Mettez vous d'accord avec Jean Baptiste Moreau, Noémie Halioua, Erik Tegner et Joseph Tayefeh
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00:00— Le 10h midi, mettez-vous d'accord, Benjamin Gleize.
00:04— Mettez-vous d'accord. On a beaucoup de choses à dire, beaucoup de débats en perspective.
00:08On va revenir bien évidemment sur ces élections européennes... Européennes... Américaines.
00:13Je sais pas pourquoi. Je confonds toujours. Je dis « européennes ». Je sais pas pourquoi. C'est la proximité.
00:17En tout cas, grand retour donc de Donald Trump à la Maison-Blanche. On va y revenir jusqu'à midi avec nos débatteurs du jour.
00:24Jean-Baptiste Moreau, bonjour. — Bonjour.
00:26— Porte-parole du Think Tank « Agriculture, stratégie, anciennes agriculteurs » Noémie Allioua, bonjour.
00:31— Bonjour. — Journaliste et séilliste, auteur de « La terreur jusque sous nos draps » aux éditions Plon.
00:36Éric Tegner, bonjour. — Bonjour.
00:38— Journaliste, président de Frontières, débats tous les vendredis. On vous retrouve « La vérité en face » avec Patrick Roger, Alex Darmon.
00:45Et puis Joseph Taifé, bonjour. — Bonjour.
00:48— Vous êtes auteur, conférencier, secrétaire général de Place Allianz. On va donc revenir sur ces résultats.
00:54D'abord, est-ce que c'est une surprise ou pas, Éric Tegner, cette victoire de Donald Trump qui revient donc à la Maison-Blanche ?
01:01— Alors il faut être honnête. En tout cas, une victoire aussi majeure, c'est-à-dire les résultats qui tombent à 7h30, c'est une surprise de ce côté-là pour tout le monde.
01:08— On nous annonçait déjà des jours d'attente. — De toute façon. C'est-à-dire que moi, ces dernières semaines, quand on me posait la question,
01:15je me risquais à dire que Donald Trump allait remporter cette élection. Mais effectivement, je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi majeur.
01:23Tout ça pour dire que même du côté de ceux qui se sont mis sur un pendant de contre-récits par rapport aux récits médiatiques qui étaient plutôt pro-Kamala Harris,
01:30on a été plutôt prudents, voire trop prudents. Après, s'y attendre, on se retrouve quand même avec un Donald Trump qui était extrêmement fort,
01:37qui a su imposer ses thématiques sur l'immigration, qui a su tenir une ligne très claire sur les questions quand même internationales.
01:43Et une Kamala Harris, il faut le dire, qui était une très mauvaise candidate. Encore une fois, au mois de mai dernier, on pensait déjà à ce que Joe Biden,
01:50s'il se représentait, ne lui repropose pas d'être colistière. À cette époque-là, tout le monde disait qu'elle était absolument nulle.
01:56Mais à partir du mois d'août, il y a eu une Kamala-mania. On n'a pas, du côté des médias américains et certains médias occidentaux,
02:02on a refusé de voir qu'elle ne souhaitait pas aller dans des médias, qu'il y avait même des coupes dans les médias d'ABC, qu'elle était mauvaise.
02:09Et dès que vous disiez qu'elle était mauvaise, ça voulait dire que vous étiez raciste. Et surtout, pour conclure, moi, je pense que la victoire de Donald Trump,
02:15c'est aussi la défaite des grands médias, justement, qui ont refusé de voir la volonté aussi d'une grande partie du peuple américain de voter pour Trump.
02:25Parce que la force, quand même, de cette élection de Donald Trump, ce n'est pas simplement d'être élu comme il l'aurait été en 2016.
02:31Ça veut dire qu'il y a quelqu'un qui fait une bonne campagne, ça convainc des gens, ils votent pour lui. Après, tant pis.
02:36Là, ils ont revoté pour lui. Ça veut dire que c'est un vote d'adhésion de dizaines de millions de personnes.
02:41Et ça, les dizaines de correspondants locaux de médias qui étaient sur place aux Etats-Unis, ils ont refusé de le voir en faisant comme si, tout simplement, c'était Trump le problème.
02:50Alors qu'aujourd'hui, c'est massif. Encore une fois, à 7h30, tout le monde accepte le fait que Donald Trump est devenu le prochain président des Etats-Unis.
02:58— Noémie, on y va. — Oui. Alors j'irai peut-être encore un peu plus loin que vous. Ce n'est pas uniquement la défaite des médias, c'est la défaite de tout un système.
03:06Et c'est ce que n'a pas compris le Parti démocrate, qui a renouvelé les mêmes erreurs comme s'il n'avait pas fait d'introspection, comme s'il n'avait pas compris les erreurs qu'il faisait déjà.
03:16J'ai un exemple précédent. C'est le fait d'avoir mobilisé tous les acteurs d'Hollywood pour montrer qu'il fallait voter pour Kamala Harris.
03:23C'est-à-dire qu'ils avaient fait exactement la même erreur en 2016 en mobilisant l'élite du pays, effectivement, l'oligarchie, les grands médias...
03:33Mais oui, ça a été contre-productif, parce que justement, Donald Trump incarne un candidat anti-élite, anti-système,
03:40qui justement va à l'encontre de toutes les grandes leçons de morale que l'on professe au quotidien.
03:45Et le Parti démocrate a renouvelé encore une fois les mêmes erreurs sur le plan en accaparant un certain nombre de thématiques
03:53et effectivement aussi en se mêlant aux artistes, en se mêlant à l'oligarchie aussi financière.
04:02— Et c'est paradoxal, parce que c'est Donald Trump qui faisait figure finalement d'un candidat qui venait d'une certaine élite aussi.
04:09— Oui, qui venait d'une certaine élite. Mais lui, il incarne... Et d'ailleurs, c'est très visible dans ces résultats-là.
04:13Il incarne la classe populaire qui a été oubliée. C'est tout le grand bouleversement aussi de l'histoire qui veut qu'aujourd'hui, la droite...
04:20Et je vous invite à lire, vous savez, le journaliste américain Thomas Frank, qui a écrit des livres il y a déjà plusieurs années là-dessus,
04:25qui a écrit « Pourquoi, aujourd'hui, les pauvres votent à droite ? Et pourquoi, aujourd'hui, la bourgeoisie vote à gauche ? ».
04:32C'est-à-dire qu'il y a eu tout un renversement qui fait qu'aujourd'hui, la droite est populiste et la droite est plébiscitée
04:38par les couches sociales inférieures, par l'Amérique profonde, par tous ceux qui ont été oubliés par les démocrates.
04:45C'est une grande leçon pour nos démocraties. Et il faut tirer ces leçons et les regarder en face.
04:51On ne combat pas les populistes à coups de leçons de morale et à coups de bonnes intentions.
05:01Et effectivement, c'est ce qui va nous arriver en France et en Europe. Et c'est ce qui nous arrive déjà depuis quelques années.
05:06C'est-à-dire qu'il y a une rupture profonde entre, on va dire, l'État profond ou le pays profond,
05:11et ses élites qui semblent ne pas vouloir voir en face les réalités des problématiques et surtout qui n'y apportent aucune réponse.
05:18Les réponses, ce n'est pas un concours de personnalité ou de Miss France de savoir quel est le plus beau pour aller se présenter.
05:23C'est une vraie vision de moyen et de long terme. C'est ça qui permettra de combattre les populistes.
05:28Et certainement pas un concours de personnalité à choisir quelle est la personnalité qui va le mieux pouvoir battre Trump.
05:34La preuve, Trump a gagné.
05:35Le temps file. Juste en un mot, Joseph Taifié, puisque le temps file, on vous écoutera plus en longueur tout à l'heure.
05:42Mais juste un mot sur ces résultats-là.
05:44Je trouve que déjà au niveau pour le business et pour l'industrie, ça va donner de la visibilité.
05:48Parce que non seulement il a gagné, mais en même temps, il va avoir une majorité au congrès.
05:53Ce qui va être quand même extrêmement important en termes de stratégie.
05:56Et on le voit, on va dire, au niveau des derniers résultats.
05:59Le bitcoin qui s'envole, le dollar qui reprend, l'industrie qui reprend, on va dire, de la vigueur aux États-Unis.
06:04Et je pense que maintenant, on devrait passer un petit peu du MAGA, Make America Great Again,
06:09au MEGA, c'est-à-dire Make Europe Great Again.
06:12C'est-à-dire qu'aujourd'hui, l'Europe doit maintenant un petit peu couper le cordon avec un peu les États-Unis
06:17et créer sa propre autonomie industrielle et stratégique.
06:20Parce qu'effectivement, on ne pourra pas compter sur les États-Unis comme on a pu le compter les années précédentes.
06:25Et sortir en France sa naïveté libre-échangiste.
06:27Mais ça, c'est un vœu pieux parce qu'on l'avait déjà dit en 2016 et ça n'a rien produit.
06:31Allez, on revient dans un instant. Mettez-vous d'accord, on poursuit les débats juste après les infos de 11h.
06:36A tout de suite.
