• il y a 2 mois
Avec Alex Darmon, journaliste politique, Romain Marsily, directeur général de Nouvelle Energie, Franck Dedieu, Directeur adjoint de la rédaction de Marianne et Jean Pierre Denis, Journaliste, écrivain, chroniqueur à La Croix.

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Transcription
00:00SUDRADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:05Mettons-nous d'accord aujourd'hui, les débats autour de l'actualité avec Alex Darman, journaliste politique.
00:10Bonjour Alex.
00:11Bonjour, on vous retrouve sur votre chaîne Les Indécis, c'est sur YouTube, chaîne de débats politiques.
00:16Et puis tous les vendredis, dans La Vérité en face, vous êtes face à Eric Tegner dans l'émission de Patrick Roger.
00:22Romain Marsili, bonjour, vous êtes directeur général de Nouvelle Énergie, le parti de David Lissnard.
00:28Franck Dedieu, directeur adjoint de la rédaction de Marianne.
00:32Marianne qui paraît aujourd'hui. En intérim, c'est la photo de Michel Barnier.
00:40En sursis, c'est celle d'Emmanuel Macron, enquête sur le pacte secret Macron-Le Pen.
00:46Et également avec nous, Jean-Pierre Denis, journaliste, écrivain et chroniqueur à la Croix.
00:51Bonjour à tous les quatre.
00:53Donc on va commenter notre sondage IFOP, Fils du Ciel pour Sud Radio.
00:57Marine Le Pen engrange des voix, Jean-Luc Mélenchon rame.
01:01Les groupes de besoins au collège, les arrêts maladie et puis Emmanuel Macron
01:05qui estime qu'il faut toujours prendre en compte le suffrage des Français.
01:08Mais qu'est-ce à dire ?
01:10On va commencer notre tour de table qui va nous emmener sur d'autres sujets et d'autres thèmes.
01:17Romain, on va peut-être commencer avec vous, par un coup de cœur.
01:21Avec plaisir. Nous avons eu à trois jours d'intervalle
01:24l'annonce de deux projets très ambitieux, cinématographiques et littéraires à la fois.
01:30Puisque dimanche, le JDD annonçait que Pathé avait un projet d'adaptation
01:35des Fleurs du Mâle de Charles Baudelaire au cinéma.
01:38Et hier, Le Monde annonçait qu'il y avait également un projet d'adaptation
01:44par Johannes Farr de Voyages au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.
01:48Alors, ce sont des projets très ambitieux, très excitants.
01:52À titre personnel, ce sont deux de mes livres préférés.
01:54Ce sont deux oeuvres littéraires immenses.
01:56Pourquoi c'est intéressant aussi ?
01:58Parce que ce sont deux livres, a priori, très difficiles à adapter.
02:01Les Fleurs du Mâle, vous vous dites, c'est un recueil de poésie.
02:04Comment peut-on l'adapter ?
02:05Alors apparemment, ce serait un mix de la poésie et de la biographie de Charles Baudelaire
02:10étant basé sur le roman de Jean Tellet
02:15par Alexandre Aja, qui est un spécialiste que vous connaissez
02:19de l'univers des films à suspense notamment.
02:22Quant à Voyages au bout de la nuit, c'est peut-être encore plus fascinant.
02:25Puisque c'est un serpent de mer de l'histoire des adaptations littéraires au cinéma,
02:30de très grands réalisateurs ont souhaité le mettre en image.
02:34Abel Gance, le grand réalisateur des années 1920-1930
02:39qui avait notamment réalisé le très célèbre film sur Napoléon.
02:44Puis Audiard, Godard, Sergio Leone,
02:48tous ont tenté de mettre en image ce roman extraordinaire.
02:52Et puis aujourd'hui, Johannes Farr, qui a un univers créatif très particulier
02:57et que j'apprécie beaucoup, qui a notamment fait un remarquable biopic sur Gainsbourg.
03:01Il y va, il tente, il a trois ans, il s'est donné trois ans.
03:05Pour ces deux projets, on souhaite bonne chance aux scénaristes
03:08car ce sont deux projets très ambitieux.
03:10Et puis tout de même, cela s'inscrit dans une vague d'adaptations
03:13de grandes oeuvres littéraires au cinéma.
03:15Puisqu'on a eu en quelques années à peine les succès d'Illusion perdue
03:18qui a raflé tous les Césars.
03:20On a eu le conte de Montécristo qui fait un carton au cinéma.
03:24Et donc ça, c'est très positif parce que la France, c'est une nation littéraire
03:27et que ça permet de transmettre notre patrimoine littéraire
03:30et de donner aussi envie de lire.
03:32Car dès que ces films sont à l'écran...
03:36Alors je vous conseille Fortune de France, lundi, sur France 2.
03:41C'est l'adaptation de la saga de Robert Merle par Christopher Thompson.
03:44C'est incroyable, c'est époustouflant
03:46parce qu'il a réussi à faire quelque chose d'assez moderne finalement.
03:49On parle de guerre de religion, 1560 et quelques.
03:54Et à travers une famille.
03:56Vous l'avez regardé Jean-Pierre Denis ?
03:59Pas encore.
04:00Passez en replay déjà sur la plateforme France TV.
04:04Franchement, c'est remarquable.
04:06Il a passé trois mois en Dordogne, dans un château.
04:09Je pense que ça va donner envie de relire les livres de Robert Merle.
04:17Pour en revenir aux deux adaptations dont on parlait à l'instant,
04:22Les Fleurs du Mal, ce n'est pas du cinéma, ça ne peut pas être du cinéma.
04:25Chaque poème est un film incroyable.
04:28Il y a une puissance d'image dans le moindre verre de Baudelaire
04:33qui est incroyable.
04:35C'est une puissance formidable à l'intérieur de chaque poème.
04:39Mais ça ne fait pas du cinéma.
04:41Je pense que c'est le biopic qui va intéresser.
04:44Baudelaire, c'est aussi un personnage
04:46qui est complètement dans la vie littéraire artistique de son époque.
04:50Imagine une plongée dans le Paris de son époque.
04:54Ça peut être vraiment bien.
04:56Je n'avais pas entendu parler.
04:57C'est très à la mode, les adaptations.
04:59J'ai vu qu'hier Audrey Floreau annonce qu'elle va adapter en série
05:02La Comtesse de Montecristo, aussi pour TF1, en série.
05:06Ce n'est même plus au cinéma ou en film, c'est en série.
05:09C'est vrai que c'est très à la mode et que c'est très plébiscité
05:11quand on voit le nombre d'entrées au box-office du Comte de Montecristo
05:14et même avant des Trois Mosquetaires.
05:16Il y a vraiment une mode et ça fonctionne de toute façon.
05:18Un intérêt pour le public.
05:20Et c'est rassurant sur l'état du pays.
05:22Absolument.
05:23Quelque part on va trouver un truc un peu positif.
05:29Alex, vous c'était un coup de gueule.
05:32Un coup de gueule contre les propos de François Ruffin.
05:36Hier.
05:37Que je trouve complètement hallucinant.
05:39Mais hallucinant.
05:40C'est-à-dire qu'ils sont hallucinants à double titre.
05:42D'abord parce qu'on va rappeler ces propos.
05:44Pour ceux qui ne l'auraient pas entendu, il était hier chez nos confrères de BFM TV.
05:47Pour la sortie de son ouvrage.
05:49Où il racontait notamment la campagne législative de 2022.
05:52Et où il disait, en quelque sorte, que les tracts qui étaient distribués
05:55étaient échangés en fonction du public à qui il s'adressait.
05:58C'est-à-dire qu'il y avait des tracts avec le visage de Jean-Luc Mélenchon
06:01pour des électeurs racisés, comme il les appelle.
06:05Et des tracts sans la tête de Jean-Luc Mélenchon
06:08pour des électeurs non racisés, donc des électeurs blancs.
