• il y a 17 heures
Mettez vous d'accord avec Jean Christophe Gallien, Rhany Slimane, Matthieu Baccialone et David Margueritte

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-11-05##

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Transcription
00:006h midi, mettez-vous d'accord, Benjamin Gleize.
00:03Et oui, mettez-vous d'accord, c'est l'heure de débattre sur Sud Radio avec l'ensemble de nos débatteurs du jour.
00:09Je vous les présente, Jean-Christophe Gallien, bonjour.
00:11Bonjour.
00:12Merci d'être avec nous, politologue, conseiller en communication, David Marguerite, aussi avec nous, bonjour.
00:16Bonjour.
00:17Vice-président de la région Normandie, président de l'agglomération du Côte-Antin, Rani Slimane, bonjour.
00:22Bonjour.
00:22Militant Quartier Populaire à Montpellier, cofondateur de l'association Force Populaire, et puis Mathieu Bachalon, bonjour.
00:29Bonjour.
00:30Communicant président de M2B.
00:32Conseil, on va débuter, vous le savez, c'est la tradition avec les coups de cœur, les coups de gueule.
00:39On commence avec vous, Rani Slimane.
00:40Un coup de gueule contre les ZFE, c'est les zones à faible émission.
00:44Les zones à forte exclusion, moi, j'appellerais ça.
00:48On est vraiment sur un principe d'écologie bourgeoisie.
00:52Moi, j'appelle vraiment ça comme ça.
00:54En fait, c'est un système qui donc exclut des centres-villes un certain nombre de voitures selon le critère-critère,
01:02donc les vignettes soi-disant qui sont censées évaluer la pollution de chaque véhicule.
01:08Or, on s'est rendu compte que selon certains véhicules, si vous avez une Clio qui est un peu âgée, effectivement, vous ne pouvez pas rentrer.
01:15Mais si vous avez un dernier SUV qui est vraiment très récent, il n'y a pas de problème, vous pouvez rentrer.
01:21Donc en fait, qu'est-ce que ça dit ?
01:22Ça dit qu'on veut renforcer la politique de métropolisation, vraiment de gentrification des centres-villes.
01:27On veut exclure les populations travailleuses qui produisent la richesse parce que c'est eux qui en ont besoin souvent.
01:33Ils sont contraints de venir en ville.
01:35Il n'y a pas de solution ou très peu de solutions de transport dans les zones à la fois périurbaines, mais également dans les quartiers populaires.
01:43C'est-à-dire que vous êtes en ville, dans les quartiers populaires, et vous vous rendez compte que la desserte dans de nombreuses villes est en-deçà des quartiers mieux portants.
01:51Ça fait réagir sur cette politique écologique peut-être excluante, David Marguerite ?
01:57Je partage complètement ce coup de gueule.
01:59Je pense qu'on est même dans le symbole de ce que finalement l'écologie punitive, dogmatique peut charrier et apporter dans nos grandes villes.
02:08En l'occurrence, d'exclure les plus modestes au nom d'une idéologie qui est celle de la décroissance
02:15et qui consiste toujours à regarder le monde tel qu'on voudrait qu'il soit et non tel qu'il est dans la réalité profonde.
02:21Alors je ne suis pas convaincu que vous pensiez exactement la même chose que moi en critiquant les ZFE.
02:28Mais moi, je constate les effets sur le terrain en région Normandie puisqu'il y a une ZFE qui est mise en place à Rouen en particulier.
02:35Et en effet, c'est toujours les plus modestes qui sont écartés et ce au nom d'une idéologie des quartiers, d'une écologie qui finalement va à rebours de l'histoire
02:46et puis même de ce qu'elle prétend défendre.
02:49Je trouve vraiment que la ZFE est un symbole, peut-être un des plus importants symboles, des plus forts symboles
02:54de ce que l'écologie peut faire de pire lorsqu'elle est idéologique voire fanatique.
02:58On parle d'écologie, vous voulez parler d'énergie, David Marguerite, vous gardez la main, un coup de cœur.
03:02Oui, un coup de cœur pour la programmation pluriannuelle de l'énergie.
03:06On l'attendait, ça fait 18 mois qu'on l'attendait à peu près.
03:10Et enfin, le gouvernement, ce gouvernement a choisi dans cette programmation pluriannuelle
03:16qui quand même vise la politique énergétique de la France pour les 10 prochaines années,
03:19donc c'est un sujet extrêmement important,
03:21et bien reconnaît le nucléaire comme le principal vecteur de la décarbonation dans notre pays.
03:27Et ça, c'est une très bonne nouvelle puisqu'on sort des vicissitudes des dernières années sur le sujet
03:31et on reconnaît enfin que cette énergie est une énergie décarbonée avec un objectif cible à 57 réacteurs.
03:36Donc dans la programmation qui va être soumise à concertation, il y a 6 EPR2 qui vont être mis en place.
03:43Alors je suis bien placé pour connaître le sujet dans le territoire du Cotentin
03:46où on attend le démarrage de l'EPR2 de Flamanville.
03:49Et c'est une PPE qui n'est en effet pas idéologique,
03:52qui sort du « en même temps » puisqu'elle consacre l'énergie nucléaire,
03:55ce qui est d'ailleurs reconnu à l'échelle internationale aujourd'hui comme une solution de décarbonation,
03:58et elle fait monter en puissance de façon raisonnable,
04:01et j'allais dire raisonnée, les énergies marines renouvelables.
04:03Avec notamment l'éolien flottant,
04:05qui, moi je le souviens complètement, l'éolien flottant,
04:08parce qu'il a le mérite d'être très éloigné des côtes,
04:10le plus éloigné possible des côtes, et de limiter les impacts paysagers.
04:13Et surtout, ce qui est passé un peu inaperçu hier,
04:16c'est qu'elle reconnaît enfin l'hydrolien comme une énergie d'avenir,
04:19là aussi c'est sur mon territoire au large du Rhin Blanchard,
04:22avec des perspectives qui sont considérables.
04:25Donc je trouve qu'on a une proposition qui est là équilibrée.
04:29D'abord le nucléaire, en effet une montée en puissance
04:32qui n'est pas, je parlais de fanatisme tout à l'heure,
04:35mais qui est équilibrée de l'énergie marine renouvelable,
04:37avec la considération des impacts paysagers
04:40que peut représenter l'éolien offshore très proche des côtes.
04:43Jean-Christophe Gallien, vous partagez ce coup de cœur ?
04:46Je le partage à condition que derrière, si vous voulez,
04:49on s'attaque au vrai sujet, le vrai sujet c'est le prix de l'énergie.
04:52Le vrai prix de l'énergie, et combien au final, si vous voulez,
04:55l'acteur économique, nous, chacun d'entre nous,
04:58va finalement pouvoir...
05:01C'est l'électricité, parce que forcément, on parlait de voitures tout à l'heure,
05:04aujourd'hui, tout est électrique ou presse,
05:07donc on est dans cette production d'électricité effectivement merveilleuse,
05:10et l'hydrolien, je souligne ce point-là, parce que ça a été un truc qui a été oublié
05:13pendant des années, on a un potentiel ici qui est énorme,
05:16si on le relie en grande partie notamment
05:19avec l'hydrogène, on a un potentiel qui lui est
05:22énormissime dans ce pays, c'est-à-dire qu'en réalité...
05:25Mais ce qui m'importe vraiment, moi,
05:28à mon niveau, encore une fois, de très terrain,
05:31c'est le prix de l'énergie. Vous savez, aujourd'hui, il y a une élection aux Etats-Unis,
05:34le petit miracle économique de ces dernières années aux Etats-Unis,
05:37il ne tient qu'à un seul point,
05:40c'est le prix de l'énergie,
05:43et l'accès à une énergie extrêmement peu chère, qu'elle soit électrique
05:46ou évidemment fossile pour une partie. Et donc à partir de là,
05:49on a exactement ce qui doit se passer en Europe. Notre seule manière de nous défendre,
05:52et en France en particulier, c'est de bouleverser
05:55le modèle économique du prix de l'énergie dans ce continent,
05:58et on ne va pas le faire au niveau continental, il faut le faire au niveau français.
06:01Donc c'est quelque chose qui est essentiel, parce qu'on ne peut pas parler aujourd'hui de compétitivité,
06:04et notamment s'intéresser à l'être humain, vous en parlez. En économie, vous savez,
06:07après les économistes travaillent avec plein de paramètres, mais il y a deux paramètres
06:10essentiels, le coût de l'énergie et le coût de l'être humain.
06:13Si vous voulez faire en sorte que l'être humain soit favorisé, qu'on ait une économie
06:16qui parle à autre chose qu'à la rentabilité financière,
06:19il faut que l'énergie et le coût de l'énergie baissent, sinon vous ne trouverez pas
06:22de solution. Donc oui à ce programme, oui à ce plan pluriannuel,
06:25mais à condition, encore une fois, et ça fera le lien avec ce qu'on fait
06:28sur les faillites régulières en ce moment en France, et notamment les vignes
06:31qui ferment, tant qu'on fera payer le coût de l'énergie au prix
06:34où on le fait payer en Europe aujourd'hui, on perdra la bataille. Et on ne peut pas la gagner
06:37quel que soit le discours qu'on peut avoir autour.