06:47Mettez-vous d'accord, on poursuit les débats avec nos invités ce matin,
06:50nos débatteurs Jean-Baptiste Moreau, porte-parole du think-tank Agriculture Stratégie,
06:54ancien agriculteur Noémie Allioua qui est journaliste essayiste,
06:57auteur de « La terreur jusque sous nos draps » aux éditions Plon.
07:00Éric Tegner, journaliste, président de Frontière.
07:02Et Joseph Taïfé qui est auteur, conférencier, secrétaire général de Plast Alliance.
07:08On continue de débattre après cette victoire, victoire écrasante de Donald Trump
07:12qui retourne donc à la Maison Blanche des fêtes de Kamala Harris.
07:16On ne s'attendait peut-être pas à une victoire aussi nette de la part de Donald Trump.
07:21Il a pris la parole, alors c'était ce matin, plus d'une demi-heure ce matin pour nous, en France.
07:26On écoute un extrait.
07:43Voilà, je me battrai pour vous à chaque citoyen. Je veux dire que je vais me battre pour vous, Joseph Taïfé.
07:50Il y a eu une volonté dans ce discours un peu de réunir les Américains.
07:55C'est un discours d'apaisement. Je ne pense pas qu'on va avoir des troubles ou des contestations.
08:01Quand je vois Emmanuel Macron qui déjà effectivement félicite avant qu'on ait encore le résultat officiel,
08:06c'est déjà on va dire une reconnaissance de son élection.
08:09Mais c'est surtout, on va dire, la victoire nette et claire.
08:12Contrairement au sondage, j'écoutais les médias en France, on nous expliquait que c'était très très serré.
08:17Moi les échos que j'avais à Bruxelles, tout le monde s'attendait à ce qu'il soit réélu.
08:21On le voyait, le dernier rapport de Mario Draghi sur la compétitivité
08:25est un petit peu une préparation à la politique américaine
08:28qui justement va très concrètement devenir de plus en plus indépendante de l'Europe.
08:33Et donc aujourd'hui, moi je ne suis pas très surpris.
08:35Quelqu'un qui réussit à réunir quand même, quelqu'un qui fait des voitures électriques et les pétroliers,
08:39quelqu'un qui réunit des partisans d'Israël mais également de la communauté musulmane
08:44avait en fin de compte pour moi de grandes chances de gagner cette victoire.
08:47Je pense qu'il a effectivement bien mérité.
08:49C'est une victoire de Donald Trump ou une défaite de Kamala Harris, Eric Tegner ?
08:54Pour moi c'est clairement une victoire de Donald Trump, je vais vous expliquer pourquoi.
08:58Souvent on dit que Donald Trump son problème c'est sa personnalité.
09:01D'une certaine façon il serait bien trop clivant.
09:03Moi j'ai eu l'opportunité de couvrir la convention républicaine de Donald Trump qui était à Milwaukee.
09:08C'était vraiment trois jours après la tentative d'assassinat contre lui.
09:12Et je vais vous dire, le discours que j'ai vu, et quand on est dans la pièce on le vivait vraiment différemment,
09:17c'était pas du tout un homme vindicatif.
09:20Et en règle générale, on a suivi d'autres meetings, par exemple en Pennsylvanie à Johnstone,
09:25c'est quelqu'un qui d'ailleurs, les journalistes vous le disent, ne suit jamais son prompteur,
09:29qui dépasse d'une demi-heure, et qui en fait parle un petit peu à ses fidèles on pourrait dire,
09:34comme leur grand-père.
09:35Et ça c'est quelque chose vraiment, ils se sentent proches de lui, c'est réel.
09:38Déjà ils le connaissent depuis une trentaine ou une quarantaine d'années.
09:41Donc il assène d'une certaine façon des certitudes mais avec un ton quand même d'apaisement.
09:46Et ça c'est important de le souligner.
09:48Ses fidèles, ils connaissent tous ses mimiques, ils savent quand il faut dire faillite,
09:51quand il faut lever le poing, etc.
09:53Et donc c'est sa personnalité à laquelle ils ont adhéré.
09:55Ils ont aimé cette sincérité où ils voyaient un homme capable, tout seul,
09:59même je pense avant n'importe quelle agence de communication,
10:01avoir l'idée de se dire, eh bien lorsque justement mes électeurs se font traiter d'orduriers,
10:06je vais faire le coup du camion poubelle, d'aller au McDonald's, etc.
10:09de correspondre exactement en fait.
10:11Et c'est une sincérité.
10:12Je vais même vous dire, ce qu'on n'aimait pas chez lui,
10:14c'est-à-dire les contestations, les résultats, etc.
10:16Il a gardé la même ligne depuis 4 ans en fait.
10:18Il la garde depuis des années.
10:20Et donc on s'est retrouvé aussi dans une campagne
10:22où d'un côté on a un Donald Trump proche des gens,
10:24qu'on connaît, on connaît ses défauts, on connaît ses qualités,
10:26et ils l'ont choisi en connaissance de cause.
10:28Et de l'autre, une Kamala Harris qui malgré 4 ans de vice-présidence,
10:32en fait, ça en dit beaucoup sur le fond.
10:36Donc je pense que c'est vraiment aussi une victoire personnelle.
10:39Il a été capable de ressouder des liens avec Elon Musk,
10:41il était proche, il y était cette nuit.
10:43Il a vu vraiment une proximité.
10:45C'était pas juste faire une alliance, comme certains qui se détestent
10:47peuvent se dire, allez on se fait une bisbille.
10:49Il a vraiment la senti proche auprès de ses personnalités,
10:52comme Kennedy, etc.
10:54Donc je pense qu'il faut aussi sortir de cet état d'esprit
10:56qui tendrait à dire que le problème de Trump, c'est lui,
10:58alors que non, c'est la force de Trump,
11:00c'est ce que les gens aiment.
11:02– Jean-Baptiste Mouraud, victoire de Donald Trump,
11:04défaite de Kamala Harris ?
11:06– C'est évidemment les deux.
11:08Vu les proportions, il y a une vraie adhésion derrière Donald Trump.
11:11– Qui a gagné le vote populaire, c'est aussi une grosse différence.
11:14– Oui, et pour la première fois, parce que d'habitude,
11:16c'est souvent les démocrates qui gagnent le vote populaire,
11:18même s'ils ne gagnent pas la présidentielle face à Donald Trump.
11:20– Il a augmenté ses voix en 2020, donc il a augmenté son réservoir.
11:23– Et comme le disait Eric Tainer, ils ont voté en toute connaissance de cause,
11:26puisqu'il a déjà été 4 ans président.
11:28Donc on l'a vu à l'œuvre, on sait de quoi il est capable,
11:30pour le pire ou pour le meilleur.
11:32Et ils ont voté massivement pour lui.
11:35Donc il n'y a pas de débat sur l'expression démocratique et sur la victoire.
11:38Il a gagné à plate couture.
11:40– M. Harris n'était sans doute pas une très bonne candidate.
11:42Elle a eu, c'est vrai, en plus, une campagne assez courte,
11:46puisque Biden s'est retiré sur le tard.
11:48Mais je pense que ça n'aurait en fait pas changé grand-chose,
11:51parce qu'effectivement, comme le disaient les interlocuteurs précédents,
11:54ils se sont encore plantés sur la campagne,
11:57en faisant parler uniquement des élites,
11:59en faisant venir Jennifer Lopez,
12:01et ce n'est pas l'enjeu de l'Amérique profonde aujourd'hui.
12:04L'enjeu, il était économique.
12:06Eux n'ont parlé que des questions sociétales au niveau des démocrates.
12:09Donc voilà.
12:10Et Trump a su parler fin de mois,
12:13quand les autres parlaient fin du monde,
12:15ou même pas d'ailleurs, ou parlaient de l'avortement,
12:18qui n'est pas une prérogative en plus du président des États-Unis,
12:20mais une prérogative de chaque gouverneur dans chaque État.
12:23Donc ils ont fait une campagne à côté de la plaque.
12:26Maintenant, il faut que nous, Européens, en en tirent les conséquences.
12:30Il va y avoir des rapports de forces commerciaux qui vont être brutaux.
12:33Et il faut s'y préparer.
12:35Et il faut, comme je le disais tout à l'heure, sortir de la naïveté libre-échangiste
12:38en expliquant que la concurrence est libre et non faussée.
12:41Et ça, ça n'existe que dans les manuels d'économie.
12:43La vérité, c'est que l'économie va être un rapport de force avec les États-Unis,
12:46comme avec les autres entités, comme avec la Chine, comme avec d'autres.
12:49Et il faut se répréparer sans naïveté et avec clairvoyance.
12:52Et il faut arrêter les leçons de Moradge.
12:53Regardez les réactions de la gauche ce matin sur les réseaux sociaux.
12:56C'est d'affligeantes bêtises.
12:58– Certains qui disent vouloir quitter X,
13:01qui appartient à l'homme musc, le grand soutien de Donald Trump.
13:05– Qui continuent à ne pas vouloir parler aux gens qui votent Trump
13:09ou aux gens qui votent Marine Le Pen.
13:10Et puis on aura le même résultat en France qu'on a eu là-bas.
