
00:50:16Est-ce que c'est un caprice
00:50:18pour que certaines hautes personnalités
00:50:20puissent se montrer en maillot de bain
00:50:22en se baignant dans la Seine ?
00:50:24La Seine est arrivée à 1,4 milliard.
00:50:26Déjà, c'est énorme.
00:50:28Ça a été une volonté, en effet,
00:50:30présidentielle,
00:50:32malgré les alertes
00:50:34de plusieurs personnes.
00:50:36Et le véritable problème qu'on a, c'est que ce n'est pas opérationnel
00:50:38du tout. Alors, on disait non, mais il fallait attendre
00:50:40le barrage d'Austerlitz, je ne dis pas de bêtises.
00:50:42Sauf qu'il y avait une ONG qui avait fait des préléments
00:50:44il y a quelques mois, déjà, ce n'était pas baignable.
00:50:46Moi, ce qui m'a le plus choqué dans cette histoire,
00:50:48déjà, outre la somme qui est absolument colossale,
00:50:50c'est l'utilité, parce qu'en France, on a quand même des parcours,
00:50:52notamment de triathlon, principalement dans la région
00:50:54de Nice, mais ailleurs, je veux dire, on a des
00:50:56coins dans notre hexagone pour accueillir
00:50:58ce genre d'épreuves. Et puis, on fait des épreuves à Marseille,
00:51:00on pouvait en faire à Nice.
00:51:02Voilà, je veux dire, il y a des coins en France
00:51:04pour le faire absolument sans souci.
00:51:06Sauf qu'il y avait cette volonté, alors rappelez-vous, après,
00:51:08il y a eu tout ce numéro de communication, on va se baigner, etc.
00:51:10Moi, je vais vous dire quelque chose qui m'avait particulièrement
00:51:12choqué quand j'écrivais le livre,
00:51:14c'était que vers avril-mai, ils se sont dit, bon,
00:51:16au pire, les Anglais,
00:51:18l'année dernière, il y a eu le championnat du monde de triathlon,
00:51:20en 2023, 56 ou 57 athlètes
00:51:22ont terminé intoxiqués à l'hôpital.
00:51:24Donc, en gros, ils se sont dit, on a une excuse
00:51:26au cas où s'il y a un problème. Et l'idée, c'était de faire une étude
00:51:28dite indépendante, vous savez, les études que vous commandez
00:51:30vous-même et que vous payez vous-même, mais qui sont forcément
00:51:32indépendantes, afin de dire,
00:51:34non, mais c'est bon, un petit peu avant.
00:51:36Voilà. Et puis surtout, ce qui est très intéressant,
00:51:38c'est que le Comité international olympique
00:51:40a gueulé ces derniers mois
00:51:42et a dit, non, non, mais vous devez avoir un plan B.
00:51:44Donc, maintenant, il y a un plan B. Parce que, rappelez-vous, il y a quelques mois,
00:51:46on disait qu'il n'y avait pas de plan B.
00:51:48Et là, maintenant, il y a un plan B.
00:51:50Mais c'est un désastre absolu. Et encore une fois,
00:51:52là, ça vient d'une volonté politique.
00:51:54Donc, encore une fois, à quoi servit un Mir 4 ?
00:51:56On ne se rend peut-être pas compte de ce qu'on peut faire avec un Mir 4 en France.
00:51:58C'est colossal. Je crois qu'il suffisait
00:52:00d'un milliard 1 ou un milliard 2 pour équiper la France
00:52:02d'une unité de soins palliatifs en quantité suffisante.
00:52:04Donc, peut-être une autre utilité,
00:52:06quoi, non ?
00:52:08Encore une fois, toute la politique de structure
00:52:10pour ces Jeux Olympiques, est-ce qu'elle a servi les Français ?
00:52:12Ou elle a servi simplement quelques grosses sociétés
00:52:14françaises qui ont récupéré les contrats
00:52:16et l'image de certains politiciens
00:52:18désireux d'être sur toutes les photos ?
00:52:20Alors, dans votre livre, vous parlez du CIO.
00:52:22C'est une secte ou c'est une mafia ?
00:52:24Je vous cite. Ou les deux.
00:52:26C'est une bonne question
00:52:28parce que, en fait, je me suis...
00:52:30J'ai interrogé, en fait, tous les gens qui suivent ce mouvement
00:52:32depuis 20-30 ans. Et c'est unanime
00:52:34en expliquant que c'est une secte, que c'est différent, par exemple,
00:52:36de la FIFA. Parce que la FIFA a un minimum
00:52:38démocratique. Vous êtes un pays, vous avez un vote.
00:52:40Oui. Là, ce n'est pas ça. Là, il y a 105
00:52:42membres actifs, parfois
00:52:44plusieurs du même pays, qui se cooptent les uns les autres.
00:52:46Vous avez, par exemple, le prince de Monaco,
00:52:48vous avez l'émir du Qatar, vous avez
00:52:50une proche de Paul Kagame, le président du Rwanda,
00:52:52vous avez des anciens athlètes, vous avez des gens qui sont là depuis
00:52:5420-30 ans. Et en fait, il n'y a absolument aucune
00:52:56transparence. On ne sait strictement rien
00:52:58de leur réunion, de leur manière
00:53:00de s'élire les uns les autres. Et surtout,
00:53:02ils ne rentrent de compte à personne. Et le plus important,
00:53:04c'est que cette organisation, très secrète
00:53:06au final. Moi, je peux vous dire, j'ai travaillé
00:53:08autour du Yémen et de la guerre, avec Yann Minit,
00:53:10et notamment les réseaux parfois djihadistes.
00:53:12Alors, je mets des guillemets à facile,
00:53:14mais ça a été presque plus facile pour nous
00:53:16de comprendre ce qui se passait et de retrouver
00:53:18des gens liés à ces filières-là, que de savoir ce qui se
00:53:20passe à Lausanne au CIO. Pour vous donner un
00:53:22indice d'à quel point c'est un milieu complètement
00:53:24fermé et opaque. Mais comment est-ce
00:53:26qu'on se coopte au CIO ?
00:53:28Personne ne sait. Ah oui, mais
00:53:30même vous... Les gens le savent. Les
00:53:32initiés le savent, mais ne le disent pas. Donc, on a
00:53:34plusieurs Français. On a notamment Guy Drus.
00:53:36Guy Drus, qui, je rappelle, avait été condamné par la justice française
00:53:38avant d'être gracié par Jacques Chirac.
00:53:40On a des gens comme ça. On avait un Corétien,
00:53:42monsieur Al Saba, qui lui aussi a été condamné
00:53:44par la justice suisse. Et puis, on a
00:53:46des cumulars. On va appeler ça comme ça. C'est-à-dire, vous rentrez au
00:53:48CIO et vous siégez dans plein de commissions.
00:53:50Notamment un Australien qui s'appelle John Coates,
00:53:52qui vient de l'Aveyron. Donc, c'est discret. Vous voyez, personne n'en parle.
00:53:54Et le silence permet l'impunité.
00:53:56Et je vais vous donner juste un exemple pour vous montrer à quel point
00:53:58c'est une monstruosité. Ce fameux John Coates,
00:54:00c'est un des papes de l'olympisme.
00:54:02Ça fait 30 ou 40 ans qu'il est dans le milieu.
00:54:04Et c'est le patron du tribunal arbitral du sport,
00:54:06donc la plus grande juridiction sportive au monde.
