Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:00 Il est 9h sur CNews, très heureux de vous retrouver pour l'heure des pros week-end.
00:05 Et à la une ce matin, Gérald Darmanin va décorer demain le policier de 25 ans qui
00:10 a neutralisé l'assaillant de la synagogue de Rouen.
00:13 Vendredi, la vie de ce très jeune policier a basculé.
00:15 6h45 du matin, il est appelé sur les lieux.
00:18 Un homme algérien sous OQTF qui vient de lancer un cocktail molotov contre la synagogue
00:23 fonce sur lui avec un couteau.
00:24 Après plusieurs sommations, le policier utilise son arme, ouvre le feu à 5 reprises et le
00:30 touche 4 fois.
00:31 Quelques minutes plus tard, le policier terminera en garde à vue.
00:34 Il a utilisé son arme, c'est la procédure.
00:36 Une enquête de l'IGPN, la police des polices est ouverte.
00:39 Il a utilisé son arme, c'est la procédure.
00:42 Le ministre de l'Intérieur n'a pas besoin d'attendre la fin de l'enquête pour savoir
00:45 que ce policier a fait preuve de bravoure, de courage et a fait son devoir.
00:49 Le ministre sait, les Français le savent aussi.
00:52 Comme ils savent qu'Arnaud Garcia, agent pénitentiaire, allait être papa dans quelques
00:56 mois et est mort au service de la France.
00:59 Ils savent qu'il a été assassiné avec Fabrice Moello qui allait fêter l'anniversaire
01:03 de ses jumeaux cette semaine.
01:04 Comme ils savent qu'en Nouvelle-Calédonie, le gendarme Nicolas Molinari, 22 ans, n'a
01:09 eu aucune chance.
01:10 Une balle en pleine tête.
01:12 Il avait la vie devant lui et un sérieux goût pour l'humour et la dérision.
01:16 Ses frères d'armes ont porté son cercueil comme celui de Xavier Sallut.
01:21 Deuxième gendarme mort depuis le début des émeutes en Nouvelle-Calédonie.
01:25 Nous pensons à leur famille ce matin.
01:27 On en parle dans un instant avec mes invités mais tout de suite c'est le rappel des titres
01:31 avec vous Isabelle Piboulot.
01:32 Bonjour Gauthier, bonjour à tous.
01:35 A Paris, les braqueurs de la bijouterie Harry Winston situés à Avenue Montaigne n'ont
01:39 pas encore été retrouvés.
01:41 Trois malfaiteurs ont pris la fuite avec une moto et un scooter hier en fin de matinée.
01:45 Après avoir fait irruption dans la boutique de luxe équipée d'une arme longue, le butin
01:49 reste pour leur inconnu, une enquête a été ouverte.
01:52 Au Texas, un voyage spécial se prépare pour un entrepreneur français.
01:57 Sylvain Chiron va décoller à bord de la fusée New Shepard de Blue Origin, entreprise
02:02 spatiale fondée par Jeff Bezos.
02:04 Avec lui, cinq autres passagers.
02:06 Départ prévu à 8h30 heure locale pour un vol d'une dizaine de minutes.
02:10 L'occasion d'observer la courbure de la Terre et de s'initier à l'expérience de la pesanteur.
02:15 Et puis, succès pour le boxeur ukrainien Oleksandr Uzik, nouveau champion incontesté
02:20 des poids lourds à Riyad.
02:22 Une première en 25 ans grâce à sa victoire au point contre Tyson Fury.
02:26 Désigné vainqueur par décision partagée, Oleksandr Uzik a unifié les quatre ceintures
02:31 poids lourds.
02:32 Volodymyr Zelensky a adressé ses félicitations au champion.
02:35 Merci Isabelle, on vous retrouve dans une demi-heure avec moi ce dimanche comme hier.
02:41 Gabriel Cluzel, bonjour Gabriel.
02:43 Arnaud Beneletti, bonjour.
02:45 Arnaud Beneletti, vous êtes auteur d'un livre qu'on va commenter ce matin sur le
02:49 RN aux portes du pouvoir.
02:50 Très intéressant parce qu'on va revenir ce matin évidemment sur la nouvelle position
02:54 du Rassemblement National sur la Nouvelle Calédonie.
02:58 Position attaquée par François-Xavier Bellamy dans vos colonnes, cher Raphaël Stainville.
03:03 Merci Raphaël d'être avec nous ce matin, surtout que je sais qu'il y avait une petite
03:05 fête hier organisée dans les couloirs du JDD qui s'est terminée tard et nous allons
03:10 vous apporter bien sûr un café.
03:11 À vos côtés Driss Ghali et Séisse, merci d'être avec nous Driss Ghali.
03:15 Je rappelle votre livre de la diversité au séparatisme.
03:19 On va donc revenir sur cette vaste opération.
03:21 Voilà, on voit la couverture de votre livre de la diversité au séparatisme.
03:26 On va donc revenir sur cette opération lancée hier par Gérald Darmanin qui mobilise 600
03:31 gendarmes en Nouvelle-Calédonie pour déblayer, enlever les blocages, débloquer les axes
03:38 principaux de Lille.
03:40 On va voir le tweet de Gérald Darmanin.
03:42 Une grande opération de plus de 600 gendarmes, dont une centaine du GIGN, est lancée en
03:46 ce moment même en Nouvelle-Calédonie, visant à reprendre totalement la maîtrise de la
03:51 route principale de 60 km entre Nouméa et l'aéroport.
03:56 Voilà des blocages, on va y revenir, des drapeaux de l'Azerbaïdjan, notamment des
04:00 slogans aussi pro-russes.
04:02 On va revenir aussi sur l'État.
04:04 A-t-il suffisamment anticipé ? C'était compliqué d'anticiper, c'est ce que dit ce matin le
04:08 haut-commissaire chargé de la Nouvelle-Calédonie dans les colonnes du JDD.
04:12 Mais nous sommes en ligne avec Alain Décombelle, chef d'entreprise, délégué départemental
04:18 de Nouvelle-Calédonie du Rassemblement National.
04:20 Bonjour monsieur.
04:21 Pour dire toute la vérité à nos téléspectateurs, vous nous avez écoutés hier et vous avez
04:26 jugé que les intervenants étaient sévères avec la nouvelle position du RN, donc Gabriel
04:32 Cluzel qui pourra bien sûr vous répondre.
04:33 Avant qu'on aborde, je vous promets qu'on va le faire, la position du RN, de Marine
04:38 Le Pen et de Jordane Bardella.
04:39 J'aimerais que vous nous donniez si vous avez des informations sur cette vaste opération
04:43 qui mobilise donc 600 gendarmes.
04:45 Écoutez, elle est en cours, on n'a pas encore le résultat définitif.
04:52 Il est clair que ça va nous permettre au moins, l'axe routier va permettre l'accès bien
04:58 entendu à l'aéroport, mais également l'accès routier pour les camions parce qu'il y a des
05:04 entrepôts notamment de marchandises alimentaires qui se trouvent hors Nouméa qui vont pouvoir
05:10 ravitailler les commerces.
05:11 Donc ça c'est une bonne chose.
05:13 Maintenant ce que je voudrais dire simplement c'est qu'en 48 heures, pour vous donner un
05:18 ordre d'idée, on a perdu 250 000, c'est comme si la France perdait 250 000 emplois en 48
05:24 heures.
05:25 C'est ça le résultat de la situation.
05:26 Et on est très inquiet parce que le peu de tissu économique qui nous reste aujourd'hui
05:31 n'est absolument pas protégé parce qu'ils ont tellement à faire que nous sommes obligés
05:35 nous-mêmes de prendre nos salariés, nos amis, les mettre dans les entreprises pour
05:39 essayer de défendre ce qui reste encore debout.
05:41 Et croyez-moi, il n'y a plus grand chose comme bâtiment qui reste debout.
05:44 Alors vous-même, vous êtes chef d'entreprise, vous avez été directement impacté par ces
05:48 émeutes ?
05:49 J'ai perdu un magasin, je l'ai vu piller parce que vous avez, je dirais, les pyromanes,
05:58 vous avez les pompiers pyromanes et vous avez les pilleurs.