06:40Mathieu Bachelon, en un mot.
06:43Ce qu'il faut prendre en compte aussi, c'est les filières d'excellence.
06:46Et c'est vrai qu'en France, on a cet atout de cette filière nucléaire
06:49qui est pourvoyeuse d'emploi en plus. Il y a énormément de personnes
06:52qui travaillent, il y a une capacité d'innovation qui est assez importante.
06:55On parlait de l'hydrolien. Donc voilà, on a tendance,
06:58certaines fois en France, à ne pas mettre en avant ses compétences,
07:01ses capacités, ses fleurons, on va dire. Là, c'est un fleuron.
07:04Donc c'est bien que ça puisse être mis en avant.
07:07Et on espère que ça pourra être développé à la fois pour le consommateur
07:10et pour les salariés qui travaillent dans cette branche.
07:13On parlait de fanatisme tout à l'heure, mais quand même, je pense qu'il y a une émiplégie
07:16sur la question du nucléaire. C'est qu'il y a un
07:20facteur de fragilité géopolitique
07:23au fait d'avoir un territoire truffé
07:26de centrales nucléaires. Je pense que c'est quelque chose qui est tout le temps
07:29mis sous le tapis. C'est une fragilité structurelle de notre pays
07:32et il ne faut pas le mettre sous le tapis, il faut en parler.
07:34Bon, en tout cas, on se retrouve dans un instant. Mettez-vous d'accord.
07:37On poursuit les débats avec encore des coups de cœur,
07:40des coups de gueule. Il y en aura un de chaque. Voilà, pour équilibrer,
07:43à tout de suite.
07:50Mettez-vous d'accord les débats
07:53jusqu'à midi avec une équipe de choc.
07:56Jean-Christophe Gallien, David Marguerite, Rani Slimane et puis Mathieu
07:59Batchelon qui sont avec nous pour débattre de l'actualité.
08:02On avait commencé avec les coups de cœur, les coups de gueule.
08:05On poursuit avec, tenez, un coup de gueule
08:08Mathieu Batchelon. Coup de gueule en ce qui concerne
08:11la médiatisation des élections américaines par les médias français.
08:14Alors j'imagine qu'on va en reparler après sous un autre angle,
08:17alors pour tout vous dire, j'ai regardé un petit peu,
08:20j'ai regardé les chaînes d'info en continu hier soir et
08:23j'étais stupéfait. Alors c'était formidable. Le traitement sur les élections américaines,
08:26c'est, on nous en met plein les yeux. Vous avez dû voir,
08:29il y a des plateaux, ils sont au sommet de gratte-ciel à New York,
08:32il y a des correspondants, France Info,
08:35enfin le service public, donc France Info et France Télé a une trentaine de correspondants
08:38quasiment dans tous les états américains. Je trouve ça formidable mais
08:41je me rappelle des élections européennes qui étaient il n'y a pas si longtemps
08:44et qui avaient quand même une incidence assez importante
08:47aussi sur la société française
08:50et sur la vie quotidienne des français.
08:53Et je regrettais, je me disais
08:56que ça aurait été extraordinaire quand même s'il y avait eu ce traitement pour les élections européennes.
08:59Rappelez-vous les élections européennes, maintenant ça paraît quasiment
09:02de l'archéologie politique avec tout ce qui s'est passé dans les derniers mois
09:05mais les élections européennes, ça se résumait un peu à
09:08Jordan Bardella a fait la bise à quelqu'un
09:11sur TikTok et ce genre de choses.
09:14Et il y avait quand même des enjeux qui étaient assez importants et j'aurais aimé effectivement
09:17qu'on ait des correspondants qui nous expliquent qu'en Autriche
09:20les Autrichiens vont voter de telle façon parce que
09:23le FPE est important, l'extrême droite est importante
09:26qu'en Allemagne il y a le SPD
09:29qu'en Espagne Podemos
09:32et donc là je trouve que ça interroge
09:35un petit peu sur la fascination
09:38qu'il y a dans la société française et notamment
09:41j'invente rien sur les élites et notamment les élites médiatiques vis-à-vis des Etats-Unis
09:44on a l'impression qu'ils sont...
09:47Il y a un très grand livre
09:50qui est très intéressant de Régis Debray de 2007 qui s'appelle
09:53« Civilisation, comment la France a été américanisée » que je conseille à tous nos auditeurs
09:56et il y a cette fascination répulsion toujours en France
09:59qu'on revoit encore à nouveau sur ces élections américaines
10:02et je trouve ça assez fascinant, alors c'est un coup de gueule mais
10:05je comprends cette fascination, on est tous un petit peu fascinés par les Etats-Unis
10:08mais là ça trouve un peu son paroxysme comme à chaque fois
10:11comme tous les 4 ans lors des élections américaines et les médias français
10:14sont évidemment complètement obnubilés, fascinés par ce qu'il se passe là-bas
10:17On va revenir très largement sur ces élections américaines
10:20j'allais dire, dans quelques instants
10:23mais d'abord un coup de gueule, celui de Jean-Christophe Gallien
10:26peut-être un petit mot sur ce qu'il vient de dire
10:29avant de parler de votre coup de gueule
10:32J'étais à l'agence à Bruxelles qui fait des affaires européennes
10:35et à un moment donné, au nom de la première commission mondiale
10:38il y a la nouvelle, on s'était posé la question de savoir si
10:41très sérieusement beaucoup d'acteurs indépendants comme nous
10:44on est à Washington de temps en temps mais là on se disait
10:47ça n'a plus aucun sens d'avoir notre bureau à Bruxelles
10:50on va le transférer à Washington en réalité. Pourquoi je vous dis ça ?
10:53Parce qu'à un moment donné il y a des rapports de force
10:56les Etats-Unis auraient pu être le 28ème ou 29ème à une époque
10:59on est tous devenus le 51ème Etat américain
11:02mais pour des raisons très objectives. Pourquoi les médias sont dessus ?
11:05Parce que c'est d'abord un marché électoral exceptionnel
11:08pour connaître la campagne américaine de près
11:11quel plaisir de vivre une campagne comme ça même si en France
11:14on la traite comme si c'était des demeures
11:17c'est techniquement en termes de démocratie
11:20peut-être que ça va faire hurler certains, c'est une vraie élection
11:23et nous n'avons pas connu, quand j'entends M. Barrault ce matin
11:27alors lui je ne sais pas d'où il sort de la Haute-Loire
11:30son père n'aurait jamais dit ça par exemple, Jacques Barrault je peux vous l'assurer
11:33mais dire ça alors que nous on n'a pas été fichus d'avoir une élection présidentielle en 2022
11:36digne de ce nom, qu'ensuite on a cumulé une élection européenne
11:39bah oui malheureusement, pourquoi on s'intéresse à ce que
11:42qui embrasse M. Bardella parce qu'il ne se passe rien
11:45et qu'ensuite on a fait trois semaines d'élection législative
11:48l'élection majeure de ce pays quand il n'y a pas d'élection présidentielle
11:51on ne donne pas de leçons aux autres. Pourquoi c'est important qu'ils suivent ?
11:54Parce que c'est une réalité très influente, je vous assure que je vous le dis
11:57et je ne parle pas de la réalité française mais de la réalité européenne dans le contexte comme c'est
12:00et c'est une réalité aujourd'hui, on ne peut pas faire autrement et c'est comme ça
12:03et qu'en plus c'est un marché médiatique parce qu'électoral
12:06parce qu'aussi réalisé comme un show à l'entertainment
12:09qui fait que oui les médias sont obligés de se connecter là-dessus
12:12alors il y a la raison officielle, la raison vraie, c'est indispensable pour nous
12:15c'est très important et deux, bah oui c'est un marché médiatique
12:18moi je ne suis pas, enfin je peux répondre juste deux secondes
12:21je ne suis pas sûr que ce soit un modèle et que ce soit une bonne chose
12:24que le...
12:27je ne suis pas fasciné par les clips de campagne
12:30le débat est ouvert
12:33on met une petite parenthèse s'il vous plaît
12:36on y reviendra tout à l'heure plus largement
12:39mais déjà je voudrais qu'on entende votre coup de gueule
12:42Jean-Christophe Gallien, Économie Française
12:45avec ses annonces d'Auchan et de Michelin ce matin
12:48on découvre quelque chose qui est en ligne de fond
12:51on a eu ce débat sur le mensonge d'État sur les finances publiques
12:54un mensonge d'État
12:57et ça aussi, alors là voilà
13:00les ennemis de la démocratie sont aux États-Unis, M. Trump, Mme Harris sont tous fous
13:03nous on a un mensonge d'État chez nous
13:06et ce mensonge d'État était doublé d'un mensonge sur la réalité de l'économie française
13:09puisqu'on nous racontait que jamais autant d'emplois créés
13:12que la réalité était magnifique en termes de continuum d'activité
13:15c'est faux et ça fait des semaines que c'est pas vrai
13:18et ça peut pas marcher autrement puisque les grands acteurs sont partis
13:21les acteurs qui suivent les grands acteurs sur le territoire ne fonctionnent plus
13:24et là maintenant on a Michelin qui nous annonce la fermeture de deux usines
13:27non pas son PDG parce que c'est une commandite par action
13:30c'est un co-gérant, nous avait dit qu'il ne s'intéressait qu'à l'être humain
13:33que l'idée c'était de promouvoir la réalité de l'être humain dans l'entreprise
13:36deux unités dont une historique à Cholet par exemple qui va fermer
13:39Auchan n'en parle pas, mais c'est une réalité
13:42Oui qu'est-ce que c'est Auchan, c'est une entreprise qui sur le grand secteur
13:45de la grande distribution, oui il y a de la compétition, oui c'est dur
13:48mais les autres s'en sortent, les autres s'en sortent pourquoi ?
