Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:00:00 Il est 9h01 sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:00:04 À la une ce matin, Robert Badinter a rendu son dernier soupir.
00:00:09 Une vie au service du droit, contre l'antisémitisme, l'homophobie,
00:00:12 juste parmi les justes et depuis hier, les messages d'affection dépassent les partis.
00:00:16 Les idées, Robert Badinter quitte ce monde à l'heure où la justice a perdu sa boussole, son équilibre.
00:00:22 À tel point qu'un français sur deux n'a plus confiance, juge l'institution laxiste,
00:00:27 considère que le coupable prime sur la victime, que la peine n'a de peine que le non.
00:00:31 On aménage, on trouve des circonstances atténuantes, on réduit, on libère,
00:00:35 plutôt que de contraindre, de protéger les innocents.
00:00:38 Les yeux bandés en gage d'impartialité, le glaive et la balance ont-ils encore un sens
00:00:43 pour symboliser le pouvoir judiciaire ?
00:00:45 Lorsqu'un syndicat de magistrats épingle des individus sur le mur des cons,
00:00:49 met à disposition un guide de manifestants arrêtés,
00:00:52 préfère le terme de révolter plutôt que d'émeutier.
00:00:55 Enfin, Robert Badinter est mort un 9 février, il y a 81 ans, jour pour jour, le 9 février 1943.
00:01:02 Il assistait à l'arrestation de son père à Lyon parce que, juif, comme un triste symbole,
00:01:07 l'antisémitisme explose à nouveau, prend une nouvelle forme, alimenté, diraient certains,
00:01:12 par des politiques qui n'ont plus hier à voir l'indécence de lui rendre hommage.
00:01:17 On lui en parlera évidemment dans cette émission.
00:01:20 Je vous présente les invités dans un instant, mais avant cela,
00:01:23 c'est le point sur l'information avec Isabelle Piboulot. Bonjour Isabelle.
00:01:26 Bonjour Elliot, bonjour à tous.
00:01:28 La militante écologiste Greta Thunberg attendue à la cabanade du Tarn,
00:01:32 deux journées de sensibilisation aux enjeux environnementaux prévues aujourd'hui et demain.
00:01:37 Les opposants au projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres
00:01:41 comptent se réunir malgré l'interdiction de la manifestation
00:01:44 pour risque de troubles majeurs à l'ordre public.
00:01:47 Les forces de l'ordre sont déjà intervenues hier à proximité du lieu du rassemblement.
00:01:52 Son gouvernement désormais au complet.
00:01:54 Gabriel Attal réunit ce matin à Matignon l'ensemble de ses ministres
00:01:57 afin de définir les priorités des prochains mois.
00:02:00 Un séminaire de travail qui se tiendra de 10h à midi.
00:02:03 Le gouvernement compte désormais 35 membres, dont le Premier ministre.
00:02:07 Et puis cette image tragique aux Etats-Unis.
00:02:10 Un jet privé s'est craché sur une autoroute du sud de la Floride.
00:02:13 Cinq personnes se trouvaient à bord de l'engin. Trois ont survécu.
00:02:17 Deux minutes avant l'atterrissage, le pilote avait averti le poste de contrôle aérien
00:02:21 qu'il avait perdu les deux moteurs de l'avion.
00:02:23 Une enquête doit déterminer les circonstances exactes du drame.
00:02:27 Merci Isabelle pour le point sur l'information.
00:02:29 Georges Fenech, Alexandre Devecchio, Charlotte Dornelas, Philippe Guibert et Yoann Uzay.
00:02:33 Bonjour à tous les cinq.
00:02:35 Philippe Guibert, vous êtes un peu enrhumé.
00:02:37 Oui, j'ai tenu à être présent dans la souffrance.
00:02:41 Ça s'appelle la résilience.
00:02:43 Vous êtes le symbole de la résilience.
00:02:45 Merci d'être avec nous ce matin.
00:02:48 Isabelle Piblo parlait de Greta Thunberg,
00:02:50 qui sera donc la grande star de cette mobilisation,
00:02:53 je le rappelle, qui est interdite sur cette autoroute ce week-end.
00:02:57 Je suis allé, parce qu'on a la mémoire courte.
00:02:59 Vous vous rendez compte que Greta Thunberg,
00:03:01 elle a failli être prix Nobel de la paix en 2019.
00:03:05 Elle était parmi les favoris pour être prix Nobel de la paix.
00:03:08 On a eu Nelson Mandela.
00:03:09 On a failli avoir Greta Thunberg.
00:03:11 Merci les écolos. Merci beaucoup.
00:03:12 Elle est pour moi précisément la personne qui vous donne envie d'être anti-écolos.
00:03:17 Elle vous donne envie d'avoir un Hummer, de rouler sur cette A69.
00:03:20 J'allais dire que vous vous donnez envie de rouler du charmeux.
00:03:23 20 litres au 100 sous Hummer, avec une photo de Greta Thunberg.
00:03:28 Prix Nobel de la paix, vous imaginez.
00:03:30 Qu'est-ce que vous a fait Greta Thunberg ?
00:03:31 Greta Thunberg, vous allez voir ce qu'elle va vous faire sur l'autoroute
00:03:33 et vous allez comprendre pourquoi aujourd'hui,
00:03:36 vous avez envie de rouler en Hummer.
00:03:38 On a plein de choses à traiter ce matin.
00:03:40 Et pour tout vous dire, je ne savais pas par quoi commencer.
00:03:43 Je me disais, mais est-ce que vous connaissant,
00:03:46 vous avez tout de suite envie qu'on revienne sur la disparition
00:03:49 de Robert Badinter et à travers cette disparition, les symboles,
00:03:53 c'est-à-dire la défiance des Français en la justice.
00:03:56 Est-ce que vous aviez envie de parler de politique, de ce séminaire ?
00:04:01 Il y a un séminaire à Matignon samedi pour essayer d'établir les...
00:04:08 Un peu de saut à l'élastique.
00:04:09 Oui, c'est ça. Il y a l'acrobranche et la définition des grandes priorités du gouvernement.
00:04:14 Mais en fait, et c'est peut-être ça le plus important,
00:04:18 souffle sur Mayotte un vent insurrectionnel.
00:04:21 Le territoire est rongé et on en parle suffisamment beaucoup sur notre antenne,
00:04:25 peut-être pas suffisamment dans d'autres médias.
00:04:28 Souffle sur Mayotte un vent insurrectionnel qui est gangréné par la délinquance,
00:04:32 qui est gangréné par l'immigration illégale.
00:04:37 Et c'est un collectif de citoyens, illégal bien sûr,
00:04:40 qui est à l'origine de ce mouvement de protestation.
00:04:42 C'est-à-dire qu'il y a des barrages qui sont formés à Mayotte.
00:04:46 En avril dernier, il y avait un grand plan, le plan de Gros-Mbouchou.
00:04:48 Ça devait tout changer.
00:04:50 Rien n'a changé depuis le mois d'avril,
00:04:51 à tel point que d'ailleurs le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:04:54 sera en urgence à Mayotte.
00:04:57 Je rappelle aux téléspectateurs que 8000 kilomètres séparent Mayotte de la capitale.
00:05:03 Et on est en direct avec Eric Tegner.
00:05:04 Merci d'être avec nous.
00:05:05 Vous êtes directeur de la rédaction de Livre noir.
00:05:08 Vous êtes sur le terrain depuis 72 heures.
00:05:11 Vous m'avez alerté hier en me disant,
00:05:13 je suis arrivé sur place il y a trois jours.
00:05:17 C'est dix fois pire que ce que j'imaginais.
00:05:19 Alors racontez-nous ce qui se passe autour de vous, Eric Tegner.
00:05:23 Bonjour à Mayotte.
00:05:24 Merci de m'accueillir sur votre plateau.
00:05:26 Là, je suis effectivement sur un point de blocage au nord de Mayotte.
00:05:29 Mayotte, quand on y arrive, on voit que c'est complètement bloqué depuis deux semaines.
00:05:32 Et pourtant, vous le disiez tout à l'heure, peu de médias en parlent.
00:05:36 Alors, c'est des blocages qui sont pacifiques.
00:05:38 Ça, il faut le souligner parce que la grande peur ici qu'on vit au quotidien,
00:05:41 et que je vis également depuis que je suis sur Mayotte,
00:05:43 c'est celle de l'insécurité, vous le disiez,
00:05:45 en raison des clandestins qui sont jeunes, des mineurs souvent même,
00:05:49 qui ont entre 8 et 9 ans et qui vont faire du caillassage sur les axes routiers,
00:05:53 qui vont également faire du racket, qui pour certains sont armés.
00:05:56 Je vais vous donner un cas très concret qui est arrivé il y a quelques minutes ici.
00:06:00 J'ai vu passer deux véhicules de ravitaillement de camions-citernes
00:06:04 qui étaient tout simplement escortés par deux véhicules blindés de la gendarmerie mobile,
00:06:09 un devant et un derrière.
00:06:11 Les 15 gendarmes mobiles étaient armés avec des LBD, avec des boucliers de protection.
00:06:15 Il y avait également un autre véhicule de gendarmerie
00:06:17 qui ressemblait beaucoup plus à un véhicule d'Amérique latine
00:06:20 que d'un véhicule de métropole parce qu'il était totalement cabossé,
00:06:23 avec des barres de fer pour protéger les fenêtres.
00:06:26 C'est ça la situation ici parce que les véhicules de ravitaillement
00:06:29 ne peuvent plus aujourd'hui passer de ville en ville.
00:06:31 Pourquoi ? Parce que ces clandestins, justement,
00:06:33 organisent des pillages sur les axes routiers.
00:06:36 Rien qu'il y a deux nuits, des gendarmes ont été pris en embuscade
00:06:40 à 23h à peu près, c'est souvent la nuit aussi que ça déborde, à l'est de Mayotte.
00:06:44 Il y a eu près de 400 grenades qui ont dû être tirées,
00:06:47 5 gendarmes qui ont été blessés, dont un envoyé à l'hôpital.
00:06:50 Et ces habitants ici de Mayotte se révoltent
00:06:52 parce qu'ils ne peuvent pas assurer leur propre protection.
00:06:54 Vous êtes dans la ville de Mayotte, vous voyez que les maisons sont protégées
00:06:57 par effectivement des barres de fer, qu'il y a systématiquement
00:07:00 des barbelés sur leur maison et qu'ils se retrouvent souvent pillés,
00:07:05 avec une nouvelle immigration venue d'Afrique, notamment des Somaliens
00:07:08 qui sont encore plus dangereux que les Comoriens.
00:07:11 Vous restez évidemment avec nous, Éric Tegner.
00:07:14 Ce que vous nous racontez est terrifiant parce qu'on a du mal à imaginer
00:07:18 qu'un département français soit aujourd'hui le théâtre d'une insurrection,
00:07:25 du moins d'un climat insurrectionnel.
00:07:27 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Estelle Youssoupha,
00:07:30 qui est la députée Lyotte de Mayotte et qui a souvent alerté
00:07:33 et qui était sur notre plateau hier, on l'écoute.
00:07:36 Donc en fait, c'est une situation qui est insurrectionnelle, littéralement.
00:07:41 C'est très compliqué pour les forces de l'ordre de ramener le calme
00:07:44 parce qu'en fait, distinguer le manifestant de la bande violente,
00:07:48 c'est compliqué.
00:07:51 Donc c'est des pluies de gaz lacrymogènes dans les zones habitées.
00:07:57 Moi, c'est des familles qui m'appellent avec des bébés qui sont des heures durant
00:08:02 avec des gaz lacrymogènes pour essayer de disperser les rassemblements violents
00:08:07 tous les soirs.
00:08:08 Et avant de vous donner la parole, un témoignage, celui de Grégoire.
00:08:11 Il est habitant à Mayotte et il nous explique qu'à partir de 17h30, 18h,
00:08:16 la nuit tombée, on rentre chez soi.
00:08:18 On ne peut pas vivre normalement.
00:08:21 Confinement sécuritaire.
00:08:22 Exactement, c'est un confinement sécuritaire.
00:08:24 Et lorsque Éric Téhener nous racontait un peu la mobilisation des citoyens,
00:08:29 on n'est pas du tout dans la société de vigilance.
00:08:31 On est dans la société de l'autodéfense.