06:00 Il faut bien savoir qu'en Calédonie, 40% de la population est en dessous du seuil de
06:04 pauvreté.
06:05 Donc bien entendu, dans ce pillage organisé par cette bande de délinquants, il y a eu
06:11 aussi après un mouvement de masse qui s'est fait et qui a un peu profité de la situation.
06:15 Et d'ailleurs, une fois que les remontées policières viendront avec les vidéos, etc.,
06:21 on verra bien que bon nombre de personnes ont participé à ces pillages.
06:25 Mais ce qui est donc très grave pour nous, c'est que cette situation aujourd'hui fait
06:29 que la Calédonie va mettre des années à s'en remettre.
06:33 C'est ça la problématique.
06:34 Parce que lorsque vous avez un hypermarché qui brûle, c'est trois ans pour le reconstruire.
06:39 Ça ne se fait pas en deux minutes.
06:40 Avec en plus notre souci, nous, ça va être les problématiques aussi des remboursements,
06:44 des assurances et des responsabilités de l'État français.
06:46 Alors la faute à qui, vous dites, responsabilité de l'État français ? Est-ce que l'État
06:51 français a péché par son manque d'anticipation ?
06:54 Alors je voudrais refaire la genèse de ce qui s'est passé.
06:58 Il y a eu, de la part des élus locales loyalistes, une volonté de faire des manifestations pour
07:07 essayer de faire comprendre à la France, par les médias et à l'État français et
07:12 au gouvernement, qu'il fallait absolument que cette loi passe dans des délais qu'ils
07:17 estimaient être d'urgence.
07:19 Ils ont fait des manifestations qui ont réuni 20 000 personnes et Mme Baquette, la présidente
07:23 de la province sud, a même dit, sur le temps juridique c'est un peu grave, elle a même
07:27 menacé les élus de l'Assemblée nationale que s'ils ne votaient pas cette loi, elle
07:31 mettrait le bordel.
07:32 Excusez-moi, je cite le propos.
07:35 Les indépendantistes ont fait des contre-manifestations, étaient plus nombreux que nous.
07:40 Il se trouve qu'ils ont fait venir 3-4 000 jeunes des îles et du nord qui sont venus
07:45 et pendant quasiment trois semaines, il y a eu des manifestations de leur part qui étaient
07:49 relativement bon enfants sur les ronds-points.
07:52 Si ce n'est que ça a dérapé au moment où il y a eu l'engagement des discussions
07:56 et des négociations à Paris sur la loi avec M. Metzdorf, et là ça a dérapé et
08:02 puis après plus personne n'a été capable de retenir.
08:05 Et je pense qu'aujourd'hui tout le monde est conscient que tout le monde a été débordé.
08:08 Donc vous dites que c'est la faute de cette majorité, du gouvernement qui est passé
08:12 en force, qui a fait le dégel trop rapidement.
08:15 Je vais faire intervenir nos intervenants, vous restez évidemment avec nous et vous
08:18 allez répondre à ce que vous allez entendre sur le plateau.
08:20 Je vais commencer avec vous Raphaël Stinvin puisque je le disais dans vos colonnes, François
08:24 Savé-Bellamy n'a pas de mots assez durs pour qualifier cette proposition de Marine
08:28 Le Pen, c'est-à-dire un quatrième référendum et aussi les propos de Jordane Bardella qui
08:32 a dit que c'était irresponsable de faire le dégel maintenant, donc du corps électoral
08:37 qui va permettre, je le dis à nos téléspectateurs, aux 25 000 résidents français qui vivent
08:40 depuis au moins dix ans sur l'île de voter, alors que le RN l'a voté à l'Assemblée
08:45 nationale, en 1974 députés ont voté pour.
08:47 Donc par exemple, Bellamy dit en reniant son propre vote, Marine Le Pen donne raison à
08:51 la violence.
08:52 Est-ce que vous partagez l'avis de François-Xavier Bellamy et est-ce que c'est un tournant du
08:57 côté du RN en quête de chirurgisation, de normalisation ?
09:02 Je ne sais pas si c'est un tournant en fait, j'ai l'impression que de la part de Marine
09:05 Le Pen, voilà plusieurs années finalement qu'elle est dans une telle voix, telle obsession
09:11 finalement à se normaliser, à apparaître comme une élue responsable à même de pouvoir
09:22 réconcilier, apaiser la France, qu'elle en prend un certain nombre de positions qui
09:27 sont très étonnantes.
09:29 Aujourd'hui, sa proposition d'initier dans les années, dans les 40 années à venir,
09:35 un nouveau référendum, très honnêtement dans le contexte qui est celui que la Nouvelle-Calédonie
09:41 a mené aujourd'hui, c'est un tête à queue idéologique.
09:45 C'est très étonnant, je ne sais pas si ça lui sera ou si ça sera préjudiciable
09:49 à Jordan Bardella.
09:50 Ce qui est certain, c'est que ça va lui traîner pendant je pense très longtemps,
09:55 ça va lui être rappelé.
09:56 Je pense qu'il y a eu un certain nombre de têtes à queue idéologiques de Marine Le
10:01 Pen et ça fait partie, c'est un de plus dans cette liste et je pense que c'est assez étonnant.
10:05 Alors Arnaud Benédetti, je rappelle que vous êtes auteur du livre concernant le RN, Marine
10:09 Le Pen, Jordan Bardella, aux portes du pouvoir qui vient de sortir d'ailleurs.
10:12 Quelles éditions ?
10:13 Michel Laffont.
10:14 Chez Michel Laffont.
10:16 Comment vous analysez ce revirement de Marine Le Pen qui propose effectivement un quatrième
10:21 référendum et qui donne quelque part, on a l'impression qu'elle cède aux émeutiers,
10:25 c'est ce que dit François-Xavier Bellamy.
10:26 Alors c'est vrai que la stratégie de normalisation, de banalisation du RN opérée par Marine
10:33 Le Pen depuis maintenant plusieurs années est une stratégie qui constitue un agiornamento
10:38 par rapport à un certain nombre de thématiques qui étaient des thématiques fondatrices
10:41 du Front National devenu Rassemblement National.
10:44 On l'a vu sur des tas de sujets, sur des sujets notamment sociétaux entre autres.
10:48 Mais là, si vous voulez, on est dans un… il faut revenir un peu je veux dire à ce
10:54 qui s'est passé ces dernières semaines et ces derniers mois.
10:57 Marine Le Pen a reçu les élus du FLNKS entre autres, comme elle a reçu des élus loyalistes
11:06 et ces élus du FLNKS lui ont dit de toute façon nous ne tenons plus notre jeunesse
11:11 aujourd'hui.
11:12 C'est la réalité, c'est que ce qu'on voit par rapport aux années 84-88, c'est
11:17 que le fait, le FLNKS arrivait à encadrer globalement les militants, là manifestement
11:23 c'est plus le cas puisqu'on a un phénomène émeutier des meutes urbaines aujourd'hui.
11:28 Donc elle a eu raison pour vous Marine Le Pen ?
11:29 Alors je ne sais pas si elle a eu raison, mais ce qui est sûr c'est qu'elle était
11:32 en tout cas alertée que le projet de loi constitutionnelle de dégel du corps électoral
11:40 poserait problème sur le terrain.
11:42 Ça c'est une réalité.
11:44 Et est-ce qu'elle donne l'impression de céder aux émeutiers ou pas ?
11:45 Je ne sais pas si elle donne l'impression de céder aux émeutiers.
11:49 Elle l'a voté quand même.
11:50 Oui, oui, le groupe l'a voté.
11:51 C'est son groupe, elle en est présidente.
11:54 Ce que je crois comprendre de sa position, parce que comme moi, comme vous, je m'interroge
11:59 sur cette position, c'est que finalement elle considère, et elle n'est pas la seule à
12:03 le considérer, que le problème, tout le problème vient du référendum de 2021.
12:08 En fin de compte, le référendum de 2021 qui est le troisième référendum, les Canacs
12:16 l'ont boycotté pour des raisons qui étaient liées notamment à l'épidémie de Covid.
12:20 Alors certains disent que c'était un prétexte parce qu'ils savaient qu'ils allaient le
12:22 perdre vu qu'ils ont perdu les deux précédents.