13:14Il ne suffit pas de se boucher les oreilles pour que les phénomènes n'existent plus.
13:17Il faut répondre aux gens et il faut aller leur parler surtout.
13:20Et échanger avec eux et pas dire, pas faire des leçons de morale à tout va.
13:23Ça ne sert à rien, ça n'a aucune utilité.
13:25On ne fait pas de la politique avec des leçons de morale.
13:27– Naomi Haliwa ?
13:29– Il vaut mieux accepter aussi le jeu démocratique.
13:31C'est vrai que, souvenez-vous, depuis 24 heures,
13:33on entend beaucoup de gens qui craignaient que si les démocrates l'emportaient,
13:39les républicains, eh bien, produiraient de la violence dans la rue,
13:43qu'il y aurait des manifestations.
13:44Ils craignaient qu'il y ait encore une nouvelle fois des problèmes au Capitole, etc.
13:48– Il n'y a pas eu de violence dans les bureaux de vote,
13:50alors qu'on nous annonçait pour le coup des détentions très fortes.
13:53– Il n'y a pas eu de violence, mais il va falloir maintenant aussi
13:55que les démocrates qui ont perdu, si ça se confirme,
13:57et c'est en train de se confirmer, ils acceptent aussi le jeu démocratique.
14:00– Kamala Harris n'a pas pris la parole pour l'instant.
14:03– Elle est K.O. debout.
14:04– Oui, hier, elle devait parler.
14:05Elle a décidé que ce soit son président de cabinet qui est parti s'exprimer
14:10et parler à la foule.
14:11Mais sur le personnage de Kamala Harris, c'est vrai que, de toute façon,
14:15c'est un personnage qui est un plan B.
14:17Elle n'a pas été choisie, elle n'a pas été investie
14:19parce qu'on la voulait véritablement, par le parti démocrate.
14:23Elle est arrivée parce que Joe Biden a montré ses déficiences cognitives
14:27à l'issue de son grand débat avec Donald Trump.
14:30Il a été question de la choisir, encore une fois, c'était un plan par défaut.
14:34Et donc, elle n'a pas eu cette incarnation,
14:36elle n'a pas été choisie pour elle-même.
14:38Elle est arrivée là un petit peu par hasard.
14:40Et c'est vrai que tout au cours de cette campagne,
14:42elle n'a pas réussi vraiment à s'imposer, à montrer son caractère,
14:44à montrer ses idées.
14:46Et ça montre aussi que l'antitrumpisme ne suffit pas.
14:49Elle n'a pas su incarner une ligne qui lui était propre.
14:52– Elon Musk, Donald Trump, dans son discours, n'en a pas parlé
14:55jusqu'au moment où, dans la foule, dans le public,
14:58on l'a interpellé en lui demandant de parler d'Elon Musk.
15:01Une star est née, nous avons une nouvelle star, Eric Tegner.
15:06Il a pesé véritablement ou pas dans cette campagne, Elon Musk ?
15:10– Il y a deux personnes qui ont pesé dans cette campagne.
15:13Ça a patiné autour du 10 septembre, au moment du débat,
15:15où c'était 50-50 avec Kamala Harris, justement, et Trump.
15:18Il y a eu le ralliement de Kennedy, qui a été vraiment important là-dessus.
15:22On l'a sous-traité en France, mais ça a été un premier déclic
15:26pour amener des voix, notamment du côté des modérés.
15:29Il faut savoir qu'au début, Kennedy avait été envoyé un peu par Biden
15:32pour grappiller des voix sur Trump, et il a fini par réaliser
15:35que ça lui grappillait des voix à lui, et donc il voulait le débrancher.
15:38Ensuite, il y a eu effectivement Elon Musk qui s'est majoritairement rallié.
15:42Pourquoi ça a apporté du monde ? Déjà, il a fait une véritable campagne.
15:45Il n'a pas juste fait un communiqué de presse,
15:47on l'a vu sur l'ensemble des meetings.
15:49Ensuite, il a participé à des très grosses émissions,
15:51également Jorrigan, Tucker Carlson.
15:53– Il a apporté des fonds aussi.
15:54– Il a apporté des fonds, bien entendu, beaucoup d'argent,
15:56même si la campagne Trump a dépensé bien moins d'argent
15:59que la campagne de Kamala Harris.
16:01Et surtout, il a montré aussi ce côté du « c'est l'Amérique qui gagne »
16:05qui rejoint Donald Trump.
16:07Il a montré aussi que c'est l'Amérique du progrès,
16:09c'est l'Amérique de l'avenir.
16:10C'est-à-dire que ce que je trouve aussi d'intéressant,
16:12presque que Musk est plus important et plus intéressant aujourd'hui
16:14que Donald Trump, parce qu'il survivra à la politique,
16:17c'est qu'on se retrouve avec un homme qui est prêt à vendre aux gens
16:19d'aller sur Mars.
16:20Habituellement, les gens qui font ça, c'est des gens qui s'en moquent du présent,
16:24un petit peu de l'ouvrier, etc.
16:25Mais lui, il réconcilie ça, justement, avec l'ouvrier.
16:27Il ne le méprise pas.
16:28Et donc ça, ça a été vraiment cette force,
16:30cette jonction, en fait, entre ces deux éléments.
16:32Ça a évidemment apporté énormément de monde.
16:35Du côté de X, il y a eu vraiment un impact.
16:37Mais bon, l'impact, il est quand même majeur d'abord sur Meta et Facebook.
16:39– Tout le monde n'est pas sur X.
16:40– Voilà, c'est Facebook.
16:42D'ailleurs, la majorité des budgets de campagne ATS
16:44ont été mis sur Facebook, Instagram et Google.
16:47Mais Musk était vraiment majeur là-dedans.
16:49Et avec une vraie proximité, on l'a vu cette nuit,
16:51on voit cette photo, Musk et Trump qui parlent ensemble,
16:54qui s'entendent excellemment.
16:55Ça ne durera peut-être pas longtemps.
16:57Mais c'est vraiment le côté aussi, on va aller à nouveau à la reconquête.
17:00On va rendre l'Amérique et les Américains fiers.
17:02Et ça, je trouve que ça a beaucoup pesé.
17:04– Allez, on poursuit.
17:05Mettez-vous d'accord dans un instant.
17:07On se retrouve.
17:08On va revenir sur la réaction d'Emmanuel Macron,
17:10qui nous dit beaucoup de choses,
17:12en réaction à cette réélection de Donald Trump.
17:15Et puis voilà, on va continuer d'analyser sans langue de bois
17:18les résultats de cette élection américaine.
17:21– Soudradio.
17:22– Soudradio.
17:23– Parlons vrai.
17:24– Parlons vrai.
17:25– Soudradio.
17:26– Parlons vrai.
17:27– Soudradio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Benjamin Gleize.
17:32– Mettez-vous d'accord, on continue d'analyser les résultats
17:34de cette élection américaine.
17:36Dénouement, déjà, Donald Trump qui retourne à la maison blanche.
17:40Nos débatteurs, Jean-Baptiste Moreau, Noemi Alua,
17:43Eric Tegner et Joseph Taifé.
17:46Jean-Baptiste Moreau, on va lire cette réaction d'Emmanuel Macron sur Aix.
17:51Félicitations Président Donald Trump, prêt à travailler ensemble
17:54comme nous avons su le faire durant 4 années,
17:57avec vos convictions, avec les miennes, avec respect et ambition,
18:01pour plus de paix et de prospérité.
18:03Qu'est-ce qu'elle nous dit ?
18:04Si on lit entre les lignes, Jean-Baptiste Moreau.
18:06– Que, évidemment, les convictions de Trump
18:08ne sont pas forcément celles du Président Macron, évidemment,
18:12mais qu'ils ont su pendant les 4 ans où Trump était au pouvoir
18:15et où Emmanuel Macron était Président de la République
18:18avec une majorité stable derrière lui, travailler ensemble,
18:22main dans la main avec ce rapport de force qui est inhérent
18:26à ce qu'est Trump et à ce qu'il veut dans les relations internationales,
18:30ce rapport de force qui n'empêche pas les discussions
18:33et peut-être une forme d'amitié par ailleurs.
18:36Mais il y a un vrai rapport de force qui s'installe
18:39et c'est la moindre des choses que le Président de la République
18:41reconnaisse aujourd'hui l'élection démocratique
18:43telle que c'est déroulée aux Etats-Unis,
18:45ce qui n'est pas le cas dans de nombreux autres pays.
18:47Et Donald Trump est un interlocuteur incontournable
18:50qu'il va falloir aborder mais sans naïveté
18:53et avec l'Europe qui ne va pas aller baisser la culotte
18:56pays après pays auprès de Donald Trump,
18:58parce que c'est ça le risque aujourd'hui,
19:00c'est que chacun y aille pour dire « épargnez-moi sur les taxes »
19:03parce qu'il va y avoir effectivement des mesures de protectionnisme.
19:06– Ce qu'il a prévu.
19:07– Oui, dans son programme, c'est très clair.
19:09Il va y avoir des mesures de protectionnisme sur un certain nombre de produits
19:11et le risque c'est que chaque pays européen y aille en ordre dispersé
19:14pour négocier en direct avec lui le fait que sur ses produits à lui
19:17il n'y ait pas trop de surtaxes.
