Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:00 Bonjour à tous, ravis de vous retrouver pour l'heure des pros ce matin.
00:04 A la une, le déséquilibre mental de l'assaillant de la gare de Lyon ne fait nul doute pour les médecins.
00:09 L'étape psychiatrique de ce malien de 32 ans est l'argument massue,
00:14 comme une injonction à passer à autre chose et classer ce nouveau drame dans la catégorie fait d'hiver.
00:19 L'attaque à Paris en rappelle tant d'autres et met en lumière les mêmes failles de notre système.
00:25 L'ensauvagement de la société, la confirmation que nul lieu n'est à l'abri d'un crime barbare.
00:30 Ensuite vient la question migratoire.
00:32 Comment ce malien, réfugié en Italie, suivi en psychiatrie,
00:36 pouvait se déplacer comme un citoyen lambda sur le territoire européen ?
00:39 Pire, il arrive en France sans la moindre contrainte.
00:42 Lui qui voue une haine viscérale pour notre pays l'assume.
00:45 A défaut d'être suivi de près par les services italiens,
00:48 le suspect avait une communauté de 44 000 abonnés sur TikTok.
00:52 Il retrouvait un certain équilibre pour publier des vidéos,
00:55 prendre la parole et faire de la France l'ennemi de l'Afrique.
00:59 On s'habitue au pire, on refuse de voir le réel.
01:02 Est-ce qu'on doit accepter, impuissant, de vivre chez les fous ?
01:06 On en parle dans un instant.
01:08 L'information, c'est avec Isabelle Pugon.
01:10 Bonjour, Elliot. Bonjour à tous.
01:12 En Haute-Corse, une enquête a été ouverte pour violation de domicile et dégradations aggravées.
01:17 Des militants indépendantistes se sont introduits dans une maison
01:20 qui appartiendrait à Eric Dupond-Moëtti.
01:23 L'identité du propriétaire n'a pas été confirmée.
01:26 Sur X, le mouvement Corine Frontée a revendiqué une opération symbolique
01:30 afin de dénoncer les mécanismes répressifs en Corse.
01:34 Il l'a confirmé dans Ouest-France.
01:35 Xavier Bertrand a bien l'intention de se porter candidat à la prochaine présidentielle
01:40 afin de s'opposer à l'extrême droite.
01:42 Beaucoup aujourd'hui pensent déjà que 2027 sera le tour de Marine Le Pen.
01:46 Pas moi, a déclaré le président LR de la région Haute-France.
01:49 "Je n'ai pas changé d'ambition et j'ai appris de mes erreurs", a-t-il ajouté.
01:53 Enfin, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé des dizaines de cibles au Yémen hier.
01:58 Une riposte aux attaques répétées contre des navires menées par les rebelles Houthis,
02:02 soutenues par l'Iran.
02:04 Les forces de la coalition ont atteint une trentaine de cibles,
02:07 situées dans 13 lieux du Yémen.
02:10 Des cibles comprenant des stockages d'armes ou encore des systèmes de défense aérienne.
02:15 Merci chère Isabelle pour le Point sur l'information.
02:17 On est avec Georges Fenech, Éric Revelle, Élisabeth Lévy et Raphaël Stainville.
02:21 Bonjour à tous les quatre.
02:23 Vous m'aviez manqué le week-end dernier.
02:26 C'était Gautier Lebret qui était sur ce plateau avec vous, Éric Revelle.
02:30 Oui.
02:30 J'ai remarqué que vous aviez un plus large sourire quand Gautier Lebret était là.
02:35 Ah bon ?
02:36 Il vous manque ?
02:38 Euh... Oui, il nous manquait.
02:41 Éric, il vous aimait autant pas.
02:43 Mais non !
02:44 Vous étiez en vacances, non ?
02:45 Pas du tout.
02:47 Vous n'étiez pas des vacances.
02:48 Moi, je suis.
02:49 Pour parler de ma vie privée quand même.
02:51 L'anniversaire de mon père.
02:52 L'anniversaire de mon papa.
02:53 À qui nous le souhaitons.
02:54 On peut le souhaiter une semaine après, bien évidemment.
02:57 Heureux de vous retrouver à tous les quatre.
02:59 Le dimanche matin, c'est toujours très agréable.
03:01 Ça va vite, mais on va balayer ensemble l'actualité.
03:05 Revenons à une actualité plus lourde,
03:07 puisque l'assaillant de la gare de Lyon n'est plus en garde à vue.
03:11 Elle a été levée.
03:13 Au cœur de cette décision, c'est l'état psychiatrique
03:16 de ce malien de 32 ans qui est en jeu.
03:18 Je me permets, avant qu'on voit le sujet de Solène Boulan sur le profil
03:22 et sur les raisons de cette garde à vue levée,
03:24 de vous citer une réflexion de Christine Kelly,
03:27 qui a listé les différents drames dans un tweet en décembre dernier.
03:30 C'était au lendemain de l'attaque de l'attentat de Birakeim.
03:33 Sarah Halimi, trouble psy.
03:35 Victime de Mera, trouble psy.
03:38 Lola, trouble psy.
03:40 Les bébés d'Annecy, vous vous souvenez ?
03:42 Trouble psy.
03:43 Myriam Knoll, trouble psy.
03:45 Et hier, dans le gare de Lyon, la première chose qu'on vous explique,
03:48 ce sont les troubles psychiatriques.
03:50 On voit le sujet de Solène Boulan ?
03:51 On va se poser quand même quelques questions.
03:53 Selon les premiers éléments de l'enquête,
03:58 le suspect est un homme malien, âgé de 32 ans.
04:02 Il a été retrouvé en possession d'un couteau et d'un marteau
04:05 et a déclaré, lors de son arrestation, souffrir de troubles psychiatriques.
04:09 Selon une source policière,
04:10 l'agresseur présumé bénéficiait d'un suivi psychiatrique à Turin.
04:15 Des médicaments ont été retrouvés sur lui par les enquêteurs.
04:18 L'individu était également en possession de plusieurs documents italiens,
04:22 dont un titre de séjour émis en 2019 et un permis de conduire.
04:26 Des documents qui lui permettaient de voyager légalement en France.
04:30 L'individu est inconnu de la police et des renseignements,
04:33 à la fois en France et en Italie.
04:35 Concernant les motivations du suspect,
04:38 aucun signe de religiosité n'a été relevé,
04:40 mais les enquêteurs restent prudents,
04:43 car l'homme possédait un compte TikTok
04:44 sur lequel il publiait des vidéos ces derniers mois,
04:47 tenant un discours anti-français, anti-colonialiste,
04:50 mais sans connotation religieuse.
04:53 Il faut être toujours très prudent,
04:54 puisque les investigations sont en cours et menées par la police judiciaire.
04:57 Il y a des investigations qui vont être faites sur sa téléphonie,
05:01 des investigations qui vont être faites sur son parcours en Italie,
05:03 et on verra si la piste terroriste est définitivement écartée ou pas.
05:07 L'agresseur présumé a été pris en charge
05:09 par l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police.
05:13 Son état psychologique étant incompatible avec sa garde à vue.
05:17 Et là, je me tourne vers l'ancien magistrat Georges Frenek.
05:19 Le trouble psychiatrique, c'est devenu le prix
05:22 qui vous évite de parler des sujets de fond.
05:25 On l'utilise tout de suite.
05:26 Boum ! On sort le trouble psychiatrique.
05:29 Et ensuite, fermez le banc.
05:30 On n'a plus rien à dire, c'est un fou.
05:31 C'est ce que vous voulez faire avec un fou.
05:32 Permettez-moi de dire que l'aspect religiosité
05:35 n'est pas nécessaire pour qualifier de terrorisme.
05:38 Il y a eu des tas de groupes terroristes dans notre histoire
05:41 et qui n'avaient aucun lien avec la religiosité.
05:44 La bande à badeurs, Action Directe et que sais-je encore.
05:47 - C'est idéologique.
05:48 - Voilà, c'est idéologique.
05:49 Il n'y a pas besoin de religiosité pour avoir un crime.
