L'Heure des Pros Week-End (Émission du 18/02/2024)

  • il y a 7 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche

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Transcript
00:00 Quasiment 9h sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros à la une.
00:04 Ce matin, la campagne européenne est donc lancée.
00:07 L'ancien patron de Frontex, l'agence en charge de contrôler nos frontières,
00:11 rejoint Jordan Bardella.
00:13 Persuadé, je cite, que c'est l'option politique qui donnera aux Français
00:16 la possibilité de reprendre le contrôle de leur avenir.
00:19 Fabrice Leggeri a pris la tête de Frontex en 2015,
00:23 nommé sur recommandation de Bernard Cazeneuve.
00:25 Il quitte ses fonctions en 2022 et dans le JDD ce matin,
00:29 il explique pourquoi il a claqué la porte.
00:32 Les attaques, les intimidations des lobbies sans frontières,
00:35 la politique migratoire européenne a des années-lumières du souhait des Français.
00:40 Il monte au front pour s'opposer à l'Europe, je le cite encore, de Van der Leyen,
00:44 qui est en réalité l'Europe de Macron.
00:47 Dans le même temps, Olivier Véran sort du silence
00:49 après avoir quitté le gouvernement et retrouvé les bancs de l'Assemblée.
00:52 Il fait de la lutte contre le RN une priorité.
00:55 Certain que la gauche social-démocrate peut retrouver ses titres de noblesse,
00:59 loin du mélanchonisme.
01:01 48 heures plus tôt, c'est Éric Dupond-Moretti
01:04 qui a attaqué Jordan Bardella, l'ami de Vladimir Poutine,
01:07 selon le garde des Sceaux.
01:09 La campagne européenne est donc lancée,
01:11 deux sujets majeurs sont au cœur des débats
01:14 et les réponses sont à Bruxelles.
01:16 L'immigration, la crise agricole.
01:18 Comment la Macronie entend inverser le rapport de force
01:21 qui donne le RN grand vainqueur ?
01:23 La surprise peut-elle venir à gauche ou bien du côté de Reconquête ?
01:26 Ou enfin des Républicains ?
01:28 La réponse, c'est dans 112 jours, très exactement.
01:32 J-112 avant l'élection européenne.
01:35 On en parle dans un instant, mais avant cela,
01:37 c'est le Point sur l'information avec vous Isabelle Piboulot.
01:40 Bonjour chère Isabelle.
01:41 Bonjour Eliott, bonjour à tous.
01:42 Dernier jour de grève à la SNCF en ce week-end de chassé croisé,
01:46 avec un TGV sur deux en circulation.
01:49 Conséquence, les plateformes de couvoiturage et les bus ont fait le plein.
01:53 Près de 150 000 voyageurs n'ont pas pu prendre leur train
01:56 au cours des trois derniers jours.
01:57 Une grève suivie, puisque trois contrôleurs sur quatre
02:00 se sont mobilisés, essentiellement pour des questions
02:02 de revalorisation salariale.
02:04 Un mois après sa nomination, la popularité du Premier ministre
02:08 est en baisse selon le baromètre mensuel de l'IFOP pour le JDD.
02:11 52% des Français se disent mécontents de Gabriel Attal
02:15 contre 48% satisfaits.
02:17 Une popularité tout de même nettement supérieure
02:19 à celle d'Emmanuel Macron en baisse de 3 points,
02:22 avec 71% de Français mécontents contre 29% de satisfaits.
02:28 Enfin à Saïs, dans le Tarn, hier soir, des dizaines de policiers
02:31 ont encerclé les arbres sur lesquels campent des opposants
02:34 à l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres.
02:37 Outre la trentaine de militants tenus à l'écart par les forces de l'ordre,
02:41 18 occupaient toujours les cabanes installées dans la ZAD,
02:44 alors que des engins sont entrés dans le bois hier en début d'après-midi
02:48 pour débuter les travaux.
02:50 Merci chère Isabelle Piboulot pour l'information.
02:52 Pierre Gentillet, Michel Auboin, Georges Fenech et Jules Torres
02:56 du journal du dimanche sont avec nous le JDD.
02:58 Pourquoi ils veulent mettre fin à la liberté d'expression
03:02 en une de ce journal ? C'est très intéressant.
03:05 On en parlera bien sûr dans cette émission.
03:09 C'est intéressant de voir à quel point il y a un monde
03:11 qui s'y part. L'idéologue, monsieur Deloar, du président de l'ARCOM,
03:17 le gendarme de l'audiovisuel qui a mis les choses au clair
03:21 chez nos confrères de la tribune du dimanche.
03:25 On parlera de ça dans un instant, mais je voulais vous proposer
03:28 une image pour commencer cette émission.
03:30 Ça s'est passé hier à Nice.
03:32 Une association pro-palestinienne a accroché sur la tour Belanda
03:36 une immense banderole Israël assassin avec les insignes SS,
03:40 symbole de l'idéologie nazie.
03:42 Le maire de la ville, Christian Estrosi, a dit que ces gens seraient interpellés,
03:45 poursuivis pour antisémitisme.
03:47 Je précise aux téléspectateurs que cette tour Belanda,
03:49 elle donne sur la baie des Anges, donc la promenade des Anglais.
03:53 Je rappelle également que le 14 juillet 2016, un terroriste islamiste
03:57 fonçait avec son camion sur la foule, tuant 86 personnes
04:01 et faisant 458 blessés.
04:04 C'était en 2016.
04:07 Voilà une image, une bien triste image malheureusement,
04:09 pour commencer cette émission, Georges Tonari.
04:12 Oui, une image qui est douloureuse pour Nice.
04:17 Vous l'avez rappelé, cet attentat de 2016.
04:21 Et on voit bien qu'il y a, on le dit depuis un certain temps,
04:26 une montée d'antisémitisme dans notre pays.
04:29 Et ce genre d'action, je rejoins totalement ce que dit Christian Estrosi,
04:34 doivent être absolument interpellés, les auteurs,
04:36 jugés et sévèrement condamnés.
04:38 Dans cet antisémitisme, il n'y a plus aucune limite, Michel Auboin.
04:44 Lorsque vous mettez "assassin" avec les insignes des SS,
04:47 quand on sait ce qu'il s'est passé dans notre histoire,
04:50 ça fait quand même peur aujourd'hui, en 2024, de voir ça.
04:53 Oui, ça fait peur, effectivement, c'est la bonne expression,
04:56 parce qu'en fait, il y a deux choses.
04:57 Il y a l'antisémitisme et puis la référence au nazisme.
05:02 Moi, je suis d'ailleurs assez étonné qu'on ait pu accrocher cette banderole
05:06 sans que la police municipale de Nice soit interdite.
05:08 Elle a été très vite enlevée.
05:10 Très rapidement.
05:11 Je vais te faire la photo.
05:12 Parce que non, c'est absolument insupportable.
05:15 J'espère que la peine va être à la hauteur de la front.
05:17 C'est d'ailleurs une question qu'on peut se poser.
05:19 Que risque-t-on lorsque, aujourd'hui, on impose des banderoles,
05:24 on fait ce lien entre Israël et les nazis ?
05:27 Annimé là, ici, encore une fois, si c'est qualifié, c'est un délit.
05:31 Ce qu'il faut dire, effectivement, c'est que c'est honteux.
05:34 Et puis, en plus de ça, on le voit de plus en plus,
05:36 c'est amusant dans ce discours d'extrême gauche pro-palestinien
05:39 de comparer Israël au régime national socialiste.
05:42 Je trouve ça complètement stupide.
05:45 Je veux dire, que des Juifs soient comparés à des nazis,
05:48 c'est à la fois honteux, je veux dire, et à la fois, c'est grotesque.
05:51 Alors, effectivement, il y a une part de stupidité,
05:55 mais ce n'est pas que ça, parce que c'est un climat.
05:58 Depuis le 7 octobre, c'est très intéressant de voir ce qui s'est passé.