19:19Et ce n'est surtout pas ça qu'il faut faire, sinon l'Europe elle est morte.
19:22Et ces pays-là ne se serviront même pas eux-mêmes
19:25puisque de toute façon Trump ne connaît que le rapport de force.
19:27Donc il faut que l'Europe soit vraiment une force commerciale
19:30comme elle devrait l'être et comme elle n'est pas depuis sa création quasiment.
19:33– Noemi Allioua, ça va changer quoi cette élection,
19:37réélection de Donald Trump aux relations entre la France et les Etats-Unis,
19:40entre l'Europe et les Etats-Unis ?
19:42Attention à la naïveté, nous dit Jean-Baptiste Moreau.
19:44– Oui, attention à la naïveté.
19:46Alors on sait déjà que ce n'est pas forcément une très bonne nouvelle
19:48puisqu'effectivement Donald Trump a déjà annoncé
19:50qu'il allait poursuivre son projet protectionniste,
19:53qu'il allait augmenter les taxes sur les importations.
19:55On sait qu'il y a déjà, vous savez en 2016,
19:57l'industrie du vin avait beaucoup souffert de ces taxes.
20:00– Notamment sur la Chine, c'est la Chine qui a fait la même chose déjà.
20:02– Exactement, sur la Chine, etc.
20:04Donc ça pourrait toucher notre propre industrie, nos propres agriculteurs.
20:07Donc il va falloir qu'on défende nos propres intérêts, effectivement.
20:10Alors est-ce que ça se fera dans le cadre européen ?
20:14L'idéal, ce serait que ce soit le cas,
20:16mais on sait aussi que le cadre européen,
20:18parfois il peut être aussi une contrainte
20:20et peut empêcher vraiment la France de défendre ses propres intérêts.
20:25Donc nous verrons ce qui va se passer,
20:27mais c'est vrai que l'Europe, la question européenne,
20:29n'a pas du tout été présente, ou très peu, de cette campagne.
20:32Les questions, les grandes questions internationales pour l'Amérique aujourd'hui,
20:36c'est l'Iran, c'est le Moyen-Orient, c'est l'Ukraine, c'est la Russie.
20:39Et effectivement, la question européenne n'a pas été vraiment mise sur la table.
20:43Est-ce que ça veut dire justement que malheureusement,
20:46l'Europe est en train de disparaître de la scène internationale ?
20:49C'est une possibilité.
20:50Et quand on voit rien qu'au niveau français,
20:52la façon dont le président Emmanuel Macron n'a pas su vraiment tenir un cap,
20:56avoir une diplomatie claire,
20:58donner des grandes lignes sur un certain nombre de sujets internationaux,
21:01on s'est dit que peut-être qu'on est en train aussi,
21:03aujourd'hui, de payer cette absence de cap.
21:05Éric Tegner, c'est vrai que les questions cruciales aujourd'hui
21:09pour Donald Trump à l'international, on va voir, on va suivre.
21:12Zelensky qui félicite Donald Trump pour ce résultat,
21:18mais qui attend beaucoup.
21:19Il y a beaucoup d'incertitudes.
21:21Il y a l'Ukraine, il y a le Proche et le Moyen-Orient,
21:24il y a l'Iran, effectivement, et la Chine.
21:27Forcément, ça va avoir des conséquences majeures à l'international, Éric Tegner.
21:32Bien entendu, je pense que sur la question de la guerre en Ukraine,
21:35il sera peut-être tenté d'aller assez vite.
21:37Peut-être même qu'il commencera à avoir des premiers échanges
21:40avant son intronisation, du coup, au mois de janvier.
21:43En tout cas, c'est plutôt ce qu'on pouvait lire là-dessus.
21:46Il a promis d'arrêter tout simplement la guerre en Ukraine.
21:48Moi, je pense qu'il a des cartes en main,
21:50et s'il ne les a pas, on le saura vite.
21:52Souvent, on dit que Donald Trump...
21:53C'est quoi ces options ?
21:55Aujourd'hui, pour moi, il va aller voir Vladimir Poutine
21:58et il va lui dire, voilà, il faut faire un deal, tout simplement.
22:01Et Poutine, vous savez, il a du respect pour Donald Trump
22:04parce que souvent, on l'oublie, la vraie confrontation,
22:07la seule confrontation qu'il y a eu véritablement avec les Américains,
22:09c'était face à Trump, en 2019, dans le désert de Golan,
22:12lorsqu'il y avait une centaine de mercenaires russes du groupe Wagner
22:15face à des soldats américains,
22:16et Donald Trump a donné l'ordre de les assassiner, tout simplement.
22:19Trump, justement, ça l'a calmé.
22:21Poutine, ça l'a calmé à ce moment-là.
22:23Donc, il y a une possibilité de respect, et il sait très bien,
22:25vu que Donald Trump a dit, je vais proposer un deal,
22:27et si ce n'est pas bon, on va trouver une autre option.
22:30Et c'est Poutine qui ne pourra pas non plus te retourner.
22:32Donc, la question, ça va être, quel va être l'objet du deal ?
22:34Je pense que la Crimée, c'est une évidence qu'il va dire,
22:37ça sera pour la Russie.
22:38Ensuite, je pense que ça sera plutôt, on essaye de garder les frontières actuelles.
22:41On va, justement, démilitariser la zone.
22:44En revanche, on va vous promettre que l'Ukraine ne rentre pas dans l'Union Européenne
22:47et ne rentre pas dans l'OTAN.
22:48Mais on veut des garanties.
22:49Ça, c'est un deal qui peut être proposé.
22:51Mais si Vladimir Poutine ne le souhaite pas,
22:53parce qu'aujourd'hui, Vladimir Poutine, il continue à gagner du terrain en Ukraine,
22:56donc il peut avoir un intérêt de poursuivre cette guerre.
22:59Là, pour le coup, Donald Trump sera motivé d'investir à fond dans l'Ukraine
23:03et de les sur-armer pour se battre contre Vladimir Poutine.
23:07Avec également une autre option qui est mise en avant.
23:10C'est un peu l'option plus, plus, plus,
23:12où il pourrait avoir le prix Nobel de la paix si c'était le cas.
23:14Mais des spécialistes autour de lui disent qu'ils ont ça en tête.
23:17C'est le fait aussi de proposer un deal avec Poutine
23:20où là, il gagnerait quand même beaucoup de choses sur l'Ukraine.
23:23Mais la contrepartie, ça serait de façon indirecte de couper les ponts avec la Chine.
23:27Parce que vous en parlez, l'enjeu c'est la Chine.
23:29Mais sur l'Ukraine, ça compte.
23:30Et après Netanyahou sur Israël.
23:32Pour le coup, c'est un proche de Netanyahou.
23:34On sait du coup qu'il a une marge de manœuvre de négociation.
23:37Mais tout ça, ça va se jouer en quelques semaines, quelques mois.
23:40L'avantage, c'est qu'il ne va pas se retrouver pollué dans ses premières semaines.
23:43Alors qu'en 2016, dès le mois de décembre, on était en pleine polémique.
23:46Il faut rappeler, on disait qu'il était déjà proche du KGB, des Russes, etc.
23:50Là, il a quand même beaucoup plus de marge de manœuvre, ça va l'aider.
23:55Il a les mains libres, très clairement, Joseph Taifé.
23:58Pour ses deux premières années, au moins, avec le congrès qu'il est acquis.
24:03Tout à fait, il a les mains libres.
24:04Alors, Jean-Baptiste disait qu'on va travailler main dans la main avec Emmanuel Macron.
24:07Moi, le dernier souvenir que j'ai de main dans la main de Trump et d'Emmanuel Macron,
24:11il pourrait travailler main dans la main.
24:13Mais c'est Trump qui le traînait un petit peu, on va dire, au palais présidentiel.
24:19Il a des propos assez méprisants aussi.
24:21La poignée de main ferme entre les deux.
24:25Les pellicules enlevées sur le col de chemise.
24:29Mais l'élection de Trump, ça doit être un électrochoc pour, aujourd'hui, les politiques françaises.
24:34C'est-à-dire, c'est la défaite de l'écologisme politique.
24:37C'est la défaite de la décroissance.
24:39Aujourd'hui, on a quelqu'un aux Etats-Unis qui veut mettre son industrie en marche.
24:43Il veut avoir une souveraineté comme ils l'ont eue.
24:46Il dit que ça va être l'âge d'or des Etats-Unis.
24:49Et nous, ce qu'on attend, nous, au niveau européen et français, au niveau de nos propres industries ici,
24:54c'est qu'à un moment donné, qu'on arrête la blague aujourd'hui.
24:57C'est-à-dire qu'aujourd'hui, toute la politique, et je prends l'exemple de la France,
25:00avec des ministres qui sont en train, dans différents traités.
25:03Il y a un traité, par exemple, sur la pollution plastique en Corée du Sud, fin du mois,
25:06dans lequel vous avez quand même Agnès Pannier-Runacher qui vient nous dire que non,
25:09le traité ne va pas assez loin, il faut qu'on réduise la production.
