• il y a 5 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche

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00:00:00 Quasiment 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:00:04 A la une, ce matin, ils ont commenté, décodé, décortiqué le grand débat opposant Jordan Bardella et Gabriel Attal
00:00:11 et se sont trompés.
00:00:12 Le sondage Odoxa pour Le Figaro vient balayer les certitudes des as du journalisme politique.
00:00:18 Le plus convaincant a été Jordan Bardella selon 51% des Français interrogés contre 46% pour le Premier ministre.
00:00:25 Sur la question migratoire, toujours selon le sondage, le président du IRN plie le match avec 30 points d'avance.
00:00:32 Sur la défense et le conflit ukrainien, les deux hommes font jeu égal.
00:00:36 On se replonge dans le petit Robert.
00:00:38 Convaincre, c'est amener une personne à reconnaître la vérité, la nécessité d'une proposition ou d'un fait.
00:00:44 Alors comment expliquer ce résultat ?
00:00:46 Peut-être, et ce n'est qu'une hypothèse, Gabriel Attal, aussi éloquent et fin connaisseur des dossiers,
00:00:52 traîne un boulet qui l'empêche de persuader, à savoir un bilan.
00:00:55 Autre hypothèse, même si 40% des Français ont été exposés au débat,
00:00:59 seulement un sondé sur 10 a regardé ce match de la première à la dernière minute.
00:01:05 Impossible d'en tirer la moindre conclusion après le coup de sifflet final.
00:01:09 En croisant le fer avec la tête de l'IS du IRN jeudi soir,
00:01:14 Gabriel Attal a encore un peu plus nationalisé l'élection européenne.
00:01:18 Le 9 juin, basculerons-nous dans un vote de confiance,
00:01:22 une sorte de référendum qui ne dit pas son nom pour ou contre Emmanuel Macron.
00:01:27 Enfin, comment expliquer ce monde qui sépare la sphère médiatico-politique
00:01:32 qui avait désigné son vainqueur de la perception des Français ?
00:01:36 On en parle dans un instant avec nos invités.
00:01:39 Le point sur l'information, Isabelle Piboulot.
00:01:41 Bonjour Yot, bonjour à tous.
00:01:45 Après l'hommage national à Caen, mercredi, un hommage citoyen sera rendu à Arnaud Garcia.
00:01:51 Dès 11h30 à Blangy-le-Château dans le Calvados.
00:01:54 Âgé de 34 ans, il était l'un des deux agents pénitentiaires tués
00:01:57 lors de l'attaque au PH d'un Carville dans l'heure.
00:02:00 Arnaud Garcia laisse derrière lui sa compagne, enceinte de 5 mois.
00:02:04 Des perturbations sont à prévoir à l'aéroport Paris-Orly.
00:02:07 70% des vols sont annulés aujourd'hui.
00:02:10 Mais ce prévu vers les Outre-mer devrait être épargné.
00:02:13 Un des principaux syndicats de contrôleurs aériens appelle à la grève.
00:02:17 Il réclame notamment davantage d'effectifs,
00:02:20 qui n'étaient pas garantis dans un accord signé fin avril.
00:02:23 Trois hauts responsables du régime syrien,
00:02:25 condamnés hier à la réclusion criminelle à perpétuité.
00:02:29 Ils ont été jugés par défaut par la Cour d'Assise de Paris
00:02:32 pour complicité de crime contre l'humanité et délit de guerre.
00:02:35 Les trois cadres se trouvaient encore en Syrie.
00:02:38 Le maintien des effets des mandats d'arrêt internationaux à leur encontre a été ordonné.
00:02:44 Ce sont tous trompés, sauf autour du plateau.
00:02:47 Bonjour, Charlotte Dornelas, Alexandre Devecchio, Pierre Gentier et Philippe Guybert.
00:02:52 Ça me fait plaisir de vous retrouver.
00:02:54 Vous êtes trompés, vous ?
00:02:55 De quoi ? Moi, je me suis trompé ?
00:02:56 Qu'est-ce que vous racontez ? Moi, j'ai pas fait de pronostic.
00:02:58 Mais si, je sens que vous avez fait des pronostics.
00:03:00 Je sais que c'est d'histoire.
00:03:01 Je sens que vous avez fait des pronostics.
00:03:03 Non, mais ça me fait rire de voir.
00:03:05 Mais évidemment, Pierre, je plaisante,
00:03:07 mais ça me fait rire de voir le décalage entre les as du journalisme politique,
00:03:12 qui depuis 48 heures sont en train d'expliquer qu'il y en a un qui a gagné au point face à l'autre
00:03:16 dans ce débat entre Jordan Bardella et Gabriel Attal.
00:03:19 La clé, d'ailleurs, de ce sondage Le Figaro,
00:03:22 c'est de voir que très peu de Français ont suivi le débat de la première à la dernière minute.
00:03:26 Il y en avait un sur dix seulement.
00:03:28 Un sur dix.
00:03:29 Mais ceux qui l'ont suivi entièrement étaient convaincus par Bardella.
00:03:32 Mais oui !
00:03:33 Justement, il était davantage...
00:03:35 Donc le sondage est assez précis.
00:03:37 Pour le coup, je crois tout simplement que Bardella bénéficie d'un certain nombre de diagnostics de fond
00:03:44 qui ont été faits depuis très longtemps par le RN,
00:03:47 et qu'en réalité, l'opinion des Français a été faite avant même d'allumer leur télévision.
00:03:52 Vous l'avez dit, Gabriel Attal avait un bilan...
00:03:57 Qu'il traîne comme un boulet.
00:03:58 Qu'il traîne comme un boulet.
00:04:00 Et je crois qu'au-delà des petites phrases,
00:04:02 effectivement, ce qui intéresse les Français, c'est le projet politique.
00:04:05 Donc il est possible que Gabriel Attal ait été un peu plus agressif.
00:04:10 Mais je crois que c'était aussi une stratégie de Jordan Bardella d'apparaître avant tout crédible et posé.
00:04:19 Quand on a 12 ou 13 points d'avance,
00:04:21 ce n'est pas la peine de faire un numéro de claquette, si vous voulez.
00:04:25 Je pense qu'il faut dérouler ses arguments
00:04:28 et que le problème aujourd'hui du Rassemblement national n'est plus tant que c'est un parti qui est fascisé.
00:04:34 Je crois qu'il n'y a plus beaucoup de Français qui le croient,
00:04:36 à part les électeurs de la France insoumise.
00:04:38 Mais cela, le Rassemblement national ne peut pas les convaincre.
00:04:41 Ce qu'il faut convaincre, c'est les autres, notamment les retraités,
00:04:44 qui ont besoin d'être rassurés.
00:04:46 J'ai trouvé que Jordan Bardella avait une bonne connaissance des dossiers.
00:04:51 On ne pourra pas refaire le match de cette manière.
00:04:53 Il n'avait pas besoin de trop en faire non plus, si vous voulez, pour gagner ce débat.
00:04:57 Alexandre Devecquia, vous allez avoir des problèmes, vous, au Figaro.
00:05:00 Attention, parce que vous savez que le Figaro a fait ça une,
00:05:02 le Figaro magazine, et on sera à 10h avec Judith Vintraub,
00:05:06 un grand dossier sur le service public.
00:05:09 Radio France n'est pas content du tout.
00:05:10 Ils ont communiqué.
00:05:12 Attention à vous.
00:05:13 Je ne sais pas si vous allez pouvoir retourner à France Inter,
00:05:16 audiovisuel public, le rapport qui accuse.
00:05:18 On en parlera ce matin à 10h.
00:05:21 On sera en direct dans quelques minutes avec Régine Delfour en Nouvelle-Calédonie.
00:05:26 Mais je vous propose de regarder le sujet.
00:05:27 Donc, c'est un sondage Odoxa pour le Figaro.
00:05:30 La question n'est pas de savoir qui a gagné ou qui a perdu dans ce duel
00:05:34 entre Jordan Bardella et Gabriel Attal.
00:05:37 La question était de savoir qui a été le plus convaincant.
00:05:40 Pas compliqué, le plus convaincant.
00:05:42 Eh bien, voyons dans le détail ce sondage avec notre journaliste Célia Gruyère.
00:05:49 Ils sont 40% de Français à avoir été exposés au débat
00:05:52 selon un sondage Odoxa Blackbone pour le Figaro.
00:05:55 Et si Jordan Bardella a mieux tiré son épingle du jeu,
00:05:57 il ne dépasse Gabriel Attal que d'une courte tête.
00:06:00 51% l'ont jugé en moyenne plus convaincant,
00:06:03 contre 49% pour Gabriel Attal.
00:06:05 Dans le détail, le président du RN gagne le match
00:06:08 dans ses thèmes de prédilection comme l'immigration avec 63%.
00:06:12 À l'inverse, Gabriel Attal a été jugé plus convaincant
00:06:15 sur le fonctionnement de l'Union européenne,
00:06:17 49% contre 48% pour la tête de liste Rassemblement national.
00:06:21 Sur les qualités personnelles, Jordan Bardella est jugé plus rassembleur
00:06:25 ou encore plus charismatique.
00:06:27 Gabriel Attal, lui, inspire davantage confiance
00:06:29 et serait jugé plus compétent.
00:06:31 Un écart est cependant très important entre les deux hommes.
00:06:34 40% des sondés déclarent que la prestation de Jordan Bardella
00:06:37 a renforcé leur volonté de voter pour le RN,
00:06:40 alors que pour le camp macroniste, le chiffre s'élève à 21%.
00:06:44 - Et c'est peut-être ça, la dernière partie la plus importante.
00:06:48 C'est-à-dire que même ce débat n'a pas permis
00:06:49 de rassembler un peu plus de monde du côté de Renaissance.
00:06:52 - On va voir dans les intentions de vote du début de semaine,
00:06:55 parce que c'est là où on pourra vraiment juger.
00:06:56 Mais l'enjeu pour Attal, c'est là où on pourra juger.
00:07:00 - Oui, vous avez raison.
00:07:02 - L'enjeu pour Attal était de remobiliser des électeurs macronistes déçus,
00:07:06 abstentionnistes ou qui vont voter pour Glucksmann ou pour Bellamy.
00:07:10 C'était ça son enjeu.
00:07:11 Alors de ce point de vue-là, moi, je trouve quand même
00:07:15 qu'il a marqué des points Attal,
00:07:17 dans la mesure où je trouve qu'il a quand même dominé le débat.
00:07:20 Ce qui ne veut pas dire que Bardella a été ridicule,
00:07:23 ce n'est pas ce que je dis.
00:07:25 Bardella a bien résisté, il a eu beaucoup de sang-froid.
00:07:27 C'est un vrai animal politique, il n'y a pas de doute là-dessus.
00:07:30 Mais Attal a quand même marqué des points,
00:07:32 je pense, sur un certain nombre de propositions du RN,
00:07:35 qu'il a bien attaquées et sur lesquelles Bardella avait quand même du mal.
00:07:39 - Vous voulez dire l'immigration, par exemple ?
00:07:40 - Je pense que la double frontière,
00:07:43 l'histoire de la courbe publique sur les marchés,
00:07:47 sur les appels d'offres européens,
00:07:49 je trouve qu'il a été Bardella qui est en difficulté.
00:07:52 - C'est intéressant ce que vous dites, Pernel.
00:07:53 - Oui, je vous coupe parce que vous me parlez de l'immigration.
00:07:56 La question, c'est thème par thème.
00:07:58 Qui avez-vous trouvé le coup ?
00:07:59 - Je ne parlais pas de l'immigration en général, parce qu'il est évident.
00:08:02 Sur l'immigration en général, il est évident que l'opinion ne veut plus d'immigration.
00:08:08 - Ils ne se sont pas fait un avis sur l'immigration en découvrant le débat.
00:08:11 - Juste que les téléspectateurs comprennent,
00:08:13 il y a une question très précise sur la question migratoire
00:08:16 qui a été le plus convaincant entre Gabriel Attal et Jordan Bardella.
00:08:21 Sur la question migratoire, 63% ont trouvé que Jordan Bardella était convaincant
00:08:28 contre 33% pour Gabriel Attal.
00:08:30 - Oui, mais c'est pas...
00:08:31 - Encore une fois, on raisonne comme si on était sur un jeu à somme nulle,
00:08:34 comme si on avait deux candidats qui arrivent.
00:08:36 Mais non, c'est-à-dire que c'est une évidence qu'aujourd'hui,
00:08:38 il y a quand même un candidat qui porte un message dur, critique vis-à-vis de l'immigration
00:08:43 et un autre qui est, pardonnez-moi, plutôt Gabriel Attal, un message d'impuissance.
00:08:47 Et ça, c'est un constat qui est partagé par tous les Français.
00:08:49 Donc, c'est vrai que je pense qu'avant même de faire ces sondages,
00:08:52 on a quand même aussi, et c'est tout à fait logique,
00:08:55 le vent en poupe qui est derrière le Rassemblement national,
00:08:58 typiquement sur ces thématiques sur l'immigration.
00:09:00 Là où il faut les juger, je dirais, c'est plus pas sur des qualités humaines,
00:09:04 mais est-ce qu'ils ont été techniques ?
00:09:05 Est-ce qu'ils ont été éloquents ? Est-ce qu'ils ont été précis ?
00:09:07 C'est plus là-dessus plutôt que sur les thèmes, moi, que j'aurais bien aimé avoir un sondage.
