L'Heure des Pros Week-End (Émission du 24/12/2023)

  • l’année dernière
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche

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Transcription
00:00 Il est quasiment 9h, merci d'être avec nous pour l'heure des pros ce matin à la une.
00:05 La photo du maire du péage de Roussillon, oeil tuméfié, choc, inquiète, désespère.
00:10 L'Édile a déposé plainte après avoir été physiquement agressé dans la nuit de jeudi à vendredi alors qu'il était en famille.
00:16 Au moment des faits, les suspects seraient présentés comme appartenant à l'extrême droite.
00:21 L'enquête devra déterminer tous les contours de ce fait divers, son caractère raciste.
00:26 Justice doit être rendue, une justice sans nul doute exemplaire.
00:30 Ne soyons pas dupes, la machine médiatico-politique s'emballe déjà.
00:34 Olivier Faure, Thomas Porte en tête, l'extrême gauche s'égauzille et rappelle que la grande menace nationaliste sur notre sol,
00:41 ils sont moins prolixes quand il faut condamner des violences contre les forces de l'ordre.
00:44 L'extrême gauche, l'extrême, l'ultra droite, chiffon rouge agité après Crépole, oubliant le drame et la mort de Thomas.
00:53 La suite, on la connaît, quelques jours plus tard, un terroriste sur le pont de Bir Hakeim,
00:57 couteau et marteau à la main, tuant un touriste et faisant deux blessés.
01:01 À travers l'agression du maire, peut-on cette fois-ci parler de récupération politique à gauche ?
01:06 Si toutes les menaces extrémistes sont à prendre au sérieux, ultra-nationalistes comme islamistes,
01:11 quelle est l'alerte prioritaire en Europe aujourd'hui ?
01:14 Pourquoi des policiers et des gendarmes vont faire une croix sur Noël pour surveiller nos églises ?
01:20 On en parle dans un instant, je vous présente les invités dans une seconde,
01:23 mais avant cela, c'est le point sur l'information avec vous, Marine Sabourin. Bonjour Marine.
01:28 Bonjour Eliott, bonjour à tous.
01:29 À l'œil de l'actualité, c'est 300 passagers indiens toujours retenus dans un aéroport de la Marne
01:34 après des soupçons de traîtres d'êtres humains.
01:36 La VU a mobilisé de Vérolier-Dubaï au Nicaragua des audiences devant un juge des libertés.
01:40 La détention doit débuter dans quelques minutes pour maintenir les passagers ou non dans la zone d'attente de l'aéroport.
01:46 Deux gardes à vue ont été prolongés hier soir.
01:49 Et puis l'Allemagne en alerte, un avis de danger a été émis pour la Saint-Sylvestre
01:53 concernant la cathédrale de Cologne.
01:54 La police a effectué plusieurs rondes hier soir.
01:56 Aujourd'hui, tous les visiteurs seront soumis à un contrôle avant d'y entrer,
02:00 selon la presse allemande.
02:01 Des messes de Noël à Cologne, mais aussi à Vienne et à Madrid pourraient être les cibles de terroristes.
02:06 Et puis l'armée israélienne annonce la mort de 5 de ses soldats dans la bande de Gaza.
02:10 Ces morts porte à 152 le nombre de soldats israéliens tués depuis le début de l'offensive terrestre.
02:15 200 Palestiniens auraient été tués ces dernières 24 heures, selon le Hamas.
02:19 - M. Sabourin, je ne sais pas si on a conscience de ce que vous étiez en train de dire concernant Cologne.
02:26 C'est-à-dire qu'en Europe aujourd'hui, pour célébrer Noël, pour entrer dans une cathédrale,
02:32 on va fouiller les personnes.
02:34 On va fouiller des personnes pour entrer dans une cathédrale.
02:36 On en parlera évidemment dans cette émission.
02:39 Raphaël Stainville est avec nous.
02:41 On est avec Paul Melun, Judith Vintraub et Jérémy Calfon.
02:44 Bonjour à tous les quatre.
02:44 - Bonjour. - Bonjour Olivier.
02:46 - Est-ce que vous êtes fin prêt pour Noël ? Pour célébrer Noël ?
02:49 - Je le suis.
02:50 - Vous l'êtes ?
02:51 - Je le suis.
02:51 - Tant mieux.
02:52 Avant cela, et c'est une histoire absolument merveilleuse en cette période de Noël,
02:56 c'est vraiment une belle histoire.
02:58 Yaffa Hadar, 85 ans, est une ex-otage des terroristes du Hamas.
03:04 C'est une otage emblématique.
03:05 Je ne sais pas si vous vous souvenez de cette image.
03:07 Lorsqu'elle est prise par les djihadistes, elle garde le sourire.
03:11 Elle refuse de céder à l'horreur et son visage, son sourire avait marqué le monde.
03:17 Yaffa Hadar a expliqué qu'elle a réussi à tenir pendant sa captivité,
03:21 notamment grâce à la chanson d'entrée Bocelli "Conte partiro".
03:26 L'artiste italien, quand il a su cela,
03:28 il a décidé d'écrire une lettre à Yaffa Hadar
03:32 pour lui exprimer sa reconnaissance et son admiration.
03:35 Voyez le sujet d'Adrien Spiteri.
03:37 - Vous êtes sérieuse ?
03:40 Yada n'en revient toujours pas.
03:44 Le ténor Andrea Bocelli lui a adressé une lettre.
03:48 - Cher madame Yaffa Hadar, j'aimerais pouvoir vous prendre dans mes bras.
03:52 Honnêtement, je n'aurais jamais pensé que mon humble voix,
03:56 ce grand cadeau que le ciel m'a fait, puisse un jour s'avérer si important.
04:01 Âgée de 85 ans, Yaffa est une ex-otage du Hamas.
04:05 Pour tenir durant sa captivité, elle dit avoir fredonné chaque matin
04:09 la célèbre chanson de l'artiste italien "Conte partiro".
04:13 - Il n'y a pas de prix, d'applaudissements, d'honneur
04:20 ou de reconnaissance qui vaillent autant que vos paroles.
04:22 Je vous assure que je n'oublierai jamais.
04:24 Grâce à vous, je chanterai désormais avec un enthousiasme renouvelé.
04:28 Une foi renouvelée, une énergie nouvelle.
04:31 J'admire profondément votre courage.
04:33 Pour la remercier, l'artiste souhaite lui faire un cadeau.
04:39 Il veut vous inviter, vous faire venir en avion à un de ses spectacles
04:42 ou vous inviter à un concert privé.
04:43 - Waouh, c'est l'un des plus beaux jours de ma vie.
04:50 Les mots de son idole, Yaffa ne les oubliera jamais.
04:55 - C'est une histoire absolument merveilleuse, je dis pas trop.
04:59 - Oui, c'est formidable.
05:00 Et c'est vrai qu'elle courage cette femme pendant son enlèvement.
05:06 Ensuite, elle est vraiment formidable.
05:09 - Bien sûr. Quel regard vous portez là ?
05:11 - D'abord, depuis le début, c'est vrai que cette femme,
05:14 c'est un sourire au milieu des ténèbres.
05:16 Après, ce qui est merveilleux, c'est qu'on s'aperçoit que la musique,
05:20 le chant, c'est une prière, c'est quelque chose qui permet
05:23 souvent de tenir dans le chaos.
05:26 Et démonstration en effet avec cette histoire qui est vraiment très magnifique.
05:33 - Et puis, c'est une légende.
05:36 C'est une légende et on voit là toute l'humilité de cette légende.
05:40 Qu'il l'invite, qu'il lui dit "Venez me retrouver pour un concert privé".
05:44 - Il y a dans sa réaction, effectivement, non seulement beaucoup d'humilité,
05:48 mais aussi de l'émotion, probablement réciproque.
05:51 C'est-à-dire qu'elle a l'émotion de l'admiration qu'elle lui porte.
05:55 Et lui, il a probablement aussi l'émotion que,
05:57 c'est ce qu'il dit d'ailleurs dans son message, par sa voix, par son oeuvre,
06:01 il arrive aussi à, justement, comme le disait Raphaël,
06:04 à participer de cette prière laïque quelque part,
06:07 aussi d'évasion dans la misère et dans la...
06:10 - Oui, là on est sur quelque chose de miraculeux, de christique également.
06:14 - C'est fabuleux, mais en fait, c'est à mettre en parallèle
06:17 avec ce que veulent les djihadistes.
06:19 Les djihadistes interdisent la musique.
06:20 On se rend compte que la musique, c'est la vie, c'est le refus de mourir.
06:24 C'est la volonté de continuer à vivre.
06:27 C'est une pulsion de vie et que dans cette histoire,
06:30 c'est la vie qui a gagné sur la mort.
06:33 C'est la lumière, finalement, qui a pris le pas sur les ténèbres.
06:36 - Eh bien, voilà, une belle histoire de Noël.
06:38 Et je vous propose qu'on termine cette émission un peu plus tard
06:41 avec la musique de Bocelli.
06:43 Joyeux Noël à la une du Journal du dimanche.
06:46 Joyeux Noël, ça fait du bien d'entendre,
06:48 parce qu'on va en parler aussi dans cette émission.