00:54:08Et pour que les gens comprennent,
00:54:10lors des Jeux Olympiques de Sydney 2000,
00:54:12ce monsieur s'était vanté,
00:54:14et ça, on a sorti les bandes audio dans le Guardian il y a deux ans,
00:54:16d'avoir acheté des votes,
00:54:18notamment du Kenya et de l'Ouganda.
00:54:20Donc, comment vous pouvez m'expliquer que l'homme qui a acheté des votes
00:54:22peut être aujourd'hui le président
00:54:24de la plus haute juridiction sportive internationale
00:54:26qui avait été créée, financée par le CIO ?
00:54:28Alors, en tout cas, le CIO,
00:54:30il a une très bonne capacité d'adaptation
00:54:32puisqu'il peut travailler autant avec des démocraties
00:54:34qu'avec des dictatures ou des régimes autoritaires.
00:54:36Il y a eu des JO à Paris,
00:54:38à Londres, à Rio, à Pékin
00:54:40ou à Sochi.
00:54:42Ah oui, de partout.
00:54:44Et puis avec tous les partis politiques.
00:54:46Ce qui est bizarre, c'est que son président, Thomas Bach,
00:54:48adore tous les chefs d'État au monde.
00:54:50Aujourd'hui, ils font croire qu'ils sont contre la Russie,
00:54:52alors que Thomas Bach a été décoré par Vladimir Poutine.
00:54:54Il faut quand même le rappeler, pendant 20 ans,
00:54:56de Vladimir Poutine et de ses amis.
00:54:58Mais c'est Donald Trump. Bizarrement, il ne s'entendait pas avec Donald Trump.
00:55:00Sinon, il s'entend avec tout le monde.
00:55:02Et particulièrement avec Emmanuel Macron.
00:55:04Mais c'est vrai. Ouzbékistan, Azerbaïdjan,
00:55:06il y a plein de pays où le CIO, on leur déroule le tapis rouge,
00:55:08dans tous les pays du monde.
00:55:10Et ils font des photos et des clips promotionnels en vantant les régimes en place.
00:55:12Alors justement, Thomas Bach,
00:55:14c'est, je vous cite,
00:55:16il s'appelle lui-même le roi soleil du CIO.
00:55:18Kingston.
00:55:20Comment ?
00:55:22Le Kingston, comme on l'appelle à la zone.
00:55:24Évidemment.
00:55:26Mais c'est sa cour.
00:55:28Il a une cour autour de lui.
00:55:30Et par exemple, son directeur de la communication institutionnelle,
00:55:32monsieur Christian Klau,
00:55:34il prend plus de 540 000 dollars à l'année.
00:55:36Je pense que c'est des salaires qu'on n'a jamais eus.
00:55:38Et en fait, il a une cour autour de lui avec un culte de la personnalité.
00:55:40C'est très simple. Les gens peuvent aller sur le site du CIO
00:55:42et puis ils vont se rendre compte
00:55:44qu'en fait, on met Thomas Bach en scène.
00:55:46C'est-à-dire, il y a des petits-enfants en Ouzbékistan,
00:55:48il va distribuer un maillot CIO.
00:55:50Vous voyez les photos comme ça et ces clips-là ?
00:55:52Tous les chefs d'État lui donnent du président.
00:55:54Il faut voir les allocutions de monsieur Hollande et monsieur Macron
00:55:56qu'ils le regardaient en disant
00:55:58« Oh, monsieur le président ! »
00:56:00Le problème qu'on a, c'est que les chefs d'État dans le monde entier
00:56:02lui donnent une importance absolument incroyable.
00:56:04On se demande
00:56:06quel est le véritable monarque
00:56:08et le véritable président entre un chef d'État et Thomas Bach.
00:56:10Ce qu'il y a d'hallucinant,
00:56:12on apprend dans votre enquête que
00:56:14le CIO ne redistribue pas d'argent
00:56:16aux athlètes olympiques.
00:56:18Zéro.
00:56:20C'est-à-dire qu'il redistribue ensuite selon les médailles.
00:56:22Mais comment ça se fait ?
00:56:24Parce que c'est eux qui fixent les règles.
00:56:26C'est-à-dire qu'aujourd'hui, prenez même la France.
00:56:28On signe des contrats avec le CIO.
00:56:30Aujourd'hui, admettons, vous avez envie de faire une manifestation
00:56:32une semaine avant, une semaine après les JO.
00:56:34C'est noté dans le contrat signé que vous devez
00:56:36avoir l'accord du CIO.
00:56:38Il y a une interdiction de manifester de réunion culturelle sinon.
00:56:40Quel État signe ça ?
00:56:42Tous les États signent ça.
00:56:44C'est-à-dire que le CIO dicte ses lois, ne redistribue rien,
00:56:46c'est-à-dire autorise uniquement ses propres sponsors,
00:56:48gère toute la diffusion.
00:56:50Peut-être que le CIO est toujours gagnant à la fin et ne redistribue rien aux athlètes.
00:56:52Et le pire, c'est qu'ils ont fait signer aux athlètes
00:56:54que s'ils tombent malades, blessures, etc.,
00:56:56eux, ils s'en déchargent de tout.
00:56:58C'est au risque des athlètes.
00:57:00C'est exceptionnel.
00:57:02Mais c'est quoi pour vous ? Parce qu'en plus, dans les contrats
00:57:04qui ont été signés par la France avec le CIO,
00:57:06le droit du travail est passé,
00:57:08si on en croit votre livre, par pertes et profits ?
00:57:10Ah oui.
00:57:12Le repos dominical, vous pouvez oublier.
00:57:14Les heures supplémentaires,
00:57:16les 35 heures, vous oubliez aussi.
00:57:18Il y a plein de lois comme ça que le CIO a voulu.
00:57:20Et quelque part aussi, l'État s'en sert
00:57:22pour faire passer des fois certaines choses.
00:57:24Mais là, en termes de droit du travail,
00:57:26on a cassé beaucoup de choses pour le CIO.
00:57:28Et je rappelle également que toutes les données personnelles
00:57:30des utilisateurs liées aux Jeux Olympiques
00:57:32peuvent être transmises et seront transmises au CIO
00:57:34qui peut même les faire utiliser par des tiers
00:57:36appartenant au CIO. C'est noté dans le contrat
00:57:38signé de Villehaute.
00:57:40Mais le CIO n'a pas que des défauts,
00:57:42il a quand même des qualités.
00:57:44Il permet d'organiser les JO quand même.
00:57:46Je pense que les JO, c'est magnifique,
00:57:48mais que ça devrait être organisé autrement, parce que ça crée des déficits
00:57:50pas possibles. Rappelez-vous, Athènes en 2004,
00:57:52ça a contribué à alourdir
00:57:54les déficits publics.
00:57:56Je veux dire, ce sont des gens qui,
00:57:58quand on voit les cas de dopage et même
00:58:00d'expérimentation humaine pour lesquelles
00:58:02le CIO n'a jamais levé le petit doigt,
00:58:04on peut se poser une question si ce qui les importe,
00:58:06c'est le show. En effet, de plus en plus de spectacles
00:58:08pour les télés, pour les annonceurs, etc.
00:58:10au détriment des fois de la vie de beaucoup de gens.
00:58:12Le CIO, à la base, c'est une très bonne idée,
00:58:14mais comme il est factuellement...