00:09:10 - Et ça a été là aussi défini dans le sondage.
00:09:15 Vous n'avez pas écouté le sujet.
00:09:17 Par exemple, plus dynamique, c'est Gabriel Attal.
00:09:20 Qui donne plus confiance, c'est Gabriel Attal.
00:09:22 Qui est plus proche des gens, c'est Jordan Bardella.
00:09:24 Plus charismatique, c'est Jordan Bardella.
00:09:26 Plus d'autorité, ça se joue à rien, à un point.
00:09:29 Mais la seule clé, vous n'avez toujours pas compris, c'est qui a été le plus convaincant.
00:09:33 C'est pas très compliqué, en fait.
00:09:35 Arrêtez de faire des analyses de filières sexuelles politiques.
00:09:39 - Mais vous partez du principe qu'au départ, les gens n'ont pas d'avis.
00:09:41 C'est extraordinaire.
00:09:42 C'est ça que je veux dire, que vous vous raisonnez.
00:09:44 - Mais pas du tout. Vous pouvez avoir un avis.
00:09:46 Regarder un débat et être convaincu par les propositions.
00:09:50 - Ecoutez, pour m'organiser un débat demain avec Nathalie Arthaud
00:09:54 et je ne sais quelle personne d'extrême gauche,
00:09:56 mais peu importe ce qu'ils vont dire,
00:09:57 ils ne vont pas apparaître convaincants à mes yeux.
00:10:00 Ce que j'essaie de vous dire, c'est qu'il y a des opinions politiques
00:10:02 qui sont présupposées au départ et qui font qu'effectivement,
00:10:05 à un moment, Jordan Bardella est plus convaincant que moi, que Gabriel Attal.
00:10:08 - J'ai compris, sauf qu'en ayant écouté ces 24 dernières heures
00:10:12 les journalistes politiques de tous les médias confondus,
00:10:16 j'avais l'impression, la sensation, que Gabriel Attal avait été par exemple
00:10:21 plus brillant, convaincant sur la question migratoire.
00:10:24 Or il y a un monde qui sépare la volonté,
00:10:27 en tous les cas, la perception des Français et la volonté des journalistes.
00:10:30 - Ce n'est pas ça qui a été dit.
00:10:31 Ce qui a été dit, c'est qu'Attal avait été plus offensif,
00:10:34 qu'il avait dominé le débat.
00:10:36 En particulier sur la première partie,
00:10:38 c'est moins vrai sur la seconde partie, sur le nucléaire,
00:10:41 voire même sur la Russie où je trouvais Bardella assez malin.
00:10:44 Mais il a été dominé dans toute la première partie du débat.
00:10:48 Tout le monde a pu le voir.
00:10:49 - Quand je vois par exemple "Libération" qui titre
00:10:51 "Après la correction infligée par Attal,
00:10:53 Bardella cherche du réconfort à Hénin-Bonhomme",
00:10:56 factuellement, ce n'est pas ce qu'ont vécu les Français.
00:10:59 - Même sur la partie économique, je sais qu'il est de bon ton d'expliquer
00:11:03 que les technocrates au pouvoir depuis 30 ans
00:11:06 sont très efficaces sur l'économie, très compétents,
00:11:09 et le RN des abrutis.
00:11:11 Je veux bien, mais en tout cas, là c'est pareil, il y a un bilan,
00:11:14 c'est comme pour l'immigration, il n'est pas bon.
00:11:16 On est de plus en plus endetté, on a de plus en plus de déficits.
00:11:19 Donc, je crois que le préjugé de compétence à des gens qui ont fait l'ENA
00:11:24 est en train de tomber aussi.
00:11:26 Les gens se disent "essayons autre chose, peut-être que ce ne sera pas plus mal".
00:11:30 Et c'est vrai que Jordan Bardella aurait pu parler de la balance commerciale.
00:11:34 Effectivement, sa proposition de préférence communautaire
00:11:39 ou de préférence nationale se justifie,
00:11:41 étant donné qu'on exporte à peu près plus rien et qu'on ne produit à peu près plus rien.
00:11:46 Donc, les gens aussi avaient fait le diagnostic sur cette question-là.
00:11:52 Peut-être que les Français n'ont pas été convaincus également
00:11:56 parce que dans ces élections européennes, le match, ça devait être Jordan Bardella-Valéry Ayé.
00:12:02 Le match, ça devait être avec tous les candidats.
00:12:05 Le match, ça devait être avec François-Juliet Bellamy, avec Marion Maréchal,
00:12:08 avec Manon Aubry, avec Raphaël Glucksmann.
00:12:10 Et c'est peut-être ça aussi qui a heurté.
00:12:12 Je vous propose d'écouter Valérie Ayé, là aussi sur la forme.
00:12:17 C'est-à-dire qu'on lui a demandé...
00:12:18 Vous vous rendez compte qu'au lendemain du débat,
00:12:20 vous allez écouter Valérie Ayé,
00:12:21 elle va commenter le débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella.
00:12:27 Moi, je n'ai pas passé mon mandat à courir les plateaux télé.
00:12:31 Alors, je suis peut-être moins...
00:12:34 J'ai peut-être moins de "talent" que lui sur les plateaux télé,
00:12:39 mais la réalité, c'est que j'ai bossé au Parlement européen.
00:12:41 J'ai bossé avec sincérité, je maîtrise mes dossiers.
00:12:44 Et l'une action que j'ai...
00:12:45 Ben non, il ne les maîtrise pas.
00:12:47 Il ne les maîtrise pas, il assène des contre-vérités,
00:12:49 avec un certain talent, avec un cul au monstre.
00:12:54 Mais il assène des contre-vérités.
00:12:55 Il n'a jamais bossé au Parlement européen.
00:12:57 Il ne sait même pas ce que c'est qu'un amendement.
00:13:00 Moi, je me suis mobilisée depuis le premier jour au Parlement européen
00:13:02 pour faire bouger les lignes, pour renforcer l'Europe et la transformer.
00:13:06 Parce qu'évidemment, l'Europe, elle n'est pas parfaite.
00:13:08 Évidemment.
00:13:09 Et en 2019, je suis arrivée avec cette conviction profonde
00:13:12 qu'on a besoin de renforcer l'Europe pour renforcer la France,
00:13:15 mais qu'il faut faire bouger les lignes.
00:13:17 Il y a un truc que je ne comprends pas, c'est juste une question,
00:13:19 c'est si elle admet d'elle-même, ce qui est assez incroyable,
00:13:22 qu'elle est moins bonne que Jordane Bardella,
00:13:24 mais qu'elle est plus technique.
00:13:26 Un technicien, c'est plutôt en arrière-fond.
00:13:28 Que fait-elle tête de liste ?
00:13:31 Autre chose, vous avez vu, il y a eu une petite photo,
00:13:33 je voulais vous la montrer, qui a fait polémique.
00:13:36 Les mains, le serrage de mains entre Gabriel Attal et Jordane Bardella,
00:13:42 en se disant que c'était un débat plutôt entre deux personnes
00:13:46 qui s'estiment beaucoup et il n'y a pas eu de...
00:13:49 Il ne faut pas se serrer les mains.
00:13:50 Il n'y a pas eu de tension.
00:13:51 J'ai retrouvé une archive de 1995, on retrouvera la photo dans un instant.
00:13:54 L'archive de 1995, c'est le débat d'entre deux tours
00:13:58 entre Lionel Jospin et Jacques Chirac.
00:14:00 C'est un souvenir, ça.
00:14:01 Et c'est très drôle parce que c'est hors antenne.
00:14:03 Et Jacques Chirac dit que les tensions, c'est bien pour les militants.
00:14:06 Absolument.
00:14:07 Et les débats, ça ne sert pas à grand-chose.
00:14:10 Toute agressivité, on se fait plaisir, on fait plaisir à ses militants.
00:14:14 Les Français ont horreur de ça.
00:14:15 Oui, pour tous les militants.
00:14:17 Par contre, vous m'avez dit que vous aviez eu la même chose.
00:14:23 Tu vas le plier.
00:14:24 Oui, oui, oui, bien sûr.
00:14:27 Mais ça, c'est les militants.
00:14:28 Oui, oui, absolument.
00:14:29 Mais l'ensemble des Français...
00:14:32 Pas tous, pas tous les militants.
00:14:34 Non, mais c'est ceux qui...
00:14:37 La seule question qu'on doit se poser, Charlotte Dornelas,
00:14:40 et ensuite on arrête sur ce fameux débat
00:14:42 qui a été vu par finalement très peu de Français,
00:14:46 du début jusqu'à la fin,
00:14:47 est-ce qu'en allant débattre avec Jordan Bardella,
00:14:51 il a nationalisé un peu plus les élections européennes ?
00:14:54 Est-ce que vous allez aller dans l'île de Zolloar
00:14:56 lorsque vous êtes Français,
00:14:57 dans une idée de référendum pour ou contre la Macronie ?
00:15:02 C'est un peu difficile de répondre à cette question.
00:15:04 Eh ben, on avance.
00:15:05 Non, mais...
00:15:06 Non, mais honnêtement, oui, forcément qu'il y a nécessairement de ça,
00:15:10 surtout vu l'implication, en effet, de Gabriel Attal,
00:15:12 là, dans ce débat-là, d'Emmanuel Macron, même plus largement,
00:15:15 et de toute la Macronie à la place de Valérie Hayé,
00:15:17 qui dit elle-même qu'en fait,
00:15:18 elle a besoin d'aide sur le terrain politique.
00:15:20 Bon, voilà, une fois que c'est dit, de toute façon,
00:15:23 la vision de l'Europe a un retentissement,
00:15:25 évidemment, sur la politique nationale
00:15:27 et sur le quotidien des Français.
00:15:29 Donc, ce n'est pas non plus complètement délirant
00:15:31 qu'il y ait un choix global de l'offre politique
00:15:34 porté par les différents partis.
00:15:36 Là aussi, les sondages montrent que le scrutin est déjà nationalisé.
00:15:39 Bien sûr, sûr.
00:15:40 Ce n'est pas la peine de faire croire
00:15:42 qu'on ne parle que d'Europe sans parler de la France.
00:15:44 Et je vais vous dire, le sondage d'Oxa pour le Figaro d'hier
00:15:48 confirme encore un peu plus qu'il est nationalisé,
00:15:50 parce qu'au-delà du débat sur la forme,
00:15:52 la qualité de l'un ou de l'autre, le plus éloquent, etc.,
00:15:56 le convaincre, c'est là aussi qu'il y a un bilan derrière
00:16:00 et qui a été mis en difficulté.
00:16:01 La Nouvelle-Calédonie, à présent,
00:16:03 je présente mes excuses à Régine Delfour, notre envoyée spéciale,
00:16:06 parce que je lui avais dit,
00:16:07 on ouvre notre émission avec toi, bien sûr,
00:16:10 et on a pris un peu de retard, chère Régine.
00:16:13 Visite express du président de la République
00:16:15 ne veut pas dire apaisement express,
00:16:18 bien au contraire,
00:16:20 au retour du président de la République de Nouvelle-Calédonie,
00:16:23 on apprenait hier la mort d'une septième personne
00:16:25 tuée par un tir défensif d'un policier.
00:16:28 Quelle est la situation sur place ?
00:16:30 Est-ce qu'on peut dire que ce déplacement
00:16:31 est malheureusement un échec pour l'instant ?
00:16:33 Oui, parce que ce déplacement n'a pas été bien vécu ici
00:16:40 par les Calédoniens, que ce soit les indépendantistes
00:16:43 ou les loyalistes,
00:16:45 puisque certains, les indépendantistes, disent qu'en fait,
00:16:50 Emmanuel Macron n'avait pas à gérer,
00:16:52 Paris n'a pas géré à 17 000 kilomètres
00:16:55 ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie,
00:16:56 mais c'est aux élus locaux de gérer cela.
00:16:59 Les loyalistes, eux, auraient aimé avoir quand même
00:17:03 une petite visite aussi d'Emmanuel Macron.
00:17:05 Donc Emmanuel Macron a appelé un retour au calme,
00:17:08 à la levée des barrages.
00:17:09 Pour l'instant, il n'y a pas de levée des barrages,
00:17:11 même si la CCAT et le FLNKS ont décidé aujourd'hui
00:17:15 par des communiqués de demander une petite ouverture
00:17:19 au niveau des barrages pour laisser surtout l'accès aux soins
00:17:22 et à l'alimentation.
00:17:23 Mais après cette visite de quelques heures,
00:17:26 enfin d'une quinzaine d'heures,
00:17:28 il y a eu donc ces tensions.
00:17:29 Nous, hier, nous étions au milieu d'affrontements
00:17:31 puisqu'il y avait des forces de l'ordre
00:17:32 qui avaient essayé d'enlever un barrage à Dombéa
00:17:36 et des jeunes étaient là.
00:17:37 Et pendant deux heures, il y a eu des affrontements.
00:17:39 Donc voilà.
00:17:40 Et dans un quartier de Dombéa, un petit peu plus loin,
00:17:42 c'est là où il y a eu cet homme de 48 ans
00:17:45 qui a été mortellement tué,
00:17:48 qui a été tué, mortellement blessé, pardon.
00:17:50 Et dans la nuit, il y a eu aussi des tirs
00:17:54 dans un des quartiers de Magenta,
00:17:55 des maisons incendiées à Caméret
00:17:58 où les populations ne peuvent pas circuler
00:18:00 puisque la ville était encore fermée par des barrages.