06:50 Attention, parfois, il ne faut pas...
06:51 Noël est un mot tabou.
06:53 Les joyeuses fêtes.
06:55 Les tribunes dans le Journal du dimanche, source d'espérance également.
06:58 Autre sujet, mais là aussi tout aussi intéressant,
07:01 de Marie Calter, qui appelle pour que le 7 octobre devienne
07:05 la journée mondiale contre l'antisémitisme.
07:07 L'historien a été contacté par des jeunes, pour la plupart issus de l'immigration,
07:11 qui ont lancé cette initiation.
07:12 Comment ? Initiative, pardonnez-moi.
07:16 Initiative. Salomé, Keysia, Leiline, Lidi, Marouane.
07:19 Voilà, c'est des personnes qui ont appelé Marie Calter,
07:22 ainsi que plusieurs personnalités à signer cet appel-là.
07:27 Voilà ce que dit Marie Calter dans l'article.
07:29 La haine de l'autre, la haine du juif est à nouveau à l'œuvre.
07:32 Aussi, pour nous prémunir du pire,
07:33 nous proposons à toutes les organisations internationales
07:36 de déclarer le 7 octobre journée mondiale contre l'antisémitisme.
07:40 Alors, il y a une journée mondiale contre le racisme et l'antisémitisme.
07:44 C'est le 21 mars.
07:45 Est-ce que vous trouvez que c'est une belle initiative ?
07:47 Est-ce que le 7 octobre doit devenir la journée mondiale contre l'antisémitisme ?
07:51 Et surtout, moi, je trouve l'histoire de cette tribune qui est à saluer,
07:55 parce que ces jeunes issus de l'immigration,
08:00 eux, n'adhèrent pas et le disent à cette théorie imbécile
08:06 selon laquelle lutter contre l'antisémitisme
08:09 et protester contre l'antisémitisme serait être contre les musulmans.
08:14 Et ils sont les mieux placés pour le dire.
08:17 Et c'est ça que j'apprécie.
08:18 Après, j'espère qu'il ne va pas y avoir, comme d'habitude, ce genre de réaction.
08:24 Monsieur ?
08:25 Non, mais la deuxième chose, ce qui est aussi à saluer,
08:28 c'est que ça vient de la jeunesse.
08:29 Alors, d'une part, pour les raisons qu'évoquait Judith,
08:32 mais aussi parce que c'est dans cette jeunesse que l'antisémitisme
08:37 est le plus prospère aujourd'hui, avec une sorte d'inculture historique
08:42 qui participe justement de ce nouvel antisémitisme.
08:46 Parmi les premiers signataires, on a Bernard Kouchner, Maurice Lévy,
08:50 Luc Dardenne, Amir, Juliette Binoche, Richard Berry, Eric Nolot.
08:55 On a aussi Georges-Marc Benhamou.
08:58 Ce serait vraiment intéressant de recevoir dans les prochains jours
09:02 ceux qui ont été à l'initiative de cet appel-là.
09:06 Et je le dis, je lance l'appel.
09:08 Eh bien, ils sont les bienvenus sur le plateau pour réagir
09:12 et nous expliquer pourquoi ils voudraient que le 7 octobre devienne
09:16 une journée mondiale contre l'antisémitisme.
09:18 Salomé, qui a 18 ans, Kessia, qui a 14 ans,
09:21 Hichem, qui a 23 ans, Léa Eilin, 19 ans, Lise, Lydie, 17 et 14 ans,
09:27 et Marouane, 42 ans.
09:28 Eh bien, écoutez, ils sont les bienvenus pour en parler.
09:30 Je trouve que c'est une belle histoire là aussi de Noël.
09:34 Noël qui dérange.
09:36 Qui aurait pu imaginer que dire "Joyeux Noël" en France ?
09:38 Qui aurait pu imaginer que de dire "Joyeux Noël",
09:41 ça devienne un problème ou du moins,
09:43 il peut être changé de sémantique.
09:46 Un acte de résistance.
09:48 C'est fou.
09:49 Dans le JDD, il y a un article qui est consacré
09:51 justement aux violences qui sont faites aux chrétiens en France.
09:56 Et l'un d'eux, je crois que c'est Tapo qui confesse qu'il a fait
09:59 son coming out catho.
10:01 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les catholiques sont tellement honteux
10:03 que lorsqu'ils s'affranchissent finalement de cette peur,
10:06 ils vivent ça comme un coming out.
10:08 C'est vrai que c'est sidérant depuis quelques temps de voir
10:11 qu'on préfère à Joyeux Noël un simple Joyeuses Fêtes.
10:16 Tout est fait pour finalement évacuer la dimension religieuse
10:20 de ces fêtes de Noël.
10:22 Mais on le verra dans un instant.
10:23 C'est alimenté par des responsables politiques.
10:25 Je vais vous présenter la carte des vœux des députés Renaissance,
10:29 du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.
10:31 Vous allez voir s'ils disent "Joyeux Noël".
10:34 Mathilde Couvilliers-Fleurnoy, Laura Lestat et Antoine Durand
10:37 qui sont allés voir les Français parce que Noël, c'est le culte
10:40 et c'est la culture. C'est ancré dans nos traditions.
10:44 La crèche, le sapin, les cadeaux, le Père Noël,
10:47 des symboles pour cette fête religieuse de fin d'année
10:49 de plus en plus désacralisée.
10:52 Certaines mairies ne citent plus le mot Noël comme à Nantes
10:54 où l'on célèbre le voyage en hiver.
10:57 Mais alors, les Français seraient-ils de moins en moins attachés
11:00 aux traditions de Noël ?
11:01 C'est vrai que c'est important de respecter les traditions.
11:04 On y revient tous les ans.
11:04 Ça nous donne des repères et ça fait du bien.
11:07 J'en ai presque oublié le côté religieux.
11:10 Pour moi, c'est vraiment un moment, comme je l'ai dit,
11:12 où on se retrouve en famille.
11:13 Je pense que ça se perd un peu tout ce qui est religion, etc.
11:17 Donc, c'est devenu juste une occasion de se retrouver en famille.
11:20 Ce phénomène de désacralisation est avant tout le résultat
11:23 de la modernité de notre société, selon cet historien.
11:26 Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui, Noël est pris en étau
11:30 entre deux phénomènes qui sont tous les deux issus de la modernité,
11:34 c'est-à-dire le premier, le capitalisme,
11:36 qui transforme Noël en une fête marchande.
11:39 Et puis l'autre, l'autre danger qui menace Noël aujourd'hui,
11:43 c'est le laïcisme.
11:44 Pourtant, selon ce professeur, chez les 18-35 ans,
11:47 le sacré redevient important.
11:49 De plus en plus, les jeunes générations retrouvent le sens du sacré.
11:54 Il y a une espèce d'enracinement dans la tradition
11:57 qui est en train de se revivre chez ces jeunes générations.
11:59 Voilà, donc le cas de Noël en sera une des manifestations.
12:03 Selon un récent sondage IFOP, seulement 4 Français sur 10
12:06 déclarent installer une crèche chez eux à l'approche de Noël.
12:09 Sondage très intéressant parce qu'il y a 4 Français sur 10,
12:12 on le disait dans le sujet, qui installent une crèche à la maison.
12:16 Une personne sur deux dans ces personnes qui installent cette crèche,
12:21 eh bien, cette personne-là n'est pas catholique.
12:23 Mais oui. Très, très intéressant.
12:24 Mais ça prouve que tous les gens qui ne veulent pas souhaiter Noël
12:29 de peur de heurter leurs interlocuteurs
12:33 au cas où ils ne seraient pas catholiques,
12:35 se trompent complètement.
12:37 Oui, c'est...
12:39 Moi, j'ai toujours été frappée qu'on utilise toujours le mot
12:42 "assimilation" en sens unique, comme si c'était entièrement passif,
12:46 comme si c'était la France qui assimilait,
12:48 éventuellement contre leur gré, des individus.
12:51 Mais "assimiler", ça veut dire aussi "comprendre"
12:54 et ça veut dire "faire sien".
12:55 Et je trouve ça très bien qu'on fasse sien, même quand on n'est pas catholique,
12:59 même quand on n'est pas français de naissance ou que ses parents ne le sont pas.
13:02 Cette tradition qui est profondément française.
13:04 La ministre de la Ville, Sabrina Agristi-Roubach,
13:07 qui a écrit une autobiographie publiée l'année dernière.
13:10 Elle explique que sa famille n'est pas de culture
13:14 chrétienne et catholique, mais que chez elle,
13:17 enfant, il y avait un sapin, il célébrait Noël, il y avait une crèche.
13:21 Non, mais c'est très intéressant.
13:24 Mais bien sûr, bien sûr.
13:26 Voyage en hiver, Paul Melun.
13:28 Vous faites des voyages en hiver ?
13:29 Ah oui, oui, moi, je fais des voyages en hiver.
13:30 Vous faites des voyages ?
13:31 Est-ce que vous faites des voyages en absurdie du côté de Nantes ?
13:34 Non, moi, je vais partir faire mon voyage en hiver dans les Deux-Sèvres.