06:02 Rapidement, Israël est passé de victime à bourreau,
06:08 dans une partie qui, d'ailleurs, ne représente pas la majorité des Français,
06:11 bien au contraire, mais c'est une minorité très active, très bruyante,
06:16 active sur les réseaux sociaux, active parfois dans la rue,
06:20 avec des actions comme celle-ci à Nice, Jules Torres.
06:24 - Vous savez, c'est le fruit du relativisme, Eliott.
06:26 On a des médias qui ne parlent pas du Hamas comme d'un groupe terroriste.
06:31 On a des gens qui relativisent le nombre de morts.
06:35 En Israël, on a, au contraire, des gens qui multiplient et démultiplient,
06:42 extrapolent le nombre de morts en reprenant les chiffres du Hamas à Gaza.
06:46 Donc, vous voyez, ce n'est pas étonnant que des gens qui n'ont pas appris l'histoire,
06:52 à qui on n'a pas enseigné les règles élémentaires de l'histoire,
06:56 mettent ce genre d'affiche.
06:58 - C'est aussi, vous avez raison, une question de repère.
07:00 Et c'est ce que disait Marek Halter sur ce plateau.
07:02 Quand on n'a plus de repère, on fait des comparaisons qui n'ont évidemment aucune raison.
07:07 Et on est capable de mettre ce genre de banderoles et d'associer Israël au nazi.
07:13 Malheureusement, je ne suis pas sûr que cette image soit très relayée dans les médias,
07:18 soit condamnée par les responsables politiques.
07:22 Il est ressorti sur les réseaux sociaux ces deux derniers jours,
07:26 une image des vidéos du Bataclan le 10 février,
07:29 où il y a, lors d'un concert, des gens qui font l'éloge du Hamas,
07:34 qui disent "Vive la Palestine, amore Israël".
07:37 - Alors, je n'ai pas vu...
07:39 - Moi, je ne l'ai pas vu dans les médias.
07:40 - Non, mais je n'ai surtout pas vu...
07:42 Enfin, la séquence que j'ai vue ne correspondait pas exactement à ce que vous avez dit.
07:45 Peut-être qu'il y a d'autres images.
07:47 J'attendrais...
07:48 J'ai vu circuler sur les réseaux sociaux quelques vidéos,
07:51 mais j'attends d'avoir toutes les informations avant d'en parler.
07:55 - Et voilà pour cette banderole antisémite déployée à Nice.
08:00 À la une ce matin, en matière de politique migratoire,
08:03 c'est ce qu'on appelle une prise de guerre XXL,
08:08 à 3 mois et 20 jours, très précisément,
08:11 de la campagne européenne et des élections européennes.
08:15 Fabrice Leggeri, alors personne ne le connaît,
08:17 sauf qu'il avait un poste ô combien important.
08:20 C'est l'ancien patron de Frontex, le gendarme des frontières européennes.
08:24 Il rejoint le RN, il rejoint Jordan Bardella pour les européennes.
08:28 Alors, je précise rapidement qu'il a été nommé en 2015 sur recommandation de Bernard Cazeneuve.
08:33 Donc c'est la social-démocratie qui avait recommandé cet homme.
08:36 Bah oui.
08:37 Pourquoi vous tiquez, monsieur Aubameyang ?
08:39 - Je tique parce que ce n'est pas tout à fait ça.
08:41 Bernard Cazeneuve était ministre de l'Intérieur.
08:43 Fabrice Leggeri était un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur.
08:46 Donc Bernard Cazeneuve a donné son accord pour qu'il soit nommé,
08:49 mais ce n'est pas lui qui l'a recommandé.
08:50 - C'est sur proposition, recommandation.
08:52 - C'est une formalité jouanique.
08:55 - C'est pour ça que c'est important d'avoir un haut fonctionnaire sur le plateau.
08:58 Parce que peut-être que vous avez ces précisions que nous n'avons pas.
09:02 - Si je peux juste rajouter, Frontex a son siège à Varsovie.
09:07 À cette époque-là, la France avait la présidence de l'Union
09:10 et donc c'est elle qui avait le droit de décider du directeur de Frontex.
09:15 D'où la nomination d'un fonctionnaire français.
09:18 Entre nous, personne ne voulait aller à Varsovie et tenir ce poste,
09:20 sauf Fabrice Leggeri, qui a été volontaire pour le faire.
09:25 Donc qui attendait juste à être soutenu par les autorités françaises
09:27 qui l'envoyaient là-bas pour traiter un dossier
09:30 qui était quand même horriblement compliqué.
09:32 Et moi je l'avais dit d'ailleurs sur ce plateau il y a quelques mois,
09:35 quand il est revenu, j'étais horrifié qu'il n'ait pas été soutenu
09:38 par la France qui l'avait nommé.
09:39 - Mais il en parle dans cet entretien.
09:41 C'est pour ça que j'ai essayé de faire son CV,
09:43 parce que comme les téléspectateurs ne le connaissent pas,
09:44 les Français ne le connaissent pas.
09:46 C'est important de voir.
09:47 Donc 2015, vous nous avez expliqué,
09:49 mais c'est quand même le ministre sous la gouvernance de François Hollande, à gauche.
09:53 Ensuite il reste jusqu'en 2022, c'est en 2022 qu'il claque la porte,
09:57 donc sous Macron.
09:58 Et là pour les élections européennes, qu'est-ce qu'il fait ?
10:00 Il ne rejoint pas la liste de M. Glucksmann.
10:03 Il ne rejoint pas la liste de M. Macron.
10:06 Il rejoint le Rassemblement National.
10:08 Alors on se demande, mais pourquoi vous rejoignez Jordan Bardella ?
10:11 Il explique tout ça dans le JDD.
10:12 Vous voyez le sujet de Charles Pousseau et Charlotte Gonzala.
10:16 C'est un choix fort pour Jordan Bardella.
10:18 Inconnu du grand public, l'option Fabrice Léguerie
10:21 représente une véritable volonté du RN à faire bouger les choses.
10:25 Nommé en 2015 à la tête de Frontex,
10:28 l'ancien haut fonctionnaire a vu dès 2019 un changement de cap
10:31 dans la politique migratoire de l'Europe.
10:33 Poussé vers la sortie par le gouvernement français et la Commission européenne,
10:37 il démissionne en 2022.
10:39 C'est donc en politique que sa carrière se poursuit.
10:42 "Face aux attaques et intimidations subies,
10:44 j'ai réalisé que pour défendre mes convictions
10:46 et le continent de la submersion migratoire,
10:49 je devais m'engager moi-même en politique."
10:52 Après 7 ans à la tête de Frontex,
10:54 Fabrice Léguerie souhaite mettre ses compétences au service des Français.
10:58 Le choix du RN est pour lui le plus cohérent.
11:01 "Les élections européennes représentent une opportunité unique
11:04 de remettre la France et l'Europe sur le droit chemin.
11:07 Je suis persuadé que c'est l'option politique
11:09 qui donnera aux Français la possibilité de reprendre le contrôle de leur avenir."
11:13 Avec ce choix, le RN s'offre une carte supplémentaire
11:17 pour la crédibilité du mouvement dans sa lutte contre l'immigration.
11:20 "Et il a pris la parole pour la première fois sur les réseaux sociaux,
11:24 puisqu'il revient justement sur la question des pressions
11:26 qu'il a pu subir en tant que patron de Frontex."
11:30 "Frontex, c'est l'agence européenne de garde-frontière et de garde-côte.
11:33 En principe, elle aide les États à contrôler les frontières
11:35 contre l'immigration illégale, contre la criminalité internationale
11:38 et elle aide les États à expulser les migrants illégaux.
11:41 Mon bilan à la tête de Frontex, je me suis battu en coopération avec les États
11:45 pour augmenter les expulsions, pour muscler les contrôles aux frontières.
11:48 Parce que j'ai voulu protéger l'Europe de la submersion migratoire.
11:51 Pendant plus de deux ans, j'ai subi les pressions de la Commission européenne et des ONG.