00:18:03 Donc c'est l'armée qui a dû les évacuer par voie maritime.
00:18:08 Aujourd'hui, on peut dire qu'il n'y a pas eu d'incident.
00:18:10 Aujourd'hui, c'est plutôt calme
00:18:12 et c'est toujours un calme qui est très précaire.
00:18:14 Eliott.
00:18:14 Merci beaucoup, Régine Delfour pour toutes ces informations.
00:18:17 Merci à Thibault Marcheteau qui vous accompagne.
00:18:20 On devrait, j'utilise du conditionnel
00:18:23 parce qu'on n'a toujours pas la confirmation,
00:18:24 être en direct avec la ministre des Outre-mer,
00:18:27 Mme Marie Guevenou, à 10h dans l'heure des pros
00:18:30 pour lui poser quelques questions sur la nouvelle qu'elle est donnée.
00:18:34 Voyons le sujet, parce que sur place,
00:18:36 les militants des deux camps disent la même chose,
00:18:40 c'est-à-dire que la visite d'Emmanuel Macron
00:18:43 n'a pas permis d'apaiser les tensions.
00:18:46 Sur les barrages de Nouméa, deux camps, une certitude,
00:18:51 Emmanuel Macron n'a rien réglé.
00:18:52 Il a fait 30 heures de voyage, il a été au charbon, etc.
00:18:57 Je ne vois pas d'avancée particulière.
00:19:00 Planté sur le barrage de Fortune,
00:19:02 qui sert à protéger son lotissement des émeutiers potentiels,
00:19:05 Pierre se fait peu d'illusions.
00:19:07 Il paraît qu'on va en reparler dans un mois,
00:19:09 oui, dans un mois on va en reparler,
00:19:11 on va repousser à un mois ou deux,
00:19:13 et puis ça va continuer comme ça jusqu'à ce qu'on ne sait pas.
00:19:18 Sur les barrages tenus par le camp indépendantiste,
00:19:20 qui promet de poursuivre le blocage de l'île
00:19:22 jusqu'à l'abandon du texte, la vie générale converge.
00:19:26 Ça m'étonnerait franchement que ça calme les esprits,
00:19:28 parce qu'en fait il y a des gens qui ont tout perdu ici,
00:19:31 et qui vont vraiment rester avec beaucoup de rancœur dans leur cœur
00:19:33 par rapport à tout ce qui s'est passé, ce qui s'est dit, ce qu'on a vu.
00:19:36 Depuis qu'ont éclaté lundi 13 mai des émeutes d'une extrême violence,
00:19:40 faisant sept morts, dont deux gendarmes,
00:19:42 une partie de cette communauté s'est barricadée,
00:19:45 multipliant les groupes d'autodéfense.
00:19:48 Jeanne, qui vit en Nouvelle-Calédonie depuis 30 ans,
00:19:50 refuse même de découvrir son visage, de peur des représailles.
00:19:54 Dans mon âme et dans mon cœur, je suis calédonienne.
00:19:57 J'estime… Je suis très attachée à cette île et je n'ai pas envie d'en partir.
00:20:03 Pour rappel, le président a donné un mois aux responsables locaux
00:20:06 pour montrer leur capacité à s'entendre sur un accord politique global.
00:20:12 C'est la douzième nuit des meutes Charlotte Dornelas.
00:20:15 Et encore une fois, ce déplacement de quelques heures, 34 000 km parcourus,
00:20:20 ce déplacement n'a rien changé.
00:20:22 Alors on ne pouvait pas imaginer qu'on a un claquement de doigts.
00:20:24 Difficilement imaginer l'inverse.
00:20:25 Oui, mais peut-être qu'on aurait pu rester un peu plus longtemps
00:20:28 si on en est aux septièmes morts déjà sur place.
00:20:31 Ça dépend de ce que vous avez à dire aussi.
00:20:32 Emmanuel Macron est venu…
00:20:34 Non mais c'est vrai, Emmanuel Macron est venu en Nouvelle-Calédonie
00:20:37 pour expliquer qu'il fallait prendre du temps.
00:20:39 C'est son choix et c'est sa stratégie.
00:20:41 Mais donc évidemment, si la stratégie d'Emmanuel Macron, c'est de prendre du temps,
00:20:45 c'est sûr, en douze heures, rien n'est réglé.
00:20:47 Mais à sa décharge, quand même, les sujets de fond
00:20:50 pour régler le problème en Nouvelle-Calédonie sont quand même lourds.
00:20:54 Et même en deux semaines de présence, je pense que de la part du chef de l'État,
00:20:59 c'était à la fois important qu'il y aille, étant donné sa fonction, ce qu'il est là-bas.
00:21:06 Et j'entends bien les gens qui disent que c'est aux élus locaux de gérer.
00:21:08 Mais enfin, les élus locaux, précisément, ont des difficultés,
00:21:13 ont été dépassés par ce qui est en train de se passer,
00:21:15 qui par ailleurs se règle au niveau de l'État.
00:21:17 Donc c'est un peu…
00:21:20 Et le sujet de fond est extrêmement lourd,
00:21:21 parce que ce n'est pas simplement une question de se mettre autour de la table
00:21:24 et d'essayer de se mettre d'accord sur des intérêts partagés dans la gestion
00:21:29 et dans l'existence, et l'existence même administrative, politique de cette île.
00:21:34 Là, c'est des sujets extrêmement profonds,
00:21:37 qui dominent sur l'île, même sur le terrain culturel,
00:21:39 sur la question du peuplement de cette île.
00:21:42 C'est vraiment… Alors là, c'est les questions immémoriales de l'humanité,
00:21:49 vraiment, qui est à la racine de beaucoup de conflits.
00:21:52 Donc voilà, on ne pouvait pas imaginer, personne ne pouvait imaginer, franchement,
00:21:56 que le sujet être réglé, ça peut apaiser une nuit, deux nuits.
00:22:00 J'entends que le sujet ne soit pas réglé en quelques heures.
00:22:03 Évidemment, ça paraissait impossible.
00:22:05 Mais on est au même niveau quasiment de tension,
00:22:08 puisqu'il y a eu une nouvelle personne qui est décédée,
00:22:10 et c'était la première qui a été tuée par un tir défensif.
00:22:13 C'est important de parler de tir défensif d'un policier,
00:22:16 quelques heures après le départ d'Emmanuel Macron.
00:22:19 Donc c'est plutôt l'aspect apaisement qui, finalement, n'a pas fonctionné.
00:22:25 Philippe Guybert, en 30 secondes.
00:22:27 Moi, je n'arrive pas à comprendre comment une situation…
00:22:30 On a pu perdre le contrôle d'une situation
00:22:33 qui, pendant 30 ans, de 1988 à ces dernières années,
00:22:40 a quand même été non pas parfaite, les choses n'étaient pas parfaites,
00:22:44 mais enfin, les gens se parlaient et ils ne s'entretuaient pas.
00:22:49 Il n'y avait pas de guerre civile.
00:22:50 – Non, ils ne s'entretuaient pas, mais…
00:22:51 – Et ils se parlaient.
00:22:52 – Il y a quand même beaucoup d'élus locaux qui prévenaient depuis…
00:22:55 – Et il y a eu des votes, sauf le dernier, qui étaient respectés.
00:22:59 Et j'ai quand même le sentiment, par exemple, de repolitiser la question,
00:23:03 mais je trouve que la stratégie d'Emmanuel Macron
00:23:06 depuis le départ d'Édouard Philippe a été de ne plus privilégier le dialogue
00:23:12 et d'avancer tel qu'il avait envie d'avancer.
00:23:15 Et je continue de penser que c'est une erreur.
00:23:18 Alors là-dessus se graissent sans doute des influences étrangères,
00:23:22 une misère sociale, des inégalités très puissantes
00:23:26 qui ont renforcé le fait que le couvercle sur la marmite était en train d'ossonter.
00:23:32 Mais là, il faut reprendre, il faut qu'il passe beaucoup plus de temps
00:23:35 pour prendre du temps, s'il veut prendre du temps.
00:23:37 – J'entends bien, prenons le temps de la publicité.
00:23:40 Prenons le temps de la publicité.
00:23:43 Je le répète, peut-être que nous serons avec la ministre des Outre-mer,
00:23:46 Marie Guevenou, à 10h.
00:23:48 Juste après la publicité, on parlera de ce proviseur à Lyon
00:23:52 menacé de mort sur les réseaux sociaux.
00:23:54 On parlera également de la famille de Samuel Paty
00:23:58 qui a décidé d'attaquer l'État,
00:24:00 avec cette tribune de l'avocate de Michael Paty
00:24:04 qui a été publiée dans Marianne hier,
00:24:06 qui n'a absolument pas été traitée par les autres médias
00:24:09 et pourtant, elle revient sur la responsabilité.
00:24:11 Qu'est-ce que c'est la responsabilité quand vous êtes ministre,
00:24:14 quand vous êtes premier ministre,
00:24:15 quand vous êtes à la tête d'une administration absolument passionnante ?
00:24:19 On en parlera dans un instant après la publicité, à tout de suite.
00:24:21 9h30 sur CNews, l'information avec Isabelle Piboulot.
00:24:28 Chère Isabelle, rebonjour.
00:24:29 Les tensions restent vives en Nouvelle-Calédonie
00:24:34 où l'évacuation de touristes français a commencé.
00:24:37 Des appareils militaires ont décollé de l'aérodrome de Magenta à Nouméa
00:24:40 vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
00:24:42 Pour rappel, le bilan des violences élève depuis hier à 7 morts.
00:24:46 Dans les Alpes-Maritimes, un adolescent de 15 ans
00:24:48 est toujours entre la vie et la mort.
00:24:50 Il a été retrouvé vers 22h sur la voie publique
00:24:53 dans le quartier prioritaire des Fleurs de Grâce,
00:24:55 blessé par balle à la tête.
00:24:57 Les auteurs des coups de feu ont pris la fuite à bord d'un scooter.
00:25:00 Le deux-roues a été retrouvé incendié à quelques kilomètres.
00:25:03 Emmanuel Macron a reçu hier à l'Elysée
00:25:05 les représentants égyptiens, saoudiens, jordaniens et qataristes.
00:25:08 Sur la table, la mise en œuvre d'une solution à deux États
00:25:11 pour apaiser le conflit au Proche-Orient.
00:25:13 Cesser le feu à Gaza, libération des otages, aide humanitaire.
00:25:16 Il n'y a pas d'alternative pour une paix durable,
00:25:19 a écrit sur X le chef de l'État.
00:25:21 Merci chère Isabelle pour le point sur l'information.
00:25:24 Je suis toujours très attentif à ce qu'on peut dire sur les réseaux sociaux.
00:25:27 Vous êtes très nombreux à réagir ce matin.
00:25:29 Et on me dit que je vous coupe trop souvent, cher Charlotte.
00:25:31 Alors je vous présente...
00:25:32 Franchement, merci à eux.
00:25:35 Je vous présente mes plus pleines excuses.
00:25:37 Je vais vous écouter religieusement.
00:25:40 Non, non, non, non.
00:25:42 Alors, ils ne disent pas du tout ça.
00:25:44 Ils me disent, vous ne coupez pas assez, Philippe Guybert,
00:25:47 qui est trop long, mais vous coupez trop souvent, Charlotte Bernay.
00:25:50 Eh bien, écoutez, j'écoute les téléspectateurs.
00:25:54 Il faut convaincre les téléspectateurs.
00:25:56 Et donc, je vais faire très attention à ça.
00:25:58 Vous êtes convaincant.
00:26:00 On verra. Sondage au Doxa, vous tentez le coup
00:26:03 avec le Figaro, Alexandre Devecchio.
00:26:05 Ça doit coûter cher, un sondage.
00:26:07 Je ne sais pas.
00:26:09 Ce n'est pas moi qui fais le chèque.
00:26:12 A priori, les instituts de sondage gagnent aussi l'argent,
00:26:15 mais pas forcément sur la politique,
00:26:18 où il y a une forme de publicité pour les instituts de sondage
00:26:25 qui font des sondages pour les boîtes privées.
00:26:27 On a vu la une du Figaro Magazine.
00:26:29 Pourquoi ? Parce qu'à 10 heures,
00:26:31 Judith Vintraub, qui vient régulièrement chez nous,
00:26:34 a publié une enquête fournie sur un rapport
00:26:38 qui accuse l'audiovisuel public,
00:26:42 d'une sorte de manque de pluralisme,
00:26:44 avec une droite qui est marginalisée,
00:26:46 une gauche qui est surexposée.
00:26:48 Radio France n'est pas content du tout.
00:26:49 D'ailleurs, ils ont conduit à un communiqué
00:26:51 en disant que tout cela était absolument faux.
00:26:54 Avançons dans l'actualité ce week-end.
00:26:57 C'est une nouvelle fois un proviseur qui est menacé de mort.
00:27:01 Encore un, malheureusement, sur les réseaux sociaux.
00:27:03 Proviseur du lycée Ampère à Lyon,
00:27:05 selon nos couvrières du Figaro, des élèves lui reprochent
00:27:07 une sorte de prétendu soutien à Israël.
00:27:10 Le proviseur a été placé sous protection fonctionnelle
00:27:13 par le rectorat et a déposé plainte.
