André Bercoff reçoit Laurent Benveniste, co-fondateur du réseau SID ; Jean-Michel Mousset, entrepreneur vendéen et créateur du LUDyLAB ; Rémy Guyomarch, fondateur de Terre de couleur ; Jean-Luc Dorel, fondateur de Quantia ; Jean-Michel de Germain, président de la Fédération française d'Aquaponie ; Jean-Christophe Michelet, fondateur de la Maison Michelet et double champion du monde des confituriers pour une émission spéciale : monde de demain, ceux qui innovent.
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##LA_CULTURE_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-10-27##
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00:00 La culture dans tous ses états, André Berkhoff.
00:07 Oui, oui, oui, Alain Bachung, "Ma petite entreprise ne connaît pas la crise", mais combien de
00:17 petites entreprises ne connaissent pas la crise aujourd'hui ? Avec la hausse de l'électricité
00:22 et autres produits gaziers intéressants.
00:25 Ce n'est pas toujours facile, mais il y a des endroits où effectivement ça marche
00:31 très fort.
00:32 Et où ça marche très fort et on en parle très très peu, ce sont les entreprises innovantes.
00:36 Ce sont les gens qui créent.
00:37 Et qui créent quelquefois à partir de transitions séculaires.
00:40 Ça n'a rien à faire, ce n'est pas du passé faisons table rase, c'est autre chose.
00:45 C'est de prendre quelque chose hissé, centimètre par centimètre sur les épaules des artisans
00:50 qui nous ont précédés, il y a peut-être des millénaires et autres, et puis engranger.
00:55 Créer, innover.
00:56 C'est ce pas de côté que font des centaines, des milliers, des dizaines de milliers de
01:01 français et qui font la France de demain.
01:04 Et bien c'est cela que nous allons explorer aujourd'hui.
01:07 Nous allons en prendre quelques-uns et ils vont vous raconter ce qui se passe.
01:11 Et ce qui se passe, c'est passionnant.
01:13 La culture dans tous ses états, André Bercoff.
01:18 Impossible n'est pas français, ce proverbe on le connaît.
01:25 Impossible n'est pas français.
01:28 J'ai connu un bras paysan.
01:30 Impossible n'est pas français.
01:31 On n'entend pas beaucoup cette phrase en ce moment.
01:33 Non, non, la France, allez c'est 1%, c'est 1% de la population mondiale, c'est rien,
01:38 c'est un petit carré.
01:39 Timide, timide, timide.
01:40 Et bien non, il y a des gens qui ne sont pas d'accord avec ça.
01:44 Qui pensent, qui pensent aller loin, qui explorent et qui étendent le champ des possibles.
01:50 Et oui, ça existe pas seulement en sport, pas seulement dans l'alpinisme de haute montagne,
01:55 mais partout et dans les entreprises.
01:57 Comment ? Et bien on en parle.
01:59 Laurent Benveniste, bonjour.
02:00 Bonjour André Bercoff.
02:02 Laurent Benveniste, je vous ai connu à France Initiative.
02:05 Vous avez développé beaucoup, beaucoup de choses.
02:08 Mais là, vous développez une démarche qui est très intéressante, qui est à la fois
02:14 basée sur l'innovation et sur le local.
02:17 Vous savez, c'est René Dubos, le philosophe, qui disait "Pensez globalement, agir localement".
02:22 Et c'est jamais aussi vrai qu'aujourd'hui, dans ce monde basculé du 21ème siècle.
02:27 Alors, c'est quoi effectivement ces innovations en partant de la base, du village, de la ville,
02:33 de l'environnement ?
02:35 Alors, c'est une vision, une initiative prise à deux.
02:41 Donc Rudi Arnould et moi.
02:43 Rudi Arnould qui est un économiste basé à Bruxelles, qui lui a développé un certain
02:47 nombre de choses pour aider les entreprises, pour investir dans les jeunes entreprises.
02:52 Et tous les deux, on avait conscience depuis une dizaine d'années qu'il y avait une évolution
02:57 dans la manière de se créer les entreprises nouvelles en Europe de manière générale.
03:05 Et que cette évolution s'est traduisée par le fait que quelques projets, qui souvent
03:14 sont issus d'une phase assez longue de recherche, ou en tout cas au terme de laquelle il y a
03:18 un savoir-faire qui se crée, pouvaient avoir un impact très important sur le devenir de
03:23 l'économie.
03:24 Et notre démarche, après avoir tatonné, après avoir subi quelques échecs dans la
03:28 manière dont on s'est organisé, nous a amené à bâtir ce dispositif, ce réseau
03:32 qui s'appelle SID.
03:34 On a démarré SID, S-I-D, qui a été trouvé par Rudi.
03:38 Donc c'est "Sustainable Innovation Durable".
03:40 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que ce sont des projets à fort impact et à fort
03:44 potentiel de développement.
03:45 D'accord.
03:46 Et on s'adresse.
03:47 Donc projet SID.
03:48 Alors, ce projet, en quoi ? Quelles sont ses caractéristiques ? Si vous arrivez à donner
03:52 les trois lignes de force, ou les deux, ou les une, c'est quoi les lignes de force de
03:56 ce projet ?
03:57 C'est le fait que ce sont des petites équipes qui sont, comme vous l'avez dit, donc ancrées
04:02 localement, qui traversent le désert sur une période relativement longue, mais c'est
04:09 vrai partout dans le monde, particulièrement en France, c'est-à-dire que ces projets
04:13 sont peu reconnus au départ.
04:14 Et pour arriver à émerger, pour que ce savoir-faire arrive à se constituer, ils ont besoin de
04:19 ressources.
04:20 Et ce projet s'est organisé, c'est un engagement de personnes, de quelques personnes, pour
04:23 faire de sorte qu'on mobilise relativement tôt des ressources pour les aider à émerger.
04:29 D'accord.
04:30 Donc effectivement, ce qui dit ressources dit argent, dit fonds, etc.
04:33 C'est bien ça, le nerf de la guerre.
04:35 D'abord à être reconnu, à être encouragé, à être aidé, notamment dans la manière
04:41 dont ils vont bâtir leur réseau, et dit à un moment donné, effectivement, argent.
04:44 Et c'est grâce à quelques personnes qu'on a pu réussir à faire émerger ce réseau,
04:52 qui ont réfléchi d'abord en termes d'utilité, et qui se rendent compte à l'arrivée que
04:56 lorsqu'on investit dans des projets qui sont utiles, qui sont issus d'un savoir-faire,
05:01 qui sont bien exécutés, ça peut être y compris rentable.
05:04 Oui, l'utile peut être rentable, et d'ailleurs c'est toujours mieux quand c'est rentable,
05:08 effectivement.
05:09 Ça fait combien de temps que vous avez commencé cette démarche ?
05:12 C'est depuis 2010 qu'on commence, et c'est depuis 2014-2015 qu'on a identifié deux
05:20 projets extrêmement consistants.
05:22 Donc OneCube, qui a largement travaillé pour bâtir les normes européennes en matière
05:26 de transfert de données fondées sur le consentement des personnes, ce qui est un enjeu fabuleux.
05:30 On a fait beaucoup de choses sans le consentement des personnes, donc c'est une bonne chose
05:34 que de faire des choses avec le consentement des personnes.
05:37 Avec le consentement, et ce qui permet de bâtir des écosystèmes de partage de données
05:40 aujourd'hui, qui sont bâtis par notamment les acteurs de ce premier projet.
05:44 On peut dire que c'est un projet qu'on a largement accompagné sur une phase relativement longue.
05:49 Le deuxième est une entreprise qui produit de l'énergie en mer, qui est aussi un enjeu
05:55 fabuleux et qui aujourd'hui est une belle entreprise.
05:57 C'est ça qui nous intéresse aussi, et qui agrège d'autres entreprises pour créer
06:01 à l'arrivée un bel écosystème.
06:03 Il faut rappeler que la France est le deuxième empire maritime du monde.
06:07 De ce point de vue là, on a tendance à l'oublier.