13:51parce qu'ils travaillent, ils font de la communication, ils exploitent aussi
13:54une partie des filières, ils mettent la pression sur les pauvres gens
13:57qui leur vendent des produits pour ensuite les revendre à nous
14:00mais en même temps Auchan ils ont disparu de la circulation
14:03c'est comme si une marque s'était éteinte
14:06ils n'existaient plus, donc pourquoi aller dans un magasin
14:09tout est faux dans leur modèle et en réalité aujourd'hui
14:12c'est dangereux parce qu'on parle de quel type d'emploi
14:15les derniers qui existaient pour un certain nombre de personnes
14:18non formées ou pas assez formées
14:21quand on est à la caisse on fait un vrai métier, quand on est dans les rayons
14:24on fait un vrai métier, qu'est-ce qu'on fait après derrière quand il n'y a plus Auchan
14:27c'est pas les acteurs de proximité qui vont les prendre derrière
14:30donc c'est une réalité concrète qui est en train, une ligne de pente je vous le dis
14:33dans cette économie française qui est doublée de son mensonge d'Etat
14:37Rani Slimane, ça vous fait ragir ça ?
14:40Oui bien sûr, je suis d'accord avec ce qui a été prononcé
14:43mais je voudrais vraiment insister aussi sur la part de responsabilité
14:46d'un grand groupe comme Auchan, c'est un groupe qui s'est gavé
14:49contrairement à ce qu'ils disent pendant le Covid
14:52notamment, c'est le cas d'ailleurs de tous les revendeurs de nourriture
14:55souvenez-vous, nous étions tous coincés
14:58la seule activité que nous avions c'était d'acheter des petits gâteaux
15:01en tout cas pour ma part, dans les supermarchés
15:04Je vais pas vous demander quel gâteau mais aussi du vin
15:07c'est vrai que c'était ouvert aussi
15:10Mais très sérieusement, ils se sont gavés l'argent, maintenant
15:13cet argent où est-il passé ? Qu'en ont-ils fait ? L'ont-ils réinvesti
15:16dans l'outil de production ? L'ont-ils investi justement
15:19comme vous le disiez, sur la manière de développer
15:22leur entreprise ? Non, ils se sont gavés
15:25ils ont mis ça dans les poches des actionnaires et maintenant c'est qui qui paye ?
15:28C'est la caissière, c'est le manutentionnaire et ça dans notre pays
15:31on ne peut pas l'accepter, ce n'est pas acceptable
15:34ça vous inspire quoi David Marguerite ? Moi je suis complètement d'accord et je reprends
15:37à mon compte la formule mensonge d'Etat d'abord, et je pense qu'on n'en parle pas assez
15:40parce qu'on comprend aujourd'hui dans quelles conditions
15:43s'est faite la dissolution, on sait très bien qu'il y a eu des alertes de Bercy
15:46et on sait très bien, d'ailleurs on voit dans la presse que
15:49Macron dit à ses troupes, si on avait fait la dissolution au moment de la loi de finances
15:52que vous me le proposiez, ça aurait été bien pire, parce qu'il avait parfaitement conscience
15:55je le pense, de la situation dramatique
15:58des finances publiques qui a été cachée de façon honteuse
16:01aux français, sur la situation de l'économie, sans être catastrophiste
16:04on cite des totems de l'économie française au champ
16:07peut-être avec la particularité du modèle de la grande distribution qui est en train d'être vu
16:10on parle de mi-chemin en effet, et on parle d'un nombre
16:13de défaillances d'entreprises qui est à un niveau
16:16très élevé, voire historiquement élevé, je voyais un article
16:19hier qui montrait que la courbe était revenue
16:22à 10 ans en arrière, c'est-à-dire à une période où on était en période de crise
16:25massive, il y a d'autres signaux faibles sur l'économie comme la baisse
16:28de l'intérim qui est, on le dit souvent, le précurseur
16:31d'une baisse de la courbe sur le plan économique et la courbe de l'emploi
16:34et on voit que les dernières statistiques de France Travail ne sont pas très bonnes
16:37donc en effet on est dans une situation qui est beaucoup plus
16:40périlleuse, voire grave, que ce qu'on nous disait
16:43moi ce que je constate d'ailleurs, et ce que j'entends sur le terrain, c'est que
16:46les français en ont conscience, en définitive, beaucoup plus
16:49que leurs représentants politiques, et ils sont prêts d'ailleurs
16:52je suis très frappé par ça, à faire des efforts, on parlera peut-être
16:55tout à l'heure des finances, de la question de travailler
16:58etc., mais je crois que les français sont prêts à entendre la situation
17:01difficile pour peu qu'on arrête de leur raconter n'importe quoi
17:04comme ça a été le cas, ils ont conscience que la France
17:07ne peut pas vivre à crédit durablement et qu'on est peut-être pas si loin
17:10de la Grèce d'il y a 7-8 ans maintenant, donc je crois
17:13qu'il y a une vraie prise de conscience. Je pense que les français ils ont vraiment conscience
17:16aussi du coût du capital, c'est-à-dire des gens
17:19ben oui, il faut en parler, comme on vient de le dire sur nos champs
17:22mais il y a d'autres exemples, et on ne peut pas tout le temps demander aux gens
17:25de s'arrêter de leur raconter.
17:28Pour rebondir sur ce qu'ont dit mes deux camarades, David parlait de
17:31réinventer un modèle, et je pense qu'il y a un modèle à réinventer aussi
17:34dans la gouvernance de ces boîtes, Rani a totalement raison, il y a
17:37certaines boîtes qui
17:40ont une gouvernance totalement dépassée
17:43qui ont comme seul objectif
17:46de nourrir l'actionnaire, avec cette pression de l'actionnaire
17:49et avec la seule variante d'ajustement qui est pensée
17:52qui est le salarié de base. En gros, si ça fonctionne
17:55on reste comme ça, si ça ne fonctionne pas on a toujours les fermetures et tout
17:58ça ne peut plus durer comme ça, c'est-à-dire qu'il faut vraiment réinventer
18:01et se dire qu'il y a des gens qui sont à la tête d'énormes entreprises qui ne sont pas bons
18:04qui ne sont pas bons, sauf que
18:07les conséquences de leur mauvaise gestion ce n'est pas
18:10que eux, ça va être justement
18:13la caissière, le chef de rayon, le manutentionnaire
18:16qui eux n'ont rien demandé, qui ont fait
18:19généralement leur boulot de manière consciencieuse, qui créent la richesse
18:22qui font marcher les magasins et qui sont les victimes de ces mauvaises gestions.
18:25Allez, on revient dans un instant, Mathieu Batchelon, Rani Slimane
18:28David Marguerite, Jean-Christophe Gallien, on va se mettre
18:31à l'heure américaine dans quelques instants, Kamala Harris ou Donald Trump
18:34c'est l'enjeu de cette élection américaine, ce soir on en parle
18:37juste après ça.
18:43Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord
18:46Benjamin Gleize.
18:47Mettez-vous d'accord nos débatteurs du jour, Jean-Christophe Gallien
18:50David Marguerite, Rani Slimane et Mathieu Batchelon
18:53Mathieu Batchelon qui nous parlait tout à l'heure de la
18:56surmédiatisation de ces élections américaines
18:59ça a fait réagir, on va en débat justement, puisque
19:02c'est le jour J, cette élection américaine, Kamala Harris
19:05ou Donald Trump, dernier meeting la nuit
19:08dernière aux Etats-Unis et suspense complet pour savoir
19:11qui sera le 47ème président des Etats-Unis
19:14David Marguerite, surmédiatisation
19:17de cette élection américaine en France, oui ou non ?