00:08:33 C'est une autre société qu'on nous propose.
00:08:35 On écoute Grégoire.
00:08:37 C'est vrai que vers 17h, 17h30, c'est terminé.
00:08:41 Les familles n'osent plus sortir.
00:08:44 On peut être pris à partie dans n'importe quel endroit de l'île,
00:08:46 que ce soit sur grande terre ou petite terre.
00:08:49 Donc à partir de 18h, dès qu'il commence à faire nuit,
00:08:52 tout le monde reste chez soi.
00:08:53 Et puis voilà, on ne peut même pas prévoir des sorties chez des amis
00:08:55 ou quoi que ce soit.
00:08:56 On est toujours un petit peu à la merci de ce qui peut se passer dans les rues.
00:09:00 Comment peut-on accepter qu'un département français
00:09:04 soit le théâtre de cette situation-là ?
00:09:07 Georges Fenech.
00:09:08 Je n'arrive pas à comprendre ça.
00:09:09 Je n'ai pas la réponse.
00:09:10 Moi non plus.
00:09:12 Ce que je sais, c'est que ça fait très longtemps que ça dure, Mayotte.
00:09:15 Oui.
00:09:15 Ça fait plusieurs décennies même que ça dure.
00:09:19 On sait les problèmes de l'immigration, notamment en provenance des communs.
00:09:23 Mais aujourd'hui, vous voyez que c'est toute la Corne de l'Afrique
00:09:25 qui envahit ce département, qui est devenu le 101e département
00:09:29 il n'y a pas si longtemps que ça.
00:09:31 On sait aussi que Mayotte, c'est la première maternité de France.
00:09:35 On vient pour accoucher.
00:09:36 Et on a modifié le droit du sol spécifiquement pour Mayotte,
00:09:40 qui est livré comme ça à toutes les migrations clandestines de cette région.
00:09:45 Et donc l'insécurité qui en découle.
00:09:48 On se souvient de la première opération Ouambachou par justement Gérald Darmanin,
00:09:52 qui s'était déjà déplacé et qui malheureusement a vu cette opération
00:09:59 contrariée par une décision de justice.
00:10:00 On s'en souvient, mais au final, finalement,
00:10:03 les cases illégales ont pu être détruites.
00:10:06 Aujourd'hui, la situation s'aggrave parce que l'immigration prend une ampleur incroyable,
00:10:10 que les gens, on l'a bien vu dans ce reportage,
00:10:12 n'ont plus de sécurité, ne peuvent plus sortir.
00:10:15 Comment on n'y arrive pas ?
00:10:16 Ça, je n'ai pas de réponse à vous donner.
00:10:19 Cette réponse, elle doit être d'abord sécuritaire.
00:10:21 - Mais j'entends.
00:10:22 - On entend bien que le déplacement de M. Darmanin va sans doute entraîner
00:10:26 dans son sillage encore plus de forces de police pour assurer cette sécurité.
00:10:30 Mais on est dans une situation, effectivement,
00:10:33 quasi insurrectionnelle où l'ordre, l'ordre, c'est le désordre total.
00:10:37 - Oui, ça ne bouge peut-être pas parce qu'il y a 8000 kilomètres
00:10:41 qui séparent la rue de Varennes, Matignon, des rues à Mayotte.
00:10:48 Charles Dornalas, vous en avez fait tout un édito, d'ailleurs,
00:10:50 cette semaine sur la situation pour les Mahorais.
00:10:53 - La distance, c'est sûr.
00:10:54 Et d'ailleurs, tous les Outre-mer souffrent de cette distance
00:10:57 par rapport à la métropole.
00:10:58 Mayotte est un des dossiers qui est le plus suivi ces derniers mois,
00:11:02 voire années, en raison de cette violence complètement dingue.
00:11:05 Pour répondre à votre question, pourquoi on n'y arrive pas ?
00:11:07 Je dirais parce que Mayotte, c'est bien la France.
00:11:10 Ils ont exactement les mêmes problèmes que nous constatons
00:11:13 à chaque fois que nous traitons ces sujets-là.
00:11:16 Et ils ont un problème dans la réaction.
00:11:18 Et c'est la situation est 15 fois supérieure.
00:11:21 Pour donner simplement une idée, c'est 475 km² à peu près, Mayotte.
00:11:25 C'est 450 000 habitants,
00:11:28 déjà une densité de population complètement folle,
00:11:30 dont 150 000 Mahorais.
00:11:33 Vous avez 300 000 étrangers sur l'île,
00:11:35 300 000 dont la moitié sont illégaux.
00:11:38 Et par ailleurs, vous avez, contre l'avis des Mahorais,
00:11:41 et ça, ça fait des annexatures,
00:11:42 ce qu'ils appellent un titre de séjour territorialisé à Mayotte.
00:11:46 Donc l'État français accorde un titre de séjour
00:11:48 à la moitié de ces étrangers à une condition.
00:11:50 Ils n'ont pas le droit de quitter Mayotte.
00:11:52 Donc les Mahorais disent "vous êtes bien gentils",
00:11:53 mais nous, en fait, on ne peut plus, on ne veut plus accueillir.
00:11:56 Et là, on retrouve exactement la même question qui se pose ailleurs.
00:12:00 La population n'est pas du tout écoutée sur ce terrain-là.
00:12:04 Et ensuite, vous avez deux chiffres qui résument l'avenir proche de Mayotte.
00:12:09 Les maternités, Georges le disait,
00:12:12 c'est 11 000 à 12 000 naissances par an,
00:12:14 dont 75 % sont de deux parents étrangers à Mayotte.
00:12:18 Et 80 % des enfants scolarisés à Mayotte ont des parents étrangers.
00:12:23 Donc si vous voulez, là, c'est une situation complètement folle
00:12:27 avec un taux de pauvreté.
00:12:29 Je crois qu'il y a plus de 70 % de la population
00:12:32 qui est sous le seuil de pauvreté.
00:12:34 Donc avec en plus la pression migratoire
00:12:37 qui ne vient évidemment pas infléchir ce chiffre.
00:12:40 Et en plus, là, ces dernières semaines,
00:12:43 s'ajoute une crise de l'eau, une crise d'accès à l'eau,
00:12:45 qui, évidemment, aggrave encore la tension.
00:12:47 Vous mettez tout ça ensemble et vous comprenez ce qui est...
00:12:50 Mais on répond à cela souvent.
00:12:52 Mais Mayotte est une exception.
00:12:54 Ça n'arrivera jamais en métropole.
00:12:59 Mayotte est si loin.
00:13:01 Bien sûr, parce que la question qu'on peut se poser aussi,
00:13:03 c'est Mayotte aujourd'hui,
00:13:05 est-ce que ça peut être sur la métropole dans les prochaines années ?
00:13:10 Pour vous répondre, pour juste l'image,
00:13:13 on va dire pourquoi je disais c'est bien la France et qu'ils ont les mêmes problèmes.
00:13:16 Souvenez-vous, au moment de l'opération Ombucho,
00:13:18 l'idée était de détruire les fameux bangas, ces bidonvilles,
00:13:21 et d'expulser notamment les clandestins,
00:13:23 qui, à l'époque, étaient essentiellement comoriens.
00:13:25 Il y a en effet une immigration aujourd'hui qui arrive de la France de l'Est,
00:13:28 mais à l'époque, étaient essentiellement comoriens.
00:13:30 Mais le problème, c'est qu'une fois que vous les interpelez,
00:13:33 que vous voyez leur situation administrative,
00:13:35 ils ont les mêmes recours.
00:13:36 Il faut le même laisser passer consulaire avec des comores
00:13:38 qui sont assez peu coopératives.
00:13:43 Et donc là, au moment de l'opération Ombucho,
00:13:45 on a pu en expulser un peu plus que d'habitude,
00:13:47 mais peu par rapport à l'ampleur du phénomène.
00:13:50 Et par ailleurs, les cases ont bien été détruites.
00:13:52 Il y a des choses qui sont faites réellement.
00:13:53 Et d'ailleurs, l'opération Ombucho, fin juin,
00:13:55 vous interrogiez les Mahorais et vous disiez "ça va mieux, c'est vrai".
00:13:58 Ça va tellement mieux qu'ils ont tout bloqué aujourd'hui.
00:14:00 Ça va tellement mieux qu'ils se rebellent.
00:14:02 Vous savez pourquoi ils ont bloqué ?
00:14:04 Ils ont bloqué parce qu'il y a trois semaines,
00:14:06 les fameux migrants venus cette fois-ci d'Afrique
00:14:08 ont occupé le stade territorial, le stade public et le préfet.
00:14:13 Ils étaient à peu près 2000, ils sont rentrés dans le stade pour y loger.
00:14:16 Et le préfet a pris un arrêté d'interdiction des compétitions sportives.
00:14:20 Et là, les Mahorais ont dit "ça suffit, en fait, il nous reste un stade.
00:14:23 On ne peut même plus aller faire du sport. C'est plus possible".
00:14:25 Cette crise-là, elle est partie de là.
00:14:27 Quand je disais "ça allait mieux", ça allait mieux dans un enfer.
00:14:31 Mais simplement, il y a des choses qui avaient été faites.
00:14:33 Mais là, on est débordé par les mêmes règles que d'habitude.
00:14:37 Monsieur Guybert.
00:14:38 Je crois qu'il faut quand même rappeler que Mayotte
00:14:40 n'est pas reconnue comme français par les Nations Unies.
00:14:45 Pourquoi ce n'est pas reconnu ?
00:14:47 Parce que dans les règles de décolonisation,
00:14:51 quand il y a eu un référendum au Comores,
00:14:55 Mayotte a voulu rester français et la France a considéré
00:14:58 qu'on ne devait pas, dans le droit international,
00:15:00 séparer un territoire de l'ensemble du territoire auquel il appartenait.
00:15:05 Et la France a fait une exception pour Mayotte.
00:15:07 Donc le statut français de Mayotte est contesté
00:15:10 depuis 50 ans par ses voisins.
00:15:14 Deuxième point.
00:15:16 Ce qui ne les empêche pas de venir parce que c'est français.
00:15:18 Oui, mais je pense que ce n'est pas une immigration de même nature qu'en métropole.
00:15:22 C'est pour ça que je trouve que la comparaison avec la métropole ne tient pas.
00:15:24 Et pourtant, à Mayotte, on explique que Mayotte, c'est un nouveau Lampedusa.
00:15:28 Oui, mais on ne peut pas comparer la situation de Mayotte
00:15:31 ou les chiffres qu'a donné Charlotte.
00:15:33 Si on le transpose en métropole, c'est comme si on avait 30 millions d'étrangers
00:15:36 dans la moitié de clandestins, à peu près.
00:15:38 Non, mais si vous pensez que dans certains quartiers en métropole,
00:15:41 il y a une majorité d'étrangers et parmi ces étrangers,
00:15:44 une majorité d'étrangers illégaux et que dans ces mêmes zones-là,
00:15:48 vous avez... Pourquoi ?
00:15:50 Parce que si vous faites la comparaison avec la métropole,
00:15:52 c'est comme si vous aviez 30 millions d'étrangers et 15 millions d'illégaux.
00:15:57 Au-delà de l'échelle.
00:15:57 Vous voyez bien que ce n'est pas une question d'échelle.
00:15:59 Au-delà de l'échelle, Philippe, est-ce qu'on peut imaginer ?
00:16:02 Je me permets, puisque vous m'interpellez, je me permets de vous répondre.
00:16:05 Est-ce que dans certains territoires en métropole,
00:16:09 vous avez dans certains quartiers une grande majorité d'étrangers ?
00:16:13 Parmi cette grande majorité, une grande majorité d'étrangers illégaux.
00:16:16 Et dans ces quartiers-là, malheureusement, il y a souvent le doublon,
00:16:21 pauvreté et insécurité.
00:16:23 Mais vous ne pouvez pas faire la comparaison entre un territoire
00:16:27 qui n'est pas reconnu comme français par ses voisins,
00:16:31 qui considère qu'en fait, tout ça fait partie...
00:16:33 Quel est le but de cette récaution ?
00:16:35 Je termine juste.
00:16:36 Oui, mais il faut y aller.
00:16:37 Que Mayotte n'est pas français.
00:16:40 Ah, Mayotte n'est pas français.