06:10 Justement, combien de projets vous avez suivis depuis ?
06:14 Au total, depuis 2015, une trentaine.
06:17 Depuis la création de CIDE, formellement une vingtaine.
06:20 18 sont aujourd'hui sur C20 en plein développement.
06:23 Il y a eu deux qui ont mal vécu la crise sanitaire, mais qui ont pu bâtir une technologie
06:28 qui reste vivace.
06:30 À l'arrivée, je parlais de l'entreprise GEPS qui développe toute forme d'énergie
06:40 en mer.
06:42 S'agrègent des projets derrière, par exemple l'un qui est aujourd'hui leader mondial
06:46 en termes de technologie, par exemple, pour l'exploration sous-marine.
06:49 Un autre qui développe un concept d'hôtellerie, mais totalement flottante,
06:54 donc totalement autonome en énergie.
06:56 Bref, ce sont non seulement des projets qui se développent,
07:00 et qui voient des synergies qui peuvent marcher en réseau,
07:03 et c'est très intéressant.
07:05 Absolument.
07:06 D'ailleurs, il n'y a pas si longtemps, chez Jean-Michel Mousset,
07:10 vous avez effectivement, bonjour.
07:12 Bonjour André.
07:13 Vous êtes là aussi, et Jean-Michel Mousset, vous êtes d'abord, disons, le Vendée.
07:18 On peut le dire, le grand Vendée.
07:20 Et puis, vous nous avez dit quelque chose qui est un scoop,
07:23 la Vendée connaît plein d'emplois.
07:25 On en parle très très peu, tu vois.
07:27 Le plein d'emplois, vraiment, 3% de chômage, c'est quand même pas mal.
07:31 Autre chose, c'est que Jean-Michel Mousset, lui, si vous en avez marre de la tour Eiffel,
07:35 de Séra, il y a trop de monde, vous allez en Vendée,
07:37 où vous avez une petite tour Eiffel, beaucoup plus petite,
07:40 mais quand même visitable.
07:41 Mais surtout, Jean-Michel Mousset, vous, vous avez fait un Ludilab.
07:45 C'est quoi votre Ludilab ?
07:46 Oui, d'ailleurs, c'est dans ce lieu, Ludilab, laboratoire ludique.
07:49 Ah oui, d'accord.
07:50 Vous pensez à la fête, quand même, c'est pas mal.
07:52 C'est un laboratoire, c'est un lieu où on apprend à l'insu de son plein gré,
07:56 en s'amusant.
07:58 D'accord, alors on apprend quoi ?
07:59 On apprend plein de choses, on apprend plein de nouvelles technologies.
08:04 Par exemple, la réalité virtuelle, on a la plus grande salle de réalité virtuelle de France,
08:09 au Ludilab, en pleine campagne, au cœur du bocage de la grande Vendée.
08:13 Au cœur du bocage en D1.
08:14 Et c'est au Ludilab que moi, j'ai le grand plaisir d'accueillir la journée,
08:19 qu'on a baptisée Pachacamac.
08:22 Pour référence indienne, c'est ça, ou mexicaine ?
08:24 Référence au dieu Inca, qui transforme l'énergie céleste en énergie,
08:31 l'énergie spirituelle en énergie bien matérielle.
08:33 Mais Jean-Michel, vous le savez, votre ambition, c'est d'accueillir aussi,
08:36 d'être un structurel accueil.
08:37 Oui, c'est ce que nous faisons avec le réseau SID.
08:41 La journée annuelle du réseau SID se déroule au Ludilab,
08:46 et sous l'égide du dieu Pachacamac, qui...
08:51 Je crois qu'on était dans un pays laïque.
08:54 Oui, mais vous voyez André, ce dieu-là permet de transformer
08:58 l'énergie spirituelle en énergie matérielle.
09:00 C'est la rencontre des investisseurs avec les start-upeurs et les innovateurs.
09:05 Vous voulez dire qu'ils peuvent voir l'intérêt d'un projet,
09:09 voir si on peut investir ?
09:11 Cette journée-là, nous organisons la rencontre de start-upeurs et d'investisseurs.
09:18 Allez-y.
09:20 Et ça se passe, comme vous l'avez dit, en Grande-Vendée.
09:23 En Grande-Vendée, oui.
09:25 C'est pas à vous que j'apprendrais que la carte n'est pas le territoire, n'est-ce pas ?
09:29 Et nous avons justement ce territoire qui est à cheval sur quatre départements,
09:34 la Vendée, la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et les Deux-Sèvres,
09:38 qui est très particulier parce que, comme vous l'avez dit, nous sommes au plein emploi,
09:42 ce qui nous pose quelques soucis en tant qu'entrepreneurs, au passage, de recrutement.
09:47 Mais enfin, on ne va pas se plaindre.
09:49 C'est plutôt une bonne chose, oui.
09:50 On ne va pas se plaindre, mais on a tout intérêt à réfléchir à ce qui va se passer dans les années futures.
09:55 D'où l'idée de parler de la Silicon Vendée.
09:58 Parce que si nous avons le plein emploi aujourd'hui, c'est grâce aux emplois industriels.
10:03 Nous sommes à plus de 30% d'emplois industriels, alors qu'en France, on est à 12% en moyenne.
10:09 On a vu ce qui s'est passé quand la France ne se vouait qu'au tertiaire,
10:12 et a joyeusement liquidé toute une partie de son secondaire.
10:16 C'était intéressant.
10:17 Avec des politiques qui pensent à tout.
10:19 Donc notre ambition avec cette Silicon Vendée, c'est d'inventer les métiers du futur.
10:25 C'est de disrupter les métiers d'aujourd'hui,
10:27 pour que dans dix ans, on soit encore un territoire où il fasse bon vivre et bon travailler.
10:32 Alors justement, et c'est bien, la Vendée ça a l'air bien parti.
10:36 Au-delà de la Vendée, Laurent Béviniste,
10:38 est-ce que c'est difficile quand même, très franchement,
10:41 d'attirer les investisseurs aujourd'hui dans des entreprises innovantes,
10:44 et dans des entreprises où on sait très bien que le nouveau fait peur,
10:47 qui dit nouveau, dit "ouh là là, mais où on va, on va".
10:50 On l'a vu, on la voit même en Amérique,
10:53 Patry les entrepreneurs, Google, ils ont mis cinq ans à commencer à pouvoir faire quelque chose,
10:58 et je ne vous parle pas d'Elon Musk et de SpaceX et compagnie.
11:00 Est-ce que c'est difficile en France ?
11:02 Très honnêtement, c'est difficile.
11:04 On a un dispositif public qui fonctionne en France,
11:07 mais qui doit s'appuyer sur du financement privé.
11:09 Et le financement privé est difficile à réunir.
11:12 Et ce qu'on a réussi, pour différentes raisons,
11:15 pour des raisons culturelles, pour des raisons liées au fait que
11:17 on pense que c'est à l'état de gérer ce type de situation au départ,
11:21 pour une raison de caractéristique générale, je dirais, de l'élite économique française.
11:27 Mais on a réussi à faire de sorte que quelques personnes,
11:33 comme Jean-Michel Mousset, je dirais en premier lieu Jean-Michel Mousset,
11:38 qui ont bien réussi, qui ont un savoir-faire,
11:41 ce qui est aussi important, le savoir-faire, l'expérience, que le financement,
11:46 s'intéressent à leur territoire.
11:48 D'où le fait qu'ils vont privilégier effectivement les entreprises
11:51 qui sont ancrées sur leur territoire, là où il y a un sentiment d'appartenance au territoire,
11:54 donc à l'échelle des régions.
11:56 Donc on a comme ça pu réunir effectivement un réseau de personnes
11:59 grâce auxquelles on a pu faire émerger ces projets.
12:01 Je vous parle de GEPS, par exemple,
12:03 GEPS, entreprise d'énergie marine renouvelable, a été considérée
12:06 comme a priori parentable, parce que ça ne fonctionnait pas.