00:58:16Vous parlez des cobayes de l'olympisme,
00:58:18ça date de quand ? De l'ex-RDA,
00:58:20où on se rappelle notamment les coureuses de l'ex-RDA,
00:58:22le record du 400 mètres de Marie Tacor
00:58:24qui est intouchable depuis
00:58:2640 ans.
00:58:28Des athlètes soviétiques, évidemment, c'était
00:58:30le même Acabi. C'est quoi les cobayes
00:58:32de l'olympisme dont vous parliez dans votre livre ?
00:58:34En fait, c'était l'idée de montrer aux gens que
00:58:36quand la France et tous les autres États se plient
00:58:38aux valeurs olympiques du CIO, qu'ils se rappellent bien
00:58:40qu'il y a eu des expérimentations, notamment
00:58:42en RDA, mais également en Allemagne de l'Ouest,
00:58:44où ces jeunes filles et ces jeunes hommes
00:58:46étaient bourrés de stéroïdes depuis leur plus jeune âge,
00:58:48en disant que c'était des vitamines.
00:58:50D'ailleurs, quand on visite le musée de la RDA
00:58:52à Berlin, il y a même le produit d'Opamira
00:58:54qui était le turinabol oral
00:58:56du laboratoire
00:58:58Yenafarm, de mémoire, parce que j'ai eu la chance de le visiter.
00:59:00Exactement. Et donc,
00:59:02il y a des femmes, par exemple, qui cherchaient à avoir un enfant avec leur
00:59:04conjoint, et en faisant un test chez le gynécologue,
00:59:06le gynécologue lui dit, mais vous avez l'appareil
00:59:08génital d'une femme de 12 ans, tellement leur corps
00:59:10a été meurtri, a été blessé
00:59:12par tout cela, a été bouleversé. Et vous avez l'exemple
00:59:14d'Edith Kruger, qui était une lanceuse de poids,
00:59:16elle a commencé à avoir de la pilosité,
00:59:18tout le monde pensait que c'était un homme, son corps
00:59:20a commencé à faire 90-100 kilos, sans
00:59:22compter ses articulations détruites par le surentraînement,
00:59:24tant et si bien que son corps ne lui appartenait plus,
00:59:26on ne savait plus si c'était un homme ou une femme.
00:59:28Elle a changé de sexe d'ailleurs plus tard, une dizaine d'années plus tard,
00:59:30et en fait, ce que moi je mets en avant,
00:59:32c'est que Thomas Bach, le président du CEO,
00:59:34avait été président du comité olympique allemand,
00:59:36et a décidé que les 5
00:59:38entraîneurs qui ont avoué
00:59:40avoir participé à ce dopage d'Etat,
00:59:42il n'y avait pas de problème pour qu'ils continuent à exercer.
00:59:44Alors à partir de là, excusez-moi,
00:59:46comment vous pouvez dire
00:59:48les valeurs de l'olympisme, quand à l'époque,
00:59:50vous autorisez, vous dites, faut avoir moitié pardonné,
00:59:52mais là ce n'est pas une petite faute, on parle d'expérimentation
00:59:54humaine, combien de vies ont été détruites par
00:59:56ces gens-là ? Mais pour Thomas Bach, il n'y a pas de problème,
00:59:58il pouvait être réintégré dans la grande famille olympique,
01:00:00et je rappelle qu'en 2013,
01:00:02je me rappelle également qu'en Allemagne de l'Ouest,
01:00:04le dopage existait aussi, et lui, c'est un ancien athlète
01:00:06d'Allemagne de l'Ouest, a des scrims, et sa réponse
01:00:08a été de dire, je ne sais pas, les scrims n'étaient pas touchés.
01:00:10Donc c'est un heureux hasard, évidemment,
01:00:12tous les sports étaient touchés, sauf les scrims de Thomas Bach.
01:00:14J'ai voulu dire que dans les années 70,
01:00:16si les Allemands de l'Ouest
01:00:18étaient aussi performants au football, c'est parce qu'ils ne tournaient
01:00:20pas qu'à l'eau claire, a priori.
01:00:22Je pense qu'il y a beaucoup de pays qui ne tournaient pas qu'à l'eau claire,
01:00:24et qui continuent de ne pas tourner qu'à l'eau claire.
01:00:26C'est pour ne pas être qu'uniquement contre l'ex-RDA.
01:00:28Romain Molina, le livre noir des Jeux Olympiques
01:00:30publié chez Exuvie,
01:00:32vous avez des questions à lui poser.
01:00:34Vous connaissez le numéro, le seul et unique,
01:00:36le 0 826 300 300,
01:00:38on se retrouve dans quelques instants.
01:00:41Sud Radio, dans tous ses états,
01:00:45Philippe David.
01:00:47Sud Radio, dans tous ses états,
01:00:49Philippe David.
01:00:51Avec ce livre d'actualité,
01:00:53le livre noir des Jeux Olympiques,
01:00:55publié chez Exuvie, un livre de Romain Molina,
01:00:57journaliste d'investigation,
01:00:59qu'on a le plaisir d'avoir avec nous.
01:01:01Romain Molina, on va revenir sur Paris 2024
01:01:03et l'attribution, mais on va déjà se parler d'un mauvais souvenir,
01:01:05ça s'appelle Nuit Blanche à Singapour.
01:01:07Dans votre livre,
01:01:10c'est comment les Jeux Olympiques Paris,
01:01:12ça devait être 2012, ça a été Londres,
01:01:14comment a-t-on perdu à 4 voix,
01:01:16c'est-à-dire à 2 votes ?
01:01:18Oui, en fait,
01:01:20c'est marrant parce que Paris 2024,
01:01:22tout a été fait, la candidature,
01:01:24en se basant sur l'échec de 2012,
01:01:26qui a été très long à digérer pour beaucoup,
01:01:28notamment M. Delannoy, le comité d'organisation,
01:01:30et on a entendu plein de versions sur le fait que
01:01:32Jacques Chirac n'avait pas été assez séducteur
01:01:34en allant à Singapour, parce que le vote s'était déroulé là-bas.
01:01:36Il avait dit que
01:01:38les pays où on mangeait le plus mal,
01:01:40c'était les pays scandinaves, devant
01:01:42deux juges scandinaves qui l'ont peut-être pas très bien pris.
01:01:44Je crois que c'était au G7,
01:01:46avant au G20.
01:01:48Tout était corrélé,
01:01:50et en fait, on a entendu plein de versions.
01:01:52Ce qui est sûr, c'est que pour le directeur international
01:01:54de la campagne de Paris 2012, il écrit un rapport
01:01:56quelques semaines après, et il cite
01:01:58les quatre traîtres, comme il les appelle,
01:02:00et notamment un Libanais et un Guinéen, de mémoire,
01:02:02qui auraient changé leur vote.
01:02:04Ce qui est certain, c'est que les Anglais ont fait une excellente campagne,
01:02:06très agressif. On est en 2005 à l'époque, je crois.
01:02:08Et donc, ils font une stratégie de lobbying
01:02:10également sur Internet, également médiatique.
01:02:12Et ce qu'on attend, on s'est oublié, c'est qu'il y avait un match à 3.
01:02:14Madrid était juste derrière.
01:02:16Madrid n'est pas passé loin non plus. Et donc, il y avait cette opposition
01:02:18entre Madrid et Londres, et Paris aussi.
