Mettez vous d'accord avec Virginie Le Guay, Pascal Bataille, Christine Bouillot et Jérôme Dubus
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00:00SUDRADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:04Mettons-nous d'accord aujourd'hui avec Virginie Legay, journaliste, éditorialiste politique à France Info TV.
00:10Bonjour Virginie.
00:11Bonjour Valérie.
00:11Pascal Bataille, animateur, producteur, chef d'entreprise, bonjour.
00:14Bonjour Valérie, bonjour à tous.
00:15Christine Bouillaud est avec nous.
00:17Christine qui est journaliste à SUDRADIO, que vous connaissez bien, correspondante à Toulouse.
00:21Bonjour Christine.
00:22Bonjour Valérie.
00:22Et Jérôme Dubuze, vous êtes membre du Poli-Day chez Horizon.
00:27Bonjour.
00:28Bonjour à vous. Rendre la France moins attractive,
00:31Renaud Retailleau a-t-il les moyens de ses ambitions ?
00:34En tout cas hier, quelques clandestins, enfin quelques OQTF qui ont été renvoyés en Albanie.
00:43Faut-il supprimer le SNU ?
00:44En tout cas il va être supprimé, il coûte cher, il n'est pas efficace.
00:49Il avait été lancé il y a cinq ans par Emmanuel Macron, la niche parlementaire du RN et puis des lits.
00:54Je l'ai vu cette information ce matin, 4900 lits d'hôpitaux supprimés en 2023.
01:00Quand on dit des lits d'hôpitaux, c'est parce qu'il n'y a pas les soignants derrière,
01:04c'est parce qu'il n'y a pas les infirmières, c'est parce qu'il n'y a pas les médecins suffisants pour soigner.
01:10C'est un véritable scandale ou en tout cas c'est assez choquant.
01:15Coup de cœur, coup de gueule avec vous.
01:17On va commencer avec vous Christine Bouillaud peut-être ?
01:21Oui, à plaisir, on vous entend bien.
01:25Je revenais effectivement et je voulais revenir avec vous sur ma journée d'hier à Cahors dans le Lot
01:32où effectivement on a vécu un début de semaine assez compliqué concernant l'attaque,
01:38on peut parler de ça comme ça, d'un commissarien et aussi de l'hôpital puisque ça fait partie du périple de la soirée agitée.
01:46Avec ce constat amer que font les forces de l'ordre sur place et aussi le bilan que fait aussi la préfecture,
01:54c'est-à-dire qu'en fait il y avait la volonté à la suite de cette crise qui est visiblement une histoire de jalousie amoureuse
02:03et donc qui tourne au règlement avec des couteaux, ça devient maintenant une triste réalité et banalité.
02:10Mais derrière on veut se faire vengeance soi-même, c'est-à-dire qu'on n'hésite plus à prendre d'assaut un commissariat,
02:16qu'on soit 5, 10 ou 15, peu importe le nombre, mais l'intention est véritablement de rentrer dans le commissariat,
02:22ne pas s'en prendre forcément aux forces de l'ordre mais d'aller récupérer les deux auteurs pour se faire justice soi-même,
02:27d'aller voir même du côté de l'hôpital si on ne peut pas non plus les récupérer pour régler ses comptes.
02:33Et ça interpelle beaucoup, j'ai passé ma journée au commissariat de Cahors et à discuter avec les forces de l'ordre,
02:39ça interpelle beaucoup sur cette non-barrière qu'il y a aujourd'hui par rapport à l'autorité.
02:45Alors la conséquence, tout est rentré dans le calme aujourd'hui à Cahors, il va y avoir des procédures en comparution immédiate,
02:51il y a des renforts policiers qui ont été envoyés sur place aussi pour assurer tout le monde et ramener le calme,
02:56il y a la fête foraine donc les vacances se déroulent normalement,
02:59mais c'est ce déchaînement de violence qui laisse totalement interrogatif les autorités, les observateurs
03:07sur comment on en est arrivé à ce degré-là dans une petite ville comme Cahors,
03:12loin de tout pôle particulièrement sensible, et donc aujourd'hui cette interrogation.
03:19Ce sentiment, le policier me disait, on a l'impression que plus personne ne respecte rien,
03:24et cette réflexion je me la faisais en faisant ma revue de presse ce matin,
03:27en m'apercevant que même les cimetières aujourd'hui sont littéralement pillées pour récupérer trois babioles qui appartiennent à des défunts.
03:36Donc je me dis, la réponse collective va être longue et douloureuse,
03:42mais qu'a-t-on manqué pour en arriver à ce degré-là aujourd'hui ?
03:47C'est-à-dire qu'on fait plus confiance en pas grand-chose visiblement pour certains,
03:51pour en arriver à s'en prendre, que ce soit à des tombes de défunts,
03:56ou aussi à des commissariats, des hôpitaux, pour se faire vengeance.
04:02C'est quelque chose qui ne trouve pas d'explication rationnelle à ce jour.
04:06— Oui, oui, mais c'est business as usual, on découvre pas les choses.
04:14On a évoqué aussi lundi, je sais plus à quelle occasion c'était,
04:19mais des gens qui alertent depuis des mois et des mois sur des situations.
04:24On semble à chaque fois découvrir, bah oui, la violence et ce genre de situation, Chéron ?
04:31— On avait déjà eu ça au moment des émeutes du mois de juin-juillet 2023, vous vous souvenez,
04:36puisqu'il y a un certain nombre de commissariats qui avaient été attaqués, qui avaient été encerclés.
04:41Je me souviens du commissariat de Meaux, notamment, puisqu'il avait fallu envoyer des renforts
04:46pour dégager ceux qui attaquaient le commissariat de Meaux.
04:51C'était absolument hallucinant, en fin de soirée. En plus, c'était même pas dans la nuit.
04:55Bon, il avait fallu... Et heureusement, parce que sinon,
04:58je ne sais pas ce qui serait arrivé aux policiers à l'intérieur. Bon.
05:01Et puis il y a eu d'autres exemples comme ça. Voilà. Donc le fait que ce soit un commissariat
05:06n'arrête personne, maintenant. Ça, c'est clair. Et je crois que... Enfin on paye des années.
05:11Je vais pas faire le vieux conservateur débile et arriéré. Mais enfin on paye des années de laxisme.
05:17Voilà. Tout le monde l'a dit, etc. Et je crois que... Alors moi, j'attends de voir les peines
05:22qui vont être prononcées, là, sur cette affaire de chaos dont je découvre l'existence.
05:27J'attends de voir les peines qui vont être prononcées. Et c'est ça qui va être intéressant.
05:32Parce que si la peine n'est pas dissuasive, ça va recommencer immédiatement. Ailleurs, d'ailleurs.
05:36— Je faisais référence à Rennes, en fait, à ce qui s'est passé à Rennes. Et je crois que c'est
05:41un propriétaire de boîte de nuit qui dit que ça fait des mois qu'on alerte, qu'on dit que les
05:46policiers sont obligés de demander l'autorisation pour rentrer dans les cités et présenter des
05:52cartes d'identité, que les drones aussi doivent passer sous les fourches coudines des dealers.
06:01Enfin, il y a des situations inacceptables qu'on connaît depuis très très longtemps. Et à chaque
06:07fois qu'il y a des drames, on dit « Ah bah oui, il y a de la violence, il y a de la délinquance ».
06:11Et je sais pas. Pascal ? — Il y a deux niveaux de réflexion,
06:15effectivement. Il y a le constat d'aujourd'hui et la façon d'y répondre à court terme. Et moi,
06:21je persiste à penser... Alors je ne suis ni ministre de l'Intérieur ni autorisé vraiment
06:27à disserter longuement sur le sujet. Mais quand même, je m'étonne qu'un État comme la France ne
06:35soit pas capable de restaurer l'état de droit dans les quartiers, dans toutes les villes, y compris,
06:41effectivement, vous le signalez, Valérie, de plus en plus de petites villes – et Christine le disait
06:46– qui sont aujourd'hui... Alors on a l'habitude de voir à Grenoble, à Marseille ou dans des
06:52métropoles comme ça de la délinquance, de la criminalité, des règlements de comptes, etc.
