Mettez vous d'accord avec Alexandra Szpiner, enseignante, Caroline Valentin, avocate au barreau de Paris, Eric Revel, journaliste-éditorialiste Sud Radio et Arthur Moraglia, Co-président de Démocratie Ouverte
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NewsTranscription
00:00SUDRADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:06Mettons-nous d'accord et commentons l'actualité ensemble avec
00:09Alexandra Spiner, enseignante, Caroline Valentin, avocate au barreau de Paris,
00:13Éric Revel, journaliste, éditorialiste sur SUDRADIO, tout compte fait, c'est à 7h20 dans le Grand Matin SUDRADIO,
00:19et Arthur Moraglia, bonjour, vous êtes coprésident de Démocratie Ouverte.
00:24On va revenir tous les jours, on parle d'Emmanuel Macron puisque tous les jours il s'exprime.
00:28C'était cette lettre dans la presse quotidienne régionale, avant hier c'était la lettre ouverte,
00:33hier c'était encore un podcast d'1h45, il dit que la guerre civile est à nos portes.
00:40Ce soir, premier débat à Thal Bardella, bon par, que dire des sondages,
00:46bref, beaucoup de sujets, le RN qui a présenté son programme hier.
00:51On va commencer avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
00:55Éric, on va commencer avec vous, sympa de côté, sur l'actualité qui n'est pas politique.
01:00Non, Kévin Chirac, vous vous souvenez de ce chanteur populaire qui visiblement a voulu mettre fin à ses jours,
01:10l'enquête a conclu, très bien, on lui souhaite évidemment un prompt rétablissement, c'est un garçon de talent,
01:14mais ce qui m'a un peu choqué, un peu interpellé, c'est qu'il a été blanchi de deux chefs d'accusation,
01:20celui de porte-d'armes et celui de consommateur de cocaïne.
01:24Alors pourquoi je dis ça m'interpelle ? Parce que si vous êtes un jeune dans la rue maintenant,
01:30que vous avez une arme de manière illégale et que vous avez de la cocaïne sur vous,
01:33normalement, ça s'appelle la jurisprudence Kenji, vous ne serez plus...
01:38Non mais voyez, ça m'embête beaucoup en fait, parce que, au-delà du drame peut-être qu'il s'est évité lui-même,
01:46cette façon de dire, bon, c'est peut-être parce que c'est un chanteur connu,
01:51qui n'est pas redevable de ces deux chefs d'inculpation, ça me fait poser tout simplement la question,
01:56mais alors qu'est-ce qu'on dit dorénavant à des gens qu'on interpelle avec une arme et de la cocaïne sur eux ?
02:00Voilà, donc alors, c'est un coup de cœur pour son rétablissement et c'est un coup de gueule pour la justice qui a décidé cela visiblement.
02:08Peut-être que l'avocate que vous êtes, Caroline Valentin, peut commenter.
02:12Oui, je commente pour dire qu'en fait, malheureusement, compte tenu de l'encombrement de la justice,
02:17nombre de délits qui ont été votés par le Parlement au nom du peuple français, aujourd'hui, ne sont plus réprimés.
02:24Des procureurs vous expliquent qu'ils vont prendre les délits les plus graves quand une plainte arrive sur leur bureau
02:32et qu'ils vont ne pas tenir compte des moins graves à leurs yeux, compte tenu du degré d'encombrement de leur juridiction.
02:42Il y en a un qui racontait que s'il y a 600 homicides, et bien que lui, il a 400 places, qu'il peut traiter 400 dossiers,
02:49et bien il y a 200 homicides qui ne seront pas traités.
02:52Moi, je vous dis, j'ai été agressée par un SDF qui a été pris sur le fait.
03:00J'étais en sang, j'ai eu trois jours d'ITT, j'avais des contusions.
03:04Eh bien, ça a été classé sans suite et le SDF en question est venu se réinstaller en bas de chez moi.
03:08Je ne pouvais rien faire. Voilà, c'est ça l'état de la justice aujourd'hui.
03:11Mais quand vous discutez, vous amenez ce sujet dans la conversation.
03:17C'était mon cas hier aussi avec des amis. Une amie qui est créatrice de vêtements s'est fait piller son entrepôt.
03:25Les types ont été pris sur le fait, il n'y a pas eu de suite. Il n'y a pas de suite.
03:30Et donc, dans ce déjeuner, une autre racontait qu'elle s'était fait voler ses valises.
03:35Je vous raconte, je vous dis, faites attention dans les gares parce qu'il y a des taxis mal intentionnés qui ont des complices.
03:41C'est-à-dire que vous mettez votre valise dans le coffre, vous montez dans la voiture et quand vous arrivez, il n'y est plus.
03:46Et le chauffeur dit, je ne comprends pas ce qui s'est passé.
03:48Et là, on lui répond, oui, oui, ça arrive. Effectivement, on le sait et il ne se passe rien.
03:54Rien.
03:55Non, mais en plus, ce qui est regrettable, c'est que la justice ne soit pas un sujet différent.
04:00C'est que là, il y a un choix dans ce qu'explique Éric Revelle.
04:03C'est qu'il y a un choix qui a été fait de la part d'opportunité des poursuites.
04:07C'est-à-dire qu'on dit que la détention d'armes et la détention de cocaïne et de consommation...
04:11Il y en a plein, en fait.
04:12Et le problème, c'est qu'en fait, la justice n'est malheureusement pas assez discutée.
04:16Ce n'est pas un sujet de discussion démocratique.
04:19On n'en parle pas souvent dans les médias, mais on ne se rend pas compte à quel point le fait que de moins en moins d'infractions
04:24de la vie quotidienne, ce qu'on appelle des incivilités, alors que ce sont des infractions, sont sanctionnées.
04:29Le degré de délitement sur la cohésion nationale, que ça peut avoir l'impact micro-sociologique, en fait.
04:35Les gens ne se sentent plus en sécurité parce qu'ils savent parfaitement que s'il leur arrive quelque chose
04:40qui n'est pas suffisamment grave, en fait, la police va enterrer leur dossier.
04:44Le procureur, qui est toujours derrière la police, va enterrer leur dossier.
04:48Et qu'ils n'obtiendront pas de sanctions, en fait.
04:50Allez, un mot ?
04:51Oui, juste un mot.
04:52Moi, je suis toujours très prudente dans le commentaire d'une affaire de justice que je n'ai pas...
04:56Enfin, je n'ai pas lu le jugement, en tout cas.
04:58Mais c'est vrai qu'on a toujours le sentiment, quand même, que la justice organise l'impunité.
05:04Bien sûr.
05:05Et ça, c'est terrible.
05:06C'est terrible parce que ça contribue à jeter le discrédit sur toute la société, en réalité.
05:12Et à, finalement, parler d'une forme d'impunité, quoi.
05:16Suivant que vous soyez riche ou puissant, quoi.
05:18Absolument.
05:19Non, mais c'est ça que ça donne comme impression.
05:20Pardonnez-moi, je ne dis pas que c'est le cas, mais ça donne ça comme impression.
05:22Quel exemple vous donnez ensuite à des jeunes qui vont se faire choper dans les mêmes conditions ?
05:26Ce n'est pas forcément.
05:27Suivant qu'en soi, ils sont puissants.
05:28Il y avait un dossier il n'y a pas très longtemps...
05:29Et là, ils ne seront pas condamnés non plus.
05:31Tu veux dire un chauffeur de taxi qui renverse et tue une gamine de 3 ans et demi d'un couple d'Ukrainien
05:36qui était arrivé en France.
05:38Il a été condamné alors qu'il ne reconnaissait même pas sa responsabilité, qu'il n'était même pas complètement désolé.
05:43Un an avec sursis.
05:44Voilà.
05:45Elle est morte, la gamine.
05:46Allez, on se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
05:52Parlons vrai.
05:53Sud Radio.
05:54Parlons vrai.
05:55Sud Radio.
05:56Le 10h midi.
05:57Mettez-vous d'accord.
05:58Valérie Expert.
06:00Et nous tentons de nous mettre d'accord aujourd'hui autour d'Alexandra Spiner, enseignante Caroline Valentin,
06:05avocate au barreau de Paris.
06:07Eric Revel, journaliste, éditorialiste sur Sud Radio.
06:10C'est tous les matins à 7h20.
06:12Tout compte fait.
06:13Il va falloir faire les comptes, Eric, bientôt.
06:15Je les fais régulièrement, c'est bien.
06:17Je les écoute tous les matins.
06:18Absolument.