19:20Oui, clairement, une surmédiatisation, alors je ne sais pas s'il faut
19:23s'en réjouir ou pas, je suis un peu partagé sur
19:26ce que vous disiez tout à l'heure, puisque c'est une surmédiatisation
19:29à l'évidence, je ne suis pas sûr que ce soit une surmédiatisation sur le fond
19:32et qu'elle donne très envie, je n'ai pas le sentiment, mais avec un regard
19:35français, qu'il y ait des débats de fond qui soient extrêmement prononcés
19:38dans cette campagne, alors peut-être que je me trompe, moi ce que je suis
19:41assez frappé, de constater qu'en définitive
19:44on voit bien que
19:47on a notre regard français, on a des propos assez péremptoires
19:50et on ne peut pas comprendre de notre regard français comment le parti
19:53républicain, le parti de Nixon, peut finalement aujourd'hui
19:56soutenir à ce point Donald Trump, si on le regarde
19:59purement avec la vision française, ça paraît quand même
20:02assez cocasse, quand on regarde les dernières outrances
20:05on a du mal à comprendre aussi comment le parti démocrate
20:08pour une fraction importante de ce parti, dérive
20:11complètement vers le wokisme, en définitive d'ailleurs, on n'est pas
20:14si loin des fractures françaises, quand on regarde la carte électorale
20:17américaine, on voit bien l'Amérique des campagnes
20:20l'Amérique des villes, celle qui a la mondialisation heureuse
20:23et celle qui a de la crispation et qui défend les valeurs
20:26américaines, moi je ne sais pas qui va gagner
20:29honnêtement j'ai plutôt tendance à penser...
20:32peut-être que certains ont des envies particulières
20:35les dernières outrances peut-être vont choquer
20:38la base républicaine de base
20:41mais en tout cas je pense que cette élection
20:44finalement si on en parle autant, c'est peut-être qu'elle nous rappelle aussi les fractures françaises
20:47d'une certaine manière, et que la radicalisation du clivage
20:50que l'on voit aux Etats-Unis, je crois que c'est un peu ça
20:53c'est une façon de se rassurer parce qu'on se dit
20:56on n'en est pas au point du débat caricatural
21:00et encore, j'en suis pas sûr, mais c'est aussi une façon
21:03de se dire attention parce que finalement
21:06on parle d'une Amérique irréconciliable
21:09mais la France on en est presque là
21:12c'est ce que je retiens, alors évidemment il faut prendre des précautions
21:15on n'est pas encore dans une rupture
21:18comme on semble l'être aux Etats-Unis aujourd'hui
21:21mais quand même, quand on regarde vraiment les cartes électorales
21:24on se dit qu'on n'en est pas si loin
21:27donc ce débat public là, moi je n'en ai pas envie en France
21:30même si des fois je trouve que le débat se vautre dans la caricature
21:33dans l'outrance, mais vraiment
21:36je crois que cette surmédiatisation dit quelque chose de nous
21:39et qu'en définitive elle dit, on se rassure
21:42et on s'inquiète un peu en même temps de devenir comme eux
21:45moi je ne suis pas d'accord avec ce que vous disiez tout à l'heure
21:48sur la politique américaine, je n'ai pas le sentiment
21:51que ça fasse envie, je n'ai pas le sentiment qu'une campagne qui se fasse
21:54avec des grands pubs etc, ce soit le modèle pour la France
21:57et j'ai plutôt tendance à penser que le modèle pour la France
22:00c'est le retour à une forme d'amaisement et d'ancien monde.
22:03Rani Slimane, on vous écoute dans un instant, juste un mot avec vous Mathieu Bachelon
22:06Je veux me faire l'avocat de Jean-Christophe
22:09Ah super !
22:12Je vois qu'on a enfin sa place qui se crée
22:15Je n'ai pas du tout compris, c'est pourquoi je parlais de sa place
22:18Je pense voir ce qu'il veut dire, c'est dire qu'effectivement
22:21quand on est spectateur, quand on est en France, il y a un côté
22:24on est plus intéressé, il y a un côté plus sexy à regarder un blockbuster
22:27qu'à regarder une production Joséphine Ange Gardien sur TF1
22:30D'un point de vue politique, c'est un peu pareil
22:33et c'est sûr que là on regarde ça en tant que spectateur
22:36pas en tant que citoyen
22:39mais en tant que spectateur, il y a un côté fascinant
22:42c'est sûr qu'il y a un côté fascinant, la démesure
22:45le buzz, les énormes meetings
22:48je ne parle pas sur le fond, sur la forme, il y a un côté
22:51le paquet est assez fascinant, il n'y a pas l'HATVP
22:54on n'est pas à compter pour ceux qui ont fait le campagne
22:57Je ne sais pas si on pourrait voir des coordonnées à la présidentielle
23:00qui se mettent à danser sur la F1
23:03Le café qu'on a payé aux militants, si le mandat financier peut le faire rentrer
23:06dans les lignes de campagne, on sait qu'il n'y a pas ça, il y a les clips de campagne
23:09mais je suis d'accord avec David, une fois qu'on a passé
23:12cet effet-là, qu'on regarde ça en tant que citoyen
23:15en tant que citoyen, en tant qu'électeur, en tant que militant politique
23:18quel que soit votre statut en France, on se dit
23:21on a raison gardé, oui c'est fascinant mais on n'a pas forcément
23:24envie de l'avoir aussi en France.
23:27Vous fassiez ou pas cette élection, cette campagne américaine ?
23:30Ce qui me fascine c'est le déni français
23:33nous sommes un état vassal, un état client des Etats-Unis
23:36c'est Rome avec ses états clients et nous un état client
23:39ça fait mal de se le dire parce qu'on a une certaine idée de la France et ça nous fait mal au cœur
23:42donc moi ce que je vois, qu'on dit qu'il y a une grande surprise
23:45de qui va gagner, oui pour les américains je pense
23:48qu'il y a un vrai clivage de projets
23:51pour les américains et encore, Kamala Harris n'a pas de projet
23:54donc ça c'est un problème, Trump en a un
23:57moi je serais américain, je serais très inquiet
24:00mais pour nous et pour le reste du monde, c'est bonnet blanc et blanc bonnet
24:03il faut le dire, il y a juste une question de courtoisie
24:06ou pas selon que vous soyez démocrate ou républicain maga
24:09la vérité c'est la même chose, et moi je voudrais prendre comme exemple
24:12parce qu'il faut le rappeler, sous l'administration Biden
24:15l'affaire des contrats des sous-marins en Australie
24:18c'est pas Trump, c'est Biden, et Trump aurait pu le faire
24:21attention, et même je pense que sous sa présidence il nous en a fait quelques-unes
24:24les intérêts américains d'abord
24:27les intérêts America First
24:30il y a une forme de naïveté des français de penser
24:33qu'effectivement il y a le...
24:36en gros si c'est Trump ça va être une catastrophe
24:39mais si c'est Cavallari ça va être formidable, il faut bien se rendre compte que
24:42l'un comme l'autre défend les intérêts américains, on ne va pas être naïfs
24:45on est dans une compétition internationale, si on parle des intérêts de la France
24:48par contre il faut dire une chose très importante
24:51on peut dire tout ce que je viens de dire
24:54d'une manière très française et de taquer les américains
24:57mais c'est aussi notre faute, on a un président, le président Macron
25:00qui a détruit la ligne internationale de la France
25:03nous devons réinvestir massivement dans notre appareil diplomatique
25:06qui depuis Talleyrand fait en sorte que la France
25:09se débrouille un petit peu au niveau international
25:12or le président Macron a détruit le corps diplomatique
25:15voilà il y a des choses comme ça qui s'accumulent
25:18Jean-Christophe Galliermo, la France est avassale des Etats-Unis
25:21je voyais que ça vous fait réagir
25:24deux points, sur le plan interne aux Etats-Unis
25:27l'élection c'est une vraie élection et elle est élection
25:30parce qu'il y a des effets de manches énormes, des gros feux d'artifice
25:33par les têtes d'affiches en haut, mais parce que sur le terrain
25:36parce que partout, les rues digitales, les rues physiques sont animées
25:39et pour le coup ça ne ressemble pas à ce que vous racontez
25:42quand vous dites que le parti républicain se retournerait dans sa tombe
25:45oui, moi je pense qu'il devrait faire attention et plutôt être satisfait de ce qui se passe
25:48c'est-à-dire que les propositions qui sont faites aujourd'hui
25:51ce n'est pas l'école de Chicago, les Reaganomics qui ont tué
25:54alors là pour le coup la vassalité c'est ça, ce n'est pas du tout les américains
25:57parce qu'on a accepté un mode libéral, que vous parliez de Sheffield tout à l'heure
26:00et bien oui, Margaret Thatcher c'est plutôt l'école de Chicago et Reagan
26:03que Donald Trump, Donald Trump aujourd'hui avec 20 c'est
26:06plus à gauche pratiquement en termes de politique économique
26:09que les partis démocrates, c'est-à-dire qu'on parle de capitalisme
26:12effectivement qui doit être régulé, de mondialisation qui doit être régulée
26:15on reparle de l'être humain dans les Unes et ainsi de suite
26:18donc on est dans un contexte où la régulation, l'interventionnisme
26:21est républicain aujourd'hui, donc oui il y a une révolution qui se fait là-bas
26:24mais il faut la regarder concrètement, et nous on ne la regarde pas très bien
26:27parce qu'on regarde différemment, parce que nous-mêmes on a des difficultés
26:30et pourquoi on a des difficultés ? Vous êtes à Paris aujourd'hui, qui augmente
26:33les prix de l'immobilier qui sont déjà hors de propos, les américains rachètent
26:36donc l'argent, le dollar aujourd'hui, investit en Europe largement
26:39une partie heureusement, mais pas simplement comme ça
26:42voilà on regarde ce qu'il se passe là-bas parce qu'on se dit
26:45finalement ça marche plutôt pas mal de l'autre côté, ils viennent nous manger ici
26:48ce qu'on pouvait faire il y a ne serait-ce que 10 ans en arrière aux Etats-Unis
26:51il y a quelque chose qui s'est passé, on le regarde comme des trains passés
26:54donc oui on est vassaux, mais on n'est pas seulement vassaux, on est en 2e division
26:57voire en 3e division, et ça c'est pas acceptable parce que
27:00la 3e division, on l'accepte ou on la fait ou on la fait pas, oui effectivement
27:03quand on tue le corps diplomatique, oui quand nos entreprises, les unes