00:27:16 Voilà ce que dit l'Académie de Lyon.
00:27:18 Le proviseur, dont ses actes de violence verbale
00:27:20 et de harcèlement ne peuvent être tolérés
00:27:23 et nécessitent une réaction immédiate et proportionnée.
00:27:26 Les syndicats enseignants demandent la plus grande fermeté.
00:27:29 Écoutez, Maxime repère l'un des responsables du SNALC,
00:27:32 puisque aujourd'hui, les proviseurs, les professeurs,
00:27:35 les écoles sont ciblés.
00:27:37 Je me dis encore une victime de plus,
00:27:41 jetée à la vindicte des réseaux sociaux.
00:27:45 Et je me dis que voilà, en 2024, c'est malheureux
00:27:49 de voir s'accumuler ainsi des cas médiatisés
00:27:54 de collègues qui sont agressés,
00:27:58 menacés de mort sur les réseaux sociaux
00:28:01 et de se dire que vraiment, de plus en plus,
00:28:04 nous sommes dans une situation où, au sein de l'école,
00:28:09 nous sommes devenus une cible.
00:28:12 Il appelle à bien plus de fermeté.
00:28:14 Maxime repère une nouvelle fois.
00:28:16 On l'écoute ?
00:28:20 Écoutons Maxime repère.
00:28:22 Il faut de la fermeté.
00:28:23 Et je crois qu'à un moment donné, si vous voulez,
00:28:25 il faut arrêter de minimiser, de minorer,
00:28:30 voire de justifier d'ailleurs
00:28:33 certains comportements et d'appuyer notamment sur l'âge des jeunes.
00:28:38 À 14-15 ans, je veux dire, on sait ce qu'on fait à un moment donné.
00:28:43 Bien sûr, on n'est pas majeur à cet âge-là.
00:28:46 Mais on prend quand même conscience que quand on menace
00:28:49 quelqu'un de mort sur un réseau social, quel qu'il soit,
00:28:54 cela n'est pas bien, cela est grave, cela est punissable par la loi.
00:28:59 Charlotte Dornelas, ce témoignage malheureusement,
00:29:01 ces témoignages, ces alertes, elles se répètent beaucoup trop souvent
00:29:05 et on n'a pas l'impression d'avoir la solution face à cela.
00:29:07 Oui, parce que le gros problème, c'est que dans ce qu'il dit à 14 ans,
00:29:11 on sait ce qu'on fait.
00:29:11 Et j'ai envie de dire, c'est même pire,
00:29:12 parce que si vous commencez à nourrir cette haine à 14 ans,
00:29:16 qu'est-ce qu'elle devient à 25 ?
00:29:17 Donc, c'est vraiment une question vitale qui se pose à nous.
00:29:21 Et plus le rajeunissement est constaté, plus ça devient urgent.
00:29:26 Le vrai problème, c'est que ce n'est pas les professeurs ou le proviseur
00:29:29 en question n'a pas un gamin de 14 ans à gérer.
00:29:32 On pourrait le faire, le cadrer, et même sans aller sur le fond,
00:29:36 d'abord punir pour expliquer qu'il y a des choses qui ne se font pas.
00:29:39 Le problème, par le biais des réseaux sociaux,
00:29:41 c'est qu'un gamin de 14 ans lève potentiellement une armée d'ombres
00:29:45 qu'il est difficile de maîtriser.
00:29:48 Et il peut y avoir un bout de chaîne.
00:29:51 Pardon, c'est exactement l'histoire de Samuel Paty.
00:29:54 C'est bien sûr ça qui est dans la tête de tout le monde
00:29:56 quand arrive le premier message sur les réseaux sociaux.
00:29:59 C'est pour ça qu'il y a une réaction aussi inquiétante,
00:30:01 ce n'est pas la peur ou le fait d'être dépassé par un gamin de 14 ans,
00:30:05 bien évidemment.
00:30:06 Donc, c'est vrai que là, vous avez raison, c'est que la réponse,
00:30:08 elle n'est pas évidente parce qu'il peut y avoir une réponse
00:30:10 et on en parle beaucoup, une réponse éducative à l'école,
00:30:13 une réponse éventuellement judiciaire s'il y a des suites.
00:30:18 Mais il y a quand même aussi un vivier qu'il faut traiter.
00:30:20 Et là, la question est éminemment politique
00:30:24 et elle est prise un peu à la légère, généralement.
00:30:27 Pas du tout dans les mots, mais dans le traitement.
00:30:30 Eh bien, vous me faites la transition
00:30:31 puisque je voulais qu'on revienne sur l'affaire Samuel Paty.
00:30:34 L'État ne répond pas, l'affaire se réglera donc devant la justice.
00:30:38 La sœur de Samuel Paty, Mikaël Paty, avait donné deux mots
00:30:41 à rappeler vous au gouvernement pour reconnaître une responsabilité
00:30:46 de l'État dans la mort de Samuel Paty.
00:30:48 On ne lui a jamais répondu.
00:30:50 Nicole Belloubet avait...
00:30:52 Le délai est donc dépassé.
00:30:54 L'avocate de Samuel Paty, Karine Schex,
00:30:57 affirme attaquer l'État.
00:30:58 Voilà ce qu'elle dit.
00:30:59 Pas un mot ne nous est ainsi parvenu,
00:31:01 en dépit des dires de Nicole Belloubet à la presse,
00:31:04 dans les couloirs du Sénat et contrairement aux promesses
00:31:06 gênées par la directrice adjointe de cabinet de Gabriel Attal,
00:31:11 qui avait appelé Mikaël Paty.
00:31:13 Dans un pareil drame, on ne devrait pourtant pas
00:31:16 ajouter à la douleur d'une famille le déshonneur du silence.
00:31:19 Quant à la vertu politique, elle aurait été celle de la grandeur.
00:31:23 Pour reprendre les mots de Saint-Exupéry,
00:31:25 la grandeur, c'est de se sentir responsable.
00:31:27 Être homme, c'est précisément être responsable.
00:31:30 Une nouvelle fois, le gouvernement a manqué une occasion
00:31:32 de s'élever au-dessus de ses propres intérêts
00:31:35 et de restaurer un peu de confiance.
00:31:37 Franchement, Philippe Guibert, de voir ça...
00:31:39 Qu'ajouter à tout ce qui vient d'être dit,
00:31:42 qui me paraît le déshonneur du silence,
00:31:44 je trouve que c'est une belle formule,
00:31:46 mais c'est une formule...
00:31:47 Qui est si vraie.
00:31:48 ...particulièrement adaptée à la situation.
00:31:50 C'est invraisemblable qu'il n'y ait que la famille
00:31:53 de Samuel Paty et sa sœur en particulier
00:31:56 n'ait eu aucune réponse.
00:31:58 C'est invraisemblable.
00:31:59 C'est d'un irrespect.
00:32:01 On parle d'un attentat qui a été un traumatisme majeur
00:32:05 pour ce pays.
00:32:06 On parle d'un moment de bascule dans l'histoire de ce pays,
00:32:10 un moment où un enseignant est assassiné par un terroriste
00:32:14 et l'État n'a rien...
00:32:16 L'État, que ce soit au niveau politique
00:32:18 ou au niveau administratif, n'a rien à répondre
00:32:21 à la famille de la victime.
00:32:23 Ou en tous les cas ne veut pas dire
00:32:25 "on assume une part de responsabilité".
00:32:27 Exactement.
00:32:28 Il n'est pas capable d'assumer leur responsabilité.
00:32:31 Personne ne dit, et pas la sœur de Samuel Paty,
00:32:34 dit que cet attentat, cet assassinat,
00:32:36 a été commis par l'État.
00:32:38 C'est pas l'État qui a tué.
00:32:40 Il n'est pas coupable, mais...
00:32:42 Il n'est pas coupable, mais en l'occurrence,
00:32:44 il peut avoir sa part de responsabilité,
00:32:46 notamment dans la protection du professeur.
00:32:48 Bien sûr, dans des faillons.
00:32:50 D'assumer ça est un aveu de faiblesse
00:32:53 de la part de l'État qui est terrible.
00:32:55 Faiblesse ou lâcheté ?
00:32:57 Les deux.
00:32:59 Prenez ce que j'allais vous dire.
00:33:01 C'est deux choses à la fois.
00:33:03 C'est évidemment de la lâcheté.
00:33:05 Et c'est de la lâcheté, d'autant plus que
00:33:07 je me souviens qu'un ministre éphémère
00:33:09 de l'Éducation nationale,
00:33:11 qui s'appelait Gabriel Etal,
00:33:13 qui aujourd'hui est devenu Premier ministre,
00:33:15 avait dit que le pas de vague, c'était terminé.
00:33:17 On voit ce qu'il en est.
00:33:19 Ça continue.
00:33:21 Et sur un sujet qui est fondamental,
00:33:23 pourquoi ?
00:33:25 Parce qu'en fait, l'affaire Paty,
00:33:27 ce n'est pas qu'une affaire isolée.
00:33:29 Je pense que tout le monde l'a bien compris.
00:33:31 C'est une affaire passée,
00:33:33 mais c'est aussi une affaire qui implique le futur.
00:33:35 Parce qu'il y a une jurisprudence,
00:33:37 Samuel Paty, si l'État n'est pas ferme,
00:33:39 et en même temps aussi si l'État
00:33:41 n'admet pas sa responsabilité,
00:33:43 n'admet pas les défaillances,
00:33:45 et donc ne les corrige pas,
00:33:47 le message allons-nous envoyer
00:33:49 aux futurs harceleurs,
00:33:51 aux futurs, je ne l'espère pas,
00:33:53 évidemment, meurtriers,
00:33:55 le message, c'est de dire
00:33:57 l'État laisse la poussière
00:33:59 sous le tapis.
00:34:01 L'État reste dans l'impuissance.
00:34:03 C'est pour ça que c'est d'autant plus grave
00:34:05 que l'État français ne réagisse pas.
00:34:07 - C'est ce que j'allais dire,
00:34:09 le mot "impuissance" a été lâché.
00:34:11 Je pense qu'il y a de la lâcheté,
00:34:13 mais aujourd'hui, il y a pire que ça,
00:34:15 c'est l'impuissance. Je pense que l'État
00:34:17 ne sait pas par quel bout le prendre,
00:34:19 parce que ça a été dit par Charlotte Dornelas,
00:34:21 il y a un vivi autour de ça.
00:34:23 En fait, les gens qui passent à l'acte
00:34:25 sont baignés dans un environnement
00:34:27 social et culturel islamisé,
00:34:29 et c'est à cet environnement-là
00:34:31 qu'il faut s'attaquer,
00:34:33 mais c'est un chantier
00:34:35 d'une décennie, il n'y a pas de...
00:34:37 d'une décennie encore, je suis gentil,
00:34:39 d'une génération, il n'y a pas de réponse
00:34:41 rapide à apporter à ça,
00:34:43 et l'État apparaît totalement démuni.
00:34:45 Mais ce qui est inquiétant, c'est que
00:34:47 il pourrait y avoir un constat réaliste,
00:34:49 reconnaître ses fautes, ce serait bien,
00:34:51 ce serait une preuve d'humilité, et dire
00:34:53 "maintenant, on se met en travail, on n'aura pas
00:34:55 des résultats tout de suite, mais on a
00:34:57 une vision à 5 ans, à 10 ans,
00:34:59 à 15 ans, à 20 ans, à 30 ans".
00:35:01 Personne n'est capable de faire ça,
00:35:03 on pense à l'élection
00:35:05 du lendemain, au sondage
00:35:07 du lendemain, et pas à la France
00:35:09 dans 50 ans. Or,
00:35:11 le rôle d'un homme d'État, particulièrement
00:35:13 dans la période dramatique
00:35:15 qu'on vit aujourd'hui, parce que c'est un pays fracturé
00:35:17 au bord de
00:35:19 la dislocation, eh bien, on devrait avoir
00:35:21 des hommes d'État qui réfléchissent à 5 ans.
00:35:23 Et d'assumer leur responsabilité.
00:35:25 C'est les deux. On commence par assumer sa responsabilité,
00:35:27 on déploie une vision.
00:35:29 Regardez avec le
00:35:31 drame de l'attaque au fourgon,
00:35:33 et de l'administration pénitentiaire
00:35:35 qui avait alerté pendant
00:35:37 des mois et des mois, en disant
00:35:39 "Aujourd'hui, on est
00:35:41 en difficulté, on est
00:35:43 en danger, on n'a pas les moyens
00:35:45 de transférer
00:35:47 des prisonniers dangereux".
00:35:49 Ces alertes, elles avaient été émises.
00:35:51 Est-ce que vous avez vu une personne assumer
00:35:53 en disant "Peut-être qu'il y a eu une faille,
00:35:55 et donc, peut-être que je remets
00:35:57 ma démission". Vous faites bien d'en parler
00:35:59 de cette affaire, parce que l'actualité en chasse une autre,
00:36:01 qu'est-ce qui a changé sur ce plan ?
00:36:03 Les surveillants pénitentiaires, leurs
00:36:05 revendications, toutes les alertes qu'ils ont faites,
00:36:07 et ce drame. Là, l'actualité en chasse une autre,
00:36:09 je sais que ce n'est pas le sujet, mais qu'est-ce qui a changé ?
