Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:00:00Neuf heures sur CNews, merci d'être avec nous pour l'heure des pros.
00:00:05A la une ce matin, il y a peut-être plus grave qu'un budget contestable est déjà contesté.
00:00:10Il y a peut-être plus incertain que l'avenir du gouvernement Michel Barnier.
00:00:14C'est ce procès en irresponsabilité.
00:00:17Un struicyélat contre le chef de l'État et les anciens pensionnaires de Bercy et Matignon
00:00:21accusés d'avoir dessiné cette France qui croule sous les dettes.
00:00:24Prenons la seule année 2024.
00:00:26En janvier, le déficit public prévu est de 128 milliards d'euros.
00:00:30Neuf mois plus tard, il est de 180 milliards.
00:00:33Alors comment expliquer un tel dérapage ?
00:00:36Quand on a les yeux plus gros que le ventre, on peut rectifier le tir.
00:00:39En cours d'année, cela n'a pas été fait.
00:00:42Je n'ose imaginer que le calendrier politique, à savoir les élections européennes,
00:00:46poussa le gouvernement précédent à ne pas emprunter la voie du bon sens
00:00:50et choisir celle du chèque en blanc.
00:00:52Il y a un mois, le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson,
00:00:56disait, je cite,
00:00:57« Tout cela va finir par ressembler à un très grand mensonge d'État ».
00:01:01Une réunion est prévue mercredi prochain, cette fois à l'Assemblée,
00:01:04pour savoir si, oui ou non, la Commission des finances
00:01:07endossera le costume de commission d'enquête sur les dérives budgétaires.
00:01:11J'ai entendu un ancien ministre dire que cette affaire pouvait terminer
00:01:15devant la Cour de justice de la République.
00:01:17« La vérité apparaîtra plus tard », a dit Bruno Le Maire
00:01:20à nos confrères de France 2 cette semaine.
00:01:23Il se pourrait bien qu'elle apparaisse
00:01:25bien plus vite que prévu.
00:01:26Et on va en parler ce matin
00:01:28parce que c'est l'une des informations principales
00:01:30qui pourraient déterminer l'avenir de ces prochains mois.
00:01:33Augustin Donadieu, pour le point sur l'information.
00:01:35Bonjour Augustin.
00:01:37Bonjour Eliott. Bonjour à tous.
00:01:39Au Proche-Orient, le mouvement islamiste libanais Hezbollah
00:01:42indique avoir tiré des missiles sur une base militaire israélienne
00:01:45près de Haïfa, au nord d'Israël.
00:01:47Dans un communiqué, la formation pro-iranienne
00:01:49précise avoir ciblé une usine de matériaux explosifs.
00:01:52Le Hezbollah, qui a revendiqué hier une attaque de drones explosifs
00:01:56contre une base aérienne à Haïfa.
00:01:59La force interimaire des Nations Unies au Liban,
00:02:02la FINUL, à laquelle la France est contributrice,
00:02:04a accusé hier l'armée israélienne d'avoir mené des tirs
00:02:08sur l'une de ses positions, blessant plusieurs casques bleus.
00:02:12Israël a de son côté affirmé avoir tiré en direction
00:02:14d'une menace proche de la FINUL.
00:02:16Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres,
00:02:19a dénoncé dans la foulée des actes intolérables
00:02:22et une violation du droit humanitaire international.
00:02:26Et du 9 au 13 octobre, c'est la 18e édition du Pasteur Don,
00:02:30CNews est partenaire de cette campagne.
00:02:32C'est le moment de se mobiliser pour la recherche
00:02:35et de répondre à l'appel au don de l'Institut Pasteur.
00:02:38Des dons importants pour aider les chercheurs
00:02:40à faire avancer leurs travaux sur les maladies infectieuses,
00:02:43les épidémies, les cancers.
00:02:44La recherche nous concerne tous,
00:02:47les chercheurs ont besoin de nous tous.
00:02:49Faites un don au 3620 dite Pasteur Don
00:02:53ou envoyez le mot DON par SMS au 9212
00:02:57pour faire un don de 20 euros.
00:02:58Encore rendez-vous sur le site pasteurdon.fr.
00:03:02C'est Augustin Donadieu pour le point sur l'information.
00:03:06On est avec Alexandre Devecchio.
00:03:07Cher Alexandre, bonjour, comme chaque samedi matin.
00:03:10A vos côtés, Pierre Marisset,
00:03:12vous êtes directeur de l'Institut pour la Justice.
00:03:14Bonjour Eliott.
00:03:14Alors, pour la Justice, on a moins d'argent.
00:03:18Est-ce que ça veut dire plus de problèmes ?
00:03:19On va se poser la question.
00:03:21Dans un instant, on est avec Philippe Guybert.
00:03:24Bonjour.
00:03:24Bonjour, cher Philippe.