00:16:42 Les voisins, non, ils considèrent que c'est illégitime.
00:16:45 Et ça l'est au regard du droit international.
00:16:48 Donc là, il y a un problème très spécifique qui fait que ce n'est pas de l'immigration,
00:16:52 c'est une sorte d'invasion en réalité, pour appeler les choses par leur nom.
00:16:56 Quand vous n'avez plus de la moitié de la population qui est étrangère,
00:16:59 ce n'est plus de l'ordre de l'immigration.
00:17:01 Pourquoi c'est incomparable ?
00:17:04 C'est très difficile de résoudre le problème de Mayotte
00:17:09 parce qu'il a une dimension politique importante
00:17:12 et la comparaison me paraît délicate avec la métropole.
00:17:15 Je sens que tout le monde veut réagir, mais d'abord avec vous Yoann.
00:17:18 D'abord sur ce que vivent les Mahorais,
00:17:20 parce qu'effectivement, quand vous avez deux tiers de la population
00:17:22 qui est une population étrangère et clandestine,
00:17:25 ça, les problèmes de sécurité qu'on vient d'expliquer,
00:17:28 mais il y a les problèmes d'infrastructures aussi.
00:17:30 Quand vous êtes sur un territoire qui a été conçu,
00:17:32 dont les infrastructures ont été conçues pour 150 000 personnes
00:17:35 et que vous vous retrouvez avec 450 000 personnes,
00:17:38 ça a un impact sur tout.
00:17:40 Vous manquez d'eau, vous avez de l'eau un jour sur trois,
00:17:42 il n'y a pas suffisamment d'écoles, il n'y a pas suffisamment d'hôpitaux.
00:17:44 Les routes, quand elles sont conçues pour 150 000 personnes,
00:17:46 elles ne sont pas conçues pour accueillir 450 000 personnes.
00:17:49 Ça a un impact absolument sur tout.
00:17:51 Donc les Mahorais, naturellement, vivent un cauchemar
00:17:54 et ne peuvent d'ailleurs même pas vivre, ils survivent.
00:17:57 Et ils se rebellent, ils se révoltent.
00:18:00 Et on comprend bien pourquoi.
00:18:02 Après, il n'y en a pas 150 000, précisément.
00:18:06 Des solutions, il y en a une, c'est-à-dire l'expulsion.
00:18:09 On ne peut pas vivre sur un territoire conçu pour 150 000 personnes
00:18:12 à 450 000.
00:18:14 Donc la solution, c'est d'expulser ces personnes-là,
00:18:16 de modifier le droit, ça a déjà été le cas, vous l'avez rappelé.
00:18:19 Le droit du sol.
00:18:20 Naturellement, le droit du sol, mais il faut aller encore plus loin
00:18:23 parce qu'il faut avoir la possibilité de renvoyer ces personnes-là
00:18:26 et éventuellement de revoir les aides au développement
00:18:29 qui sont accordées aux Comores.
00:18:30 Parce que je vous rappelle qu'en 2019, la Conférence de Paris
00:18:33 a quand même débloqué 4 milliards d'euros jusqu'en 2030
00:18:36 pour aider les Comores à se développer.
00:18:39 Qu'une partie importante de cette somme est détournée
00:18:41 par un pouvoir corrompu aux Comores.
00:18:44 Et que manifestement, 2019, en 2024, ça fait 5 ans,
00:18:47 ça n'a pas porté ses fruits.
00:18:49 Rien n'a changé.
00:18:50 Et on ne va pas indéfiniment donner de l'argent
00:18:52 à un pays qui refuse de reprendre ses ressortissants
00:18:54 et qui vienne envahir la France.
00:18:55 Je trouve que c'est essentiel de parler de ce sujet-là
00:18:58 et je le répète, qui est sous-traité.
00:19:01 Qui n'intéresse aucun média.
00:19:03 Parce qu'on est loin du boulevard Saint-Germain,
00:19:06 on est loin de la rue de Varennes.
00:19:07 Exactement, mais il y a des sujets qui sont lointains
00:19:10 et qui sont médiatiques.
00:19:11 Et là, c'est lointain peut-être en kilomètres,
00:19:14 mais c'est la France.
00:19:15 Donc ça devrait interpeller davantage.
00:19:19 Ensuite, pour faire peut-être la synthèse entre Charlotte et Philippe,
00:19:23 certes, la géographie tout simplement de Mayotte
00:19:26 est très différente de la géographie de la France,
00:19:30 mais quand on regarde Mayotte,
00:19:34 ça peut être une loupe sur tout ce qui ne va pas en France.
00:19:37 Si vous voulez, on voit le résultat d'une politique
00:19:41 qui a abdiqué sa souveraineté, puisque Johan le disait.
00:19:45 Il y a une solution, c'est de maîtriser ses frontières
00:19:49 et être capable d'expulser.
00:19:52 Or, comme effectivement, ils ont la même législation que chez nous,
00:19:56 ils ne sont pas capables d'expulser.
00:19:59 Donc ça met une loupe sur les conséquences, finalement,
00:20:02 d'un État qui renonce à la puissance et qui renonce à la souveraineté.
00:20:06 Et politiquement, c'est intéressant aussi,
00:20:09 parce qu'il me semble que je parle sous le contrôle de Charlotte
00:20:11 que Mayotte est un des territoires où Marine Le Pen fait ses meilleurs scores.
00:20:15 On nous dit que le vote Marine Le Pen est un vote raciste de mâle blanc.
00:20:19 Certains à gauche font cette analyse.
00:20:21 Il me semble que Mayotte n'est pas un territoire composé de mâles blancs.
00:20:25 - En 30 secondes, parce qu'on est le mot de la fin avec Éric Tegner dans un instant.
00:20:29 - Donc on voit qu'ils votent aussi Marine Le Pen pour les mêmes raisons
00:20:32 que certains votent en zone rurale.
00:20:34 - Philippe, en un mot et ensuite on va voir Éric.
00:20:37 - Mais est-ce que la départementalisation de Mayotte n'a pas été un appel d'air ?
00:20:41 - Bien sûr.
00:20:42 - Appel d'air, c'est une expression qu'on a plus souvent entendre pendant la loi immigration.
00:20:46 - Il y a une dimension politique liée au contexte géographique,
00:20:51 mais il y a aussi une dimension sociale totalement évidente.
00:20:54 Et que la départementalisation a beaucoup accéléré l'attractivité de Mayotte,
00:20:59 puisqu'il y a beaucoup d'êtres sociaux là.
00:21:01 - C'est bien la raison pour laquelle tout à l'heure, je vous posais la question
00:21:04 de savoir pourquoi est-ce que ça n'était pas comparable dans la volonté de rejoindre.
00:21:08 Évidemment, je ne compare pas les chiffres et la situation en pourcentage.
00:21:11 - Monstrueux.
00:21:12 - Simplement les raisons pour lesquelles les gens viennent.
00:21:14 Vous avez là encore une fois un chiffre.
00:21:16 En effet, c'est à l'échelle du département que les aides sociales sont distribuées.
00:21:19 - Exactement.
00:21:20 - Vous avez un PIB par habitant en Mayotte qui est de 9500 euros.
00:21:23 C'est 8 fois les Comores et 25 fois Madagascar.
00:21:27 - Mais bien sûr.
00:21:28 - Voilà.
00:21:29 - Vous avez...
00:21:30 - Cette question, il fallait se la poser au moment de la départementalisation
00:21:32 et aujourd'hui assumer.
00:21:33 Parce que là, les Mahorais, c'est à la fois l'abandon, on leur promet, on abandonne tout le monde.
00:21:38 - On salue, s'il vous plaît, parce qu'il y a de la publicité.
00:21:41 On salue Éric Tegner très rapidement, vraiment, s'il vous plaît.
00:21:44 Éric, en 30 secondes, que vous ont dit les Mahorais sur la suite ?
00:21:49 - Alors, les Mahorais, d'ailleurs, qui sont derrière moi, sont essentiellement des femmes.
00:21:53 Ça, il faut le rappeler.
00:21:54 Je trouve que les féministes en France, on ne les entend pas sur ces femmes aujourd'hui
00:21:57 qui se sentent en insécurité.
00:21:59 Ce sur quoi j'aimerais alerter, c'est ce que me disent les Mahorais,
00:22:01 c'est que la nouveauté aujourd'hui à Mayotte, c'est l'immigration issue de l'Afrique,
00:22:05 qui part notamment de Tanzanie, parce que les passeurs comoriens
00:22:08 leur ont informé que le droit d'asile existait à Mayotte.
00:22:10 Ils ne le savaient pas il y a un ou deux ans.
00:22:12 Et donc, aujourd'hui, ils cherchent à venir.
00:22:13 Et cette différence, c'est que hier, j'étais dans le camp de migrants, justement, de Kavaning,
00:22:16 avec des Africains, notamment des Congolais et des Somaliens.
00:22:19 Et j'ai vu des Congolais qui m'ont dit que leur demande de droit d'asile avait été acceptée.
00:22:23 Ils sont encouragés, notamment, par Solidarité Mayotte et la CIMAD.
00:22:26 Et eux, contrairement aux Comoriens, ils vont arriver en France
00:22:28 parce qu'ils pourront prétendre venir d'un pays où il y a des conflits, comme le Congo.
00:22:32 Et donc, là-dessus, pour moi, c'est la variable qui fait que, pour le coup,
00:22:36 la métropole est directement concernée, parce que le jour où on va commencer
00:22:39 à accepter des demandes d'asile de façon massive,
00:22:41 eh bien, ça va s'accélérer à nouveau en partance de l'Afrique.
00:22:45 C'était le fameux Abel Diar.
00:22:46 Eh bien, merci beaucoup, Eric Tegner, pour votre témoignage.
00:22:49 On reviendra vers vous, peut-être, dans la journée ou ce soir, dans l'heure des pro 2.
00:22:54 Merci. On se retrouve dans un instant pour la suite de l'heure des pro.
00:22:57 Ce que je vous propose, parce que dans cette émission,
00:23:00 vous verrez un reportage édifiant sur Stalingrad.
00:23:03 On n'est pas à Mayotte, on est à Paris.
00:23:05 On est à cinq mois des Jeux olympiques.
00:23:07 Vous allez voir ce qui se passe à Stalingrad,
00:23:09 19e arrondissement de la capitale, qui est devenu le carrefour de la drogue.
00:23:13 Ça devait être réglé, ça l'est absolument pas.
00:23:16 Je rappelle qu'on a fait un référendum pour les SUV, ça a coûté 400 000 euros.
00:23:19 Mettez les 400 000 euros pour la sécurité des Français et des Franciliens.
00:23:23 C'est peut-être ça, la priorité. La pub.
00:23:29 On est à peu près à 9h30 sur CNews.
00:23:31 D'abord, l'information avec vous, Isabelle Puboulot.
00:23:33 Au Proche-Orient, l'armée israélienne a bombardé tôt ce matin le secteur de Rafa,
00:23:38 la pointe sud de la bande de Gaza.
00:23:40 Benyamin Netanyahou a ordonné aux militaires de préparer un plan d'évacuation
00:23:44 des centaines de milliers de civils sur place avant une éventuelle offensive terrestre.
00:23:49 Dans le même temps, les combats restent intenses dans l'hôpital Nasser de Ragnones.
00:23:53 La mobilisation des agriculteurs ne faiblit pas en Europe, notamment en Italie.
00:23:57 À bord de tracteurs, ils étaient des centaines à manifester hier à Rome.
00:24:01 Des dizaines d'entre eux, majoritairement originaire de Toscane,
00:24:04 stationnent depuis lundi aux portes de la ville afin de tenter de calmer la colère.
00:24:09 La première ministre, Georgia Meloni, a annoncé la restauration d'exemptions fiscales
00:24:13 pour les agriculteurs à bas revenus.
00:24:16 Enfin au Brésil, le coup d'envoi de l'incontournable carnaval de Rio a été lancé hier.
00:24:21 Chars monumentaux et costumes colorés accompagnent la traditionnelle samba.
00:24:25 Au-delà des performances, au programme, exaltation de tradition plongeant leurs racines en Afrique,
00:24:31 mais aussi la mise à l'honneur des communautés indigènes.
00:24:34 Cette 184e édition du carnaval prendra fin le 17 février.