25:12On a quand même des pays dans le monde, les Etats-Unis, version Biden déjà,
25:16les Russes, les Chinois, les Brésiliens, l'Afrique du Sud, l'Arabie Saoudite,
25:21qui veulent justement aller vers de la croissance et garder leur production industrielle.
25:26Et aujourd'hui, en France, on a encore les chantres de la décroissance qui sont encore aux manettes.
25:30Donc j'espère, on va dire, que ce changement, on va dire, américain va vraiment...
25:36– Ça veut dire quoi économiquement, arrêter la naïveté vis-à-vis des Etats-Unis ?
25:40– Je ne sais pas. Au niveau européen, je serai moins pessimiste par rapport à ce que Noemi a dit.
25:44Je ne pense pas que l'Europe aujourd'hui est aussi naïve qu'elle a pu l'être il y a des années.
25:48On sent quand même qu'il y a un changement.
25:50Il y a peut-être certainement aussi le changement de configuration au niveau du Parlement.
25:53Le mot « souveraineté » et le mot « compétitivité » reviennent.
25:57– Ça reste des mots. Alors c'était le rapport d'Adrien Draghi.
26:00Mais enfin, la même commission européenne est prête à signer le Mercosur dans un mois.
26:03Donc on n'est pas sortis de la naïveté.
26:05– Il y a des actions concrètes. Je vais vous prendre un exemple qui n'avait jamais été fait avant.
26:09Vous avez une grande réglementation qui va arriver d'ici les prochaines semaines
26:13sur tous les emballages, quel que soit le matériau, au niveau européen.
26:16Pour la première fois, l'Union européenne a prévu quand même des « close miroirs ».
26:20C'est-à-dire qu'ils ont prévu que les emballages, donc les produits au final qui devront être dedans,
26:24les emballages qui les entourent, devront avoir, on va dire, les mêmes caractéristiques
26:27que ce qui a été fait au niveau européen. Et ça, c'est vraiment une nouveauté.
26:30Donc effectivement, c'est non seulement vis-à-vis de la Chine, mais vis-à-vis des États-Unis.
26:33Donc il y a quand même une prise de conscience. Elle est certainement tardive.
26:36Mais je pense qu'au niveau européen… – Beaucoup moins optimiste.
26:39– Moi, je le suis. Voilà.
26:41– En tout cas, on poursuit les débats dans un instant.
26:43Joseph Taifé, Eric Tegner, Nemi Alua et Jean-Baptiste Moreau.
26:47À tout de suite.
26:49– Sud Radio. – Parlons vrai.
26:51– Parlons vrai.
26:52– Sud Radio. – Parlons vrai.
26:53– Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Benjamin Gleize.
26:58– Mettez-vous d'accord.
26:59On continue de décortiquer et d'analyser les conséquences possibles
27:02de cette réélection de Donald Trump à la Maison-Blanche.
27:05Nos débatteurs du jour, Jean-Baptiste Moreau, porte-parole du Think Tank
27:08agriculture stratégie, ancien agriculteur Nomi Alua, journaliste essayiste,
27:13auteur de « La terreur jusque sous nos draps » aux éditions Plomb.
27:16Eric Tegner, journaliste, président de Frontière.
27:18Je note le dernier numéro avec justement un sujet de Donald Trump.
27:22Voilà, qui fait la une de Frontière.
27:24Et puis Joseph Taifé qui est auteur conférencier
27:27et secrétaire général de Plast Alliance.
27:30On termine ces débats, on a changé un petit peu l'organisation,
27:34on fera les coups de cœur et les coups de gueule dans un instant.
27:37J'aimerais qu'on termine un petit peu avec les conséquences
27:40et leçons à tirer de cette réélection de Donald Trump
27:43avec ses propos, Emmanuel Macron, Olaf Scholz qui disent
27:47« Voilà, on veut œuvrer à une Europe plus forte et plus souveraine. »
27:51Là, on est au cœur du sujet Nomi Alua.
27:54C'est là que ça se joue.
27:55Oui, c'est là que ça se joue.
27:56Alors, on se demande pourquoi est-ce qu'il a fallu attendre
27:58que Donald Trump soit réélu pour se poser cette question.
28:01Tout à l'heure, je ne disais pas que l'Europe, l'Union européenne, était naïve.
28:05Je disais qu'elle était absente des grands enjeux internationaux.
28:08En tout cas, qu'elle ne pesait pas.
28:09Quand vous regardez que la guerre en Ukraine, sur la question du dossier ukrainien,
28:15l'Europe n'a pas eu son mot à dire.
28:16L'Europe n'a pas fait avancer les choses.
28:18Elle n'a pas su arrêter cette guerre.
28:19Et il continue d'y avoir des morts tous les jours.
28:21Sur le conflit israélo-palestinien, exactement la même chose.
28:24L'Europe n'a pas su peser.
28:25L'Europe n'a pas du tout fait partie des médiateurs
28:27qui, entre l'Égypte, les États-Unis, un certain nombre de pays arabes,
28:32ont pu essayer de faire pression, de faire en sorte d'arriver à un accord
28:36qui a eu lieu, qui aura peut-être de nouveaux lieux.
28:39Mais en tout cas, qui a su jouer dans la diplomatie internationale.
28:42L'Europe est absente de toutes ces grandes questions.
28:44Elle est complètement absente.
28:45Et ça, c'est une question qui me paraît fondamentale
28:49et qui montre encore une fois que l'Europe est en train de disparaître de la scène mondiale.
28:55Sans doute parce qu'effectivement, il y a des désaccords profonds au sein de cette Europe.
28:59Il y a des pays qui ne pensent pas la même chose.
29:01Et ça, c'est constitutif aussi de l'idée de créer une sorte d'organisation supranationale
29:08qui ne peut pas, par définition, représenter les intérêts de tous les pays en présence.
29:13– Éric Tegner, finalement, disparition, effacement de l'Europe
29:17à travers cette réélection de Donald Trump, ou ça peut être un réveil pour l'Europe ?
29:23– Je ne crois pas dans le réveil, en tout cas avec les responsables politiques
29:26qu'on a aujourd'hui comme Emmanuel Macron.
29:27Parce qu'effectivement, au moment de 2016, on avait eu les mêmes discours.
29:31Surtout, on ne comprend absolument pas ce qui s'est passé aux États-Unis.
29:34L'enjeu prioritaire, ce n'était pas l'économie, c'était l'identité.
29:38L'économie a été effectivement très importante, la question de l'inflation,
29:42mais la question de l'immigration, la question du hawkisme étaient également fondamentales.
29:46Et pourquoi certaines personnes, justement la Silicon Valley,
29:49ont souhaité rejoindre Donald Trump ?
29:51On sait que la moitié de la Silicon Valley était plutôt derrière Donald Trump
29:54parce qu'ils comprenaient que pour avoir une Amérique forte,
29:57il fallait une Amérique unie qui sache justement où elle est.
30:00Et le grand problème quand on va parler aujourd'hui d'une Europe qui devrait être unie,
30:03qui devrait se positionner sur des sujets, etc.
30:05En fait, on pense quoi ? On pense à des institutions,
30:08on pense à des hommes politiques et on ne pense pas au peuple.
30:10On ne pense pas aux ouvriers, on ne pense pas aux agriculteurs.
30:13On n'est pas capable de dire que l'Europe s'est fondée sur des valeurs judéo-chrétiennes.
30:17Tout ça, on ne le fait pas.
30:18Tant qu'on ne réglera pas le problème d'identité,
30:20tant qu'on aura un peuple européen qui sera incapable de savoir qui il est,
30:24sur lequel il n'y aura que des valeurs de marchandisation, ça ne fonctionnera pas.
30:28Donald Trump, c'est un homme, oui, qui réconcilie les gens avec le capitalisme,
30:31qui est un mania de l'immobilier, etc.
30:33Mais ce n'est pas quelqu'un qui est un consumériste.
30:35C'est quelqu'un qui veut donner du sens aux gens et avec des valeurs profondes.
30:39Et ça, on ne sait pas le faire.
30:40Et à chaque fois qu'en revanche, on nous utilise ce terme de valeurs européennes,
30:44c'est uniquement pour nous imposer des choses avec la CEDH, etc.
30:48Donc c'est le problème, c'est la raison pour laquelle je pense
30:50qu'il ne se passera absolument rien.
30:52Parce qu'entre Olaf Scholz et Emmanuel Macron,
30:54de toute façon, ce sont des gens qui détestent intrinsèquement l'Europe millénaire.
30:58Jean-Baptiste Moreau, l'Europe trop divisée pour résister à Donald Trump ?
31:05Évidemment que sur tout un tas d'enjeux politiques,
31:08il y a des grosses différences entre un Victor Orban et un Sanchez en Espagne.
31:12Effectivement, il n'y a pas grand-chose de commun sur la ligne politique
31:14et sur la vision géopolitique globalement du monde.
31:16Ça, ça paraît assez évident.
31:18Mais il y a quand même un socle commun européen.
31:20Alors je ne sais pas si c'est des valeurs...