01:02:20Paris a très mal fini sa campagne
01:02:22avec un film promotionnel désastreux
01:02:24de Luc Besson, qui a coûté 6 millions d'euros d'ailleurs, je crois,
01:02:26qui reprenait tous les clichés
01:02:28de la France, la baguette,
01:02:30c'était absolument pas dynamique.
01:02:32Avec les Anglais, ils vont faire un numéro de charme sur la fin,
01:02:34avec Tony Blair directement
01:02:36appliqué, qui va venir sur place,
01:02:38etc., et qui va parler à beaucoup de gens.
01:02:40Alors, Dieu sait ce qu'il s'est passé dans certaines
01:02:42chambres d'hôtels, mais ce qui est marrant, c'est que
01:02:44immédiatement après la défaite, la France va fustiger
01:02:46les Anglais et ses méthodes plus que limite.
01:02:48Et puis en 2024, qu'est-ce qu'on va faire ?
01:02:50Les gens qui ont fait la campagne de l'Angleterre,
01:02:52on va les prendre pour faire Paris 2024.
01:02:54Alors ça, c'est dingue, c'est cocasse,
01:02:56parce qu'on apprend dans votre livre que ce sont ceux
01:02:58qui ont fait perdre Paris en 2012
01:03:00qui vont faire gagner Paris
01:03:02Deux ans plus tard, racontez-nous.
01:03:04En fait, M. Lapassay,
01:03:06P.A. Sonam, qui était l'ancien premier ministre de la Fédération de rugby
01:03:08française et mondiale,
01:03:10c'était plus ou moins le Français le plus influent
01:03:12dans les instances sportives. C'est lui qui a permis
01:03:14au rugby A7 de devenir une discipline olympique.
01:03:16Alors, qu'on aime ou pas,
01:03:18c'est un monstre politique.
01:03:20Lapassay, et surtout c'est quelqu'un
01:03:22qui était bilingue et qui connaissait très bien Mike Lee.
01:03:24Mike Lee, c'était M. Salkou,
01:03:26selon Bertrand Delanoë, qui était le lobbyiste
01:03:28en chef des Anglais. Et en fait, c'est Lapassay
01:03:30qui va dessiner la candidature de Paris 2024
01:03:32en donnant ce côté international.
01:03:34C'est-à-dire que le slogan, si vous vous rappelez bien,
01:03:36avait été aussi mis en anglais, ce qui avait choqué
01:03:38beaucoup de gens à l'académie. Et c'est Mike Lee,
01:03:40en fait, qui va le convaincre de venir.
01:03:42Alors, au début, ça a été quand même assez compliqué.
01:03:44Et on a fait venir plein de consultants externes également
01:03:46avec une toute nouvelle stratégie.
01:03:48Et d'ailleurs, c'est assez marrant, puisque lors de l'élection de Donald Trump,
01:03:50on était encore dans un match
01:03:52entre Los Angeles et Paris. Et là, la France
01:03:54va faire des campagnes de relations publiques et d'influence
01:03:56pour essayer de déstabiliser la candidature de Los Angeles
01:03:58en insistant sur tout ce que dit Trump,
01:04:00notamment sur sa politique migratoire, etc.
01:04:02Et en montant en épingle cela.
01:04:04Donc en fait, ce qu'on a décrié des Anglais
01:04:06une dizaine d'années auparavant, Paris 2024,
01:04:08a fait exactement pareil.
01:04:10Mais en fait, si on regarde bien,
01:04:12c'est amusant parce que Los Angeles
01:04:14aussi a gagné, parce que ça s'est joué
01:04:16finalement, c'est une victoire à la pyrus,
01:04:18que Paris a gagné tout seul
01:04:20et Los Angeles a gagné tout seul.
01:04:22On a dit 24 Paris,
01:04:2428 Los Angeles.
01:04:26Ça évite les scandales de corruption,
01:04:28parce que moi je peux vous dire que Tokyo 2020,
01:04:30il y a plusieurs enquêtes ouvertes, mais notamment en Afrique,
01:04:32des votes ont été achetés, notamment par une personne française
01:04:34et mon petit doigt me dit qu'elle est au comité d'organisation
01:04:36de Paris 2024 et que tout le monde est au courant.
01:04:38Donc en fait, le CEO, il s'est dit
01:04:40bon, on n'a plus de très grandes villes
01:04:42qui sont capables d'organiser des tels événements
01:04:44financiers, donc on ne peut pas se permettre
01:04:46de perdre une des deux candidatures, Paris ou Los Angeles.
01:04:48Donc c'était cette idée d'avoir 2024 pour Paris,
01:04:502028 pour Los Angeles.
01:04:52Et maintenant, vous remarquez que souvent le CEO va faire
01:04:54une discussion presque unique avec un candidat.
01:04:56C'est ce qu'on est en train de voir pour 2030 avec les Jeux olympiques d'hiver.
01:04:58On veut donner ça aux Alpes françaises,
01:05:00mais M. Attal n'a toujours pas signé la lettre de garantie financière.
01:05:02Donc ça pose un certain problème.
01:05:04Donc voilà, c'était l'idée du CEO.
01:05:06En fait, il ne voulait ni perdre l'un, ni perdre l'autre,
01:05:08parce qu'il voulait trouver des garanties financières
01:05:10et des villes suffisamment exposées pour que les Jeux
01:05:12soient le show désiré par Thomas Valls.
01:05:14Mais comment expliquer qu'une ville comme Los Angeles,
01:05:16alors la France, ça fait un siècle qu'on n'a pas
01:05:18eu les JODT, ça fait quand même un bail,
01:05:20alors que je ne parle même pas d'Atlanta, etc.
01:05:22Une ville comme Los Angeles
01:05:24les a déjà organisées trois fois.
01:05:26Et la dernière, ce n'est pas très vieux,
01:05:28c'était 1984.
01:05:30C'était il y a 40 ans.
01:05:32Avec Coca-Cola et McDonald's qu'on avait bien profité
01:05:34en tant qu'annonceurs publicitaires.
01:05:36Exactement. Après, c'est une question de finance aussi.
01:05:38La France a souvent été candidate.
01:05:40Rappelez-vous, on a essayé de mettre Lille à la fin des années 90.
01:05:42Il y avait la candidature de Paris 2008
01:05:44qui avait été un four absolu.
01:05:46Donc Paris avait candidaté plusieurs fois.
01:05:48Le problème, c'est que souvent, les dossiers n'étaient pas bons.
01:05:50C'est comme Annecy qui candidate pour 2018
01:05:52pour les Olympiques d'hiver.
01:05:54Un désastre absolu. Quand je dis absolu, c'est absolu.
01:05:56Qui est terminé, je crois, par le frère
01:05:58de Beck Bédé, qui était au MEDEF,
01:06:00parce que les gardes gros pirons avaient démissionné.
01:06:02Ça a été une catastrophe sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
01:06:04La vérité, c'est que souvent, on fait des dossiers
01:06:06un peu brin de ballon, quand même.
01:06:08Tandis que le dossier 2024, encore une fois, se pose problème.
01:06:10C'était un dossier qui était mensonger.
01:06:12On remarque qu'entre le dossier de base et ce qu'il y a eu,
01:06:14on a fait un mensonge.
01:06:16Néanmoins, la campagne, notamment en termes de lobbying et tout le reste,
01:06:18elle était très bien faite.
01:06:20Ça réagit au 0826 300 300.
01:06:22Direction les Yvelines.
01:06:24Bonjour, Karine.
