Mettez vous d'accord avec Alexandra Szpiner, Remi Branco, Geneviève Goëtzinger et Brice Soccol
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00:00Le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:04Mettons-nous d'accord aujourd'hui dans ce 10h midi avec Rémi Branco, vice-président du département du Lot.
00:10Bonjour, vous êtes l'auteur de ce livre « Loin des villes, loin du cœur » aux éditions de l'Aube.
00:16Vous avez également aux éditions de l'Aube le livre de Brice Socol.
00:22Bonjour, politologue, essayiste et co-auteur avec Frédéric Dhabi de ce livre « Parlons-nous tous la même langue ».
00:28Toujours aux éditions de l'Aube, Geneviève Götzinger, présidente de l'agence IMAGE.
00:32Bonjour.
00:33Et Alexandra Spiner, enseignante et déléguée spéciale en charge du décrochage scolaire à la région Île-de-France.
00:39Bonjour à vous.
00:40Bonjour à tous.
00:41On va parler de ce conclave qui ne verra peut-être pas de fumée blanche de sitôt, puisque la CGT a décidé de claquer la porte.
00:51Les 500 euros minimum.
00:54Éric Lombard annonce un nouveau produit d'épargne pour financer l'effort de défense.
00:59Ce livre, je trouve l'histoire un peu compliquée.
01:03Un livre qui avait été commandé à Jules, le dessinateur, une nouvelle version de « La Belle et la Bête » pour donner aux élèves de CM2.
01:11Et qui donc, visiblement, ne sera pas édité, car pas adapté aux élèves.
01:16Bref, beaucoup de sujets avec vous.
01:18Avec également l'interview d'Elisabeth Borne ce matin, qui s'est prononcée en faveur du voile pour les accompagnatrices scolaires.
01:25J'avoue que les sujets sont un peu compliqués et un petit peu confus sur ce sujet.
01:33On commence avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
01:35Et Rémi, c'est un coup de cœur qui m'intrigue.
01:37Allez-y.
01:38Oui, c'est un coup de cœur pour un livre.
01:40Un livre d'une jeune femme extraordinaire qui raconte son parcours de mère.
01:46Un parcours extraordinaire.
01:47M-I-R-E.
01:48Mais aussi M-I-R-E, tout à fait, pardon.
01:50Mère de Pibrac.
01:51Et malheureusement, le récit trop ordinaire de mère qui jette l'éponge.
01:55Camille avait un enthousiasme incroyable quand elle s'est lancée.
01:58Elle avait 30 ans.
01:59Elle s'est lancée pour être mère de Pibrac, petite commune à côté de Toulouse.
02:02Tous ceux qui la connaissent savent à quel point elle aime les gens.
02:04Elle avait envie d'agir pour sa commune.
02:06Sauf que pendant ces cinq années, elle a été confrontée à une pression incroyable.
02:10D'abord de la population, qui est en demande de services et c'est normal.
02:14Pression aussi de l'Etat parce que les moyens diminuent.
02:17Et quand on est une femme, jeune, mère, mais aussi quand on est un homme,
02:21on est face à toutes ces contradictions aujourd'hui de la société.
02:24Qui veulent tout, plus de services, sans payer d'impôts, etc.
02:28Et Camille, elle fait ce récit avec beaucoup d'émotion.
02:30C'est un récit très personnel qui parlera, je pense, à beaucoup de mères
02:34qui aujourd'hui s'épuisent dans ce qui est sans doute le plus beau mandat en politique aujourd'hui.
02:37C'est à la fois un message, un signal d'alerte qu'elle lance aux politiques et à la République tout entière.
02:43Mais c'est aussi un message d'espoir qui donne envie, paradoxalement,
02:46de s'engager et d'accompagner, d'aider ses mères.
02:48On est à un an des municipales, il faut que tout le monde lise ce livre
02:51« Mère, le grand gâchis » de Camille Pouponneau pour donner envie à d'autres de s'engager en politique.
02:56Alors, est-ce que je peux faire un petit bémol qui est peut-être injuste ?
03:00Je suis allée ce week-end dans un petit village et j'ai trouvé que le maire abandonnait son village.
03:09C'est-à-dire qu'il n'y a plus de café, il n'y a plus de boulangerie, il n'y a plus de poste, il n'y a plus d'épicerie.
03:16Il y a un moment, et quand vous parlez avec les gens qui habitent ce village,
03:20ils vous disent « On ne sait pas exactement où est le maire, on ne sait pas très bien ce qu'il fait.
03:24Il y a des planches en bois sur l'épicerie, c'est absolument terrifiant.
03:31C'est un village de 1000 habitants, il y avait une usine qui vient de fermer.
03:36C'est vu de l'autre côté.
03:39C'est tout le paradoxe. L'usine a fermé, ce n'est pas la faute du maire.
03:43Si la boulangerie ferme, si les commerces ferment, c'est sans doute parce que l'usine a fermé et qu'il y a moins de travail.
03:48L'usine vient de fermer.
03:49Oui, mais ce n'est pas la faute du maire.
03:51Le maire peut peut-être... Pardon, vous allez y arriver.
03:55J'entendais, je ne sais plus qui était là, qui disait qu'il y avait des possibilités pour les mairies d'ouvrir des cafés.
04:02Il y a des allocations.
04:04C'est votre sujet aussi, Brice Socol.
04:06Oui, c'est un peu mon coup de cœur.
04:07C'était la proposition de loi de Casbarian qui a été adoptée à l'unanimité à l'Assemblée nationale
04:13qui permet désormais de faciliter l'ouverture des bars et des cafés dans les villages de moins de 3500 habitants.
04:21On peut obtenir une licence 4.
04:22C'est très compliqué, une licence 4, parce qu'il faut la racheter dans le département d'à côté, il faut l'accord du préfet, etc.
04:29Là, on pourra ouvrir un café avec une licence 4 de manière plus facile,
04:33et les maires pourront donner uniquement un avis positif ou un avis négatif.
04:38Donc, c'est intéressant.
04:39Il faut un moment où on parle de revitalisation de nos espaces ruraux, de nos campagnes.
04:44Je pense que c'est un coup de cœur plutôt intéressant.
04:47Oui, bien sûr.
04:48Et ça illustre vraiment cette nécessité d'amener de la vie.
04:53Dans ces villages, mon père est maire d'un village de 800 habitants dans le département de l'Allier.
04:57Il se bat tous les jours contre l'administration, contre l'État, contre les circulaires divers et variés.
05:04Je pense qu'il faut vraiment se rendre compte qu'être maire aujourd'hui, c'est répondre à toutes les exigences de nos concitoyens
05:12et aux injonctions parfois contradictoires de l'administration.
05:15Donc, la majorité des maires travaille énormément pour leur commune et leur collectivité.
05:22Il peut y avoir des exceptions, on vous en signale une.
05:25Mais c'est un mandat qui reste très humain, en mode proximité. Il faut savoir accompagner.
05:30Je crois que dans les études de Frédéric Dhabi d'ailleurs, le maire est le personnel politique le plus préféré des Français.
05:39Dans notre ouvrage, on démontre bien que la parole et la confiance républicaine aujourd'hui,
05:44elle est chez les élus locaux et c'est un peu le sens de votre ouvrage aussi.
05:47Elle est dans la proximité et dans l'écoute.
05:51Effectivement, vous évoquez le cas exceptionnel d'un maire qui est peut-être défaillant.
05:57Mais je crois que les Français savent bien ce qu'ils doivent aux maires, leurs investissements.
06:02Il faut bien savoir qu'être maire, faire de la politique aujourd'hui, ça suppose beaucoup d'abnégation.
06:09Les Français doivent aussi l'entendre.
06:11Beaucoup d'abnégation, c'est du temps pris sur nos activités professionnelles.
06:18C'est vraiment un engagement total.
06:21Les maires, à cet égard, sont ceux qui consacrent toute leur vie.
06:25C'est le dernier point de proximité qu'ont les Français dans un espèce de monde où la parole publique ne vaut plus rien,
06:32où plus rien ne veut vraiment rien dire, où on est dans la confusion la plus totale.
06:37Le maire ou la mère, c'est vraiment la personne vers qui on peut se tourner.
06:42En l'occurrence, vous parlez d'une exception, je pense.
06:47Effectivement, le livre de Camille Popono sort aujourd'hui.
06:52Il y a un article dans le Fillaro, une interview, où elle dit
06:55« J'ai encore honte vis-à-vis de mes habitants. Je ne pensais pas y laisser ma peau. »
06:59Elle a rappelé qu'il y a 2400 maires qui ont démissionné depuis 2020, ce qui montre la difficulté.