06:56Maintenant, c'est des petites villes tranquilles de notre jolie France qui sont visées. Donc bon,
07:02je m'étonne. Maintenant, j'ai pas forcément ni la réponse. Mais je pense qu'on devrait quand même
07:07avoir les moyens de rétablir l'état de droit sans tomber pour autant dans un État liberticide
07:12et fasciste. Par ailleurs, Christine posait exactement les deux bonnes questions,
07:18mais qu'on se pose souvent, c'est comment en est-on arrivé là et pourquoi, et que faire pour
07:23remédier sur le moyen et long terme. Parce que c'est aussi ça qui importe, c'est que la réponse
07:27à court terme de la répression, elle est importante, elle est nécessaire. Mais s'il n'y a pas
07:33effectivement la restauration d'un certain nombre de valeurs, qui ne sont pas des valeurs
07:38réactionnaires, qui sont des valeurs progressistes, qui sont des valeurs le respect, la citoyenneté,
07:44le respect de la différence, le respect de l'autre. On a vu encore ces derniers jours des
07:47pompiers attaqués, agressés, etc. Voilà, c'est cette notion du respect qui est désormais perdu
07:54et qu'il faut absolument restaurer. Oui, mais ce sont des mots. La réalité, elle est plus
07:59compliquée, restaurer l'autorité. Je le dis souvent, pour moi, ça commence déjà à l'école,
08:04dès le primaire. Bien sûr. La réalité, c'est aussi que les commissariats ont fermé les uns
08:11après les autres depuis au moins 20 ans, dans les endroits où la situation était de plus en plus
08:18tendue pour eux. C'est vrai, ils se sont fait attaquer, caillasser, menacer et résultat des
08:23courses, ces représentants de l'État-là ont battu en brèche. Ça, c'est une réalité absolue. Donc,
08:29il y a des zones entières dans notre pays, ce qu'on appelle des zones de non-droit, qui petit
08:33à petit ont été tout simplement dominées par le narcotrafic. Je rappelle que le narcotrafic est la
08:41première source de revenus du crime organisé au monde. Et que là, face à ça, il faudrait non
08:48seulement une volonté politique forte, mais des moyens énormes. Et là, je crains que dans la
08:53période de restrictions dans laquelle on s'engage, parce que le budget 2025 est le premier d'une
08:59longue série qui devrait durer au moins jusqu'en 2029, je crains qu'il n'y ait pas de décision
09:06forte qui soit prise. Et puis, je rappellerai que petit à petit, on a aussi supprimé la police de
09:10proximité, toutes ces sources de relais qui permettaient d'abord de parler à la population,
09:15et puis de faire remonter peut-être des informations acquis de droit. Aujourd'hui, je pense que ces
09:26zones-là sont totalement coupées du reste du territoire. Elles ont colonisé d'ailleurs l'ensemble
09:31du pays, parce que même des villes qu'on disait tranquilles ne sont plus du tout tranquilles. Et
09:35qu'il y a eu une forme de lâcheté, et maintenant il y a une forme d'impuissance, et maintenant encore
09:42il y a une forme d'impossibilité de mettre les crédits qu'il faudrait pour remettre les policiers
09:49dans les commissariats, dans les rues, et prendre les moyens. Et puis, pardon, j'en termine. Je pense
09:54que vous avez tous entendu comme moi les policiers dire depuis des années, mais nous, on les arrête,
09:59mais deux jours après, ils sont de nouveau dans la rue. Donc c'est un constat qui est accablant
10:05pour les policiers, qui sont déjà en sous-effectif et qui sont soumis à une pression fantastique,
10:10et qui se retrouvent, quand ils arrêtent des supposés délinquants, avec les mêmes délinquants
10:14dans les rues qui leur font des bras d'honneur. – J'ai un ami qui m'a raconté, proche banlieue
10:21parisienne, il voit un attroupement d'une quinzaine de personnes entièrement cagoulées,
10:25habillées en noir. Il appelle la police, qui dit « on n'a pas de patrouille pour l'instant ».
10:29Il dit « je ne sais pas ce qu'ils allaient faire, je ne sais pas où ils allaient,
10:31mais des types entièrement cagoulés, habillés en noir. »
10:33– Quand ils ne sont pas armés de Kalachnikov et qu'ils défilent dans les cités.
10:36– Ça ne va pas nous rassurer, ce que je vais dire, mais malheureusement,
10:39ce n'est pas un phénomène franco-français. Moi, j'ai été stupéfait de voir, par exemple,
10:44ce qui se passe à San Francisco. Vous avez vu qu'on a abandonné deux arrondissements,
10:49à peu près l'équivalent en superficie de Paris, deux arrondissements de la ville,
10:52aux dealers et aux drogués. Abandonnés, complètement abandonnés.
10:57Alors, on peut se rassurer en voyant ça. – On parle des États-Unis,
11:01maintenant vous pouvez aussi voir l'Espagne avec la guardia civile.
11:04Je peux vous dire que, quand ils sont là, vous avez envie de vous arrêter.
11:07Les mecs, ils sont casqués, armés. – Sur le narcotrafic, l'Espagne n'a pas
11:11de leçon à nous donner, parce que c'est la foire absolue là-bas.
11:14– Allez, on se retrouve dans un instant après les infos.
11:17– Parlons vrai. – Parlons vrai.
11:21– Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
11:27– Et nous commentons l'actualité avec Virginie Leguay, journaliste,
11:30éditorialiste politique à France Info TV, Pascal Bataille, animateur,
11:34producteur, chef d'entreprise. Christine Bouillaud, journaliste à Sud Radio
11:38et correspondante à Toulouse, et Jérôme Dubu, membre du Pôle idée chez Horizon.
11:43On va revenir sur les propos de Bruno Retailleau, qui veut rendre la France
11:47moins attractive pour ceux qui seraient tentés par la clandestinité ou par la France.
11:54Faut-il supprimer le SNU ? La niche parlementaire du RN, pas d'abrogation
11:58de la réforme des retraites, mais une victoire sur les peines planchées ?
12:01On peut se poser la question. Beaucoup de sujets, on parlera,
12:03on dira quelques mots quand même sur le voyage d'Emmanuel Macron au Maroc.
12:07Et on continue notre tour de table de ce qui a retenu votre attention.
12:11Virginie, c'est un coup de cœur pour un livre formidable.
12:14Que vous avez lu ? L'art de perdre en politique de nos deux consœurs
12:21Catherine Mangin et Elisabeth Martichoux. Catherine Mangin a été directrice adjointe
12:25de la formation RTL, Elisabeth Martichoux est journaliste à LCI.
12:28Et elles ont écrit un livre formidable sur ces grands fauves que sont nos hommes politiques,
12:34parce que c'est majoritairement malgré tout des hommes, et leur réaction face à l'échec.
12:39Et elles ont interrogé des psychologues, et évidemment, leur liste...
12:43Remonter les archives...
12:44Voilà, de Giscard à Macron. Alors évidemment, il y a des citations qui sont savoureuses.
12:51Je cite celle de Nicolas Sarkozy, que je lis rapidement,
12:55« L'orgueil, l'égo, la confiance en soi, la certitude d'être le meilleur,
12:58ça c'est le succès, ça c'est ce que conforte le succès.
13:03L'échec est une remise en question. »
13:04Il y a celle de François Mitterrand, « L'échec ce n'est pas ça l'important,
13:08le plus important c'est ce que nous en faisons. »
13:10Autrement dit, l'échec nourrit une vie, l'échec vous fait comprendre que tout n'est pas acquis.
13:15Et puis il y a ce cas que nous vivons actuellement, j'allais dire du vainqueur vaincu.
13:19C'est-à-dire Emmanuel Macron, certes, il s'est fait réélire pour son deuxième quinquennat,
13:23mais aujourd'hui, il se retrouve dans un précaré,
13:27avec une très très très mauvaise image auprès des Français.
13:31Est-ce qu'il est vaincu ? Est-ce qu'il est vainqueur ? La question se pose.
13:34Et je ne sais pas comment il le vit, mais de toute évidence,
13:36il y a des signes que les journalistes ont pu voir depuis des semaines assez mâles.
13:40— L'art de perdre en politique, Catherine Mangin, Elisabeth Martichoux, Catherine Mangin, Chestock, très bon livre.
13:46— Je ne sais pas s'il parle de Jacques Chirac. — Bien sûr, bien sûr.
13:49— Moi, j'avais vécu de près l'échec de 88, qui était malheureusement prévisible face à François Mitterrand,
13:54à la fin de la cohabitation, parce qu'on savait que Mitterrand était favori et l'élection l'a confirmé.
14:00Ça a été très difficile. Ça a été très très difficile. Ça a été un échec majeur.
14:06— D'autant qu'il ne s'y attendait pas du tout. — Oui, mais malheureusement, c'était un peu prévisible.
14:10Et c'est à ce moment-là que Bernadette Chirac a dit que les Français n'aimaient pas son mari.