31:23Enfin, j'ai un peu de mal avec ces choses-là,
31:25mais il faut être pragmatique aujourd'hui.
31:27Et il faut que l'Europe soit une vraie puissance économique et politique.
31:31Sinon, elle va se faire effectivement bouffer.
31:34Alors le seul truc, c'est que l'Europe n'est pas totalement négligeable
31:38parce que c'est quand même un grand marché important
31:40et pour le moment fiable au niveau économique et surtout solvable.
31:46Qui intéresse l'ensemble des entités mondiales,
31:48que ce soit la Chine ou les USA, pour vendre leurs produits.
31:50Donc ils ne peuvent pas non plus complètement s'abstraire de l'Union Européenne
31:54par rapport à ça, ne serait-ce que d'un point de vue purement,
31:56s'ils veulent relancer leur industrie, ils ont besoin de l'Europe
31:58pour exporter leurs produits.
32:00Et de ce fait-là, l'Europe doit en faire une force.
32:05Elle doit en faire une force dans ses négociations avec la Chine,
32:08avec les États-Unis.
32:10Et comme je le disais tout à l'heure,
32:12la concurrence libre et non faussier règle de l'OMC.
32:14Il n'y a que l'Europe qui l'applique aujourd'hui.
32:16Ça, c'est bien dans les livres.
32:18Dans la réalité, chaque entité régionale
32:20est aujourd'hui dans le protectionnisme,
32:22dans l'affirmation de sa puissance.
32:24Il faut que l'Europe affirme sa puissance.
32:26Et elle doit se reposer sur les nations puissantes
32:28qui la composent, que ce soit la France, l'Allemagne,
32:30mais sans doute aussi l'Italie, l'Espagne et d'autres pays
32:34qui doivent s'affirmer davantage
32:36et qui doivent essayer de s'entendre au moins sur un socle commun
32:39pour faire face à cette montée des populismes
32:41et des nationalistes partout dans le monde
32:43et arrêter effectivement d'attendre
32:46des autres entités régionales
32:48qu'elles résolvent les problèmes du monde
32:50et elles juste être en observatrice.
32:52Ça, c'est plus possible.
32:53– Joseph Taïfé, l'idée c'est finalement
32:56de prendre notre destin en main,
32:58en étant plus protectionniste.
33:00C'est ça aussi, il y a une question économique
33:02qui se joue là-dessus.
33:04– Déjà, là, vous parlez du chancelier
33:07et d'Emmanuel Macron.
33:10C'est déjà un problème.
33:12Ces deux pays, l'Allemagne et la France,
33:15sont des pays extrêmement importants au niveau de l'UE
33:17mais la manière de faire ne correspond pas.
33:19Normalement, il me semble quand même que c'est Victor Orban
33:21qui est toujours le président de l'UE,
33:23encore jusqu'à la fin de l'année.
33:25Éventuellement, c'est lui qui aurait dû parler
33:27pour le nom de tous.
33:29Donc là, on est encore dans un pseudo-duo franco-allemand
33:33mais qui au final, et dans les faits,
33:35on se rend compte qu'on est d'ailleurs beaucoup plus concurrents
33:37que amis.
33:38Il y a des problématiques en Europe,
33:40je ne vais pas le nier.
33:41On est 27 pays imparfaits,
33:43ça donnera toujours quelque chose qui sera au final imparfait,
33:45ça c'est clair.
33:46Mais je pense qu'effectivement,
33:47il y a quand même une nécessité d'un électrochoc
33:49et d'un changement, on va dire, de paradigme
33:52par rapport aux dernières années qu'on a eues,
33:54dans lesquelles on avait une certaine idéologie
33:56qui avait quand même infiltré,
33:58notamment parfois, le Parlement européen
34:00et qu'on ressent encore aujourd'hui en France,
34:02notamment dans certains partis politiques
34:04et notamment les écologistes.
34:05Chaque pays, pré-indépendamment,
34:06ne pèse rien dans l'ordre mondial.
34:08Le seul bouet de sauvetage des pays de l'Union européenne,
34:11c'est de créer une vraie Union européenne
34:13parce que de toute façon,
34:14sinon, chaque pays,
34:15qu'il soit la France toute seule,
34:16l'Allemagne toute seule,
34:17elle ne pèse strictement rien
34:18au niveau politique et économique.
34:20Il faut arrêter, sortir de ces illusions-là.
34:23– Sino-Radio, on poursuit les débats dans un instant.
34:26On reparlera de ces élections américaines
34:29avec André Bercoff à partir de midi.
34:32Il va vous repasser des extraits de son interview
34:34il y a quelques années avec Donald Trump.
34:36Vous entendrez tout cela.
34:37Et puis nous, on va faire les coups de cœur
34:39et les coups de gueule aussi dans un instant, tout de suite.
34:41– Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
34:45Sud Radio, le 10h midi.
34:47Mettez-vous d'accord, Benjamin Gleize.
34:50– Mettez-vous d'accord avec Joseph Taïfé, Eric Tegner,
34:54Noémie Allioua, Jean-Baptiste Moreau.
34:57On poursuit.
34:58Une fois les pas coutumes,
34:59on va terminer avec les coups de cœur et les coups de gueule.
35:01L'élection américaine oblige.
35:03On va commencer.
35:04Alors, j'ai trois coups de gueule et un coup de cœur.
35:07Donc on va commencer par le coup de cœur.
35:09C'est avec vous, Eric Tegner.
35:11– Je suis l'homme optimiste du matin.
35:13On ne sait pas pourquoi.
35:14– Les 40 ans de Canal+.
35:17Fêtés cette année.
35:19On avait Michel Denisot à 10h.
35:21L'émission Média retrouvée sur sudradio.fr.
35:23Eric Tegner, c'est un coup de gueule,
35:25un coup de cœur pour ces 40 ans de Canal+.
35:28– Oui, tout à fait, parce qu'on peut voir enfin émerger
35:31justement une plateforme VOD en mesure, il faut le dire,
35:34notamment depuis son évolution des cinq dernières années
35:37de concurrencer véritablement Netflix et Amazon Prime.
35:40Donc c'est quelque chose d'important.
35:42Canal+, Asus, moderniser ces dernières années,
35:45proposer des offres différentes par les uns publics.
35:47C'est du financement également du cinéma,
35:49à hauteur de 200 millions d'euros.
35:51Et d'ailleurs, il faut souvent rappeler que
35:53si le groupe Canal+, aujourd'hui, est possédé par justement
35:56Vincent Bolloré, en attendant,
35:58beaucoup de personnalités du monde du cinéma,
36:00largement issues de la gauche,
36:02acceptent très largement et très volontiers
36:04ces 200 millions d'euros qui sont investis
36:06justement par le groupe Canal+.
36:09Alors on espère aussi que l'État va pouvoir être derrière.
36:11Moi, la petite touche un petit peu de négative,
36:14c'est la question de la TVA.
36:15On sait qu'en ce moment, justement, le groupe Canal+,
36:18on essaye de leur faire appliquer une forme de non-rétroactivité,
36:20d'une TVA de 10%, 20%.
36:22Bref, c'est 650 millions de redressements fiscaux potentiels
36:26sur une question de TVA.
36:28Alors que depuis le début, ils demandaient
36:30avoir un avantage justement par rapport à Netflix et Amazon Prime.
36:33Donc on espère aussi que le gouvernement va pouvoir
36:35un petit peu soutenir ça.
36:36Réaction de Jean-Baptiste Moreau ?
36:37Oui, non, non, je suis d'accord avec le coup de cœur
36:39sur les 40 ans de Canal+,
36:41mais c'est peut-être mon côté vieux con.
36:43C'est plutôt de la nostalgie, moi, pour le coup,
36:45de l'époque Canal+, de Nizo,
36:47Gildas, De Koon, Les Nuls.
36:49Et je me retrouve...
36:51Alors, Canal+, a toujours financé le cinéma,
36:53depuis le début d'ailleurs.
36:56C'est l'ADN de Canal+.
36:58On regardait les films qui sortaient sur Canal
37:01bien avant n'importe quelle autre chaîne de télé ou plateforme.
37:04Mais j'ai quand même cette nostalgie
37:06de l'impertinence et de l'esprit Canal de l'époque.
37:08Et je l'ai dit à Michel de Nizo, qui est mon voisin,
37:10parce qu'il est issu de Châteauroux et moi de La Creuse.
37:12Mais je l'ai dit tout à l'heure, j'ai quand même cette nostalgie-là
37:14parce que je trouve que le côté subversif
37:16que Canal avait dans les années 80-90,
37:18il a disparu.
37:20Mais là où je suis d'accord, c'est que ça a permis en 2016
37:22d'avoir Canal+, qui était quasiment en faillite,
37:24ce qui fait que personne ne voulait le racheter.
37:26Donc l'esprit Canal, c'était aussi beaucoup d'argent.
37:28Et donc, justement, il a su opérer
37:30cette transformation Vincent Bolloré
37:32en faisant des coups.
37:34Il est sorti de l'esprit des guignols et on a investi dans les films.
37:36De ne pas être bassement matérialiste, je comprends
37:38que ça ne marchait plus et que financièrement
37:40il ne s'en sortait pas.
