Mettez vous d'accord avec Franck Dedieu, Alexandra Szpiner, Jérôme Dubus, Najwa El Haite
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NewsTranscription
00:00Mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:02Mettons-nous d'accord aujourd'hui autour de Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
00:07Marianne qui sort aujourd'hui ou demain ? C'est demain normalement.
00:11Mais vous allez en entendre combien ?
00:12Fonctionnaire, le vrai du faux, exclusif, métier par métier, le réel, baisse de pouvoir d'achat.
00:18On parlera aussi du pouvoir d'achat de nos anciens premiers ministres dans un instant.
00:22Et puis, évidemment, Boilem Samsal qui est à la une avec Rachel Binas qui s'était exprimé courageusement sur ce plateau indigne de France 5, si je puis me permettre.
00:34Alexandre Aspiner, enseignante déléguée spéciale en charge du décrochage scolaire à la région Île-de-France.
00:39Bonjour. Bonjour à tous.
00:40Jérôme Dubu, vous êtes membre du pôle ID d'Horizon.
00:43Bonjour à vous.
00:44Et nous attendons Najwa El Haïti qui est avocate, docteur en droit public et qui a publié « Laïcité et République » aux éditions L'Armatant.
00:51Hier, Michel Barnier s'est exprimé aux 20 heures de TF1, « Moi ou le chaos ».
00:56En gros, ce sont ses propos, une menace de dette de scénario à la grecque.
01:02Bref, on va revenir sur cette intervention hier soir.
01:0579% des communes sont touchées par le trafic de drogue.
01:09C'est la Cour des comptes qui tacle la non-application de certaines mesures contre le narcotrafic.
01:15Nous parlerons encore et toujours de Boilem Samsal.
01:20Et puis, les anciens premiers ministres qui nous coûtent relativement cher.
01:24Enfin, pour certains d'entre eux, on en parlera dans un instant également.
01:28Alors, commençons avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
01:31Alexandra, c'est un coup de gueule ?
01:33Oui, un coup de gueule.
01:34C'est corporatiste.
01:35Oui.
01:36Non, mais je ne crois pas.
01:37Je crois que, justement, c'est un coup de gueule qui devrait nous mobiliser tous.
01:41Nous avons lancé à la région Île-de-France, avec Valérie Pécresse, une vaste opération de défense de la laïcité.
01:50Du droit de rire de tout et de tous.
01:53Du droit de se moquer des religions.
01:55Du droit de blasphème et de défense de la République.
02:01Donc, avec une association qui est née à la suite des attentats de Charlie Hebdo.
02:09Et qui propose donc un outil pédagogique à destination des lycées franciliens.
02:17Ce sont des caricatures.
02:20Comme une espèce de fresque historique.
02:23Donc, toutes les caricatures qui ont existé à travers notre histoire.
02:26Dans l'ordre chronologique, ce qui est pas mal aussi, je le précise.
02:30Et qui décortique, qui montre, qui apprend qu'on peut rire de tout.
02:37J'ai été très choquée.
02:40Moi, je pensais vraiment, très naïvement, que cette opération serait saluée de façon unanime.
02:45Et il y a les indignés professionnels, les twitters compulsifs qui ont cru devoir s'attaquer à cette opération.
02:55Qui devraient nous rassembler tous.
02:57Parce que je rappelle que c'est une opération que nous lançons au moment du procès des assassins.
03:03De l'assassinat de Samuel Paty.
03:06Et au moment où nos professeurs, qui sont les derniers fantassins de la République, sont en première ligne.
03:11Donc nous, c'est d'abord une opération qui est basée sur la liberté pédagogique.
03:16Puisque les professeurs, c'est un outil que nous leur proposons.
03:20Ils sont libres de le choisir ou non.
03:23Et ça sera aussi une bonne façon de prendre la température de ce qui se passe dans notre société.
03:28Puisqu'on verra s'ils se saisissent de cet outil.
03:31C'est un outil très agile qui permet un vrai dialogue avec les élèves.
03:35Parce que la réalité, parce que moi j'adore les polémiques stériles sur l'école.
03:40Mais la réalité, et vos éditeurs qui nous écoutent et qui connaissent l'école, savent la réalité.
03:47La réalité c'est que nous avons dans nos classes des jeunes gens qui n'adhèrent pas aux histoires qui nous rassemblent.
03:55A la grande histoire qui nous rassemble.
03:57Qui pensent que le fait religieux est supérieur aux lois de la République.
04:02Et donc ces élèves ils sont là.
04:04Et il faut leur expliquer.
04:06Mais est-ce que ce n'est pas la manière dont Valérie Pécresse a communiqué ?
04:09Moi j'avoue que quand j'ai entendu son expression, ou en tout cas l'interview qu'elle avait accordée.
04:14Et qu'on lui a dit mais on pourra montrer, il y aura des caricatures du prophète.
04:18Elle a dit ah non pas le prophète.
04:19Non.
04:20Alors ça peut être irréducteur mais c'est-à-dire on parle des religions.
04:24Non. Comment on parle des religions ?
04:26Et comment on se moque des religions ?
04:28Il y a une caricature qui se moque des religions.
04:30Mais c'est ce qui a été critiqué, c'est là-dessus que je voulais revenir.
04:33Je trouve que c'est tellement réducteur.
04:34Enfin je veux dire on est vraiment au bord du précipice.
04:37L'école de la République est au bord du précipice.
04:40Il y a des choses qu'on ne peut plus enseigner à l'école.
04:43Nos élèves n'adhèrent plus à l'histoire qui nous rassemble.
04:46Tout ce qui cimente notre nation est contesté au sein même de l'école.
04:51Je trouve que c'est courageux.
04:53À la région nous sommes courageux.
04:54Désolée que ça parait très présomptueux.
04:57Non mais c'est une formidable initiative.
05:00On ne se moque pas du prophète.
05:03Parce que ce n'est pas une opération contre la religion de l'islam.
05:08C'est une opération pour apprendre à penser contre soi-même.
05:13Si nous arrivions tous collectivement à penser contre nous-mêmes,
05:16ce serait peut-être déjà une bonne chose.
05:18Vous aviez suivi cette polémique ?
05:19Oui, vaguement.
05:21Moi je suis plutôt un jacobin.
05:26J'attends de l'éducation nationale ce genre d'initiative.
05:30Et lorsqu'elle vient de la région, je me dis pourquoi ça vient de la région.
05:34Mais quand il s'agit de défendre la liberté d'expression,
05:38quand il s'agit de promouvoir la laïcité,
05:41quand il s'agit de défendre la République,
05:43je ne dirai jamais oui mais.
05:45Je ne dirai pas mais.
05:46Je dirai oui.
05:48C'est une formidable initiative.
05:50La communication, les tweets, c'est super.
05:52Mais la réalité c'est ça.
05:54Nos professeurs qui sont face à cette réalité,
05:56nos professeurs sont tués.
05:58Et nous, nous essayons de combattre
06:02contre ce qui ronge notre société.
06:05Et ce qui ronge, ce qui fait qu'on est ensemble.
06:08On va marquer une pause.
06:09Je suis désolée, c'est l'heure du rappel des titres.
06:11On se retrouve dans un instant.
06:20Et nous sommes ensemble jusqu'à midi
06:22avec Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
06:25Alexandra Spiner, enseignante et déléguée spéciale
06:28en charge du décrochage scolaire à la région Île-de-France.
06:31Jérôme Dubu, membre du poli ID d'Horizon et d'un jouet à laïté.
06:34Bonjour Valérie.
06:35Bonjour à tous.
06:36Docteur en droit public.
06:37Vous êtes avocate.
06:38Vous avez publié Laïcité et République aux éditions L'Armatant.
06:41Et je vous remontre la une de Marianne.
06:44Que tout le monde voit.
06:45Oui, il y a beaucoup de gens qui nous suivent sur Youtube et sur Facebook.
