Sud Radio dans tous ses états avec Stéphane Simon, Julien Odoul, Maitre Brice Grazzini, Guy Hervier, Jean-Christophe Gallien
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NewsTranscription
00:00:00...
00:00:02-"Sud Radio, sans réserve", Jean-Marie Bordry.
00:00:05Soyez les bienvenus sur Sud Radio.
00:00:07Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:00:09Sud Radio, sans réserve, pour apporter
00:00:11tous les sujets abordés, tous les sujets graves
00:00:14qui traversent l'actualité de notre pays.
00:00:16On va en parler avec tous nos invités au programme.
00:00:19Aujourd'hui, les premiers jours du procès Paty.
00:00:22Qui sont les accusés ? Que leur reproche-t-on ?
00:00:24Comment ont-ils réagi ? On reviendra sur l'émotion
00:00:27et aussi l'attention qui a marqué ces premiers jours
00:00:30avec notre invité Stéphane Simon, qui connaît intimement
00:00:33l'histoire de ce drame, de Samuel Paty.
00:00:35On va revenir sur les annonces,
00:00:37vous l'entendiez dans le journal de Baptiste Bertelin,
00:00:40des deux ministres de l'Intérieur et de la Justice.
00:00:43Un parquet national pour lutter contre le narcotrafic.
00:00:46Comment réagissent les policiers ?
00:00:48On sera avec l'un d'eux à partir de 12h30.
00:00:50Est-ce que c'est de la com ? Ou est-ce que c'est concret ?
00:00:53C'est ce qu'il nous dira.
00:00:54On va revenir sur un autre drame qui s'est joué hier.
00:00:58C'était au Pays-Bas, des scènes de lynchage dans la rue
00:01:01à la suite d'un match de football des supporters israéliens
00:01:04pour chasser, tabasser.
00:01:06On leur reprochait le sort des civils palestiniens.
00:01:09Faut-il craindre la même chose à Saint-Denis,
00:01:11où se tiendra jeudi prochain le match France-Israël ?
00:01:15En tout cas, un député a eu une idée choc pour y remédier.
00:01:18Même un brin provocatrice, ébrié, évidemment, délocalisé,
00:01:21selon lui, le match France-Israël en Corse.
00:01:24Pourquoi faire ? C'est ce qu'il nous dira vers 12h40.
00:01:27On reviendra sur un autre drame.
00:01:29C'était le drame de la rue d'Aubagne.
00:01:31Le mal-logement est en procès lui aussi.
00:01:34Ca se passe à Marseille en ce moment.
00:01:36Pourquoi des immeubles marseillais, plus souvent marseillais qu'ailleurs,
00:01:39s'effondrent tous seuls ? Comment vivent les propriétaires ?
00:01:43Que pensent les victimes des années après le drame ?
00:01:46Bienvenue dans Sud Radio sans réserve.
00:01:48On se retrouve dans un instant.
00:01:50-"Sud Radio sans réserve", Jean-Marie Bordré.
00:01:53Bienvenue à tous sur Sud Radio. Il est 12h12 précisément.
00:01:57Nous sommes ensemble jusqu'à 14h.
00:01:59Sud Radio sans réserve pour revenir sur les sujets graves
00:02:02qui traversent notre pays.
00:02:03Nous allons commencer par aborder ce procès.
00:02:06Entre la tension et l'émotion, c'est le procès Patti.
00:02:09C'est difficile de l'appeler comme ça, car c'est le procès d'un homme assassiné.
00:02:13Tout le monde l'appelle comme ça. Qui sont les huit accusés ?
00:02:17On va en parler tout de suite avec notre premier invité.
00:02:20-"Sud Radio sans réserve", Jean-Marie Bordré.
00:02:23On accueille une voix familière. Bonjour, Stéphane Simon.
00:02:27Bonjour, Jean-Marie.
00:02:28On vous présente plus, mais on va recommencer.
00:02:30Journaliste, producteur, animateur de l'affaire dans l'affaire.
00:02:34On vous retrouve tous les samedis à 12h sur Sud Radio.
00:02:36Vous êtes l'auteur de ce livre,
00:02:38Les derniers jours de Samuel Patti.
00:02:40C'est publié chez Plon.
00:02:42Vous racontez dans ce livre l'engrenage qui conduit
00:02:45à l'assassinat de Samuel Patti par ce terroriste islamiste.
00:02:49En ce moment, se tient le procès Patti.
00:02:51C'est vulgairement dit, mais on ne peut pas l'appeler autrement.
00:02:55Le procès de huit accusés, adultes, précisément.
00:02:57D'abord, qui sont ces huit accusés ?
00:02:59Il y a beaucoup de monde au tribunal de Paris.
00:03:03Il y a d'abord les copains de l'assassin,
00:03:06Abdoulakane Zorof, je rappelle son nom.
00:03:08C'est lui qui a tué Samuel Patti, qui l'a égorgé,
00:03:11mais qui va être, évidemment, par la police...
00:03:15Neutralisé, tout simplement.
00:03:18Il se trouve que, parmi ces deux copains,
00:03:21il y en a un qui est un copain un peu secret,
00:03:23qui s'appelle Naïm Boudaoud.
00:03:25Je dis un peu secret parce que l'assassin
00:03:28ne veut pas assumer cette relation auprès de sa famille.
00:03:32Dans la famille Zorof, la famille de l'assassin de Samuel Patti,
00:03:36c'est une famille tchétchène qui déteste,
00:03:38mais qui déteste les Arabes.
00:03:41Donc, ce Français d'origine maghrébine,
00:03:45qui a la double nationalité franco-algérienne,
00:03:47c'est le copain que cache Abdoulakane Zorof.
00:03:50Abdoulakane Zorof aura besoin de lui
00:03:52pour être accompagné devant l'école du bois d'Aulme,
00:03:56à Conflans-Saint-Honorin.
00:03:59C'est lui qui le déposera.
00:04:01Mais la veille aussi, il a fait une expédition
00:04:04avec un autre copain.
00:04:05Ils sont allés voir Azim Priskanov.
00:04:09Priskanov, c'est celui qui va essayer auprès de son cousin
00:04:13de trouver une arme à feu pour faire des misères à Samuel Patti.
00:04:18Pour équiper l'assassin en puissance.
00:04:21Il faut savoir que ce garçon-là,
00:04:24c'est un copain de la famille Zorof.
00:04:26Les deux familles, Priskanov et la famille Zorof,
00:04:29se connaissent depuis des années.
00:04:30Ils sont arrivés en même temps à Évreux.
00:04:32Ils ont grandi ensemble, ils sont allés à l'école ensemble,
00:04:34ils sont allés à la salle de sport ensemble.
00:04:36Mais au moment du drame, en octobre 2020,
00:04:40ce dernier n'habite plus à Évreux,
00:04:43mais il habite à Rouen.
00:04:44Voilà.
00:04:45C'est les proches de l'assassin.
00:04:48Ceux qui sont d'abord mis en cause
00:04:50comme complices dans cette affaire de terrorisme.
00:04:53Et il y a autrement des personnes
00:04:57qui sont jugées pour être dans une association
00:05:00de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
00:05:05Et on en arrive à cette personne qui sera au centre du procès.
00:05:08Évidemment, c'est lui qui avait lancé au début la fronde
00:05:10et ensuite le déferlement.
00:05:12Il s'appelle Brahim Chnina.
00:05:14C'est le père de la collégienne qui a tout déclenché.
00:05:17C'est le père de la collégienne qui a tout déclenché.
00:05:19Je rappelle que cette collégienne va dire
00:05:21que Samuel Paty leur a demandé
00:05:23de lever le doigt comme élève musulman
00:05:25et puis de sortir s'ils ne voulaient pas
00:05:27voir les caricatures de Charlie Hebdo.
00:05:31Mais en vérité, ce n'est pas exactement ce qui s'est passé
00:05:36puisqu'elle n'était pas là.
00:05:37Oui, elle n'était pas là.
00:05:38La collégienne a menti.
00:05:39La collégienne a menti, elle a menti à son père,
00:05:41qui ne va jamais croire une autre version que celle de sa fille
00:05:44et qui va mettre le feu véritablement à l'établissement
00:05:47puisqu'il va se présenter le mercredi 8 octobre
00:05:50avec un prétendu chef des imams de France,
00:05:55qui est en fait un fichier S bien connu des services de renseignement
00:05:58qui s'appelle Abdelhakim Seyfrioui.
00:06:00Et ce faux chef des imams de France avec Brahim Chnina,
00:06:04eh bien, ils vont agiter la sphère digitale,
00:06:07Facebook en particulier,
00:06:08et demander la tête de Samuel Paty,
00:06:11la tête au sens non pas de la décapitation,
00:06:14mais au sens figuré.
00:06:15Ils vont demander que le professeur soit sanctionné.
00:06:17Ils vont le traiter de voyou.
00:06:19Ils vont le traiter d'islamophobe.
00:06:21Et évidemment, ça va aller jusqu'aux oreilles lointaines, certes,
00:06:26puisque c'est à quelques dizaines de kilomètres de là de l'assassin.
00:06:29En puissance à l'époque.
00:06:30Alors parlons de ce Brahim Chnina,
00:06:32le père donc de la collégienne qui a tout déclenché par son mensonge.
00:06:36Brahim Chnina a présenté un début de regret cette semaine au procès Paty.
00:06:41C'est ce qui s'est passé.
00:06:42Est-ce que ces regrets sont convaincants ?
00:06:44Pas tellement, non, pour vous dire vrai,
00:06:45parce que d'abord, il ne faut pas oublier
00:06:48que ce monsieur s'est déjà présenté comme une victime,
00:06:51et non pas comme étant quelqu'un qui a...
00:06:53Victime de quoi ?
00:06:54Victime de cette islamophobie,
00:06:56soi-disant, d'ambiance qui existerait en France.
00:06:59Abdelhakim Seyfrioui a fait exactement la même chose
00:07:01en expliquant que la France, c'est d'abord un État islamophobe,
00:07:04et donc il faut bien essayer de défendre la Houma.
00:07:08Et ensuite, ces excuses sont arrivées, évidemment, beaucoup trop tôt.
00:07:14On ne commence pas par s'excuser,
00:07:16on commence par raconter ce qui s'est passé, par examiner les faits.
00:07:19Vouloir tout de suite s'excuser,
00:07:22c'est déjà fuir un peu l'examen des responsabilités de ce monsieur.
00:07:26Une manière de commencer le procès en disant désolé,
00:07:28effectivement, ça paraît un brin léger.
00:07:31Il peut dire que les partis civils n'ont pas été très convaincus
00:07:35par la sincérité de ses regrets ?
00:07:36Pas du tout. Alors ça, c'est certain.
00:07:38Les partis civils entendent d'abord bien rappeler une chose,
00:07:42c'est que Samuel Paty n'est pas mort
00:07:44d'avoir montré des caricatures du prophète, c'est pas ça.
00:07:49Il est mort parce qu'il a été éliminé, en quelque sorte,
00:07:53par une espèce de fatwa qui est arrivée jusqu'aux oreilles d'un assassin
00:07:57et qui était un apprenti, un candidat au djihad
00:08:01et qui est allé, par conviction islamiste, tuer Samuel Paty.
00:08:05Samuel Paty n'est pas...
00:08:07Il ne faut pas transformer Samuel Paty en chevalier blanc de la laïcité,
00:08:11ce n'est pas du tout ça, ce n'est pas la réalité exacte.
00:08:15C'est un professeur comme les autres qui a le courage de faire ses cours,
00:08:18comme certains autres, pas tous.
00:08:20On sait aujourd'hui qu'il y a un professeur sur deux qui hésite à faire...
00:08:23On va y en venir.
00:08:24Mais si vous voulez, Samuel Paty, il est surtout mort d'avoir été un...
00:08:29Et la sœur de Samuel Paty le rappellera, je le pense, cet après-midi.
00:08:33Eh bien, il est mort d'abord d'avoir été victime
00:08:38d'une campagne de diffamation, d'avoir été victime d'un mensonge
00:08:42d'une jeune fille qui a été soutenue mordicus par son père
00:08:45et d'avoir été ensuite relayée, cette campagne de diffamation,
00:08:49sur les réseaux sociaux et armée, finalement, la main de l'assassin.
00:08:53Alors, il est mort surtout pour avoir fait son travail.
00:08:55En gros, c'était un cours...
00:08:57Alors, moi, à mon époque, on appelait ça ECJS,
00:08:59éducation civique, juridique et sociale.
00:09:01Ça a changé de dénomination, mais c'est l'éducation civique
00:09:04dans lequel il abordait précisément la liberté d'écryption
00:09:08et la liberté d'expression, précisément.
00:09:10Il a fait son travail.
00:09:12Ça a servi de prétexte avec une collégienne
00:09:13avec laquelle il était manifestement en conflit larvé,
00:09:15pour dire qu'il a montré des caricatures du prophète.
00:09:18Alors, je me permets de vous corriger, il n'est pas en conflit larvé
00:09:20avec cette collégienne, c'est plutôt la direction
00:09:23de l'établissement, la principale, qui, elle, trouve
00:09:25que cette collégienne se comporte mal.
00:09:27Je rappelle qu'elle a 12 inscriptions
00:09:29sur son carnet de correspondance qu'elle ne montre pas
00:09:32puisqu'elle arrache les pages, l'enquête l'a montré,
00:09:34pour que ses parents ne sachent pas tout ce qu'elle fait à l'école.
00:09:37C'est une très mauvaise élève qui est très agitée,
00:09:41qui ne refuse, en cette période de Covid, de porter le masque,
00:09:45qui, à la cantine, jette de la nourriture sur les autres.
00:09:47Enfin, vous voyez...
00:09:48Un élément perturbateur, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:09:51Sauf que son père la croit, elle.
00:09:53Comme parole d'évangile, si j'ose dire,
00:09:55sans mauvais jeu de mots, précisément.
00:09:57Et il va donc s'en prendre à l'institution.
00:09:59On a été victime de racisme et d'islamophobie, en quelque sorte.
00:10:01Exactement. Le père va dire que si sa fille
00:10:05va être exclue de l'établissement quelques jours,
00:10:07ce n'est non pas pour ses problèmes de comportement,
00:10:10mais c'est parce qu'elle est victime de l'islamophobie
00:10:12d'un professeur d'histoire géographique
00:10:15qui s'appelle Samuel Paty, qui est un voyou,
00:10:17et demandé par la même l'exclusion de ce professeur.
00:10:20Parlons maintenant des partis civils.
00:10:22La famille de Samuel Paty, est-ce que toute la famille
00:10:25est présente à ce procès ? Qu'attend-elle ?
00:10:27D'abord, je me permettrais de révéler
00:10:30quelques indiscrétions à nos auditeurs.
00:10:32On attendait que Jean Paty, le père de Samuel Paty, soit là.
00:10:37C'est un homme qui est très affaibli au moment où l'affaire
00:10:39de son fils éclate.
00:10:42Eh bien, il ne sera pas là.
00:10:44Malheureusement, il est souffrant et il ne sera pas à la barre.
00:10:48Il y aura en revanche Michael Paty et Gaël Paty,
00:10:51son autre sœur, les deux sœurs.
00:10:54On sait que Michael Paty entend rappeler à la barre
00:10:57quelques principes très importants dont j'évoquais
00:11:01quelques détails tout à l'heure.
00:11:05Elle va rappeler qu'elle est tiraillée entre l'envie
00:11:07de ne pas cacher le mal que ces islamistes ont fait à sa famille
00:11:11et l'envie de ne pas leur offrir non plus sa douleur.
00:11:13Elle va donc essayer de se tenir droite, digne.
00:11:16Elle va rappeler que ce procès n'est pas un procès ordinaire
00:11:19parce qu'il se place dans un contexte qui a commencé
00:11:21avec les tueries de Mohamed Merah, la mort de Dominique Bernard,
00:11:24plus tard à Arras, et tant d'autres agressions islamistes
00:11:28dont l'actualité nous égrène le déplorable spectacle
00:11:31assez régulièrement.