12:09 GEPS, en l'occurrence, est la première entreprise qui marche
12:11 pour des raisons liées à la manière dont elle s'est organisée,
12:14 c'est de l'innovation, donc par définition c'est nouveau.
12:16 Et bien c'est grâce à une personne qui se reconnaîtra,
12:19 qui gère plusieurs restaurants, une chaîne de restaurants,
12:23 qui a mis 300 000 euros dans le but, grâce aux systèmes d'abondement
12:27 et systèmes publics, on a pu mobiliser 3 millions,
12:29 quand les Américains ont mobilisé 15 millions sur la même technologie,
12:32 et eux sont devant, parce qu'ils ont pu effectivement
12:35 se donner les moyens de bâtir une technologie qui est efficace,
12:38 sachant qu'on a de bons entrepreneurs.
12:40 Et donc on a, dans les régions, on peut bâtir,
12:43 nous on a commencé dans l'Ouest, notre idée c'est de proposer
12:46 à ceux qui veulent le faire dans d'autres régions de le faire aussi,
12:49 mais comme vous l'avez dit, c'est après, au niveau très local
12:52 que les choses se passent, pour faire de sorte que le terreau
12:55 soit favorable à l'entreprise.
12:57 C'est là, dans les bassins de vie, tout ça, de plus en plus
13:00 fondé sur les relations, c'est sur la place du village qu'on peut
13:03 créer des relations avec des personnes différentes,
13:05 c'est comme ça que se crée l'innovation, et c'est surtout là
13:07 qu'on peut créer un climat qui permet de faire de sorte que
13:10 ces territoires locaux soient attractifs,
13:13 et de permettre de faire de sorte qu'à partir du moment
13:15 où ils le sont, des projets comme ceux qui vont être présentés
13:18 auront envie d'y aller.
13:20 - On va en parler tout de suite après cette petite pause,
13:22 vous allez voir des projets, des projets qui ont été lancés,
13:25 4 projets, après on en parlera de beaucoup d'autres,
13:28 mais là, dans cette émission 4 projets, vous allez voir
13:30 4 projets tout à fait passionnants.
13:33 A tout de suite.
13:34 (musique)
13:36 - La culture dans tous ses états, André Bercoff.
13:39 - Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive,
13:45 elle court comme un ruisseau, que des enfants poursuivent.
13:51 - Eh oui, l'eau vive, l'eau vive, Guy Béart, Marcel Pagnol,
13:55 merveilleux films, on s'en rappelle tous, et l'eau, l'eau,
13:59 effectivement, l'eau, comment vivrait-on sans l'eau ?
14:03 Ça n'existe pas, bien sûr.
14:05 Eh bien, on va vous présenter 2 entrepreneurs
14:09 qui sont partis effectivement du traitement de l'eau,
14:13 pour arriver à des choses extrêmement différentes,
14:15 mais c'est ça qui est passionnant, vous savez,
14:17 pourquoi on fait cette émission ?
14:18 Parce qu'on parle effectivement de l'horreur, des crimes,
14:20 de l'atrocité, de l'insécurité, du point du chômage, etc.
14:24 Et puis en même temps, c'est ça qui est formidable,
14:26 vous savez, on vit dans un environnement indissociable
14:29 de boue et d'étoiles, eh bien, quand même, tâchons
14:32 de regarder les étoiles, et tâchons d'aller jusqu'aux étoiles,
14:35 et c'est ce que fait Jean-Luc Dorel.
14:38 Alors, Jean-Luc Dorel, pardon, Jean-Luc Dorel,
14:41 alors c'est vrai qu'on aurait pu choisir la chanson
14:45 de Rita Mitsouko, "Singing in the shower tonight",
14:47 mais alors vous, vous allez voulu transformer
14:50 la conception même qu'on se fait de la douche,
14:52 parce que vous dites, la douche peut rapporter,
14:55 la douche peut doubler l'énergie, la chaleur, etc.
14:58 Expliquez-nous.
14:59 Exactement, en fait, l'idée est partie d'un double constat
15:02 et d'une ineptie, en quelque sorte.
15:04 Le premier constat, c'est que l'eau est de plus en plus rare,
15:07 et que chauffer de l'eau coûte de plus en plus cher.
15:09 Et l'ineptie, je l'ai vécue, j'ai changé mon ballon d'eau chaude
15:12 à la maison, 200 litres, et le plombier en partant me dit
15:15 à quelle température dois-je vous mettre votre ballon d'eau chaude,
15:18 et il me le met à 60 degrés pour des raisons de légionnellose.
15:22 Et là je prends conscience que j'ai chauffé 200 litres d'eau
15:25 à 60 degrés pour prendre une douche quelques minutes le matin,
15:29 éventuellement quelques minutes le soir,
15:31 mais le pire, c'est que comme l'eau est trop chaude,
15:33 il faut que je la refroidisse.
15:35 Donc j'ai surchauffé de l'eau que je dois refroidir
15:37 lorsque je prends ma douche.
15:39 Et quand on chauffe 100 litres d'eau,
15:41 on a 56 litres d'eau chaude et 44 litres d'eau froide.
15:45 Eau froide qui part, qu'on utilise inutilement.
15:48 Et donc c'est comme ça qu'est née Cantia, finalement.
15:50 Typiquement, lorsque vous prenez votre douche,
15:52 l'eau est à 38 degrés, elle vous le coule sur le corps,
15:54 et elle part dans les égouts à 35 degrés.
15:56 Nous, nous récupérons cette eau chaude sale,
15:59 nous la faisons passer dans un échangeur thermique
16:01 grâce à une pompe.
16:03 - Vous collez au tuyau ?
16:05 - Oui, on a une pompe de fond,
16:07 sous la pompe de fond de la douche,
16:09 on a un tuyau et on aspire cette eau chaude sale,
16:11 on la fait passer dans un échangeur thermique
16:13 dans lequel arrive l'eau froide propre.
16:15 L'échange thermique se fait entre l'eau chaude sale
16:17 et l'eau froide propre.
16:19 Grâce à notre invention, on récupère 88% de ces calories.
16:23 Ce qui fait que notre eau froide est préchauffée
16:25 à hauteur de 33 degrés.
16:27 Et après, on rajoute une petite résistance électrique
16:29 qui permet juste de faire le différentiel
16:31 entre 33 et 38 degrés.
16:33 Sauf nous, que 5 degrés,
16:35 au lieu de chauffer, 60 degrés,
16:37 va demonter à 60 degrés.
16:39 Donc des économies d'eau, vous l'aurez compris,
16:41 grâce aux 44 litres que l'on évite de perdre à chaque fois.
16:44 - De véritables économies d'eau.
16:46 - Une personne, enfin un camping,
16:48 c'est le cas qu'on a actuellement,
16:50 qui a 50 douches,
16:52 économise une piscine et demie olympique par an.
16:54 - C'est quand même pas mal.
16:56 - Elle économise en termes de CO2
16:58 4000 voyages Paris-Rome en train.
17:02 Elle économise une Twingo électrique
17:06 qui ferait 1400 fois le tour du monde.
17:10 - Et on peut se chauffer, à part les campings,
17:12 appartement, sans problème,
17:14 dans n'importe quel appartement, maison,
17:16 il n'y a pas de problème.
17:18 - Maison, appartement, hôtel, salon de coiffure.
17:20 Un salon de coiffure, c'est une douche de la tête, finalement.
17:22 Donc les salons de coiffure consomment énormément d'eau.
17:24 Et donc les salons de coiffure sont aussi sensibilisés
17:26 à ces économies.
17:28 C'est valable en France,
17:30 mais c'est valable aussi en Europe,
17:32 aux Etats-Unis,
17:34 c'est valable partout.
17:36 - Et vous avez déjà commencé le marché,
17:38 les clients ?
17:40 - Oui, alors pour rester dans le cercle virtueux,
17:42 on assemble, on fabrique nos machines
17:44 dans une usine à Saint-Etienne
17:46 qui est une usine adaptée.
17:48 C'est-à-dire que 80% des salariés
17:50 sont porteurs de handicap
17:52 et on reste dans la vertu,
17:54 économie, écologie, bien évidemment,
17:56 mais aussi la vertu sociale de l'entreprise Kantia.
