Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:00:00 Il est quasiment 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:00:05 A la une ce matin, on vit dans une société où la radicalisation du débat public,
00:00:09 exacerbé par les réseaux sociaux, conduit à une forme d'intolérance
00:00:13 et du coup une forme d'esprit de censure.
00:00:15 Il faut toujours être vigilant, on ne protège jamais assez la liberté d'expression.
00:00:19 Je n'oublie jamais tous les jours dans mon métier, cette mission qui est la nôtre,
00:00:22 protéger cette liberté, l'un des biens les plus précieux de l'humanité.
00:00:26 Ce qui fonde la démocratie, c'est l'art de la conversation, l'art du dialogue.
00:00:31 Ces premiers mots ne sont pas les miens, mais ceux de Roc Olivier Mestre,
00:00:34 président de l'Arc-Homme face à des élèves de Sciences Po en avril 2023.
00:00:39 Avait-il anticipé ce qu'il se tramait ? Sentait-il le vent tourner ?
00:00:43 Les fondations de la liberté d'expression tremblaient ?
00:00:45 Un monde sépare la réflexion de Roc Olivier Mestre, il y a un an,
00:00:49 du naufrage en direct cette semaine de Christophe Deloire, secrétaire général de Radio-Canada,
00:00:54 une reporter sans frontières, et François Ajost, sémiologue, auteur du rapport contre notre chaîne.
00:01:00 Ces news enchaînent les records, plébiscités par des millions de Français qui ne sont pas dupes.
00:01:05 Ce plateau est ouvert. Jean-Luc Mélenchon, Sandrine Rousseau, François Hollande,
00:01:09 Thomas Porte, Olivier Faure, Sophie Binet, Antoine Léaument, Julien Bayou ont été invités,
00:01:15 ce matin sans succès. Je vous présente les invités dans un instant.
00:01:19 Le point sur l'information d'abord, c'est avec vous Isabelle Fiboulot.
00:01:22 Bonjour Isabelle. Bonjour Eliott, bonjour à tous.
00:01:25 Les pêcheurs déplorent des pertes importantes, notamment dans le golfe de Gascogne.
00:01:29 Depuis le 22 janvier jusqu'au 20 février inclus, près de 450 navires sont interdits d'exercer
00:01:36 pour éviter les captures accidentelles de dauphins, décision du Conseil d'État.
00:01:40 Les pêcheurs ne touchent donc plus de salaire, mais le gouvernement leur a promis des indemnités
00:01:45 à hauteur de 80 à 85 % de leur chiffre d'affaires.
00:01:49 Le risque d'allergie aux pollens se répand en France.
00:01:52 Plus des trois quarts du pays sont placés en alerte rouge par le réseau national
00:01:56 de surveillance aérobiologique. L'Ouest et le Nord sont les plus épargnés.
00:02:01 L'alerte est plutôt précoce en raison d'un temps printanier qui touche l'ensemble du territoire
00:02:06 et permet la floraison de nombreuses plantes.
00:02:09 Enfin, Donald Trump condamné hier à 355 millions de dollars d'amende pour fraude financière
00:02:14 au sein de son empire immobilier.
00:02:17 L'ancien président américain se voit également interdit de gérer des entreprises
00:02:21 dans l'État de New York pour une durée de trois ans.
00:02:24 Le milliardaire a fustigé un jugement, je cite, "totalement bidon",
00:02:27 contre lequel il va faire appel.
00:02:30 - Merci, chère Isabelle Piboulot. On vous retrouve bien évidemment à 9h30.
00:02:35 On a failli vivre un drame, Philippe Guivert.
00:02:38 10 secondes avant le début de l'émission, ils étaient tous en retard.
00:02:41 - Ah oui. - Non mais c'est incroyable.
00:02:44 - Le vrai Philippe Guivert. A l'heure, on a pu discuter avant l'émission.
00:02:49 10 secondes avant Charlotte Dornelas. On était tout seuls.
00:02:54 - On n'était pas à l'échelle, les gars. - Non, pas du tout.
00:02:57 - On était plus à l'aise. - Plus à l'aise.
00:03:01 Parce que là, en ce moment, j'essaye de comprendre la grande réflexion de monsieur Jost
00:03:05 et je me dis, écoutez, ça prend du temps.
00:03:08 Charlotte Dornelas, merci d'être avec nous. Monsieur Jean-Dieuf, faites attention.
00:03:12 - Vous avez une montre ou pas ? - Il n'y a que moi qui vous a engueulé, Germain.
00:03:15 - Mais pas du tout, j'ai dit tout le monde parce qu'il y a Alexandre Devecchio.
00:03:18 Ça me fait très plaisir de vous voir ce matin, Pierre Gentil et Alexandre Devecchio.
00:03:23 Et également, avec nous. Parce qu'il y a un syndrome, il y a un symbole de ça, du quasi-retard.
00:03:29 C'est Jean-Sébastien Ferjou qu'on salue bien évidemment.
00:03:32 - Lui, c'est un vrai retard, mais lui, il n'est pas un quasi-retard.
00:03:34 - Mais faites attention parce que peut-être que c'est un virus.
00:03:37 - C'est ça. - Peut-être que c'est un virus très contagieux.
00:03:40 Mais en l'état, vous êtes arrivés dix secondes avant le début d'un tel, donc en fait vous êtes là.
00:03:45 - On est là. - Mais comme on dit tout aux téléspectateurs, vous avez failli être en retard.
00:03:48 - Je pense qu'il est passionné, là, il faut continuer.
00:03:50 - Oui, oui. - On pourrait faire une demi-heure là-dessus.
00:03:53 Je ne suis pas sûr que ça intéresse tout le monde.
00:03:56 Donc bonjour à tous les quatre et évidemment c'est un plaisir d'être avec vous ce matin.
00:04:00 Vous avez entendu les propos de Roc Olivier Mestre, qui vient en quelque sorte clore le débat.
00:04:06 C'est un échange absolument passionnant.
00:04:09 C'était il y a un an, on était en avril 2023,
00:04:12 et c'est peut-être ça qui a rendu fou au reporter sans frontières
00:04:16 et qui aujourd'hui a lancé cette croisade.
00:04:19 On va l'entendre dans un instant, le président de l'Arkom.
00:04:22 Je voulais juste vous faire réagir puisque les paroles s'envolent, mais les écrits restent.
00:04:27 Et il y a un tweet qui interroge, assez étonnant, de justement François Jost.
00:04:33 Alors je le dis aux téléspectateurs, mais ça y est on commence à le découvrir.
00:04:36 François Jost, c'est l'auteur du rapport qui a permis de la requête de Reporters sans frontières.
00:04:46 Il a été mandaté par Reporters sans frontières pour prendre un rapport sur ses news.
00:04:51 Rapport qu'il a fait il y a deux ans.
00:04:54 Une enquête, une étude, je mets des guillemets, pourquoi ?
00:04:57 Parce que pendant deux semaines en fait il a regardé notre chaîne,
00:04:59 en la comparant avec BFM comme base.
00:05:04 C'est pourquoi il a considéré que ses news n'étaient pas une chaîne d'information.
00:05:08 C'était un danger absolu.
00:05:10 Il s'avère que le 9 janvier 2015, vous l'avez peut-être vu à l'antenne,
00:05:14 François Jost disait "on aime la bande décimée".
00:05:17 9 janvier 2015, on est donc 48 heures après l'attentat de Charlie.
00:05:22 Je rappelle qu'on est 24 heures après Montrouge.
00:05:26 Et le 9 janvier 2015, c'est l'hypercachère.
00:05:31 Moi je n'ai pas envie de faire du mentalisme,
00:05:36 savoir sonder les reins et les coeurs.
00:05:38 Je ne peux pas comprendre ce que veut dire "parla François Jost".
00:05:43 En revanche, si je vous le propose, c'est parce que Florence Bergeau-Blackler a réagi.
00:05:47 Elle, elle dit "c'est affligeant, le sémiologue François Jost
00:05:50 et aussi l'homo academicus moyen d'aujourd'hui,
00:05:53 qui du haut de ses titres, tyranise les campus".
00:05:56 Il s'avère que le 27 janvier 2015, il avait écrit là aussi un article,
00:06:01 une réflexion "Attaque de Charlie Hebdo,
00:06:04 la BBC refuse de parler de terroriste, pas si choquant".
00:06:10 Donc cet homme n'est pas très clair, et d'ailleurs ça l'a confirmé cette semaine.
00:06:14 Moi je n'ai rien compris à ce qu'il avait dit dans le studio de radio.
00:06:16 C'est intéressant parce que François Jost nous dit,
00:06:19 là en l'occurrence, quand il refuse, que le fait que la BBC partout dans le monde
00:06:24 refuse d'employer le mot terrorisme, il nous dit "ça pourrait choquer
00:06:26 une partie du public arabophone qui ne considère pas terrorisme".
00:06:29 Déjà en l'occurrence, lui est français.
00:06:32 En France, dans le référentiel, me semble-t-il, les frères Coachy,
00:06:34 il n'y a même pas eu le débat sur le fait de les qualifier comme terroristes.
00:06:38 Mais c'est exactement la même rhétorique, souvenez-vous,
00:06:41 qui avait été utilisée par l'AFP, qui dit "parmi nos clients".
00:06:44 Alors là, ça concernait le Hamas cette fois-ci.
00:06:46 Parmi nos clients partout dans le monde, certains ne considèrent pas
00:06:49 le Hamas comme terroriste et le patron de l'AFP d'expliquer que,
00:06:53 par conséquent, dans leurs communiqués, ils écrivaient "mouvement considéré
00:06:58 comme terroriste par les Etats-Unis et la France" sans qualifier, eux,
00:07:02 en raison de leur objectivité, le mouvement terroriste.
00:07:05 Alors j'aimerais savoir pourquoi l'AFP et François Jost n'utilisent pas
00:07:08 la même précaution quand il s'agit de qualifier tel ou tel d'extrême droite.
00:07:12 Puisque, me semble-t-il, il n'y a pas de consensus pour expliquer
00:07:15 et il n'y a pas de raison scientifique non plus pour expliquer tel ou tel
00:07:18 et marqué à l'extrême droite comme l'écrit régulièrement l'AFP.
00:07:21 Donc on voit bien qu'il y a quand même, dans le fond, une malhonnêteté réelle.
00:07:24 Je me permets de préciser que le 7 octobre au matin, en live sur cette antenne,
00:07:29 je recevais les alertes de l'agence France Presse qui parlaient
00:07:33 de branches armées du Hamas sur chaque tweet au moment de l'attaque terroriste du Hamas.
00:07:40 Et qu'il y avait un décalage entre ce que je lisais,
00:07:43 puisque je le dis aux téléspectateurs, j'ai un petit ordinateur
00:07:45 qui me permet d'avoir les alertes de l'AFP.
00:07:48 Il y avait un décalage entre ce que je lisais via l'AFP et ce qu'on recevait.
00:07:53 Puisque tout le monde était conscient, il suffisait juste de voir les images
00:07:56 pour comprendre que c'était une attaque terroriste.
00:07:59 Et puis vous aviez les témoignages sur place.
00:08:01 Vous voulez nous faire dire qu'il est dommage qu'Eliott Deloire...
00:08:04 Qu'Eliott Deloire !
00:08:06 Alors je ne suis pas encore marié avec Monsieur Deloire.
00:08:09 Je ne suis pas encore président de l'Arkham.
00:08:11 Peut-être qu'un jour on réussira.
00:08:13 Ah non, Deloire c'est "Reporters sans frontières".
00:08:15 Je ne suis pas président de Reporters sans frontières.