00:11:32Elle va rappeler aussi que les prévenus se drapent
00:11:34dans une prétendue islamophobie d'État,
00:11:36qui est un prétexte pour s'excuser de comportements abjects.
00:11:39Et puis, elle va rappeler aussi que Samuel Paty
00:11:41n'a pas été assassiné pour avoir montré des caricatures,
00:11:43c'est ce que je disais, mais elle a été assassinée
00:11:45par un islamiste radicalisé en mal de djihad
00:11:49sur la base de propos mensongers tenus par une adolescente
00:11:53sans aucune morale.
00:11:54Voilà ce qu'elle va dire avec beaucoup de conviction.
00:11:58En tout cas, il a suffi à cet assassin qu'une cabale
00:12:01soit déclenchée sur les réseaux sociaux
00:12:02pour qu'il décide de s'armer et vienne décapiter un enseignant
00:12:05après l'avoir tué, c'est ça l'engrenage.
00:12:07C'est ça l'engrenage.
00:12:08Je voudrais rappeler que ce matin a eu lieu au tribunal
00:12:13à la barre du tribunal de Paris.
00:12:14Eh bien, on a parlé de l'autopsie du cadavre de Samuel Paty.
00:12:18C'était évidemment extrêmement glaçant.
00:12:21On sait qu'il y a eu un nombre incalculable de couteaux
00:12:24portés contre lui et voilà.
00:12:26Et puis, si vous voulez, ce matin, on est rentré dans les détails,
00:12:29mais il faut savoir qu'on s'interroge encore
00:12:31pour savoir si Samuel Paty n'a pas été,
00:12:33tenez-vous bien, décapité, encore vivant.
00:12:36C'est épouvantable.
00:12:37De toute façon, c'est absolument épouvantable.
00:12:39Donnons-en maintenant à ce qu'il y a autour de cet acte-là,
00:12:43qui est un acte extrême, terroriste, un assassinat terroriste.
00:12:46Il y a le problème de la laïcité à l'école.
00:12:48Il y a le problème du séparatisme à l'intérieur même de l'école.
00:12:51Hier, on l'a appris par nos collègues de BFM Paris,
00:12:54une enseignante a été giflée par une élève
00:12:57qui refusait de porter,
00:12:59alors ce que disait BFM, une abaya.
00:13:02Et donc, elle a été giflée.
00:13:04Ensuite, l'élève a été suspendue.
00:13:06La professeure a activé sa protection fonctionnelle
00:13:09et elle a porté plainte.
00:13:10Nous, on peut confirmer via le cabinet
00:13:12du ministère de l'Éducation nationale,
00:13:14la ministre de l'Éducation nationale,
00:13:15que cette agression a eu lieu.
00:13:17C'était pas le port d'une abaya,
00:13:18mais d'une autre tenue qui ne respecte pas,
00:13:20je cite le ministère, les valeurs de la République.
00:13:23C'est une information Sud Radio.
00:13:25On le rappelait, et vous le rappeliez peu avant, Stéphane,
00:13:28il y a un professeur sur deux qui, par moment,
00:13:30avoue s'être auto-censuré,
00:13:33de peur de ne froisser des oreilles trop extrêmes.
00:13:35Mais vous voyez, vous rappelez que l'actualité s'invite encore
00:13:39à nouveau avec ce type d'agression islamiste
00:13:42à l'intérieur d'immixions de l'islam politique
00:13:46à l'intérieur des écoles.
00:13:47Et il y a encore trop souvent de professeurs qui sont agressés.
00:13:51On se souvient aussi de ce qui était arrivé
00:13:52au lycée Maurice Ravel dans le 20e arrondissement.
00:13:56Régulièrement, très régulièrement,
00:13:57ce genre de problèmes ont encore lieu.
00:14:00C'est pour ça que ce procès est très, très important, finalement.
00:14:02C'est parce qu'il doit montrer, enfin, une forme d'exemplarité.
00:14:06Sinon, eh bien, ce sera un fait divers parmi tant d'autres.
00:14:10Et c'est surtout ce qu'il ne faut pas qu'il devienne.
00:14:12Et alors, quand je disais ce qui s'est passé hier à Montreuil,
00:14:14première leçon manifestement retenue
00:14:17après les meurtres de Samuel Paty et de Dominique Bernard,
00:14:22c'est que la protection fonctionnelle a été activée
00:14:24pour la professeure qui a été giflée à Montreuil,
00:14:25c'est-à-dire que le ministère fournit notamment un avocat,
00:14:28une défense juridique et une protection juridique aux profs.
00:14:31Ce n'était pas le cas, ça n'allait pas le cas avant.
00:14:33Ça n'allait pas de soi avant, il était seul dans ces derniers jours.
00:14:36– C'est ce que vous racontez sur Samuel Paty dans votre chiffre.
00:14:37– C'est un homme très abandonné, abandonné par sa hiérarchie,
00:14:40abandonné même par beaucoup de ses collègues.
00:14:42Il n'y en a que quelques-uns qui seront intenses ou un peu solidaires
00:14:45de l'épreuve que traverse Samuel Paty.
00:14:47Et puis, totalement aussi abandonné par le ministère de l'Intérieur
00:14:51qui ne surveillera pas le collège du Bois d'Aulme
00:14:55et qui ne surveillera pas, ne mettra pas à disposition
00:14:57et ne protégera pas Samuel Paty.
00:14:59Donc ça, de ce point de vue, vous avez raison de dire
00:15:01qu'il y a aujourd'hui une protection fonctionnelle
00:15:03qui est plus facile à activer qu'avant.
00:15:05Il faudrait aussi que, simplement, il y ait une prise de conscience
00:15:08des professeurs, du personnel pédagogique
00:15:11et que, systématiquement, quand un élève porte la main
00:15:14contre un professeur, surtout pour ces questions-là,
00:15:16eh bien, tout le corps enseignant fasse bloc autour du professeur agressif.
00:15:20– Ce qui n'était pas le cas pour Samuel Paty.
00:15:22– Pas du tout.
00:15:23– Certains de ses collègues, non pas tous,
00:15:25mais certains lui avaient reproché d'avoir été trop loin dans ce cours,
00:15:28alors même qu'ils avaient donc cru le mensonge de la collégienne
00:15:30qui elle-même n'était pas là au cours.
00:15:32Effectivement, en tout cas, c'est un agrenage terrifiant
00:15:34qu'on peut retrouver dans votre livre, je le rappelle,
00:15:36« Les derniers jours » de Samuel Paty, c'est poignant en plus,
00:15:39c'est la solitude d'un homme qui est condamné,
00:15:41parce qu'on sait déjà qu'il l'est déjà condamné.
00:15:42– Il le savait lui-même qu'il allait être condamné, c'est ça qui est terrible.
00:15:45– Et c'était ça qui est absolument épouvantable,
00:15:47c'est publié aux éditions Plon.
00:15:49Merci beaucoup Stéphane Simon.
00:15:50– Merci à vous.
00:15:51– Allez, on vous retrouve demain pour votre émission
00:15:53sur Sud Radio cette fois-ci.
00:15:55L'affaire dans l'affaire, on viendra sur une histoire
00:15:57un petit peu plus légère pour une fois, l'évasion de Carlos Ghosn.
00:16:00– Oui, une incroyable évasion qui a eu lieu il y a tout juste 5 ans
00:16:04et dont on va vous raconter les coulisses,
00:16:06et puis on va vous raconter aussi toutes les questions
00:16:08que se posent derrière le fait divers, entre guillemets,
00:16:12les questions qui se posent, est-ce que finalement,
00:16:15par exemple, les japonais étaient inspirés
00:16:17de reprocher des choses à Carlos Ghosn ?
00:16:18Qu'est-ce qu'il est devenu Carlos Ghosn ?
00:16:20On parle de tout ça demain.
00:16:21– On en parlera, comment il a quitté le Japon dans une valise,
00:16:24alors même qu'il était poursuivi par la justice nippone.
00:16:26Merci beaucoup Stéphane Simon.
00:16:28Allez, restez avec nous, Sud Radio c'est en réserve,
00:16:30nous revenons dans quelques instants,
00:16:31c'est l'information de la journée,
00:16:33les annonces du ministre de l'Intérieur et du ministre de la Justice,
00:16:37création notamment d'un parquet spécial pour lutter contre le narcotrafic.
00:16:42Est-ce que les policiers sont convaincus par ces annonces ?
00:16:44C'est ce que l'un d'eux nous dira dans un instant.
00:16:46– Sud Radio sans réserve, Jean-Marie Bordré.
00:16:50– Il est midi et demi sur Sud Radio,
00:16:51nous sommes ensemble jusqu'à 14h, Sud Radio sans réserve,
00:16:55on va revenir sur les agressions antisémites
00:16:58qui ont eu lieu contre des supporters israéliens hier aux Pays-Bas,
00:17:01on en parlera dans quelques minutes avec un député qui a eu une idée,
00:17:05une drôle d'idée, pour assurer la sécurité de France-Israël
00:17:08qui aura lieu jeudi prochain, délocaliser le match en Corse,
00:17:10on en parlera avec lui, mais tout de suite,
00:17:12revenons aux annonces de deux ministres de la Justice et de l'Intérieur,
00:17:16c'est tout de suite sur Sud Radio.
00:17:18– Sud Radio sans réserve, Jean-Marie Bordré.
00:17:21– Un parquet national dédié à la lutte contre le narcotrafic,
00:17:25des effectifs renforcés,
00:17:28assouplir l'excuse de minorité pour les trafiquants,
00:17:31protéger les repentis, voilà en l'espèce,
00:17:34les premières annonces du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
00:17:37et du ministre de la Justice Didier Migaud.
00:17:39Bonjour Bruno Bartocetti.
00:17:40– Bonjour, merci de m'avoir invité.
00:17:42– Vous êtes secrétaire pour le syndicat Unité Police pour la zone sud,
00:17:46notamment celle qui regroupe au moins Marseille,
00:17:49mais également Nîmes, corrigez-moi si je me trompe,
00:17:51ou encore pourquoi pas Grenoble,
00:17:53en tout cas autant de villes particulièrement gangrénées
00:17:56par ce narcotrafic.
00:17:57D'abord, on va revenir sur ce thème technique,
00:17:59parce que tout le monde écoute ces annonces,
00:18:02un parquet national dédié à la lutte contre le narcotrafic,
00:18:05ça nous a l'air très bien, mais nous, simples citoyens,
00:18:06nous ne savons pas ce que ça changera pour vous.
00:18:08À quoi ça va servir aux policiers ?
00:18:12– Alors j'ai envie de dire que l'annonce est très intéressante,
00:18:14bien évidemment, c'est très important d'avoir finalement
00:18:19un parquet spécialisé dans ce domaine-là,
00:18:23espérons qu'on s'en donnera les moyens,
00:18:25espérons qu'on donnera assez de magistrats pour occuper ce poste-là,
00:18:28mais nous, ce qu'on réclame surtout, ce sont des enquêteurs de police,
00:18:31parce que qu'est-ce qui va faire, entre guillemets, vivre,
00:18:34si on peut prendre cette expression, le parquet,
00:18:38eh bien ce sont les enquêteurs,
00:18:39et on manque cruellement aujourd'hui d'enquêteurs
00:18:42pour amener à bien toutes nos missions,
00:18:44parce que c'est un véritable fléau,
00:18:46le ministre de l'Intérieur l'a souligné,
00:18:48c'est Marseille qui est gangrénée,
00:18:49mais Marseille qui gangrène également tout le reste de la France finalement,
00:18:55donc oui, ce parquet spécialisé, pour travailler à l'international,
00:18:59pour pouvoir prendre les gros dossiers,
00:19:01mais espérons surtout qu'on ne sera pas abandonnés sur les dossiers au quotidien,
00:19:05et ils sont nombreux en matière de suffisance,
00:19:07très nombreux sur le territoire.
00:19:08– Alors quand Bruno Retailleau nous parle d'augmentation des effectifs,
00:19:11je suppose quand même que ça concerne les effectifs d'enquêteurs policiers notamment.
00:19:15– Espérons-le, oui bien sûr,
00:19:17– Alors, espérons-le, pardon Bruno Bartocetti,
00:19:20je vous sens un petit peu sceptique, vous êtes sur Sud Radio,
00:19:22alors parlons vrai, est-ce que vous êtes convaincu par ces annonces,
00:19:25ou vous avez l'impression que c'est de la com ?
00:19:28– Non, je suis convaincu par les annonces,
00:19:30mais il faut avoir les moyens de pouvoir aller dans le sens des annonces,
00:19:35je m'explique, le ministre de l'Intérieur, on le sent motivé, convaincu,
00:19:40parce qu'on a fait remonter régulièrement tous les problèmes qu'on rencontre,
00:19:45maintenant le ministre de la Justice s'est exprimé, c'était important,
00:19:48nous ce que nous attendons c'est que le gouvernement
00:19:51aille dans le sens du ministre de l'Intérieur,
00:19:53le ministre de l'Intérieur à Marseille,
00:19:54il s'exprime à la population, il s'exprime à l'endroit des policiers,
00:19:57mais est-ce qu'il est entendu à la table des ministres tous les mercredis,
00:20:01est-ce qu'il va être entendu, est-ce qu'il va dire
00:20:04maintenant j'ai besoin des moyens pour mener à bien ma mission,
00:20:07c'est ça qui est le plus important,
00:20:08et ça c'est surtout ceux qui écoutent qui doivent nous répondre,
00:20:12parce que lui, le ministre de l'Intérieur,
00:20:14il est rempli visiblement de bonne volonté, je ne peux pas me douter,
00:20:18mais je suis, vous savez il faut former aussi les enquêteurs,
00:20:21on a sacrifié, je le dis clairement puisqu'on doit parler vrai,
00:20:26on a sacrifié la filière investigation,
00:20:30ce qu'on appelle le judiciaire dans nos rangs,
00:20:32il faut vite, vite, très rapidement donner les moyens aux enquêteurs de travailler.
00:20:36Oui mais c'est important ce que vous dites malgré tout,
00:20:37parce qu'on a souvent le sentiment,
00:20:39et c'est ce que beaucoup d'auditeurs de Sud Radio nous disent régulièrement,
00:20:410826 300 300, que la parole politique est démonétisée
00:20:45parce qu'elle n'est pas toujours suivie des faits,
00:20:47ça veut dire que pour vous-même Bruno Bartocchetti,
00:20:49quand deux ministres, et non des moindres,
00:20:51annoncent une augmentation des effectifs,
00:20:54vous craignez quand même que ça ne soit pas suivi des faits,
00:20:56parce qu'on n'aura pas les moyens financiers pour les mettre en place ?
00:21:00C'est la crainte à avoir,
00:21:01et c'est pour cette raison qu'on a été très attentifs
00:21:04aux annonces du ministre de l'Intérieur,
00:21:05et on lui rappellera régulièrement
00:21:07comment évolue justement la filière judiciaire dans nos rangs.
00:21:10Ensuite, il a abordé beaucoup de thèmes,
00:21:12c'est là où ça devient un sujet politique,
00:21:15quand on veut aujourd'hui vraiment donner un coup de frein,
00:21:20alors arrêter du jour au lendemain le fléau des trafics de stupéfiants,
00:21:25ce serait très prétentieux de parler ainsi,
00:21:26et il a fait preuve d'humilité
00:21:28parce qu'il a expliqué que ça prendrait des années,
00:21:30mais lorsqu'on veut freiner justement ce fléau-là,
00:21:33il va falloir travailler sur du long terme,
00:21:35il va falloir travailler sur le blanchiment d'argent,
00:21:36il va falloir travailler sur le statut des repenses,
00:21:38mais c'est des choses qu'on a demandées depuis très longtemps à l'unité police.
00:21:42Voilà, je prends un exemple,
00:21:44vous voulez faire tomber un trafiquant
00:21:45qui ne peut pas justifier une certaine provenance d'argent,
00:21:49eh bien, il doit se justifier, s'il ne peut pas,
00:21:52il doit être sanctionné.