27:06après les autres, sont ou déplacées à l'étranger, ou meurent
27:09parce que, encore une fois, concentrées dans un capitalisme, ce qui favorise
27:12les gens qui ont beaucoup d'argent, plus en Europe qu'aux Etats-Unis
27:15plus en Europe qu'aux Etats-Unis, plus en Europe qu'aux Etats-Unis
27:18la provincialité américaine est beaucoup plus forte que ce qu'elle est
27:21au niveau européen, donc ça c'est un point essentiel, et à partir de là
27:24aujourd'hui, on regarde les choses, oui avec un espèce de déni
27:27oui avec une espèce de supériorité, mais aussi une crainte
27:30parce que qu'est-ce qui se passe chez nous aujourd'hui, c'est ce que vous disiez
27:33tout à l'heure, c'est-à-dire que le marché est en difficulté
27:36la société est en difficulté, beaucoup plus dans beaucoup d'endroits
27:39que ce qui se passe aux Etats-Unis, parce que le territoire est plus vaste aux Etats-Unis
27:42alors qu'ici, les choses, les frictions, les concentrations, les difficultés
27:45sont réelles, et en plus, il y a d'autres paramètres en France qui n'existent pas
27:48dans ce pays-là et dans ce continent, donc après sur l'international
27:51et bien oui, c'est pas facile, vous êtes chinois, vous êtes russe, vous êtes européen
27:54c'est pas facile de savoir ce qui va se passer, vous êtes africain
27:57vous savez pas trop ce que vous allez être mangé ni par Kamala Harris dont on sait pas grand-chose
28:00en termes de proposition, c'est du Biden augmenté, ça va être aussi simple que ça
28:03donc il peut y avoir une guerre en Ukraine, il n'y avait pas de guerre pendant
28:06le mandat de Trump, je dis pas que Trump était très bien, mais il n'y a pas eu pendant 4 ans
28:09ce conflit économique avec la Chine, donc arrêtez
28:12donc après derrière, c'est compliqué, mais c'est toujours majeur
28:15et c'est pour ça qu'on s'y intéresse, parce qu'une partie de notre destin
28:18quotidien, une partie de notre destin de nos enfants et ce qui va se passer derrière
28:21se joue aussi là-bas, donc on ne peut pas le regarder comme étant quelque chose
28:24qui en plus est une vraie élection, et bien ne se passe sans qu'on
28:27considère ce qui peut se passer, évidemment que ce qui se passe à Pékin
28:30est aussi important, mais on a plus de mal à s'y intéresser
28:33– Moi je suis d'accord, mais on ne peut pas dire que c'est une vraie élection
28:36c'est quand même compliqué de dire que... – Venez avec moi faire un tour là-bas
28:39Venez avec moi faire une élection là-bas, et on y va
28:42– Mais bien sûr que c'est une vraie élection – Non mais c'est pas le droit
28:45c'est pas une question du débat, on élit ces deux chambres en même temps
28:50– Nous sommes quoi ? Comme quoi effectivement
28:53cette élection américaine anime les passions
28:56ici en France, on a la preuve sur ce plateau
28:59Bon de toute façon les élections américaines, on va continuer d'en parler
29:02avec André Bercoff juste après c'est l'émission, à partir de midi
29:05et puis édition spéciale demain matin avec Jean-Jacques Bourdin
29:08toutes les équipes de la matinale de Sud Radio
29:11et puis notre correspondant Alexandre Priam
29:14qui est aux Etats-Unis
29:17et qui nous racontera tout ce qui se passe sur place
29:20dans un instant je vous propose de revenir en France, ça vous dit ?
29:23Est-ce que les français travaillent assez ?
29:26– Les français ne sont pas... – C'est ce que dit le ministre de l'économie
29:31on va en débattre dans un instant, à tout de suite
29:34– Parlons vrai
29:36Sud Radio, le 10h midi
29:39Mettez-vous d'accord, Benjamin Gleize
29:42– Mettez-vous d'accord, il est 11h35, bientôt on poursuit les débats
29:45avec nos débatteurs du jour, Jean-Christophe Gallien, David Marguerite
29:48Rani Slimane et puis Mathieu Batchelon
29:51on va revenir sur ces propos qui font beaucoup réagir
29:54ceux du ministre de l'économie Antoine Armand qui a estimé
29:57il le disait dans les échos qu'il faut travailler plus d'heures
30:00pour commencer notre modèle de protection sociale
30:02pour lui les français ne travaillent pas assez
30:05ce sont des propos très forts qui vous font réagir
30:08David Marguerite pour commencer
30:11– Je veux bien commencer, je trouve que la façon d'introduire le débat n'est pas la bonne
30:14on retrouve dans le ministre de l'économie
30:17les traits du macronisme arrogant, la façon méprisante de dire les choses
30:23alors qu'il y a un vrai débat derrière
30:27– On ne va pas être d'accord, on ne va pas se mettre d'accord sur ce sujet
30:30mais je pense que clairement, je le disais tout à l'heure
30:33les français sont prêts à entendre un certain nombre de choses
30:36il y a d'abord la question du rapport au travail, elle a complètement changé
30:39moi je le vois à l'agglomération du Cotentin, on a plus de 1000 agents quand on recrute
30:42il y a la question du salaire, mais je ne vais pas dire qu'elle devient secondaire
30:45c'est la question quand même du télétravail, la question du bien-être au travail
30:48qui sont des questions tout à fait légitimes et donc il faut les avoir en tête
30:51quand on pose la question du volume d'heures, oui évidemment
30:55le seul qui a raison contre tout le monde en se disant qu'en travaillant moins
30:58on va mieux y arriver que les autres, on a des statistiques plutôt contrastées
31:01celles de l'OCDE qui montrent qu'on est 10%
31:03– L'OCDE dit qu'on est un peu en…
31:04– Oui on est un peu en trait, on est à peu près à 10% en dessous des autres
31:07moi je crois que la question du travail…
31:08– Sur le temps de travail ou sur la productivité ?
31:09– Sur la question du travail, sur la question du temps de travail
31:12on est dans une période singulière de l'histoire
31:15où on peut dire tout ce qu'on veut
31:17mais clairement aujourd'hui la France elle est en difficulté
31:20les entreprises sont en difficulté, on ne peut pas poser la question
31:23aujourd'hui tel que le front populaire par exemple
31:26de taxer davantage les entreprises, de taxer davantage les riches
31:29parce que ça, ça ne marche nulle part, mais vraiment nulle part
31:32il n'y a aucun pays au monde qui aurait pu expérimenter ces solutions
31:34et qui aujourd'hui serait en tête du peloton
31:36moi je suis plutôt issu d'une droite qui est une droite au libéralisme tempéré
31:41je suis plutôt issu de la tradition de Philippe Séguin
31:43je crois à un capitalisme régulier au partage de la valeur
31:45et je crois que la question du travail elle doit se poser
31:47un peu comme elle avait été posée avec la question des heures supplémentaires
31:50je trouve que Sarkozy l'a bien posée à une époque
31:53et ça fonctionnait bien, la valorisation des heures supplémentaires
31:56je crois beaucoup à une forme de flexibilité dans les temps de travail
31:59on ne peut pas mettre tout le monde sous la même toise
32:01tout le monde n'a pas les mêmes envies dans la vie
32:03et qu'en effet la question du financement notamment du système de retraite
32:07doit aussi être posée par rapport à une question de travailler plus
32:12travailler mieux d'une certaine manière
32:14je le disais le bien-être au travail c'est une appréhension
32:16certainement pas poser la question comme l'a posé le ministre de l'économie
32:19pointant du doigt avec une forme d'arrogance
32:21en donnant le sentiment que les français sont mauvais
32:24parce qu'ils travaillent moins que les autres
32:25mais en se disant que oui pour ceux qui le souhaitent
32:27travailler davantage et être valorisé davantage pour ce travail
32:31c'est une vraie question de société
32:33et moi j'assume de penser qu'en effet il faut poser la question
32:35et probablement augmenter, les français ils seraient prêts
32:38je crois vraiment qu'il y a beaucoup de français
32:40qui ont envie de travailler davantage et de gagner davantage
32:42il faut les laisser libres, moi je crois beaucoup à la liberté
32:44et je conteste toutes les formes d'idées qui consistent à vouloir
32:47mettre tout le monde sous la même toise
32:49on n'a pas tous les mêmes envies de partir à la retraite au même âge
32:51avec la même somme d'argent
32:53on n'a pas tous envie de travailler le même temps dans la semaine
32:55et on a besoin je pense de liberté
32:57et donner de l'air au pays mais vraiment je termine là-dessus
32:59la France ne peut pas avoir raison contre tout le monde
33:01sur la question du temps de travail
33:02il faut travailler plus d'heures, Rani Slimane
33:04moi écoutez, j'étais en Angleterre, là je reviens de Sheffield
33:07Sheffield c'est une cité industrielle du nord
33:09dans le South Yorkshire, dans le nord de l'Angleterre
33:11je vous jure, je ne veux pas ça pour mon pays
33:13ce discours de les gens ne travaillent pas assez
33:16c'était le discours de Thatcher
33:18et c'est ce que j'ai vu à Sheffield
33:21où j'ai rencontré des gens qui essaient de recréer des communs
33:24parce qu'il n'y a plus de commun, il n'y a plus de service public
33:26tout est privatisé, on dit aux gens vous ne travaillez pas assez
33:29ils travaillent le dimanche, il y a peu de jours fériés
33:32vraiment, je ne veux pas ça pour mon pays
33:34moi je ne supporte plus, j'ai travaillé à 17 ans
33:36je ne supporte plus que les dispensés de sport du gouvernement
33:38m'expliquent que je ne travaille pas assez
33:40alors que eux je suis sûr qu'à 17 ans
33:42je serais là en train de ranger les palettes que moi je rangeais
33:44donc ça c'est vraiment quelque chose que je prends personnellement
33:46je pense à ma famille, je pense à mes amis
33:48et tout l'entourage, moi je viens d'un milieu populaire
33:50et c'est insupportable
33:52mais ce n'est pas qu'une question de forme
33:54c'est aussi une question de fond
33:56parce que vous disiez la question qu'on doit se poser c'est le bien-être au travail
33:58non, je ne suis pas d'accord
34:00moi ce que je pense c'est surtout le sens qu'on a au travail
34:02en fait
34:04on travaille pour quoi en fait ?