06:11Et que c'était quelque chose qui était pratique courante
06:13dans le parti de Jean-Luc Mélenchon.
06:16Et je trouve ça hallucinant, doublement hallucinant.
06:18D'abord parce que ça veut dire que ce qu'on dit depuis des années,
06:21nous les observateurs politiques, les journalistes politiques,
06:23ce qu'on a entendu, regardé, observé,
06:26et vu monter ce communautarisme et ce vote
06:29en faveur d'une communauté qui a été choisie par Jean-Luc Mélenchon,
06:32c'est vrai. On ne peut pas dire que ce n'est pas vrai,
06:35puisque c'est raconté par un de ceux qui a été dans leur parti.
06:38Et la deuxième chose, ça veut aussi dire que François Ruffin
06:41s'est adonné à ses pratiques.
06:43Et que là, on dit faute à vous, à moitié pardonné,
06:46donc il ne faudrait pas ça à autre chose.
06:48C'est quand même hallucinant de pouvoir dire sur un plateau de télévision
06:51de pouvoir dire tout à fait librement, oui, on choisissait une communauté,
06:54alors ouais, c'est pas bien, j'avoue, des années plus tard, c'est pas bien.
06:57Vraiment, je trouve ça hallucinant qu'on ne relève pas plus ça,
07:00qu'on parle d'affaires d'État souvent, c'est une affaire d'État.
07:03D'ailleurs, vous avez vu que cette semaine, samedi dernier,
07:06Jean-Luc Mélenchon a été filmé en train de dire qu'il fallait
07:09s'adresser principalement aux classes populaires et aux jeunes,
07:12et que les autres fallait laisser tomber, ça ne servait à rien pour les bourgeois.
07:15En gros, c'est incroyable, on sépare le pays.
07:18Et quand, moi je vous le dis, parce que j'ai interviewé il y a deux semaines
07:21un député de la France Insoumise, Carlos Martin Milango,
07:24très intéressant de la conversation qu'on a eue ensemble sur le plateau,
07:27mais qu'ils vous disent, jamais, mais jamais de la vie,
07:30les yeux dans les yeux, ils vous disent ça, on essaye de favoriser
07:33ou de charmer une communauté plus qu'une autre,
07:36il faut quand même reconnaître que même à l'intérieur de leur propre partie,
07:39ils disent l'inverse.
07:42Vous réagirez quand même à ce que vient de dire Alex,
07:45abondamment commenté, mais on doit marquer une pause,
07:48parce que c'est l'heure du journal, à tout de suite.
08:00Et on est ensemble avec vous sur Sud Radio pour commenter l'actualité
08:03avec Alex Zarmont, journaliste politique, votre chaîne YouTube,
08:06Les Indécis est une chaîne de débat et on vous retrouve
08:09tous les vendredis dans La Vérité en face,
08:12Patrick Roger entre 9h et 10h, face à Éric Tegner,
08:15Romain Marsili, vous êtes directeur général de Nouvelle Énergie,
08:18le parti de David Lissnard, Franck Dedieu, directeur adjoint
08:21de la rédaction de Marianne, Marianne qui paraît aujourd'hui
08:24avec cette une partagée en deux,
08:27Michel Barnier et Emmanuel Macron,
08:30en intérim pour l'un, en sursis pour l'autre,
08:33enquête sur le pacte secret Macron-Le Pen,
08:36et puis tout un dossier sur les criminels de la route,
08:40c'est un vrai sujet, évidemment,
08:43dont on aimerait que l'État se préoccupe,
08:46Jean-Pierre Denis, journaliste, écrivain et chroniqueur
08:49à la Croix, peut-être des réactions
08:52sur ce qu'évoquait Alex Zarmont
08:55à propos de Ruffin hier
08:58qui dans un livre raconte que LFI
09:01a laissé les campagnes populaires à l'abandon
09:04pour se concentrer sur les quartiers de façon volontaire
09:07avec des affiches avec la tête de Mélenchon dans certains endroits
09:10et sans la tête de Mélenchon et qui assume,
09:13comment vous avez réagi à ça, Franck Dedieu ?
09:16Alex a dit c'est hallucinant, c'est à la fois hallucinant peut-être
09:19mais pas véritablement étonnant, c'est-à-dire que quand même
09:22toute la classe politique et en particulier à la gauche
09:25a depuis longtemps fragmenté les électorats
09:28en se disant on va essayer
09:31d'avoir les classes populaires des quartiers
09:34selon la couleur de peau, c'est ce qu'évoque Ruffin
09:37d'autres vont flatter plutôt
09:40des électorats selon le mode de vie
09:43tout cela n'est pas nouveau mais c'est vrai que ça produit
09:46une étape supplémentaire
09:49où on dit à cœur ouvert
09:52à ciel ouvert
09:55qu'il y a des considérations en fonction de la couleur de peau
09:58et ce qui est très dommageable
10:01c'est qu'à nouveau Terranova avait théorisé cela
10:04c'est un think-tank dit progressiste
10:07qui avait dit autant laisser tomber l'électorat populaire
10:10des campagnes et des petites villes
10:13de la France périphérique pour la laisser au Front National
10:16c'est une erreur inouïe et quelque part
10:19c'est même une erreur inouïe au regard de ce qu'est l'histoire
10:22de la gauche. Marx est presque
10:25le premier à séparer en deux
10:28la société, il dit il y a ceux qui travaillent
10:31et il y a ceux qui sont les propriétaires du capital
10:34et à cette époque là
10:37quand le marxisme et le parti communiste est très important
10:40dans les années 50 et 60, les gaullistes disent
10:43vous mettez les français les uns contre les autres
10:46mais au moins le marxisme reposait sur une conscience de classe
10:49qui avait un caractère universaliste
10:52c'était en fonction de votre position dans l'appareil productif
10:55exploité ou exploitant, c'est un peu sommaire
10:58mais au moins on ne prenait pas en considération
11:01des notions qui touchaient à l'inné
11:04c'est à dire à la couleur de peau, et donc franchir ce cap là
11:07de la part de la gauche qui a une histoire marxiste
11:10et je pense à une aberration bien sûr électorale
11:13mais une aberration morale aussi
11:16bien sûr, c'est morale avant tout
11:19je ne sais pas si vous voulez réagir
11:22évidemment je suis complètement d'accord
11:25sur cette dérive
11:28en effet cette dérive est complètement choquante
11:31après il y avait un des points qui était soulevé
11:34c'est de voir est-ce qu'au fond, puisqu'il savait, Ruffin
11:37est-ce qu'il est légitime que maintenant il arrive la bouche en cœur
11:40en disant c'était dégueulasse et je m'en vais
11:43on peut très bien être dans une organisation
11:46à l'intérieur d'une organisation
11:49sans plus de doute et avoir l'illusion ou la volonté
11:52de changer jusqu'au moment où on constate que ce n'est pas possible
11:55donc je trouve que c'est très difficile de faire ce procès
11:58peut-être qu'en effet il aurait pu partir avec pertes et fracas
12:01à l'instant même où il a entendu ces propos
12:04s'ils ont été prononcés par Jean-Luc Mélenchon
12:07où il a vu ces pratiques, il aurait pu partir certainement
12:10mais peut-être on peut aussi accepter qu'il ait voulu
12:13qu'il ait eu l'illusion de changer le système de l'intérieur
12:16donc ça c'est une question qui est très difficile à résoudre
12:19il est vrai qu'il l'a changé très brutalement
12:22et ça c'est un peu troublant
12:25entre le premier et le second tour des législatives
12:28quand il a vu que ça n'allait pas le faire
12:31et qu'il avait besoin de se positionner autrement