01:06:26Bonjour à tous.
01:06:28C'est Karine, pardon.
01:06:30J'avais noté Karine.
01:06:32Karine, toutes mes excuses.
01:06:34Il n'y a aucun mal.
01:06:36Je me disais, Karine a une voix un peu masculine.
01:06:38Elle a une voix un peu bizarre.
01:06:40C'était avant l'opération.
01:06:42C'est gentil.
01:06:44Romain nous indique dans son livre
01:06:46que des dépenses inconséquentes
01:06:48ont été effectuées.
01:06:50Moi, je suis dans l'entreprise.
01:06:52J'ai une petite entreprise privée.
01:06:54Lorsqu'on fait des bêtises, on est sanctionné.
01:06:56Je voulais apporter
01:06:58ma touche sur le principe
01:07:00de responsabilité.
01:07:02Ma question est simple.
01:07:04Est-ce qu'il est possible de savoir quelles sont les personnes
01:07:06qui ont imposé leur signature sur ces contrats
01:07:08et ces dépenses inconséquentes ?
01:07:10Karine, restez avec nous.
01:07:12Karine Desively nous va faire réagir.
01:07:14Romain Molina, vous avez entendu la question.
01:07:16Qui a signé ?
01:07:18Est-ce qu'on est, dans l'olympisme comme dans la politique,
01:07:20responsable mais pas coupable ?
01:07:22La question est excellente
01:07:24parce qu'à un moment donné, il y a des gens qui vont devoir payer pour ça.
01:07:26Si vous vous rappelez bien,
01:07:28Amélie Oudéa Castera avait ouspillé Pierre Moscovici
01:07:30quand ce dernier, à la Cour des comptes,
01:07:32avait déjà annoncé qu'elle allait avoir un déficit.
01:07:34Elle avait dit non, mais les jeux paient les jeux le lendemain.
01:07:36Ivre de rage.
01:07:38Qui signe et pourquoi ?
01:07:40On pourrait revenir sur les appels d'offres, comme je vous le dis.
01:07:42Il faudrait voir l'influence de M. Taubois,
01:07:44qui vient du badminton, au comité d'organisation,
01:07:46qui a eu une influence absolument colossale sur beaucoup de choses.
01:07:48Voir la responsabilité de Tony Estanguet,
01:07:50mais bon, il était visiblement trop occupé à gérer des affaires privées.
01:07:52Et puis également,
01:07:54du ministère.
01:07:56Parce qu'à un moment donné, il faut quand même regarder.
01:07:58On ne peut pas valider décemment,
01:08:00comme vous avez dit tout à l'heure, moi je ne suis pas dans le BTP,
01:08:02mais un écart de 90 millions pour quelque chose
01:08:04qui est trois fois moins grand, ce n'est pas possible.
01:08:06Donc soit à l'arrivée, soit au départ, il y a un problème.
01:08:08La question, en effet, qui a signé ?
01:08:10Honnêtement, les contrats ne sont malheureusement pas disponibles.
01:08:12Donc je ne sais pas qui a signé sur le papier,
01:08:14je ne sais pas si c'est le président du comité d'organisation.
01:08:16C'est une vraie question.
01:08:18Par contre, il y a une responsabilité énorme, parce qu'on a dépensé de l'argent à tort et à travers.
01:08:20Et vous verrez que ces gens-là
01:08:22ne seront jamais traduits en justice,
01:08:24il n'y aura absolument aucun problème, et on va dire que tout va bien.
01:08:26Karim, vous voulez réagir ?
01:08:28Oui, écoutez, ça correspond à ce que je pensais.
01:08:30C'est-à-dire que
01:08:32c'est notre argent, finalement,
01:08:34qui est utilisé par ces personnes-là,
01:08:36et il n'y a aucune responsabilité à la fin.
01:08:38Nous, dans les petites entreprises,
01:08:40lorsqu'on fait des bêtises, la banque nous appelle
01:08:42dès qu'on dépasse 2 000 ou 3 000 euros
01:08:44découverts, et là,
01:08:46on parle de 90 millions et personne n'appelle
01:08:48et ça n'inquiète personne.
01:08:50C'est un peu navrant, c'est un peu triste,
01:08:52mais on a l'espoir qu'un jour ou l'autre
01:08:54des personnes seront mises
01:08:56devant leur responsabilité,
01:08:58et pourront répondre de ça.
01:09:00Devant la justice, peut-être.
01:09:02On va réagir. Romain Molina, merci.
01:09:04Karim, c'est un peu comme la fontaine,
01:09:06il y a quelques centaines d'années, selon que vous serez
01:09:08puissant ou misérable, etc.
01:09:10Ça, c'est la version sardou, beaucoup plus récemment.
01:09:12La vraie question,
01:09:14c'est aussi quel est le rôle du ministère
01:09:16et d'Amélie Loudea Castera, qui a été nommée
01:09:18présidente des audits de Paris 2024.
01:09:20Alors, il faut m'expliquer pourquoi.
01:09:22On voit dans son ministère le nombre d'affaires qui sont mises sous le tapis.
01:09:24Je vais simplement poser une question à vos auditeurs.
01:09:26Est-ce que vous trouvez normal que la Fédération française
01:09:28d'escrime est sous inspection générale
01:09:30depuis 16 mois et que le rapport
01:09:32ne soit toujours pas sorti ? Je ne savais pas qu'il fallait
01:09:34autant de temps pour inspecter une fédération d'escrime
01:09:36qui a une quinzaine de salariés.
01:09:38Avant les JO, il ne faut rien dire.
01:09:40D'un côté, vous avez un ministère qui couvre
01:09:42un nombre d'affaires absolument incalculable
01:09:44et qui dope d'argent public
01:09:46toutes ces fédérations. On ne parle pas.
01:09:48L'ANS, l'Agence nationale du sport, est en train de doper
01:09:50toutes ces fédérations, la lutte, l'escrime et que sais-je encore,
01:09:52qui ont des déficits absolument
01:09:54exécrables, où les athlètes
01:09:56sont méprisés
01:09:58et le ministère ne dit rien
01:10:00et c'est cette même personne qu'on a mis
01:10:02en charge des audits pour Paris 2024.
01:10:04C'est beau quand même le recyclage.
01:10:06Merci Karim Desivlides. On prend direction
01:10:08le Grand Ouest, direction Nantes.
01:10:10J'ai pas entendu le prénom, c'est
01:10:12Frédéric de Nantes. Bonjour Frédéric.
01:10:14Frédéric ?
01:10:16Allô ?
01:10:18Ah, on a un petit problème. Allô Frédéric ?
01:10:20Ah, la ligne a sauté.
01:10:22On rappelle Frédéric. Vous parlez
01:10:24dans votre livre Romain Molinat de ces athlètes.
01:10:26Alors, quand on pense à argent dans le sport,
01:10:28on pense au salaire de Mbappé, du Real
01:10:30Madrid, etc.
01:10:32De ces athlètes en France qui parfois
01:10:34n'arrivent même pas à se payer ou ont du mal à se payer
01:10:36une paire de pointes.
01:10:38Ah mais c'est absolument incroyable parce que
01:10:40comme je vous dis, l'ANS
01:10:42donne nécessairement les fédérations.
01:10:44Et puis on a l'excuse de dire oui mais l'ANS finance aussi des athlètes.
01:10:46Oui, on dit les potentiellement médaillables.