34:06une tâche productive
34:08d'une chance productive pour remplir les poches
34:10d'un actionnaire de chez Ossan
34:12qui en plus vous vire quand il ne gagne pas assez
34:14non, moi je pense que ce n'est pas possible
34:16il faut continuer la marche
34:18que votre famille politique
34:20vous dites qu'on ne sera pas d'accord mais je pense que vous n'êtes pas d'accord
34:22avec votre propre historique politique
34:24ça m'arrive, je l'ai dit
34:26je ne suis pas illégal, acharné
34:28non, mais dans le sens où en 1945
34:30il y a eu un consensus à l'époque à la sortie de la guerre
34:32où on s'est dit que la marche en avant
34:34la république sociale et que ce soit
34:36les gaullistes ou les communistes
34:38c'était pas seulement de régulier
34:40c'était un contexte particulier de reconstruction
34:42là où il fallait faire plus d'efforts que maintenant
34:44parce qu'on n'est pas dans l'état de l'après-guerre, il ne faut pas non plus déconner
34:46donc moi je pense qu'on doit continuer notre marche en avant
34:48à effectivement réduire le temps de travail
34:50pas pour juste ne rien faire
34:52ce n'est pas vrai, mais pour le partager
34:54comment ça se fait qu'on est arrivé à un stade
34:56où on crée des EHPAD pour ne pas avoir
34:58à s'occuper de nos parents
35:00et en plus il y a des gens qui font de l'argent dessus, on parlait d'entreprise voyons
35:02comment ça se fait qu'on est arrivé à un stade
35:04où on ne voit pas nos gosses grandir, on les met à la crèche
35:06on n'a pas le temps de s'en occuper
35:08moi je veux m'occuper des miens
35:10et les miens c'est mes voisins, c'est mes amis, c'est vous, c'est nous
35:12c'est ce qu'ils font en société
35:14on ne peut pas s'aligner au travail, il faut arrêter
35:16ce rapport de travail, Mathieu Bachelon
35:20oui, il y a effectivement
35:22un projet de société au-delà
35:24c'est dire qu'on peut très bien vouloir
35:26que les gens travaillent
35:28je ne sais pas combien d'heures par semaine le week-end
35:30mais dans ce cas-là il ne faut pas aussi vouloir
35:32après avoir une société apaisée
35:34avec des parents qui ont le temps de s'occuper des enfants
35:36avec des grands-parents qui peuvent aussi
35:38être relais parce que s'ils sont à 75 ans
35:40encore en train d'être au travail et tout
35:42les déclarations de M. Armand je trouve qu'elles sont
35:44assez insultantes, je suis tout à fait d'accord
35:46il y en a marre un peu de cette morgue, le truc à l'hachelague
35:48de dire que les gens ne travaillent pas, alors avant c'était au moins
35:50travailler plus pour gagner plus, là maintenant le gagner plus il est parti
35:52c'est ma ligne, c'est travailler plus pour gagner moins
35:54c'est-à-dire qu'on ne peut pas dire aux gens
35:56toujours dire aux gens
35:58qu'on est dans la droite ligne de traverser la rue
36:00des gens qui ne sont rien
36:02enfin ça continue
36:04et il y a un moment où il faut aussi se dire
36:06que je suis d'accord avec David, peut-être qu'il y a des Français
36:08sûrement qui veulent travailler plus mais il faut peut-être
36:10leur donner envie qu'il y ait un projet
36:12parce qu'on ne dit pas aux gens
36:14travaille plus, tu n'auras pas plus d'argent
36:16mais tu dois contribuer à un effort
36:18qui te dépasse
36:20dans le même temps on ne va faire
36:22aucune coupe budgétaire au niveau du mille-feu
36:24administratif, au niveau des opérateurs de l'Etat
36:26au niveau de, je vais citer
36:28le commissariat au plan de M. Bayrou
36:30c'est peut-être une goutte d'eau
36:32mais c'est un symbole
36:34toujours demander
36:36les efforts au même
36:38il y a une question d'adhésion
36:40c'est comme pour l'impôt, pour qu'il y ait l'impôt
36:42il faut qu'il y ait une adhésion au projet
36:44pour qu'on travaille plus il faut aussi qu'il y ait une adhésion au projet
36:46et que les gens comprennent
36:48ce n'est pas uniquement de taper sur les doigts en disant
36:50que les Français sont des feignants, ça suffit ce discours
36:52on l'a trop entendu et ça ne marche pas.
36:54Je rappelle les propos d'Antoine Armand, ministre de l'économie
36:56il faut travailler plus d'or pour financer notre modèle de protection sociale
36:58Jean-Christophe Gallien, est-ce que vous trouvez
37:00vous aussi, cette formule
37:02insultante ?
37:04C'est même pas insultant
37:06c'est quand même le ministre d'économie et des finances
37:08de ce pays
37:10vous vous rendez compte ce que c'est un ministre d'économie et des finances
37:12dans un pays comme la France
37:14c'est la sixième puissance mondiale aujourd'hui
37:16avoir ce niveau
37:18je ne parle pas d'expression
37:20mais de conceptualisation de ce qu'est
37:22son rôle, parce que c'est ça dont il parle
37:24mon rôle c'est quoi, c'est de faire travailler plus les gens
37:26de prélever davantage sur le travail
37:28alors qu'on sait très bien aujourd'hui par exemple que dans un pays comme la France
37:30au moment où on est là, c'était l'occasion géniale
37:32pourquoi j'en veux à la classe politique, parce que
37:34c'était le moment génial où on pouvait
37:36faire baisser un peu l'intensité des gauches
37:38qui leur faisaient ces mots, j'imagine
37:40exactement, on sait par exemple aujourd'hui
37:42qu'il faut arrêter avec la fiscalité sur le travail
37:44il faut arrêter avec la fiscalité sur le travail
37:46c'est indispensable
37:48aujourd'hui les flux qui ne sont pas traités
37:50et là je suis un libéral
37:52c'est les flux
37:54financiers, on parlait tout à l'heure
37:56de ce capitalisme de concentration, qu'est-ce qu'il fait
37:58il fait du résultat financier, il fait du chiffre d'affaires
38:00financier, pourquoi, parce qu'aujourd'hui faire du chiffre
38:02d'affaires dans le travail ça n'a aucun intérêt
38:04même quand vous êtes une multinationale
38:06donc même quand vous avez la possibilité
38:08de déplacer la valeur que vous faites produire
38:10à un endroit, taxer à un autre endroit et vendre
38:12à un autre endroit encore, donc c'est
38:14aujourd'hui le monde, il n'est pas aussi simple
38:16et aussi idiot que
38:18la déclaration de quelqu'un qui pense l'économie
38:20de ce pays vient nous raconter
38:22donc commencez par arrêter de traiter le travail
38:24comme ça, c'est-à-dire que le travail d'abord il faut arrêter de le fiscaliser
38:26quand quelqu'un gagne 2 500
38:28les 2 400 euros aujourd'hui à son employeur
38:30il lui coûte 7 500 euros
38:32comment voulez-vous qu'une économie fonctionne
38:34de cette manière-là ?