00:08:18 On aurait peut-être dû saisir le Conseil d'État pour s'occuper de l'AFP.
00:08:21 Ça aurait peut-être été plus intéressant.
00:08:23 En plus vous le connaissez Monsieur Deloire.
00:08:25 Je le connais en plus. Je suis assez surpris de ses positions actuelles.
00:08:28 Pour tout vous dire honnêtement, il n'a pas fait que des mauvaises choses dans sa vie.
00:08:31 Il m'a recruté au CFG.
00:08:33 Oh là là !
00:08:35 Peut-être qu'il regrette aujourd'hui.
00:08:37 Il se dit "Qu'est-ce que j'ai fait ? Il faut absolument qu'il sorte de l'antenne parce que j'ai créé un monstre".
00:08:42 On se dit tout sur ce plateau. On s'est toujours tout dit.
00:08:45 Vous avez échangé avec lui cette semaine ?
00:08:47 Oui, j'ai échangé avec lui cette semaine pour être tout à fait honnête.
00:08:52 On a échangé avant même la décision du Conseil d'État.
00:08:56 Pour lui, il considérait que c'était une décision qui allait changer la donne pour tous les médias.
00:09:03 Que c'était une bonne chose pour le pluralisme, notamment avant les élections européennes.
00:09:09 Donc ça c'est un élève politique en fait Monsieur Deloire.
00:09:13 Il m'a assuré en même temps que ce n'était pas politique.
00:09:15 J'avoue que je n'ai pas compris.
00:09:17 J'ai un bon rapport avec lui et je lui ai proposé d'en discuter.
00:09:21 Peut-être que ça va se faire d'ailleurs.
00:09:24 Mais très honnêtement, je ne comprends pas ses arguments.
00:09:28 Je pense que c'est totalement inapplicable de toute manière à tous les médias.
00:09:31 Je vois mal l'appliquer à France Télévisions par exemple.
00:09:36 Je vous rassure, je crois qu'on est beaucoup de Français à ne pas avoir tout compris de Christophe Deloire.
00:09:42 Notamment après cet échange mercredi matin où il n'était pas très clair sur le plateau de l'ordre des banques.
00:09:48 Je vais vous dire, ça traduit. C'était quelqu'un qui était plutôt plus connecté que certains journalistes à la réalité.
00:09:53 Mais ça traduit peut-être qu'autour de lui, un reporter sans frontières, il y a des gens totalement au resol.
00:09:58 Qui devraient peut-être s'occuper de ce qui se passe dans d'autres pays.
00:10:01 Parce que c'est le rôle d'un reporter sans frontières et qui se focalise sur ses news.
00:10:06 Et du coup, il a perdu le contact avec la réalité. Je ne vois pas d'autre explication.
00:10:10 Pour revenir à François Jost et son tweet, pourquoi aussi je vous le propose ?
00:10:14 Parce que François Jost, le sémiologue, se dit que c'est plutôt intéressant de ficher les invités en fonction de leur positionnement et leur courant de pensée.
00:10:24 Donc un homme qui tweet "on aime la bande dessinée Charlie" et ensuite qui publie un article "attaque de Charlie Hebdo, la BBC refuse de parler terroriste", pas si choquant.
00:10:35 Je le classe où ?
00:10:36 Terroriste.
00:10:37 Il est humaniste. Il a répondu "c'est un humaniste".
00:10:40 Oui mais je le classe dans quel courant ?
00:10:42 Je viens qu'en classe gentille.
00:10:44 Bon bah écoutez, je n'arrive pas bien à comprendre ce qu'il préfère les écrits.
00:10:49 Vous êtes plutôt de gauche ou de droite ? Je suis un humaniste.
00:10:52 Alors c'était sur Sud Radio.
00:10:53 C'est merveilleux.
00:10:54 C'est pour ça que je dis "les paroles s'envolent et les écrits restent".
00:11:00 Pendant l'élection présidentielle en 2002, il expliquait très naturellement, et c'est son droit bien évidemment,
00:11:08 qu'au premier tour il votait pour Lionel Jospin et qu'il fallait soutenir cette gauche.
00:11:12 En revanche au second, je crois qu'il a voté blanc et il ne voulait pas voter pour Jacques Chirac, il ne voulait pas voter pour Jean-Marie Le Pen.
00:11:23 Il a eu une réflexion très construite dans Libération, dans Le Monde, etc.
00:11:28 Passons sur François Jost. La priorité des priorités.
00:11:31 Ce qui est intéressant c'est de revenir sur les paroles du président de l'ArkHomme,
00:11:36 qui en fait a déjà répondu à Reporters sans frontières et François Jost, le sémiologue.
00:11:41 Il a répondu dans le champ d'action qui était le sien à l'époque. Le Conseil d'État l'a désormais étendu.
00:11:45 C'est intéressant.
00:11:47 Mais moi je pense que la réflexion, ce que vous allez entendre là, ça va au-delà du champ d'action, de la possibilité de l'ArkHomme,
00:11:56 des pouvoirs qui sont étendus, puisqu'il revient sur un droit qui est fondamental.
00:12:00 Et c'est lui qui le dit.
00:12:02 Écoutez d'abord sur la société de censure. Je le dis aux téléspectateurs, on est en avril 2023.
00:12:07 Il était face à des élèves de Sciences Po. Vous pouvez d'ailleurs revoir cet échange.
00:12:12 Il dure une heure. C'est absolument passionnant. C'est sur Youtube.
00:12:15 Donc vous pouvez revoir l'échange au complet. Et là j'ai trois séquences à vous proposer.
00:12:20 Monsieur Rocco Olivier Mestre, d'abord sur la société de censure.
00:12:23 On vit dans un monde, moi c'est en tout cas quelque chose qui me frappe, où la radicalisation du débat public,
00:12:32 la polarisation comme on dit aujourd'hui, qui est assez fortement exacerbée quand même par les réseaux sociaux, il faut bien le dire,
00:12:39 conduit à des expressions d'intolérance qui sont quand même beaucoup plus grandes, beaucoup plus fortes,
00:12:46 et du coup à une forme d'esprit de censure.
00:12:49 Si je caricaturais, je dirais que pour une autorité comme la nôtre, si on suivait l'ensemble des alertes qui nous sont transmises quotidiennement,
00:13:03 il n'y aurait plus de radio, plus de télé.
00:13:06 Parole de bonheur, mais c'est quand même fascinant. Deuxième séquence et ensuite je vous laisse la parole.
00:13:13 Rocco Olivier Mestre, sur l'importance de la liberté d'opinion.
00:13:16 Dans un arrêt topique de la Cour européenne des droits de l'homme en matière de liberté d'expression, c'est un arrêt on decide.
00:13:26 La Cour dit très bien que la liberté d'expression c'est ce qui heurte, c'est aussi ce qui heurte, ce qui choque.
00:13:35 Si la liberté d'expression c'est d'être uniquement dans le politiquement correct, de déverser tous le même robinet d'eau tiède, ça ne va pas.
00:13:44 Dans la liberté d'expression, il faut bien évidemment qu'il puisse y avoir de la place pour de la polémique,
00:13:50 place pour de la contestation, place pour des disputes intellectuelles, heurter, choquer les caricatures de Charlie Hebdo.
00:13:59 Ça fait partie de la liberté d'expression naturellement.
00:14:02 Et ça, c'est très précieux à préserver.
00:14:07 Dès qu'on commence à porter un début d'atteinte à tout ça, on rentre très vite dans une spirale.
00:14:14 On sait ce qu'on a aujourd'hui, donc il faut être très attentif à ne pas le perdre.
00:14:20 Il faut être toujours très vigilant, on ne protège jamais suffisamment la liberté d'expression.
00:14:25 En tout cas, pour ce qui nous concerne, moi je n'oublie jamais tous les jours dans mon métier,
00:14:34 première mission qui est la nôtre, c'est de protéger cette liberté.
00:14:39 Mirabeau, vous l'avez dit très bien, c'est l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme que vous connaissez.
00:14:45 Vous parlez de l'un des biens les plus précieux de l'humanité.
00:14:48 Ce qui fonde la démocratie, fondamentalement, c'est l'art de la conversation, c'est l'art du dialogue.
00:14:55 C'est le fait que vous ne serez pas d'accord avec une idée que j'ai exposée, vous allez me le dire.
00:15:00 Bon, j'apprécierais peut-être pas que vous me critiquiez, puis tout d'un coup je me dirais,
00:15:05 ben oui, tiens, il a peut-être quand même fait chose de juste dans ce qui m'a été dit.
00:15:08 Et mon point de vue, peut-être évoluera, peut-être pas, mais peut-être qu'il évoluera.
00:15:12 Et la démocratie, elle fonctionne comme ça, elle repose sur cet art de la conversation, cet art du dialogue.
00:15:18 C'est assez rassurant, quelque part, parce que si l'Arkham est dans cet état d'esprit, on peut être rassuré.
00:15:26 Parce que là, dans un premier temps, il faut bien comprendre une chose, la décision qui est tombée il y a quelques jours,
00:15:29 c'est une décision, et en même temps, c'est une décision qui pose plus de questions qu'elle n'importe de réponses.
00:15:34 On est suffisamment revenu sur cette solution, donc je ne vais pas encore la décliner.
00:15:38 Mais ce qu'il faut bien comprendre ici, c'est que le Conseil des Etats ne fait que donner un champ d'indice à l'Arkham
00:15:45 pour évaluer le pluralisme. Et si l'Arkham est dans cet état d'esprit, c'est-à-dire que si, quelque part juridiquement, c'est fondé,
00:15:52 c'est-à-dire qu'un droit fondamental qui est inscrit, pas dans notre Constitution, mais dans le préambule de la Constitution,
00:15:58 effectivement, il l'a rappelé. C'est un discours assez juridique. C'est la liberté d'expression.
00:16:03 Et ce n'est pas sous couvert, et c'est là où je pense qu'on fait une erreur, sous couvert de pluralisme ou de manque de pluralisme,
00:16:08 qu'on doit restreindre cette liberté d'expression. Parce que, pardon, arrêtons-nous y juste un instant.
00:16:12 Qu'est-ce que ça veut dire, le pluralisme ? Ça veut dire que les personnes qui nous regardent, là, actuellement,
00:16:16 ce n'est pas seulement le pluralisme sur le plateau. C'est la possibilité de changer de chaîne et de dire, voilà,
00:16:22 je veux être plus informé sur tel ou tel sujet, je change. Ici, ça me paraît trop à l'extrême-gauche.
00:16:29 Ici, ça me paraît trop à droite, etc. C'est ça, le pluralisme, qui doit être garanti et qui est ouvert.
00:16:34 Ce n'est pas une idée de mettre absolument les mêmes options sur le plateau. Et je termine par une dernière chose.
00:16:39 Et ça, ça me paraît un point absolument important. Quand on impose du pluralisme à une chaîne de télévision,
00:16:44 on doit bien penser à une chose. C'est que, enfin, je passe un certain temps chez vous, donc je commence à voir un peu comment ça fonctionne.
00:16:50 On ne devrait pas mesurer le pluralisme qu'en fonction du nombre d'invités sur le plateau, mais en fonction des invitations.
00:16:58 Parce que ce n'est pas de la responsabilité de la chaîne d'établir un pluralisme strict si... Je dis une bêtise.
00:17:04 Si vous envoyez 50 invitations de gauche, 50 invitations de droite, admettons, et qu'il n'y a que 20 invités de gauche qui répondent
00:17:11 et 42 de droite, et je mets pareil pour d'autres chaînes, ce n'est pas de la responsabilité de la chaîne.
00:17:17 Donc, pour terminer sur cette affaire...