06:48Le vrai du faux à propos des fonctionnaires privilégiés par S.E. Pléthorique.
06:53Vous avez passé en revue, métier par métier,
06:56leur réelle baisse de pouvoir d'achat.
06:59Et vous revenez sur les idées reçues sur les fonctionnaires.
07:02Et puis tout un dossier consacré à Boilems-en-Salle dont on va parler.
07:06Dans un instant, quelques mots.
07:07Parce que vous n'avez pas eu le temps de réagir, Jérôme Dubu,
07:09sur le coup de cœur d'Alexandra Spiner.
07:12Qui aime juste rappeler à nos auditeurs qui nous rejoindraient
07:14qu'on évoquait cette initiative de la région de proposer des cours d'éducation à l'humour.
07:26C'est vraiment un hymne à la liberté.
07:32Et c'est un outil pédagogique, c'est un outil éducatif
07:37qui sera proposé, proposé, je dis bien proposé,
07:40puisque c'est sur la base du volontariat,
07:42aux professeurs pour avoir un dialogue avec leurs élèves.
07:48Parce que j'ai regardé effectivement des dessins,
07:50ça démarre avec des images très anciennes,
07:54avec des caricatures du roi Louis-Philippe qu'on voit transformées en bois.
07:59C'est une sorte de fresque historique de la caricature.
08:03Je soutiens totalement cette initiative, je la trouve très bonne.
08:06– La région dans la défense de la laïcité a été exemplaire depuis le début du mandat.
08:13– Nous avons été les premiers à proposer une charte de la laïcité.
08:16– Vous avez fait tout à fait ce qu'il fallait, peut-être même au-delà.
08:18Charte de la laïcité, contrôle des associations,
08:21condamnation des associations et mise à l'écart des subventions.
08:26– Toutes subventions pour ceux qui ne respectent pas la laïcité.
08:28– Elle ne respecte que la charte de la laïcité.
08:30Je trouve que c'est exemplaire et ça, ça va bien dans ce bon sens.
08:33Malheureusement, j'allais dire que c'est un épiphénomène,
08:38parce que la situation de notre pays, on va en reparler tout à l'heure avec le rapport Klinker.
08:43– Allez-y, vous pouvez m'embrayer.
08:45– Alors j'y vais, sur mon coup de cœur, sur ce rapport Klinker
08:49qui est passé un petit peu inaperçu compte tenu de la richesse,
08:53si je puis dire, de l'actualité avec l'affaire du Liban, etc.
08:57– C'est le rapport de Brigitte Klinker, racontez-nous un petit peu de quoi il va.
08:59– C'est le rapport de Brigitte Klinker qui est un député qui a été ministre,
09:02donc députée d'Alsace, qui a fait un rapport sur l'état des expulsions des clandestins en France.
09:09Alors il ne nous apprend rien à ce rapport, ce qu'on ne sache déjà,
09:13simplement il donne une photographie de ce qui s'est passé en 2023.
09:17Taux d'exécution des OQTF, 7%. Taux d'exécution dans l'Union européenne, 20%.
09:24Donc on est 13 points en dessous de la moyenne européenne.
09:27Il y a des pays qui font jusqu'à 50%.
09:29L'Allemagne fait 40-45% du taux d'exécution des OQTF.
09:34Donc on est très à la traîne en matière d'exécution.
09:38On le savait déjà, 140 000 à peu près demandés et à peu près 10 000 exécutés.
09:45Voilà l'état de la situation en 2023.
09:49Ça s'est un peu amélioré en 2024 avec l'application d'une partie des mesures
09:55qui ont été votées lors de la loi immigration de fin 2023,
09:59notamment le retour des jeunes de moins de 13 ans qui étaient arrivés de manière clandestine
10:06sur le sol français et qu'on ne pouvait pas expulser.
10:09Ça, c'est terminé. Donc la loi a quand même donné un certain nombre de résultats.
10:13Je crois que Bruno Rataillo va annoncer des chiffres qui sont meilleurs.
10:16Je crois qu'on arrive à 15, entre 15 et 17%.
10:19Ce n'est pas le Pérou, on en est loin. On est encore loin des 20% si on est à 15%.
10:24Mais c'est mieux. C'est-à-dire qu'on aurait doublé en 2024 le taux d'exécution.
10:29Et le rapport de Brigitte Klinker liste un certain nombre de raisons pour lesquelles on n'y arrive pas.
10:34Raison objective ou subjective, la première raison, c'est évidemment les laissés-passer consulaires.
10:40C'est-à-dire que nous, on n'arrivera à négocier avec notamment les pays du Maghreb,
10:47Tunisie, Algérie, Maroc, un certain nombre d'accords qui nous permettent d'avoir,
10:53entre l'exécution et l'arrivée sur le sol, le laissé-passer consulaire qui est la pièce essentielle,
11:00la pièce administrative essentielle pour pouvoir exécuter cet OQTF.
11:05Et ça se dégrade de ce point de vue-là.
11:07Alors la situation en Algérie, avec l'Algérie, est catastrophique. Il n'y a plus de relation.
11:14— Je crois qu'avec le Maroc, quand même, ça commence vraiment à s'améliorer.
11:19— Parce que le voyage du président de la République est très récent.
11:22— Les raisons de se réjouir sont aussi peu nombreuses qu'il faut les citer.
11:26— La provenance, c'est surtout Maroc et Algérie. Et l'Algérie, les liens sont totalement coupés.
11:31C'est-à-dire qu'il n'y a plus aucune, depuis un certain nombre de mois,
11:35il n'y a plus aucun laissé-passer consulaire qui est donné par l'Algérie. Aucun. Zéro.
11:40Bon. Donc ça va pas améliorer les chiffres qui vont tomber dans les années...
11:45— Enfin il y a peut-être... Effectivement, on va pouvoir en reparler sur le dernier trimestre.
11:48— Moi, j'ai posé la question de savoir pourquoi il n'y a pas des mesures fortes qui sont prises
11:53sur par exemple les attaques qui sont faites... Enfin de s'en prendre aux biens mal acquis.
12:00Nombre de dirigeants algériens possèdent des hôtels particuliers, des immeubles dans Paris.
12:05— Alors on n'en est pas allé jusqu'à là. On a essayé de bloquer les visas d'Armanin.
12:09On a essayé de bloquer les visas. Ça a duré 3 mois. Et puis après, on a capitulé, il faut bien le dire.
12:14On a capitulé. Alors je termine, parce qu'il y a un autre sujet.
12:19— Non, je voulais terminer. Mais après, j'aimerais rebondir sur ce que vient de dire Valérie Exspert.
12:22— Il y a un autre sujet qui est pointé par le rapport. C'est la libération des gens qui ont fait des recours,
12:29des clandestins qui ont fait des recours et qui sont dans des centres de rétention administratifs.
12:34Vous savez que c'est 90 jours dans un centre de rétention administrative et que vous pouvez faire
12:41un recours en justice devant le juge des libertés au bout de 15 jours. Et il est renouvelable, ce recours.
12:49Eh bien le nombre de recours et de mises en liberté par les juges des libertés ont été multipliés par 4 depuis 2019,
12:59c'est-à-dire que tous les mois, il y a à peu près 600 à 700 clandestins qui sont libérés par les juges des libertés.
13:07Alors le rapport, il est un petit peu vague sur les solutions.
13:11— Non mais c'est en tout cas... Ça confirme... — Alors ça donne une bonne photo.
13:14On reviendra, si vous voulez, sur les solutions qu'on peut mettre en place.
13:17— Non mais je voulais rebondir sur ce que vous venez de dire, Valérie, par rapport aux moyens de pression
13:22et notamment sur les biens mal acquis des autorités algériennes.
13:27J'allais dire que la justice française le fait suffisamment pour les dictateurs...
13:33— Africains. — Exactement. D'ailleurs, c'est ce qu'ils disent.
