• il y a 9 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche

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00:00:00 sur son fonctionnement, mais M. Édouard Leclerc a fait une très bonne réponse, il y a M. Macron.
00:00:04 On s'aperçoit que l'État et les Champs-Élysées, c'est un petit peu le carnaval de Rio, quoi.
00:00:09 — Est-ce que vous, quand même, vous admettez que les images qu'on vient de voir sont quand même assez choquantes ?
00:00:14 Des affroutements directs dans les tramways ? — Oui, c'est choquant. Alors moi, je voudrais d'abord...
00:00:17 Ça va se terminer, je pense, dans la matinée, la journée. M. Macron va s'en aller.
00:00:20 Je pense pas qu'il va en débouler toute la journée sur le... Si, il est venu, d'ailleurs, parce qu'on le cherche.
00:00:24 En ce moment, il joue au char et à la souris. Moi, j'invite les Parisiens à venir. Les agriculteurs vont les accueillir, les stands vont les accueillir.
00:00:30 Bon, il y a eu un petit bras de fer entre les CRS et nous. Bon, pourquoi M. Macron a mis les CRS dedans ?
00:00:34 Parce que même s'il s'était fait crier dessus pendant une demi-heure, ça allait se calmer. On était 2, 3 capables, avec des gens...
00:00:39 Et d'ailleurs, ce que vous avez pu voir, il y a des gens de la FNSA, il y a des gens de la coordination,
00:00:43 il y a des gens des jeunes agriculteurs, et il y a nous qui sommes... Vous avez vu ici 100 syndicats,
00:00:49 les hors-syndiqués, qui sont peut-être les plus nombreux. Donc finalement, on a dit... On allait calmer tout ça.
00:00:54 Mais M. Macron, qu'il apporte des réponses, qu'il arrête d'amuser les gens. Parce qu'il amuse les gilets jaunes,
00:00:59 il amuse les infirmières, il amuse les taxis, il amuse les agriculteurs... Je pense que le jeu va être terminé.
00:01:06 C'est comme un enfant, Macron. Un enfant, quand on lui dit « Calme-toi, calme-toi, calme-toi »,
00:01:10 s'il se calme pas, au bout de trois fois, il prend un coup de pied au fesse ou il prend une claque ou il est puni.
00:01:13 Macron, on va pas tarder d'être puni, je pense.
00:01:15 — Merci, monsieur. Est-ce que je peux avoir votre prénom ? — Thierry Sénéclose.
00:01:18 — Parfait. Et comment est-ce que vous êtes agriculteur ? — Je suis agriculteur aussi, oui, bien sûr.
00:01:22 — Dans quel coin ? — Dans la Drôme. — Dans la Drôme.
00:01:24 — Bah c'est nous qui avons fait le blocage de l'A7, l'autoroute A7, qui a été, M. Macron, un blocage propre,
00:01:28 où c'est que l'autoroute a réouvert 20 minutes après que nous en allions, donc le 11e jour.
00:01:32 On avait l'adhésion du peuple à 100%. Et on a rendu l'autoroute, le portail fermé, avec moi, le balai sur le dos.
00:01:38 Propre, M. Macron. On n'est pas des casseurs. S'il y a des agriculteurs qui, malheureusement, dérivent,
00:01:42 M. Macron, c'est vous, le responsable. — Merci beaucoup.
00:01:45 — Vous balancez des milliards à l'étranger et vous faites crever vos agriculteurs. Ça ne va plus. On n'est pas d'accord.
00:01:49 — Quasiment 9 h sur CNews. Merci d'être en direct avec nous pour l'heure des pros ce matin.
00:01:54 Jamais un salon de l'agriculture ne s'était ouvert dans un climat aussi tendu.
00:01:58 Jamais des CRS casqués n'avaient dû faire face à des agriculteurs en colère,
00:02:02 essuyer des jets de projectiles depuis le début de la crise.
00:02:05 Emmanuel Macron est sur place dans une pièce à huis clos avec les syndicats.
00:02:08 Il va prendre la parole dans un instant. Pourra-t-il déambuler dans les prochaines heures ? Rien n'est certain.
00:02:14 Le chef de l'État rêvait d'un grand débat pour éteindre la colère agricole et lancer le salon.
00:02:19 On revit, il revit les mêmes scènes qu'en 2018 et la crise des Gilets jaunes.
00:02:23 Chronique d'un fiasco hué, sifflé. La détresse des agriculteurs explose ce samedi matin.
00:02:29 Et on en parle avec Martin Garagnon, Alexandre Bévéquiau, Philippe Guibert, Olivier Dauger,
00:02:33 Céline Pinard et Thomas Bonnet. Olivier Dauger, vous êtes agriculteur, vous êtes élu FNSEA,
00:02:41 vous êtes venu avec un t-shirt que beaucoup de la FNSEA portent depuis 24 heures avec inscrit "On marche sur la tête".
00:02:50 Quel regard vous portez sur ce qui vient de se passer depuis 8h ce matin et l'arrivée du président de la République ?
00:02:57 Un regard de grande tristesse, un regard de gâchis complet.
00:03:00 Ce qui s'est passé hier est une honte. Les agriculteurs se sentent vraiment trahis et on leur a craché sur la gueule.
00:03:06 Je suis très direct là-dessus mais depuis un ou deux mois on travaille avec le gouvernement,
00:03:10 depuis deux mois il y a quand même des avancées. Il manque des choses, c'est clair.
00:03:13 On attendait du président de la République un discours de responsabilité avec des annonces, des vraies annonces.
00:03:18 On a deux choses d'ailleurs hier. On a cette invitation très élargie.
00:03:23 Il était prévu éventuellement un débat avec des agriculteurs syndiqués, non syndiqués,
00:03:28 mais des agriculteurs non responsables professionnels pour avoir un lien direct.
00:03:32 Et puis hier l'Europe a décidé de continuer l'importation des denrées ukrainiennes sans droit de douane pour une année de plus.
00:03:38 Donc c'était un des sujets très importants. Donc on a été trahis deux fois hier.
00:03:41 Les agriculteurs étaient déjà remontés, je dirais, en tout cas étaient déjà très en attente.
00:03:46 Là voilà, la goutte d'eau je dirais a dépassé. Alors ce qu'il faut c'est évidemment, il faut éviter les violences.
00:03:52 On a toujours été contre les violences et il faut impérativement éviter.
00:03:56 Et il faut quand même essayer de comprendre que ce salon, c'est un salon professionnel de relation avec le monde politique,
00:04:01 mais c'est aussi un salon où beaucoup d'agriculteurs viennent présenter leur production.
00:04:05 Ils ont travaillé pendant un an, deux ans, trois ans. Ils viennent présenter des animaux, ils viennent présenter des produits.
00:04:09 Donc il faut arriver à sortir de ce blocage et éviter de t'arrêter de continuer à mettre de l'huile sur le feu sur ce sujet là
00:04:16 et d'essayer de parler des sujets de fond. Aujourd'hui, c'est sans doute raté.
00:04:20 Est-ce qu'il faut que le président de la République reste au salon pour expliquer tout ça ?
00:04:22 - C'est la question qu'on va se poser. - Peut-être pas.
00:04:24 - Je pense que c'est la question qu'on va se poser parce qu'il y a un enjeu de sécurité, d'abord pour le président de la République
00:04:30 et puis également, et on va le voir dans un instant, parce qu'on a vu des scènes de bousculades.
00:04:35 Il y a énormément d'animaux qui sont présents dans ce salon.
00:04:39 On a vu des gens tomber, on a vu des face-à-face avec les CRS.
00:04:42 Ça a duré une petite heure et le président de la République n'est toujours pas sorti.
00:04:47 Donc la question va se poser s'il paraît judicieux d'avoir une déambulation du président de la République
00:04:53 comme les années précédentes, de 10 à 13 heures.
00:04:57 Je vous propose d'écouter José Pérez qui est de la coordination rurale, autre syndicat là aussi,
00:05:01 et qui a exprimé sa clolère il y a quelques instants en disant "on est en train de crever".
00:05:05 Voilà ce que disent les agriculteurs depuis plusieurs années.
00:05:09 Ils n'ont jamais été entendus, jamais écoutés.
00:05:12 C'est la France qu'on oublie.
00:05:14 Alors c'est sûr que quand on commence à bloquer des autoroutes, là on se réveille un peu.
00:05:18 Et d'ailleurs, en 15 jours de mobilisation, ce n'est pas moi qui le dis, c'est le ministre de l'Agriculture,
00:05:23 ils n'ont jamais autant fait qu'en 10 ou 15 ans.
00:05:27 Donc on écoute M. Pérez.
00:05:30 Dans quel pays on vit quoi ? Un pays où on crève son agriculture.
00:05:35 Putain, hé, il y a quelque chose qui va se préparer là.
00:05:38 Et personne n'écoute ces agriculteurs.
00:05:40 On est là, on discute avec le bras droit du ministre de l'Agriculture,
00:05:44 qui nous dit qu'il va... C'est des mesurettes qu'ils annoncent, des mesurettes.
00:05:50 Et après, on est reçus par des milliers de CRS.
00:05:53 Mais c'est un scandale, bordel !
00:05:55 Putain, mais c'est quoi cette politique ? C'est quoi ce président, là ?
00:05:59 C'est quoi ce président qui ne respecte pas son agriculture ?
00:06:02 Putain, qu'est-ce qui va se passer ?
00:06:05 Et je le dis au téléspectateur, il est 9h04, très précisément.
00:06:08 À 9h, le salon de l'agriculture ouvre au public.
00:06:13 Et il s'avère que l'organisation du salon de l'agriculture a décidé de maintenir l'ouverture à 9h.
00:06:20 En revanche, certaines parties du salon, parce que c'est immense,
00:06:23 pour l'instant, sont interdites et fermées au public.
00:06:28 Thomas Bonnet, vous êtes journaliste au service politique de CNews.
00:06:32 On a parlé juste avant de prendre l'antenne ensemble,
00:06:35 parce que vous avez également couvert pendant de longs mois la crise des Gilets jaunes.
00:06:40 Et il s'avère que ces images-là vous ont marqué en vous disant
00:06:43 "mais j'ai l'impression de revivre ce qui s'est passé pendant la colère des Gilets jaunes".
00:06:45 C'est exactement la même articulation.
00:06:48 Un président empêché, un président pris à partie personnellement.
00:06:52 Parce que lorsque vous avez entendu ce matin dans les allées du salon de l'agriculture
00:06:55 les slogans qui ont été scandés par les agriculteurs,
00:06:58 ils s'adressaient directement au président de la République.
00:06:59 On a beaucoup entendu "Macron démission"
00:07:01 et c'est aussi ce qu'on entendait pendant les Gilets jaunes.
00:07:03 Et puis vous savez, ces images très prenantes de ce face-à-face
00:07:08 entre les gendarmes mobiles d'un côté, les agriculteurs de l'autre,
00:07:11 qui se font face depuis plusieurs minutes,
00:07:15 presque une heure maintenant dans le salon de l'agriculture.
00:07:17 Il y a un sentiment de blocage, un sentiment d'exaspération
00:07:20 qui, c'est vrai, nous rappelle les Gilets jaunes de l'époque 2018.
00:07:23 On va tout de suite rejoindre le terrain.
00:07:25 Je vais évidemment vous donner la parole.
00:07:28 De toute façon, on est ensemble jusqu'à 11 heures
00:07:30 pour couvrir ce salon de l'agriculture.
00:07:32 Thibault Marcheteau, vous êtes l'un de nos envoyés spéciaux sur place.
00:07:36 Vous avez pu vivre cette première heure sous haute tension.
00:07:41 L'élément déclencheur de ces tensions,
00:07:43 c'est effectivement l'arrivée du président de la République.
00:07:46 Racontez-nous ce qui s'est passé.
00:07:48 Effectivement, Eliott, il y a une image qu'on voulait absolument vous montrer
00:07:53 et qui résume parfaitement ce qui se passe en ce moment au salon de l'agriculture.
00:07:56 Vous le voyez ici, une vache qui est exposée
00:07:59 dans le salon de l'agriculture.
00:08:01 Derrière, vous voyez des CRS avec un casque, un casque lourd,
00:08:05 un bouclier et des agriculteurs.
00:08:07 Juste derrière nous, il y a en ce moment des nouveaux affrontements
00:08:10 entre des forces de l'ordre et des agriculteurs.
00:08:13 Il y en a partout dans les allées du salon de l'agriculture.
00:08:17 Vous le voyez, c'est encore très tendu et ça fait maintenant plus d'une heure
00:08:20 que c'est tendu dans le salon de l'agriculture, au milieu même des animaux.
00:08:25 Eh bien, on reste avec vous, évidemment, et on est en direct avec ces images
00:08:29 qui sont d'une tristesse absolue.
00:08:31 Je rappelle que 90% des Français soutiennent la mobilisation
00:08:36 aujourd'hui des agriculteurs.
00:08:38 Il s'avère qu'il y a une relation de confiance qui s'est toujours installée
00:08:43 et instaurée entre les forces de l'ordre et les agriculteurs.
00:08:48 Depuis le début de la mobilisation, il n'y a pas eu un agriculteur,
00:08:51 un force de l'ordre qui a été blessé.
00:08:55 Mais c'est vrai que ces images montrent que la coupe est pleine
00:08:59 et c'est cette explosion au moment de l'ouverture du salon,
00:09:02 alors que vous voyez des manifestants qui sont en train de forcer un barrage.
00:09:09 Encore une fois, là on est sur une question de sécurité, de bon sens.
00:09:14 Est-ce qu'il est judicieux que le président de la République,
00:09:19 reste Philippe Guybert sur place, prenne la parole,
00:09:23 il devait y avoir un micro tendu à 9h, prenne la parole dans le salon
00:09:27 ou qu'il décide de quitter les lieux pour apaiser justement cette situation ?
00:09:32 Oui, après le fiasco d'hier, on imagine bien que le président de la République
00:09:35 voulait venir ce matin pour ne pas donner le sentiment que c'était une déroute complète.
00:09:42 Donc j'imagine qu'il reste pour essayer de prendre la parole
00:09:47 et ne pas partir sans avoir pris la parole.
00:09:51 - Non mais regardez ces images !
00:09:53 - Alors les images sont désolantes, on a l'impression d'une grande régression,
00:09:56 d'un immense gâchis.
00:09:59 Ce mouvement des agriculteurs jusqu'à présent n'a pas été du tout ou très peu violent.
00:10:04 On avait le sentiment quand même que le gouvernement et Gabriel Attal
00:10:07 avaient engagé une voie de discussion, d'annonce,
00:10:11 alors avec plein d'imperfections certainement.
00:10:14 Mais enfin on avançait vers quelque chose et là on a l'impression d'un grand pas en arrière.
00:10:20 Là le président de la République cherche à sauver la face,
00:10:23 à sauver la face du chef de l'État.
00:10:26 Et la question est de savoir s'il va y parvenir.
00:10:31 Le tempérament d'Emmanuel Macron à mon humble avis va consister à essayer coûte que coûte
00:10:36 de prendre la parole et de ne pas repartir comme ça,
00:10:40 ce qui serait un peu désastreux,
00:10:43 pas simplement pour son image personnelle mais aussi pour l'image de l'État,
00:10:47 de la République, de la fonction présidentielle.
00:10:50 - Je me permets de vous le dire, c'est Jean-Marc Morandini qui l'annonce en alerte.
00:10:54 Les images qu'on a vues, le barrage qui venait de céder,
00:10:57 c'est un barrage de force de l'ordre qui protège le lieu où devait arriver Emmanuel Macron
00:11:02 pour prendre la parole, pour ce fameux, comme on dit dans le jargon, micro-tendu.
00:11:07 Donc c'est en l'état, c'est pour ça que je vous pose tout de suite cette question-là,
00:11:12 Martin Garagnon, est-ce qu'il ne faudrait pas dire stop ?
00:11:17 Pour des raisons de sécurité, pour le public, pour les agriculteurs, pour l'image de la France bien sûr.
00:11:21 Je rappelle qu'on est à cinq mois des Jeux Olympiques, d'un grand événement,
00:11:25 qu'il y a 600 000 personnes qui sont attendues tout au long de la semaine au Salon de l'Agriculture,
00:11:29 et aussi, même pour les animaux qui sont présents.
00:11:33 - Et moi je vais vous dire, ce matin je suis un militant en colère et un Français écœuré.
00:11:37 Ces images, je les trouve incroyables.
00:11:40 Un président ne devrait en aucun cas être empêché d'ouvrir le Salon de l'Agriculture,
00:11:44 c'est quelque chose qui me paraît inconcevable.
00:11:47 Les propos que j'ai pu entendre de certains ce matin au Salon,
00:11:50 qui menaçaient physiquement la présence du président en disant qu'ils allaient le sortir,
00:11:55 elles sont à condamner évidemment, elles sont inacceptables.
00:11:59 Et je crois que c'est quelque chose sur lequel on peut tous s'entendre,
00:12:02 menacer la sécurité du président et de l'ensemble des personnes présentes au Salon,
00:12:08 quand on voit les images de ces chèvres qui sont retirées des bousculades, etc.
00:12:12 Je trouve ça véritablement affligeant.
00:12:14 Ce qui me met en colère, c'est qu'effectivement, et je vous rejoins monsieur,
00:12:18 on parle de ces images sans parler du fond.
00:12:21 Il y a eu des avancées qui ont été proposées,
00:12:22 il y a eu des points de rapprochement depuis plusieurs semaines,
00:12:26 depuis plusieurs mois, qui au final sont gâchés,
00:12:29 et sont éclipsés par ces images-là qui sont lamentables.
00:12:32 Donc moi c'est ça aussi qui me met en colère,
00:12:34 c'est qu'on parle de ça, mais on ne parle pas du fond,
00:12:37 de tout ce qu'il y aurait encore à faire,
00:12:38 de tout ce qui peut être encore fait pour les agriculteurs.
00:12:41 Vous parliez de l'Europe, évidemment que c'est un sujet sur lequel
00:12:43 il faudrait aussi qu'on puisse encore discuter,
00:12:45 parce que tout n'est pas fait, et loin s'en faut.
00:12:48 - Non, non, même le ministre de l'Agriculture dit que c'est une crise européenne,
00:12:51 que tous les pays sont concernés en Europe.
00:12:54 Merci, on pouvait peut-être se réveiller un peu plus tôt,
00:12:59 avant qu'on arrive à ces images et à cette situation,
00:13:01 pour comprendre que le point de blocage essentiel
00:13:04 et que le nerf de la guerre, c'est Bruxelles.
00:13:07 Aujourd'hui vous avez le poids de Bruxelles,
00:13:10 qui empêche des agriculteurs de vivre.
00:13:12 Les agriculteurs français, j'ai un agriculteur,
00:13:15 que je vais garder évidemment son anonymat,
00:13:19 il lui reste 332 euros pour vivre chaque mois.
00:13:22 Il vient de m'envoyer un message,
00:13:24 "Bonjour monsieur, voilà ce qui se passe quand on nous crache au visage,
00:13:27 quand un président méprise ses paysans",
00:13:30 c'est ce qu'il me dit.
00:13:31 Et encore, "Nous ne sommes pas violents".
00:13:33 Voilà le message que je viens de recevoir.
00:13:36 - Au-delà de l'aspect économique qui est essentiel,
00:13:38 et donc il faudrait qu'on puisse débattre sur le pouvoir d'achat,
00:13:40 sur comment pérenniser le modèle économique de l'agriculture en France, etc.
00:13:42 Il y a aussi le côté symbolique.
00:13:44 Les paysans, c'est des gens fiers,
00:13:45 c'est des gens qui se lèvent à 3-4 heures du matin.
00:13:47 - Mais ils ont réfléchi à les faire débattre avec "soulèvement de la terre",
00:13:51 Martin Garagnon.
00:13:52 On a voulu les faire débattre avec des gens qui arrivaient
00:13:55 avec des boules de pétanque à Sainte-Sauline,
00:13:57 et qui frappaient les gendarmes.
00:13:59 - Vous allez débattre avec des gens que nous-mêmes avons cherché à dissoudre,
00:14:02 parce que ce sont des groupuscules terroristes
00:14:04 qui ont harcelé des forces de l'ordre depuis des semaines, des mois, etc.
00:14:08 Je comprends qu'ils aient le sentiment,
00:14:09 mais on leur cache à la figure.
00:14:10 Ça c'est pas entendable, et c'est pas acceptable.
00:14:13 Ça c'est des militants en colère qui s'expriment,
00:14:15 parce que ça gâche tous les efforts que l'on fait depuis des semaines.
00:14:17 - Si je me permets de vous couper,
00:14:18 parce que la toute dernière information qui vient de tomber,
00:14:20 c'est ce que je disais dès le début,
00:14:22 les organisateurs finalement retardent l'ouverture du Salon de l'Agriculture
00:14:25 sans donner l'horaire.
00:14:27 Mais c'est d'une évidence confondante.