05:53 D'abord, ce qui s'est passé en garde à vue,
05:55 c'est un simple examen psychiatrique qui nous dit
05:58 son état de santé n'est pas compatible avec une garde à vue.
06:00 Ce n'est pas une expertise.
06:02 Une expertise, c'est autre chose.
06:03 C'est ce qui sera ordonné dans les prochains temps
06:06 et rapidement par les jeux d'instruction.
06:08 Le jeu d'instruction qui va être saisi de cette affaire.
06:10 - On est en matière criminelle quand même.
06:12 - Évidemment.
06:12 - Tentative d'assassinat.
06:13 On est en matière criminelle.
06:14 Donc, il va y avoir, je ne sais pas si le parquet national
06:17 de terrorisme va se saisir ou pas,
06:18 mais quoi qu'il en soit, le parquet de droits communs de Paris
06:22 va effectivement saisir forcément un jeu d'instruction
06:25 qui va désigner des experts psychiatres.
06:28 - Bien sûr.
06:29 Et ils vont avoir du boulot parce que, par exemple,
06:31 cet individu, sur les réseaux sociaux,
06:34 il a multiplié les vidéos.
06:36 - Oui, il n'a pas l'air fou.
06:37 - Il déverse sa haine de la France.
06:40 - Ils ont très construit ces vidéos.
06:41 - Il explique que la France est l'ennemi de l'Afrique,
06:43 que l'attaque est la meilleure des défenses.
06:46 Voilà ce qu'il peut dire sur les réseaux sociaux,
06:48 très propre sur lui, des vidéos assez claires d'ailleurs.
06:51 Donc, c'est assez perturbant.
06:52 Mais troubles psychiatriques, on arrête d'en parler,
06:54 c'est un fait divers.
06:55 - Attendons de voir.
06:56 - Mais non, c'est un fait divers.
06:57 - Mais d'abord, on peut tous se dire que quand quelqu'un
07:00 commet ce genre d'acte, que ce soit prendre un camion à Nice,
07:05 je veux dire, quel que soit le reste de ses motivations idéologiques,
07:08 il a, pardon...
07:09 - De fait, un certain déséquilibre.
07:10 - Je veux dire, quelqu'un d'absolument équilibré,
07:13 si vous voulez, ne fait pas ce genre de choses.
07:15 Donc, si vous voulez, ça devient un peu absurde.
07:17 Et j'ai entendu hier, franchement, sur votre plateau,
07:19 j'ai entendu le début de votre émission et j'ai trouvé
07:21 que c'était, dans le fond, le plus intéressant pour moi,
07:25 c'est que c'est le premier, quelqu'un dit,
07:27 c'est le premier attentat qui n'est pas un attentat islamiste,
07:30 mais un attentat décolonial, si on veut.
07:33 - Oui, c'est Amin Al-Khatmi qui a eu cette réflexion-là hier soir.
07:37 C'est sa réflexion sur le sujet.
07:40 Attendons de voir, justement, l'enquête qui nous permettra
07:43 de dire si oui ou non.
07:44 Lui, il fait la corrélation entre ce qu'il a pu dire
07:47 sur les réseaux sociaux, parce que c'est un malien,
07:49 il explique que la France a un passé colonial,
07:51 que la France est le problème, est le danger,
07:54 est l'ennemi de l'Afrique à travers ce passé-là,
07:57 et qu'il faut attaquer...
07:58 - Et ce que disait Amin, ce qui était intéressant,
08:00 c'est qu'il disait très exactement,
08:03 à mon près, les discours qu'on peut entendre
08:06 dans certaines mouvements décoloniales,
08:07 chez les indigènes, mais aussi parfois chez les filles,
08:11 et ça, c'est quand même intéressant,
08:12 parce que là, il n'a pas dit à la Ouagbar,
08:14 il n'a pas dit que ce n'était pas du terrorisme islamiste.
08:16 Enfin, en tous les cas, on n'en sait rien pour l'instant.
08:18 - Pour l'instant...
08:19 - C'est le premier franco-scythe à assumer,
08:21 pour reprendre la qualification...
08:22 - Oui, c'est vrai, Raphaël.
08:23 - C'est très intéressant ce que vous dites.
08:24 - Oui.
08:25 - C'est très intéressant.
08:26 Effectivement, ça pourrait, ça pourrait...
08:28 - Mais c'est au nom de la détestation de la France.
08:30 - Exactement.
08:31 - Et que son discours est charpenté, qu'il a commis cet acte.
08:36 Mais il y a quand même quelque chose qui est très intéressant,
08:38 c'est la manière dont la volonté de disjoindre absolument cet acte,
08:42 ses propos, le discours qu'il a pu nourrir, tenir
08:45 depuis plusieurs mois, voire années,
08:47 sur cette détestation de la France,
08:50 et l'impossibilité de dire, puisque c'est à la justice
08:53 d'établir que ces vidéos sont bien celles
08:55 de l'auteur de cette agression.
08:58 Et donc, dans ce laps de temps, on est en boucle
09:02 sur la psychiatrisation de cet individu.
09:05 - Et c'est pour ça que...
09:06 - Comme s'il fallait empêcher, vraiment, de voir cette réalité
09:09 que tout le monde voit.
09:12 - Donc, on a un fou qui circule librement sur le sol européen,
09:16 qui passe de l'Italie à la France sans problème,
09:18 alors que sur les réseaux sociaux, il explique que la France
09:20 est son ennemi.
09:21 C'est juste la confirmation qu'on vit chez les fous.
09:23 Ce qui est intéressant, c'est le traitement médiatique.
09:27 Eric Revelle, l'ancien directeur que vous avez été,
09:29 vous savez, ce sujet-là, comment il a été traité sur TF1,
09:33 aux 20 heures ? Une brève.
09:35 - Oui, oui.
09:36 - Ah, oui. Une brève.
09:37 - Écoutez... - C'est un fou, c'est un fait divers.
09:38 Qu'est-ce que vous voulez qu'on dise de ça ?
09:39 - Oui, oui, bien sûr.
09:41 Alors, que la psychiatrie en France et partout en Europe
09:44 soit délaissée, il n'y a pas de doute,
09:45 mais ce que j'ai du mal à comprendre dans l'argumentaire
09:48 du pouvoir en place, encore une fois, on va être prudent.
09:51 On va être prudent, toujours.
09:52 On va être prudent, mais je ne sais pas si c'est beaucoup
09:55 plus rassurant pour les populations, notamment les Françaises
09:57 et les Français, de savoir qu'il y a autant de fous
10:00 en liberté qui sont capables de passer à l'acte
10:02 n'importe quand, n'importe où.
10:04 Parce qu'en fait, on voit bien le préfet de Nièze,
10:06 il est... Voilà, on va voir si c'est un acte terroriste.
10:10 Bon, mais les Français qui assistent à ça,
10:12 en fait, ils ne sont pas beaucoup plus rassurés
10:14 que ce soit un acte terroriste ou pas.
10:17 On s'aperçoit que des attaques au couteau,
10:19 il y en a X par jour dans ce pays.
10:20 - Il paraît qu'on en a plus chez...
10:22 - 120 par jour, selon Mathieu Vallet, qui est de Nessaie.
10:24 - Sur le sujet de la colonisation,
10:27 c'est aussi très intéressant parce que l'un des argumentaires
10:30 aussi de ceux parmi les groupes terroristes
10:33 qui combattent Israël aujourd'hui,
10:36 c'est précisément le reproche qu'on lui fait
10:38 de la colonisation d'Israël sur des territoires
10:42 "palestiniens".
10:44 Et cette intersection commune sur la colonisation
10:46 fait que l'Occident, d'une manière générale,
10:48 les judéo-chrétiens sont la cible de ces gens, en réalité.
10:53 Qu'ils soient fous ou pas, moi, si vous voulez,
10:55 ce qui me tétanise, c'est d'imaginer qu'il y a autant de fous
10:58 qui soient capables de passer à l'acte,
11:00 que ce soit des terroristes ou pas.
11:02 Vous voyez l'explosion des statistiques d'insécurité
11:05 dans ce pays qui ont été révélées par le ministère de l'Intérieur.