37:42Moi, culturellement, ça m'a apporté beaucoup de choses
37:44dans ma construction en tant qu'adulte
37:46et aussi au niveau politique, sur les guignols de l'info
37:48et le reste. Et voilà, je ne suis pas sûr
37:50que ça apporte autant à la société aujourd'hui.
37:52On avance avec
37:54la suite des coups de gueule.
37:56On avait le coup de coeur.
37:58Maintenant, on passe aux coups de gueule.
38:00Noémie Allioua, vous nous parlez
38:02d'Israël tout à l'heure, vous nous parlez du Premier ministre israélien
38:04Netanyahou, qui a limogé son ministre
38:06de la Défense. C'est votre coup de gueule ?
38:08Exactement, c'est un coup de gueule. On l'a appris hier soir.
38:10C'est Netanyahou qui a limogé Yoav Galant,
38:12son ministre de la Défense. Alors, on sait
38:14qu'il y avait de l'eau dans le gage, déjà, depuis plusieurs mois.
38:16Ils s'opposaient assez frontalement
38:18sur la question de la gestion de la guerre à Gaza.
38:20Galant était plutôt
38:22pour l'idée de faire
38:24un accord de cessez-le-feu avec le Hamas pour obtenir
38:26la libération des centaines d'otages
38:28qui sont encore dans les geôles.
38:30Et Netanyahou ne voulait pas
38:32un accord de cessez-le-feu à tout prix.
38:34Il y avait un blocage sur ce qu'il faut
38:36sacrifier pour cet accord-là.
38:38Et ils ne s'entendaient pas là-dessus.
38:40C'est un coup de gueule parce qu'évidemment,
38:42se séparer de son ministre de la Défense, qui en plus
38:44était très populaire au sein de la société israélienne
38:46en pleine guerre, ce n'est peut-être pas la meilleure
38:48chose à faire.
38:50D'autant que là, Israël attend la réponse
38:52de l'Iran. Et la République islamique
38:54d'Iran pourrait se dire que c'est le meilleur moment aujourd'hui
38:56alors qu'il y a des manifestations dans la rue.
38:58Hier soir, il y avait des manifestations à Tel Aviv pour soutenir
39:00le ministre de la Défense. Donc le pays
39:02va être encore en pagaille. Est-ce que c'était le moment ?
39:04Je ne suis pas tout à fait certaine.
39:06Encore une fois, d'autant que l'Iran doit riposter
39:08à l'attaque israélienne dans les jours qui viennent.
39:10Des réactions ?
39:12J'ai admiré son ministre de la Défense
39:14avec ce type de menace.
39:16C'est quand même assez
39:18baroque et assez étrange.
39:20Il met son pays en danger
39:22au moment où, justement, il est menacé de toute part.
39:24Je ne comprends pas bien la logique, quand bien même
39:26il y a des divergences politiques,
39:28de le virer à ce moment-là,
39:30dans ce moment de tension extrême
39:32avec ce qui se passe par rapport à l'Iran,
39:34ce qui se passe par rapport à tous ses voisins, globalement.
39:36Jean-Baptiste Moreau, vous gardez la main.
39:38Votre coup de gueule, la signature annoncée du
39:40Mercosur.
39:42Ça revient de plusieurs sources
39:44que Ursula von der Leyen va l'annoncer
39:46au moment du G20 à Brasilia, qui va se tenir
39:48à partir du 19 novembre, a priori,
39:50la signature de l'accord avec les pays du Mercosur.
39:52Cet accord a commencé à être négocié
39:54en l'année 2006 ou 2007.
39:56C'est Nicolas Sarkozy qui avait lancé
39:58cet accord-là, donc il n'a plus rien
40:00en rapport
40:02avec l'actualité politique
40:04et commerciale de notre temps d'aujourd'hui,
40:06puisqu'il a plus de 20 ans. C'est une aberration
40:08totale. C'est, pour le monde agricole,
40:10le symbole
40:12de tout ce que l'Europe
40:14a apporté de mauvais
40:16au niveau du monde agricole,
40:18alors qu'elle a apporté plein de bonnes choses.
40:20La politique agricole commune a eu plein de bienfaits
40:22par rapport au monde agricole, il ne faut pas l'oublier non plus.
40:24Mais ce traité du Mercosur,
40:26c'est un symbole absolu. Je peux vous dire que la colère
40:28va être à la hauteur
40:30de la non-attente de sa
40:32signature, on va dire, et ça va
40:34liguer depuis les écologistes qui vont vous
40:36expliquer qu'on importe
40:38de la déforestation en important
40:40du soja ou du sucre
40:42sud-américain, qui va considérablement
40:44fragiliser une filière sucre française
40:46qui est déjà très fragilisée.
40:50Et sur la viande bovine,
40:52ça va être un désastre, parce que c'est des pièces nobles
40:54qui vont être importées. Il faut savoir qu'aujourd'hui, le Brésil
40:56exporte beaucoup de viande sur la Chine,
40:58principalement ce qui sert à faire
41:00les steaks hachés, les boulettes et autres,
41:02et cherche un débouché pour ces pièces nobles,
41:04c'est-à-dire les steaks, les faux-filets.
41:06Je résume, c'est un peu faux si un vrai
41:08agriculteur ou un vrai professionnel m'entend,
41:10mais c'est pour faire comprendre au grand public, il va nous exporter
41:12ses entrecôtes et ses steaks pour les
41:14vendre plus chers, mais les vendre 30% ou 40%
41:16moins chers que ce qu'on est capable de produire, nous,
41:18en France et en Europe. Donc ça va avoir un effet
41:20délétère sur nos
41:22marchés agricoles, sans aucun
41:24bénéfice secondaire, parce que
41:26peut-être vendre des herbes, c'est encore
41:28même pas sûr, mais il n'y a aucune
41:30entreprise, aucune industrie, même pas l'industrie
41:32automobile, qui va bénéficier de cet accord avec le Mercosur.
41:34On est complètement à côté de la
41:36plaque, il va y avoir, donc je dis
41:38les écologues qu'on va critiquer, l'extrême-droite
41:40qui va expliquer que l'Europe brade
41:42son agriculture, et je peux vous dire que les
41:44manifestations de l'hiver dernier,
41:46ça va passer pour des colonies de vacances par rapport à ce qui
41:48se prépare dans un mois. Là aujourd'hui, les agriculteurs
41:50finissent de se mêler céréales parce qu'ils ont eu un temps
41:52exécrable et qu'ils n'ont pas pu le faire avant, mais dès qu'ils
41:54ont fini, je peux vous dire que si jamais ça
41:56coïncide avec l'annonce de la signature du Mercosur,
41:58le pays et
42:00l'Europe entière, parce qu'il y a des pays
42:02dans l'Europe qui poussent pour la signature, que ce soit l'Espagne
42:04ou l'Allemagne, mais leurs agriculteurs poussent
42:06pas du tout dans ce sens-là, et ils vont avoir des grosses surprises
42:08au niveau des gouvernements, quand ils vont
42:10se féliciter de la signature de
42:12l'accord du Mercosur, de par les
42:14manifestations agricoles, je pense
42:16que Bruxelles va être rapidement bloquée par un certain
42:18nombre de tracteurs venant de toute l'Union Européenne.
42:20Eric Tegner, ce
42:22Mercosur, c'est une erreur,
42:24une erreur politique.
42:26Déjà c'est une faute que
42:28la France le laisse se produire,
42:30parce qu'il y avait eu un engagement de Rouillard dessus.
42:32Ils vont sans doute poser
42:34leur veto, mais le problème c'est que la Commission Européenne va le découper
42:36pour passer à la majorité qualifiée.
42:38Moi ce que je note, c'est que
42:40Ursula von der Leyen avait besoin
42:42du vote et du soutien
42:44d'Emmanuel Macron pour devenir présidente de la
42:46Commission Européenne. La dernière fois, ça s'était
42:48joué à très peu de voix.
42:50Qu'il lui a donné cette voix. Alors si
42:52Emmanuel Macron justement, qui venait de s'engager
42:54de ne pas mettre en place le Mercosur,
42:56en fait accorde
42:58ses voix pour des postes aussi importants
43:00sans rien négocier derrière,
43:02c'est vraiment qu'il est mauvais. Or je pense qu'il n'est pas mauvais.
43:04Je pense justement qu'il fait aujourd'hui
43:06de la comédie. Parce qu'aujourd'hui...
43:08Mais l'ensemble de la droite européenne est favorable à la signature du Mercosur.
43:10Mais bien entendu. Et c'est le grand problème.
43:12Le PPE, la partie de droite européenne, est favorable.
43:14Et François-Xavier Bellamy a beau
43:16dire qu'il est contre, ça n'empêche pas
43:18qu'ils sont ensemble. Parce qu'on se retrouve
43:20sur une Europe aujourd'hui qui se construit
43:22contre les peuples. C'est une Europe de l'Uniarchie.
43:24Moi je pense que tout comme on est capable d'avoir un Trump
43:26ou des bouleversements, en jouant à ça,
43:28un jour on pourra voir l'Union Européenne exploser.