17:58 - Donc pour le moment,
18:00 vous êtes content, l'entreprise ne connaît pas la crise ?
18:02 - Oui, l'entreprise ne connaît pas la crise
18:04 parce qu'on a la chance de surfer
18:06 sur un tsunami quasiment aujourd'hui
18:08 puisque l'énergie c'est un sujet important.
18:10 On veut tous faire des économies
18:12 et donc les chefs d'entreprise,
18:14 les dirigeants, les industriels,
18:16 les bailleurs sociaux, les constructeurs
18:18 sont tous à la recherche d'économies
18:20 et Kantia offre une économie
18:22 possible à ces gens-là.
18:24 - Bah écoutez,
18:26 en tout cas c'est une jolie,
18:28 non seulement une jolie démarche,
18:30 mais une invention importante, intéressante
18:32 et c'est bien que,
18:34 voilà, on la fait connaître,
18:36 vous ne nous avez pas attendu.
18:38 - Merci à vous. - Mais c'est très bien.
18:40 Rémi Guillaumard, alors vous,
18:42 l'eau aussi, mais l'eau dans la cosmétologie.
18:44 Alors vous allez m'expliquer en quoi
18:46 les parfums de femmes, cher Avitorio Gassman,
18:48 vous ont...
18:50 Elle est séduite
18:52 au point de faire quelque chose
18:54 tout à fait nouveau en matière de
18:56 cosmétologie, de beauté quoi.
18:58 - Alors nous, on n'est pas le seul élément
19:00 qu'on a travaillé, ça fait 25 ans
19:02 qu'on fait des recherches sur l'eau.
19:04 Ceci dit, si on parle de l'eau
19:06 et de ses recherches, il va falloir mettre
19:08 un point rapide, c'est-à-dire que
19:10 il faut absolument
19:12 connaître la chimie
19:14 de l'eau, la biochimie
19:16 de l'eau, la physique, la biophysique
19:18 et même l'astrophysique, pour savoir
19:20 d'où vient l'eau en fait.
19:22 - Comment elle est positionnée ?
19:24 - On essaie de nous regrouper
19:26 avec un consortium scientifique, des gens
19:28 qui sont dans ces compétences
19:30 qui m'aident brillamment
19:32 à travailler sur cet exercice.
19:35 Par exemple,
19:37 on sait aujourd'hui que l'eau, par rapport à ce qu'on
19:39 apprend à l'école, il y a sept cycles de l'eau.
19:41 Il n'y en a pas deux, il n'y en a pas trois, il y en a sept.
19:43 Et quand on voit comment ça fonctionne,
19:45 on ne manquerait pas d'eau en fait.
19:47 Il suffit d'avoir des champignons,
19:49 il suffit d'avoir des arbres,
19:51 il suffit d'avoir du lierre,
19:53 des limaces et on refait de l'eau.
19:55 - Alors, quand vous êtes arrivé
19:57 à l'industrie,
19:59 à l'entreprise, que vous faites ?
20:01 - Alors, l'entreprise est née en 2001,
20:03 en fait, d'une rencontre avec
20:05 un coiffeur. Moi j'étais dans un laboratoire
20:07 qui s'appelait à l'époque Roussel-Uclaf,
20:09 qui était un gros labo.
20:11 On recevait à peu près, chez Speed Listerie-Far,
20:13 à peu près 25 labos par an.
20:15 Et l'histoire de la cosmétique
20:17 ne m'a pas vraiment
20:19 intéressé dans le sens
20:21 où l'innocuité pour moi n'était pas là,
20:23 même l'efficacité sur la peau.
20:25 Il y avait une méconnaissance de la peau à l'époque.
20:27 Et donc, quand on m'a demandé
20:29 de faire des produits cosmétiques,
20:31 j'ai dit non, j'ai refusé.
20:33 C'était pas ce que je voulais faire.
20:35 Mais par contre, quand j'ai rencontré
20:37 un coiffeur qui, lui, avait des problèmes de santé,
20:39 et c'est quelque chose
20:41 qui est au plus près de moi depuis très longtemps,
20:43 je me suis dit, là, il faut faire quelque chose.
20:45 - Des problèmes de santé, juste, de quel ordre ?
20:47 - Alors, il avait, lui,
20:49 de l'eczéma, il avait des problèmes de peau,
20:51 en fait, assez importants,
20:53 sur les mains, sur le cuir chevelu.
20:55 Et quand j'ai découvert
20:57 un petit peu, évidemment, la chimie
20:59 qui était utilisée, je me suis dit, bon, il faut
21:01 soigner, il faut vraiment faire quelque chose
21:03 pour ces gens-là, parce qu'il y a
21:05 pas mal de coiffeuses qui nous téléphonaient,
21:07 qui voulaient arrêter le métier à cause d'allergies.
21:09 - D'accord. - Alors, l'eau,
21:11 évidemment, faisant partie de ma vie,
21:13 il n'y avait pas que ça, puisque je m'étais
21:15 lancé dans une thèse qui s'appelle
21:17 "Réunification des médecines occidentales et orientales".
21:19 Et donc, je m'étais intéressé
21:21 à la naissance du monde.
21:23 Alors, je ne vais pas parler de ça, mais Bing Bang et compagnie,
21:25 mais surtout, la naissance sur la Terre.
21:27 Et il y a quelqu'un qui avait fait un très beau livre que j'avais
21:29 rencontré, qui s'appelle Hubert Reeve.
21:31 C'est M. Doron. - Hubert Reeve, bien sûr.
21:33 - Ils avaient travaillé tous les deux.
21:35 Et donc, on se renaît dans
21:37 les lagunes et les marécages.
21:39 Et la
21:41 substance moelle de la vie,
21:43 c'est 1+1=3.
21:45 Deux choses opposées, née une troisième chose.
21:47 Et tous les éléments étaient
21:49 là pour les regarder. Il y en avait deux
21:51 que je connaissais bien. Enfin, je connaissais bien.
21:53 Quand on travaille l'eau, en fait, on ne connaît pas grand-chose.
21:55 On s'aperçoit qu'il faut aller
21:57 rapidement vers l'humidité. - Donc, l'eau a
21:59 des vertus curatives énormes.
22:01 - Elle peut en avoir. Ça dépend comment on la travaille.
22:03 Ensuite,
22:05 il y a l'argile, puisque le soleil
22:07 était un peu plus près à l'époque.
22:09 Et donc, si l'argile n'avait pas
22:11 été là, on ne serait pas là, en fait. Il n'y en a personne, ici.
22:13 Donc, c'était très intéressant.
22:15 - C'est important de le savoir.
22:17 - L'eau, donc, était
22:19 présente. Les plantes
22:21 étaient présentes. Donc, les minéraux, on a vu les
22:23 premières amibes, etc. Donc, je me suis
22:25 dit, pour faire une cosmétique,
22:27 j'ai appelé ça "intelligence de formulation".
22:29 C'est-à-dire que, moi, on en fait mieux, c'est.
22:31 Et mon but, c'était
22:33 de faire des produits adaptogènes à la peau
22:35 et à l'homme. Enfin, avec un grand H.
22:37 - Oui. - Je vais me faire reprendre.
22:39 - Non, non, vous inquiétez pas.
22:41 - Et donc, le mot
22:43 "adaptogène" est simple. On redonne à la
22:45 peau, vraiment,
22:47 la puissance qu'elle a pour refaire son
22:49 écosystème, elle-même. - D'accord.
22:51 Vous voulez dire, aide-toi
22:53 l'écosystème t'aidera. - C'est un peu ça, oui.
22:55 Donc, sans... - Et vous y êtes
22:57 arrivé ? Vous avez créé, donc, des produits...
22:59 - Alors, on a, aujourd'hui, trois brevets
23:01 qui sont déposés. On a des résultats sur
23:03 l'antichute qui sont assez exceptionnels.
23:05 Parce qu'on est 100%... - L'antichute des cheveux ?