06:19Bonjour, Maura Glia.
06:20Bonjour.
06:21Co-président de Démocratie Ouverte.
06:22Donc, on va revenir sur l'intervention, enfin le long podcast d'Emmanuel Macron hier qui
06:29ressemble un peu à un lapin pris dans les phares, malgré tout, et qui semble découvrir
06:33la lune sur l'insécurité, sur la violence des mineurs, etc.
06:37Et qui dit que s'il n'est pas élu, ce sera la guerre civile.
06:41Premier débat ce soir à Talbardella.
06:43Bon part.
06:45Et puis beaucoup d'autres sujets liés évidemment à ces élections qui ont lieu dimanche prochain.
06:50On continue notre tour de table de ce qui a retenu votre attention aux uns et aux autres.
06:55Alexandra, c'est là aussi un sujet un peu en marge de l'actualité politique française.
07:01Oui, je vous propose de faire un pas de côté et d'aller voir ces images magnifiques de
07:07chrétiens au Nigeria qui sont dans une église qui a été entièrement brûlée par les
07:12islamistes.
07:13Ils sont là, ils résistent, ils sont résilients, ils sont courageux, très courageux.
07:19Et il faut aussi penser à eux parce que ce sont 18 000 églises et 2200 écoles chrétiennes
07:27qui ont été attaquées, des milliers de chrétiens qui ont été massacrés.
07:32Et bien sûr, aucune manifestation dans les capitales européennes, pas de campements
07:37dans les universités américaines.
07:40Personne, au fond, ne se soucie du cauchemar que vive ce peuple incroyable.
07:49Et j'aimerais qu'on ne détourne pas le regard du massacre qui est en cours au Nigeria
07:57et qu'il ne reste pas dans l'oubli du monde.
08:01Oui, il y a ceux-là effectivement, ces chrétiens, vous avez raison.
08:05Il y a les chrétiens d'Orient, il y a les chrétiens des pays d'Afrique qui sont totalement
08:11abandonnés à leur sort.
08:12Et j'ai trouvé ces images, allez les voir, elles ont circulé sur les réseaux sociaux.
08:16Cette église totalement dévastée, brûlée par les islamistes et ces chrétiens qui sont
08:23là et qui résistent.
08:24C'est vraiment magnifique, c'est une belle image.
08:26Et voilà, je voulais vous proposer de faire un petit pas de côté.
08:30Oui, on peut parler du Darfour aussi, où il y a en ce moment des massacres absolument
08:37tragiques, dont personne ne parle.
08:39Massacres de musulmans et le monde ne regarde pas.
08:44Il y a une guerre civile et un million et demi d'habitants, deux millions d'habitants
08:48qui sont encerclés par des militaires, par des combattants.
08:53Et on voit des massacres se produire.
08:56C'est bien que les défenseurs des droits de l'homme aux petits pieds, tant que ça
09:02n'est pas Israël, ça ne les intéresse pas.
09:04Je le constate quand même.
09:06Commentateur ?
09:07De manière plus générale, ce qu'on constate, c'est que quand même au niveau du monde,
09:12aujourd'hui, à votre avis, combien de régimes constituent des démocraties réelles où
09:17on peut protéger les droits des citoyens, assurer la sécurité de tous, les libertés ?
09:22En fait, en 2022, c'était 29%.
09:24Ça veut dire que vous avez plus de 70% des régimes qui ne peuvent pas être considérés
09:28comme des démocraties réelles.
09:29En termes de population, en termes de nombre d'États ?
09:31Oui, en termes de population, en termes d'habitants qui vivent dans un régime démocratique, exactement.
09:34Merci de votre précision, parce que c'est important.
09:36Parce que déjà, la Chine pèse lourd.
09:38Et donc, toute la question, en fait, est de comment les démocraties occidentales, type
09:43les démocraties françaises, peuvent aussi outiller ces pays.
09:45Le Nigeria, c'est une des plus grandes démocraties, imparfaites, certes, mais démocraties d'Afrique,
09:50comment est-ce qu'il peut y avoir des échanges, des moyens de soutenir et de renforcer l'État
09:55de droit dans tous ces pays ?
09:56Bien sûr.
09:57On continue notre tour de table.
10:01Caroline ?
10:02Moi, je ne sais pas si c'est un coup de gueule ou un coup de cœur.
10:05J'hésite encore.
10:06Alors, j'écoute France Culture le matin, sachez-le.
10:08Oui, vous devriez écouter France Culture.
10:10D'ailleurs, ça me permet de me réveiller quelques fois en sursaut.
10:12C'est l'avantage, un sursaut d'indignation.
10:15Et cette fois-ci, à ma grande surprise, alors que j'avais l'habitude d'un discours très
10:19convenu, notamment quand ils ont parlé du projet de loi contre la médicalisation des
10:24mineurs qui sont en crise pubertaire.
10:26Vous savez, il y a un petit twist que nous demandent à ce qu'on appelle Maurice.
10:29Eh bien, ils n'avaient présenté que des gens qui étaient contre le texte, qui étaient
10:32très militants, trancheuristes radicaux.
10:34Là, à ma grande surprise, cette fois-ci, ils avaient Mathieu Bocoté, et oui, et Béreni
10:39se levait à l'antenne.
10:40Alors là, je me suis dit, franchement, ils entendent arriver le vent du boulet de la privatisation.
10:47Donc ça, c'était le coup de cœur.
10:49Le coup de gueule, c'est bien sûr aussi, après la manière dont ils ont été traités,
10:54cette manière de renvoyer dans leur 22 d'une certaine façon.
11:00Béreni se levait, qui a quand même écrit quelques livres pour assoir sa crédibilité.
11:05Mathieu Bocoté, qui est sociologue, qui explique d'ailleurs que le terme d'extrême droite
11:09sert à décrire plutôt qu'à décrier, qui donne des arguments.
11:12Béreni se levait, qui cite l'enracinement.
11:15Et Guillaume Erner, qui, lui, oppose le fait que le Conseil d'État a validé la qualification
11:21d'extrême droite pour l'ERN.
11:23Alors, je voulais juste m'arrêter là-dessus, parce que je crois qu'ils ne l'ont pas dit
11:26à l'antenne, et je crois que personne ne le sait.
11:29Effectivement, le Conseil d'État a validé, en mars, le fait que l'ERN devait être considéré
11:35comme un parti d'extrême droite.
11:37Ce que, peut-être, les gens savent moins, c'est que le président de la section contentieux
11:42du Conseil d'État est Christophe Chantepy, qui a un long parcours au Parti Socialiste,
11:48et qui était notamment directeur de cabinet de Jean-Marc Ayrault.
11:53Quelle était l'une des premières mesures prises par Jean-Marc Ayrault ?
11:56C'est de confier à Thierry Thiau, aujourd'hui président de la section intérieure du Conseil d'État,
12:02sur décision d'Emmanuel Macron, la rédaction d'un rapport sur la société inclusive,
12:06qui a été rendu en février 2013, et qui dit, en substance, que les Français doivent effacer leur culture
12:13pour laisser la place à la culture des immigrants dans leur pays.
12:18Donc, avec toute une série de considérations extrêmement méprisantes sur la culture française,
12:24son histoire, son passé, ce qu'elle représente, ses ustes, ses coutumes, etc.
12:28Donc, le Conseil d'État est à nouveau présenté comme une sorte d'arbitre impartial,
12:32qu'il n'est pas, qu'il n'est plus, parce que tant lui que le Conseil constitutionnel
12:37est un outil antidémocratique pour reprendre, habitons encore dans une démocratie,
12:43quand des gens qui ne sont élus par personne ont un pouvoir considérable.
12:47Je vous rappelle que tous les projets de loi, les projets d'ordonnance et les projets de décret
12:50passent entre les mains du Conseil d'État, sont ensuite, pas ensuite évidemment à l'Assemblée nationale,
12:55mais sont ensuite passés aux grilles du Conseil constitutionnel.
13:00Qui est à la tête du Conseil constitutionnel ? Laurent Fabius, élu par François Hollande, maintenu par Macron.
13:05Et on a vu ce que ça a donné concernant notamment le projet de loi immigration,
13:08publicité par 70% des Français, et dont il ne restait finalement quasiment rien à l'arrivée.
13:13Voilà, donc je voulais parler de ça pour parler de l'état de la démocratie française
13:18et de cette manière d'imposer une pensée monochrome,
13:23de ne pas supporter le débat politique, le débat démocratique est à la source de notre souveraineté,
13:28en mettant dans des institutions des idéologues.