14:14Vous vous souvenez ? — Oui, je me souviens de cette phrase.
14:15— Vous vous souvenez de cette phrase terrible ? 7 ans plus tard, il était élu. Comme quoi...
14:19— Mais c'est vrai que la défaite, en tout cas, c'est quelque chose d'extrêmement violent pour ses politiques.
14:26Et c'est ce qu'on découvre aussi dans le livre. Pascal, c'est un coup de gueule ?
14:31— Je vais continuer avec ma petite obsession sur les dangers de l'intelligence artificielle,
14:37parce que là, j'ai découvert un autre biais effectivement très pervers de l'utilisation de l'IA.
14:44C'est la pédopornographie. Alors je vous avoue que j'étais passé à côté jusqu'ici.
14:50Pourtant, ça m'intéresse beaucoup, tout ce qu'on peut faire de mal avec l'IA.
14:53Et effectivement, aujourd'hui, avec l'intelligence artificielle, ces pédocriminels génèrent des vidéos d'enfants
15:03en train d'être violés, d'adolescentes dénudées. Seul le visage de ces enfants et de ces adolescents est réel.
15:13Et leur corps et ce qu'on en fait est dégénéré par l'IA. Alors c'est d'une quantité astronomique,
15:22puisque rien qu'en un mois, on parle de 20 000 images générées sur un seul forum.
15:28Alors ma première réaction a été de me dire « Mais est-ce que c'est si mal que ça ? »
15:35Parce que finalement, si on peut, si les pervers, les pédocriminels peuvent se satisfaire,
15:41satisfaire leur fantasme avec des images artificielles, est-ce que ça éviterait pas peut-être
15:48que de vrais enfants et de vrais adolescents soient victimes ? Et puis en fait non, c'est un raisonnement à courte vue.
15:56Parce qu'en fait, la vérité c'est que ça banalise totalement et encore plus ces violences sexuelles contre les enfants.
16:03Ça complique énormément le travail des autorités chargées de lutter contre la pédocriminalité.
16:10Et puis globalement, c'est une atrocité. Donc encore malheureusement, une mauvaise façon d'utiliser cet outil
16:16qui devrait être extraordinaire qu'elle y a.
16:19Mais surtout mettre en garde tous nos auditeurs sur la diffusion d'images familiales sur Instagram et Facebook
16:27et autres réseaux qui sont ensuite exploitées par ces images.
16:3080% des images de nos enfants se retrouvent sur ces sites-là.
16:35Oui, donc c'est assez effrayant. Vous me permettrez d'avoir une pensée pour les femmes afghanes
16:41dont personne ne parle vraiment. Elles ne peuvent plus parler entre elles.
16:44C'est-à-dire qu'on a l'impression que c'est le concours lépine d'être un peu trivial sur ce sujet.
16:50Mais les femmes afghanes qui ne peuvent plus aller à l'école, qui ne peuvent plus étudier,
16:55qui ne peuvent plus parler à voix haute. Et là, hier, on apprenait qu'elles n'avaient plus le droit de parler entre elles.
16:59Donc c'est un effacement total de ces femmes de la société avec une communauté internationale
17:07assez silencieuse sur le sort de ces femmes.
17:10— Et nos féministes bien silencieuses aussi. Elles s'émeuvent pour des choses...
17:14— Non seulement bien silencieuses, la communauté internationale, mais une responsabilité dans l'aveuglement et la naïveté totale.
17:20On a cru que les talibans... C'est-à-dire pendant des mois et des mois que les talibans avaient changé.
17:25Non seulement ils n'ont pas changé, mais visiblement, ils sont encore pires.
17:27— Oui, mais... — Je comprends pas cette naïveté de l'Occident vis-à-vis de tous ces mouvements.
17:31— C'est pas une naïveté. C'est... On ferme les yeux. C'est tout. On veut pas savoir.
17:35— Non, mais il y a aussi la naïveté quand les gens viennent vous dire que si, si, les talibans ont changé,
17:38que c'est plus les mêmes, qu'ils sont plus ouverts, etc. Tu parles, Charles.
17:42— Et puis une pensée pour Yannick Allénaud également. Aujourd'hui, c'est le procès du chauffard, du meurtrier de son fils.
17:49Oui, son fils Antoine Allénaud et Yannick Allénaud, qui voudraient faire passer une loi pour transformer en fait les meurtres
17:58qui sont commis par des chauffards en délit, en assassinat, en crime. Donc c'est un combat qu'ils mènent.
18:05Et on pense à lui. Et on pense aussi au fait que ce meurtrier... Enfin il est présumé innocent, puisqu'il n'a pas été jugé.
18:14Mais il est en liberté. C'est-à-dire qu'il a détruit une vie, il a détruit une famille. Et il a fait de la préventive.
18:22Et il a été libéré. Et donc il comparaît libre aujourd'hui. Ça fait partie... On évoquait les prisons et les peines.
18:29Ça fait partie des choses qui sont assez choquantes. Je sais pas. Christine, vous voulez réagir ?
18:33Oui. Il y a le même procès aujourd'hui du côté de Tarbes. Un chauffeur qui est poursuivi, il est au volant d'une voiture
18:40avec plusieurs grammes d'alcool dans le sang, sous l'emprise de l'alcool. Et son passager est mort puisqu'il s'est encastré dans un platane.
18:47Et donc c'est le même chef de délit. Donc des familles endeuillées comme celle de la famille de Yannick Allénaud, il y en a des centaines en France.
18:57Et c'est vrai que la responsabilité... Vous savez, on parlait de la cohabitation sur la route, de comment pacifier l'espace public entre tous les utilisateurs de la route.
19:08La voiture, effectivement, est un objet qui n'est pas un objet comme un autre. Quand on prend un volant, on a des responsabilités.
19:16C'est plus difficile de tuer quelqu'un avec un vélo quand on est cycliste. Donc une voiture, c'est une responsabilité.
19:24Et à partir de là, il y a une véritable course contre la montre. Mais là aussi, j'ajoute que pour des économies et pour pouvoir faciliter aussi et fluidifier le passage du permis de conduire,
19:33on a grandement facilité... Enfin, facilité. On a drôlement assoupli le passage du permis de conduire.
19:40Moi, je me souviens qu'à l'époque, il fallait se rendre dans une auto-école pour passer son code. Aujourd'hui, vous le passez sur Internet tout seul dans votre coin via une application.
19:48Les cours de conduite sont rétrécis parce qu'il y a tellement de demandes que c'est compliqué. Donc il y a aussi ça.
19:53Et puis il y a la remise à niveau régulièrement des droits et des devoirs de chacun. Il suffit de prendre la route au quotidien et de s'apercevoir du nombre de fois où vous utilisez les petits gestes du quotidien qui sont compliqués.
20:05Puis après, la question de l'alcool et de la drogue au volant. C'est évident que c'est devenu un fléau. C'est devenu une banalité de prendre le volant avec un taux d'alcoolémie qui dépasse et d'être sous l'emprise du cannabis.
20:17— C'est l'homicide routier. C'est le délit d'homicide routier qu'il souhaiterait faire entrer dans la loi.
20:23— Aujourd'hui, vous risquez que 3 ans maximum d'un accident. — Et je signale que Yannick Allénaud a lancé une association qui aide les familles endeuillées.
20:36Pas forcément d'accident de la route, mais il a raconté dans son drame la solitude dans laquelle il s'est retrouvé après cet accident, après la perte de son fils et des familles qui se retrouvent seules, démunies, pas aidées.
20:49Et donc cette association aide les parents qui ont perdu un enfant dans des circonstances dramatiques. Et il fait beaucoup, beaucoup pour cette cause en particulier.
21:00— Je voulais juste revenir sur ce que disait Pascal tout à l'heure. Vous parliez de l'IA. Mais vous avez dû entendre parler de ce procès qui se déroule depuis hier
21:10au sujet de ce dessinateur de Pixar et de Disney âgé de 59 ans qui avait commandité pendant des années et des années – je crois que les FAIR courent entre 2012 et 2024 –
21:21des milliers de viols d'enfants de 5 à 10 ans en live streaming, ce qui rejoint à peu près ce que vous dites. Et ce procès montre que oui, tout est permis, tout est autorisé,
21:35d'autant qu'il avait fait ça avec des enfants philippins, souvent avec l'accord des familles, dont on sait très bien que de nombreuses familles aux Philippines
21:45vivent dans un dénuement extrême. Et il leur donnait de l'argent en échange de leurs enfants qui étaient filmés en direct. Voilà, j'essaie de résumer le mieux possible.