01:10:48Le problème c'est qu'en fait, on fait un choix
01:10:50des fois assez trouble et après on en est,
01:10:52il faut quand même une redistribution aussi de certaines
01:10:54fédérations. Moi, ce qui m'a le plus choqué, c'est le canoë-caillac.
01:10:56Parce qu'aujourd'hui, si vous êtes en équipe de France
01:10:58jeune du canoë-caillac, ils demandent aux parents
01:11:00de participer financièrement pour une compétition.
01:11:02Mais attendez, mais l'argent, il va où ?
01:11:04Où va l'argent ? Parce que
01:11:06je crois que les dirigeants, eux, ils ne reversent pas
01:11:08quand ils partent en première classe et en hôtel
01:11:104 ou 5 étoiles. Là, on a la fédération de lutte
01:11:12qui est déjà sous plainte de sauvegarde, qui a un déficit absolument
01:11:14abyssal, qui récupère 2,5 millions
01:11:16je répète, 2,5 millions d'euros de subventions
01:11:18par an pour cette année olympique.
01:11:20Et alors qu'on a des plaintes au procureur de la République
01:11:22pour faux, usage de faux et emploi fictif.
01:11:24Ça ne pose aucun problème à notre
01:11:26ministère qui dope ces fédérations. Et les athlètes,
01:11:28c'est toujours la dernière roue du carrosse. En athlétisme,
01:11:30combien ont dû faire une cagnotte
01:11:32pour essayer de subvenir à leurs besoins ?
01:11:34Je ne dis pas qu'on peut subvenir aux besoins de tout le monde.
01:11:36À un moment donné, il faut une discussion, il faut qu'il y ait quelque chose.
01:11:38Excusez-moi, en athlétisme, à part
01:11:40les perchistes qui ont un équipement assez cher
01:11:42parce que je pense que les poids, les javelots
01:11:44et les marteaux, c'est fourni. Mais
01:11:46en athlétisme, une paire de pointes, ça ne coûte pas très
01:11:48cher théoriquement.
01:11:50Et surtout qu'on est sponsorisé.
01:11:52Je veux dire, normalement, ils pourraient avoir, je crois
01:11:54que c'est à peu près 150-200 euros au minimum.
01:11:56Et vous les changez peut-être deux ou trois fois
01:11:58dans l'année. C'est quand même aberrant
01:12:00que certains qui font partie du groupe France. Je vous parle
01:12:02de gens qui font partie du groupe France.
01:12:04Je ne parle pas des gens entre guillemets lambda.
01:12:06Je parle de l'élite quand même en France. Parce que quand on est
01:12:08dans les 20-30 meilleurs en France, même dans les 10 meilleurs
01:12:10en France, on fait partie de l'élite. On est un sportif
01:12:12d'élite. Et ces gens-là, non,
01:12:14ils n'ont strictement rien, voire le nombre de cagnottes
01:12:16qu'ils ont fait. Et le pire, c'était lors des derniers
01:12:18championnats d'Europe à Rome. La Fédération
01:12:20d'athlétisme française s'était trompée. Des athlètes
01:12:22n'avaient pas été enregistrés à temps. Finalement,
01:12:24la Fédération internationale les avait enregistrés en soulignant
01:12:26l'amateurisme de la Fédération française.
01:12:28Des athlètes l'avaient critiqué. Et qu'est-ce qui s'est passé ?
01:12:30Ces mêmes athlètes ont été traduits en conseillers de discipline
01:12:32par la Fédération d'athlétisme française qui, visiblement,
01:12:34se prend pour une
01:12:36dictature qui ne dit pas son nom.
01:12:38Romain Molina, journaliste indépendant,
01:12:40auteur du livre noir des Jeux olympiques
01:12:42publié chez Exuvie. Vous êtes avec
01:12:44nous jusqu'à 14h. On se retrouve
01:12:46dans quelques instants. Et on a retrouvé Frédéric
01:12:48Denante, qu'on prendra directement
01:12:50à l'antenne.
01:12:52Sud Radio, dans tous ses états.
01:12:56Philippe David.
01:12:58Sud Radio, dans
01:13:00tous ses états. Philippe David.
01:13:02Et on a le plaisir
01:13:04de recevoir Romain Molina pour son
01:13:06livre, le livre noir des Jeux
01:13:08olympiques publié chez Exuvie.
01:13:10Et on a retrouvé Frédéric Denante.
01:13:12Bonjour Frédéric.
01:13:14Bonjour. Bonjour à tous. Merci de
01:13:16me prendre. Avec plaisir.
01:13:18J'avais une question pour
01:13:20M. Molina. Est-ce que vous pensez qu'un jour
01:13:22il sera possible
01:13:24que la haute autorité
01:13:26de lutte contre la
01:13:28corruption, le parquet financier,
01:13:32la cour des comptes, etc.
01:13:34se saisiront de tous ces problèmes
01:13:36que vous avez soulevés dans votre enquête
01:13:38et que l'on pourra
01:13:40mettre à jour tout ce
01:13:42qui n'est pas clair dans toutes ces affaires ?
01:13:44Et bien question à Romain Molina
01:13:46qui va vous répondre immédiatement.
01:13:48J'espère. J'espère parce
01:13:50qu'il y a plein d'affaires. En fait, il y a une double affaire.
01:13:52Il y a évidemment l'organisation des Jeux,
01:13:54tout ce qui se passe en termes
01:13:56financiers, et puis il y a l'autre point dont personne ne parle,
01:13:58c'est le fait qu'il y a une volonté
01:14:00étatique de fermer le couvercle sur toutes les affres
01:14:02du sport français, et donc
01:14:04notamment sur toutes ces fédérations qui ont des dérives.
01:14:06Je vais vous donner un exemple tout bête. On parlait de l'escrime,
01:14:08c'est le premier pourvoyeur historique
01:14:10de médailles pour la France. Absolument. Son président
01:14:12c'était Bruno Gard, qui est un ancien conseiller
01:14:14au sport de l'Horace Laisselle, et qui aujourd'hui
01:14:16retourne dans la politique à Rhodes.
01:14:18Bruno Gard a démissionné en septembre 2023,
01:14:20et comme je vous ai dit, il y a un audit qui est lancé depuis 16 mois
01:14:22dont on n'a toujours pas les résultats, ce qui est quand même très
01:14:24bizarre parce que la fédération pensée de foot, on a mis 4 mois
01:14:26pour faire l'audit, mais passe encore.
01:14:28Il est sorti dans la presse de Rhodes,
01:14:30je ne dis pas de bêtises, des courriels confidentiels
01:14:32expliquant que Bruno Gard
01:14:34avait utilisé la carte de crédit de la fédération
01:14:36pensée d'escrime pour faire
01:14:38des fausses factures Airbnb
01:14:40et pour notamment réparer le véhicule
01:14:42de sa femme, au frais donc de la fédération d'escrime.
01:14:44Et donc c'était Bruno rend l'argent
01:14:46à peu près 10 000 euros, il a commencé à rendre à peu près 5 000 euros.
01:14:48Lui l'intéressé ne répond
01:14:50à rien, mais la question que je vous pose
01:14:52c'est normalement on a quelque chose dans le code civil
01:14:54qui s'appelle l'article 40, non ?
01:14:56Et que dit l'article 40 ?
01:14:58Et que pour non dénonciation de crime
01:15:00ou de potentiel méfait vis-à-vis du procureur
01:15:02c'est passif de 3 ans de prison
01:15:04et 30 000 euros d'amende, je ne dis pas de bêtises.