13:34J'en profite pour inviter vos auditeurs à aller lire vraiment l'essai de Mathieu Bock,
13:41le totalitarisme sans le goulag, et c'est vraiment passionnant.
13:46A lire absolument.
13:48Mérénice le veut aussi, ce qu'elle écrit.
13:50Je ne l'ai pas encore lu.
13:52En réaction, parce qu'on n'était pas ensemble,
13:54mais j'ai écouté aussi la matinale de France Culture ce matin,
13:57avec justement ses deux intervenants.
13:59Et c'est assez intéressant parce que justement,
14:01Mathieu Bock-Côté a aussi parlé énormément du gouvernement des juges.
14:04Il a beaucoup utilisé cette expression.
14:07Et il faut qu'on s'interroge collectivement sur cette expression,
14:09parce qu'on parlait juste avant de la question de Kenji Girac,
14:12et de comment est-ce qu'on devait rendre la justice,
14:14et quels étaient les moyens qui étaient dévolés à la justice.
14:17Il y a plusieurs manières de détruire la justice,
14:19et ça se fait d'une manière très lente et très insidieuse.
14:21La première manière, c'est de lui couper les moyens.
14:23C'est ce qu'on voyait par rapport à la question des places de prison,
14:26de l'application des peines, de comment on outille les juges.
14:28La deuxième manière, c'est aussi de la remettre en cause,
14:31très régulièrement, et d'une manière permanente.
14:34Et en fait, ce n'est pas du tout par rapport au sujet
14:36de est-ce que quelque part la qualification a été fondée,
14:38en termes de droit.
14:40C'est la manière dont nous, collectivement, on a tous une responsabilité
14:43sur comment on va traiter l'institution judiciaire,
14:46et comment on va lui donner une place
14:48pour qu'elle assure une séparation vraiment très nette
14:50des pouvoirs entre le judiciaire
14:52et derrière le législatif, l'exécutif et le politique.
14:56Et la troisième, c'est ?
14:58Judiciaire, législatif, exécutif.
15:00Il y a une quatrième façon de déconsidérer la justice,
15:02c'est de voir le syndicat de la magistrature
15:04avoir un biais idéologique tel qu'on pense
15:06qu'il juge non pas sur le fond,
15:08mais sur la forme et de manière politique.
15:10Il y a une quatrième façon de déjuger, à mon avis, la justice.
15:14Donc elle se déjuge toute seule, en fait.
15:16Le syndicat de la magistrature, très bien,
15:18il représente un tiers, je crois.
15:20Il participe à des débats, par exemple à la Fête de l'Humanité,
15:22en prenant des positions politiques.
15:24Vous vous dites...
15:26Ce qu'il n'a pas le droit de faire.
15:28Statutairement, il n'a pas le droit de faire.
15:30Vous faites référence au Devoir des Réserves ?
15:32Non, on fait référence au statut des syndicats de la magistrature
15:34qui n'ont pas le droit d'être partiaux.
15:38Le laxisme dénoncé par la droite,
15:40pour certains juges,
15:42ce n'est pas du laxisme,
15:44c'est vraiment le fait qu'il faut excuser.
15:50Cette façon-là, à mon avis, de prendre position
15:52dans le débat politique français
15:54pour des juges qui appartiennent à ce syndicat ou à d'autres,
15:56c'est une façon aussi, me semble-t-il,
15:58de se tirer une balle dans le pied,
16:00d'y considérer la neutralité objective
16:02de la justice française.
16:04Allez, on va marquer une pause
16:06et on se retrouve dans un tout petit instant avec vous.
16:14Avec vous, sur Sud Radio,
16:16nous commentons l'actualité.
16:18Vous vouliez réagir à ce qu'on disait avant sur la justice ?
16:20Absolument.
16:22Juste pour rebondir sur ce que disait Eric,
16:24effectivement, le problème,
16:26c'est que toutes les institutions de la République
16:28sont politisées
16:30et investies idéologiquement.
16:32Et c'est quand même un vrai sujet.
16:34Souvenez-vous de cette citation magnifique
16:36de Mitterrand.
16:38Méfiez-vous des juges, ils ont tué la monarchie,
16:40ils finiront par tuer la République.
16:42Il y a bien participé Mitterrand quand même.
16:44Très largement, oui.
16:46Un mot, je vous donne la parole dans un instant,
16:48Arthur, mais un mot quand même sur la journaliste
16:50Julia Feust,
16:52qui s'est mise sur le service public,
16:54sur France Inter,
16:56qui va participer à un meeting
16:58du Front Populaire.
17:00C'est ce qu'on a pu voir, son visage,
17:02d'ailleurs avec une photo
17:04qui vient de France Inter,
17:06sur une affiche du Front Populaire.
17:08Grand meeting où elle doit prendre la parole
17:10et ça pose la question du
17:12deux poids deux mesures, une fois de plus, du service public.
17:14Quand on sait que Jean-François Aquilli
17:16a été viré pour suspicion
17:18d'avoir voulu
17:20écrire un livre avec Jordan Bardella,
17:22ce dont il s'est défendu,
17:24il a fini par être viré.
17:26Mais là, visiblement, ça ne gêne pas le service public
17:28d'avoir une militante
17:30qui va participer
17:32à un... Enfin, journaliste, elle est journaliste.
17:34Donc elle est toujours journaliste à France Inter.
17:36On va attendre
17:38la réaction de la présidente de Radio France,
17:40Sybille Veil,
17:42ou la directrice de France Inter,
17:44mais ce n'est pas tolérable, pardonnez-moi.
17:46Ou de l'exécutif.
17:48Parce que c'est avec notre argent, tout ça.
17:50Il y a quand même quelque chose de choquant.
17:52On peut avoir des convictions politiques,
17:54ça ne me choque pas quand on est journaliste,
17:56il n'y a pas de sujet.
17:58Vous avez le sentiment quand même très fort
18:00que dans le service public français,
18:02vous avez vu aussi ces journalistes de France 3
18:04qui ont décidé
18:06de prendre position
18:08pour la France Insoumise, je crois.
18:10Non mais bon, très bien.
18:12Mais qu'il y ait des gens de gauche,
18:14de droite sur le service public,
18:16il n'y a pas de sujet.
18:18Mais quand vous êtes payé par l'ensemble des Français,
18:20vous devez quand même,
18:22me semble-t-il,
18:24objectivement essayer
18:26d'avoir le moins de biais possible à l'antenne.
18:28Or, cette dame, non seulement
18:30est journaliste à France Inter, mais en plus,
18:32elle va donc animer un meeting à Lyon pour la France Insoumise.
18:34Et ça ne pose de problème
18:36à personne et surtout pas à la direction de Radio France.
18:38Mais comme vous l'avez dit,
18:40Akili,
18:42virée parce qu'éditorialiste
18:44trop à droite, en fait,
18:46sur France Info, c'est ça au début.
18:48Donc on va attendre
18:50la réaction des dirigeants
18:52de France Inter, parce que ce sont deux femmes,
18:54Radio France et France Inter.
18:56Alors, Arthur Moraglia,
18:58c'était un coup
19:00de cœur.
19:02Oui, c'était un coup de cœur et cette fois-ci,
19:04il portait sur de la lecture.
19:06Ah, magnifique.
19:08Je lis parfois le matin, même en écoutant la radio.
19:10Parfois, quand vous écoutez France Culture,
19:12vaut mieux.
19:14Oui, mais il y a des lectures qui ne vont pas vous plaire, je pense.
19:16Alors, attendez, mais c'était une tribune.
19:18Une tribune, c'est quelque chose qui aurait pu se retrouver
19:20honnêtement dans d'autres journaux.
19:22C'était une tribune en libération, qui a été écrite par
19:24une association qui s'appelle A nous la démocratie.
19:26Et que j'ai trouvé extrêmement intéressante,
19:28parce qu'elle portait sur la question des conventions citoyennes
19:30pour la démocratie. Elle appelait
19:32le nouveau gouvernement ou le président
19:34à engager une réflexion pour mettre
19:36en oeuvre une convention citoyenne sur la démocratie.
19:38Et pourquoi j'ai trouvé ça extrêmement pertinent,
19:40c'est qu'on a vu qu'on a eu
19:42la question des européennes, avec une élection
19:44quelque part un peu volée, puisque dès le soir des
19:46européennes, on avait déjà quitté les européennes,
19:48on était partis sur des élections législatives.