12:34à ce moment-là, lui-même a remisé les tracts du premier tour
12:37pour un tout autre discours pour le second
12:40c'est vrai que ça c'est assez troublant
12:43on a évoqué effectivement, vous avez eu raison d'évoquer
12:46la fameuse note de Terra Nova
12:49qui a mis ça en fait dans les pratiques
12:52de la politique française
12:55aux Etats-Unis c'est monnaie courante
12:58si vous n'avez peut-être pas fait attention
13:01à ce moment du débat entre Kamala Harris et Trump
13:04où elle dit si Trump gagne
13:07Poutine va menacer la Pologne
13:10elle dit ça parce qu'elle sait qu'en Pennsylvanie
13:13qui est un Etat capital pour elle
13:16il y a un certain nombre de milliers d'électeurs d'origine polonaise
13:19donc ce ciblage là
13:22il est malheureusement de plus en plus pratiqué
13:25parce qu'il est de plus en plus efficace
13:28ce qu'il faut quand même dire c'est que pour la France Insoumise
13:31il a été efficace, sans ça ils n'auraient jamais tutoyé les 10% aux élections européennes
13:34et puis on voit le changement de pied de toute façon de Jean-Luc Mélenchon
13:37une fois je fais référence à l'enterrement de Charles
13:40dessinateur de Charlie Hebdo qui était proche
13:43laïque évidemment de Mélenchon avec son discours anti-voile
13:46quand vous revoyez ses extraits et que vous voyez le virage
13:49qui a été fait par cet homme qui est incompréhensible
13:52absolument incompréhensible à hurler à l'islamophobie
13:55alors que lui-même était un
13:58on voit qu'il y a un calcul politique
14:01évident. Mais derrière ce cynisme
14:04il y a un profond mépris du peuple
14:07je ne suis pas d'accord, toutes les formations politiques ne pratiquent pas
14:10un tel ciblage et heureusement il faut noter qu'en France
14:13et en Europe globalement mais surtout en France le ciblage est beaucoup plus difficile
14:16politiquement parce qu'on ne peut pas faire de publicité ciblée sur le réseau social
14:19aux Etats-Unis notamment ils ont cet outil
14:22je pense qu'on peut s'assurer que ce ne soit pas le cas en France
14:25mais pour revenir à cette tactique, elle est profondément cynique
14:28elle est profondément déplorable parce qu'elle est en grande partie raciste
14:31et mépris du peuple
14:34j'ai un autre exemple parce que finalement
14:37on parle depuis 2-3 ans de la France insoumise et de ses excès
14:40mais il date depuis plusieurs années
14:43bien plus que ça. J'ai un souvenir d'une session
14:46de l'Assemblée Nationale où M. Ruffin
14:49nouvellement élu pour faire peuple
14:52dans ce cas de tête j'imagine faire peuple, s'était présenté
14:55en maillot de foot, en maillot de la SNCF
14:58c'est un grand fan de foot, c'est pas le souci, mais penser
15:01qu'être le peuple, c'est s'habiller en tenue de foot
15:04c'est un mépris total du peuple, au contraire le peuple aime être
15:07digne, bien représenté, nous la dignité chez
15:10Nouvelle Énergie c'est vraiment une valeur cardinale et malheureusement
15:13ces personnes là, à l'extrême gauche, n'ont pas
15:16une vision digne, ni de la politique, ni du peuple
15:19le truc c'est, vous l'avez dit
15:22je trouve Valérie aussi, c'est qu'ils ont abandonné la laïcité
15:25complètement, que ce soit dans des campagnes électorales
15:28ou même dans leurs propos, je vais vous raconter un souvenir que j'ai à l'époque
15:31quand je travaillais sur l'émission Au Tableau
15:34en 2017, pour l'élection présidentielle
15:37on avait reçu Jean-Luc Mélenchon, qui était donc candidat à l'élection
15:40et qui parlait à une classe de jeunes enfants
15:43qui avait entre 8 et 12 ans, et il lui posait la question sur les
15:46cantines scolaires, et je me rappelle très bien de sa réponse
15:49qui était de dire, le but en France c'est que
15:52il n'y a pas ce que vous pouvez manger, vous prenez autre chose, vous en prenez
15:55deux fois, on avait fait le même procès Nicolas Sarkozy qui avait dit double ration de frites
15:58c'était pareil, aujourd'hui, quand vous lui posez la question
16:01à Jean-Luc Mélenchon, c'est complètement l'inverse
16:04il faut basculer dans du communautarisme permanent
16:07parce qu'il est rentré dans une stratégie du nombre, une stratégie numérique
16:10de faire en sorte, il expliquait très bien
16:13je sais plus dans quel article, qu'il lui manquait un certain nombre de voix
16:16pour atteindre le second tour, c'est ce nombre de voix qu'il va aller
16:19chercher maintenant pour 2027, c'est son seul enjeu
16:22c'est 2027 et pouvoir être présent au deuxième tour de l'élection présidentielle
16:25Justement, je pense que c'est une stratégie qui l'empêchera d'atteindre
16:28le second tour, qui lui a permis de tutoyer les 10%
16:31aux européennes, certainement, et donc de peser
16:34dans la composition du nouveau
16:37Front Populaire, certainement, mais qui lui fait
16:40aujourd'hui atteindre un plafond
16:43je serais très étonné que tous les électeurs
16:46de gauche le suivent là-dessus
16:49Alors, on va passer à vous Franck, vous aviez un coup de gueule
16:52sur le rapport sur la pauvreté du secours populaire
16:55Oui, alors bon, effectivement
16:58ce rapport souligne
17:01par des chiffres très précis
17:04quelque chose qu'on ressent tous et qui n'est pas très
17:07malheureusement pas très surprenant, c'est-à-dire que
17:10vous avez 62% des français qui disent avoir eu
17:13être à un moment
17:16avoir été en situation de pauvreté, 62% des français
17:19tout cela n'est pas nouveau. Ce qui est nouveau en revanche
17:22et qui
17:25dirait qu'il y a une signification profonde
17:28c'est que la pauvreté dite subjective
17:31on demande aux français
17:34pour vous c'est quoi ce sentiment d'être
17:37pauvre, d'avoir vraiment du mal avec les fins de mois, à partir de quand ?
17:40Ils disent à partir de 1400
17:43ce seuil subjectif de pauvreté, c'est à partir de 1400 euros
17:46cette année, et 1400 euros
17:49c'est le SMIC net, c'est-à-dire que vous avez
17:52aujourd'hui des gens qui vous disent avec le SMIC
17:55je suis en situation de pauvreté
17:58et ça vous pouvez sortir des économistes
18:01qui vous traceront des courbes, des graphiques
18:04pour dire, attendez, on ne peut pas augmenter trop le SMIC
18:07il y a de la compétitivité des patrons de PME, tout cela n'est pas fou
18:10sauf qu'on peut aussi faire de la politique
18:13avec l'idée surplombante
18:16qu'on doit vivre de son travail
18:19et qu'il est inadmissible d'être en situation
18:22de pauvreté lorsqu'on travaille
18:25et là, ce rapport du secours populaire
18:28met pour la première fois, me semble-t-il
18:31la première fois, en évidence, le fait que
18:34il y a une forme de parenté très très forte
18:37je crois que c'est même à 2 euros près, entre la définition
18:40subjective de la pauvreté et le niveau du SMIC
18:43et ça, c'est quand même vertigineux, ça veut dire que pour la première fois
18:46il y a une sorte de convergence
18:49entre l'idée
18:52du salaire minimum
18:55et l'idée de pauvreté, c'est absolument inadmissible.