07:05C'est un vrai sujet qui devrait nous inquiéter collectivement.
07:07Absolument. On se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
07:17Le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
07:20De retour avec vous dans le studio de Sud Radio pour commenter l'actualité avec Alexandra Spiner,
07:25enseignante et déléguée spéciale en charge du décrochage scolaire à la région Île-de-France.
07:30Rémi Branco, vice-président du département du Lot et auteur de ce livre « Loin des villes, loin du cœur » aux éditions de l'Aube.
07:37Geneviève Gottsinger, vous êtes communicante, présidente de l'agence Images.
07:41Et Brice Socol, politologue, essayiste et co-auteur avec Frédéric Daby de cet ouvrage « Parlons-nous tous la même langue »
07:48qui est paru aux éditions de l'Aube.
07:50Et on peut rappeler le livre que vous nous recommandiez de Camille Pouponneau,
07:55qui raconte le quotidien d'une mère d'une petite agglomération qui a été obligée de jeter l'éponge
08:02face à l'absurdité administrative et la difficulté aujourd'hui d'être mère.
08:07Et aussi par rapport au regard de ses propres habitants qui en demandent beaucoup,
08:11toujours plus aux mères qui se retrouvent en première ligne et qui malheureusement n'ont pas de baguette magique.
08:15Les mères aimeraient bien, mais parfois on est confronté à l'impossible.
08:18Et puis il faut le dire aussi à des pressions, parfois du harcèlement.
08:21C'est facile aujourd'hui d'envoyer un mail, de mettre sur les réseaux sociaux « Honte aux mères », qui ceci, qui cela.
08:26Et quand on est un jeune mère, qu'on a 30 ans, qu'on s'engage avec enthousiasme,
08:305 ans après, souvent on en voit malheureusement la face difficile, la face sombre, avec aussi des menaces physiques.
08:35Des menaces qu'on ne voyait pas avant vis-à-vis des mères.
08:38Donc la mère est toujours effectivement la personne, le responsable politique le plus apprécié.
08:42Mais il faut le chérir ce mandat.
08:45Alors Brice Socol, votre coup de gueule, ça rejoint...
08:49Ça rejoint un petit peu tous ces sujets-là.
08:51Moi j'ai été frappé par l'étude qui a été remise il y a quelques jours sur les temps d'attente aux urgences.
08:57Dans notre pays, moi je me souviens de l'affaire Lucas, vous vous souvenez de Lucas ?
09:01En 2023, Lucas il avait 25 ans, il est mort d'une septicémie après 10 heures d'attente aux urgences.
09:08Et deux ans après, rien n'a changé.
09:11Alors on nous dit, vous avez une diminution de l'accessibilité de la médecine libérale, il y a moins de médecins libéraux.
09:17On vous dit, la population vieillit.
09:19On nous dit, les gens sont de plus en plus exigeants.
09:23On nous dit, l'hôpital public manque de moyens.
09:26Et c'est vrai, moi je l'ai constaté, j'étais encore à l'hôpital il y a 15 jours,
09:29ce sont des infirmières qui poussent les brancards, je ne sais pas si vous imaginez.
09:32Et quand vous allez faire, par exemple, à l'hôpital, il y a quelques années,
09:38vous aviez dans les urgences 6 infirmières, 3 internes, aujourd'hui tout est divisé par 2.
09:46Et les notes des infirmières aussi ?
09:51C'est-à-dire qu'elles passent aujourd'hui, elles deviennent infirmières avec 7 sur 20,
09:55ce que m'ont raconté certains médecins pour qui c'est devenu problématique.
09:58Absolument. Vous vous rendez compte qu'il y a à peu près aujourd'hui,
10:0136% de la population de plus de 75 ans qui passe plus de 8 heures aux urgences.
10:07Nous sommes une population vieillissante.
10:09Ce que je veux dire par là, c'est qu'on nous parle beaucoup de l'économie de guerre,
10:13on nous parle beaucoup, voilà, il faut investir, on est obligé de la défense, etc.
10:16Pourquoi pas ? Mais il faut arrêter dans ce pays de tirer à hui et à dia.
10:20Un coup on nous dit, on met tout sur l'environnement.
10:23Après on nous dit, on met tout sur l'économie de guerre.
10:25Après on nous dit, on met tout sur l'hôpital.
10:28On n'a pas, si vous voulez, par exemple, de loi programmatique.
10:31On en a pour la défense, on en a pour d'autres sujets, on n'en a pas pour l'hôpital.
10:34Il faut qu'on arrive aujourd'hui dans ce pays à pouvoir penser des réformes publiques
10:39à moyen et long terme.
10:41On ne peut pas toujours faire de la politique par à-coup.
10:44Et l'hôpital public dans ce pays devrait être une grande cause nationale.
10:50Une priorité.
10:51Une priorité. Et dans le livre que nous avons écrit avec Frédéric,
10:54Comment les imaginaires transforment la France,
10:56les gens nous disent mais on ne comprend pas.
10:58La dépense publique augmente dans ce pays, les impôts augmentent.
11:01Ça nous coûte, je dis ce que nous disent les gens, un pognon de dingue.
11:05Et pour quel service ?
11:07Donc il y a une vraie question dans ce pays.
11:09Repensons la dépense publique, rationalisons la dépense publique
11:13et ayons vraiment une vraie politique de long terme concernant l'hôpital public.
11:19Oui, ça semble être une évidence.
11:23Et la perte de chance quand on habite en territoire, en province,
11:27je reprends le terme de province,
11:29avec un chirurgien parisien qui me racontait qu'il a un patient
11:32atteint d'un cancer assez grave de l'intestin
11:35qui est à Clermont-Ferrand et à qui on a dit
11:37vous serez opéré au mois de septembre prochain.
11:39Donc il a dit moi je l'ai fait venir et je l'opère dans le privé.
11:43Et ce médecin qui lui-même était à la PHP a quitté la PHP
11:47face à la déliquescence totale de nos hôpitaux.
11:51Il y a un sujet financier et il y a un sujet d'organisation.
11:55Juste une petite référence.
11:57Il y a un hôpital à Créteil.
11:59Ils ont mis en place ce qu'on appelle le SAMI,
12:02le service d'accueil médical initial.
12:04Vous arrivez aux urgences, vous allez au SAMI, c'est un dispensaire
12:07et là on vous dit soit on vous soigne si vous avez un petit bobo
12:10parce que 70% des gens qui vont aux urgences,
12:12parfois pour des raisons financières, sociales,
12:15vont se faire soigner aux urgences.
12:18Et donc dans ce dispensaire, les gens vous orientent.
12:21Soit ils vous soignent si vous avez des petits bobos, je schématise,
12:24soit si vous avez quelque chose de très sérieux,
12:26ils vous envoient aux urgences.
12:27C'est une organisation.
12:28C'est un sujet de moyens et d'organisation.
12:31Je partage.
12:33Je vois sur l'hôpital de Cahors par exemple
12:35ou d'autres hôpitaux de taille moyenne,
12:37il y a à la fois une énorme bureaucratie.
12:39On a créé des strates et des strates,
12:41des échelons, des échelons dans tous les sens.
12:43Et finalement en Bouchesne,
12:45les praticiens qui se retrouvent face aux patients,
12:47mais ils ont un courage, un dévouement,
12:49malgré tout ça, pour accueillir des patients
12:52qui sont en détresse, qui souvent habitent loin,
12:54qui se sont fait amener parce que c'était pas simple,
12:56et qui reviennent tous en disant
12:58mais c'est incroyable, c'était dur, c'était long.
13:00Mais le courage des professionnels de médecine
13:02et notamment de ces infirmières, de ces brancardiers,
13:04il est salué par tous.
13:05Donc il serait temps de réagir pour leur faciliter la vie.
13:07Parce que sans eux, effectivement,
13:09on pourra faire tous les efforts de guerre qu'on veut.
13:11Et derrière, si on ne soigne plus nos malades,
13:13dans les grandes villes comme dans les territoires,
13:14ce sera compliqué.
13:15Et c'est pas normal, cet allongement de temps aux urgences
13:17n'est pas normal.
13:18Il y a la question des urgences,
13:19mais il y a la question de la santé d'une manière plus globale.
13:22On ne trouve plus aujourd'hui de médecin-traitant.
13:24Alors là, vous parliez de la province,
13:27entre guillemets, ou des territoires, comme on veut.
13:29Mais à Paris, on ne trouve plus de médecin-traitant, en fait.