23:07 - Oui. - D'accord. - Bon, pour vous, c'est fini, André.
23:09 - Pourquoi je ne l'ai pas
23:11 connu avant ? Pourquoi je ne l'ai pas
23:13 connu avant ? Rémi Guillaumarc,
23:15 hein ? - Mais,
23:17 donc, cet antichute
23:19 présente un brevet
23:21 et une formulation très, très
23:23 exceptionnelle qui fait que les résultats sont
23:25 scientifiquement prouvés.
23:27 - Et vous êtes déjà dans des salons
23:29 de coiffure, etc., aujourd'hui ? - Alors, quand je dis, André,
23:31 quand je dis "scientifiquement prouvés", je peux dire
23:33 "qui, quand, où, comment". Parce que,
23:35 souvent, il y a des boîtes qui vous disent "c'est
23:37 scientifiquement prouvé". - Oui. - Quand vous leur posez
23:39 des questions, ils sont incapables
23:41 de dire "qui". Donc,
23:43 nous, on sait, on peut dire, il n'y a pas de problème.
23:45 Voilà. - Et vous êtes déjà dans
23:47 des salons de coiffure ou dans des... - On a
23:49 500 salons de coiffure en France.
23:51 - D'accord. - Et on est leader
23:53 des soins dans tous les magasins bio.
23:55 - Oui, c'est très intéressant.
23:57 Et tout ça, c'est... En fait, ce que vous dites,
23:59 c'est très intéressant. En fait,
24:01 on recherche, on regarde, on voit ce qui...
24:03 Et puis, on se nourrit.
24:05 C'est ça qui est très intéressant.
24:07 À tout. On se nourrit au zen, au tao,
24:09 au dojo. Vous l'avez dit, au dojo des arts martiaux.
24:11 - Oui. Alors... - Non, mais on se nourrit
24:13 de tout, hein. - Oui.
24:15 Oui, oui. Ça, je ne vais pas raconter l'histoire,
24:17 ça serait trop long. - Non, non, bien sûr. - Mais moi, je suis
24:19 issu de deux mondes, en fait. Je suis issu d'une
24:21 rencontre avec un grand maître
24:23 d'arts martiaux, effectivement, qui m'a
24:25 posé énormément de questions.
24:27 Et comme j'ai un cerveau plutôt scientifique,
24:29 donc, je vais chercher. - Vous êtes cultivé.
24:31 Au récent, vous dire... - J'essaye.
24:33 Et moi, j'adore la phrase d'Einstein
24:35 qui dit "la science sans la foi n'est
24:37 rien, et la foi sans la science
24:39 n'est rien non plus". - Oui, oui. C'est très
24:41 très... Vous adhérez à ça,
24:43 Jean-Luc? - Complètement.
24:45 - Oui. C'est vrai que...
24:47 Vous savez, et moi, je pense toujours à un
24:49 grand poète surréaliste, le plus grand, qui s'appelait Lautrey-Hamon.
24:51 Il disait "beau comme
24:53 la rencontre d'une machine à coudre
24:55 et d'un parapluie sur une table à dissection".
24:57 Et c'est magnifique, parce que...
24:59 On dit ça, qu'est-ce que ça veut dire?
25:01 Ça veut rien dire. - On s'imagine. - Ça veut dire
25:03 le choc des contraires, le choc des gens
25:05 où normalement, ça doit pas être ensemble
25:07 selon la logique, et puis voilà. Vous le faites.
25:09 - Le 1+1=3, c'est une graine
25:11 dans une terre, une fleur.
25:13 Un courant chaud-humide qui rencontre un courant
25:15 froid-sec, pression, dépression, accélération,
25:17 décélération, oeil du cyclone. Là où
25:19 les scientifiques cherchent, les astrophysiciens
25:21 cherchent depuis 50 ans. - Oui.
25:23 Et donc, effectivement,
25:25 "je ne cherche pas, je trouve", comme disait Picasso.
25:27 - Et c'est encore mieux.
25:29 Moi, je ne peins pas, je peins très mal.
25:31 - Mais,
25:33 Laurent Bavénis, c'est intéressant
25:35 de voir à quel point c'est basé sur
25:37 la culture, car je dis "la culture" au sens
25:39 très large du terme, la recherche
25:41 et la tradition. Et la tradition,
25:43 parce qu'elle est toujours là, on ne peut jamais l'oublier.
25:45 - Oui, c'est pas toujours des
25:47 projets qui sont de très haute technologie,
25:49 mais en l'occurrence, il y a un travail de recherche
25:51 important. - Il n'y a pas de problème. - Mais,
25:53 il y a un temps pour arriver à constituer un savoir-faire.
25:55 Et c'est un savoir-faire qui diffuse.
25:57 Et comme je le disais, qui diffuse
25:59 en lien avec d'autres entreprises du réseau.
26:01 Par exemple, il y a une jeune entreprise qui s'appelle Asuvia,
26:03 portée par des jeunes moyennes d'âge,
26:05 25 ans, quand ils l'ont créée, qui aujourd'hui
26:07 font un travail de dépollution des vignes.
26:09 Et il y a une autre entreprise
26:11 qui travaille sur les algues. Inutile de dire que
26:13 toutes ces personnes se
26:15 relient pour bâtir un très
26:17 bel écosystème, qui est un écosystème
26:19 foisonnant. - Oui, c'est ça qui est
26:21 passionnant, c'est le réseau. Parce que,
26:23 une chose engendre une autre, qui engendre une autre,
26:25 qui engendre une autre démarche. - On est tous boostés en se rencontrant.
26:27 - Oui, oui.
26:29 C'est passionnant et c'est pour ça que nous voulons parler de ça.
26:31 Parce que c'est tellement important d'apporter,
26:33 non pas du positif en disant "you can't
26:35 do that, tout le monde il est beau, tout le monde
26:37 il est gentil", mais tout le monde il travaille
26:39 et tout le monde il essaye et tout le monde il cherche.
26:41 Ça c'est absolument
26:43 passionnant. - On a un vecteur
26:45 comme vous qui nous permettait de
26:47 exister. - Merci. - Ça fait partie du marché.
26:49 - Merci aussi Laurent, ils font un super boulot.
26:51 Merci à vous. - Merci.
26:53 La culture dans tous ses états,
26:57 André Bercoff.
26:59 "Étonnez-moi
27:01 Benoît,
27:03 marcher sur la mer,
27:05 avaler des pommes de pain
27:09 Benoît." - "Mais oui, étonnez-moi
27:11 Benoît", dit François Vardy.
27:13 Et nous on dit aux créateurs "Étonnez-nous,
27:15 étonnez-nous, dans tous les domaines,
27:17 étonnez-nous". Et vous avez vu, c'est formidable.
27:19 Ce qui est formidable, auditeurs, résistants,
27:21 au-dessus de radio, c'est qu'ils aiment ce qu'ils font.
27:23 C'est pas quelque chose qui se fait comme ça,
27:25 vous savez "Ah oui, c'est mon petit hobby",
27:27 etc. Non, non, non. C'est quelque chose
27:29 qui se fait avec tout.
27:31 On donne tout et on reçoit,
27:33 en général. Alors nous avons avec nous
27:35 Jean-Michel
27:37 de Germain,
27:39 l'aquaponie.
27:41 Et puis
27:43 évidemment Jean-Christophe Michelet,
27:45 mais je voudrais demander, alors l'aquaponie,
27:47 je me suis demandé si
27:49 c'était un élevage de poneys
27:51 qui allaient dans l'aquatique.
27:53 Aquaponie, je me suis demandé ça.
27:55 Qu'est-ce que c'est l'aquaponie ?
27:57 L'aquaponie, c'est deux
27:59 techniques, qui est l'aquaculture.
28:01 C'est la rencontre de deux cultures, l'aquaculture et l'hydroponie.
28:03 Les deux, séparément, sont pas
28:05 forcément vertueuses, propoguent un certain
28:07 nombre de problématiques, notamment environnementales.