00:03:25Naïmam Fadel, qui nous fait l'honneur d'être présente le samedi matin.
00:03:29Vous êtes souvent avec Thierry Cabane dans Midi News.
00:03:31Donc, c'est un plaisir de vous retrouver ce samedi matin.
00:03:34Et nous sommes avec Amine Elbahi.
00:03:36Cher Amine, merci d'être présent.
00:03:38Vous étiez dans la matinale avec notre ami Antoni Favalli.
00:03:44Et vous connaissez très bien Roubaix.
00:03:46Je suis très surpris de voir l'indifférence médiatique
00:03:53après ce qui s'est passé au conseil municipal de Roubaix.
00:03:56Et c'est pourquoi, parce que vous étiez présent jeudi soir,
00:03:59il y a eu des perturbations pendant ce conseil municipal.
00:04:02On va en parler, évidemment, dans cette émission.
00:04:04Personne n'en parle.
00:04:05Tout le monde s'en fiche.
00:04:07Vous avez des individus qui sont arrivés.
00:04:09Le titre, c'était K.O. au conseil municipal selon la Voix du Nord.
00:04:12D'accord ? Personne n'en parle.
00:04:14Tout le monde s'en fiche.
00:04:15Et donc nous, on va en parler.
00:04:17On sera dans un instant avec Jean-François Husson,
00:04:19qui est le sénateur de Meurthe et Moselle,
00:04:22qui est également le rapporteur de la commission des finances au Sénat
00:04:27et qui alertait déjà en septembre en disant
00:04:30qu'il y a un risque de mensonge d'État à travers les finances publiques.
00:04:35Ce qui nous est dévoilé n'est peut-être pas vrai.
00:04:38Donc c'est quand même gravissime ce qui est en train de se passer.
00:04:40Là aussi, on en parlera.
00:04:41Mais avant cela, on va commencer avec une déclaration
00:04:43d'une violence inouïe d'une écologiste contre une légende française.
00:04:47Alain Delon nous a quitté le 18 août dernier.
00:04:50Il s'avère que le conseil municipal de Paris a décidé de lui rendre hommage.
00:04:54Il y aura une plaque en son honneur, peut-être une voix.
00:04:57Et donc c'était voté jeudi.
00:04:59Écoutez Raphaël Rémy Leleu, écologiste qui se prétend également féministe.
00:05:04Ce sont souvent des féministes qui ont des combats à géométrie variable.
00:05:07Et elle parle donc d'une personne qui est décédée
00:05:10il y a un peu plus d'un mois et demi, Alain Delon.
00:05:14Écoutez attentivement ce qu'elle va dire.
00:05:16Alors à Raphaël Rémy Leleu, je le dis aux téléspectateurs,
00:05:19j'ai un souvenir très précis d'elle.
00:05:20Je l'avais invitée sur ce plateau en 2020, en juillet 2020,
00:05:24au moment où Gérald Darmanin arrive à l'intérieur.
00:05:28Et au moment où il arrive au Place Beauvau,
00:05:30il y a des manifestations qui s'engagent avec un slogan,
00:05:34un violeur à l'intérieur.
00:05:36Il a été lavé tout soupçon.
00:05:38Et j'ai le souvenir de la voir à mes côtés et de lui dire
00:05:41est-ce que vous condamnez ce qui est dit lors de ces manifestations ?
00:05:44Ben non, jamais je ne condamnerai.
00:05:47Madame Leleu sur Alain Delon cette fois-ci.
00:05:50Ben non, non, non.
00:05:53On a expliqué depuis le début du Conseil de Paris
00:05:55que Paris devait être une ville féministe.
00:05:57Et régulièrement l'ensemble de nos groupes politiques
00:06:00s'insurgent contre les violences sexistes, sexuelles,
00:06:03contre les propos misogynes, contre les propos homophobes.
00:06:06Et là, Alain Delon, ben non,
00:06:09on vient de voter à l'unanimité pour débaptiser le Jardin Abbé Pierre.
00:06:12Et d'ailleurs, merci beaucoup aux camarades
00:06:14de la majorité municipale du 13e arrondissement.
00:06:17Et je salue particulièrement Morgane Lacombe.
00:06:19Mais alors là, la dénomination Alain Delon,
00:06:21j'aurais aimé que mes prises de parole en Conseil de Paris
00:06:23ne se spécialisent pas en rappel des immondices racistes et sexistes.
00:06:26Mais puisque vous m'y forcez,
00:06:28Alain Delon à l'Express en 1977,
00:06:30je suis fasciste si vous voulez.
00:06:32Et il le justifie par son anticommunisme primaire.
00:06:35Je m'étonne donc de voir des camarades communistes applaudir.
00:06:38En 2013, au Figaro Magazine,
00:06:40l'homosexualité est contre nature.