21:55— On va marquer une petite pause. Et on se retrouve dans un instant. On va parler un petit peu des États-Unis avec vous, Jérôme, dans un instant, avec Joe Biden et Donald Trump.
22:07— Sud Radio. — Parlons vrai. — Parlons vrai. — Sud Radio. — Par le 10h30, mettez-vous d'accord. Valérie Expert.
22:15— Et on est ensemble avec vous jusqu'à midi pour commenter l'actualité. L'actualité, évidemment, c'est l'élection américaine. Et vous vouliez revenir sur Joe Biden, Jérôme Dubu.
22:28— Joe Biden, parce que c'est une énigme pour moi, Joe Biden. D'abord, visiblement, on a caché un certain nombre de choses sur lui.
22:35— Moins qu'on puisse dire. — C'est moins qu'on puisse dire. Alors peut-être que l'histoire nous le dira... — Sur sa santé, vous voulez dire.
22:39— Sur sa santé, et puis sur ses affaires, etc. Bon, tout ça a été un peu mis sous le tapis. Ça ressortira vraisemblablement un jour. Les historiens nous diront ce qui s'est passé
22:48vraisemblablement assez rapidement, quand les archives seront ouvertes, parce qu'on voit bien en fin de campagne, là, que la bourde qu'il a commise encore avec l'affaire
22:57des ordures est absolument phénoménale. Alors de deux choses. Une, ou bien effectivement, il est plus du tout, j'allais dire, conscient de ce qu'il dit.
23:05— En état. — Il est quand même encore président des États-Unis, avec des décisions à prendre, même s'il est entouré, etc. Bon, il y a quand même deux guerres,
23:14pour le moment, à caractère régional, mais qui peuvent peut-être déboucher malheureusement sur quelque chose de plus grave. Et il est quand même
23:21le président de la première puissance du monde. Bon. Alors est-ce que cet État s'est aggravé depuis quelques mois ? Est-ce que quand il a été élu en 2020...
23:34Il avait fait une campagne trading en 2020, vous vous souvenez. Pas d'attaque sur Trump, etc. Il était pilonné par Trump. Et lui, bon.
23:42Et en 2020, est-ce qu'il était déjà malade ? Point d'interrogation. Et là, on voit bien que... Enfin s'il avait voulu cisailler la campagne de Kamala Harris,
23:50il ne s'y serait pas pris autrement avec cette affaire d'ordure. Parce que ce qu'il a dit est quand même hallucinant. Et le rétropédalage
23:58depuis 24 heures ou 48 heures est encore plus hallucinant et plus ridicule. — Oui. Mais on peut pas imaginer qu'il l'ait fait consciemment.
24:05— C'est la question qu'on se pose. Voilà. Est-ce que... — Il y a une telle violence quand même dans les échanges. On a un petit peu évoqué hier
24:11avec Jean-Claude Boujour sur l'histoire des Portoricains. Et là, c'est pas tellement mieux de traiter d'ordure l'amour des électeurs de...
24:20— Le rétropédalage dit que c'était les gens qui entouraient le type qui a dit ça lors du meeting de Trump. Trump disant qu'il ne connaissait pas cet individu
24:29qu'on avait mis là. Mais tout ça est complètement ridicule. Et pendant ce temps-là, on ne parle pas du fond. — Bien sûr.
24:35— Cette campagne est absolument indigeste et indigne. Moi, je la considère comme indigne. Je l'avais déjà dit quand ça avait démarré ici.
24:42La campagne me paraissait pas du tout du niveau. Bon, c'est la même chose. Kamala Harris ne dit rien que des bonnes paroles.
24:49Elle n'a pas de programme. Même elle devait présenter un programme lors de son grand meeting qui a eu lieu il y a 48 heures.
24:58Programme, zéro. — Elle l'imprime pas, en fait. — Zéro, zéro, zéro. Aucune proposition. Et de l'autre côté, on a quelqu'un qui insulte
25:05systématiquement la classe politique entière. Bon. Donc tout ça fait un spectacle assez indigne pour la première démocratie du monde.
25:13Je trouve que c'est pitoyable. Et moi, j'avais plutôt une certaine « amitié », enfin « amitié », entre guillemets,
25:20un certain respect pour Joe Biden. Et je trouve qu'il finit très très mal. Il finit vraiment très très mal.
25:25— Il est en train de contrôler ses propos. — C'est la question que je me suis posée. Voilà. Donc...
25:29— Oui, je pense que ça s'est accentué en plus à partir du moment où il n'a plus été lui-même le candidat et qu'il a laissé la place à Kamala Harris.
25:39Je pense que comme certains, quand ils partent à la retraite, perdent un peu le fil, je pense que là, il a lâché complètement les choses.
25:45Néanmoins, c'est ce que disait Jérôme. C'est affligeant. C'est surtout très très très inquiétant quand même que le sort de la première puissance mondiale,
25:53dont l'impact sur la politique internationale et sur la planète, parce qu'on parle aussi... Parlons aussi de l'impact d'une élection de Trump
26:01sur le réchauffement climatique et le souci environnemental que... Enfin le niveau de préoccupation de l'environnement qu'affiche Trump, par exemple.
26:15Ça serait pas forcément tout à fait anodin non plus là-dessus, même si l'autre n'est pas extrêmement préoccupé par ça.
26:21C'est quand même très très inquiétant que le sort de la première puissance mondiale se joue sur des choses comme celles auxquelles on est en train d'assister.
26:30Un niveau de débat aussi.
26:33Mais c'est surtout que cette fois-ci, ceux qui vont voter pour Donald Trump vont voter pour lui en toute connaissance de cause.
26:39La première fois, on pouvait se dire, bon, ils ont peut-être pas bien compris l'ampleur.
26:43La deuxième fois, ils le font non seulement en toute connaissance de cause, mais avec un désir absolu de le faire.
26:48Et je trouve que ça, c'est tout à fait sidérant. Et ça dit quelque chose aussi de l'échec complet du reste de la classe politique.
26:54Et dernière réflexion, quand je vois ce défilé de vedettes qui viennent soutenir Kamala Harris,
27:02je me dis qu'il va se repasser la même chose que ce qui s'est passé avec Hillary Clinton,
27:06qui a été soutenue par tout le... je sais pas ce qu'on peut appeler... l'establishment du système.
27:10Et que les gens vont regarder ça en disant, ah bon, bah ok, si c'est ça, c'est pas pour nous, c'est pas notre monde.
27:16— Oui, c'est très contre-productif, dans une certaine mesure. — Il me semble. Il me semble.
27:20— Oui. Christine ?
27:22— Oui. Alors la réflexion, elle est... C'est basique. Mais que l'on aime l'outrance de Trump, c'est son choix.
27:29Que l'on trouve que Kamala Harris, c'est pas un programme sérieux et qu'elle imprime pas.
27:33Je crois que de toute façon, on assiste à la fracturation en deux blocs d'un pays tout entier.
27:38Et que personne ne sortira vainqueur. Je parle pas au sens des urnes.
27:43C'est que vous aurez deux Amériques irréconciliables à la sortie. Voilà.
27:47Après, que l'Amérique puisse produire des candidats qui sont comme Donald Trump, ça interroge quand même un tout petit peu
27:55sur ce que produit la classe politique au sens large et ce que les gens sont prêts à accepter en termes de choix
28:05pour leur propre avenir et l'avenir du monde. Donc c'est ça, en fait.
28:08— Après, Kamala Harris n'a pas fait non plus une campagne exceptionnelle. C'est le moins qu'on puisse dire.
28:12— Oui. Alors on peut dire exceptionnelle ou pas. Est-ce que les stars doivent venir ou pas ?
28:15Si elles viennent pas, peut-être que ça leur sera reproché. Enfin j'en sais rien. Je suis pas américaine.
28:19J'ai pas moi qui vais voter de toute façon. Donc c'est pas mon sujet.
28:22— Non, non. Mais ce qu'on disait avec Jean-Claude Beaujour aussi, c'est la façon un peu caricaturale parfois qu'on peut avoir des choses aussi.
28:27— Je préfère voir bien c'est sur scène que d'être traité d'ordure. Enfin il y a des choses qui me...
28:33— Non mais si vous voulez, il y a aussi... — C'est ma sensibilité. Mais tout simplement, notre avis, je pense,
28:37importe peu sur ce qui peut arriver au lendemain. Le constat, ça se passe.
28:41— Non mais il y a aussi que les résultats économiques de la présidence de Donald Trump étaient excellents.
28:47— Voilà. C'est ce que j'allais dire. — Ah, pardon. Mais qu'est-ce que je veux dire ?