00:14:31 Je ne suis pas sûr que cette image, ce plan large, soit intéressante.
00:14:35 Je préfère qu'on reste sur les images du 8 juillet.
00:14:37 - Ça montre les allées vides.
00:14:38 - Bah oui, c'est là où c'est vrai.
00:14:40 - Là où c'est le moyen de vie.
00:14:41 Moi j'y vais tous les ans, parce que c'est un rendez-vous incontournable.
00:14:43 Moi je viens de la campagne.
00:14:44 - Mais quel fiasco !
00:14:45 - Voir ces allées vides, c'est un fiasco.
00:14:47 - Depuis 48 heures, c'est un fiasco absolu.
00:14:50 - Voilà, c'est la conséquence d'un fiasco absolu.
00:14:53 Céline et après Alexandre.
00:14:56 - Ce que je trouve extrêmement triste,
00:14:57 c'est que finalement on avait le sentiment que le Premier ministre,
00:14:59 plus ou moins, réussissait en tout cas à engager un dialogue
00:15:03 qui pouvait éventuellement être fécond.
00:15:05 Et d'habitude, quand un président intervient,
00:15:08 c'est pour accélérer les choses, c'est pour mettre de la fluidité.
00:15:11 Là, vous avez une intervention qui fait tout exploser.
00:15:15 Pourquoi ?
00:15:16 Parce qu'en fait, ce président n'est pas à la hauteur de la fonction.
00:15:19 Je vous rappelle quand même le côté "venez, venez me chercher"
00:15:22 dans une période de tension, avec ce côté "si vous me voulez,
00:15:26 venez donc me chercher", qui était un positionnement de caïd
00:15:30 et pas du tout un positionnement de personnes au-delà de la mêlée.
00:15:33 Et là, de la même manière, alors que les choses semblaient progresser,
00:15:37 ou en tout cas qu'un dialogue semblait s'être amorcé,
00:15:40 vous avez quelqu'un qui arrive qui fait tout exploser.
00:15:43 Pourquoi ?
00:15:44 Parce que sa parole n'a plus aucune valeur.
00:15:46 Le problème du président, c'est qu'il dit une parole en France,
00:15:50 il dit exactement l'inverse à Bruxelles.
00:15:53 Il fait des promesses à Paris, il les trahit à Bruxelles.
00:15:58 Et il continue à croire que la communication,
00:16:03 qu'il va pouvoir, en montant sur un ring,
00:16:06 séduire les agriculteurs et leur faire avaler une couleuvre
00:16:10 sans même pouvoir la mâcher.
00:16:12 Forcément, ça lui explose au visage.
00:16:15 Tout ça n'est que la chronique d'un échec annoncé,
00:16:18 mais elle est imputable avant tout à ce président
00:16:22 qui n'a aucune vision pour l'avenir,
00:16:24 qui réagit et qui n'agit pas, et qui a un tel égo
00:16:27 que même face à une crise aussi profonde que celle de l'agriculture,
00:16:32 il pense qu'en repassant un grand oral,
00:16:34 en montrant son aisance et sa faconde,
00:16:37 il va pouvoir éteindre tous les feux.
00:16:40 Je pense qu'on en arrive à un degré de ridicule,
00:16:43 rarement atteint, et le problème, c'est que ça peut dégénérer
00:16:47 et ça peut donner énormément de violence.
00:16:49 Le président de la République qui prend donc la parole,
00:16:51 l'image là aussi, elle est symbolique.
00:16:53 Il n'est pas du tout auprès des agriculteurs,
00:16:57 il est dans un couloir entouré de ses ministres.
00:17:01 Ce n'était pas du tout là qu'il devait prendre la parole.
00:17:03 Emmanuel Macron.
00:17:04 J'ai souhaité en effet réunir en début de matinée,
00:17:07 d'ailleurs pour la première fois sous cette forme,
00:17:10 l'ensemble des organisations syndicales du monde agricole,
00:17:12 et je remercie les dirigeants qui, des côtés aux côtés des ministres,
00:17:17 se sont rendus à cette invitation, qui nous a permis,
00:17:21 après tous les échanges qu'il y a eu avec le Premier ministre,
00:17:23 les ministres et les différentes réunions bilatérales que j'avais
00:17:27 eues ces dernières semaines, d'aborder les questions de fond
00:17:30 et la crise agricole que nous vivons.
00:17:33 Je pense que c'était important, et je le dis parce qu'il faut être
00:17:37 à la fois humble et lucide.
00:17:39 On ne répondra pas en quelques heures à cette crise agricole.
00:17:42 Elle ne sera pas réglée aujourd'hui ou durant ce salon.
00:17:45 Et le salon de l'agriculture est un moment important pour nos
00:17:49 agriculteurs, c'est des mois de travail pour des exploitants qui
00:17:52 viennent ici présenter leur bête, leur travail,
00:17:55 et c'est très important pour nos compatriotes.
00:17:58 C'est un moment de fierté, de reconnaissance,
00:18:00 et donc il faut que ce salon se passe bien,
00:18:02 dans le calme, pour l'agriculture française.
00:18:04 Et nous partageons tous ce même objectif.
00:18:07 Maintenant, je veux parler sur le fond de ce que nous nous sommes
00:18:09 dits et de ce à quoi je m'engage.
00:18:13 D'abord, je veux ici redire que depuis le premier jour,
00:18:16 je suis aux côtés de nos agriculteurs et de l'agriculture
00:18:18 française, en lançant dès 2017 les états généraux de
00:18:22 l'alimentation à Rungis, qui ont donné lieu à plusieurs
00:18:25 lois, à des plans de filière inédits pour le revenu et pour
00:18:28 la transition.
00:18:29 Ensuite, je ne l'oublie pas, en ayant des mots clairs et forts
00:18:34 pendant la période du Covid, j'appelais à l'importance de
00:18:37 cette souveraineté alimentaire, disant que personne ne pouvait
00:18:40 déléguer le soin de nourrir la population française.
00:18:42 Et cette deuxième ligne que sont nos agriculteurs,
00:18:45 nous en avons eu tant besoin, et je pense à nos agriculteurs,
00:18:48 mais aussi à tous les salariés du PME de l'agroalimentaire.
00:18:53 Et donc nous les avons reconnus, on en a eu besoin d'eux,
00:18:55 on les a accompagnés.
00:18:57 Et puis, il y a deux ans, j'étais jour pour jour ici même
00:19:00 dans le salon, je crois que j'ai fait la présence
00:19:03 présidentielle la plus longue dans l'histoire du salon,
00:19:05 j'ai fait aussi la plus courte.
00:19:06 C'était il y a deux ans, la guerre commençait en Ukraine,
00:19:10 et je dis aux agriculteurs qu'on aurait besoin d'eux dans
00:19:13 cette période, et c'est le cas.
00:19:14 Et puis, durant ces dernières années,
00:19:17 on a procédé ensemble à des avancées majeures,
00:19:20 avec des plans de filière inédits, un lancement d'un plan
00:19:22 protéines, avec l'assurance récolte,
00:19:24 qui était une demande depuis des décennies que nous avons
00:19:26 mise en place, avec aussi des retraites agricoles
00:19:29 qui étaient attendues depuis tant d'années.
00:19:30 Donc beaucoup de choses ont été faites et ont avancé.
00:19:32 Néanmoins, on a aujourd'hui une crise,
00:19:34 qui est une crise de revenus, une crise de confiance,
00:19:37 une crise de reconnaissance.
00:19:38 Et donc, je le dis ici aussi, nous avons besoin de mettre
00:19:41 de la reconnaissance, du respect, de la fierté pour le modèle
00:19:45 agricole et pour nos agriculteurs.
00:19:46 C'est ce dont nous avons disputé à l'instant avec l'ensemble
00:19:49 des représentants.
00:19:50 Premier point sur lequel je voulais insister sur le fond.
00:19:55 D'abord, on a un modèle agricole qui est solide et est clé pour le pays.
00:19:59 La ferme française, ce sont près de 400 000 exploitants agricoles.
00:20:02 C'est un modèle qui produit, qui, pour l'essentiel des filières
00:20:08 et souverains, est permis de nourrir la France.
00:20:10 Et nous consommons un tiers des calories que nous produisons,
00:20:13 nous en exportons deux tiers.
00:20:15 Donc, aujourd'hui, nous sommes une puissance agricole,
00:20:18 avec une diversité de modèles, avec des années,
00:20:22 les deux dernières années, qui ont été des bonnes années en
00:20:24 termes de revenus à l'échelle du pays,
00:20:26 mais des difficultés et des exploitations qui sont en
00:20:30 difficultés réelles et profondes.
00:20:32 On a des filières qui sont en graves difficultés,
00:20:34 fruits et légumes, arboriculture, élevage,
00:20:38 et on a des régions qui sont en vraies difficultés parce qu'elles
00:20:41 ont des problèmes d'adaptation climatique ou sectorielle.
00:20:46 En parallèle, il faut rendre aussi ici hommage et reconnaître tout
00:20:51 le travail fait par nos agriculteurs.
00:20:53 Ils ont fait tout ce travail, ils ont produit et nourri la
00:20:55 France en baissant les intrants.
00:20:58 Et ça, il faut rendre cet hommage.
00:21:00 C'est-à-dire que, depuis 2018, pour la première fois,
00:21:02 on a baissé nos produits phytosanitaires de plus de 90 %
00:21:06 pour les plus dangereux, ce qu'on appelle les CMR1,
00:21:08 mais on a déjà réduit d'un tiers les glyphosates.
00:21:11 Donc, on est en train de réduire l'usage de ces intrants et les
00:21:14 choses avancent, avec néanmoins une variété de situations.
00:21:18 Et je crois qu'on s'est tous mis d'accord sur ce constat de
00:21:22 manière générale.
00:21:22 Maintenant, quels sont les objectifs ?
00:21:24 Quel est le cap qu'on va poursuivre ?
00:21:25 On a trois objectifs pour la Ferme France.
00:21:28 Le premier objectif, c'est de nourrir le peuple français et
00:21:32 d'avoir cette souveraineté française et européenne,
00:21:34 souveraineté agricole et alimentaire.
00:21:36 Le deuxième objectif, c'est de protéger nos sols,
00:21:40 protéger le pays, parce que ça, c'est aussi l'intérêt des agriculteurs.
00:21:44 Ils le savent, ils le portent, dans la mesure où cette
00:21:46 protection, c'est leur outil de travail.
00:21:48 Et c'est aussi protéger les agriculteurs eux-mêmes,
00:21:50 nos compatriotes, c'est la transition.
00:21:52 Et le troisième objectif, c'est le renouvellement,
00:21:54 parce que le défi de la Ferme France,
00:21:56 c'est sa transition démographique et qu'on sait qu'on va avoir près
00:22:00 de 200 000 exploitants agricoles à recruter dans les années qui
00:22:03 viennent, d'ici à la fin de la décennie.
00:22:06 Face à ça, j'ai pris l'engagement ce matin,
00:22:10 ici, devant les organisations syndicales,
00:22:12 d'abord de reconnaître notre agriculture et notre alimentation
00:22:16 comme un intérêt général majeur de la nation française.
00:22:19 Ce sera inscrit dans la loi, ce qui permettra de protéger
00:22:23 notre agriculture de manière ferme et solide.
00:22:26 Ensuite, il y a la bataille du revenu.
00:22:28 C'est la plus importante, celle que je posais des Rungis.
00:22:31 Je le disais, et Gallim 1, 2, 3 ont permis d'avancer.
00:22:36 Nous allons renforcer les contrôles,
00:22:39 et donc là-dessus, ça a déjà été fait, etc.
00:22:44 Je veux ici prendre l'engagement que les fruits de ces contrôles et
00:22:47 les amendes qui seront perçues seront reversés au monde agricole
00:22:51 pour accompagner les transitions et financer les mesures de trésorerie.
00:22:54 Et donc, c'est pour moi un élément clé de cohérence.
00:22:58 Ensuite, au-delà de cela, nous allons renforcer,
00:23:01 là aussi, les contrôles et la transparence sur la
00:23:04 restauration collective et les débouchés.
00:23:05 C'est déjà dans la loi et Gallim 2,
00:23:07 mais pour que les consommateurs sachent exactement où l'on va et
00:23:11 comment les objectifs sont remplis.
00:23:14 Deuxième élément, à court terme, il y a,
00:23:17 et ça a été souligné par plusieurs organisations,
00:23:20 des difficultés de trésorerie réelles et des situations
00:23:25 absolument dramatiques qui existent.
00:23:26 Face à cela, nous allons mettre en place,
00:23:28 mais pour plusieurs secteurs, pas simplement l'agriculture,
00:23:33 on sait qu'on a aussi dans le bâtiment l'artisanat des
00:23:35 difficultés comparables qui sont liées au contexte macroéconomique,
00:23:38 un plan de trésorerie d'urgence.
00:23:40 Dès la semaine prochaine, les ministres ici présents avec
00:23:43 moi, avec leurs collègues de l'économie et des finances,
00:23:46 rassembleront les banques et l'ensemble aussi des secteurs pour
00:23:51 pouvoir mettre en place ces plans de trésorerie et nous lancerons un
00:23:54 recensement dans chaque région des exploitations qui sont dans les
00:23:58 plus grandes difficultés de trésorerie pour pouvoir les accompagner.
00:24:01 Mais je souhaite aussi qu'on aille plus loin,
00:24:03 au niveau national et au niveau européen.
00:24:06 En effet, une mission parlementaire a été lancée,
00:24:10 mais si on veut vraiment répondre à la question du revenu,
00:24:12 on doit protéger le revenu agricole.
00:24:14 Et donc, dans chaque filière, on sait qu'on a un indicateur
00:24:17 maintenant qui doit être construit.
00:24:18 Cet indicateur doit servir de prix plancher pour permettre de
00:24:22 garantir justement le revenu agricole.
00:24:24 Et donc, l'objectif que je fixe aux travaux qui ont été lancés par le
00:24:29 Premier ministre et ses ministres, et en particulier les travaux
00:24:31 parlementaires, c'est qu'on puisse déboucher sur véritablement ces
00:24:34 prix planchers qui permettront de protéger le revenu agricole et de
00:24:38 ne pas céder à toutes les pratiques les plus prédatrices qui,
00:24:41 aujourd'hui, sacrifient nos agriculteurs et leurs revenus.
00:24:43 Ensuite, on a un travail européen.
00:24:45 Je l'ai annoncé il y a quelques semaines,
00:24:46 nous devons lancer un égalime européen,
00:24:48 car nous avons aujourd'hui des grands groupes de distribution qui
00:24:53 ne jouent pas le jeu et utilisent l'Europe pour contourner la loi française.
00:24:56 Et donc, nous allons durcir cela aussi par un travail au niveau européen.
00:25:00 En parallèle de cela, les éléments de compétitivité qui
00:25:04 ont été annoncés par le Premier ministre et les ministres,
00:25:08 les éléments de filière, en particulier pour l'élevage,
00:25:10 évidemment, seront mis en œuvre dans les semaines qui viennent.
00:25:14 Je le dis, ils sont activables dès cette année et ils seront transcrits
00:25:17 dans les textes financiers qui viendront dans les mois à venir,
00:25:20 mais j'en confirme ici l'engagement.
00:25:22 Ensuite, il y a évidemment l'objectif de simplification,
00:25:26 qui est absolument clé.
00:25:28 La complexité, elle mange du revenu, elle mange du temps agricole,
00:25:32 elle pèse aujourd'hui sur les exploitations.
00:25:34 Cette simplification, nous allons évidemment la poursuivre.
00:25:37 Ce sont les 62 mesures qui sont portées par le gouvernement et
00:25:41 donc nous allons les mettre en œuvre.
00:25:42 On gardera nos objectifs en matière phytosanitaire.
00:25:46 Très clairement, il n'y aura toujours, je l'ai dit,
00:25:49 pas d'interdiction sans solution, mais on va simplifier les modalités,
00:25:54 en particulier sur le Conseil stratégique phytosanitaire,
00:25:57 qui a indiqué que nous le suspendreons pour trouver une
00:26:00 mesure beaucoup plus pragmatique, compte tenu des complexités,
00:26:03 qui s'adaptera par filière et par territoire.
00:26:05 Ensuite, nous devons accompagner la transition.
00:26:09 Et donc l'accompagnement se fera par la consolidation de mesures par
00:26:13 filière financière et par aussi de la recherche finalisée filière
00:26:17 par filière, comme on a su le faire, par exemple sur l'œuf,
00:26:20 comme on est en train de le faire sur le néonicotinoïde et comme on
00:26:23 veut le faire sur l'élevage.
00:26:24 Et donc là, ce sont des plans d'accompagnement par filière que
00:26:28 nous allons finaliser.
00:26:29 À côté de ça, j'ai pris l'engagement ici que nous
00:26:32 allions mobiliser nos ressources.
00:26:34 Nous savons que l'eau est en train de devenir une ressource rare.
00:26:38 Je l'ai dit il y a maintenant plusieurs années.
00:26:41 J'ai lancé un plan eau il y a maintenant un an.
00:26:44 Il est en train de se déployer.
00:26:46 Il y a des endroits où il se déploie bien.
00:26:48 Il y a des endroits où il est beaucoup plus difficile,
00:26:50 parce que les conflits d'usage ne sont pas les mêmes,
00:26:52 parce qu'aussi le stress hydrique n'est pas le même.
00:26:55 Et donc, à cet égard, nous allons aussi déployer dans la
00:26:58 réponse structurelle à notre modèle agricole des plans
00:27:01 d'adaptation pour bâtir aussi de nouvelles filières dans les
00:27:04 territoires qui doivent s'adapter et changer parfois de modèle,
00:27:06 mais aussi, je le dis très clairement pour nos agriculteurs,
00:27:09 pour que l'agriculture soit un usage priorisé dans l'utilisation
00:27:15 de l'eau sur nos territoires.
00:27:17 Il y a ensuite la question de l'installation et de la
00:27:21 transmission pour nos jeunes.
00:27:23 Le projet de loi a été échangé.
00:27:27 Il est en train d'être finalisé.
00:27:29 Il sera présenté le 20 mars prochain au Conseil des ministres,
00:27:33 et il se nourrira aussi des échanges qui se sont tenus.
00:27:36 Puis enfin, il y a la question de l'Europe,
00:27:38 parce que tout ce que je dis là doit se décliner au niveau européen.
00:27:42 Et je compte continuer de défendre en Europe deux choses,
00:27:46 la production et la protection.
00:27:50 La production, c'est que nous ne pouvons pas avoir une Europe qui
00:27:54 va dans le sens d'une décroissance et qui va vers une réduction de
00:27:58 sa production, parce que nous voulons rester souverains,
00:28:01 parce que nous sommes sur une planète qui va avoir de plus en
00:28:03 plus de défis alimentaires, et donc l'Europe doit continuer
00:28:06 d'être une grande puissance alimentaire et agricole pour
00:28:10 elle-même, mais aussi pour l'export.
00:28:11 Et l'Europe doit investir davantage dans la transition des
00:28:15 modèles agricoles, et c'est ce que nous porterons.
00:28:18 En parallèle, j'ai demandé à ce que soit lancé un travail de
00:28:21 simplification, il commence.
00:28:23 Nous avons obtenu ce qui était demandé sur les GCR,
00:28:25 avec une exception pour cette année sur les 4 % de GCR,
00:28:28 où seront permis justement des éléments,
00:28:31 enfin, de la production de différentes catégories
00:28:36 aujourd'hui de cultures.
00:28:38 Nous avons aussi obtenu de la Commission une simplification qui
00:28:42 était attendue par beaucoup d'agriculteurs sur les prairies,
00:28:44 parce qu'on était dans une situation obuesque où des
00:28:47 agriculteurs à qui on avait demandé d'arrêter l'élevage se
00:28:50 retrouvaient obligés de faire des prairies alors qu'ils ne faisaient
00:28:52 plus d'élevage.
00:28:54 Là, nous avons obtenu un bouger de la Commission et qui sera validé
00:28:58 par les ministres de l'Agriculture dès lundi.
00:28:59 Et donc, nous allons avancer sur ce sujet,
00:29:03 poursuivre ce travail de simplification,
00:29:05 et on le fera sur tous les sujets au niveau européen.
00:29:08 En méthode, il est clair que la nature de la tension qu'il y a
00:29:13 aujourd'hui dans le monde agricole ne permet pas,
00:29:15 au moment de ce salon d'aujourd'hui,
00:29:17 de trouver une issue à la crise.
00:29:18 Je viens ici de prendre des engagements,
00:29:21 à l'issue de cette réunion avec les organisations syndicales,
00:29:24 le gouvernement, depuis plusieurs semaines,
00:29:25 travaille sur un plan avec 60 mesures qui sont déjà toutes
00:29:30 lancées et pour certaines mises en oeuvre,
00:29:32 et nous allons continuer le travail.