13:36 Mais avant ça, il y a quelque chose que je voulais vous dire,
13:39 c'est que quand je vois les députés macronistes,
13:42 parce qu'il faut quand même voir les raisons selon lesquelles
13:45 certains députés macronistes ou certains élus comme à Strasbourg ou à Nantes
13:48 ne veulent pas dire "Joyeux Noël".
13:51 Pourquoi est-ce qu'ils font ça ?
13:52 Judith commençait à le dire un peu.
13:53 C'est au nom de l'inclusivité, de l'inclusion, du fait que ceux
13:57 qui ne sont pas chrétiens pourraient prendre ombrage du fait
14:00 qu'on souhaite "Joyeux Noël" et que ce serait excluant envers,
14:03 je ne sais pas, les athées, les agnostiques, les bouddhistes,
14:06 les musulmans, les juifs ou que sais-je.
14:08 Or, c'est tout le contraire.
14:10 Et si vous voulez, lorsqu'on nous parle effectivement toute l'année
14:12 d'assimilation ou d'intégration, d'intégration à ce grand tout
14:16 qu'est la France, dans sa culture, dans sa chair, dans ses origines historiques,
14:20 eh bien, c'est précisément cela dont il s'agit.
14:22 Et c'est très contre-productif que de penser qu'on va assimiler les gens
14:26 à un "Joyeuse Fête" ou à un "Voyage de l'hiver".
14:29 On n'assimilera personne à la France si on leur dit "Joyeux hiver".
14:32 On leur dit "C'est couillon, c'est un drôle de pays".
14:34 Alors que si on les assimile effectivement à des traditions,
14:37 ça ne veut pas dire "Evangélisons tout le monde".
14:39 C'est quoi l'expression ?
14:41 Ah non, le voyage en hiver, le voyage en hiver.
14:45 C'est des génies absolus.
14:47 Le voyage en hiver.
14:49 Avant de vous donner la parole, je veux juste montrer le community manager
14:54 du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.
14:56 Il ne s'est pas foulé pour célébrer les voeux.
14:58 Et d'ailleurs, il a été repris de volée par tout le monde sur les réseaux sociaux.
15:01 Les députés Renaissance vous souhaitent de belles fêtes de fin d'année.
15:04 Et je vous invite à regarder les messages, les commentaires.
15:07 Il y en a beaucoup qui disent "Attendez, vous n'avez peut-être pas oublié
15:09 qu'en France, ça se passe en deux temps.
15:11 Donc vous allez souhaiter d'abord un joyeux Noël
15:13 et ensuite, vous allez souhaiter une bonne année.
15:17 Voilà, ça se passe en deux temps.
15:18 Après, si vous voulez le faire à l'anglaise, il n'y a aucun problème.
15:21 Mais là, en France, voilà comment ça se passe.
15:23 Joyeux Noël et bonne année.
15:25 Non, moi, ce qui me frappe, c'est que souvent, ce sont ceux qui ne sont pas catholiques,
15:31 qui parlent le mieux justement de leur attachement à Noël
15:35 et alors aux crèches, au fait d'avoir des crèches chez eux.
15:40 C'est ça qui est le plus troublant aujourd'hui et qui est un signe d'espérance
15:44 dans cet hiver qui se prolonge depuis des années.
15:49 Moi, c'est la première chose que j'ai envie de noter aujourd'hui.
15:53 Je précise que Sylvain Maillard, il y a 20 heures,
15:56 qui est le président du groupe Renaissance, a tout de même publié une vidéo
16:00 où il souhaite de joyeuses fêtes de Noël et une excellente année 2024.
16:05 - Et le courage. - Mais non, mais ce n'est pas ça.
16:07 C'est que simplement, j'imagine, je vois déjà l'histoire.
16:09 On n'a pas publié la carte des vœux des députés Renaissance qui vont dire
16:13 "Fake news, mensonge".
16:15 Regardez, Sylvain Maillard a été le premier à se fêter.
16:17 C'est simplement qu'il ne s'est pas foulé le community manager.
16:20 - Je pense qu'il y a une certaine forme aussi d'autocensure.
16:23 On met sous le tapis les racines chrétiennes de la France, de façon générale,
16:28 en ayant peur d'un procès en instrumentalisation de la laïcité,
16:33 en disant "Vous mettez de la laïcité à toutes les sauces pour brimer les musulmans,
16:37 mais quand il s'agit de Noël ou quand il s'agit de fêtes chrétiennes,
16:40 vous les mettez en avant".
16:41 Et j'ai le sentiment que pour éviter ce procès d'intention-là,
16:44 finalement, un certain nombre d'hommes politiques se disent
16:47 "Eh bien, nous allons être plus royalistes que le roi,
16:50 plus laïcs que le pire des laïcistes,
16:53 et nous allons tout simplement mettre les racines chrétiennes de la France sous le tapis".
16:57 - Bon, beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux au jeudi.
16:59 "Joyeuses fêtes", mais c'est pour englober Noël et le Nouvel An.
17:01 Et aucune ment parce que j'ai un problème avec les traditions religieuses.
17:05 Nous dit "Les mots".
17:06 Les mots, faites deux messages plutôt qu'un.
17:09 Vous allez voir, ça prend vraiment une minute au lieu de 30 secondes.
17:11 Vous envoyez un premier message le 25, "Joyeux Noël",
17:14 et puis le 31, "Bonne année", du moins le premier à minuit une.
17:19 Vous parliez des racines chrétiennes de la France.
17:21 Marion Maréchal a publié une vidéo,
17:25 elle est au pied de Notre-Dame de Paris.
17:27 C'est un long message pour souhaiter un joyeux Noël aux Français.
17:30 Et d'ailleurs, on voit que dans son discours,
17:34 on peut faire un parallèle avec toute la campagne de Giorgia Meloni,
17:39 qui avait été "Je suis une femme chrétienne, une maman chrétienne et italienne".
17:44 Eh bien, c'est peu ou prou ce qu'elle dit, Marion Maréchal.
17:47 Elle dit "Je suis maman française et chrétienne".
17:51 Écoutez Marion Maréchal.
17:53 "C'est au pied de Notre-Dame de Paris que je viens vous souhaiter un très joyeux Noël.
17:57 Si je m'adresse à vous à l'ombre de la vieille Dame,
18:00 ce n'est pas seulement parce qu'elle a traversé un millénaire d'histoire de France,
18:04 mais aussi parce qu'elle ressemble à la France, à la France que nous aimons.
18:08 Le 15 avril 2019, Notre-Dame brûlait.
18:11 Toute la France était à ses pieds.
18:13 Toute la France a cru qu'elle allait disparaître.
18:15 Toute la France a pensé que notre majestueuse cathédrale allait s'effondrer sur elle-même.
18:20 On a vu la cendre recouvrir les rues de Paris.
18:23 On a vu la flèche s'incliner doucement.
18:26 C'était le signe que la charpente cédait.
18:28 Combien de chœurs de France ont alors pleuré devant ces images déchirantes ?
18:32 Combien ont cru voir devant l'embrasement de ce monument,
18:36 le symbole de la disparition de notre civilisation tout entière ?
18:40 Cette nuit-là, c'est tout un peuple en silence et en prière
18:44 qui a enveloppé Notre-Dame de Paris, devenue pour un instant
18:47 Notre-Dame de la Nation, Notre-Dame de France.
18:50 Puis, au petit matin, miracle.
18:53 Les tours sont encore debout.
18:55 La charpente n'a pas cédé.
18:56 La tunique de Saint-Louis et la couronne d'épines sont intactes.
18:59 Les vitraux ont tenu.
19:01 Même le fier coq gaulois qui a chuté depuis le haut de sa tour
19:05 a été retrouvé entier parmi les débris.
19:07 La cathédrale Notre-Dame de Paris a vaincu.
19:09 Cette nuit de flammes et de douleurs, c'est une allégorie française,
19:13 celle du désespoir et de l'épreuve surmontée.
19:16 On a cru si souvent que la France allait mourir et elle a survécu.
19:19 On a cru si souvent que la charpente de la France allait s'effondrer
19:22 et elle a demeuré jusqu'à nous.
19:24 Aujourd'hui, notre pays traverse le feu.
19:27 La France se consume et est en proie à toutes les blessures.
19:30 Mais elle vaincra, comme la cathédrale Notre-Dame.
19:33 Le toit est peut-être effondré, mais les fondations sont là.
19:36 Le cœur sacré n'a pas cessé de battre et nous rebâtirons.
19:40 Oui, nous rebâtirons, comme la flèche retrouvée de Notre-Dame
19:44 qui nous relie de nouveau vers les étoiles.
19:46 C'est quand tout semble perdu que tout renaît.
19:48 À travers cette épreuve, c'est notre histoire et notre vocation
19:52 qui sont convoquées.
19:53 C'est un appel aux héritiers et aux bâtisseurs de France.
19:56 Aimez votre pays, aimez la France de toujours.
19:58 Protégez-la, défendez-la et soyez au rendez-vous
20:01 pour bâtir la France de demain.
20:03 -Bon, à travers cette année, il y a quand même un sentiment
20:06 du côté des Français, un sentiment de dépossession.