00:21:54Alors, ça paraît simple, bien sûr,
00:21:56c'est beaucoup plus compliqué d'en effet,
00:21:57puisque bon, voilà, il faut démontrer
00:22:00qu'un commerce blanchit et on n'entre pas,
00:22:03mais c'est là où on doit avoir les moyens pour travailler,
00:22:05pour justement leur faire mal, c'est au portefeuille.
00:22:08– Effectivement, continuer à leur faire mal au portefeuille.
00:22:10Est-ce que l'accord qui est apparent, en tout cas,
00:22:13entre le ministre de la Justice et le ministre de l'Intérieur
00:22:16sont une première bonne nouvelle ?
00:22:18Pardon Bruno Bartocchetti, vous êtes chez Unité,
00:22:20mais je me souviens de vos collègues du syndicat Allianz
00:22:22qui expliquaient il y a quelques années devant le palais Bourbon,
00:22:24le problème de la police, c'est la justice, c'est plus un problème ?
00:22:28– Eux, ils se sont exprimés ici, c'est très réducteur,
00:22:31le problème de la justice, c'est le manque de moyens,
00:22:34le problème de la police, c'est le manque de moyens.
00:22:35Ça veut dire qu'aujourd'hui, effectivement,
00:22:38quand on voit ce symbole fort,
00:22:41quand on voit le ministre de la Justice et le ministre de l'Intérieur s'exprimer,
00:22:44ça va dans un sens qu'on a envie d'entendre.
00:22:46Vous savez, les enquêteurs qui sont en permanence en contact
00:22:49avec des procs, des substituts du procureur, des juges,
00:22:52la plupart vous diront,
00:22:54mais vous avez beaucoup de magistrats qui ont envie de sanctionner,
00:22:57mais qui n'en ont pas les moyens, qui ne peuvent pas,
00:22:59qui ne peuvent pas sanctionner, en tout cas, d'une manière sérieuse,
00:23:04et le sérieux, ça passe par une sanction immédiate
00:23:06quand on a affaire à un délinquant.
00:23:08Donc, quand on dit le problème de la police, c'est la justice,
00:23:11c'est un peu réducteur, ça veut dire, nous, notre travail, pas la justice.
00:23:14La justice n'a pas assez de moyens, en tout cas,
00:23:16pour appliquer l'ambition de sa volonté.
00:23:19– Alors, un mot aussi sur une annonce qui est très importante
00:23:22sur le plan judiciaire dans la lutte contre le narcotrafic,
00:23:25c'est l'assouplissement de l'excuse de minorité.
00:23:28Concrètement, ça signifie quoi pour le policier que vous êtes,
00:23:31si c'est suivi des faits ?
00:23:33– Ça veut dire qu'aujourd'hui, quand on a un mineur
00:23:35qui se retranche derrière sa minorité,
00:23:37qui est convoqué en justice un an après,
00:23:39et qui en rappelle à la loi,
00:23:40eh bien, ce n'est pas ni lui rendre service,
00:23:42et certainement pas, en tout cas, à la victime et à la population.
00:23:47Ça veut dire qu'aujourd'hui, un mineur délinquant
00:23:50doit être sanctionné, peut-être d'une courte peine,
00:23:52mais immédiatement, et si ça ne doit pas être une peine de prison,
00:23:55parce qu'un gamin de 15 ans, finalement,
00:23:57en a fait une bombe humaine quand il ressort de prison,
00:24:01il y a des centres d'éducation fermés
00:24:02qui doivent être mis à notre disposition,
00:24:07dans notre société, pour, à un moment donné,
00:24:10tenter, alors peut-être les éduquer, c'est déjà perdu,
00:24:13mais au moins, leur appeler certaines règles,
00:24:16certains fonctionnements dans notre société,
00:24:19et leur faire comprendre que c'est nous qui décidons, et ce n'est pas lui.
00:24:21– Eh bien, on sera amené à en reparler, pourquoi pas avec vous.
00:24:23Merci Bruno Bartho-Tchetty.
00:24:25Je rappelle que vous êtes secrétaire du syndicat Unité Police
00:24:27pour toute la zone sud de notre pays.
00:24:30Il est midi 38.
00:24:32– Sud radio sans réserve, Jean-Marie Bordry.
00:24:36– Une autre mission à haut risque qui se présente
00:24:40pour les forces de police et de gendarmerie françaises,
00:24:42c'est jeudi prochain, le match France-Israël,
00:24:45qui doit avoir lieu au Stade de France.
00:24:47Un match à haut risque dans le contexte de l'explosion
00:24:50des actes antisémites, notamment en France,
00:24:52mais pas que en France.
00:24:53Tenez, écoutez ce qui s'est passé hier.
00:24:56C'était aux Pays-Bas, un match entre l'Agex d'Amsterdam
00:24:59et un club israélien.
00:25:01Des supporters israéliens ont été courcés, agressés,
00:25:04parfois lynchés dans des scènes d'un chaos absolument indescriptible.
00:25:08– For the children, for the children, motherfuckers !
00:25:10– Vous entendez des insultes et dans ce bus,
00:25:13vous avez un supporter israélien qui est prostréé par terre
00:25:16sous les coups, lynché en quelque sorte par des jeunes
00:25:20qui crient « Free Palestine »,
00:25:22c'est pour les enfants, libérer la Palestine.
00:25:25En d'autres termes, on leur reproche le sort des civils gazaouis,
00:25:29tout simplement.
00:25:30On en parle avec le porte-parole du Rassemblement national,
00:25:32Julien Audoul, bonjour.
00:25:34– Bonjour.
00:25:34– Et bienvenue sur Sud Radio.
00:25:36Vous êtes député Rassemblement national de Lyon
00:25:38et porte-parole national d'ailleurs du parti.
00:25:41Vous avez eu une proposition assez insolite, il faut bien le dire,
00:25:44délocaliser le match France-Israël de jeudi prochain en Corse.
00:25:48Je dois préciser à nos auditeurs que cette idée vous l'avez eue hier,
00:25:52c'est-à-dire avant ce qui s'est passé aux Pays-Bas cette nuit.
00:25:56J'imagine que ce qui s'est passé doit renforcer votre détermination.
00:26:00– Oui, cette proposition est malheureusement et tristement
00:26:03de plus en plus pertinente compte tenu de l'actualité.
00:26:06Il y a déjà eu ce tifo, cette banderole des supporters
00:26:10du Paris Saint-Germain au Parc des Princes,
00:26:13faisant l'apologie du Hamas.
00:26:15– Ils s'en défendent, mais on y reviendra.
00:26:17– C'est la réalité, niant l'existence des États d'Israël
00:26:20avec l'exhibition d'un djihadiste.
00:26:24Donc vous avez déjà cet élément-là.
00:26:26Et puis l'insoutenable agression massive
00:26:30de dizaines de supporters israéliens qui ont été pourchassés,
00:26:34qui ont été ciblés, identifiés.
00:26:36On a demandé à des supporters leur passeport
00:26:40pour savoir s'ils étaient israéliens.
00:26:41On a demandé, on a ciblé des juifs.
00:26:44C'est véritablement effroyable ce qui s'est passé hier à Amsterdam.
00:26:48Je rappelle que c'est une capitale européenne,
00:26:50les Pays-Bas en l'occurrence.
00:26:53Vous avez des hordes islamisées qui ont lynché, qui ont agressé,
00:26:58qui ont pourchassé des individus parce qu'ils étaient juifs,
00:27:02des supporters.
00:27:04Ce climat de violence et de haine antisémite,
00:27:07effectivement, pose question et doit nous faire craindre,
00:27:10compte tenu du contexte français,
00:27:12que des débordements sérieux soient organisés
00:27:15en marge du match France-Israël.
00:27:17D'où ma proposition, pour des raisons de sécurité,
00:27:20que ce match se soit délocalisé en Corse.
00:27:22Vous nous expliquerez dans un instant pourquoi cette idée,
00:27:24un brin provocatrice et qui a peu de chances d'aboutir,
00:27:27pourquoi la Corse ? Vous allez nous le dire dans un instant.
00:27:29Avant, je dois préciser que, à la fois,
00:27:31le gouvernement néerlandais et le gouvernement israélien
00:27:34ont dénoncé, dans ce qui s'est passé aux Pays-Bas,
00:27:36des actes antisémites inacceptables.
00:27:38Le gouvernement israélien a dépêché deux avions,
00:27:40notamment pour rapatrier ces ressortissants.
00:27:43Il y a eu plusieurs blessés, plusieurs dizaines aussi
00:27:45d'interpellations.
00:27:47Maintenant, pourquoi la Corse ?
00:27:49Julien Audoul, vous dites
00:27:50qu'il n'y a pas d'antisémitisme en Corse,
00:27:52sous-entendu qu'il y en a partout dans tout le reste du pays ?
00:27:54Déjà, si vous me permettez,
00:27:56ça ne suffit plus de dénoncer.
00:27:58En fait, on en a ras-le-bol de voir les mêmes dirigeants,
00:28:01qu'ils soient néerlandais ou français,
00:28:04déplorer les causes qu'ils ont eux-mêmes nourries,
00:28:07eux-mêmes entretenues.
00:28:08L'antisémitisme explose,
00:28:10compte tenu de l'implantation de l'islamisme,
00:28:12aussi de relais nauséabonds,
00:28:15de messages d'extrême-gauche,
00:28:17notamment la France insoumise, chez nous,
00:28:20qui a fait de la haine du Juif
00:28:22son plurant électoral depuis plusieurs années maintenant.
00:28:25Je précise que la France insoumise s'en défend, évidemment,
00:28:28et qu'on en a parlé à plusieurs reprises à Sud Radio.
00:28:31C'est une réalité, malheureusement.
00:28:33Je rappelle qu'il y a deux pétitions
00:28:35qui ont été lancées et relayées
00:28:37par les députés de la France insoumise,
00:28:40que Rima Hassan quotidiennement...
00:28:41Ces pétitions demandaient l'annulation
00:28:43du match France-Israël.
00:28:44...et le boycott de l'équipe israélienne
00:28:48et l'interdiction de participer
00:28:50à toutes les compétitions internationales
00:28:52pour l'équipe israélienne,
00:28:54qui, je rappelle, est l'équipe d'une démocratie.
00:28:57Alors, pourquoi la Corse ?
00:28:58Effectivement, en Corse, on le constate,
00:29:01la sécurité est assurée,
00:29:03et surtout, il n'y a pas d'acte antisémite, tout simplement.
00:29:06Alors, c'est lié à l'histoire de l'île,
00:29:09qui, évidemment, a une histoire singulière,
00:29:11puisque aucun de nos compatriotes de confession à l'île
00:29:13n'a été livré pendant la Seconde Guerre mondiale.
00:29:15Donc, vous n'avez pas de banderoles pro Hamas,
00:29:18vous n'avez pas d'appels à l'itifada
00:29:19dans les rues de Bastia ou d'Ajexio,
00:29:21ça n'existe pas, donc les Juifs sont en sécurité.
00:29:24Et c'est évidemment une donnée importante.
00:29:26Je rappelle que le match va avoir lieu en Seine-Saint-Denis,
00:29:29au Stade de France.
00:29:30On sait ce qui s'est passé il y a plus de deux ans
00:29:33avec la finale de la Ligue des champions,
00:29:34les débordements, les violences insupportables,
00:29:37qui n'étaient pas...
00:29:38...qui avaient visé des supporters anglais.
00:29:39Oui, voilà, exactement, selon M. Darmanin.
00:29:43Et très clairement, on voit bien que l'extrême-gauche
00:29:46cherche par tous les moyens à polluer ce match,
00:29:49à pourrir, à inciter aux violences, à la stigmatisation.
00:29:54Bon, après, il y a un monde, Julien Audol.
00:29:56Si je peux me permettre, il y a quand même un monde
00:29:58entre appeler à l'annulation d'un match, par exemple,
00:30:00et soutenir des agressions antisémites violentes
00:30:02qui auraient pu, d'ailleurs, déclencher la mort.
00:30:04Vous dites qu'il n'y a pas de...
00:30:05Non, mais si, c'est important.
00:30:06Je vous reprends, il n'y a pas un monde, en fait,
00:30:08puisque c'est la même idéologie et c'est les mêmes conséquences.
00:30:13Quand vous appelez au boycott d'une équipe,
00:30:18quand vous stigmatisez une équipe,
00:30:20quand vous parlez de génocide matin, midi et soir,
00:30:23quand vous qualifiez l'Etat d'Israël
00:30:25de monstrueux, de nazi, de fasciste,
00:30:28effectivement, vous mettez une cible dans le dos
00:30:30de tous nos compatriotes de confession juive.
00:30:32On le voit que l'importation du conflit contre le Hamas
00:30:37a des conséquences dramatiques dans notre pays,
00:30:40dans l'explosion des actes antisémites
00:30:42depuis le 7 octobre 2023,
00:30:44et tout cela est entretenu fiamment par la France insoumise
00:30:48pour des raisons électoralistes.
00:30:49Revenons maintenant sur ce que vous avez dit.
00:30:51Alors, une précision.
00:30:52Vous disiez, il n'y a pas d'insécurité en Corse.
00:30:55Pour le coup, des débordements violents
00:30:57en marge de matchs en Corse, c'est arrivé assez régulièrement,
00:31:00notamment des bus de supporters ou de joueurs
00:31:02qui ont été caillassés par d'autres supporters sur place
00:31:04et parfois même des supporters qui se faisaient traiter,
00:31:06je cite, de Français de merde.
00:31:08C'est arrivé il y a un, deux ans ou trois ans.
00:31:10Il y a plusieurs reprises.
00:31:11Ça, c'est un autre débat.
00:31:12Cela étant dit...
00:31:13C'est un autre débat, effectivement.
00:31:14Oui, mais c'est important de le rappeler aussi.
00:31:15L'insécurité est un peu partout.
00:31:17Revenons maintenant sur ce qui va se passer jeudi prochain,
00:31:19Julien Aoudoul, si je peux me permettre.
00:31:21Votre proposition ne sera pas suivie des faits.
00:31:23Le match ne sera pas délocalisé en Corse.
00:31:25Qu'est-ce qu'il faut faire pour assurer la sécurité
00:31:27des supporters israéliens dans ces cas-là ?
00:31:31Si le match n'est pas délocalisé, effectivement,
00:31:33c'est-à-dire si le ministre de l'Intérieur,
00:31:35comme il le prétend, se dit capable d'assurer
00:31:39à la fois la sécurité, la tranquillité publique
00:31:43des supporters, des joueurs
00:31:45et de tous nos compatriotes de confession juive,
00:31:47dont actes.
00:31:49Mais malheureusement,
00:31:50ça n'a pas été le cas au Parc des Princes.
00:31:52Là, au Parc des Princes, en fait,
00:31:54c'était un match entre le Paris Saint-Germain
00:31:56et l'Atlético Madrid.
00:31:58Là, nous allons avoir un match avec l'équipe nationale d'Israël.
00:32:01Donc, vous imaginez les messages de haine
00:32:04qui vont pouvoir être diffusés.
00:32:05Vous imaginez les banderoles,
00:32:07le nombre de drapeaux palestiniens,
00:32:08les slogans antisémites.
00:32:10Et ensuite, peut-être, nous pouvons craindre,
00:32:13compte tenu des événements d'Amsterdam,
00:32:15des violences, des agressions,
00:32:18des attaques délibérées,
00:32:20soit contre les supporters israéliens,
00:32:22soit contre nos compatriotes de confession juive,
00:32:24qui viendraient au stade.
00:32:26Donc, moi, j'attends plus que des messages rassurants
00:32:30de M. Rotaïo.
00:32:32On attend véritablement un plan de sécurisation
00:32:35et surtout un plan de lutte contre l'antisémitisme,
00:32:38contre l'extrême-gauche qui avive cet antisémitisme,
00:32:41contre l'islamisme, qui est l'un des carburants également.