00:29:33 Le premier objectif à court terme,
00:29:36 c'est que le salon doit se tenir dans le calme.
00:29:39 Vous entendez les énervements dès ce matin,
00:29:43 et je le dis pour tous les agriculteurs,
00:29:44 vous n'aidez aucun de vos collègues en cassant des stands,
00:29:47 vous n'aidez aucun de vos collègues en rendant le salon
00:29:50 impossible et, en quelque sorte, en faisant peur aux familles
00:29:53 qui vont y venir.
00:29:54 C'est contre-productif.
00:29:56 Et donc j'appelle tout le monde ici au calme,
00:29:59 et cette semaine doit se passer dans les meilleures conditions
00:30:01 possibles parce que ce sont des mois de travail pour beaucoup
00:30:04 d'agriculteurs qui sont là,
00:30:05 qui portent parfois le fruit de travail d'une vie,
00:30:08 de toute une exploitation avec fierté,
00:30:10 et il faut que nos compatriotes puissent y venir dans le calme,
00:30:12 l'inquiétude qui va avec ces salons.
00:30:14 C'est pourquoi, ce matin, j'ai pris des engagements qui
00:30:18 répondent déjà à plusieurs demandes,
00:30:20 un engagement de méthode.
00:30:21 Vous l'avez compris, il y aura dès lundi,
00:30:23 des mesures d'urgence de trésorerie avec ces rencontres.
00:30:25 Le travail se poursuit, le gouvernement poursuit le
00:30:28 travail, les mesures, et dans trois semaines,
00:30:31 je réunirai à l'Elysée, donc après le salon,
00:30:34 dans le calme.
00:30:36 Dans trois semaines à l'Elysée, je réunirai l'ensemble des
00:30:39 organisations syndicales, l'ensemble des filières du
00:30:42 monde agricole et les parties présentes que nous aurons
00:30:44 définies ensemble pour, d'une part,
00:30:47 consolider les mesures d'urgence, d'autre part,
00:30:51 consolider et officialiser les engagements nationaux et
00:30:55 européens, et, trois, bâtir véritablement un plan
00:30:58 d'avenir agricole français et européen à 2040,
00:31:03 qui sera ensuite décliné par filière et par territoire avec des
00:31:07 contrats d'avenir très précis et une méthode que nous aurons établie.
00:31:11 Il y a des mesures d'urgence, mais on le voit très
00:31:13 profondément, il y a un besoin de vision,
00:31:15 de cap pour notre agriculture, qui est essentiel à la nation.
00:31:19 Ceci suppose de continuer à travailler avec calme,
00:31:21 méthode et détermination.
00:31:23 Moi, je serai toujours aux côtés de notre agriculture,
00:31:26 comme je suis depuis le premier jour,
00:31:27 avec esprit de responsabilité, avec engagement et avec efficacité.
00:31:32 Je vais voir dans un instant, je sors de la réunion de
00:31:38 l'intersyndicale, donc je vais maintenant regarder la
00:31:40 situation et on va regarder avec les organisateurs pour que les
00:31:43 choses se passent dans le calme.
00:31:45 Il y a eu des violences assez impressionnantes,
00:31:47 des forces de l'ordre qui ont semblé être débordées par moment.
00:31:51 C'est encore un peu le bazar à ce moment.
00:31:53 Est-ce que ça vous permet de déambuler ?
00:31:54 Mais je pense que nous sommes tous veillés.
00:31:56 Nos agriculteurs, ils savent ce que c'est que le désordre,
00:32:02 parce que parfois ils le subissent dans leurs exploitations.
00:32:04 Ils le condamnent quand ils le vivent.
00:32:06 Donc je pense qu'ils auront à cœur de ne pas le faire subir aux autres.
00:32:09 Vous parliez de l'Estone, M. le Président.
00:32:11 Vous vous en doutez d'avoir songé à inviter des mouvements comme le
00:32:15 soulèvement de la terre, c'est ce qui a aussi déclenché cette éruption.
00:32:19 Je vais vous dire, je dément totalement cette information,
00:32:23 totalement.
00:32:24 Je n'ai jamais songé, initié une telle invitation.
00:32:28 Et vous parlez au président de la République qui a assumé de faire
00:32:31 passer en Conseil des ministres la dissolution de
00:32:34 le soulèvement de la terre.
00:32:35 Donc toute cette histoire m'a mis en colère à un point que vous ne
00:32:38 pouvez pas imaginer.
00:32:39 Je suis président de la République qui a proposé de les dissoudre.
00:32:41 Le Conseil d'État, et je respecte les décisions de justice,
00:32:43 a ensuite cassé cette mesure.
00:32:46 Mais j'ai proposé de les dissoudre.
00:32:48 J'ai toujours condamné la violence,
00:32:49 j'ai toujours condamné les associations,
00:32:52 les groupements qui rentraient dans les fermes, qui attaquaient.
00:32:55 On a mis en place une cellule démétaire pour protéger les agriculteurs.
00:32:58 Donc là, ça, c'est n'importe quoi.
00:33:00 Ça n'a jamais été le cas.
00:33:01 Moi, je suis du côté du calme, du civisme et du respect.
00:33:05 Est-ce que vous n'êtes pas décendu contre ce que vous nous proposez ?
00:33:08 Non, je comprends la colère.
00:33:10 Je ne légitime jamais la violence et l'irrespect,
00:33:12 pour qui que ce soit.
00:33:13 Il faut être cohérent.
00:33:15 Ceux qui disent qu'on ne veut pas des gens qui ne partagent pas nos
00:33:17 idées, mais qui les expriment avec violence dans nos exploitations,
00:33:20 ne peuvent pas venir le faire au Salon non plus.
00:33:21 Donc je condamne toutes les violences,
00:33:23 quelles qu'elles soient.
00:33:24 Il n'y a pas de violence dans la République.
00:33:25 On peut exprimer des désaccords, on peut manifester.
00:33:28 C'est protégé constitutionnellement.
00:33:30 On vote librement dans la diversité et le pluralisme des opinions.
00:33:35 Mais à côté de cela, il y a un respect et il y a un calme.
00:33:38 C'est pourquoi toutes les associations qui pratiquent la
00:33:42 désobéissance et les attaques de biens privés,
00:33:44 la dégradation de biens privés et publics et l'atteinte aux personnes,
00:33:48 je les condamne très fermement.
00:33:52 J'ai proposé pour certaines, dont Soulèvement de la terre,
00:33:54 leur dissolution et je considère qu'elles ont des pratiques inacceptables.
00:33:58 Mais de la même manière, quand on a des individus,
00:34:00 des groupements qui pratiquent la dégradation,
00:34:03 les attaques ou qui sabotent des moments comme le salon,
00:34:06 je pense que c'est inacceptable.
00:34:08 Est-ce que vous pouvez expliquer à un moment donné qu'il y ait eu
00:34:12 cette invitation potentielle ?
00:34:14 Je viens de vous répondre, il n'y en a pas eu.
00:34:17 Non, il n'y en a pas eu.
00:34:20 Il n'y a pas eu d'invitation, je vous le dis.
00:34:22 Il y avait cette volonté ?
00:34:23 Il n'y a pas non plus eu la volonté.
00:34:25 Il y a une erreur qui a été faite quand ce groupement a été cité,
00:34:28 mais c'est faux.
00:34:29 Il y a eu la volonté d'organiser un débat avec toutes les parties
00:34:32 prenantes, avec les distributeurs,
00:34:34 avec la grande distribution, avec les industries agroalimentaires
00:34:38 et avec les organisations qui sont dans les conseils,
00:34:41 c'est-à-dire les organisations qui ont pignon sur rue,
00:34:44 qui sont pacifiques et qu'on retrouve dans les conseils
00:34:47 éco, phyto, etc.
00:34:48 WWF, Greenpeace, etc.
00:34:51 Je ne vais pas toutes les citer.
00:34:52 Point, barre.
00:34:53 Les organisations qui pratiquent la menace, qui détruisent,
00:34:57 jamais.
00:35:00 Vous parlez à quelqu'un qui a assumé de les dissoudre.
00:35:02 Qui d'autre l'a fait ?
00:35:04 Il faut que ce soit clair pour nos agriculteurs,
00:35:06 parce que le message qu'on a laissé s'installer sur ma personne,
00:35:09 sur le gouvernement, est inacceptable.
00:35:11 Donc je le dément avec la plus grande fermeté.
00:35:13 Mais après, à un moment donné, il faudra que ce dialogue se tienne.
00:35:16 Il faudra que ce dialogue se tienne, je le dis en toute sincérité,
00:35:19 parce que c'est une transition, vit notre pays.
00:35:22 Et donc, à un moment, il faut que toutes les parties
00:35:24 prenantes puissent parler entre elles.
00:35:25 Ce n'est pas le moment aujourd'hui.
00:35:27 La tension est trop grande.
00:35:28 Mais à un moment, si vous ne mettez pas autour de la table
00:35:30 les agriculteurs, les industriels, les distributeurs, les élus
00:35:36 et les associations qui représentent la cause environnementale
00:35:40 dans le respect de la loi, mais qui représentent cela
00:35:43 et qui sont reconnues dans les instances de concertation,
00:35:46 on n'avancera pas.
00:35:48 Parce que sinon, on est pris d'une violence l'autre.
00:35:50 C'est-à-dire, on est pris par ceux qui détruisent parce qu'ils pensent
00:35:52 qu'on ne va pas assez loin sur la transition,
00:35:54 et ceux qui détruisent parce qu'ils pensent qu'on va déjà trop loin.
00:35:57 Donc là, on est dans un moment où il faut apaiser,
00:36:00 mais il faut garder nos encres.
00:36:01 Et je le dis d'autant plus que nous avons des résultats.
00:36:04 C'est que la ferme française, elle continue de produire,
00:36:06 elle continue d'exporter et elle commence à faire sa transition.
00:36:11 Et je le redis, pour la première fois depuis qu'on a mis en place
00:36:14 un modèle agricole qui était basé sur la chimie après-guerre.
00:36:16 C'est la réalité et c'est ce que la France a fait et organisé.
00:36:20 Pour la première fois depuis 2018, on baisse les produits phyto.
00:36:24 Simplement, il faut le faire au bon rythme,
00:36:26 il faut laisser personne dans l'impasse,
00:36:28 il faut le faire avec de la science et il faut le faire sans jamais
00:36:31 baisser notre production.
00:36:33 Voilà, c'est la politique que je suis.
00:36:35 Je la suis depuis le premier jour, mais moi,
00:36:37 je n'ai aucune complaisance avec les gens qui créent le désordre.
00:36:39 Aucune, que ce soit d'eux.
00:36:41 Vous pouvez retrouver la confiance du journal École,
00:36:43 vous pouvez retrouver la confiance...
00:36:44 Mais après, bien évidemment qu'il faut le faire,
00:36:46 il faut le faire par des résultats sur le terrain,
00:36:47 des éléments très concrets qui vont permettre de montrer que les
00:36:51 choses avancent, et on en a déjà eu.
00:36:52 Et cette confiance, elle part de rien.
00:36:55 Qui a mis en place l'assurance récolte ?
00:36:57 Qui a mis en place les retraites agricoles ?
00:37:00 Qui a mis en place les plans de filière qui ont permis déjà de
00:37:03 déboucher tant de choses ?
00:37:04 Qui a mis en place les lois Egalim,
00:37:06 qui fait qu'au moment où je vous parle,
00:37:07 si on n'avait pas Egalim, qu'on était resté simplement dans
00:37:09 la loi de modernisation de l'économie ?
00:37:10 On ne serait pas dans la même situation.
00:37:12 Vous auriez la moitié de vos producteurs de lait qui seraient
00:37:14 déjà au tapis.
00:37:15 C'est ça, la réalité.
00:37:16 Si elles sont respectées...
00:37:19 Mais attendez, d'abord, ce n'est pas vrai qu'elles ne sont pas...
00:37:23 Non, non.
00:37:25 Je dément totalement ces choses-là.
00:37:27 D'abord, un, les lois sont respectées,
00:37:29 elles sont contrôlées, il y a eu des amendes record.
00:37:31 Deux, il y a beaucoup d'endroits où elles marchent bien.
00:37:33 Maintenant, quel est notre problème ?
00:37:35 Un, elle n'est pas encore suffisante parce qu'on a des
00:37:38 situations où les indicateurs soit ne sont pas décidés par la filière,
00:37:42 soit ces indicateurs ne permettent pas d'acheter tous les volumes et
00:37:45 ne protègent pas assez le prix agricole.
00:37:47 C'est pour ça que je dis maintenant qu'il faut qu'on
00:37:48 aille vers un prix plancher.
00:37:49 La deuxième chose, c'est qu'on a des mécanismes de
00:37:53 contournement qui passent par les centrales d'achat européennes.
00:37:55 On a essayé de les attraper dans l'égalim 2,
00:37:58 je ne veux pas être trop technique, mais il y avait déjà des éléments de réponse.
00:38:01 Et à côté de ça, on doit maintenant avoir un niveau
00:38:05 européen qui nous permette d'attraper ces acteurs.
00:38:06 Donc c'est un élément, et c'est normal,
00:38:09 on doit continuer d'améliorer, mais on a déjà consolidé les résultats.
00:38:13 Après, le coeur de l'exaspération, ce qui a commencé,
00:38:17 le "on marche sur la tête", il est assez vrai.
00:38:19 C'est que, comme notre monde agricole et alimentaire
00:38:23 est extrêmement complexe, parce qu'il est aussi très administré,
00:38:26 c'est une économie mixte, parce qu'on a beaucoup de
00:38:28 mécanismes d'intervention pour aider nos agriculteurs au
00:38:31 niveau national et européen, la ferme française,
00:38:33 elle touche 10 milliards et demi à peu près de subventions
00:38:36 européennes et françaises.
00:38:37 Donc il y a beaucoup de contrôles, et ces contrôles,
00:38:40 ils sont aujourd'hui parfois organisés de manière qui n'est
00:38:42 pas satisfaisante, ils sont parfois trop nombreux dans
00:38:45 des conditions qui ne sont pas bonnes,
00:38:46 et on peut simplifier beaucoup de choses.
00:38:47 C'est du travail qui a été lancé, et c'est un travail vraiment
00:38:50 d'exécution et de remise en cohérence de nos objectifs avec
00:38:53 ce qui est fait sur le terrain.
00:38:54 Les violences, la colère, on a tous le droit d'être en colère.
00:39:01 Moi-même, je me suis mis en colère.
00:39:19 Non, alors je vais être très clair avec vous.
00:39:21 La colère, elle peut s'exprimer, c'est mieux quand il n'y en a pas,
00:39:26 mais enfin elle peut s'exprimer.
00:39:27 Les éléments de blocage, les manifestations,
00:39:31 ça fait partie des règles que je n'ai jamais légitimées,
00:39:35 et je ne pense qu'à aucun membre de mes gouvernements successifs,
00:39:38 les violences contre les biens, les personnes publiques et privées.
00:39:41 Ça, c'est une ligne rouge, pour qui que ce soit.
00:39:45 Mais moi, je suis toujours de la même fermeté.
00:39:49 C'est une ligne rouge, parce qu'en République,
00:39:51 il n'y a pas de violence.
00:39:52 Il n'y a pas de violence contre les biens, contre les personnes.
00:39:54 On peut exprimer sa colère, on peut essayer de bloquer parfois
00:39:57 les choses, même si ça crée toujours des
00:39:59 ordres pour les autres, mais il ne peut pas y avoir de violence,
00:40:01 et il n'y a pas de compromission avec qui que ce soit.
00:40:03 Parce qu'à ce moment-là, les lois de la République,
00:40:06 elles décident ce qui est légal.
00:40:07 Il n'y a pas un principe de légitimité.
00:40:10 Si vous commencez à dire que telle violence est légitime,
00:40:14 ce que je vais trouver légitime, vous n'allez pas le trouver
00:40:16 légitime et vous allez trouver une autre cause.
00:40:18 À ce moment-là, on détruit tout, tous ensemble.
00:40:20 Non, mais je vais régler le problème tout de suite.
00:40:26 On a le droit d'être en colère, on a le droit de manifester,
00:40:29 on a le droit de s'exprimer librement.
00:40:31 Rien ne justifie, n'excuse des violences contre
00:40:35 les personnes et les biens.
00:40:36 Voilà. Point barre.
00:40:38 Vous avez dit qu'il y avait un droit sur le marge
00:40:40 des agriculteurs qui ont décidé d'accomplir ce qu'ils ont
00:40:44 d'ailleurs, en particulier avec les données de l'OMS.
00:40:47 Est-ce que vous pensez que ça sert à quelque chose ?
00:40:49 Vous avez parlé de l'image.
00:40:51 Vous savez quoi ?
00:40:51 Là, je voulais vous parler de fonds,
00:40:53 je voulais vous donner le cap, le fond,
00:40:56 ce que nous sommes en train de faire.
00:40:58 Vous savez, ce qui m'importe, c'est le présent et l'avenir
00:41:01 de notre agriculture.
00:41:02 Ce qui m'importe, ce sont nos agriculteurs dans leurs fermes
00:41:04 que le revenu tombe, c'est que la vie de nos agriculteurs
00:41:06 s'améliore et que, dans le pays, les choses s'améliorent.
00:41:09 Après, je vais maintenant regarder,
00:41:11 avec le président du Salon, les organisations, les équipes,
00:41:15 les choses pour que la journée et surtout la semaine se fasse
00:41:19 dans les meilleures conditions possibles.
00:41:20 Il faut du bon sens.
00:41:22 Non, la priorité, c'est que, d'abord,
00:41:27 l'agriculture française aille mieux et que ce modèle,
00:41:32 qui est une fierté française, une force de notre pays,
00:41:35 où il y a beaucoup de choses qui vont bien,
00:41:37 s'améliore totalement et que le Salon se passe dans les meilleures conditions.
00:41:39 On ne s'arrête pas à l'écume des jours.
00:41:41 Vous ne redoutez pas d'être hué et sifflé parce que là,
00:41:43 c'est ce qui se passe.
00:41:44 En général, je ne redoute pas.
00:41:45 Non, ça m'est égal.
00:41:47 Monsieur le Président, vos opposants politiques,
00:41:49 et notamment à l'extrême droite, eux,
00:41:50 ont prévu de déambuler dans le Salon.
00:41:52 Est-ce que vous craignez qu'ils récupèrent
00:41:54 cette colère agricole ?
00:41:55 Non, écoutez, je ne raisonne pas comme ça.
00:41:57 Je suis là au service de l'intérêt général et du pays.
00:42:02 Ce qui m'importe, c'est d'apporter des réponses au concret.
00:42:04 Ça fait sept ans qu'on travaille, comme je l'ai dit, par hache-pied.
00:42:08 Je n'ai pas attendu les difficultés d'aujourd'hui pour travailler sur
00:42:10 l'agriculture française, mais m'engager à être à ses côtés.
00:42:13 Quand ça allait bien au début pour donner des perspectives,
00:42:16 quand c'était dur dans les crises, et je serai toujours là,
00:42:19 et je serai aux côtés de nos agriculteurs.
00:42:20 Et après, je pense que nos agriculteurs,
00:42:23 qui aient des jeux politiques,
00:42:24 je crois qu'on est tous lucides,
00:42:27 mais après, je sais que nos agriculteurs sont aussi des gens lucides.
00:42:30 Ils savent qu'il y a un gouvernement,
00:42:33 un président qui sont à leurs côtés,
00:42:34 qui essaient de faire de leur mieux,
00:42:35 qu'il y a une Europe qui est parfois trop complexe,
00:42:38 mais dont ils ont besoin.
00:42:39 Et je le redis ici aussi, j'aurai l'occasion d'y revenir.
00:42:42 Mais l'agriculture française, elle a besoin de l'Europe,
00:42:44 parce qu'elle a besoin d'un grand marché européen.
00:42:47 Elle exporte beaucoup l'agriculture française.
00:42:48 Elle a besoin d'une PAC forte.
00:42:50 C'est celle qu'on a négociée, qu'on a même sauvée,
00:42:51 il y a maintenant trois ans.
00:42:53 Et donc, on a besoin de continuer d'avoir une Europe forte,
00:42:57 ouverte, ambitieuse, plus simple, plus accessible,
00:43:01 plus intelligible, parce que là, aujourd'hui,
00:43:02 il y a trop de complexités.
00:43:03 On a besoin de cette Europe.
00:43:05 Donc, il y a toujours les démagogies du moment,
00:43:08 les raccourcis qui utilisent la colère.
00:43:10 Mais la colère, il faut y répondre de manière profonde,
00:43:13 la plus intelligente possible.
00:43:15 Et donc, c'est en apportant ces réponses sincères, honnêtes,
00:43:18 profondeurs, qu'on évite que d'autres la récupèrent avec des
00:43:21 mesures de court terme et plutôt un plan d'appauvrissement du pays,
00:43:24 ce qui, je crois, est leur projet.