11:08 Mais attendez, on vit dans un pays
11:09 qui est quand même de plus en plus dangereux.
11:10 - Et c'est justement ce qui est partagé
11:12 par des riverains qui étaient aux abords de la gare de Lyon
11:15 et qui ont été interrogés au micro de CNews.
11:18 Hier, on a juste un ministre de la Justice
11:21 qui nous expliquait que la France n'était pas un coup de gorge
11:23 et qu'il y avait un sentiment d'insécurité.
11:25 Vous le rappelez ?
11:26 - Encore.
11:27 Il n'a jamais dit "j'ai commis une erreur".
11:30 - Quand vous dites "hier", c'est un "hier"...
11:32 - Ah oui !
11:32 - C'était pas hier ?
11:33 - Non, c'était pas hier.
11:34 - Bah non !
11:35 - C'était pas hier, c'était en 2020.
11:37 - Ah, en 2020, il y a quelques années.
11:39 - Mais est-ce que vous avez déjà entendu Eric Dupond-Moretti dire
11:44 "ce que j'ai pu dire il y a quelques années,
11:46 je ne le dirai pas aujourd'hui, je me suis trompé".
11:49 - Mais non !
11:49 - Avez-vous déjà entendu un politique prononcer cette phrase ?
11:52 - Oui !
11:53 - Gabriel Attal, on a commis des erreurs sur la politique agricole.
11:58 On écoute C.Rivrain au micro de CNews.
12:01 - C'est dangereux.
12:02 La proximité de la gare fait que ça attire une population
12:08 qui malheureusement est dans le besoin.
12:11 Mais dans cette population, il y a des gens qui sont dangereux.
12:14 Nous interpellons, je vous le dis depuis des mois, la mairie
12:17 et rien ne bouge.
12:18 - On peut se faire agresser de partout,
12:20 du 1er au 20e arrondissement, même en province, partout.
12:23 C'est parce que c'est la misérosité.
12:26 - Moi, je peure pour mon épouse, je peure pour mes enfants.
12:28 C'est vrai que ce n'est pas facile, il faut toujours être aux aguets,
12:32 toujours surveiller ce qui peut se passer.
12:34 - Il y a énormément de réactions sur les réseaux sociaux,
12:37 quelqu'un qui dit "c'est fou, tout c'est fou, qui se croit fou".
12:40 C'est vrai que ça commence à faire beaucoup.
12:42 - Dans les prisons, vous avez à peu près un gros tiers de détenus
12:47 qui souffrent de troubles psychiatriques.
12:50 - On peut avoir quand même le cumul de plusieurs problèmes.
12:55 - Justement, on vient sur le second problème,
12:58 au-delà du problème psychiatrique et du suivi.
13:01 C'est la question des frontières.
13:03 C'est évidemment la question migratoire.
13:07 Pourquoi je vous dis ça ? Je résume.
13:09 Un Malien qui arrive en Italie en 2016,
13:13 qui obtient justement un titre de séjour pour deux raisons.
13:17 Son profil psychiatrique est lourd, il a besoin d'un suivi,
13:20 et parce que la région dans laquelle il vient est en proie à des conflits.
13:25 Donc on le garde en Italie.
13:27 Je répète que sur les réseaux sociaux, et notamment sur TikTok,
13:30 il y avait une grande communauté qui pouvait régulièrement l'entendre dire
13:34 "j'ai une haine pour la France", "la France est l'ennemi de l'Afrique".
13:39 Bon, il est possible qu'on puisse dire que cet individu déjà
13:43 est dangereux psychologiquement,
13:45 et puis il pourrait être dangereux pour notre voisin français.
13:48 On pourrait peut-être les alerter les Français.
13:50 Eh ben non, il vient, il va prendre le train comme un citoyen lambda,
13:54 puisqu'il a un titre de séjour.
13:55 Il n'y a aucun problème et qu'on ne peut plus refouler.
13:58 Mais j'aimais le nombre de gens qui disent des horreurs sur les réseaux sociaux.
14:01 Et c'est le deuxième argument qui a été utilisé hier par le préfet de Paris,
14:07 très rapidement, qui va dire "trouble psychiatrique"
14:10 et qui va dire "en situation régulière sur le territoire européen".
14:14 Eric Izemour lui a répondu d'ailleurs,
14:17 et cela devrait nous rassurer.
14:18 Les étrangers extra-européens n'ont pas à se promener librement
14:21 sur notre continent.
14:23 Il faut suspendre Schengen.
14:25 Georges Fenech.
14:27 Oui, il faut en tout cas peut-être mettre sur pause, comme on dit.
14:32 On l'a fait d'ailleurs en 2015, lorsqu'il y a eu les attentats.
14:35 On a rétabli les contrôles au front.
14:37 Il y a une clause de Schengen qu'il prévoit.
14:39 Et moi, j'entends régulièrement, même M. Macron d'ailleurs,
14:41 le président de la République, a dit qu'il fallait revoir
14:44 l'espace Schengen.
14:45 Donc il faut revoir effectivement cette libre circulation des étrangers.
14:49 Schengen, c'est fait pour les Européens.
14:51 Libre circulation.
14:52 Là, finalement, il s'infiltre sur le territoire.
14:55 Et ensuite, ça a été le cas, vous l'avez rappelé,
14:57 de l'assaillant d'Annecy.
14:59 Mais bien sûr, il a fait toute l'Europe.
15:01 Il est parti en Suède, en Suisse, en Italie.
15:04 On doit revoir sans aucun doute ces règles.
15:06 Et puis avoir une base commune à Europol d'informations,
15:09 de ceux qui circulent, de ceux qui ont des problèmes psychiatriques.
15:12 Elles n'existent pas véritablement.
15:14 Bien évidemment.
15:14 Il a fait pour liquider les frontières intérieures.
15:16 On l'a vu encore dans la décision du Conseil d'État
15:19 d'empêcher les éloignements, en l'occurrence des clandestins.
15:25 Mais c'est la grande liquidation des frontières intérieures.
15:28 Je vous propose d'écouter Philippe Fontana.
15:30 Il est avocat au barreau de Paris et spécialiste justement
15:33 du droit sur les questions migratoires.
15:37 Si une personne entre dans l'espace Schengen
15:40 et qu'elle a un séjour régulier dans un des États
15:43 qui composent l'espace Schengen,
15:45 elle peut à ce moment-là circuler librement
15:49 dans les 26 États qui composent cet espace Schengen.
15:52 Alors qu'il faudrait sans doute prendre une autre mesure alternative.
15:57 C'est-à-dire une personne qui rentre dans un État
16:01 qui compose l'État Schengen,
16:03 elle ne serait uniquement autorisée à rester dans cet État,
16:09 soit sous statut touristique,
16:13 soit sous un statut vie privée et familiale ou travail.
16:17 Or là, nous avons tout le contraire,
16:20 c'est-à-dire qu'on ne peut pas maîtriser
16:23 la circulation des étrangers à l'intérieur de cet espace.
16:27 A l'origine, l'espace Schengen est prévu pour les Européens.
16:31 -Ca révèle un homme avec un profil psychiatrique aussi lourd,
16:35 il circule comme vous et moi, il prend le train,
16:38 il se déplace de Paris jusqu'à Turin sans le moindre souci,
16:42 sans le moindre contrôle.
16:44 -Mais n'oubliez pas une chose, Eliott,
16:45 c'est que le pacte Asie des migrations
16:47 qui a été approuvé par le Parlement européen
16:49 il y a quelques semaines prévoit notamment une chose,
16:53 c'est la répartition par quota dans les pays d'immigrés
16:58 qui sont arrivés illégalement sur le sol européen.
17:01 Ca ne vous a pas échappé.
17:02 Ca veut dire qu'en réalité, ces gens qu'on va répartir
17:05 sous peine d'amende,
17:08 ces gens qu'on va répartir un peu partout en Europe,
17:10 on n'aura pas le choix puisque Bruxelles a fait adopter
17:13 de manière supranationale ce pacte Asie des migrations.
17:16 -Merci Madame van der Leyen.