19:50Ces élections législatives,
19:52extrêmement polarisées, sur 3 semaines,
19:54avec des gros enjeux démocratiques
19:56pour vraiment réussir à faire vivre le débat,
19:58en fait, c'est un enchaînement
20:00et une fuite en avant qui masquent le fait
20:02qu'on va avoir besoin d'avoir
20:04collectivement une grande conversation nationale
20:06sur la manière dont on veut fonctionner,
20:08répartir les pouvoirs.
20:10Répartir les pouvoirs, ça ne veut pas dire
20:12forcément remettre à plat
20:14l'ensemble des institutions. Ça veut dire voir
20:16de quelle manière on va les faire fonctionner
20:18ensemble et de quelle manière on va les articuler.
20:20Et quelque part, le président de la République
20:22lui-même avait dit qu'il faudrait faire une
20:24troisième convention citoyenne.
20:26Cette année, je crois qu'il a un sujet tout trouvé.
20:28Et, dernière chose,
20:30je trouve que c'est assez intéressant
20:32parce que ça permet d'aller un peu plus loin dans le mécanisme.
20:34Les conventions citoyennes,
20:36quelque part, c'est un outil qui est un peu mal aimé
20:38parce qu'il est désiré et qu'il déçoit beaucoup.
20:40Vous vous rappelez la convention citoyenne
20:42sur le climat ?
20:44149 mesures qui avaient été annoncées
20:46comme étant reprises directement et finalement,
20:48on a bien vu que ça n'a pas été le cas.
20:50Heureusement !
20:52Là, je parle sur le processus démocratique.
20:54Justement, ce qui est intéressant,
20:56c'est que quand on fait une convention citoyenne,
20:58tout l'enjeu, c'est ce qu'on en fait derrière
21:00et comment on le cadre.
21:02Ce qui serait très bien, c'est de pouvoir
21:04définir un cadre clair, qu'on reprenne derrière
21:06les mesures ou pas, ou qu'on dise que par exemple
21:08ça fait un pré-projet de loi
21:10et que derrière, les représentants
21:12de la nation, du peuple, les parlementaires
21:14puissent travailler dessus. En fait, c'est des choix
21:16qu'on peut faire ensemble. Mais c'est des choix
21:18qu'il faut qu'on clarifie, qu'on institutionnalise.
21:20Et ça, je pense que c'est quelque chose
21:22qui pourrait rentrer tout à fait dans le cadre de ce type de convention.
21:24Corrigez-moi si je me trompe,
21:26mais j'ai quand même l'impression que ce mouvement
21:28citoyen
21:30qui défend des propositions pour redynamiser
21:32la démocratie,
21:34il veut surtout redynamiser
21:36la démocratie avec la gauche.
21:38C'est ce que j'ai compris.
21:40C'est quand même un problème.
21:42Je pense que vous avez vu que Démocratie Ouverte
21:44n'a pas pris position en soutien d'un parti ou d'un autre.
21:46Notre rôle, c'est
21:48d'être une vigie et de pouvoir expliquer les enjeux
21:50au niveau démocratique aux citoyens.
21:52C'est vrai, mais vous écrivez en écriture inclusive.
21:54Oui, c'est ça, je viens de le voir.
21:56Et ça, c'est un marqueur de gauche, de néo-progressisme
21:58très fort. Et en tant que femme,
22:00je tiens à vous dire que je ne
22:02tiens pas à cette écriture inclusive,
22:04que je ne me sens pas insultée si vous
22:06n'utilisez pas, et que limite, je me sens
22:08insultée si vous l'utilisez.
22:10En tout cas,
22:12je pense que ça n'a jamais été l'objectif
22:14de vous insulter directement avec l'écriture inclusive.
22:16Sauf que ces consultations
22:18ne nous apportent rien.
22:20On est d'accord qu'on parle de virgule et de points.
22:22Là, je vous parle de réformes institutionnelles.
22:24Mais ils s'adressent directement au nouveau
22:26front populaire.
22:28Et puis la démocratie,
22:30c'est le suffrage...
22:32Je clarifie une chose.
22:34A nous, la démocratie, ce n'est pas démocratie ouverte.
22:36Je sais qu'il y a démocratie à chaque fois.
22:38On n'en parle pas assez. C'est vrai que c'est bien de le remettre sur la table.
22:40Non, non, non. Moi, c'était sur cette
22:42tribune, sur ce texte-là.
22:44Si vous voulez, on peut aller sur démocratie ouverte aussi.
22:46Non, non, non.
22:50Je voudrais qu'on parle du chef
22:52de l'État et donc
22:54de ce qu'il a dit
22:56hier dans ce long podcast
22:58d'1h45. Je ne sais pas si quelqu'un
23:00l'a écouté.
23:02Vous avez dit tout à l'heure, Emmanuel Macron,
23:04c'est comme un lapin pris dans un phare.
23:06Moi, je trouve qu'il a les yeux rouges et le lapin,
23:08il a la mixomatose.
23:10Le président de la République, je pense qu'il ne sait plus où il habite.
23:12Il ne sait plus où est son terrier.
23:14Il ne sait plus quoi dire.
23:16Moi, je trouve ça extrêmement grave.
23:18Qu'un chef de l'État... Vous imaginez
23:20à l'extérieur de la France, je ne vais parler que de ce sujet-là,
23:22vous avez des gens qui sont sur le point
23:24de venir des étrangers pour les Jeux Olympiques.
23:26Et vous leur dites, chers amis,
23:28ne venez pas, nous sommes quasiment en guerre civile.
23:30Mais c'est absolument
23:32effrayant. Ils devraient au contraire rassurer
23:34et ne pas agiter des peurs,
23:36quel que soit le camp qui va gagner. Moi, je fais le pari
23:38qu'il n'y aura pas de majorité absolue pour personne.
23:40Mais vous imaginez, parce que ça veut dire
23:42qu'il est victime déjà des mouvements
23:44de rue qui pourraient
23:46se produire et dégénérer.
23:48Oui, d'accord, mais est-ce que c'est le rôle
23:50du chef de l'État de faire peur ? D'autant plus que
23:52je rajoute, parce qu'on l'aurait presque
23:54oublié quand il dit, ce sont les Français
23:56qui sont responsables.
23:58C'est quand même lui qui a dissous l'Assemblée
24:00nationale. C'est quand même
24:02lui qui, depuis
24:047 ans, fait monter les extrêmes.
24:06C'est quand même lui qui a lessivé les
24:08partis de gauche et de droite républicains.
24:10Il est tellement sur son
24:12avantain d'arrogance qu'il est
24:14persuadé qu'il n'est responsable de rien.
24:16S'il est responsable de rien, le Président de la République,
24:18vous savez ce qu'il lui reste à faire ? En dépit de ce qu'il a dit ?
24:20On est tous d'accord.
24:22Je peux juste apporter une petite
24:24direction. La montée des extrêmes
24:26a commencé bien avant
24:28puisqu'on va rappeler quand même
24:30que c'est Mitterrand qui a commencé à faire monter
24:32le Front National
24:34dans les années 80.
24:36Il y a une excellente tribune
24:38dont je vous recommande la lecture
24:40qui a été co-signée
24:44par Baverez
24:46et un autre.
24:48Nicolas Baverez.
24:50Jérôme Fourquet.
24:52Dans Le Figaro,
24:54qui explique, à l'instar de
24:56beaucoup d'autres depuis des années, que la montée
24:58des extrêmes est le résultat d'un processus
25:00qui a commencé en fait il y a 40 ans.
25:02Il y a eu des grandes discussions, il y avait eu
25:04une excellente émission réplique avec
25:06Denis Le Pen.
25:08Mais en disant que la gauche et la droite
25:10ça signifiait plus rien et que en même temps
25:12elle allait gommer l'histoire politique
25:14de ce pays.
25:16C'était le résultat normal d'un processus
25:18où ces gens sont responsables de leur propre
25:20effondrement.
25:22Emmanuel Macron nous a vendu l'idée qu'il allait contenir
25:24le vote Hérène quand même. Je vous rappelle ce qu'il a dit.
25:26Il a dit c'est moi ou le chaos Hérène.
25:28Et c'est banal.
25:30On a le chaos et on a la montée
25:32en puissance du Hérène.
25:34Et depuis des années il nous enferme dans ce duel
25:36mortifère. Le Hérène ou moi.
25:38Le chaos ou moi.
25:40Et que voilà un
25:42président qui a installé
25:44le chaos partout dans le pays
25:46et qui nous explique
25:48qu'il n'a aucune responsabilité
25:50qui ne cesse de se répandre partout
25:52alors qu'il a quand même théorisé
25:54la rareté de la parole présidentielle.