28:50— Non, non, non. Regardez les échos ce matin. Regardez les échos ce matin.
28:53— Non, non. Par rapport à 2016, si vous voulez, en 2016, on connaissait pas Trump. Enfin on le connaissait moyennement.
29:00On savait pas de quoi il était capable, etc. Là, effectivement, Virginie, vous avez raison, c'est en toute connaissance de cause
29:05que les gens vont voter. Mais en toute connaissance de cause, lorsque vous interrogez un certain nombre d'Américains
29:10et notamment les Américains les moins aisés, les plus en difficulté, ils vous disent qu'ils ont mieux vécu sous le mandat de Trump
29:18que sous le mandat de Biden. Pourquoi ? Parce que Biden y est pour rien. L'inflation était mondiale.
29:23Il y a eu des crises qui ont provoqué de l'inflation. Mais ils se disent aujourd'hui... Il y en a un certain nombre.
29:30Et notamment dans les États qui sont dans les États pivots, les 7 États qui peuvent basculer et qui peuvent faire le résultat,
29:36toute la classe populaire est en train de voter pour Trump. Ça n'est pas un hasard. On peut dire « Ah oui, mais il est affreux », etc.
29:43« Il insulte les gens », etc. Mais ils ont en mémoire et en toute connaissance de cause le bilan de son premier mandat.
29:49Et le bilan économique de son premier mandat pour eux en termes de pouvoir d'achat, en termes d'emploi, etc. est meilleur que celui de Biden.
29:57— Alors pardonnez-moi, mais les échos ce matin... Titres des échos ce matin. On ne peut pas les taxer de gauchisme à 2 francs.
30:03Le fossé se creuse entre l'Europe et l'Amérique. D'accord. L'Outre-Atlantique, l'activité continue de progresser à un rythme 3 fois plus élevé qu'attendu.
30:11Et l'investissement y est très dynamique. Voilà. Donc le mandat de Biden, économiquement, je demande effectivement...
30:18— Mais pas en termes de pouvoir d'achat pour les gens. — Oui, pour les plus défavorisés.
30:21— Ce qui compte, c'est pas les chiffres macroéconomiques. Ce qui compte, c'est ce que ressentent les gens dans leur porte-monnaie ou dans leur frigidaire.
30:28Et ça, ils ont mieux vécu sous Trump. — Ce qui m'inquiète également, c'est qu'au-delà de l'élection de l'un ou de l'autre,
30:34il semble évident qu'à partir du 5 novembre, de toute façon, on va entrer dans une période de chaos absolue, parce que je pense que...
30:40Alors Trump, c'est évident, c'est su et c'est déjà annoncé. Mais je pense que ça risque d'être la même chose de l'autre côté.
30:45Si c'est Trump qui gagne, il va y avoir une contestation et un foutoir terrible à propos des résultats des élections aux États-Unis.
30:52— Ça peut durer des semaines. — Ça peut durer des semaines et des mois. Vous avez tout à fait raison, Virginie.
30:55Et ce qui m'inquiète, moi, c'est qu'on assiste à ça dans la plus grande démocratie du monde.
31:01Et ce qui est mis en cause là-dedans au travers de leur bagarre de chiffres, c'est le principe même de la démocratie et du vote qui est mis en cause.
31:10Et ça va un jour ou l'autre arriver chez nous aussi, ça. C'est le fait de ne plus respecter les résultats des urnes.
31:16— On marque une petite pause. On va dire quelques mots du voyage d'Emmanuel Macron au Maroc.
31:21— Parleriez-vous des élections législatives anticipées ? — À tout de suite.
31:25— Sud Radio. — Sud Radio. — Parlons vrai. — Parlons vrai.
31:28— Sud Radio. — Parlons vrai.
31:29— Sud Radio. Le 10h midi. Mettez-vous d'accord. Valérie Expert.
31:34— Le voyage d'Emmanuel Macron au Maroc vient donc de s'achever avec... C'est une vraie réussite au niveau économique sur les contrats qui ont été...
31:43Plus de 10 milliards, c'est ça, d'euros de contrat. Néanmoins, néanmoins, ce qu'on retiendra, c'est tout de même la présence de Yassine Belattar,
31:52de François-Marie Bagné et d'un autre député... — M. Gidèle Guérable.
31:58— M. Gidèle Guérable, qui tous ont été condamnés. L'un, El Guérable, pour avoir à 2 ans de prison un enferme, pour avoir frappé un autre député avec son casque...
32:09— Avec son casque. — Et lui avoir ouvert le crâne quand même. François-Marie Bagné pour avoir escroqué Mme Bettencourt.
32:16— Pour un but de faiblesse. — Un but de faiblesse.
32:18— Un but de faiblesse. Et Yassine Belattar pour menace de mort. Il y a une jeune femme qui republie une vidéo. Elle explique qu'il y a quand même 25 femmes
32:26qui ont porté plainte contre lui pour violence. Et il a été condamné pour menace de mort. Donc cet individu en particulier, proche des frères musulmans,
32:34qui s'est moqué de l'assassinat de Samuel Paty, était un peu encombrant dans ce voyage. La question a été posée à Emmanuel Macron. Écoutez ce qu'il a répondu.
32:45— Je ferai aucune remarque sur des choses qui n'ont aucun intérêt et qui sont très anecdotiques. Quand on regarde, je suis fasciné que vous avez un pays
32:52et des compatriotes qui disent « C'est historique, on ouvre un chantier nouveau ». Et donc je m'intéresse pas aux anecdotes.
32:58— Voilà. Donc je ne m'intéresse pas aux anecdotes. Est-ce que c'est une anecdote ? Est-ce qu'on s'interroge sur cette invitation malgré tout ?
33:08— Là, si vous voulez, il a raison sur le fond en disant que c'est anecdotique par rapport à tout ce qui a été signé, etc., par rapport à cette réconciliation.
33:16Mais il y a la force du symbole. Et la force du symbole, quand on est président de la République, on ne peut pas l'ignorer. Or, le symbole est extrêmement négatif.
33:24Le symbole de la présence de ce monsieur... Moi, je n'ai pas d'affinité particulière pour lui ni de désagrément. Je le connaissais à peine.
33:32Mais effectivement, le symbole est terrible. Et le symbole est pire détruit... Le côté négatif de ce symbole détruit tous les aspects positifs de cette visite, malheureusement.
33:45— D'ailleurs, la réponse de Emmanuel Macron n'en est pas une. Dire c'est anecdotique... Mais c'est lui qui a créé l'anecdote.
33:51Et quand on va au Maroc, où je le rappelle, les mentalités sont quand même assez carrées. Enfin c'est pas des gens qui...
33:59— On pourrait pas forcément dire ce qu'il a dit en France, d'ailleurs, au Maroc, je pense.
34:02— Je suis pas sûre. Mais en plus, il faudrait pouvoir donner l'exemple. On invite 125 ou 130 personnes dans une délégation, ce qui est déjà gigantesque.
34:11On peut un peu choisir dans cette délégation qui on invite. Mais moi, ça me rappelle exactement le même état d'esprit au moment de l'affaire Benalla,
34:20qui a entaché le premier quinquennat d'Emmanuel Macron. Et je rappelle qu'Emmanuel Macron avait déclaré devant ses députés réunis à l'occasion
34:27de je ne sais plus quelle soirée de fin de session qu'il vienne me chercher. C'est-à-dire moi, je m'en fiche s'ils veulent. Moi, je fais ce que je veux.
34:35Je suis au-dessus des règles. Je suis au-dessus de la bienséance, au-dessus de la bienpensance. Si j'invite les gens, je choisis.
34:40Si je les mets à l'Élysée, je décide. Mais je trouve que c'est très méprisant pour ce que représente la République, notamment quand elle est en déplacement,
34:50et ce que représente notre classe politique. Ça veut dire que finalement, je peux mettre l'un là, l'autre là. C'est mon bon plaisir.
34:57Le bon plaisir d'Emmanuel Macron nous coûte cher à tous.
35:00— Oui. Pascal Bataille ?
35:02— Non, mais j'ai parlé de ça il y a quelques instants avec des gens très bien informés qui disaient comment on peut faire une telle erreur
35:09quand on est président de la République, et qui m'ont dit qu'en fait, ils s'en fichent.
35:13Et c'est une façon même très provocatrice de dire c'est moi, je fais ce que je veux, etc.
35:20Mais effectivement, je trouve que même au-delà – et je rejoins cette analyse – au-delà justement de la présence d'un Bélatard, par exemple...