18:58Jean-Pierre Denis, vous êtes beaucoup intéressé vous aussi à ce sujet
19:01les rapports annuels
19:04du secours populaire, du secours catholique
19:10soulèvent toujours cette question
19:13qu'on entend avec un air un petit peu navré
19:16mais à laquelle on n'apporte pas de réponse politique
19:19c'est vrai
19:22après la réponse que voulait apporter le nouveau Front populaire
19:25qui est de monter le SMIC
19:29on sait aussi que c'est une mécanique
19:32qui fait monter l'inflation
19:35et qui donc ne se traduit pas nécessairement
19:38par du pouvoir d'achat, donc la solution à cette problématique
19:41en tout cas, elle n'est pas si évidente à trouver non plus
19:44c'est la hausse des loyers
19:47dans la pauvreté, et là je ne parle pas du sentiment de pauvreté
19:50dans la pauvreté, il y a aussi le fait que
19:53beaucoup de ménages ont des dépenses contraintes
19:57c'est la structure des dépenses
20:00qui fait qu'on n'a plus de marge de manœuvre
20:03Laurence, elle nous dit qu'avec 1400 euros de loyer
20:06charge énergétique, voiture
20:09pour aller bosser, carburant, assurance
20:12il ne reste pas grand chose pour vivre
20:15il ne reste rien
20:18et nous décrivons la vie de quelqu'un qui se lève
20:21tout le matin, bien bossé, et qui travaille
20:24et ça, si vous voulez, on regarde
20:27très attentivement la courbe du chômage qui baisse
20:30et les français n'arrivent pas à comprendre que
20:33pendant 40 ans, l'idée du chômage, ça avait même été
20:36un leitmotiv de François Hollande
20:39la baisse du chômage, ça y est, le chômage baisse enfin
20:42et avec lui, devait
20:45apparaître la fin de beaucoup de
20:48problèmes, je dirais matériels, et bien
20:51on est dans une situation assez paradoxale
20:54où vous avez une baisse du chômage
20:57qui cohabite avec un seuil de pauvreté
21:00qui est à 1400 euros, et si vous voulez
21:03ce paradoxe-là
21:06cet énigme-là
21:09devrait remettre en question, je crois
21:12les politiques d'assouplissement du droit du travail
21:15qui ont été menées depuis une dizaine d'années
21:18qui finalement n'augmentent pas le sentiment
21:21de bien-être de gens qui travaillent
21:24pareil, Marie me dit 1400 euros avec
21:27600 euros de loyer en moyenne, et vous avez de la chance
21:30quelque part Marie, 600 euros de loyer c'est pas très cher
21:33si vous n'êtes pas dans une grande ville
21:36le calcul est vite fait, et c'est de plus en plus difficile
21:39de trouver en plus un
21:42boulot à plein temps. On va marquer une pause
21:45et on se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio
21:58Et on est ensemble avec vous pour commenter l'actualité
22:01débat intéressant sur la pauvreté
22:04sur le sentiment de pauvreté, sur le pouvoir d'achat
22:07évidemment qui a baissé pour beaucoup de Français
22:10et Marie me répond, oui j'habite à la campagne
22:13quand elle disait qu'elle avait 600 euros de loyer
22:16mais c'est le désert, aucun commerce sans faire au moins 4 kilomètres
22:19oui je sais, ce week-end j'étais dans un village qui met très cher
22:22il y avait 3 cafés, il n'y en a plus un seul
22:25il y avait 3 épiceries, il n'y en a plus une seule, il y a un boulanger
22:28qui est parti, et il reste une petite épicerie
22:31qui n'est pas loin de fermer, et les principaux commerces
22:34sont à 8-10 kilomètres, donc voitures
22:37carburants, entretien de la voiture
22:41et des retraités qui ont aujourd'hui
22:44pour un bon nombre d'entre eux, une petite retraite
22:47et pourtant nous sommes le pays qui a le plus fort taux
22:50de dépenses sociales, c'est un pays
22:53qui a un salaire minimum élevé, ce qui montre bien que le socialisme
22:56ne marche pas, nous sommes arrivés au bout d'un modèle
22:59il faut aller beaucoup plus loin, vous avez évoqué beaucoup de sujets
23:02logement, capital, on pourrait évoquer aussi
23:05les services publics, le fait que l'Etat se recentre sur ses missions principales
23:09il faut comparer ses comparables
23:12avec les autres pays européens, avec les pays voisins
23:15on a un taux de dépenses publiques, y compris sociales, qui est
23:18incomparablement plus élevé, donc ça ne fonctionne pas, dans la démagogie
23:21ambiante, on a parlé d'une augmentation du SMIC
23:24à 1600 euros, mais pourquoi pas mettre le SMIC à 5000 euros
23:27donc c'est pas une question
23:30de valeur du SMIC, c'est une question beaucoup plus globale
23:33ce qui montre bien qu'il faut des réformes, maintenant, structurelles
23:37vous voulez réagir ?
23:40ça fait des années qu'on parle de déserts médicaux
23:43des années qu'on en parle et qu'on fait rien
23:46déserts médicaux, ça veut dire quoi ? ça veut dire que vous avez des endroits
23:49où vous n'avez aucun médecin autour de vous
23:52où vous n'avez aucun établissement de santé autour de vous
23:55à moins de 10, 15, 20, 25 kilomètres, pour accoucher, je vous dis juste ça
23:58rien que ça à l'enfer
24:01il y a une fracture des territoires dont personne ne parle aujourd'hui
24:04et qui se fait ressentir à chaque élection, et à chaque fois on dit
24:07ben oui mais on savait, et en réalité c'est ça, pourquoi
24:10aujourd'hui des partis comme le RN et TRÉO
24:13s'en jugent, pourquoi ? c'est parce qu'ils parlent de ces sujets là
24:16et il s'est rendu compte qu'il y avait une déconnexion complète
24:19entre les gens des territoires et les gens des grandes villes
24:22c'est juste ça la réalité, allez parler à des gens
24:25des gens des campagnes, je peux vous dire qu'ils ne comprennent pas
24:28qu'il y a des gens qui manifestent tous les samedis à Paris
24:31et c'est tout à fait louable pour la planète, pour la Palestine
24:34ou pour d'autres choses, mais qui ne manifestent jamais pour eux
24:37qui n'arrivent pas à avoir un rendez-vous chez le médecin avant 3 semaines ou 1 mois
24:40qui n'arrivent pas à comprendre qu'eux vivent au-delà
24:43de leur salaire, en dessous d'eux dans leur niveau de vie
24:46et ça c'est quelque chose que tant qu'on n'arrivera pas à le poser sur la table
24:49ou de faire des états généraux sur plein de sujets, faire des états généraux sur les territoires
24:52en tant que tels, pourquoi il y a autant de retard aujourd'hui sur ces territoires
24:55par rapport aux grandes villes, on n'avancera pas
24:58mais médecine, école, poste, tous ces choses-là
25:01on a supprimé combien d'établissements postiers depuis des années ?
25:04Combien ?