25:56Je suis d'accord.
25:58Mais il a été élu en raison de l'effondrement
26:00des parties de droite et de gauche traditionnelles.
26:02Donc c'est un processus
26:04qui l'a fini et qui l'a accéléré.
26:06Je suis d'accord. Mais il ne faut pas non plus
26:08déresponsabiliser les dirigeants
26:10intérieurs. Ca fait 40 ans que ça dure.
26:12Les gilets jaunes ça vient pas d'hier.
26:14Les gilets jaunes dont je rappelle qu'ils étaient
26:16soutenus par 75% des français au début
26:18de leur mouvement. Donc ça fait très
26:20longtemps que la promesse républicaine
26:22est trahie par tous
26:24les dirigeants successifs.
26:26On se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
26:32Valérie Expert.
26:34Sud Radio.
26:36Le 10h midi. Mettez-vous d'accord.
26:38Valérie Expert.
26:40Et on est ensemble avec vous sur Sud Radio.
26:42On revient sur ce podcast
26:44hier du président de la République
26:46qui évoquait une guerre civile
26:48qui serait
26:50l'issue d'un vote
26:52RN-LFI.
26:54Ce vote pourrait mener à la guerre
26:56civile. Cette phrase aussi
26:58le 9 juin, le vote des françaises
27:00et des français, c'est à moi
27:02qui l'a fait le plus mal. On dirait
27:04un enfant qui parle.
27:06Alors, sur la guerre civile,
27:08cette notion de guerre civile,
27:10Arthur, vous voulez revenir
27:12là-dessus ? Arthur Moraglia.
27:14Je l'ai trouvée extrêmement intéressante parce que
27:16en fait ça me paraissait assez sorti
27:18de son contexte. Parce que ça a été dit dans le cadre
27:20dans le podcast Do It Yourself
27:22de Mathieu Stéphanini, c'était
27:24de renvoyer extrême gauche et extrême droite
27:26et quelque part de politiser cette notion de guerre
27:28civile au profit d'un camp qui est en campagne.
27:30Or, c'est pas du tout ce qu'on
27:32attend d'un président de la République.
27:34C'est justement de se placer
27:36en garant de la cohésion
27:38justement du corps électoral et de ce qui se propose
27:40en offre politique et
27:42d'arriver à ne pas justement créer
27:44une polarisation qui fait une opposition
27:46qui pour le coup peut amener
27:48la guerre civile. Donc en fait on est dans une sorte de
27:50prophétie autoréalisatrice d'amener la guerre civile
27:52alors que justement le rôle du président
27:54de la République c'est d'être au-dessus de ça.
27:56C'est d'être le président de tous les français.
27:58Exactement. Et donc d'avoir un discours d'apaisement.
28:00Et ce qui est assez intéressant c'est que
28:02la guerre civile c'est quelque chose qu'on retrouve
28:04dans cette série là assez connue qui s'appelle
28:06La fièvre.
28:08Et en fait je pense que c'est une lecture complètement
28:10tronquée de la série. Alors peut-être qu'il n'a pas
28:12le temps de regarder beaucoup de séries.
28:14Je pense qu'il a dû la regarder.
28:16Bon peut-être. En tout cas
28:18ce qui est assez intéressant c'est que l'objectif du
28:20président de la République dans cette série
28:22c'est d'éviter la guerre civile. Ce n'est pas
28:24d'appeler publiquement à polariser le débat là-dessus.
28:26Et je pense que tout l'enjeu est là.
28:28Sa justification c'est de dire
28:30si vous ne votez pas pour moi ce sera
28:32le chaos et ce sera la guerre civile.
28:34Donc il est en campagne aussi.
28:36C'est peut-être basique mais c'est l'explication
28:38que j'ai eue. Vous savez ce qui est terrible c'est qu'on a l'impression
28:40d'un adolescent à problème qui a saccagé sa chambre
28:42et qui maintenant boude dans son coin.
28:44En fait le président de la République c'est
28:46le meilleur agent électoral du Rassemblement
28:48National et c'est terrifiant.
28:50On n'a toujours
28:52rien compris en fait. Ca fait des années
28:54qu'on est dans une
28:56attaque frontale du
28:58Rassemblement National, qu'on est dans le mépris
29:00qu'on est dans
29:02l'accusation et on voit bien
29:04que ça n'est pas la bonne façon de faire.
29:06Que si on veut expliquer aux Français que le vote
29:08Rassemblement National n'est pas le bon
29:10c'est pas comme ça qu'on doit faire.
29:12Ca échoue depuis des années. Chaque
29:14année le Rassemblement National
29:16gagne de plus en plus d'électeurs et on est là
29:18toujours avec nos
29:20attaques qui datent d'il y a
29:22vingt ans. Je crois qu'il faudrait peut-être qu'on renouvelle
29:24notre logiciel et qu'on propose
29:26quelque chose au lieu d'être toujours dans l'accusation
29:28et dans la
29:30terreur. On fait peur aux Français.
29:32Moi j'aurais envie qu'on leur propose
29:34quelque chose. Ce qui est très angoissant en fait c'est
29:36que la personne qui nous dit ça c'est pas un
29:38éditorialiste dont j'aurais oublié le
29:40prénom.
29:42C'est le président de la
29:44République. Qu'est-ce qu'il nous dit ? Il nous dit
29:46il va y avoir une guerre civile. Alors qui fait
29:48cette guerre en fait ? Donc ce sont des gens
29:50mais qui et avec quoi ? Mais avec des armes.
29:52Ca veut dire qu'en fait il est en train de nous expliquer
29:54il va y avoir une guerre civile
29:56que des gens auraient des armes
29:58et que surtout en tant que président
30:00de l'exécutif
30:02il serait incapable de protéger
30:04la population contre le
30:06fait que des gens prennent des armes qu'ils ont
30:08et qu'ils s'en serviraient
30:10pour tirer sur leurs compatriotes.
30:12Je trouve ça incroyable
30:14parce qu'il y a derrière ça un aveu d'impuissance
30:16ou une incompréhension
30:18de son positionnement
30:20qui est précisément d'assurer la paix
30:22l'ordre, l'autorité, la sécurité.
30:24Moi ça fait quand même
30:26des années que je reçois
30:28des informations
30:30notamment de Xavier Ruffin.
30:32Xavier Ruffin est extrêmement à droite. Enfin il vous donne des éléments
30:34très concrets
30:36sur le fait que n'importe quel petit dealer
30:38de n'importe quelle petite
30:40commune de banlieue
30:42a aujourd'hui un arsenal
30:44militaire dont il sait se servir
30:46missiles anti-chars, kalachnikov
30:48etc.
30:50Quand les rapatries d'Algérie sont venus
30:52d'Algérie armée, on les a désarmés
30:54sauf le général de Gaulle. Nous on n'a
30:56désarmé personne. Et aujourd'hui
30:58on les a laissés s'armer. On a à chaque fois
31:00paniqué quand il y avait
31:02une émeute dans les banlieues
31:04et notamment, on a commencé à paniquer
31:06surtout en 2005. Parce qu'on s'est rendu compte
31:08en 2005 qu'une émeute dans une banlieue pouvait se contaminer
31:10aux autres banlieues et qu'on n'avait pas les moyens
31:12techniques d'y faire face, surtout qu'on était engagés
31:14sur plein d'autres fronts. Donc on n'a
31:16pas arrêté de calmer les jeux, de reculer
31:18le moment où cette éventuelle
31:20guerre civile allait
31:22avoir lieu, sans jamais prendre
31:24aucune mesure pour faire en sorte
31:26qu'elle n'ait pas lieu. Parce que pour faire une guerre, il faut des armes
31:28donc qui nous explique ce Président, pourquoi
31:30les gens désarment ?
31:32J'ai dit ce que je pensais
31:34de la déclaration irresponsable
31:36d'Emmanuel Macron, mais sur le désarmement
31:38des Français, personne ne s'est posé la question il y a 2 ans
31:40ou 3 ans, quand le
31:42ministère de l'Intérieur a demandé aux Français
31:44de ramener leurs armes dans les commissariats
31:46de police. Je ne sais pas si vous vous souvenez de ce truc-là.