20:11 Est-ce que vous trouvez que ce message peut trouver
20:14 des oreilles attentives, en quelque sorte ?
20:17 -Moi, ça me fait penser à une phrase de Bernanos,
20:18 "La plus haute forme de l'espérance, c'est le désespoir surmonté."
20:21 Je pense que dans les temps compliqués qu'on vit,
20:25 il y a toujours une matière, et notamment parce que notre histoire
20:30 est riche de ces rebonds, de ces sursauts, pour espérer.
20:35 -Col.
20:36 -Non, c'est vrai ce que dit Raphaël.
20:38 Alors, ce qui est vrai aussi, on voit dans quelques opinions,
20:41 mais ça, c'est pas que le propre de l'année 2023,
20:43 que les Français, moi, je dirais, sont conscients
20:45 du déclin de la France et ce sentiment, comme vous disiez,
20:49 Eliott, de dépossession, qui, pour moi, est plus qu'un sentiment,
20:52 qui est par certains égards une réalité,
20:53 est quelque chose qui, malheureusement,
20:55 est le fil conducteur de notre époque
20:57 depuis un certain nombre d'années.
20:58 Et si vous voulez, le rapport qu'ont les Français
21:00 quand ils regardent la désindustrialisation de ce pays,
21:03 quand ils regardent l'état de nos...
21:04 On parle souvent sur vos plateaux des classements PISA,
21:06 par exemple, de l'éducation nationale,
21:07 quand ils regardent l'état de l'insécurité dans les rues, etc.,
21:10 il y a une forme, je crois, de mélancolie,
21:12 et de... Pas forcément, d'ailleurs, que de mélancolie,
21:15 de nostalgie du passé, c'est plus profond que ça,
21:17 mais en tout cas, un sentiment de déclin
21:19 que, pour dire vrai, je partage.
21:21 Alors après, une fois qu'on a fait ce constat
21:23 qui est un peu morose, on peut se dire, effectivement,
21:25 "retroussons nos manches".
21:26 Et il n'y a pas que Marion Maréchal pour incarner ce message,
21:29 il y a plein d'autres candidats
21:30 qui, sur leur domaine, essaient de donner de l'espoir.
21:33 Moi, je pense que c'est ça, en fait, aujourd'hui,
21:35 le propre de la politique, c'est de dire,
21:37 "Nous avons l'objectivité et l'esprit de réalité
21:40 "de constater le déclin de la France",
21:42 ce que ne fait pas une certaine gauche, ça, ça me déplaît,
21:44 qui refuse d'accepter le réel de ce déclin,
21:47 et de dire, "Eh bien, face à ce déclin,
21:49 "nous, on va essayer d'être un phare dans la tempête,
21:51 "et nous, Français, on va essayer de faire autre chose
21:53 "par notre patriotisme, par notre génie,
21:55 "par notre ferveur dans l'innovation, etc.
21:59 Et je trouve que le symbole de Notre-Dame est un beau symbole.
22:02 Je dis rarement beaucoup de bien d'Emmanuel Macron,
22:05 là, je vais en dire.
22:06 Je pense que lui, le général Georges Lain,
22:08 avant sa disparition, ont fait beaucoup
22:10 pour que Notre-Dame soit reconstruite à l'identique,
22:12 et je trouve que c'est une très bonne chose.
22:14 Le fait que la France ait pu faire ça,
22:16 il y a des talents extraordinaires dans les territoires
22:18 qui ont été mobilisés pour la charpente, etc.,
22:20 c'est vraiment un fabuleux message d'espoir,
22:23 et ça montre qu'en France, on sait refaire,
22:25 quelques décennies après violer le Duc,
22:26 pour lui, d'un siècle après violer le Duc,
22:28 on sait recréer un monument aussi emblématique
22:30 de notre ville et de notre pays.
22:33 -Et saluons les mécènes pour la reconstruction de Notre-Dame,
22:38 ces milliardaires qui sont parfois attaqués
22:40 parce que milliardaires,
22:41 mais Bernard Arnault, pour ne citer que lui,
22:44 ou encore M. Pinault, la famille Pinault,
22:46 qui ont donné plus de 100 millions d'euros
22:50 pour pouvoir rebâtir aussi rapidement Notre-Dame.
22:53 -Ce qui est très frappant aussi, je trouve,
22:54 c'est que parmi les critiques,
22:56 parce qu'il y en a eu beaucoup qui sont adressés
22:59 des milieux politiques à Marion Maréchal,
23:03 on l'accuse d'instrumentaliser,
23:05 certains l'accusent d'être ridicule,
23:06 ça en dit long sur eux,
23:08 leur attachement à la symbolique
23:12 et à ce que représente la grandeur de la France,
23:14 mais passons,
23:15 mais en fait, ils refont la même erreur
23:20 que lorsqu'ils ont laissé d'abord Jean-Marie Le Pen,
23:24 puis Marine Le Pen s'arroger le monopole
23:28 de la prise en compte de la question de l'immigration.
23:31 Marion Maréchal Le Pen de l'islamisme,
23:34 que n'ont-ils parlé de Notre-Dame dans leurs voeux ?
23:38 Elle est libre de droit.
23:39 -Ce qui est très intéressant,
23:41 c'est qu'on arrive évidemment dans une séquence
23:43 où il va y avoir les voeux des responsables politiques
23:46 et il faudra voir la substantifique moelle.
23:48 J'imagine que, quel que soit d'ailleurs le parti politique,
23:52 il sera question d'identité,
23:55 il sera question de code, de valeur,
23:57 d'un quotidien qui est en train de changer,
24:00 de nos mœurs qui s'effondrent,
24:02 de notre culture qui s'effondre peu à peu
24:04 et d'une volonté de renouveau.
24:05 Et je pense qu'on va retrouver ça
24:07 dans tous les partis politiques, quasiment tous.
24:10 -Vous êtes optimiste ?
24:12 -Non. -J'imagine que certains...
24:13 -Vous allez avoir la mer Noël.
24:15 -Mais on va avoir évidemment la mer Noël,
24:17 on va avoir le voyage en hiver,
24:19 on va avoir la créolisation très certainement,
24:21 mais en tous les cas,
24:23 une grande majorité des responsables politiques
24:24 vont, j'imagine, avoir ce discours...
24:26 -C'est ça, Maréchal.
24:27 -Si la France a un genou à terre,
24:30 la France peut se relever,
24:31 et dans la difficulté, c'est toujours relevé.
24:34 -On peut l'espérer.
24:36 Ce qui est certain, c'est que dans ces temps
24:39 très durs que nous vivons,
24:41 moins que les mots,
24:44 c'est le courage qui manque aujourd'hui.
24:47 Et donc tous les grands discours, tous les vœux
24:49 que l'on va entendre, c'est beau, c'est merveilleux,
24:53 restent maintenant pas seulement une volonté,
24:54 mais vraiment, je pense, ce qui sera important
24:58 dans les mois et les années qui viennent,
25:00 c'est le courage nécessaire pour, justement,
25:03 emporter les choses et changer les choses.
25:06 -En un mot, Jérémie, quelle font la publicité, après ?
25:09 -Ecoutez, moi, je vais être de ceux qui déplaisent à Paul Melun.
25:13 Je pense qu'il faut pas non plus sombrer
25:15 dans un déclinisme total.
25:17 La France n'est pas à feu et à sang,
25:19 la France n'est pas en train de brûler.
25:20 La France ne va pas très bien
25:21 comme l'ensemble des pays européens,
25:23 comme l'ensemble des pays occidentaux,
25:24 mais elle a beaucoup d'atouts pour faire face.
25:27 Et je crois qu'il faut aussi mettre ça en avant.
25:29 -Vous avez entièrement raison.
25:30 D'ailleurs, les émeutes étaient une parenthèse enchantée.
25:32 Et on a bien remarqué que ce qui s'était passé
25:35 pendant cette séquence-là
25:36 montrait que la France n'était pas à feu et à sang.
25:39 Et ces exemples-là, pardonnez-moi d'être ironique...
25:41 -Je dis qu'il y a le déclinant.
25:43 -Pardonnez-moi d'être un peu ironique,
25:44 mais ce qui est vrai, c'est que cette année,
25:46 elle a été marquée par des séquences ultra-violentes,
25:49 avec nos codes qui sont remis en question,
25:53 le principe de la laïcité à la française est remis en question.
25:57 -Non, mais c'est une année 2023.
25:59 Quand on va faire le bilan de l'année 2023,
26:01 un peu particulière, voilà,
26:02 avec des séquences d'une extrême violence
26:06 pour la France et pour les Français.
26:08 On revient dans un instant.
26:09 On va parler justement de ce Noël sous haute menace terroriste.
26:13 On parlera de l'affaire Depardieu, de François Bayrou,
26:15 qui a été interrogé dans les colonnes du "Journal du dimanche".
26:19 Il va être Premier ministre, c'est ça ?
26:22 -Ce n'est pas ce qu'il laisse en compte.
26:23 Ce qu'il laisse en compte, c'est...
26:25 -Il veut un remaniement.
26:26 -Un remaniement trop gentil, d'ampleur.
26:28 -Je vais vous dire, la petite pologe, ça, ça ne m'intéresse pas.