12:24 Peu importe.
12:25 La réalité c'est qu'ils l'ont boycotté.
12:26 Et ce qu'elle dit aujourd'hui, c'est que je ne pense pas qu'elle remette en cause
12:29 finalement l'attachement de la Nouvelle Calédonie à la France, mais elle dit que
12:34 la méthode qui a été employée par le gouvernement n'est pas la bonne.
12:38 On a voulu passer en force, et en passant en force, on a cassé finalement l'esprit
12:42 qui était l'esprit des accords de Matignon et l'esprit des accords de Nouriel.
12:46 Soyons très clairs, elle ne remet pas en cause.
12:47 Elle veut que la Nouvelle Calédonie reste française et elle condamne évidemment les
12:50 émeutiers.
12:51 Il faut être très clair là-dessus.
12:52 C'est la méthode.
12:53 Vous étiez sévère hier.
12:54 Alain Decombelle vous a écouté aussi hier.
12:57 Il va vous répondre dans un instant.
12:58 Je lui dis, Gabriel parle, Alain Decombelle vous aurez la parole juste après, et puis
13:01 Idriss Ghali.
13:02 Vous êtes toujours aussi sévère ce matin ?
13:03 Moi, j'ai essayé d'écouter un peu ce que disaient les conseillers de Marine Le Pen
13:10 pour justifier sa position.
13:12 Moi, je crois que Marine Le Pen est une femme intelligente et qui vise 2027.
13:16 Donc, elle sait que quand on a une étiquette d'extrême droite, on a une présomption
13:23 d'autoritarisme et de brutalité.
13:24 Donc, elle veut absolument montrer qu'elle n'est pas dans cette posture-là et elle
13:30 donne mille signaux dans ce sens.
13:33 Si vous voulez, elle a un noyau dur d'électeur et puis elle est en train de faire exploser
13:38 un plafond de verre avec un ventre mou plus effrayable, si j'ose dire, plus frileux.
13:44 Vous savez, vous vous souvenez de la rhétorique d'Emmanuel Macron, c'est moi ou le chaos,
13:49 en disant finalement, vous savez, si elle est élue, il y aura des insurrections au
13:51 banlieue.
13:52 Parfois, elle enverra l'armée et ça va être terrible.
13:56 Donc, elle essaie de rassurer.
13:57 Mais c'est une ligne de crête, c'est une ligne de crête qui est très compliquée
14:00 à tenir parce que le risque, à un moment, c'est de lâcher, que le noyau dur décroche.
14:06 On l'a vu en matière sociétale, c'est une ligne de crête aussi.
14:09 Et là, je crois que sur la Nouvelle-Calédonie, le message est mal passé.
14:13 Je ne sais pas ce qu'elle voulait dire initialement, mais je pense que l'impression qu'elle
14:17 a donnée…
14:18 Il a été mal reçu, il y a eu une ambiguïté.
14:19 Il a été mal reçu et c'est ce que j'ai voulu expliquer hier.
14:22 Cela donne l'impression préjudiciable pour elle, à mon avis, que si des événements
14:29 similaires, des émeutes, tout simplement, quel qu'en soit le motif, se passaient en
14:32 métropole, elle n'aurait pas la fermeté nécessaire qu'attendrait son électorat.
14:37 Et je pense que dans la stratégie, il y a eu une erreur d'appréciation de la façon
14:43 dont ce serait perçu, c'est évident.
14:44 Alors, Alain Décombelle, délégué départemental de Nouvelle-Calédonie du Rassemblement national,
14:49 vous pouvez répondre.
14:50 Est-ce vrai que vos députés à l'Assemblée ont voté le DGEL cette semaine ?
14:54 Tout à fait.
14:55 Alors, tout d'abord, je suis à l'initiative de la réunion qui a eu lieu avec les indépendantistes
15:00 parce qu'ils me l'ont demandé, de rencontrer Marine Le Pen à Paris.
15:04 Ce sont des amis, parce qu'on se connaît tous ici, c'est une île.
15:08 Et donc, pour eux, ils nous disaient déjà "attention, ça va sauter, attention, on
15:13 a peur, on est débordé, on risque d'avoir des événements un peu conséquents".
15:18 C'est pour ça que j'ai conseillé à Marine Le Pen, comme c'est une femme intelligente
15:23 comme vous l'avez dit sur le plateau, de les recevoir pour qu'ils donnent leur position.
15:26 Marine Le Pen a écouté la position des indépendantistes.
15:29 Elle a appelé M.
15:30 Darmanin pour l'avertir qu'il serait préférable pour éviter à ce que nous perdions tout
15:35 ce que nous avons perdu dans une guerre qui démarre.
15:38 Et donc, elle a demandé à ce qu'il y ait un décalage, parce que nous avons un certain
15:41 nombre ici, en dehors de moi, bien entendu, d'autres partis politiques loyalistes, qui
15:46 estiment qu'effectivement il va aller mieux d'écaler.
15:48 D'autant plus que si on veut régler la problématique du corps électoral, il faut régler en même
15:54 temps la problématique statutaire.
15:56 C'est-à-dire que si on n'a pas un nouveau statut, et si on veut négocier, il faut qu'il
16:00 y ait des prêtés et des rendus entre les problématiques que l'on a, bien entendu,
16:04 sur le corps électoral, mais aussi sur la réflexion du statut final de la Calédonie.
16:08 Donc, il fallait faire un package qui n'a pas été fait, et je pense qu'ils ont voulu
16:12 le saucissonner, et maintenant on en paye les conséquences.
16:15 Alors, tous les élus, là, chez les loyalistes, il n'y a pas un qui est chef d'entreprise,
16:19 il n'y en a pas un qui a perdu un emploi, il n'y en a pas un qui va avoir un problème
16:22 de paie-satrate à la fin du mois.
16:23 Alors que nous, les entreprises, aller demander à des chefs d'entreprise qui ont tout perdu,
16:27 de savoir ce que ça fait, et est-ce que le dégel du corps électoral aurait pu être
16:31 éventuellement décalé de quelques semaines ou quelques mois.
16:34 Donc, ce n'est pas un revirement, simplement, d'ailleurs, la preuve en est, c'est qu'ils
16:37 l'ont voté.
16:38 Donc, ça veut donc bien dire que la Calédonie…
16:40 Oui, ils l'ont voté, Alain Décombelle, mais Jordan Bardella a dit quelques jours
16:43 plus tard que c'était irresponsable de faire le dégel avant les Jeux Olympiques.
16:47 Oui, oui.
16:48 Donc, il ne fallait pas le voter ?
16:50 Il était irresponsable parce que, justement…
16:52 Si c'était irresponsable, il ne fallait pas le voter ?
16:54 Non, ce n'est pas ça.
16:57 C'était irresponsable de ne pas préparer la Calédonie aux problématiques que l'on
17:01 allait avoir.
17:02 Quand on sait qu'on va avoir des mouvements de masse et quand on sait qu'on va avoir
17:05 éventuellement une crise sociale qui peut effectivement dégénérer comme elle a dégénéré,
17:09 parce qu'en France, vous ne connaissez pas très bien la culture et la mentalité canaques,
17:15 c'était très clair qu'il aurait fallu d'abord faire venir les troupes et après,
17:18 éventuellement, discuter du sujet.
17:20 Or, on a fait l'inverse.
17:22 Donc, après, ils n'ont pas pris assez bien la mesure.
17:25 Bien sûr, mais alors, ça, c'est sur le manque d'anticipation.
17:27 Et alors, justement, on a un sujet qu'on va regarder et après, je vous ferai réagir
17:30 et je donnerai la parole à Adries Galli sur le manque d'anticipation parce que ce matin,
17:34 dans les colonnes du JDD de Raphaël Stainville, le haut commissaire se défend de ce manque
17:38 d'anticipation.
17:39 Mais c'est vrai que ça a sauté aux yeux de tout le monde.
17:41 On regarde le sujet de Célia Gruyère et puis je vous donne la parole.
17:43 À Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, la situation ne s'arrange pas.
17:50 Et pourtant, il y a un mois, il était difficile de se douter de la tournure des événements.
