Retour sur 30 années d’évolution des rations d’engraissement chez Sanders

  • il y a 3 mois
Alimentation des bovins viande

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Transcription
00:00Bonjour, nous allons parler de l'engraissement des bovins à viande, donc pour cela je reçois
00:09sur le plateau de la SpaceWeb TV, par web agri, M. Pascal Cousin, responsable technique
00:16ruminant chez Sanders. L'engraissement c'est quelque chose que vous travaillez depuis longtemps,
00:24Sanders c'est une marque qui a plus de 100 ans aujourd'hui, avec notamment la ferme
00:27expérimentale de Sourches dans la Sarthe. Comment vous avez vu un peu ces dernières
00:33décennies l'évolution des rations d'engraissement ? Il y a une évolution importante. Déjà
00:40en l'espace de 40 ans, on a travaillé les rations de manière très diversifiée, puisque
00:46vous parliez de la ferme de Sourches. On a fait de nombreux essais dans tous les types
00:52de rations, dans tous les types d'animaux. On a engraissé des jeunes bovins, on a engraissé
00:57des vaches de boucherie, des genisses de viande. Donc on a accumulé beaucoup de données
01:01sur l'engraissement. Et du coup, qu'est-ce qu'il y a ? Les premiers essais, par exemple,
01:09c'était quoi ? Dans les premiers essais, c'était des essais qui étaient, je dirais,
01:14le début de la connaissance de l'engraissement. Ils peuvent paraître aujourd'hui un petit
01:19peu anecdotiques, mais ils étaient importants au départ. Je me souviens d'un essai qu'on
01:23a dans les livres, parce que je n'étais pas là à l'époque, un essai en 1985 sur
01:28des jeunes bovins de race normande où on a testé une ration avec minéral et une ration
01:33sans minéral. Et l'écart de croissance des jeunes bovins était de 330 grammes par jour.
01:39Donc depuis, évidemment, dans toutes les rations d'engraissement, il y a forcément l'obligation
01:44de mettre du minéral pour que les rations soient bien équilibrées et performantes.
01:48Aujourd'hui, vous faites des essais sur à peu près tout, que ce soit les types de races,
01:52les types de débouchés, par exemple. Alors oui, effectivement, dans les dernières années,
01:56on a fait des essais, par exemple sur du jeune bovin charolais, des animaux visant 420-440
02:02kilos de carcasse. On a fait également l'an dernier un essai sur des génisses limousines,
02:07des génisses jeunes, ce qu'on appelle les babinettes, des génisses finies vers 18-20
02:12mois. Donc, on a des essais dans toutes les races et sur tous les types de régimes. Pour
02:19répondre à votre question, les essais aujourd'hui sont plus pointus, évidemment, qu'à l'époque.
02:22Puisque les animaux aussi ont changé. Donc, le potentiel génétique des animaux a beaucoup
02:28évolué. Oui, c'est clair. Dans les races à viande, notamment, il y a eu un gros travail
02:32de fait d'amélioration génétique et les potentiels de croissance, notamment les GMQ,
02:39sont beaucoup plus élevés qu'à l'époque. Il n'est pas rare aujourd'hui dans nos essais
02:44d'avoir des pesées à plus de 2000 grammes de croissance par jour. Ça, c'est un peu
02:49les performances maximales aujourd'hui qu'on atteint. On peut dépasser les 2 kilos.
02:52Alors, sur la totalité d'engraissement entre l'entrée et la sortie, on est dans
02:56les rations très performantes autour de 1800 grammes. Mais en intermédiaire, sur les pesées
03:02au bout de 2-3 mois d'engraissement, on peut dépasser 2000 grammes. Pour vous, quelles
03:07sont les conditions prioritaires d'une ration d'engraissement ? C'est hors des conditions
03:12de logement ou de ration, d'environnement qui sont également importantes. Au niveau
03:18alimentaire, qu'est-ce que c'est ? Ce qui est vraiment important, c'est bien
03:22sûr, vous le disiez, les conditions, le rôle de l'éleveur dans le suivi, c'est important.
03:26Au niveau alimentaire, il y a au moins deux choses qui me viennent à l'esprit. Je vais
03:31dire trois. La première, c'est le niveau énergétique des rations. Le bovin viande
03:37extériorise bien le supplément d'énergie qu'on va lui apporter. Cette énergie peut
03:42être amenée par des céréales, en complément des fourrages de l'exploitation, par des
03:47aliments, bien sûr, voire de la matière grasse, des compléments de matière grasse
03:50qui sont intéressants. Ça, c'est le premier point, l'énergie. Le deuxième point, c'est