00:17:19 Le plateau a été ouvert. Cette semaine, on a invité Jean-Luc Mélenchon, André Neurousseau, François Pompe, Thomas Porte, Olivier Faure, Sophie Binet,
00:17:25 Antoine Piment, Julien Bailliou, etc. Mais ce n'est pas la question.
00:17:29 Oui, je pensais que c'était important de dire ça. Et si, aujourd'hui, là, ce qui est dit, c'est l'état d'esprit qui préside à l'ArkCom,
00:17:35 on peut se dire que c'est assez rassurant.
00:17:37 Alors, messieurs, dames, je vais vous demander une chose de faire plus court, pour que le débat puisse s'installer,
00:17:43 et que de ce débat naisse une sorte de réflexion.
00:17:46 Roch-Olivier Maestre, ce qu'il a dit il y a un an...
00:17:49 Oui, il a même dit mieux que ça devant l'Assemblée nationale.
00:17:52 Il a dit "aucune loi n'oblige, effectivement, l'ArkCom à comptabiliser les éditorialistes",
00:18:00 et il a précisé "aucune démocratie dans le monde", ça n'existe dans aucune démocratie dans le monde.
00:18:04 Là, le problème, au-delà de la question de la liberté d'expression dont on a beaucoup parlé,
00:18:08 c'est la prise de pouvoir des juges, c'est-à-dire le Conseil d'État fabrique de toutes pièces,
00:18:12 alors qu'on ne lui a rien demandé, qu'il est légitime devant...
00:18:15 Enfin, il n'a pas été élu, ce sont des juges non élus.
00:18:18 La plus haute juridiction administrative, le Conseil d'État.
00:18:20 Oui, mais ils n'ont pas à fabriquer des lois, si vous voulez.
00:18:22 Ça s'inscrit dans une dérive de la démocratie des juges qu'on voit par ailleurs.
00:18:26 C'est la même chose que le Conseil constitutionnel, quand il vide de sa substance la loi sur l'immigration,
00:18:30 ou que les cours européennes, qui mettent en place des jurisprudences.
00:18:34 Normalement, les juges sont là pour faire appliquer la loi, être la bouche de la loi, veiller à la limite.
00:18:39 C'est le rôle des juges des autorités indépendantes, à ce que l'État ne nous trepasse pas ses pouvoirs,
00:18:45 qu'on ne soit pas dans un État authentique.
00:18:47 Là, il crée la loi et donc il s'arroge la démocratie.
00:18:50 Si vous voulez, il y a une confiscation de la démocratie par des juges non élus.
00:18:53 Moi, je trouve que c'est une évolution très grave et il va falloir y mettre un terme.
00:18:58 Et toujours sous couvert de grands principes démocratiques, c'est là où est le paradoxe.
00:19:02 Hystériquement, le Conseil d'État a inventé par jurisprudence le recours pour abus de pouvoir, accès de pouvoir, sans que la loi l'y oblige.
00:19:12 Là, il fait une interprétation de la loi qui est complètement nouvelle, comme l'a dit Pierre, qui sort de l'intimant.
00:19:17 Aucune démocratie ne fait ça.
00:19:19 Moi, ce qui me frappe, c'est l'absurdité de tout ça.
00:19:22 C'est-à-dire que nous sommes dans un pays, la France, où il y a 4 ou 5 chaînes d'information, où il y a 5 ou 6 chaînes généralistes qui font de l'information générale,
00:19:32 qui organisent des débats et des interventions politiques, où il y a moult radios, où il y a des journaux de toute tendance.
00:19:40 Et il y a des gens qui se disent qu'on a un problème de pluralisme.
00:19:43 Et donc, si vous voulez, c'est ça l'absurdité.
00:19:47 Et à cause de ça, on va monter une usine à gaz.
00:19:51 Tout le monde a bien compris, ça a déjà été dit, que ça serait parfaitement inapplicable.
00:19:56 Et je pense que le patron de l'ArcCom, il doit s'arracher les cheveux en se disant "comment je vais répondre ?"
00:20:02 Il y a déjà répondu.
00:20:05 Imaginez qu'on fait exactement ce que dit le Conseil d'État.
00:20:09 C'est-à-dire que vous tous, sur le plateau, vous êtes listés, fichés.
00:20:14 Si demain, on me fiche, je vais faire un recours.
00:20:17 Et je peux vous dire que juridiquement, c'est possible, parce que c'est Tanak qui me fait griller.
00:20:20 Si on me catégorise, je sais pas, je dis n'importe quoi, écologique ou humainiste.
00:20:24 - Il y a peu de progressisme. - Il y a peu de progressisme.
00:20:27 - Non mais par contre, qu'on me fiche, qu'on met une opinion...
00:20:30 Non mais juridiquement, je le dis, c'est une décision qui fait grief, et je peux faire un recours.
00:20:35 Et je peux vous dire qu'on va être nombreux à faire des recours.
00:20:37 Parce que qu'est-ce que c'est une démocratie dans laquelle on fiche les gens en fonction de leurs opinions ?
00:20:40 Ça n'a pas de sens.
00:20:41 Mais justement, c'est-à-dire que l'ArcCom va devoir accoucher d'une solution
00:20:45 qui, de toute façon, ne satisfiera personne.
00:20:48 Et qui, tu as parfaitement raison, sera source de contentieux,
00:20:51 mais sera surtout source de critique.
00:20:53 Donc on entre dans un système qui n'existe nulle part au monde,
00:20:57 dans aucune autre démocratie libérale,
00:20:59 tout ça pour arriver à un système qui sera inapplicable.
00:21:02 Donc à mon avis, soit l'ArcCom trouve un échappatoire
00:21:05 complètement aseptisé de ce que lui demande le Conseil d'État,
00:21:08 qui ne dérange pas trop, qui reste vaguement applicable,
00:21:12 mais qui ne répondra pas tout à fait au Conseil d'État.
00:21:14 Donc on est entré dans un truc qui est inexplicable.
00:21:17 C'est-à-dire qui ne répondra pas tout à fait à "Reporter sans frontières".
00:21:20 Encore moins à "Reporter sans frontières".
00:21:22 Mais il y a plein de gens qui vont passer des heures et des heures
00:21:25 à se creuser la tête pour trouver des solutions appropriables
00:21:29 pour un problème qu'on est les seuls au monde à se poser,
00:21:32 dans un pays où il y a du pluralisme.
00:21:34 Mais le Conseil d'État rappelle dans sa décision que "Reporter sans frontières",
00:21:37 parce qu'il y a eu une première décision qui avait été prise par l'ArcCom,
00:21:39 c'était avec Éric Zemmour.
00:21:41 Souvenez-vous, il y a deux ans, il y avait une zone grise,
00:21:45 comme le disait l'ArcCom, et donc c'était la première fois
00:21:47 qu'il décomptait le temps de parole d'un éditorialiste,
00:21:50 puisqu'il n'était encore qu'éditorialiste.
00:21:53 Et à l'époque, la demande émanait, en l'occurrence,
00:21:57 de Stéphane Séjourné, qui avait beaucoup travaillé sur ce sujet
00:22:00 et qui demandait à ce qu'on décompte, je cite,
00:22:02 "les éditorialistes les plus engagés".
00:22:04 Alors déjà, moi, je me mets autour d'une table avec Stéphane Séjourné,
00:22:07 je ne suis pas sûre qu'on va parler des mêmes,
00:22:09 ce sont les premiers qui vont nous venir en tête.
00:22:11 Donc c'est pareil, la question initialement était celle-là.
00:22:13 Au moment où l'ArcCom prend la décision pour Alex Zemmour,
00:22:15 à l'époque, le Conseil d'État rappelle que Reporters sans Frontières
00:22:18 s'y était opposé.
00:22:20 Reporters sans Frontières avait critiqué la décision
00:22:22 de limiter ou de décompter le temps de parole d'un éditorialiste,
00:22:26 puisque factuellement, il était éditorialiste,
00:22:28 même s'il y avait une interrogation sur la suite.
00:22:30 Donc déjà, c'est la première chose qui est étonnante.
00:22:32 Et après, la question de la faisabilité ou pas technique,
00:22:35 vous avez parfaitement raison dans l'interrogation que vous posez,
00:22:37 mais avant ça, qu'est-ce que révèle cette décision,
00:22:40 et surtout les réactions qu'il y a eues ?
00:22:41 La première chose, parce que le Conseil d'État examine les deux...
00:22:44 Vous voulez faire ça après la pub ?
00:22:46 - Non, pas du tout. - On dit tout au téléspectacle.
00:22:48 J'essayais de vous dire "la pub après",
00:22:50 mais vous ne lisez pas encore sur mes lèvres.
00:22:52 J'ai entendu "pub", mais j'ai pas entendu "mâche".
00:22:54 Non, mais je fais très vite, très simplement,
00:22:55 ils examinent le pluralisme externe,
00:22:57 c'est-à-dire la question du pluralisme de manière générale,
00:23:00 et là, je pense qu'étant donné la croisade anti-CNews
00:23:03 de beaucoup de nos confrères,
00:23:05 c'est quand même la preuve que CNews est une part du pluralisme,
00:23:08 puisque aucun autre confrère ne s'y reconnaît.
00:23:11 A priori, c'est pluriel, ça c'est sûr.
00:23:13 Et la question du pluralisme interne, c'est très intéressant.
00:23:15 Au début, tout le monde a crié "victoire"
00:23:17 pour la raison de pluralisme externe.
00:23:19 Ah non, CNews, évidemment, il faut quand même les remettre dans le droit chemin.
00:23:22 Et dans les jours qui ont suivi, on a vu CBC, CFrance Inter,
00:23:26 CQotidien, l'inquiétude monter.
00:23:29 Mais que révèle cette inquiétude en une phrase, Elliot ?
00:23:32 Que révèle cette inquiétude ?
00:23:34 C'est-à-dire que oui, il faut taper CNews sur la question du pluralisme,
00:23:37 mais ça ne va quand même pas s'appliquer à nous.
00:23:39 C'est bien que la question du pluralisme
00:23:41 se posera dans toutes les chaînes et qu'eux le revendiquent.
00:23:44 C'est quand même ça qui est inouï.
00:23:46 Et si c'est en fonction des votes, c'est encore plus intéressant,
00:23:49 parce qu'effectivement, le Rassemblement National, par exemple,
00:23:52 est à quasiment 40% de...
00:23:54 Bien sûr, vous imaginez si demain,
00:23:57 si demain, c'est en fonction du vote...
00:23:59 Non mais attendez, imaginez un seul instant,
00:24:02 et ensuite la publicité,
00:24:04 que ce fichage se fasse en fonction du vote le plus important,
00:24:09 aujourd'hui, en tous les cas, du plus...
00:24:11 La proportionnelle des votes.
00:24:12 La proportionnelle sur l'élection présidentielle.
00:24:14 Il va y avoir des abaissés.
00:24:16 Alors là, la personne qui représente le Parti Socialiste,
00:24:19 le courant de pensée au plus proche d'Anne Hidalgo.
00:24:22 Donc il va falloir lui proposer 1,75% du temps de parole.
00:24:27 Une émission sur 60 minutes.
00:24:29 Ah non, c'est-à-dire qu'il aura le droit, sur une émission de 60 minutes...
00:24:32 Ah, d'accord.
00:24:33 Je m'en vais en maths, mais j'imagine que c'est 35 secondes.
00:24:36 Bonjour monsieur, merci, vous pouvez prendre...
00:24:39 Eh bien, la porte est terminée, puisque c'est 1,75% du temps de parole.
00:24:42 La pub, je me fais gronder, évidemment, on est en retard.