13:36Ils disent « Nous, à chaque fois, on est ciblé », alors qu'il y a d'autres dirigeants étrangers qui pourraient l'être également
13:43et qui ne le sont pas. Donc ils se victimisent naturellement. Mais en tous les cas, ce moyen de pression
13:49est une possibilité également. Après, est-ce que vous voulez que je passe à mon coup de cœur ?
13:54— Oui, allez-y. — Puisqu'on parle de Boilem-Sensal.
13:57Alors moi, je profite des caméras pour parler.
14:01— J'aime bien... Depuis la restation de Boilem-Sensal, on a une sorte de chaîne de chroniqueurs, de débatteurs qui se fait.
14:08Et tous les jours, un débatteur parle de Boilem-Sensal. Et je dis qu'on en parlerait tous les jours jusqu'à sa libération.
14:15Donc là, vous avez cette une de Charlie Hebdo que je salue. Et c'est mon coup de cœur. Pourquoi ?
14:21Parce que cette une, elle dit quoi ? Donc Algériens, reprenez vos imams. Rendez-nous vos écrivains.
14:29Alors là, tout est dit. Parce que Boilem-Sensal est une figure de la lutte contre l'islamisme et la liberté d'expression.
14:37Et on connaît sa plume acérée, sa plume lumineuse. Et donc j'aimerais en profiter d'ailleurs pour rappeler des propos
14:47qu'il a tenus lors d'une interview où il disait... Et là, son combat et son engagement sont là.
14:52C'est « Je me suis mise à écrire comme on enfile une tenue de combat ». Donc là, vous voyez le sens des mots.
15:01Donc face à cette dissidence littéraire incarnée par cet écrivain, et là, tout est dit dans la une de Charlie Hebdo,
15:09l'État algérien répond à Boilem-Sensal d'une certaine manière en disant que face à cette liberté littéraire,
15:19cette liberté de ton, la réponse des autorités algériennes, c'est l'autoritarisme et la propagation de l'idéologie islamiste.
15:29Parce que c'est intéressant ce que dit Charlie Hebdo, c'est « Reprenez vos imams ».
15:35Et là où c'est intéressant, c'est qu'en effet, le 1er janvier 2024, souvenez-vous des annonces du président de la République Emmanuel Macron
15:44concernant les imams détachés. La France, à partir de cette date, n'était plus censée accepter la présence d'imams détachés
15:52financés sur son territoire par l'étranger. Et la réalité est beaucoup plus complexe que cela.
15:59Et c'est ce que souligne d'une certaine manière Charlie Hebdo en disant « Reprenez vos imams » et « Libérez Boilem-Sensal ».
16:08Et bien la réalité est beaucoup plus complexe puisque les imams détachés algériens sont en France et officient toujours.
16:16Donc moi je reviens à l'écrivain Boilem-Sensal, c'est l'objet de mon coup de cœur.
16:21Mais s'il vous plaît, je termine. On apprend par la voix de son avocat qu'il a été placé sous mandat de dépôt par le parquet antiterroriste.
16:32Et il s'agit d'une détention arbitraire. Donc il faut sans relâche continuer à se mobiliser, à en parler.
16:39– J'aimerais juste rendre hommage à une journaliste de votre magazine, Rachel Binas, qui a été formidablement courageuse
16:48et que sur un plateau où tout le monde s'est vautré dans le déshonneur, elle a pris la parole et elle nous a tous sauvés.
16:56– Oui, merci beaucoup, je lui ferai passer ses mots d'encouragement qu'elle mérite.
17:00– Bravo à elle.
17:01– Et c'est vrai que dans cette affaire en fait, c'est pour ça qu'il faut éviter les oui-mais, il faut y aller.
17:07– Merci, merci de le rappeler.
17:09– Sans limite, cette défense de cet écrivain.
17:12Parce que dans cette affaire se joue quelque chose de finalement beaucoup plus grand qu'il n'y paraît.
17:18C'est tout l'héritage de la France en fait.
17:22La liberté d'expression, c'est le siècle des Lumières.
17:27Le fait d'en bastiller, c'est la Révolution française.
17:31Et la sacralisation des auteurs, c'est Victor Hugo et c'est les funérailles de Victor Hugo qui ouvrent quelque part,
17:41qui justifient, qui consolident plutôt la Troisième République.
17:45Je crois que c'est en 1885.
17:47Et donc dans cette histoire, il y a ce qu'il y a de positif, de lumineux dans notre héritage
17:53et c'est pour ça qu'on se doit de tout faire.
17:57Parce que comme souvent dans ces histoires qui ont un caractère à la fois symbolique
18:04et puis qui reposent sur une personne,
18:06en vérité se joue le fil, le récit national de toute notre histoire.
18:11Le 18e siècle, le 19e et quelque part aujourd'hui quand de Gaulle dit
18:17on n'en bastille pas Voltaire à propos de Sartre et de sa virulence par rapport au pouvoir.
18:25Vous parlez d'une dictature. L'Algérie est une dictature aujourd'hui.
18:29C'est on en a à la démonstration.
18:31À laquelle M. Macron a quand même fait les yeux doux et nous voyons le résultat.
18:34Oui, il n'est pas le seul. Beaucoup ont fait les yeux doux.
18:36Nicolas Sarkozy, François Hollande, tout le monde a fait les yeux doux à l'Algérie.
18:39Donc on est un peu effectivement tétanisé comme une espèce d'animal qui prend les phares d'une voiture.
18:46On est tétanisé par les rapports avec l'Algérie depuis des années et des années, depuis 1962 en réalité.
18:51Et aucun président ne nous en a sorti.
18:53Donc Macron a fait ce qu'il pouvait, je suis désolé de le dire, mais ni les uns ni les autres.
18:57Non, non, non, ce qu'il voulait, ce qu'il a voulu.
18:59Tout le monde m'a demandé d'aller à toute cette séquence sur la représentance,
19:03ce qui ne nous a pas fait du bien.
19:05Je voudrais revenir sur Watsonsal, si vous le permettez, sur la lune de Charlie Hebdo que je ne comprends pas.
19:09J'avoue que je ne comprends pas parce qu'on sait que c'est une dictature, l'Algérie,
19:13depuis des années, une dictature de gauche qui s'est revendiquée presque marxiste, communiste.
19:18Il suffit de reprendre les écrits qui ont été faits par les dirigeants algériens depuis 1962.
19:25Ils se revendiquent de gauche très clairement.
19:27Et la gauche française a été assez en admiration devant le régime algérien,
19:33il faut bien le dire, après la décolonisation.
19:35Je passe.
19:37Mais au fond, on peut lui reconnaître quand même quelque chose.
19:39C'est d'avoir maintenu, et j'ai lu avec attention ce que disait Kamel Daoud,
19:45avec ce magnifique roman qui est pris concours, qui est terrible,
19:52sur ce qui s'est passé entre 1990 et 2000, rapidement,
19:56pour dire que l'État, on peut reprocher beaucoup de choses aux Algériens,
20:00mais ils ont essayé de maintenir un État laïc.
20:02Donc quand on leur dit « reprenez vos imams »,
20:04les imams qui véhiculent quand même un islam...
20:08— Non, non, je suis désolée.
20:10— L'Algérie est un État laïc ?
20:12— Là, je veux dire, on peut revenir sur ce qui véhicule.
20:16— On va marquer une pause et on se retrouve dans un instant.
20:18— Sud Radio.
20:19— Parlons vrai.
20:20— Parlons vrai.
20:21— Sud Radio.
20:22— Parlons vrai.
20:23— Sud Radio.
20:24Le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
20:26— Et on est ensemble jusqu'à midi.
20:28On continue de commenter toujours cette arrestation de Boilem Samsal.
20:33Je ne sais pas qui voulait réagir.