11:55 Et en fait, pour l'Union européenne, l'immigration n'est pas un problème, c'est un problème."
11:59 Emmanuel Macron a battu les records d'immigration en France
12:01 et pendant la présidence française de l'Union européenne,
12:03 était directeur de Frontex.
12:04 Et je peux témoigner qu'Emmanuel Macron et son gouvernement
12:07 ont continué d'abandonner la souveraineté de la France,
12:10 en particulier dans le domaine de l'immigration.
12:12 La Commission, avec son pacte "Asile et Migration",
12:15 veut imposer à Frontex d'être le taxi de l'immigration clandestine.
12:18 Et une fois que les migrants clandestins sont en Europe,
12:21 la Commission veut imposer aux États d'accepter les migrants.
12:23 Et si un État refuse un migrant, il doit payer 20 000 euros par migrant refusé.
12:28 Tout cela avec l'argent du contribuable.
12:30 L'Union européenne prétend contrôler l'immigration illégale,
12:33 mais malheureusement, la Commission européenne a transformé Frontex
12:36 en super ONG d'accueil des migrants.
12:38 Il dit "dans les colonnes du JDD" pour avoir contrôlé l'immigration.
12:42 J'ai subi des pressions et j'ai ressenti un abandon général.
12:44 Le gouvernement français m'a pressé de démissionner.
12:47 C'est vous, Jules Taurès, qui l'avait interviewé.
12:49 Racontez-nous.
12:51 L'interview est très intéressante parce qu'il raconte beaucoup de choses.
12:54 Au-delà de justifier, évidemment, le fait qu'il rejoigne Jordan Bardella.
12:57 Moi, je trouve qu'il y a vraiment quelque chose qui est intéressant.
12:59 C'est le changement de cadre qui a été opéré en 2019.
13:02 Vous l'avez dit, Fabrice Leggeri, il était directeur de Frontex depuis 2015.
13:06 En effet, sur proposition de Bernard Cazeneuve.
13:08 Donc, il a eu le temps de 2015 à 2019 d'opérer une mutation pour Frontex.
13:12 C'est devenu une petite officine humanitaire à une vraie police des frontières.
13:16 Et sauf qu'en 2019, il raconte que depuis les européennes,
13:19 depuis l'arrivée d'Ursula von der Leyen,
13:21 depuis l'arrivée de la commissaire aux migrations,
13:23 madame Ivela Johansson, qui est une Suédoise,
13:26 il y a eu un changement de cap.
13:27 Et il y a une phrase qui est vraiment très, très forte dans l'interview.
13:29 Donc, j'invite les gens à lire, mais je vais vous la lire.
13:32 Cette femme dit à Fabrice Leggeri, la première fois qu'elle le voit,
13:36 "Votre job, c'est de faire rentrer les migrants et de les accueillir
13:38 parce qu'ils viennent par amour et que ça vous plaise ou non.
13:41 Nous sommes un continent vieillissant et nous vous les laisser rentrer."
13:44 Ça, ce sont les propos d'une commissaire européenne
13:47 à la personne qui est chargée de contrôler les frontières françaises.
13:50 Et je pense que dans cette interview, ce qui ressort vraiment,
13:53 c'est le changement de cap qui est opéré par la Commission européenne.
13:56 Et là, ce sont ses propos.
13:58 C'est l'ancien patron de Frontex qui le dit.
14:01 Mais attendez, la politique migratoire, la politique européenne
14:06 en matière d'immigration de Vanderleyen, c'est la même que M. Macron.
14:11 - Bah oui. - Vous dites "bah oui", mais en tous les cas, vous allez...
14:13 - J'ai raison de le l'apprendre. - Non, mais c'est intéressant.
14:18 Non, mais quand c'est un homme politique qui le dit, là, c'est le patron de Frontex...
14:22 - C'est quelqu'un qui passe de l'autre côté.
14:24 C'est-à-dire qu'il nous explique, voilà, maintenant, je suis de l'autre côté.
14:28 Je vais vous expliquer comment ça se passe.
14:30 Et effectivement, ce qu'on apprend, enfin moi, ce que j'ai commencé à lire,
14:33 c'est que Frontex, enfin, ça confirme que Frontex est une vraie passoire.
14:37 Ça confirme aussi qu'il faut absolument un changement de cap au niveau européen.
14:41 Et sur ce ralliement en particulier, ce ralliement a deux avantages ici pour la RN.
14:45 Le premier avantage, c'est qu'effectivement, il montre dans une ascension progressive,
14:50 dans l'idée de prendre le pouvoir en 2027, que nous pouvons ramener avec nous
14:53 des gens qui ont exercé les plus hautes responsabilités.
14:55 Et puis, le deuxième avantage, c'est qu'évidemment, ça va mettre dans la campagne...
14:59 Enfin, on est directement plongé dans la campagne européenne
15:01 et on va parler des questions migratoires, évidemment, avec le numéro 3 sur la liste.
15:05 Pour l'instant, il y a deux sujets qui sont au cœur des débats concernant Bruxelles,
15:11 puisque tout se passe à Bruxelles, c'est la politique agricole,
15:14 et on l'a vu avec la ministre des Agricoles, et c'est évidemment la question migratoire.
15:17 On en parle depuis des mois, Georges Fenech.
15:20 Oui, vous avez raison.
15:21 Il était LR compatible, monsieur le président.
15:23 C'est ce que j'allais vous dire.
15:24 Il était LR compatible et il a choisi la RN.
15:26 Je pense que quand vous adhérez à une formation politique, vous prenez le tout.
15:32 Vous ne prenez pas uniquement l'aspect sur l'immigration, bien entendu.
15:36 Je voudrais rappeler quand même que aussi, les LR avaient fortement dénoncé
15:40 ce qu'avait subi à l'époque Fabrice Légeri,
15:43 que François-Xavier Bellamy l'avait dénoncé également.
15:46 Il aurait pu effectivement faire le choix, par exemple,
15:49 d'aller sur la liste de François-Xavier Bellamy.
15:51 Il a fait le choix d'aller sur la liste RN.
15:53 Peut-être qu'on lui a rien proposé par ailleurs. C'est possible aussi.
15:56 Justement, depuis hier soir, nous, à OJDD,
15:58 on a quelques retours d'antenne du côté des Républicains.
16:02 Et il se murmurait que dans les prochaines semaines,
16:05 Fabrice Légeri allait être proposé sur la liste de François-Xavier Bellamy.
16:09 Parce que François-Xavier Bellamy est candidat depuis très peu de temps,
16:12 depuis à peu près trois semaines.
16:13 Et donc, il n'a pas encore eu le temps de composer complètement sa liste.
16:15 Donc, il y a un choix quand même politique de ce haut fonctionnaire
16:19 qui est respectable.
16:20 Ce n'est pas la question. Tout à fait respectable.
16:22 Mais c'est un choix politique.
16:23 Il embrasse donc toute la politique RN.
16:27 Il le raconte aussi dans l'interview.
16:28 Il dit qu'en tant que directeur de Frontex,
16:30 il a été confronté à quasiment tous les parlementaires européens
16:34 de tous les pays et de tous les partis.
16:35 Et il dit qu'il a été aussi un petit peu surpris
16:38 par la qualité des eurodéputés RN,
16:41 et notamment, par exemple, de Jean-Paul Gare.
16:42 Ce qui est intéressant, c'est que lorsqu'il va y avoir le débat, justement,
16:45 lorsque les débats vont arriver, la curiosité des gens de voir...
16:49 Voilà, on a l'ancien patron de Frontex.
16:52 Vous allez mettre donc la tête de liste, j'imagine,
16:55 ou le spécialiste des questions migratoires pour le groupe Renaissance.
16:59 J'ai hâte de voir cet échange-là,
17:02 puisque justement, il a été aux manettes,
17:04 il était au cœur du réacteur, Michel Auboin.
17:07 Oui, c'est très important.