00:24:45 On va revenir sur...
00:24:46 Vous avez vu le tweet d'Éric Dupond-Moretti sur Jordan Bardella,
00:24:50 après la mort de Navalny ?
00:24:52 Ah non.
00:24:53 Vous ne l'avez pas vu ?
00:24:54 Non.
00:24:55 Ça tombe bien, on en parle juste après.
00:24:56 Peace.
00:25:00 Un peu plus de 9h30 sur CNews, l'information Isabelle Piboulot.
00:25:03 Information CNews, vers 2h du matin, dans le 19e arrondissement de Paris,
00:25:08 un homme armé d'une machette a foncé sur des policiers.
00:25:11 Les forces de l'ordre ont fait usage de leur arme administrative contre l'individu.
00:25:15 Un poids tragénère soudanais, l'homme est décédé,
00:25:18 malgré un massage cardiaque pour tenter de le sauver.
00:25:21 Les infirmiers libéraux dans la rue.
00:25:23 20 points de rassemblement sont prévus aujourd'hui,
00:25:25 avec des barrages filtrant sur des péages
00:25:27 et des opérations de tractage en gare.
00:25:29 En plus de vouloir faire reconnaître la pénibilité du métier,
00:25:33 les professionnels réclament des revalorisations de tarifs de leurs actes,
00:25:37 tels que les injections, les pansements ou les prises de sang,
00:25:40 qui n'ont pas été revues à la hausse depuis 15 ans.
00:25:43 Enfin, les Occidentaux réclament des comptes à la Russie.
00:25:46 Après la mort d'Alexei Navalny, de l'Europe aux Etats-Unis,
00:25:49 des centaines de personnes se sont rassemblées dans la soirée
00:25:52 pour lui rendre hommage, en scandant des slogans accablants Vladimir Poutine,
00:25:56 dans des circonstances encore incertaines.
00:25:59 L'opposant numéro 1 du Kremlin est décédé hier, à l'âge de 47 ans,
00:26:03 dans une prison de l'Arctique.
00:26:05 - Justement, Isabelle Pigoulo, on en parle maintenant,
00:26:08 puisque dans cette mort en prison de l'Arctique,
00:26:11 et à l'ombre de la dictature, la police de la pensée,
00:26:14 je rappelle qu'il purgeait une peine de 19 ans.
00:26:17 Je vous propose d'écouter son épouse, Julia Navalny,
00:26:20 qui a réagi depuis Munich.
00:26:23 - S'il est vraiment mort, je voudrais que Poutine,
00:26:26 tout son personnel, tout ceux qui l'entourent,
00:26:29 tout son gouvernement, ses amis, sachent qu'ils porteront
00:26:32 la responsabilité de ce qu'ils ont fait à notre pays,
00:26:35 à ma famille et à mon mari.
00:26:38 Ils seront traduits en justice, et ce jour viendra bientôt.
00:26:41 - Je vous propose 2 réactions.
00:26:56 D'abord celle de Jordan Bardella, voilà ce qu'il a tweeté.
00:26:59 "Alexei Navalny est mort dans la prison de l'Arctique
00:27:02 où il purgeait une peine de 19 ans pour son opposition au régime.
00:27:05 C'est une nouvelle tragique pour tous, pour tous les défenseurs
00:27:08 des droits humains et des libertés fondamentales."
00:27:11 Et Eric Dupond-Moretti lui a répondu,
00:27:14 "Navalny est mort pour s'être opposé à votre ami Poutine.
00:27:17 Gardez vos larmes de crocodile, vous êtes né avant la honte."
00:27:22 Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:27:25 Est-ce que c'est digne d'un garde des sceaux ?
00:27:28 Est-ce que c'est le moment de polémiquer, de dire
00:27:31 "vous êtes né avant la honte" ?
00:27:34 - On pourrait avoir un vrai débat sur ce qu'a été la position
00:27:37 pendant la campagne de 2017, qui est d'aller voir Vladimir Poutine.
00:27:40 C'est un fait, on pourrait avoir ce débat-là.
00:27:43 De même qu'on pourrait avoir le débat sur Jean-Luc Mélenchon
00:27:46 qui écrivait sur son blog des articles très hostiles
00:27:49 aux opposants à Vladimir Poutine.
00:27:52 - Bien sûr, de même qu'on pourrait avoir un débat sur le fait
00:27:55 qu'Emmanuel Macron ait reçu le même Vladimir Poutine à Versailles.
00:27:58 - C'est pas tout à fait pareil, c'est en tant que chef d'Etat
00:28:01 que vous discutez... - Je dis simplement que les positions peuvent changer, évoluer.
00:28:04 - Mais ce sont des sujets passionnants.
00:28:07 Il y a un décalage entre ces sujets-là et l'attaque
00:28:10 de Chantal Derrègle pour Moretti.
00:28:13 - C'est un peu dommage que pour Moretti le fasse le jour,
00:28:16 qu'il polémique, qu'il utilise ce qui est bien un assassinat
00:28:19 d'un opposant pour lui-même faire de la polémique
00:28:22 avec un opposant politique. Je trouve que c'est un peu déplacé
00:28:25 venant d'un garde des sceaux. On peut avoir un vrai débat
00:28:28 sur le fond, je trouve qu'à un moment donné, il faudra demander
00:28:31 à Marine Le Pen et à Jean-Luc Mélenchon
00:28:34 qui ont fait oublier qu'elles étaient à leur position d'avant
00:28:37 le 22 février 2022. - Peut-être qu'ils ont changé, tout simplement.
00:28:40 - Peut-être qu'ils ont changé, mais qu'ils l'assument d'avoir changé.
00:28:43 - Et d'ailleurs, pardonnez-moi, j'ai quand même la sensation
00:28:46 que la position, et on a pu en débattre
00:28:49 il y a quelques mois, qu'il y avait peut-être
00:28:52 un décalage entre la position de Jordane Bardella
00:28:55 sur cette question-là et celle de Marine Le Pen.
00:28:58 - Vous croyez ?
00:29:01 - Moi, je ne crois pas, c'était juste un débat qui avait été lancé
00:29:04 puisque je crois que Jordane Bardella
00:29:07 avait été extrêmement ferme. - Déjà, ils n'ont pas le même âge,
00:29:10 ils n'ont pas la même expérience dans le parti non plus,
00:29:13 ils n'ont pas le même rôle aussi. Et par ailleurs,
00:29:16 je crois que depuis l'invasion de l'Ukraine,
00:29:19 la position est extrêmement ferme sur cette question-là.
00:29:22 Et je note que même Emmanuel Macron, en effet, il l'a reçu.
00:29:25 Il est chef d'État, Emmanuel Macron. - Je ne dis pas la même chose.
00:29:28 - Il y a d'autres chefs d'État avec qui il a refusé de parler,
00:29:31 dans d'autres circonstances, en Syrie, dans d'autres pays.
00:29:34 Il y a un refus complètement, même du terrain diplomatique.
00:29:37 Et là, je ne dis pas que c'est une bonne ou une mauvaise chose,
00:29:40 mais parfois, ça a été fait. Donc, on voit que le terrain diplomatique
00:29:43 est compliqué, on voit que les positions politiques évoluent
00:29:46 en fonction des décisions qui sont prises aussi.
00:29:49 Et là, en l'occurrence, surtout, c'est la rhétorique du pont Moretti,
00:29:52 qui est un des habitants des Etats-Unis.
00:29:55 - Oui, c'est ça. - Oui, c'est bien pour ça
00:29:58 que je vous proposais cette... Par exemple, est-ce qu'on peut
00:30:01 parler de récupération politique dans ce tweet ?
00:30:04 - Oui, je pense, oui. - Est-ce qu'on peut se dire
00:30:07 que c'est un peu le seul argument massue qui pourrait être présenté
00:30:10 pendant la campagne européenne, en disant
00:30:13 "il ne faut pas voter pour le Rassemblement national,
00:30:16 puisque ce sont les amis de Poutine". Voilà ce qui pourrait être
00:30:19 présenté. - Non, mais ça, c'est de la politique tout court.
00:30:22 Moi, j'aime pas le mot "récupération", puisque c'est leur métier, en fait,
00:30:25 de récupérer ce qui se passe. - Ah non, mais parce qu'on a souvent dit
00:30:28 "récupération politique" pour pouvoir rien, d'ailleurs.
00:30:31 - Plus ou moins subtilement, et... - Plus ou moins de talent.
00:30:34 - On peut noter la subtilité de la démarche politique, en effet.
00:30:37 - C'est ce qui me surprend le plus. Vous avez raison, Philippe Guibert,
00:30:40 puisque Eric Dupont-Moretti est quelqu'un d'éloquent.
00:30:43 - Oui, absolument. - Mais c'est quelqu'un d'une culture excelle.
00:30:46 - Et il a pu faire des plaidoiries qui resteront à jamais gravées
00:30:49 dans l'histoire du barreau. Et vous avez là le tweet,
00:30:52 comme vous avez pu le dire, d'une sorte de militant
00:30:55 extrémiste. "Vous êtes nés avant la honte".
00:30:58 - Il aurait dû rajouter "wesh". - "Vous êtes nés avant ou après ?"
00:31:01 - "Wesh". - "Wesh". Peut-être qu'il y avait le hashtag.
00:31:04 - Je pense que c'est pas sa meilleure plaidoirie, non.
00:31:07 - Bon. Avançons. - Pardon. C'est surtout qu'à chaque fois
00:31:10 que je vois ce genre de truc, je me dis "mais il voudrait qu'il écrive quoi, en fait ?"
00:31:13 - Bah qu'il n'écrive pas. - Il faudrait s'en féliciter.
00:31:16 - Je crois qu'il voudrait qu'il s'auto-flagelle, qu'il dise
00:31:19 "c'est ma responsabilité". - Dans tous les cas, si il n'avait pas tweeté,
00:31:22 il aurait dit "regardez, les seuls qui n'ont pas tweeté, c'est le RN".
00:31:25 Et quand le RN le tweet, il dit "haha, vous tweetez, c'est bien la preuve qu..."
00:31:28 - Dans l'actualité également, et ça c'est très important,
00:31:31 c'était il y a quasiment 3 mois jour pour jour,
00:31:34 le 19 novembre dernier, à Crépole, dans la Drôme,
00:31:37 Thomas, adolescente de 16 ans, était tué lors d'une rixe en plein bal de village.
00:31:40 Nos confrères de TF1, je ne sais pas si vous les avez entendus,
00:31:43 ont récupéré le témoignage d'Antoine,
00:31:46 qui est l'un des vigiles qui était présent au moment du drame.
00:31:49 C'est la première fois d'ailleurs qu'un vigile témoigne,
00:31:52 alors que l'enquête est toujours en cours.
00:31:55 Et voilà ce qu'il dit. "J'ai des images du petit qui me reviennent,
00:31:58 je revois ce pauvre gamin par terre,
00:32:01 l'intérieur de la salle des fêtes, c'est des murs de sang,
00:32:04 on se croirait dans un abattoir, une scène de chaos.
00:32:07 Ils avaient des tessons en verre,
00:32:10 il y en avait qui avaient un couteau,
00:32:13 à ce moment-là, je commence juste à essayer de s'attraper pour les enlever,
00:32:16 et j'en vois certains avec des couteaux qui passent par-dessus
00:32:19 en essayant de planter les gamins."
00:32:22 Il explique également qu'il n'a pas vu forcément de provocation,
00:32:25 d'un côté comme de l'autre,
00:32:28 mais ces mots sont terrifiants.