35:30— Ou même d'un Bagné, ou même de ce député M. Gidel-Guerbe, ex-député, pardon. Qu'est-ce qu'il faisait là, en fait, ces gens-là ?
35:37— Oui, évidemment, se dire mais quelle idée de les amener. Mais c'est même le principe même qu'ils le fassent qui est très inquiétant et très embêtant, quand même.
35:46— Christine ? Alors Christine, oui.
35:49— Alors moi, je suis très gênée par ça. J'ai l'impression qu'il s'ennuie. Donc il a rempli son agenda. Ça, c'est possible.
35:56— Il remplit des avions. Il va à l'étranger.
35:58— Il remplit des avions. Mais c'est un demi à 320 quand même qui a été rempli de délégations. C'est quand même pas rien.
36:04— Il y a deux choses. Il y a le casting des personnes qui sont parties là-bas. Moi, par exemple, hier soir, France 2 a fait un sujet, justement.
36:14Ils étaient à la Garden Party donnée à l'ambassade de France à Ramao, au Maroc. Et ils sont allés voir les personnes, justement, que vous avez citées pour demander de justifier.
36:22Alors François-Marie Bagné, lui, il est là. Alors les personnes sont là parce qu'elles représentent un lien très fort avec le Maroc. François-Marie Bagné, il a fait un livre sur le Maroc.
36:31Alors si c'est ça, le lien, il y a beaucoup de gens qui sont allés passer une semaine au Maroc qui peuvent effectivement revendiquer ça. Bon, je plaisante, mais qu'à moitié.
36:38Moi, ce que je trouve effectivement assez dérangeant et pour le moins maladroit, c'est cet aéropage de personnalités en public.
36:46Certes, il y a des liens très forts à nouer et il y a certainement une délégation à faire, mais c'est le message qui est renvoyé.
36:52C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on est en train de compter à l'europrès des budgets. On est en train de rentrer dans le dur.
36:59— De les tailler dans le vif, parfois. — Voilà. Tailler dans le vif. On a tous les jours des communiqués des départements qui nous disent
37:05« Voilà quel projet on abandonne ». Très concret pour les habitants parce qu'on n'a pas les moyens. Et le signal qui est envoyé,
37:11même si ça rentre dans le cadre d'un budget global du fonctionnement de l'Élysée pour faire des hémagogies...
37:15— Qui ne cesse d'augmenter. — Qui ne cesse d'augmenter, oui.
37:18— Si vous voulez, le message qui est renvoyé, c'est « Moi, je fais ce que je veux et tout le reste ne m'intéresse pas »,
37:24en sachant qu'il faut aussi constater qu'il a perdu la main sur les affaires de l'État en France. Donc on a comme l'impression
37:32qu'il s'amuse, en tous les cas, qu'il profite de ce moment-là pour... Oui, c'est-à-dire pour remplir son agenda.
37:39Mais depuis la dissolution ratée, force est de constater et la nomination de Michel Barnier que c'est plus lui
37:44qui a les mains des actions et des politiques qui sont actuellement en discussion. Donc c'est un peu ce décalage, quoi.
37:51— On ne peut pas dire non plus que Michel Barnier ait toutes les commandes. C'est loin qu'on puisse dire.
37:56— Il en a plus que lui, en fait, à l'Assemblée. — Non, parce que pour le moment, il n'a aucun moyen.
38:03— Vous avez lu les sources qui sortent du Conseil des ministres. Ça dure 40 minutes. Emmanuel Macron ne dit rien. Il n'y a pas la moindre.
38:10— Mais quelle est l'action qu'a menée Michel Barnier depuis qu'il est nommé ? Vous pouvez me le dire ?
38:13— C'est vert, Jérôme. — Aucune. Zéro. Le pouvoir est à l'Assemblée nationale.
38:20— Il n'est ni à Matignon ni à l'Élysée. Donc ne dites pas non plus que Barnier a des pouvoirs. Non, c'est pas vrai. Il n'a aucun pouvoir.
38:27— Vous verrez au moment de quel budget va finalement être adopté. Vous verrez.
38:32— Attendez. Quel est le pouvoir aujourd'hui ? Qu'est-ce qu'il a fait concrètement aujourd'hui ? Dites-le-moi.
38:36— Il a été nommé le 5 septembre. — Ça fait presque 2 mois.
38:39— Le 5 septembre. Non, mais... — Attendez. Du fait de la dispersion et du manque de majorité, le Premier ministre n'a aujourd'hui aucun pouvoir.
38:48— Je suis désolé de vous le dire, mais c'est la vérité. — Avec le 49-3, ils vont faire passer des lois.
38:54— Élisabeth Borne, l'année dernière, a fait adopter le budget au 49-3. — Ouais. Allez, on va marquer une petite pause.
39:00Et on se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio. — Mais il n'y a pas une motion censure, pour le coup.
39:04— Sud Radio, votre intention est notre plus belle récompense.
39:07Sud Radio, le 10h midi. Mettez-vous d'accord. Valérie Expert.
39:13— Alors dans l'actualité, il y a cette éventualité de supprimer le service national universel, le SNU.
39:24Donc un machin, encore une fois, dont on ne s'est pas rendu compte quand on l'a lancé que ça ne fonctionnerait pas.
39:31Le Sénat critique le manque d'impact de ce service national universel face à un coût très élevé.
39:37Donc une réduction des crédits a été adoptée à l'unanimité. Ça fait 5 ans que ça dure.
39:42Et visiblement, selon les termes du rapporteur du Sénat, il n'apparaît pas que le service national universel
39:51apporte une plus-value suffisante en comparaison des autres politiques d'engagement de la jeunesse.
39:57Mais comment on ne se rend pas compte de cela avant ? Est-ce que ce n'était pas prévisible ? C'est la question qu'on peut se poser.
40:04— Valérie, il faut quand même rétablir un peu l'effet, si je puis me permettre.
40:07Non, non, mais c'est pas un succès. Il faut le reconnaître.
40:10— Mais c'était prévisible, franchement, Jérôme.
40:13— Le rapport de la Cour des comptes aussi dit la même chose. Simplement, ce qui était prévu, c'est que ça allait être généralisé.
40:16Aujourd'hui, je rappelle que c'est... — En 2025.
40:18— Non, non, avant, avant. Ça aurait dû être généralisé avant. On ne l'a pas fait pour des problèmes de coût, justement.
40:23Mais normalement, ça aurait dû être généralisé à toute la classe d'âge, c'est-à-dire 800 000 personnes par an.
40:29Bon, on s'est aperçus que ça coûtait presque 10 milliards. C'est-à-dire que c'était trop cher, beaucoup trop cher
40:34pour les conditions actuelles de nos équilibres ou de nos déséquilibres budgétaires.
40:39Mais aujourd'hui, ça reste sur la classe d'âge 15-17 ans et de manière volontaire. Bon bah ça peut pas marcher.
40:47— Ça peut pas marcher. Ça ne pouvait marcher que si c'était expérimental pendant un certain temps et qu'après, on généralisait ce qui était prévu.
40:54— C'est déjà expérimental, hein. Aujourd'hui, c'est pas généralisé. C'est expérimental.
40:58— Oui, c'est ce que je dis. C'est ce que je dis. C'est aujourd'hui expérimental, mais ça ne pouvait marcher que si on généralisait.
41:01— Mais comment... — Et même le contenu. On peut en parler, du contenu.
41:04— 12 jours. — Franchement, c'est un peu limite, quoi. Voilà.
41:08— Le député écologiste Jean-Claude Raud dit « Il est temps d'abandonner ce gadget présidentiel qui ne marche pas et coûte cher ».
41:15Christine ?
41:17— Oui. Alors moi, depuis le début... — Oui, bah oui.
41:19— Oui. Depuis le début, pour m'occuper de la jeunesse à titre privé, je peux vous dire que l'argent qui est mis dans le service national universel,
41:25nombre d'associations auraient pu l'utiliser pour s'occuper justement de ces jeunes à la fois volontaires et pas forcément volontaires.
41:32Donc ça aurait pas été de l'argent perdu, du temps perdu. Il y a des dispositifs qui existent, qui ont été rabotés au niveau des budgets de manière colossale.
41:41Il existe par exemple le service civique, qui fonctionne plutôt pas mal. Donc il existe des dispositifs qui auraient pu être renforcés
41:49sans inventer quelque chose qui, quand on dit 800 000 jeunes à occuper, je sais pas si vous vous rendez compte du nombre de gens qu'il faut pour les encadrer.
41:57— Bien sûr. Bien sûr. Oui, ça coûte 10 milliards. — Ça coûte 10 milliards.