00:43:26 Justement, concrètement, le prix plancher,
00:43:28 c'était une demande de longue date des agriculteurs.
00:43:30 À partir de quand est-ce qu'il sera mis en place ?
00:43:31 L'objectif, c'est que dans la réforme que nous sommes en train de bâtir,
00:43:35 et j'y reviendrai dans trois semaines,
00:43:37 nous puissions avoir, justement, filière par filière,
00:43:40 ces prix planchers, et que dans un texte de loi qui
00:43:42 viendra dans les prochains mois,
00:43:43 et Galim et la loi de modernisation de l'économie soient
00:43:46 modifiées en ce sens.
00:43:47 C'est dans quelques mois.
00:43:50 Mais les négociations commerciales viennent de s'achever
00:43:51 il y a quelques semaines.
00:43:52 Donc, il faut que ça puisse couvrir celle de l'année prochaine.
00:43:54 Ce sera le cas.
00:43:56 Merci.
00:43:57 Merci à tous et toutes.
00:43:58 A tout de suite.
00:43:59 A tout de suite.
00:44:02 Après quasiment une demi-heure de prise de parole d'un président
00:44:06 de la République, et on va le commenter,
00:44:08 qui a à un moment perdu son calme,
00:44:11 très en colère au sujet du soulèvement de la terre,
00:44:14 je serai toujours là, aux côtés des agriculteurs.
00:44:16 Factuellement, il a tenu cette conférence de presse,
00:44:20 ce micro tendu, au deuxième étage du Salon de l'agriculture,
00:44:24 après avoir rencontré les syndicats et non les agriculteurs.
00:44:28 Car la question qu'on va se poser dans quelques instants,
00:44:31 c'est est-ce qu'Emmanuel Macron, le président de la République,
00:44:34 va pouvoir aller dans le Salon, rencontrer les agriculteurs,
00:44:39 être aux côtés des agriculteurs ?
00:44:41 Et cette question, pour l'instant, elle est sans réponse.
00:44:45 Un climat tendu, le Salon doit se tenir dans le calme.
00:44:49 Voilà ce qu'a dit le président de la République.
00:44:51 Ça a été très long, peut-être un tour de table.
00:44:53 Je vous donne tout de suite la parole, monsieur Daugé.
00:44:55 Vous êtes représentant de la FNSEA, agriculteur.
00:44:58 Est-ce que le président vous a convaincu ?
00:45:00 Non, c'est clair que non.
00:45:03 Non, il est resté sur un discours à sa manière.
00:45:06 Moi, ce qui m'inquiète beaucoup,
00:45:07 c'est qu'on est beaucoup sur l'autosatisfaction.
00:45:09 On est beaucoup sur on a tout fait.
00:45:11 Et quand on voit la situation,
00:45:12 je pense qu'il n'a toujours pas compris
00:45:14 la réelle situation du monde agricole aujourd'hui.
00:45:16 Déjà, Gabriel Attal, quand il avait fait sa première sortie
00:45:19 sur son ballot de paille dans le Sud, un petit peu légère,
00:45:21 je pense qu'il n'avait pas tout compris.
00:45:22 Il a corrigé très vite ces choses derrière, ce qui était bien.
00:45:25 Il y a un certain nombre de travaux qui sont menés.
00:45:26 Là, on a un président qui dit, mais quasiment pourquoi ?
00:45:29 Voilà, quel est le problème ?
00:45:30 On a tout fait, on est derrière vous.
00:45:32 Ça fait sept ans que je travaille pour vous.
00:45:34 Et aujourd'hui, on n'a pas ça.
00:45:35 Non, je pense que c'est important.
00:45:37 On est vraiment dans une...
00:45:40 D'habitude, le président de la République
00:45:41 rencontre toujours les syndicats en arrivant au salon.
00:45:44 Les syndicats, les organisations et compagnie.
00:45:45 C'est le petit-déjeuner traditionnel.
00:45:47 Voilà, c'est quelque chose d'habituel, ce qu'il a fait.
00:45:50 Apparemment, au début, c'était soupe à la grimace.
00:45:51 Mais d'habitude, il a attendu ensuite dans les...
00:45:55 Il a attendu ensuite dans tous les stands.
00:45:57 Monsieur Degey, je me permets de vous couper
00:45:58 parce que ça commence à chauffer sur le terrain.
00:46:01 On a pu entendre Thibault Marcheteau nous dire "Venez maintenant".
00:46:04 Thibault, calmez-vous.
00:46:06 Vous m'entendez très certainement.
00:46:07 Que se passe-t-il autour de vous ?
00:46:09 Oui, Eliott.
00:46:10 Eh bien, écoutez, il y a eu un rassemblement
00:46:14 à proximité de l'endroit où aurait pu se tenir
00:46:17 le point presse d'Emmanuel Macron, que vous avez pu suivre en direct.
00:46:19 Eh bien, il y a un agriculteur qui a lancé une lance d'eau.
00:46:24 Donc de l'eau a été envoyée sur le cortège.
00:46:27 Alors, il y a beaucoup de journalistes.
00:46:29 Je ne pense pas qu'il y a eu le président de la République.
00:46:32 Vous voyez, en ce moment, les forces de l'ordre sont en train de charger
00:46:34 pour faire fuir les agriculteurs de cette zone du salon.
00:46:38 En tout cas, on avait retrouvé un calme relatif pendant une demi-heure.
00:46:42 Eh bien maintenant, ces scènes de tension reviennent
00:46:45 pour essayer de faire reculer...
00:46:47 — Ils veulent nous tuer ! — ...reculer...
00:46:49 — Ils veulent nous tuer, les communs !
00:46:50 — ...faire reculer les agriculteurs dans cette zone du salon de l'agriculture.
00:46:54 — Thibault Marcheteau, merci. On reste sur vos images.
00:46:57 On reste sur vos images. S'il vous plaît, messieurs.
00:47:00 On est avec Antoine... Vous êtes avec Antoine Durand.
00:47:02 C'est très intéressant parce qu'on a le plan au plus près
00:47:05 de ce mouvement de foule à droite et le plan large à gauche de votre écran.
00:47:14 Mouvement de foule qui aurait été provoqué parce qu'on imaginait,
00:47:17 si je comprends bien Thibault Marcheteau, que le président de la République
00:47:21 a pu se retrouver ici. Il s'avère que non. Il a pris la parole.
00:47:25 Et d'ailleurs, de ce discours, on retient deux choses de ce micro-tendu.
00:47:29 D'abord, c'est le coup de colère d'Emmanuel Macron.
00:47:31 C'est peut-être la première fois qu'on le voit perdre son calme et son sang-froid
00:47:36 de manière aussi virulente. Ça, c'est le premier point.
00:47:40 Puis le second, c'est que c'est un micro-tendu dans un couloir
00:47:44 au deuxième étage du salon de l'agriculture.
00:47:46 Lui qui rêvait d'un grand débat comme la séquence des Gilets jaunes, Philippe Guibert.
00:47:52 Oui, je trouve que cette colère est le signe d'un certain déni du président de la République.
00:47:57 C'est-à-dire que là, on a senti qu'il perdait un peu ses nerfs
00:48:01 parce qu'il était dans le déni du fait que les soulèvements de la terre ont bien été invités.
00:48:06 Alors peut-être n'était-il pas, lui, au courant et peut-être que ça l'a mis en colère.
00:48:11 Mais il y a quand même bien eu une invitation qui est venue de l'Elysée.
00:48:14 Je pense que vous nous le confirmerez dans un instant.
00:48:18 Déni aussi du fait qu'il parle au fond d'un couloir, comme vous le disait, Eliott,
00:48:24 alors qu'on voyait en parallèle les images de mouvements de foule,
00:48:28 de CRS qui essayait de sécuriser l'endroit.
00:48:31 Et donc tout ça rendait un peu irréel un discours qui était, en même temps,
00:48:35 comme vous l'avez déjà dit, qui marquait pas mal d'autosatisfaction.
00:48:40 Il y a une phrase, moi, qui m'a choqué parce qu'il dit
00:48:42 que je suis contre la violence, contre les personnes et contre les biens.
00:48:45 Mais parfois il y a des phrases qui peuvent être, des mots qui sont dits,
00:48:48 qui peuvent être tout aussi violents qu'un coup.
00:48:51 Vous êtes d'accord avec moi ?
00:48:52 Lorsqu'il explique que les deux dernières années ont été bonnes en termes de revenus
00:48:59 pour les agriculteurs.
00:49:01 Je rappelle juste qu'il y a un agriculteur sur cinq qui vit sous le seuil de pauvreté.
00:49:05 Vous avez, selon l'INSEE, les revenus qui ont baissé de 40% en 30 ans.
00:49:09 C'est le problème des technocrates qui regardent les moyennes et qui regardent pas les écarts à la moyenne.
00:49:13 Vous dites ça, mais vous imaginez, vous êtes agriculteur,
00:49:15 vous êtes en opération survie depuis des années, depuis deux ans notamment.
00:49:20 C'est ce que nous disaient les agriculteurs et agricultrices
00:49:24 qui ont pu être à notre micro hier soir.
00:49:27 Et vous avez un président de la République qui vous dit "bon, on a fait beaucoup de choses"
00:49:31 et ces deux dernières années, le revenu, ça va mieux quand même.
00:49:33 - Il y a eu un avec Philippe, poser la question parce qu'on a...
00:49:37 - C'est pas violent ça, Veseline Toulouse ?
00:49:38 - Si, mais on a été...
00:49:40 La question qu'on se posait, c'était "mais à qui s'adresse le président de la République ?"
00:49:46 Parce que pour le grand public, ce langage hyper techno,
00:49:50 cette longueur, cette lourdeur est insupportable et ne donne envie que d'une chose.
00:49:56 Tous les cinq minutes, on a envie de lui dire "mais tais-toi, tais-toi donc, apprends à faire court".
00:50:01 Et si c'est pour les agriculteurs, cet exercice d'autosatisfaction
00:50:05 était à la limite humiliant parce que c'était leur dire que leur souffrance n'existe pas,
00:50:10 qu'ils ne comprennent même pas, qu'ils ne sont même pas lucides sur leur réalisation.
00:50:14 Et enfin, la manière dont le président s'auto-qualifie "humble et lucide",
00:50:19 s'il y a quelque chose qu'il n'est pas assez humble.
00:50:21 Quant à lucide, quand on regarde, c'était vraiment très drôle ces deux salles, ces deux ambiances.
00:50:25 D'un côté, vous aviez un couloir tout blanc,
00:50:28 un endroit qui est manifestement fait pour la notabilité,
00:50:32 dans lequel vous avez un homme isolé qui prend la parole et qui, pendant une demi-heure,
00:50:37 rame pour essayer de dire "je fais toujours tout bien et vous, vous êtes injustes avec moi".
00:50:42 On a l'impression d'un enfant gâté qui nous fait un gros caprice.
00:50:46 Et de l'autre côté, vous avez toute la réalité qui éclate, c'est-à-dire la misère,
00:50:51 la frustration des agriculteurs, les CRS qui sont là pour le maintien de l'ordre.
00:50:56 Et la seule chose que vous avez envie de dire à ce président, c'est à un moment dans ta vie,
00:51:02 regarde les réalités en face et fais ce qui doit être fait,
00:51:05 quitte à ce que tu doives en rabattre sur ton narcissisme.
00:51:09 N'y va pas, ne crée pas un incident, ne jette pas de l'huile sur le feu,
00:51:13 ça n'est pas une attitude responsable.
00:51:15 Mais parce que l'élément qui apaiserait complètement la situation,
00:51:20 à l'instant où je vous parle, et qui permettrait à ce que le salon de l'agriculture ouvre,
00:51:25 je ne suis pas sûr que le salon ait ouvert et puis ouvrir à cette heure-ci,
00:51:29 alors qu'il devait ouvrir à 9h, c'est simplement qu'Emmanuel Macron ne soit plus au salon de l'agriculture.
00:51:34 Ce qui est terrible d'ailleurs de dire.
00:51:35 - C'est terrible de dire ça.
00:51:37 - Je trouve ça triste d'imaginer que c'est le départ du président de la République
00:51:43 qui permettrait de calmer les choses,
00:51:44 et c'est l'arrivée du président de la République à 8h du matin qui a mis le feu aux poudres.
00:51:50 - Mais voilà, il a parlé de lucidité et d'humilité,
00:51:54 je crois que la lucidité et l'humilité lui imposent de partir,
00:51:59 comme il a annulé son grand débat.
00:52:01 Je pense qu'il aurait été plus lucide,
00:52:02 il aurait organisé un grand débat avec ses partenaires européens.
00:52:06 Je crois que là, il aurait envoyé un signal fort aux agriculteurs,
00:52:12 et que là, il y a une déconnexion qui, effectivement, comme l'a très bien dit Céline,
00:52:16 se lisait dans les images, avec le décalage entre le président de la République dans le couloir,
00:52:22 qui a scéné un discours totalement technocratique,
00:52:25 et la réalité charnelle de ses agriculteurs.
00:52:29 - Non mais le bon sens voudrait que pendant cette déclaration d'une demi-heure,
00:52:35 vous expliquiez, vous dites,
00:52:37 "Bon ben voilà, effectivement la situation, on ne s'attendait pas à ce qu'elle soit aussi tendue,
00:52:41 et pour le bien des agriculteurs,
00:52:44 pour le bien des Français qui sont venus, qui adorent le salon de l'agriculture,
00:52:48 parce que c'est un enjeu économique important pour les agriculteurs,
00:52:52 parce qu'au fond, les politiques pendant le salon de l'agriculture
00:52:55 sont au service des agriculteurs, et ce n'est pas l'inverse qui doit se passer."
00:52:59 - Il n'y a pas d'obligation.
00:53:00 - Ça fait depuis 2017 que je le fais tous les ans, le salon de l'agriculture,
00:53:04 je ne le fais pas cette année.
00:53:05 - François Mitterrand ne l'a jamais fait, entre parenthèses.
00:53:07 - Et dans trois semaines, parce qu'il a annoncé une réunion
00:53:10 avec l'ensemble des organisations syndicales dans trois semaines,
00:53:13 on se retrouve dans trois semaines, le calme, rien que le calme,
00:53:17 et là, il essaie, il réfléchit, il pense quand même à aller sur le terrain,
00:53:21 alors que vous avez vu des séquences d'affrontements entre CRS et agriculteurs,
00:53:25 que vous avez une barrière qui a cédé avec des animaux qui étaient juste à côté
00:53:29 et des gens qui se sont tombés, vous avez des mouvements de foules,
00:53:31 et vous avez surtout des Français qui rêvaient d'arriver samedi matin
00:53:34 parce qu'ils adorent le salon de l'agriculture,
00:53:36 mais non, M. Macron, M. le Président, veut quand même déambuler malgré ces tensions-là.
00:53:41 - Oui, il y a la croyance qu'il va tout régler avec la communication aussi,
00:53:45 avec des images de déambulation, ou avec le génie du verbe, il va les convaincre.
00:53:51 Or, je crois que ce n'est pas possible, à un moment donné, il faut se rendre en réalité.
00:53:55 C'est exactement l'inverse, ça donne l'image d'un président de la République
00:53:58 totalement coupé du peuple et de la réalité des agriculteurs.
00:54:01 - Je vais parler des phrases qui font mal parfois.
00:54:03 Je ne sais pas si vous avez vu la une du journal La Marseillaise,
00:54:07 lors d'une réunion avec les syndicats, alors c'est La Marseillaise qui le rapporte,
00:54:12 le syndicat agricole, il y a eu une rencontre le 15 février dernier.
00:54:16 Voilà ce qu'aurait dit le président de la République,
00:54:17 ce sont des propos qui ont été rapportés par un syndicaliste de la Confédération agricole
00:54:21 des exploitants familiaux, le MoDef.
00:54:24 "Les smicards préfèrent téléphone et abonnement VOD plutôt qu'une alimentation saine."
00:54:29 - Il faut se méfier de propos rapportés, de discussions privées.
00:54:34 - C'est en une d'un journal, permettez-moi de relayer des confrères.
00:54:37 - Bien sûr, bien sûr.
00:54:38 - Je dis simplement que c'est la une du journal La Marseillaise.
00:54:42 Peut-être qu'il se trompe, peut-être qu'il mente,
00:54:44 un peu comme certains qui ont expliqué, selon le président, à tort,
00:54:49 que le soulèvement de la terre avait été invité.
00:54:52 Thomas Bonnet, vous allez avoir des problèmes, je vous le dis.
00:54:54 Est-ce que vous voulez qu'on revienne sur cette séquence qui est quand même lunaire ?
00:54:56 - Ah bah oui, allez.
00:54:57 - Pendant la conférence, donc le micro tendu d'Emmanuel Macron,
00:55:01 le président de la République perd ses nerfs sur cette question.
00:55:04 Est-ce que vous avez pensé...
00:55:06 - Il perd ses nerfs.
00:55:07 - Ah bon ?
00:55:08 - Ah non.
00:55:08 - Ah bah écoutez, on va...
00:55:09 Écoutez, moi je ne l'ai jamais entendu aussi.
00:55:11 - Il a dit qu'il était en colère.
00:55:12 - Oui, attendez.
00:55:12 - Bah oui, mais...
00:55:13 - Mais il y a des colères qui sont saines, monsieur.
00:55:14 - Oui.
00:55:15 - Mais il y a des colères qui sont saines, c'est ça que vous voulez dire ?
00:55:17 - C'est Gaëlan Royal.
00:55:18 - Allez, on écoute.
00:55:19 - Alors je vais vous dire, je dément totalement cette information.
00:55:25 Totalement.
00:55:26 Je n'ai jamais songé, initié une telle invitation.
00:55:30 Et vous parlez au président de la République
00:55:32 qui a assumé de faire passer en Conseil des ministres
00:55:34 la dissolution du soulèvement de la terre.
00:55:36 Donc toute cette histoire m'a mis en colère
00:55:38 à un point que vous ne pouvez pas imaginer.
00:55:40 Je suis le président de la République qui a proposé de les dissoudre.
00:55:43 Le Conseil d'Etat, et je respecte les décisions de justice,
00:55:45 a ensuite cassé cette mesure.
00:55:47 Mais j'ai proposé de les dissoudre.
00:55:49 J'ai toujours condamné la violence.
00:55:51 J'ai toujours condamné les associations, les groupements
00:55:54 qui rentraient dans les fermes, qui attaquaient.
00:55:56 On a mis en place une cellule d'émetteur pour protéger les agriculteurs.
00:55:59 Donc là, ça, c'est n'importe quoi.
00:56:02 Ça n'a jamais été le cas.
00:56:03 Moi, je suis du côté du calme, du civisme et du respect.
00:56:07 - Colère à un point que vous ne pouvez pas imaginer.
00:56:10 - Pardonnez-moi, quand on est colère à un point qu'on ne peut pas imaginer,
00:56:14 c'est qu'effectivement, on perd un peu ses nerfs.
00:56:16 Est-ce que Thomas Bonnet, pour les téléspectateurs qui nous regardent,
00:56:19 qui n'ont pas compris ce qui se passait
00:56:21 et qui n'ont pas compris pourquoi le président s'énervait,
00:56:23 nous rappelait cette séquence, ces 48 heures
00:56:27 qui ont entraîné ce fiasco et cette annulation du Grand Débat ?
00:56:30 - Jeudi, en fin d'après-midi, nous avions un entretien téléphonique
00:56:33 avec les conseillers de l'Elysée pour nous parler de la déambulation
00:56:37 du président de la République au Salon de l'Agriculture.
00:56:39 Il nous a donc été annoncé qu'il y aurait un débat de plus de deux heures
00:56:42 avec différents intervenants.
00:56:45 Parmi ces intervenants, il a été dit "soulèvement de la terre".
00:56:48 Au moment où cette phrase est prononcée,
00:56:51 on est un certain nombre, je pense, à s'étonner
00:56:53 du fait que "soulèvement de la terre" puisse être invité
00:56:55 par le président de la République.
00:56:56 On fait donc répéter les conseillers de l'Elysée qui nous valident,
00:57:00 qui confirment qu'ils ont bien été invités.
00:57:03 Dans la foulée, on se fait à nouveau valider l'information
00:57:06 parce que ça paraît tellement étonnant qu'on veut être certain
00:57:08 qu'il s'agisse bien de soulèvement de la terre.
00:57:10 Et là encore, les conseillers de l'Elysée,
00:57:12 l'entourage du président de la République,
00:57:14 confirment que l'invitation a été lancée.
00:57:17 - Preuve à l'appui, message à l'appui.
00:57:19 - Preuve à l'appui, évidemment.
00:57:20 - Évidemment, vos discussions restent privées.
00:57:22 Je ne vais pas vous demander de mettre les messages à l'antenne,
00:57:24 mais vous avez des conseillers qui vous ont expliqué par texto
00:57:27 qu'effectivement, il y avait eu cette réflexion
00:57:29 autour de soulèvement de la terre.