17:09 Je ne sais pas qui lui a proposé et comment c'est venu.
17:12 Jordan Bordelaire.
17:13 Oui, mais ce qui est sûr, c'est que si les Républicains voulaient l'avoir,
17:18 il aurait fallu qu'ils fassent une démarche plutôt...
17:20 Je pense que le parti n'est pas encore mûr pour commencer à attraper des gens
17:26 en dehors du petit cercle des élus locaux, d'une certaine façon.
17:30 Et donc, c'est important.
17:32 Moi, je pense que sa place, moi qui l'ai croisé dans ma carrière, Fabrice Egeri,
17:38 je ne le situais pas politiquement, objectivement.
17:41 Personne ne le...
17:41 C'était un haut fonctionnaire très classique.
17:44 On ne sentait pas chez lui une appétence particulière pour un parti ou un autre.
17:49 Donc, s'il n'a franchi ce pas, c'est qu'il l'a mûrement réfléchi.
17:52 C'est aussi parce qu'il a quand même été très maltraité.
17:57 Mais je pense qu'au-delà, il a réfléchi et il n'est sans doute pas le seul.
18:00 Et les partis devraient faire attention quand même,
18:02 parce qu'il y a une partie de la haute fonction publique qui est en train de basculer.
18:05 Tout le monde se rend compte que des choses ne vont pas bien.
18:10 Sur l'immigration, c'est clair, il y a un grand clivage en Europe et on le voit.
18:14 Moi, je le vois à travers des contacts aussi.
18:16 Vous avez la moitié des décideurs qui pensent que l'immigration est une excellente chose
18:21 pour l'Europe, pour des raisons démographiques, et que tant pis si les peuples se pètent.
18:25 C'est leur problème.
18:26 Mais vous parlez à l'échelle européenne.
18:28 Je parle à l'échelle européenne.
18:29 Parce qu'en France, ce n'est pas du tout la perception des Français.
18:33 Non, je ne parle que des décideurs.
18:34 Non, mais d'accord.
18:35 Je ne parle pas de la population.
18:36 Vous voulez dire que les Français ne sont pas décideurs de leur avenir.
18:39 Je pense que les décideurs politiques français sont comme les décideurs politiques européens.
18:45 Ils ne sont pas l'unisson de leur opinion publique.
18:48 Parce que vous savez que sur les derniers mois, il y a un bloc de 7 à 8 Français sur 10
18:54 qui pensent...
18:55 En fait, il n'y a pas plus consensuel aujourd'hui que la question migratoire.
19:00 Mais dans tous les pays d'Europe.
19:01 D'ailleurs, c'est fascinant de voir ça.
19:03 Dans tous les pays d'Europe.
19:04 De voir à quel point sur la question migratoire, les Français veulent plus de frontières,
19:09 moins de flux, moins de flux extra-européens.
19:12 Et vous avez un bloc de 7 à 8 Français sur 10.
19:14 C'est le grand clivage entre les élites et le peuple.
19:16 Eh bien justement, il y en a un qui en a parlé de la question migratoire.
19:19 C'est Olivier Véran qui est de retour.
19:21 Olivier Véran.
19:22 On dit qu'un ministre, ça ferme sa gueule.
19:23 C'est donc qu'un ancien ministre peut la rouvrir.
19:26 Ce n'est pas moi qui le dis.
19:27 C'est lui.
19:28 C'est lui.
19:29 L'ancien porte-parole du gouvernement qui dit ça.
19:30 On le retient ce dimanche chez nos confrères du Parisien.
19:32 Il a un objectif clair.
19:34 Tout donner pour empêcher l'extrême droite de prendre le pouvoir et saccager ce que nous
19:38 sommes.
19:39 Alors pourquoi je dis qu'il a parlé de la question migratoire ?
19:40 Parce qu'il est revenu sur la loi immigration.
19:42 Et il dit ce qui a pu me gêner avec la loi immigration est moins le contenu du texte
19:47 tel que validé par le conseil constitutionnel.
19:50 Je rappelle que le conseil constitutionnel a retoqué quasiment 40% du projet de loi.
19:56 Qu'une forme de discours tenu par certains accréditant l'idée selon laquelle l'étranger
20:02 pourrait en soi être un problème.
20:04 Je rappelle que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin était l'un des premiers
20:11 à faire le lien entre une partie de l'immigration et la délinquance.
20:15 Le président lui-même.
20:16 Le président lui-même.
20:17 Donc ça veut dire qu'Olivier Véran n'est pas raccord avec le président de la République.
20:22 Moi je note que depuis le retour d'Olivier Véran à l'Assemblée nationale, il se pose
20:27 un peu comme le frondeur qui commence à apparaître.
20:31 Et il se démarque de la ligne politique du président de la République, du premier ministre
20:36 Darmanin, quand il dit que le Rassemblement national, il ne faut absolument pas discuter
20:40 avec lui.
20:41 Alors que le président dit tout l'hémicycle.
20:43 Tout l'hémicycle c'est la représentation nationale.
20:46 C'est ce que dit Gabriel Attal aussi.
20:48 Il y a là les signes d'un futur frondeur ou déjà frondeur qui apparaît dans l'hémicycle.
20:54 Il s'est assumé, puisqu'il explique qu'il veut relancer la social-démocratie, qu'il
20:59 n'est pas mort, loin de Jean-Luc Mélenchon.
21:02 C'est encore un coin dans la majorité présidentielle.
21:05 Lorsqu'il dit que le Rassemblement national n'est pas dans l'arc républicain, ce n'est
21:09 pas en adéquation avec ce que disait le 9 février dernier, ce n'est pas il y a 10 ans,
21:14 c'était la semaine dernière, Emmanuel Macron à Bordeaux.
21:17 Écoutez.
21:18 Je crois que c'est la reconnaissance du fait que tous les partis qui sont présents à
21:21 l'Assemblée ont été choisis par nos compatriotes et qu'on ne fait pas de tri dans l'expression
21:26 du suffrage universel et ce qui sort du scrutin.
21:29 Il y a, depuis le début de cette mandature, plusieurs textes qui ont été votés par
21:34 le Rassemblement national.
21:36 C'est tout à fait normal de dire qu'il peut y avoir des discussions et on ne va pas considérer
21:40 que telle ou telle formation politique aurait moins de droit parlementaire, moins de reconnaissance.
21:46 Olivier Véran serait-il plus proche idéologiquement d'Olivier Faure que d'Emmanuel Macron ou
21:51 de Gabriel Attal ?
21:52 Il est certainement plus proche d'Olivier Faure.
21:56 Olivier Faure n'est pas encore inclué totalement dans la NUPES.
21:59 Il l'est bien.
22:00 Il est sur la NUPES, il n'avait pas de siège.
22:03 Son positionnement est intéressant parce que c'est un positionnement qui intervient
22:06 dans un contexte justement où on le voit au gouvernement entre de plus en plus des
22:10 personnalités de droite et des centres droits.
22:12 Je pense que Olivier Véran a compris, surtout depuis Gabriel Attal et les premiers ministres,
22:17 qu'il y a un espace qui reste dans le macronisme au centre gauche.
22:20 Il ne faut pas oublier que le macronisme c'est ça, c'est à la fois le centre gauche et
22:22 le centre droit.
22:23 Et depuis un an, un an et demi, on a l'impression que ce centre gauche, pardon, pour les Français
22:27 ça a l'air d'être un truc de boutiquet, mais j'essaye d'expliquer pourquoi est-ce
22:29 qu'Olivier Véran se comporte comme ça et il est de plus en plus fondeur.
22:32 C'est parce qu'il voit qu'il y a un espace à l'intérieur de la macronie au centre
22:36 gauche sur lequel il peut prendre une position de leader.
22:40 Parce que je vous rappelle qu'après les élections européennes, l'après Macron
22:43 va commencer.
22:44 Il n'est pas le seul, il y a Sacha Houlié, il y en a d'autres.
22:47 Clément Beaune.
22:48 Clément Beaune.