00:06:42En 2013, au Figaro Magazine, toujours,
00:06:44de plus en plus de femmes sont devenues des hommes.
00:06:46C'est le problème de l'acquisition des droits.
00:06:48En 2015, à TV Magazine,
00:06:50le Kenya est un pays de quelle race ?
00:06:52Et puis, dans Thé ou Café, en 2018,
00:06:54si une gifle est machiste,
00:06:56oui, j'ai dû être machiste.
00:06:58Alors parlons-en de la famille d'Alain Delon,
00:07:00sa fille qui s'est désolidarisée de ses propos homophobes,
00:07:02son fils qui a témoigné que sa mère
00:07:04avait eu le nez brisé deux fois
00:07:06et plusieurs côtes cassées.
00:07:08Mais comment osez-vous aujourd'hui proposer
00:07:10cette dénomination ou voter pour ?
00:07:12Ça va totalement à l'encontre
00:07:14de tout ce qu'on raconte, de tout ce qu'on dit,
00:07:16du respect qu'on doit à toutes les femmes,
00:07:18à toutes les personnes LGBTQIA+,
00:07:20du respect qu'on doit à notre propre cohérence politique.
00:07:22Nous voterons non contre.
00:07:24Je vous entends rire,
00:07:26mais est-ce que c'est drôle ?
00:07:28Non, ce qui me fait rire, c'est le langage
00:07:30LGBTQIA+,
00:07:32l'énumération devient un peu grotesque,
00:07:34tout est un peu grotesque
00:07:36et en même temps grave
00:07:38parce qu'elle mélange des faits,
00:07:40elle mélange des propos,
00:07:42Alain Porte-Prias d'ailleurs,
00:07:44qu'elle ne remet pas dans son contexte,
00:07:46avec des viols,
00:07:48puisqu'elle parle de l'abbé Pierre,
00:07:50donc elle nuit
00:07:52à l'honneur d'Alain Delon
00:07:54et ça montre bien
00:07:56ce qu'il y a dans la tête des féministes,
00:07:58c'est-à-dire qu'il y a un espèce de continuum
00:08:00entre des propos
00:08:02qu'on peut juger misogynes
00:08:04et le fait d'être un violeur
00:08:06ou d'être quelqu'un de violent
00:08:08avec les femmes,
00:08:10c'est quand même pas tout à fait
00:08:12la même chose,
00:08:14donc c'est dangereux parce que
00:08:16avec ce genre de personnes,
00:08:18on peut mettre n'importe qui en prison
00:08:20et on peut salir l'honneur de n'importe qui.
00:08:22Je précise que finalement ça a été voté,
00:08:24madame Raphaëlle Rémy-Leleu
00:08:26est certes très bruyante,
00:08:28très violente,
00:08:30mais elle est minoritaire,
00:08:32donc ça a été voté,
00:08:34encore heureux,
00:08:36mais c'est quand même intéressant
00:08:38d'avoir ce discours-là au conseil municipal de Paris
00:08:40avec, vous avez entièrement raison,
00:08:42Alexandre Devecchio,
00:08:44madame Rémy-Leleu,
00:08:46qui met sur un même pied d'égalité
00:08:48l'abbé Pierre et Alain Delon,
00:08:50quand on connaît les accusations
00:08:52qui touchent aujourd'hui à l'abbé Pierre.
00:08:54Oui, d'autant plus qu'elle n'a pas bien fait l'enquête
00:08:56et certains de ses propos à l'emporte-pièce,
00:08:58Delon a corrigé plus tard,
00:09:00je pense notamment sur l'homosexualité,
00:09:02il était revenu en arrière en disant
00:09:04oui, j'ai pu avoir tel...
00:09:06C'était des hommes d'une génération
00:09:08pour qui l'homosexualité
00:09:10n'avait pas exactement
00:09:12le même statut que ce qu'elle a pour nous
00:09:14et là-dessus
00:09:16il a évolué, Delon,
00:09:18et donc je trouve que c'est bien de le souligner aussi,
00:09:20qu'il était capable, lui,
00:09:22pour le reste c'est des phrases à l'emporte-pièce
00:09:24de second degré, de la provocation
00:09:26comme Delon aimait bien faire.
00:09:28Donc il ne s'agit pas de dire que Delon était un saint
00:09:30mais de vouloir le clouer au pilori comme ça
00:09:32est assez lamentable
00:09:34et en plus c'est une sorte de faute
00:09:36d'incompréhension
00:09:38du personnage.
00:09:40L'incompréhension du personnage Delon,
00:09:42du monde dont il venait,
00:09:44de l'époque dont il venait...
00:09:46Ce n'est pas une incompréhension,
00:09:48il y a quelque chose de quasi haineux
00:09:50dans ce qui est dit.
00:09:52C'est la détestation d'un monde.
00:09:54C'est la détestation de ce que représente
00:09:56et ce qu'a représenté
00:09:58Alain Delon.