00:57:31 Je précise juste aux téléspectateurs qui n'ont rien suivi de la semaine,
00:57:34 mais je n'y crois pas une seule seconde que soulèvement de la terre
00:57:36 est un groupe, un collectif écolo-radical,
00:57:40 qu'ils ont participé aux manifestations interdites de Sainte-Soline,
00:57:45 qu'il y a un an, quasiment jour pour jour,
00:57:47 47 gendarmes ont été blessés lors de ces manifestations,
00:57:51 et qu'au sortir de ces manifestations,
00:57:53 le ministre de l'Intérieur parlait d'écoterrorisme
00:57:56 à tel point qu'ils ont voulu dissoudre
00:57:59 le collectif soulèvement de la terre.
00:58:03 Mais il y a une autre juridiction administrative
00:58:05 qui s'appelle le Conseil d'État qui a dit que nenni.
00:58:08 Je referme la parenthèse, c'est à vous.
00:58:09 Ce que l'on nous disait dans l'entourage du président de la République
00:58:13 pour justifier cette invitation,
00:58:14 c'était qu'on leur offrait la possibilité de débattre
00:58:17 plutôt que de mener des actions en marge
00:58:19 ou au sein du salon de l'agriculture.
00:58:21 Donc l'invitation a été lancée.
00:58:23 Que le président de la République n'en soit pas à l'initiative,
00:58:26 ça demande à être vérifié.
00:58:27 Visiblement, il dit qu'il n'a jamais songé,
00:58:30 ne serait-ce que songé à inviter les soulèvements de la terre.
00:58:33 Peut-être que cela vient donc de ses conseillers,
00:58:35 ça poserait un certain nombre de questions
00:58:36 sur le fonctionnement interne à l'Elysée.
00:58:39 En tout cas, on a nous l'assurance
00:58:42 que les soulèvements de la terre ont été invités.
00:58:45 Vous parlez des conseillers, vous parlez, pardonnez-moi, des conseillers.
00:58:48 Je le précise, il y a un papier absolument passionnant du point
00:58:51 qui s'appelle "Les conseillers du président sur le grill".
00:58:53 Alors vous avez, et c'est là où on découvre
00:58:55 et on comprend un peu mieux pourquoi ce fiasco.
00:58:58 Conseiller agriculture du président, il s'appelle Mathias Giné,
00:59:02 le chef du pôle écologie, agriculture, énergie, transport, logement,
00:59:05 Benoît Farrako, tous deux proches de qui ?
00:59:07 Monsieur Canfin.
00:59:08 Et puis l'un des deux est proche de qui ?
00:59:10 Monsieur Hulot.
00:59:11 Monsieur Canfin, c'est l'eurodéputé,
00:59:13 macroniste, président de la Commission environnement
00:59:16 au Parlement européen.
00:59:18 Et hier matin, il expliquait sur France Télévisions
00:59:23 que les soulèvements de la terre ne seraient pas invités,
00:59:26 mais qu'il faut inviter les collectifs qui parfois perturbent
00:59:30 et qui sont en contradiction avec les agriculteurs.
00:59:33 Vous comprenez donc un peu mieux.
00:59:35 Mais c'est grave quand même parce que finalement,
00:59:37 le choix qu'on a, c'est soit le président nous ment,
00:59:41 soit il est tellement faible et déconnecté
00:59:43 qu'il ne tient même plus sa propre maison.
00:59:45 Donc, et ça, pour une image présidentielle,
00:59:49 quand en plus on arrive en faisant le barbeau
00:59:51 et en disant "moi, moi, moi" qui est tout résolu,
00:59:54 c'est un peu compliqué.
00:59:57 En tout cas, par rapport à ce que vous racontez,
01:00:00 je trouve qu'il y a un côté irresponsable.
01:00:04 Autrement dit, je me mets moi-même dans la nasse,
01:00:07 je crée moi-même le piège dans lequel je m'enferme.
01:00:09 Et une fois que je suis dedans,
01:00:11 j'explique que tous les autres sont des irresponsables,
01:00:13 les agriculteurs, les journalistes.
01:00:15 Mais moi, je fais tout bien.
01:00:17 Là, ça commence vraiment à se...
01:00:19 - C'est très intéressant parce que j'ai vu que l'une
01:00:21 des agricultrices qui est assez connue de la coordination
01:00:23 rurale était en train de prendre la parole, je crois.
01:00:26 Comment ?
01:00:26 - Je crois qu'elle est de l'hôtel Garonne.
01:00:28 - Oui, exact. Et elle avait été pris...
01:00:30 Est-ce qu'on a du son ?
01:00:32 Elle avait été placée en garde à vue,
01:00:34 vous vous souvenez, pendant ce moment.
01:00:35 Écoutons.
01:00:36 - Le fait d'être reçu, c'est quand même quelque chose qui...
01:00:38 - Le plein, mais il veut éteindre le feu.
01:00:41 Il éteint rien du tout.
01:00:42 Il éteindra le feu quand il aura donné des solutions.
01:00:45 Uniquement.
01:00:46 - On le voit, il doit partir du salon et quitter le salon.
01:00:49 - Pardon ?
01:00:49 - Parce qu'il doit quitter le salon aujourd'hui
01:00:51 pour apaiser la situation.
01:00:52 - Non, il faut qu'il fasse les décisions.
01:00:53 Il vienne, là, ici.
01:00:54 On va lui dire "mais descendez, venez tous les voir".
01:00:57 20 personnes, mais tous !
01:00:59 Tous !
01:01:00 C'est quoi ces gens ?
01:01:01 C'est quoi ce gouvernement ?
01:01:02 - Ils nous méprisent.
01:01:03 - Ils sont écœurés, alors.
01:01:05 - Mais forcément qu'on est écœurés.
01:01:08 Oui, salut, tu viens ?
01:01:09 Allez.
01:01:10 Allez.
01:01:12 On a 30 personnes à faire passer.
01:01:13 - Vous venez d'entendre Karine Duc,
01:01:15 qui est la responsable de la coordination rurale.
01:01:20 Hum...
01:01:23 Qui est donc la responsable de la coordination rurale.
01:01:26 Allez-y, vous vouliez réagir, M. Degeay.
01:01:28 Pardonnez-moi.
01:01:29 - En complément de ce que vous avez dit,
01:01:31 je crois que là, je ne sais pas s'il ne comprend pas
01:01:33 ou si c'est volontaire ou pas volontaire,
01:01:35 mais il y a un effet, déjà un effet de discours
01:01:39 qui, avec des grands mots, qui ne veulent rien dire,
01:01:40 mais surtout l'effet délétère de la grande différence
01:01:44 entre le discours et les actes.
01:01:45 Vous avez parlé, justement, de ces conseillers.
01:01:48 On peut parler de ce qui se passe en Europe.
01:01:49 On peut parler...
01:01:50 Le vrai acte, ce serait justement de prendre en disant,
01:01:53 par exemple, sur le Green Deal.
01:01:54 Il dit en France, ce Green Deal, il faut le revoir,
01:01:56 il faut de la production européenne.
01:01:58 Celui qui s'occupe du Green Deal en Europe,
01:01:59 il s'appelle comment ? Il s'appelle Pascal Canfin.
01:02:01 Et il signe le contraire de ce que dit M. Prédent français.
01:02:04 Donc ça, les agriculteurs le savent aujourd'hui.
01:02:05 Sur plein de sujets, je peux vous dire la même chose,
01:02:07 sur plein de sujets.
01:02:08 Et ça, ce n'est plus possible.
01:02:09 Et le discours qu'il a eu tout à l'heure,
01:02:10 il était attendu sur des annonces.
01:02:12 Il n'a fait un discours que d'autosatisfaction
01:02:14 et d'objectifs, souveraineté, grandeur de l'agriculture,
01:02:19 l'agriculture au-dessus de tout, comme disait Attal.
01:02:21 Les discours, c'est bien, il faut que les actes soient en lien
01:02:24 avec les discours.
01:02:25 Ce qui est reproché aujourd'hui, et encore par celle qui vient de parler,
01:02:28 c'est justement cette différence entre une incompréhension.
01:02:31 Alors, est-ce que l'incompréhension est due
01:02:33 à un certain parisianisme, excusez-moi,
01:02:35 mais justement des conseillers et tout ça,
01:02:37 qui ne se rendent pas compte de la réalité ?
01:02:40 Le vrai premier problème de l'agriculture,
01:02:42 c'est le revenu aujourd'hui.
01:02:44 Il disait que s'il n'y avait pas eu les égalimes,
01:02:45 il y aurait moins d'éleveurs qu'aujourd'hui.
01:02:47 On perd des éleveurs tous les ans.
01:02:48 Et en 2026-2027, on sait qu'on sera déficitaire en lait
01:02:51 dans ce pays.
01:02:52 Et je peux prendre beaucoup de production.
01:02:55 Il dit qu'on continue à exporter.
01:02:56 Oui, mais à part les vins espiritueux et un petit peu les céréales,
01:02:59 on n'exporte quasiment plus rien et on importe de plus en plus.
01:03:02 Et la dérive, depuis 10 ans, et c'est vraiment ce côté délétère
01:03:09 de cette différence entre l'export et les actes.
01:03:11 - Pourquoi des mensonges ?
01:03:12 - Vous dites mensonges.
01:03:13 Est-ce que c'est véritablement des mensonges ?
01:03:16 - Sur les importations et les exportations, c'est quand même...
01:03:18 - Il y a une intention qui peut-être aujourd'hui
01:03:19 qui ne correspond pas, Céline, à ce qu'il peut faire en l'état
01:03:23 ou ce qui est fait concrètement.
01:03:25 - Quand il parle des importations d'Ukraine...
01:03:28 Alors, évidemment qu'il faut aider l'Ukraine,
01:03:31 ce n'est pas la question.
01:03:32 Simplement, on aide l'Ukraine au détriment de l'agriculture.
01:03:35 - C'est intéressant, bien sûr.
01:03:37 - On va mettre des quotas et sur les quotas, on mettra des taxes.
01:03:41 Le problème, c'est qu'ils votent le contraire le même jour
01:03:43 à Bruxelles en disant qu'on ne met pas de quotas
01:03:46 et on ne met pas de taxes.
01:03:47 - Donc voilà, vous avez aujourd'hui 50% des poulets ukrainiens
01:03:50 dans nos cantines.
01:03:51 - Un peu plus de 10 heures sur CNews.
01:03:52 On poursuit évidemment notre édition spéciale consacrée
01:03:56 à l'ouverture du Salon de l'Agriculture.
01:03:59 Je le dis aux téléspectateurs,
01:04:01 je ne crois pas que le Salon ait pu ouvrir en l'état.
01:04:05 Il a été annoncé il y a une quarantaine de minutes,
01:04:07 un report de l'ouverture du Salon,
01:04:10 puisque depuis 8h ce matin et l'arrivée du président de la République,
01:04:14 c'est extrêmement tendu.
01:04:16 Il y a eu des confrontations entre CRS et manifestants
01:04:20 qui ont forcé la porte d'entrée du Salon de l'Agriculture.
01:04:25 Pour l'instant, on ne sait toujours pas si le président de la République
01:04:29 ira, oui ou non, déambuler dans le Salon de l'Agriculture
01:04:34 et rencontrer les agriculteurs.
01:04:38 Philippe Guibert, vous qui avez écrit "Huli vert enchaîné",
01:04:41 le déclin du chef politique en France,
01:04:43 est-ce que ces images correspondent à votre réflexion dans votre ouvrage ?
01:04:49 Est-ce qu'on est face à un président de la République
01:04:52 qui est en train de décliner, une autorité qui décline ?
01:04:57 Et une crédibilité aussi peut-être ?
01:04:59 Une autorité qui décline incontestablement.
01:05:02 Là, on est face à un président de la République qui fait un péché d'orgueil,
01:05:04 qui ne veut pas prendre sa perte, comme on dit au jeu ou dans les marchés financiers,
01:05:10 qui a commis une faute, même si ce n'est pas lui qui l'a commise,
01:05:13 ce sont ses collaborateurs.
01:05:15 Et donc, à un moment donné, il faut savoir prendre sa perte et dire "c'est raté",
01:05:19 et faire sobre et laconique, et voir, dire, présenter ses excuses.
01:05:24 C'est-à-dire qu'il y a une humilité.
01:05:26 Dans le rôle du chef, il y a évidemment une nécessité de trancher,
01:05:31 d'être parfois dur, ça fait partie de la fonction.
01:05:34 Mais il faut avoir une certaine humilité et surtout un respect du peuple,
01:05:38 en l'occurrence des agriculteurs, mais plus généralement du peuple.
01:05:42 Et là, je trouve qu'Emmanuel Macron, en s'enfermant dans son péché d'orgueil,
01:05:46 commet une faute politique qui va affaiblir son autorité.
01:05:50 Les images de ce matin sont grises, vous savez, aujourd'hui un président...
01:05:53 - Il y a des réactions politiques d'ailleurs, Philippe Guybert, je vais regarder en même temps.
01:05:57 Je serais curieux de connaître les réactions politiques un peu ce matin.
01:06:01 Parce qu'il y en a eu hier, notamment de Jordan Bardella,
01:06:04 provocation de l'invitation des soulèvements de la terre,
01:06:06 annulation d'un grand débat dont il avait lancé l'idée la veille.
01:06:10 Tout, dans ce fiasco, illustre l'inconséquence et le mépris d'Emmanuel Macron.
01:06:14 Ce n'est pas à la hauteur de la détresse agricole.
01:06:18 Le terrain, toujours le terrain.
01:06:19 On va rejoindre notre envoyé spécial Thibault Marcheteau,
01:06:22 qui est avec l'un des responsables syndicales de la Confédération agricole des exploitants familiaux.
01:06:29 Et c'est intéressant, Thibault, parce qu'en une du journal La Marseillaise,
01:06:34 il y a une phrase qui aurait été dite par le président de la République la semaine dernière,
01:06:38 lors d'une réunion avec les responsables syndicaux.
01:06:40 Et voilà ce qu'il aurait dit.
01:06:41 Les smicards préfèrent téléphone et abonnement VOD plutôt qu'une alimentation saine.
01:06:47 C'est à vous.
01:06:48 Effectivement, Eliott, je suis avec monsieur Thomas,
01:06:52 qui était avec le président de la République ce matin,
01:06:55 lors d'une réunion organisée juste avant l'ouverture du salon de l'agriculture.
01:07:00 Pour répondre à Eliott sur cette une dans La Marseillaise,
01:07:04 vous me disiez que vous l'avez appris il y a peu de temps
01:07:07 et que vous n'étiez pas forcément au courant de ses propos.
01:07:08 C'est le président de la République qui me l'a appris ce matin.
01:07:12 Voilà, tout simplement.
01:07:13 J'ai eu effectivement d'autres journalistes qui m'ont interrogé
01:07:17 sur des propos qu'il aurait tenus hier.
01:07:21 J'ai d'ailleurs démenti un certain nombre de propos tenus.
01:07:24 Je sais pas-- D'ailleurs, je n'ai pas vu les propos.
01:07:27 Je ne sais pas de quoi il a-- de quoi il en ressort.
01:07:29 Concernant cette réunion qui a eu lieu ce matin,
01:07:30 est-ce que vous pouvez nous dire combien de temps elle a duré
01:07:32 et quelle a été la nature des échanges ?
01:07:34 Alors, cette réunion a duré une bonne heure, hein.
01:07:36 J'ai pas chronométré, mais elle a duré une bonne heure.
01:07:38 La nature des échanges, je-- avec les organisations syndicales,
01:07:41 c'est-- effectivement, chaque organisation fait part de ses doléances
01:07:45 euh-- pour sortir de cette crise qui est-- qui est effectivement là.
01:07:50 Donc voilà, donc euh-- il y a effectivement des divergences entre nous.
01:07:53 Sinon, effectivement, s'il y avait pas de divergences sur les grands soldes syndicats,
01:07:55 c'est évident.
01:07:56 Euh-- Mais il y a quand même quelques constantes,
01:07:59 notamment par rapport euh-- au-- au revenu,
01:08:02 et puis euh-- sur les-- les conditions euh-- effectivement faites aux agriculteurs,
01:08:09 qu'on-- qui ne se sentent pas très bien respectés aujourd'hui, quoi.
01:08:12 Est-ce que vous avez pu évoquer la forme de ce-- de ce-- de cette réunion ?
01:08:16 Et ce débat, donc ce grand débat qui a été avorté,
01:08:19 avec notamment des invi-- des invitations qui ont été envoyées,
01:08:22 que le président dément, il paraît très énervé,
01:08:23 est-ce que vous avez pu évoquer la forme de ce-- de cette réunion ?
01:08:26 On a absolument pas parlé de ça.
01:08:27 On a absolument pas parlé de ça, on s'est concentrés sur les problèmes
01:08:30 des agriculteurs euh-- voilà, immédiats,
01:08:33 donc de la-- de la détresse d'un certain nombre d'agriculteurs, effectivement.
01:08:36 Et enfin, pendant cette réunion, il y avait euh-- ce qui se passait en bas,
01:08:39 pendant-- dans le salon de l'agriculture,
01:08:41 euh, est-ce que vous avez pu entendre les euh-- cris, les euh--
01:08:44 les tensions qu'il y avait en bas ?
01:08:45 En fait, je sais pas ce qui s'est passé en bas.
01:08:47 Je sais absolument pas du tout ce qui s'est passé en bas.
01:08:49 Euh-- Nous, il y a eu euh-- effectivement des allées et venues,
01:08:53 on a su à la sortie qu'il y avait un petit peu de mouvement,
01:08:56 mais voilà, mais c'est tout, point, on n'a pas-- on n'a pas vu autre chose.
01:08:59 — Est-ce que cette réunion a été écourtée ?
01:09:01 Vous avez le sentiment qu'elle a été écourtée ?
01:09:02 — Pas du tout. Elle n'a pas été écourtée, euh...
01:09:05 Euh, je pense qu'on a pris le temps de discuter tranquillement.
01:09:08 Non, non, y a pas eu un-- y a pas eu de discussion écourtée.
01:09:11 Je pense que y a des avancées euh... significatives,
01:09:15 je pense notamment au prix minimum garanti, euh...
01:09:17 au prix plancher, euh...
01:09:19 C'est une revendication qu'on-- que l'on a depuis fort longtemps.
01:09:23 J'espère que ça sera suivi des faits,
01:09:25 mais si on avait ce-- ce genre déjà de-- de-- de choses,
01:09:28 ça nous permet déjà d'y voir un peu plus clair.
01:09:30 — Merci beaucoup, M. Thomas, pour d'avoir accordé
01:09:33 ses propos et ses news. Vous le voyez, Yot, les premières réactions avec,
01:09:36 après cette réunion qu'a tenue donc le président de la République
01:09:38 avec plusieurs responsables syndicaux, ici au Salon de l'Agriculture.
01:09:41 — Merci Thibault Marcheteau, merci à Antoine Durand qui vous accompagne et qui,
01:09:45 merci de nous avoir permis de-- d'avoir ce premier entretien
01:09:48 avec l'un des-- des responsables syndicales qui était présent
01:09:51 au moment de la-- la réunion avec le président de la République.
01:09:55 Un monde sépare donc le deuxième étage du Salon de l'Agriculture,
01:09:59 où finalement ça s'est passé dans le calme, d'ailleurs c'est rassurant d'ailleurs,
01:10:03 que les questions de fond ont été abordées,
01:10:05 absolument pas la-- la question du-- de l'annulation ou non du-- du grand débat,
01:10:09 mais il n'avait visiblement pas conscience de ce qui se tramait en bas.
01:10:14 — Il voulait l'ignorer, je pense qu'il en avait parfaitement compris.
01:10:17 — Bah alors, bah non, mais moi je crois les agriculteurs ou les responsables syndicaux,
01:10:21 ils-- — Non mais il était informé, je suppose, je suppose.
01:10:23 — Ah bah oui, je pense qu'en sortant de réunion, ils se sont dit "bah c'était très sympa".
01:10:25 — Euh... — Parce que je pense que vous n'avez pas vu
01:10:28 ce qui était en train de se passer un peu plus bas.
01:10:29 — Désolé. — Donc on va peut-être éviter d'y aller tout de suite,
01:10:32 on va réfléchir si oui ou non.
01:10:33 — Sinon il risquait déjà, il devait-- le discours qu'il a tenu dans le couloir,
01:10:36 il devait le di-- on rappelle qu'il devait le tenir dans le couloir.
01:10:39 — Bien sûr. Je me permets de vous montrer également cette image à droite,
01:10:43 avec le Salon-- signe que le Salon de l'Agriculteur n'a toujours pas débuté,
01:10:51 puisqu'il y a le ruban qui n'a pas été coupé.