22:49 Rima Abdel-Malak.
22:50 Ils vont peut-être se rassembler effectivement.
22:53 Mais c'est le plus médiatique d'entre eux.
22:55 On l'a connu au Parti Socialiste, il était fondeur du Parti Socialiste.
22:57 Bien sûr, ça peut être intéressant.
22:59 Il s'avère qu'Olivier Véran, il est allé sur ces derniers mois, depuis le mois de
23:03 septembre, sur le terrain, sur les terres du Rassemblement National, où il y a des
23:07 élus du Rassemblement National, pour aller au contact des Français.
23:10 Et donc c'est assumé depuis des mois.
23:12 C'est son combat.
23:13 Mais lorsqu'il dit "je ne considère pas le RN dans l'arc républicain", vous
23:17 dites quoi aux 40 sur 100 d'électeurs, aux millions ?
23:19 Ce n'est pas le combat d'un homme politique de lutter contre le RN.
23:21 Pourquoi ?
23:22 Vous pouvez lutter.
23:23 On est là pour lutter pour des convictions, pour aider les Français à s'en sortir mieux,
23:29 pas pour être contre le RN.
23:30 Ce n'est pas un projet d'être contre le RN.
23:32 Ce n'est pas tant ça qui peut être choquant.
23:35 Ce qui est choquant, c'est de se dire que vous faites d'un parti qui a des millions
23:39 d'électeurs, quelque chose qui est anti-républicain.
23:42 Donc c'est stigmatisant pour les électeurs.
23:44 Il y a des gens qui sont allés dans des villes du RN qui votent à 70% pour leur maire.
23:48 Olivier Véran, c'est la stratégie.
23:50 Leur maire, M.Ayer.
23:51 Je préfère le préciser.
23:55 Il est quasiment 9h25.
23:58 Petite publicité.
23:59 C'est une actualité ce dimanche très politique.
24:02 Et on reviendra dans un instant, puisque Roc Olivier Mestre a pris la parole, le président
24:06 de l'Arc-Homme.
24:07 Ça ne vous inquiète pas ?
24:08 Moi, ça me rassure.
24:09 Moi, ça m'inquiète.
24:10 Écoutez, moi, ça me rassure.
24:11 Les juristes sont inquiets.
24:12 Les juristes sont inquiets.
24:13 Les juristes, les hommes de bon sens ne le sont pas.
24:15 Je n'ai pas dit que moi, je l'étais.
24:18 La publicité.
24:19 9h30 sur CNews, la suite de l'heure des pros.
24:26 Ce matin, je le dis aux téléspectateurs, à 10h, il y a évidemment le grand rendez-vous.
24:32 Est-ce que vous savez qui est au grand rendez-vous ?
24:34 Oui, Michel Onfray.
24:35 Michel Onfray sera l'invité de Sonia Mabrouk.
24:38 L'information, c'est avec vous, chère Isabelle Piboulot.
24:41 Rebonjour, Isabelle.
24:42 Cette image impressionnante de fumée noire en avéron.
24:45 900 tonnes de batteries au lithium ont pris feu dans un entrepôt au SNAM de la commune
24:50 de Vivier.
24:51 3000 mètres carrés ont été ravagés par les flammes.
24:53 Le feu s'est déclaré en début d'après-midi hier.
24:56 Dans cette usine de recyclage, les habitants ont été appelés à se confiner.
25:00 Fabrice Léguerie rejoint le rassemblement national pour les élections européennes de
25:04 juin.
25:05 L'ancien directeur de Frontex, l'agence de lieux chargée du contrôle des frontières,
25:10 a été interrogé dans un entretien au JDD publié hier soir.
25:13 Fabrice Léguerie, 55 ans, figurera en troisième place sur la liste de Jordan Bardella.
25:19 Enfin, le premier ministre israélien reste déterminé à mener une offensive terrestre
25:24 à Rafa.
25:25 « Quiconque veut nous en empêcher nous dit en fait de perdre la guerre.
25:28 Je ne vais pas céder à cela », a déclaré hier Benjamin Netanyahou à Jérusalem.
25:33 Les craintes s'intensifient pour les civils et les réfugiés.
25:36 Le médiateur qatari a reconnu que les négociations sur une trêve entre Israël et le Ramas n'étaient
25:42 pas prometteuses.
25:43 « Merci Isabelle.
25:44 On va saluer Alain, téléspectateur parisien, grand monsieur de la télévision et du spectacle.
25:51 L'occasion de saluer les gens en régie qui préparent également et qui sont aux manettes
25:57 de cette émission.
25:58 C'est l'un des régisseurs qui est venu me voir et qui a dit on a un téléspectateur
26:02 qui nous regarde tous les jours et qui soutient notre chaîne et donc on salue Alain.
26:09 Il n'est pas le seul.
26:10 Il y en a beaucoup en ce moment et d'ailleurs il faut les remercier cette semaine effectivement
26:16 C News est les premières chaînes d'information du lundi au vendredi.
26:20 Vous vous rendez compte ? Ça en gêne quelques-uns.
26:22 Ça ne plaît pas trop à monsieur Deloire.
26:24 Il y a un très bon papier sur monsieur Deloire dans le journal du dimanche.
26:28 On en parlera dans un instant mais l'actualité est toujours très politique avec un indicateur.
26:33 Alors ça c'est intéressant.
26:34 L'indicateur, vous savez, les taux de satisfaction des Français concernant Gabriel Attal et
26:39 Emmanuel Macron sur ce premier mois et ce nouveau gouvernement.
26:42 Le premier ministre est sur tous les fronts.
26:44 Il voit sa cote de mécontent grimper plus 6 points en un mois avec 52% d'insatisfaits
26:54 et puis il y a quand même 48% de satisfaits, 52% de mécontents.
27:00 Est-ce que finalement l'omniprésence sur le terrain peut être un problème Georges Fenech ?
27:06 On ne va pas lui reprocher d'être présent sur le terrain.
27:08 Je ne dis pas ça, je pose la question.
27:10 On sait très bien que la fonction de premier ministre c'est la fonction la plus exposée.
27:15 Il n'y a pas un premier ministre qui résiste plus de quelques mois dans les sondages.
27:21 L'enfer de Matignon.
27:22 L'enfer, voilà.
27:23 L'enfer de Matignon.
27:24 Ça veut dire qu'au fond il peut faire ce qu'il veut.
27:27 Les mécontents seront toujours de plus en plus nombreux ?
27:30 Parce que ceux qui sont mécontents voient bien que les choses ne bougent pas en réalité.
27:34 Il y a des annonces, il y a de la bonne foi, de la bonne volonté mais au résultat, que
27:38 se passe-t-il ?
27:39 On va le voir avec les agriculteurs bientôt.
27:40 Ah, la semaine prochaine, le salon de l'agriculture qui commence la semaine prochaine.
27:46 Alors il faut voir le verre à moitié vide ou à moitié plein ?
27:49 C'est-à-dire qu'ils gardent le même socle de satisfait où les mécontents sont en train
27:53 de grimper.
27:54 Jules Torres.
27:55 En effet, il consolide son socle de satisfait mais il y a de plus en plus de mécontents.
27:59 À quoi est-ce allouée cette petite chute ?
28:02 C'est au côté un petit peu "je veux aller trop vite" de Gabriel Attal.
28:06 Donc c'est en effet la multiplication des déplacements sur un petit peu tous les sujets.
28:11 Et aussi ce que les Français, on le voit dans le détail du baromètre et l'explication
28:16 de Frédéric Davy, le directeur de l'IFOP, les Français lui reprochent d'avoir quitté
28:20 l'éducation trop tôt.
28:21 Et ça c'est quelque chose qui est un petit peu lancinant dans les opinions.
28:25 L'omniprésence de Gabriel Attal, c'est une stratégie et un homme politique qui a
28:30 choisi une toute autre stratégie, Georges Fenech.
28:33 C'est le silence.
28:35 Pas du tout, il est dans le JDD.