00:10:00Et je le répète,
00:10:02cette image qu'elle tente de peindre d'Alain Delon
00:10:04elle n'est pas celle que
00:10:06les français se font de la légende
00:10:08qu'était Alain Delon. Naïma.
00:10:10Mais moi je suis d'accord avec vous, c'est vraiment la détestation d'un monde
00:10:12mais je dirais même la détestation de ce qu'est la France
00:10:14en fait.
00:10:16Ces mêmes personnes ont voulu absolument
00:10:18déboulonner
00:10:20des statues,
00:10:22remettre en cause
00:10:24des icônes de notre histoire,
00:10:26remettre même en cause le récit national,
00:10:28le récit national dont on a besoin.
00:10:30Et vous voyez sur toutes ces questions liées
00:10:32notamment à l'école, on revient souvent dessus
00:10:34et on dit mais comment ces jeunes-là
00:10:36sont dans le séparatisme, c'est parce que
00:10:38malheureusement, ces générations-là
00:10:40ils ont subi
00:10:42l'idéologie de gauche
00:10:44qui ne leur a pas permis
00:10:46de faire mien
00:10:48et justement l'histoire de France,
00:10:50celle telle que nous on a pu la prendre.
00:10:52C'est là aussi
00:10:54une vision très intéressante et je rappelle que vous êtes
00:10:56directeur de l'Institut pour la Justice
00:10:58des condamnations
00:11:00avant même que la justice
00:11:02ne se prononce sur qui que ce soit.
00:11:04Alain Delon aujourd'hui
00:11:06aux yeux de madame Raphaëlle Rémy-Leleu
00:11:08est un raciste. Le racisme
00:11:10n'est pas une opinion, c'est un délit.
00:11:12Voilà où on en est.
00:11:14Et c'est le procès après sa mort.
00:11:16Il n'est pas là pour se défendre.
00:11:18Et puis la justice, normalement
00:11:20l'action publique s'éteint
00:11:22quand une personne meurt. C'est pour ça qu'il n'y aura pas de poursuites
00:11:24contre l'abbé Pierre, il n'y aura même pas d'enquête.
00:11:26Parce que quand une personne meurt, on ne va pas poursuivre quelqu'un qui est mort.
00:11:28Donc moi je trouve que de manière générale
00:11:30c'est toujours le même débat.
00:11:32Évidemment, vous allez prendre n'importe quel...
00:11:34Regardez les noms des squares de Paris, les noms des grandes personnalités
00:11:36dans Paris et dans toute la France.
00:11:38C'est évidemment des gens qui ne pensaient pas comme nous sur tout un tas de sujets sociétaux.
00:11:40On ne va pas faire leur procès à chaque fois.
00:11:42On ne va pas cracher sur notre propre passé.
00:11:44On peut expliquer qu'il y a eu des erreurs.
00:11:46On peut dire effectivement que c'était une erreur
00:11:48de dire que l'homosexualité est contre nature, etc.
00:11:50On peut expliquer l'évolution aussi.
00:11:52Mais on ne va pas à cracher en permanence
00:11:54sur ce qu'on était.
00:11:56Et ce qu'on était, c'est aussi ce qu'on est aujourd'hui.
00:11:58Je doute que sur le racisme,
00:12:00Delon a fait plein de déclarations
00:12:02complètement antiracistes.
00:12:04Donc là, c'est vraiment une phrase sortie...
00:12:06Je vous répète,
00:12:08madame Raphaëlle Rémy-Leleux
00:12:10est la même personne qui sur ce plateau
00:12:12en juillet 2020, lorsque je lui pose
00:12:14la question, et vraiment je la posais
00:12:16sans polémique, je pensais que
00:12:18évidemment elle allait condamner ses propos.
00:12:20Un violeur à l'intérieur, il n'était condamné
00:12:22de rien, c'était des accusations.
00:12:24Il a été lavé de tout soupçon, Gérald Darmanin.
00:12:26Et elle refusait sur ce plateau
00:12:28en juillet 2020,
00:12:30donc quatre ans,
00:12:32de condamner ses propos-là.
00:12:34La même personne au Conseil municipal
00:12:36aujourd'hui nous explique qu'Alain Delon
00:12:38est un raciste,
00:12:40un misogyne, un homophobe,
00:12:42etc.
00:12:44D'un Conseil municipal à l'autre,
00:12:46et c'est ce pourquoi vous êtes resté un peu plus longtemps avec nous,
00:12:48chère Aminé Elbaï,
00:12:50cette fois à Roubaix.
00:12:52Ça s'est passé jeudi soir.
00:12:54Un Conseil municipal qui a
00:12:56basculé dans la violence, la confrontation
00:12:58entre des policiers municipaux
00:13:00et une bande
00:13:02de personnes
00:13:04en capuché
00:13:06qui sont
00:13:08venues perturber ce Conseil municipal.