43:30Je le pense vraiment. Parce qu'on est en train
43:32de construire quelque chose qui fait
43:34qu'un jour, en 12 mois, ça pourra se
43:36détricoter parce qu'on ne verra
43:38plus aucun intérêt et que les gens
43:40seront contraints de toute façon à faire tout
43:42de leur côté parce qu'on tire beaucoup trop sur la corde.
43:44Les gens ne comprennent pas, ils ne suivent
43:46déjà pas trop l'information
43:48sur l'Union Européenne. C'est-à-dire
43:50que la dernière qu'ils avaient c'était le retrait du Mercosur
43:52et celle qu'ils ont c'est le fait que ça arrive.
43:54À quel moment voulez-vous qu'ils adhèrent en fait
43:56à l'Union Européenne ?
43:58On est d'accord, ça met en danger de mort l'Union Européenne, la signature du Mercosur.
44:00J'en suis persuadé.
44:02Joseph Taïfé, conséquence pour l'économie
44:04française, elle serait dramatique
44:06véritablement avec ce traité du Mercosur ?
44:08C'est une inquiétude ?
44:10Je comprends que ça
44:12peut être une inquiétude. Nous, au niveau
44:14de nos adhérents, on a aussi des agriculteurs
44:16comme adhérents qui
44:18utilisent des emballages plastiques
44:20donc ils peuvent être chez nous.
44:22Aujourd'hui, je peux vous dire que ces
44:24agriculteurs en tous les cas, c'est pas l'Europe
44:26aujourd'hui qui leur pose problème, c'est la réglementation
44:28française.
44:30Et c'est les prises de
44:32positions, soit des surtranspositions
44:34soit des prises de positions
44:36absolument pas demandées par Bruxelles.
44:38Il faut quand même garder ça à l'esprit.
44:40Et je pense qu'un petit peu
44:42cette Europe aussi bashing
44:44qui existe, il y a certainement des raisons
44:46je peux l'admettre,
44:48mais à un moment donné c'est aussi
44:5027 gouvernements qui le font.
44:52Donc à un moment donné, il faut être
44:54présent à Bruxelles. La France, à mon sens
44:56n'a pas pesé, n'a pas fait ce qu'il faut.
44:58On aura un commissaire au marché
45:00intérieur qui aura à mon sens
45:02beaucoup moins de poids que ce qu'avait
45:04Thierry Breton auparavant.
45:06On a une commissaire à l'agriculture
45:08en tous les cas une candidate pour être commissaire à l'agriculture
45:10qui vient d'un pays...
45:12C'est un homme, c'est un Luxembourgeois
45:14qui a plutôt réussi son audition.
45:16Qui est d'un pays justement qui n'est pas, on va dire
45:18un pays agricole. Donc à partir
45:20de là, il y a un parlement
45:22il y a des élus qui votent. Je veux dire, si
45:24à un moment donné ils passent, c'est les parlementaires
45:26et ce sont les politiques.
45:28Donc il y a quand même aussi
45:30malgré tout ce qu'on pourrait dire, il y a quand même une démocratie
45:32qui s'exerce et à un moment donné
45:34si on n'est pas satisfait effectivement du résultat
45:36il faudra le faire savoir aux prochaines élections
45:38quand elles viendront.
45:40Les agriculteurs, ils ont bien l'intention
45:42de faire entendre le fait qu'ils sont
45:44complètement opposés à cet accord
45:46du maire Caussure. Ils l'ont déjà dit.
45:48On entend régulièrement leur souffrance
45:50il y a la réglementation mais il y a aussi effectivement
45:52ce danger pour eux
45:54l'idée d'importer des
45:56masses de produits
45:58qui vont rendre
46:00leur production à eux-mêmes
46:02très difficile. Il faut entendre leur souffrance
46:04c'est l'une des professions où il y a le plus de suicides
46:06déjà. C'est l'une des professions
46:08qui est la plus difficile
46:10et aujourd'hui
46:12il faut entendre déjà leur colère.
46:14Il faut les écouter.
46:16Au-delà de ça, c'est le danger aussi pour les consommateurs
46:18je tiens à le préciser parce qu'il y a un rapport de la commission européenne
46:20qui est sorti au mois de novembre
46:22ces jours-ci là
46:24qui dit très clairement qu'aujourd'hui on est infoutus
46:26de savoir si les brésiliens hormones
46:28les animaux qui arrivent déjà en Europe
46:30parce qu'il y a déjà des carcasses qui arrivent en Europe aujourd'hui
46:32puisque sans traités internationaux ils arrivent à droite douane
46:34au maximum
46:36et sur un certain nombre de livraisons
46:38on a 20% d'échantillons
46:40de viande qui contiennent des hormones
46:42donc avec des animaux qui ont été hormonés, il faut rappeler que les hormones
46:44sont interdits en Europe depuis les années 80
46:46donc voilà, c'est une mise en danger
46:48aussi du consommateur parce que
46:50il nous explique les brésiliens
46:52qui n'hormonent pas leurs animaux sauf qu'il n'y a aucune traçabilité
46:54là-bas et donc
46:56si vous n'allez pas contrôler sur place et l'Europe ne le fait jamais
46:58alors que toutes les autorités européennes
47:00quand on a exporté sur la Chine, les chinois sont venus visiter
47:02moi j'étais président d'un abattoir à l'époque
47:04ils sont venus visiter mon abattoir pour vérifier si
47:06mon abattoir pouvait travailler des animaux
47:08des carcasses pour envoyer là-bas
47:10nous, au niveau de l'Union Européenne, on fait confiance
47:12c'est une aberration des pays d'origine
47:14c'est une aberration totale, là aussi
47:16c'est pour ça que quand je parle de naïveté, c'est qu'on est vraiment au fond de la naïveté
47:18et une petite chose, c'est que
47:20Mercosur ça fait des années, on a l'impression que quand ils mettent un dossier
47:22sur la table, à la fin ils gagnent
47:24il y a la Turquie par exemple, l'entrée de la Turquie dans l'Union Européenne
47:26plein de choses, où on sent qu'ils les mettent de côté
47:28Mercosur c'est une vingtaine d'années qu'on le négocie
47:30et à un moment on le fait passer
47:32on va terminer avec votre coup de gueule
47:34Joseph Taïfé
47:36sur une proposition de loi
47:38sur une proposition de loi du Sénat
47:42une sénatrice écologiste
47:44et un député
47:46de la République En Marche, qui ont quasiment déposé
47:48à quelques jours près, on va dire, une proposition de loi
47:50très similaire, visant à interdire
47:52en France, les bouteilles en plastique
47:54de moins de 50cl
47:56voire de 50cl pour la sénatrice
47:58on a tous vu
48:00les images en Espagne des catastrophes
48:02qui sont arrivées, qu'est-ce qu'on a vu dans ces images ?
48:04on a vu l'humanitaire
48:06et l'humanitaire aujourd'hui s'est apporté de l'eau, s'est apporté des vivres
48:08et donc s'est apporté des produits
48:10et ces produits doivent être emballés
48:12la bouteille plastique c'est le produit le plus
48:14consommé en France, c'est-à-dire la bouteille d'eau
48:16je parle bien, mais en tous les cas c'est dans le top 3
48:18on va dire, des produits achetés par les français
48:20dans un supermarché, les top 3 c'est
48:22l'eau minérale
48:24et donc aujourd'hui, on revient un petit peu sur la discussion
48:26de tout à l'heure, l'Union Européenne n'a jamais
48:28prévu d'interdire les bouteilles en plastique
48:30que de 50, de 10 ou de 20 ou même les petits flacons
48:32pour les cigarettes électroniques, parce qu'en l'occurrence
48:34la proposition de
48:36M. Pierre Cazeneuve va aussi interdire
48:38ces petits flacons, et aussi les flacons
48:40pour les lentilles de contact, pour ceux qui en utilisent
48:42donc on est dans quelque chose dans lequel la France
48:44prend des mesures sur lesquelles Bruxelles
48:46n'a jamais demandé, et donc c'est
48:48justement ça effectivement qu'on souhaiterait qu'il soit
48:50mis fin. Et d'une certaine manière la boucle est
48:52bouclée. Un grand merci à vous quatre, merci
48:54Jean-Baptiste Moreau, je rappelle porte-parole
48:56du Think Tank Agriculture Stratégie
48:58ancien agriculteur Noémie Allioua
49:00journaliste, essayiste, auteur de La Terreur
49:02jusqu'au sous nos draps aux éditions Plomb
49:04Eric Tegner, merci, journaliste, président de
49:06Frontières, vous êtes avec le dernier numéro
49:08justement de Frontières où l'on parle de
49:10Donald Trump à la une, et puis
49:12merci Joseph Taïfé, auteur conférencier
49:14secrétaire général
49:16de Place Allianz. Dans un instant
49:18place à André Bercoff qui va
49:20analyser, décortiquer les résultats
49:22de cette élection américaine avec
49:24le retour de Donald Trump, et bien
49:26à la Maison Blanche, on écoutera d'ailleurs
49:28il nous fera écouter des extraits de l'interview
49:30qu'il avait eue avec Donald Trump il y a quelques années
49:32très bonne journée à tous.