20:36— Vous évoquiez à l'instant le roman de Kamel Daoud,
20:40magnifique roman qui nous rappelle aussi une chose,
20:43c'est que les premières victimes de l'islamisme, du terrorisme islamique,
20:48ce sont les musulmans.
20:49Ça, c'est déjà quelque chose qu'il faut qu'on ait bien en tête.
20:52Maintenant, tous les débats que nous avons là nous rappellent
20:55que si nous ne voulons pas que la laïcité soit un signifiant flottant,
21:02eh bien, il faut l'enseigner, l'enseigner, l'enseigner à nos élèves.
21:06Et ça, c'est la démonstration même que l'opération d'enseignement de la laïcité
21:13dans les lycées est vitale,
21:16parce que nous sommes la somme des histoires auxquelles nous adhérons.
21:18Et on voit bien ici que c'est plus compliqué qu'il n'y paraît.
21:24Maintenant, sur la libération de cet écrivain,
21:27je crois qu'il faut...
21:28Merci de parler de lui tous les jours.
21:30Je pense qu'il faut qu'on se mobilise tous.
21:32J'espère qu'il y aura une mobilisation,
21:33parce que je rappelle que l'Algérie est un État.
21:35Donc, il faut qu'il y ait une négociation d'État à État.
21:38Tout à fait.
21:39La France fait le nécessaire.
21:40Je crois que le président de la République s'en occupe matin, midi et soir.
21:43Tout à fait.
21:44Je suis ravie que vous en soyez convaincu.
21:46J'espère aussi.
21:47Non, non, je ne suis pas convaincu.
21:48C'est une réalité.
21:49Des écrivains otages d'une nouvelle guerre contre la France,
21:52parce que Boalem Samsal allait régulièrement en Algérie.
21:55Il y a des propos, dit-on,
21:57qui lui seraient reprochés, effectivement, sur le Sahara.
22:00Mais, entre autres, c'est aussi une réponse de l'Algérie,
22:04justement, à la position de la France sur le Maroc.
22:07Sur le Sahara occidental.
22:08Oui, c'est ça.
22:09Mais, effectivement, malheureusement,
22:11derrière, c'est au-delà du cas de Samsal,
22:14c'est-à-dire du rapport qu'il y a entre la France et l'Algérie.
22:18Jérôme l'a dit, les liens sont absolument coupés et sont désastreux.
22:23Ils sont désastreux, totalement coupés,
22:25même en matière économique.
22:27On est passé de la première place,
22:29parce que c'était un partenaire important en matière économique.
22:32La Chine nous dépasse maintenant très largement.
22:34La Chine est en train, avec la complicité des Etats-Unis,
22:37qui voit là aussi des marchés émergents,
22:40de nous dépasser.
22:41Donc, on perd toute influence économique, politique,
22:46sur un pays qui n'a cessé de dériver.
22:50Oui, mais il fallait s'en douter, je veux dire.
22:52Oui, mais il y a des tas de naïfs qui, aujourd'hui,
22:55nous disent encore que l'Algérie, c'est formidable.
22:57Oui, mais attendez, c'est un acte, moi, je signe que...
23:00Je veux parler !
23:02C'est un acte politique fort de la part du président de la République,
23:08Emmanuel Macron, c'est-à-dire qu'on sait très bien
23:10que ce sujet du Sahara marocain,
23:12parce que je suis franco-marocaine,
23:14donc, moi, je parle du Sahara marocain,
23:16a toujours été une affaire vitale
23:20et sensible entre les deux pays.
23:24Et donc, c'est certain que ce qu'a fait le président de la République,
23:29Emmanuel Macron, en reconnaissant l'intégrité du territoire marocain,
23:35par notamment son Sahara marocain,
23:38allait avoir ces répercussions-là au niveau de l'Algérie.
23:42Et j'ai envie de vous dire, il faut maintenant assumer.
23:46Il a mis du temps, et c'est ce que nous payons aujourd'hui.
23:48Il a mis 7 ans pour le reconnaître.
23:50Il a mis du temps, hélas, et c'est ce que nous payons aujourd'hui.
23:53J'espère que d'autres voix vont s'élever,
23:55notamment celle du recteur de la mosquée de Paris.
23:59J'attends qu'il appelle, de sa responsabilité,
24:03j'attends qu'il appelle à la libération.
24:05C'est ce qui est souligné dans Marianne,
24:07les silences et relais d'Alger en France,
24:09en premier lieu, effectivement.
24:11Peut-être deux initiatives, celle d'un académicien,
24:14pour le faire entrer.
24:16C'est une initiative qui n'a de valeur que symbolique,
24:18mais il faut la saluer quand même,
24:20de faire de lui un académicien,
24:22par une procédure un peu particulière.
24:24– Moi j'ai une autre question, c'est est-ce que l'agitation
24:26qui est en train de se produire, et tant mieux en France,
24:28ne ravit pas Alger,
24:30qui finalement reprend le pouvoir ?
24:33On est en demande envers l'Alger.
24:36Donc est-ce que c'est ce qu'ils veulent en fait ?
24:39Qu'on en parle ?
24:41– Le sentiment anti-français en Algérie qui est développé,
24:45effectivement, ça braque le projecteur
24:47sur la capacité du gouvernement algérien
24:51à engager un bras de fer avec la France.
24:55Sauf que ça se fait sur des considérations,
24:57je dirais, par rapport à un auteur.
25:00Ça touche à la liberté d'expression.
25:02Je veux dire que ça fasse débat,
25:05l'idée selon laquelle on ne peut pas porter
25:09dans cette mesure atteinte à la liberté d'expression,
25:12par rapport à un auteur qui est au-delà de tout soupçon,
25:16me semble, mais les bras m'en tombent à vrai dire.
25:20– On va marquer une pause, on se retrouve dans un tout petit instant
25:23et ce sera votre coup de gueule, Franck,
25:25qui nous permettra d'évoquer l'intervention
25:27de notre premier ministre hier.
25:30A tout de suite.
25:31– Sud Radio.
25:32– Sud Radio.
25:33– Parlons vrai.
25:34– Parlons vrai.
25:35– Sud Radio.
25:36– Parlons vrai.
25:37– Avec vous sur Sud Radio jusqu'à midi,
25:42on va parler de notre premier ministre,
25:44censure, pas censure, de son intervention hier soir
25:46au journal de TF1, Journal de 20h.
25:49Franck de Dieu, vous aviez un coup de gueule.
25:52– Oui, parce que j'entends parler de chaos financier
25:56si le budget n'est pas voté.
25:57J'entends parler de scénario à la grecque
26:00par le porte-parole du gouvernement.
26:02Et je trouve que d'abord, je suis très étonné
26:07par le dénigrement de la signature de la France.
26:11Quand on est à l'exécutif,
26:13on ne dénigre pas la signature de son pays.
26:16Je veux dire, à l'époque de Mitterrand ou de Chirac,
26:19alors certes c'était en franc, c'était pas un euro,
26:22et peut-être que ça change beaucoup de choses,
26:24mais un ministre qui dénigrait la signature
26:28et la monnaie de son pays,
26:31je veux dire, il restait pas longtemps.
26:34Et puis ça passe sans que personne s'en émeuve.
26:38Deuxièmement, je me méfie beaucoup
26:41de cette intimidation financière.
26:43Parce que d'abord, historiquement,
26:45on s'aperçoit que ça ne marche pas.
26:47Il y a eu intimidation financière, rappelez-vous,
26:50avec le référendum européen en 2005.
26:53Qu'est-ce qu'on en a soupé,
26:54ça serait la fin du monde et cette plaine d'Egypte.
26:56Ensuite, rappelez-vous les Islandais,
26:58je ne m'en souviens pas des Islandais,
27:00mais c'était probablement le premier acte,
27:02après les subprimes, je dirais de révolution nordiste.
27:07Ils ont voté contre.
27:09Bon, ils s'en sont pas si mal sortis.