17:18 -Mais vous pensez qu'on va savoir
17:21 quel est le profil psychologique ou psychiatrique des gens
17:24 qu'on va nous imposer dans tel ou tel pays ?
17:26 Pas du tout.
17:27 Puis si je suis un peu plus cynique,
17:30 la disparition de nos agriculteurs.
17:32 -On va y venir.
17:32 -Oui, mais la disparition de nos agriculteurs,
17:35 ça veut dire quoi aussi ?
17:36 Ca veut dire que si on répartit des quotas de migrants,
17:39 on les répartira où ?
17:41 -Dans les zones rurales bien sûr.
17:42 -Dans des zones rurales qui sont en déshérence, etc.
17:46 Donc tous ces sujets-là, pardonnez-moi,
17:48 puisqu'on parlait de supranationalité
17:50 sur le libre-échange pour les agriculteurs,
17:52 là vous avez une supranationalité sur la répartition des migrants
17:55 qui est un vrai sujet.
17:56 -Mais c'est pour ça que sur les questions migratoires,
18:00 énergétiques, agricoles,
18:02 c'est intimement lié avec les incohérences bruxelloises,
18:06 avec l'Union européenne qui aujourd'hui décide de tout
18:09 et vous avez les pays qui subissent.
18:11 -Non mais attendez, il y a un certain nombre de choses
18:14 qu'on décide nous sur lesquelles...
18:15 -En matière agricole ?
18:16 -Sur lesquelles nous avons totalement renoncé.
18:19 Vous voyez bien, on a pensé...
18:20 Mais juste avant d'anticiper...
18:22 -Et ensuite on parle de l'agriculture, oui.
18:24 -Ah oui, parce que...
18:25 -Non, parce que vous avez posé une question filigrane,
18:28 je trouve qu'il mérite quand même qu'on en dise un mot,
18:30 c'est vous dites avec tout ce qu'il disait sur les réseaux sociaux.
18:33 Et là, d'abord, des gens qui disent des horreurs sur la France,
18:36 sur les réseaux sociaux,
18:38 il y en a tellement qu'à mon avis,
18:40 c'est abruptif de les contrôler,
18:41 mais même d'un point de vue des principes.
18:43 Je trouve que ça pose la question de...
18:46 Après tout, on a le droit de penser des horreurs sur la France,
18:49 on est dans un pays libre.
18:50 -Ce n'est plus que des horreurs, c'est qu'ils menaçaient...
18:52 -Alors est-ce qu'ils menaçaient ça que je...
18:53 -Par exemple, il avait une réflexion en disant
18:55 "l'attaque est la meilleure des défenses",
18:58 et il expliquait que la France était l'ennemi de l'Afrique.
19:01 Et je ne vais citer que ces deux vidéos.
19:05 Et d'ailleurs, vous ne les avez pas vues, hein.
19:07 -Elles ont été retirées, finalement ?
19:09 -Son compte a été suspendu.
19:10 Parlons des agriculteurs.
19:11 Parlons des agriculteurs après deux semaines de mobilisation,
19:14 ils retrouvent leur ferme, ils ont été accueillis,
19:16 c'est une séquence absolument merveilleuse.
19:18 Vous allez voir, ils ont été accueillis en héros.
19:20 C'est un convoi qui était parti de Rungis,
19:23 arrivé à Bergerac.
19:25 J'avais l'impression, quand vous allez regarder cette séquence,
19:27 moi, hier soir, je me suis dit "mais c'est le Tour de France".
19:29 C'est la même...
19:30 Voilà, sauf que vous enlevez les vélos
19:33 et vous mettez des tracteurs.
19:34 Mais c'est la même ambiance, c'est la même atmosphère
19:36 et c'est agréable de voir ça. Regardez.
19:39 *Musique*
20:05 -C'est le Tour de France, Georges Rennec.
20:06 -C'est vraiment...
20:08 Moi, je trouve que les agriculteurs ont vraiment gagné
20:12 en termes d'images dans le pays.
20:14 C'était de dignité.
20:16 Il me manque déjà.
20:17 Je dirais, bon, c'est vrai, ces tracteurs à côté de Paris,
20:20 c'est sympathique, sauf que ça nous empêche de circuler.
20:23 Mais il y a un côté attachant.
20:25 -Vous n'aviez pas besoin des tracteurs pour avoir
20:27 des difficultés de circulation dans Paris.
20:29 -C'était déjà le cas.
20:30 -Oui, oui, vous pouvez remercier Ani Dalgo.
20:33 Or, je vous l'ai dit, ils ont gagné en termes d'images.
20:35 -C'est très intéressant.
20:36 Ce n'est pas ça qui est intéressant.
20:37 Moi, je veux savoir s'ils ont gagné face à Bruxelles.
20:40 Et c'est la question que vous posez dans le JDD, Raphaël Stainville.
20:43 -On parle du Tour de France, mais là, il n'y a pas de vainqueurs.
20:45 En tout cas, il y a même plutôt des perdants.
20:47 C'est-à-dire que le Green Deal,
20:49 il n'a pas été fondamentalement remis en cause.
20:52 Ils ont eu quelques avancées très conjoncturelles.
20:54 On leur a donné une aumône de 400 millions qui,
20:58 comparé aux 50 milliards accordés à l'Ukraine,
21:01 atteintement, c'est limite du foutage de gueule.
21:03 Et il faudrait qu'ils aient gagné.
21:06 Non, pour l'instant, on en est qu'au tout début.
21:08 Le combat reste à mener.
21:10 Et je ne suis pas sûr qu'ils soient tellement à leur avantage.
21:13 -Vous avez raison. 400 millions d'euros.
21:15 -Il s'est passé quelque chose.
21:17 -Il s'est passé quelque chose, mais sauf que,
21:19 actuellement, le plan...
21:21 Oh, je ne crois pas.
21:22 400 millions d'euros de mesures d'urgence pour les agriculteurs.
21:26 Je rappelle juste un instant que le Ségur de la santé,
21:29 c'était 19 milliards.
21:30 Ils ne parlent même pas de l'aide à l'Ukraine.
21:32 C'est une question que vous vous posez,
21:33 sondage du JDD C-News Europe 1.
21:36 Pensez-vous que les agriculteurs ont gagné ou perdu
21:39 leur bras de fer avec le gouvernement ?
21:40 Et c'est très partagé.
21:41 37 % des Français pensent que les agriculteurs ont gagné.
21:44 34 % ont perdu.
21:46 Et il y a un tiers qui ne se prononce pas, qui ne sait pas.
21:49 Éric Revelle, vous êtes...
21:50 Ou vous situez...
21:51 -Je comprends bien ce qu'a dit Georges Fenez,
21:53 sauf que l'image restaurée des agriculteurs,
21:56 ce n'est pas ça qui va augmenter leur revenu mensuel.
21:59 Moi, je trouve que c'est d'une tristesse infinie en réalité.
22:03 C'est-à-dire quand on voit ces gens qui reviennent
22:05 accueillis comme des héros, ce qui sont sans doute...
22:08 Mais en fait, je pense qu'ils ont perdu leur bras de fer.
22:11 Parce que 400 millions, ça va résoudre à court terme
22:16 leurs problèmes.
22:17 Mais sur les problèmes structurels,
22:19 qui sont notamment liés à la question des traités de libre-échange
22:22 et notamment du Mercosur,
22:24 mais attendez, tout ça est mis en pause,
22:26 mais va alors revenir comme un boomerang dans la figure.
22:29 Je rappelle que ces traités commerciaux
22:32 sont ratifiés à la majorité qualifiée.
22:36 Donc le président de la République française,
22:37 il peut jouer des muscles,
22:38 mais en réalité, le calcul est très simple.
22:40 Si 15 pays sur 27 votent pour le traité Mercosur,
22:44 il sera adopté.
22:45 -En l'état.
22:46 -Et nous serons obligés...
22:48 Et alors, il y a un cynisme plus incroyable,
22:50 c'est Christophe Béchut,
22:51 le ministre de la transition écologique.
22:53 -Christophe qui ?
22:54 -Christophe Béchut, le ministre de la transition écologique.