17:55 C'est en tout cas l'avis du haut commissaire en Nouvelle-Calédonie.
17:57 Il était difficile d'anticiper une réaction aussi violente.
18:01 En avril dernier, il y a eu deux grosses manifestations.
18:04 Ça s'est très bien passé.
18:05 La situation s'est détériorée dans un délai extrêmement rapide.
18:08 Une réaction extrêmement violente avec toujours les mêmes profils des meutiers.
18:11 Ce sont des jeunes de 20 et 30 ans, majoritairement des hommes, avec un même objectif en tête,
18:17 s'opposer à toute modification des accords de Nouméa.
18:20 Ce sont des gens qui se disent prêts à aller jusqu'au bout, y compris faire le sacrifice
18:24 de leur vie.
18:25 Ils considèrent que derrière le projet de dégel électoral, il y a une stratégie de
18:29 repeuplement.
18:30 Face à cette violence, le réseau social TikTok a été coupé en Nouvelle-Calédonie.
18:34 Mesure évidente pour le haut commissaire.
18:36 Il n'aurait pas été compris qu'on puisse laisser les manifestants les plus violents
18:39 dialoguer entre eux via le réseau TikTok, alors qu'il y a des gendarmes qui risquent
18:43 leur vie.
18:44 Les émeutiers utilisaient beaucoup ce réseau pour organiser des pièges.
18:47 Pour le haut commissaire, il ne faut pas revoter le troisième référendum, malgré la contestation
18:52 sur Lille.
18:53 Bon, Driss Ghali, c'est vrai que ce manque d'anticipation, alors il y a les JO aussi
18:57 qui retiennent énormément de forces de l'ordre en métropole pour l'organisation des Jeux.
19:01 D'ailleurs, je te dis que la flamme devait passer en Nouvelle-Calédonie.
19:04 Elle ne passera pas en Nouvelle-Calédonie, a dit cette semaine Gabriel Attal.
19:07 Mais le manque d'anticipation, même si le haut commissaire s'en défend, frappe quand
19:10 même.
19:11 Oui, on est devant un État qui est de moins en moins brillant, prestigieux, majestueux.
19:16 La France est le pays des ingénieurs, des poétes techniciens, des centraliens, des
19:19 normaliens, des énarques.
19:20 On nous a dit qu'ils sont mieux câblés que nous, qu'ils avaient un ordinateur au
19:24 lieu du cerveau.
19:25 Et nous nous rendons compte qu'ils sont aussi désarmés que nous.
19:29 Je me rappelle de M.
19:30 Darmanin qui n'a pas anticipé les hordes d'Anglais au Stade de France il y a quelques
19:34 mois, quelques années.
19:35 Les hordes d'Anglais qui ont mis en sac les autres hordes d'Anglais.
19:38 Je fais un peu d'humour.
19:39 On a du mal à anticiper les inondations alors que le climat change.
19:44 Je replace ça dans un contexte d'un État qui ne fait même plus attention de faire
19:49 semblant d'être vraiment meilleur que la population.
19:53 Et cet État, je me dis qu'il est plus légitime puisque nous payons les impôts volontiers
19:57 quand on sait qu'on est dirigé par des gens qui sont meilleurs que nous d'un point de
20:00 vue, qui savent anticiper, qui gouvernent.
20:01 Alors on voit qu'ils ne savent pas réprimer.
20:03 Ils ne savent pas réprimer, ils ne veulent pas réprimer.
20:05 Ils ne savent pas prévenir, ils ne savent pas anticiper.
20:07 Alors je sais que c'est très facile de critiquer, surtout à des milliers de kilomètres à
20:11 distance.
20:12 Mais maintenant, c'est trop tard.
20:14 Maintenant, comment on va gérer ça localement ? Et ce n'est pas seulement en envoyant
20:18 le GIGN, c'est la gestion symbolique, la punition symbolique.
20:21 Alors est-ce que Marine Le Pen a fait preuve de responsabilité en proposant cette solution
20:25 à 40 ans, le nouveau référendum, pour calmer les choses ?
20:29 En toute modestie, je ne connais pas bien la Nouvelle-Calédonie.
20:32 J'ai l'impression qu'il faut être dans cette affaire, il faut être extrêmement
20:35 malin, voire machiavélique.
20:36 C'est-à-dire que déjà, nous sommes en France.
20:39 Nous sommes, c'est à ma connaissance, la Nouvelle-Calédonie, c'est la France.
20:42 Donc déjà, nous avons des indépendantistes en France.
20:43 Ça s'appelle la sécession.
20:44 Michel Apatie ne serait pas d'accord avec vous.
20:46 Oui, pour lui, même Versailles, il faudrait le raser.
20:48 Mais bon, je suis fidèle à mes souvenirs d'enfance, à la carte de France qu'on m'a
20:52 enseigné.
20:53 Mes parents ont payé cher mon lycée français, donc je suis fidèle au savoir.
20:56 C'est la France.
20:57 Donc la France, on a déjà des indépendantistes.
20:59 Déjà, ça me pose problème parce que c'est un délit de sécession, théoriquement
21:02 et même pratiquement.
21:03 Moi, je pense qu'au fait, ce qu'il faut, c'est que d'ici 40 ans, qu'est-ce qu'on
21:06 fait ? Il faut réassimiler les Canaks à la France.
21:09 Il faut faire ce qu'on a fait au Dom Tom avec les Domiens.
21:13 On a mis à la doigt.
21:14 Ils sont attachés à leur culture aussi, les Canaks.
21:16 On peut l'entendre.
21:17 Bien sûr, mais qu'ils soient français.
21:20 On peut être français d'origine Canak.
21:22 Moi, ce qui me dérange, c'est la sécession.
21:23 Le travail du politicien, ce n'est pas être malin, c'est réduire cette distance qui
21:29 se creusait.
21:30 Le mot de la fin, Alain Décombelle.
21:32 Alain Décombelle, ce que vous nous dites, c'est que c'était anticipable, cette situation
21:34 et que le gouvernement, bien qu'il s'en défende avec le haut commissaire, a pêché
21:37 justement de ce point de vue-là.
21:39 Parce que lors du troisième référendum, ils avaient fait venir énormément d'hommes
21:44 de troupes pour éviter qu'il y ait des troubles sur le dernier référendum.
21:47 Sur les 40 ans qu'elle propose, c'est pour ça que c'est important de le dire.
21:51 C'est tout simplement, et je vous en parle aujourd'hui, je suis prêt à le signer,
21:56 il y aura automatiquement dans un accord un quatrième référendum qui permettra éventuellement
22:01 à l'autodétermination un moment ou un autre.
22:04 40 ans, ça permet à ce que les gens aient le temps de se retourner, à ce que nos enfants
22:07 et petits-enfants prennent en main ce que nous, on n'a pas été capable de faire.
22:10 C'est ça qui est important dans la vision qu'il faut avoir sur ce référendum.
22:14 Et j'en veux pour preuve que monsieur Metzdorf, qui était hier sur votre plateau, lorsque
22:19 vous aviez parlé de Marine Le Pen, a dit lui aussi, et c'est un, je me semble-t-il
22:23 maintenant un élu Renaissance, a dit lui aussi que de toute façon il faudrait faire
22:28 un autre référendum.
22:29 Oui, mais vu que vous parlez de lui, il a aussi critiqué les propos de Jordan Bardella
22:33 sur l'irresponsabilité et sur le DGEL, Nicolas Metzdorf, pour être tout à fait
22:37 clair.
22:38 Tout à fait, mais il a bien dit, il était bien, parce qu'il est l'un des responsables
22:44 de la situation comme je l'ai évoqué au départ, mais en même temps aujourd'hui,
22:47 si vous voulez, s'il propose maintenant un référendum, c'est que tout le monde
22:50 est bien conscient que le monde canin qui fait 44 à 45% de la population, c'est-à-dire
22:54 1 sur 2, à partir du moment où depuis 30 ans il ne bouge pas, parce que la seule chose
22:58 sur laquelle on est tous d'accord, c'est qu'on n'est pas d'accord.
23:00 Et donc ça veut donc dire que demain, si on veut un nouveau statut, et demain si on
23:03 veut absolument trouver des solutions, il faudra que chacun fasse un pas.