00:32:31 Lorsqu'il dit "on se croirait dans un abattoir", c'est une scène de chaos,
00:32:34 des murs de sang,
00:32:37 on pense évidemment à ce qu'on a pu voir lors d'attaques
00:32:40 ou d'attentats, Alexandre Desvecqueux.
00:32:43 "Oui, c'est le genre de témoignages qui sont intéressants,
00:32:46 parce qu'on déréalise ce qui s'est passé,
00:32:49 une partie du discours médiatique a tendu à banaliser,
00:32:52 à parler de faits divers et à déréaliser,
00:32:55 c'est-à-dire à faire comme si les victimes n'existaient pas
00:32:58 et comme si ce n'était pas justement une affaire de chair et de sang.
00:33:01 Ces témoignages viennent nous rappeler à la réalité
00:33:04 et donnent des éléments, ce n'est pas à moi de faire l'enquête,
00:33:07 mais balaye un peu la thèse, si vous voulez,
00:33:10 de la bagarre qui aurait mal tourné.
00:33:13 On voit bien qu'il y a une attaque au couteau,
00:33:16 tout simplement, appelons les choses comme elles sont.
00:33:19 La volonté de tuer, et des gens qui sont armés
00:33:22 face à d'autres qui ne le sont pas.
00:33:25 C'est dommage que ce type de témoignage
00:33:28 n'ait pas davantage relayé sur d'autres chaînes.
00:33:31 L'absence de pluralisme, c'est aussi cela.
00:33:34 Là aussi, c'est une réflexion qu'on peut avoir
00:33:37 sur le traitement médiatique.
00:33:40 C'est une information pour le coup.
00:33:43 Crépole est un drame national.
00:33:46 Je ne sais pas si Crépole n'a pas été sous-traité par les médias.
00:33:49 En revanche, le prisme qui a été utilisé,
00:33:52 le prisme idéologique, refusait tout débat
00:33:55 autour de ce drame.
00:33:58 - C'est pire que ça.
00:34:01 Au départ, il y a quand même des médias
00:34:04 qui ont parlé de Rix.
00:34:07 Rien que dans ce traitement de l'information,
00:34:10 on peut voir qu'il y a un biais.
00:34:13 Et là, étrangement, on ne tombe pas sur les mêmes.
00:34:16 - Et le caractère raciste n'avait pas été retenu.
00:34:19 - Encore plus loin que ça.
00:34:22 Il y a des médias qui ont considéré
00:34:25 que le sujet intéressant, c'était la récupération politique.
00:34:28 - Oui.
00:34:31 - Pas de ce qui s'était passé.
00:34:34 Ils refusent de traiter ces faits,
00:34:37 considérant que ce sont des faits divers.
00:34:40 La vieille formule idiote de Bourdieu,
00:34:43 "le fait divers fait diversion par rapport à l'essentiel".
00:34:46 Ils ont traité ça uniquement sous l'angle
00:34:49 de ce qui s'était passé.
00:34:52 Au passage, on aimerait bien savoir,
00:34:55 j'ai toujours l'obsession de la lenteur de la justice,
00:34:58 quand va avancer cette enquête
00:35:01 et quand on aura des éléments nouveaux.
00:35:04 - Là, ça fait 3 mois, mais j'imagine que ça va prendre des mois et des mois.
00:35:07 Parce qu'il n'y avait peut-être pas de caméra de vidéosurveillance,
00:35:10 il y a des centaines de témoignages qui se croisent.
00:35:13 Vous avez, pour la première fois,
00:35:16 un des vigiles qui prend la parole.
00:35:19 Mais peut-être que ce qu'il a vu n'était pas l'entièreté de ce qui se passait.
00:35:22 D'ailleurs, c'est terrible.
00:35:25 Cet homme explique qu'il avait extrait...
00:35:28 Il y avait un des suspects qui faisait des allers-retours à l'extérieur,
00:35:31 qu'il a fouillé à une seconde reprise
00:35:34 et qu'il découvre qu'il a un couteau avec lui.
00:35:37 Il récupère le couteau, mais il le laisse re-rentrer.
00:35:40 Cet homme s'en veut.
00:35:43 Il se dit "mais j'aurais jamais dû le laisser re-rentrer".
00:35:46 - Oui, pour rebondir sur ce qu'a dit Philippe Guillard,
00:35:49 j'ai le souvenir d'avoir été sur un plateau dans une émission de France Télévisions
00:35:53 avec une sociologue qui parlait de Roméo et Juliette.
00:35:56 Je ne sais pas où elle est.
00:35:59 J'étais sur le plateau, comme quand il y avait un peu de pluralisme.
00:36:02 Le prisme était "comment on manipule un fait divers quand même".
00:36:05 C'était le seul angle d'attaque,
00:36:08 ce n'était pas le fond du sujet.
00:36:11 J'ai rencontré deux sociologues à côté de moi,
00:36:14 dont une qui expliquait que c'était deux bandes rivales,
00:36:17 comme dans Roméo et Juliette, qui s'étaient affrontées.
00:36:20 Là, non seulement on ne dit pas toute l'information,
00:36:23 mais on transforme l'information parce qu'elle avait quelque chose de gênant.
00:36:26 C'est-à-dire l'irruption de la violence dans un coin de la France
00:36:29 dont on pensait qu'il était relativement préservé,
00:36:32 la dimension raciste possible,
00:36:35 parce qu'il y a certains témoignages
00:36:38 qui ont parlé des agresseurs
00:36:41 qui disaient "on va se faire des blancs",
00:36:44 ça a été assez peu relayé.
00:36:47 Une dimension sociale aussi, avec des gens qui venaient tous du même quartier,
00:36:50 ce qui a été nié au départ et ensuite on n'a pas rectifié
00:36:53 quand toutes les gardes à vue étaient faites dans le même quartier.
00:36:56 C'est un drame,
00:36:59 c'est un événement qui dit beaucoup de choses de la société
00:37:02 et qu'on voulait absolument éluder dans le discours.
00:37:05 - Et permettez-moi, non pas que ce soit les mêmes affaires,
00:37:08 mais que dans la portée dramatique,
00:37:11 dans la portée terrifiante, traumatisante de ces faits-là,
00:37:17 on peut faire le parallèle avec l'affaire Lola.
00:37:20 D'ailleurs il y a eu une reconstitution hier des faits sur les lieux du drame,
00:37:24 où dans l'affaire Lola, il était impossible de parler de la suspecte,
00:37:31 de parler de l'OQTF et de se demander ce qu'elle faisait encore sur notre sol.
00:37:37 On a parlé de la fabrique du mensonge.
00:37:40 Le simple fait de se dire "mais que faisait-elle encore sur notre territoire
00:37:43 alors qu'elle avait une obligation de quitter ce dernier ?"
00:37:46 faisait de vous quelqu'un de limite de raciste, d'extrémiste.
00:37:51 - On reproche la récupération d'un fait divers,
00:37:54 et on reproche par contre les mêmes utiliseront la moindre bavure policière
00:37:57 pour avoir un discours sur les violences policières.
00:38:00 - Donc chacun utilise des faits divers ?
00:38:03 - La question c'est qui définit ce qui est un fait divers ?
00:38:07 Par exemple l'affaire Théo, vous vous souvenez ?
00:38:11 L'affaire Théo ce n'est pas un fait divers, c'est un fait de société,
00:38:13 pour une certaine partie du spectre politique.
00:38:16 En revanche, Crépole, dès le début, on l'a dit, c'est un fait divers.
00:38:21 Oui, il y en a plein, c'est comme ça, ce n'est pas un fait de société.
00:38:24 Mais évidemment, dans ce choix, on voit bien que...
00:38:27 Enfin non, justement, ce n'est pas anodin, il y a un choix qui est fait.
00:38:30 Je reviens toujours au débat du départ, ce qui est important,
00:38:33 c'est qui est ce plus réaliste.
00:38:34 C'est logique qu'il y ait des médias qui disent,
00:38:36 et ils ont le droit de le dire, je ne suis pas d'accord,
00:38:38 que c'est un fait divers, mais il est aussi normal
00:38:40 qu'il y ait d'autres médias qui disent "non, ce n'est pas un fait divers,
00:38:42 c'est un fait de société". C'est aussi ça un peu la démocratie.
00:38:44 - En l'occurrence, les faits étaient précisés,
00:38:46 tout ce qu'a dit Alexandre a été précisé par le procureur dans ses communiqués.
00:38:50 - C'est vrai, mais d'ailleurs, la justice n'a pas retenu
00:38:54 le caractère raciste de cet acte dans l'enquête,
00:38:58 ce qui aurait pu d'ailleurs étendre...
00:39:01 - Je pense qu'il peut être encore retenu après.
00:39:03 - Oui, mais en l'état, la famille demandait à ce qu'il soit retenu,
00:39:05 ça n'a pas été retenu pour l'instant.
00:39:07 Autre sujet, parce que vous parliez de la police.
00:39:11 Vous avez dit quoi, Charlotte ?
00:39:13 - C'était contesté par certains témoins,
00:39:15 certains disaient l'avoir entendu, d'autres non.
00:39:17 La justice ne travaille pas comme nous, entre guillemets,
00:39:20 par la force des choses.
00:39:22 - Je l'entends.
00:39:24 Neuf témoignages n'étaient pas suffisants
00:39:26 pour retenir le caractère raciste.
00:39:28 - Il n'y avait pas de sujets suffisants.
00:39:30 - Exactement. Là aussi, c'est un fait très important.
00:39:33 On a commencé l'émission "L'heure des pro-2" hier par cette information.
00:39:36 On commence une histoire, on la termine.
00:39:39 Vous avez une jeune femme qui est mariée avec un policier.
00:39:44 Il s'avère que ce policier avait interpellé déjà à plusieurs reprises
00:39:48 une des jeunes femmes d'origine bosnienne.
00:39:51 Cette jeune femme, Mardi, parce qu'elle est femme de ce policier,
00:39:56 c'est comme ça qu'elle le présente, a été agressée
00:39:58 par quatre jeunes Bosniennes âgées de 16 à 20 ans,
00:40:02 après avoir agressé la compagne d'un policier parisien
00:40:05 qui les avait déjà interpellées.
00:40:06 Jugez ce vendredi, en comparution immédiate,
00:40:09 les deux femmes majeures ont écopé de six mois de prison avec sursis
00:40:13 et de trois ans d'interdiction de paraître en Ile-de-France.
00:40:17 C'est-à-dire que ces jeunes femmes qui ont agressé une femme de policier
00:40:21 devant son fils de 13 ans, roué de couin, d'accord ?
00:40:26 Pas un jour de prison.
00:40:28 On va écouter Perrine Salé, qui est la porte-parole
00:40:30 de Femmes de Force de l'Ordre, sur le verdict.
00:40:33 Je ne m'attendais pas à mieux.
00:40:36 Ça aurait été très étonnant qu'on ait dû fermer.
00:40:39 Pourtant, c'est ce qui aurait dû être nécessaire
00:40:42 puisqu'aujourd'hui, aucune de ces jeunes femmes
00:40:45 qui ont été mises en cause dans cette affaire-là
00:40:48 ne vont faire de la prison.
00:40:50 Aucune de ces jeunes femmes ne va être vraiment surveillée
00:40:54 et elles pourront malheureusement récidiver
00:40:57 puisqu'elles ont été extrêmement physionomistes
00:40:59 et elles ont pu reconnaître cette femme de policier
00:41:02 et elles ont pu l'agresser de façon complètement gratuite
00:41:08 et violente dans les transports en commun.
00:41:11 Je n'ose même pas imaginer l'angoisse de cette femme
00:41:15 et le traumatisme de son enfant.