13:33Mes parents, juste un exemple,
13:35mais que je connais évidemment bien,
13:37leur médecin-traitant a pris sa retraite.
13:39Oui, il n'y en a pas.
13:40Et là, ils n'en ont pas.
13:41Ils ont 87 et 88 ans.
13:44Et ils en cherchent désespérément depuis 4 mois.
13:47Et finalement, là, ils viennent d'en trouver un à Levallois,
13:49alors qu'ils habitent le 18ème arrondissement
13:51et que mon père ne peut quasiment plus se déplacer.
13:53Donc, si vous voulez, il y a quand même
13:55un véritable souci dans l'organisation plus générale de la santé
13:58dans notre pays.
13:59Absolument.
14:00Et il y a un autre élément qui est vraiment frappant,
14:02c'est la part des non-soignants
14:04dans les effectifs hospitaliers.
14:06En France, c'est 34%
14:08personnel administratif au sens large.
14:10Dans la moyenne des autres pays européens, c'est 20%.
14:12Donc, c'est aussi une question de priorité et d'organisation.
14:15J'attire votre attention sur le fait que peut-être en ville,
14:17effectivement, il y a un problème de médecin-traitant.
14:19Dans nos campagnes, il y a des problèmes de médecin tout court.
14:21C'est-à-dire qu'on n'a plus de médecin.
14:22Une commune sur deux dans mon département n'a pas de médecin.
14:24Et nous, ça veut dire des kilomètres pour aller en chercher.
14:26Je viens à Paris, j'allume Doctolib, faisons l'essai ensemble,
14:29on trouvera un médecin pour nous accueillir
14:31aujourd'hui dans la journée dans Paris.
14:33Dans le Lot, ce sera complètement impossible.
14:35Et là, j'attire votre attention parce qu'il en va de personnes souvent âgées.
14:38J'ai le département le plus deuxième, le plus âgé de France.
14:40Ce ne sont pas des personnes qui vont prendre le métro
14:42pour faire cinq stations de plus, aller à Levallois sur Alim 3
14:44et aller chez le médecin.
14:45Pour quelqu'un qui ne peut pas se déplacer,
14:47aller à Levallois sur Alim 3, il ne faut pas le faire.
14:49Tout à fait. Mais la proportion de gens qui sont en incapacité
14:51de se déplacer à la campagne, c'est-à-dire des personnes âgées,
14:54elle est plus importante encore.
14:55Et là, il s'agit d'angoisse de se dire
14:57est-ce que je peux rester vivre là où j'habite ?
14:59Je ne mets pas en contradiction Paris et la campagne,
15:04loin de là.
15:05Depuis quatre mois, tous les coups de fil, on le refuse.
15:08On refuse de le prendre.
15:10Oui, mais comme médecin traitant.
15:12Sur ce sujet important, je dirais que ce sont tous les services publics
15:17qui sont concernés parce que l'école aussi est à minuit moins une
15:22de l'effondrement.
15:23Sur les hôpitaux, vous l'avez évoqué brièvement,
15:26la réalité c'est que le personnel hospitalier
15:30doit consacrer une grande partie de son temps
15:33à des démarches administratives au lieu d'être en contact
15:37avec les patients, avec les gens qui ont besoin d'être soignés.
15:41C'est ça aussi le vrai problème, c'est qu'on n'arrive pas
15:44à vaincre cette espèce de monstre administratif.
15:48C'est terrible.
15:49C'est pour ça que je reviens, parce que moi je me disais
15:52que j'étais un peu peut-être populiste en disant ça,
15:55mais comme Brice Socol l'a évoqué lui-même,
15:57quand on nous parle d'efforts de guerre et de remilitariser la France
16:01et qu'on se dit qu'on n'est pas capable d'avoir des hôpitaux,
16:04oui, basiquement on se dit pourquoi on irait mettre du pognon
16:08dans de l'armement alors qu'on ne peut pas se faire soigner ?
16:11Moi j'ai le sentiment que ce que vous dites est partagé
16:13par une majorité de Français.
16:15Il y a un sujet sur la réindustrialisation,
16:17il y a un sujet sur l'économie de guerre, ça c'est un sujet,
16:20mais pas aux dépens des autres.
16:22Il y a des priorités.
16:24Les gens nous disent que notre priorité aujourd'hui
16:28ce sont les services publics au sens large.
16:30Et le premier des services publics c'est la santé.
16:33On a quand même un sujet, parce que l'effort de guerre,
16:36pour moi il est européen.
16:37L'effort de réindustrialisation il doit être européen.
16:40L'effort de santé publique de nos hôpitaux il est français.
16:42Et attention parce que les français vont avoir du mal à comprendre
16:45que nous français on dépense beaucoup plus que nos voisins européens
16:47pour l'effort de guerre et que par conséquence
16:49on n'a plus les moyens d'investir dans nos hôpitaux.
16:51Là il faut absolument qu'il y ait une prise de conscience
16:53que c'est deux échelles et deux réponses différentes.
16:55Il faut aussi prendre conscience qu'on est quand même en danger
16:58pour notre sécurité.
16:59Mais au niveau européen.
17:00Au niveau européen mais aussi au niveau français.
17:02Donc oui l'effort de guerre il est absolument nécessaire
17:05de mon point de vue.
17:06Partagé.
17:07Oui partagé évidemment, mais on ne peut pas opposer l'un à l'autre.
17:11Et là l'idée de lever des fonds à travers cet emprunt
17:15me semble une bonne idée, on va en parler tout à l'heure,
17:17mais me semble une bonne idée.
17:18Pourquoi on ne le fait pas pour la santé ?
17:19Pardon d'être trivial, mais c'est la question qu'on peut aussi se poser.
17:24Sur le fil de X, sur poids, deux députés proposent
17:28de peser les élèves de CE2 pour prévenir l'obésité.
17:31On demande toujours plus à l'école.
17:33Réécoutez ce matin Patrick Roger et son invité.
17:36On va marquer une petite pause et on se retrouve dans un instant.
17:39Sud Radio.
17:40Parlons vrai.
17:41Parlons vrai.
17:42Sud Radio.
17:43Parlons radio.
17:44Le 10h midi, mettez-vous d'accord.
17:46Valérie Expert.
17:47Allez, on continue notre tour de table.
17:49Il tombe bien le tour de table parce que ça fait partie des sujets
17:51que je voulais aujourd'hui évoquer.
17:53Geneviève avec vous.
17:55C'est voilà le sens sale avec cette tribune dans le Figaro aujourd'hui.
18:00Absolument.
18:01Une très belle initiative du comité de soutien.
18:05Evidemment Arnaud Benedetti, Anto, entre autres David Lissnar.
18:08Un certain nombre de...
18:09Un collectif qui signe une tribune.
18:12Je rappelle que ça fait 124 jours qu'il est détenu en Algérie.
18:17Boalem Sensal qui est notre compatriote puisqu'il est franco-algérien.
18:21Immense écrivain francophone.
18:23C'est aujourd'hui la journée internationale de la francophonie.
18:26Et donc à l'initiative du comité de soutien, il y a cette demande
18:30que Boalem soit choisi comme ministre de la francophonie.
18:34Ce qui serait évidemment un acte éminemment symbolique.
18:37Il y a déjà quelqu'un non ?
18:39Oui bon, il y a quelqu'un mais...
18:41Connaissez le nom ?
18:42Qui a un double...
18:43C'est un avocat maorais.
18:45Le nom m'échappe à l'instant mais c'est quelqu'un de très bien.
18:50Il faut sauver Boalem Sensal.
18:52Il est réellement en danger de mort.
18:54Aujourd'hui il a 80 ans.
18:56Il a une très grave maladie.
18:58Il est emprisonné.
18:59Il passe de l'hôpital à la prison.
19:00Les hôpitaux algériens, bon voilà.
19:02Manifestement le bras de fer, les autorités algériennes,
19:05la dictature algérienne ne veut pas le perdre
19:07et est prête évidemment à le sacrifier.
19:10Donc il y a de plus en plus d'initiatives de soutien.
19:13En début de semaine il y a eu à la mairie du 9e arrondissement
19:17une initiative avec Kamel Daoud qui est venu parler de lui
19:21et Kamel Benchek devant 300 lycéens,
19:25donc des lycées de l'arrondissement.
19:27Samedi c'est à Saint-Raphaël qu'il va y avoir une manifestation.
19:30La semaine prochaine il y a un sitting.
19:32Mercredi dans le 7e arrondissement cette fois.
19:35Mais il faut absolument tout faire
19:37parce qu'il est réellement en danger de mort en réalité.