42:02— Et puis il faut les trouver, ces gens. C'est aussi le problème.
42:04— Il faut les former. Il faut trouver les lieux. Il faut remplir, effectivement. Il y a eu des problèmes, effectivement, d'encadrement avec des affaires sordides aussi qui sont sorties.
42:12La question du volontariat, c'est très bien parce qu'effectivement, on va engager les jeunes. Mais qui parle du service national universel au sein des familles, c'est toujours à peu près les mêmes.
42:21Donc tout ça a été cousu de fil blanc que ça ne pouvait pas fonctionner. Et du temps perdu, de l'argent gaspillé... Enfin c'est tellement... C'est fatigant. Voilà.
42:35Je vous le dis franchement. Pour m'occuper de la jeunesse et de voir à quel point c'est compliqué de trouver des moyens, de l'énergie, des gens compétents, former les gens...
42:44Vous savez combien sont payés les gens qui s'occupent des gamins ? Pas très cher, je peux vous le dire. C'est un sacerdoce.
42:51Donc si on se posait question sur... Excusez-moi, je m'énerve un peu. Mais si on s'occupe des enfants aujourd'hui, des adolescents, si on se demande comment les faire prendre conscience du pays dans lequel ils vivent,
43:03des règles dans lesquelles on peut tous travailler ensemble et faire société, c'est pas en créant des gadgets comme ça.
43:09C'est en mettant le paquet sur les ressources humaines, sur la formation et sur les gens compétents pour pouvoir les accompagner et avoir des réponses à l'instant T
43:17quand il y en a un qui ne va pas bien ou quand il y en a un qui va bien et qui a envie de faire des choses. C'est pareil dans les deux sens.
43:23Vous qui connaissez bien ce secteur, vous saviez dès le départ que ça ne pouvait pas fonctionner. Donc la question est pourquoi est-ce qu'on lance des machins comme ça ?
43:33Je ne sais pas qui a dit autour de la table que chacun veut son gadget présidentiel, chacun veut imprimer sa marque. C'est comme un ministre de l'éducation nationale qui annonce 30 minutes de sport par jour à l'école.
43:44Il faut déjà des cours adaptés, il faut des salles pour s'en occuper, il faut des salles pour les accueillir. Et ça, je peux vous dire qu'aujourd'hui, là on entend beaucoup de choses aussi, c'est usant.
43:56C'est-à-dire que la société est fatiguée de tout ça, fatiguée, fatiguée de tout ça. Renforçons les choses qui marchent. Moi je suis colère par exemple contre le rabot qu'il va y avoir sur les contrats d'apprentissage.
44:08C'est un truc qui marche, qui marche. Et là il y a un milliard d'euros à récupérer, on va tailler là-dedans. Quel dommage, mais quel dommage. Voilà, point.
44:18— Virginie ? — Alors oui, oui, moi je suis tout à fait d'accord avec ça. Alors je rappelle pour peut-être nos auditeurs que c'est un système qui s'adresse effectivement aux jeunes de 15 à 17 ans.
44:29Et qui consistait à les envoyer 12 jours dans un autre département où ils feraient ce fameux service national universel. Alors j'ai été regarder sur le site ce matin pour voir un peu comment les journées étaient occupées.
44:44Alors ça démarre par un lever de couleurs, c'est-à-dire le lever du drapeau, un hymne national. Ça passe aussi par des cours de sel défense, par des luttes contre les discriminations.
44:53Et par un temps de démocratie interne. Mais pardon, faisons de l'éducation civique à l'école. Ça sera beaucoup plus simple, ça sera beaucoup plus efficace.
45:00Et je trouve que là, pour une fois, dans cette pagaille noire qu'est l'Assemblée nationale et qu'est en train aussi de devenir le Sénat, où je ne sais pas quels sont les auditeurs
45:11qui arrivent à s'y repérer entre ce qui est supprimé, ce qui va être gardé et ce qui va finalement survivre dans ce budget.
45:17Au moins là, il y a une forme d'unanimité entre ce qui a été fait à l'Assemblée nationale, où on a décidé de réaffecter ce budget.
45:24Et au Sénat, où finalement ils ont considéré que ce n'était pas la peine. C'est-à-dire que l'ensemble des députés ont considéré que cette...
45:33Je ne sais pas comment on appelle ça, cette initiative qui date de 2019, et moi je croyais qu'elle devait être généralisée en 2025.
45:39Mais pour l'instant, elle n'était qu'un titre expérimental, coûte extrêmement cher et ne sert à rien.
45:45Oui, Virginie a dit bien mieux que je ne l'aurais fait, ce que je pensais.
45:50Donc l'idée, c'est qu'on surfe sur la nostalgie de ce que le service militaire pouvait avoir de bon en termes de vertus citoyennes,
45:58de brassage de milieux sociaux différents, etc. Pour les garçons seulement malheureusement à l'époque.
46:05Et puis de là, on fait un petit gadget totalement stupide, dont on peut se demander quand même comment les gens très instruits,
46:13et parfois très intelligents, ce n'est pas forcément synonyme, qui nous gouvernent,
46:18peuvent quand même ne pas savoir dès la première seconde que leur truc ne va servir à rien, et coûter très cher.
46:25Et au-delà de ça, Virginie a dit l'important pour moi, et je le redis, c'est l'école, l'école, l'école.
46:31Et c'est tout petit qu'on doit apprendre la citoyenneté, tout petit qu'on doit apprendre le respect,
46:35tout petit qu'on doit apprendre la tolérance et la différence.
46:39Mais au-delà de ça, on parle beaucoup de réduction de dépenses publiques aujourd'hui,
46:44on en parlait avec Jérôme avant le début de l'émission, il y a des pays comme l'Espagne qui aujourd'hui
46:48n'ont pas réduit leurs dépenses publiques mais qui se portent très bien, sauf qu'ils l'utilisent beaucoup mieux la dépense publique.
46:53Quand on voit qu'on gaspille de l'argent pour des choses comme ça, des gadgets comme ça, qui coûtent extrêmement cher,
46:58et que derrière on va rogner sur les contrats d'apprentissage qu'en tant que chef d'entreprise,
47:03moi je trouve absolument formidable pour à la fois former des gens et pour pouvoir avoir une part de salariat
47:13qui est motivée, qui est sur le coup, etc., et qui ensuite gagne des CDI,
47:21ça paraît encore une fois totalement stupide, mais malheureusement c'est ce qu'il faut dire.
47:26Cette affaire de SNU, moi je veux bien qu'on dise que ça coûte trop cher, etc.,
47:31c'était expérimental, on aurait peut-être dû l'arrêter avant ou alors le généraliser,
47:35il ne fallait pas bidouiller pendant plusieurs années comme ça,
47:41soit on arrêtait parce que ça ne marchait pas, soit on généralisait parce que ça marchait.
47:45On n'a pas géré depuis la suppression, et tu le disais tout à l'heure,
47:50depuis la suppression du service militaire obligatoire, on n'a pas géré la suite,
47:54et ça participe, on en revient au premier débat qu'on avait eu au début de cette émission,
47:59au non-respect de l'autorité partout. L'autorité et les hiérarchies sont contestées partout,
48:04mais ce n'est pas seulement vis-à-vis des commissariats, ce n'est pas seulement vis-à-vis des professeurs,
48:09des instituteurs, c'est aussi dans l'entreprise, moi je le vois bien chez vous,
48:13il y a une espèce de contestation systématique de la hiérarchie,
48:16et de ce point de vue-là, faire un an de service militaire, même si moi je l'ai fait,
48:21je me suis beaucoup emmerdé, j'ai trouvé que j'avais perdu un an,
48:24mais je vois aujourd'hui les bénéfices que ça pouvait apporter,
48:27alors il n'est pas question de rétablir le service militaire, ça coûterait une fortune.
48:30On a vendu les casernes, etc. C'est totalement impossible,
48:34ne serait-ce que budgétairement c'est totalement impossible dans l'état actuel de nos finances publiques,
48:38mais on n'a pas su le remplacer, c'est clair et net.
48:42Pour un certain nombre de gens, le service militaire c'était indispensable.
48:47Mais comment vous faites le tri entre guillemets, c'est compliqué.
48:51Il fallait le généraliser, il était universel.
48:53Christine, vous vouliez ajouter quelque chose ?
48:55Les 15-17 ans, moi je rajoute que les 15-17 ans c'est des élèves de secondes et premières,
48:59et donc le but c'était aussi de les occuper, puisqu'on sait que le mois de juin n'existe pas,
49:03dans la plupart des établissements, et que c'était aussi une des réponses qu'on avait imaginées
49:09pour faire ce service national et universel et les occuper.