23:07 Et dans ce pas, il y aura automatiquement un référendum d'autodétermination à un
23:11 moment donné.
23:12 Ou alors il faut qu'on ait en permanence 10 000 soldats en Calédonie.
23:15 C'est impossible, c'est indifférent.
23:16 Merci beaucoup Alain Décombelle, merci, c'était intéressant.
23:19 Vous avez voulu prendre la parole.
23:20 J'ai su à travers divers canaux hier que vous vouliez défendre la position du Rassemblement
23:25 national en Nouvelle-Calédonie, vu que vous l'y représentez sur place.
23:28 Vous avez pu le faire.
23:29 Le débat est intéressant.
23:30 On verra si vous avez raison.
23:31 L'histoire donne raison à Marine Le Pen et qu'un quatrième référendum est organisé.
23:35 Merci d'avoir été avec nous.
23:37 Nous on se retrouve dans un instant et on va rendre hommage aux héros français de
23:41 cette semaine.
23:42 A tout de suite.
23:43 Le rappel des titres avec Isabelle Piboulot.
23:49 L'ordre républicain sera rétabli, quoi qu'il en coûte, déclaration du haut commissaire
23:56 en Nouvelle-Calédonie.
23:57 Six morts sont à déplorer sur l'île où l'État passe à l'offensive pour tenter
24:01 de reprendre le contrôle avec une opération d'envergure sur la route entre Nouméa et
24:06 l'aéroport.
24:07 Gérald Darmanin a annoncé la mobilisation de plus de 600 gendarmes, dont une centaine
24:10 du GIGN.
24:11 Sur l'île, une cérémonie en hommage aux deux gendarmes décédés en service s'est
24:15 déroulée hier.
24:16 Le haut commissaire salue un engagement mené au péril de leur vie.
24:20 Les corps des deux militaires seront rapatriés demain en métropole.
24:23 Ces derniers jours ont été rudes pour les forces de l'ordre françaises, touchées
24:27 également dans l'heure mardi ou encore dans un commissariat parisien le 9 mai.
24:31 Enfin, la Moselle est le barin placé en vigilance orange cru par Météo France.
24:36 La situation s'améliore après les précipitations abondantes de la veille qui ont donné lieu
24:41 à des inondations.
24:42 Prudence tout de même puisque l'activité orageuse doit se prolonger dans la soirée
24:47 avant de décliner lentement dans la nuit.
24:49 Dans votre titre, cette semaine a été particulièrement éprouvante pour les forces de l'ordre.
24:55 Demain, Gérald Darmanin sera à Rouen pour décorer le jeune policier de 25 ans qui a
25:00 neutralisé l'assaillant de la synagogue ainsi que les autres policiers et les pompiers
25:04 qui sont aussi intervenus pour éteindre l'incendie déclenché par ce cocktail Molotov.
25:09 Il était déjà sur place le jour du drame, Gérald Darmanin, vendredi et il a été très
25:13 clair.
25:14 Il a dit "je n'attendrai pas l'enquête de l'IGPN pour décorer ce policier".
25:17 Il a fait son travail, il l'a bien fait, il a été courageux.
25:20 Je vous propose d'écouter le ministre de l'Intérieur.
25:22 "Ce travail c'est de soutenir des forces de l'ordre courageuses qui font face à une
25:26 violence exacerbée dans notre pays et que personnellement j'en ai marre, comme beaucoup
25:31 de Français, des critiques contre la police.
25:33 Je suis le ministre de l'Intérieur de la Fermeté et bien sûr ils doivent répondre
25:37 de leurs actes comme tous les fonctionnaires devant la justice qui est indépendante, qui
25:41 fait ses enquêtes.
25:42 Mais j'ai le droit d'avoir mon opinion pour dire que quand on est un jeune policier qui
25:45 s'engage à 24 ans pour la République, qui était policier adjoint, un jeune adulte qui
25:52 se lève très tôt le matin, met l'uniforme de la République, a envie de protéger ses
25:55 concitoyens, était dans sa rue, comme chacun des policiers était dans sa rue.
26:00 Je rappelle que d'ailleurs il y avait dans cet équipage un chef qui a fait son travail
26:04 de chef avec ses hommes et qui a, lorsque cette personne est arrivée avec un couteau
26:10 à quelques centimètres de lui, utilisé son arme administrative, je pense qu'il a fait
26:13 son travail.
26:14 Et que plutôt que, comme je l'ai pu voir depuis ce matin dans les déclarations, se
26:18 poser des questions pour savoir pourquoi cette personne a été neutralisée par la police,
26:22 on devrait féliciter cette personne.
26:23 C'est pour ça que, ayant marre de ce procès systématique contre les forces de l'ordre,
26:27 j'ai décidé désormais de décorer ce policier parce que je considère qu'il a fait son travail.
26:32 C'est très fort ce qu'il dit Raphaël Stainville, Gérald Darmanin, parce qu'il
26:35 faut quand même se dire, se mettre deux secondes à la place de ce policier, 25 ans.
26:39 Il arrive sur place, il voit l'incendie, il y a un homme qui lui fonce dessus avec un
26:43 couteau, il doit faire feu, le neutraliser, ce qui évidemment quand vous tuez un homme
26:47 vous marque à vie.
26:48 Il termine en garde à vue, c'est la procédure, avec une enquête de l'IGPN sur le dos.
26:53 Et là, ça rappelle ce qu'avait fait déjà Gérald Darmanin au moment où les policiers,
26:57 alors c'était pas mis en grève mais avaient fait des arrêts de maladie de complaisance
27:00 pour protester contre la détention provisoire des policiers, notamment dans l'affaire Naël.
27:05 Donc là, il est très ferme Gérald Darmanin et il est quasiment à contre-courant d'un
27:09 Emmanuel Macron qui lui a préféré condamner le policier avant la justice dans l'affaire Naël.
27:13 Alors il est probablement à contre-courant d'Emmanuel Macron, c'est même une certitude.
27:17 En revanche, je pense que les Français sont totalement en résonance avec les propos du
27:24 ministre de l'Intérieur, s'agissant de ce sujet.
27:26 Oui, là-dessus, bien sûr, je parle de cette déclaration en particulier.
27:30 On s'en souvient pendant la campagne, ça a même été un sujet, une thématique,
27:33 la présomption de légitime défense.
27:36 Peut-être que le ministre de l'Intérieur, plutôt que de décorer les policiers qui
27:42 ont pu faire usage de leurs armes à feu pour défendre nos concitoyens, ferait bien de
27:50 justement les protéger véritablement, juridiquement, en mettant en avant cette possibilité,
27:56 la présomption de légitime défense, plutôt que de les rendre quasiment coupables et en
28:02 tout cas de les envoyer en garde à vue dès lors qu'ils ont fait usage de leurs armes
28:08 de service.
28:09 Aujourd'hui, je pense qu'ils attendent davantage...
28:12 C'est une proposition du RN, la présomption de légitime défense.
28:15 Du RN de reconquête.
28:16 Je crois même que Les Républicains étaient assez en pointe aussi sur ce sujet.
28:22 Mais c'est davantage que des décorations, ils veulent une vraie protection juridique.
28:27 Gabriel Cluzel, vous êtes d'accord avec ça ? Il faut une présomption de légitime
28:31 défense ou du moins changer la procédure pour éviter qu'un policier qui a dû faire
28:35 feu se retrouve aussitôt en garde à vue alors que là, le procureur l'a dit, les
28:39 caméras de vidéosurveillance montrent bien qu'il a agi parfaitement.
28:42 Oui, vous avez raison, mais c'est très traumatisant parce que pour ce garçon, tuer un homme,
28:47 ce n'est pas rien.
28:48 Il a bien su qu'il se retrouve en garde à vue avec cette idée, même si c'est purement
28:52 administratif, qu'il pourrait être coupable.
28:54 C'est absolument terrible alors qu'il était dans l'exercice de son métier.
28:57 Moi, écoutez, je vais être un peu dure, mais pour une fois, Gérald Darmanin donne
29:01 une décoration à quelqu'un de vivant.
29:02 Parce qu'en général, si vous voulez, on a un gouvernement qui est quand même spécialisé
29:08 dans les hommages, dans les chrysanthèmes.