19:41La tribune cite Sud Radio, donc j'en profite
19:44puisqu'il était invité d'André Bercoff, Boalem Samsal,
19:47et il disait les francophones aujourd'hui
19:52qu'on lui posait la question de savoir
19:56qui pourrait protéger la langue française,
19:58à qui confier la protection de la langue française
20:00et il avait répondu en souriant, à moi par exemple,
20:03je suis candidat, Boalem Samsal,
20:05et le ministre de la francophonie concluait André Bercoff.
20:08Donc cette idée, pourquoi pas ?
20:10Elle fait son chemin.
20:11Mais la francophonie est porteuse de valeurs
20:13et elle est porteuse de cette valeur de liberté
20:15qu'incarne Boalem Samsal aujourd'hui.
20:17Mais est-ce qu'au-delà des, j'ai envie de dire,
20:20pour schématiser, des fleurs, des bougies allumées, etc.,
20:23et des actes symboliques, il n'est pas temps de passer
20:26à quelque chose d'Alexandre Aspinard,
20:28d'un petit peu plus concret,
20:30même si c'est effectivement une initiative
20:32qui serait tout à fait bienvenue ?
20:34Alors évidemment, c'est une très très belle initiative.
20:37Moi je salue l'action d'Arnaud Bénédicte
20:40qui a immobilisé tout le comité de soutien
20:43qui est vraiment très très actif.
20:46Mais le problème, c'est que pour l'instant,
20:48on n'est que dans les symboles.
20:50Et que l'âge de Boalem Samsal
20:53et les conditions de détention dans lesquelles il se trouve
20:56font qu'il serait bon de passer à la vitesse supérieure.
20:59Alors on a un ministre de l'Intérieur
21:03qui est très actif, qui est très all'offensive
21:06et qui prend le problème à bras-le-corps, Bruno Retailleau.
21:10Mais moi je suis assez inquiète.
21:13Je trouve que...
21:15Cette tribune, il faut préciser,
21:17elle est signée Arnaud Bénédicte,
21:19David Lissnard et Yves Damécourt,
21:21qu'on connaît bien ici.
21:23Mais un peu ras-le-bol des symboles.
21:25Je crois que c'est l'ensemble des hommes et des femmes politiques
21:28et des Français qui sont dans le champ républicain
21:31qui sont concernés par cette détention arbitraire.
21:34Je crois qu'on est tous...
21:36Voilà, mais...
21:38C'est une très belle initiative.
21:41Boalem Samsal disait
21:43un peuple qui perd sa langue perd son âme.
21:45En parlant de la francophonie,
21:47je me positionnais plutôt sur ce sujet-là.
21:50C'est très déceptif la francophonie.
21:53L'investissement de la France
21:56des gouvernements successifs
21:58est très faible.
22:01Les situations géopolitiques, je peux le comprendre,
22:04évoluent.
22:06L'anglais prend le pas.
22:08Le manque d'investissement,
22:10le vieillissement de la population,
22:12francophone,
22:14sur le continent africain ou asiatique, par exemple.
22:16Et moi, ce que je regrette,
22:18vous savez aussi l'Organisation internationale de la francophonie
22:20qui est présidée par un Rwandais,
22:22en ce moment, il y a...
22:24En ce moment, il y a un vrai sujet
22:26entre le Rwanda et les RDC.
22:28Je pense qu'il faut qu'on réinvestisse
22:30ce champ de la francophonie,
22:32absolument,
22:34qui est un des angles morts
22:36des politiques publiques françaises.
22:38Et ce que je trouve regrettable,
22:40moi je me souviens, en 2017,
22:42à Lyon, le président de la République actuel
22:44disant qu'il n'y a pas de culture française.
22:46Excusez-moi, mais oui, il y a une culture française.
22:48Et la francophonie
22:50permet de diffuser cette langue et cette culture française.
22:52Et il y a surtout une langue française
22:54que nous avons à partage
22:56avec de nombreux pays du continent africain.
22:58Je regrette qu'on ne
23:00qu'on ne cajole pas
23:02ce joyau absolu d'avoir
23:04cette langue
23:06en partage avec
23:08maintenant l'anglais est parlé absolument partout
23:10et on ne défend pas suffisamment
23:12notre langue sur ce continent.
23:14Absolument, et c'est un outil de la diplomatie française.
23:16La langue française est un outil de la diplomatie française.
23:18Et lorsqu'on nous dit, voilà,
23:20aujourd'hui les diplomates doivent être à l'œuvre
23:22dans le monde entier, la langue française
23:24est un des outils qui nous permet
23:26de valoriser notre culture et notre influence.
23:28Moi, je suis frappé, je suis d'origine portugaise.
23:30Quand j'étais gamin, quand j'allais au Portugal,
23:32comme tout portugais, enfin français d'origine portugaise,
23:34au mois d'août, tout le monde parlait français.
23:36Aujourd'hui, ceux qui parlent français
23:38ont forcément plus de 50 ans ou 60 ans.
23:40J'étais il y a quelques jours au Maroc, j'étais frappé de voir là aussi
23:42qu'il y a un clivage générationnel.
23:44Les anciens parlent français,
23:46parfois ils parlent très bien français.
23:48Et les jeunes, aujourd'hui,
23:50parlent surtout anglais et parlent un français approximatif
23:52plus pour des touristes, un français presque international.
23:54Et c'est triste parce que c'est
23:56à travers la culture qu'on crée des liens,
23:58des liens culturels, mais aussi des liens économiques.
24:00Il ne faut pas oublier tous les liens. On parle de l'Algérie,
24:02on a 5 milliards d'échanges avec l'Algérie.
24:04Donc, quand on part comme ça
24:06dans des frictions, des tensions aussi fortes
24:08avec des pays, il faut aussi avoir en tête
24:10qu'on fragilise ces partenariats aussi
24:12culturels et francophones.
24:14Mais parfois, nos amis africains ont quand même
24:16une maîtrise magnifique
24:18de notre langue et parfois
24:20bien au-delà de ce que nous, Français,
24:22nous sommes en capacité de faire.
24:24Et je trouve que ça devrait être valorisé,
24:26salué,
24:28encouragé. Moi, je me souviens d'un voyage
24:30au Burkina Faso et
24:32j'avais demandé
24:34à une institutrice
24:36burkinabée
24:38le cadeau que je pourrais lui rapporter
24:40lors de ma prochaine venue et elle m'avait dit
24:42et j'en garde un souvenir ému,
24:44j'aimerais
24:46l'œuvre de Malraux dans la Pléiade.
24:48Voilà.
24:50Est-ce que ça, c'est pas magnifique ? Est-ce que ça,
24:52c'est pas la France qu'on aime et qu'on veut défendre ?
24:54Alors, les frictions
24:56avec l'Algérie, c'est quand même pas trop
24:58nous qui les recherchons. Là, l'Algérie
25:00est vraiment dans un bras de fer et elle est en train
25:02d'aller l'offensif très fort
25:04puisque dans les deux mois, elle pourrait même décider
25:06de reprendre notre ambassade
25:08pour la donner à la Turquie, ce qui serait quand même
25:10quelque chose sur le plan symbolique
25:12d'extrêmement vexatoire.
25:14Donc, si vous voulez,
25:16le crescendo,
25:18il vient pas du côté de la France. Il vient clairement
25:20du côté de la dictature algérienne.
25:22Ça, c'est quand même... Je voulais remettre les choses
25:24au point là-dessus. Et après, la francophonie...
25:26D'accord, vous me direz.
25:28Excusez-moi,
25:30mais l'incarcération d'un avocat
25:32de 80 ans atteint d'un cancer...
25:34Voilà.
25:36De nationalité française
25:38également, c'est pas la France qui...
25:40Bon, on est d'accord là-dessus.
25:42Et la francophonie, oui, c'est du soft power,
25:44elle est totalement
25:46porteuse de valeurs, et notamment les valeurs de démocratie.
25:48Oui, vous avez raison, la France,
25:50notamment en laissant
25:52pour des raisons politiques une rwandaise
25:54anglophone en prendre...
25:56Maintenant, vous parliez du Burkina Faso.
25:58Le Burkina Faso vient de quitter la francophonie
26:00il y a deux jours, avec le Niger et le Mali,
26:02les trois États de l'Alliance des États du Sahel.
26:04Effectivement, parce qu'ils ne
26:06se reconnaissent plus dans les valeurs
26:08de la francophonie, et notamment cette valeur de liberté
26:10et de démocratie.