26:30 En revanche, ce qu'il dit...
26:31 -Est-ce que ça sert ?
26:32 -Non, ce qu'il dit sur la question migratoire,
26:34 c'est très intéressant,
26:36 parce que là, on voit que François Bayrou,
26:38 il est confronté au réel, parce que c'est le maire de Pau.
26:41 Quand on est maire, on sait ce qui se passe,
26:42 les flux migratoires, la difficulté d'intégrer,
26:44 la difficulté d'accueillir autant de personnes,
26:46 de savoir comment on va aller loger, etc.
26:48 Et c'est très intéressant.
26:50 Et donc là, on va en parler juste après la publicité.
26:52 A tout de suite.
26:54 -Les judiths étaient folles.
26:56 -Ils sont très en forme, mais ils sont très en forme hors antenne.
27:00 Donc je vais vous dire...
27:02 -Vous nous primez, Eliott. -Exactement.
27:03 -Vous finissez très mal cette année.
27:05 -Vous dites ça un 24 décembre ?
27:07 -Bah oui. -Bah écoutez, je ne savais pas...
27:10 Je pense que vous avez laissé quelque chose
27:11 à l'entrée du plateau, c'est votre coeur.
27:14 Vous allez le rechercher pendant le JT de Marine Saboie.
27:16 Vous avez 1 minute 30.
27:18 Marine Saboie, pour l'information.
27:20 -Bonjour à tous.
27:22 En réalité, en meurtre des Moselle 4,
27:23 des 5 suspects interpellés dans une opération antiterroriste
27:26 ont été relâchés hier soir.
27:28 Pour rappel, les individus avaient été placés en garde à vue vendredi
27:31 par les services de renseignement dans le cadre d'une enquête ouverte
27:33 pour Association de malfaiteurs terroristes criminels.
27:36 La garde à vue du 5e individu a été prolongée.
27:39 Cette nouvelle agression d'un élu,
27:41 il s'agit du maire de PH de Roussillon dans l'Isère.
27:43 André Mondange a été agressé physiquement
27:45 dans la nuit de jeudi à vendredi,
27:46 alors qu'il était en déplacement dans un cadre privé près d'Avignon,
27:49 pris à partie par des individus
27:51 qui venaient de lui demander ce que représentait son insigne.
27:53 Selon le ministère de l'Intérieur,
27:55 les agressions envers les élus devraient augmenter de 15 % en 2023.
27:58 Et puis, direction le zoo de Beauval,
28:00 où les animaux fêtent eux aussi Noël avec un peu d'avance.
28:03 Un bonhomme de neige en glace a été installé
28:05 avec une carotte en guise de nez
28:07 pour le plus grand plaisir des pandas roux.
28:09 Les pandas, les orangs-outans, ont eu le droit à leurs friandises,
28:11 des tiges de bambou et de la laitue.
28:13 -Merci, Marine Sabourin, pour le point sur l'information.
28:16 Un Noël sous haute tension.
28:19 -Un Noël sous haute surveillance.
28:21 Et ce n'est pas qu'en France, mais dans toute l'Europe qu'aujourd'hui,
28:24 il y a une menace terroriste islamiste
28:27 et que les services de renseignement sont sur le qui-vive.
28:30 Et en Allemagne, par exemple,
28:32 il y a eu un coup de filet sur ces 48 dernières heures
28:35 avec une menace très sérieuse sur des villes comme Cologne,
28:39 avec un lieu, la cathédrale de Cologne,
28:41 qui aurait pu être touchée par un attentat terroriste.
28:46 On le disait en début d'émission,
28:48 je ne sais pas si on arrive à se rendre compte
28:49 de ce qui se passe sur notre sol.
28:51 C'est-à-dire que ce soir, pour la messe de Noël à Cologne,
28:56 vous allez fouiller les gens avant de rentrer dans la cathédrale.
28:58 -Mais Eliott, la vérité, c'est que ça se passe déjà.
29:01 J'ai le souvenir que l'an passé,
29:05 un certain nombre de paroisses...
29:07 -Vous fouillez alors ?
29:08 -Depuis 2015, il y a eu des mesures.
29:09 -Alors moi, pour le coup, effectivement, j'ai vu la différence depuis.
29:13 -Il y a des vigilances.
29:14 -Non, mais très sérieusement, j'ai vu la différence
29:17 lorsque vous allez à la messe de minuit,
29:19 où vous avez toujours un fourgon de police
29:22 au plus près de l'église.
29:24 Mais de là à fouiller les personnes, moi, j'ai jamais vu ça.
29:26 -Fourgon de police, ça devrait déjà être averti.
29:29 -C'est déjà arrivé.
29:30 Augustin Denadieux revient justement sur cette menace.
29:33 -Fouillé hier soir avec l'aide de chiens renifleurs,
29:37 des mesures vont être prises ce soir
29:40 à l'occasion de la messe de Noël.
29:43 Dimanche, tous les visiteurs seront soumis à un contrôle
29:46 avant d'entrer dans le lieu de culte,
29:47 a annoncé un responsable de la sécurité sur place.
29:50 La menace plane également sur l'Autriche et sur l'Espagne.
29:54 Les autorités ont reçu des indications selon lesquelles
29:57 un groupe islamiste prévoirait de commettre
29:59 plusieurs attentats en Europe,
30:00 le soir de Noël et le soir du Nouvel An.
30:03 Des arrestations ont d'ailleurs eu lieu en Autriche, à Vienne,
30:06 et en Allemagne.
30:07 Ces menaces chez nos voisins, évidemment,
30:09 viennent accentuer la pression sur les autorités françaises.
30:14 Déjà, vendredi, 5 personnes ont été interpellées,
30:17 des personnes âgées de 20 à 23 ans,
30:20 qui ont été interpellées, placées en garde à vue,
30:22 en meurtre et moselle.
30:23 Ils auraient fait du repérage sur un marché de Noël
30:26 en vue d'une probable attaque.
30:28 Les enquêteurs tentent de vérifier, toujours à l'heure actuelle,
30:32 s'il y avait un projet terroriste,
30:34 quel était son état d'aboutissement
30:36 et quels sont là où les cibles que ces personnes visaient.
30:41 Pour rappel, un attentat avait visé en 2018
30:44 le marché de Noël de Strasbourg.
30:45 Il avait fait 5 morts et près d'une dizaine de blessés.
30:48 Et d'ailleurs, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
30:51 a demandé au préfet, ce vendredi, dans une lettre,
30:54 de renforcer la sécurité lors des fêtes chrétiennes de Noël
30:57 et l'Épiphanie, en raison du niveau très élevé
31:00 de la menace en France.
31:01 -C'est la question qu'on va se poser ce matin.
31:04 Quelle est la menace prioritaire en France et en Europe ?
31:08 -C'est une menace islamiste.
31:09 Tous les services de renseignement le disent.
31:11 -Sauf que lorsque vous écoutez certains responsables politiques,
31:15 vous n'avez pas cette impression-là.
31:17 Ils ont une autre hiérarchie.
31:18 Ou du moins, ils sont beaucoup plus réactifs sur des faits divers.
31:22 D'accord ?
31:24 Donc c'est intéressant de voir ce qu'il se passe,
31:25 parce que nous, on a une vision aussi à l'échelle nationale,
31:28 où on s'inquiète de la menace terroriste islamiste en France,
31:31 avec 43 attentats qui ont été déjoués depuis 2017,
31:34 mais on voit que ça peut toucher nos voisins,
31:36 Allemands, Belges ou encore Espagnols.
31:39 -Evidemment.
31:40 La menace terroriste est, si vous voulez, répandue dans toute l'Europe,
31:44 parce que tous les pays européens ont fait les mêmes choix
31:47 en termes migratoires et en termes d'ordre public
31:50 depuis un certain nombre d'années.
31:51 Il y a un chemin qui a été pris par les mêmes.
31:54 Ce qui est tout à fait préoccupant,
31:55 et je rejoignais votre préoccupation, Eliott,
31:57 sur le fait de fouiller un certain nombre de gens devant les églises,
31:59 c'est que nous en sommes effectivement venus à une époque
32:01 où on nous parle effectivement de fouilles devant les églises,
32:04 où vous avez des militaires en armes devant les synagogues,
32:07 où vous avez des fourgons de police devant les églises,
32:10 où vous avez...
32:11 On commence à dire aussi qu'il faudrait des portiques
32:13 devant un certain nombre de collèges et de lycées
32:15 si, au cas où, des élèves viendraient avec un couteau
32:17 pour aller poignarder leur professeur.
32:18 Le problème, si vous voulez, c'est que derrière ce concours,
32:21 les pines, ces réflexions qu'il y a autour des mesures
32:23 qui peuvent être prises pour la sécurité,
32:25 il y a un symbole de notre impuissance à traiter le problème en amont.
32:29 C'est-à-dire, avant que ces terroristes ne puissent être ici,
32:32 comment fait-on pour les repérer en avant ?
32:35 Ils sont bien repérés puisqu'on a des services de renseignement
32:37 qui fonctionnent bien.
32:38 Que fait-on préventivement ?