00:32:44J'ai demandé à M. Rotaïo, notamment,
00:32:46de dissoudre l'association islamiste Urgence Palestine.
00:32:50Elle n'est toujours pas interdite, cette association,
00:32:52alors que pourtant, elle prône l'apologie du terrorisme,
00:32:57elle est pro-Hamas, elle incite à la violence.
00:32:59Pourquoi M. Rotaïo, encore une fois,
00:33:02ne sort pas de ce verbiage et ne passe-t-il pas aux actes ?
00:33:06C'est ça, la question.
00:33:07On en reparlera, en tout cas, pourquoi pas, d'ailleurs,
00:33:09avec ceux qui sont incriminés
00:33:12et qui se défendent parfois aussi de ces accusations.
00:33:14Merci, Julien Audoul.
00:33:15Merci à vous.
00:33:17Député Rassemblement national du département de Lyon
00:33:19et porte-parole du parti, allez rester avec nous,
00:33:21on va se retrouver dans quelques instants.
00:33:22Sud Radio, sans réserve, direction, tiens, ou retour, plutôt,
00:33:26à Marseille.
00:33:27On va parler d'un autre procès, un procès assez dramatique,
00:33:29d'ailleurs, c'est celui du mal-logement,
00:33:31quelques années après le drame de la rue d'Aubagne,
00:33:33ces immeubles qui s'étaient effondrés.
00:33:35On va en parler avec l'avocat des familles des victimes.
00:33:38A tout de suite sur Sud Radio.
00:33:39Sud Radio, sans réserve, Jean-Marie Bordieu.
00:33:41Nous sommes ensemble jusqu'à 14h sur Sud Radio,
00:33:44il est 12h51.
00:33:46Tout de suite, direction Marseille.
00:33:48Le procès d'une ville, en quelque sorte,
00:33:50ou de sa face la plus friable.
00:33:52C'était il y a six ans, rue d'Aubagne.
00:33:55Deux immeubles, le 63 rue d'Aubagne et le 65 rue d'Aubagne,
00:33:58s'écroulaient.
00:34:00Deux Marseillais seront blessés, huit décéderont dans ce drame.
00:34:04Le procès de la rue d'Aubagne, c'est en ce moment,
00:34:06et c'est en quelque sorte le procès du mal-logement.
00:34:09On en parle avec notre invité, Maître Brice Grazini.
00:34:12Bonjour.
00:34:13Bonjour.
00:34:14Bienvenue sur Sud Radio.
00:34:16Vous êtes l'avocat de plusieurs familles de victimes
00:34:19de ces effondrements de la rue d'Aubagne.
00:34:21D'abord, j'aimerais revenir sur le terme que j'employais.
00:34:23Est-ce que, pour vous, parler du procès du mal-logement à Marseille,
00:34:26c'est le terme le plus adéquat ?
00:34:29En tout cas, c'est ce que les partis civils ont essayé
00:34:31d'ajouter à ce procès,
00:34:35parce que les infractions qui avaient été retenues
00:34:38par le juge d'instruction au départ n'avaient pas trait au mal-logement.
00:34:43C'était plus sur un mauvais système
00:34:48qui permettait de sauvegarder, d'entretenir des immeubles.
00:34:53Et nous, nous avons souhaité, quand je dis nous,
00:34:55c'est les partis civils, nous avons souhaité ajouter
00:34:57cet aspect-là au procès.
00:34:59Effectivement. Alors, c'est un procès retentissant.
00:35:02400 personnes qui assistent dans cette salle
00:35:05à un procès hors normes du côté de Marseille.
00:35:06Pourquoi est-il tant attendu ?
00:35:08Parce qu'il y a encore beaucoup d'immeubles
00:35:10qui sont fragiles dans le centre-ville marseillais ?
00:35:14Ça, c'est indéniable.
00:35:17Ça a été le constat qui a été fait, de toute manière,
00:35:19à la suite des effondrements du 65 et du 63 rue d'Aubagne
00:35:24le 5 novembre 2018.
00:35:26Il y a eu une prise de conscience, en tout cas,
00:35:29de l'état de vétusté de certains immeubles
00:35:33dans le centre-ville de Marseille, notamment.
00:35:35Et c'est vrai qu'il y a eu un impact national
00:35:37dans la mesure où toutes les grandes villes
00:35:40ont pris conscience de ça.
00:35:43Et oui, oui, on peut se dire sans aucune difficulté
00:35:47qu'il reste des immeubles dans des situations un peu précaires.
00:35:51Alors, c'est arrivé par la suite à Lille, en plein centre-ville.
00:35:54C'est arrivé aussi dans le centre-ville de Toulouse.
00:35:57Concrètement, ils étaient dans quel état, précisément,
00:35:59le 63 et le 65 de la rue d'Aubagne,
00:36:01lorsque vos clients, ou plutôt les proches de vos clients,
00:36:04malheureusement, dans le cas de ceux qui sont décédés, vivaient ?
00:36:10Dans quel état ils étaient ? Ils étaient proches de la rupture.
00:36:13Et il a fallu très, très peu de choses comme un souffle
00:36:17pour qu'ils s'effondrent.
00:36:19Ça veut dire qu'il y avait des failles, concrètement.
00:36:22Il y avait des grosses fissures sur les murs porteurs.
00:36:24Les habitants le savaient ou pas, à l'époque ?
00:36:28Si vous voulez, quand on est rassuré par les pouvoirs publics,
00:36:30quand il y a des experts qui passent et qu'on vous dit
00:36:33tout va bien, vous pouvez réintégrer.
00:36:34Il faut se rappeler que quelques jours avant, le 18 octobre,
00:36:37il y a eu une évacuation, avec l'intervention par la suite
00:36:40d'experts, d'institutionnels, de représentants de la mairie,
00:36:43qui sont venus en disant non, non, non, mais tout va bien,
00:36:44vous pouvez réintégrer.
00:36:46Évidemment, vous faites confiance à qui ?
00:36:47Vous faites confiance aux sachants, vous faites confiance à ces gens-là,
00:36:50donc vous réintégrez sans difficulté.
00:36:52Mais oui, il y avait des fissures partout.
00:36:53Et c'est ce qu'ils ont fait, ils sont rentrés chez eux.
00:36:56Il y a notamment une victime qui avait déposé son enfant à l'école,
00:36:59il est revenu chez elle, l'immeuble s'est effondré,
00:37:01elle y est décédée.
00:37:03Qu'est-ce que vous attendez de ce procès, très concrètement ?
00:37:08Comme on peut attendre, lorsqu'on est parti civil,
00:37:10d'un procès de cette ampleur, de cette envergure.
00:37:12C'est des choses très classiques.
00:37:14C'est évidemment de comprendre ce qu'il s'est passé,
00:37:17qui a commis des fautes, que ces fautes soient constatées
00:37:21par le tribunal, et que les responsables soient condamnés
00:37:26à la hauteur de la gravité de leur responsabilité.
00:37:28Raison pour laquelle les représentants de l'équipe municipale
00:37:31de l'époque sont présents aussi à ce procès.
00:37:35Marseille a changé de maire, il y a eu une alternance politique.
00:37:38Entre-temps, à l'époque, c'était Jean-Claude Gaudin,
00:37:39le maire de la ville de Marseille.
00:37:41Est-ce que la mairie de Marseille a, de votre point de vue,
00:37:44pris conscience du problème du logement insalubre dans la ville ?
00:37:49Pris conscience, ça, c'est certain.
00:37:51De toute manière, lorsqu'on voit aujourd'hui la façon
00:37:55et l'attention qui est portée sur l'insalubrité
00:38:00par la nouvelle municipalité,
00:38:02oui, on peut dire qu'il y a eu une prise de conscience.
00:38:05La ville de Marseille, aujourd'hui, d'ailleurs,
00:38:07tente de se constituer partie civile au procès,
00:38:09il ne faut pas l'oublier.
00:38:10Donc, c'est aussi pour ça.
00:38:12C'est peut-être une constitution de partie civile très politique,
00:38:15mais on verra un petit peu ce qu'il en sera.
00:38:19Mais c'est certain, en tout cas, que la politique en cette matière-là
00:38:23a vraiment eu une ampleur bien différente
00:38:28de ce qui se passait auparavant.
00:38:29Et parce que c'était un drame qui risquerait encore de se produire.
00:38:31On y reviendra.
00:38:32Merci beaucoup, Brice Grazini.
00:38:34Je rappelle que vous êtes l'avocat de plusieurs familles,
00:38:36deux victimes de ces deux effondrements,
00:38:38de ces déseffondrements de deux immeubles
00:38:40sur la rue d'Aubagne, il y a six ans.
00:38:42Il est 12h56 sur Sud Radio, restez avec nous.
00:38:45On va se retrouver dans quelques instants,
00:38:47juste après les informations.
00:38:48Deuxième heure de Sud Radio, sans réveil.
00:38:50On va revenir évidemment sur l'événement de la semaine,
00:38:52l'élection triomphale de Donald Trump.
00:38:55Cette élection que les sondages n'avaient pas vue venir aux Etats-Unis.
00:38:57Cette élection qui porte de lourdes leçons à tirer
00:39:01pour la politique française.
00:39:03Quelles leçons nos politiques doivent retirer
00:39:05du triomphe de Donald Trump aux Etats-Unis ?
00:39:07C'est ce qu'on va voir avec nos invités juste après les infos.
00:39:10A tout de suite sur Sud Radio.
00:39:13Sud Radio sans réserve, Jean-Marie Bordry.
00:39:16Jusqu'à 14h sur Sud Radio, sans réserve.
00:39:19Sud Radio sans réserve pour revenir sur les leçons à retenir
00:39:21de l'élection triomphale de Donald Trump.
00:39:24Celle-là même que les sondages n'avaient pas vue venir,
00:39:26que les observateurs n'avaient pas toujours vue venir.
00:39:29Un triomphe qui l'a vu pour la première fois
00:39:31depuis près de 20 ans, en tout cas plus de 15 ans,
00:39:34remporter pour un républicain le suffrage populaire,
00:39:37en plus de l'élection par les grands électeurs.
00:39:40Comment Donald Trump a-t-il pu surfer sur cette vague rouge
00:39:44et quelles leçons peut-on tirer sur la scène politique française ?
00:39:48On va en parler tout de suite avec nos deux invités.
00:39:51Sud Radio sans réserve, Jean-Marie Bordry.
00:39:55On accueille Jean-Christophe Gallien. Bonjour à vous.
00:39:57Bonjour.
00:39:58Bienvenue sur Sud Radio.
00:39:59Vous êtes politologue, conseiller en communication.
00:40:01Vous avez suivi toute la nuit, cette semaine,
00:40:03mercredi, l'élection de Donald Trump.
00:40:05Vous nous raconterez comment vous l'avez vécu,
00:40:07à quel moment vous avez été surpris.
00:40:09Nous sommes également avec Guy Hervier. Bonjour à vous.
00:40:11Bonjour.
00:40:12Bienvenue sur Sud Radio, également chargé de cours
00:40:14à l'Institut des relations internationales et stratégiques.
00:40:17Vous tenez un blog, Un jour en Amérique,
00:40:19et vous êtes aussi l'auteur de ce livre.
00:40:20Et si Napoléon s'était exilé en Amérique ?
00:40:23C'est publié chez l'Armatan. Une histoire très sérieuse, d'ailleurs.
00:40:26Ça aurait pu arriver.
00:40:27Effectivement, il y avait quelques Américains d'origine française,
00:40:30notamment en Louisiane, qui souhaitaient le voir arriver en exil.
00:40:34Qu'est-ce qui s'est passé mercredi ?
00:40:36D'abord, même question à tous les deux, de manière assez lapidaire.
00:40:39À partir de quel moment vous avez été surpris
00:40:41par les résultats qui tombaient ? Jean-Christophe Gallien.
00:40:46Très rapidement, à partir du moment où on avait des évaluations de sorties
00:40:51des bureaux de vote,
00:40:54émanant des deux organisations, des deux partis politiques,
00:40:57la dynamique était impressionnante,
00:41:02à la fois en répartition entre les deux partis,
00:41:07donc avec quelque chose qui était beaucoup plus puissant,
00:41:08côté rouge, une vague rouge,
00:41:11et puis, pour le coup, encore plus, dans l'aspect plus qualitatif
00:41:15qu'on peut faire en sortie des urnes,
00:41:17c'était finalement là où la performance se réalisait,
00:41:20à la fois en termes de géographie, en termes de sociodémographie,
00:41:23en termes de caractère ethnique ou racial,
00:41:26en termes de tout ce qui était finalement...
00:41:28Vous traduisez ?
00:41:29Voilà, ce qui était auparavant une élection très binaire.
00:41:33Donald Trump était performant sur une catégorie de population.
00:41:35Là, en réalité, la performance de Trump et des Républicains
00:41:38s'était diffusée sur l'ensemble de la société américaine
00:41:41et toutes ses géographies.
00:41:42Il n'y a pas que les Blancs, concrètement,
00:41:43c'est ce que vous êtes en train de dire,
00:41:44c'est ce qu'on parle comme ça,
00:41:45il n'y a pas que les Blancs qui ont voté Trump.
00:41:47Et ça, ça m'a tout de suite, si vous voulez, marqué,
00:41:49et beaucoup plus, même si, on le verra après,
00:41:52le travail qui avait été préparé et organisé et délivré
00:41:55depuis la primaire républicaine et bien avant, et ensuite, voilà.
00:41:58Donc, c'est à ce moment-là, immédiatement,
00:42:01et là, quelque part, si vous voulez, quand vous faites des élections,
00:42:03ce qui est mon cas, vous voyez très vite, si vous voulez,
00:42:05le résultat final, c'est certain, qui arrive.
00:42:07Avec Guy Harvier, qui est avec nous,
00:42:09à partir de quel moment vous avez été surpris ?
00:42:10Vous l'avez compris très vite, ce qui était en train de se passer ?
00:42:12Alors, très vite, parce qu'en plus,
00:42:14on mélange toujours ce qu'on espère et ce qu'on va voir venir.
00:42:19En fait, il se trouve que, moi, j'étais dans l'avion
00:42:21et je revenais des États-Unis,
00:42:22donc, j'ai eu la possibilité de le regarder pendant tout le vol.
00:42:28Donc, je n'avais pas beaucoup de choix,
00:42:31j'ai regardé sur NBC News,
00:42:33et en même temps, je regardais le baromètre du New York Times,
00:42:37qui donnait les chances de succès de Donald Trump.
00:42:40Et j'ai pris, alors, je pense que c'était à peu près
00:42:43deux, trois heures après le départ,
00:42:45vers peut-être huit heures du soir,
00:42:47et on était déjà à 66% de chances.
00:42:50Et régulièrement, ça montait de manière tout à fait continue,
00:42:54il n'y a pas eu de retour en arrière.
00:42:56Et quand on écoutait, en gros,
00:42:59alors, évidemment, les gens de la télévision,
00:43:00ils font un peu vivre le suspense, parce que c'est toujours mieux,
00:43:04donc, ils montraient les comtés,
00:43:06où, finalement, Kamala Harris faisait un peu mieux, etc.,
00:43:09mais on sentait bien que c'était plié,
00:43:11et assez rapidement, c'était fini.
00:43:14Alors, justement, on va en venir à ce premier aspect.
00:43:16D'abord, on en a beaucoup parlé.
00:43:18Dans certains États, Kamala Harris était donnée par certains sondages
00:43:22en tête de 3%, elle s'est retrouvée 14 points derrière.
00:43:25Comment il y a pu y avoir un fiasco pareil
00:43:28venant de certains instituts de sondage aux États-Unis ?
00:43:30Tiens, Jean-Christophe Galliard.