26:12C'était au mois de janvier,
26:14le Royaume-Uni, par la voix de son ambassadeur,
26:16affirmait être prêt à aider l'Algérie
26:18à renforcer l'usage de l'anglais
26:20dans les pays majoritairement francophones.
26:22Moi, j'ai fait un coup de gueule
26:24lundi, sur la semaine de la francophonie,
26:26parce que je trouve que c'est une vaste mascarade,
26:28que c'est une...
26:30qu'on devrait avoir honte
26:32de cette semaine, puisqu'on a
26:34dans les chaînes de télé,
26:36des newsrooms,
26:38des power... des je-sais-pas-quoi points,
26:40des pubs en anglais,
26:42donc commençons par faire le ménage chez nous aussi,
26:44et parlons français,
26:46et arrêtons d'employer des mots anglais,
26:48ils le font très bien au Québec, on pourrait y arriver.
26:50Et un président français qui s'exprime
26:52constamment en anglais,
26:54quand il est à l'étranger.
26:56Choose France, par exemple.
26:58Mais juste sur l'Algérie,
27:00peut-être que, vous savez, déjà,
27:02il faut juste rappeler que l'Algérie ne respecte pas
27:04le droit international, ça c'est le premier point.
27:06Et puis, il serait temps
27:08de dépassionner nos relations
27:10avec l'Algérie.
27:12Il faut considérer que l'Algérie est un pays
27:14comme un autre en France,
27:16et pour les français. Une fois qu'on aura
27:18acté cela, peut-être que les choses iront mieux.
27:20On est complètement d'accord,
27:22c'est un pays qui ne joue que du mémoriel
27:24pour attaquer la France, et pour dissimuler
27:26ses turpitudes et ses échecs
27:28derrière le mémoriel. Mais mémoriel
27:30qui a été complètement encouragé par notre
27:32président avant de faire un volte-face
27:34comme à chaque fois, mais voilà, on en est.
27:36On se retrouve dans un instant,
27:38on va parler de Dominique Voynet avec vous,
27:40Alexandre Aspiner, ça fait partie des sujets
27:42que je voulais évoquer, à tout de suite.
27:48Bonjour, c'est André Bercoff.
27:50Tous les jours, de midi à 14h,
27:52on explore non seulement l'actu,
27:54mais les coulisses, mais la mécanique
27:56de ce qu'on vous cache, de ce qu'on ne vous
27:58dit pas sur l'heure midi. Mettez-vous d'accord,
28:00Valérie Expert.
28:02Allez, on continue notre tour de table
28:04avec vous, Alexandre Aspiner,
28:06et l'étonnement,
28:08pour ne pas dire plus.
28:10L'étonnement, bienvenue en
28:12absurdistan. On avait
28:14oublié, fort heureusement, Dominique Voynet,
28:16et voilà qu'elle ressurgit
28:18dans notre actualité,
28:20assez tristement, puisque
28:22voilà quelqu'un qui s'est vanté
28:24d'avoir saboté
28:26le nucléaire français.
28:28La France et les Français, surtout
28:30les ménages français, en ont payé
28:32les conséquences à tous les niveaux,
28:34surtout sur leur facture d'électricité.
28:36La nature, en apathie,
28:38puisqu'on a mis à mal
28:40notre principale source
28:42d'énergie décarbonée,
28:44eh bien,
28:46en absurdistan, on a
28:48décidé de nommer
28:50Madame Voynet, alors je vous
28:52lis
28:54l'intitulé,
28:56au Haut Comité pour la Transparence et
28:58l'Information sur la Sécurité
29:00nucléaire.
29:02Monsieur Macron a fermé Fessenheim,
29:04il a mis fin en 2019
29:06au projet Astrid,
29:08c'était ce projet de recyclage
29:10du plutonium et de l'uranium
29:12appauvris, qui aurait quand même permis
29:14de diminuer notre
29:16dépendance énergétique.
29:18Voilà quelqu'un qui s'est
29:20vanté d'avoir trahi
29:22sa mission
29:24au service de la France,
29:26puisqu'elle a expliqué qu'elle avait menti
29:28en disant que,
29:30je vous souvenais, avec le ministre belge,
29:32je ne sais pas si on peut retrouver son intervention,
29:34mais c'était totalement lunaire,
29:36eh bien voilà qu'elle est nommée
29:38là, dans cette instance.
29:40Elle avait confirmé son positionnement
29:42idéologique et dogmatique vis-à-vis de la
29:44filière du nucléaire français.
29:46Vous parliez tout à l'heure de Cap,
29:48voilà le Cap que nous avons.
29:50C'est vrai que tout le monde est un petit peu
29:52étonné, interrogué.
29:54On rappelle qu'elle a dirigé l'ARS
29:56à Mayotte,
29:58qui était aussi un des endroits
30:00où la santé, on parlait de santé,
30:02a été le moins,
30:04le plus malmené.
30:06Comment vous comprenez cette domination ?
30:08Je ne peux pas la comprendre en fait.
30:10C'est incompréhensible.
30:12Ça n'a aucun sens en fait.
30:14C'est paradoxal, je suis d'accord, mais elle est chargée
30:16de l'information sur la sûreté nucléaire.
30:18Elle n'est pas chargée du développement du nucléaire,
30:20heureusement.
30:22Il y a des symboles dont on n'a pas besoin.
30:24Mais au-delà de ça,
30:26c'est quoi ce machin ?
30:28Au comité pour la transparence et l'information
30:30sur la sécurité nucléaire.
30:32Mais c'est quoi ce truc ?
30:34Je suis un peu inquiet qu'il faille un machin pareil
30:36pour assurer la sûreté nucléaire.
30:38On est encore plus inquiets qu'on y mette
30:40Mme Denis-Mincoen.
30:42Il y a un moment où il faut fermer
30:44ces agences, ces trucs qui ne servent à rien.
30:46Je ne sais pas,
30:48à quoi ça sert l'information et la transparence ?
30:50On a des ministres
30:52qui sont en charge de ça.
30:54On n'a qu'à rajouter une personne dans le cabinet.
30:56C'est tout le débat sur
30:58l'administration, sur les agences.
31:00Comme pour l'hôpital.
31:02Comme pour l'hôpital.
31:04Pourquoi est-ce que peut faire l'Etat ?
31:06L'Etat le délègue à des agences, à des commissions.
31:08Je pense qu'il y a un vrai travail de rationalisation
31:10sur ces sujets-là
31:12à réaliser. Mais ça fait 30 ans
31:14qu'on en parle, je crois.
31:16Pardon, mais EDF, c'est une entreprise 100% publique.
31:18Absolument.
31:20Le contrôle, c'est absurde.
31:22Encore une fois, on en revient sur la...
31:24Pourquoi Mme Voyner,
31:26quand on a exercé
31:28les fonctions qu'elle a exercées,
31:30elle a été parlementaire, elle a dirigé
31:32un parti politique, à un moment peut-être
31:34qu'il faut savoir arrêter, raccrocher les gants.
31:36Pourquoi on va toujours chercher
31:38des gens qui étaient
31:40en exercice il y a 20 ans, il y a 30 ans ?
31:42Elle est députée.
31:44Bien sûr qu'elle est parlementaire aujourd'hui,
31:46mais les temps ont changé.
31:48C'est l'incompétence.
31:50C'est un niveau d'exemple.
31:52On est incompétent et on est donc
31:54récompensé de son incompétence.
31:56C'est ça le message.
31:58Le Haut Comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire
32:00compte dans ses rangs une diversité
32:02d'acteurs, dont des associations
32:04environnementales réputées opposées au développement
32:06du nucléaire en France, comme Greenpeace
32:08ou France Nature Environnement, et Dominique Boinet
32:10va remplacer
32:12David Riemann.
32:14Il faut savoir que ce comité
32:16est une instance purement consultative
32:18sans pouvoir d'action.
32:20Vous la rassurez.
32:22Comme on dit, dehors, dehors,
32:24qu'on ferme ce machin.
32:26On parlait tout à l'heure des symboles.
32:28C'est rémunéré ?
32:30Oui, j'imagine.
32:32Est-il vraiment nécessaire
32:34de nommer
32:36dans cette instance
32:38déjà inutile, quelqu'un
32:40qui assume d'avoir
32:42s'abordé le nucléaire français ?
32:44Elle l'a assumé en 2023 devant la commission
32:46d'enquête sur la souveraineté énergétique.
32:48On peut l'interpréter
32:50un peu comme une provocation.
32:52Pour qu'on la nomme,
32:54je vous emmerde.
32:56C'est ça.
32:58C'est madame Braune-Pivet qui l'a nommée.