00:13:10Selon La Voix du Nord, ce sont des proches
00:13:12de la France insoumise.
00:13:14Ce que la suppléante du député M. Guirault,
00:13:16M. Guirault d'ailleurs qui est aux abonnés
00:13:18absents depuis 48 heures pour condamner ce qui s'est
00:13:20passé au Conseil municipal,
00:13:22elle conteste
00:13:24le fait que ce soit la France insoumise
00:13:26qui soit en quelque sorte à la manœuvre.
00:13:28Je vous propose de regarder le sujet
00:13:30de Maxime Lavandier. Encore une fois,
00:13:32indifférence totale des médias. Personne depuis
00:13:3448 heures en parle alors que les images
00:13:36sont saisissantes.
00:13:38Le Conseil municipal
00:13:40de Roubaix est réuni depuis moins d'une heure
00:13:42quand des cris jaillissent.
00:13:46Encapuchonnés, des jeunes
00:13:48perturbent la séance du jour.
00:13:52S'ensuit une scène de chaos dans la salle.
00:13:54Ces jeunes déploient une banderole
00:13:56que les forces de l'ordre tentent de leur retirer.
00:13:58...
00:14:02Puis s'en prennent directement
00:14:04aux policiers.
00:14:10Des accrochages dus à la proposition
00:14:12du conseiller municipal
00:14:14de l'opposition d'amender le plan
00:14:16de rénovation urbaine de l'ALMA,
00:14:18marqué par la drogue et les règlements de compte.
00:14:20Au lendemain des faits,
00:14:22Michel David reste à mer.
00:14:24C'est grave ce qui s'est passé parce qu'on n'a pas pu
00:14:26débattre des solutions.
00:14:28C'est grave ce qui s'est passé parce qu'on est monté d'un cran
00:14:30dans l'affrontement, la violence.
00:14:32C'est grave ce qui s'est passé
00:14:34parce que quelque part le collectif
00:14:36a entamé sa crédibilité
00:14:38plutôt que d'en gagner.
00:14:40Plusieurs élus estiment que des membres de la France insoumise
00:14:42étaient à la manoeuvre jeudi soir,
00:14:44ce qu'ils démentent.
00:14:46Ces derniers temps, le maire de Roubaix
00:14:48et le député LFI David Guiraud
00:14:50s'étaient affrontés par courrier interposé
00:14:52sur ce chantier très polémique.
00:14:54On a pu avoir un portrait de ce qui s'est passé.
00:14:56Je veux vraiment qu'on revoie et qu'on écoute attentivement.
00:14:58Alors évidemment, on a flouté les visages,
00:15:00mais ça se passe dans la mairie de Roubaix.
00:15:02Ce qui est terrifiant, c'est l'impunité.
00:15:04C'est-à-dire que des groupes
00:15:06se croient tout permis
00:15:08et se confrontent à la police municipale.
00:15:10En quelque sorte, à travers ces images,
00:15:12c'est nous les patrons.
00:15:14Ce sont nous qui décidons
00:15:16au sein de cette mairie.
00:15:18Regardez, écoutez attentivement.
00:15:20Ça dure une quarantaine de secondes.
00:15:24...
00:15:44...
00:15:46...
00:15:48...
00:15:50...
00:15:52...
00:15:54Amine Elbahi, vous étiez présent
00:15:56jeudi soir à la mairie de Roubaix ?
00:15:58Oui, j'étais présent.
00:16:00Il y a ces images à l'intérieur du conseil municipal.
00:16:02Il y a également ces images
00:16:04qui resteront engravées dans ma mémoire
00:16:06puisqu'elles n'ont pas été filmées.
00:16:08C'est ce groupe de jeunes
00:16:10qui a provoqué
00:16:12notamment les policiers municipaux,
00:16:14les agents municipaux,
00:16:16sur le parvis de la mairie et aussi
00:16:18à l'entrée du conseil municipal.
00:16:20Ça a commencé à l'entrée de la mairie
00:16:22puisque les agents municipaux
00:16:24étaient déployés et organisés
00:16:26puisque ça fait déjà plus de 3 conseils
00:16:28municipaux
00:16:30que
00:16:32ce collectif
00:16:34gangréné par la France Insoumise
00:16:36s'organise pour perturber
00:16:38le conseil municipal.
00:16:40Ça fait 3 séances de conseil municipal
00:16:42à Roubaix qui sont suspendues
00:16:44pour les mêmes faits.
00:16:46Ce sont toujours les mêmes.
00:16:48C'est un groupe de 20 personnes.
00:16:50– Mais qu'est-ce qu'ils font là ?
00:16:52Pourquoi ils viennent perturber
00:16:54le conseil municipal de Roubaix ?