31:48Moi je m'étais posé la question, je m'étais dit
31:50donc il fallait ramener les fusils de chasse
31:52alors ils ont récupéré un certain nombre de
31:54centaines, de milliers d'armes quand même à ce moment-là
31:56et moi je me suis toujours demandé
31:58alors je ne dis pas en prévision
32:00d'une guerre civile, mais je me suis toujours demandé
32:02pourquoi est-ce qu'on récupérait, on demandait aux Français
32:04vous vous souvenez Valérie de cette affaire ?
32:06Et quand j'ai posé la question à des policiers
32:08bon, ils ne savaient pas
32:10trop non plus pourquoi eux, ils devaient
32:12récupérer ces armes, mais
32:14je pense que le climat, si vous voulez, depuis
32:16les gilets jaunes en France
32:18on est sur un climat d'affrontement
32:20mais encore une fois, quand vous faites
32:22croître les extrêmes, comme le
32:24président de la République les a fait, quand vous avez
32:26des positions de LFI qui sont absolument
32:28scandaleuses sur l'antisémitisme
32:30sur la question du Hamas
32:32vous créez de telles fractures
32:34dans la société que
32:36vous chauffez à blanc les électeurs
32:38les plus extrêmes et que tout ça
32:40malheureusement, je le dis avec beaucoup
32:42de gravité
32:44peut finir par se régler dans la rue
32:46moi je ne sais pas ce qu'il va se passer dimanche
32:48aux élections législatives, il y a une forte mobilisation
32:50comment il y aura de triangulaires, sans doute beaucoup
32:521 300 000 procurations
32:54ce matin, qu'est-ce
32:56qu'il va se passer le 7 juillet au soir
32:58mais voyez quand j'entendais
33:00Manon Bry ce matin au micro de
33:02Georges Jacques Bourdin qui dit, il lui pose la question
33:04est-ce qu'on appelle à une grève générale
33:06est-ce qu'on nous appelle à une grève générale si le RN l'emporte
33:08elle ne se prononce pas
33:10elle dit, bon je suis pour le vote démocratique
33:12mais elle ne dit pas que, mais vous vous rendez compte
33:14s'il y a une grève générale, parce qu'un parti
33:16l'emporte démocratiquement, on fait quoi
33:18alors, on met le système démocratique
33:20par terre, on dit on recommence les élections
33:22comme pour les traités européens, tant que les Français
33:24n'ont pas voté correctement, on les fait re-voter
33:26mais attendez, on est en train de détruire
33:28nos institutions. En plein Jeux Olympiques
33:30je le rappelle
33:32d'ailleurs, outre les déclarations
33:34sur l'antisémitisme, qui sont une chose
33:36qui révulse la plupart des Français
33:3875% des Français, si j'en crois
33:40le sondage Fondapol de janvier 2022
33:42il y a tout le rapport du
33:44Nouveau Front Populaire à la démocratie elle-même
33:46quand Caron vous explique qu'il faut un permis
33:48de voter, quand il vous explique
33:50qu'ils vont faire une grève générale
33:52quand Mélenchon tient depuis 2012
33:54un discours révolutionnaire
33:56il veut transformer la peuple
33:58en révolution, quand on voit
34:00leur comportement à l'Assemblée nationale
34:02ils sont contre
34:04la démocratie
34:06déjà qu'on a une démocratie
34:08qui est absolument altérée
34:10non seulement par le pouvoir
34:12qu'a pris l'Union Européenne au terme d'un
34:14traité de Lisbonne pour lequel personne n'a voté
34:16par le pouvoir qu'a le Conseil d'Etat, par le pouvoir
34:18qu'a le Conseil Constitutionnel, par le pouvoir
34:20qu'ont les corps intermédiaires, tout ça ce sont des gens
34:22pour lesquels personne n'est élu, et là on a
34:24un parti, qui n'est pas un parti
34:26d'ailleurs, ne l'oublions pas, on a un parti
34:28qui est contre une coalition de partis
34:30mais une coalition de partis qui porte un message
34:32antidémocratique, avec des mesures
34:34antidémocratiques, et ça c'est
34:36catastrophique.
34:38C'est assez intéressant là-dessus parce qu'en fait
34:40une coalition de partis, un parti
34:42j'aurais aimé parler aussi du centre
34:44mais comme il n'y a pas vraiment de mention de démocratie
34:46dans le programme, c'est compliqué pour nous
34:48mais en revanche, ce qui est assez intéressant
34:50c'est qu'on voit beaucoup de similitudes entre les deux
34:52Fronts Populaires et
34:54Extrême Droite, Rassemblement National
34:56c'est qu'en fait il y a toujours
34:58ce renvoi à la facilitation du référendum
35:00d'initiative citoyenne, populaire
35:02enfin, on est sur la même logique
35:04de développer au maximum la logique de référendum
35:06et la logique de référendum
35:08elle est très intéressante, on en a parlé pour 2007 justement
35:10la logique de référendum c'est une
35:12expression ultime de souveraineté populaire sur un sujet
35:14le référendum
35:16il a deux gros problèmes
35:18en France, le premier c'est que ça personnalise
35:20énormément la question, en fait
35:22souvent on est quand même sur un publicité pour ou contre
35:24donc ça c'est un vrai sujet
35:26la deuxième chose, c'est qu'un référendum
35:28avec une réponse en oui ou non
35:30ne peut pas permettre de traiter un problème
35:32aussi complexe que
35:34on parlait du climat, mais on peut également parler
35:36de l'immigration ou de la
35:38réforme des institutions, en fait c'est des
35:40questions qui sont hyper polies
35:42sémantiques, on parle d'économie, on parle
35:44de social, on parle de culturel
35:46et donc en fait, toutes ces choses là, elles peuvent
35:48pas forcément être traitées par un référendum
35:50La constitution européenne n'aurait pas dû l'être d'ailleurs
35:52Non mais pardon, mais on n'a pas écouté les français
35:54Non plus, c'est ça
35:56Mais tous ces référendums où les français n'ont pas
35:58écouté, il faudrait qu'on revienne
36:00à Emmanuel Macron
36:02plus précisément dans ses déclarations
36:04Non mais bien sûr, mais juste un mot
36:06quand même, parce que
36:08j'entends référendum, la gauche
36:10est-elle pour les référendums ? Voilà une question
36:12sur laquelle vous pourriez vous apesantir, monsieur
36:14Je vais vous dire pourquoi, parce que quand
36:16Manuel Bompard
36:18en 2023 déclare, le vote
36:20n'est pas forcément l'alpha et l'oméga de la démocratie
36:22Le vote
36:24n'est pas forcément l'alpha et l'oméga de la démocratie
36:26Donc monsieur Bompard
36:28qui dirige la France Insoumise
36:30il prend le pouvoir comment, si ce n'est pas
36:32par le vote ? Par la rue ?
36:34Caron
36:36et qui veut donner un permis de voter, c'est pareil
36:38Je m'en rappelle très bien
36:40et en fait c'était par rapport à la structuration interne du parti
36:42Et là vous me permettez de dire une chose
36:44Mais peu importe, que ce soit
36:46pour un parti
36:48Au contraire, parce qu'elle est fille
36:50comme tout autre parti
36:52Ce qui est extrêmement intéressant
36:54c'est qu'il y a
36:56une exemplarité des partis à avoir
36:58sur la démocratie en interne
37:00Et ce qui a été dit par rapport au vote
37:02c'était une bêtise absolue au regard de ce qu'est la démocratie
37:04et de comment elle doit être conduite
37:06Le vote n'est pas l'alpha et l'oméga
37:08Le vote est la base de la démocratie
37:10Maintenant ce qui est intéressant
37:12c'est que nous, démocratie ouverte
37:14on travaille pour essayer d'outiller les partis
37:16pour qu'ils puissent en interne
37:18s'améliorer dans leur structuration
37:20dans la représentation des militants
37:22mais aussi des corps intermédiaires
37:24de tous ceux qui rentrent en interaction avec les partis
37:26pour que quel que soit le parti
37:28qui décide de se présenter à une élection
37:30il puisse être outillé pour être réellement démocratique
37:32d'abord en interne et ensuite dans ses propositions
37:34Vous trouvez que LFI est démocratique ?