00:36:11 Quelles sont les annonces politiques ? Vous voyez,
00:36:13 ça c'est dramatique dans l'actualité, c'est-à-dire que les politiques,
00:36:15 nos gouvernants, réagissent,
00:36:17 mais il n'y a pas le suivi derrière, et il faut attendre.
00:36:19 Je crois que justement, il y a plusieurs mesures,
00:36:21 non mais pour le coup,
00:36:23 Pierre Gentier, il y a plusieurs dizaines de mesures
00:36:25 qui vont être prises justement,
00:36:27 depuis ce drame, mais il a fallu attendre
00:36:29 la mort de deux agents pour qu'on se
00:36:31 réveille un peu, et qu'on les écoute.
00:36:33 - C'est un bon exemple, parce qu'en effet, il y a ce
00:36:35 relevé de décision qui a été
00:36:37 signé entre l'inter-syndical
00:36:39 pénitentiaire et Eric Dupond-Moretti,
00:36:41 il y a un rendez-vous qui est pris le 10 juin
00:36:43 pour savoir qu'est-ce qui ressortira vraiment
00:36:45 de l'accord, parce qu'il y a encore
00:36:47 certaines choses qui sont discutées,
00:36:49 mais c'est très intéressant, parce que dans
00:36:51 cette affaire, vous le disiez, il y a un drame,
00:36:53 il y a deux morts, trois blessés,
00:36:55 une attaque tellement
00:36:57 spectaculaire dans le drame, qu'elle
00:36:59 sidère encore une fois la France
00:37:01 entière, il y a des réactions qui sont prises
00:37:03 sur le sujet des transferts
00:37:05 de prisonniers. Or, les revendications,
00:37:07 or la responsabilité politique,
00:37:09 au sens extrêmement noble du terme,
00:37:11 elle concerne toute la gestion,
00:37:13 un, de la prison tout entière,
00:37:15 et la question de la chaîne pénale. Or,
00:37:17 à chaque fois, on réagit sur le petit
00:37:19 sujet, qui est le petit,
00:37:21 dans "petit", ce n'est pas du tout un sens
00:37:23 péjoratif, puisque le transfert des prisonniers
00:37:25 est un sujet à part entière. Mais évidemment
00:37:27 que si vous ne pensez pas politiquement
00:37:29 la globalité, vous vous condamnez
00:37:31 à devoir réagir toutes les deux semaines sur
00:37:33 un autre sujet, parce que vous ne pensez pas
00:37:35 la chose globalement. Là, la question que
00:37:37 ce que permet
00:37:39 Mikaël Paty par la question qu'elle pose
00:37:41 à l'État, c'est surtout la réaction par
00:37:43 rapport à la politique menée. Donc, c'est pas
00:37:45 une question... En effet, Nicole
00:37:47 Belloubet, au détour, on lui avait tendu un micro
00:37:49 sur cette question, avait dit "oui, non, je ne pense pas",
00:37:51 et avait laissé entendre que
00:37:53 Mikaël Paty
00:37:55 expliquait que l'État avait quasiment l'intention
00:37:57 de la mort de Samuel Paty.
00:37:59 Bon, c'était en plus ajouter de l'insulte
00:38:01 à l'absence de réponse, à l'absence
00:38:03 de considération de cette question-là.
00:38:05 Évidemment que la question n'est pas celle-là.
00:38:07 En effet, l'État n'a pas voulu la mort de Samuel
00:38:09 Paty, mais est-ce que dans les décisions
00:38:11 politiques qui ont été prises
00:38:13 sur, encore une fois, beaucoup de sujets
00:38:15 différents, est-ce qu'il y a une responsabilité ?
00:38:17 Est-ce que des choix politiques
00:38:19 différents auraient pu l'éviter ?
00:38:21 La réponse est évidemment "oui", puisque
00:38:23 les responsables de l'État ont eux-mêmes
00:38:25 dit qu'il y a eu des défaillances.
00:38:27 Mais des défaillances, c'est précisément sur le terrain
00:38:29 de la responsabilité. Donc c'est
00:38:31 inouï qu'ils ne répondent pas, et quand je vous dis
00:38:33 que c'est assez global, ça commence
00:38:35 avec l'examen
00:38:37 des dossiers de la famille
00:38:39 Hans-Oroff, de laquelle
00:38:41 vient se meurtrier, puisque
00:38:43 l'OFRA avait dit non, puis finalement ça a été
00:38:45 récupéré. Donc il y a une question
00:38:47 sur la gestion de ces dossiers-là,
00:38:49 ensuite la question... - Oui, mais il y a un enchaînement,
00:38:51 en fait, c'est une chaîne de défaillances...
00:38:53 - Non, le pire, c'est qu'on les a accueillis au nom du
00:38:55 droit d'asile, et qu'après cette
00:38:57 tragédie, ils sont repartis. - Oui,
00:38:59 mais combien de dossiers existent
00:39:01 comme ça ? - Invraisemblable. - C'est invraisemblable,
00:39:03 mais c'est malheureusement récurrent.
00:39:05 Donc il y a une question qui se pose dès le début,
00:39:07 ensuite sur la question de l'enseignement
00:39:09 à l'école, ensuite sur la question de ces
00:39:11 viviers communautaires qui contestent
00:39:13 cet enseignement potentiellement,
00:39:15 sur la protection de ce
00:39:17 professeur, sur le déni par rapport
00:39:19 au risque qu'il courait, il y a énormément de
00:39:21 questions qui préparent l'avenir, c'est pas
00:39:23 simplement... Michael Paty ne veut pas simplement
00:39:25 une réponse pour elle,
00:39:27 c'est évidemment pour la France qu'elle le veut,
00:39:29 et donc pour les Français qui, demain, risquent
00:39:31 la même chose. - C'est un combat qu'elle mène
00:39:33 depuis maintenant trois ans et demi,
00:39:35 ce n'est pas un combat personnel, mais c'est
00:39:37 un combat pour s'assurer que
00:39:39 demain, les professeurs
00:39:41 soient mieux protégés,
00:39:43 et cette affaire-là,
00:39:45 par le silence du gouvernement,
00:39:47 par le silence de l'État, va se régler
00:39:49 devant la justice, et donc,
00:39:51 il y aura une jurisprudence après
00:39:53 Samuel Paty. Vous avez parlé
00:39:55 des agents pénitentiaires, parce que là
00:39:57 aussi, il y a une irresponsabilité de l'État
00:39:59 qui questionne, qui interroge.
00:40:01 J'ai le souvenir qu'en septembre
00:40:03 dernier, lors des attentats
00:40:05 en Belgique, à Bruxelles,
00:40:07 le ministre de la Justice avait
00:40:09 vu qu'il y avait eu une faille dans son administration,
00:40:11 avait assumé cette faille, puisqu'il est
00:40:13 le garant de son administration,
00:40:15 et avait posé sa démission.
00:40:17 Au moment des attentats à Bruxelles,
00:40:19 en 2016, pareil, le ministre
00:40:21 de l'Intérieur et le ministre de la Justice,
00:40:23 s'est mis le souvenir sur le monde, avait déposé leur démission,
00:40:25 avait posé leur démission, mais elle avait été refusée
00:40:27 par le chef du gouvernement belge.
00:40:29 Ça s'appelle la responsabilité. Avançons un tout petit peu
00:40:31 parce qu'il nous reste cinq minutes. Pardonnez-moi
00:40:33 Alexandre, et je veux vraiment qu'on aille
00:40:35 sur ce sujet, puisque ce matin, le village de
00:40:37 Blangy-le-Château va rendre hommage à Arnaud Garcia,
00:40:39 l'un des deux agents pénitentiaires
00:40:41 abattus lors de l'attaque au fourgon,
00:40:43 qui a permis l'évasion de Mohamed Amra.
00:40:45 Voyez le sujet de la rédaction de CNews.
00:40:47 - Vous en avez préparé deux, là.
00:40:49 On va qu'on met les deux là, sur les mêmes.
00:40:53 - Il y a dix jours, Dominique Garcia
00:40:55 perdait son fils.
00:40:57 - Encore un honneur de plus à mon gamin.
00:40:59 - Malgré la douleur,
00:41:01 préparer son hommage relève de l'évidence.
00:41:03 - Je vais tâcher d'être stoïque,
00:41:05 respectueux envers mon fils,
00:41:07 et montrer à tout le monde
00:41:09 l'image de fierté
00:41:11 que j'avais envers mon Arnaud.
00:41:13 - Dès 11h, ce village du Calvado
00:41:15 se rendra hommage à Arnaud Garcia,
00:41:17 l'un des deux agents pénitentiaires
00:41:19 tués le 14 mai.
00:41:21 Le jeune homme de 34 ans vivait dans ce village
00:41:23 avec son épouse, enceinte de 5 mois.
00:41:25 Alors à Blangy-le-Château,
00:41:27 mairies et commerçants se mobilisent.
00:41:29 Dans ce village de 700 habitants,
00:41:31 se réunir est une nécessité.
00:41:33 - Pour lui et sa famille,
00:41:35 pour Marie, le bébé qui va arriver,
00:41:37 on se doit d'être présents
00:41:39 pour le soutenir.
00:41:41 Il règne une ambiance de colère,
00:41:43 de tristesse,
00:41:45 d'injustice.
00:41:47 - Je suis solidaire.
00:41:49 Je trouve ça inadmissible,
00:41:51 ce qui est arrivé.
00:41:53 - C'est normal d'assister
00:41:55 et d'apporter le soutien
00:41:57 à toute la famille.
00:41:59 - Le père d'Arnaud veut croire
00:42:01 en la justice pour retrouver
00:42:03 le fugitif et ses complices,
00:42:05 actuellement recherchés
00:42:07 par plus de 350 enquêteurs.
00:42:09 - On pense évidemment
00:42:11 à la famille de ces agents
00:42:13 qui sont tombés.
00:42:15 Combien de fois,
00:42:17 depuis le début de l'année,
00:42:19 le temps s'est arrêté dans certaines villes
00:42:21 tranquilles de France
00:42:23 où vous allez avoir des marches blanches,
00:42:25 des cérémonies d'hommage,
00:42:27 où des gens vont se retrouver
00:42:29 pour essayer de se relever
00:42:31 après un terrible drame.
00:42:33 Combien de fois on l'a vécu aujourd'hui ?
00:42:35 Et c'est terrible de se dire ça.
00:42:37 Et de voir qu'aujourd'hui,
00:42:39 c'est bien aussi de soutenir
00:42:41 ces personnes qui se mobilisent,
00:42:43 mais il y a aussi une réponse de l'État.
00:42:45 - C'est un moyen de communier
00:42:47 dans sa sidération et dans son accablement.
00:42:49 - C'était la même chose
00:42:51 après le Bataclan,
00:42:53 c'est-à-dire qu'on a sorti les bougies,
00:42:55 les ondes sans peluche,
00:42:57 c'est très bien,
00:42:59 mais il faut aussi se défendre
00:43:01 face à nos ennemis
00:43:03 et éviter que ça se reproduise.
00:43:05 Je l'ai déjà dit,
00:43:07 on ne pourra pas l'éviter à court terme,
00:43:09 malheureusement,
00:43:11 parce que le problème est tellement grave
00:43:13 que ça mettra du temps.
00:43:15 Mais encore une fois,
00:43:17 Charlotte a eu les bons mots
00:43:19 quand elle parle de politique globale.
00:43:21 Sur cette question aussi,
00:43:23 c'est le cas, au-delà du fait
00:43:25 qu'il faudrait leur donner autre chose
00:43:27 que des camionnettes pour faire les marchés
00:43:29 qui devraient avoir des véhicules blindés.
00:43:31 Ça, c'est le minimum à court terme.
00:43:33 Mais on voit bien qu'on en est arrivé là aussi,
00:43:35 il y a eu un rapport sur ce qui se passe en prison.
00:43:37 Les prisons sont devenues des lieux
00:43:39 où finalement les dealers
00:43:41 font tranquillement leur trafic
00:43:43 depuis la prison.
00:43:45 Donc il faut repenser totalement la prison.
00:43:47 Ça fait des années sur les plateaux
00:43:49 qu'on dit qu'il faut construire des prisons.
00:43:51 On ne le fait toujours pas.
00:43:53 Il faut sans doute d'ailleurs construire
00:43:55 des prisons différentes
00:43:57 pour les petits délinquants,
00:43:59 pour les grands délinquants.
00:44:01 Je ne sais pas si c'est simple à faire,
00:44:03 mais au moins,
00:44:05 c'est une vision.
00:44:07 Malheureusement, on voit bien
00:44:09 qu'ils n'ont pas de vision globale
00:44:11 et pas de vision à long terme.
00:44:13 Ce n'est pas du tout rassurant
00:44:15 pour la population.
00:44:17 Ils éludent en réalité
00:44:19 les questions et ils font
00:44:21 la politique de l'émotion.
00:44:23 Et la politique de l'urgence.
00:44:25 On n'anticipe absolument pas ce qui arrive.
00:44:27 Et c'est pire que ça, s'ils ne faisaient
00:44:29 pas de politique de l'urgence.
00:44:31 Tout ce que vient de dire Alexandre
00:44:33 a été dit par une autorité
00:44:35 qui a encore plus de poids que lorsque nous,
00:44:37 même avec toutes les informations
00:44:39 que nous avons, nous le disons.
00:44:41 Ce sont les magistrats marseillais
00:44:43 qui ont dit exactement ça
00:44:45 sur la question de l'absence de limites
00:44:47 dans la criminalité organisée,
00:44:49 notamment dans le narcotrafic,
00:44:51 sur le problème de la surpopulation carcérale
00:44:53 qui empêche les agents...