38:362 500 à 7 500
38:38pour qu'ensuite derrière on ait
38:40rien qui se passe et que personne ne soit content
38:42quant au traitement ensuite de l'école
38:44vous en avez parlé, de l'accompagnement
38:46de la petite enfance, de la possibilité pour chacun d'entre nous
38:48de vivre une vie de famille normalement, on n'a pas progressé
38:50on a régressé, début des années 70
38:52c'était quoi ? Dans un couple il y avait une
38:54personne qui travaillait, elle travaillait 40 heures
38:56il y avait une personne sur les deux, alors oui c'était souvent un mec
38:58il travaillait comme ça, il était propriétaire
39:00le plus souvent, il n'avait qu'une voiture
39:02il partait peut-être que 4 semaines en vacances mais les
39:04enfants rentraient déjeuner à midi à la maison
39:06il y avait du sport qui était accompagné
39:08ainsi de suite, aujourd'hui il y a dans un couple
39:10il y a les 2 qui font minimum 35 heures mais en réalité
39:12ils en font beaucoup plus parce que c'est une blague, ils font
39:1440-45 heures, les 2 cumulés
39:16ils ont leur gamin qui est à la crèche depuis qu'il a 6 mois
39:18les enfants ne sont pas accompagnés, ils vont dans une cantine
39:20qui est dégueulasse parce que même avec les finances publiques
39:22de monsieur, je ne sais même plus comment il s'appelle
39:24ministre des finances, on mange mal parce que c'est la
39:26Sodexo je ne sais qui, parce que c'est un marché gigantesque
39:28qui a été fait même à Paris, donc vous vous rendez compte
39:30on est rendu et on a progressé, on n'a pas
39:32progressé, et pourquoi on n'a pas progressé ? Parce qu'on a
39:34financiarisé notre économie
39:36on a marchandisé chacun d'entre nous, et ça c'est
39:38ni de gauche ni de droite, il faut revenir à des fondamentaux
39:40ça part de l'énergie, vous en avez parlé tout à l'heure
39:42oui l'hydrolien ça paraît ridicule, le micro
39:44hydrolien ça a une capacité de main de faire autre chose
39:46oui derrière il faut travailler sur la fiscalité du travail
39:48parce que oui même s'ils leur savent qu'elle ne sera pas
39:50contente, ça suffit, il faut
39:52fiscaliser ce qui aujourd'hui
39:54ne remportera rien à la société
39:56Très rapidement, je veux aussi quand même
39:58parler un peu de politique dans cette histoire parce que
40:00il y a le ministre qui a dit
40:02cette énormité, on va en reparler de la politique
40:04de cette énormité, mais par contre
40:06il faut aussi se souvenir que ce discours a une
40:08anteriorité, et on ne se passe pas là
40:10et moi je me souviens, et j'en veux beaucoup parce que
40:12la télé, je crois que c'était hier ou avant-hier, François Hollande
40:14François Hollande qui revient avec ses beaux souliers
40:16nous expliquer que c'est génial, moi je me souviens
40:18de la loi de travail, quand vous avez eu le parti socialiste
40:20qui est censé être, qui fut l'un des
40:22partis qui défendait les classes des travailleurs
40:24et qui a fait la loi de travail, honnêtement
40:26on ne revient pas en politique, on se tait
40:28On poursuit la politique, on va parler du gouvernement
40:30des nouvelles du gouvernement, ils étaient en séminaire
40:32hier, le gouvernement de la
40:34désunion, on peut l'appeler comme ça
40:36séminaire
40:38ça va vous faire réagir, j'en suis sûr, à tout de suite
40:40Sud Radio, c'est vous
40:42qui donnez le ton
40:44Sud Radio, le 10h midi
40:46mettez-vous d'accord, Benjamin Gleize
40:48Ben oui, c'est déjà la ligne droite
40:50la ligne d'arrivée, dans quelques minutes
40:52on poursuit les débats, mettez-vous d'accord
40:54avec nos débatteurs, Mathieu Batchelon
40:56Rani Slimane, David Marguerite
40:58et Jean-Christophe Gallien, on continue
41:00de parler de politique, avec du réfugié au gouvernement
41:02le Premier ministre qui a sonné la fin
41:04de la récré, en quelque sorte, séminaire gouvernemental
41:06hier, Michel Bernier qui appelle
41:08la plus d'esprit
41:10d'équipe qu'en pensait
41:12Jean-Christophe Gallien, ce séminaire
41:14gouvernemental, vous en dites quoi ?
41:16Ben, c'est
41:18forcément nécessaire
41:20parce qu'on voit bien qu'il y avait
41:22une vraie cohabitation à l'intérieur du gouvernement
41:24c'est-à-dire que la vraie cohabitation, puisque
41:26Michel Bernier a lui-même
41:28dit qu'il n'y avait pas de cohabitation avec le Président de la République
41:30en fait, la réalité, on la trouve au sein du gouvernement
41:32donc, c'est clair qu'il y a
41:34malgré tout un sentiment, au-delà du fait
41:36qu'il veut rappeler à l'ordre tout le monde, il y a aussi l'idée
41:38de pouvoir travailler sans l'ombre
41:40tutélaire du Président de la République
41:42et finalement, un séminaire gouvernemental
41:44mais c'était prévu puisque ça a eu lieu
41:46déjà auparavant, c'est
41:48un conseil des ministres sans le Président de la République
41:50et donc ça dit aussi quelque chose de
41:52la manière de travailler de l'exécutif
41:54c'est-à-dire qu'aujourd'hui, on voit bien qu'il y a quand même
41:56partout et dans toutes ces zones
41:58des zones de friction, je disais tout à l'heure
42:00que c'était l'opportunité au départ de faire quelque chose
42:02de différent dans ce pays, ça n'est pas vrai, on est retombé
42:04sur le parlementarisme le plus abouti
42:06mais matinée d'une 5ème République
42:08c'est comme si vous aviez une 4ème République augmentée
42:10c'est-à-dire que vous avez quelque chose qui en plus rajoute
42:12un participant qui est le Président de la République
42:14qui lui n'est pas celui de la 4ème ou de la 3ème
42:16mais qui rajoute à l'instabilité
42:18générale parce que lui-même, si vous voulez
42:20il a des envies et on voit bien qu'il pousse
42:22certains, que quelque part il aime
42:24travailler dans les intervalles, que quelque part
42:26on sent bien qu'il y a un côté Mitterrandien
42:28dans cette affaire-là au moment de la cohabitation
42:30donc c'est compliqué pour
42:32Michel Barnier, mais c'est
42:34surtout très compliqué, je le redis, pour ce
42:36pays en ce moment, parce que nous perdons
42:38du temps quand on entend les déclarations de
42:40ministre de l'économie de tout à l'heure et des finances, ça veut dire qu'il ne comprend
42:42rien à ce qui est en train de se passer, quand on
42:44raconte ce qui se passe au niveau de l'emploi
42:46et des pertes des usines qui ferment
42:48des magasins ou des chaînes qui elles-mêmes ont difficulté
42:50on parlait d'Auchan mais on pourrait parler de casinos
42:52vous voyez, ça c'est pas de la
42:54littérature, c'est le réel qui nous fait face
42:56et on pourrait rajouter derrière l'éducation
42:58les problèmes de ce type
43:00de grâce, aujourd'hui, on a besoin d'autre chose
43:02que de cette espèce de spectacle, si vous voulez
43:04qui prépare 2027, mais tellement
43:06en avance et sans aucune ligne
43:08qu'on ne comprend plus rien et que l'économie
43:10notre société, notre
43:12manière de vivre est en train d'être très largement
43:14chahutée. David Marguerite, on a
43:16cette assemblée où on sait qu'il n'y a pas
43:18de majorité, on a l'impression qu'on a un gouvernement
43:20ultra divisé, qu'il n'arrive pas
43:22à gouverner, alors que les défis
43:24effectivement, on en parlait, les défis sont énormes
43:26pour la France. Je partage ce qui a
43:28été dit, on est dans un gouvernement
43:30de coalition, alors qu'on n'en a pas la culture
43:32et qu'on n'a pas eu le projet fondateur
43:34le socle sur lequel se fonde une coalition
43:36alors ce n'est pas de la faute de ce gouvernement, c'est des circonstances
43:38qui... il y a eu
43:40des circonstances, le président
43:42de la République qui dissout, il y a eu une crise politique
43:44majeure, il fallait bien quand même qu'il y ait des gens
43:46qui gouvernent le pays
43:48et je ne suis pas, et je précise
43:50après je vais compléter, mais je précise
43:52que je ne suis pas du tout un adepte dans ma culture
43:54politique de la coalition moi-même, moi j'aime bien que les choses
43:56soient claires, qu'on soit élus sur un projet
43:58qui ait une confrontation d'idées et que
44:00les français tranchent et qu'au terme
44:02de la confrontation il y ait une politique claire qui soit menée
44:04les circonstances ne le permettent pas
44:06je crois néanmoins que ce gouvernement
44:08peut durer pour trois raisons
44:10d'abord parce que, je l'ai dit
44:12c'est un gouvernement plutôt de transition mais
44:14il y a quand même un tel sentiment
44:16des français que le chaos est
44:18proche, qui concrètement
44:20aujourd'hui, appuyé sur la touche du 49-3
44:22et appuyé sur la touche de la
44:24censure, peut assumer que les français
44:26n'aient pas de budget, que les services publics ne soient pas
44:28financés au moins l'année prochaine
44:30pour cela il ne faudrait pas renverser le gouvernement
44:32donc je pense que le sentiment dans le
44:34pays de responsabilité par rapport au chaos
44:36qui inéluctablement
44:38surviendrait après le renversement
44:40du gouvernement, clairement
44:42aujourd'hui il y a une responsabilité là-dessus, la deuxième chose
44:44c'est que le style Barnier est un style
44:46moi que j'apprécie, et qui je crois
44:48est apprécié par une partie des français, pourquoi ? Parce que
44:50la sobriété de la parole publique
44:52se tranche avec en effet les déclarations qu'on a citées tout à l'heure
44:54l'arrogance, les discours qui tournent à vide
44:56c'est son ministre ?