00:43:31Pour le suivre depuis le début,
00:43:33alors, le sondage, il y a, aux États-Unis comme ailleurs,
00:43:36dans ce genre, quand on a les moyens de faire campagne,
00:43:37il y a des sondages qui sont des actes de campagne,
00:43:40propulsés par les organisations qui font campagne,
00:43:42et puis, il y a des sondages qui sont, entre guillemets,
00:43:45respectés, respectables,
00:43:47dont on fait une moyenne, en général, notamment aux États-Unis,
00:43:49et qui, effectivement, tout au long de la campagne,
00:43:53et notamment à partir du moment où Kamala Harris
00:43:55a été intronisée comme candidate du Parti démocrate,
00:43:59montraient un avantage systématique.
00:44:01En gros, la messe était dite, si vous voulez.
00:44:02En gros, c'était très clair.
00:44:03Qu'est-ce qui se passe, en réalité, sur les sondages,
00:44:05aujourd'hui, aux États-Unis ?
00:44:06Mais c'est un peu partout pareil, dans le monde,
00:44:08tel qu'il est proposé, à peu près, notre semblance.
00:44:12L'élection est trop complexe.
00:44:13Les comportements des électeurs sont trop complexes, aujourd'hui.
00:44:15Il n'y a pas de machine suffisamment élaborée,
00:44:18compétente, corrigée, ainsi de suite,
00:44:20pour anticiper, si vous voulez,
00:44:23ou élaborer une solution d'étude
00:44:25dans cet ensemble aussi vaste et aussi varié
00:44:28que ce que constituent chacun des États américains.
00:44:31Mais ça pourrait être le cas en France et en Europe, en général.
00:44:33Il y a eu des surprises, en France, par exemple.
00:44:34Je te le rappelais récemment,
00:44:36le second tour des élections législatives.
00:44:38On ne s'attendait pas à ce que le Rassemblement national
00:44:39se retrouve troisième, sauf que c'était des projections,
00:44:42ce n'était pas des sondages.
00:44:43Exactement.
00:44:44On a quelque chose qui, aujourd'hui,
00:44:45et en particulier aux États-Unis, dans ce contexte-là,
00:44:47est extrêmement complexifié et beaucoup moins binaire
00:44:50que ce qu'on veut croire.
00:44:51C'est difficile d'aller chercher les comportements des électeurs,
00:44:54si vous voulez, réellement.
00:44:55C'est-à-dire qu'entre la communication,
00:44:57la confiance qu'on fait à l'institut de sondage,
00:44:58qui vous interroge en ligne, au téléphone,
00:45:01de manière différente.
00:45:02Aujourd'hui, la seule manière de faire une météo électorale,
00:45:04si vous voulez, c'est de croiser des données.
00:45:07Je le dis avec ce qu'on fait, nous, en l'occurrence,
00:45:10c'est croiser des données suffisamment massives,
00:45:12mais suffisamment vivantes.
00:45:13C'est-à-dire qu'elles sont à la fois là, à l'instant,
00:45:16et reliées à un parcours historique de comportement
00:45:18sur, par exemple, le monde social,
00:45:20pour pouvoir se dire et, à ce moment-là,
00:45:22avoir quelque chose qui décrit une capacité.
00:45:24Ce qu'ont les partis, en grande partie,
00:45:25et on l'a vu, notamment, chez les démocrates,
00:45:27où très vite, très, très rapidement,
00:45:29pour le coup, on était en face de ces images,
00:45:31à Philadelphie, notamment, au QG de Kamala Harris.
00:45:35Je veux dire, le départ s'est fait très rapidement.
00:45:37Il n'a pas fallu attendre que le chef de cabine,
00:45:39le directeur de la campagne, s'est fait de Kamala Harris,
00:45:41disant, en gros, c'est fini, on va continuer à se battre,
00:45:43et ainsi de suite. Ça s'est fait bien avant.
00:45:44Donc, il y a cette seule capacité, aujourd'hui,
00:45:47mais c'est très élaboré, très cher, très lourd.
00:45:49Les données sont très fortes.
00:45:50En France et en Europe, on est très limité
00:45:52sur l'exploitation des données, très limité,
00:45:54parce qu'évidemment, on est protégé,
00:45:55et heureusement, pour une bonne partie.
00:45:57Aux États-Unis, c'est beaucoup moins le cas,
00:45:58et là, on peut le faire, mais les sondages classiques,
00:46:01à mon avis, ils sont trop loin,
00:46:02trop loin de ce comportement réel.
00:46:04– Bon, c'est la première fois que les sondages se trouvent
00:46:05pas à ce point-là, ou pas, Guy Hervier ?
00:46:07Aux États-Unis ?
00:46:08– En tout cas, au niveau national, c'est quand même étonnant,
00:46:12parce qu'en fait, on sait bien que ce n'est pas une élection,
00:46:14c'est 50 élections, dans 50 États,
00:46:15qui sont sous l'égide de chaque État.
00:46:17– Sauf qu'on avait des sondages précis sur certains États-clés.
00:46:20– Voilà, donc, j'irais, au niveau national,
00:46:23ce qui est quand même étonnant,
00:46:25c'est que si on regarde tous les grands sondeurs,
00:46:27alors, je ne suis pas un spécialiste de sondage,
00:46:29mais je lis les chiffres,
00:46:31donc, il y a le Netsilver, il y a le New York Times-CNI,
00:46:35il y a le RCP Average, enfin, il y en a plein,
00:46:38et ils ont toujours donné une légère avance,
00:46:41qui fluctuait, 49-47, 49-46, 49-48,
00:46:45à la fin, elle était toujours un petit peu en avance.
00:46:47– La Kamala Harris.
00:46:48– Kamala Harris, au niveau national,
00:46:49donc ça, c'est au niveau national, donc c'est quand même important.
00:46:51– Sauf que même ça, c'est faux.
00:46:52– Même ça, c'est faux.
00:46:54Alors, le résultat, c'est pour ça que là, je suis un peu surpris,
00:46:56et c'est pour ça que j'étais un peu étonné de le résultat,
00:46:59les chiffres ne sont pas tout à fait terminés,
00:47:02mais on est à 51-5, 47,
00:47:05donc il y a un écart entre 4 et 5 points,
00:47:07en faveur de Donald Trump.
00:47:08– C'est un record depuis longtemps pour un candidat républicain.
00:47:10– En gros, il y a eu 2004, qui était une année particulière,
00:47:13suite à la guerre en Irak,
00:47:15donc, il y a eu un ralliement autour de George Bush,
00:47:17et avant, il faut remonter au pair, en 88,
00:47:19où effectivement, il avait la majorité.
00:47:21– Ah, George Bush, pardon.
00:47:22– Donc, ça, c'est le premier élément national,
00:47:24bon, je suis un peu surpris de cette erreur.
00:47:28Le deuxième point, c'est au niveau local,
00:47:30alors effectivement, après, en fonction des États
00:47:32qui font les sondages, etc.,
00:47:34moi, dans les trois jours qui ont…
00:47:36alors, j'étais plutôt dans les deux semaines qui précédaient,
00:47:39on sentait qu'il y avait le vent qui tournait plutôt
00:47:40au côté républicain,
00:47:42et dans les trois derniers quatre jours,
00:47:43il y avait une espèce de ressac côté démocrate.
00:47:47– Complètement contre un twist différent de ce qui s'est passé.
00:47:49– Il y avait le fameux sondage de cette dame dans l'Iowa,
00:47:53le « Des Moines Register », qui donnait 47-44,
00:47:56et cette dame, elle a été interviewée partout,
00:47:59évidemment…
00:48:00– On va redonner un peu le contexte,
00:48:02elle donnait une avance de deux points à Kamala Harris
00:48:05dans cet État clé de l'Iowa.
00:48:06– Dans cet État qui est un État fondamentalement républicain.
00:48:09– À l'arrivée, Kamala Harris,
00:48:10elle est 14 points derrière Trump dans cet État.
00:48:13– Et donc, ça, franchement, c'est…
00:48:15– Il sort d'où ce sondage ?
00:48:16– Il sort de cette personne qui est,
00:48:18soi-disant, respectée dans le domaine des sondages,
00:48:20qui, les fois précédentes, ne s'était pas trop trompée.
00:48:23– Et qui, cette fois-ci ?
00:48:24– Cette fois-ci, c'est complètement, on va dire, vautré, si je puis dire.
00:48:29Donc, la conclusion, c'est que cette élection était tellement particulière
00:48:33qu'il était peut-être difficile d'en sortir des chiffres.
00:48:36On a l'impression qu'un sondage,
00:48:37c'est un peu comme quand on prend la température,
00:48:39on est sûr du résultat, mais en fait, non.
00:48:41– Et ça arrivera de plus en plus, c'est pour ça d'ailleurs
00:48:43qu'on va avancer un petit peu dans le débat sur Sud Radio.
00:48:46Quelles sont les leçons à retenir de cette élection ?
00:48:49Nous aussi, journalistes, on expliquait, d'après les sondages,
00:48:52c'est une des élections les plus serrées des dernières années.
00:48:54La preuve que non, c'est un des triomphes les plus larges
00:48:57de l'histoire récente du parti républicain, on va y revenir.
00:49:00Est-ce qu'il faudra aussi croire les sondages
00:49:02lorsqu'ils nous diront que tel candidat est autour de 5% ?
00:49:05Est-ce que ça peut arriver en France, cette erreur-là ?
00:49:07C'est ce qu'on verra avec vous.
00:49:08Quelle leçon retirer pour les politiques français ?
00:49:10On va en parler dans un instant dans Sud Radio sans réserve.
00:49:14– Sud Radio sans réserve, Jean-Marie Bordré.
00:49:17– Sud Radio sans réserve, jusqu'à 14h, on revient sur le triomphe
00:49:20d'un homme qui lui n'est jamais sur la réserve, c'est Donald Trump.
00:49:23Quelle leçon retirer de son élection sur la scène politique française ?
00:49:26On en débat avec nos deux invités, Guy Hervier et Jean-Christophe Gallien.
00:49:30Guy Hervier, auteur de ce livre « Si Napoléon s'était exilé en Amérique »,
00:49:34c'est chez l'Armatan.
00:49:35Jean-Christophe Gallien, politologue et conseiller en communication.
00:49:38Revenons maintenant sur la scène politique française,
00:49:41parce qu'on a toujours besoin de retrouver le plancher des vaches,
00:49:43en quelque sorte.
00:49:44On parle des démocrates et on parle des républicains.
00:49:48Si Donald Trump était français, concrètement, quel serait le parti
00:49:51qui serait globalement le plus proche de ses opinions et de sa politique ?
00:49:56Tiens, Guy Hervier.
00:49:58– Ah !
00:49:59– Eh oui, c'est pas facile.
00:50:00– Alors on va l'appeler Donald Trump, alors.
00:50:02– Ou Trump, ou comme vous voulez.
00:50:04– Ce qui est clair, c'est qu'on peut le classer dans la catégorie
00:50:09des populistes, démagogues, autoritaires.
00:50:13Donc si on attribue ces trois qualificatifs-là
00:50:15au parti politique français, effectivement, on pourrait le mettre
00:50:19à la fois à l'extrême droite et à l'extrême gauche.
00:50:23On pourrait le mettre sur les deux.
00:50:24Donc ça voudrait dire qu'il faudrait…
00:50:26– Inclassable, en quelque sorte.
00:50:27– Comment ?
00:50:28– Sur la scène et sur la grille politique française,
00:50:29pour vous, inclassable.
00:50:30– Et d'ailleurs, le parti républicain qu'on nomme toujours
00:50:33le Parti républicain n'a plus aucun rapport avec le parti républicain
00:50:37qu'on a connu il y a seulement 10-15 ans.
00:50:40Avant, c'était un État faible et libre-échange,
00:50:45et maintenant on est des protectionnistes pour un État plutôt fort,
00:50:50voire autoritaire.
00:50:52– Oui, autoritaire, interventionniste…
00:50:54– Il est droite ou pas, Donald Trump ?
00:50:55– Aujourd'hui, c'est la droite française qui s'en est…
00:50:57– Non, la droite et la droite de la droite française
00:50:59qui se sont réjouies de sa victoire.
00:51:01C'est important de le noter.
00:51:01Est-ce que ça veut dire qu'il est plutôt proche des idées du Rassemblement national ?
00:51:04– Ce qui m'intéresse, c'est évidemment ce qui a été déclaré,
00:51:06le projet 2025 qui raconte une histoire plutôt à droite malgré tout,
00:51:10mais une droite interventionniste,
00:51:11qui n'est pas tout à fait incompatible avec les idées de droite.
00:51:13La seule différence, c'est qu'on a quitté l'école de Chicago pure et dure,
00:51:17c'est-à-dire qu'on n'est plus dans les économiques,
00:51:18c'est marché libre, ainsi de suite.
00:51:19Là, on veut contrôler le marché,
00:51:21on veut effectivement le marché, mais le nôtre,
00:51:23celui des Américains, mais aussi celui des autres.
00:51:25Attention, on n'a pas refusé l'idée
00:51:28que l'Amérique allait se projeter à travers le monde, ça c'est très clair.
00:51:31Donc, qui ça pourrait être ?
00:51:33C'est compliqué parce qu'on n'a pas, ni à droite, ni à gauche,
00:51:38des gens qui soient à ce point-là, si vous voulez, dans un attrape-tout.
00:51:41C'est quelqu'un quand même qui a déployé,
00:51:44même sur le plan sociétal cette fois-ci,
00:51:45quelque chose qui brouillait les pistes, qui était un peu…
00:51:47Encore une fois, c'est un discours de campagne,
00:51:49je voudrais bien voir ensuite ce qui va se dérouler en termes d'actes politiques,
00:51:52c'est ça qui va être intéressant.
00:51:53Il faut regarder ses amis aussi politiques du moment,
00:51:56c'est-à-dire quelque part, quand on est connecté aux libertariens,
00:51:58comme Moss, mais surtout Peter Thiels,
00:52:00quelqu'un qui est dans la coulisse, qu'on ne connaît pas très bien en France,
00:52:02quelqu'un qui a été un acteur majeur de la fondation,
00:52:05non pas des GAFA, mais de Facebook,
00:52:07de, évidemment, à partir de…
00:52:08– Et qui n'est pas favorable à l'état de confort.
00:52:09– Non, lui, il est à la fois, je vais vous dire, il est à la fois gai,
00:52:12mais il est à la fois contre un état très fort,
00:52:14il est libertarien fan d'Ayn Rand,
00:52:16qui est une philosophe importante de ce courant de pensée.
00:52:19Tout ça est un peu brouillon, si vous voulez.
00:52:20Après, on verra bien comment la synthèse va se faire
00:52:23en face du pouvoir et en face de l'action.
00:52:24Ce qu'il y a de certain, c'est que ce n'est plus même Trump de 2016,
00:52:28il y a les fondamentaux qui sont restés,
00:52:29mais ça a beaucoup évolué, notamment sur cet interventionnisme très puissant.
00:52:32– Et puis son entourage à l'État, c'est important de le noter.
00:52:34Revenons maintenant sur les démocrates et Kamala Harris.
00:52:38Est-ce que le parti démocrate peut être comparé à la gauche française ?
00:52:42Guy Hervier, vous le connaissez bien ce parti démocrate.
00:52:45– Déjà, la gauche française, il y en a deux.
00:52:47On sait bien que les deux gauches sont réconciliables.
00:52:49– Ce qui vous laisse l'embarras du choix.
00:52:51– Le problème, c'est que les démocrates
00:52:53essayent de mettre sous une même tente, comme ils disent,
00:52:56l'ensemble des différentes tendances.
00:52:59Donc, de ce point de vue-là, on est dans une situation un petit peu différente.
00:53:03Je dirais que pour ce qui est de la campagne qu'on a vécue,
00:53:06de ce point de vue-là, il y a eu un ralliement assez rapide derrière Kamala Harris,
00:53:12avec des sujets évidemment très sensibles, le Moyen-Orient en particulier,
00:53:18qui lui a sans doute causé beaucoup de voix dans certains états comme le Michigan.
00:53:23Mais ce qui est sûr, c'est qu'elle a adopté une position relativement médiane.