27:13Vous avez la Catalogne, où on vous dit
27:15« Vous allez voter pour l'indépendance de la Catalogne ? »
27:17Moi, franchement, je ne suis pas très régionaliste.
27:20Mais c'était « Vous allez devoir sortir de l'euro
27:23parce que la Catalogne sera un autre État. »
27:25C'était pas rien quand même comme intimidation.
27:28Et puis je rajoute le Brexit.
27:29Vous remarquerez que j'emprunte à la fois des intimidations
27:33venant de la gauche comme venant de la droite.
27:35C'est pas le problème.
27:36Je pense que d'abord, ça ne marche pas.
27:38Et puis encore une fois,
27:40pardon d'être un peu vieillot dans mon approche,
27:46mais quand même, on ne dénigre pas la signature de son pays.
27:51C'est un acte qui est quand même grave.
27:54Non, moi, je partage tout à fait.
27:57J'aurais voulu faire ce coup de gueule.
27:59Je partage tout à fait.
28:01Effectivement, ce catastrophisme est très dangereux.
28:04Il est très dangereux parce que d'abord, il ne marche pas.
28:07Ça, je suis tout à fait d'accord.
28:08Alors, il ne marche pas économiquement, heureusement.
28:11Je ne sais pas si politiquement, il marchera.
28:13J'en sais rien.
28:14Parce qu'on veut faire peur, effectivement,
28:15à une partie de la représentation nationale
28:18en disant « Vous allez avoir une grande responsabilité
28:22parce que ça va être un catastrophement ».
28:23Et puis deuxièmement, au niveau des marchés,
28:27les marchés sont déjà conscients de ce qui se passe.
28:29Enfin, il ne faut pas les prendre pour des imbéciles.
28:31Ce n'est pas parce que vous dites que demain,
28:33ça va être la catastrophe que les marchés vont changer.
28:35C'est totalement faux.
28:36Enfin, c'est totalement illusoire.
28:37Donc, c'est une affaire politique.
28:39Ça n'a aucun sens en matière économique
28:41et ça n'a aucun sens de rationalité.
28:44Les marchés étaient fébriles ce matin quand même.
28:46Mais les marchés sont fébriles depuis la dissolution.
28:49Particulièrement ce matin.
28:50Regardez le spread.
28:52Le spread est au plus haut avec l'Allemagne depuis 2012.
28:56Donc, les marchés ont déjà commencé à réagir,
28:58malheureusement pour nous.
28:59Malheureusement pour nous.
29:00Qu'est-ce que ça dit cette communication de Michel Barnier ?
29:03C'est « Sauf qui peut ».
29:05C'est « Après moi et le chaos ».
29:06C'est un message à Marine Le Pen.
29:08« Tu ne seras pas capable de le faire parce que voilà ce qui va se passer ».
29:11C'est un appel à la responsabilité.
29:13On sait tous que…
29:15Que va-t-il se passer après ?
29:18Moi, j'ai trouvé que Michel Barnier,
29:20honnêtement, hier, n'était pas dans le catastrophisme.
29:22Il y a un certain nombre de ministres qui le sont.
29:24Je l'ai trouvé beaucoup plus modéré qu'un certain nombre de ministres.
29:26Il y a une répartition des rôles.
29:27Mais enfin, il n'y a pas si longtemps que ça.
29:28Il a quand même dit « Attention les épargnants,
29:30vos actifs sont mis à mal ».
29:34Je veux dire, il faut quand même rappeler une chose.
29:36C'est que les taux sont à…
29:38Je ne voudrais pas faire de la technique financière,
29:40mais enfin c'est facile à comprendre.
29:41Les taux sont à 3 %
29:43et vous avez un taux d'inflation à 1,5 %.
29:45Quelque chose comme ça.
29:46Deux, autour de deux.
29:47Deux.
29:48Ça veut dire que les taux réels sont à 1 %.
29:50Aujourd'hui, la France s'endette à 1 % en taux réel.
29:52Vous pèteriez, vous, à 1 %, Valérie,
29:55à quelqu'un qui risque de faire faillite ?
29:57Bien sûr que non.
29:58Non.
29:59Les taux sont…
30:00Sur le risque de la faillite,
30:01il faut quand même raison garder.
30:03Les taux sont historiquement bas.
30:05Depuis l'euro, on est protégé par la BCE.
30:07Oui, mais jusqu'à quand ?
30:09L'Allemagne peut dire ce qu'elle veut.
30:11La BCE va nous protéger.
30:12Évidemment.
30:13Il n'y a pas de catastrophe à attendre.
30:15On rachètera, la BCE rachètera la dette française
30:18si tant est qu'il y ait un accident
30:20avec les investisseurs internationaux,
30:22ce que je ne crois pas non plus.
30:23Non, mais on ne va pas en arriver là.
30:25Non, mais la situation n'arrive pas là.
30:27Ça veut dire que c'est pour ça
30:28que le spread n'augmente pas tant que ça.
30:29Oui, mais si on dit aux gens
30:31qu'on est dans une situation à la Grecque,
30:32si vous voulez,
30:33la situation de la Grèce,
30:34c'était complètement différent.
30:35On est quand même dans une situation catastrophique.
30:37Mais on n'est pas dans une situation catastrophique.
30:40On ne prête pas…
30:41Non, mais les marchés financiers,
30:43ils ne prêtent pas à 1%.
30:45À 1%.
30:46Vous voyez ?
30:47Il y a des gens qui s'endettent aujourd'hui
30:48pour acheter leur appartement à 4 ou 5.
30:50On ne prête pas à 1% en taux réel
30:53quand vous êtes dans une situation catastrophique.
30:55Pardon de vous le dire,
30:56mais ils ne sont pas idiots quand même,
30:58les marchés financiers.
30:59J'adhérais à votre coup de gueule,
31:00mais si vous nous expliquez maintenant
31:02que tout va bien…
31:03Non, je ne dis pas ça non plus.
31:04Désolé d'interrompre.
31:05Il faut savoir regarder.
31:06Je ne dis pas ça non plus,
31:07parce que de se dire
31:08qu'on s'en fout de la dette, etc.
31:10Non, ça c'est très dangereux aussi.
31:11On va raser gratis demain.
31:13Alexandra, je ne suis pas là-dedans.
31:15Je vous dis simplement
31:16que je connais un peu
31:17la psychologie des marchés financiers,
31:19les taux d'intérêt.
31:22Ils étaient hier à 0%.
31:24Ils sont aujourd'hui à 3.
31:25Mais ça reste quand même très bas historiquement.
31:28Non, mais je suis désolée.
31:30Ce qui est en jeu aussi,
31:31c'est notre souveraineté.
31:33Moi, je me souviens de l'émir du Qatar
31:36qui vient en France
31:37et qui dit
31:38qu'il devait déverser des milliards
31:39dans l'économie française
31:41pour aider en gros la France
31:44dans son industrie.
31:46D'ailleurs, ils sont omniprésents
31:47dans un certain nombre de secteurs
31:50capitalistiquement parlant.
31:52Donc vraiment,
31:53c'est la question de la souveraineté
31:54qui se pose.
31:55Parce que bien sûr,
31:56naturellement,
31:57que la France,
31:58on n'est pas dans une situation à la grecque.
32:01Mais l'enjeu,
32:02c'est notre souveraineté.
32:04Ensuite,
32:05concernant la communication
32:06du Premier ministre Barnier,
32:08oui, c'est après moi le déluge.
32:11C'est-à-dire que là,
32:14il prend à témoin les Français.
32:17Je vous rappelle
32:18que ce ne sont pas les Français
32:19qui vont voter,
32:20c'est les députés.
32:22Mais il prend à témoin les Français
32:24et je suis entièrement d'accord
32:26avec ce que vous venez de dire,
32:27c'est-à-dire, Alexandra,
32:29qu'il appelle à la responsabilité,
32:32notamment du RN.