29:10 Donc, c'est les cercueils qui sont décorés.
29:14 Donc, moi, je suis contente que ce soit quelqu'un des forces de l'ordre qui ait éliminé
29:18 le terroriste et pas l'inverse.
29:20 Vous voyez, ça se passe trop souvent.
29:21 Mais mieux que la décoration, il aurait fallu que cet événement ne se passe pas.
29:25 Et comment aurait-il fallu que cet événement ne se passe pas ? Eh bien, en exécutant
29:28 les OQTF, comme Gérald Darmanin.
29:29 Alors, il avait fait un recours.
29:30 Et Emmanuel Macron, avant lui, avait demandé.
29:32 Mais oui, alors on est dans l'oxymore, vous voyez, de notre droit.
29:37 C'est l'OQTF, l'obligation non obligatoire, l'obligation non exécutable.
29:42 C'est là-dessus, vous voyez, on parle de présomption d'innocence, mais c'est là-dessus.
29:46 C'est sur les recours liés aux OQTF qu'il faudrait agir.
29:50 Vous élargissez le débat, ça va me permettre d'interroger Dries Galie là-dessus.
29:54 C'est vrai qu'il y a un sujet.
29:55 Déjà, les OQTF sont très peu réalisés à 10%.
29:58 Alors là, il y avait un recours.
30:00 Le ministère de l'Intérieur dit on a réduit le nombre de recours avec la loi immigration.
30:04 Mais il y a une question.
30:05 Il faudrait peut-être arrêter avec, non pas les recours, mais le côté suspensif du recours.
30:09 Très bien, vous pouvez faire un recours, mais vous êtes renvoyé chez vous, en l'occurrence
30:12 en Algérie, le temps qu'on traite le recours.
30:14 Oui, en fait, c'est un théâtre d'ombre.
30:18 M. Macron qui joue au progressiste, qui se gargarise quand le Conseil constitutionnel
30:23 retoque la loi immigration que Darmanin a proposée.
30:25 Moi, je serais Darmanin, j'aurais démissionné après le sketch de la loi immigration.
30:29 Alors, ce n'est pas toute la loi qui a été retoquée, c'était les mesures voulues par
30:31 les Républicains.
30:32 Mais c'est vrai que dès le soir même, c'était sur C'est à vous sur France 5,
30:36 on voyait qu'Emmanuel Macron priait Laurent Fabius de retoquer tout ce qui venait des
30:39 LRF.
30:40 Enfin, qui avait été accepté en commission mixte paritaire par les députés de la majorité.
30:43 Donc, c'était le texte du président de la République.
30:45 C'était le texte du gouvernement, de fait.
30:47 Pas initial.
30:48 Pas initial.
30:49 Enfin bon, après.
30:50 Au-delà de l'insulte à la représentation parlementaire, il y a l'insulte à la police.
30:53 Vous avez une insulte aussi au bon sens.
30:55 Je vous signale qu'au moment où M. Darmanin dit qu'il en a marre.
30:57 D'ailleurs, en avoir marre, c'est moi qui devrais le dire, si nous autres, nous sommes
31:00 les citoyens.
31:01 Lui, il est armé, il a 100 000 flics et gendarmes.
31:03 Il ne devrait pas avoir marre, il devrait agir.
31:04 Avoir marre, c'est des paroles qui sont dignes de quelqu'un qui n'est pas dans l'action.
31:08 Il en a marre du discours de la France insoumise, la police tue.
31:11 Oui, mais moi, je m'attendais à un peu plus de réflexe un peu bonapartiste.
31:16 Je suis indigné, je vais agir.
31:18 En avoir marre, c'est moi, maman, mon papa.
31:20 Il agit, il décore avant même que l'enquête ne se termine.
31:24 C'est une réponse quelque part à la France insoumise.
31:26 Oui, mais il y a des gens qui meurent.
31:29 Si nous ne voulons plus qu'ils meurent, il faut agir face à la CEDH.
31:32 Il faut agir face au bloc de gauche qui est immigrationniste.
31:35 Il faut agir à l'ampedusa.
31:37 Parce que je vous signale que pendant qu'on parle, nos frontières sont ouvertes.
31:40 Des potentiels au QTF, ils sont par dizaines en train d'arriver à 20 000.
31:44 Et M. Darmanin ne fait rien.
31:46 Donc, il ne peut pas nous enfumer, nous.
31:49 Et rappelons qu'Arnaud Benedetti, il n'y a plus le délit de séjour irrégulier.
31:53 Donc, cet homme n'était pas en situation régulière.
31:56 Il a fait une demande de régularisation.
31:57 On lui a dit non et on ne peut pas lui coller un délit sur le dos
32:00 puisque c'est le gouvernement de François Hollande qui a supprimé le délit de séjour irrégulier
32:04 et qui a été retoqué par le Conseil constitutionnel
32:06 puisque les Républicains ont essayé de le remettre dans la loi immigration.
32:09 Oui, c'est toute la difficulté.
32:10 Si vous voulez, M. Darmanin a une communication qui se veut ferme,
32:14 une communication d'autorité,
32:16 une communication qu'attend finalement l'opinion publique sur ce type de questions.
32:20 Le problème, c'est que les résultats ne suivent pas.
32:23 Et en tout cas, c'est perçu comme ça par de larges segments,
32:26 encore une fois, de l'opinion publique.
32:28 Mais si vous voulez, il est aussi prisonnier, d'une certaine manière,
32:31 de l'imprévoyance d'Emmanuel Macron, j'allais dire originelle, sur toutes ces questions.
32:36 Pour Emmanuel Macron, quand il se fait élire en 2017,
32:39 finalement la question régalienne n'est pas un sujet,
32:41 la question migratoire n'est pas un sujet.
32:43 Donc aujourd'hui, qu'est-ce que fait M. Darmanin ?
32:45 Il rame pour essayer de rattraper ce retard à l'allumage du macronisme.
32:50 Et c'est bien en effet aujourd'hui toute l'ambiguïté de la politique
32:53 qui est menée par l'exécutif sur ce type de questions.
32:58 Alors c'était vraiment une semaine horribiliste,
33:00 puisqu'on a perdu quatre héros de la République,
33:04 deux gendarmes en Nouvelle-Calédonie,
33:06 et évidemment ces deux agents pénitentiaires qui ont été lâchement assassinés,
33:11 rafalés par ces barbares qui ont voulu libérer ce narcotrafiquant.
33:16 On fait le point et on leur rend hommage avec Chloé Tarka.
33:21 Une période difficile pour les forces de l'ordre et une succession de drames.
33:25 Jeudi 9 mai, au soir, deux policiers étaient touchés par balle
33:28 dans les locaux du commissariat du 13e arrondissement de Paris,
33:32 alors qu'ils interpellaient un homme.
33:34 Quelques jours plus tard, deux agents pénitentiaires étaient tués
33:37 dans l'attaque de leur fourgon dans l'heure,
33:39 transportant un détenu multirécidiviste Mohamed Amra, toujours recherché.
33:44 En tout, selon le ministère de l'Intérieur,
33:46 plus de 15 000 policiers ont été blessés en 2023,
33:49 une augmentation de 4,1 % par rapport à l'année précédente.
33:53 De 20 minutes, on a des personnes qui mettent en danger des policiers.
33:57 Et en fait, ce qui devient insoutenable, c'est d'entendre que la police tue,
34:00 alors qu'aujourd'hui, la police est tuée.
34:02 Avec 2 700 membres des forces de l'ordre mobilisés en Nouvelle-Calédonie,
34:06 ils sont une nouvelle fois en première ligne pour tenter de mettre fin
34:09 aux violences qui frappent le territoire.
34:11 Ce mercredi, un militaire âgé de 22 ans est mort d'une balle en pleine tête.
34:16 Le lendemain, un gendarme a été tué à la suite d'un tir accidentel.
34:19 Aujourd'hui, nos collègues nous ont fait remonter,
34:22 qui étaient en Nouvelle-Calédonie, nous ont fait remonter qu'effectivement,
34:25 ils n'avaient jamais vu ça.
34:26 Que leur propre famille était en danger,
34:28 il a fallu qu'ils défendent leur maison, leur famille.