22:56 Vous savez, l'une des choses qu'ont tenu les agriculteurs,
22:59 c'est la refonte, enfin, ce qu'on avait compris,
23:03 du plan éco-phyto, vous savez ?
23:05 -Oui, oui, oui.
23:06 -Mais qu'est-ce que dit M. Béchut,
23:08 qu'il faudra écouter un petit peu aussi tout à l'heure ?
23:09 Il dit qu'en fait, non, pas du tout.
23:11 La pause, ce n'est pas ce qu'il allait vous dire.
23:14 C'est la pause, on va déjà en discuter.
23:16 C'est-à-dire qu'en réalité,
23:17 ce que les agriculteurs ont pensé obtenir
23:19 sur l'utilisation de pesticides,
23:21 le ministre de la transition écologique dit
23:23 il y a sans doute eu un malentendu.
23:25 Deux jours après la fin de la mobilisation des agriculteurs.
23:28 Mais attendez, parmi le foutage des mondes...
23:30 -Plus dur sera la crise si le gouvernement
23:35 a pris les agriculteurs pour des lapins de six semaines.
23:38 -Et puis le rôle de la FNSEA, c'est un cas majoritaire.
23:41 Il y a des élections l'an prochain
23:44 aux chambres d'agriculture en 2025.
23:46 Il faudra voir le score que va réaliser la FNSEA
23:48 face à la coordination rurale
23:50 ou même à la Confédération paysanne.
23:52 Je pense qu'on va assister à des choses.
23:53 -La publicité voulait qu'on continue
23:54 de parler des agriculteurs juste après la publicité.
23:56 Mais on a beaucoup de choses à faire.
23:57 -Vous êtes trop démocratique.
23:59 -Vous avez été épinglé, Eric Revelle.
24:02 Vous avez été épinglé sur les réseaux sociaux.
24:04 Apparemment, vous avez dit "française français".
24:06 -Et pas "vous".
24:07 -Français, tout simplement.
24:09 -Tu vas dire "celles et ceux" aussi ?
24:11 -De grâce, "celles et ceux", vous allez dire, M. Revelle.
24:14 Reprenez-vous pendant la publicité.
24:17 Ça ira mieux.
24:18 Allez, on revient dans un instant.
24:19 -Le masculin est distributif.
24:20 -Juste pour vous prévenir,
24:22 on reviendra évidemment sur l'interview dans le JDD
24:26 de Rachida Deti.
24:28 Extraordinaire.
24:29 Enfin, une ministre de la culture courageuse.
24:31 Et je voudrais vraiment qu'on s'arrête sur la France insoumise
24:34 qui pourrait être écartée de l'hommage national
24:38 qui sera rendu aux 42 Franco-Israéliens
24:40 décédés le 7 octobre dernier.
24:42 La pub.
24:43 9h30 sur CNews, la suite de l'heure des pros.
24:48 Mais d'abord, l'information.
24:49 C'est avec vous, Isabelle Piboulot.
24:51 Bonjour, Isabelle.
24:52 La révolte des agriculteurs persiste en Europe
24:55 comme en Italie où 150 tracteurs du pays ont convergé vers Rome.
24:59 La Suisse a connu sa première manifestation d'agriculteurs hier.
25:03 Un cortège d'une trentaine de tracteurs
25:05 a défilé dans les rues de Genève.
25:07 La Grèce a également suivi la mobilisation
25:09 dans le centre des Thessaloniques
25:11 pour réclamer l'augmentation des aides dans le secteur agricole.
25:15 Jour historique en Irlande du Nord.
25:17 Michelle O'Neill, 47 ans, est devenue la première dirigeante nationaliste
25:21 à prendre la tête du gouvernement dans cette province britannique.
25:24 Michelle O'Neill salue une nouvelle ère
25:26 et promet une assemblée pour tous.
25:28 Le président américain Joe Biden a souligné le redémarrage
25:31 des institutions en Irlande du Nord,
25:33 évoquant un pas important pour l'avenir de la province.
25:37 Enfin au Chili, au moins 51 personnes ont péri dans des incendies de forêt.
25:41 Un bilan provisoire.
25:43 Le centre et le sud du pays ont été ravagés.
25:45 Depuis vendredi, près de 43 000 hectares sont partis en fumée.
25:49 Entre 3000 et 6000 maisons ont été endommagées ou détruites.
25:53 Il s'agit de la tragédie la plus meurtrière de la dernière décennie au Chili.
25:57 Merci beaucoup Isabelle Piboulot.
26:00 Vous en avez parlé dans votre journal La crise agricole
26:03 qui vient après une crise de la santé en France,
26:05 qui n'est d'ailleurs toujours pas réglée.
26:07 Je le disais, le Ségur de la santé, c'est pas rien, 19 milliards.
26:11 Donc on attend des résultats, pour l'instant ils n'arrivent pas.
26:16 Les urgences sont saturées, les soignants manquent de bras,
26:19 manquent toujours de moyens, on a une suppression de lits
26:23 et il y a malheureusement des faits dramatiques qui arrivent dans les hôpitaux.
26:27 C'est ce qui s'est arrivé à Lucas, 25 ans,
26:30 dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre dernier.
26:32 Lucas décédé d'une septicémie à l'hôpital de hier.
26:35 Le jeune homme avait été transporté aux urgences pour de violentes douleurs à l'abdomen.
26:40 Mais après plus de 8 heures passées sur un brancard,
26:42 il meurt finalement d'un choc sceptique à 2h du matin.
26:46 D'ailleurs une enquête pour homicide involontaire a été ouverte.
26:50 Vous allez entendre Damien.
26:52 Damien, il est le voisin de chambre de Lucas aux urgences.
26:57 Il a témoigné hier chez notre ami Cyril Hanouna, je vous propose de l'écouter.
27:02 Au fur et à mesure que le temps passe, moi je vois que son état se dégrade vraiment.
27:07 Il se tordait de douleur, il criait pour aller ?
27:09 Non, il ne hurlait pas parce qu'il était à bout de force.
27:12 Il était en chaîn de fusil, il gémissait.
27:15 Et puis il essayait d'attirer l'attention des infirmiers en disant "s'il vous plaît, s'il vous plaît"
27:18 mais il était quand même à bout de force.
27:20 Et au fur et à mesure du temps, il se dégrade jusqu'à arriver à 21h où il fait un malaise.
27:24 Et là, juste à côté de moi, il se redresse sur son brancard, il s'adosse sur le mur
27:28 et il s'effondre littéralement.
27:30 Personne ne le calculait ?
27:32 A ce moment-là, non. C'est moi qui préviens l'infirmier qu'il est en train de faire un malaise.
27:38 A ce moment-là, cet infirmier qui lui a très bien fait son travail, le remet sur son brancard,
27:41 lui prend l'attention. Je ne suis pas médecin mais il avait une tension de 5,3,
27:44 ce qui est hyper faible.
27:46 Et il prend la décision d'aller alerter le médecin.
27:49 Le médecin sort, lui dit "ça va, monsieur ?"
27:53 Et lui, Lucas, il répond que ça va extrêmement mal encore une fois.
27:56 Et elle peut être rassurée par le fait qu'il puisse encore parler, elle re-rend dans son bureau.
28:01 Et pendant un quart d'heure, rien ne se passe.
28:04 L'infirmier, il est placé dans une salle de déchocs,
28:07 c'est une salle qui est faite pour prévenir tous les risques qu'il peut y avoir,
28:10 d'arrêt cardiaque, etc. Donc c'est une salle qui est mieux équipée.
28:13 Et Lucas meurt 4 heures après ce malaise.
28:16 C'est un témoignage qui est dramatique.
28:19 C'est plus mourir, en fait.
28:21 Ce qui est terrible en plus, c'est qu'évidemment il y aurait une enquête, etc.
28:26 Je ne sais pas pour ce cas-là, mais c'est même difficile d'incriminer les gens qui étaient là
28:32 parce qu'ils sont tellement sous la pression.
28:35 La mauvaise décision qu'on prend à un moment, elle est aussi liée certainement à un état de...
28:41 Évidemment, les soignants font tout ce qu'ils peuvent.