28:09 Quand on les conjugue,
28:11 là on recrée un écosystème naturel
28:13 complètement stable, durable
28:15 et vertueux. Alors expliquez-la,
28:17 expliquez Pony, comment ça fonctionne ?
28:19 Donc l'idée, c'est, on a
28:21 des poissons dans des bassins, qu'on nourrit.
28:23 Ces poissons...
28:25 Vous avez pas laissé les mourdos, enfin, on les nourrit.
28:27 On les nourrit,
28:29 et ils font des déchets. Ces déchets sont
28:31 transformés par des bactéries naturelles
28:33 en nutriments, qui vont
28:35 via le vecteur qui est l'eau,
28:37 amener donc ces nutriments aux plantes.
28:39 Les plantes, qui peuvent être des légumes, des fruits,
28:41 ou même des plants forestiers, autres.
28:43 Et les plantes vont puiser ces nutriments
28:45 et donc vont aussi clarifier,
28:47 épurer l'eau, et rendre aux poissons
28:49 une eau toute propre, toute fraîche.
28:51 Vous voulez dire que les plantes
28:53 dépolluent l'eau des poissons ?
28:55 Oui. En prenant leurs déchets.
28:57 C'est ça.
28:59 Et on est dans un écosystème naturel.
29:01 D'accord.
29:03 Et alors, c'est une espoilsanie,
29:05 c'est presque circulaire,
29:07 ce que vous disiez.
29:09 Oui, effectivement, on est dans un cercle vertueux
29:11 où l'eau reste dans le système,
29:13 on en perd très peu, donc on résout en partie
29:15 justement ce problème de pénurie d'eau
29:17 qui est quand même sûrement une des grosses problématiques
29:19 de demain.
29:21 Donc, il y a des gens qui travaillent sur la désalinisation
29:23 de l'eau, c'est autre chose, vous travaillez sur la dépollution
29:25 de l'eau. Oui. Et en fait,
29:27 cette eau peut nous servir ? Oui, bien sûr.
29:29 Potable ? Elle est potable
29:31 en fait, tout simplement. Après, l'idée,
29:33 c'est pas qu'on utilise l'eau et qu'on
29:35 la sorte du système. L'eau est seulement un vecteur,
29:37 comme la nature le fait très bien.
29:39 Elle est un
29:41 environnement où on a plusieurs
29:43 types de biologie qui se développent. Le poisson,
29:45 les plantes.
29:47 Oui, cette eau sert aux poissons et aux plantes
29:49 et elle se régénère elle-même.
29:51 C'est ça, tout à fait. La seule déperdition
29:53 d'eau qu'on ait, c'est 10% par
29:55 l'évapotranspiration, c'est tout. D'accord.
29:57 Et l'application se fait où ?
29:59 Je veux dire, le marché
30:01 potentiel, il faut parler de la séoéconomie,
30:03 c'est quoi ? Le marché, c'est
30:05 grâce à ce système vertueux,
30:07 on peut produire du poisson,
30:09 donc consommable,
30:11 on peut produire des fruits, des légumes,
30:13 ou même encore des plantes d'ornement,
30:15 donc c'est dans la valorisation de ces produits.
30:17 Et on n'a pas besoin de plus d'eau,
30:19 c'est de l'économie aussi.
30:21 C'est effectivement ça. Donc vous avez compris que
30:23 dans ce système, le seul intrant, c'est la nourriture
30:25 des poissons. Donc il était
30:27 hors de question pour nous, vu nos valeurs, d'aller
30:29 chercher du poisson fourrage,
30:31 comme on trouve dans beaucoup d'aliments,
30:33 issus de la mer. Donc l'idée,
30:35 c'est de produire des lombriques
30:37 qui vont servir de nourriture
30:39 aux poissons. Et donc il a fallu
30:41 résoudre aussi comment produire des lombriques.
30:43 Comment leur amener la bouffe.
30:45 Et la bouffe, c'est du lombrique ?
30:47 Pour les poissons, oui.
30:49 Donc vous les condamnez à un régime monomaniaque
30:51 de lombriques ? D'accord.
30:53 On va demander aux poissons ce qu'ils en pensent.
30:55 Parce qu'il y a aussi des herbivores, comme les carpes,
30:57 ou alors des carnivores,
30:59 et donc on mélange aussi, on donne aussi
31:01 une partie de nos légumes. Donc le lombrique, vous l'amenez comment ?
31:03 Alors le lombrique,
31:05 l'idée c'est pour produire des lombriques, il faut
31:07 des choses à décomposer.
31:09 On a, nous, être humain, on produit
31:11 des biodéchets. Donc ça tombe bien,
31:13 on a une obligation à la fin de l'année,
31:15 d'effectivement que tous ces biodéchets soient valorisés.
31:17 Donc on collecte les biodéchets sur un territoire,
31:19 on nourrit des lombriques,
31:21 ça nous génère des sous-produits, bien sûr,
31:23 du lombrique en poste, c'est du jus de lombrique,
31:25 mais en même temps, ces lombriques, on en prélève une partie
31:27 pour nourrir les poissons, et là on a la boucle vertueuse.
31:29 Sur un territoire donné,
31:31 on part des déchets, comme le fait la nature,
31:33 pour la valoriser dans une production nouvelle,
31:35 et pour produire sain,
31:37 et en même temps, produire local.
31:39 Donc c'est effectivement un cercle vertueux,
31:41 on peut le dire.
31:43 Et actuellement, vous êtes,
31:45 vous en êtes où de votre stade de développement ?
31:47 On a fait un prototype sur 600 m²,
31:49 effectivement, et là,
31:51 on est en train d'installer une ferme pilote
31:53 de 2500 m²,
31:55 avec possibilité d'extension, sur un territoire
31:57 donné, qui est l'Indre.
31:59 Donc vous voulez évidemment,
32:01 multiplier cela, propager cela, etc.
32:03 C'est ça, l'idée c'est effectivement
32:05 de décupler effectivement ce pilote,
32:07 parce que, forcément,
32:09 il y a beaucoup de territoires aujourd'hui qui seraient
32:11 susceptibles d'accueillir cette technologie là.
32:13 Voilà, car je pense que Sartre
32:15 disait que le marxisme est l'horizon indépassable
32:17 de notre temps, aujourd'hui,
32:19 c'est le lombrique. Il faut s'adapter.
32:21 Alors, Jean-Christophe Michelet,
32:23 alors vous,
32:25 c'est intéressant que vous ayez arrivé, Michelet, maison française,
32:27 bonne chose de le dire,
32:29 c'est pas pour cocorico, parce qu'il faut en parler aussi de ça.
32:31 On en a un tout petit peu marre,
32:33 encore une fois, je le disais au début d'émission,
32:35 réduire, réduire la France,
32:37 la France c'est rien, non non, ça va,
32:39 la France c'est quelque chose,
32:41 et vous, alors c'est très intéressant,
32:43 vous m'avez parlé de la confiterie,
32:45 et vous dites que la confiterie date
32:47 de quand ? - Alors la confiture,
32:49 en fait, le métier de confiturier,
32:51 remonte à 9000 ans,
32:53 on trouve des traces il y a 9000 ans,
32:55 - On trouve vraiment des traces il y a 9000 ans ?
32:57 - Absolument, et en fait, on a attribué le métier de confiturier
32:59 à 5000 ans sous l'Egypte antique.
33:01 - Alors,
33:03 en quoi consistait à l'époque, on sait,
33:05 parce qu'il n'y a pas de traces écrites, mais quand même,
33:07 à quoi consistait la confiture,
33:09 enfin le métier de confiturier ? - En fait, on trouve des traces écrites,
33:11 justement, et même dans la Rome antique,
33:13 on a des traces écrites. - Rome antique, oui,
33:15 mais c'est pas à 9000 ans, quand même. - Non, mais l'Egypte antique,
33:17 Rome antique, on est sur la même période,
33:19 donc on a effectivement des traces écrites,
33:21 et en fait, si vous voulez, vous avez un homme
33:23 qui s'est dit "En juillet, les fraises, c'est exceptionnel,
33:25 mais j'ai envie de pouvoir les consommer en janvier ou février",
33:27 et donc, il s'est rendu compte
33:29 que le problème, justement,
33:31 d'un fruit pour la consommation, c'est l'activité de l'eau,
33:33 et donc, il a fallu trouver le moyen de bloquer
33:35 cette activité, et on a commencé
33:37 à cuire ces fruits dans du miel.