00:24:38 Merci beaucoup. On a parlé de Mayotte dans la première partie de l'émission,
00:24:44 avec Eric Tegner qui m'informe que demain, 50 migrants africains ayant obtenu le droit d'asile
00:24:50 sont envoyés par avion en métropole.
00:24:53 Il y en a déjà 40 qui sont arrivés.
00:24:55 Exactement. Confirmation du policier de la PAF, ça s'ajoute aux 40 envoyés la semaine dernière.
00:24:59 Donc voilà ce qui se passe, c'est-à-dire que vous avez l'appel d'air à Mayotte,
00:25:02 vous avez des milliers de personnes qui arrivent, et puis ensuite on les transfert direction la métropole.
00:25:09 On va parler de Badinter dans un instant, mais je voulais quand même qu'on revienne sur les élections américaines.
00:25:15 Cette nuit, Donald Trump s'en est encore pris à Joe Biden lors d'une prise de parole à Las Vegas.
00:25:21 Le candidat à la présidentielle est revenu sur l'état de santé du pensionnaire de la Maison Blanche.
00:25:25 Et c'est un sujet qui devient un vrai sujet d'inquiétude, la santé et la mémoire de Joe Biden d'ailleurs.
00:25:33 Il a voulu réagir il y a 48 heures de cela. Mais d'abord, Donald Trump.
00:25:38 S'il n'est pas inculpé, c'est à eux de décider. Mais je ne devrais pas l'être non plus.
00:25:46 Ce n'est rien d'autre qu'une persécution sélective de l'adversaire politique de Joe Biden, moi.
00:25:58 Et je ne sais pas si c'est Joe Biden, car je ne pense pas qu'il sache qu'il est vivant.
00:26:03 Joe Biden en a fait beaucoup alors qu'il était très jeune. Il était un peu mieux mentalement qu'il ne l'est aujourd'hui.
00:26:13 Il est en train de nous dire que le président des États-Unis est sénile. C'est un mort-vivant, qu'il est quasiment malade.
00:26:20 Ce que je vous propose, c'est d'écouter Joe Biden, parce que cette semaine, vous l'avez entendu.
00:26:24 Il a confondu Emmanuel Macron et Mitterrand. Et puis avant-hier, il est interrogé sur le conflit à Gaza.
00:26:32 Il a évoqué les discussions sur l'aide humanitaire. Écoutez, il va parler du président al-Sissi.
00:26:38 Au lieu de dire que c'est le président égyptien, il va nous expliquer que c'est le président mexicain.
00:26:43 Comme vous le savez au départ, le président du Mexique, Sissi, ne voulait pas ouvrir la porte pour permettre au matériel humanitaire d'entrer.
00:26:53 Je lui ai parlé et je l'ai convaincu d'ouvrir la porte.
00:26:58 On peut être quand même un peu perplexe.
00:27:02 Vous avez raison, Léon Zitrone.
00:27:05 Plus sérieusement, c'est inquiétant de voir cela.
00:27:10 Les démocrates prennent un risque démesuré dans une bataille électorale qui est absolument décisive.
00:27:17 D'avoir comme candidat le président Sartre. Je crois qu'il a 80 ans.
00:27:24 Non, non, non.
00:27:27 Il a 81 ans.
00:27:29 Je regarde tout de suite. J'allais dire 76 ou 74.
00:27:33 Non, il a 81 ans, je vous l'assure.
00:27:36 Plus de 80.
00:27:38 Je trouve que les démocrates prennent un risque considérable.
00:27:41 Ils offrent à Donald Trump, dont on a vu toute la chinesse avec laquelle il exploite ce filon.
00:27:51 Il vient donner des leçons après avoir contesté les résultats des précédentes élections.
00:27:56 Et Donald Trump en a 77.
00:27:59 Ils sont en train d'offrir à Trump une victoire qui sera assez décisive dans l'histoire des États-Unis.
00:28:06 Ils sont en train effectivement de lui donner un boulevard.
00:28:09 Ensuite, les démocrates peuvent essayer de faire preuve de persuasion pour dire au président Sartre que ce n'est pas possible.
00:28:18 Vous ne pouvez pas vous présenter.
00:28:20 Kamala Harris, on sait qu'elle se tient prête. Elle est prête. Elle peut prendre la relève.
00:28:24 Mais il va falloir faire preuve de beaucoup de persuasion.
00:28:28 Il est de rapidité.
00:28:30 On voit bien qu'il est effectivement décidé à se présenter.
00:28:33 Il considère manifestement, si on l'écoute et selon ses dernières déclarations, qu'il est le seul à pouvoir battre Donald Trump.
00:28:38 Et que c'est précisément pour cela qu'il se présente.
00:28:41 Parce qu'il a dit "si Donald Trump n'était pas président, je ne serais moi-même pas candidat".
00:28:45 Les démocrates vont essayer de le persuader de ne pas se présenter, me semble-t-il.
00:28:49 Et puis sa femme aussi, je crois que sa femme qui le voit vieillir peut éventuellement lui dire "tu n'as plus l'âge".
00:28:56 Elle vit à 50 ans. Pourquoi pas ?
00:29:00 En tous les cas, il a répondu aux inquiétudes, notamment à une enquête d'un procureur à charge en disant qu'il avait des problèmes de mémoire.
00:29:07 Joe Biden qui dit "ah non, non, pas de problème de mémoire".
00:29:10 Je n'ai pas de problème de mémoire.
00:29:12 Regardez ce que j'ai fait depuis que je suis devenu président.
00:29:15 Aucun d'entre vous ne pensait que je pourrais faire passer toutes les choses que j'ai fait adopter.
00:29:19 Comment est-ce possible ? Je suppose que j'ai oublié ce qui s'est passé.
00:29:22 Au-delà de l'état de santé, il y a quand même une question sur ces élections.
00:29:26 On parle de la première puissance au monde.
00:29:28 On est dans une situation géopolitique très instable avec de vraies tensions entre l'Occident, la Russie, la Chine, etc.
00:29:36 Et vous avez deux adversaires.
00:29:38 L'un, donc 81 ans, avec une santé qui inquiète.
00:29:42 Et l'autre qui est dans un bras de fer judiciaire et quasi historique.
00:29:45 Alexandre Devecchio.
00:29:46 Oui, je ne sais pas si on doit s'inquiéter pour Joe Biden ou pour la démocratie.
00:29:49 La question que ça pose, c'est qui gouverne les États-Unis ?
00:29:53 Je crois que l'un des ressorts du succès de Donald Trump, c'est qu'une partie des Américains se disent
00:29:58 "ce type est excessif, il est un peu dingue".
00:30:01 Mais au moins, il gouverne face à l'État profond.
00:30:05 Si on vote pour lui, on sait pour qui on vote et on sait qui fait les lois.
00:30:11 Et je pense que ça, c'était un ressort même avant l'existence de Joe Biden.
00:30:15 Mais Joe Biden confirme, je crois, la maladie d'une certaine démocratie
00:30:21 qui gouverne avec les juges, qui gouverne avec les experts,
00:30:24 qui gouverne avec les fonctionnaires, mais qui gouverne de moins en moins avec le peuple.
00:30:29 On a vraiment le sentiment que Joe Biden est un pantin.
00:30:33 Il dit "comment j'aurais pu faire tout ce que j'ai fait ?"
00:30:35 Il a une administration, il a des gens qui travaillent pour cela.
00:30:40 Mais le problème, c'est qu'ils n'ont pas été élus.
00:30:43 Je crois que c'est ce qui est intéressant aussi dans ce duel,
00:30:46 avec une démocratie qui est malade des deux côtés, sans doute d'un Donald Trump
00:30:50 qui confond la démocratie avec le pouvoir personnel.
00:30:54 C'est vrai qu'il y a cette dimension-là quand il a contesté les élections.
00:30:58 Et de l'autre côté, finalement, des hommes politiques
00:31:01 qui semblent être les pantins de leur administration.
00:31:05 Je pense que c'est un problème qu'on aura aussi en France,
00:31:07 avec une forme de démocratie des juges.
00:31:09 Les gens ont de moins en moins le sentiment d'être maîtres de leur destin aujourd'hui.
00:31:12 C'est important, lorsque vous avez parlé de l'État profond,
00:31:15 on a plus l'impression que les manettes sont aux mains de l'administration à Washington
00:31:21 plutôt qu'aux mains du président américain.
00:31:24 Et il s'avère qu'au-delà de ces bourdes ou de ces erreurs,
00:31:28 vous avez certains en France qui nous expliquent que Joe Biden
00:31:31 a été le meilleur président américain de ces 23 dernières années.
00:31:35 - C'est une bonne mémoire, imaginez ça !
00:31:37 - C'est extraordinaire !
00:31:39 - Imaginez un président américain, on en ferait 10 tonnes,
00:31:41 ça ouvrirait le journal de 20 ans tous les jours.
00:31:43 - Parlons de Robert Badinter.
00:31:45 - Son bilan est bon.
00:31:47 - On verra.
00:31:49 - Sa majorité démocrate.
00:31:51 - Robert Badinter, dans la même semaine, vous avez un hommage national,
00:31:54 et c'est ça aussi tout un symbole,
00:31:56 c'est que dans la même semaine, vous avez eu un hommage national
00:31:58 aux victimes de l'attaque antisémite la plus meurtrière de ce siècle.
00:32:03 Emmanuel Macron l'a dit, et il a raison d'ailleurs.
00:32:06 Et que 72 heures plus tard, vous avez l'homme qui a justement fait
00:32:11 de la lutte contre l'antisémitisme son combat,
00:32:14 c'est le combat d'une vie, qui disparaît, à savoir Robert Badinter.
00:32:20 Il y a un recueil de condoléances qui a été mis à disposition
00:32:22 des Français Place Vendôme pour lui rendre hommage.
00:32:26 Il y aura un hommage national, certains parlent déjà d'une panthéonisation
00:32:29 dans les années à venir.
00:32:31 Je vous propose d'écouter ces Français au micro de CNews.
00:32:34 - C'est l'un des hommes marquants de notre période, de notre époque,
00:32:39 et l'un des grands hommes qui disparaît, pour moi,
00:32:43 avec tout ce qu'il a fait dans sa vie.
00:32:45 - C'est un grand homme, donc beaucoup d'émotion, énormément.
00:32:50 Je pense qu'il n'y a plus d'homme politique à sa hauteur,
00:32:52 et il y a une hauteur de vue, une grandeur de vue
00:32:55 qui n'existe malheureusement plus aujourd'hui.
00:32:57 - Nous sommes venus saluer en Robert Badinter le combattant de la liberté,
00:33:02 le protecteur des droits et aussi le défenseur infatigable des victimes.
00:33:09 - Et je vous propose, parce qu'on va parler de l'homme,
00:33:12 mais on va parler de la bascule 1981.
00:33:16 Et 40 ans plus tard, c'est ce que je disais dans le sommaire,
00:33:20 c'est qu'il y a un Français sur deux qui n'a pas confiance en la justice.
00:33:23 Je crois que c'est 87% des Français, dernier sondage,
00:33:27 qui considèrent que la justice est trop laxiste.
00:33:30 Vous avez une justice idéologisée, vous avez des juges rouges.
00:33:34 Et on a un homme qui s'est mis au service de la justice
00:33:39 en tant que professeur de droit, avocat et garde des Sceaux,
00:33:43 et qui nous quitte à une période où peut-être la justice est à bout de souffle.
00:33:48 Écoutez, Pierre Lelouch, c'était très intéressant ce qu'il avait dit hier,
00:33:51 puisqu'il salue évidemment l'homme,
00:33:53 mais il est revenu également sur les politiques.
00:33:57 - Je ne voudrais pas que l'occasion de cet hommage,
00:34:01 on en vienne à idéaliser les gouvernements de l'époque.
00:34:07 Nous payons aujourd'hui les conséquences de ces gouvernements,
00:34:13 soi-disant peuplés d'immenses personnages,
00:34:16 et qui ont amené la France à l'état de ruine,
00:34:19 où elle se trouve aujourd'hui sur le plan économique,
00:34:22 sur le plan de l'école, sur le plan de sa défense.