34:30 On ne doit pas laisser les territoires abandonnés,
34:32 la République doit être là, elle doit défendre les citoyens
34:35 et nous, on nous demande de le faire.
34:36 On le fera avec toute la bénégation qu'on nous connaît.
34:39 Les forces de l'ordre en première ligne font face à une recrudescence
34:42 de la violence, fortement mobilisées.
34:44 Ils devront pourtant garantir la sécurité des Jeux olympiques,
34:48 où des millions de personnes sont attendues dans seulement quelques semaines.
34:53 Gabrielle, on a des hommes et des femmes qui sont engagés,
34:55 deux agents pénitentiaires qui sont morts,
34:57 deux gendarmes qui sont morts, des policiers en première ligne
35:01 pour 2 000 euros par mois,
35:03 avec cette peur de ne pas revenir chez eux le soir.
35:06 Oui, moi, je suis très frappée par cette belle France sacrifiée.
35:10 Je crois que c'est important de leur rendre hommage.
35:12 Aujourd'hui, on a de gendarmes qui sont morts,
35:14 de personnels pénitentiaires qui sont morts.
35:17 C'est la France bien élevée, c'est la France dont on ne parle pas
35:20 dans les actualités parce qu'elle ne fait pas de bruit.
35:23 Vous savez, Gérald Darmanin a dit, c'est un policier qui se lève tôt,
35:26 en parlant de celui, alors qu'il n'est pas mort, qui a neutralisé...
35:30 - Des ouvriers de la sécurité. - Voilà.
35:32 Eh bien, on a la France du grand soir qui détruit,
35:37 on a la France du petit matin qui construit.
35:39 Et c'est exactement ça, vous voyez, face à une délinquance
35:42 qui pille, qui sème la terreur.
35:46 Et moi, je crois quand même que dans l'effondrement actuel de notre pays,
35:50 c'est un signal d'espérance parce qu'ils sont le dernier rempart
35:53 et ils tiennent jusqu'au sacrifice de leur vie.
35:55 Et vraiment, ça me semble important.
35:56 Il y a des vidéos qui ont circulé pour montrer notamment le visage,
35:59 et vous l'avez dit, sympathique de ce jeune gendarme de 22 ans.
36:03 - Qui met la déconne, qui met la vie. - Il fait l'unanimité autour de lui.
36:08 Et je pense vraiment que c'est important de souligner
36:10 à quel point cette France-là est précieuse.
36:12 Et on avait un jeune papa aussi. Enfin, quel est être jeune papa ?
36:14 Sa femme est enceinte de cinq mois.
36:16 Un père de famille et un futur papa.
36:18 Donc c'est vrai que c'est des familles qui sont brisées.
36:21 Et c'est des familles, comme vous dites, qui sont là pour servir
36:25 et pas pour se servir.
36:26 Vous avez fait référence à leur salaire de misère.
36:29 Et je retiens votre formule, la France du petit matin qui construit
36:33 face à la France du grand soir qui détruit.
36:35 Exactement.
36:35 Et puisque on parlait des agents pénitentiaires, c'est toujours pareil.
36:38 Quand on met le focus sur une partie de la société,
36:42 on lève le couvercle et on découvre des choses invraisemblables.
36:45 Il y a une loi de 2009, gouvernement de droite, Rachid Haddati,
36:48 qui empêche la fouille systématique d'un détenu
36:52 alors qu'il est allé voir ses proches.
36:55 Et ses proches qui viennent le voir, ils passent au scanner,
36:58 mais on ne les fouille pas non plus.
36:59 Il y a une exception si vraiment vous sentez qu'il y a un danger.
37:02 Donc en fait, l'exception n'est jamais appliquée.
37:04 Donc, qu'est-ce qui ne sonne pas ?
37:05 Un petit sachet de cannabis dans la poche, ça ne sonne pas.
37:07 Et donc après, vous pouvez le refiler au détenu
37:09 qui lui-même ne sera pas fouillé en revenant en cellule.
37:11 Donc ça fait des prisons qui sont des passoires totales
37:14 de drogue et de téléphone.
37:16 Et c'est aussi pour acheter, il faut bien le dire,
37:17 la paix sociale en prison.
37:18 Maxime Legay.
37:19 Les prisons françaises sont-elles devenues de véritables passoires ?
37:25 Les chiffres sur la circulation des smartphones et des drogues
37:28 à l'intérieur des établissements pénitentiaires
37:30 sont en tout cas alarmants.
37:32 En 2023, 53 000 saisies de téléphone ont été réalisées,
37:36 ainsi que 21 000 saisies de stupéfiants.
37:39 Des stupéfiants et particulièrement le cannabis,
37:42 y est consommé à foison.
37:43 26 % des détenus en consomment quotidiennement
37:46 durant leur détention.
37:48 De la drogue, des téléphones ou du matériel en tout genre
37:51 qui sont introduits par le biais des parloirs.
37:53 Les sacs des visiteurs sont contrôlés,
37:55 mais aucune fouille corporelle n'est réalisée.
37:58 Des détenus qui redoublent également d'inventivité
38:00 et qui réussissent à se fournir grâce à des livraisons par drone.
38:03 En 2023, un millier de survols ont été recensés
38:07 au-dessus des prisons ou encore par le biais des jets de colis
38:10 lancés dans la cour de l'établissement.
38:12 Pour lutter contre ces phénomènes,
38:14 les centres pénitentiaires réclament davantage de moyens.
38:17 En 2024, le budget alloué à la sécurisation des lieux
38:20 était de 103 millions d'euros.
38:23 À Drisgali, on a des prisons qui sont des passoires,
38:25 vous pouvez faire rentrer des téléphones, du cannabis,
38:27 peut-être même de la cocaïne, ça ne sonnera pas.
38:29 Ça ne sonnera pas au portique et le détenu ne sera pas fouillé
38:32 de manière systématique ensuite quand il quittera le parloir.
38:35 Alors Eric Dupond-Moretti, dans les discussions
38:37 qui ont eu lieu avec les agents pénitentiaires,
38:39 a dit que ça pourrait être enfin remis en cause.
38:43 On marche sur la tête parce que je pense au téléphone.
38:46 C'est tellement facile de brouiller des ondes téléphoniques.
38:49 Je suis un homme du métier, ce n'est pas très cher.
38:51 On peut vraiment choisir de brouiller tel opérateur
38:54 et pas tel autre.
38:55 On peut faire plein de choses aujourd'hui avec la technologie.
38:58 Donc je ne comprends pas pourquoi l'État français se laisse faire.
39:01 On peut éventuellement ne pas vouloir fouiller une femme ou autre,
39:05 mais on peut brouiller un téléphone,
39:06 on peut demander aux opérateurs de brouiller tous les signaux
39:08 qu'ils sortent de tel endroit.
39:09 Une prison, c'est quand même fixe.
39:11 Donc ce n'est pas un trailer, ce n'est pas un mobile home.
39:15 C'est hallucinant.
39:16 Autre chose, soyons aussi vraiment ouvrant le focus.
39:20 Nos prisons sont une passoire,
39:22 mais sont aussi un cimetière des droits de l'homme.
39:24 Les droits de l'homme ne sont pas protégés en prison.
39:26 Et vous voyez la gauche qui défend le voyou dehors,
39:29 mais quand il est en prison...
39:30 L'état des prisons, c'est une catastrophe.
39:32 C'est une catastrophe, il faut le dire.
39:33 Un détenu ne mérite pas les conditions
39:35 dans lesquelles il peut vivre en prison.
39:38 On a un sujet, on va peut-être le voir en dessous,
39:39 c'est punaise de lit sur population carcérale.
39:42 C'est-à-dire que c'est ce que disent les agents pénitentiaires.
39:44 On met plus de moyens, mais on a toujours plus de détenus.
39:46 Donc, de fait, le surplus de moyens s'annule.
39:49 Tout à fait. Et nos prisons sont un cimetière de la justice.
39:51 C'est très important, personne n'en parle.
39:53 De plus en plus de pavillons sont gérés par les propres criminels.
39:56 Cela veut dire que la justice de M.