28:36 Il se réveille ! Mais vous voyez de qui je parle ?
28:41 Mais Laurent Wauquiez.
28:42 Mais évidemment Laurent Wauquiez.
28:43 Bien sûr.
28:44 Mais attendez, on essaie de faire…
28:46 Très bon article.
28:47 Non mais attendez, attendez, on essaie quand même de prendre un peu de hauteur.
28:51 Il y a eu la réforme des retraites.
28:53 Il n'y a pas eu la tradition de M. Wauquiez.
28:57 Il y a eu les émeutes.
28:58 Je n'ai pas entendu M. Wauquiez.
29:01 Il y a eu la crise agricole.
29:02 Il y a eu entre temps la crise migratoire.
29:05 Alors vous êtes sévère.
29:06 Il s'est exprimé, il est allé sur le terrain aussi auprès des agriculteurs.
29:10 Il y a deux stratégies.
29:11 J'ai l'impression que c'est une stratégie.
29:12 Il y a une stratégie de communication.
29:14 Il y a une stratégie d'action.
29:15 Il a choisi celle-ci.
29:16 Voilà, il a choisi plutôt que l'omniprésence dans les médias, il sélectionne ses entretiens.
29:23 Je préfère l'action à la communication.
29:24 Et c'est pour ça, mais peut-être que c'est aussi une question de… il préfère la réflexion.
29:28 Sortir sur les cours suprêmes un mois après la décision du Conseil constitutionnel de
29:32 censurer la loi immigration.
29:33 Non, non, non, je ne pourrais pas dire ça.
29:34 Ah si ?
29:35 Ça fait un moment, il est le premier à l'avoir dit, d'ailleurs, à remettre en cause la
29:39 dépossession du pouvoir politique.
29:41 On va regarder le sujet, parce que c'est très intéressant.
29:47 C'est vrai que sa parole est rare et c'est pour ça qu'aujourd'hui on en parle.
29:49 Laurent Wauquiez qui dénonce les carcans administratifs et juridiques.
29:54 C'est la première fois.
29:55 Il y a plusieurs mois qu'il l'a fait.
29:56 C'est son grand combat.
29:57 C'est son grand combat même.
29:58 Je n'ai pas dit que c'était la première fois, j'ai dit que sa parole était rare.
30:02 Voilà, Laurent Wauquiez.
30:05 Un régime de l'impuissance, c'est le dur constat dressé par Laurent Wauquiez dans
30:10 les colonnes du journal du dimanche.
30:12 Le président de la région Auvergne-Auronalpe dénonce une perte de la souveraineté française.
30:16 En cause, les carcans imposés par les institutions internationales trop nombreuses et utilisés
30:22 selon lui à des fins plus idéologiques que juridiques.
30:25 Lorsqu'une loi est votée, aucun juge ne doit pouvoir l'écarter en s'abritant derrière
30:29 des traités internationaux antérieurs.
30:31 Des verrous qui plongent le pays dans l'impuissance selon Laurent Wauquiez et qui menacent l'état
30:36 de droit.
30:37 Ceux qui menacent l'état de droit, c'est l'explosion de la violence, le chaos migratoire,
30:41 la folie administrative.
30:42 En un mot, c'est le régime de l'impuissance.
30:45 Candidat supposé des Républicains à l'Elysée en 2027, Laurent Wauquiez tacle sa potentielle
30:50 opposante Marine Le Pen et dénonce son incompétence.
30:53 Elle qui n'a même pas géré une commune de 500 habitants serait incapable de secouer
30:57 les blocages de l'état profond.
30:59 Celui qui a conclu son tour de France de trois semaines à l'écoute des agriculteurs annonce
31:04 son projet pour 2027, restaurer l'autorité et le respect et reconstruire le dynamisme
31:09 économique à la française.
31:10 On a un responsable politique qui dit stop au gouvernement des juges.
31:16 Voilà.
31:17 Et qui réfléchit à toute sa réflexion là-dessus.
31:20 Non mais c'est très très bien encore une fois d'être contre le gouvernement des juges.
31:23 Moi je suis le premier effectivement à dénoncer l'excès de juridisme, le pouvoir excessif
31:28 du conseil constitutionnel, parfois du conseil d'état, etc.
31:32 Et des traités parce que je vous rappelle que les juges, s'ils ont du pouvoir, c'est
31:35 aussi si on prend la Cour de justice de l'Union européenne parce qu'on a signé des traités.
31:38 Je suis désolé, il faut quand même le rappeler.
31:40 Laurent Wauquiez fait partie d'un parti politique qui a lui-même été aux responsabilités.
31:43 Il me semble sous Nicolas Sarkozy au moment où a été signé le traité de Lisbonne.
31:47 Donc encore une fois, je pense qu'il faut un petit peu de cohérence.
31:49 Mais sur le discours, moi je pense qu'il a tout à fait raison de faire monter cette
31:52 idée là.
31:53 Et on le voit bien que c'est quelque chose qui depuis quelques années travaille les
31:55 Français.
31:56 C'est que on a, regardez par exemple, la loi sur l'immigration.
31:59 On fait passer une loi immigration qui génère un débat, mais je veux dire, on en a parlé
32:03 pendant des mois quand même.
32:04 Et finalement, à la fin, qu'est-ce qui reste ?
32:05 À l'issue de la lunette du Conseil constitutionnel, plus grand chose.
32:08 Et on ne comprend pas très bien, on ne va pas la refaire cette décision, mais on ne
32:10 comprend pas très bien et les Français ne comprennent pas.
32:13 Personne, à vrai dire, hormis les juristes, ne comprennent vraiment cette censure du Conseil
32:17 constitutionnel.
32:18 Donc c'est un véritable enjeu.
32:19 C'est très bien de le poser sur la table.
32:20 Je pense que le boulet de Laurent Wauquiez, et c'est en ça qu'il a à mon avis tort
32:23 d'attaquer Marine Le Pen sur le fait qu'elle ne s'est pas dirigée, c'est que lui, il
32:27 a été responsabilité et que leur bilan n'a pas été particulièrement bon.
32:31 L'adage populaire, la nature a horreur du vide.
32:34 Les politiques se sont dépossédés eux-mêmes du pouvoir du suffrage universel au profit
32:41 de juges non élus, donc non légitimes, pour fabriquer, d'une certaine manière, se substituer
32:47 aux législateurs.
32:48 Donc la responsabilité, à mon avis, elle est plus politique que judiciaire.
32:53 Ce sont les politiques qui se sont défaussés de leur responsabilité première au profit
32:57 d'administrations.
32:58 Et au-delà de la dénonciation de l'impuissance française, Laurent Wauquiez, ce qui est intéressant
33:03 dans l'interview, c'est qu'il appelle à un nouveau modèle français, un modèle qui
33:06 se rapproche peut-être plutôt de la Suisse, avec des grands référendums qui ont lieu
33:10 tous les deux, trois ans.
33:12 Et justement, on lui demande pourquoi en France, on lui pose la question de le dernier référendum,
33:18 il date de 2005.
33:19 Lui dit que non, il dit qu'il date de 2016 et que c'est Notre-Dame-des-Landes.
33:24 Mais c'est très intéressant dans cette interview, vraiment sa petite focale sur le
33:30 modèle suisse et sur le référendum.
33:31 Voilà ce qu'on pouvait dire sur Laurent Wauquiez.
33:35 Pour la première fois depuis la décision du Conseil d'État, le patron de l'Arc-com
33:41 réagit, roc Olivier Mestre le rappelle, son instance.
33:44 Ni la police de la pensée, ni un tribunal d'opinion.
33:48 Ça a le mérite d'être un peu clair.
33:51 Ni la police de la pensée, ni un tribunal d'opinion.
33:54 Pardonnez-moi, j'avais l'impression qu'entre parenthèses, il n'y avait marqué ni Christophe
33:58 Deloyer, ni François Jost.
33:59 Je plaisante évidemment, mais quand même.