00:53:30On la classait de progressiste en 2019, lorsqu'elle a fait la campagne des primaires,
00:53:34où elle s'est quand même… ça n'a pas très bien marché, ça a plutôt mal marché.
00:53:39Là, elle est revenue sur une position…
00:53:42– Vous êtes en train de me dire qu'elle est centriste.
00:53:44– Elle a adopté une position plus centriste pour cette élection-là.
00:53:48Enfin, à mon avis, c'est comme ça que…
00:53:50– Elle a été accusée par ses adversaires politiques de défendre, je cite, le wokisme.
00:53:56Est-ce que c'était le cas ou pas pour vous ?
00:53:59– Alors, elle avait peut-être position un petit peu plus avancée sur ces terrains-là
00:54:05que Joe Biden, qui finalement, lui, est un politicien des années 70.
00:54:08Donc, pour lui, le wokisme, c'est même pas ce que ça veut dire.
00:54:10Mais, je dirais qu'elle a eu une… elle-même, elle ne s'est pas présentée.
00:54:16Elle n'a pas fait valoir, à la fois, le fait qu'elle était une femme,
00:54:19le fait qu'elle appartenait à une minorité.
00:54:21On ne sait pas, selon Trump d'ailleurs, laquelle.
00:54:23Est-ce qu'elle était plutôt indienne ou est-ce qu'elle était plutôt noire ?
00:54:27– Sachant qu'on s'en fiche en plus.
00:54:28– Et donc, elle n'a jamais mis en avant, et dans ses discours,
00:54:31elle a essayé de mettre en avant la classe moyenne américaine.
00:54:35Malheureusement, je dirais qu'il y a le temps long et le temps court.
00:54:38– Et dans le temps long, les démocrates sont un peu victimes
00:54:41de leur politique identitaire d'il y a 15, 20 ans.
00:54:45C'est-à-dire qu'en gros, ils ont cultivé les communautés.
00:54:49– Donc, quelles communautés ?
00:54:50– Les noires, les latinos, les asiatiques, dont on ne parle pas beaucoup.
00:54:55– Non, précisément, ces différentes communautés ont davantage voté Trump
00:54:59cette fois-ci qu'il y a 4 ans toutes, précisément.
00:55:02C'est très important.
00:55:03– Et même, on parle de communautés, là, on parlait tout à fait des femmes.
00:55:07Les femmes blanches ont voté à majorité pour Kamala Harris.
00:55:10– Et revenons maintenant sur l'immigration,
00:55:11parce que Kamala Harris a beaucoup fait campagne sur l'immigration.
00:55:14Donald Trump a tiré à bout les rouges sur l'immigration,
00:55:16c'était son axe de campagne majeur.
00:55:18Il a été dans toutes les outrances par moments,
00:55:20quand il a dit par exemple, les étrangers mangent des chats et des chiens.
00:55:23Ça a fait scandale dans certaines villes ou dans certaines rues
00:55:25de certaines villes du pays.
00:55:27Concrètement, quand il fustige l'immigration illégale,
00:55:30il fustige, on peut le penser, les latinos.
00:55:32Il se trouve que la catégorie d'électeurs qu'on qualifie de latinos aux États-Unis,
00:55:36a nettement plus voté Trump qu'il y a 4 ans, Jean-Christophe Gallien.
00:55:39– Oui, parce qu'on parle de deux populations différentes,
00:55:41c'est-à-dire qu'à l'intérieur des latinos,
00:55:42vous avez des gens qui sont là depuis, et qui pour certains votent d'ailleurs,
00:55:45depuis par exemple moins de 5 ans,
00:55:47donc qui sont arrivés au moment où Donald Trump a perdu la tête de président d'élection,
00:55:53et qui aujourd'hui sont installés en mal à travail,
00:55:55sont dans le système américain, veulent appartenir à cette expérience.
00:55:59Et puis quand ils voient d'autres arriver,
00:56:00maintenant ils ne réfléchissent pas de la même manière,
00:56:02donc on est très concrètement là-dedans.
00:56:03Quand vous êtes quelqu'un, mais c'est assez classique,
00:56:05dans tous les phénomènes de migration, la solidarité,
00:56:07si vous voulez, entre d'abord des pays qui sont très différents,
00:56:10des gens qui ne viennent pas du tout des mêmes pays,
00:56:11on dit les latino-américains, les hispaniques,
00:56:12vous vous rendez compte ce que c'est, comme si on disait les européens.
00:56:14Si vous allez aux États-Unis demain, vous êtes un italien, un danois ou un lituanien,
00:56:18ça n'a rien à voir en termes d'histoire et de profil.
00:56:21Donc en gros, on regarde les choses de manière trop macro, si vous voulez,
00:56:24et en plus sans tenir compte de l'expérience de vie.
00:56:26Oui, l'expérience de vie de quelqu'un qui vient d'arriver,
00:56:28qui commence à se réaliser, mais qui voit que son école est en difficulté
00:56:32parce qu'il y a trop de jeunes gens qui arrivent,
00:56:35que l'hôpital public auquel il pouvait aller aujourd'hui,
00:56:38les files d'attente sont trop importantes, avant ça marchait bien.
00:56:40Donc lui, il raisonne comme un Américain, je dirais,
00:56:44qui est installé depuis un certain temps et qui voit que son pays est en difficulté
00:56:47par rapport à ses services publics, par rapport à d'autres acteurs,
00:56:49d'autres problématiques.
00:56:50Sauf que si je transposais ce qui s'est passé aux États-Unis en France,
00:56:54on pourrait se dire que ce n'est pas parce que la gauche française
00:56:56fait campagne en disant « régularisons des sans-papiers »
00:56:59que beaucoup de Français d'origine étrangère depuis une, deux ou trois générations,
00:57:03mais qui sont français depuis un bon moment,
00:57:04ne vont pas se mettre à voter pour le Rassemblement national.
00:57:07Alors ça, ça reste à démontrer dans la durée.
00:57:09C'est ce qui s'est passé aux États-Unis.
00:57:10On va voir exactement.
00:57:11C'est-à-dire que, pour le coup, vous savez, la rotation et la vitesse,
00:57:14si vous voulez, de rotation sociologique aux États-Unis est beaucoup plus rapide.
00:57:19C'est-à-dire le temps n'a pas exactement la même valeur.
00:57:22On n'est pas dans le même temps historique,
00:57:23on n'est même pas dans le même temps d'actualité.
00:57:24On est dans des mouvements.
00:57:26Donc dans ce pays, ici, pour ce qui nous concerne à nous,
00:57:29il faudra voir effectivement comment les choses s'organisent dans la durée.
00:57:32Après, vous avez un facteur qui est un facteur en France très particulier,
00:57:35qui est notamment religieux,
00:57:36et qui fédère largement une communauté ou d'autres communautés
00:57:40de manière beaucoup plus profonde.
00:57:41Alors que ce n'est pas un sujet aux États-Unis.
00:57:43Voilà, exactement.
00:57:44C'est très peu un sujet aux États-Unis,
00:57:45puisque, pour le coup, le sujet religieux, il existe,
00:57:47parce qu'on voit bien que là aussi, il y a des comportements différents,
00:57:50et que les chrétiens, qui soient protestants surtout,
00:57:53évangélistes, mais un peu catholiques, ont voté largement pour Donald Trump,
00:57:56mais qu'on voit que les Israéliens, enfin les Juifs, ont voté plutôt pour Kamala Harris,
00:58:01et que pour les autres groupes, ça dépend.
00:58:03Vous parliez du Michigan, à Dearborn, par exemple,
00:58:05une ville et un comté qui étaient très importants,
00:58:07il y a la plus grosse communauté arabo-musulmane américaine,
00:58:11et bien, pour le coup, ils ont voté...
00:58:12Pour la candidate du Parti vert, précisément, et pas du tout.
00:58:16Avec Trump en premier, ils ont boudé Kamala Harris.
00:58:18Ils ne l'ont pas boudé, ils l'ont punie.
00:58:20Ils l'ont punie, justement, on va en parler.
00:58:22Qu'est-ce que la position centriste de Kamala Harris
00:58:26sur le conflit israélo-palestinien lui a coûté comme voie ?
00:58:29Est-ce que c'est vrai, comme certains l'ont dit en France un peu vite,
00:58:31que ça lui a coûté l'élection, ou est-ce que c'est beaucoup plus profond que ça ?
00:58:35Et d'ailleurs, est-ce que ce conflit peut avoir des conséquences
00:58:37sur la scène politique française ?
00:58:39Pour l'instant, on ne l'a pas mesurée.
00:58:40On va en parler dans un instant avec vous deux.
00:58:42Quelle leçon retenir de la victoire et du triomphe de Donald Trump ?
00:58:46Sud Radio sans réserve, à tout de suite.
00:58:48Sud Radio sans réserve, Jean-Marie Bordry.
00:58:51Jusqu'à 14h, quelle leçon retenir du triomphe de Donald Trump ?
00:58:54Celui qu'on n'avait pas forcément vu venir avec autant de vigueur,
00:58:57en tout cas dans les urnes aux Etats-Unis.
00:58:59On en parle avec Jean-Christophe Gallien et Guy Hervier.
00:59:01À l'instant, il y a quelques instants,
00:59:03on parlait des conséquences très concrètes
00:59:05sur l'échec de Kamala Harris du conflit à Gaza.
00:59:09Alors, on va poser la question sans réserve et sans détour.
00:59:11Est-ce que la position de Kamala Harris lui a coûté des voies ?
00:59:15D'abord, c'était quoi la position de Kamala Harris
00:59:17sur le conflit israélo-palestinien ?
00:59:19Guy Hervier.
00:59:20C'était une position qui se voulait équilibrer
00:59:23entre d'un côté, permettre à Israël de défendre son territoire
00:59:28et de l'autre, faire en sorte que les Palestiniens
00:59:32puissent avoir une destinée et un terrain.
00:59:36Donc, la solution des deux États prévalait toujours
00:59:39et donc, elle a essayé de maintenir cet équilibre.
00:59:42Est-ce que ça lui a...
00:59:43Alors, il y a eu le déferlement dans les universités américaines
00:59:47avec des mouvements, des étudiants pro-Gaza.
00:59:51Est-ce que ça lui a coûté les élections ?
00:59:52Honnêtement, je dirais que ce sujet-là n'est pas un sujet majeur.
00:59:57Ça a pu lui coûter des voies dans certains États clés.
01:00:01On l'a cité tout à l'heure, le Michigan,
01:00:04où il y a une communauté arabo-musulmane
01:00:06qui est très importante.
01:00:08Qui lui a pas pardonné, qui a même...
01:00:10Il y a eu des déclarations...
01:00:12Qui, paradoxalement, a boudé et a puni Kamala Harris
01:00:15dans les urnes à cause de sa timidité
01:00:18face à Benjamin Netanyahou,
01:00:20permettant ainsi la victoire de Donald Trump,
01:00:22qui est dix fois plus favorable à la politique de Netanyahou.
01:00:25Exactement. Et là, maintenant, les résultats sont là.
01:00:28Pour ce qui est des conséquences
01:00:31que l'arrivée de Donald Trump va avoir,
01:00:34il est clair qu'on va le voir très vite.
01:00:36C'est-à-dire que le Benjamin Netanyahou
01:00:39va sentir les mains totalement libres
01:00:41de faire ce qu'il a envie de faire, même à partir de maintenant.
01:00:44Donc, ça, on le saura très vite.
01:00:45Mais honnêtement, je dirais que pour répondre
01:00:48à la question que vous posiez précédemment...
01:00:49C'est pas le sujet... Elle a perdu les deux sujets majeurs.
01:00:52On les a cités tout à l'heure.
01:00:54C'est l'inflation.
01:00:55C'est pas l'économie, d'ailleurs.
01:00:57C'est l'inflation, c'est-à-dire l'inflation
01:00:59quand vous allez faire vos courses.
01:01:00Et c'est ça, ce qu'il y a...
01:01:01Quand vous allez faire vos courses,
01:01:02c'est quand vous allez mettre de l'essence dans votre voiture.
01:01:05Et c'est ça, ce qui...
01:01:06Parce qu'on va faire ses courses tous les jours.
01:01:07On met de l'essence dans sa voiture tous les jours.
01:01:09Et donc, ça a frappé les Américains.
01:01:12Même si l'inflation est revenue à un niveau relativement normal.
01:01:16Sauf que les prix ne sont pas revenus
01:01:18à la période d'avant Covid.
01:01:19Et c'est exactement la même chose qui se passe en France.
01:01:21C'est la même chose.
01:01:21Jean-Christophe Gallien, concrètement,
01:01:23ça veut dire que, pareil,
01:01:24si on extrapole ce qui est passé aux Etats-Unis vers la France,
01:01:27Gaza n'aura pas beaucoup d'impact sur les élections.
01:01:29En revanche, l'inflation, oui.
01:01:31On voit bien sur les 20 dernières années,
01:01:33si vous voulez, à travers des pays comparables,
01:01:35des démocraties ou des vraies élections,
01:01:37que, hormis un caractère très concret en France, par exemple,
01:01:40on a eu peu de gouvernements,
01:01:43dans les systèmes parlementaires
01:01:44où les gouvernements sont les seuls qui peuvent être,
01:01:46ou des présidents, en l'occurrence chez nous,
01:01:48des chefs d'Etat ou de gouvernement,
01:01:49qui ont pu regagner une élection,
01:01:52c'est-à-dire être réélus dans un contexte
01:01:54où il y avait des difficultés économiques,
01:01:55comme ça a été le cas aux Etats-Unis.
01:01:56Quand je dis difficultés économiques,
01:01:57effectivement, une des grandes raisons
01:01:59pour laquelle Kamala Harris s'est perdue,
01:02:00c'est qu'ils n'ont pas réussi à valoriser
01:02:02leur réussite économique.
01:02:03C'est-à-dire que la réussite économique aux Etats-Unis,
01:02:05elle est vécue par la plupart des Américains.
01:02:07Ce qui n'a pas été défendu,
01:02:08c'est cet accès au prix dans une société
01:02:11où on consomme beaucoup,
01:02:12où ce n'est pas une société où on thésaurise,
01:02:14où on épargne, c'est une société qui consomme.
01:02:16C'est pour ça que ce marché est aussi énorme
01:02:17et aussi intéressant pour des gens qui viennent de l'extérieur.
01:02:20Et ce poids de la consommation, finalement,
01:02:22est un enjeu majeur, effectivement, politique.
01:02:24C'est-à-dire que si vous allez pour...
01:02:25Vous avez besoin de vous conduire votre voiture,
01:02:27souvent qui est assez grosse,
01:02:28énergie fossile, ça a augmenté,
01:02:30même si elle est plus basse qu'en France.
01:02:33Après, le quotidien dans d'autres supermarchés,
01:02:35effectivement, il devenait de plus en plus cher.
01:02:36Pour se nourrir, c'est de plus en plus cher.
01:02:37Pour se loger, c'était de plus en plus cher
01:02:39pour ceux qui payaient des loyers.
01:02:40Et donc, ça, c'était la faute pour les Américains des démocrates.
01:02:43Oui, parce que c'est arrivé dans les deux dernières années principalement.
01:02:46Et donc, finalement, on juge, là aussi,
01:02:49à l'aune non pas d'un sondage,
01:02:50mais de quelque chose qui est une photographie immédiate
01:02:52et ce qu'on a vécu ces derniers temps.
01:02:53Et si vous cumulez ça avec, effectivement,
01:02:55cet enjeu migratoire qui a été largement aussi impactant
01:02:58pour toutes les populations qui constituaient,
01:03:00notamment, une base,
01:03:02on le voit, ne serait-ce que, par exemple,
01:03:04tout ce qui constituait le bord, vous savez,
01:03:05de cette frontière avec le Mexique.
01:03:07Là, avant, ça votait démocrate.
01:03:08Aujourd'hui, ça votait Trump largement.
01:03:10Donc, on est sur des bases partout.
01:03:12Vous avez ces phénomènes-là.