39:58 Dupont-Moriti qui fait des pauses et qui dit voilà,
40:00 moi, je vais lutter, je tape sur la main.
40:02 Enfin, c'est très facile de faire des pauses.
40:03 Alors, je vous donne la parole dans un instant,
40:07 Gabriel, Arnaud et Raphaël, mais on va faire,
40:09 puisque vous en parliez, un point d'étape,
40:11 un état des lieux de nos prisons avec Sarah Varney.
40:14 Et effectivement, c'est effrayant.
40:15 Le rapport est sans appel.
40:19 Pour la troisième année consécutive,
40:21 la contrôleur générale des lieux de privation de liberté
40:24 s'alarme de la surpopulation carcérale,
40:26 qui a atteint un nouveau record.
40:28 Au 1er avril, le taux d'occupation moyen des maisons d'arrêt
40:31 a atteint les 150,4%.
40:33 Selon le rapport, les cellules individuelles
40:35 n'atteignent jamais 9 mètres carrés
40:37 et sont le plus souvent doublés, voire triplés.
40:39 L'espace disponible par personne
40:41 est souvent très inférieur à 3 mètres carrés.
40:43 La contrôleur générale préconise notamment la mise en place
40:46 dans la loi d'une régulation carcérale.
40:48 Au 1er avril, 3 307 détenus étaient contraints de dormir
40:52 sur un matelas posé à même le sol de leurs cellules,
40:55 selon les données officielles du ministère de la Justice.
40:58 Les conditions sanitaires sont également pointées du doigt
41:00 dans ce rapport, qui fait état de la présence de pigeons,
41:03 cafards ou encore punaise de lits dans les cellules.
41:05 Du côté du personnel pénitentiaire,
41:07 la situation est aussi critique, avec des effectifs
41:10 de plus en plus tendus selon le rapport,
41:12 un constat partagé par les professionnels.
41:14 Les surveillances sont à leur place,
41:16 elles font régner l'ordre et la discipline.
41:18 Alors ce n'est pas simple, quand vous êtes tout seul
41:20 et que vous avez 180 détenus à gérer,
41:21 forcément que c'est compliqué.
41:22 Donc on gère et on tient nos établissements,
41:24 mais effectivement avec la surpopulation carcérale,
41:26 on est à la limite de l'explosion.
41:30 La cocotte minute, comme l'a dit madame, est prête à exploser.
41:33 Résultat, l'effet de violence augmente dans certains établissements.
41:37 Le rapport évoque également la situation
41:39 dans les hôpitaux psychiatriques, où le manque de médecins
41:41 et de personnel soignant est devenu dramatique.
41:44 La contrôleur générale propose régulièrement
41:46 des recommandations au pouvoir public pour améliorer
41:49 la situation dans les lieux de privation de liberté.
41:51 Mais au cours des six dernières années,
41:53 les réponses des autorités, selon elles, sont restées insuffisantes.
41:57 Arnaud Benélletti, quand les Français voient ça,
41:59 puisqu'ils vont à l'hôpital public,
42:00 ils voient aussi qu'il y a des fuites dans les plafonds, etc.
42:03 Donc, hôpital public, l'école publique aussi,
42:05 il y a parfois de l'amiante dans les écoles.
42:08 Les professeurs sont sous-payés.
42:09 Évidemment, dans les hôpitaux, les personnels soignants
42:11 sont aussi sous-payés.
42:13 Ils voient donc que les prisons, ça ne va pas non plus.
42:14 Ils voient que les commissariats, ça ne va pas non plus.
42:16 Les policiers, parfois, circulent avec des véhicules
42:18 qui sont complètement vétustes.
42:20 Ils se demandent où va notre argent ?
42:22 On est hyper prélevés, hyper ponctionnés
42:25 et on se demande où va notre argent.
42:26 Et on est très endettés.
42:27 Et on est très endettés.
42:28 Alors, dans le remboursement de la dette…
42:29 - Justement, c'est quand même un sujet majeur.
42:31 Donc, non, ils ont le sentiment à juste titre
42:33 que la France, sur un certain nombre, j'allais dire,
42:37 de dispositifs de services publics,
42:39 est en voie de déclassement.
42:41 Vous avez rappelé l'hôpital, l'éducation,
42:44 les prisons, en l'occurrence, on le voit.
42:46 Le sujet des prisons n'est pas nouveau.
42:48 Moi, ça fait 30 ans que j'entends parler du manque de place
42:52 dans les prisons en 86-88, au moment de la co-administration.
42:56 Et Emmanuel Macron avait promis 15 000 places.
42:57 - On avait pensé même, je veux dire,
42:59 mettre en place des prisons privées.
43:01 Donc, c'était M. Chalondon qui était garde des Sceaux.
43:04 Donc, ce n'est pas un phénomène nouveau.
43:05 - Le problème, c'est beaucoup moins la surpopulation carcérale
43:07 que la sous-dotation carcérale.
43:08 - Voilà, exactement.
43:10 Donc, aujourd'hui, s'il vous plaît, il y a ça.
43:12 Et le problème, c'est que, s'il vous plaît,
43:14 c'est la double peine pour les Français.
43:15 Parce que, encore une fois,
43:17 vous avez rappelé la pression fiscale.
43:19 Je crois que la France est le deuxième pays en Europe
43:21 avec la plus forte pression fiscale.
43:23 Et en même temps, on est un pays qui a...
43:25 - Je pense que c'est même le premier.
43:27 - Je crois qu'il y a un pays...
43:28 Il doit y avoir un pays qui est devant nous,
43:30 le Danemark, je pense, en l'occurrence.
43:32 Et puis, en même temps, vous avez une dette
43:34 qui s'est accrue de 1 000 milliards en 7 ans.
43:37 Donc, en effet, le sentiment, c'est un sentiment de faillite,
43:41 je veux dire, à la fois budgétaire
43:43 et aussi de nos services publics.
43:44 - Sur la situation de nos prisons.
43:46 - Oui, mais je pense que...
43:48 Moi, en fait, j'en peux plus de ce discours
43:50 lorsqu'on fait des focus sur la surpopulation carcérale.
43:53 Que l'on déplore les conditions détenues.
43:56 Non pas qu'ils n'aient pas droit à un minimum
44:02 lorsqu'ils sont en prison,
44:04 mais tout ça découle, en fait, des inconséquences
44:07 des politiques publiques.
44:08 - On va se chiffrer en 3 307 détenus
44:10 contraints de dormir sur un matelas au sol.
44:12 - Oui, mais dès lors que vous avez une surpopulation carcérale
44:15 parce qu'on n'a pas construit suffisamment de prisons,
44:16 bien évidemment, on en arrive...
44:18 - Tout est libre.
44:19 - On en arrive à ce genre de situation.
44:21 - C'est pas bon pour les Français non plus,
44:22 parce que si on n'a plus de place de prison
44:24 et qu'on ne peut plus mettre en prison,
44:25 on ne peut plus mettre ceux qui sont un danger pour la société
44:27 en prison non plus.
44:28 - On ne peut plus sanctionner.
44:30 - Tout est lié.
44:31 - Il y a quand même, pardon de mettre les pieds dans le plat,
44:34 mais vous avez quand même 25% d'étrangers dans nos prisons.
44:37 Quand vous n'arrivez plus à loger vos enfants,
44:39 vous dites aux invités,
44:40 écoutez, il faut récupérer tes enfants là
44:42 parce que moi, je n'ai plus de place.
44:43 Pardon, mais on est gouverné par des gens extrêmement intelligents,
44:45 mais il manque un peu de bon sens paysan.
44:47 Vous voyez, quand votre enfant est arrêté au poste,
44:50 au commissariat, vous venez le récupérer.
44:52 Vous ne dites pas au commissaire, garde-le dans tes cellules.
44:55 Donc la réalité, c'est que déjà,
44:58 on trouverait une solution de cette façon.
45:01 - C'est terminé.
45:03 Dans un instant, c'est Fabien Roussel,
45:06 leader du Parti communiste,
45:08 qui sera l'invité de Pierre Villeneuve
45:10 dans le grand rendez-vous de CNews Europe 1 Les Echos.
45:12 Et moi, je vous retrouve ce soir.
45:13 Merci à tous !