32:39 Qu'est-ce qu'on peut faire dans le cadre de l'État de droit
32:42 avec les fichiers S, etc. ?
32:44 Il y a toutes ces solutions, si vous voulez,
32:45 du désamorçage préalable de toutes ces bombes à retardement
32:49 qui sont en circulation en ce moment en Europe.
32:51 Et sur ce sujet-là, qui est très important,
32:53 on n'est pas suffisamment performants,
32:54 on n'a pas pris suffisamment de mesures.
32:56 Et quand vous regardez les enquêtes d'opinion,
32:58 il y a une bonne partie des Français,
32:59 et je pense que ça doit être pareil dans beaucoup de pays européens,
33:01 jugés par les derniers résultats électoraux,
33:03 qui considèrent que le compte n'y est pas
33:04 et qu'on ne fait pas assez pour protéger nos ressortissants
33:06 partout dans l'Europe.
33:07 -Vous avez dit quelque chose de très intéressant,
33:09 c'est l'État de droit.
33:10 Parce que les Français, ils veulent des mesures radicales.
33:11 Et là, je me tourne vers vous, maître.
33:13 -Efficace.
33:14 -Efficace et radicale.
33:16 C'est-à-dire que pour...
33:17 -Efficace, donc radicale.
33:18 -Tout fichier S radicalisé, c'est mesures de rétention,
33:23 sûreté et rétention.
33:24 C'est ça que les Français veulent.
33:25 Vous verrez le sondage dans un instant.
33:27 Ça, c'est pour les étrangers.
33:28 Mais les fichiers radicalisés, qu'ils soient étrangers ou non,
33:32 c'est qu'il n'est pas la possibilité de sortir de chez eux
33:35 dans un contexte où la menace est aujourd'hui à son niveau absolu.
33:40 -Oui, je crois que c'est 70 % des Français...
33:42 -On va le voir dans un instant. C'est un sondage.
33:45 -On peut être autoritaire, on peut être ferme
33:48 sans verser dans l'autoritarisme.
33:50 Il faut bien comprendre ce qu'est une fichesse.
33:52 Une fichesse, c'est un signalement des autorités
33:56 à la suite de soupçons de radicalisation
33:59 qui peuvent m'être extrêmement minimes.
34:01 Vous avez 16 types de fichesses, par exemple,
34:04 en fonction de différents degrés de radicalisation.
34:07 Je pense que la rétention des fichés S,
34:09 on touche quand même à quelque chose de fondamental,
34:11 qui est l'Habeas corpus.
34:12 Et je pense que vous pouvez prendre des mesures un peu différentes
34:14 qui seront tout aussi efficaces.
34:15 -Jérémie, je me permets de vous reprendre juste un peu.
34:18 Évidemment que ce n'est pas tous les fichés S,
34:20 mais un fiché S qui est ensuite inscrit dans le fichier au FSPRT,
34:24 c'est-à-dire le fichier qui recense les individus
34:28 liés à une sphère terroriste ou une menace terroriste
34:31 représentant une menace.
34:33 Vous avez 86 % des Français qui considèrent
34:35 qu'il faut mettre en place une rétention de sûreté systématique
34:38 pour un détenu radicalisé en fin de peine.
34:41 Vous n'avez donc pas tous les fichés S...
34:43 -C'est différent. -Ah oui, c'est différent.
34:45 Mais c'est important parce que vous avez vu, par exemple, hier,
34:48 c'est l'information qui a été sortie
34:49 par nos excellents confrères d'Europe 1,
34:51 que vous avez un individu qui était, d'ailleurs, sous une OQTF,
34:55 qui a été libéré alors qu'il était fiché pour radicalisation
34:58 avec une crainte de...
35:00 -Oui, parce qu'aujourd'hui, le dispositif n'existe pas.
35:04 On a, depuis... -Oui, il faut changer les choses.
35:06 -On a, depuis 2015, créé beaucoup de dispositifs
35:09 qui s'appellent des infractions-obstacles
35:10 qui permettent d'interpeller les gens avant qu'ils passent à l'acte.
35:13 Donc, ça existe.
35:14 Cette rétention pour des gens qui sortent de détention
35:17 est constitutionnellement possible,
35:18 puisque Nicolas Sarkozy avait fait la rétention de sûreté.
35:20 Donc, ça, c'est faisable.
35:22 En revanche... -Allons-y.
35:23 -En revanche... -Allons-y.
35:24 -Arrêtons de mettre des fourgons de police devant les cathédrales,
35:28 de fouiller les gens, parce que, excusez-moi,
35:31 c'est pas vous, c'est pas Judith, c'est pas Raphaël
35:34 qui va arriver pour attaquer des religieux
35:39 dans une église ou une cathédrale.
35:40 -Il faut bien comprendre que, sur l'ensemble des attentats
35:43 qui ont été commis sur les 10 dernières années,
35:45 tous, loin de là, n'étaient pas commis
35:48 par des personnes sortant de détention radicalisées,
35:50 c'est-à-dire que le risque zéro n'existe pas
35:52 et continuera à ne pas exister.
35:54 Donc, ces mesures-là,
35:56 il y a un certain nombre de mesures qui peuvent être prises,
35:58 mais je pense qu'il y a un certain nombre de fondamentaux
36:00 auxquels on doit pas toucher,
36:01 parce qu'il s'agit de l'identité même de la France,
36:04 de notre identité constitutionnelle,
36:06 et je pense que c'est très important de mettre
36:07 un certain nombre de barrières.
36:08 -Oui, enfin, dans les 20 000 individus
36:11 qui sont fichés au FSPRT,
36:13 donc fichés pour radicalisation,
36:17 il y en a, disent les renseignements,
36:19 environ 5 000 qui sont extrêmement dangereux.
36:24 Vous connaissez le principe de précaution.
36:25 Je pense que notre société ne se déshonorerait pas
36:30 à appliquer ce principe de précaution
36:32 qu'elle a inscrit dans sa Constitution
36:33 à l'initiative de Jacques Chirac
36:35 et qu'elle applique s'agissant de la science
36:37 à la sécurité de nos concitoyens.
36:40 Ces 5 000-là jugés très dangereux,
36:42 il n'y a aucune raison valable de privilégier l'idée optimiste
36:47 que si on les laisse dehors, ce sera plutôt pas grave.
36:49 -Jugés dangereux par qui ? C'est tout le problème.
36:51 -Par les services ad hoc.
36:52 -Par les gens dans ces métiers.
36:54 -Il faut qu'il y ait un juge qui les juge dangereux.
36:56 -Ecoutez, moi, c'est très simple.
36:59 Politiquement, on est passé de 1986 avec Charles Pasquois
37:03 qui disait "il faut terroriser les terroristes"
37:05 à 2023 où on appelle les Français à la société de vigilance.
37:08 Donc on a déjà eu ce débat 150 fois,
37:11 notamment et malheureusement au lendemain d'attaques terroristes
37:15 où on avait toujours les mêmes débats,
37:16 où on avait toujours le même sentiment d'impuissance.
37:18 On se disait "mais c'est pas possible,
37:20 on va pas refaire la même histoire à chaque fois
37:22 quand on voit le profil du terroriste".
37:23 Donc la société de vigilance, je pense que les Français...
37:27 -Il y a un autre élément, Eliott, qui est important,
37:29 c'est qu'aussi, il faut éviter ce qui peut nourrir aussi
37:33 l'idéologie, le narratif terroriste.
37:35 C'est-à-dire que le djihad, l'islamisme, l'islam politique
37:39 ne vient pas de nulle part.
37:40 Il vient d'un certain nombre d'idéologies
37:41 qui sont véhiculées, notamment par les frères musulmans en Europe.
37:44 Et tant qu'à la Commission européenne,
37:45 on aura des gens qui ont la main qui tremble,
37:47 voire qui sont complaisants, comme certains commissaires européens,
37:50 à l'égard des frères musulmans. -Voire qui les financent.
37:52 -Voire qui les financent, avec qui je fais référence.
37:55 Donc si vous voulez, tant qu'on aura ce type de personnes à Bruxelles,
37:57 ce sera aussi très difficile d'agir,
37:59 parce que ce sont des gens qui sont des bénis oui-oui
38:01 vis-à-vis de l'islam politique et de son poids en Europe.
38:04 Et je pense que ça, c'est un autre des angles morts.
38:06 Mais il y en a beaucoup. Il faudrait faire toute une émission
38:08 sur les angles morts qui nous empêchent de lutter efficacement
38:10 contre le terrorisme islamiste.
38:11 -Paul Mellat a raison. Le combat contre le terrorisme,
38:13 c'est aussi un combat contre l'islamisme,
38:14 et donc un combat philosophique.
38:16 Il y a juste une petite différence avec le temps de Charles Pasquoie,
38:18 c'est l'oeuverrisation du terrorisme.
38:20 Aujourd'hui, vous avez beaucoup de terroristes
38:22 qui se préparent un peu tout seuls dans leurs coins
38:23 et qui sont extrêmement difficiles à déceler.
38:25 Et c'est pour ça qu'on appelle aussi à la société de vigilance.
38:28 -Saluons les forces de l'ordre qui seront sur le terrain
38:32 toute la journée et qui vont faire une croix sur Noël en famille
38:35 pour nous protéger.