01:10:55 C'est une image qui est forte, quand même, parce que, on le dit,
01:10:58 il y a 600 000 personnes qui sont attendues pendant ce Salon de l'Agriculture
01:11:03 sur toute la semaine, que, évidemment, cette journée du samedi,
01:11:06 c'est une journée qui est festive, où les paysans sont à l'honneur,
01:11:10 où c'est la France qui est à l'honneur.
01:11:12 Et aujourd'hui, on a, finalement, ce retard, ce report.
01:11:18 Je suis pas sûr que pour l'image du pays, également, ça soit très fameux.
01:11:23 Je voudrais quand même qu'on revienne sur cette polémique autour des soulèvements de la terre,
01:11:28 parce qu'il y a un enjeu important.
01:11:30 Si le président de la République explique qu'à un moment,
01:11:34 il n'a voulu recevoir les soulèvements de la terre,
01:11:42 je résume, ce sont les journalistes qui ont donc dit n'importe quoi.
01:11:47 Ce sont les 150 journalistes-- Il y en avait 150, hein, qui étaient pendant ce brief ?
01:11:51 — Plus d'une centaine, ouais.
01:11:52 — Bon. Ce sont donc la centaine de journalistes. Ils ont dit n'importe quoi.
01:11:55 Martin Garagnon, expliquez-moi.
01:11:57 — Non, je vais pas vous expliquer. Je vais vous donner mon sentiment,
01:12:00 parce que je n'étais pas à ces échanges.
01:12:02 Je ne conçois pas un seul instant, et je trouve déplorable comme ligne de défense,
01:12:06 de nous expliquer que les journalistes n'ont rien compris à ce qui leur a été dit,
01:12:10 que ce sont des stagiaires de 3e. C'est totalement inaudible.
01:12:12 Non, mais il y a un moment donné, il faut arrêter. Quand on fait une connerie, on l'assume.
01:12:15 — Merci de le dire. — Le président a été extrêmement clair.
01:12:18 Et d'ailleurs, c'est la séquence que vous avez, sur laquelle on s'est un peu attardé,
01:12:21 sur sa colère, qui est parfaitement légitime. Il a été très clair.
01:12:25 On ne discute pas avec ces gens-là. C'est le gouvernement qui a voulu
01:12:28 dissoudre les soulèvements de la terre parce que, on l'a rappelé, vous l'avez dit,
01:12:31 participation à des actions terroristes, des agressions des forces de l'ordre,
01:12:35 avec la volonté de faire mal, hein, de tuer aussi. Mais parfois, quand on prend
01:12:39 les arsenaux qui ont été pris en leur possession... Bref, on revient pas là-dessus.
01:12:42 Mais on a demandé une dissolution. Elle a été refusée par le Conseil d'État,
01:12:45 dont acte. On respecte la loi, une fois de plus, y a pas de problème.
01:12:47 On peut s'interroger après, sur qui fait la loi, mais c'est un autre sujet, etc.
01:12:50 Mais on a voulu dissoudre cette association, que ce soit clair.
01:12:53 Donc évidemment qu'on sait pas pour les inviter dans un deuxième temps.
01:12:56 En plus, qui plus est, au Salon de l'Agriculture, avec des gens, vous, monsieur,
01:13:02 qui êtes combattus au quotidien par ces organisations-là, qui veulent vous faire du mal,
01:13:05 qui veulent voir votre disparition actée et accélérée. Donc évidemment, c'est inacceptable.
01:13:11 C'est pas Emmanuel Macron qui fait le plan de table, on va se le dire.
01:13:14 C'est pas Emmanuel Macron, pardon, qui va faire les cartons d'invitation pour ce type de...
01:13:18 - Donc ce sont les conseillers du Président ?
01:13:20 - Moi je veux pas... On va pas faire de chasse à l'homme.
01:13:22 Mais effectivement, quand on fait des conneries, on l'assume.
01:13:25 Il y a vile ennuie, André, quoique, là-dessus.
01:13:29 Peut-être que certains ont voulu faire un coup, mais certainement pas le Président, qui était extrêmement clair.
01:13:33 Maintenant, voilà, heureusement que cette parole-là, elle a été dite,
01:13:36 et de manière très ferme, par le Président.
01:13:37 - Déjà, première chose, et c'est important aussi de le dire, personne ne lance de chasse à l'homme.
01:13:42 Simplement, quand effectivement il y a une erreur ou une faute politique...
01:13:45 - Je voudrais pas qu'on s'attarde sur deux conseillers qui travaillent sous pression, etc.
01:13:49 Mais visiblement, il y a eu un couac.
01:13:51 - Déjà, vous me parlez de deux conseillers.
01:13:54 Personne ne lance de chasse à l'homme, mais comme partout, dans n'importe quelle entreprise,
01:14:02 lorsqu'il y a une erreur portante, vous essayez de dire "qu'est-ce qui n'a pas été bien fait ?"
01:14:09 et on va vous donner les éléments.
01:14:10 - Il s'avère que sur les 48 dernières heures, on a enchaîné les couacs.
01:14:17 Il y a eu d'abord le couac du soulèvement de la Terre, on explique que c'est pas de la faute du Président,
01:14:23 et ce qu'on a bien compris, qu'il n'a jamais songé à initier une invitation au soulèvement de la Terre,
01:14:27 et que c'est n'importe quoi.
01:14:29 Donc il faut comprendre que soit le problème vient des conseillers ou alors des journalistes,
01:14:32 ça c'est le premier point.
01:14:33 - Moi j'étais clair sur les journalistes.
01:14:34 - Et un peu après, sur le grand débat qui a été annulé, là aussi, il est expliqué,
01:14:40 c'est le communiqué d'Emmanuel Macron, du Président de la République, qui dit
01:14:43 "les syndicats agricoles ont voulu que ce salon ne soit pas un salon comme les autres.
01:14:47 Ils avaient voulu un débat ouvert, ils en demandent aujourd'hui, donc hier, l'annulation, dont acte."
01:14:53 Donc c'est pas non plus de la faute de l'Elysée, mais c'est de votre faute, M. Daugé.
01:14:56 - Non parce que, avant, ce débat était un souhait partagé, maintenant moi je comprends qu'effectivement,
01:15:03 vous ayez voulu vous retirer.
01:15:06 - C'est une méthode strosquiste, de couper quand on essaie de parler.
01:15:10 - Oui.
01:15:11 - Martin Garagnon, vous avez pris quelques cours chez les strosquistes.
01:15:16 - J'interviens pas, il y a travers.
01:15:18 - Allez-y M. Daugé.
01:15:20 - Après les journalistes et les organisations syndicales, il y avait un projet qui était
01:15:25 soutenu par les organisations syndicales, d'un débat du Président de la République
01:15:29 avec des agriculteurs non responsables de tout syndicat, non syndiqué, toute région,
01:15:34 toute production, pour qu'il y ait un échange direct avec le terrain.
01:15:39 C'est ça qui était prévu.
01:15:41 Ça s'est transformé en échange beaucoup plus large, un échange grand débat, qui
01:15:45 bien sûr répond pas.
01:15:46 Pour moi, le Président, c'est vraiment une grosse faute, parce qu'il est hors sujet.
01:15:50 On n'est plus dans le temps du débat, on est dans le temps des solutions.
01:15:54 Et s'il relançait un débat, on repartait sur des invectifs de droite et gauche, lui
01:15:58 peut-être qu'il en sortait par-dessus.
01:16:00 - Non parce qu'un débat peut être outaillé.
01:16:01 - Non mais c'est là, c'est qu'il perd du temps, il braque tout le monde, il braque
01:16:05 aussi le monde écologique, parce que voilà, le monde agricole, il est en train de braquer
01:16:09 tout le monde.
01:16:10 Alors on l'attendait sûr en disant "je prends telle décision, je prends telle position".
01:16:13 Il aurait dit 4-5 choses concrètes, il rentrait dans le salon, peut-être avec un petit peu
01:16:18 de remue ménage de temps en temps, mais comme tous les ans avec un plan de la République.
01:16:22 Là, il a remis de l'huile sur le feu.
01:16:24 Il a mis tout le monde en fait à dos, et bêtement, il n'était pas dans le bon timing.
01:16:28 Le Premier ministre a commencé un peu dans ce système-là, il est arrivé dans le bon
01:16:32 timing aujourd'hui, il travaille.
01:16:34 Les deux ministres qui sont là, travaillent, c'est une réalité.
01:16:36 Il y a déjà des choses, il en manque, il fallait que le Président booste ces dernières
01:16:40 choses avec le gouvernement.
01:16:41 Il a préféré relancer un grand débat, à chaque fois il relance des grands débats,
01:16:45 des grandes conventions, mais c'est pas ça qui solutionne le problème.
01:16:47 - Je rappelle M.
01:16:48 Daugé que vous êtes agriculteur dans l'Aisne et que vous êtes élu à la FNSEA qui est
01:16:54 le syndicat majoritaire chez les agriculteurs syndiqués.
01:17:00 - Oui, vous remarquerez quand même que c'est sans doute une des premières manifestations
01:17:06 agricoles où tous les syndicats sont présents à 80% sur les mêmes demandes.
01:17:12 Ça montre bien la profondeur de la crise.
01:17:14 C'est que c'est pas des positions FNSEA ou des positions coordination ou des positions
01:17:17 confédération.
01:17:18 C'est des positions de malaise.
01:17:20 Quand vous êtes sur le terrain, quand vous êtes avec les agriculteurs, ils sont syndicalistes
01:17:25 ou pas syndicalistes, mais c'est vraiment le problème qui est mis en avant.
01:17:28 C'est pas le fait de dire "j'appartiens à telle mouvance ou telle mouvance".
01:17:30 - J'entends, mais je suis pas sûr que la coordination rurale et la FNSEA partiraient
01:17:34 ensemble en vacances.
01:17:35 Non, mais c'est pas ça.
01:17:36 Sur les objectifs.
01:17:37 - Je vais vous dire une chose.
01:17:38 - Hier j'avais la vice-présidente de la coordination rurale, lorsqu'on a écouté
01:17:43 M. Rousseau qui a pris longuement la parole, c'était hier soir aux alentours de 19h,
01:17:53 au pied, aux portes du salon de l'agriculteur.
01:17:56 C'est vrai que par exemple, M. Rousseau, sa parole est parfois démonétisée.
01:18:02 - Je parlais du terrain.
01:18:04 - Oui, vous avez raison.
01:18:05 - Je peux vous dire, je reçois des SMS de responsables syndicaux coordination rurale
01:18:10 ou d'agriculteurs coordination rurale qui me félicitent pour ce que je dis.
01:18:13 Donc sur le terrain, je parlais bien du terrain, de la malaise des agriculteurs.
01:18:18 - Mais M. Degey, c'est donc la confirmation, c'est la confirmation qu'aujourd'hui, on
01:18:24 l'a souvent dit, du côté de la FNSEA, il y a un décalage entre la base et les...
01:18:30 - C'est pas un décalage.
01:18:31 - Non, non.
01:18:32 - Bah, un décalage.
01:18:33 En tous les cas, on a souvent entendu du côté des agriculteurs dire M. Rousseau est
01:18:39 parfois dépassé par sa base.
01:18:41 - Mais c'est pas un reproche de dire cela.
01:18:43 - Vous savez comment ont été demandées les 120 mesures proposées par la FNSEA au
01:18:47 gouvernement ? En 48 heures.
01:18:49 On a demandé à tous les départements, à tous les gens qui étaient sur les manifestations,
01:18:53 vous nous remontez dans les 24 heures, quelles sont vos demandes ? On a fait un synthèse
01:18:57 de demandes, on a été les apporter à la capitale.
01:18:59 C'est comme ça que ça s'est passé.
01:19:00 C'est vraiment un travail de terrain, un travail de terrain qui remonte par un, par
01:19:04 un.
01:19:05 - Mais c'est sûr, M. Degey, bien sûr.
01:19:06 - Donc après, évidemment, le terrain, il est plus ou moins chaud en fonction des besoins.
01:19:10 Là, ce qui est clair, c'est que depuis un an, les revenus sont tellement bas que les
01:19:13 agriculteurs n'en peuvent plus.
01:19:14 - Et d'ailleurs, il y a un décalage entre ce que vous venez de nous dire et ce qu'a
01:19:17 pu dire Emmanuel Macron en disant dans certains secteurs, c'est une bonne année en termes
01:19:23 de revenus sur les deux dernières années.
01:19:25 - Il y a eu une meilleure année en 2022, je peux le dire, à cause de la crise en Ukraine,
01:19:30 à cause de la guerre en Ukraine.
01:19:31 Parce que rappelez-vous, les matières premières ont flambé, dont les matières agricoles.
01:19:35 Le problème, c'est que les matières agricoles sont revenues au prix d'avant, mais que nos
01:19:38 marges ont continué à flamber et qu'aujourd'hui, c'est pour ça que le revenu ne suit pas.
01:19:42 - Et là aussi, ce qui est frappant et qui montre la profondeur de la crise, c'est que
01:19:45 la FNSEA, ces dernières années, était plutôt Macron compatible à travailler au plus près
01:19:51 du...
01:19:52 Non mais, ce n'est pas un reproche encore une fois, ce n'est pas insultant de dire ça,
01:19:56 ce n'est pas un gros mot.
01:19:57 Vous avez le droit, sur ces dernières années, d'être le syndicat proche, ou en tous les
01:20:04 cas, proche du gouvernement, en ayant réfléchi aux précédentes lois qui ont été passées,
01:20:09 comme EGalim, etc.
01:20:10 - Oui, mais la FNSEA est un syndicat de travail, de syndicalisme, de proposition.
01:20:17 Il travaille avec tous les présidents.
01:20:19 On a dit à l'époque que la FNSEA était proche de Sarkozy, avec, rappelez-vous, des
01:20:23 salons avec Jacques Chirac où il passait...
01:20:25 Là, c'était différent parce qu'il était accueilli bras ouverts sur tous les stands.
01:20:29 Voilà, non mais c'est le rôle de la FNSEA.
01:20:31 Moi, j'ai travaillé avec des ministres écologiques et autres, mais pas forcément en accord,
01:20:36 mais on travaille avec, c'est le principe.
01:20:37 - Thibault Marcheteau est en direct, toujours avec nous, c'est notre envoyé spécial, il
01:20:42 est sur le terrain et il prend le pouls des agriculteurs présents.
01:20:46 Emmanuel Macron qui a tweeté il y a quelques instants au salon de l'agriculture, devant
01:20:51 les organisations syndicales, "J'ai pris l'engagement de reconnaître notre agriculture
01:20:54 et notre alimentation comme un intérêt général majeur de la nation française.
01:20:58 Nous allons protéger notre agriculture de manière fermée et solide."
01:21:01 Avec qui êtes-vous Thibault Marcheteau ?
01:21:03 - Écoutez, là, je suis avec un agriculteur de l'Essonne qui a accepté de répondre à
01:21:09 nos questions.
01:21:10 La première, comment est-ce que...
01:21:11 Quelle est votre réaction par rapport à ce qui s'est passé pendant une heure et demie
01:21:14 dans les travées du salon de l'agriculture, avec ces affrontements, cette confrontation
01:21:20 directe entre les forces de l'ordre et les agriculteurs ?
01:21:22 - Moi, je ne trouve pas qu'il y ait eu beaucoup d'affrontements, en fait, il y a eu des sifflets,
01:21:26 en fait, c'est juste à la hauteur de ce que représente et de la manière dont nous traite
01:21:29 Macron depuis...
01:21:30 Enfin, le président de la République depuis un certain nombre de temps.
01:21:33 Voilà, moi, aujourd'hui, dans ces déclarations, je trouve honteux qu'on fasse porter le chapeau
01:21:37 aux agriculteurs sur le fait que le salon soit fermé.
01:21:39 En fait, il a toutes les solutions, il a toutes les choses entre ses mains depuis des semaines
01:21:44 pour dire à un moment donné "On fait, on arrête la crise parce qu'on est capable de
01:21:48 vous apporter vos solutions".
01:21:49 C'est trop facile de dire "On repousse ça dans trois semaines".
01:21:52 Tout est fait.
01:21:53 Les interprofessions, les-- nos responsables nationaux, tout le monde a été rencontré,
01:21:56 il y a toutes les solutions sur la table.
01:21:57 En fait, faut juste un peu de courage pour pouvoir qu'il-- pour pouvoir les sortir.
01:22:00 Est-ce que vous aimeriez qu'il descende parmi-- qu'il y ait parmi vous
01:22:03 qui vienne à votre rencontre pour discuter ?
01:22:05 Et qu'est-ce que vous aimeriez lui dire ?
01:22:06 Bah, moi je... La première chose, oui, ça serait bien qu'il descende.
01:22:10 En effet. Moi, ce que j'aimerais lui dire, c'est qu'aujourd'hui,
01:22:13 moi, dans mon cas particulier, mais plus globalement pour la fili--
01:22:16 l'ensemble des filières agricoles, aujourd'hui un certain nombre de filières
01:22:19 sont en manque de compétitivité, en manque de moyens de production.
01:22:22 Et aujourd'hui, y a besoin-- On ne peut pas laisser des filières
01:22:24 comme la cerise, comme le sucre, comme la filière semence
01:22:27 ou d'autres cultures légumières dans l'impasse technique.
01:22:29 Et aujourd'hui, y a de vraies nécessités d'avoir des annonces concrètes
01:22:32 pour donner un cap et une visibilité à ces filières-là.
01:22:34 Parce que le jour où ces filières tombent, ce qui est presque le cas,
01:22:38 euh, on continuera à manger du sucre, on continuera à manger de la cerise.
01:22:40 Et en fait, tout ça, ça viendra de je-ne-sais-où,
01:22:43 avec un impact environnemental, euh, bien pire.
01:22:45 Donc, voilà, il faut euh... Il faut vraiment qu'on trouve ces solutions.
01:22:48 Merci beaucoup. Merci beaucoup. Voilà, Yot, une première réaction
01:22:51 d'un agriculteur qui est présent sur le Salon international de l'agriculture.
01:22:54 Merci euh, beaucoup. Et on a entendu euh, également la, la, la colère
01:22:59 euh, de cet agriculteur qui dit "c'est quand même fort de café"
01:23:02 que le chef de l'État nous dise "bah si aujourd'hui le Salon de l'agriculture
01:23:05 n'est pas encore ouvert euh, avec déjà 1h20 de retard".
01:23:10 Je me demande si c'est pas la première fois dans l'histoire du Salon
01:23:13 qu'il y a un report ou un retard de l'ouverture du Salon.
01:23:16 C'est intéressant, ce serait intéressant de savoir ça.
01:23:18 En tout cas, c'est l'une des rares fois, si ça, s'il y a déjà eu des précédents.
01:23:21 Ouais, je, en image en tous les cas, moi j'avais jamais vu cette situation.
01:23:25 C'est-à-dire que, avant même que le Salon soit ouvert,
01:23:27 vous avez des confrontations entre CRS et, et euh...
01:23:30 Ce qui, ce qui montre le, le...
01:23:30 Et agriculteur.
01:23:31 Le niveau de tension.
01:23:33 Le niveau de tension et le décalage quand même entre,
01:23:35 entre le président de la République et le gouvernement et le, et la réalité.
01:23:39 Parce que, quand bien même il n'y aurait pas eu cette provocation
01:23:43 ou ces, ou cette erreur absurde des soulèvements de la terre,
01:23:47 je ne suis pas sûr que l'idée d'un grand débat avec un ring,
01:23:50 d'une opéra, une grande opération de communication aurait pu avoir lieu.
01:23:54 Je pense que ça exaspérait déjà et que les conditions n'étaient pas du tout réunies.
01:23:58 Ça a été dit, les, les agriculteurs attendaient des mesures concrètes,
01:24:04 notamment des mesures au niveau européen et pas un grand débat.
01:24:07 Et en plus, là, c'est un peu usé comme méthode.
01:24:10 Il l'a fait pendant les Gilets jaunes.
01:24:12 D'ailleurs, il l'a fait dans un cadre totalement maîtrisé
01:24:15 en allant dans des villes amies avec des élus,
01:24:18 enfin pas du tout des gens du peuple.
01:24:20 Donc, vouloir reproduire ça dans ce contexte-là, ça l'a aidé, mais...
01:24:24 - Sur la forme, ça avait très bien marché le droit au débat.
01:24:27 - D'une part, c'est ce que je dis.
01:24:28 - Sur le fond, ça avait servi à rien.
01:24:29 - Sur le fond, ça avait servi à rien.
01:24:30 - Rien du tout.
01:24:31 - Sur la forme, ça l'avait aidé, mais on refait rarement deux fois le même coup,
01:24:34 si vous voulez.
01:24:35 Et puis surtout, c'était dans des préfectures, des mairies, avec des élus,
01:24:39 avec un public trié sur le volet.
01:24:42 Donc, croire qu'il allait pouvoir reproduire ça dans ce contexte-là
01:24:45 avec des agriculteurs hyper en colère, c'est totalement irréel.
01:24:51 Donc, il y a quand même un problème dans cette histoire.