37:36Je pense que chaque parti a beaucoup
37:38beaucoup de points d'amélioration
37:40LFI comme d'autres
37:42Comme d'autres
37:44Je voulais revenir sur une remarque
37:46du Président de la République
37:48sur la violence des mineurs
37:50qu'il semble découvrir là encore une fois
37:52en disant on va faire
37:54je lisais hier la tribune
37:56de Maurice Berger, pédopsychiatre
37:58dans le Figaro
38:00qui donnait ces chiffres ahurissants
38:02que j'ai déjà donné ici mais que je vais vous répéter
38:0446% de viols commis par des mineurs
38:06et sur ces 46%
38:08ou 48%, 27%
38:10par des enfants de moins de 13 ans
38:12donc c'est des chiffres
38:14qui datent de 2021
38:16donc on ne découvre pas cette violence des mineurs
38:18Maurice Berger travaille sur le sujet depuis des années
38:20et là on a un Président de la République
38:22qui d'un seul coup
38:24découvre
38:26qu'il va falloir
38:28plus de sévérité
38:30on est un peu abasourdis
38:32de voir qu'il découvre les problèmes
38:34Jusqu'à 13 ans on ne peut pas faire grand chose contre un mineur
38:36j'ai eu un dossier de viol
38:38d'une mineure de 6 ans
38:40par son cousin de 12 ans
38:42la police nous a clairement dit qu'il ne pouvait rien faire
38:44ce qui m'a beaucoup étonné en revanche
38:46c'est que le procureur de la République
38:48ne déclenche pas ce qu'on appelle une information préoccupante
38:50c'est à dire une enquête
38:52des services sociaux
38:54sur la famille pour savoir
38:56comment un enfant de 12 ans peut en venir
38:58à violer sa petite cousine
39:00et rien ne s'est passé en fait
39:02donc on ne peut pas
39:04après il y a la sanction mais il y a quand même
39:06cette histoire de prévention
39:08ça ramène aussi à la protection de l'enfance
39:10à l'état de la protection de l'enfance
39:12qui est absolument catastrophique
39:14il y a encore une gamine qui est morte dans sa famille d'accueil
39:16une autre avant
39:18qui avait été placée chez un couple
39:20dont le fils avait été condamné pour des violences sexuelles
39:22et d'ailleurs il l'a violée
39:24tout va bien
39:26ce que je veux dire c'est que la violence des mineurs
39:28est un sujet complexe, profond
39:30il se trouve que depuis
39:32une loi de 83 ou 84
39:34c'est sorti du régalien, ça a été départementalisé
39:36ce n'est donc plus un enjeu politique
39:38il y a autant de systèmes
39:40de protection de l'enfance qu'il y a de départements
39:42et aujourd'hui
39:44on ne peut pas traiter de la violence
39:46des mineurs si on ne s'inquiète pas
39:48de savoir dans quelles familles
39:50grandissent ces mineurs
39:52et quelles sont les obligations, les responsabilités parentales
39:54imposées à ces parents-là
39:56on ne sait pas donner les moyens de le faire et personne ne s'en préoccupe
39:58facile, le président de la république
40:00d'un seul coup découvre le problème
40:02comme d'autres
40:04on se retrouve dans un instant pour continuer ce débat
40:06à tout de suite
40:08Sud Radio, le 10h midi
40:10mettez-vous d'accord, Valérie Exper
40:14Sud Radio, le 10h midi
40:16mettez-vous d'accord, Valérie Exper
40:18on va revenir sur
40:20le programme du RN
40:22qui était présenté hier par Jordan Bardella
40:24un mot, on parlait de l'étranger
40:26je vois un tweet
40:28que m'envoie un auditeur, la presse européenne
40:30étrie Macron, un dirigeant kamikaze
40:32égocentrique selon Der Spiegel
40:34le président joue avec le feu, un jeu dangereux
40:36écrit le Guardian
40:38et c'est vrai que les faux journaux étrangers
40:40sont assez, en particulier
40:42la presse allemande est très sévère
40:44on peut légitimement se demander
40:46comment un président qui nous explique
40:48que les extrêmes mènent à la guerre civile
40:50a pu provoquer
40:52ces élections
40:54en se qualifiant lui-même d'extrême-centre
40:58le programme du RN
41:00vous qui êtes spécialiste
41:02de l'économie
41:04j'ai hésité entre deux carrières
41:06j'aurais pas payé d'impôt
41:08si j'avais été fonctionnaire à l'OCDE
41:10ou FMI
41:12ce qu'on peut dire, c'est que la présentation
41:14qu'on a faite de Bardella hier, on voit bien qu'il est en train
41:16de détricoter à ce nombre de mesures
41:18je rappelle quand même, par exemple
41:20on soit pour ou contre, mais que pour baisser
41:22un taux de TVA en Europe, alors je sais qu'il y a des pays
41:24comme la Pologne qui l'ont obtenu après Négo
41:26mais il faut l'aval de Bruxelles
41:28quand vous avez des problèmes
41:30de finances publiques comme c'est le cas aujourd'hui
41:32avec des recettes de l'Etat qui ont été moindres
41:34vous privez de
41:3615, 20, 30 milliards d'euros
41:38en baissant le taux de TVA
41:40parce que c'est de la recette fiscale
41:42c'est un vrai sujet pour le budget de l'Etat
41:44si vous voulez diminuer
41:48ce que la France verse chaque année à Bruxelles
41:50Bruxelles peut vous coller
41:52un veto, etc.
41:54je vous rappelle quand même qu'en ce moment, même si c'est passé un peu sous les radars
41:56la France avec d'autres pays
41:58mais est-ce qu'on peut
42:02se raisonner de cette manière
42:04est sous le coup d'une procédure de déficit excessif
42:06parce qu'on n'a absolument
42:08aucun engagement depuis des années
42:10c'est à la clé quand même
42:122 milliards et demi d'euros d'amende potentielle
42:14ce qui d'ailleurs est une incohérence totale
42:16parce que quand vous êtes en déficit budgétaire
42:18vous accroissez un peu plus votre déficit budgétaire
42:20avec l'amende que vous allez devoir payer
42:22donc moi j'ai le sentiment, si vous voulez que Bardella
42:24vous savez, plus le mur du pouvoir
42:26se rapproche peut-être, plus celui de
42:28la réalité devient
42:30infranchissable. Or vous avez un
42:32ensemble de mesures économiques
42:34qui sont proposées par l'Assemblée nationale
42:36qui sont édulcorées en ce moment
42:38comme s'il avait un peu le vertige de l'arrivée au pouvoir
42:40et du coup il me semble qu'il déplace
42:42le terrain pour ne pas décevoir sa base
42:44électorale sur des réformes plutôt sociétales
42:46Oui, il y a parlé beaucoup d'éducation, d'autorité
42:48Autorité, vouvoiement du professeur
42:50ça coûte pas cher
42:52ça coûte zéro euro au budget
42:54et vous voyez ça me fait penser un peu, alors comparaison
42:56évidemment n'est pas raison
42:58mais vous savez
43:00la gauche quand elle arrive au pouvoir
43:02elle fait des réformes sociétales parce que souvent
43:04son programme économique est inapplicable
43:06c'est l'abolition de la peine de mort
43:08le mariage pour tous
43:10de François Hollande
43:12parce qu'en fait quand vous regardez dans le détail
43:14il y a un président de gauche et un président de droite
43:16Mitterrand il fait une politique du gauche jusqu'en 83
43:18et après il convertit la gauche
43:20au libre marché et à l'Europe
43:22Chirac il nous fait une campagne sur la fracture
43:24sociale et puis en 95
43:26il augmente la fiscalité
43:28et il demande à la JUP de
43:30contraindre les comptes sociaux
43:32donc si vous voulez il y a l'arrivée au pouvoir puis il y a la réalité
43:34mais ce que je crois de toute façon
43:36Valéry je vais vous le dire tel que je le pense
43:38c'est qu'aujourd'hui on est dans un tel état
43:40d'exaspération dans ce pays
43:42il y a tellement de fractures que je vais vous dire
43:44la question n'est même plus celle des
43:46programmes en réalité et c'est pour ça
43:48que sans doute
43:50le RN continue de croître dans les sondages
43:52et je pense au Rolling Epoch
43:54c'est qu'en réalité quand vous interrogez
43:56des gens qui votaient à droite classiquement aujourd'hui
43:58ils vous disent quoi ? Allez je vais vous résumer
44:00pendant 40 ans, 50 ans
44:02on a eu les meilleurs experts
44:04les gens les plus intelligents, les gens les mieux formés
44:06qui avaient le plus de diplômes
44:08de droite et de gauche et voilà la situation
44:10dans laquelle on se trouve aujourd'hui. Alors vous me dites que
44:12les gens du RN sont des guignols
44:14c'est peut-être des guignols mais est-ce qu'ils
44:16font pire, plus mal
44:18que ceux qui nous emmenaient dans le mur ?