33:00Mais c'est totalement incompréhensible.
33:02C'est totalement incompréhensible.
33:04Il y a une justification ?
33:06Il y a une explication ?
33:08Tout le monde est consterné, donc personne n'ose rien dire.
33:10Alors c'est...
33:12Si, nous, aujourd'hui.
33:14Non, mais il n'y a pas que nous.
33:16Il y a plusieurs personnes qui sont consternées.
33:18Autre consternation,
33:20peut-être cette version...
33:22L'histoire est très compliquée. De la belle et la bête commandée
33:24puis annulée par l'éducation nationale,
33:26car pas adaptée aux élèves de 10 ans,
33:28estime Elisabeth Borne,
33:30qui avait accepté de préfacer l'ouvrage.
33:32Grosso modo, on a demandé au dessinateur Jules
33:34de revisiter
33:36la belle et la bête.
33:38Première question.
33:40C'est un livre, l'idée est plutôt bonne,
33:42à la base de donner un livre pour les vacances
33:44à tous les élèves.
33:46Mais on n'a pas assez de livres
33:48dans notre patrimoine
33:50culturel français, même un Astérix et Obélix.
33:52Je ne sais pas...
33:54Tous les classiques, quand ils sont proposés
33:56à des élèves de CM2,
33:58sont adaptés, évidemment,
34:00à leur niveau.
34:02On ne peut pas lire...
34:04L'Astérix et Obélix, c'est adapté ?
34:06C'est pour tout âge.
34:08C'est pour tout âge, mais tout ça,
34:10c'est à nouveau un volte-face
34:12totalement incompréhensible.
34:14Le livre avait donc été préfacé
34:16par Elisabeth Borne elle-même.
34:18Commandé par le cabinet de Jean-Michel Blanquer,
34:20préfacé par Elisabeth Borne,
34:22qui fait une préface dithyrambique
34:24sur l'ouvrage.
34:26Aujourd'hui, on apprend que l'administration du ministère
34:28l'interdit parce que
34:30les élèves ne seraient pas en situation d'autonomie
34:32pour lire la belle et la bête,
34:34qui a un ouvrage extrêmement dangereux,
34:36me semble-t-il, et qui même fait plutôt l'aude
34:38à la lutte contre les préjugés,
34:40un ouvrage plutôt positif,
34:42qu'on le revisite à la rigueur, pourquoi pas ?
34:44Je suis auteur de bande dessinée,
34:46je ne comprends pas, moi.
34:48Vous avez entendu la réécriture moderne,
34:50on a un père de famille qui arrive d'Algérie
34:52qui doit commettre des fraudes et qui se fait contrôler
34:54par des policiers, a expliqué Mme Borne.
34:56Peut-être que dans un cadre avec des policiers,
34:58on peut expliquer ce second degré,
35:00mais c'est un livre qui a vocation à être lu en vacances
35:03Pourquoi ?
35:05Il suffisait de livrer la belle et la bête
35:07telle qu'on la connaît,
35:09c'était parfait.
35:11Je crois que les élèves de CM2
35:13auraient été tout à fait en capacité.
35:15Ce n'est pas Proust non plus,
35:17ils auraient été tout à fait en capacité.
35:19La scène qui pose problème,
35:21je comprends que ça puisse choquer,
35:23c'est le père de la belle qui boit
35:25quelques coups de vin, et Jules le représente
35:27ivre, bouteille à la main, en train de chanter
35:29les lacs du Connemara.
35:31Je ne sais pas si ce sont les lacs du Connemara
35:33ou le père algérien qui boit de l'alcool.
35:35Est-ce qu'on est certain que c'est cette scène
35:37qui est incriminée ?
35:39Qui l'a dit ?
35:41Je suis toujours très prudent.
35:43Vous avez raison.
35:45Il y a suffisamment de livres dans le patrimoine français
35:47sans qu'on soit obligé de réécrire.
35:49Encourageons les jeunes à lire, c'est formidable.
35:51On l'a tous lu.
35:53Et puis Gargantua.
35:55Ça avait été le précédent, je crois.
35:57Il y a plein de choses
35:59qu'on peut lire.
36:01Autant qu'il y a différentes étapes
36:03dans la lecture.
36:05La première fois que j'ai lu Les Fables de la Fontaine,
36:07je n'ai pas tout compris.
36:09Chaque année,
36:11la lecture des Fables de la Fontaine
36:13apportait de nouveaux mots,
36:15un nouvel éclairage.
36:17C'est ça qui est formidable dans la lecture.
36:19Encore une fois, on met le doigt
36:21sur un sujet qui est important,
36:23on peut parler de l'éducation nationale.
36:25Pour une majorité de Français,
36:27l'éducation nationale est le réceptacle
36:29de tous les mots de la société.
36:31Sur le sujet de la transmission des savoirs,
36:33sur le sujet de la laïcité, sur le sujet de la sécurité,
36:35on peut élargir le débat.
36:37Et encore une fois,
36:39ce sujet est un exemple
36:41de dysfonctionnement de l'éducation nationale.
36:43Ce sont des polémiques
36:45qui sont récurrentes. On avait eu la polémique
36:47sur l'apprentissage de la sexualité
36:49à tel âge,
36:51sur le genre, etc.
36:53Quel est le rôle aujourd'hui de l'éducation nationale ?
36:55C'est peut-être ça le sujet.
36:57Pourquoi on leur donne une BD à lire d'ailleurs ?
36:59Moi, j'étais
37:01très longtemps
37:03contre les BD.
37:05Je m'aperçois à l'usage
37:07avec les élèves que
37:09finalement, ça peut être
37:11un chemin vers la lecture
37:13des grands
37:15chefs-d'oeuvre de la littérature.
37:17Pourquoi pas ?
37:19Mais cette censure est étonnante.
37:21On va dire ça comme ça.
37:23Oui, on commande et après...
37:25C'est ça, c'est la cohérence.
37:27Pour moi, c'est le fait de revisiter dès le départ
37:29qui me pose problème.
37:31On commande, on revisite,
37:33on commande et on annule. C'est un peu comme la 69.
37:35Je suis un peu caricatural.
37:37Et on perd peut-être de l'argent dans l'histoire.
37:39Non, là, ils n'avaient pas...
37:41En tout cas, c'est ce qui est commun
37:43à tous les débats qu'on vient d'avoir.
37:45Ce qui est commun à tous les débats qu'on vient d'avoir,
37:47c'est qu'il n'y a pas de cap.
37:49On fait tout et son contraire dans le même temps.
37:51On est d'accord.
37:53Pour le nucléaire, on est contre le nucléaire.
37:55On commande 800 000 exemplaires
37:57d'un livre et puis finalement, on l'annule.
37:59Tout est comme ça. On fait tout et n'importe quoi.
38:01Et son contraire en même temps.
38:03On adore provoquer des polémiques.
38:05Et pendant ce temps, des écoles rurales ferment,
38:07des classes ferment.
38:09On va marquer une pause
38:11et on se retrouve avec vous tout de suite
38:13sur Sud Radio.
38:15Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
38:17Vous faites du bien à tellement de personnes.
38:19Vous ne pouvez pas vous imaginer.
38:21C'est formidable. Il faut que cette édition dure très longtemps.
38:23Merci, merci Sud Radio.
38:25Sud Radio, parlons vrai.
38:29Sud Radio, le 10h midi.
38:31Mettez-vous d'accord. Valérie Expert.
38:33On apprend, c'est notre
38:35ami Eric Revelle qui twitte ça.
38:37Les radios France Info et ICI sont en grève
38:39pour protester contre les coupes
38:41budgétaires et la réforme de l'audiovisuel
38:43public. Ils devraient venir voir
38:45comment ça se passe dans les radios
38:47et les télés privées.
38:49J'ai déjà fait un petit coup de gueule là-dessus
38:51sur la façon dont ça fonctionne.
38:53Mais d'ailleurs, quelle réforme de l'audiovisuel public
38:55finalement, elle a lieu cette réforme ?
38:57Bah non.
38:59C'est insensé.
39:01Bref.
39:03Retraite après le départ de la CGT,
39:05le conclave étant sursis.
39:07Moi, le mot de conclave, il m'a dérangé depuis le départ.
39:09C'est la connotation religieuse qui vous a dérangé ?
39:11Oui, certainement. Stop ou encore.
39:13Effectivement, qu'est-ce qu'il va se passer ?
39:15Le Premier ministre a d'un seul coup
39:17déclaré qu'il n'y aurait pas de retour
39:19à 62 ans.
39:21Donc, quitte de ce conclave.