25:07Jean-Pierre Denis, on va passer à votre coup de gueule
25:10ou en tout cas coup de coeur ou coup de projecteur
25:13moi j'avais une question à vous poser sur les vitraux de Notre-Dame
25:16Emmanuel Macron a décidé de changer certains vitraux classés
25:19monuments historiques par des vitraux contemporains
25:22malgré un avis défavorable de la commission nationale du patrimoine
25:25j'avoue que moi je suis très conservatrice dans ce genre de choses
25:28c'est ce qu'on appelle le fait du prince
25:31ce sont des vitraux qui datent de Viollet-le-Duc
25:34c'est des vitraux en grisaille dont on peut dire qu'ils n'ont pas d'intérêt
25:37particulier parce que justement
25:40il n'y a pas de motif
25:43c'est pas très intéressant en soi sauf que
25:46c'est pas du tout cohérent avec le choix fondamental de restaurer Notre-Dame
25:49à l'identique et quand on dit qu'on restaure Notre-Dame à l'identique
25:53en fait qu'est-ce qu'on a restauré ? On a restauré Notre-Dame
25:56selon Viollet-le-Duc à l'identique puisque des états de Notre-Dame
25:59il y en a eu évidemment plein dans l'histoire
26:02et Viollet-le-Duc a d'une certaine façon inventé
26:05ou réinventé Notre-Dame à sa manière
26:08et donc c'est pas du tout logique et Viollet-le-Duc il faisait pas n'importe quoi
26:11donc ces vitraux ils étaient pensés pour donner
26:14une certaine lumière, une certaine atmosphère
26:17en fait à l'ensemble
26:20c'est assez absurde, il y a beaucoup d'autres choses à faire
26:23il y a beaucoup de cathédrales qui pourraient recevoir des vitraux
26:26modernes, il y a des églises qui brûlent
26:29il y en a eu une dernièrement et c'est absolument
26:32dramatique, on peut mettre de l'argent pour les reconstruire
26:35ça peut être un espace où on crée des oeuvres d'art
26:38je vois pas trop l'intérêt si ce n'est
26:41le besoin de montrer absolument
26:44qu'on a laissé une trace dans le bâtiment
26:47je suis d'accord avec ce qui vient d'être dit
26:50ça dit beaucoup de choses, Emmanuel Macron aussi
26:53je me pose la question de savoir pourquoi il fait ça, est-ce que c'est parce qu'il veut
26:56laisser une trace ou est-ce que c'est parce qu'il veut
26:59inscrire Notre-Dame dans l'époque
27:02en profitant de ses travaux, de ses rénovations, en se disant
27:05il faut remettre Notre-Dame, ce qu'il fait dans toutes ses politiques
27:08vouloir laisser une trace de l'époque ou une trace de lui, on sait jamais
27:11c'est jamais clair, c'est toujours dû en même temps
27:14j'avais bien compris que ce n'était pas des vitraux qu'il fallait forcément
27:17rénover, qu'on pouvait les garder en tant que tels
27:20et d'ailleurs ça aurait été, je trouve, logique et cohérent de le faire
27:23mais encore une fois, c'est une décision politique
27:26Je ne sais pas si
27:29le ressort d'Emmanuel Macron en l'occurrence
27:32ce soit la postérité, je ne crois pas
27:35pas sur ce sujet-là, je crois que tout simplement
27:38il alterne de façon assez stratégique
27:41et sommaire entre des positions qu'on va dire
27:44conservatrices, ici ou là, un jour
27:47et puis l'autre jour, il va se dire, si je mettais une dose
27:50de modernité, sachant que ce serait forcément de la modernité
27:53on peut en débattre, et donc tout cela
27:56se fait au gré des circonstances
27:59selon un mouvement de balancier, une fois conservateur
28:02une fois moderne
28:05sur plusieurs sujets, parfois artistiques
28:08parfois des questions de mœurs
28:11donc c'est très difficile de dire s'il y a une véritable
28:14conviction derrière cela
28:17je ne sais pas, mais je crois que c'est tout simplement
28:20stratégique et c'est le propre de beaucoup de présidents
28:23de la République depuis François Mitterrand
28:26je dirais, d'alterner en fonction
28:29des positions, des électorats, des circonstances
28:32On va marquer un mot avant
28:35Après le point fondamental, souvenez-vous les jours qu'on suivit
28:38le terrible incendie de Notre-Dame, on avait vu passer sur internet
28:41toutes les théories les plus délirantes sur la manière dont il fallait la reconstruire
28:44On parlait de rooftop sur le toit avec pourquoi pas
28:47des magasins, on a vraiment vu tout et n'importe quoi
28:50c'est quand même très important que la décision de reconstruire à l'identique
28:53le plus à l'identique possible ait été prise
28:56aujourd'hui se posent d'autres sujets sur Notre-Dame que les vitraux
28:59Il y a la question du réménagement du parvis et puis surtout
29:02des jardins derrière Notre-Dame, je crois que la vraie question elle est là
29:05Elle va être là aussi, mais les vitraux c'est vrai que c'est aussi
29:08une question qui se pose. Je vous donne la parole
29:11dans un instant Jean-Pierre Denis pour parler de l'abbé Pierre
29:14et de ces archives que l'église va réouvrir
29:18Sud Radio, parlons vrai
29:21Sud Radio, le 10h midi
29:24Mettez-vous d'accord, Valérie Expert
29:27Avec vous sur Sud Radio jusqu'à midi, vos coups de coeur
29:30sont particulièrement intéressants et nous emmènent sur des débats un petit peu plus longs
29:33donc on ne tient pas vraiment le sommaire, mais je voudrais qu'on parle
29:36avec vous de l'abbé Pierre, Jean-Pierre Denis
29:39Ce n'est pas vraiment un coup de coeur, vous imaginez
29:42C'est un coup de projecteur, parce que l'église catholique vient de décider
29:45d'ouvrir ses archives sur l'abbé Pierre
29:48normalement il y a un délai de 30 ans, il faut quand même préciser
29:51qu'un délai c'est normal, pour protéger
29:54non pas les personnes qui sont la mise en cause
29:57mais dans des archives, il y a plein de gens qui sont cités
30:00qui sont souvent des gens vivants, donc ils ont droit
30:03à cette protection, donc c'est exceptionnel
30:06de le lever, je pense que c'est une bonne chose
30:09et en même temps, il ne faut pas s'attendre à découvrir grand chose
30:12En réalité, la vérité c'est que l'abbé Pierre
30:15il était abbé, c'était dans sa marque
30:18mais il était quand même très très éloigné de l'institution
30:21c'était un électron libre. Le dernier lien
30:24époque où il y avait un lien très fort avec l'institution, c'était les années
30:2750, et à ce moment là, un certain nombre d'ecclésiastiques
30:30ont essayé de
30:33le mettre sur la touche, ou selon la logique
30:36de l'époque, qui nous semble aujourd'hui complètement bizarre
30:39de l'envoyer en clinique pour qu'il se fasse soigner
30:42donc selon la façon dont on voyait les choses
30:45à l'époque, et puis après, l'abbé Pierre, c'était une marque
30:48indépendante, et donc la question de l'abbé Pierre
30:51c'est surtout celle du mouvement Emmaüs, en réalité
30:54dans lequel, en fait, beaucoup de gens
30:57savaient, moi vous savez
31:00quand l'abbé Pierre est mort
31:03j'étais à la vie, je m'occupais des questions de religion
31:06à l'époque, la question c'était, est-ce qu'on va faire une couverture
31:09en disant, saint abbé Pierre, et à ce moment là, on nous a dit
31:12avec un petit sourire, non peut-être pas
31:15parce qu'il y avait quand même son rapport avec les femmes, c'était un petit peu compliqué
31:18c'est vrai qu'à l'époque, on n'avait pas l'idée de creuser
31:21on prenait un petit sourire
31:24un peu gêné
31:27peut-être un petit peu amusé, et puis
31:30bon, on disait, ok, on sait jamais, on va
31:33pas mettre ça, aujourd'hui ça nous semble aussi aberrant
31:36donc on a tous évolué heureusement sur ces questions-là
31:39donc aussi l'effet de MeToo
31:42c'est une très bonne chose, mais donc
31:45à l'époque, en réalité, tout le monde savait plus ou moins
31:48quelque chose, simplement l'abbé Pierre c'était une marque
31:51parce que le mouvement Emmaüs
31:54c'est tout le paradoxe, d'ailleurs un petit peu choquant, d'un mouvement qui est
31:57complètement laïcisé, sécularisé, donc qui a pris complètement
32:00ses distances, qui s'appelle Emmaüs, c'est-à-dire
32:03pour rappeler qu'Emmaüs c'est la rencontre de Jésus-Christ
32:06avec ses disciples après la résurrection
32:09c'est un moment hyper important dans l'évangile, et particulièrement
32:12religieux, on va dire, et aujourd'hui Emmaüs
32:15personne ne le situe comme un mouvement catholique
32:18et surtout pas ses dirigeants, et en même temps
32:21pour collecter des dons
32:24y compris des donateurs catholiques, parce qu'ils sont particulièrement généreux
32:27qu'est-ce qu'on faisait ? On mettait
32:30Fondé par l'abbé Pierre, donc il y avait cette ambiguïté sur laquelle
32:33on a joué, qui était de toute manière déjà un petit peu dérangeante
32:36et donc moi je suis aussi un petit peu dérangé par la vitesse avec laquelle
32:39on commence à déboulonner les statues, le comportement de l'abbé Pierre
32:42évidemment, est absolument
32:45choquant, inacceptable
32:48intolérable, surtout
32:51de la façon dont on le comprend aujourd'hui, mais tout ça
32:55à une comédie. Mais pourquoi une comédie ?