28:45 Vous avez des soignants aujourd'hui qui nous disaient, au pic de la crise,
28:50 quand on pouvait les interroger, parfois on a peur d'aller,
28:53 on a la boule au ventre quand on va à l'hôpital,
28:55 parce qu'on sait qu'on ne peut plus soigner comme on voudrait.
28:58 Oui, mais quelqu'un n'a pas vu, alors !
29:00 Il y a tellement de monde et on manque tellement de bras
29:04 qu'on ne peut plus s'occuper comme on pourrait le faire, comme on devrait le faire.
29:09 Vous évoquez de la maltraitance, ils ont l'impression de maltraiter leur patient.
29:13 Oui, c'est ça, c'est le mot que je cherchais.
29:15 Mais quelqu'un n'a pas vu ce qui se passait, là. On est d'accord.
29:18 Il faut redonner le pouvoir aux médecins à l'hôpital.
29:22 Aujourd'hui, le pouvoir, c'est l'administratif qui l'a.
29:25 Moi, j'ai connu des situations où il y a eu des conflits
29:28 entre les médecins, les chefs de service et l'administration
29:31 avec des menaces de grève des médecins,
29:34 parce qu'ils n'ont pas les moyens d'assurer un minimum de sécurité.
29:37 Je crois que pour l'APHP, donc les hôpitaux publics à Paris,
29:41 le budget est quand même de plus de 9 milliards.
29:44 Vous avez pour les emplois à temps plein,
29:47 un emploi à temps plein sur deux, c'est de l'administratif.
29:51 Ce n'est pas quelqu'un qui a les mains au plus près du patient.
29:53 - Plus de 40% d'une manière générale.
29:55 - Vous vous rendez compte ? - Bien sûr.
29:57 - C'est là où il y a probablement un souci.
30:00 Dans l'actualité ce dimanche également,
30:02 et on reviendra bien sûr sur la crise des urgences,
30:05 je voudrais qu'on parle un peu de politique.
30:07 Rachida Dati, qui fait la une du journal du dimanche,
30:10 avec une déclaration qui est une déclaration de bon sens,
30:13 mais courageuse, tant qu'on sait qu'il est difficile
30:17 de s'attaquer au service public.
30:21 Elle dit tout simplement que le service public doit respecter
30:24 un certain équilibre.
30:26 J'ai toujours été attaché au service public de l'audiovisuel.
30:29 La liberté de l'information doit être préservée.
30:32 Le service public a aussi une mission d'éducation à la citoyenneté.
30:35 Il suppose de donner à toutes les opinions,
30:38 celles qui font la diversité de la France, leur juste place.
30:42 - Je suis jalouse. - Jalouse de ?
30:44 - Parce que figurez-vous qu'il y a quelques années,
30:46 j'ai fait une interview de Rachida Dati,
30:48 elle disait "pique-pente" sur France Inter.
30:51 Nous, on est des gens polis et corrects,
30:53 et quand quelqu'un donne une interview, c'est sa parole,
30:55 donc il a le droit de relire.
30:57 Elle a tout enlevé, mais tout !
30:59 C'est devenu un truc complètement lénifiant sur France Inter,
31:01 et là j'ai été folle de rage en me disant
31:03 "on n'y arrivera jamais, ces gens de droite
31:05 ont tellement peur d'être Ricard, que jamais ils oseront".
31:09 Eh bien, ils ont osé sur le JDV.
31:11 - Mais attendez, pardonnez-moi, à l'époque,
31:13 elle n'était pas ministre de la Culture.
31:15 Aujourd'hui, c'est ça qui est extraordinaire.
31:17 - Je pense qu'il faut apprécier sa juste valeur,
31:21 c'est vraiment un pas immense qui a été franchi.
31:24 Chacun des mots de Rachida Dati, lorsqu'elle dit
31:26 "le service public doit donner sa juste place
31:28 à toutes les opinions", honnêtement,
31:30 on n'a pas entendu ça depuis des années.
31:32 Et quand on regarde la manière dont le service public
31:34 aujourd'hui traite un certain nombre d'invités politiques,
31:37 comment un certain nombre d'émissions
31:39 sont fabriquées avec des biais idéologiques,
31:42 honnêtement, c'est une avancée.
31:44 Alors, est-ce qu'elle ira jusqu'au bout ?
31:46 On l'espère, mais ne serait-ce que d'avoir prononcé ces mots,
31:48 c'est déjà une révolution.
31:50 - C'est quoi, l'émission de l'Arkom, ça ?
31:52 - C'est une pression sur l'Arkom.
31:54 - C'est une pression sur l'Arkom, mais c'est également...
31:56 On avait la précédente, vous voulez fermer certaines chaînes,
31:59 je vous rappelle.
32:00 - L'Arkom préfère s'intéresser à d'autres médias.
32:03 France Inter n'a jamais été...
32:05 A aucun moment, une autorité en France n'a dit "ça suffit".
32:09 C'est leur rôle, en fait.
32:11 - Les Françaises, les Français, Éric Reuvel.
32:13 Qu'est-ce qu'ils inventent, les Françaises, les Français ?
32:15 - J'ai dirigé, il y a quelque temps, une chaîne du service public.
32:18 - France Bleu.
32:19 - Oui.
32:20 Le moins qu'on puisse dire, c'est vrai,
32:22 c'est que la diversité et la puissance des syndicats
32:26 à l'intérieur du service public, de gauche,
32:28 est absolument hallucinante.
32:29 En réalité, quand vous dirigez une chaîne du service public,
32:32 vous ne décidez...
32:33 Non, non, c'est même pas ça.
32:34 Vous ne décidez de rien, en fait.
32:35 Si vous décidez quelque chose qui n'a pas l'assentiment des syndicats,
32:38 en fait, vous avez une grève.
32:41 Une grève, donc, en fait, dans la pression, vous êtes obligé...
32:43 - C'est un emploi fictif.
32:44 - Vous savez, moi, j'essaie d'avoir un peu de mémoire,
32:46 je n'ai jamais entendu une ministre de la Culture
32:49 dire ce que vient de dire Rachida Dadi.
32:51 C'est très important.
32:52 Je pense qu'il y aura un avant et un après.
32:54 Je ne sais pas combien de temps elle restera en rue de Valois.
32:56 Attendez, je ne sais pas si elle restera longtemps en rue de Valois.
32:59 Je ne suis pas non plus dupe, c'est-à-dire qu'il y a une partie aussi électoraliste
33:02 dans ce qu'elle fait.
33:03 Elle va sans doute donner un petit coup à gauche, un petit coup à droite.
33:06 Mais ce qu'elle dit là est très important.
33:08 Parce que, je vais vous dire,
33:09 les syndicats à l'intérieur de Radio France ou de France Télévisions
33:12 doivent avoir les oreilles qui leur sifflent.
33:14 Les deux patronnes du service public,
33:16 - Qui étaient à la passation de pouvoir.
33:18 - Qui étaient à la passation de pouvoir
33:20 et qui congratulaient la ministre de la Culture sortante,
33:23 doivent avoir les oreilles qui leur sifflent.
33:26 - Mais c'est exactement ce que je voulais vous dire.
33:28 - D'autant plus que Rachida Dadi a également relancé la réforme du service public.
33:32 Vous avez vu, c'est-à-dire d'essayer de faire une espèce de bici à la française,
33:35 c'est-à-dire un holding qui gérerait la télévision et la radio de service public.
33:41 Ça veut dire qu'il y a une place pour deux, mesdames.
33:43 Il y a une place pour deux, etc.
33:45 Donc, si cette déclaration est suivie d'actes,
33:48 je pense qu'il y aura un avant et un après.
33:51 C'est quand même la reconnaissance par le ministre de la Culture en chef
33:55 qu'il n'y a pas une liberté d'expression suffisante sur le service public.
33:59 - D'où l'importance de traiter ce sujet-là.
34:01 - Et puis, rappelez-vous la déclaration, mon cher Elliot.
34:03 On l'a tous oublié.
34:04 Vous vous souvenez de la déclaration du président de la République,
34:06 Emmanuel Macron, en 2017 ?
34:08 - Vous vous souvenez de la déclaration d'Emmanuel Macron en 2017 ?