39:23Je crois que tout le monde s'en doutait.
39:25On sait très bien qu'on ne peut pas revenir.
39:27On est dans la même ligne que tout à l'heure.
39:29On lance des trucs en sachant que ça ne sert à rien.
39:31Moi, j'avais un désaccord sur le mot de conclave
39:33qui n'est certainement pas le mieux adapté. Mais par contre, la méthode,
39:35je la trouvais très bonne. C'est aux partenaires sociaux
39:37d'avoir ce dialogue, d'avoir cette discussion
39:39et de proposer des solutions. On ne peut pas,
39:41de la même façon qu'on disait sur l'éducation nationale,
39:43annoncer quelque chose il y a deux ans ou trois ans,
39:45faire le contraire trois ans après. Là, c'est six mois.
39:47On n'annonce même pas trois mois.
39:49On annonce une négociation il y a trois mois en disant
39:51que c'est les partenaires sociaux qui doivent décider.
39:53Et trois mois après, le politique reprend la main
39:55avant même la conclusion des débats.
39:57Donc, moi, je crois que ça a été une erreur de la part du Premier ministre,
39:59que le ministre de l'Économie,
40:01Éric Lombard, a rectifié. C'est aux partenaires sociaux
40:03de se mettre autour de la table.
40:05Et moi, j'espère que la CGT
40:07reviendra autour de la table. On a besoin de ce dialogue
40:09pour faire des propositions. C'est normal
40:11qu'on demande comme objectif de trouver
40:13un équilibre économique. Ça, c'est parfaitement normal.
40:15En revanche, c'est anormal de dire comment on fait.
40:17On ne peut pas à la fois dire, on vous laisse
40:19la liberté de dialoguer, et en même temps, on décide par avance
40:21quel sera le résultat. Donc, il faut que tout le monde
40:23se remette autour de la table pour trouver une solution
40:25sur un problème qui est très grave, celui des retraites.
40:27C'est à la fois le problème de financer
40:29nos retraites, mais c'est aussi un problème
40:31d'équilibre budgétaire global.
40:33C'est justement parce que le sujet est grave que peut-être
40:35la méthode devrait être moins ridicule. On sait très bien
40:37que le Comte Clave a été imaginé pour éviter
40:39la censure de la gauche. Donc,
40:41je ne comprends pas tellement cette méthode
40:43en réalité. Qu'on discute,
40:45qu'on se mette autour de la table, oui, mais
40:47avancer
40:49des vérités
40:51qui sont des prérequis et qui finalement
40:53ne le sont plus, ça n'a pas de sens.
40:55Moi, je comprends cette méthode parce que le dialogue à l'Assemblée,
40:57il est impossible aujourd'hui. Vous avez des positions
40:59qui sont beaucoup trop éloignées et qui n'ont pas envie de se mettre
41:01d'accord. L'avantage des partenaires sociaux,
41:03c'est qu'eux, ils n'ont pas dans trois mois une élection législative,
41:05une dissolution possible, et la démagogie
41:07qu'auraient certains de vouloir
41:09convaincre d'avance leurs électeurs pour ne pas être éliminés
41:11dans trois mois. Donc, c'est pourquoi, moi, je trouve
41:13que la méthode était bonne et que c'est, quelque part, finalement,
41:15la seule qui vaille. Ce n'est pas sûr que ça fonctionne,
41:17mais au moins, elle, elle avait une chance de fonctionner.
41:19Pour négocier, il faut avoir des conditions qui sont négociables.
41:21Et là, en l'occurrence, personne n'avait des conditions
41:23négociables. Donc, ça n'a pas de sens.
41:25Il y avait trop d'écarts.
41:27Moi, je pense aussi que la méthode
41:29était la bonne parce qu'il y a une réalité politique,
41:31c'est que, voilà, vous avez trois blocs, personne n'a la majorité.
41:33Deux, le Parti Socialiste
41:35en faisait une exigence dans le cadre
41:37de l'accord de non-censure.
41:39Et trois,
41:41mettre en place une commission. Moi non plus, je n'aime pas le mot
41:43conclave. C'est une connotation, évidemment,
41:45trop religieuse et trop marquée.
41:47Mais, en tout cas, voilà, une commission
41:49dans laquelle vous avez l'ensemble des partenaires sociaux
41:51qui essaient de trouver une solution
41:53dans un modèle économique
41:55de plus en plus contraint. Parce que, voilà,
41:57on a plus de 3 000 milliards de dettes,
41:59on a une croissance qui va être, non pas
42:01à 0,9, mais à 0,8.
42:03On a un déficit public qui doit passer
42:05de 6,5 à 3,5. Donc, il y a une
42:07contrainte financière et budgétaire.
42:09Je pense que les partenaires sociaux
42:11sont capables de prendre en compte
42:13cette contrainte et de trouver des solutions.
42:15Et je pense que la méthode Bayrou sur ce sujet-là
42:17est la bonne méthode. L'erreur, en effet,
42:19je ne comprends pas pourquoi il a intervenu
42:21sur ce sujet, cette sortie la semaine
42:23dernière, c'était quand ? Le week-end dernier.
42:25Voilà, laissant les partenaires sociaux
42:27aller jusqu'au bout de leur discussion,
42:29qu'elle soit positive et négative,
42:31et puis qu'ils en tirent les conséquences.
42:33Mais arrêtons d'intervenir,
42:35on ne peut pas mettre en place une commission
42:37et vouloir reprendre la main sur la commission.
42:39C'était une bonne idée, laissant les partenaires sociaux
42:41continuer à discuter, et que la CGT revienne
42:43à la table des négociations.
42:45C'est vrai que le mot conclave a une
42:47indéniable connotation religieuse,
42:49on est d'accord là-dessus, mais cela dit,
42:51ce n'était pas une simple commission,
42:53parce que dans l'idée de conclave, il y a l'idée
42:55on en sort quand on a abouti.
42:57On reste là jusqu'au bout.
42:59Donc finalement,
43:01le mot n'était pas si mal venu, je trouve.
43:03Mais quand vous cherchez la définition
43:05du mot conclave, c'est assembler des cardinaux
43:07réunis pour élire un nouveau pape. Il n'y a même pas
43:09de sens figuré à conclave.
43:11On peut faire évoluer.
43:13La langue française est évolutive.
43:15Elle n'est pas figée.
43:17On peut la faire évoluer.
43:19C'est presque
43:21un contresens.
43:23Bref, allez-y.
43:25Ce que je voulais dire, c'était que
43:27l'objectif de départ,
43:29c'était juste de pouvoir avoir
43:31une non-censure socialiste.
43:33Après, sur le principe de redonner
43:35la main aux partenaires sociaux, je suis d'accord
43:37avec tout ce que vous avez dit les uns ou les autres,
43:39c'était une très bonne idée.
43:41On sait tous,
43:43enfin tous, pas tous, mais
43:45on a été quand même nombreux à critiquer
43:47depuis le début du premier
43:49quinquennat d'Emmanuel Macron,
43:51la mise hors-jeu de tous les partenaires sociaux,
43:53cette espèce d'arrogance,
43:55le fait de jamais vouloir vraiment
43:57discuter avec eux, alors qu'à une époque,
43:59notamment, la CFDT lui tendait la main.
44:01Donc, on ne peut pas à la fois regretter ça
44:03et ne pas
44:05se féliciter du conclave.
44:07Maintenant, ce qui a changé, c'est
44:09la situation internationale
44:11par rapport au moment où
44:13ce conclave, ou cette commission,
44:15comme vous voulez, a été lancée.
44:17Et c'est ça qui explique la position
44:19de François Bayrou. Cela dit,
44:21je pense que néanmoins,
44:23en dépit de la situation internationale, il aurait dû
44:25laisser le conclave aller jusqu'au bout
44:27et ensuite tirer les conséquences
44:29en intégrant
44:31la donne internationale
44:33et la nécessité de dégager des moyens
44:35financiers vers d'autres objectifs.
44:37C'est l'initiative qu'il a lancée.
44:39Oui, mais la CGT
44:41a claqué la porte. Vous dites très bien
44:43qu'elle revienne. Est-ce qu'elle va revenir ?
44:45À partir du moment où on vous donne la réponse
44:47avant...
44:49Surtout que les autres partent.
44:51La CFDT aussi.
44:53La CFDT continue à négocier,
44:55si j'ai bien compris, mais dans un cadre un peu différent.
44:57Mais pas dans le cadre du conclave.
44:59Donc le conclave n'existe plus.
45:01Une université de printemps, on peut trouver un auteur.