00:34:26 Quand je regarde l'impact de la période Mitterrand sur la France
00:34:31 et sur ce que nous vivons aujourd'hui,
00:34:33 si je me mets deux secondes à la place de Robert Van Atter,
00:34:37 je quitte ce monde en laissant derrière moi une France vraiment très abîmée.
00:34:43 Et donc, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:34:45 Tous ces gens, y compris moi d'ailleurs,
00:34:47 parce que j'en ai fait partie, cette classe politique-là,
00:34:50 je n'ai pas fait partie de cette génération de 81,
00:34:53 mais la génération suivante, 10 ou 15 ans après,
00:34:56 on est collectivement responsable.
00:34:58 - Georges Fenech, je vous ai écouté hier dans "Bunchline"
00:35:01 avec Olivier de Caron-Fleck,
00:35:02 et vous partagiez la position de Pierre Lelouch,
00:35:05 en disant évidemment qu'il faut rendre hommage à l'homme,
00:35:10 à Robert Van Atter, mais 81, c'est un tournant.
00:35:14 Et depuis 81, la justice est une sorte de fuite en avant,
00:35:17 au cœur de la justice, ce n'est plus la victime, mais c'est le coupable.
00:35:23 - Je crois que personne ne peut mettre en doute
00:35:26 la légitimité totale de l'hommage national
00:35:28 qui va être rendu à Robert Van Atter en tant qu'abolitionniste de la peine de mort,
00:35:33 et tous ces combats pour la dépénisation de l'homosexualité,
00:35:36 l'antisémitisme, etc.
00:35:38 Mais lorsque vous faites un bilan, et d'ailleurs Robert Van Atter,
00:35:40 que j'ai combattu avec la plus grande force,
00:35:43 j'ai été un adversaire résolu de Robert Van Atter
00:35:46 depuis son arrivée à la chancellerie en 1981.
00:35:50 D'ailleurs nous avions créé à ce moment-là,
00:35:52 quand on a vu arriver le syndicat d'administrature
00:35:54 qui a occupé tous les étages de la place Vendôme
00:35:56 et tous les postes sensibles dans les juridictions,
00:35:59 ça a été une politique de nomination sans précédent,
00:36:02 et de chasse aux sorcières aussi.
00:36:04 On a été une poignée de magistrats à s'élever contre cette rasia,
00:36:08 si vous voulez, cette idéologie de la culture d'excuse qui arrivait,
00:36:11 et on avait créé l'association professionnelle des magistrats
00:36:14 dont j'étais le président à une certaine époque.
00:36:16 Donc j'ai combattu résolument.
00:36:18 Mais ce que je peux vous dire, c'est que Robert Van Atter
00:36:20 a respecté ses adversaires.
00:36:22 La preuve en est que longtemps plus tard, en 2016,
00:36:25 lorsque j'ai créé un groupe d'études à l'Assemblée nationale
00:36:28 sur l'abolition universelle de la peine de mort,
00:36:35 Robert Van Atter m'a fait l'honneur de sa présence.
00:36:37 C'est pour vous dire, il respectait.
00:36:39 Et quand on respecte son adversaire, on a le droit de lui dire aussi
00:36:42 la responsabilité que cette époque-là endosse
00:36:45 sur ce qui est en train d'arriver.
00:36:47 Je partage totalement ce qu'a dit Pierre Lelouch.
00:36:50 Alors il faudrait du temps pour développer cela,
00:36:52 mais en deux mots, ça a été tout pour le criminel,
00:36:55 si vous voulez, en quelque sorte, tout pour les prisons,
00:36:58 et si peu pour le sort des victimes.
00:37:02 Le remboursement des victimes à l'accident de la route,
00:37:05 tout ça, je connais, c'est pas ça le problème.
00:37:07 Le problème, c'est qu'on a considéré que le criminel
00:37:10 était d'avant tout une victime de la société.
00:37:12 Il fallait donc le considérer comme tel, et à partir de là...
00:37:16 Non, mais vous pouvez pousser tous les soupirs,
00:37:18 moi j'ai vécu tout ça.
00:37:19 - Oui, je trouve que Georges...
00:37:20 - Philippe, pardon.
00:37:21 - En plus, j'ai vécu aussi.
00:37:23 - Vous pouvez soupirer là-dessus.
00:37:24 - Comme le militant politique.
00:37:25 - Ça a été la dévitalisation du système répressif,
00:37:28 un aménagement des peines sans précédent,
00:37:31 la prison, on n'en parlait plus,
00:37:34 l'éducation surveillée sur les mineurs s'était transformée
00:37:37 en protection judiciaire de la jeunesse.
00:37:39 - Je te laisse terminer, mais je veux répondre.
00:37:41 - Non, mais si je ne peux pas développer, Philippe...
00:37:43 - Pas mal.
00:37:44 - Donc, il est normal, si vous voulez, au moment où vous faites
00:37:46 le bilan d'un homme de cette dimension-là,
00:37:48 de ne pas occulter aussi ce qui s'est passé
00:37:51 comme rupture totale en 1981,
00:37:54 avec évidemment l'impulsion de François Mitterrand,
00:37:57 et qui nous a amenés aujourd'hui,
00:37:59 quatre décennies plus tard,
00:38:01 c'était l'édito d'ailleurs d'Elliott,
00:38:03 à une situation où la justice répressive,
00:38:05 c'est une faillite totale.
00:38:07 - Et c'est ce qu'on appelle aussi la correction fraternelle.
00:38:10 C'est-à-dire que la correction fraternelle,
00:38:12 on peut parler de tout, d'un homme,
00:38:15 en respectant l'homme, et en respectant la période de deuil.
00:38:19 - Alors, une remarque, Georges,
00:38:21 et en même temps, réponse à Pierre Lelouch,
00:38:24 une remarque sur l'insécurité et sur la justice.
00:38:29 Je pense que vous faites, que tu fais,
00:38:32 un énorme anachronisme.
00:38:34 On a reçu, cette semaine, Alain Bauer,
00:38:36 je suis en train de lire son livre,
00:38:38 sur l'évolution de la violence et de l'insécurité dans la société,
00:38:41 son livre "Tu ne tueras point",
00:38:43 et de comparer la situation des années 80
00:38:45 à la situation qu'on connaît aujourd'hui...
00:38:47 - Personne n'a fait ça.
00:38:49 - Pardon, je n'ai pas dit ça comme ça,
00:38:51 j'ai dit que c'était les prémices.
00:38:53 Dire que la politique pénale mise en oeuvre dans les années 80
00:38:56 explique la situation de la justice,
00:38:58 aujourd'hui, il me paraît un énorme anachronisme.
00:39:00 - Pas du tout, tous les gardes des chausses socialistes
00:39:02 sont inscrits dans la filiation d'Horand Berger-Van Aten.
00:39:05 - Ce qui m'amène à ma deuxième remarque,
00:39:07 qui est un peu plus politique, pardon,
00:39:09 un peu plus polémique, genre.
00:39:11 J'en ai ras-le-bol d'entendre les gens de droite,
00:39:13 qui ont gouverné largement autant que les gens de gauche...
00:39:15 - Ça tombe bien, il l'a dit, donc...
00:39:17 - Qui ont gouverné largement autant,
00:39:19 qui ont eu 10 ans consécutifs,
00:39:21 ce que jamais la gauche n'a eu,
00:39:23 entre le deuxième mandat de Chirac
00:39:25 et le mandat de Nicolas Sarkozy,
00:39:27 qui ont été les plus déçus de la gauche.
00:39:29 Je trouve que c'est...
00:39:31 - Est-ce que j'ai dit ça ?
00:39:33 - Je vais mesurer mes mots.
00:39:35 - Avant que Georges réponde,
00:39:37 je précise quand même.
00:39:39 - C'est vraiment ce mot-cadre du monde.
00:39:41 - Philippe, on peut...
00:39:43 - Parce que...
00:39:45 - Attendez, Pierre Lelouch,
00:39:47 pardonnez-moi, vous ne l'avez pas bien écouté,
00:39:49 dit "je prends ma part de responsabilité"
00:39:51 dans ce qui s'est passé,
00:39:53 et il dit pas "il n'y a pas d'anachronisme",
00:39:55 il dit simplement que 1981
00:39:57 est le début d'une fuite en avant de la justice.
00:39:59 A tel point qu'aujourd'hui,
00:40:01 vous avez un Français sur deux
00:40:03 qui ne fait pas confiance à la justice.
00:40:05 - C'est par rapport à une situation sécuritaire
00:40:07 qui n'a rigoureusement rien à voir.
00:40:09 - C'est pas ce sujet.
00:40:11 - Par rapport à ce qu'on vit les années 2020
00:40:13 en matière de sécurité,
00:40:15 ça n'a rigoureusement rien à voir.
00:40:17 - Déjà, le basculement,
00:40:19 c'est pas sur la situation,
00:40:21 c'est le basculement de la conception
00:40:23 de la justice.
00:40:25 En 1980, tu peux avoir beaucoup moins d'homicides,
00:40:27 le jour où tu es la mère d'une gamine
00:40:29 qui se fait tuer, c'est la même.
00:40:31 Si tu retournes la considération
00:40:33 que tu as pour la victime
00:40:35 et que tu la transformes en considération
00:40:37 pour le criminel que tu considères
00:40:39 comme une victime, il y a bien un basculement idéologique,
00:40:41 quel que soit le nombre d'homicides.
00:40:43 - Je ne suis pas d'accord
00:40:45 sur le basculement idéologique.
00:40:47 Robert Benatar a réformé la justice
00:40:49 en 1980
00:40:51 avec des aspects
00:40:53 qui dataient de la guerre d'Algérie,
00:40:55 la suppression de la syndrome de juridiction d'exception.
00:40:57 Je ne vois pas,
00:40:59 dans l'évolution de la situation
00:41:01 depuis 40 ans, ce qui empêchait
00:41:03 de réformer la justice
00:41:05 si on considère que la situation
00:41:07 a évolué depuis le quart.
00:41:09 - Je vais donner un exemple précis.
00:41:11 On abolit
00:41:13 la Cour de sûreté de l'État.
00:41:15 On supprime la Cour de sûreté de l'État.
00:41:17 Je rappelle que la Cour de sûreté de l'État
00:41:19 ne la remplace pas rien.
00:41:21 C'est-à-dire qu'en 1981,
00:41:23 les crimes terroristes étaient jugés,
00:41:25 soi-disant, par des juridictions de droit commun.
00:41:27 En 1985, il se passe un procès,
00:41:29 en 1986, Action Directe apparaît
00:41:31 devant la Cour d'assises normale.
00:41:33 Schlecher,
00:41:35 le chef d'Action Directe, menace les jurés.
00:41:37 "Demain, c'est le tribunal du peuple
00:41:39 qui vous jugera. Le lendemain,
00:41:41 les jurés arrivent avec des certificats médicaux.
00:41:43 Plus de jurés. On est incapable de juger."
00:41:45 Benatar n'avait rien prévu,
00:41:47 la Cour de sûreté de l'État. Il a fallu l'alternance,
00:41:49 en 1986, avec Jacques Chirac,
00:41:51 pour créer les Cours d'assises spécialisées.
00:41:53 Et pendant toute cette période,
00:41:55 la politique,
00:41:57 pendant toute cette période, Philippe,
00:41:59 la politique en matière de terrorisme,
00:42:01 je pèse mes mots, ça a été
00:42:03 d'amnistie à tour de bras, de refuser
00:42:05 toutes les extraditions de terroristes à l'Italie
00:42:07 qui réclamait les Brigades Rouges, à l'Allemagne
00:42:09 qui réclamait la bande à Bader.
00:42:11 Ça a été une époque absolument incroyable.
00:42:13 Alors qu'il y a eu l'attentat de la rue des Rosiers,
00:42:15 les policiers se plaignaient
00:42:17 de ne pas avoir des services spécialisés,
00:42:19 il a fallu attendre l'alternance
00:42:21 pour remettre en place la lutte
00:42:23 antiterroriste. Voilà un exemple
00:42:25 concret de ce qu'on peut effectivement
00:42:27 critiquer avec force.
00:42:29 - Yohann, attendez, laissez-nous tourner un peu la parole.
00:42:31 Franchement, c'est passionnant,
00:42:33 vos échanges à tous les deux, mais que tout le monde puisse
00:42:35 parler. Yohann Muzay, vous voulez y réagir ?