34:01 Donc c'est un message qui peut-être, peut-être, je ne veux pas lire entre les lignes, adressé
34:05 à RSF, François Jost et donc toute cette meute-là.
34:10 Voilà ce qu'il dit.
34:11 Il n'y aura pas de catalogue de journalistes et invités.
34:13 Il s'agira d'une appréciation globale sur l'ensemble des programmes diffusés.
34:18 L'Arc-com n'est ni la police de la pensée, ni un tribunal d'opinion.
34:22 La loi de 1986, c'est d'abord une loi de liberté qui consacre la liberté de communication
34:28 et la liberté de…
34:29 Il y a un problème.
34:30 Il y a la liberté de l'intérieur.
34:31 Il y a un problème parce que ce n'est pas la feuille de route qu'a adressé le Conseil
34:36 d'État à l'Arc-com.
34:37 Là, il s'en écarte déjà un petit peu parce que le Conseil d'État a bien dit,
34:42 il faut tout comptabiliser, les invités, les consultants, les chroniqueurs, les journalistes.
34:47 Donc, on voit bien qu'il y a déjà un petit peu une forme de résistance.
34:50 Alors, vous allez me dire, mais c'est plutôt rassurant.
34:51 Oui et non, parce que dans le même article, que dit M.…
34:56 De Lois, M. Rock-Olivier Metz, pardonnez-moi.
34:59 Il dit, nous, on va procéder par une forme d'appréciation globale.
35:03 Je viens de le dire, oui.
35:05 Et quand on dit globale, ça veut dire qu'il y a une appréciation quelque part discrétionnaire.
35:10 Donc, dans cette matière fondamentale qu'est la liberté d'expression, la liberté de
35:15 la presse, la liberté d'information, on ne peut pas confier comme ça à une autre
35:19 autorité l'appréciation souveraine.
35:22 Il faut déterminer par des critères précis.
35:24 Rappelez-vous, hier, avant-hier, j'ai ressorti toutes les déclarations de M.
35:30 Rock-Olivier Metz face aux étudiants de Sciences Po.
35:33 Ils disaient que la liberté d'expression, la liberté d'opinion était fondamentale,
35:38 que le dialogue, c'était l'essence même de notre démocratie.
35:41 Il n'a pas changé entre avril 2023 et aujourd'hui, 19 février 2018.
35:47 On n'est pas encore le 19, 18 février 2024.
35:50 Chacun est l'égard d'exprimer son point de vue.
35:52 L'Arkham est évidemment très attentif aux débats légitimes qu'il porte sur son action.
35:56 Mais l'autorité n'agit pas sous influence.
35:58 Elle statuera en toute indépendance, en toute impartialité, loin de toute agitation.
36:04 C'est un homme qui met un peu de calme dans un climat où vous avez une extrême minorité,
36:11 là aussi très bruyante, idéologisée, qui voudrait baïonner certains médias.
36:15 Et l'Arkham dit "écoutez, laissez-nous faire, on sait ce qu'on fait,
36:18 on le fait depuis maintenant 86 et on le fait en toute transparence".
36:23 - Rock-Olivier Metz, aujourd'hui, il est un petit peu victime de ce qu'il a commis.
36:27 C'est-à-dire qu'en 2021, que fait l'Arkham quand Stéphane Séjourné
36:30 demande à décompter le temps de parole d'Éric Zemmour ?
36:33 - Oui.
36:35 - Bah il le décompte, oui.
36:36 - Bah il le décompte.
36:37 Et donc il crée un précédent historique.
36:39 - Lorsqu'il n'est pas candidat.
36:40 - Laurent Ruquier, qui dit qu'il vote Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.
36:45 Il n'est pas décompté.
36:46 - Mais c'est...
36:47 - Libération qui appelle à voter Emmanuel Macron.
36:49 - Mais attendez, on ne va pas refaire toute l'histoire.
36:51 - On peut, on peut la faire.
36:52 - Mais j'ai pas l'impression que ça a créé un...
36:53 - Pardonnez-moi, j'ai pas l'impression que Mme Bachelot,
36:55 qui est une concurrente, qui est une ancienne ministre...
36:57 - Son temps de parole n'est pas décompté sur une autre chose.
36:59 - Mais ça c'est intéressant, c'est autre chose.
37:00 Mais M. Ruquier, j'ai pas l'impression qu'il soit candidat pour l'élection.
37:04 - Quand il a eu cette décision, Éric Zemmour n'était pas candidat.
37:06 - Il était peut-être candidat en 2022, mais je ne l'ai pas vu.
37:09 En tous les cas, pas encore, du moins.
37:11 Par ailleurs, il est important de souligner que cette décision ne concerne pas seulement ces news,
37:15 mais l'ensemble des médias audiovisuels, qu'ils soient publics ou privés.
37:19 Et là, je peux vous dire qu'il y en a qui commencent à avoir un peu...
37:22 - Un vote pour...
37:23 - Un vote pour ou pas pas.
37:24 - Je peux vous dire qu'ils sont très inquiets.
37:25 D'ailleurs, dans le JDD, vous avez fait tout un focus sur France Inter.
37:27 - Lisez la page 5 du JDD.
37:29 - La page 5 ?
37:30 - On a un journaliste, je tiens à lui rendre hommage,
37:33 parce qu'on lui a demandé, vendredi dernier, d'écouter de 7h à 19h France Inter,
37:38 pour faire exactement ce que le Conseil d'État demande à l'Arkham,
37:41 c'est-à-dire classer les journalistes.
37:43 Je peux vous dire que le résultat est sans appel,
37:45 et que le pluralisme n'est pas du tout sur France Inter.
37:48 - Écoutez, c'est très intéressant de voir cela,
37:51 mais c'est là aussi, c'est pour ça qu'il y a certains médias qui sont plutôt discrets,
37:55 et qui commencent à trembler, parce qu'ils se rendent bien compte que le pluralisme,
37:59 il est respecté ici.
38:01 Hier, j'ai fait la liste de tous les invités,
38:05 des personnes que j'ai voulu inviter sans succès,
38:08 soit parce qu'elles ne pouvaient pas, soit parce qu'elles ne voulaient pas.
38:10 - Les invitations, c'est ce que je vous disais hier.
38:11 - Mais il faudrait peut-être être complètement transparent, le dire à chaque fois.
38:13 En revanche, ce qui est tout aussi intéressant,
38:15 c'est que vous avez eu beaucoup de réactions politiques à droite,
38:18 vous en avez eu aussi à gauche et à l'extrême gauche.
38:21 En revanche, du côté de la majorité, c'est silence radio.
38:25 - Étrangement, Rachid Adeyfian, on n'entend pas, alors que c'est son ministère.
38:28 - C'est silence radio du côté de la majorité.
38:30 - Parce qu'elle n'a pas de marge de manoeuvre là-dessus.
38:31 - Non mais attendez, moi je parle des députés, je parle des élus, je parle des ministres.
38:37 On écoute, parce qu'il y en a un seul qui a pris la parole,
38:40 c'est Martin Garagnon, c'était hier soir avec nous,
38:42 il est vice-président de Renaissance dans le 92, donc en Ile-de-France.
38:46 Et regardez ce qu'il dit, c'est limpide.
38:48 - Mais il ne parle pas au nom de Renaissance.
38:49 - Il ne parle pas au nom, il parle en son nom, mais il a du courage Martin Garagnon.
38:52 - C'est vrai ce qu'il dit.
38:53 - On écoute.
38:54 - Ma présence régulière sur vos plateaux montre que je n'ai aucun problème avec CNews
38:59 et aucun problème avec le pluralisme.
39:00 C'est une décision qui, aussi bien sur le fond que sur la forme, me paraît absolument indéfendable,
39:05 qui crée un dangereux précédent, et je ne vois d'ailleurs pas en l'état,
39:10 mais on pourra en débattre sur les arguments juridiques,
39:12 je ne vois pas comment en l'état, c'est une décision qui peut se tenir.