32:34Oui.
32:35Il prend à témoin les Français
32:36en disant,
32:37voilà,
32:38l'enjeu est là
32:41vis-à-vis du Rassemblement national
32:43qui menace.
32:44Il dit, voilà,
32:45on va se joindre à la motion de censure.
32:47Six motions de censure
32:48de la gauche sont déposées.
32:49Donc c'est un appel à la responsabilité.
32:51Et j'en terminerai par là.
32:53Face à cette épaisse grisaille,
32:55ce qu'on apprend
32:56par les confrères du Point,
32:58c'est que la Commission européenne
33:00a validé le plan de redressement
33:03des finances publiques de la France
33:06jusqu'en 2031.
33:08Ce qui, en fait,
33:10traduit le fait
33:12qu'on ne va pas arriver
33:14à une austérité insoutenable.
33:17C'est-à-dire, vraiment,
33:18c'est sur plusieurs années,
33:19jusqu'en 2031.
33:20L'objectif, c'est, pour la France,
33:23de diminuer ses déficits
33:26sans en venir à une austérité
33:28qui ferait que l'économie française
33:31serait complètement étouffée.
33:33Mais la Commission européenne
33:35demeure vigilante.
33:37Sur l'affaire de la Commission européenne,
33:39il ne faut quand même pas être naïf
33:41à ce point-là.
33:42Les chiffres qui ont été donnés
33:44par le gouvernement français,
33:45moi, je fais partie de ce qui reste
33:47de la majorité.
33:48Donc je suis tout à fait à l'aise avec ça.
33:50Mais enfin, il y a un certain nombre de choses
33:52qui me choquent actuellement.
33:53Soyons objectifs.
33:54Les chiffres qui ont été donnés
33:56à la Commission européenne
33:57sur la trajectoire financière de la France
33:59jusqu'en 2031,
34:00ce sont des chiffres
34:01d'avant la discussion budgétaire.
34:03C'est-à-dire avec un déficit
34:06l'année prochaine, en 2025,
34:08fixé à 5 %,
34:09et puis après,
34:10une baisse du déficit
34:12pour arriver à 3 % et 2 %
34:14en 2031.
34:15Mais c'est déjà plus ça.
34:17Vous avez bien entendu
34:18le Premier ministre hier soir.
34:19Autour de 5 %, le déficit.
34:21Autour, ça n'est plus 5 %,
34:23c'est autour de 5 %.
34:25Donc si on continue comme ça,
34:27la trajectoire française
34:28qui a été présentée
34:29devant la Commission européenne,
34:31je te rejoins,
34:33et qui a été approuvée,
34:34ce qui est un point très positif,
34:36malheureusement,
34:37elle est déjà obsolète.
34:38Elle est déjà obsolète.
34:40Franck de Dieu ?
34:41Dans la démonstration de Najwa,
34:44il y a tout de même
34:45quelque chose qui ne me va pas.
34:47C'est-à-dire que
34:49un budget
34:51avec une baisse des dépenses,
34:53on peut s'en féliciter
34:55à long terme,
34:57ou on peut se le reprocher
34:58à court terme,
34:59mais ça produit
35:00une baisse de la croissance.
35:02C'est-à-dire que
35:03vous avez l'effet austéritaire
35:05dans un pays très interventionniste.
35:07Si vous baissez la dépense publique,
35:09il ne suffit pas d'être
35:10un grand économiste
35:11pour le comprendre,
35:12vous avez moins de carnet de commandes,
35:14vous avez quelque chose comme
35:150,8 point de croissance en moins.
35:17Vous passez de 1,6
35:19à 0,8.
35:20Donc quelque part,
35:21on n'est pas véritablement
35:23dans une forme de rupture austéritaire
35:27à la Thatcher.
35:28C'est là où je voulais en venir.
35:30Oui, mais tout cela
35:32produit tout de même
35:34une baisse de la croissance
35:35donc pour l'année 2026,
35:36donc pour l'année 2027,
35:38moins de recettes.
35:39C'est ça le piège,
35:40c'est qu'il produit
35:41par son austérité,
35:43par sa supposée austérité,
35:45les austérités de demain
35:47parce qu'il n'aura pas suffisamment de recettes.
35:49Mais l'augmentation des impôts
35:50produit aussi de l'austérité,
35:51tout le monde le sait.
35:52Effectivement.
35:55Il faut bien trouver une solution à un moment.
36:00Le deuxième piège,
36:01il est en amont.
36:03C'est-à-dire que c'est celui
36:04de la Commission européenne.
36:05La Commission européenne
36:06doit véritablement assouplir son système,
36:09assouplir le pacte de stabilité.
36:11C'est absolument vital
36:12parce que d'année à l'année,
36:14elle décroche par rapport à des pays
36:16qui, eux, n'ont pas peur
36:18de faire du déficit.
36:19Je ne dis pas qu'il faut en faire
36:20tout le temps du déficit.
36:21Mais c'est-à-dire que
36:23vous ne comptez...
36:24Mais quelle est la sanction
36:25de la Commission européenne ?
36:26Zéro.
36:27Très bien, Jérôme.
36:28Dites à ce moment-là
36:29qu'on peut dire...
36:30Vous pouvez dépasser les 3 %.
36:31Eh bien, disons clairement
36:34que le budget 2025,
36:35on s'assoit sur le pacte de stabilité
36:38auquel tient la Commission européenne.
36:42Mais c'est déjà le cas.
36:43Et j'ajoute,
36:44pour faire l'année
36:45et pour aller dans votre sens,
36:46Jérôme,
36:47j'ajoute pour terminer
36:48et pour aller dans votre sens,
36:49qu'il n'y a peut-être pas à Sud Radio,
36:52mais en Allemagne,
36:54un sujet qui est exactement différent.
36:57C'est-à-dire qu'en Allemagne,
36:58ils sont en train de débattre
36:59sur le sujet inverse.
37:01Ils ont fait trop d'austérité.
37:02Il y a un gouvernement qui démissionne.
37:05Ils sont prêts à revoir leurs règles
37:08de freins budgétaires,
37:10c'est-à-dire de déficit public
37:13qui doit être absolument contenu.
37:16Et ils sont en train d'avoir
37:17un débat radicalement différent
37:20en disant qu'il faut à nouveau
37:22faire de la dépense,
37:23il faut peut-être revenir.
37:25Ils sont en excédent depuis des années.
37:27Non, ils ne sont pas en excédent.
37:28Mais si, bien sûr.
37:29Ils sont en excédent budgétaire
37:30depuis des années, bien sûr que si.
37:31Excédents budgétaires,
37:32excédents commerciaux.
37:34Excédents budgétaires depuis des années.
37:37La dette a baissé en Allemagne.
37:39La dette a baissé,
37:40mais elle n'a pas baissé.
37:42Et peut-être faudrait-il
37:43qu'on regarde un peu moins
37:44ce qui se passe en Allemagne.
37:45Ils sont à 60% du PIB.
37:46On a trop tendance à vouloir regarder
37:47ce qui se passe en Allemagne.
37:49L'argument est réversible, Valérie.
37:51Je suis en train de vous dire
37:52que ce qui se passe en Allemagne,
37:53c'est parce qu'ils sont en train
37:55de revoir leur dogme.
37:57La dette en Allemagne,
37:58c'est 60% du PIB.
37:59Nous, on est à plus de 100%.
38:01Donc, si vous voulez,
38:02il y a un écart entre les deux.
38:03Si l'Allemagne monte à 70%
38:05ou 75%,
38:06ce ne sera pas une catastrophe.
38:07Si nous, on continue à monter
38:08à 120, 125,
38:09ce sera une catastrophe, c'est clair.
38:11Le constat, quand même, est là.
38:13Tous les gouvernements successifs
38:15du président de la République
38:17ont laissé filer le budget.