01:24:53 Je veux bien qu'il ne soit pas au courant pour les soulèvements de la terre,
01:24:55 mais ça veut dire que dans son entourage, il n'y a pas une personne connectée
01:24:59 avec le réel qui a été... - Sifflé.
01:25:01 - ...lui dire "non, non, on arrête ça tout de suite".
01:25:04 Le ring de boxe, franchement, c'était insultant.
01:25:07 On n'est pas dans un show de théâtre.
01:25:09 - Non, mais le ring, c'est une formule qui est déjà utilisée
01:25:12 au Salon de l'agriculture, M. Lébé-Chiot.
01:25:13 Mais peut-être que vous n'allez pas souvent au Salon de l'agriculture.
01:25:15 - Elle est déjà utilisée. - Vous êtes trop habitué au plateau.
01:25:18 - Elle est déjà utilisée, mais vous avez bien vu l'opération de communication.
01:25:22 - Non, mais le ring, c'est le nom.
01:25:23 - C'est le nom. - C'est le nom du lieu.
01:25:25 - C'est le nom du lieu, chacune.
01:25:27 On n'a pas changé le nom, alors que c'était...
01:25:29 - On n'a pas changé le nom, mais on a accentué là-dessus.
01:25:31 On voyait déjà Emmanuel Macron se retrousser les manches,
01:25:34 on se souvient de cette image, pour dire "Voyez, je suis fort,
01:25:38 je vais au contact des gens, etc.". Seulement, il y a un moment,
01:25:40 c'est pas possible, surtout quand le public est patrié.
01:25:43 Encore une fois, sur le...
01:25:44 - Nicolas Dupont-Aignan réagit sur les réseaux sociaux.
01:25:47 Le président de Debout la France sifflé.
01:25:49 Huée, Macron envoie le SRS.
01:25:51 Quelle image pour l'ouverture d'un salon si populaire qu'espérait
01:25:55 Emmanuel Macron après avoir méprisé depuis 7 ans les agriculteurs
01:25:59 et les Français sa simple présence.
01:26:01 C'est une insulte. On récolte ce que l'on sème.
01:26:04 On est en direct avec Florian Tardif.
01:26:06 On arrive à vous avoir, Florian Tardif.
01:26:08 Vous étiez au plus près du président de la République.
01:26:10 Un président, vous le suivez depuis plusieurs années,
01:26:13 qu'on avait rarement vu aussi en colère.
01:26:16 Et c'était la question du soulèvement de la terre
01:26:18 et de cette proposition de venir débattre ou non avec les agriculteurs.
01:26:21 - Oui, il était furieux et il a ouvertement affiché
01:26:27 lors de ce point presse qui a été tenu tout à l'heure
01:26:29 par le président de la République.
01:26:31 Je suis très en colère. Je démends même cette information.
01:26:34 Alors on a un peu du mal à le croire tout simplement
01:26:36 parce que cette information nous a été quand même communiquée
01:26:39 par plusieurs conseillers techniques de l'Elysée,
01:26:42 même des conseillers presse.
01:26:43 Mais voilà, ce matin, Emmanuel Macron a expliqué
01:26:46 qu'il démentait cette information,
01:26:47 que jamais les soulèvements de la terre n'avaient été conviés
01:26:51 donc à ce débat et que même l'idée de les inviter
01:26:55 n'avait jamais été envisagée.
01:26:57 On a du mal à le croire, mais voici la position
01:26:59 donc du chef de l'État qui a expliqué qu'il était
01:27:03 donc furieux que cela ait pu être dit à des journalistes
01:27:07 compte tenu de la position qu'il a pu avoir par le passé.
01:27:10 Il a rappelé notamment le fait que le gouvernement
01:27:13 a tenté de dissoudre ce mouvement dissolution
01:27:16 qui a été cassé par le Conseil d'État.
01:27:18 - Florian Tardif, où est le président de la République
01:27:21 actuellement et va-t-il déambuler ?
01:27:23 Va-t-il aller au plus près des agriculteurs ?
01:27:27 - Écoute, Éliott, je ne sais pas.
01:27:30 Je ne sais pas où est le président de la République.
01:27:32 Je vais être assez franc avec vous.
01:27:34 J'étais en sa compagnie il y a environ une petite vingtaine de minutes.
01:27:38 Nous étions juste au-dessus, tout simplement parce qu'au niveau
01:27:42 du hall 1, il y a des salons de réception
01:27:45 où se déroulent assez régulièrement d'ailleurs des entretiens,
01:27:48 parfois entre le président de la République et différents acteurs,
01:27:51 mais également des entretiens entre les différents acteurs du salon.
01:27:55 Et ce sont des salons qui sont situés au deuxième étage.
01:27:58 Donc il y a un petit escalier jusqu'ici qui vous permet
01:28:01 d'accéder à ces salons.
01:28:03 Est-il toujours au niveau de ces salons où il a pu s'entretenir
01:28:07 tout à l'heure avec les syndicats ?
01:28:09 Peut-être, mais je ne suis pas en mesure de vous confirmer l'information.
01:28:12 Par contre, ce que je suis en mesure de vous confirmer,
01:28:14 c'est qu'il y a un comité d'accueil qui l'attend
01:28:18 s'il venait à descendre de ce deuxième étage.
01:28:21 - Et d'ailleurs, vous nous confirmez également,
01:28:23 mais on le voit à l'image, que le salon de l'agriculture
01:28:26 n'a toujours pas commencé, n'est toujours pas ouvert.
01:28:31 - Non, il n'est pas encore ouvert, tout simplement.
01:28:33 Et je vais peut-être demander à Manon, qui est avec moi,
01:28:36 de bouger un tout petit peu.
01:28:38 On va faire 5, 6 mètres si c'est possible.
01:28:41 C'est assez technique, tout simplement,
01:28:42 parce qu'il y a énormément de monde autour de moi.
01:28:44 Il y a des journalistes, mais je vais vous montrer une image
01:28:47 qui fait sens et qui explique pourquoi ce salon n'est toujours pas ouvert.
01:28:51 Manon va vous montrer.
01:28:53 Pour que le salon ouvre ses portes, il faut que ce salon soit inauguré
01:28:57 par le président de la République.
01:28:58 Il faut que ce ruban qui est juste derrière moi,
01:29:00 ce ruban bleu, blanc, rouge, soit coupé par ce dernier.
01:29:03 Vous voyez qu'il n'est toujours pas coupé.
01:29:04 Donc non, le salon n'a toujours pas ouvert ses portes.
01:29:06 - Eh bien, Florian Tardif, à l'instant, au moment où vous me parlez
01:29:10 à situation exceptionnelle et extrêmement tendue,
01:29:13 mesure inédite, puisque le salon de l'agriculture
01:29:16 ouvre ses portes au public avec retard, à l'exception du hall
01:29:21 investi par les manifestants, qui est donc le hall principal.
01:29:24 Donc derrière vous, le salon de l'agriculture ouvre
01:29:28 sans avoir symboliquement coupé ce ruban, comme on fait chaque année.
01:29:33 C'est là aussi un signe... - Qui est juste derrière moi.
01:29:36 - Qui est juste derrière vous.
01:29:37 Et c'est le signe quand même d'une situation inédite.
01:29:40 - C'est surréaliste.
01:29:43 C'est à dire que vous avez le symbole de l'ouverture qui reste intact.
01:29:48 Le salon qui ouvre malgré tout, un président dont on ne sait plus où il est.
01:29:53 Parce qu'on pense que s'il descendait dans le Haut-Lun,
01:29:55 les choses se passeraient mal.
01:29:57 On a l'impression qu'on n'est plus vraiment dans notre pays,
01:30:00 que tout cela n'a aucun sens.
01:30:02 Et la seule question qu'on se pose, et Philippe Gibert l'a très,
01:30:05 très bien dit tout à l'heure, c'est qu'est-ce que vous attendez
01:30:08 pour prendre votre perte, monsieur le président ?
01:30:11 Est-ce que vous êtes arrivé dans un degré de dénivelement de vous-même
01:30:16 qui fait que même face au réel, vous préférez encore votre fantasme
01:30:21 de toute puissance ?
01:30:23 - Céline, à situation aussi inédite, on l'a dit, tendue,
01:30:27 là pour l'instant c'est un peu revenu, une sorte de retour en calme.
01:30:32 Peut-être que des mots d'apaisement autour de ce plateau permettraient
01:30:36 d'avoir là aussi un décalage avec ce qui peut se passer sur le terrain
01:30:41 dans les prochaines années.
01:30:42 - Le seul qui peut apaiser les choses aujourd'hui a eu des mots
01:30:46 qui ont versé de l'huile sur le feu.
01:30:48 Le seul qui pouvait apaiser les choses c'était le président
01:30:52 en prenant sa perte, en faisant une forme de "mea culpa"
01:30:56 et puis en étant court et en mettant en avant quand même
01:30:59 quelques solutions qui étaient intéressantes.
01:31:02 Je pense au prix plancher, je pense que sur le prix plancher,
01:31:05 la FNSEA, les agriculteurs seraient tout à fait prêts à le soutenir.
01:31:10 Donc ce que je ne comprends pas...
01:31:11 - Mais vous voyez, vous vous y êtes imposé il y a encore quelques semaines.
01:31:13 Donc en fait il n'y a pas de cohérence aussi dans vos propositions.
01:31:15 - Et la même incohérence elle est sur le rôle de Pascal Canfin.
01:31:19 Si vous voulez être cohérent auprès des agriculteurs,
01:31:22 on ne laisse pas Pascal Canfin à l'Europe et c'est cette absence de cohérence
01:31:25 qui fait que la parole du président est démonétisée.
01:31:28 - Ce que je vous propose c'est qu'on revienne sur l'une des séquences
01:31:31 de la matinée, c'est entre 8h et 9h du matin,
01:31:36 au moment où le président arrive au salon de l'agriculture.
01:31:39 Là vous avez cette image en direct, un plan large d'un salon
01:31:43 qui est tristement vide avec une présence policière un peu partout
01:31:48 dans les travées des forces de l'ordre, qu'on voit un peu partout sur l'image.
01:31:54 Revenons sur cette séquence, il est 8h30, le président de la République vient d'arriver.
01:32:00 Vous avez des manifestants qui forcent l'entrée
01:32:04 parce qu'il y avait plusieurs centaines de personnes,
01:32:06 la sécurité qui est débordée et une confrontation entre forces de l'ordre
01:32:11 et manifestants à tel point qu'il y a une barrière qui cède.
01:32:14 Regardez.
01:32:16 - Sortez-la !
01:32:18 Sortez-la !
01:32:20 - C'est un crime !
01:32:23 - Sortez-la !
01:32:25 - Attention !
01:32:27 - On ne peut pas !
01:32:29 - On ne peut pas !
01:32:31 - On ne peut pas !
01:32:33 - On ne peut pas !
01:32:35 - On ne peut pas !
01:32:37 - On ne peut pas !
01:32:39 - On ne peut pas !
01:32:41 - On ne peut pas !
01:32:44 - On ne peut pas !
01:32:47 - On ne peut pas !
01:33:15 - Autre séquence à présent, ça c'était une séquence extrêmement inquiétante.
01:33:19 Autre sonore, c'est la déclaration d'un des agriculteurs qui était présent sur le terrain
01:33:24 et qui dit "La France est avec nous".
01:33:27 - Monsieur Macron, je vous le dis, vous n'allez pas rester longtemps en place si vous continuez comme ça.
01:33:34 Vous pensez finir votre mandat ? Je pense que vous n'allez pas le finir.
01:33:36 Parce que si on appuie sur le bouton, le peuple de France est dans la rue avec nous.
01:33:40 Le peuple de France est dans la rue avec nous.
01:33:43 Aujourd'hui on nourrit le peuple pour rien, vous dinapidez l'argent.
01:33:46 Vous financez des guerres. On n'en veut pas des guerres.
01:33:50 Mais aujourd'hui pour que les gens s'arrêtent, il faut les écouter.
01:33:53 Il faut les écouter, parce que c'est dramatique.
01:33:56 Mon père il est parti, en ayant travaillé jusqu'à 74 ans, 890 euros de retraite par mois.
01:34:01 On lui a cotisé des centaines de milliers de francs à la MSA qui nous folie encore aujourd'hui.
01:34:06 La FNSEA, elle est où dans ses revendications ? On parle des normes.
01:34:10 Et cette colère, elle est partagée par les Français.
01:34:13 C'est la première fois qu'on a un mouvement syndical, un mouvement agricole,
01:34:17 un secteur qui est soutenu par 9 Français sur 10.
01:34:20 Alors ce serait intéressant d'ailleurs de voir comment les Français vont recevoir, percevoir
01:34:25 ces images qu'on a pu vivre ce matin à l'antenne.
01:34:29 Monsieur Daugé.
01:34:30 Deux choses. La première, encore un exemple entre le discours du Président Macron et la réalité, les retraites.
01:34:36 Certes il a mis en place, mais les fonds qui étaient prévus n'existent plus aujourd'hui.
01:34:40 Et c'est reporté 2025, 2026, 2027, c'est l'exemple type.
01:34:44 Il a mis en place, donc il dit j'ai mis en place, mais elle n'est pas activée.
01:34:48 Donc on est toujours sur des retraites agricoles les plus basses quasiment,
01:34:51 avec des cotisations qui sont quand même importantes.
01:34:53 Donc il y a un vrai décrochement encore une fois.
01:34:55 La deuxième chose, le prix plancher. Ça c'était une bonne idée.
01:34:58 Parce que dans le même temps, on voit que notamment le patron de Lidl,
01:35:01 et certains autres, commencent à dire il faut mettre un prix plancher.
01:35:03 Donc ça veut dire que là il y a peut-être un moyen de rapprocher la grande distribution, le monde agricole.
01:35:07 Après il faut voir les modalités, c'est évident, ça montre que ça c'est des trucs qui peuvent rapprocher.
01:35:11 Et puis permettez-moi aujourd'hui, devant cette misère qu'on voit là,
01:35:15 d'avoir vraiment une pensée pour les agriculteurs et les agricultrices qui sont sur le terrain.
01:35:19 Qui travaillent aujourd'hui, parce qu'ils beaucoup travaillent le samedi et dimanche.
01:35:22 Je pense à tous ceux qui écoutent et qui voient ça, et qui voient le dénigrement qu'ils ont contre eux.
01:35:26 Je pense aux gens du Pas-de-Calais, parce qu'il ne l'a pas dit.
01:35:28 Il a dit on a fait des choses sur le curage des fossés.
01:35:31 Il a fait des discours sur le curage des fossés.
01:35:34 Non, la seule chose qu'ils ont fait, c'est raccourcir les délais d'instruction administrative.
01:35:40 Mais les conditions de curage sont telles qu'aujourd'hui on ne peut pas curer.
01:35:43 Et les agriculteurs sont les pieds dans l'eau depuis le mois de novembre dans le Pas-de-Calais.
01:35:46 Il n'y a toujours pas de solution depuis novembre.
01:35:48 Et ils nous disent que oui, regardez, on a mis en place des choses.
01:35:51 Donc c'est ce décrochement permanent qui fait aujourd'hui cette crise.
01:35:54 Et malheureusement, il aurait pu ce matin donner deux, trois exemples un peu concrets, sortir un peu.
01:35:59 -Vielle le grand débat, grand débat qui n'a pas soulevé.
01:36:02 -Non mais un grand débat avec les agriculteurs.
01:36:04 -Oui, bien sûr.
01:36:05 -Après, avec la société.
01:36:07 -On apprend à l'instant via l'Elysée qu'Emmanuel Macron va avoir un débat avec les agriculteurs au sein du Salon de l'Agriculture.
01:36:14 -Je n'ai pas compris là. On la refait.
01:36:17 -L'Elysée indique à l'instant qu'Emmanuel Macron va avoir un débat avec les agriculteurs au sein du Salon de l'Agriculture.
01:36:23 -Donc à grand débat, petit débat.
01:36:28 -Petit débat, sans doute avec des représentants syndicaux, peut-être ceux avec lesquels il a pu échanger ce matin, peut-être dans un format qui serait public cette fois.
01:36:35 On a entendu le président de la République tout à l'heure dire qu'il allait voir avec ses équipes s'il était possible de déambuler.
01:36:41 C'est sans doute pour ça qu'on attend depuis tout à l'heure qu'il y ait des échanges pour savoir si on peut ou non continuer la visite, organiser ce débat.
01:36:49 Visiblement, l'Elysée indique désormais qu'un débat va avoir lieu au sein du Salon de l'Agriculture.
01:36:54 -Je ne comprends pas rien, c'est-à-dire que les syndicats hier ont expliqué qu'ils ne voulaient pas débattre avec Emmanuel Macron et qu'il n'y ait pas de ce grand débat parce qu'il y avait soulèvement de la terre.
01:37:06 -Un débat agricole. -Exactement, un débat agricole, mais parce qu'il y avait soulèvement de la terre.
01:37:10 Donc là, on en revient à une nouvelle information que vous nous apportez à l'heure 35, c'est de dire que finalement, il pourrait y avoir un débat, un petit débat.
01:37:21 -Mais Emmanuel Macron ne va pas lâcher prise. Il veut ces images de discussion avec les agriculteurs. Il a bien compris qu'il y avait eu un gros fiasco hier.
01:37:31 Il essaie de rattraper les choses. Je ne suis pas sûr qu'en essayant de rattraper les choses, il ne va pas les aggraver.
01:37:36 -Il peut s'enfoncer parce que ça fait une heure, une heure et demie qu'on a ces images-là. Donc elles peuvent tourner toute la journée.
01:37:42 On ne va peut-être pas attendre toute la journée que le président de la République...
01:37:45 -Soudain, il clôt dans son salle. Visuellement, ce ne sera pas le président au milieu des agriculteurs.
01:37:50 -Ah !
01:37:51 -Non, mais j'imagine, vu les conditions, vous avez des gens qui manifestent qu'il aurait des difficultés à organiser un débat.
01:37:56 -Est-ce que le ring est toujours prêt ?
01:37:58 -La question est peut-être qu'il va se mettre dans une salle de réception. Florian a parlé des salles de réception du hall 1. Peut-être qu'ils vont utiliser des salles.
01:38:05 -Alors là, pour le coup, en termes d'image, ce serait terrible. C'est-à-dire que vous allez faire un débat filmé ou en tout cas un échange filmé.
01:38:14 -Ah ! Le président de la République, on le voit à l'image, qui a fait tomber la veste et qui a l'air justement de faire ce que vous étiez en train de dire à l'étage.
01:38:26 Vous le voyez au milieu des agriculteurs. Il veut prendre la parole, échanger avec les agriculteurs. On va écouter, peut-être qu'il parle.
01:38:35 -C'est pas bon le son.
01:38:37 ...
01:38:54 ...
01:38:56 -Alors visiblement, on a un problème de...
01:38:58 ...
01:39:02 -D'abord...
01:39:04 ...
01:39:08 ...
01:39:25 -Est-ce qu'on m'entend, s'il vous plaît ?
01:39:27 -Non.
01:39:29 ...
01:39:32 ...
01:39:36 -Bon. Visiblement, on a l'image. Pour l'instant, on a un problème de son. On n'entend pas ce qui est en train d'être dit.
01:39:44 Vous nous annonciez, il y a quelques instants, Thomas, finalement, Emmanuel Macron souhaite échanger avec certains responsables syndicaux.
01:39:55 On voit derrière Emmanuel Macron, Marc Fesneau. C'est visiblement à l'étage du salon de l'agriculture.
01:40:05 On écoute Emmanuel Macron. Peut-être qu'on l'entend mieux. On va retenter le coup cette fois-ci.
01:40:10 -Il en manque apparemment deux. Un côté FNSA et un côté CR.
01:40:15 ...
01:40:23 -Oui, non, c'est pas ça. Mais apparemment, chez vous, il en manque un. Et côté...
01:40:28 -Monsieur le Président, on a des personnes qui ont été embarquées tout à l'heure.
01:40:32 Ce qui serait bien, c'est que, étant donné qu'on attend des personnes de la CR et de la FNSA, c'est le temps qu'on les attend.
01:40:38 Si on peut essayer de faire passer... Vous pouvez essayer de faire passer un mot pour que ces gens-là soient libérés et remis en extérieur avec leurs compagnons agriculteurs.
01:40:48 -C'est un peu énervé ?
01:40:50 -Un petit peu énervé. Il y en a qui sont passés entre des cordons de CRS. Donc derrière, ils ont été accompagnés dehors.
01:40:55 Maintenant, je ne sais pas actuellement où est-ce qu'ils sont. Mais voilà. Il faudrait les remettre aujourd'hui.
01:40:59 -Monsieur le Président, en passe, ils étaient énervés aussi. Comme je vous disais tout à l'heure, les agriculteurs, ils sont désespérés.
01:41:05 Ils n'en peuvent plus. Moi, j'ai mon vice-président qui est parti un moment.