03:55les sécurités qu'on va apporter au niveau de la ration. Dans les sécurités, je pense
04:01par exemple à l'apport de levure vivante. Sécurité pour éviter l'acidose essentiellement,
04:06c'est ça ? Les levures ont un effet de régulation de la flore dure humaine. Les
04:09animaux ruminent mieux, digèrent mieux. C'est plus régulier. L'appétit est meilleur et
04:18donc les performances sont meilleures. Dans le même type d'ingrédients, les levures,
04:24mais également les hépatoprotecteurs et dans des régimes d'engraissement énergétique,
04:28on a besoin de faire une, deux, trois tueurs d'hépatoprotecteurs pour soutenir l'appétit
04:33des animaux. Levure, hépatoprotecteurs, tout ça, ça a quand même un coût qui peut
04:40paraître élevé. On sait que les marges aujourd'hui en engraissement, ça se joue
04:44quand même à peu de choses. Qu'est-ce que vous répondez à ça ? Aujourd'hui, on a des
04:49données très précises justement avec les essais qu'on a faits. Si on prend les levures,
04:53par exemple, l'apport de levure vivante dans des rations d'engraissement sur des jeunes
04:56bovins, c'est une amélioration de GMQ de 80 grammes en moyenne. Donc, il est facile
05:02de mettre en balance le coût de l'apport journalier des levures et les 80 grammes de
05:08croissance supplémentaire. Et c'est gagnant pour les levures. Vous travaillez plutôt
05:12en coût, en marge par animal, en marge par jour. C'est quoi le bon indice ? Alors, le
05:19bon indice, je dirais que ça dépend un peu de l'éleveur parce que chacun envisage l'engraissement
05:24de manière différente. Mais je dirais qu'il y a deux approches. Il y a des éleveurs qui
05:27sont moins exigeants en termes de performance, mais qui visent un coût de ration le mieux
05:33maîtrisé possible. Et puis, il y a des éleveurs qui cherchent à vraiment extérioriser le
05:37potentiel des animaux, qui visent une croissance supérieure et qui raisonnent plus sur la
05:41marge. La ration coûte un peu plus cher, mais les GMQ sont meilleurs et la marge quotidienne
05:46est meilleure. En termes de marge, aujourd'hui, on sait que le contexte actuel des céréales
05:52est quand même très bas et notamment aussi des aliments concentrés, des correcteurs.
05:57Est ce que ça peut permettre aux éleveurs de retrouver un peu de marge supplémentaire
06:02sur les engraisseurs ? Ou notamment, on sait que le contexte aussi bouge pas mal des laitiers
06:07qui deviennent engraisseurs, des naisseurs bovins viande qui voudraient engraisser.
06:12Ça bouge beaucoup en ce moment.
06:14Alors, ce qui est vrai, c'est que le contexte économique est déterminant pour la rentabilité
06:18de l'élevage viande comme en production laitière. Sur la partie engraissement, vous l'avez dit,
06:23les coûts de ration ont eu tendance à baisser si on compare 2016 à 2015.
06:29Heureusement, parce que les coûts de la viande sont plutôt orientés à la baisse.
06:33Mais ce qui est vraiment aussi important d'avoir à l'esprit, c'est qu'il y a des gros
06:36écarts de performance, à la fois de coûts de ration, mais de performance entre les élevages.
06:42Et il y a du travail à faire pour accompagner les éleveurs et améliorer les résultats.
06:46Je pense, par exemple, à une chose qu'on a mis en place avec des éleveurs qui ont
06:50des éléments pour mesurer à la fois ce qu'ils distribuent avec une mélangeuse et
06:55la croissance des animaux avec une bascule.
06:58Il y a certains éleveurs qui se rééquipent en bascule, c'est important.
07:01Chez ces éleveurs là, on peut réajuster la ration régulièrement et on peut travailler,
07:04par exemple, avec plusieurs phases d'engraissement, une ration de démarrage,
07:07une ration d'engraissement et une ration de finition, ce qui permet d'ajuster à la fois
07:13les coûts et d'extérioriser le potentiel en fonction de chaque phase de l'engraissement.
07:18Tout à fait, avec des plans d'alimentation qui sont différents.
07:20Bien sûr, si on est sur un tourillon de race laitière, si on est sur un jeune bovin charolais,
07:25si on est sur un jeune bovin blond ou limousin, on a des programmes différents avec des repères
07:30différents par type d'animal.
07:32Pascal Cousin, je vous remercie et vous pouvez retrouver de nombreux articles et
07:36informations sur l'alimentation des bovins sur webagri.fr.

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