44:20C'est ça aujourd'hui l'élément
44:22central. Donc si vous voulez des programmes économiques
44:24en fait, la politique a perdu
44:26tellement de ses lettres de noblesse que les gens
44:28ne votent même pas là-dessus. Ils
44:30votent sur un sentiment de rejet
44:32un sentiment de rejet des élites
44:34un sentiment d'exclusion, un sentiment
44:36de souffrance personnelle
44:38et c'est là-dessus qu'ils votent. Et ça je vais vous dire
44:40pour les gens qui font de la politique au quotidien
44:42c'est très difficile à contenir
44:44on a essayé tout le monde sauf eux
44:46voilà c'est ça.
44:48C'est vrai qu'il y avait
44:50des sondages qui disaient
44:52ce qui vexe beaucoup les français
44:54c'est qu'on traite les classes
44:56moyennes et inférieures, on leur dit
44:58non seulement qu'elles sont moyennes et inférieures mais qu'elles sont
45:00moins éduquées. Et bien
45:02et on vous dit, le RN
45:04est nul finalement, il est moins éduqué
45:06également que les partis de
45:08gouvernement. Finalement, ils ont envie
45:10de voter peut-être pour des gens qui leur ressemblent, ça c'est le premier
45:12point. Et puis le deuxième point qui est quand même
45:14assez important
45:16Non, on ne peut pas dire ça, pardon Caroline
45:18mais on ne peut pas dire des choses pareilles, je suis désolée.
45:20C'est ce que j'ai entendu.
45:22Vous voyez, je pense que vraiment dire que
45:24ceux qui votent le RN
45:26sont des gens
45:28débiles, pas éduqués.
45:30Mais moi je ne trouve pas qu'ils le sont.
45:32Moi je ne peux pas l'entendre, je suis désolée.
45:34Moi je ne suis pas du tout d'accord avec ça.
45:36Je pense au contraire, à l'instar d'Orwell
45:38que la common decency, la morale, la décence
45:40commune, ce n'est pas l'élite qui l'a.
45:42C'est précisément les gens...
45:44Je ne trouve pas du tout que les gens
45:46qui ont les mains dans le cambouis soient des idiots.
45:48Je pense qu'ils sont pris pour des idiots
45:50et que comme le dirigeait lui,
45:52cette fracture, il ne la supporte plus.
45:54Après, il y a un autre point
45:56qu'il faut quand même mettre bien en valeur,
45:58c'est que ces gens qui souffrent,
46:00parce que leur pouvoir d'achat est sans arrêt
46:02diminué et diminué par des taxes qui se mettent
46:04partout. Il y a des taxes dans les dentifrices,
46:06il y a des taxes dans les réfrigérateurs, maintenant il y a des taxes
46:08sur les vêtements neufs, il y a des taxes partout.
46:10Donc ils grignotent, ils grignotent, plus l'augmentation
46:12des prix. Ils sont
46:14angoissés par ça, ils sont également
46:16angoissés par une immigration dont ils estiment
46:18à tort ou à raison qu'elle est la cause
46:20du poids des finances publiques.
46:22Et aujourd'hui, les deux seules
46:24parties qui sont anti-immigrationnistes, il y en a deux,
46:26c'est l'ELR
46:28et l'ERN.
46:30Juste là-dessus, si on parle
46:32quand même des problèmes, parce que la décence commune,
46:34c'est de répondre à des préoccupations,
46:36que le pouvoir d'achat ou d'autres enjeux économiques par exemple.
46:38Et là, on parlait du chiffrage.
46:40On venait justement de dire qu'il y avait un problème,
46:42c'est qu'on était dans l'hyper-personnalisation
46:44et on n'était vraiment pas du tout dans les enjeux
46:46programmatiques. Là, le programme du
46:48ERN, on l'a tous reçu, il est
46:50arrivé hier, donc ça veut dire
46:52qu'il va y avoir un chiffrage qui va être fait peut-être au doigt mouillé
46:54dans les prochains jours. En fait,
46:56comment est-ce que c'est possible de débattre
46:58de la crédibilité d'un programme
47:00lorsqu'il est reçu une semaine avant
47:02le premier tour, qu'il n'y a pas de possibilité
47:04d'avoir un chiffrage contradictoire ? Mais attendez,
47:06c'est pas lié au ERN uniquement.
47:08Mais comment imaginez
47:10qu'à l'autre côté,
47:12le nouveau Fonds Populaire
47:14puisse faire croire aux Français qu'il va
47:16dépenser 250 à 300 milliards,
47:18c'est-à-dire le PIB du Portugal tous les ans ?
47:20Tout l'intérêt et tout l'élégance
47:22justement d'un programme
47:24politique, c'est de pouvoir être
47:26challengé quelque part, qu'il puisse être
47:28chiffré et qu'il y ait des contre-mesures et qu'après
47:30on puisse voir s'il est crédible ou pas.
47:32Ce qu'on paye à l'action,
47:34c'est la trahison des élites.
47:36Je suis désolée de vous le dire, on est là
47:38au pied du mur parce que nous avons tous
47:40échoué collectivement à répondre
47:42aux préoccupations des Français. Ça fait
47:44des années avec
47:46M. Macron, avec ce Président de la République,
47:48que les Français qui souffrent sont
47:50méprisés. Ça a commencé par les gilets jaunes
47:52et puis on a continué
47:54à être dans le mépris
47:56et l'arrogance. Voilà, on y est
47:58maintenant. Mais c'est exactement
48:00ce que je disais, ils se sentent méprisés
48:02d'ailleurs Christophe Guy lui en parle très bien
48:04de ce sentiment d'être méprisés.
48:06Mais ils sont méprisés. Pourquoi
48:08la réponse est l'ERN
48:10et pas la gauche qui normalement
48:12mobilise plutôt
48:14le vote ouvrier ?
48:16Mais non, Valérie,
48:18pourquoi est-ce que LFI a décidé
48:20d'essayer de cultiver une base
48:22communautaire électoraliste ?
48:24Pourquoi ? Parce que la gauche,
48:26depuis cette fameuse note de Terranova,
48:28qui abandonne la classe ouvrière
48:30finalement, parce que l'ERN
48:32est déjà en train de capter.
48:34Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais tout autour
48:36de Paris, il y avait ce qu'on appelait la ceinture rouge,
48:38il y avait toutes ces mairies communistes. Aujourd'hui,
48:40toutes ces mairies, tous ces électeurs, ils votent quoi ?
48:42Ils ne votent plus pour le PC ou pour LFI,
48:44ils votent pour le Rassemblement National. Donc,
48:46la gauche, Mélenchon en
48:48grand stratège, je lui reconnais,
48:50il a déplacé le curseur en se disant
48:52je vais avoir le premier étage de ma fusée,
48:54c'est-à-dire un vote solide communautaire.
48:56Moi, je vous donne mon billet que dans quelques temps,
48:58s'il réussit son coup, en
49:002027, s'il est candidat,
49:02il va beaucoup adoucir.
49:04Parce qu'en fait, il le dit,
49:06j'ai fait 22%, donc vous avez un socle
49:08solide qui représente 10-12% dans ce
49:10pays. À votre communautaire,
49:12avec tous les errements que ça
49:14a représenté. Mais ensuite,
49:16qu'est-ce qu'il va faire ? Il va adoucir
49:18son discours pour essayer d'avoir les 400 000 voix
49:20qui lui a manqué la dernière fois pour être
49:22présent au second tour. C'est ça la stratégie
49:24politique. Et ce qui est quand même désastreux,
49:26c'est de voir M. Glucksmann,
49:28qui s'est fait traiter de sale juif,
49:30qui a eu des croix agamées,
49:32et qui va à Canossa au bout de 4 jours,
49:34il avait dit je pose 5 conditions avant de faire le truc.
49:36Pas du tout, il est rentré sous le tapis.
49:38Et là, il nous fait le coup, il y a 2 jours, de signer une tribune
49:40en disant non à l'antisémitisme.
49:42Mais M. Glucksmann, c'est trop tard.
49:44Vous êtes un bobo politique.
49:46La politique est trop violente pour vous.
49:48Vous n'êtes pas taillé pour ça. Faites autre chose.
49:50Travaillez le journalisme avec votre épouse.
49:52Il avait quand même réussi
49:54à mobiliser aux élections européennes.
49:56Il a fait plus que la France insoumise.
49:58Il a tout gâché.
50:00Il a tout gâché.
50:02Il a pris la place de Jérôme Gage.
50:04Merci à tous les 4
50:06dans un instant. Je vous souhaite une très bonne journée.