01:03:13Et donc, le réel, s'il vous plaît, a été mal perçu,
01:03:18mis en campagne par Kamala Harris et son équipe.
01:03:21C'est très important.
01:03:22Le réel n'a pas été mis en campagne.
01:03:23Les élections se sont jouées sur l'immigration et sur l'inflation.
01:03:26Deux sujets sur lesquels les démocrates
01:03:28n'ont pas fait campagne.
01:03:28Guillermo, viens.
01:03:30Si, ils ont fait campagne, mais, effectivement,
01:03:31je reprendrai l'argument qui a été avancé.
01:03:33C'est qu'ils n'ont pas été capables de valoriser
01:03:35les résultats économiques de Joe Biden qui sont réels.
01:03:39Pas plus tard qu'il y a deux ou trois semaines,
01:03:41si vous prenez la couverture du Nouvel Économiste,
01:03:44qui dit l'économie américaine, c'est l'envie du monde.
01:03:46Sauf qu'il y a un décalage entre,
01:03:48je dirais, les indicateurs macroéconomiques
01:03:52au niveau général d'un pays et la situation des individus.
01:03:55Et ça, il y a un décalage qui est complet.
01:04:00Les individus se sont sentis,
01:04:02pendant les deux ou trois dernières années,
01:04:04sous la montée des prix qui était réelle,
01:04:07la montée des prix à la consommation.
01:04:09Et, finalement, qu'on vous dise que la croissance est à 3%,
01:04:14qu'on vous dise que les investissements,
01:04:16que la loi IRA, la loi sur l'infrastructure,
01:04:22va permettre de développer tout un tas d'investissements locaux,
01:04:27ça, d'abord, ça prend beaucoup de temps
01:04:30et vous ne le percevez pas.
01:04:31La hausse des prix, c'est au mois le mois.
01:04:33Donc, il y a eu un décalage entre le temps long et le temps court.
01:04:36Mais ce qui est aussi un peu surprenant,
01:04:38c'est que, quand on interroge les Américains,
01:04:43si on leur demande si leur situation personnelle est plutôt bonne,
01:04:47ils ont tendance à vous répondre que ça va plutôt pas mal.
01:04:51Mais quand on leur demande
01:04:52est-ce que la situation du pays est bonne,
01:04:55alors là, ils ne vous répondent pas du tout.
01:04:56Et ça, je pense qu'il y a eu, du côté démocrate,
01:05:00il y a eu une incapacité à bien présenter les résultats.
01:05:03De l'autre côté,
01:05:05Donald Trump, dans cet exercice, il est très bon.
01:05:09Depuis qu'il est à 4 ans et depuis 2 ans qu'il a déclaré
01:05:13qu'il serait candidat, il n'a pas arrêté de dire...
01:05:15De taper sur l'inflation
01:05:16et sur la politique économique de Joe Biden.
01:05:18Plus généralement.
01:05:19Parlons de l'autre aspect.
01:05:20Que l'économie américaine était au-dessous de tout.
01:05:22Et quand vous répétez ça mille fois,
01:05:24finalement, vous finissez par le croire.
01:05:26Alors, parlons de l'autre aspect quand même,
01:05:28parce que Donald Trump a fait campagne sur l'immigration.
01:05:31Quelle était la position des démocrates sur l'immigration ?
01:05:35Moi, j'ai reçu à plusieurs reprises
01:05:36des représentants du Parti démocrate,
01:05:38les Démocrates Overseas en France,
01:05:40qui accusaient Donald Trump,
01:05:42je cite l'un de leurs porte-parole,
01:05:44de carrément vouloir déporter des Américains
01:05:47en camp de concentration.
01:05:48Alors, ils faisaient allusion de manière un peu outrancière
01:05:51au centre de rétention administrative
01:05:52ou du moins de leurs équivalents aux Etats-Unis.
01:05:55Concrètement, c'était quoi la campagne des démocrates
01:05:57sur l'immigration ?
01:05:59En fait, je dirais que pendant les deux premières années,
01:06:03il ne s'est pas passé grand-chose.
01:06:05Je suppose que d'autres sujets ont été plus impactants
01:06:09et plus préoccupants.
01:06:10Donc, c'est vrai qu'il y a eu la période du Covid
01:06:12qui avait traité ce problème, qui l'avait réglé,
01:06:14parce que finalement, même tous les Hispaniques
01:06:17n'avaient pas envie de venir aux Etats-Unis pour transiraison.
01:06:19Ça s'est arrêté.
01:06:20Donald Trump est arrivé faire campagne en disant
01:06:22qu'ils arrivent partout, ils mangent des chiens et des chats.
01:06:24Qu'ont répondu les Démocrates ?
01:06:26Ils n'ont pas répondu grand-chose.
01:06:27Ils ont répondu que Joe Biden a signé un décret
01:06:32avant les vacances pour stopper le phénomène,
01:06:36qui a été relativement efficace.
01:06:38Et si on regarde les chiffres qui sont arrivés
01:06:42à peu près juillet et août, on est revenu à un niveau
01:06:46qui était relativement proche de ce qui existait
01:06:48du temps de Donald Trump.
01:06:49Donc, ils ont juste dit qu'il n'y en a pas plus qu'avant.
01:06:51Non, il y a eu ça.
01:06:52Et puis, il y a eu surtout un gros projet de loi
01:06:55qui, lui, était bipartisan,
01:06:57qui a été emporté par James Lansky,
01:07:02qui est un sénateur républicain pur et dur.
01:07:06Un projet de loi qui a été présenté
01:07:09comme un des plus sévères qui n'a jamais été présenté,
01:07:13y compris par les Républicains.
01:07:14Et ce projet de loi, il a été quasiment invalidé.
01:07:19Enfin, en tout cas, Trump a fait tout
01:07:20pour qu'il ne puisse pas passer.
01:07:22Donc, c'est l'argument qui a été avancé par les Républicains
01:07:25de dire qu'on avait un projet de loi
01:07:28qui permettait d'apporter des solutions,
01:07:31peut-être pas de régler le problème,
01:07:32d'apporter des solutions.
01:07:33Ça, c'était le concret,
01:07:34mais ils n'ont pas fait campagne dessus, les démocrates ?
01:07:37Sur l'immigration, ils n'ont pas fait campagne,
01:07:39à part pour dire que Donald Trump était raciste.
01:07:41Oui, non, c'est sûr.
01:07:42Ils ne se sont jamais vantés d'avoir mené une politique
01:07:45de restriction de l'immigration illégale ?
01:07:46Non.
01:07:47Pourquoi ?
01:07:48Alors, même que c'était dans les préoccupations,
01:07:50manifestement, d'une bonne partie de l'électorat,
01:07:52pourquoi ne se sont-ils pas vantés ?
01:07:54Pourquoi n'ont-ils pas fait campagne sur le fait
01:07:56de vouloir endiguer l'immigration illégale ?
01:07:58Je suppose que leur position, c'était d'avoir,
01:08:01de présenter, en fait, si vous voulez,
01:08:04c'est d'un côté les démocrates,
01:08:05sur ce sujet-là, comme sur d'autres.
01:08:07Ils ont peut-être parfois des discours
01:08:08qui sont un peu trop compliqués.
01:08:10Du côté républicain, pour Donald Trump, c'était simple,
01:08:13il fallait faire un mur et arrêter que les...
01:08:15Donc ça, tout le monde le comprend parfaitement.
01:08:17Les démocrates voulaient une politique globale
01:08:20pour régler le problème de l'immigration,
01:08:23le problème d'accès à la citoyenneté.
01:08:24Donc c'était beaucoup plus complexe.
01:08:26C'était inaudible.
01:08:27Pour vous, c'était inaudible ?
01:08:29C'était très compliqué à expliquer.
01:08:31Jean-Christophe Gallien ?
01:08:33Ça dénote plus largement
01:08:36la tonalité de la campagne de Kamala Harris,
01:08:38qui était d'abord, avant tout, je parlais d'abord
01:08:40d'une difficulté d'expliquer le réel
01:08:43et de trouver une solution concrète, vous l'avez dit.
01:08:45Elle a fait une campagne de l'émotionnel
01:08:47et ils ont choisi très vite,
01:08:49parce qu'elle avait manqué de temps,
01:08:50parce que c'était difficile,
01:08:51que ses propres fondations, elles, sont complexes.
01:08:53C'est-à-dire qu'elle venait
01:08:55d'une toute autre version du Parti démocrate
01:08:57et elle est devenue l'alliée objective
01:08:59de la... Elle était vice-présidente.
01:09:00Donc c'était une sortante, si vous voulez.
01:09:02Elle ne pouvait pas se défaire, finalement,
01:09:03de la gestion qui avait été faite.
01:09:04Donc déjà, ça, ça a créé du flou.
01:09:05Et donc on est parti dans l'émotionnel,
01:09:07c'est-à-dire la dictature, l'extrême, l'extrémiste,
01:09:10ainsi de suite, tout ce qui concernait Donald Trump.
01:09:12Et quand on parle de son adversaire,
01:09:13on ne parle pas de soi-même.
01:09:15Et ils ont passé beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps
01:09:16à parler des adversaires et pas d'eux-mêmes
01:09:18et pas de leur gestion et pas de leur réussite, d'abord.
01:09:21Et ensuite, oublier que, oui, sur le terrain,
01:09:24l'immigration, c'était très concret,
01:09:26même pour les derniers arrivants.
01:09:27C'est-à-dire, oui, c'est vrai que pendant deux ans,
01:09:29il ne s'est rien passé, qu'ensuite, il y a eu des choses.
01:09:31Mais les deux années où il ne s'est rien passé,
01:09:32finalement, du monde est arrivé.
01:09:34Et c'est là qu'est arrivée cette vague
01:09:36qui a proposé, d'ailleurs, des difficultés aussi
01:09:38aux élections locales pour les démocrates.
01:09:40Ce n'est pas simplement au niveau fédéral ou au niveau étatique.
01:09:43On a des réalités.
01:09:44Oui, c'est votre école qui marche moins bien.
01:09:45Oui, c'est votre hôpital qui marche moins bien.
01:09:47Oui, c'est le fait qu'il y a des problèmes de sécurité,
01:09:49que quelque part, il y a des distributions
01:09:50de drogue différentes.
01:09:51Voilà, on est dans un mélange de tout,
01:09:52mais c'est une réalité concrète qui n'a pas été décrite
01:09:55et supportée, c'est-à-dire qu'on ne peut pas parler
01:09:57seulement de l'adversaire.
01:09:58On ne peut pas parler que de l'émotion.
01:10:00Une élection, même si ça ne dure que trois mois,
01:10:02ça doit parler du réel, du concret.
01:10:04Et le réel, pour vous, Donald Trump, il l'a senti ?
01:10:06Donald Trump, il était, de fait,
01:10:09dans une situation de challenger.
01:10:10C'est très différent.
01:10:14Mais il avait aussi, et c'est très important,
01:10:16quand il aimait sur l'économie, par exemple,
01:10:17il a eu quatre ans de mandat auparavant, on l'a oublié,
01:10:20quatre ans de mandat dans lequel aussi,
01:10:21les choses se sont bien passées.
01:10:22Donc, le présupposé de la compétence, s'il voulait,
01:10:25et ça, c'est très important par rapport à Kamala Harris,
01:10:27il était du côté de Donald Trump.
01:10:29La compétence, oui, vue par les gens.
01:10:30Mais pour le réel, est-ce que Donald Trump
01:10:32a senti le pays, contrairement à Kamala Harris ?
01:10:34C'est-à-dire que quand vous émettez en étant compétent
01:10:36et que vous parlez du réel, on vous écoute davantage
01:10:38que quand on vous considère pas compétent
01:10:39et qu'en plus, vous parlez de l'émotionnel et pas du réel.
01:10:41Donc, il a parlé du réel pour vous.
01:10:42En tout cas, on va y revenir dans un instant,
01:10:43justement, les différences entre les deux.
01:10:46Est-ce que Donald Trump était plus réaliste,
01:10:47finalement, que Kamala Harris ?
01:10:49Est-ce qu'il a mieux senti son pays ?
01:10:51On va voir aussi, on va donner la parole à Yves,
01:10:54qui nous appelle, je crois, depuis Toulouse,
01:10:55au 0826-300-300.
01:10:57Ce sera dans un instant. A tout de suite.
01:10:59Ici, Sud Radio sans réserve, Jean-Marie Bordry.
01:11:03Sud Radio sans réserve.
01:11:04Comment expliquer la victoire de Triomphe
01:11:06plutôt que, dis-je, de Donald Trump ?
01:11:08Et comment, d'ailleurs, retenir les leçons de ce triomphe
01:11:10sur la France ? On en parle avec Guy Harvier
01:11:12et Jean-Christophe Gallien, nos deux invités,
01:11:15ainsi que ceux qui nous écoutent, tiens, 0826-300-300.
01:11:18On file dans un endroit magnifique, vraiment.
01:11:21Bonjour, Yves.
01:11:22Bonjour.
01:11:23Bienvenue. Je suis désolé, j'ai dit que vous étiez à Toulouse.
01:11:25Alors, pas du tout. Vous êtes dans les Hautes-Pyrénées.
01:11:27C'est pas tout à fait Toulouse. J'ai vécu à Toulouse,
01:11:29mais maintenant, c'est sombre.
01:11:30Vous êtes à Sombrin. J'ai regardé, figurez-vous.
01:11:32Pendant la pause, vous êtes dans les Hautes-Pyrénées.
01:11:33C'est magnifique. Donc, vraiment,
01:11:35merci de nous donner cette petite escapade.
01:11:37Vous voulez revenir sur les termes qui ont été employés.
01:11:39C'est intéressant, Yves, ce que vous dites.
01:11:41On parlait de la caricature qui, parfois, a pu être faite
01:11:43assez souvent dans les médias de Donald Trump.
01:11:45Alors, c'est vrai, au début, notre invité qui nous écoute
01:11:47et qui est toujours avec nous, Guy Harvier,
01:11:49qualifiait Donald Trump de populiste et de démagogue.
01:11:52Vous, ce terme, ça vous a pas plu.
01:11:53C'est ce que vous avez dit, Guy Harvier, on est d'accord ?
01:11:55Et j'ai dit autoritaire.
01:11:56Et autoritaire. Trois qualifications très précises
01:11:58que vous maintenez. Vous, ça vous a pas plu.
01:12:00Mon cher Yves, expliquez-nous.
01:12:02Écoutez, c'est pas une question de savoir si ça m'a plu ou pas.
01:12:06Simplement, ce que je voudrais dire maintenant,
01:12:09c'est que les premiers mots dans un débat sont importants
01:12:12parce qu'ils donnent le ton.
01:12:14Quand j'entends ces trois mots qui ont été prononcés,
01:12:16populistes, démagogues, autoritaires,
01:12:19d'entrée de jeu sur un plateau,
01:12:21je me dis, pour le débat, c'est mal parti.
01:12:24Ça tire vers le bas. C'est tout.
01:12:26Mais, excusez-moi, ce n'est pas du tout
01:12:28pour déjuger le débat qui est en cours que je dis ça.
01:12:30Non, mais vous avez d'abord tout le monde à la parole
01:12:32sur Sud Radio. C'est pour ça qu'on vous la donne
01:12:33et qu'on est ravis de vous la donner, mon cher Yves.
01:12:35Concrètement, vous, vous l'auriez qualifié comment,
01:12:38Donald Trump, de votre point de vue ?
01:12:40Oh, écoutez, je ne sais pas si j'ai envie de rentrer là-dedans.
01:12:44Mais de votre regard des électeurs français,
01:12:46tout aussi déboussolés que nous, peut-être,
01:12:47quand ils regardent cet étrange pays
01:12:49qui ne nous ressemble qu'à moitié,
01:12:50qui est de l'autre côté de l'Atlantique.
01:12:52Écoutez, j'ai vécu aux Etats-Unis quand j'étais adolescent,
01:12:56donc je garde quand même un souvenir émotionnel fort
01:12:58et positif des Etats-Unis.