33:39 - Ça a commencé comme ça ? - Exactement.
33:41 - Pour justement conserver, j'ai envie de voir
33:43 6 mois après, en plein hiver, j'ai envie de
33:45 consommer des... - Tout à fait.
33:47 - Et ça, c'est...
33:49 ça n'a jamais eu de...
33:51 fait en continu depuis des milliers d'années ?
33:53 - Oui, c'est ça. Après, on va...
33:55 Si on fait une avance rapide dans l'histoire,
33:57 en fait, au Moyen-Âge, on connaît pas
33:59 encore le sucre de betterave, donc on va travailler
34:01 avec du sucre de canne.
34:03 C'est un produit très luxueux,
34:05 donc c'est souvent réservé à la royauté
34:07 ou à l'aristocratie.
34:09 Et on travaille, en fait, les confitures
34:11 avec ce sucre de canne, et vous avez un célèbre
34:13 alchimiste qui s'appelle Nostralamus
34:15 qui a écrit en 1555
34:17 le traité de Ferdemont des confitures.
34:19 Donc il trouve un moyen de pouvoir
34:21 raccourcir un peu les temps
34:23 de cuisson, et à partir de ce
34:25 moment-là, où tous ces alchimistes possèdent
34:27 les arts sucrés à l'époque, donc les sirops,
34:29 les confiseries et bien d'autres,
34:31 se disent "mais le traitement qu'on apporte aux fruits,
34:33 est-ce qu'on peut l'apporter dans d'autres choses ?"
34:35 Et c'est là où on voit apparaître
34:37 les confits de canard, de cochon et d'oie,
34:39 entre autres, où on commence à aromatiser.
34:41 - C'est comme on quitte la fraise, mais on va dans les viandes
34:43 partout. - Exactement, c'est-à-dire que...
34:45 Le principe d'une confiture,
34:47 c'est cuire et confire son fruit
34:49 dans son propre sucre.
34:51 Et ces alchimistes,
34:53 c'est là où ils réfléchissent, et quand on parle
34:55 des viandes, en fait on va cuire les viandes dans
34:57 leur propre graisse. C'est le même principe, si vous voulez.
34:59 Donc on remplace le sucre par la graisse.
35:01 - Ouais, c'est...
35:03 C'est quelque chose qu'on ne sait... Et donc ça s'est
35:05 transmis
35:07 jusqu'à aujourd'hui ? - C'est ça,
35:09 mais en fait on a... Le métier de confiture
35:11 est un petit peu plus large, vous voyez par exemple, si vous prenez
35:13 les confiseurs, c'est un dérivé
35:15 du métier de confiture, et les syropiers, etc.
35:17 Donc le métier de confiture,
35:19 c'est l'art de confire en sucré comme en salé.
35:21 Donc c'est pas que les confitures.
35:23 - Donc effectivement, c'est l'art de la cuisson.
35:25 C'est bien ça. - C'est l'art de confire.
35:27 - C'est l'art de confire, c'est ça.
35:29 Et alors, vous m'avez dit, là, hors antenne,
35:31 quand on en parlait avant l'émission,
35:33 Jean-Christophe, vous avez dit
35:35 "Nous étions...
35:37 Quoi, il y a 40 ans,
35:39 et nous étions 30 000, et vous êtes
35:41 aujourd'hui 600." - 600 confitures, c'est ça.
35:43 - Mais comment ça se fait ? Qu'est-ce qui s'est passé
35:45 pour nous passer, en 30 ans, c'est rien,
35:47 enfin, qu'on donne de 40 000 à 600.
35:49 - Alors, en fait, si vous voulez,
35:51 le métier a subi une évolution
35:53 importante, c'est-à-dire qu'à l'apparition
35:55 du sucre de betterave,
35:57 tout le monde, et dans toutes les maisons, dans toutes les familles,
35:59 on s'est mis à faire de la confiture,
36:01 et au fil du temps, en fait, ces savoir-faire
36:03 ont été transférés dans d'autres corps de métier,
36:05 les pâtissiers, les chocolatiers,
36:07 les cuisiniers, etc.
36:09 Et du coup, on a estimé, à partir
36:11 de la Seconde Guerre mondiale, pour des raisons économiques,
36:13 on a enlevé tous les confitures qui restaient,
36:15 qui travaillaient dans les palaces,
36:17 et aujourd'hui, en fait, on a transféré
36:19 une partie de ce savoir, et on pense
36:21 aujourd'hui que ce métier n'est plus utile.
36:23 - Ça, c'est très intéressant, vous avez aussi parlé
36:25 des sauciers, les sauciers qui ont disparu.
36:27 - Pas complètement, mais ils sont
36:29 en train de subir, en fait,
36:31 ce même dégraissement, et dans d'autres corps de métier.
36:33 - Et alors, vous aussi, moi, je
36:35 rappelle ça de l'innovation, c'est que vous dites
36:37 "on fera pas du table rase du passé",
36:39 justement, il y a cet art,
36:41 c'est un véritable art, et on sait bien
36:43 ce que ça donne du point de vue du goût, etc.
36:45 Et vous, alors, vous exercez comment
36:47 votre métier, aujourd'hui ? - Alors, en fait,
36:49 si vous voulez, moi, je suis parti, je travaille
36:51 avec des méthodes complètement ancestrales, avec des chauves-dents
36:53 en cuivre, avec des fruits frais, des fruits
36:55 de saison, je mets pas de gélifiant,
36:57 et le problème, en fait, de la confiture,
36:59 c'est son taux de sucre.
37:01 Donc ça, c'est un véritable problème,
37:03 donc j'ai commencé à réfléchir, depuis
37:05 3 ans, sur comment
37:07 on pouvait réduire ses sucres
37:09 jusqu'à les supprimer complètement.
37:11 Et aujourd'hui, j'ai la chance de pouvoir faire des
37:13 produits confiturés, donc soit des sirops
37:15 ou autres, sans sucre ajouté.
37:17 - Sans sucre, pratiquement. - Sans sucre ajouté, avec que les sucres
37:19 contenus dans les végétaux, dans les fruits. - Oui, bien sûr.
37:21 Parce que le sucre, on sait très bien,
37:23 les avantages de goût, mais les inconvénients,
37:25 on les connaît. - Mais par contre, vous venez
37:27 de dire quelque chose d'important, c'est que si vous
37:29 consommez une confiture, combien même elle soit
37:31 sans sucre ajouté, il faut qu'elle soit
37:33 goûteuse, il faut qu'elle soit bonne, sinon
37:35 ça ne fonctionne pas. - Oui, ce reste
37:37 qu'on a dans la bouche, quand même, dans le
37:39 palais, c'est évident.
37:41 Et aujourd'hui, vous pensez que
37:43 justement, est-ce qu'il y a
37:45 une possibilité, parce que moi ça me paraît
37:47 extrêmement important, pas seulement dans ce que vous faites
37:49 mais partout, de reprendre
37:51 et de réactiver
37:53 dans le bon sens du terme
37:55 les arts du passé,
37:57 évidemment toujours avec le goût,
37:59 pour en faire quelque chose de très très fort
38:01 aujourd'hui et attirant, à l'heure
38:03 effectivement de la rentabilité
38:05 et de la mcdonnalisation.
38:07 Est-ce que vous avez un avenir ?
38:09 - Oui, un avenir, vous savez
38:11 aujourd'hui, les gens
38:13 on voit bien la consommation, tant sur
38:15 le tout végétal, en tout cas le plus
38:17 végétal possible, et puis
38:19 vous avez aussi toute une
38:21 génération qui a envie de
38:23 reprendre un petit peu ses savoirs et reprendre
38:25 un peu leur gastronomie.