00:41:18 Donc ces quatre jeunes femmes bosniaques,
00:41:21 j'ai dit bosniette, je vous présente mes excuses.
00:41:24 Mais au-delà de l'interprétation ou du commentaire
00:41:28 sur la décision de justice, je ne vous demande pas ça,
00:41:30 je vous demande de prendre de la hauteur.
00:41:32 On pense à ces femmes de policiers qui sont agressées
00:41:37 et surtout sur la question de l'impunité,
00:41:39 avec la peur qu'ils devraient changer de camp.
00:41:41 Est-ce qu'aujourd'hui un agresseur pourrait se dire
00:41:44 je vais peut-être faire attention parce que je sais que
00:41:47 demain la justice va frapper et va frapper très fort.
00:41:49 C'est vrai Eliott, on en parle de plus en plus maintenant,
00:41:52 mais Laurent Roberton avait écrit un livre qui est devenu
00:41:54 une expression consacrée à la France orange mécanique,
00:41:56 mais la France orange mécanique ne peut exister
00:41:59 sans une justice laxiste.
00:42:01 Et c'est bien ce qu'on lui reproche depuis des années et des années.
00:42:04 Pour tout un tas de raisons qu'on ne va pas encore refaire sur ce plateau,
00:42:06 manque de prison, un peu d'idéologie, etc.
00:42:08 Mais ce qui est sûr aujourd'hui c'est que la réponse pénale,
00:42:11 parce qu'elle n'est pas à la hauteur,
00:42:13 permet ce genre de comportement et qui se récite.
00:42:15 Parce que très souvent c'est ce à quoi on assiste
00:42:17 et que ce n'est pas leur premier forfait,
00:42:19 c'est bien leur deuxième, troisième.
00:42:20 Moi j'ai vu des personnes qui avaient 30 ans
00:42:22 avec un casier judiciaire long comme le bras,
00:42:24 avec 20-30 condamnations.
00:42:25 Mais ça, ça peut être, il faut dire aux gens,
00:42:28 ça peut être résolu.
00:42:29 Ce n'est pas un coup de baguette magique,
00:42:31 mais c'est de la volonté politique.
00:42:32 Ce n'est pas juste ça, mais c'est aussi se donner les moyens
00:42:35 d'une politique pénale ambitieuse.
00:42:37 - On est dans un extrême.
00:42:38 Alors un extrême, un extrême.
00:42:39 On en a un petit peu parlé sur le plateau.
00:42:40 Vous savez ce qui s'est passé au Salvador ?
00:42:41 Le Salvador, c'était le pays le plus dangereux.
00:42:43 - Ah oui, mais là ça...
00:42:44 - C'est justement dans ces extrêmes, dans ces hyperboles,
00:42:47 qu'on peut arriver à essayer de voir un petit peu parfois
00:42:49 ce qui a fonctionné.
00:42:50 Je ne vous dis pas comment devient le Salvador.
00:42:51 Mais le Salvador était le pays le plus dangereux,
00:42:53 un des plus dangereux au monde.
00:42:55 Il est devenu un des plus sûrs au monde.
00:42:57 On a mis des reportages, je crois, du service public
00:42:59 qui sont allés justement pour voir ce qui s'était passé
00:43:01 et les gens plébiscitent.
00:43:02 Alors évidemment, ça a été des mesures extrêmes.
00:43:03 Mais ce n'est pas des mesures extrêmes, ce que je veux.
00:43:05 Ce que je veux vous dire, c'est qu'on nous dit
00:43:06 "ça ne sert à rien la répression, ça ne marche pas".
00:43:08 C'est faux.
00:43:09 La preuve, c'est faux.
00:43:10 Voilà.
00:43:11 Alors je ne dis pas qu'il faut mettre tout le monde en prison.
00:43:12 Mais ce que je dis, c'est qu'il faut quand même
00:43:13 avoir une politique un peu répressive.
00:43:15 - On écoute une nouvelle fois Perrine Salé,
00:43:17 qui est la porte-parole de Femmes de force de l'ordre,
00:43:19 sur la crainte justement des familles.
00:43:22 - C'est une peur quotidienne pour les familles
00:43:25 au sens large des forces de l'ordre,
00:43:28 d'être reconnues, d'être agressées.
00:43:30 Il n'y a pas un seul instant, on ne pense pas
00:43:33 à ce risque d'agression et à cette omniprésence
00:43:37 de la haine anti-flic.
00:43:38 À cette omniprésence de personnes qui en veulent
00:43:41 à nos compagnons et compagnes, mais également à nos familles.
00:43:45 On a pu voir cette montée en pression
00:43:48 de la violence à l'encontre de nos familles.
00:43:51 Parce que ça passait aussi bien par des photos
00:43:53 dans des halls d'immeubles, ça passait également
00:43:55 par des tags injurieux sur nos véhicules personnels.
00:43:59 - Iber en l'écoutant, c'est ça qui est terrible dans cette affaire.
00:44:02 - Mais oui, la haine des flics, qui va jusqu'à la famille.
00:44:06 Non seulement s'attaquer aux policiers est une honte,
00:44:11 mais en plus on s'attaque aux compagnes,
00:44:14 on s'attaque à la famille.
00:44:16 Ça veut dire, je n'arrive pas à réaliser le degré de haine
00:44:19 que ça représente.
00:44:21 C'est ça que je trouve effrayant dans cette affaire,
00:44:23 effrayant évidemment pour les personnes victimes.
00:44:26 Mais ce que ça dit sur l'évolution de notre société,
00:44:30 c'est-à-dire comment des personnes, françaises ou étrangères,
00:44:34 peu importe, on arrive à avoir cette haine de la police.
00:44:38 - Et on arrive à commettre ces actes-là,
00:44:42 sans craindre de se retrouver des années en prison.
00:44:48 - Ce que j'allais dire, le policier en phase 2,
00:44:51 c'est le seul obstacle à une impunité totale en réalité.
00:44:54 C'est la seule marque de limite que beaucoup ont eu dans leur vie.
00:45:00 Parce que l'interpellation, parce que l'arrestation,
00:45:04 et en effet si la réponse pénale est parfois très faible sur certains cas,
00:45:09 quand vous enchaînez les marques sur votre casier judiciaire,
00:45:12 ou pas d'ailleurs, parce que parfois ça ne passe même pas par le casier judiciaire,
00:45:15 c'est les seuls empêcheurs de tourner en rond,
00:45:18 ce sont les policiers qui sont sur le terrain et que ces gens croisent.
00:45:21 - Ce n'est pas très étonnant que se développe une haine...
00:45:25 - Mais je pense à la victime aujourd'hui.
00:45:27 Vraiment, résumons très rapidement.
00:45:29 Elle est dans la RER avec son fils de 13 ans.
00:45:32 Elle est reconnue par 4 personnes qui ont été déjà interpellées par son mari.
00:45:36 Et elle est frappée parce que justement, femme de policier.
00:45:40 Et elle se retrouve vendredi avec une décision de justice,
00:45:44 au lendemain, en se disant "ce soir, mes bourreaux ne dorment pas en prison".
00:45:49 - Alors je ne veux pas me substituer à la justice,
00:45:52 mais il y a quelque chose que je ne comprends pas.
00:45:54 Au-delà du fait que le sursis n'est sans doute pas suffisant,
00:45:57 il y avait une peine très simple,
00:45:59 qui à mon avis jadis aurait été prononcée, c'est l'expulsion du territoire.
00:46:03 Vous allez rappeler qu'elles étaient bosniaques.
00:46:05 C'était des grands-parents étrangers à leur époque.
00:46:09 Les étrangers qui commettaient des délits en France.
00:46:13 Là, on ne parle même pas de délits, on parle de violences contre l'autorité de l'État.
00:46:16 C'est inimaginable qu'ils restent sur le territoire.
00:46:19 - Vous aviez deux majeurs, deux mineurs.
00:46:21 - Donc peu importe qu'ils aillent en prison, à la limite, nos prisons seront comblées.
00:46:25 On les expulse du territoire, c'est la moindre des choses, avec interdiction d'y revenir.
00:46:29 - La publicité, on revient dans un instant.
00:46:31 Vous ne prenez pas le train ce week-end, tout va bien ?
00:46:34 Vous avez fait une croix sur le train, vous avez décidé de prendre le vélo,
00:46:37 la trottinette électrique.
00:46:39 - Et de ne pas aller au même endroit.
00:46:41 - Le meurtre peut-être ?
00:46:43 - Non, ce n'est pas très éco-responsable.
00:46:46 La publicité, on revient dans un instant.
00:46:48 On a encore plein de choses à traiter jusqu'à 10h30 dans l'heure des pro-week-end.
00:46:51 A tout de suite.
00:46:52 Il est quasiment 10h sur CNews Information.
00:46:57 C'est avec vous Isabelle Piboulot.
00:46:59 Rebonjour Isabelle.
00:47:00 En ce week-end de chassé et croisé,
00:47:02 trois contrôleurs sur quatre sont toujours en grève,
00:47:05 avec seulement un TGV sur deux en circulation.
00:47:07 Près de 150 000 voyageurs sont affectés, selon la SNTF,
00:47:11 alors que s'effectuent les premiers retours de la zone C
00:47:14 et les départs de la zone A.
00:47:16 Cinq mois après la mort de Sokaina à Marseille,
00:47:18 un adolescent de 16 ans a été mis en examen hier pour assassinat
00:47:22 et placé en détention provisoire.
00:47:24 Arrêté lundi, il est soupçonné d'être le passager d'un scooter
00:47:28 auteur de la rafale de Kalachnikov qui a coûté la vie
00:47:31 à la jeune femme de 24 ans.
00:47:33 Victime collatérale du trafic de stupéfiants,
00:47:35 Sokaina a été tuée d'une balle perdue dans sa chambre.
00:47:39 Enfin après deux échecs l'an dernier,
00:47:41 la nouvelle fusée japonaise H-3 a réussi son décollage.
00:47:45 L'engin de 63 mètres de haut a été placé en orbite,
00:47:49 a indiqué l'agence spatiale JAXA.
00:47:51 Un succès important pour le Japon qui ambitionne de rester
00:47:55 autonome et compétitif dans le domaine spatial,
00:47:58 alors que la demande mondiale de lancements spatiaux à Bakou
00:48:01 est en pleine expansion.
00:48:03 Merci beaucoup Isabelle Psyboulot.
00:48:06 Parlons, puisque vous en avez parlé dans votre journal de la SNCF,
00:48:10 seulement un TGV sur deux circulera ce week-end
00:48:14 en raison d'une grève de contrôleurs.
00:48:16 La CGT et Sud Rail ont déposé un préavis de grève.
00:48:18 Les syndicats estiment que l'accord de sortie de crise négocié
00:48:21 fin 2022 tarde trop à être appliqué.
00:48:24 Selon SNCF Voyageurs, ce sont quand même 150 000 voyageurs
00:48:29 qui n'ont pas pouvoir partir en vacances.
00:48:32 Alors moi ce que je vous propose, c'est qu'on voit le sujet,
00:48:34 parce qu'on a bien compris qu'on est à cinq mois des Jeux Olympiques
00:48:38 et qu'à l'approche des JO, vous avez les syndicats
00:48:42 qui vont commencer à mettre la pression.
00:48:44 Et ils sont soutenus ces syndicats, notamment par des élus,
00:48:47 et notamment Mathilde Panot qui a dit "ah mais alors là,
00:48:50 la grève pendant les Jeux Olympiques ? Bien sûr, allez-y,
00:48:53 il faut évidemment combattre le combat social".
00:48:57 On voit le sujet de Sarah Barney.
00:49:01 Depuis plusieurs mois, le gouvernement multiplie les annonces
00:49:04 afin d'éviter les mouvements de grève.