34:11 - De lesquelles ? Parce qu'il y en a beaucoup.
34:12 - Eh bien, l'audiovisuel public est la honte de la République.
34:15 Qui a dit ça ?
34:16 - Monsieur Macron ?
34:17 - Mais bien sûr, en 20...
34:18 Regardez !
34:19 - Je l'ai regardé, je ne savais pas.
34:20 - Il y avait eu un très bon papier d'Aude d'Assonville,
34:22 qui est maintenant au monde, dans Télérama,
34:24 qui explicitait ce que voulait dire le président de la République.
34:26 - Il devrait y avoir quand même un débat sur la nécessité...
34:29 Parce que tous les services publics ont un tropisme gauchiste.
34:32 Moi, je trouve qu'on pourrait même lancer un débat sur la nécessité ou pas
34:36 d'avoir un service public qui, finalement, est en situation de concurrence déloyale
34:41 par rapport aux autres médias.
34:42 Il n'a pas de pub.
34:43 - Ah non ?
34:44 - Ben oui !
34:45 - Bon, pourquoi pas ? On ne sait pas.
34:46 - C'est une question qu'on pourrait se poser ?
34:47 - Évidemment que c'est une question qu'on pourrait se poser.
34:49 J'invite les téléspectateurs à récupérer le JDD
34:52 pour découvrir cet entretien en longueur de...
34:55 - Je veux dire, acheté.
34:56 - Oui, mais c'est une forme de récupération.
34:59 Le service public doit respecter toutes les opinions.
35:03 Parlons de la France insoumise à présent.
35:05 La semaine prochaine, un hommage national sera rendu aux 42 franco-israéliens
35:09 tués le 7 octobre dernier.
35:11 Un hommage aux Invalides.
35:13 Quatre mois après l'attaque terroriste du Hamas.
35:15 Des familles de victimes, des membres de collectifs,
35:18 ont écrit un courrier adressé au président de la République
35:22 et ils demandent à ce que la France insoumise ne soit pas présente à cet hommage-là.
35:26 Je vous propose de voir le sujet d'Alice Sommerer et on en parle juste après.
35:30 Dans une lettre adressée au président de la République ce 30 janvier,
35:34 plusieurs familles de victimes du 7 octobre demandent à interdire
35:37 la présence des représentants du parti LFI
35:40 à l'hommage du 7 février que se tiendra pour les victimes du Hamas.
35:44 Les raisons de cette lettre, elles viennent simplement...
35:47 D'abord, une chose, c'est que quand le président Macron a annoncé l'hommage,
35:51 il n'en a pas détaillé la maniante, il a laissé passer.
35:54 Et il m'a tue le panneau à qui personne n'avait rien demandé.
35:57 Il s'est précipité pour dire "je viendrai à cet hommage".
35:59 Pour ces familles de victimes, la présence de la présidente du groupe LFI
36:03 à l'hommage national constituerait une injure à la mémoire des victimes.
36:07 Et pour cause, les membres du parti de la France insoumise
36:10 ne reconnaissent pas le Hamas comme organisation terroriste.
36:13 Mélanie Poligèze, présidente du collectif No Silence,
36:16 ne peut cacher son abattement.
36:18 Mon sentiment c'est du dégoût, c'est de guéqueurement face au relativisme,
36:23 au négationnisme, à une forme d'apologie du terrorisme.
36:28 Le coordinateur du mouvement, Manuel Bompard, ne s'est pas exprimé sur le sujet.
36:32 Les familles espèrent qu'elles pourront tenir l'hommage national
36:36 dans le respect de leurs défunts.
36:38 Il faut le rappeler aux téléspectateurs, le président de la République
36:42 ne peut pas interdire la présence de la France insoumise dans le parvis.
36:48 C'est où ?
36:50 Aux Invalides, pour l'instant.
36:52 La présidente ne peut pas dire non.
36:54 Ce n'est pas possible.
36:56 Ce sont des élus légitimes pour venir assister à cette commémoration.
37:01 Donc il reste une seule chose, et c'est Gauthier Lebret qui l'a très bien dit hier,
37:05 c'est la décence.
37:07 Il faut compter sur la décence, la dignité de la France insoumise.
37:11 Pardon, mais excusez-moi, il faudra d'abord leur expliquer le sens de ce mot.
37:16 Non, parce que je ne voudrais pas être mal compris.
37:18 J'ai dit à leur présidence, ils ont légitimement le droit d'y être,
37:21 qu'ils soient opportuns, qu'ils y soient.
37:23 Parce que c'est très choquant.
37:25 On met à la place des victimes.
37:27 Imaginons, par exemple, j'étais en train de me dire,
37:29 hommage aux Bataclan, victime du Bataclan,
37:31 et que vous ayez des gens, victimes de Daesh,
37:35 qui viennent dire qu'on a été bombardés aussi,
37:37 il y a eu des dommages collatéraux, comme on dit,
37:40 et on vient se joindre, c'est la même chose.
37:42 Des victimes ?
37:43 Bah oui.
37:44 Ah, des victimes appartenant à Daesh.
37:46 Appartenant à Daesh, vous comprenez.
37:48 C'est ça qui est choquant, c'est que les familles se disent,
37:50 finalement, on met sur un même pied d'égalité,
37:52 nos enfants qui sont morts, qui sont morts d'actes de terrorisme,
37:57 qui ne sont pas reconnus par LFI comme actes de terrorisme,
38:00 et on les met sur le même pied que ces victimes civiles malheureuses,
38:05 qui ne sont pas victimes d'actes de terrorisme,
38:07 peut-être que ça sera qualité autrefois.
38:09 Je ne suis pas sûr que ce soit ça.
38:10 Non, moi non plus.
38:11 Je pense que la sensation, c'est de se dire que la France insoumise,
38:15 depuis le début, et c'est parce que, c'est toujours le drame,
38:19 c'est que l'actualité est tellement lourde,
38:22 parfois on a la mémoire courante.
38:25 On oublie.
38:26 On oublie rapidement ce qui a pu être dit par la France insoumise.
38:28 Et Gauthier Lebrecht l'a très bien fait hier chez Cyril.
38:33 Il a fait le listing.
38:35 Lorsque Mathilde Panot, par exemple, refuse de qualifier le Hamas
38:39 de groupe terroriste en pleine conférence de presse,
38:41 que vous avez David Guiraud qui, à l'étranger, relativise
38:44 les actes horribles du 7 octobre,
38:47 que vous avez Madame Obono qui va parler d'actes de résistance
38:51 sur Sud Radio, que vous avez Ersilia Soudé
38:54 qui veut inviter des membres du FPLP.
38:56 C'est Ricane.
38:57 Oui.
38:58 C'est Ricane quand elle entend parler du 7 octobre.
39:00 Et surtout, les membres du FPLP, groupe terroriste
39:03 aux yeux de l'Union Européenne et des États-Unis.
39:06 Voilà, c'est ça le listing.
39:07 Mais la différence, si vous voulez, c'est que sur le plan moral,
39:09 nous sommes tous dégoûtés et en plus, on a envie de leur dire
39:12 "Mais pourquoi vous voulez absolument venir rendre hommage
39:15 à des victimes sur lesquelles vous crachez tout le temps,
39:18 en crachant sur Israël, etc."
39:21 Donc, vraiment, on ne comprend pas.
39:23 Et on est dégoûtés moralement.
39:25 Il n'empêche que, institutionnellement, je dirais,
39:27 d'un point de vue républicain, eh bien, il faut...
39:31 Je veux dire, on n'a pas le choix, là, Georges l'a dit.
39:34 On ne peut pas leur interdire cette chose
39:36 et je dirais même qu'il faut l'utiliser.
39:38 C'est-à-dire qu'il faut l'utiliser pour montrer,
39:41 y compris aux gens qu'ils draguent avec l'antisémitisme,
39:44 avec tout ça, il faut l'utiliser pour montrer le grand écart.
39:47 - Oui, mais Isabelle, ça va polluer.
39:50 C'est un hommage.
39:52 - D'accord, mais on est d'accord.