38:36 Et c'est important aujourd'hui d'avoir un mot
38:39 pour nos policiers et gendarmes.
38:41 On va parler de Jérôme Fourquet,
38:43 qui sera l'invité de Sonia Mabrouk à 10h.
38:46 Ce matin, pour la grande interview CNews Europe 1 Les Echos,
38:49 l'homme qui a murmuré à l'oreille du président
38:52 le mot "décivilisation",
38:54 il est également l'invité de quelle époque ?
38:57 Hier soir, Léa Salamé lui a posé une question
39:01 sur la loi immigration.
39:02 Et c'est intéressant ce que dit Jérôme Fourquet,
39:04 il considère qu'en défendant Gérard Depardieu,
39:09 j'ai plus eu l'impression que non pas il défendait Depardieu,
39:12 d'ailleurs, Emmanuel Macron,
39:13 mais qu'il défendait un droit fondamental
39:16 qui est la présomption des naissances,
39:17 eh bien il avait allumé un contre-feu
39:20 pour qu'on ne parle plus de la loi immigration.
39:22 Écoutez.
39:23 -Forcé de constater qu'on parle beaucoup
39:25 de la prise de position du président sur ce sujet-là
39:28 et que c'est tombé au bon moment, si je puis dire.
39:30 Et vous connaissez le monde politico-médiatique,
39:33 le fait qu'il choisisse cette émission
39:35 plutôt qu'une émission de pur débat politique
39:39 lui a permis aussi, quelque part, un petit peu de noyer le poisson,
39:41 parce qu'il fallait quand même masquer
39:43 le camouflet qui a été infligé...
39:45 -Pour vous, c'était un camouflet, ce qu'il avait dit cette semaine ?
39:47 -Oui, oui, tout à fait.
39:49 -C'est la première fois qu'on peut entendre cette thèse du contre-feu.
39:52 -J'ai entendu à cette antenne aussi.
39:54 -Vous l'avez entendue à cette antenne ?
39:55 -Ça s'appelle une manœuvre diap.
39:56 -De notre ami Gauthier Lebrecht, à qui je rends hommage,
39:58 parce qu'il l'a dit parmi les premiers, Gauthier Lebrecht.
40:00 -Il a raison, vous dites qu'il a raison ?
40:02 -Je pense faire des choses bien avec de mauvaises intentions
40:04 ou de mauvaises raisons,
40:05 et je pense que c'est très exactement le cas de figure qui se présente...
40:09 -Vous êtes mentaliste, en fait.
40:12 -Non, mais Gauthier Lebrecht, qui est un mentaliste,
40:16 vous aussi, c'est-à-dire quoi, un contre-feu ?
40:18 On lui pose une question... Pardonnez-moi.
40:19 On lui pose une question sur l'affaire Gérard Depardieu.
40:23 Je ne suis pas sûr d'être l'avocat d'Emmanuel Macron.
40:27 Bon, on lui pose une question sur Gérard Depardieu.
40:29 Il prend une position, tout le monde est d'accord là-dessus,
40:32 assez courageuse, en disant "je ne défends pas l'homme,
40:34 je défends la liberté et la présomption des innocents",
40:36 ce qui est un droit fondamental.
40:38 Je ne vois pas en quoi c'est un contre-feu.
40:39 -Regardez l'extrait, il commence en disant
40:41 que c'est un immense artiste, etc.
40:43 Il finit avec "j'aime pas la chasse à l'homme",
40:45 il recadre sa ministre, Rima Abdoul-Malak...
40:48 -Vous croyez qu'il dit "yes" ?
40:49 On ne va plus parler de la loi immigration ?
40:50 -Bien sûr. C'est un contre-feu politique grossier.
40:53 Mais ça n'empêche que j'étais d'accord
40:54 avec tout ce qu'a dit Emmanuel Macron.
40:56 -Seriez-vous en train de dire que je suis naïf ?
40:58 -Un peu candide, j'aurais dit.
40:59 -Candide ? -Vous êtes le candide de Voltaire.
41:01 -Je vais défendre Eliott.
41:02 -Ah, merci, Julie. Merci.
41:05 -Désespéré.
41:06 -Allez-y.
41:08 -Et toujours à laisser votre coeur dehors.
41:10 -Emmanuel Macron n'est pas connu pour la force de ses convictions
41:14 dans des tas de domaines.
41:16 Et je trouve qu'en matière de présomption d'innocence,
41:18 il a plutôt été constant et cohérent.
41:23 Qu'en plus...
41:24 -Tout à fait.
41:25 -Pour le pire des 5, il avait...
41:27 -C'est vrai.
41:28 -Ni pour le politique, ni pour les discussions
41:32 avec Eliott sur le sujet.
41:33 Il a souvent varié, et même sur ce sujet précis,
41:36 il a pourtant fait montre de force de conviction.
41:39 -Je réduis, en tout cas pour les politiques.
41:42 -Vous parlez du président, qui a varié.
41:44 Vous ne me parlez pas de moi sur ces positions, j'espère.
41:47 -Bien sûr.
41:48 -Vos positions sont toujours différentes.
41:50 -En tous les cas, ça nous permet de parler un peu
41:52 de la question migratoire.
41:53 Et je le disais tout à l'heure, François Bayrou a accordé
41:56 un entretien très intéressant dans les colonnes du JDD.
42:00 Il sort du silence et met la pression.
42:02 Il y a l'idée du remaniement, mais ce n'est pas ça
42:03 qui nous intéresse ce matin.
42:05 Ce qui nous intéresse, c'est ce qu'il dit sur le droit d'asile.
42:06 -Ce qui vous intéresse, vous.
42:08 -Ce qui vous intéresse, vous également,
42:09 et tous les Français, puisque 80 % des Français
42:12 souhaitaient une loi contre l'immigration.
42:15 Je ne suis pas sûr qu'il y ait 80 % des Français
42:17 qui veulent un remaniement.
42:18 Les Français ont bien compris que le remaniement
42:21 ne changerait pas grand-chose.
42:23 Ce serait de la poudre aux yeux.
42:24 -Une relative, oui.
42:25 -Quant au droit du sol, demander à un jeune
42:27 qui souhaite devenir français à 18 ans
42:29 d'en faire simplement la demande solennelle,
42:31 c'est prendre au sérieux son choix
42:33 et l'appartenance à notre nation.
42:35 On ne doit pas devenir français à la suite de son plein gré.
42:37 Ce qui m'intéresse, c'est la citation d'avant.
42:40 "Le droit d'asile est détourné, le droit d'étudier souvent aussi."
42:44 Voilà les mots de François Béroux.
42:48 "La situation de migrants livrés aux mafias de passeurs
42:50 "et lorsqu'ils parviennent en France,
42:51 "enfermés dans la clandestinité,
42:53 "dans une ville comme celle dont je suis maire, à Pau,
42:55 "ils sont plusieurs centaines."
42:57 -Oui, alors cette interview a quand même un but
43:00 qui va vous horripiler parce que c'est de la pure popole,
43:02 c'est recadrer le groupe Modem.
43:05 -Oh là là, oui, si c'est ça.
43:07 Là aussi, c'est un contrefeu ?
43:08 -Bah évidemment.
43:10 La loi immigration, le groupe Modem, il y a 51 membres,
43:14 il y a eu 5 contres et 15 abstentions et 30 pours,
43:18 malgré l'appel à l'aide d'Emmanuel Macron
43:21 à sa majorité dont le Modem fait partie.
43:23 Donc il fallait absolument remettre de l'ordre
43:25 et c'est la première fois, moi, que je lis des propos
43:28 aussi élogieux de François Béroux vis-à-vis de cette loi immigration
43:32 qu'il a quand même beaucoup critiqué.
43:33 -Mais parce qu'il est connecté au réel,
43:35 puisqu'il est maire de Pau,
43:36 mais non, dans une ville comme celle...
43:38 -Vous croyez mal au miracle.
43:40 -Là, vous êtes naïf.
43:41 -Dans une ville, laissez-moi terminer, s'il vous plaît,
43:43 dans une ville comme celle dont je suis maire, à Pau,
43:46 "ils sont plusieurs centaines", je le disais,
43:47 "des dizaines et des dizaines de jeunes hommes confinés",
43:49 elle parle pas de jeunes femmes, d'enfants,
43:52 "des dizaines de jeunes hommes confinés ensemble
43:54 "aux frais de l'Etat dans des hôtels réquisitionnés,
43:56 "interdits de travail, condamnés à loisiveté,
43:59 "avec tous les risques de dérive, de bande communautaire,
44:01 "que les associations et les mairies occupent
44:03 "comme elles peuvent en les faisant jouer au foot."
44:06 Accepter que cette situation dure, cela aurait été pur lâcher.
44:10 -Là où c'est très intéressant,
44:11 l'exemple qu'il prend est très intéressant,
44:13 parce qu'il parle de son expérience de maire.
44:15 Est-ce que la loi, en l'occurrence,
44:17 changerait quelque chose à son quotidien de maire ?
44:19 -Non. -Pas du tout.