00:16:56– Vous avez en fait un collectif,
00:16:58si on peut appeler ça un collectif auto-organisé
00:17:00dirigé par M. Florent Vertriez
00:17:02qui participe depuis 2 ans
00:17:04à plusieurs actions militantes organisées
00:17:06par David Guiraud et sa suppléante Mme Chérazade Bentorky
00:17:08par la France Insoumise locale
00:17:10qui ont décidé de contester
00:17:12le projet de rénovation urbaine
00:17:14à l'ALMA. Pourquoi ?
00:17:16Parce qu'au cours des dernières élections législatives
00:17:18David Guiraud a fait 90%
00:17:20dans ce bureau de vote,
00:17:2290% la France Insoumise.
00:17:24C'est un quartier qui est
00:17:26totalement livré à lui-même,
00:17:28livré au trafic de drogue,
00:17:30livré au communautarisme,
00:17:32à l'islamisme. Vous savez,
00:17:34je vous le dis sans vilain jeu de mots,
00:17:36j'ai ma grand-mère qui habitait 25 ans dans ce quartier.
00:17:38J'ai dénoncé l'état
00:17:40de ce qu'est devenue la ville de Roubaix
00:17:42à mes propres frais.
00:17:44Ça m'a valu des menaces de mort,
00:17:46ça m'a valu une protection aux policiers.
00:17:48Je vous le dis, ce matin, sans tabou,
00:17:50la situation n'a pas changé.
00:17:52Et pire,
00:17:54elle s'est aggravée.
00:17:56Elle s'est aggravée parce que
00:17:58nos responsables politiques
00:18:00se sont fourvoyés
00:18:02dans le déni. Et la France Insoumise
00:18:04puise aujourd'hui
00:18:06dans son énergie pour récupérer
00:18:08politiquement tout cela.
00:18:10La France Insoumise, du moins la suppléante
00:18:12de David Guiraud, conteste
00:18:14sa participation à
00:18:16cette bordélisation,
00:18:18cette confrontation au sein même
00:18:20de la mairie, je précise.
00:18:22Preuve à l'appui.
00:18:24Le responsable de ce collectif
00:18:26dit citoyen
00:18:28participe depuis deux ans
00:18:30à toutes les manifestations
00:18:32locales de la France Insoumise,
00:18:34y compris dans le quartier de l'Alma.
00:18:36Et Shiraz Admeturki n'est pas seulement députée suppléante,
00:18:38elle est également collaboratrice parlementaire
00:18:40de David Guiraud, chargée de suivre
00:18:42évidemment les conseils municipaux à Roubaix,
00:18:44mais chargée également
00:18:46de créer des partenariats,
00:18:48des liens dans le quartier
00:18:50de l'Alma, qui est un quartier
00:18:52que je connais. Ce sont d'ailleurs,
00:18:54je veux dire dans ce quartier, ce sont des familles
00:18:56qui elles-mêmes demandent à partir, à quitter
00:18:58ce quartier.
00:19:00Ce sont évidemment des logements
00:19:02sociaux qui sont très vieux,
00:19:04anciens.
00:19:06Ce sont des familles qui ont peur,
00:19:08qui ont peur de sortir, parce que
00:19:10c'est un quartier qui est livré à la merci
00:19:12des dealers, des caïds,
00:19:14et un quartier qui s'est totalement
00:19:16fourvoyé dans le communautarisme.
00:19:18Voilà. Et ce sont ces familles-là
00:19:20qui le demandent, et des élus locaux.
00:19:22Vous savez, j'ai des différences
00:19:24significatives avec le maire de Roubaix.
00:19:26J'ai pu dénoncer notamment le clientélisme
00:19:28à Roubaix. Mais vraiment, là-dessus, vous avez des élus locaux
00:19:30qui, de conseils municipaux
00:19:32en conseils municipaux, sont
00:19:34harcelés,
00:19:36harcelés par des racailles,
00:19:38des caïds qui veulent
00:19:40établir la loi du plus fort et qui menacent
00:19:42la démocratie locale. Dans la
00:19:44rénovation urbaine, Eliott, ce sera ma conclusion.
00:19:46Dans la rénovation urbaine,
00:19:48il y a un volet qui s'appelle le volet vivre ensemble.
00:19:50Moi, je pense qu'on ne peut pas
00:19:52vivre ensemble quand on voit ces images.
00:19:54Et je crois que le mot de décivilisation
00:19:56s'impose pour qualifier
00:19:58ce qu'il y a de pire.
00:20:00La rénovation urbaine va effectivement
00:20:02perturber ces trafiquants, parce qu'en général,
00:20:04dans la rénovation urbaine, elle a
00:20:06pour objectif aussi de décloisonner le quartier
00:20:08et de changer complètement la morphologie
00:20:10et justement de s'attaquer
00:20:12à ces points de deal, etc.