44:58c'est son ministre en effet, mais je vous l'ai dit c'est une coalition
45:00le premier ministre
45:02on est dans un contexte particulier, le premier ministre
45:04de la France aujourd'hui a la capacité
45:06à pouvoir distiller une parole plutôt rare
45:08qui s'est recadrée, y compris les donneurs de leçons
45:10qui il y a quelques mois encore ont ruiné le pays
45:12et ont mis le pays dans la situation
45:14dans laquelle on est, qui le fait subtilement et qui a
45:16une capacité je crois, alors certes
45:18un peu ancien monde que moi j'apprécie beaucoup
45:20de rappeler qu'en effet le débat politique
45:22il doit se jouer sur le fond, et puis il y a une troisième région
45:24qui est peut-être plus politique, pour laquelle je pense que ça peut durer
45:26c'est que c'est facile aujourd'hui d'appeler à la dissolution
45:28c'est facile aujourd'hui de dire
45:30on va renverser le gouvernement, mais ce sera un peu plus compliqué
45:32en septembre prochain quand ce sera
45:34possible de le faire, de nouveau
45:36et que concrètement on sera à 18 mois
45:38de l'élection présidentielle, et que je suis
45:40pas sûr qu'il y en ait tant que ça qui ait intérêt
45:42pour des raisons purement tactiques
45:44à ce moment là, à appuyer sur la touche
45:46et je crois vraiment que
45:48c'est l'intérêt de la France et des Français que le gouvernement réussisse
45:50on peut pas miser sur l'échec de ce gouvernement
45:52parce qu'on est dans
45:54une situation trop grave pour cela, et les calculs
45:56politiques ne peuvent pas avoir leur place.
45:58Mathieu Bachelon, est-ce qu'on est en train de perdre du temps
46:00politiquement avec ce gouvernement, est-ce qu'il perd du temps ?
46:02Je sais pas, mais je trouve que la situation est assez
46:04lisible en réalité. Elle l'est
46:06on l'a dit, parce qu'il y a des dissensions au sein du gouvernement
46:08mais il suffit de regarder les débats à l'Assemblée
46:10j'ai regardé un petit peu les débats sur le PLF et le PLFSS
46:12il y a même au sein
46:14même du groupe, on va dire du bloc
46:16qui est censé soutenir le gouvernement
46:18et même au sein même du groupe
46:20EPR qui est le nouveau
46:22le nouvel avatar de la Macronie
46:24finissante, donc Ensemble pour la République
46:26ils ne sont pas d'accord entre eux
46:28donc si vous voulez c'est un peu compliqué
46:30déjà d'être soutenu par une majorité très réduite
46:32et qu'en réalité au sein de sa
46:34propre majorité il y a des dissensions sur des projets
46:36il y a ça et il y a le côté illisible même
46:38de la politique du gouvernement Barnier
46:40je serais beaucoup moins
46:42enthousiaste que David là-dessus, mais
46:44on a quand même un gouvernement qui est censé
46:46enfin qu'on nous a vendu comme étant un gouvernement de droite
46:48qui fait en réalité
46:50une partie de ses annonces sur les
46:52augmentations d'impôts
46:54donc moi je ne suis pas
46:56un électeur de droite
46:58je me dis que je suis un électeur de droite
47:00je serais un petit peu désorienté par ça
47:02on a en même temps le côté
47:04Vattenger, Matamor, on en a parlé de M. Armand
47:06donc moi je trouve ça totalement illisible
47:08donc on peut faire tous les séminaires gouvernementaux qu'on veut
47:10je pense que la situation est assez inextricable
47:12mais le péché originel vient
47:14du fait qu'on a imposé
47:16Michel Barnier
47:18qui est issu d'une famille politique
47:20mais qui n'a quand même pas gagné les élections législatives
47:22et qui est assez ultra minoritaire
47:24avec une coalition baroque et surtout
47:26ça David avait raison, aucun projet
47:28on peut faire une coalition, on a parlé de l'Allemagne
47:30tout à l'heure mais il y a une tradition de coalition
47:32mais généralement il y a aussi un pacte, un programme de gouvernement
47:34là on a fait
47:36une coalition sans projet
47:38sans perspective
47:40sans destin
47:42Rani Slimane, pas de projet, c'est illisible
47:44cette action gouvernementale pour l'heure
47:46c'est tellement pas lisible qu'il n'y a qu'une chose
47:48qu'il faut faire
47:50il faut abattre ce gouvernement, il faut le faire tomber
47:52il faut en finir, pourquoi la droite
47:54est venue sauver comme ça
47:56la soixante-dixante Macronie qu'elle aborde
47:58et qu'elle maintenant elle est devenue sa béquille, vous l'avez dit
48:00sans projet, sans rien, allez dans la rue
48:02les gens ne veulent pas de ce gouvernement
48:04les gens n'en veulent pas
48:06et à force de faire des courts-circuits
48:08politiquement
48:10abattre
48:12parce qu'on appelle à faire tomber le gouvernement
48:14tomber, oui
48:16abattre le gouvernement
48:18c'est un langage très Troisième République
48:20oui, en plus
48:26il faut faire tomber ce gouvernement
48:28et j'appelle les députés de toute sensibilité
48:30à voter la censure
48:32excusez-moi, il y a une force politique qui est arrivée en tête
48:34elle n'était pas majoritaire
48:36vous n'avez pas gagné
48:38cette gauche
48:40elle est capable en ce moment même de faire passer des amendements
48:42au budget, vous n'avez jamais été aussi minoritaire
48:44le gouvernement n'arrive pas à faire passer ses propres amendements
48:46de budget en ce moment, c'est le NFP qui les fait passer
48:48il faut arrêter, là c'est la vérité
48:50cet après-midi, il y a le début
48:52de la session de cette semaine
48:54il y a des questions au gouvernement, vous allez avoir le travail
48:56en commission, vous allez avoir le travail
48:58sur le budget
49:00et la vérité
49:02c'est que 149.3
49:04on va l'avoir
49:06et moi le budget sur lequel
49:08les députés ont travaillé
49:10il y a des choses super intéressantes qui sont passées
49:12et notamment des propositions du modèle
49:14alors le gouvernement
49:16est renversé
49:18concrètement, il n'y a pas de budget
49:20si vous renversez le gouvernement
49:22il y aura un budget qui sera reconduit à la commission des finances
49:24les règles sont claires, une fois que vous avez fait tomber le gouvernement
49:26tout un budget que vous ne souhaitez pas
49:28parce que le budget actuel ne vous plaît pas
49:30alors il reste une seule chose
49:32c'est que le gouvernement accepte le budget
49:34qu'on propose en un mot
49:36on fait tomber ce gouvernement, qu'est-ce qu'il se passe après ?
49:38ça va tout résoudre ou pas ?
49:40rien parce que vous avez un état faible
49:42parce que vous avez un pouvoir faible
49:44et à partir de là, plus rien n'est possible
49:46et non seulement sur le plan interne, c'est déjà un drame absolu
49:48on le voit, mais aussi sur le plan extérieur
49:50et c'est donc compliqué
49:52donc on a besoin très vite de trouver une solution
49:54qui, de manière
49:56habile, je ne sais pas comment
49:58est-ce que c'est la coalition allemande
50:00elle-même, elle va peut-être anticiper ses élections
50:02elle a déjà perdu quasiment
50:04ça n'est pas fonctionnant, aujourd'hui, l'état faible
50:06et un pouvoir faible, ça ne peut pas exister
50:08dans un monde tel que celui qu'on a
50:10et quand je dis ça, ce n'est pas un pouvoir autoritaire
50:12ni un état autoritaire, je parle de faiblesse politique
50:14et de légitimité politique
50:16et les uns et les autres ne l'ont pas
50:18il faut trouver une solution, soit cette solution est trouvée
50:20et il n'est pas possible aujourd'hui
50:22compte tenu des personnalités politiques qui sont en place
50:24qui ont tous un agenda, qui est celui de 2027
50:26ils n'ont tous que cet agenda
50:28et donc le reste, la vie des français, le réel
50:30et ainsi de suite, terminé.

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