00:42:37 - Oui, parce qu'on parle de cette période
00:42:39 effectivement où Philippe dit
00:42:41 "la gauche n'est pas responsable de tout dans ce pays",
00:42:43 etc. Robert Bannater, il a fait de grandes choses,
00:42:45 personne ne peut le nier.
00:42:47 François Mitterrand a fait de grandes choses pour ce pays
00:42:49 aussi. Mais si on parle
00:42:51 concernant la gauche, par exemple, de l'immigration,
00:42:53 qui est un thème, on parlait de Mayotte tout à l'heure,
00:42:55 l'immigration c'est un thème qui préoccupe beaucoup les Français.
00:42:57 88, deuxième campagne de
00:42:59 François Mitterrand pour être réélu.
00:43:01 François Mitterrand en 88, dans sa
00:43:03 campagne, il dit déjà en 88
00:43:05 concernant l'immigration, "la France a
00:43:07 atteint son seuil de tolérance". On est en
00:43:09 1988, Mitterrand dit
00:43:11 "la France a atteint son seuil de
00:43:13 tolérance". Qu'a-t-il fait durant son
00:43:15 deuxième septennat pour résoudre
00:43:17 ce problème ? Absolument rien.
00:43:19 Au contraire, l'immigration s'est amplifiée
00:43:21 et on voit depuis les résultats que ça
00:43:23 a pu donner. Donc la gauche a une responsabilité
00:43:25 quand même dans des problèmes majeurs
00:43:27 qui préoccupent aujourd'hui grandement
00:43:29 les Français. Mais pour
00:43:31 revenir sur la situation au-delà de l'immigration
00:43:33 et de savoir si la gauche est là idéologiquement,
00:43:35 et aujourd'hui sur l'insécurité,
00:43:37 vous dites "je vois pas la situation,
00:43:39 l'insécurité n'est pas la même qu'en
00:43:41 1981". Vous avez entièrement raison, vous savez pourquoi ?
00:43:43 Parce qu'aujourd'hui le délinquant, il a absolument
00:43:45 pas peur de passer devant les juges. Il y a des conséquences
00:43:47 à ce qu'il fait. En revanche, si demain
00:43:49 l'un d'entre nous passe devant les
00:43:51 juges, je peux vous dire qu'on peut avoir la tremblote
00:43:53 en fonction du juge qu'on a en face.
00:43:55 Si c'est un juge du syndicat de la magistrature,
00:43:57 je peux vous assurer que je commence à trembler.
00:43:59 Alexandre Devecchio. Non mais je suis
00:44:01 le premier à être
00:44:03 sévère sur
00:44:05 les deux septennats de François Mitterrand,
00:44:07 à être très sévère
00:44:09 sur le syndicat de la magistrature,
00:44:11 mais cela dit, comme
00:44:13 Robert Badinter vient de mourir,
00:44:15 il faut aussi souligner les choses qui étaient
00:44:17 intéressantes chez lui,
00:44:19 et je pense que Badinter, c'est pas
00:44:21 Taubira, si vous voulez.
00:44:23 Personne n'a dit ça.
00:44:25 Non, personne n'a dit ça, mais
00:44:27 c'est pour vous dire, la gauche,
00:44:29 même avec ses défauts, même celle qui a produit
00:44:31 le basculement, c'était mieux avant. Et c'est une
00:44:33 gauche 81-86, c'est un
00:44:35 peu avant SOS raciste,
00:44:37 on est dans une gauche toujours républicaine.
00:44:39 Et je voulais souligner que Badinter avait au
00:44:41 moins le mérite de la cohérence,
00:44:43 tout le monde l'oublie, mais il était contre l'euthanasie.
00:44:45 C'est vrai. Par exemple...
00:44:47 Non mais c'était cohérent.
00:44:49 C'était cohérent, et il a aussi eu des positions
00:44:51 très courageuses
00:44:53 sur Vifi, où malgré
00:44:55 les souffrances que sa famille a endurées,
00:44:57 il faisait la différence entre
00:44:59 la France et le régime de Vifi, et il n'était pas
00:45:01 justement dans un anti-racisme
00:45:03 stabilisateur. Donc,
00:45:05 c'était quand même un homme d'une dimension autre
00:45:07 que certains qui lui ont succès.
00:45:09 Le mot de la fin, ce sera celui d'une
00:45:11 personne qui n'est pas sur le plateau, mais qui a réagi sur
00:45:13 Twitter, c'est Eric Nolot, qui a dit à juste titre
00:45:15 en parlant de la gauche, comment la gauche a pu
00:45:17 passer de Robert Badinter
00:45:19 à Jean-Luc Mélenchon.
00:45:21 La publicité. On revient dans un instant,
00:45:23 on va parler de Stalingrad. Reportage
00:45:25 saisissant, édifiant de la situation
00:45:27 liée au trafic de drogue et du
00:45:29 crack dans le 19e arrondissement
00:45:31 de Paris. A tout de suite.
00:45:33 Il est quasiment 10h sur C News,
00:45:37 l'information avec Isabelle Piboulot.
00:45:39 Son gouvernement est désormais au complet.
00:45:41 Gabriel Attal réunit ce matin à
00:45:43 Matignon l'ensemble de ses ministres
00:45:45 afin de définir les priorités des prochains
00:45:47 mois. Un séminaire de travail qui vient
00:45:49 de débuter et doit se terminer à midi.
00:45:51 Le gouvernement compte désormais 35
00:45:53 membres, dont le Premier ministre.
00:45:55 A l'est de l'Ukraine, à Kharkiv, au moins
00:45:57 7 personnes ont été tuées, dont
00:45:59 15 enfants. Des frappes nocturnes de
00:46:01 drones russes ont atteint une station
00:46:03 service et provoqué un déversement
00:46:05 de carburant enflammé.
00:46:07 14 maisons ont été incendiées
00:46:09 et une cinquantaine de personnes évacuées.
00:46:11 Enfin, la nouvelle lune vient de
00:46:13 lancer le Nouvel An chinois, placé
00:46:15 sous le signe du dragon de bois.
00:46:17 Un signe qui n'a pas été à l'honneur depuis
00:46:19 1964. Combiné ensemble,
00:46:21 le dragon et le bois sont synonymes
00:46:23 de croissance, de créativité et de renouveau.
00:46:25 À Paris, le traditionnel défilé
00:46:27 du Nouvel An chinois se tiendra dimanche
00:46:29 18 février dans le 13e arrondissement.
00:46:31 Merci chère Isabelle,
00:46:33 on poursuit l'heure des pros. On a
00:46:35 parlé de Mayotte
00:46:37 en début d'émission, on va parler dans un instant
00:46:39 de Stalingrad, alors que
00:46:41 Nicole Belloubet, la nouvelle ministre de l'Education
00:46:43 nationale, arrive à l'instant. C'est une
00:46:45 image en direct
00:46:47 et sur le perron de
00:46:49 Matignon, parce qu'il y a un grand
00:46:51 séminaire à Matignon. - Un séminaire gouvernemental.
00:46:53 - Un séminaire.
00:46:55 - Je vois que le mot
00:46:57 ne vous convient pas très bien.
00:46:59 - Non mais je trouve ça étonnant, un séminaire de travail,
00:47:01 expliquez-moi. - Une sorte de team building.
00:47:03 - Team building, ça va,
00:47:05 félicitations. - Où les ministres
00:47:07 font connaissance entre eux. - Laissez
00:47:09 l'image en direct. - Sérieusement,
00:47:11 c'est le Premier ministre qui va donner aux ministres
00:47:13 la feuille de roue, la méthode
00:47:15 qu'ils souhaitent utiliser dans les prochains mois
00:47:17 pour conduire les réformes, etc.
00:47:19 Une sorte de rentrée du gouvernement
00:47:21 puisqu'il est désormais au complet.
00:47:23 - Oui, Mme Prisca Tevenault.
00:47:25 - La rentrée du gouvernement et donc le Premier ministre va
00:47:27 donner l'orientation et la méthode qu'il souhaite
00:47:29 utiliser. - Un mois pour construire
00:47:31 ce gouvernement. - Pour faire
00:47:33 les choses bien, il faut du temps, Eliott. - Ah oui, bah écoutez,
00:47:35 ils auraient pu prendre six mois, c'est
00:47:37 un peu plus de temps pour imaginer.
00:47:39 Ah, là, il y a du monde qui arrive,
00:47:41 M. Béchu, on reconnaît. Il y a le nouveau ministre
00:47:43 du Logement, à gauche, c'était...
00:47:45 C'est celui qui a porté la...
00:47:47 - Je vais me rendre. - Qui est-il ?
00:47:49 Allez-y. - Non, dites-moi. - C'est celui qui a
00:47:51 porté la loi anti-squat ?
00:47:53 - Oui, absolument. - Je ne m'abuse pas. - Gasparian.
00:47:55 - Oui, Gasparian. - La gauche,
00:47:57 c'est vraiment insurgé
00:47:59 contre sa nomination parce qu'elle considère
00:48:01 précisément qu'il a porté cette loi
00:48:03 anti-squat et donc qu'il est plutôt
00:48:05 le ministre des propriétaires que le ministre des squatteurs,
00:48:07 ce qui me semble être plutôt une bonne nouvelle.
00:48:09 (Rires)
00:48:11 - Donc c'est une nomination que nous devons
00:48:13 collectivement sur ce plateau saluer.
00:48:15 - Bon, voilà
00:48:17 pour l'arrivée des ministres
00:48:19 afin d'établir les priorités
00:48:21 du gouvernement.
00:48:23 Il y en a beaucoup entre la santé,
00:48:25 l'agriculture, la sécurité.
00:48:27 On voit
00:48:29 arriver le ministre
00:48:31 des Affaires étrangères.
00:48:33 À droite, si vous me permettez,
00:48:35 qui est à droite ? Yoann Usaï ?
00:48:37 - Ah ! - C'est une très bonne question.
00:48:39 (Rires)
00:48:41 Je vais le tourner vers Alexandre de Véqueaux. - Non, c'est rien non plus.
00:48:43 - J'espère que ce... - On se promène.
00:48:45 - Mais ce sont des... Mais attendez,
00:48:47 que vois-je ? Ce sont des SUV.
00:48:49 Ce sont... Mais attention.
00:48:51 Ah, Gérald Darmanin qui est
00:48:53 arrivé à Matignon.
00:48:55 Gérald Darmanin qui sera
00:48:57 ce soir à Mayotte, qui va se
00:48:59 rendre ce week-end à Mayotte en urgence.
00:49:01 Et on en a parlé dans cette émission.
00:49:03 Puisqu'il y a un climat
00:49:05 insurrectionnel. C'est la députée de Mayotte
00:49:07 qui l'affirmait hier.
00:49:09 Et on a pu avoir le témoignage en début
00:49:11 d'émission d'Éric Tegner. On a parlé de Mayotte.
00:49:13 Je voudrais qu'on revienne sur la situation
00:49:15 à Paris. C'est un reportage exclusif
00:49:17 C News, édifiant
00:49:19 sur le quartier de Stalingrad et la station
00:49:21 de métro Stalingrad.
00:49:23 On est dans le 19e arrondissement de la capitale.
00:49:25 C'est devenu le carrefour,
00:49:27 la station du krach.
00:49:29 Nos équipes ont pu suivre
00:49:31 une patrouille de police.
00:49:33 Reportage de Fabrice Elsner et d'Aminata Demme.
00:49:36 Regardez parce qu'à
00:49:38 5 mois des Jeux Olympiques,
00:49:40 on peut s'inquiéter.
00:49:42 - Paris.
00:49:44 En pleine journée, métro Stalingrad.
00:49:46 Deux hommes courent
00:49:48 dans les couloirs.
00:49:50 Un policier cherche à les rattraper.
00:49:52 En vain.
00:49:56 Un peu plus loin,
00:49:58 dans la station, des agents
00:50:00 de la RATP ont réussi à
00:50:02 intercepter deux individus.
00:50:04 Après une première fouille,
00:50:06 aucune trace de krach,
00:50:08 hormis une liasse de billet retrouvée
00:50:10 dans une banane.
00:50:12 - On le traque dans la bouche.
00:50:14 Des cailloux qui sont enroulés
00:50:16 dans du cellophane,
00:50:18 entre les dents.