32:58Parce qu'on fait mine de découvrir
33:01quelque chose qu'en réalité on pouvait savoir
33:04depuis longtemps. Alors là je ne mets pas du tout en cause
33:07la responsabilité actuelle de l'église catholique, à la fois parce que
33:10en réalité c'était un électron libre, donc c'est un peu technique
33:13mais il ne dépendait pas hiérarchiquement de l'église
33:16catholique, c'était un religieux, il vivait dans sa
33:19communauté, en fait il vivait avec
33:22des compagnons, il ne vivait pas dans une paroisse
33:25sauf à la fin de sa vie, il était logé dans un couvent
33:28donc ça c'est une première chose et deuxièmement
33:31dans le mouvement Emmaüs, évidemment
33:34beaucoup de gens savaient beaucoup de choses.
33:37Ce travail maintenant est nécessaire et il sera très utile.
33:40Réaction ? Est-ce que vous avez
33:43des écoles ou des stades ou des places
33:46à Cannes ?
33:49Je ne crois pas.
33:52En revanche, on veut très vite
33:55sanctifier, on veut très vite déboulonner
33:58donc ça va très très vite, c'est aussi le temps médiatique qui s'est
34:01accéléré, on parle de choses très graves, de viols
34:04d'harcèlement et puis de très très nombreux témoignages
34:07donc ce qui est, je n'ai pas d'élément en plus par rapport
34:10à ce que vous venez de dire, simplement de
34:13constats. Le premier c'est le silence médiatique effectivement
34:16donc là on peut se satisfaire que l'époque est un peu changée de ce point de vue là
34:19l'autre point c'est que c'était une
34:22valeur intouchable, préférée parmi les français
34:25donc la question que je me pose c'est quelles sont les fausses valeurs d'aujourd'hui
34:28peut-être que dans 30 ans, certaines personnes que l'on présente comme des saints
34:31pour d'autres raisons, il n'y a pas que pour d'autres raisons
34:34peut-être qu'on en apprendra d'autres choses
34:37ce qui montre quand même que nous, les médias, j'ai longtemps travaillé dans les médias
34:40on a quand même une très grande capacité à créer des bulles médiatiques
34:44malheureusement sans grande valeur
34:47ce qui est intéressant c'est que, je suis tout à fait d'accord
34:50c'est bien de rappeler que c'était la personnalité préférée des français
34:53et de manière durable, donc à ce moment là c'est quelqu'un qui devient
34:56complètement intouchable, mais dès les années 50
34:59il y a des gens qui ont été assez
35:02lucides et critiques dans l'église, alors j'ai cité
35:05les religieux à l'époque qui ont essayé de le mettre
35:08à l'écart, mais il y a aussi Roland Barthes qui n'est pas du tout
35:11dans la même sphère, qui écrit ses mythologies
35:14donc c'est un livre quand même extrêmement célèbre qui est publié je crois
35:17en 1957, et il y a une page sur l'abbé Pierre qui commence
35:20par le mythe de l'abbé Pierre, donc en fait
35:23c'est une construction déjà à l'époque, l'abbé Pierre
35:26à la fin des années 50, on est quelques années après son
35:29appel, et par ailleurs, son appel était magnifique
35:32et par ailleurs il y a beaucoup de gens qui se sont engagés
35:35l'ancienne présidente du secours catholique
35:38a rappelé récemment qu'elle devait son engagement
35:41à la figure de l'abbé Pierre, c'était quelqu'un
35:44d'extrêmement inspirant, et c'est pour ça que c'est compliqué
35:47et c'est pareil d'ailleurs dans beaucoup d'affaires
35:50de ce type, c'est pas parce que le type
35:53c'est quelqu'un qui fait des choses, des choses positives
35:56qui est charismatique et qui a une face sombre
35:59c'est ça qui est difficile à comprendre.
36:02Une réaction ? Franck ?
36:05C'est un domaine d'impunité, c'est-à-dire que le sentiment
36:08d'impunité que peut avoir un personnage
36:11célèbre, star et aimé
36:14c'est aussi parce qu'on lui donne la possibilité
36:17on crée un système autour de lui, qui lui autorise
36:20ce sentiment, et après
36:23peut-être aussi ses actes, alors il ne s'agit pas
36:26c'est peut-être un peu facile de dire, regardez, donc il y a des coupables
36:29par ailleurs, mais je dirais
36:32que l'impunité de l'abbé Pierre n'est pas
36:35une émanation qui est simplement
36:38ex nihilo comme ça, c'est aussi
36:41un système, c'est aussi une tolérance
36:44par rapport à ce qui est devenu
36:47d'ailleurs vous avez dit Jean-Pierre Denis, vous avez dit
36:50une marque, et donc effectivement plus cette marque a de la valeur
36:53et plus on a l'impression qu'il y a une sorte d'impunité
36:56qui est tolérée, et bien ça les français ne peuvent pas
36:59ils ne peuvent pas l'accepter, parce que
37:02eux, il leur semble que ce privilège là
37:05et bien ils n'y ont pas droit, et ils le sont
37:08des citoyens de droit commun
37:11comme tout le monde. On va passer
37:14à autre chose, je voulais vous faire écouter
37:17Emmanuel Macron, qui parle du suffrage
37:20des français. Affirmez aussi que nous agissons
37:23tous au nom de la souveraineté du peuple français
37:26le peuple d'aujourd'hui, souverain
37:29qui s'exprime par le suffrage, qu'il faut toujours prendre en compte
37:32parce que c'est le fait promis en toute démocratie.
37:35Mais il a de l'humour le Président !
37:38C'est un humour un peu froid je trouve, qui nous prend comme ça
37:41C'est étonnant
37:44En tout cas ça ne correspond pas exactement
37:47à ce qu'on a cru voir dans les cinquante jours
37:50Paradoxe. Ça va au-delà des cinquante jours, pardon
37:53Ce n'est pas un détail, mais c'est un fait politique
37:56qui est inédit dans la Ve République. Là où je crois
37:59que ces dernières années, le suffrage et notamment
38:02le système parlementaire a été quelque peu bafoué
38:05c'est avec des initiatives de type convention citoyenne
38:08où on prenait des gens tirés au sort pour débattre
38:11encadrés par des personnes qui elles-mêmes avaient des biais
38:14sur des sujets très importants. On a parlé de la fin de vie
38:17de toute la politique environnementale qu'on doit avoir
38:20et on s'assoit sur le Parlement, on fait une commission
38:23qui n'a pas une grande légitimité et en ça je trouve
38:26qu'on sape le cœur de la démocratie
38:29qui est le Parlement. Je trouve ça encore bien plus grave
38:32sur le reste, le propos en tant que tel est sous le saut
38:35du bon sens. Bien sûr qu'il faut prendre en compte
38:38que l'aspect premier dans une démocratie, ce n'est pas le seul
38:41car la démocratie c'est aussi des contre-pouvoirs
38:44c'est aussi un débat contradictoire et de qualité
38:47c'est un état de droit basé sur des principes fondamentaux
38:50mais effectivement, la question c'est
38:53on entend le point et on peut être d'accord
38:56le sujet c'est quelles conséquences
38:59quelles politiques mettre en place ? Est-ce qu'on veut réformer
39:02par exemple le mode scrutin des élections législatives ?