00:49:06 Mais du côté de l'ARATP, la CGT a d'ores et déjà déposé
00:49:09 un préavis de six mois couvrant la période des Jeux.
00:49:12 Même constat du côté des forces de l'ordre,
00:49:14 le ministre de l'Intérieur a proposé aux policiers et gendarmes
00:49:16 en Ile-de-France une indemnité pouvant atteindre les 1900 euros.
00:49:20 Mais les négociations continuent.
00:49:22 Depuis le 8 février jusqu'à la fin du mois,
00:49:24 le syndicat autonome des sapeurs-pompiers professionnels
00:49:27 a lancé un préavis de grève et demande une amélioration
00:49:30 de la vie médicale des soldats du feu et des conditions de travail.
00:49:33 Du côté de la mairie de Paris, les représentants de la police municipale
00:49:37 demandent une prime de gratification que la direction leur refuse.
00:49:41 Dans l'aérien, les aiguilleurs du ciel se sont engagés
00:49:43 à ne mener aucun mouvement social pendant les épreuves
00:49:46 après avoir obtenu des concessions importantes.
00:49:48 Mais l'inquiétude perdure du côté des sous-traitants d'aéroports de Paris.
00:49:52 Dans ce groupe, comme dans d'autres sociétés,
00:49:54 les employés ne sont pas tenus de se déclarer 48 heures avant,
00:49:58 ce qui laisse craindre des mouvements surprises.
00:50:00 Les infirmiers et médecins des hôpitaux de Paris
00:50:02 recevront, eux, entre 800 et 2500 euros bruts par semaine selon leur statut.
00:50:07 Mais depuis lundi, les infirmiers libéraux se mobilisent
00:50:10 dans plusieurs villes de France.
00:50:12 - Agnès Vardier-Mollinier, dans le Figaro,
00:50:16 le grand Figaro d'Alexandre De Vecchio.
00:50:19 - C'est le sénat.
00:50:20 - Comment ?
00:50:21 - Critiqué par François Jost en 2015.
00:50:22 - Oui, oui, bien sûr.
00:50:23 - Avec France Télévision, les gens.
00:50:24 - Alors là, il faut tout expliquer.
00:50:26 - François Jost, pour les téléspectateurs qui nous rejoignent
00:50:28 et qui n'ont pas suivi la polémique,
00:50:30 François Jost, sémiologue, qui a pondu cette étude sur CNews,
00:50:36 mandatée par Reporters sans frontières,
00:50:38 François Jost qui se dit humaniste,
00:50:40 et qui, il y a deux ans...
00:50:42 - Qui a quitté la France Télévision en 2015.
00:50:45 - En 2015.
00:50:46 - Parce qu'ils avaient invité Agnès Vardier-Mollinier,
00:50:49 et qu'elle était moins auteure qu'idéologue,
00:50:52 et que donc, dans un débat, c'était déjà insupportable.
00:50:54 Donc on comprend que c'est moins le pluralisme
00:50:56 que la présence de certaines personnes qui le gênent.
00:50:58 - Je ne suis pas sûr qu'il ait la même notion de l'humanisme que vous et moi.
00:51:02 - On va se parler même de pluralisme.
00:51:04 - Il s'est présenté comme humaniste.
00:51:06 Donc si demain je le laisse sur le plateau,
00:51:08 je le présenterai comme humaniste, bien évidemment.
00:51:10 - Revenons sur la grève SNCF.
00:51:12 Elle a parlé de la grève de la honte, Alexandre Devecchio.
00:51:14 - Oui, elle était en colère.
00:51:15 Je crois qu'elle avait un train à pouvoir...
00:51:17 Je vais vous le cacher parce que je l'ai eu au téléphone.
00:51:19 Donc elle était directement concernée.
00:51:22 Elle était en colère notamment par le manque d'informations
00:51:25 et l'usine à gaz pour se faire rembourser.
00:51:28 Mais elle donne des chiffres intéressants dans cette tribune.
00:51:31 14 mois de décembre depuis 2002 de grève à la SNCF.
00:51:38 Il y a eu une grève.
00:51:39 Donc pendant 14 années depuis 2002, c'est quand même énorme.
00:51:44 Elle rappelle que les contrôleurs commencent en début de carrière
00:51:48 à 2 500 euros net.
00:51:51 Ce n'est quand même pas les plus malheureux.
00:51:53 Ils bénéficient de retraites conséquences.
00:51:55 Donc moi, je ne suis pas toujours d'accord avec Agnès Verdier-Moulinier.
00:51:58 Je suis plutôt de ceux qui défendent le service public.
00:52:00 Contrairement à elle, moi, je pense que c'est important
00:52:03 que le rail soit un service public.
00:52:06 Je suis plutôt inquiet de la privatisation
00:52:08 parce que je pense qu'à la fin, c'est l'usager qui va le payer.
00:52:11 Parce que si ça doit être sur des critères de rentabilité,
00:52:14 la France périphérique, par exemple, va être très mal desservie.
00:52:18 Donc j'ai souvent défendu la SNCF quand elle faisait les grèves.
00:52:22 Paradoxalement, quand elle le faisait quand elle défendait l'outil de travail,
00:52:26 quand elle le faisait contre les privatisations,
00:52:29 contre la politique européenne de concurrence.
00:52:32 Mais là, j'ai l'impression que ce sont des grèves très personnelles.
00:52:36 Ils se servent du fait qu'ils peuvent bloquer tout le pays.
00:52:39 Notamment, on le voit avec les Jeux olympiques,
00:52:42 puisqu'ils ont lancé un préavis de grève qui court jusqu'au 9 septembre,
00:52:45 c'est-à-dire au lendemain de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques.
00:52:48 Ils se servent de leur outil de travail pour avoir des augmentations
00:52:51 parce qu'ils savent que ça bloque tout le monde
00:52:53 et qu'ils peuvent mettre le couteau sous la gorge au gouvernement.
00:52:56 Là, je ne trouve pas ça fair-play.
00:52:58 Et je trouve qu'à la fin, et ce n'est même pas respectueux
00:53:01 justement de ce qu'est le loral français,
00:53:03 parce que ça va conduire les politiques à aller vers des politiques
00:53:06 de libéralisation, de privatisation, parce que ce sera trop compliqué à gérer.
00:53:10 Et ça va tuer un service public qui est utile à tous les Français.
00:53:13 Je rappelle aussi que ça coûte très cher le train.
00:53:15 - Chère Alexandre, Alexandre, vous n'avez pas retenu la jurisprudence,
00:53:19 Pierre Gentillet, franchement.
00:53:21 - Excusez-moi. - C'est un tunnel que vous nous faites.
00:53:24 - Ah bon ? - Ah bon ?
00:53:25 - Ah bon ? - Ah bon ?
00:53:26 - Ah bon ? - Ah bon ?
00:53:27 - Et c'est le cas de le dire.
00:53:28 - Ça coûte plus cher de prendre le train que l'avion aujourd'hui,
00:53:31 alors qu'on nous dit qu'il faut être écolo,
00:53:33 il faut faire courir la voiture, etc.
00:53:35 Ça devrait être un moyen de transport populaire.
00:53:37 Quand on fait grève à répétition, ça se répercute aussi sur le coût du...
00:53:41 - Je vais vous classer à trop long.
00:53:43 Je vais vous classer pour les prochaines émissions à trop long.
00:53:46 Donc c'est terminé.
00:53:47 - C'est trop tard, des chiens...
00:53:49 - Non, non, trop long, trop long.
00:53:51 Mathilde Pannot qui a applaudi cette mobilisation et qui dit
00:53:54 "Attention, il faut continuer même pendant les JO".
00:53:57 - Nous sommes face à un gouvernement qui n'écoute rien ni personne.
00:54:00 - Vous dites que c'est le moment de faire grève, que je comprenne bien.
00:54:03 - Mais bien sûr.
00:54:04 Mais vous croyez que moi je suis du côté de ceux qui vont dire aux gens
00:54:08 "Ne réclamez pas vos droits".
00:54:10 Vous croyez que moi je suis d'accord avec le fait que par exemple
00:54:13 on n'ait pas augmenté les salaires de ce pays,
00:54:15 on ne les a pas indexés sur l'inflation alors que les produits alimentaires
00:54:18 ont augmenté de 23% en deux ans ?
00:54:20 Parce qu'un gouvernement n'écoute que le rapport de force,
00:54:22 eh bien il faut utiliser le rapport de force au maximum.
00:54:24 - Y compris pendant les JO ? Pas de trêve pour la grève ?
00:54:26 - Mais non, mais je ne sais pas si vous comprenez ce qui est en train de se passer.
00:54:29 Nous sommes dans la 7e puissance économique au monde
00:54:32 et il y a un Français sur trois qui dit ne pas manger à sa faim.
00:54:35 - Donc des grèves pendant les JO, vous dites oui ?
00:54:37 - Bah oui.
00:54:38 - Ce qui est bien avec Mathilde Panot, c'est qu'elle a un côté boussole sud
00:54:41 qui est assez remarquable.
00:54:43 On sait à peu près que quand Mathilde Panot va dans une direction,
00:54:47 il faut vraiment changer de route.
00:54:50 - Mais est-ce que tout ce qu'elle dit est incohérent ?
00:54:52 Je ne suis pas sûre.
00:54:54 - Ah non, ça l'est très cohérent avec sa boussole sud.
00:54:56 - Non mais attendez, au-delà de la boussole, il y a quand même quelque chose qui est intéressant.
00:55:00 Est-ce que, exactement, est-ce que lorsqu'elle dit que le gouvernement
00:55:05 ne comprend qu'une seule chose, c'est le rapport de force,
00:55:07 elle a tort ?
00:55:09 - Oui, ça, elle pourrait avoir raison, je vous l'accorde.
00:55:12 - C'est un problème.
00:55:14 - Mais là, ce n'est pas le gouvernement qui est en cause, c'est la SNCF.
00:55:17 - Non mais dans tous les cas, les agriculteurs, ils ont dû se mobiliser 15 jours.
00:55:21 C'est comme ça qu'ils le vendent au gouvernement.
00:55:24 C'est-à-dire qu'ils ont écouté les agriculteurs qui n'ont pas écouté pendant 20 ans.
00:55:27 Et il suffit qu'ils se mobilisent 15 jours pour qu'ils se mobilisent.
00:55:30 C'est vrai que là, c'est la priorité absolue, les agriculteurs.
00:55:32 Les Gilets jaunes, la même chose.
00:55:34 - C'est ça, c'est la raison.
00:55:36 Mais ce que je voulais dire, c'est que là, on est en train de pourrir le droit de grève,
00:55:38 qui est quand même un droit fondamental.
00:55:40 Et que là, l'usage du droit de grève qui est fait dans ces conditions,
00:55:43 à répétition, comme l'a rappelé Alexandre,
00:55:46 ça dénature le droit de grève, à mon sens.
00:55:49 - Avançons ! Et ce sera notre dernier sujet.
00:55:52 D'ailleurs, je le dis au téléspectateur, cher Philippe Guibert,
00:55:55 parce que vous avez écrit un livre qui va...
00:55:58 - Incroyable, j'ai écrit un livre.
00:56:00 - Non mais la semaine prochaine, et qui va être publié la semaine prochaine.
00:56:03 - Je dis "Gulliver enchaîné".
00:56:05 - "Gulliver enchaîné", le déclin du chef politique français.
00:56:08 - Pourquoi la présidence à la française ne fonctionne plus aussi bien ?
00:56:12 Pourquoi il y a une perte d'autorité et de légitimité ?