00:50:20 S'ils sentent un risque important
00:50:22 de nous ou de la police,
00:50:24 ils vont l'avaler.
00:50:26 - Les consommateurs sont prêts
00:50:28 à tout pour obtenir leur dose.
00:50:30 Tous les moyens de paiement
00:50:32 semblent être acceptés,
00:50:34 y compris les tickets restaurant.
00:50:36 - Les kracheurs se font la manche,
00:50:38 ils récupèrent ce qu'ils peuvent.
00:50:40 - Ils paient avec ça.
00:50:42 - En plus,
00:50:44 ce sont des tickets restaurant
00:50:46 qui sont tracés.
00:50:48 N'ayant aucune drogue sur eux,
00:50:50 les agents sont contraints
00:50:52 de laisser repartir les individus.
00:50:54 Malgré les efforts de la RATP
00:50:56 et de la police nationale,
00:50:58 les usagers se sentent toujours
00:51:00 abandonnés face à ce fléau.
00:51:02 - Quand on voit ce reportage,
00:51:04 c'est l'impuissance.
00:51:06 Avant de vous donner la parole,
00:51:08 je voudrais que vous nous expliquiez
00:51:10 le quotidien des riverains
00:51:12 qui n'en peuvent plus.
00:51:14 Toujours Fabrice Selsner
00:51:16 et Célia Gruyère.
00:51:18 - A Stalingrad,
00:51:20 les drogués sont partout.
00:51:22 Comme cette femme de 45 ans
00:51:24 qui va se cacher dans les toilettes
00:51:26 publiques pour prendre du krach.
00:51:28 Elle a commencé il y a 6 ans
00:51:30 et tente maintenant de lâcher prise.
00:51:32 - J'essaye d'arrêter.
00:51:34 L'autre fois, pendant 3 semaines,
00:51:36 je suis venu presque tous les week-ends.
00:51:38 Pendant 2 semaines, je ne suis pas revenu.
00:51:40 La semaine dernière,
00:51:42 j'étais là le week-end.
00:51:44 - Le quartier est gangréné
00:51:46 par la drogue.
00:51:48 Pour les riverains,
00:51:50 c'est un véritable enfer.
00:51:52 - Maintenant, je ne rentre plus
00:51:54 à la théâtre.
00:51:56 Avant, j'y allais tout le temps.
00:51:58 C'est plus possible.
00:52:00 Ils sont en bas de l'immeuble.
00:52:02 Ils demandent toujours de l'argent.
00:52:04 - C'est des zombies.
00:52:06 - J'évite de passer seule
00:52:08 ou j'essaie d'être accompagnée
00:52:10 par des collègues.
00:52:12 Ça m'est déjà arrivé.
00:52:14 Notamment si c'est un garçon qui prend du krach.
00:52:16 - Selon ces habitantes,
00:52:18 ces crises viennent par vagues.
00:52:20 Les drogués sont plus ou moins nombreux
00:52:22 selon les périodes.
00:52:24 - Permettez-moi de faire un trait d'union
00:52:26 entre Mayotte et Stalingrad
00:52:28 quand on entend les riverains dire
00:52:30 "je ne sors plus de chez moi".
00:52:32 - Pas seulement pour ça.
00:52:34 Ils ne sortent plus de chez eux.
00:52:36 Ils sont en grande insécurité.
00:52:38 On parlait de l'immigration à Mayotte
00:52:40 qui crée ces problèmes de sécurité.
00:52:42 Les principaux consommateurs de krach
00:52:44 sont des personnes étrangères
00:52:46 en situation irrégulière
00:52:48 sur le territoire français.
00:52:50 Ce sont eux qui consomment ce krach.
00:52:52 Ce sont des sans-abri.
00:52:54 Ils dorment sous les tentes,
00:52:56 sous les ponts à Paris.
00:52:58 On voit bien qu'il y a un lien.
00:53:00 On ne peut pas les expulser.
00:53:02 Toujours pour les mêmes raisons.
00:53:04 Les OQTF, les laissés-passer consulaires,
00:53:06 etc.
00:53:08 En France, on aime bien se créer des problèmes.
00:53:10 - Mais on a d'autres priorités à Paris.
00:53:12 Anne Hidalgo faisait un référendum
00:53:14 la semaine dernière sur les SUV.
00:53:16 Voilà la priorité de la maire de Paris.
00:53:18 - Gérald Le Dermanin est allé sur place
00:53:20 de nombreuses fois.
00:53:22 Il avait dit "ça y est, on les a déménagés".
00:53:24 Le problème du krach à Paris
00:53:26 est en passe d'être résolu.
00:53:28 Ce n'est pas le cas.
00:53:30 Le problème ne sera en partie résolu.
00:53:32 Il y a aussi des Français qui consomment du krach.
00:53:34 On ne résoudra en partie ce problème
00:53:36 que lorsque ces personnes auront été expulsées.
00:53:38 Ou alors, il faut les soigner.
00:53:40 On n'a pas les moyens de soigner les Français
00:53:42 parce que les hôpitaux sont complètement engorgés.
00:53:44 Si en plus, on apporte les problèmes de l'étranger,
00:53:46 on n'est pas prêt de sortir de cette situation.
00:53:48 - Mais on est en plein cœur de la capitale.
00:53:50 On est à Paris.
00:53:52 On est à 5 mois des Jeux olympiques.
00:53:54 J'ai le souvenir du préfet de Paris
00:53:56 le préfet de police Laurent Nunez
00:53:58 nous dire que la colline du krach
00:54:00 va être réglée en un an.
00:54:02 Le constat est clair.
00:54:04 C'est terrible pour les habitants de ce quartier.
00:54:06 C'est les premiers à partir de cette situation.
00:54:08 - Mais c'est un problème sanitaire.
00:54:10 - C'est un problème sécuritaire.
00:54:12 C'est un problème d'immigration.
00:54:14 - Ces gens, il faut les soigner.
00:54:16 La sécurité, il faut les mettre en garde à vue 48 heures.
00:54:18 Le krach, c'est la drogue la plus addictive.
00:54:20 Tant qu'ils ne sont pas soignés,
00:54:22 ces gens-là continuent...
00:54:24 - On voit cette femme...
00:54:26 - ...continueront à représenter un problème de sécurité.
00:54:28 Il faut les soigner avant tout.
00:54:30 - Bravo aux équipes de CNews, à Fabrice Elsner
00:54:32 qui a pu nous proposer ce reportage.
00:54:34 Évidemment, on met la poussière sous le tapis.
00:54:36 Il ne faut surtout pas en parler.
00:54:38 Vous avez cette femme qui tremble
00:54:40 en prenant ces images un peu choquantes
00:54:42 un samedi matin à 10h.
00:54:44 - Le problème, c'est que
00:54:46 l'injonction "soin" n'est pas possible
00:54:48 à prononcer dans le droit français
00:54:50 parce que c'est considéré
00:54:52 comme une atteinte à la liberté individuelle.
00:54:54 Je crois que c'est de la non-assistance
00:54:56 à personne en danger.
00:54:58 Ces gens-là doivent être enfermés
00:55:00 pour être soignés.
00:55:02 Par ailleurs, c'est quand même illégal
00:55:04 de consommer et d'en vendre.
00:55:06 Je ne vois pas très bien pourquoi
00:55:08 ils ne seraient pas placés
00:55:10 dans des hôpitaux.
00:55:12 Sans doute parce qu'il y a un manque de moyens.
00:55:14 Mais il y a un mélange entre une idéologie
00:55:16 qui fait de la liberté individuelle
00:55:18 la liberté de l'homme
00:55:20 et la liberté individuelle
00:55:22 l'alpha et l'oméga au détriment
00:55:24 des intérêts de la société
00:55:26 et une forme d'impuissance de l'Etat
00:55:28 en termes de moyens et de capacité à...
00:55:30 - On en revient à la question de la justice.
00:55:32 - L'injonction "soin" peut quand même être prononcée
00:55:34 par un juge dans le cadre d'un contrôle judiciaire.
00:55:36 Mais vous imaginez, si on devait saisir
00:55:38 le juge de tous ses consommateurs,
00:55:40 c'est ingérable.
00:55:42 - Le juge des libertés, depuis peu de temps
00:55:44 je ne sais plus la date exacte,
00:55:46 intervient même sur la décision d'un psy
00:55:48 qui veut précisément contraindre à l'enfermement
00:55:50 une personne qui mérite d'être soignée.
00:55:52 Alors le juge des libertés, il étudie
00:55:54 en effet, c'est très significatif
00:55:56 comme décision, parce que le juge des libertés
00:55:58 examine si oui ou non la contrainte
00:56:00 est nécessaire sur un profil psychiatrique
00:56:02 c'est quand même pas son domaine initialement
00:56:04 donc on comprend bien que c'est cette même...
00:56:06 - Mais moi je vais vous proposer quelque chose
00:56:08 le vendeur
00:56:10 c'est 20 ans.
00:56:12 C'est pas 5, c'est pas 3, c'est pas du sursis
00:56:14 c'est 20 ans.
00:56:16 Non mais d'abord c'est 20 ans
00:56:18 et s'il est également sur notre sol, ensuite c'est dehors.
00:56:20 Mais c'est 20 ans.
00:56:22 Et il n'y a pas de réflexion à avoir.
00:56:24 On verra s'il y aura autant de consommateurs,
00:56:26 on verra si à la station Stalingrad, vous avez toujours ces gens
00:56:28 qui se trimbalent avec des liasses...
00:56:30 - D'autant que la réaction doit être d'autant plus...
00:56:32 - Vous remettez le nombre de places de prison par 10.
00:56:34 - Le crack c'est la drogue la moins chère.
00:56:36 - Mais c'est pas un problème.
00:56:38 - Ça coûte seulement quelques euros.
00:56:40 - Bah oui, ça coûte quelques euros, mais de la vente ça coûte 20 ans.
00:56:42 - Mais c'est pas la suite.
00:56:44 - C'est pour ça que les étrangers qui sont quasiment...
00:56:46 qui sont SDF peuvent se la procurer facilement.
00:56:48 - Bien sûr.
00:56:50 - Allez-y, on verra comment...
00:56:52 - On ne sait pas comment Armenin et le préfet Nunez
00:56:54 peuvent accepter une telle démonstration
00:56:56 d'impuissance de l'État.
00:56:58 - Mais moi je ne pense pas.
00:57:00 - Je n'arrive pas à concevoir comment ils peuvent accepter ça.
00:57:02 C'est-à-dire que si les solutions...
00:57:04 s'ils n'ont pas trouvé de solution,
00:57:06 parce qu'à l'évidence ils n'en ont pas trouvé,
00:57:08 comment reste...
00:57:10 pourquoi reste-t-il comme ça
00:57:12 devant une démonstration d'impuissance ?
00:57:14 C'est-à-dire qu'il faut trouver autre chose.
00:57:16 Parce que c'est non seulement inacceptable
00:57:18 pour les habitants du quartier,
00:57:20 on l'a dit,
00:57:22 mais c'est extrêmement dangereux
00:57:24 parce qu'on sait que le krach provoque
00:57:26 des problèmes sanitaires, comme tu l'as dit,
00:57:28 mais aussi des problèmes sécuritaires,
00:57:30 d'agressivité des gens.
00:57:32 - Mais après on va nous expliquer que celui qui va attaquer
00:57:34 quelqu'un au couteau au Stalingrad est un déséquilibré
00:57:36 et consommateur de krach.
00:57:38 - Et donc je ne comprends pas que l'exécutif
00:57:40 là se contente de...
00:57:42 - Mais si, on comprend très bien.
00:57:44 - Ils vont de temps en temps.
00:57:46 - Vous voyez bien que Gérald Darmanin,
00:57:48 lui en particulier,
00:57:50 ou les autres, peu importe,
00:57:52 sur cette question-là, ils évoluent
00:57:54 dans un carcan dans lequel ils peuvent déplacer
00:57:56 trois virgules, on l'a vu de manière spectaculaire
00:57:58 avec la loi immigration.
00:58:00 - Le carcan il est à Bruxelles,
00:58:02 donc vous ne pouvez pas se bouger.
00:58:04 - Ils n'ont pas simplement une obligation de moyens,
00:58:06 mais ils doivent avoir une obligation de résultats.