01:15:06Alors je pose la question, pourquoi personne à l'intérieur du ministère
01:15:08l'inspection générale, lorsqu'on a
01:15:10ce genre de soucis, et même à l'intérieur de cette fédération
01:15:12d'escrime, pourquoi personne n'a déposé
01:15:14un dossier ? Est-ce qu'on a le droit
01:15:16donc sincèrement de ces fédérations
01:15:18dopées par l'argent public, qui utilisent cet argent
01:15:20non pas pour le sport
01:15:22mais pour des réparations
01:15:24d'une voiture, pour des fausses factures
01:15:26que sais-je encore, notoire de 10 000 euros
01:15:28est-ce que c'est tolérable ? Et pourquoi
01:15:30ces gens-là ne sont pas traduits en justice ? Après
01:15:32on verra, parce que la justice en dira, mais au minimum
01:15:34faire la procédure jusqu'au bout. Ben non, on fait l'autruche.
01:15:36Donc il y a à la fois les gros
01:15:38problèmes liés à Paris 2024 et il y a aussi tous ces
01:15:40problèmes liés au financement
01:15:42de ces fédérations qui sont dopées par l'argent public
01:15:44et qui ne rendent aucun compte à personne.
01:15:46Merci Frédéric, vous avez une autre question à poser ?
01:15:48Non, non, je me demandais
01:15:50si ces instances
01:15:52qui devraient se saisir de ça
01:15:54ne réservaient pas leurs actions
01:15:56à certaines personnes
01:15:58ou à certains
01:16:00courants politiques.
01:16:02Merci beaucoup Frédéric Denante.
01:16:04Alors dans votre livre et dans votre vidéo de présentation
01:16:06du livre, Romain Molina, vous parlez des drones
01:16:08de surveillance, des restrictions de droits,
01:16:10d'interdiction de manifester.
01:16:12Vu ce qui se passe aujourd'hui, on peut
01:16:14craindre des manifestations, puisque déjà
01:16:16certains syndicats disent qu'il faut
01:16:18faire la grève en vue des Jeux
01:16:20Olympiques. Est-ce que ça va être tenable ?
01:16:22Déjà,
01:16:24je ne sais pas comment un État peut accepter
01:16:26de signer qu'il y aurait une interdiction de manifestation
01:16:28à moins que le CO vous donne l'autorisation
01:16:30écrite. Il faut imaginer que le CO
01:16:32se met tellement au-dessus de l'État français
01:16:34que c'en est presque inimaginable et comique.
01:16:36Puis même, matériellement, vous allez faire comment
01:16:38si des gens manifestent ? Vous allez tous
01:16:40les arrêter et les mettre en prison ?
01:16:42Je veux dire, je ne sais même pas si légalement c'est tenable.
01:16:44Mais la France a signé ça. En fait, le CO,
01:16:46comme je le dis, est toujours gagnant à chaque fois.
01:16:48Vu le contexte actuellement, et surtout la
01:16:50cérémonie d'ouverture qui est quand même
01:16:52un par toutes les agences de renseignement du monde.
01:16:54Et pourtant,
01:16:56les Américains, les Israéliens, tous ont dit
01:16:58à la France, vous êtes complètement fous de faire ce que vous faites.
01:17:00C'est la
01:17:02grande peur aujourd'hui pour la cérémonie d'ouverture.
01:17:04On va terminer
01:17:06sur les JO. Encore une question et après, on va
01:17:08parler du football professionnel et notamment
01:17:10des droits télé qui font beaucoup jaser en ce moment
01:17:12et dont vous parlez régulièrement,
01:17:14notamment sur votre chaîne YouTube.
01:17:16J'avais une dernière question.
01:17:18Si le déficit, on l'évalue
01:17:20ou vous l'évaluez à combien le déficit
01:17:22prévisible des JO, le trou
01:17:24qu'il va falloir combler en tout état de cause ?
01:17:26Alors déjà, Pierre Moscovici
01:17:28avait annoncé quand même qu'il allait avoir un déficit.
01:17:30C'est un rappelé.
01:17:32Mais immédiatement, comme je vous dis,
01:17:34on l'a soufflé dans les bronches, comme dirait ma mère.
01:17:36Le budget officieux
01:17:38est entre 11 et 12 milliards aujourd'hui, alors qu'à la base
01:17:40il était entre 6 et 7.
01:17:4212 milliards ? Entre 11 et 12.
01:17:44Aujourd'hui, on est à peu près entre 11 et 12.
01:17:46C'est un déficit ? Non, au total.
01:17:48Le budget prévu était entre 6 et 7.
01:17:50Donc, vous comptez, c'est le double.
01:17:52Effectivement, ça fait quand même
01:17:54un très gros écart. On va continuer
01:17:56parce qu'on en parle beaucoup. C'est un des feuilletons
01:17:58de l'été. Les droits
01:18:00télé pour le football. Alors, on a eu
01:18:02le, je ne sais pas comment on peut appeler ça,
01:18:04un imbroglio ou une tartufferie
01:18:06média pro.
01:18:08Où est-ce qu'on en est, notamment avec la création
01:18:10de la chaîne de télé de la ligue de football ?
01:18:12S'ils veulent couler, oui,
01:18:14c'est pas mal, c'est bien.
01:18:16Si vous voulez, dans l'incompétence,
01:18:18on parlait des JO, alors là,
01:18:20on a un niveau d'incompétence, encore une fois,
01:18:22de gens hors sol qui, encore une fois, ne sont pas contrôlés
01:18:24alors qu'ils ont une délégation de services publics.
01:18:26Donc, encore une fois, que fait le ministère ?
01:18:28On a une ligue de football professionnelle qui a quasiment
01:18:30doublé son budget, son train de vie, qui est aujourd'hui
01:18:32entre 110 et 120 millions par an.
01:18:34Ce sont les clubs qui vont le payer à travers ces droits TV.
01:18:36Donc là, ils veulent faire une chaîne de TV qui, normalement, sera
01:18:38décidée demain et qui sera diffusée sur Discovery.
01:18:40C'est-à-dire sans vraiment de minimum garantie
01:18:42où les gens pensent qu'ils vont avoir
01:18:443,5 millions d'abonnés en deux ans à 27,99 euros par mois.
01:18:46Donc, quand on est autant déconnecté
01:18:48de la réalité, je vous dis quoi ?
01:18:50Il faut en venir du mobilier particulier
01:18:52dans les nouveaux locaux de la ligue de football qui a coûté
01:18:5438 000 euros le mètre carré.
01:18:56Donc, je vais faire très simple
01:18:58pour que les gens comprennent. Les clubs de foot professionnels,
01:19:00ce sont des gouffres financiers parce qu'ils sont gérés n'importe comment.
01:19:02Ça fait des années que j'alerte.
01:19:04La Direction nationale de contrôle et de gestion,
01:19:06la DNCG, visiblement, elle fait de la chaise longue.
01:19:08Vous avez un club comme Montpellier.
01:19:10C'est magnifique, Montpellier.
01:19:1252 millions de revenus, masse salariale de 51 millions.
01:19:14Mais d'où vous avez ça ?
01:19:16D'où, quand vous générez 52 millions de revenus,
01:19:18votre masse salariale, c'est quasiment 98 % de vos revenus.
01:19:20Donc, avant de vendre des joueurs,
01:19:22ils perdent à peu près 20 millions par an.