01:13:00Alors, de là à dire que j'idéalise les Etats-Unis, non.
01:13:04De là à dire que j'idéalise Donald Trump, non.
01:13:07De là à dire que j'idéalise l'autre parti, non, bien entendu.
01:13:14Et s'il y a une préférence à donner
01:13:16dans la donne géopolitique actuelle,
01:13:18dans la mutation de société que nous vivons,
01:13:22c'est quand même que la donne est en train de changer.
01:13:25Et ça, de mon point de vue, c'est très positif.
01:13:27En tout cas, on en parle avec vous.
01:13:29Vous le rapprocheriez de quelle politique française ?
01:13:31Donald Trump, c'était la question que j'avais posée aussi
01:13:33à nos invités.
01:13:34S'il tentait, qu'il y en ait qui lui ressemblent plus que d'autres ?
01:13:37Oh, je n'ai pas trop envie de répondre.
01:13:39Je n'ai pas trop envie de répondre.
01:13:41Je n'ai pas trop envie de répondre.
01:13:42Ce qui me paraît très important aujourd'hui,
01:13:45c'est qu'effectivement, tous les partis,
01:13:48tout le monde, les partis politiques,
01:13:51la presse, bien sûr, mainstream, presse alternative,
01:13:55se saisissent sérieusement de cette question
01:13:57et je pense qu'il y a du travail intéressant
01:13:59à faire autour de cette question-là.
01:14:01Voilà, c'est tout ce que j'ai envie de dire.
01:14:03– Eh bien, écoutez, vous l'aurez dit sur Sud Radio.
01:14:04Merci beaucoup Yves !
01:14:06– Au revoir.
01:14:07– Et vous nous rappelez quand vous voulez au 0826-300-300.
01:14:09Vous tous qui nous écoutez profiter de son brin,
01:14:11je le redis, c'est magnifique.
01:14:12Je vous conseille de regarder si vous cherchez à changer de vie,
01:14:14les amis, c'est absolument magnifique.
01:14:16On est toujours avec Guy Harvier, Jean-Christophe Gallien.
01:14:19Bon, il a été souvent, c'est vrai, caricaturé,
01:14:21je l'ai dit, même par certains intervenants,
01:14:23parfois démocrates, qui disaient qu'il voulait déporter.
01:14:25C'est ce qui a été dit sur Sud Radio par un démocrate,
01:14:27déporter des Américains dans des camps de concentration.
01:14:29Il parlait de la politique anti-immigratoire.
01:14:31Est-ce que vous considérez que ces termes…
01:14:32Vous comprenez Yves quand il vous dit qu'il a l'impression
01:14:34qu'on tire le débat vers le bas en disant qu'il est autoritaire,
01:14:37démagogue et populiste, ou vous maintenez ces termes ?
01:14:40Guy Harvier.
01:14:40– Moi, honnêtement, je maintiens ces termes.
01:14:42J'ai écouté quand même un certain nombre de discours
01:14:46qu'il a faits à l'occasion de ces meetings.
01:14:48Et honnêtement, j'aimerais bien demander à Yves
01:14:50s'il les a lui-même écoutés.
01:14:51Mais je pense que quand on voit le contenu de ce qu'il peut raconter,
01:14:56ça donne une idée quand même assez précise de qui il est,
01:15:00d'autant que sa trajectoire est connue.
01:15:03En gros, il vient d'une PME familiale
01:15:09dans laquelle il n'y avait aucun contre-pouvoir.
01:15:11Et il arrive à la présidence des Etats-Unis,
01:15:14où en gros, il va gouverner quasiment comme il gouvernait les Etats-Unis.
01:15:20Sa PME, le Président, il gérait sa PME de la même manière.
01:15:27Et donc, autant dans la première administration,
01:15:30il y avait pour le coup des contre-pouvoirs,
01:15:32il y avait aussi ce qu'on appelait les adultes dans la pièce,
01:15:35qui ont mis des garde-fous pour l'empêcher de faire un certain nombre de choses.
01:15:40La Chambre n'a pas été tout le temps de son côté.
01:15:44Là, en 2024, en 2025, puisqu'il y a Yves…
01:15:48– Globalement, ils sont tous d'accord avec lui, démocratiquement,
01:15:51pour le coup, il a obtenu tous les pouvoirs.
01:15:54– Il a tous les pouvoirs.
01:15:54– Effectivement, bon, vous ne l'aimez pas, Donald Trump,
01:15:56mais vous l'avez toujours dit, d'ailleurs,
01:15:57vous n'en êtes jamais caché, Guy Hervier.
01:15:59C'est aussi pour ça que c'est important de le préciser.
01:16:01– Peu importe si je l'aime ou je ne l'aime pas, ce n'est pas le sujet.
01:16:04– Et de toute façon, on est là pour en débattre.
01:16:06Jean-Christophe Gallien, est-ce qu'on a caricaturé trop souvent
01:16:09Donald Trump en France ou pas ?
01:16:12– Alors, ce qui est certain, c'est qu'il y avait…
01:16:16Moi, ce qui m'est gêné beaucoup, c'était le côté, on est le 51ème Etat,
01:16:20c'est-à-dire que forcément, dans cette espèce d'agressivité
01:16:22liée au premier mandat, il a d'abord eu une espèce de fascination,
01:16:27parce que c'est une marque politique, une des rares marques politiques,
01:16:29et d'ailleurs, c'était son obsession au départ,
01:16:31dans le premier mandat, il voulait devenir une marque géopolitique.
01:16:33C'était important pour lui, parce que dans cette espèce de trajectoire,
01:16:36c'est quelqu'un qui raisonne de cette manière,
01:16:37il raisonne en tant que marque.
01:16:38Lui, c'est du branding qu'il fait,
01:16:40et après, de la gouvernance, on verra ce que ça donne derrière.
01:16:42Alors, la différence, cette fois-ci,
01:16:43c'est qu'on peut avoir tout ce qu'on veut comme idée,
01:16:45c'est-à-dire qu'on peut les regarder, même l'URN,
01:16:47vous parliez de l'URN tout à l'heure, mais je les ai trouvées très faibles
01:16:49dans la capacité de comprendre ce qu'il allait se passer aux États-Unis.
01:16:51Quand on est Marine Le Pen et qu'on dit à toutes ses troupes,
01:16:54ne dites rien pendant cette période, c'est qu'on n'est pas certains,
01:16:56on n'a pas compris le momentum, donc ça veut dire que c'est compliqué.
01:16:59Or, pour eux, comme pour d'autres leaders européens
01:17:01qui sont plutôt dans cette zone dite populiste,
01:17:04dite extrême, ou en tout cas à droite,
01:17:06je veux dire, Mélanie, elle ne s'est pas privée,
01:17:07Orban ne s'est pas privé, d'autres leaders...
01:17:09– Le soutien à Trump était plus timide en France qu'ailleurs.
01:17:11– Elle n'a pas compris ce truc-là, je pense qu'elle d'ailleurs,
01:17:13Trump, alors pour le coup, c'est un businessman,
01:17:16les analyses sont très vite faites, très rapides,
01:17:18et je pense qu'elle ne bénéficiera pas,
01:17:19elle n'aura pas un prisme favorable.
01:17:21Donc, ce qui veut dire que pour moi, ce qui est important aujourd'hui,
01:17:23c'est de voir à quel point, pour ce qui a été dit,
01:17:25victoire présidentielle, victoire parlementaire,
01:17:28victoire au sein du parti, on l'a dit,
01:17:29cours suprême qui est très favorable,
01:17:31nombre de gouverneurs très importants dans beaucoup d'États,
01:17:34avec une cartographie, je le redis, qui est rouge, rouge partout.
01:17:38Aujourd'hui, si vous voulez, c'est un point de centralité,
01:17:40c'est lui le point de centralité, et ça veut dire quoi ?
01:17:43Ça veut dire que c'est presque un point d'équilibre politique,
01:17:44évidemment interne aux États-Unis, mais aussi géopolitique aujourd'hui,
01:17:47avec cette puissance qu'on, dans une élection,
01:17:49on remporte tellement de victoires, si vous voulez,
01:17:52on a, en sociologie politique, ça a été démontré il y a quelques...
01:17:55déjà, fort de nombreuses années,
01:17:57on n'a qu'une espèce d'armement institutionnel, si vous voulez,
01:18:00politique pour un certain temps.
01:18:01– On a les mains libres, au moins pour deux ans.
01:18:02– Oui, pour aller faire les choses.
01:18:03Donc ça veut dire quoi ?
01:18:04Ça veut dire que la liberté dont il va avoir bénéficié,
01:18:06c'est qu'est-ce qu'il va en faire ?
01:18:07Aujourd'hui, on sait que dans la répartition des rôles,
01:18:09on a un Trump qui veut plus s'occuper des affaires courantes,
01:18:12ça c'est très clair, il ne veut pas rentrer dans le détail
01:18:14du fonctionnement de l'exécutif.
01:18:15Donc ça veut dire qu'est-ce qu'il va faire ?
01:18:16Est-ce qu'il fait de l'international ?
01:18:17Est-ce qu'il fait les grands thèmes ou pas ?
01:18:19Vance, qui va faire l'exécutif,
01:18:20on a déjà des gens qui se répartissent le problème.
01:18:21Est-ce que Musk, ce qui n'est pas un truc totalement « press people »
01:18:27s'il devient ministre, en tout cas ce qu'on appelle,
01:18:28pas ministre aux Etats-Unis, mais qui vient à quelque chose là-dessus,
01:18:31on est dans un changement qui n'est pas une révolution,
01:18:34mais quelque chose qui va évoluer très largement
01:18:35et qui pose des questions pour nous en tant qu'Européens,
01:18:37Français, plus que Français et Européens,
01:18:39Chinois, Russes et ainsi de suite autour.
01:18:41Je veux qu'on termine par parler d'Elon Musk,
01:18:43le patron de Tesla, le patron de Twitter.
01:18:45Lorsque la victoire de Donald Trump s'est confirmée,
01:18:47il a tweeté, je le cite, « You are the media now ».
01:18:50Il parlait à ses followers, ses abonnés,
01:18:52et en d'autres termes, il expliquait que les réseaux sociaux,
01:18:54dont le sien, allaient remplacer définitivement les médias,
01:18:57supposément pour lui, hostiles à Donald Trump.
01:19:00Concrètement, quel rôle il va jouer pour vous
01:19:02et quel rôle il peut jouer pour vous
01:19:04dans une présidence Trump rapidement guérière ?
01:19:06Il va jouer un rôle essentiel.
01:19:07On l'a même déjà presque présenté comme le véritable vice-président.
01:19:12Et en plus, il a des moyens absolument considérables.
01:19:15Mais si je peux faire une petite incise,
01:19:18je dirais que, pour revenir à ce qu'on disait précédemment,
01:19:20qu'on aime Trump ou pas, maintenant, il va falloir,
01:19:22nous, en tant que Français et Européens,
01:19:24il va falloir se défendre contre lui.
01:19:27Et quand on regarde les titres de tous les journaux,
01:19:31en gros, il y a une prise de conscience
01:19:33qu'on aurait dû avoir il y a quelques années,
01:19:35parce que, même si on aime Trump, je peux vous dire qu'on va souffrir.
01:19:40Donc la question, c'est, est-ce que la France peut répondre seule ?
01:19:43À mon avis, elle ne le peut pas.
01:19:45Il faut qu'il y ait une réponse européenne.
01:19:46S'il n'y a pas cette réponse européenne, qui va être très difficile,
01:19:49parce qu'on est dans une période où on a d'un côté
01:19:52l'Allemagne, qui est dans une situation économique, politique compliquée...
01:19:55Et les voitures allemandes seront lourdement taxées.
01:19:57Les voitures, le commerce, les exportations allemandes
01:20:00sont quand même battes de l'aile à la fois aux États-Unis.
01:20:01Le vin français sera taxé.
01:20:03Le vin, je ne veux pas dire que c'est un détail, mais...
01:20:05Il y a beaucoup d'éducateurs qui vous écoutent sur ce radio.
01:20:08Non, j'entends bien, mais regardons les...
01:20:10À mon avis, le numérique,
01:20:13c'est dans le domaine des technologies avancées
01:20:16où il va falloir se défendre.
01:20:17Et donc, il va falloir que l'Europe reste unie
01:20:21et décide enfin d'avoir une véritable politique industrielle,
01:20:25ce qu'elle n'a pas eu depuis le début.
01:20:27Ce qu'elle n'a pas fait il y a huit ans,
01:20:28quand Donald Trump était déjà président de la République américaine.
01:20:31Président de la République américaine, on va le dire comme ça, c'est joli mordi.
01:20:34Jean-Christophe Galli, en un mot, je termine sur Elon Musk,
01:20:36parce que ça a été quand même un acteur central de cette campagne.
01:20:39Un super vent soutien de Donald Trump.
01:20:41Et quel rôle il peut jouer ?
01:20:43D'abord, il va en profiter, comme il l'a déjà profité
01:20:45sous la présidence de Biden et avant, pour ses propres contrats publics,
01:20:48liés notamment à ce qu'il devient,
01:20:49c'est-à-dire un missionnaire de l'espace,
01:20:51à la fois pour envoyer des gens dans l'espace,
01:20:53mais aussi pour faire des constellations satellites.
01:20:55Et les voitures électriques.
01:20:56Il n'est pas le seul, il y aura lui, il y aura Bezos.
01:20:58Tout ça est en cours, je vous le disais tout à l'heure.
01:20:59C'est-à-dire que ce monde technologique,
01:21:01très largement dominé par Peter Thiel et ses organismes libertariens...
01:21:05Vont se rallier à Donald Trump.
01:21:07Oui, pas très lointain, et ça veut dire ça, c'est un point essentiel,
01:21:09parce que c'est un enjeu qui concerne un média comme Sud Radio aussi aujourd'hui,
01:21:13dans le prolongement européen, c'est important.
01:21:15On a vu se transformer réellement
01:21:18la réalité de la sphère d'influence médiatique autour de cette élection.
01:21:21Et c'était le cas auparavant, même en 2016 et en 2020,
01:21:23mais cette fois-ci, ça a basculé complètement.
01:21:25Le hors-média classique, le hors-média traditionnel
01:21:28a dominé très largement la fabrication dite de l'opinion,
01:21:31en tout cas de l'influence et de la conversation,
01:21:33sans parler de la fabrication de l'opinion dans la conversation.
01:21:35Les réseaux sociaux ont devancé.
01:21:36Et d'autres médias.
01:21:37Les réseaux sociaux ont remplacé les médias.
01:21:39Vous avez droit à un mot, mais pas plus.
01:21:41Si on regarde Bezos qui a racheté le Washington Post il y a dix ans
01:21:44pour 250 millions de dollars...
01:21:45C'était déjà précurseur.
01:21:47Non, ce n'était pas précurseur.
01:21:48En gros, ça ne sert absolument à rien.
01:21:49Au contraire.
01:21:50Elon Musk a dépensé 44 milliards de dollars pour acheter Twitter,
01:21:54qu'il a appelé X.
01:21:55Et c'est ça, son véritable pouvoir aujourd'hui.
01:21:57Il s'en est servi pendant les élections.
01:21:59Et il est rentré dans la bonne campagne.
01:22:00Et on en reparlera.
01:22:01Effectivement, il a embarqué dans le bon bateau, en tout cas.
01:22:03Merci à vous, Guy Harvier.
01:22:04Je rappelle votre livre.
01:22:05Et si Napoléon s'était exilé en Amérique,
01:22:07c'est publié chez l'Armatan.
01:22:09Merci à vous, Jean-Christophe Gallien,
01:22:11communicant et politologue, d'avoir pris la parole sur Sud Radio.
01:22:14Après le remariage entre l'Amérique et Trump,
01:22:16on va parler du divorce.
01:22:18Ce sera chez Brigitte Lahaie, juste après les infos.
01:22:20Bonne journée à vous.