00:44:55 A chaque fois qu'on parle de surpopulation carcérale
00:44:57 pour les prisonniers, question absolument légitime,
00:44:59 je n'ai pas de problème, mais la surpopulation carcérale
00:45:01 n'a pas que ça comme conséquence.
00:45:03 Elle a une conséquence de rendre le travail
00:45:05 d'agent pénitentiaire impossible.
00:45:07 C'est-à-dire la gestion de la prison,
00:45:09 le lien avec le prisonnier,
00:45:11 le mérite de certains prisonniers
00:45:13 au détriment de d'autres,
00:45:15 que le rapport de force ne soit pas ce qui gère
00:45:17 une prison, le rapport de force entre prisonniers,
00:45:19 c'est-à-dire gérer la violence,
00:45:21 c'est-à-dire une infinité de choses.
00:45:23 Ces magistrats ont expliqué qu'il fallait
00:45:25 s'occuper de ce problème et par ailleurs créer
00:45:27 des prisons spéciales pour le trafic
00:45:29 de drogue parce que, précisément,
00:45:31 ces trafiquants n'ont aucune limite et continuent à gérer.
00:45:33 Mohamed Amra nous a donné,
00:45:35 par les révélations que nous ont fait
00:45:37 le Parisien cette semaine,
00:45:39 un exemple abouti de ce qui ne va pas,
00:45:41 de ce qu'expliquaient les magistrats.
00:45:43 Eric Dupond-Moretti,
00:45:45 ministre de tutelle de la justice, par ailleurs
00:45:47 s'assayant sur la séparation des pouvoirs,
00:45:49 en l'occurrence, vu qu'il y avait des magistrats du siège,
00:45:51 ne s'est pas contenté d'éluder.
00:45:53 Il s'est déplacé à Marseille
00:45:55 pour aller leur expliquer qu'il n'avait pas à dire ça.
00:45:57 Donc là, on revient sur la question
00:45:59 de la responsabilité politique.
00:46:01 Elle est énorme. Est-ce que par les sois
00:46:03 des responsables politiques, on peut faire autrement ?
00:46:05 Oui, bien sûr que ça prendra du temps,
00:46:07 mais il faut déjà le vouloir. Or, là, clairement,
00:46:09 il nous a montré qu'il ne le voulait pas.
00:46:11 Et puis, on peut aussi avoir une pensée pour les journalistes
00:46:13 de police-justice qui ont épousé
00:46:15 la thèse de l'avocat de Mohamed Amra
00:46:17 présentant cet individu
00:46:19 comme non pas un gros bonnet
00:46:21 dans le trafic de drogue.
00:46:23 Et il s'avère que les révolutions du Parisien
00:46:25 ont montré
00:46:27 un profil bien différent
00:46:29 qu'il n'était présenté ces derniers jours.
00:46:31 La publicité, on revient dans un instant.
00:46:33 Je suis désolé, ça va tellement vite.
00:46:35 À 10h, nous serons en direct.
00:46:37 - Tu m'attends pour que vous ne pouvez plus me couper ? - Ah bah non, j'ai plus le droit.
00:46:39 Et vous avez vu, je ne coupe plus
00:46:41 Charlotte Dornelas. Promis, je le rassure.
00:46:43 - Il n'y a plus que moi. - Vous, tout le temps.
00:46:45 Marie Guevenou sera notre
00:46:47 invitée à 10h.
00:46:49 Et puis bien sûr, Judith Vintraube
00:46:51 qui a publié cette
00:46:53 grande enquête, le rapport qui accuse
00:46:55 sur l'audiovisuel public.
00:46:57 On en parlera de 10h à 10h30. À tout de suite sur C News.
00:46:59 Quasiment 10h sur C News.
00:47:05 Dans un instant, nous serons en direct avec la ministre
00:47:07 des Outre-mer, Marie Guevenou.
00:47:09 Mais avant cela, c'est le point sur l'information.
00:47:11 Avec vous, Isabelle Piboudeau.
00:47:13 - Un hommage citoyens sera rendu à
00:47:17 Arnaud Garcia dès 11h30
00:47:19 à Blangy-le-Château dans le Calvados.
00:47:21 Âgé de 34 ans, il était
00:47:23 l'un des deux agents pénitentiaires tués
00:47:25 lors de l'attaque au PH d'un caraville dans l'heure.
00:47:27 Arnaud Garcia laisse derrière lui
00:47:29 sa compagne, enceinte de 5 mois.
00:47:31 Des perturbations sont à prévoir
00:47:33 à l'aéroport Paris-Orly. 70%
00:47:35 des vols sont annulés aujourd'hui.
00:47:37 Mais ce prévu vers les Outre-mer
00:47:39 devrait être épargné.
00:47:41 Un des principaux syndicats de contrôleurs aériens
00:47:43 appelle à la grève. Il réclame
00:47:45 notamment davantage d'effectifs
00:47:47 qui n'étaient pas garantis dans un accord signé fin avril.
00:47:49 Les manoeuvres militaires chinoises
00:47:51 autour de Taïwan sont terminées.
00:47:53 Elles avaient été lancées jeudi par Pékin
00:47:55 pour manifester une opposition
00:47:57 au propos du nouveau président taïwanais
00:47:59 jugé séparatiste.
00:48:01 La Chine appelle à une réunification pacifique
00:48:03 avec l'île, mais n'exclut pas d'employer
00:48:05 la force si Taïwan se dirige vers l'indépendance.
00:48:07 - Merci beaucoup
00:48:09 Isabelle Piboudeau pour le point sur l'information.
00:48:11 On est très heureux de retrouver
00:48:13 dite "Vintraube", chroniqueuse régulière
00:48:15 sur notre antenne, grand reporter
00:48:17 au Figaro, alors je le disais
00:48:19 - Magazine - Figaro magazine
00:48:21 mais vous allez avoir, vous aussi, des grands problèmes
00:48:23 parce que vous vous êtes attaqué à l'audiovisuel
00:48:25 public en publiant
00:48:27 un rapport.
00:48:29 Le rapport qui accuse, fruit d'une
00:48:31 étude de l'Institut libéral
00:48:33 Thomas Moore, qui présente
00:48:35 en fait, sur une semaine
00:48:37 le paysage
00:48:39 des intervenants sur le service
00:48:41 public, plus de
00:48:43 quasiment 600 intervenants qui ont été...
00:48:45 - 587 - Ecoutez, vous êtes
00:48:47 chirurgicale, et
00:48:49 il s'avère qu'il y a une surreprésentation
00:48:51 des intervenants à gauche
00:48:53 tiens, tiens, grande surprise, très peu
00:48:55 à droite, et donc vous annulez de nous expliquer
00:48:57 tout ça parce que le service public n'est pas content
00:48:59 Radio France a répondu en disant
00:49:01 cette étude, elle n'a ni queue ni tête
00:49:03 mais avant cela, allons
00:49:05 en Nouvelle-Calédonie
00:49:07 puisque la ministre,
00:49:09 Mme Guevenou est avec nous, ministre des
00:49:11 Outre-mer, merci Madame la ministre d'être
00:49:13 en direct dans leur dépôt
00:49:15 depuis 12 jours, la Nouvelle-Calédonie
00:49:17 s'embrase, et puis au lendemain du départ
00:49:19 d'Emmanuel Macron,
00:49:21 on apprenait la mort d'une septième personne
00:49:23 sur le terrain, alors on parle de
00:49:25 quoi Madame la ministre en Nouvelle-Calédonie ?
00:49:27 De tensions ? De risques
00:49:29 d'insurrection ? De guérilla
00:49:31 urbaine ? On a du mal à poser
00:49:33 des mots sur ces mots en Nouvelle-Calédonie ?
00:49:35 ...
00:49:37 Ecoutez,
00:49:39 ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie
00:49:41 ce sont des émeutes
00:49:43 extrêmement violentes
00:49:45 qui peuvent ressembler au fond
00:49:47 à ce qu'on avait connu en
00:49:49 Hexagone l'année dernière, des émeutes
00:49:51 urbaines avec des barrages
00:49:53 constitués de carcasses de voitures
00:49:55 et puis l'incendie
00:49:57 d'entreprises, de commerces
00:49:59 avec des quartiers
00:50:01 qui sont
00:50:03 bloqués, dans lesquels les populations
00:50:05 civiles d'ailleurs, que sont censées
00:50:07 que prétendent défendre
00:50:09 ceux qui tiennent les barrages sont
00:50:11 victimes de ces émeutes
00:50:13 puisqu'ils ne peuvent pas accéder aux soins, ils ne peuvent pas aller à l'école
00:50:15 ils ne peuvent pas travailler, ils vivent dans la peur
00:50:17 des mouvements, et cela, quelle que soit leur
00:50:19 origine, et quelle que soit leur conviction
00:50:21 sur l'indépendance
00:50:23 de la Nouvelle-Calédonie
00:50:25 ou pas.
00:50:27 J'ai quand même la sensation Madame la ministre qu'il y a
00:50:29 un degré qui a été
00:50:31 passé par rapport aux émeutes
00:50:33 en hexagone qu'on avait pu vivre
00:50:35 l'année dernière quasiment jour pour jour
00:50:37 puisque là, vous avez des
00:50:39 bâtiments privés qui sont attaqués, vous avez des
00:50:41 armes qui sont utilisées
00:50:43 et il y a également des morts.
00:50:45 La visite du Président de la République, il y avait
00:50:47 une ligne directrice, c'était
00:50:49 le dialogue et l'apaisement.
00:50:51 Force est de constater que pour
00:50:53 l'instant, le climat n'est pas
00:50:55 apaisé. D'ailleurs l'état d'urgence
00:50:57 doit prendre fin lundi.
00:50:59 Est-ce que cet état d'urgence va être prolongé
00:51:01 Madame la ministre ?
00:51:03 Ce que je voulais
00:51:05 dire en faisant le parallèle avec
00:51:07 les émeutes, c'était pour que l'on comprenne
00:51:09 quel type de violences,
00:51:11 quel type d'émeutiers
00:51:13 nous avions comme profils. C'est-à-dire que ce ne sont pas des militants
00:51:15 politiques, ce ne sont pas des responsables politiques qui
00:51:17 tiennent des barrages
00:51:19 mais bien des profils de gens
00:51:21 généralement plutôt jeunes,
00:51:23 instrumentalisés,
00:51:25 qui se sont radicalisés avec une délinquance
00:51:27 d'opportunité. Ensuite, je veux dire que
00:51:29 là sur le terrain,
00:51:31 nous enregistrons grâce au travail des
00:51:33 forces de l'ordre, grâce au travail de la police,
00:51:35 de la gendarmerie, de bons résultats.
00:51:37 À l'heure où je vous parle, donc là ici c'est la fin de la journée
00:51:39 en Nouvelle-Calédonie, nous avons
00:51:41 grâce au travail des gendarmes
00:51:43 mobiles et du
00:51:45 RAID repris aujourd'hui
00:51:47 sur toute une journée d'action
00:51:49 un quartier qui est celui
00:51:51 de Caméret, qui est un quartier où il y avait
00:51:53 eu des violences importantes,
00:51:55 des émeutes importantes et qui a été repris
00:51:57 grâce au travail du RAID,
00:51:59 des gendarmeries, avec le soutien des
00:52:01 hélicoptères qui ont permis de reprendre le quartier
00:52:03 et de le faire de façon durable
00:52:05 puisque des forces ont resté en place. Donc au fur et à mesure
00:52:07 la situation reste difficile,
00:52:09 mais au fur et à mesure, nos forces de police et de gendarmerie
00:52:11 progressent. - Et revenons
00:52:13 justement sur l'état d'urgence qui, je le disais,
00:52:15 c'est un état d'urgence qui devait
00:52:17 prendre fin lundi. Comment
00:52:19 peut-il être levé
00:52:21 dans 48 heures ?
00:52:23 -
00:52:27 Aujourd'hui,
00:52:29 la situation est celle
00:52:31 que je vous ai décrite, c'est-à-dire une situation où
00:52:33 sur le terrain, les forces de police
00:52:35 et de gendarmerie progressent.
00:52:37 La levée de l'état
00:52:39 d'urgence, le Président de la République
00:52:41 a dit qu'il y était favorable, mais qu'il y était
00:52:43 favorable aux conditions
00:52:45 qu'un appel à la levée des barrages,
00:52:47 qu'un appel à l'apaisement
00:52:49 soit fait par les
00:52:51 différentes forces politiques et en particulier
00:52:53 par les indépendantistes.
00:52:55 Aujourd'hui, moi, ce que je vois, c'est qu'il y a un communiqué
00:52:57 du FLNKS qui a
00:52:59 été publié il y a quelques heures maintenant,
00:53:01 communiqué du FLNKS qui reste
00:53:03 un communiqué évidemment extrêmement
00:53:05 favorable
00:53:07 à l'indépendance de la MAKI, c'est normal
00:53:09 puisque c'est la conviction du FLNKS,
00:53:11 mais qui, dans le même temps,
00:53:13 appelle à une
00:53:15 forme d'apaisement, puisqu'ils appellent à
00:53:17 desserrer les taux des axes de circulation
00:53:19 et puis qui valide
00:53:21 le processus
00:53:23 qu'a indiqué le Président de la République
00:53:25 lors de sa visite, c'est-à-dire
00:53:27 le fait qu'une mission
00:53:29 de haut fonctionnaire
00:53:31 soit installée afin
00:53:33 d'aider à la reprise du dialogue
00:53:35 et ensuite, qui se
00:53:37 félicite aussi que le Président de la République
00:53:39 prenne à bras-le-corps ce dossier.