44:20 Puisqu'il s'agit de mineurs isolés,
44:22 et que la loi a totalement évacué le sujet.
44:25 -Et là, vous avez entièrement raison.
44:27 -C'est-à-dire que...
44:28 Non, mais ce qui est vrai, c'est que cette loi immigration
44:31 est une montagne idéologique qui accouche d'une souris.
44:33 C'est-à-dire que la clé de la clé,
44:35 c'est, entre autres, les mineurs non accompagnés.
44:39 On l'a vu hier, majoritairement dans les transports en commun,
44:43 les délits, ce sont des mineurs isolés.
44:45 Dans le 15e arrondissement à Paris, c'est la même chose.
44:48 Donc on est face à une situation qui n'est pas solutionnée.
44:51 -Et pour laquelle on est lié par la Convention des droits de l'enfant.
44:53 -Il y avait des juges des enfants en France qui font des...
44:56 J'ai pu le voir de mes yeux, qui font des quasi-burn-out,
44:59 parce que vous avez énormément de jeunes gens qui arrivent,
45:02 jeunes et moins jeunes d'ailleurs, qui se prétendent mineurs isolés.
45:05 Tous ces jeunes gens, ensuite, déposent des recours
45:07 devant les juges des enfants.
45:08 Et évidemment, vous avez des juges des enfants
45:10 qui, initialement, doivent s'occuper de placer des mineurs en foyer,
45:15 de traiter de situations difficiles, qui, toute la journée,
45:17 font du mineur non accompagné pour déterminer si la personne est mineure.
45:20 C'est complètement dévoyé.
45:21 -Parlons à présent d'André Mondange,
45:24 qui est le maire du péage de Roussillon.
45:28 C'est une photo qui est choquante, qui marque,
45:30 puisqu'il a pris un selfie où on voit son oeil tuméfié.
45:35 Le maire de péage a déposé une plainte
45:37 après avoir été physiquement agressé dans le secteur d'Avignon
45:39 dans la nuit de jeudi à vendredi.
45:41 Ce maire a été agressé, donc, je le disais,
45:44 il dit qu'il a été agressé, et notamment ses proches.
45:48 -Il est avec sa fille, Métis.
45:49 -Voilà, et que les suspects, en tous les cas, ses agresseurs,
45:53 qui auraient fait ça, auraient eu des raisons à caractère raciste.
45:56 Une agression à caractère raciste.
45:58 Donc, voyez le sujet d'Augustin Donatieux,
45:59 et juste après, on va en parler,
46:00 parce que très rapidement, certains élus sautaient sur le sujet,
46:04 sautaient sur l'occasion pour nous expliquer
46:06 que c'était un véritable fait de société,
46:07 que la menace, la menace, la vraie, c'était la menace d'ultra-droite.
46:11 -La photo témoigne de la violence des coups.
46:16 Dans la nuit de jeudi à vendredi,
46:18 le maire de la petite commune de péage de Roussillon, en Isère,
46:21 a été victime d'une agression alors qu'il était en déplacement
46:24 avec sa famille dans un cadre privé.
46:27 A l'origine de cette attaque,
46:29 une cocarde qu'André Mondange portait ce soir-là,
46:32 un insigne que certains individus auraient mal interprété
46:35 et qui les aurait motivés à agresser le maire
46:38 et des membres de son entourage.
46:40 -Le préfet Louis Logier condamne avec fermeté
46:42 l'agression d'André Mondange, maire de péage de Roussillon.
46:46 Il apporte tout son soutien au maire et ses proches
46:48 devant cette épreuve face à cet acte inacceptable.
46:51 -Selon les premiers éléments de l'enquête,
46:53 les agresseurs auraient tenu des propos racistes.
46:56 Le maire a porté plainte.
46:58 Selon le ministère de l'Intérieur,
47:00 les agressions envers les élus devraient être en augmentation
47:03 de 15 % sur l'année 2023, après une hausse de 32 % l'an dernier.
47:08 -Je vais vous citer deux députés.
47:09 Thomas Porte, l'extrême droite, est un danger
47:12 et soutient au maire de péage de Roussillon, André Mondange,
47:15 agressé par des militants d'extrême droite.
47:17 Ils ont pris pour cible sa filée,
47:19 expliquant qu'elle n'était pas légitime au motif qu'elle était métisse.
47:23 Olivier Faure, le maire de péage de Roussillon,
47:26 agressé par des individus se revendiquant de l'extrême droite,
47:29 le motif être de gauche et avoir une fille métisse.
47:32 Les loups sont lâchés et se croient désormais légitimes
47:34 par la force du RN et l'abdication du pouvoir.
47:38 -Alors, ce qui est franchement...
47:40 Elliot, ce qui est très problématique dans le tweet d'Olivier Faure,
47:43 c'est le continuum qu'il fait entre le narratif qu'ils ont, lui,
47:47 et ses collègues députés depuis quelques jours,
47:49 nous expliquant que la loi immigration, c'est pire que Pétain,
47:52 que c'est les loups dans Paris et toutes sortes de stupidités dans le genre.
47:55 Cette continuité-là, avec une attaque,
47:58 et il faut dire notre soutien, bien sûr, au maire,
48:00 avec une attaque qui est celle, pour le coup,
48:03 d'une authentique extrême droite, qui, elle, est toujours présente,
48:07 qui est résiduelle, mais qui est toujours présente,
48:09 et qui, si vous voulez, frappe au nom du racisme,
48:12 parfois au nom d'une espèce d'antiparlementarisme,
48:15 parfois contre les élus.
48:16 Donc, si vous voulez, cette extrême droite-là,
48:20 elle existe et elle est ultra-minoritaire,
48:23 elle ne représente pas grand monde, mais elle existe,
48:26 et elle est hautement condamnable,
48:28 et elle est éligible au titre d'extrême droite ou d'ultra-droite.
48:31 - Mais c'est un fait divers. - En revanche, on peut dire
48:32 que tout est d'extrême droite, et on se rend...
48:34 - Il en fait un fait de société, il en fait...
48:36 Non, mais attendez, mais c'est très grave, ce qu'il fait,
48:38 puisqu'il en fait un fait politique.
48:40 - Il l'instrumentalise. - Il fait un lien,
48:41 il fait un lien avec le rassemblement national.
48:44 - Il l'instrumentalise. - Mais c'est de l'instrumentalisation,
48:46 bien sûr. - C'est-à-dire qu'il fait exactement
48:48 ce qu'il reproche à la droite de faire à chaque fois,
48:52 et les fois sont nombreuses, qu'un OQTF,
48:56 qu'un individu sous OQTF, non exécuté,
48:59 commet un meurtre ou une agression.
49:01 Mais j'ajouterais sur cette extrême droite résiduelle qui existe,
49:06 qu'elle bénéficie de toute la tension de Gérald Darmanin,
49:08 puisqu'il n'arrête pas de dissoudre des mouvements
49:12 dont on voit main. D'ailleurs, pour certains,
49:14 quel rapport ils ont avec ce genre d'agression
49:17 absolument odieuse et condamnable,
49:19 mais en tout cas, il fait beaucoup, beaucoup de communication autour de ça.
49:24 - Que justice soit rendue, et une justice, j'en ai aucun doute,
49:27 elle sera exemplaire dans ces faits-là,
49:29 si les faits sont confirmés et si, en plus,
49:31 le caractère raciste est retenu.
49:33 Que la justice soit rendue dans ces cas-là,
49:35 toute violence est condamnable, soutien à ce maire qui a été agressé.
49:39 Le vrai sujet de fond, Olivier Faure,
49:42 plutôt que de rester en surface, le vrai sujet de fond,
49:45 c'est que les agressions des élus augmenteraient de 15 % en 2023,
49:49 alors qu'elles avaient augmenté de 30 % l'année précédente.
49:52 Moi, je propose quelque chose.
49:54 Vous touchez à un maire, vous touchez à un policier également,
49:56 vous touchez à un professeur, vous avez une peine minimale.
49:59 Vous allez en prison. Déjà, vous êtes sûr d'aller en prison.
50:02 Vous frappez un maire, vous frappez un élu,
50:04 vous frappez un professeur, un policier.
50:06 - Ça s'appelle les peines planchées.
50:07 - Eh bien, écoutez, allez, chiche ou pas ?
50:09 On va leur demander à Thomas Porte et Olivier Faure
50:13 s'ils ont envie de ça. En 10 secondes, parce que sinon...
50:16 - Moi, ce qui m'agace, c'est l'absence totale de cohérence de ces gens
50:18 qui cessent de crier à la présomption d'innocence,
50:21 à la non-instrumentalisation des faits divers quand ça les arrange.
50:24 Il faut toujours attendre la fin des enquêtes,
50:27 il faut toujours attendre les procès publics
50:28 avant de condamner et de faire de la récupération.
50:30 - Eh bien, merci beaucoup. Merci à tous les quatre pour cette émission.
50:33 On se retrouve ce soir.
50:35 L'info se poursuit sur CNews.
50:36 Dans un instant, c'est le Grand Rendez-Vous avec Sonia Mabrouk,
50:39 qui est l'invité Jérôme Fourquet.
50:41 À tout à l'heure.
50:42 Merci à tous !

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