39:15 Surtout que dans la décision n'est pas impliquée la notion de parallélisme, de symétrie.
39:22 C'est-à-dire que vous parliez justement du rapport de M. Jost,
39:25 qui a passé deux semaines à regarder CNews et BFM,
39:28 et qui a trouvé des différences fortes sur la ligne éditoriale.
39:32 Enfin moi, demain, si j'ouvre l'Humanité et le Figaro,
39:34 je vais vous trouver un certain nombre de différences éditoriales.
39:37 La question de CNews, elle se pose s'il n'y avait en France que du CNews.
39:41 Or, il y a quand même une grande pluralité de médias.
39:44 C'est une loi qui date de 1986.
39:46 A l'époque, il y avait quelques chaînes de télévision.
39:48 On est presque 40 ans après, vous avez des dizaines de chaînes de télévision.
39:52 Vous vouliez revenir sur les déclarations de M. Jost ?
39:56 Oui, parce que, encore une fois, je ne veux pas être le oiseau de mauvaise augure,
39:58 mais je veux quand même qu'on soit, à mon avis, assez prises.
40:00 Mais vous voulez être un petit peu.
40:01 Non mais excusez-moi, je vais vous faire faire l'aide davantage.
40:03 Je vais vous dire une chose, parfois le diable se cache dans les détails.
40:06 Je vais vous dire quand même exactement ce qui a été écrit,
40:08 la phrase qui m'interpelle le plus.
40:10 Il nous dit ceci, il indique, donc le Conseil d'État, c'est Rocco Leviames qui parle,
40:13 il indique que le pluralisme de l'information ne se résume pas au seul pluralisme politique,
40:17 c'est-à-dire au temps de parole des personnalités politiques,
40:19 mais qu'il faut désormais l'apprécier en prenant en compte l'ensemble des participants,
40:23 notamment les chroniqueurs, animateurs, invités.
40:25 Mais, soyez-le très clair, il ne nous est pas demandé de comptabiliser chacun des intervenants.
40:28 Il n'y aura pas de catalogage des journalistes et invités,
40:31 il s'agira d'une appréciation globale sur l'ensemble du programme.
40:34 Attendez, ce que dit...
40:35 Non, non, non, écoutez bien, il faut bien comprendre qu'il y a plein d'informations là-dedans.
40:39 Oui, mais justement...
40:40 Vous ne m'avez pas écouté.
40:41 Non, non, écoutez-moi bien.
40:42 Ce qui est dit ici, il ne dit pas, le président de l'Arkom,
40:45 il ne dit pas, il ne faut pas tenir compte, des invités, des journalistes et des chroniqueurs.
40:50 Il nous dit simplement, on ne va pas arriver, si on vous sanctionne demain,
40:53 telle ou telle chaîne, on ne va pas arriver avec un catalogue en vous disant,
40:56 voilà, vous avez dépassé de 90% la droite ou la gauche.
40:59 Oui, mais vous avez dit exactement ce qu'on a dit, Pierre, s'il vous plaît.
41:02 Mais c'est encore pire.
41:03 Mais ne rajoutez pas la phrase la plus importante.
41:05 Mais non, c'est après la phrase la plus importante.
41:08 Oui, mais Pierre, il nous reste deux minutes.
41:10 Pardon.
41:11 C'est ça ce que ça veut dire.
41:13 C'est votre regard de juriste.
41:15 J'ai l'impression quand même, quand vous avez le patron de l'Arkom qui dit,
41:20 l'Arkom n'est ni la police de la pensée, ni un tribunal d'opinion, c'est clair.
41:23 Ça ne l'empêchera pas de sanctionner.
41:25 En revanche, ce qui m'intéresse, et c'est pour quasiment terminer cette émission,
41:28 je voudrais vous faire passer un extrait du discours de réception de François Surault à l'Académie française.
41:34 On est le 3... Non, ce n'est pas si vieux que ça.
41:37 C'était le 3 mars 2022.
41:39 Ce n'est pas si vieux, c'était il y a deux ans.
41:41 Mais en revanche, c'est dans l'air du temps.
41:44 Écoutez.
41:45 La liberté, c'est être révolté, blessé, au moins surpris par les opinions contraires.
41:50 Personne n'aimerait vivre dans un pays où des institutions généralement défaillantes
41:54 dans leurs fonctions essentielles, celles de la représentation comme celles de l'action,
41:58 se revrancheraient en nous disant quoi penser, comment parler, et qu'en se taire.
42:02 En un siècle d'histoire constitutionnelle, nous aurons vu se succéder
42:06 le système des partis, le système de l'État, le système du néant.
42:11 On ne vous a pas entendu, monsieur Auboye.
42:13 Non, mais François Surault est un ami, donc je trouve que tout ce qu'il dit est parfaitement fondé.
42:19 Juste parce qu'effectivement, le diable se cache aussi dans les détails, y compris en matière de liberté,
42:25 parce que c'est ces mêmes lois sur la presse, la première 1881,
42:29 qui introduisent les règles de la diffamation et qui aujourd'hui justifient toute une série de condamnations.
42:36 Et des condamnations qui vont d'ailleurs souvent dans le même sens, objectivement.
42:39 Et donc, on voit bien que la loi de 1986, qui s'appelait d'ailleurs "Liberté des communications",
42:44 elle a entraîné petit à petit une jurisprudence contre les atteintes,
42:49 non pas à la liberté de communication, mais à l'opinion considérée comme la plus juste par ceux qui font l'opinion.
42:57 Et donc, on a ces difficultés.
43:00 Et l'ARCOM, je pense qu'il faut rajouter simplement qu'ils ont une difficulté technique.
43:04 C'est qu'il y a 370 à peu près agents à l'ARCOM.
43:07 Vous n'imaginez pas les 370 agents, passés 24 heures sur 24,
43:11 qui s'attachent à surveiller les dizaines ou les centaines de médias qui existent en France.
43:15 Donc, de toute façon, ils ne savent pas faire.
43:17 Et ça revient à la remarque qui est assez fondée, c'est-à-dire, c'est quoi l'appréciation globale ?
43:24 - Mais c'est pour ça que c'est...
43:26 - Il ne savent pas...
43:27 - Ce sera le fruit d'une réflexion.
43:29 L'ARCOM est une instance indépendante.
43:31 Et cette phrase, moi, qui me marque également, c'est "l'autorité n'agit pas sous influence".
43:35 - Oui, oui.
43:36 - C'est aussi simple que ça.
43:37 On va repasser ce soir, si vous le désirez, parce que certains ont la mémoire courte,
43:42 ce qu'il disait l'année dernière sur la liberté d'expression, sur la liberté d'opinion,
43:46 qui est en fait réglé...
43:48 - Elle n'agit peut-être pas sous influence.
43:50 - C'est fini, c'est fini !
43:51 - Elle n'agit pas sous influence, mais sous injonction du Conseil d'État, là.
43:54 - Écoutez, voilà ce qu'on pouvait dire ce matin.
43:57 Ça a été très pol... politique.
43:59 Mais c'est très intéressant.
44:00 Merci à tous les quatre.
44:01 Dans un instant, Michel Onfray est l'invité du Grand Rendez-Vous.
44:04 Michel Onfray, en tout cas, ça va être intéressant.
44:06 Je vais demander à François Joss.
44:07 J'ai eu le téléphone hier.
44:08 Je vais lui envoyer un petit message pendant la suite.
44:10 - Un humaniste.
44:11 - Un humaniste.
44:12 Ah bah pour le coup, là, on est sur un humaniste.
44:14 - On doit être au bon état.
44:15 - Ah oui, pour le coup, on y est.
44:16 - Ah bah là, on y est.
44:17 - Plus que pour Monsieur Joss.
44:18 - Je ne sais pas, je ne sonde pas les rinzés des cœurs.
44:20 La publicité, on revient dans un instant avec Sonia Mabrouk et Michel Onfray.
44:23 qui est Michel Onfray.
44:24 Merci.

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