00:53:41 J'entends Mme la Ministre, mais je ne...
00:53:43 Pardonnez-moi, je n'ai toujours pas compris,
00:53:45 est-ce que selon vous, cet état d'urgence
00:53:47 va être levé lundi ?
00:53:49 Aujourd'hui, c'est compliqué de
00:53:53 vous dire, d'abord, ce n'est pas moi qui prendrai la décision
00:53:55 ou pas de lever l'état d'urgence. Aujourd'hui,
00:53:57 ce que je peux vous dire, c'est qu'en fin de journée,
00:53:59 on a eu des
00:54:01 succès sur le terrain, qu'il
00:54:03 faut analyser ça
00:54:05 au jour le jour.
00:54:07 Vous, il est
00:54:09 je ne sais pas exactement quelle heure
00:54:11 en Hexagone aujourd'hui, nous on est
00:54:13 à 20h, donc c'est
00:54:15 ce décalage,
00:54:17 il explique aussi
00:54:19 le fait que je n'ai pas de formule toute faite
00:54:21 à répondre là-dessus. Je pense que ce matin,
00:54:23 vous m'auriez posé la question, je vous
00:54:25 aurais dit que les conditions ne
00:54:27 me semblaient pas réunies pour le lever.
00:54:29 Maintenant, vu que la situation évolue
00:54:31 au jour le jour et que, heure par
00:54:33 heure, et qu'on reprend des positions avec des gros
00:54:35 moyens, je ne peux pas vous dire précisément
00:54:37 ce qui va être décidé. J'entends
00:54:39 complètement Mme la Ministre.
00:54:41 Le chef de l'État a parlé lors de son déplacement
00:54:43 de racisme décomplexé
00:54:45 en Nouvelle-Calédonie.
00:54:47 Mais de quelle
00:54:49 forme de racisme
00:54:51 précisément
00:54:53 le chef de l'État faisait-il
00:54:55 allusion ?
00:54:57 Écoutez, je crois que la situation ici en Nouvelle-Calédonie
00:55:01 elle est
00:55:03 évidemment difficile
00:55:05 et ancienne.
00:55:07 Il y a à la fois
00:55:09 des actes
00:55:11 qui peuvent être
00:55:13 considérés comme du
00:55:15 racisme envers une
00:55:17 communauté qui n'est pas celle de
00:55:19 Mélanésie, qui n'est pas
00:55:21 canaque. Et puis
00:55:23 il peut y avoir dans le même temps
00:55:25 une communauté canaque
00:55:27 qui se sent ségrégée.
00:55:29 Voilà la réalité.
00:55:31 Ça c'est la réalité
00:55:33 d'un ressenti.
00:55:35 Il y a aussi, et c'est je pense le plus important à vous dire,
00:55:37 ici des hommes et des
00:55:39 femmes dont certains sont canaques,
00:55:41 dont certains sont caldoches,
00:55:43 qui sont de type européen
00:55:45 pour parler comme ça, dont certains
00:55:47 sont d'origine asiatique
00:55:49 et qui sont tous convaincus d'une chose,
00:55:51 c'est qu'il y a un destin
00:55:53 commun et une société commune en
00:55:55 Nouvelle-Calédonie et qu'ils ne veulent pas rentrer dans ces
00:55:57 oppositions et qu'ils ne rentrent pas dans ces oppositions.
00:55:59 Je pense qu'il faut bien
00:56:01 avoir conscience que les personnes qui sont
00:56:03 radicalisées d'un côté comme de l'autre
00:56:05 sont une minorité en Nouvelle-Calédonie
00:56:07 et que certains
00:56:09 de ces personnes qui sont
00:56:11 radicalisées instrumentalisent
00:56:13 des gens finalement assez faibles,
00:56:15 assez faibles parce que
00:56:17 désœuvrés, assez faibles parce que
00:56:19 parfois
00:56:21 en grande situation de précarité,
00:56:23 ancien délinquant, bref,
00:56:25 des gens désœuvrés,
00:56:27 désorientés, pour alimenter
00:56:29 ces discours-là. Mais la grande majeure
00:56:31 partie des néo-calédoniens,
00:56:33 qu'ils soient favorables ou non
00:56:35 à l'indépendance, quelle que soit leur origine,
00:56:37 croient à un destin commun
00:56:39 et à une société commune.
00:56:41 - Un grand merci d'avoir pris le temps
00:56:43 de répondre à toutes ces questions, madame la
00:56:45 ministre. Merci à Thibault Marcheteau qui nous a
00:56:47 permis d'avoir
00:56:49 ce direct avec vous depuis
00:56:51 la Nouvelle-Calédonie. Pensez évidemment aux forces de
00:56:53 l'ordre, aux personnes qui travaillent
00:56:55 à ce que la situation s'apaise
00:56:57 sur le terrain. Je ne sais pas si
00:56:59 on a pu
00:57:01 avoir plus de réponses sur une
00:57:03 situation qui reste très précaire
00:57:05 sur place. Philippe, en 30 secondes
00:57:07 parce qu'on a déjà joué un coup d'i. - Ce qui m'a frappé, c'est juste
00:57:09 la question du vocabulaire. On a repris un
00:57:11 quartier. - Oui, j'ai failli... - J'ai été
00:57:13 aussi là-dessus. - Je sais, mais...
00:57:15 - On a l'impression qu'on est dans une situation de guerre.
00:57:17 - Oui. - Une situation militaire.
00:57:19 - Attendez, pardonnez-moi,
00:57:21 c'est bien pour ça que la première question que je pose
00:57:23 et c'était la ministre
00:57:25 qui est sur le terrain. Moi,
00:57:27 c'est très facile de parler autour d'un plateau
00:57:29 à 15 000 km. - On est d'accord. - Donc c'est pour ça que moi
00:57:31 je voulais savoir qu'est-ce qui se passe sur place.
00:57:33 Est-ce que c'est des tensions ?
00:57:35 Est-ce que c'est une insurrection ?
00:57:37 Est-ce que c'est une guérilla urbaine ? J'ai quand même la sensation
00:57:39 quand on voit les images, quand
00:57:41 on a les témoignages des habitants sur place
00:57:43 qui ne vivent pas ce que nous
00:57:45 on a vécu au moment des émeutes de Paris. Après,
00:57:47 c'est qu'une appréciation et je peux me tromper. - C'est aussi...
00:57:49 - C'est vrai que c'est très intéressant,
00:57:51 parce que moi c'est vraiment l'expression sur laquelle j'ai étiqué et
00:57:53 on m'interroge un petit peu parce que si on parle
00:57:55 de reprise des quartiers, ça veut donc dire qu'il y a des quartiers qui sont
00:57:57 hors de contrôle, qui sont contrôlés par d'autres autorités.
00:57:59 Là on se demande si c'est...
00:58:01 L'état d'urgence,
00:58:03 est-ce que c'est ça qui est suffisant ?
00:58:05 - Et vous pensez à l'état de siège ? - Je pense à l'état de siège.
00:58:07 - Bien sûr. Eh ben écoutez,
00:58:09 on verra un peu plus tard,
00:58:11 mais vous savez quoi ?
00:58:13 Eh ben vous aurez été un meilleur intervieweur que moi.
00:58:15 Parce que peut-être qu'il fallait que je l'interpelle
00:58:17 sur ce quartier, mais moi aussi
00:58:19 ça m'a fait étiquer le quartier qui a été
00:58:21 repris. Avançons.
00:58:23 Judith Vintraube,
00:58:25 vous êtes avec nous parce que vous avez publié
00:58:27 tout un dossier sur l'audiovisuel
00:58:29 public, qui s'appelle "Le rapport
00:58:31 qui accuse". Vous expliquez
00:58:33 que la droite, via une étude
00:58:35 de l'Institut libéral Thomas More... Alors très
00:58:37 rapidement, qu'est-ce que c'est l'Institut Thomas More ?
00:58:39 - Alors Thomas More, c'est un institut
00:58:41 qui se revendique à la fois libéral
00:58:43 et conservateur.
00:58:45 Conservateur sur le plan des mœurs,
00:58:47 libéral sur le plan économique.
00:58:49 C'est un institut
00:58:51 qui annonce la couleur.
00:58:53 - Non mais est-ce qu'il est politisé ?
00:58:55 Est-ce qu'il est affilié à un parti ?
00:58:57 - Il est totalement indépendant.
00:58:59 - Cet institut
00:59:01 a décidé de faire toute une étude
00:59:03 en regardant,
00:59:05 en décryptant, décodant
00:59:07 trois chaînes du service
00:59:09 public, ainsi que trois stations
00:59:11 de radio, France 2, France 5,
00:59:13 France Info TV, et puis ensuite France Info Radio,
00:59:15 France Culture et France Inter.
00:59:17 Sur une semaine, c'est-à-dire
00:59:19 du 19 au 23 février,
00:59:21 et ils ont passé au crible,
00:59:23 je cite, 587 intervenants.
00:59:25 Et qu'est-ce qu'on découvre
00:59:27 dans cette étude ?
00:59:29 - Eh bien, on découvre, oh surprise,
00:59:31 que la gauche
00:59:33 et les gauches d'ailleurs,
00:59:35 sont surreprésentés
00:59:37 sur les
00:59:39 six radios
00:59:41 examinées,
00:59:43 mais à un point
00:59:45 vraiment caricatural, et que les droites,
00:59:47 tout ensemble,
00:59:49 pèsent
00:59:51 4%
00:59:53 des intervenants
00:59:55 et des thèmes, parce que l'étude
00:59:57 s'intéresse à la fois
00:59:59 aux gens qui ont pris la parole,
01:00:01 et aux angles choisis
01:00:03 pour traiter
01:00:05 les sujets d'actualité. - Par exemple,
01:00:07 le projet de loi sur la fin de vie,
01:00:09 vous avez 65% des personnes
01:00:11 qui sont intervenues, qui seraient
01:00:13 selon cette étude, ouvertement
01:00:15 favorables, 16%
01:00:17 qui seraient ouvertement défavorables,
01:00:19 et 19% inclassables. - Oui, il y a encore plus
01:00:21 coquet, par exemple, sur le
01:00:23 multiculturalisme,
01:00:25 on a fait, on a évidemment
01:00:27 fait des graphiques,
01:00:29 on a fait un joli rond tout rouge,
01:00:31 parce que c'est 100% des intervenants
01:00:33 qui étaient favorables au multiculturalisme,
01:00:35 qui trouvent que l'immigration
01:00:37 est une chance pour la France. - Autre
01:00:39 élément très intéressant, ils ont décrypté
01:00:41 les compléments
01:00:43 d'enquête entre
01:00:45 mars 2021 et mars
01:00:47 2024,
01:00:49 37% il y a un politiciennement
01:00:51 idéologique de gauche, 56%
01:00:53 inclassable, alors à droite, zéro.
01:00:55 Terminé. Il n'y a pas d'imparlement. - Oui, comme ça c'est très simple.
01:00:57 Mais en fait, quel est l'intérêt
01:00:59 de l'Institut Thomas More ?
01:01:01 On a pour la première fois chiffré,
01:01:03 parce qu'ils ont fait vraiment un
01:01:05 travail herculéen,
01:01:07 les parties
01:01:09 prises idéologiques du
01:01:11 service public de l'audiovisuel, qui,
01:01:13 je le rappelle, est astreint
01:01:15 légalement, et par son cahier
01:01:17 des charges, au pluralisme
01:01:19 et à la neutralité. Alors on s'en
01:01:21 doutait un peu à l'audition, puis on s'en
01:01:23 doutait un peu quand on entendait par exemple
01:01:25 Delphine Ernotte, patronne de France Télévisions,
01:01:27 expliquer en audition
01:01:29 à l'Assemblée nationale,
01:01:31 on ne représente pas la réalité telle
01:01:33 qu'elle est, mais telle qu'elle voudrait
01:01:35 qu'elle soit. Ou par exemple,
01:01:37 Adèle Vendrede, qui est la patronne de France Inter...
01:01:39 - Qui a réagi d'ailleurs. - ...dire
01:01:41 que France Inter est une radio
01:01:43 progressiste et la sub... - Bon, Radio France
01:01:45 a réagi et notamment a répondu à quelques
01:01:47 de vos questions. - Oui, a roncé. - Oui, mais
01:01:49 Radio France se refuse à commenter les résultats hautement
01:01:51 questionnables d'une étude à la méthodologie hautement
01:01:53 questionnable, dont ni le contenu
01:01:55 ni le timing de publication ne sont neutres.
01:01:57 Une méthodologie fondée
01:01:59 en grande partie sur de l'interprétation
01:02:01 dit plus de vos
01:02:03 biais que des nôtres.
01:02:05 Une méthodologie... Voilà, c'est ce que je
01:02:07 disais, Radio France... - Qu'est-ce que vous en pensez sur les études
01:02:09 faites sur CNews ? - Qui ? - François Jost.