49:13Il y avait quelque chose de très simple, c'était effectivement de réinvestir le mois de juin.
49:18Je rappelle aussi qu'on demande à toute cette génération de faire un stage en entreprise.
49:23Il y a tout un tas de choses qui sont demandées.
49:26Comme disent toutes ces personnes autour de la table, Pascal, etc.,
49:30c'est de dire, tous ces moyens-là, mettez-les dans les établissements scolaires,
49:34qui viennent en appui des enseignants, avec des moments dédiés,
49:38et qui vont faire ce que ce service national et universel aurait pu faire.
49:41Ou alors, vous dites effectivement, dès le début, parce que 15-17 ans, je veux bien,
49:46mais rappelez-vous quand même que le service militaire, c'était une fois que le bac était passé,
49:50c'était après, c'était cette année de césure qui existait.
49:52C'était à la majorité.
49:53C'était à la majorité, c'était le coup près, c'était à ce moment-là,
49:56vous aviez votre carte d'électeur et vous partiez à l'armée.
49:59Pour les garçons, là on a voulu faire plus jeunes, est-ce que c'était adapté ?
50:03Il y a beaucoup de gens qui étaient réservés.
50:05On s'est peut-être baissé dans un dispositif qui, je vous le rappelle,
50:08quand même a coûté de l'argent public, pour au final être enterrés de première classe.
50:14Puisque, rappelez-vous, Gilles Laverousse, le ministre des Sports,
50:17qui était chez Jean-Jacques Bourdin la semaine dernière, au lundi,
50:19a dit que la généralisation, de toute façon, on n'avait pas les moyens.
50:22On n'avait pas les moyens.
50:23Entre 3 et demi, 3 milliards, entre 3 et 5 milliards par an.
50:29C'est la Cour des comptes qui a essayé de...
50:31– Mais la Cour des comptes a dénoncé, effectivement...
50:33– Mais si, on écoutait la Cour des comptes.
50:35Il faudrait commencer par écouter la Cour des comptes.
50:38– La Cour des comptes, d'accord, mais ils ne sont pas élus.
50:41– Ils ne sont pas élus, mais alors à quoi ça sert ?
50:43– Ils tirent la semaine d'alarme, souvent, de façon préjudicieuse, sur de nombreux sujets.
50:47– Si vous voulez, c'est le gouvernement des juges.
50:49C'est-à-dire qu'on substitue des gens, des experts, entre guillemets,
50:52qui n'ont rien à voir avec le suffrage universel,
50:54qui ne sont jamais passés devant une élection,
50:56et qui se préjudicent par diriger, là, à la France.
51:00– Moi, les gouvernements des experts, je suis contre aussi.
51:03– Donc vous voulez supprimer la Cour des comptes ?
51:05– Mais non, je dis, laissons la Cour des comptes à sa place,
51:07et ne considérons pas que la Cour des comptes vient gouverner la France, c'est tout.
51:10– Mais elle fait un travail inutile, donc.
51:11– Non, elle fait un travail de conseil.
51:14– Ce qui est dommage, c'est que ces rapports restent lettres mortes,
51:17mais ces rapports sont souvent très intelligents, très bien faits, très sérieusement faits.
51:22– Juste une parenthèse sur le budget,
51:24et je rappelais l'excellente émission « Combien ça coûte ? »,
51:27Pascal Bataille, vous réalisiez des sujets qui étaient l'argent public gaspillé,
51:34qui était une rubrique chère au cœur de Jean-Pierre Pernaut,
51:36et ces aberrations, elles existent toujours,
51:39et là aussi, on peut trouver des économies.
51:42– Bien sûr, mais je comprends ce que dit Jérôme sur le gouvernement des juges,
51:46néanmoins, on peut quand même regretter que les rapports de la Cour des comptes
51:50n'aient pas un peu plus d'impact sur l'infléchissement.
51:55– C'est l'exploitation par le gouvernement qui doit en faire ou pas, je suis d'accord avec toi.
51:59– Ils ne sont que consultés quand ils le sont.
52:02– J'aurais tendance à ce que ça puisse être parfois un peu coercitif quand même,
52:06mais effectivement, je comprends ta réserve sur le gouvernement des juges.
52:11– Ce sont des gens qui ne sont pas confrontés au suffrage univers.
52:13– Non, mais c'est des gens qui ont quand même un rôle de vigie qui est très important.
52:16– Mais d'accord, mais qu'ils soient conseillés, c'est très bien,
52:18qu'on exploite ou pas leurs rapports, c'est très bien.
52:20– Non, c'est dommage.
52:21– Mais ne les substituons pas.
52:22– Mais personne ne veut les substituer pour l'insommer.
52:24– En ce moment, c'est la cour des comptes.
52:26– Mais personne ne les écoute.
52:27– C'est formidable, ils font des rapports exceptionnels.
52:29– Mais personne ne les écoute.
52:30Christine, peut-être que vous vouliez revenir sur…
52:33– Je vais essayer de remettre les choses en perspective.
52:36– Christine, parce qu'il y a eu une multitude d'amendements évoqués,
52:41il y avait la taxe sur le sucre, sur les produits sucrés qui a été abandonnée apparemment.
52:47– Alors qui est en cours d'abandon, il y a eu la volonté…
52:51Effectivement, tous les matins, on se réveille, il y a des taxes qui apparaissent et qui disparaissent,
52:55donc on ne sait plus très bien, au bout du compte, ce qui est gardé.
52:57Mais moi, je me demandais, est-ce qu'il était possible de faire comme,
53:01quand on décide, puisqu'on parle de la sécurité sociale,
53:03quand on décide de rembourser ou dérembourser un médicament,
53:06on gère le service rendu, le bénéfice pour le patient,
53:12il est bon, on rembourse beaucoup, il ne sert pas à grand-chose,
53:15c'est du confort, on dérembourse.
53:17On a l'impression quand même que sur les politiques de taxes,
53:21parce que la taxe sur le sucre, ce n'était pas taxer notre chocolat de qualité qu'on peut avoir,
53:25c'était de dire, les produits sucrés, au bout du bout, il y en a trop, on en mange deux fois trop.
53:30– Y compris les produits salés d'ailleurs, qui sont également présucrés.
53:33– Exactement, absolument.
53:34Ça coûte 156 milliards d'euros à la collectivité de réparer les dégâts liés au sucre,
53:39donc taxons pour compenser les dégâts, ce n'est pas idiot.
53:45Pourquoi on ne va pas jusqu'au bout ? Pourquoi ça s'arrête en cours de chemin ?
53:48Pourquoi des idées toutes basiques ?
53:50Alors je sais bien qu'il y a des lobbies, je sais bien qu'il y a des intérêts, je ne suis pas naïve,
53:53mais je me dis que c'est fort dommage, des occasions effectivement,
53:57où là on est dans l'urgence de retrouver et d'assainir de l'argent,
54:01de faire en sorte que des taxes soient en corrélation avec le bien commun.
54:06Je trouverais ça tellement chouette.
54:10– Est-ce que le lobby des industriels a pesé trop lourd ?
54:13– Est-ce que ce n'est pas injuste comme taxe ?
54:15C'est-à-dire selon où vous êtes riche ou pauvre, vous serez…
54:18– Mais de toute façon, vous êtes pauvre Valérie, si vous êtes pauvre,
54:22de toute façon, ce n'est pas parce que vous êtes pauvre
54:25que vous avez le droit d'acheter des produits qui sont bourrés de sucre.
54:29– Interdisons-les dans ce cas-là.
54:30– Ils sont parfois moins chers que les produits bio évidemment,
54:33mais même les produits…
54:34– C'est pour ça que l'idée c'était de taxer et d'orienter,
54:38et peut-être de réduire les taxes sur des produits qui sont sains,
54:41c'est aussi toute cette discussion qu'on peut avoir.
54:43Je ne sais pas, c'est peut-être l'occasion d'un grand bing-bang.
54:46– Oui, puis ce serait plutôt obliger les industriels à modifier
54:49la composition de ces produits-là,
54:51parce que malgré tout, s'ils ont vraiment des contraintes,
54:55ils finissent par s'y plier.
54:56– Bon, c'est fini pour aujourd'hui.
54:58– La solution, ce n'est pas la taxe matin, midi et soir.
55:01– Merci à tous les quatre.
55:02Bonne journée sur Sud Radio.
55:04– Merci.
55:05– Bon.
55:06– Sud Radio.
55:07– Parlons vrai.
55:08– Parlons vrai.
55:09– Sud Radio.