00:56:15 - Eh bien, j'ai hâte de vous lire.
00:56:17 - Ah bah, avec plaisir.
00:56:18 - D'ailleurs, merci de me l'avoir apporté aujourd'hui.
00:56:20 C'est vraiment très sympa.
00:56:22 Et on en parlera la semaine prochaine.
00:56:24 Alors, on fait un deal.
00:56:26 Si on a la possibilité de le lire avant la semaine prochaine,
00:56:29 on va en parler samedi prochain.
00:56:31 - Samedi ou pas ? - Ah oui, avec plaisir.
00:56:33 - Eh bien, tant mieux. J'ai hâte vraiment de lire cela.
00:56:36 - Rappelle mon éditeur, en sortant de là.
00:56:38 - Est-ce que ce serait trahir un secret d'expliquer que demain,
00:56:41 vous serez invité sur le service public pour en parler ?
00:56:44 - Question politique.
00:56:46 - Et vous allez évidemment revenir sur votre ouvrage ou pas, avec France Inter ?
00:56:49 - Ah bah, c'est le but, normalement.
00:56:51 - Mais vous avez une chance que M. Gollnadel n'a pas.
00:56:54 - Avec la jurisprudence Conseil d'État, Gilles William va avoir son rond.
00:56:58 - Ah bah, évidemment, il sera le bienvenu sur France Inter.
00:57:01 - C'est une révélation, mais dire que...
00:57:03 - Il aura très probablement autant de...
00:57:05 - Mais dans un temps, c'est vous qui ferez l'interview.
00:57:07 - Mais bien sûr, bien sûr.
00:57:09 Il aura autant de temps de parole que peut-être l'humoriste Guillaume Meurice.
00:57:12 - Il n'est pas humoriste, Gilles William, enfin.
00:57:15 - Non, mais ce que je veux dire par là, c'est qu'il faut donner du temps de parole
00:57:18 à tout le monde sur France Inter.
00:57:20 Vous avez cette chance-là.
00:57:22 Maître Gollnadel, qui a écrit un livre qui est numéro un des ventes,
00:57:25 qui s'appelle "C'est l'Occident qu'on assassine",
00:57:28 le journal de guerre de Gilles William Gollnadel,
00:57:31 un ouvrage passionnant où il retrace, jour après jour,
00:57:35 depuis le 7 octobre, ce qu'il a vécu, ce qu'il a ressenti,
00:57:38 ce combat aussi idéologique qu'il mène dans un monde
00:57:42 où Israël est passé de victime à bourreau pour certains,
00:57:47 pour une minorité très bruyante et très active.
00:57:50 Il s'avère qu'il est numéro un des ventes et il est boycotté,
00:57:53 c'est ce qu'il dit, par le service public.
00:57:56 Écoutez, c'était hier matin chez Jean-Marc Morandini.
00:57:59 - Dans mon livre, j'explique que je ne me suis pas senti seul
00:58:03 puisque une très grande partie du peuple français
00:58:07 a partagé la douleur des Juifs français et des Israéliens
00:58:13 et ont senti aussi qu'ils étaient eux-mêmes menacés.
00:58:17 C'est ce qui explique que ce livre plaît bien au-delà
00:58:22 du cercle communautaire.
00:58:24 Quand vous dites que certains médias ne veulent pas de mon livre,
00:58:28 c'est très simple à faire la frontière.
00:58:31 Tous les médias privés m'ont fait venir
00:58:35 et tous les médias publics ont boycotté en vérité le livre,
00:58:39 m'ont pas fait venir et ne l'ont pas évoqué.
00:58:41 - Mais pourquoi, d'après vous ?
00:58:43 Parce qu'honnêtement, ce que vous dites, c'est souvent,
00:58:46 j'allais presque dire des évidences, mais c'est pas péjoratif,
00:58:49 c'est presque évident qu'on soit d'accord avec ce que vous dites
00:58:51 et ce que vous écrivez.
00:58:52 Quand vous écrivez qu'Israël est victime,
00:58:54 quand vous écrivez qu'Israël a été attaqué,
00:58:56 quand vous racontez le sort des Juifs, c'est évident ?
00:59:00 - Oui, mais non, c'est évident.
00:59:02 C'est évident pour les gens qui laissent parler
00:59:05 plutôt leurs sentiments plutôt que leur idéologie.
00:59:09 Mais il se trouve que si vous écoutez l'audiovisuel
00:59:12 de ces vices publics, comme je l'appelle,
00:59:15 c'est plutôt l'idéologie du monde et de libération.
00:59:19 Donc, ils ne l'accueillent pas à bras ouverts.
00:59:23 Et puis, d'autre part, soyons justes,
00:59:25 je ne suis pas très aimable avec eux.
00:59:28 J'explique ce que c'est qu'une journée sur France Inter.
00:59:31 Une journée sur France Inter pendant les événements,
00:59:34 et ça continue encore, ça commence par le bilan victimaire du Hamas,
00:59:39 sans prendre aucune distance par rapport à un mouvement terroriste
00:59:43 qui ne pratique pas l'usage de la vérité comme une religion révélée.
00:59:48 Et puis ensuite, on écoute certains témoignages d'humanitaires
00:59:54 ou de pseudo-humanitaires, ou par exemple de l'UNRWA.
00:59:58 Je parle de l'UNRWA dans mon livre,
01:00:00 et ça se termine le 7 janvier,
01:00:03 et quelques jours après, on apprend que l'UNRWA est liée au terrorisme.
01:00:07 Voilà quelles sont les sources de l'audiovisuel de services publics.
01:00:12 Alors effectivement, ils auraient à cœur.
01:00:14 Moi, si j'étais eux, je ferais venir Golden Adel.
01:00:17 - Bien sûr. - Pour le confronter, pour lui dire
01:00:19 "Mais monsieur, vous racontez des histoires".
01:00:21 Ils ne sont pas pressés de me demander des comptes.
01:00:23 - Tellement pas pressés qu'il n'est toujours pas invité,
01:00:26 alors qu'il est sur Amazon, je crois, numéro 1 des ventes.
01:00:29 C'est quand même particulier.
01:00:31 Alexandre Devecchio, vous l'avez invité ?
01:00:33 - Oui, oui, Golden Adel a une chronique sur le Figaro Vox chaque semaine.
01:00:37 Parfois, il s'invite même tout seul, pour rien vous cacher.
01:00:42 Non, j'aime beaucoup Gilles William et ce qu'il fait depuis longtemps.
01:00:46 Je crois qu'il a souvent été très courageux,
01:00:48 parce qu'au moment où il y a longtemps déjà,
01:00:52 où les associations communautaires juives pointaient le racisme de l'extrême droite,
01:00:58 ça a été un des premiers à dire
01:01:00 "Aujourd'hui, il n'y a plus d'extrême droite antisémite, à part dans les marges,
01:01:05 et le danger vient plutôt de l'extrême gauche et de l'islamisme".
01:01:08 Et je pense que c'est pour ça aussi qu'il est baillonné par une partie du service public.
01:01:13 C'est un discours que ne veut pas entendre toute une partie du monde médiatique,
01:01:18 qui gifle son arrière-grand-mère en quelque sorte,
01:01:21 et est resté bloqué dans les années 80.
01:01:23 - Philippe Guibert, moi j'ai besoin que vous répondiez à cette question.
01:01:26 Comment vous expliquez que William Golden Adel, numéro 1 des ventes,
01:01:31 soit boycotté par le service public ?
01:01:33 La possibilité n'est pas été invitée par, que sais-je, même Léa Salamé,
01:01:39 qui invite beaucoup de monde pour qu'à l'époque, sur France Inter.
01:01:44 Ça vous surprend ? Vous pourriez poser la question demain matin ?
01:01:48 - Je passerais le message.
01:01:50 - Non mais juste qu'on comprenne.
01:01:52 - Parce qu'à leur place, je l'inviterais, et effectivement j'aurai un débat un peu sérieux avec lui.
01:01:57 - Bien sûr.
01:01:58 - Parce que j'ai le William qu'on aime tous beaucoup ici,
01:02:00 il ne va pas de ma mort non plus sur France Inter.
01:02:02 - Ah non, d'ailleurs il le dit.
01:02:04 - Donc il y va bien.
01:02:05 Je trouve qu'on devrait avoir un débat.
01:02:07 Ce qu'on ne s'est pu faire, ça nous renvoie au début de notre discussion,
01:02:11 c'est qu'on ne s'est pu se confronter à des opinions très différentes aujourd'hui.
01:02:16 On a l'impression qu'on est tous dans notre bulle,
01:02:19 qu'on n'accepte pas finalement des opinions tout à fait inverses.
01:02:23 Mais le jeu de la démocratie, c'est de discuter entre gens qui ne sont pas d'accord.
01:02:27 - Il faut dire que France Inter a une chance inouïe par rapport à CNews par exemple,
01:02:31 c'est que eux, s'ils l'invitent, ils viendront.
01:02:33 - Oui.
01:02:34 - C'est quand même énorme de faire le reproche de ce manque cruel de débats,
01:02:40 moi je suis d'accord là-dessus, à la seule chaîne qui invite et qui se fait boycotter par les invités.
01:02:45 - Avec qui vous rêveriez de débattre ?
01:02:47 - Il y a plein de gens, ça dépend des sujets.
01:02:49 - Sur le sujet par exemple de l'identité française, avec qui vous rêveriez de débattre ?
01:02:53 - Alors là ça peut être plein de gens.
01:02:55 - Oui mais je vous en demande un.
01:02:57 - Bah... Avec qui je pourrais débattre ? Donnez-moi des idées.
01:03:01 - Avec Jean-Luc Mélenchon ?
01:03:03 - Oui j'aimerais bien, mais j'aimais bien par exemple le débat que je faisais avec Laurent Geoffrin,
01:03:08 où on était d'accord sur à peu près rien,
01:03:10 et justement je trouvais ça intéressant de pouvoir confronter des arguments,
01:03:15 et c'est exactement ce que disait Raoul Colivier-Metz.
01:03:17 Après le problème aussi du débat c'est qu'il n'a de sens que si quand même on est tous d'accord
01:03:22 pour dire que la vérité est extérieure à nous-mêmes mais qu'elle existe.
01:03:25 À partir du moment où vous vivez sous la religion du relativisme, le débat n'a plus aucun intérêt.
01:03:29 - Eh bien écoutez, l'invitation est faite comme à chaque fois.
01:03:33 Merci à tous les quatre, c'est déjà terminé.
01:03:35 Merci à vous, vraiment c'était un plaisir ce matin.
01:03:39 On a passé un bon moment et longue vie.
01:03:42 J'ai hâte de vous lire encore une fois, je le répète.
01:03:44 Philippe Guibert, on va essayer de mettre le même plateau,
01:03:48 et samedi matin on va en parler.
01:03:50 Docteur Mignot, c'est dans un instant.
01:03:52 Brigitte nous donnera des conseils pour mieux prendre soin de notre voix,
01:03:55 qui est le reflet de nos émotions, mais aussi de notre santé.
01:03:58 Nous sommes tous concernés car sans voix, pas d'émotion, pas de transmission,
01:04:02 et pas d'émission bien sûr, elle a raison Brigitte Mignot.
01:04:05 C'est important la voix.
01:04:07 Vous chantez bien ?
01:04:09 - J'ai bien chanté, oui.
01:04:10 - J'ai bien chanté.
01:04:11 - J'ai bien chanté.
01:04:12 - J'ai bien chanté.
01:04:13 Allez, dans un instant, c'est Brigitte Mignot.
01:04:15 Et à ce soir sur CNews.
01:04:16 ♪ ♪ ♪