01:02:11 - François Jost, il faudrait peut-être le questionner,
01:02:13 j'aurais dû l'inviter. Il a travaillé
01:02:15 sur ce dossier, M. Jost, ou pas ? - Non, il a pas travaillé
01:02:17 sur CNews. - Eh ben, c'est surprenant.
01:02:19 Peut-être un... Je sais pas
01:02:21 si vous avez lu cette... - Ah, moi j'ai... - ...cette enquête ?
01:02:23 - Oui, oui. - Charlotte, allez-y. - Non mais j'ai envie de leur répondre qui fait le malin
01:02:25 tombe dans le ravin, quoi. Ça fait deux ans
01:02:27 qu'on parle pas. - Ah, joli !
01:02:29 - C'est ta grand-mère qui dit ça. - Oui, c'est ça.
01:02:31 - Franchement, on avait deux ans qui disaient "on va traquer, on va machin,
01:02:33 on va ficher, on va dire, on va
01:02:35 compter, on va..." Voilà, ben nous aussi, on sait compter.
01:02:37 - Bon, les
01:02:39 responsables, Emmerick Lamotte et
01:02:41 Jean-Thomas Le Sueur, donc de
01:02:43 l'Institut Thomas More, l'audiovisuel public
01:02:45 financé par l'argent de tous les contribuables
01:02:47 est soumis à une obligation de neutralité et de pluralisme
01:02:49 à laquelle ils s'autorisent
01:02:51 trop souvent à déroger.
01:02:53 C'est comme ça qu'il conclut,
01:02:55 en quelque sorte, cette étude. - Non, ben vous savez, tout est parti des malheurs
01:02:57 de CNews. Quand Reporters Sans Frontières
01:02:59 a saisi le Conseil
01:03:01 d'Etat pour en joindre à l'Arkham
01:03:03 de compter et de
01:03:05 catégoriser tous les intervenants...
01:03:07 - Et qu'est-ce que dit... Vous l'avez
01:03:09 envoyé à M. Deloire, justement, ce rapport ?
01:03:11 - Non, mais je pense qu'ils ont
01:03:13 les moyens de s'acheter le Figaro. - Non, mais ça peut être intéressant
01:03:15 de lui envoyer, parce que je crois qu'il s'était fondé
01:03:17 sur une étude pour attaquer CNews, M. Deloire,
01:03:19 pour dire "attention !" - Une étude maison !
01:03:21 - Non, mais c'est une étude maison ! - C'est ça que je veux dire. - Ben oui, bien sûr,
01:03:23 M. Deloire, mais je crois que depuis quelques mois, il est...
01:03:25 - Il est sous abonné à Absolu. - Il prépare les Jeux Olympiques, peut-être.
01:03:27 - Il le fait pour d'autres sujets.
01:03:29 - Mais pas sûr. Autre chose très intéressante,
01:03:31 c'est que pour la première fois,
01:03:33 Jean-François Aquilli sort du silence
01:03:35 dans le Figaro magazine.
01:03:37 Je rappelle qu'il a été licencié le 29 avril
01:03:39 dernier, suspendu un peu
01:03:41 après un article du Monde qui l'accusait
01:03:43 d'avoir participé à un projet
01:03:45 de livre de Jordan Bardella.
01:03:47 Un mois plus tard, donc, et pour la première fois, il répond
01:03:49 à vos questions. Voilà ce qu'il dit. "J'ai commis
01:03:51 le crime, à Radio France, d'avoir été
01:03:53 rapproché par le président du RN pour un projet
01:03:55 de livre qui n'a jamais abouti. Imaginez
01:03:57 la même histoire avec Raphaël Glucksmann ou Jean-Luc Mélenchon.
01:03:59 Les rédactions du groupe se seraient levées
01:04:01 dès ma mise à pied pour voler à mon secours.
01:04:03 Personne n'a bougé
01:04:05 sur la grève après la suspension
01:04:07 d'un certain
01:04:09 Guillaume Meurice." Voilà ce qu'il dit, donc, le
01:04:11 deux poids, deux mesures. "Cette mobilisation
01:04:13 à sens unique ne m'a pas surpris." Elle signe
01:04:15 le caractère partisan qui traverse désormais
01:04:17 les couloirs de la Maison Ronde.
01:04:19 Et puis c'est très intéressant parce que lui, il a passé 20 ans
01:04:21 au service public. Et il dit
01:04:23 "J'ai connu jadis une maison ouverte,
01:04:25 plurielle et libre, et la
01:04:27 sérénité qui prévalait dans les couloirs a cédé
01:04:29 la place à une société de
01:04:31 la défiance et de la peur. Le 7 octobre a
01:04:33 constitué un gène, voire une fracture."
01:04:35 Là aussi, c'est marquant.
01:04:37 Oui, tout à fait. Parce que j'ai quand même posé la question
01:04:39 au bout de 20 ans de "Dieu visielle
01:04:41 public", est-ce qu'il fallait qu'il vous arrive
01:04:43 malheur pour que vous vous
01:04:45 aperçieviez du caractère
01:04:47 partiel
01:04:49 de cette maison
01:04:51 et de France Inter
01:04:53 en particulier ? La réponse
01:04:55 c'est non. Il y a eu une lente
01:04:57 dérive. Vous avez cité le cas de la défense
01:04:59 de Guillaume Meurice par
01:05:01 les syndicats unanimes.
01:05:03 Il y a aussi la défense de Nassira
01:05:05 El Mouadem, qui avait juste
01:05:07 traité la France de pays de racistes
01:05:09 dégénérés. Il y a un très
01:05:11 beau communiqué
01:05:13 de
01:05:15 la radio publique,
01:05:17 et ses propos ne nous engagent pas,
01:05:19 mais nous condamnons absolument.
01:05:21 Nous la soutenons face aux insultes
01:05:23 dont elle crée l'objet.
01:05:25 Il faudra raconter dans le détail
01:05:27 ce qu'a vécu
01:05:29 Jean-François Aquilli.
01:05:31 Ça pourrait faire un bon livre.
01:05:33 Ça peut faire un très
01:05:35 bon livre, ça ferait une vraie
01:05:37 enquête. Jean-François Aquilli a été
01:05:39 beaucoup empêché de parler
01:05:41 parce qu'il était dans une procédure
01:05:43 où forcément son avocat
01:05:45 le conduisait à garder
01:05:47 le plus grande discrétion. Mais pour ceux qui
01:05:49 savent ce qui s'est passé derrière, je pense que là,
01:05:51 il y aura une enquête à publier
01:05:53 dans quelques mois, quelques années.
01:05:55 Et qui sera accablante.
01:05:57 Le jour où il est licencié, le patron de
01:05:59 France Inter donne une interview aux
01:06:01 parisiens en l'accusant d'avoir
01:06:03 collaboré avec Jordan Bardella.
01:06:05 Appréciez le choix des mots.
01:06:07 Je le répète,
01:06:09 Radio France et France Télévision
01:06:11 contestent l'étude et contestent les
01:06:13 accusations. - Ils n'ont pas dénié
01:06:15 répondre. - Oui, Radio France, du moins.
01:06:17 Radio France a communiqué et contestent
01:06:19 l'étude qui a été faite par Thomas Moore,
01:06:21 ainsi que l'article que vous avez
01:06:23 publié. Et
01:06:25 pour Jean-François Aquilli, il disait également, je résume
01:06:27 grossièrement, mais c'est circulé, il n'y a rien à voir.
01:06:29 C'est-à-dire qu'il y avait une collaboration entre les deux. - Mais ils ont
01:06:31 terni sa réputation de façon... - Ça va se régler
01:06:33 devant les prud'hommes.
01:06:35 Donc ça, moi, je ne me fais pas juge
01:06:37 avant la justice. - Je voudrais au moins retenir quelque chose
01:06:39 de positif ici, c'est que
01:06:41 cette affaire Aquilli +
01:06:43 effectivement l'étude Thomas Moore, et puis
01:06:45 ça fait un certain nombre d'années en fait qu'on...
01:06:47 je dis "on", de manière générale,
01:06:49 le service public est pointé pour son absence
01:06:51 de neutralité, en réalité pour sa radicalité
01:06:53 de plus en plus progressive à gauche.
01:06:55 Il y a au moins une bonne nouvelle, c'est que
01:06:57 de plus en plus, ça se voit et de plus en plus
01:06:59 ils sont braqués. C'est-à-dire que maintenant,
01:07:01 le service public, c'est une forteresse. Ils sont
01:07:03 emmurés dans leur forteresse. Ils
01:07:05 vivent sur la bête,
01:07:07 si je veux dire, parce que c'est sur l'argent public.
01:07:09 Pardonnez-moi, la différence de
01:07:11 l'argent privé à la différence des chaînes privées,
01:07:13 ça c'est quand même tout à fait différent. Et je
01:07:15 dis que c'est une bonne nouvelle. Pourquoi ? Parce que
01:07:17 je pense que l'impunité de ces gens prendra
01:07:19 fin. Je pense que
01:07:21 si on tire les conséquences,
01:07:23 et j'espère qu'un jour,
01:07:25 un gouvernement tirera les conséquences,
01:07:27 la forteresse service public sera démantelée
01:07:29 pour qu'enfin on mette
01:07:31 des opinions qui soient
01:07:33 représentatives ou à tout le moins
01:07:35 plus neutres. Je pense que ces gens-là,
01:07:37 je termine, je pense que ces gens-là
01:07:39 ont conscience. Je pense que c'est aussi pour cela
01:07:41 qu'ils paniquent. Mais à mon avis, un jour,
01:07:43 tout ce cirque terminera.
01:07:45 Et ils en ont conscience. - Je me permets juste de faire
01:07:47 une remarque qui n'est pas liée à ce sujet,
01:07:49 mais jeudi soir, par exemple, au JT de 20h,
01:07:51 avant le débat entre Jordan Bardella et Gabriel Attal.
01:07:53 J'ai regardé attentivement le 20h qui était
01:07:55 dans un format raccourci. Jeudi, il y a
01:07:57 quand même la disparition d'une
01:07:59 femme politique qui a marqué la vie.
01:08:01 - Marie-France Garot. - Marie-France Garot.
01:08:03 - C'est une brève dans
01:08:05 le journal de 20h. C'est trois lignes.
01:08:07 Attendez, juste après ça,
01:08:09 ou juste avant, vous avez un sujet de
01:08:11 deux minutes sur la grève
01:08:13 au sein du service public
01:08:15 lié à cette
01:08:17 possibilité de fusion des deux maisons.
01:08:19 Et dans ce reportage,
01:08:21 on vous explique, il y a un syndicat qui vous explique
01:08:23 que France Télé peut devenir avec cette fusion
01:08:25 une sorte de
01:08:27 chaîne boulotréenne. Voilà comment on fait.
01:08:29 Deux minutes sur une grève et une brève
01:08:31 sur Marie-France Garot.
01:08:33 Qu'on partage ou non, c'est pas le problème.
01:08:35 C'est une femme qui a marqué la vie politique française.
01:08:37 Et peut-être que ça va aller un tout petit peu plus
01:08:39 qu'une brève sur le service public.
01:08:41 Allez-y, Fiblippe. Et après, c'est terminé.
01:08:43 - Non, c'était juste pour nous enseigner. Il y a des émissions
01:08:45 de grande qualité sur le sujet. - Mais personne dit le contraire.
01:08:47 - Il y a des émissions... - Mais bien sûr.
01:08:49 Vous avez entièrement raison.
01:08:51 - Il y a des émissions qui essayent de faire
01:08:53 le plus de pluralisme, où
01:08:55 des gens un peu différents, ou qui viennent d'ailleurs,
01:08:57 sont invités. Ça m'est arrivé
01:08:59 en fonction de l'expérience. - C'est pour ça que Thomas va raconter.
01:09:01 - Donc, je voulais juste éviter qu'on globalise.
01:09:03 - Mais personne ne globalise.
01:09:05 - Si, il faut globaliser. C'est ce qu'a fait cette émission.
01:09:07 - Non, justement, ça ne globalise pas.
01:09:09 - C'est là où je mettais...
01:09:11 - Personne ne dirait le contraire
01:09:15 sur la qualité des journalistes
01:09:17 de France Télévisions, bien évidemment.
01:09:19 Merci à tous les cinq. C'était un plaisir d'être...
01:09:21 - J'ai terminé ? - Vous avez vu comme ça va vite.
01:09:23 - Vous avez beaucoup parlé.
01:09:25 - Oh !
01:09:27 Vous êtes toujours durs avec moi en fin d'émission.
01:09:29 - C'est le temps de parole.
01:09:31 - Est-ce que vous vous souvenez, il y a quelques semaines,
01:09:33 il avait dit que j'avais grossi.
01:09:35 - C'est vrai ?
01:09:37 - Et là, ça va mieux ou pas ?
01:09:39 - Là, vous avez fait un effort.
01:09:41 - Dans quelques instants.
01:09:45 Bonjour Docteur Millot. Brigitte nous dira
01:09:47 pourquoi les douleurs de cou et du haut du dos
01:09:49 sont en augmentation. Elle nous donnera
01:09:51 des conseils pour les prévenir
01:09:53 et les soulager.
01:09:55 Puis ça vous réveille le matin,
01:09:57 le jour le matin. Regardez, c'est dans un instant
01:09:59 sur CNews. Comment ?
01:10:01 - Faire du sport. - C'est parce que les sièges
01:10:03 chez CNews sont pas confortables.
01:10:05 - Merci à tous.

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