45:03Ce qui est paradoxal, c'est que le mot de conclave,
45:05au-delà de la référence religieuse,
45:07il y avait l'idée que c'était un peu sanctuarisé
45:09et que personne n'allait y toucher. Et là, on fait
45:11exactement l'inverse.
45:13Moi, je ne comprends pas cette méthode-là.
45:15Il faut revenir à ce qui a été décidé au départ, tout simplement.
45:17Oui, mais
45:19on sait déjà
45:21quelle est la conclusion.
45:23C'est ça qui est compliqué.
45:25On discute en sachant qu'il n'y aura pas de retour
45:27à 62 ans. Ce que disait
45:29Alexandra tout à l'heure.
45:31S'il n'y a pas de discussion, il n'y a pas de discussion.
45:33Valérie, on sait les uns et les autres
45:35que le retour à 62 ans est impossible.
45:37Oui.
45:39Il y a un moment aussi
45:41où il ne faut pas se leurrer.
45:43On a des voisins européens qui envisagent
45:45à 67, 70 ans
45:47et nous, on voudrait travailler deux ans de moins.
45:49Rappelez-vous, en 2012,
45:51François Hollande propose le retour à la retraite
45:53à 60 ans. Pas pour tout le monde.
45:55Il dit pour ceux qui ont leur cotisation.
45:57Il y a des compromis possibles. Il y a la durée de cotisation.
45:59Il y a la négociation autour de la pénibilité des carrières longues.
46:01Il y a beaucoup de choses à faire.
46:03Tout le monde a compris que de toute façon, il allait falloir travailler davantage.
46:05Après, il y a une question de justice.
46:07Et ça, c'est les partenaires sociaux qui sont les mieux placés.
46:09On est d'accord.
46:11Les deux grands sujets encore qui peuvent être négociés, en effet,
46:13c'est la pénibilité pour les métiers
46:15difficiles.
46:17Ça, c'est un vrai sujet. Ça devrait être une priorité.
46:19Et puis, les différents modes de financement.
46:21Et puis, pourquoi pas aussi
46:23la question de la capitalisation.
46:25Il faut le mettre aussi autour de la table.
46:27Oui, il faut le mettre autour de la table.
46:29Mais on sait très bien que...
46:31Qui mieux que les partenaires sociaux savent
46:33que quelqu'un comme moi peut facilement travailler jusqu'à 70 ans
46:35et moi, mon artisan, mon commerçant,
46:37mon agriculteur à Puy-les-Becs,
46:39c'est sûr, mon vigneron à Puy-les-Becs, il ne va pas bosser
46:41jusqu'à 75 ans.
46:43Et c'est eux qui sont les mieux placés.
46:45Ce ne sont pas les députés aujourd'hui
46:47qui sont au plus près de ces réalités-là, du monde du travail.
46:49Donc, on a besoin de ce dialogue-là.
46:51Et ensuite, le politique aura une loi derrière.
46:53On peut d'ailleurs regretter, monsieur le député,
46:55soit très éloigné de ces réalités-là.
46:57Il faut faire très attention
46:59parce que c'est un sujet, les retraites. On l'a étudié
47:01dans l'ouvrage. Dans la symbolique,
47:03le mot retraite, pour les Français,
47:05c'est sacré.
47:07Et la violence institutionnelle
47:09et la violence physique lors des manifestations
47:11restent ancrées dans le collectif
47:13des Français.
47:15C'est un moment très difficile
47:17du quinquennat à Macron.
47:19Et attention à la manière
47:21dont ce gouvernement va gérer
47:23ce sujet.
47:25Dans une économie de guerre,
47:27il est impensable de revenir
47:29à 62 ans. C'est délirant.
47:31On est dans le délire complet.
47:33Communiqué de François Zimrel,
47:35avocat de Boilem-Samsal, j'apprends par la presse
47:37algérienne que Boilem-Samsal aurait été
47:39jugé un procès fantôme
47:41tenu dans le plus grand secret sans défense.
47:43C'est incompatible même avec l'idée de justice.
47:45Cela confirme le caractère arbitraire
47:47de cette procédure et d'une détention
47:49aussi injuste que cruelle. C'est pourquoi j'ai
47:51saisi les organes compétents du Haut-Commissariat
47:53des Droits de l'Homme aux Nations Unies d'une plainte
47:55contre l'Algérie.
47:57Pour rappel, les autorités algériennes ont fait
47:59obstacle à toute communication entre l'écrivain
48:01et l'avocat de son choix, qui fut la cible
48:03d'une campagne haineuse dans les médias algériens,
48:05etc.
48:07Absolument, il y a dans le cadre des Nations Unies
48:09un comité contre la détention
48:11arbitraire.
48:13Dirigé par qui ? Par le Qatar, l'Arabie Saoudite ?
48:15Non mais les Nations Unies,
48:17on va rigoler un moment, non ?
48:19Non, le comité contre la détention
48:21arbitraire qui est à Genève
48:23rend régulièrement
48:25des avis, qui normalement
48:27s'imposent aux Etats.
48:29Ils viennent d'en rendre un sur la libération
48:31de Mohamed Bazoum. Maintenant ça s'impose
48:33aux Etats. Et si les Etats ne les suivent pas,
48:35ils peuvent être passibles de poursuites judiciaires.
48:37Donc c'est important que
48:39Maître Zimré saisisse...
48:41Oui, mais qu'est-ce que vous voulez faire ?
48:43Aller attaquer l'Algérie ?
48:45Avec des armes ? Donc il faut utiliser
48:47tous les moyens de droit, effectivement,
48:49à notre disposition.
48:51Et le comité de détention arbitraire, c'est un moyen
48:53de droit. Voilà.
48:55Maître Zimré lance
48:57des procédures qui doivent...
48:59Qui doivent être faites.
49:01Ce serait bien la première fois que l'ONU
49:03s'avère utile.
49:05Non, je ne sais pas ce que vous en pensez, Rémi.
49:07Non, moi je crois que
49:09il y a besoin de toute façon d'élargir le champ,
49:11on l'a dit, au-delà de la France, en fait.
49:13Tant qu'on reste dans une relation France-Algérie, je crois
49:15que ça restera de plus en plus tendu.
49:17C'est ce qu'on disait tout à l'heure.
49:19Ce que vous disiez, il faut dépassionner. Je pense que l'échelon
49:21des Nations Unies, s'il peut permettre ça,
49:23c'est déjà une victoire. Parce que je crains qu'aujourd'hui,
49:25si on reste sur du franco-algérien...
49:27Est-ce que l'Algérie en a quelque chose
49:29à faire de l'ONU ? Enfin, pardon de dire ça comme ça.
49:31Non, mais les dictatures, on en a peu
49:33à faire des instances internationales.
49:35On est d'accord, mais néanmoins, les instances
49:37internationales existent et il faut les saisir.
49:39Oui. Non, non, mais c'est Thoreau qui l'a fait.
49:41Je pense qu'il y a deux sujets.
49:43Il y a en effet le sujet du droit international
49:45et du droit international public. Il est légitime qu'on saisisse
49:47les instances des Nations Unies.
49:49Et deuxièmement, ça ne nous a pas échappé
49:51quand même, depuis le retrait des
49:53États-Unis, l'Afghanistan,
49:55ce sont les États
49:57qui font les intermédiaires, vous avez le Qatar
49:59et l'Arabie Saoudite.
50:01Ce monde du
50:03multinational, le monde du
50:051945, qu'on a bâti,
50:07est en train d'évoluer tant
50:09à l'échelle de l'Union Européenne qu'à l'échelle du droit international
50:11public, à l'échelle internationale.
50:13L'ONU
50:15perd de l'influence
50:17sur différents
50:19sujets. Et aujourd'hui,
50:21on a le sentiment de rentrer
50:23de nouveau dans l'air
50:25comme au XIXème siècle
50:27où les éternations règlent leurs
50:29différents entre elles.
50:31Et le multilatéralisme
50:33est de plus en plus mis de côté.
50:35On le voit sur le conflit
50:37entre Israël et le Hamas, on le voit
50:39sur le conflit
50:41entre l'Ukraine et la Russie.
50:43La République démocratique du Congo
50:45et le Rwanda, qui viennent d'être mis autour
50:47de la table par le Qatar.
50:49Absolument.
50:51C'est un vrai sujet, c'est-à-dire qu'on est en train
50:53de changer d'époque.
50:55Et le procureur algérien requiert 10 ans de prison ferme
50:57contre Boilem Samsal.
50:59A suivre, donc. Bonne journée sur Sud Radio.