39:53 Ce qui est marrant, c'est qu'est-ce que vous voulez
39:54 que je vous dise ?
39:55 On est d'accord sur la conclusion.
39:56 - Tout ça, ça va polluer cette cérémonie.
39:57 - Alors qu'est-ce qu'il faut faire ?
39:58 - En fait, il y a une morale, je vais dire, politique
39:59 dans tout ça, évidemment.
40:00 On ne peut pas empêcher un député de la République
40:02 de venir à une manifestation de la République.
40:04 Mais il y a une morale politique dans tout ça
40:06 et je vais essayer de vous la résumer.
40:07 Les députés et les filles vont être pris en tenaille
40:09 dans un piège qu'ils ont eux-mêmes créé de manière scandaleuse
40:12 entre l'indignité et la reconnaissance.
40:14 L'indignité en y étant et en n'y allant pas
40:17 la reconnaissance que ce qu'ils ont dit est scandaleux.
40:20 Et donc, ils vont être pris dans cette tenaille-là
40:23 et je crains qu'ils préfèrent honorer l'indignité,
40:26 c'est-à-dire y aller.
40:27 - C'est très bien vu, ça.
40:29 - Avançons, il nous reste encore quelques...
40:31 Vous avez tout dit, Éric Reves.
40:33 - Non, non, non, j'ai pas pensé aux réponses.
40:35 - Bien sûr. - De ce point de vue-là,
40:36 je n'avais pas dit ce que je pense.
40:37 - Bien sûr, mais c'est pour ça qu'on avance.
40:40 En dernier sujet, je voulais vous proposer
40:43 la réaction de Gérard Larcher qui a répondu à Sophie Marceau
40:47 sur la question de l'IVG.
40:49 Vous savez que Gérard Larcher a considéré
40:52 qu'il n'était pas favorable à la constitutionnalisation
40:56 de l'interruption volontaire de grossesse,
40:58 que la Constitution n'est pas un catalogue, selon lui,
41:01 de droits sociaux et sociétaux.
41:03 Je vous rappelle la réponse au vitriol de Sophie Marceau
41:06 qui avait dit "Gérard Larcher est suffisant,
41:08 rétrograde et hypocrite".
41:10 Hier, il lui a répondu...
41:12 Écoutez.
41:13 - Sophie Marceau, elle a pris la parole ?
41:16 Vous avez vu ça ?
41:17 - Elle aurait mieux fait de me téléphoner,
41:19 je lui aurais expliqué qu'elle...
41:21 J'aimerais mieux.
41:22 - Elle n'avait pas voté au 6.
41:24 - Je lui aurais expliqué qu'il fallait qu'on milite ensemble
41:27 pour que les femmes soient accueillies
41:29 dans des conditions dignes.
41:30 - Voilà ce qu'elle vous dit.
41:31 - Le patriarche a vu dans sa splendeur.
41:34 Absolument.
41:35 Mais allons nous occuper de femmes.
41:37 - Pour noter les spectateurs,
41:39 bien sûr que l'IVG est menacée,
41:41 comme le sort des femmes qui ne peuvent pas y avoir recours,
41:44 et que vous mettez en danger de mort.
41:46 Vous n'avez que faire du sort des femmes.
41:48 Vous représentez le patriarcat dans toute sa splendeur.
41:51 "Suffisant, rétrograde et hypocrite", etc.
41:53 - Je ferais honte à notre société française
41:56 parce que je regarde ce qui est surligné.
41:58 - J'ai eu la gentillesse.
42:00 - Tu ne peux pas oser dire.
42:02 - J'ai eu l'extrême gentillesse de ne pas lire.
42:05 - Moi, je lui dis qu'elle vienne avec moi
42:08 voir dans quelles conditions parfois c'est fait.
42:10 Vous savez, moi, j'ai été président de cet hôpital local de Rambouillet.
42:13 J'ai une permanence qui est ouverte 5 jours sur 7.
42:16 Nous accueillons, j'ai accueilli des femmes
42:18 dans des situations très difficiles
42:20 qui tentaient d'échapper aux pressions.
42:22 Parce que là, il y a des pressions.
42:24 Et là, il faut les protéger de ces pressions
42:26 qui, quelque part, c'est toujours une décision très difficile.
42:29 C'est souvent des moments de fragilité.
42:31 Souvent, c'est parce que le copain les a laissés,
42:34 les a abandonnés.
42:36 C'est là où il faut les accompagner.
42:38 Et pardonnez-moi, les conditions d'une femme
42:40 dans cet accueil, c'est quelque chose d'essentiel.
42:42 Ça, c'est mon combat.
42:44 - Alors, c'est la réponse de Gérard Archer sur le fond.
42:47 On y revient dans un instant. Sur la forme.
42:49 Quand il revient sur "Vous faites honte à la société française",
42:52 le message de Sophie Marceau,
42:54 et qu'il lit le message qui a été présenté par l'équipe de "Quelle époque",
42:57 je regardais sur les réseaux sociaux,
42:59 et notamment sur Instagram,
43:01 Sophie Marceau, elle ne surligne pas cette partie-là.
43:03 C'est surligné par les équipes de "Quelle époque".
43:06 C'est intéressant.
43:08 Il y a tout un paragraphe,
43:10 "Vous faites honte à la société française",
43:12 c'est ça qui est surligné.
43:14 - Tout ce qu'il dit est franchement exagéré.
43:16 - Je ne pense pas que le président du Sénat remette en cause IVG.
43:19 Mais moi, je veux dire, sur la forme,
43:21 ce qui me gêne le plus, c'est toute cette tablée
43:23 de pensants qui se met à glisser
43:25 et qui se payent la tête de Gérard Larcher à bon compte.
43:28 Vous avez vu, on a l'impression
43:30 des poules qui battent des ailes.
43:32 Je veux dire, si j'ose dire,
43:34 le dindon de la farce comme l'est Gérard Larcher,
43:36 c'est indigne, c'est le deuxième personnage de l'État.
43:38 Pardonnez-moi, je trouve ça pas normal.
43:40 - Elle lui parle de tout le passant.
43:42 - Elle se marre, tout le monde...
43:44 - C'est ce que dit Rachid Haddadi.
43:46 C'est exactement ce que dit Rachid Haddadi, le pluralisme.
43:48 Il n'y a pas quelqu'un sur le plateau qui dit,
43:50 "Excusez-moi, on a le droit d'être contre
43:52 la constitutionnalisation de l'IVG,
43:54 ça ne veut pas dire qu'on est contre l'IVG,
43:56 sans être axé de patriarcat."
43:58 Parce qu'en fait, c'est ça qui est dégoûtant.
44:00 C'est dégoûtant.
44:02 C'est une scène dégoûtante,
44:04 il y en a souvent dans cette émission.
44:06 - La constitution, Elisabeth,
44:08 ça n'est pas le code civil.
44:10 - Oui, mais on est d'accord.
44:12 - La constitution, c'est l'organisation
44:14 des pouvoirs publics.
44:16 Après, il y a un bloc de constitutionnalité,
44:18 on a mis beaucoup de choses dedans.
44:20 Si on met l'IVG dans le bloc de constitutionnalité,
44:22 ça n'empêchera pas le législateur demain
44:24 de modifier la durée,
44:26 de modifier telle disposition.
44:28 Ça n'est pas inscrit dans le marbre.
44:30 Je ne vois pas où est la plus grande protection.
44:32 - Eh bien, c'est terminé.
44:34 Merci beaucoup.
44:36 C'était un plaisir d'être avec vous ce dimanche matin.
44:38 Je vais remercier toutes les équipes en régie
44:40 et Samuel Vasselin qui était à la préparation
44:42 de l'émission dans un instant.
44:44 C'est le grand rendez-vous avec un grand penseur,
44:46 avec un grand philosophe,
44:48 Alain Finkielkraut, qui va répondre aux questions
44:50 de Sonia Mabrouk,
44:52 mais également de
44:54 Mathieu Bocoté, bien sûr.
44:56 Restez avec nous sur CNews,
44:58 on se retrouve ce soir.
45:00 *Bruit de la carte qui s'ouvre*
45:02 [SILENCE]