00:20:14Et normalement, elle a aussi une vocation de mixité.
00:20:16Donc, effectivement, ça vient
00:20:18perturber. C'est ça qui est grave.
00:20:20Et puis, vous êtes experte. Vous pourriez le dire.
00:20:22Et effectivement, ce que vous dites
00:20:24aussi, c'est ça qui est aussi grave, Eliott.
00:20:26C'est que trois fois de suite, ils ont perturbé.
00:20:28Ça veut dire, excusez-moi,
00:20:30que la mairie n'a pas fait le nécessaire. Parce que
00:20:32normalement, ils empêchent
00:20:34cette bande de voyous
00:20:36normalement de rentrer dans l'incendie
00:20:38du conseil municipal.
00:20:40Mais ils arrivent en capuché avec
00:20:42les masques. Ils sont
00:20:44chez eux. C'est eux les patrons.
00:20:46C'est eux qui décident. C'est eux qui dirigent.
00:20:48Eliott, ce qui est
00:20:50effrayant, très inquiétant,
00:20:52c'est que c'est pas... Là, c'est Roubaix. On parle de Roubaix.
00:20:54Mais dans plusieurs villes, c'est la même chose.
00:20:56Parce qu'il y a aussi,
00:20:58malheureusement, un écosystème
00:21:00qui s'est mis en place avec certains élus
00:21:02qui ont favorisé...
00:21:04Ils ont favorisé aussi
00:21:06des bandes de voyous à qui
00:21:08ils ont donné des pouvoirs. Ce qui me surprend également,
00:21:10vous parliez de la France insoumise,
00:21:12je le répète, la France insoumise conteste
00:21:14d'avoir été, en quelque sorte, à la manœuvre.
00:21:16Mais M. Guiraud, qui est le député
00:21:18de cette circonscription,
00:21:20qui est le Lucky Luke de Twitter,
00:21:22et plus vite que son nombre.
00:21:24Alors peut-être qu'il a d'autres priorités en ce moment.
00:21:26Il a d'autres combats à quelques milliers de kilomètres, peut-être.
00:21:28Mais il pourrait communiquer
00:21:30en condamnant ces faits-là.
00:21:32On n'intimide pas un conseil
00:21:34municipal. On n'intervient
00:21:36pas de la sorte dans un conseil municipal.
00:21:38On n'entre pas en confrontation
00:21:40avec les policiers municipaux.
00:21:42C'est à lui. C'est lui le représentant de cette
00:21:44circonscription. C'est lui qui a l'écharpe
00:21:46tricolore. C'est à lui de monter au créneau
00:21:48pour dire, mais c'est un scandale ce qui s'est passé.
00:21:50Visiblement, ça ne le choque pas.
00:21:52Mais c'est parce qu'on voit qu'on est
00:21:54dans un phénomène où
00:21:56l'État n'a pas de prise sur certains
00:21:58individus. C'est quand même ça
00:22:00la réalité. Effectivement, on parle
00:22:02de racailles qui veulent instaurer
00:22:04un État dans l'État. Et certains élus sont
00:22:06les complices. Ils s'appuient sur eux
00:22:08pour se faire élire. On sait très bien
00:22:10les scores que font
00:22:12les élus de la France insoumise
00:22:14dans les banlieues. Et on sait que
00:22:16bien que ces scores sont dus en grande
00:22:18partie à une politique de
00:22:20clientélisme et parfois d'alliance
00:22:22avec des gens peu fréquentables.
00:22:24Donc là, on voit le résultat.
00:22:26Vous savez, vous vous souvenez peut-être de ce que
00:22:28Sébastien de Rugy avait dit. Il avait dit, il y avait
00:22:30une vidéo comme ça qui était complètement hallucinante.
00:22:32Vous faites sauter la mairie. Vous faites sauter
00:22:34les institutions. Il parle à des jeunes d'une cité
00:22:36quelconque. Enfin bref...
00:22:38À Marseille, c'est complètement...
00:22:40Finalement, c'est à croire
00:22:42à croire, je leur accorde encore le bénéfice du doute
00:22:44mais qu'ils veulent que les élus de la
00:22:46France insoumise, ou en tout cas au moins inconsciemment
00:22:48ils veulent le chaos. Ils veulent créer
00:22:50la violence, une ambiance
00:22:52d'intimidation.
00:22:54Ils le disent d'ailleurs. Ils vous mettent en place
00:22:56les conditions du chaos.
00:22:58Mais ça veut dire qu'il y a
00:23:00une démocratie et ça c'est extrêmement grave
00:23:02parce que vous avez des générations qui ont vécu
00:23:04sans considérer ce que c'est que la démocratie.
00:23:06La démocratie qui devait être
00:23:08appliquée par les élus.