38:18Et on est quand même
38:19dans une situation
38:20qui n'est pas très réjouissante.
38:23Vous dites qu'il n'a pas été
38:24à l'armistice hier.
38:25Il a quand même dit
38:26que le moment est très grave,
38:27une dette incroyable,
38:28un défi du 6 octobre.
38:29Mais c'est vrai qu'on a
38:30une dette incroyable.
38:31Non, mais il n'a pas dit
38:32qu'on était dans la situation
38:33de la Grèce.
38:34Ça, c'est quand même très symbolique
38:35de dire qu'on est dans
38:36la situation de la Grèce.
38:37C'est pas vrai.
38:38En tous les cas,
38:39la porte-parole du gouvernement,
38:40c'est ce qu'elle a dit.
38:41C'est pas vrai.
38:42Je suis désolé.
38:43Moi, j'ai beaucoup d'amitié
38:45pour notre région,
38:46mais c'est faux.
38:49On se retrouve dans un instant.
38:50On va évoquer une des mesures
38:52proposées par Michel Barnier
38:54pour les économies.
38:56C'est réduire le train de vie
38:58de nos anciens premiers ministres.
39:00C'est un peu populiste, peut-être.
39:03C'est-à-dire qu'on en a
39:04de plus en plus.
39:05C'est ça, le problème.
39:06Oui, et il reste
39:07de moins en moins longtemps.
39:08Il faut les payer derrière.
39:14Sud Radio.
39:15Le 10h midi.
39:16Mettez-vous d'accord.
39:17Valérie Expert.
39:19On évoquait l'intervention
39:20de Bernard Cazeneuve.
39:24Pas encore.
39:26De Michel Barnier, hier soir.
39:29Écoutez ce qu'il disait
39:30parmi les pistes
39:31pour trouver un petit peu d'argent.
39:33Je pense qu'on peut aussi
39:34faire des améliorations
39:35dans le train de vie de l'État.
39:36Être plus sobre.
39:38Être plus simple.
39:39Je pense, par exemple,
39:40demander un effort
39:41aux anciens ministres
39:42et aux anciens premiers ministres
39:43pour réduire le fonctionnement.
39:45C'est quelques millions d'euros.
39:46Oui, mais ce n'est pas
39:47seulement symbolique.
39:48Si, c'est symbolique.
39:49C'est hautement symbolique.
39:52Il y a le hit parade
39:56des plus dépensiers.
39:58Bernard Cazeneuve
39:59et Dominique de Villepin
40:00ont près de 200 000 euros par an.
40:02167 000 euros
40:03pour Jean-Pierre Raffarin.
40:04162 000 pour Lionel Jospin.
40:07Et les moins dépensiers,
40:08Jean-Marc Ayrault,
40:09Alain Juppé,
40:10avec 80 000 euros.
40:11Et le plus économe,
40:12Jean Castex,
40:133600 euros seulement.
40:15Les deux premiers,
40:16c'est absolument invraisemblable.
40:17Ce sont ceux qui gagnent le plus.
40:19Ce sont ceux qui gagnent le plus.
40:21Ce sont des avocats d'affaires.
40:23Ils gagnent beaucoup d'argent.
40:24Et ce sont ceux qui dépensent le plus
40:26les deniers de l'État.
40:28C'est symbolique,
40:29tout ce qu'on veut.
40:30Moi, je trouve ça
40:31totalement incompréhensible.
40:32Je ne comprends pas
40:33qu'on puisse cumuler,
40:35même en étant ancien premier ministre
40:37ou ancien ministre,
40:38un rôle dans un cabinet
40:40d'avocats d'affaires
40:41qui est grassement rémunéré,
40:42à juste titre,
40:43et où on continue
40:44à vivre au crochet de l'État.
40:45Ce n'est pas possible.
40:46Je suis totalement d'accord.
40:47Je suis désolée.
40:48Vous dites que c'est symbolique.
40:49Oui, le symbole,
40:50la vertu de l'exemplarité,
40:53c'est plutôt pas mal.
40:55Évidemment, moi, je suis...
40:57C'est une vérité
40:59qui semble un peu banale,
41:01mais évidemment que oui
41:03à la baisse des dépenses publiques
41:04et oui à l'exemplarité.
41:06Il y a un autre tabou.
41:07Je vais me faire des ennemis.
41:10Par exemple,
41:12les intermittents du spectacle.
41:15Pardon.
41:16On n'en parle pas.
41:18On n'en parle pas,
41:19mais on devrait en parler.
41:20Ça fait 20 ans que ça dure.
41:22Les intermittents du spectacle,
41:23ce n'est pas tout à fait pareil
41:24que les premiers ministres.
41:25On est en train de tout confondre.
41:26Non, mais bien sûr.
41:27On me demande de compléter la liste.
41:30Edouard Balladur,
41:31103 750 euros.
41:33François Fillon,
41:34125 998 euros.
41:36Manuel Valls,
41:37142 600 euros.
41:39Ils sont 154 730 euros.
41:42150 000 euros par an pour une dame
41:45et pareil pour Edouard Balladur
41:47qui a dépassé les 80 ans.
41:49Le problème, c'est qu'on reste
41:50de moins en moins longtemps
41:51Premier ministre,
41:52donc les dépenses vont augmenter.
41:53J'entends bien ce que vous semblez dire,
41:56que tout ça est un peu populaire.
41:58C'était sur 2023.
41:59C'est pour ça qu'ils n'y sont pas.
42:00C'est ça.
42:01Ça va rapporter un peu plus d'un million.
42:03Vous savez,
42:04on ne peut pas demander aux Français
42:05en permanence de se serrer la ceinture.
42:08On ne peut pas augmenter les impôts
42:10en permanence.
42:11Je ne suis pas le défenseur
42:12des premiers ministres,
42:13des anciens premiers ministres.
42:14Mais effectivement,
42:15je considère que c'est quand même
42:17une mesure très symbolique.
42:19C'est rien.
42:20C'est une virgule.
42:21C'est rien du tout.
42:22Il y a peut-être une vertu,
42:23mais si on est dans un discours de gravité
42:27comme l'a été le Premier ministre,
42:29il faut quand même qu'on parle,
42:30qu'on respecte un certain nombre
42:31de proportions des enjeux.
42:33Et par rapport à cela,
42:34on braque le projecteur sur,
42:36d'accord,
42:37peut-être à bon droit,
42:38mais enfin, je veux dire,
42:39il faudrait aussi braquer le projecteur
42:41sur les milliards de plus-values
42:44qui ont été réalisés
42:46par une minorité,
42:48une infime minorité de gens,
42:49au bénéfice pendant le Covid
42:53et grâce à l'augmentation
42:56des cours de bourse
42:57et grâce à l'augmentation
42:58des prix d'immobilier.
42:59C'est-à-dire que là,
43:00nous ne sommes plus dans les années
43:03François Hollande
43:04où on se débattait sur les 75 %
43:06d'impôts sur le revenu
43:08par rapport aux riches, etc.
43:09Non, il y a dans ce pays
43:11des gens qui ont fait des fortunes
43:13en milliards d'euros
43:16et qui doivent, je pense,
43:18je dirais, contribuer
43:20de façon patriotique
43:22aux finances publiques.
43:23Mais l'un n'est pas exclusif de l'autre.
43:25Mais dans une faible proportion, Jérôme.
43:28Dans une proportion qui augmente.
43:30Dans une très faible proportion.
43:32Mais une fois que vous aurez sauré
43:33ces gens-là,
43:34qu'est-ce qui va rester ?
43:35Vous allez les essorer un an, deux ans.
43:37Après, vous ne les verrez plus.
43:38Mais il ne s'agit pas de les essorer.
43:40Moi, je pense aussi que tout est symbole.
43:44Dans le sens où,
43:46je vous rejoins quand vous dites,
43:48on demande aux Français
43:49de serrer la ceinture.