01:41:09 -Non, mais en fait, il n'y a pas que nous. Il y en a d'autres. On parle pour tout le monde.
01:41:13 -C'est pas seulement les agriculteurs. On est tous agriculteurs aujourd'hui. Il faut les sortir de la rue.
01:41:21 -D'abord, merci d'être là. Et l'objectif, c'est...
01:41:26 -C'est pour vous.
01:41:28 -Non, mais moi, je préfère toujours le dialogue. La confrontation, ça n'a aucun sens. La confrontation, ça ne produit rien.
01:41:36 Il y a le dialogue. Il peut y avoir des désaccords et désaccords. Mais au moins, on se cause et on met sur la table ce qu'on peut faire et comment on avance.
01:41:42 Donc moi, je voulais simplement vous dire, un, il faut que tout se remette dans le calme.
01:41:46 D'abord, pour le salon. Je parle de très court terme. Il faut que le salon se passe bien, parce que pour vos collègues, c'est parfois des mois, voire des années de boulot.
01:41:53 Ils sont montés avec leur bête, avec leur travail, pour le montrer là. Je veux dire...
01:41:58 -M. le Président, ça ne tient qu'à vous.
01:42:00 -Non, ça ne tient qu'à moi. Non, non, non, non, non. Attendez. Moi, je vais répondre, je vais m'engager.
01:42:04 Moi, je n'ai pas commencé. Et je n'ai pas attendu la crise pour m'engager pour l'agriculture. On est d'accord ?
01:42:09 -Non, c'est bon. -Non, non, non, non, non.
01:42:12 -C'est pas possible. -Non, mais ce n'est pas facile, c'est vrai.
01:42:14 -C'est facile. -Mais c'est du boulot. Et des salons, j'en ai fait. Et du boulot, j'en ai fait. Non, non, c'est bon.
01:42:18 -Lequel ? -Lequel quoi ? Non, mais attendez. Les lois Egalim, l'assurance-récolte, la carte-rête agricole.
01:42:24 -Non, mais... -Non, mais on va y venir. On va y venir sur le fond.
01:42:27 Mais l'assurance-récolte qu'on demandait depuis des décennies, les plans de filière, la bataille européenne pour avoir la PAC et pour bloquer le Mercosur, je veux dire, je ne me suis jamais planqué.
01:42:36 -Le Mercosur, il va passer. -Non, mais arrêtez.
01:42:38 -Monsieur le reflète. -Donc, je suis en train de dire juste, moi, je suis là, je me suis toujours engagé pour notre agriculture.
01:42:44 Écoutez, prenez tout ce que j'ai toujours dit, tout ce que j'ai toujours fait. Là, il y a de la colère, il y a des difficultés. Je ne les mésestime pas.
01:42:51 Le but, c'est qu'on en parle et qu'on apporte des réponses. Non, mais on va apporter des réponses concrètes.
01:42:55 Mais je dis, là, la priorité du moment, c'est que vos collègues puissent être relâchés, c'est que du coup, le calme soit là et c'est que tout le monde permette que le salon s'ouvre, se tienne, que les familles puissent venir et que vos collègues puissent s'exposer.
01:43:08 Ça, c'est la priorité du jour et de la semaine. Et ensuite, nous, c'est qu'on bâtisse une réponse. On a commencé. Le Premier ministre et le gouvernement se sont engagés.
01:43:16 Il y a un plan 62 mesures qui ont été vus avec vos syndicats. C'est que ça arrive sur le terrain et ça a commencé pour certaines et qu'on bâtisse ensemble le plan, la stratégie, les mesures, le calendrier, là.
01:43:28 Et moi, j'ai donné un rendez-vous. Je vais y revenir après à vos organisations dans trois semaines. Voilà le cadre. Maintenant, là, moi, je veux vous entendre, noter tous les trucs et prendre des engagements.
01:43:37 Alors il y a le collègue là et puis il y a pour vous. – S'il vous plaît. Comme vous dites, le rendez-vous a été pris. On vous attendait hier, ce matin.
01:43:46 – Je suis là ? – Oui, non mais il y a 1 200 annonces qui ont été marquées. On n'a plus tellement besoin de discuter. C'est marqué. C'est arrivé sur vos bureaux et les préfets.
01:43:55 Il y a eu un travail remarquable de tout le monde. Donc le sujet, vous ne savez plus les questions à poser. Elles sont écrites.
01:44:01 – Tout ça, c'est en train d'être fait. – Oui, mais on était venu, le rendez-vous, vous avez 10 jours pour travailler, vous avez un examen, on ramasse les feuilles dans 10 jours.
01:44:08 Le rendez-vous, c'était ce matin à 8 heures. On aurait dû s'entretenir. Et là, qu'est-ce qu'on fait ? On tourne en rond.
01:44:14 – Mais j'ai bien me suis entretenu avec l'ensemble de vos représentants. – Oui, mais… – Mais c'est énorme.
01:44:17 – Chut, s'il vous plaît. – Pardon ? – Non mais s'il vous plaît, si on s'était rencontré deux heures plus tôt, on ne serait même pas là.
01:44:23 – Quoi, deux heures plus tôt ? Moi, j'ai rencontré l'intersyndical. Pardon. Là, je vous rencontre parce que moi, j'ai rencontré l'intersyndical.
01:44:29 En bas, il y a eu des violences, c'est le bordel, il y a des trucs qui ont été détruits.
01:44:33 – On attend, on tourne en rond pendant deux heures. – Mais non, mais en bas, moi, je veux bien parler à tout le monde, simplement, tout le monde siffle.
01:44:37 – On fait pas de bande de bimbo. – Bon, donc là, on est là pour se causer, justement.
01:44:41 – Avec l'exaspération. – Non, mais je ne la mésestime pas.
01:44:44 Mais donc, je suis en train de vous dire, le boulot, il est fait sur le terrain. On a repris les copies.
01:44:49 On est en train de faire toute la simplification. Donc, on n'a pas attendu à ce matin pour commencer le boulot.
01:44:53 – Monsieur, s'il vous plaît. – Attendez, il y a le collègue qui avait demandé, qui est après vous.
01:44:56 – Alors, moi, je voudrais déjà me poser les bases. Ce n'est pas parce que nos amis sortent de garde à vue maintenant
01:45:02 que ça va aller tout de suite beaucoup mieux dans le salon. Ça, c'est la première chose, on est d'accord.
01:45:05 Ensuite, sur le fond du problème, il y a deux choses sur lesquelles vous ne répondez pas.
01:45:10 C'est, un, l'entrée des céréales et de toutes les cultures qui arrivent d'Ukraine,
01:45:15 qui aujourd'hui détruisent le marché agricole français. Le prix du blé a complètement dévissé.
01:45:21 Je pense que tout le monde est au courant aujourd'hui. Le prix du blé a dévissé.
01:45:24 Ça, c'est la première chose. Donc, qu'est-ce qu'on fait pour les entrées d'Ukraine qui sont colossales ?
01:45:29 Vous avez proposé de revenir à 2021, c'est 30 fois les importations d'Ukraine.
01:45:33 Et si on n'avait rien dit, ce serait 1 200 fois les importations d'Ukraine. C'est colossal.
01:45:37 Ça, c'est le premier point. Le deuxième point que je voudrais aborder, c'est,
01:45:40 enfin, ce n'est pas votre gouvernement, mais en tout cas, il y a eu un gouvernement qui a réussi à faire
01:45:44 des portiques sur les autoroutes pour faire une taxe sur le carbone. Peu importe, ça n'a pas fonctionné.
01:45:49 Aujourd'hui, ce qu'on demande, c'est que les produits qui sont vendus en France respectent nos normes de production,
01:45:54 notre qualité, nos standards de production et nos standards sociaux. C'est hyper important.
01:45:59 On a des taxes sociales. On les paye. On veut les payer pour que nos salariés puissent être bien payés
01:46:03 et puissent avoir une retraite décente. On ne parle même plus d'agriculture, là, parce que nous, c'est encore différent.
01:46:07 On parle des salariés. Il faut que les produits qui rentrent et qui sont vendus, qui ne correspondent pas
01:46:12 à nos normes françaises, soient rééquilibrés avec une taxe variable, c'est faisable, une taxe variable qui puisse
01:46:18 ensuite rééquilibrer le libre échange, la libre concurrence sur nos marchés intérieurs.
01:46:24 C'est ce qu'on demande depuis des mois. C'est des mesures de fonds qui concernent toute l'agriculture
01:46:29 et tous les corps de métier. Ça fait des années qu'on dit ça. Des années.
01:46:33 Moi, je ne vais pas vous mentir, c'est ma 26e journée de mobilisation. C'est ma 26e journée de mobilisation
01:46:39 que l'on organise. J'ai effectivement bloqué l'autoroute 1.1 pour essayer de vous faire réagir.
01:46:45 Ça a commencé à fonctionner, mais ce n'est quand même pas normal qu'on bloque une autoroute pour en arriver là,
01:46:49 qu'on bloque la France pour en arriver là. Ça fait des mois qu'on essaie de travailler, des mois qu'on demande
01:46:53 une feuille de route, qu'on demande un groupe de travail, que commencer à faire quelque chose.
01:46:57 On a l'impression, nous, dans nos fermes, oui, il y a des mesures qui sont prises. Je suis de l'Oise,
01:47:03 avec la préfète de l'Oise, ça se passe très bien. Mais au niveau national et européen, on a l'impression
01:47:08 que rien ne se passe, rien ne transpire de vos réunions, de vos groupes de travail.
01:47:13 Et ça, ça n'est pas tolérable pour les agriculteurs. C'est pour ça qu'on n'est pas contents et qu'aujourd'hui,
01:47:17 vous avez voulu faire un débat, on n'y revient pas. Vous nous rencontrez, c'est très bien, on peut s'exprimer librement,
01:47:22 c'est très bien, merci de nous recevoir. Mais il y a un moment, il faut qu'on ait des réponses concrètes.
01:47:26 C'est sûr que vous ne pouvez pas faire ça en deux minutes, c'est évident. Mais au moins nous dire très bien,
01:47:30 c'est noté, on fait un groupe de travail et on commence à avancer sur ce point. C'est tout ce qu'on demande.
01:47:34 Il y a le sucre aussi.
01:47:36 Je vais revenir, tout le monde va s'exprimer. Moi, je n'esquiverai aucune des questions.
01:47:43 Il y avait un monsieur, voilà, c'était monsieur qui...
01:47:45 Moi, je suis éleveur de vol à Yandourdogne. Alors, je vais vous parler de quelque chose qui me tient particulièrement à cœur,
01:47:50 qu'on a vécu encore ces jours-ci, c'est les suicides. Il y a un agriculteur qui se suicide tous les deux jours en France.
01:47:57 Et des jeunes. Donc, il faut aller très vite. On a besoin de respirer dans nos exploitations.
01:48:03 Il nous faut de la trésorerie, rapidement. Très rapidement, parce que ça ne pourra pas durer longtemps.
01:48:08 Nous, les femmes, on ne peut pas quitter. On dépend de nos maris, justement à cause de tous ces problèmes.
01:48:14 Alors, vous savez, c'est... Stop.
01:48:16 Le problème, quand vous avez un paysan qui est pendu au bout d'une corde...
01:48:18 On ne peut pas dire ça. Ça ne s'appelle pas du bien-être. On parle de bien-être animal.
01:48:22 Qu'est-ce qu'on a, nous, en agriculture, comme bien-être ?
01:48:25 Et justement...
01:48:27 Il faut... Il faut...
01:48:29 J'avais pas fini, j'avais pas fini, mais bon... J'avais pas fini.
01:48:31 Ah, pardon.
01:48:32 Eh ben oui, parce que je veux parler du suicide. Vous savez, nous, on travaille à peu près 100 heures par semaine.
01:48:37 Moi, ça fait 3 ans que je travaille 100 heures par semaine, que je ne sors pas un revenu.
01:48:41 C'est ma femme qui me fait vivre. Au mois d'août, j'ai failli passer à l'acte aussi.
01:48:46 J'ai un gamin de 15 ans et une gamine de 10 ans.
01:48:49 Vous croyez que ça me fait plaisir de monter au salaud ?
01:48:51 C'est mon père qui a 72 ans qui s'occupe de la ferme.
01:48:55 Et vous avez quoi, exactement, à faire ?
01:48:57 J'ai des poulets. J'élève des poulets. J'ai 6 bâtiments de poulets en poulets fermiers.
01:49:01 Et j'ai des terres. Et vous savez, je suis monté à Paris avec mon tracteur.
01:49:05 Et ça, je trouve ça vraiment lamentable que des agriculteurs de la CR ne peuvent pas monter manifester à Paris.
01:49:12 On est monté à Paris.
01:49:17 Et si vous voulez, il faut agir très vite pour cette trésorerie qu'on a besoin sur nos exploitations.
01:49:26 Et il faut aller très très vite.
01:49:28 Monsieur le Président, vous avez annoncé plein de mesures.
01:49:30 Des bonnes, des mauvaises, plein de mesures. Non mais peu importe, plein de mesures.
01:49:33 Appliquez toutes celles qui sont applicables, déjà, dès le plus rapidement possible.
01:49:37 Mettez un calendrier en place, appliquez tout ce qui est applicable.
01:49:40 Ce que l'Etat retoquera, ce que l'Europe retoquera, ça sera retoqué.
01:49:46 Mais appliquez tout ce qui est applicable qui permettrait aux agriculteurs de travailler mieux,
01:49:51 de pouvoir gagner un peu plus d'argent, de continuer à vivre.
01:49:55 Mais aujourd'hui, de suite, immédiatement, il nous faut du souffle, de l'oxygène.
01:50:01 Et tous les agriculteurs, aujourd'hui, manifestent.
01:50:04 Et c'est pour ça que ça bouge partout.
01:50:06 Et je regrette que certains syndicats ne l'aient pas dit, mais ça va être dit, puisqu'ils l'ont compris aussi.
01:50:11 Je regrette, je regrette que vous ne donniez pas du souffle aux agriculteurs.
01:50:18 C'est hyper facile à faire.
01:50:20 Vous l'avez fait pour le Covid, une année blanche, une année blanche, c'est tout.
01:50:23 Pour celui qui le souhaite.
01:50:25 Celui qui ne le veut pas, il ne le veut pas.
01:50:26 Et même, je vais vous dire pire que ça, celui qui le veut, même celui qui ne le veut pas,
01:50:30 il prend ses crédits qu'il aurait dû payer, qu'il ne paiera pas.
01:50:33 Il les place.
01:50:35 Vous savez, les années à l'agriculture, les années à l'agriculture se suivent et ne se ressemblent pas.
01:50:39 Aujourd'hui, vous êtes bien, demain, vous êtes mort.
01:50:43 L'agriculture, c'est comme ça.
01:50:44 Pourquoi ? A l'état climatique, tout le monde subit une grippe aviaire, des prix qui baissent.
01:50:50 Il y a toujours quelque chose.
01:50:53 Et donc, s'il vous plaît, s'il vous plaît, ça c'est vraiment une mesure que vous devez prendre immédiatement.
01:51:01 Là, devant les caméras, dire voilà, on va faire un ré-néglige, on va donner de l'oxygène aux agriculteurs.
01:51:08 Et vous verrez, faites ça, faites ça, et je vous garantis qu'en bas, vous allez calmer tout le monde.
01:51:12 Monsieur le Président, on doit pouvoir sortir d'ici avec des engagements.
01:51:17 Au moins, cet engagement, s'il vous plaît.
01:51:20 On ne peut pas partir de ce rendez-vous avec vous sans avoir un engagement.
01:51:25 Mais une position et acter l'arme immédiatement.
01:51:29 On ne peut pas partir de là comme ça.
01:51:31 Il y a monsieur là qui va parler plus tard.
01:51:34 Parle plus fort, parle plus fort.
01:51:36 Sur le problème des normes, aujourd'hui, la France en général sur-transporte les normes de l'Europe.
01:51:43 Et ça, c'est simplement insupportable que des produits au sein de l'Europe puissent être utilisés
01:51:49 et qu'ils ne puissent pas être utilisés dans nos exploitations.
01:51:52 Donc ça crée encore au sein de l'Europe une distorsion de concurrence.
01:51:55 Aujourd'hui, l'agriculteur, ce qu'il faut bien comprendre, il ne maîtrise pas sa production.
01:52:00 Il ne maîtrise pas ses prix de vente.
01:52:02 Et par toutes les normes que vous créez sur les exploitations,
01:52:05 l'agriculteur ne maîtrise plus son parcours technique.
01:52:08 Parce que moi, mon parcours technique, c'est votre administration qui la décide.
01:52:12 Je n'ai plus la maîtrise technique sur mon exploitation.
01:52:14 Et ça, c'est simplement inacceptable.
01:52:17 L'agriculteur, ça devient un ouvrier d'État sur lequel on fait peser toute la finance.
01:52:21 Il prend tous les risques, en fait, mais on lui a enlevé la maîtrise de tout le reste.
01:52:24 C'est simplement insupportable. Et je pense que la colère agricole, elle est là.
01:52:27 Indépendamment après des traités de Mercosur et de la mondialisation.
01:52:31 Mais sur les choses, revenons franco-français, puisque votre champ d'action, il est franco-français.
01:52:35 Agissez déjà sur ce que vous pouvez, c'est-à-dire évitez que l'administration soit...
01:52:41 Moi, j'ai été contrôlé trois fois dans la même année.
01:52:43 J'ai broyé des chardons, pas la bonne date.
01:52:46 28 000 euros d'amende, vous vous rendez compte ?
01:52:48 C'est plus que le revenu de l'exploitation d'une ferme.
01:52:51 Donc, il ne faut pas essayer que les gens se suicident,
01:52:54 parce que quand vous mettez 28 000 euros d'amende, c'est du totalitarisme complet.
01:52:58 Alors qu'il y a des normes, c'est bien, mais il y a un moment,
01:53:00 il faut que votre administration soit un peu plus souple aussi, en fait, compte tenu du contexte.
01:53:04 Et s'il vous plaît, pour rebondir justement sur les problèmes d'administration,
01:53:07 j'ai entendu tout à l'heure parler que dans un département, ils ont une préfète qui est très bien.
01:53:12 Il y a des départements où ce n'est pas du tout le cas.
01:53:14 Nous, sur notre département, on a un préfet qui applique des règles qui n'existent pas,
01:53:18 qui ne sont pas dans les lois, qui ne sont pas dans la réglementation.
01:53:21 Il y a juste à voir ce qui se passe sur les études à chemuc.
01:53:23 Il veut les faire appliquer, il dit que les études à chemuc, ça impose à lui.
01:53:26 Aujourd'hui, il n'y a rien dans les lois qui dit que les études à chemuc, oui, sur l'eau, s'appliquent.
01:53:31 Donc, s'il vous plaît, il faut faire quelque chose, il faut changer les préfets qui ne conviennent pas sur les départements.
01:53:36 Non, je suis sérieux.
01:53:37 Et quand on est devant la préfecture, que tous les agriculteurs, toutes les étiquettes,
01:53:40 tous les insindiqués sont devant la préfecture, ce monsieur ne descend pas à leur rencontre.
01:53:45 Donc, je pense qu'il y a du travail à faire sur les territoires.
01:53:48 Dans les conseillers aussi ?
01:53:49 Vous me direz.
01:53:50 Département de la Vienne.
01:53:52 Monsieur le président, attendez, il y avait un monsieur qui voulait parler.
01:53:56 Moi, je suis très, très, très déçu ce matin.
01:54:00 Déjà, aujourd'hui, le salon, c'est notre salon.
01:54:04 On a la fierté d'amener plein de produits, des présentations.
01:54:07 On a les collègues qui ont travaillé ardemment, vous l'avez rappelé.
01:54:10 Et là, aujourd'hui, ça fait deux heures qu'il y a des gens qui attendent devant la porte.
01:54:13 Ce n'est pas normal qu'ils ne soient pas là.
01:54:15 On est d'accord.
01:54:16 Donc ça, c'est déjà un point sur lequel ça aurait pu être mieux géré.
01:54:19 Alors, ça, c'est l'organisation de tout le monde.
01:54:22 Je sais pas.
01:54:23 Je vais vous faire porter le chapeau.
01:54:24 Non, mais on est tous collectivement là, pardon.
01:54:26 Mais ce n'est pas moi qui ai commis des violences.
01:54:29 Maintenant, ma deuxième, ma principale déception...
01:54:31 On n'a pas commis de violences.
01:54:32 On continue, on continue.
01:54:33 Non, non, non, mais il faut en sortir tous ensemble.
01:54:36 Ma principale déception, c'est qu'aujourd'hui, ça fait trois mois, même plus,
01:54:41 qu'on a des agriculteurs qui sont dans la rue.
01:54:43 Vous avez vos préfets de département qui travaillent depuis un petit bout de temps.
01:54:47 Vous avez vos ministres qui travaillent depuis un petit bout de temps.

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