39:05C'est un autre débat. On parle beaucoup de questions disproportionnelles
39:08qui posent de grands problèmes. On pourrait y revenir
39:11selon le comment. La question c'est le comment.
39:14Un aspect politique, un outil politique
39:17très important que le Président de la République n'a pas utilisé
39:20jusque-là et qui pourtant est très sain démocratiquement
39:23pour peu que ce soit bien mis en place, c'est le référendum.
39:26Je crois que dans les prochaines années
39:29ce serait sûrement utile et sain
39:32d'utiliser pour des questions sur lesquelles très franchement
39:35une grande majorité des Français est d'accord, ne serait-ce que sur ce qui concerne
39:38les questions de sécurité ou de politique migratoire.
39:41Je vais vous surprendre mais je trouve que le Président est cohérent avec son mode de pensée
39:44en réalité. Parce que là on isole une phrase où on dit
39:47qu'il a dit qu'il fallait respecter le suffrage des Français.
39:50A mon avis dans son esprit, lui il a respecté le suffrage des Français.
39:53Et je pense qu'on oublie une autre phrase
39:56où il dit je suis le garant aussi de la République. Il le dit hier
39:59aussi dans son discours. Pour lui il a été à la hauteur
40:02de sa fonction. Moi je ne dis pas qu'il a été à la hauteur de sa fonction
40:05parce que d'abord je ne suis pas dans son esprit, dans sa tête
40:08et dans son mode de réflexion. Mais vous vouliez qu'il dise
40:11quoi d'autre hier ? S'il ne disait pas ça, s'il disait j'ai pas respecté
40:14le suffrage des Français et en gros ciao et bonne journée à tous
40:17tout le monde lui aurait dit mais il est fou de dire ça. Donc lui il dit
40:20j'ai respecté le suffrage des Français, j'ai consulté, j'ai rencontré
40:23les uns et les autres et j'ai décidé. Je reste le
40:26garant de la République. De toute façon
40:29il a fait du Macron hier. Il a fait dans son esprit, vous savez
40:32moi je suis très surpris quand je parle avec l'entourage du Président de la République
40:35ou des gens qui le connaissent, des gens de sa majorité
40:38de me rendre compte quelquefois qu'ils sont complètement déconnectés
40:41de ce qui se passe dans notre pays. Complètement. Ils étaient persuadés
40:44autour de lui qu'ils allaient gagner les élections législatives quand le Président de la République
40:47a dit ça. Ils étaient persuadés. Je pense que là, je ne leur ai pas parlé
40:50depuis longtemps, mais je pense que là ils sont persuadés que le Président de la République a fait
40:53le meilleur choix possible, meilleur choix du monde en nommant
40:56Michel Barnier. Mais on ne sait même pas réellement de quoi
40:59il en retourne. Parce que ce qu'on oublie de dire quand même c'est que Michel Barnier
41:02ça va être une cohabitation, une coexistence pacifique
41:05je ne sais pas les termes qu'ils emploient, mais Michel Barnier en réalité
41:08d'abord c'est quelqu'un qui a été historiquement de droite, historiquement
41:11LR, vous le savez, mais qui était très proche du macronisme
41:14en 2019, Michel Barnier, il a failli
41:17quand même être nommé tête de liste pour la liste Renaissance
41:20aux élections européennes. Ça on l'a oublié, on oublie de le répéter
41:23donc en réalité Macron il s'arrange, le Président de la République
41:26pardon, il s'arrange avec la réalité et après
41:29parce qu'il est très fort pour ça, à l'oral, dans ses discours
41:32il est cohérent dans ce qu'il raconte. Et ça on ne peut pas lui enlever.
41:35Je ne suis pas
41:38tout à fait d'accord avec Alex, je pense que cette phrase
41:41qui est de rappeler un élément
41:44clé de notre Constitution, c'est-à-dire que
41:47la souveraineté nationale réside dans le peuple français
41:50il le précise parce que justement
41:53au cours de ce mois de septembre, il a deux problèmes
41:57le problème, c'est d'avoir nommé Michel Barnier
42:00qui, on peut en penser ce qu'on veut sur le fond
42:03et aussi de la difficulté de l'équation
42:06parlementaire à résoudre. Michel Barnier
42:09il a une assise parlementaire de 8%
42:12il est issu d'un groupe qui pèse 8%
42:15à Marianne on a regardé historiquement
42:18est-ce que ça s'était déjà passé ? Bien sûr que non sous la Vème République
42:21mais sous la IVème, pas souvent
42:25ça ne s'est passé que 5 fois sur les 20
42:285 fois, vous avez par exemple
42:31Henri Cueil qui au nom du Parti Radical a
42:34dans son parti 7% de l'Assemblée
42:37et en moyenne ils ont tenu
42:406 mois et 10 jours, alors je ne veux pas dire que ça nous amène
42:43au 17 mars, nous l'avons quand même écrit
42:46statistiquement à Marianne
42:49mais c'est un clin d'œil, du 17 mars 2025
42:52un premier problème, c'est un problème de représentativité
42:55et lorsqu'on parle de la souveraineté du peuple, on se doit
42:58de coller à la logique de la représentativité
43:01mais je dois bien avouer que c'était difficile à résoudre
43:04et puis deuxième sujet, c'est celui de la souveraineté
43:07problème de souveraineté, c'est-à-dire qu'on n'en parle pas beaucoup
43:10parce que c'est un petit peu technique mais le 20 septembre
43:13alors peut-être va-t-on avoir un peu plus
43:16on va présenter à l'Union Européenne
43:19à la Commission un plan
43:22de budget, de perspective à long terme
43:25budgétaire, où il sera question de baisser
43:28drastiquement les dépenses publiques et de présenter
43:31un budget très dur. Et donc on va, avant
43:34qu'on ait constitué un gouvernement, avant que les parlementaires
43:37se soient prononcés, présenter
43:40peut-être à la Commission Européenne
43:43alors ça ne sera pas le 20 septembre, peut-être on va gagner
43:46un délai un peu plus tard, mais on va présenter
43:49un budget
43:52à long terme
43:55qui n'a pas été validé par le peuple français
43:58et donc si vous voulez, quand vous avez
44:01un problème de représentativité et un problème de souveraineté
44:04du peuple, parce que sans doute vous allez me dire
44:07mais attendez, nous nous sommes engagés
44:10précédemment sur cette logique
44:13de respecter les nouveaux critères de Maastricht
44:16bien sûr, mais je dirais que la légitimité
44:19du gouvernement antérieur
44:22est peut-être moindre de celle de la légitimité
44:25aujourd'hui, le peuple souverain à l'instant T
44:28a plus de légitimité qu'à l'instant T-1
44:31On marque une pause, on se retrouve dans un instant, à tout de suite
44:44On est avec vous jusqu'à midi
44:47donc c'est bientôt, je voulais quand même vous faire écouter
44:50le son ce matin, alors c'est une interview à écouter dans son ensemble
44:53à réécouter ce matin Sébastien Deloguet et l'invité de
44:56Jean-Jacques Bourdin, c'est un collector, je pense que
44:59tout est collector et
45:02je voulais juste vous faire écouter ce petit extrait
45:05Vous avez vu votre collègue Antoine Léaumont qui compare
45:08Emmanuel Macron à Philippe Pétain, vous avez vu ça ? Non j'ai pas vu
45:12Mais je connais pas tellement l'histoire que cela, j'apprends aussi
45:15je sais pas qui est Pétain, j'ai entendu parler de lui
45:18mais je sais qu'apparemment c'est un raciste
45:21Certains ont aussi, les filles, comparé
45:24votre ami
45:27Je ne sais pas qui est Pétain, c'est un raciste
45:30on va se dire mépris de classe
45:33on a évoqué longuement le sujet
45:36quand même quand on l'écoute ce matin, pardon
45:39C'est accablant de bêtises, je le dis comme je le pense
45:42et comme je l'ai perçu et comme vous l'avez sûrement perçu aussi
45:45On peut avoir des ouvriers, on peut avoir
45:48Xavier Bertrand qui était agent d'assurance, je recite
45:51Pierre Bérégovoy, il y a des tas de députés, d'hommes politiques
45:54qui n'ont pas fait l'énun, mais là on est
45:57au fond du fond
46:00Il faut partir aussi de la source, c'est-à-dire qu'on peut
46:03effectivement parler de cette déclaration-là et c'est absolument
46:06que les parlementaires ne connaissent pas cette période de l'histoire de France
46:09ce qui par ailleurs expliquerait beaucoup de choses dans l'opposition des insoumis
46:12mais on ne va pas aller plus loin que là
46:15Non, il faut aussi partir de la citation originale
46:18de l'accusation de l'autre député, Laumon
46:21qui affirme, qui fait une comparaison honteuse
46:24scandaleuse et à mon avis dénuée de tout fondement
46:27qui n'est absolument pas argumentée, c'est à vomir
46:30entre le président de la République et Philippe Pétain
46:33et puis c'est un système qui tourne à vide
46:36il y en a un qui lance une énormité, qui est forcément reprise
46:39quelqu'un d'autre la commande sans savoir qu'il est Pétain
46:42et la machine médiatique tourne
46:45ces gens-là ont compris, ils sont très cyniques
46:48ils ont compris que ce qui peut marcher pour avoir
46:51le plus d'audience possible, c'est l'engagement
46:54donc plus on balance une grande énormité, plus ça va être commenté
46:57et malheureusement c'est aussi ce qu'on fait là
47:00c'est frappant sur la perte de niveau de la classe politique
47:03mais aussi le manque d'éthique absolue
47:06cynique d'une grande partie
47:09en l'occurrence de ce camp.