43:50En plus, l'avenir n'est pas radieux.
43:52On est dans un brouillard épais.
43:55On ne sait pas à quelle sauce
43:56on va être mangé.
43:58Et à côté de ça,
44:00l'État ne serait pas exemplaire.
44:02Bah oui, on demande aussi
44:03à être exemplaire.
44:05Dans ces dépenses.
44:07Mais dans ce cas-là,
44:09supprimons les bouquets de fleurs
44:10à l'usine dans les ministères.
44:12Supprimons les repas.
44:15Vendons nos ambassades.
44:18Et même, je vais aller plus loin,
44:19supprimons aussi les commissions théodules.
44:22Où certains membres sont payés.
44:25Il y a des commissions théodules
44:26pour flatter tel ou tel.
44:28Ou le bon militant.
44:30Ou le bon fonctionnaire.
44:33Notifiquement, à la région,
44:35nous avons décidé de ne pas faire de vœux.
44:37Cette année, par exemple.
44:39Début de l'année prochaine,
44:41on ne fait pas de vœux.
44:42Alors vous allez me dire,
44:43c'est très symbolique.
44:44Mais nous, quand nous sommes arrivés à la région,
44:45eh bien notre majorité,
44:47elle a coupé à la hache
44:49tous les frais de fonctionnement.
44:50C'est-à-dire tout ce qui était inutile,
44:52ça a été écarté.
44:54Il faut aussi, à un moment,
44:56que les politiques donnent l'exemple.
44:58C'est pas possible
45:01C'est une politique
45:04qui ne vise pas quelqu'un en particulier.
45:07Ça relève du budget de fonctionnement classique.
45:10On fait des économies,
45:12on aura moins par rapport aux vœux,
45:15aux petits fours, etc.
45:17C'est pas pareil que de pointer du doigt
45:20des anciens premiers ministres.
45:21Je pourrais avoir la défense des premiers ministres,
45:23mais c'est pas du tout la même chose.
45:26Je suis d'accord que le symbole est important,
45:27sauf que c'est la partie, c'est la pointe,
45:29la pointe de l'iceberg.
45:32Deux anciens premiers ministres
45:34à 200 000 euros de dépenses,
45:36qui sont deux avocats d'affaires
45:37qui gagnent plus d'un million et demi
45:39ou deux millions d'euros par an,
45:40c'est pas possible.
45:42C'est à peu près ça.
45:44C'est ce qui est déclaré.
45:46Mais c'est la pointe de l'iceberg,
45:49si on va dans le fonctionnement
45:52des ministères.
45:54Est-ce qu'on avait besoin d'avoir 40 ministres ?
45:56Parce qu'on utilise cet argument pour dire
45:58mais attendez, vous n'allez pas fiscaliser
46:01les 300 personnes ou les 500 personnes
46:05les plus riches, parce qu'effectivement
46:07c'est une infime minorité,
46:08c'est la pointe de l'iceberg.
46:09En vérité, en termes de retour sur investissement,
46:13pardonnez-moi,
46:14mais en termes de retour sur investissement,
46:16vous avez une réserve d'argent,
46:17un gisement d'argent,
46:19mais pas suffisamment.
46:21Vous voyez, c'est deux milliards.
46:23C'est deux milliards.
46:25Donc c'est très peu.
46:26Comment ça se passe ?
46:28C'est une fausse bonne solution,
46:30je suis désolé de le dire.
46:31C'est-à-dire que vous vous êtes engagé
46:33dans la vie politique
46:34et vous considérez qu'il est à peu près normal
46:36qu'en ces temps, je dirais, de crise,
46:40en ces temps de disette,
46:42eh bien, après tout, au bout de la troisième année,
46:44quelqu'un qui a gagné
46:46pendant le Covid
46:48et grâce à des plus-values immobilières
46:50et boursières, des milliards,
46:52c'est légitime, qui quitte la France.
46:54Mais c'est pas légitime, on va pas le fermer en France, enfin.
46:56On a quand même une liberté d'expression,
46:58une liberté de circulation.
47:00C'est quoi la solution, en fait ?
47:02Il y a aussi le principe de réalité, quoi.
47:04Non, mais la solution, c'est quand même de se dire
47:06que si, à un moment donné,
47:08on se sent une sorte d'obligation,
47:12ce n'est pas que des droits.
47:14On a des obligations, des devoirs
47:16à l'égard de son pays.
47:18Moi, je considère que la contribution fiscale,
47:21c'est le premier des patriotismes.
47:23Moi, j'en suis convaincue.
47:25Et je trouve, typiquement,
47:27que la fraude fiscale, c'est un débit très grave.
47:31Non, parce que c'est ce que vous dites.
47:33Ça n'a rien à voir avec la fraude fiscale.
47:35Ah non, je ne parle pas de fraude.
47:37Je dis simplement que de se dire
47:39qu'on brandit la liberté de circulation
47:43pour ne pas payer des impôts...
47:45On va les enfermer ? Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
47:47Par rapport à cette histoire-là,
47:49déjà, Bercy prévoit
47:51que les Français qui décideraient
47:53de quitter la France
47:55pour échapper à l'impôt,
47:57ils vont faire comme les Etats-Unis.
47:59Mais est-ce qu'on en a les moyens ?
48:01Ce serait également impossible.
48:03Ils devront contribuer.
48:05Après, ça doit être suivi des faits.
48:07Mais la France veut faire comme les Etats-Unis.
48:09En tous les cas, on envisage de le faire.
48:11C'est l'existence.
48:13Mais il paraît que les cabinets d'avocats
48:15en ce moment
48:17t'en surchauffent
48:19un certain nombre de Français
48:21qui veulent quitter la France.
48:23Moi, je vous confirme,
48:25j'ai des Français
48:27qui viennent me voir à mon cabinet
48:29pour les accompagner, juridiquement parlant,
48:31contractuellement parlant,
48:33notamment au Maghreb.
48:35Je pense particulièrement au Maroc.
48:37Et je peux vous dire
48:39que j'en ai pas une trentaine,
48:41mais une dizaine
48:43qui sont venues me voir
48:45pour être accompagnées dans ce cadre-là.
48:47Il n'a pas tapé à la porte de mon cabinet.
48:49Évidemment que je n'ai pas la solution
48:51en disant
48:53qu'il suffit de dire,
48:55il suffit de faire
48:57pour porter atteinte
48:59à la liberté de circulation.
49:01Il ne s'agit pas de dire ça.
49:03Mais il s'agit quand même de se dire
49:05qu'il n'est pas totalement normal
49:07de quitter son pays
49:09ou de menacer de le faire
49:11lorsqu'on est extrêmement riche
49:13et lorsqu'on a vu son patrimoine
49:15c'était, je crois,
49:17Émile Durkheim, le sociologue,
49:19qui disait que le patriotisme, c'est un amour propre social.
49:21C'est-à-dire que c'est quelque chose d'individuel
49:23mais parfois
49:25qui se conjugue au pluriel.
49:27Mais en parallèle, on est déjà le pays
49:29qui prélève le plus
49:31et on est déjà le pays qui redistribue le plus.
49:33Qu'est-ce que vous voulez faire ?
49:35Continuer comme ça ?
49:37Et qu'il y a les services publics qui ne fonctionnent le moins.
49:39Tout à fait.
49:41Il y a des dépenses que nous socialisons.
49:43Mais il y a surtout des dépenses qui sont mal utilisées.
49:45Oui mais on ne peut pas dire qu'on soit ravi
49:47de ce qui se passe dans l'éducation nationale,
49:49de ce qui se passe dans les hôpitaux,
49:51de ce qui se passe dans la police.
49:53Donc on dit ok, on est dans la justice.
49:55Raison plus pour rester et défendre notre pays.
49:57Merci à tous les quatre.
49:59Très bonne journée sur Sud Radio.