00:58:08 - Et le carcan, Philippe, c'est une révolution.
00:58:10 C'est une révolution notamment dans la hiérarchie
00:58:12 du droit, dans la hiérarchie des autorités,
00:58:14 dans la prévalence du droit français
00:58:16 sur n'importe quel traité antérieur.
00:58:18 C'est vraiment une révolution.
00:58:20 Et là on voit qu'Emmanuel Macron,
00:58:22 et là c'est directement lui,
00:58:24 n'a pas envie de la faire en réalité.
00:58:26 - Cette situation elle perdure depuis combien d'années ?
00:58:28 - Je ne dis pas le contraire moi.
00:58:30 - 4, 5 ans, 6 ans disons.
00:58:32 - Plus même.
00:58:34 - Mais vous avez des normes européennes
00:58:36 qui vous empêchent d'agir sur votre territoire.
00:58:38 - Et une jurisprudence.
00:58:40 - Et des juges qui n'ont pas les mêmes idéologies
00:58:42 que vous, qui ne veulent pas
00:58:44 appliquer une politique pénale.
00:58:46 - Les lois européennes,
00:58:48 les normes dont vous parlez, etc.
00:58:50 La France les a signées
00:58:52 et personne ne les a imposées à la France.
00:58:54 - Je dis que quand on parle de révolution...
00:58:56 - Il a parfaitement raison,
00:58:58 parce qu'on a tendance à dire "les juges, etc."
00:59:00 Si ça n'était qu'un problème
00:59:02 individuel d'idéologie de magistrats,
00:59:04 il y a d'abord un mouvement
00:59:06 en effet dans la justice,
00:59:08 et je renvoie au livre de Georges.
00:59:10 Mais simplement, il y a aussi,
00:59:12 sur cette question d'aménagement des peines,
00:59:14 de revoir ou non les traités,
00:59:16 il y a des traités qui ont 50 ans,
00:59:18 il s'agirait peut-être, je reprends l'argument de Philippe,
00:59:20 de regarder un tout petit peu
00:59:22 la situation et les circonstances,
00:59:24 et d'adapter la loi en dépit de traités
00:59:26 signés librement,
00:59:28 pas forcément en fonction de l'avis des Français,
00:59:30 mais signés librement par leurs représentants,
00:59:32 il y a des années et des années.
00:59:34 C'est un travail qui n'est clairement pas fait.
00:59:36 - Je vous dis simplement, vous parlez,
00:59:38 sur ce plateau, vous parlez de révolution,
00:59:40 de changer le plus rapidement les choses,
00:59:42 d'une situation dramatique exceptionnelle,
00:59:44 parfois, vous avez des responsables politiques
00:59:46 qui ont d'autres priorités.
00:59:48 Dimanche dernier, la priorité parisienne,
00:59:50 c'était le SUV.
00:59:52 Et ça a coûté 400 000 euros.
00:59:54 - Tu l'as dit, c'est un problème qui enlève de l'Etat aussi.
00:59:56 - Non mais, je ne dis pas que...
00:59:58 Oui mais pardonnez-moi d'avoir un tout petit peu...
01:00:00 - J'entends, bien évidemment,
01:00:02 mais pardonnez-moi, je pense que les téléspectateurs
01:00:04 ont un tout petit peu plus confiance en Gérald Darmanin
01:00:06 qu'en Anne Hidalgo pour régler la situation à ce moment-là.
01:00:08 - On doit attendre qu'elle se mobilise sur cette question.
01:00:10 - C'est surtout que, pardon,
01:00:12 en effet c'est régalien,
01:00:14 et au-delà de la question de Anne Hidalgo ou Gérald Darmanin,
01:00:16 c'est en effet régalien,
01:00:18 mais l'application de la loi immigration, c'est aussi régalien.
01:00:20 Et Anne Hidalgo a décidé toute seule de s'en affranchir.
01:00:22 Donc elle est capable d'intervenir sur les sujets régaliens.
01:00:24 - Merci Charlotte Dornelas.
01:00:26 On va parler des...
01:00:28 On parle de l'écologie également.
01:00:30 Ce week-end, c'est le grand rendez-vous
01:00:32 des écolos radicaux sur le terrain.
01:00:34 De retour sur leur autoroute A69,
01:00:36 avec un risque de tension entre Toulouse et Castres.
01:00:38 Pensez aux 600, je crois,
01:00:40 gendarmes qui sont mobilisés encore ce week-end,
01:00:42 qui craignent de revivre une situation
01:00:44 tendue,
01:00:46 avec des violences.
01:00:48 Espérons qu'on ne va pas revivre
01:00:50 un nouveau Satsouline ce week-end.
01:00:52 Alors il y a la grande Greta Thunberg
01:00:54 qui est attendue,
01:00:56 la prêtresse, star des écolos radicaux,
01:00:58 qui aurait pu être, je le rappelle,
01:01:00 prix Nobel de la paix en 2019.
01:01:02 - Elle n'a pas été prix Nobel de la paix, mais elle a été reçue par Emmanuel Macron quand même.
01:01:04 - Bien sûr, mais c'est normal.
01:01:06 Vous savez,
01:01:08 chaque génération a son idole.
01:01:10 Il y a eu Mandela, et nous on a Greta Thunberg.
01:01:12 La préfecture a donc interdit...
01:01:14 - C'est le rare écologiste qui s'est prononcé pour le nucléaire.
01:01:16 - Oui, bien sûr.
01:01:18 Il fallait l'écouter. En octobre dernier,
01:01:20 je vous propose de regarder ce sujet
01:01:22 sur l'autoroute A69,
01:01:24 qui s'en était pris à des entreprises de chantier.
01:01:26 Je ne sais pas si vous avez souvenir de cette mobilisation.
01:01:28 - Oui, c'est bon.
01:01:30 - Avec des entrepreneurs en plus,
01:01:32 une entreprise verte,
01:01:34 vertueuse,
01:01:36 et on l'avait interviewé le dimanche matin,
01:01:38 après les dégradations,
01:01:40 il avait dit, ben voilà, ces écolos radicaux,
01:01:42 ils ont mis une dizaine d'employés en chômage technique.
01:01:44 Voilà le sujet.
01:01:46 - Ce qu'ils font avec les agriculteurs régulièrement.
01:01:48 - Bien sûr.
01:01:50 - Une contestation qui s'est peu à peu durcie avec le temps.
01:01:52 - En avril 2023,
01:01:54 des militants campaient dans des tentes
01:01:56 et s'étaient perchés pendant plusieurs semaines dans les arbres
01:01:58 pour dénoncer l'impact écologique du chantier.
01:02:00 - Il y a beaucoup d'arbres qui vont être impactés,
01:02:02 et notamment des platanes
01:02:04 qui sont en termes de pyramide
01:02:06 de la biodiversité,
01:02:08 ils sont en haut de la pyramide de la biodiversité.
01:02:10 C'est des corridors écologiques.
01:02:12 - Une mobilisation jusque-là pacifique,
01:02:14 mais qui va rapidement dégénérer.
01:02:16 Fin octobre, selon la préfecture du Tarn,
01:02:18 près de 4900 manifestants
01:02:20 ont été engagés pour dire non au projet.
01:02:22 Des militants radicaux s'étaient alors détachés du cortège
01:02:24 pour commettre des exactions contre deux entreprises du BTP
01:02:26 engagées sur le chantier de la 69.
01:02:28 Dans cette cimenterie,
01:02:30 les bureaux et plusieurs engins de travaux publics
01:02:32 avaient été incendiés.
01:02:34 Détégradation que le ministre des Transports de l'époque,
01:02:36 Clément Bonne,
01:02:38 avait fortement condamné.
01:02:40 - Je condamne ces violences scandaleuses et inexcusables.
01:02:42 Beaucoup n'étaient là que pour en découdre.
01:02:44 En démocratie, manifester est un droit,
01:02:46 casser est un délit.
01:02:48 Une manifestation qui s'émuait en affrontement
01:02:50 lorsque les forces de l'ordre ont investi la ZAD,
01:02:52 occupée illégalement par des manifestants
01:02:54 déterminés à en découdre.
01:02:56 Face à des contestations de plus en plus violentes,
01:02:58 Clément Bonne avait annoncé l'abandon
01:03:00 de plusieurs projets routiers controversés.
01:03:02 Celui de la 69, en revanche,
01:03:04 sera bel et bien mené à son terme.
01:03:06 - Et je précise que ce week-end,
01:03:08 les manifestations sont interdites.
01:03:10 - Mais c'est tout le problème du gouvernement.
01:03:12 C'est à l'échelle de la France
01:03:14 que les manifestants sont interdits.
01:03:16 - Mais c'est tout le problème du gouvernement.
01:03:18 On a entendu Clément Bonne
01:03:20 qui a reculé face à ses manifestants
01:03:22 en abandonnant plusieurs projets.
01:03:24 L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes,
01:03:26 Edouard Philippe, a reculé face aux zadistes.
01:03:28 Evidemment, ils se sentent pousser des ailes
01:03:30 et ils continuent ce genre de mobilisation.
01:03:32 - Il y en a encore des zadistes.
01:03:34 - Même si pour moi, Greta Thunberg,
01:03:36 c'est la personne qui vous donne envie
01:03:38 d'être le plus anti-écolos possible,
01:03:40 il faut dire les choses clairement.
01:03:42 Ces gens-là, qui ne sont pas des radicaux,
01:03:44 ils sont pour la décroissance.
01:03:46 Ils veulent un modèle de décroissance.
01:03:48 Ils veulent l'appauvrissement de la France
01:03:50 alors que les autres pays continuent à se développer.
01:03:52 Si vous les écoutez, on ne construit plus d'autoroutes,
01:03:54 plus d'aéroports, ces quatre vols
01:03:56 en avion dans votre vie,
01:03:58 vous ne mangez plus de viande.
01:04:00 C'est ce modèle-là que ces extrémistes,
01:04:02 qui heureusement ne représentent pas
01:04:04 l'ensemble des écologues,
01:04:06 qui se battent pour une cause noble.
01:04:08 Mais ceux-là, ce sont des personnes
01:04:10 favorables à la décroissance
01:04:12 qui veulent ruiner notre pays et qui se battent pour cela.
01:04:14 Les premiers écologistes, vous en parlez,
01:04:16 ce sont, vous ne l'avez pas dit, des agriculteurs
01:04:18 qui pâtissent aussi de cette idéologie-là
01:04:20 depuis des années.
01:04:22 Malheureusement, il nous reste 20 secondes.
01:04:24 Le temps pour moi de vous remercier.
01:04:26 C'était expéditif, mais c'était vraiment passionnant ce matin.
01:04:28 Merci à tous les cinq.
01:04:30 Je vais remercier Anthony Rodréguez,
01:04:32 qui a préparé...
01:04:34 Je suis votre humble serviteur.
01:04:36 Je vous écoute attentivement, religieusement.
01:04:38 C'est toujours vraiment très agréable
01:04:40 d'être avec vous le samedi matin.
01:04:42 Merci beaucoup.
01:04:44 Merci à Anthony Rodréguez,
01:04:46 qui a préparé cette émission.
01:04:48 Dans un instant, c'est Brigitte Millot,
01:04:50 docteur Millot,
01:04:52 qui nous donnera les conseils pour mieux prendre
01:04:54 les antibiotiques qui sont encore
01:04:56 trop automatiques. Par exemple,
01:04:58 vous êtes un peu grippé aujourd'hui, Philippe.
01:05:00 - Non, Philippe, c'est biotique.
01:05:02 - Ah, c'est bien.
01:05:04 Moi, c'était la semaine dernière.
01:05:06 Enrhumé comme jamais.
01:05:08 Pas un antibiotique.
01:05:10 - Vous voulez une médaille à tous ?
01:05:12 - Non, mais souvent, c'est le réflexe.
01:05:14 On n'est pas bien.
01:05:16 - On ne serait pas de refus.
01:05:18 - Vous avez l'idéologie antibiotique ?
01:05:20 - Pas du tout, non.
01:05:22 - Pas du tout.
01:05:24 Merci à tous les cinq.
01:05:26 On se retrouve ce soir pour l'Ordre des pros 2.
01:05:28 L'info se poursuit dans un instant
01:05:30 avec Brigitte Millot.