01:19:24C'était en comptant les aides, notamment d'un fonds d'investissement
01:19:26qui s'appelle CVC et les droits TV.
01:19:28Là, avec toutes les baisses qu'il va y avoir, ces clubs, au lieu de perdre
01:19:3020 millions par an, ils vont en perdre 40 sur un contrat de 5 ans.
01:19:32Donc, chez moi, ça fait 200 millions.
01:19:34Donc, ils vont couler,
01:19:36tous les clubs moyens intermédiaires.
01:19:38Donc, il va falloir vendre tous les joueurs ?
01:19:40C'est fini.
01:19:42Les clubs étrangers savent très bien la situation des clubs français.
01:19:44Donc, c'est fini.
01:19:46On peut le faire une année.
01:19:48On ne peut pas le faire 2 ans, ni 3 ans, ni 4 ans.
01:19:50Donc, ils se sont mis la corde autour du cou.
01:19:52Et pendant ce temps, la ligue de football professionnelle,
01:19:54elle continue de vivre sur un train de vie absolument royal.
01:19:56Mais personne ne dit rien.
01:19:58La fédération ne dit rien, mais le ministère ne dit rien.
01:20:00Vous avez parlé des prospectives
01:20:02de la chaîne de la ligue de football.
01:20:04Au maximum,
01:20:06c'était diffusé par Amazon Prime,
01:20:08en grande partie, ces derniers temps.
01:20:10250 millions, exactement.
01:20:12Et combien d'abonnés avait Amazon Prime ?
01:20:14Pas énormément,
01:20:16parce que ce n'était pas bénéficiaire.
01:20:18Imaginez, ce n'était pas profitable pour eux.
01:20:20Donc là, on a les génies du marketing de la ligue
01:20:22qui n'ont jamais fait de télépayante.
01:20:24Surtout aujourd'hui, à l'heure de l'IPTV et du piratage,
01:20:26les données sont différentes.
01:20:28Déjà, on demande aux Français, ceux qui aiment le sport,
01:20:30si vous voulez les Coupes d'Europe, il faut vous abonner à Canal.
01:20:32Si vous voulez autre chose, vous vous abonnez là.
01:20:34Si vous voulez Canal, il faut s'abonner à tout le monde.
01:20:36Honnêtement, 27,99 euros.
01:20:38Et eux, ils pensent qu'il va y avoir des millions de gens
01:20:40qui vont venir.
01:20:42Et quand vous avez autant de bêtises devant vous,
01:20:44des fois, je me pose des questions.
01:20:46Comment on peut être aussi bête ?
01:20:48Est-ce qu'il y a un vrai risque qu'on commence la saison ?
01:20:50C'est dans quelques semaines, ça va aller très vite.
01:20:52Il doit se décider demain.
01:20:54Oui, mais est-ce qu'il y a un risque qu'on n'ait pas de diffuseur ?
01:20:56Mais ça aurait été souhaitable,
01:20:58parce que vous faites péter le système.
01:21:00Alors oui, le nouveau sponsor McDonald's
01:21:02va le donner. Mais là, l'idée de sauvegarder un système
01:21:04qui est complètement déficitaire et qui va encore une fois
01:21:06demander à l'État, donc au contribuable des aides,
01:21:08et qui va encore faire plus de dettes et plus de presse,
01:21:10est-ce que c'est souhaitable ? Pas du tout.
01:21:12Donc demain, il doit se décider pour l'oeuvre de Discovery,
01:21:14parce que l'ultimatum était pour le 12 juillet.
01:21:16Donc l'idée, c'est de diffuser cette chaîne sur Discovery.
01:21:18Discovery gardera une partie forcément des 27,99
01:21:20parce qu'ils ont l'abonnement max.
01:21:22Qui va payer les coûts de production ?
01:21:24Qui va payer le train de vie de la Ligue ?
01:21:26C'est du suicide professionnel.
01:21:28Mais sans les rentrer en une minute, est-ce qu'on risque
01:21:30vraiment une faillite du football français ?
01:21:32Des clubs intermédiaires de Ligue 1.
01:21:34Parce qu'en fait, les gros,
01:21:36ils vont récupérer sur les droits internationaux, sur d'autres choses.
01:21:38Les clubs moyens qui ne sont pas en Coupe d'Europe,
01:21:40les Montpellier, les Nantes, les Reims, surtout,
01:21:42eux, je ne sais pas combien ils vont survivre,
01:21:44parce qu'on rappelle que le contrat, là, on voit que cet été,
01:21:46multiplie par cinq années.
01:21:48Vous imaginez, quand je vous dis le déficit,
01:21:5035 millions x 5, 40 millions x 5, ce que ça fait.
01:21:52Ah oui, c'est absolument énorme.
01:21:54Merci beaucoup Romain Molina,
01:21:56auteur du livre noir des Jeux Olympiques
01:21:58publié chez Exuvi, qu'on trouve
01:22:00dans toutes les bonnes librairies et sur toutes les bonnes plateformes
01:22:02de France et de Navarre. C'est bien ça ?
01:22:04En théorie, oui, sur les plateformes, etc.
01:22:06On peut le commander à la FNAC, Amazon,
01:22:08de partout, et en librairie, tout à fait.
01:22:10Et a priori, il marche très fort depuis lundi.
01:22:12Merci beaucoup à vous.
01:22:14On ne pouvait pas terminer l'émission sans saluer
01:22:16un des feuseurs de cette émission,
01:22:18Bercov, dans tous ses états,
01:22:20puisque c'est sa dernière aujourd'hui avec nous.
01:22:22Alors, Esteban, ça fait quel effet ?
01:22:24Il mérite des applaudissements.
01:22:26Le studio s'est rempli.
01:22:28Merci, Philippe. Très heureux d'avoir
01:22:30participé cette dernière semaine avec vous.
01:22:32Un plaisir réciproque, quand j'avais
01:22:34le bonheur de remplacer André, même si j'adore
01:22:36les vraies voix, évidemment.
01:22:38On a toujours travaillé ensemble avec énormément de bonheur.
01:22:40Merci beaucoup André Bercov, à toute l'équipe en régie.
01:22:42C'est un travail d'équipe, avec Thibault
01:22:44à la réalisation, Emmanuel Standard, Justine
01:22:46aux réseaux sociaux, et toute l'équipe
01:22:48de Sud Radio. Merci à tous pour cette belle année
01:22:50et que du bonheur pour la suite.
01:22:52On vous souhaite de bonnes vacances,
01:22:54le meilleur vent possible pour la suite.
01:22:56Et vraiment,
01:22:58c'était un plaisir de bosser avec vous,
01:23:00Esteban, et je dois le dire,
01:23:02vous êtes un grand professionnel
01:23:04et un très bon journaliste.
01:23:06Merci beaucoup à vous.
01:23:08Tout de suite, vous allez retrouver Brigitte Lahaye,
01:23:10comme tout, encore une salle
01:23:12d'applaudissements, parce qu'il les vaut bien.
01:23:14Tout de suite, c'est pas sa dernière,
01:23:16vous allez retrouver Brigitte Lahaye.
01:23:18On se retrouve, nous, demain,
01:23:20de midi à 14h,
01:23:22j'allais dire de 17h à 20h, c'est le réflexe
01:23:24vrai-voix. Allez, à demain,
01:23:26midi, pour Bercom dans tous ses états.

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