47:12Jean-Pierre Denis ?
47:15Moi je peux admettre qu'on élise député quelqu'un qui ne connait rien à l'histoire
47:18et ça peut être un très bon député, il peut défendre
47:21des convictions, peut-être des intérêts
47:24une population qui se reconnaît
47:27c'est un peu normal aussi, on le dit souvent
47:30qu'il faut que des gens venant d'horizons divers
47:33puissent accéder à la représentation nationale et que ce ne soit pas seulement
47:36des énarques, des fonctionnaires
47:39ok, sauf que
47:42en réalité quand on écoute, et là je suis tout à fait d'accord à ce que vous me dites
47:45quand on écoute l'extrait, c'est parce que
47:48la France Insoumise et un député de son propre parti
47:51instrumentalisent cette histoire
47:55à tout bout de champ, alors que ça n'a évidemment
47:58aucun rapport et que c'est parfois assez indigne
48:01qu'on ne peut pas gagner à tous les coups
48:04c'est-à-dire qu'on ne peut pas à la fois sortir du pétain tous les matins
48:07et puis dire de temps en temps, non on ne connait pas
48:10changeons de sujet, c'est ça en fait la réalité
48:13c'est à partir du moment où il y a un usage politique
48:16assez constant, en tout cas assez récurrent
48:19de cette histoire, qu'on est en droit d'attendre
48:22d'un représentant national, d'un député
48:25qu'il ait de quoi dire
48:28et donc qu'il connaisse un petit peu le sujet
48:31moi je suis choqué par
48:34ces carences-là
48:37et je crois que, je ne suis pas d'accord
48:40avec l'idée du mépris de classe, parce que
48:43considérer d'abord, historiquement, au Parti Commis
48:46il y avait des ouvriers, qu'il y avait une culture
48:49effectivement à l'époque où il y avait des partis qui les formaient
48:52et notamment le Parti Communiste avec une vraie culture
48:55marxiste
48:58avec évidemment, tout n'était pas parfait
49:01mais il y avait une véritable culture
49:04et donc je crois que quelque part, considérer que
49:07parce que quelqu'un n'a pas fait l'ENA, qu'il n'a pas un CV très étoffé
49:10il pourrait s'autoriser à avoir des trous dans la raquette
49:13culturelle de ce niveau-là
49:16ça relève aussi du mépris de classe
49:19c'est ça qui me choque
49:22et je suis tout à fait d'accord avec vous Romain
49:25par rapport à cette mécanique qui part finalement
49:28d'une exagération, d'une contre-vérité
49:31d'une outrance, qui ensuite se change
49:34en, je dirais
49:37déficit culturel manifeste
49:40qui ensuite va être commentée, y compris par nous
49:43peut-être à dire à quel point cette mécanique
49:46doit être disséquée
49:49mais là, ça fait quand même peur
49:52alors après, on commente le débat Trump-Harris
49:55avec un petit peu, en se disant
49:58regardez quand même des mangeurs de chats
50:01c'est quand même pas au niveau
50:04et on revient à notre premier sujet sur la fragmentation de l'électorat
50:07c'est-à-dire ces stratégies qui finissent par
50:10au fond, n'a plus avoir de sens
50:13et perdre le niveau général, c'est vrai que ça pose un problème
50:16en tout cas, s'il est un jour maire de Marseille
50:19ce qu'il voudrait être, il a intérêt à prendre des cours d'histoire en accéléré
50:22parce que Marseille, c'est une ville que l'on ne peut pas comprendre
50:25si l'on ne connait pas un petit peu l'histoire
50:28c'est une ville dans laquelle l'histoire est particulièrement importante
50:31ne serait-ce qu'à part l'histoire des migrations, de toutes les personnes
50:34qui sont arrivées à Marseille, donc il a intérêt à prendre des cours en accéléré
50:37j'aimerais souligner l'excellente interview de Jean-Jacques Bourdin
50:40très sincèrement, à chaque fois c'est un bonheur d'écouter Jean-Jacques
50:43parce qu'il va chercher ses invités politiques
50:46et ce matin, ce n'est pas toujours facile
50:49parce que vous avez quelqu'un en face de vous qui prend tout à la rigolade aussi
50:52quand vous écoutez l'interview, alors ce n'est pas marrant de savoir que
50:55Philippe Pétain est un raciste ou je ne sais quoi
50:58et donc moi, c'est ça qui me dérange beaucoup
51:01c'est qu'il sait que c'est un raciste d'une idée lointaine
51:04mais bon, ce n'est pas grave, on peut en rire, on passe à autre chose
51:07et donc c'est aussi ça le vrai problème
51:10de ce genre de députés, ils sont élus par la République
51:13comme vous dites, je pense qu'ils ont un travail à faire, après avoir été élus
51:16il faut continuer à travailler et continuer à s'instruire
51:19qui ne tient pas compte de 3000 ans d'histoire, vit au jour le jour
51:22et c'est l'histoire qui est particulièrement importante pour les politiques
51:25qui sont là pour projeter aussi
51:28ce matin, on va réécouter cette interview sur le Ripley
51:31des gens de pourriture, il a dit qu'il ne savait pas lire
51:34en gros, qu'il avait un cabinet qui lui rédigeait ses fiches
51:37c'est un petit peu le ton, la tonalité du truc
51:40mais en tout cas, il a eu des mots très durs à l'encontre
51:43et Albron pivait, réécoutez cette interview
51:46merci à tous les 4, on n'a pas eu le temps de parler de notre sondage
51:49mais je pense que les vraies voix le feront en tout cas
51:52quand on pose la question aux français, Marine Le Pen
51:55est la personne la plus souhaitée pour succéder Emmanuel Macron
51:5839% suivi par Edouard Philippe, 35% et Gabriel Attal, 33%
52:01voilà, ce sera pour une autre fois
52:04merci à vous, tout de suite les infos et André Bercoff

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