38:27 Je dis souvent aux jeunes que notre bouche n'est pas une poubelle
38:29 et qu'il faut faire attention à ce qu'on en consomme.
38:31 - C'est clair.
38:33 - Et donc, il y a de l'avenir dans la formation,
38:35 il faut juste reprendre nos métiers,
38:37 la base de nos métiers. L'avantage qu'on a
38:39 aujourd'hui dans les métiers de bouche, c'est qu'on a une science
38:41 qui a énormément évolué. Vous savez,
38:43 il y a quelques années on cuisait
38:45 comme on pouvait, aujourd'hui on va cuire
38:47 au degré près, dans 30 ans on va cuire
38:49 au deuxième de degré près.
38:51 - C'est la sophistication et puis c'est bien.
38:53 - La science peut apporter ça, c'est-à-dire
38:55 qu'aujourd'hui on a des connaissances qui nous permettent de régler
38:57 un certain nombre de problèmes. - Mais c'est pas ça.
38:59 - Je veux dire, on est...
39:01 Moi, vive l'âge des cavernes plus la technologie.
39:03 - C'est ça. - Pas de raison d'être
39:05 l'un n'est pas...
39:07 Alors Jean-Michel de Germain, vous,
39:09 donc, on a fait
39:11 un référendum
39:13 IFOP sur la population des poissons,
39:15 ils sont assez contents des lombriques.
39:17 On a eu 70%
39:19 sont d'accord, 10% ne se prononcent pas.
39:21 Mais pour vous, l'idée c'est de généraliser,
39:23 c'est-à-dire d'en faire quelque chose
39:25 qui soit adopté un peu partout.
39:27 Et quelle est votre cible
39:29 principale,
39:31 aujourd'hui, où voulez-vous développer ?
39:33 - Aujourd'hui, ce qui est sûr, c'est que
39:35 il y a des vrais besoins, des vrais enjeux à résoudre.
39:37 On parlait des problématiques d'eau,
39:39 on parlait des problématiques de déchets,
39:41 on parlait des problématiques aussi d'avoir des produits locaux et sains,
39:43 effectivement,
39:45 qui sont d'actualité.
39:47 On pourrait
39:49 quasiment la planter partout.
39:51 Ma cible à moi, dans un premier temps, c'est des villes
39:53 moyennes, qui sont sur un territoire
39:55 justement où les réseaux fonctionnent bien
39:57 et où on peut installer
39:59 effectivement des dispositifs
40:01 où en plus on couple avec le social,
40:03 parce qu'on est aussi entreprise d'insertion.
40:05 - Bien sûr, et c'est très important, effectivement,
40:07 ne pas oublier, ne pas oublier
40:09 les gens qui vont travailler.
40:11 Laurent Bavéniste, effectivement, donc
40:13 on a eu
40:15 rapidement, et j'espère
40:17 qu'on reprendra tout cela
40:19 beaucoup plus élaboré, mais
40:21 ce qu'on a voulu vous donner,
40:23 c'est vraiment ces personnes
40:25 qui font, qui ont envie de faire,
40:27 qui découvrent, qui tâtonnent,
40:29 mais qui trouvent, et puis
40:31 pour notre plus grand bonheur.
40:33 Et puis on parle beaucoup de planètes, etc.
40:35 Mais au lieu de vociférer,
40:37 faites des choses pratiques.
40:39 Et comment, alors, on peut les faire,
40:41 comment on peut joindre cette coordination
40:43 que vous appelez de vos voeux,
40:45 Laurent Bavéniste ?
40:47 - Justement, ce qu'on peut mettre
40:49 en avant à travers toutes ces
40:51 présentations, c'est que l'avenir
40:53 peut se décrypter en partie en
40:55 projets, en différents projets d'entreprise.
40:57 Je peux en citer certains
40:59 parmi ceux qui sont aujourd'hui accompagnés
41:01 par le réseau, par SID.
41:03 Il y a aujourd'hui une entreprise
41:05 qui s'appelle Auslab, qui est en train de révolutionner
41:07 la mobilité des handicapés,
41:09 on va en parler prochainement.
41:11 Il y en a une autre qui a
41:13 travaillé à miniaturiser
41:15 l'accès à l'imagerie cérébrale, ce qui est un enjeu
41:17 de santé publique majeur, et donc générant
41:19 par ailleurs des coûts importants.
41:21 Il y a un deuxième projet de santé dont on ne peut pas
41:23 encore vraiment vous parler, qui est porté par une femme,
41:25 qui est absolument magnifique,
41:27 qui a un potentiel considérable.
41:29 Il y a une entreprise qui s'appelle ActiveUp,
41:31 dont le but est localement justement
41:33 mettre face à face ceux qui portent des innovations
41:35 et les entreprises installées, afin de créer
41:37 un bain local d'innovation.
41:39 Il y a un tas de choses qui se passent.
41:41 Pour répondre à votre question,
41:43 on peut tous...
41:45 - Il y a des gens qui vont être très intéressés,
41:47 qui ont peut-être eux-mêmes quelque chose
41:49 à apporter, ou qui veulent suivre
41:51 cela. - Moi, je dirais que la première
41:53 chose, c'est de s'intéresser au projet.
41:55 C'est-à-dire de s'y intéresser,
41:57 de rentrer en relation avec le projet,
41:59 de suivre son évolution.
42:01 La deuxième chose, c'est bien sûr d'apporter
42:03 des compétences, voire se saisir
42:05 des produits. La plupart
42:07 des entreprises ont des choses qui sont
42:09 intéressantes,
42:11 ne serait-ce que pour soi-même.
42:13 Et par ailleurs, c'est d'investir dans
42:15 ce projet. S'investir, ça peut être aussi
42:17 bien en termes de compétences qu'en termes
42:19 financiers. Ce qui est clair, c'est que ces projets, au moment
42:21 où on les traite, ont une
42:23 valorisation, comme on dit, c'est-à-dire une capacité
42:25 d'investir dans de bonnes conditions.
42:27 Ils peuvent aller relativement haut.
42:29 - Alors, pratiquement, comment on fait ? Quelqu'un qui nous
42:31 écoute maintenant, qui veut, effectivement,
42:33 s'associer, ou en tout cas, d'une manière...
42:35 - Moi, j'ai dit pratiquement. D'abord, il y a
42:37 localement. Par exemple, je donne deux exemples.
42:39 C'est le président de la communauté de communes de Chabry,
42:41 et la présidente
42:43 de la communauté de communes en Mayenne du
42:45 Mont-des-Avaloires, qui sont des personnes remarquables,
42:47 qui ont un travail, qui sont maires,
42:49 et qui accueillent des entrepreneurs
42:51 dans le but de créer les conditions
42:53 de leur accueil dans le territoire. Et c'est le point
42:55 essentiel pour pouvoir faire de sorte
42:57 que localement, les choses se passent.
42:59 - Mais pratiquement, est-ce qu'il y a un site ?
43:01 - Pratiquement, je propose à tous
43:03 qui sont intéressés d'une manière ou d'une autre
43:05 par entrer en relation avec les porteurs de
43:07 projets, entrer en relation avec nous
43:09 pour nous aider à développer le dispositif,
43:11 l'adresse est le site,
43:13 donc sidnetwork.eu
43:15 - S-I-D, c'est ça ?
43:17 - Sidnetwork, c'est S-I-D-N-E-T-W-O-R-K
43:21 - Sidnetwork.eu
43:23 - Et voilà, vous pouvez effectuer, à partir de ce site,
43:25 il y a une fiche contact
43:27 pour communiquer avec nous. - Voilà.
43:29 Le sid, le sid, et puis suivre,
43:31 et nous les suivrons, effectivement,
43:33 toutes les personnes que nous avons vues, l'eau,
43:35 la confiture, tout cela,
43:37 et je vais vous dire, si on ne fait pas ça,
43:39 encore une fois, regardez les étoiles
43:41 avant de vous plonger dans la boue,
43:43 ça fait du bien.