00:23:10David Guéraud est connu pour cultiver le pire
00:23:12clientélisme à Roubaix. Il y a 2-3 ans
00:23:14il y avait une émission d'M6
00:23:16sur l'islamisme à Roubaix, je me trompe pas ?
00:23:18C'est là où on a découvert
00:23:20Nelbaï et après
00:23:22ce reportage à Roubaix
00:23:24c'est là où vous avez subi les menaces
00:23:26de mort, c'est là où vous avez subi
00:23:28les intimidations, les attaques, placées
00:23:30sous protection policière. Je rappelle
00:23:32que la présentatrice
00:23:34à l'époque de ce reportage avait
00:23:36elle aussi été menacée de mort et placée
00:23:38sous protection policière. Et c'est David Guéraud qui avait défendu
00:23:40les pires islamismes de Roubaix.
00:23:42J'ajoute pour prendre une autre ville, parce que
00:23:44ce n'est pas qu'à Roubaix, qu'à
00:23:46Montpellier, ville dirigée par un socialiste
00:23:48très républicain, très laïque
00:23:50très universaliste, Michael Delaporte.
00:23:52Il a été l'objet de toute une campagne
00:23:54de calomnie en l'attaquant comme
00:23:56islamophobe dans une mouvance
00:23:58proche de la France insoumise.
00:24:00Et donc
00:24:02elle est fiée dans une logique, peut-être pour préparer
00:24:04les municipales, parce qu'ils sont très mal implantés.
00:24:06Mais ils tiennent ces candidats.
00:24:08Ah bah voilà, nous y sommes.
00:24:10Donc ils sont en train de préparer
00:24:12les municipales,
00:24:14de la même façon qu'ils ont préparé
00:24:16les élections nationales.
00:24:18Donc il va quitter l'Assemblée nationale ?
00:24:20C'est ce qui ne peut pas être député, mais pardonnez-moi de vous couper, mais ça m'intéresse.
00:24:22Oui, parce qu'on ne peut pas
00:24:24cumuler des bouteilles.
00:24:26Mais donc il prépare les municipales
00:24:28exactement comme il prépare les nationales,
00:24:30c'est-à-dire en cultivant le pire
00:24:32des clientélismes.
00:24:34Moi ce qui me choque également,
00:24:36c'est l'absence
00:24:38de relais médiatiques, c'est l'information
00:24:40que tout le monde a vue ces 48
00:24:42dernières heures. Je mets au défi
00:24:44quelqu'un qui
00:24:46pourrait me dire, les chaînes
00:24:48d'information en ont parlé,
00:24:50il y a une quinzaine de médias
00:24:52de presse web ou alors
00:24:54de presse écrite qui en ont parlé,
00:24:56c'est la Voix du Nord qui l'a relayée
00:24:58dans un premier temps en parlant de chaos.
00:25:00Moi je plains les habitants de Roubaix, vous savez, j'aspire pas
00:25:02à des fonctions politiques, mais lorsque
00:25:04David Guirault a pris la parole
00:25:06lors des émeutes, il avait dit qu'il n'appelait pas
00:25:08au calme, il appelait à la justice.
00:25:10Résultat, dans ce quartier d'Alma, il y a une entreprise
00:25:12avec 600 emplois qui a disparu,
00:25:14qui a dû être reconstruit dans une autre ville. Ce quartier
00:25:16a perdu 600 emplois, ce quartier
00:25:18a perdu, et la ville de Roubaix et
00:25:20Ouattrolo ont perdu un Aldi, un Lidl,
00:25:22un centre social, des commerces de proximité,
00:25:24tout ça, c'est les habitants qui en pâtissent.
00:25:26Et vous dire aussi,
00:25:28Eliott, une chose qui est très importante
00:25:30pour moi, c'est que
00:25:32tout cela aujourd'hui,
00:25:34ce sont les habitants de Roubaix qui en pâtissent.
00:25:36Ce sont eux qui en pâtissent.
00:25:38C'est la publicité, Alexandre, en
00:25:4010 secondes s'il vous plaît. En 10 secondes,
00:25:42c'est vrai qu'une partie des habitants en pâtissent, mais si
00:25:44ces élus-là peuvent être élus,
00:25:46c'est que malgré tout, il y a toute une partie
00:25:48de la population qui a fait sécession, et c'est ça
00:25:50le plus inquiétant, moi je trouve.
00:25:52La publicité, dans un instant, on sera
00:25:54avec Jean-François Husson,
00:25:56qui est l'un des rapporteurs
00:25:58de la commission des
00:26:00finances au Sénat, et qui avait
00:26:02dit en septembre, tout cela va finir par
00:26:04ressembler à un très grand mensonge
00:26:06d'État. Non pas le budget actuel,
00:26:08mais le dérapage budgétaire.
00:26:10Non, mais le dérapage budgétaire, parce que
00:26:12tout le monde commande des codes, des cryptes,
00:26:14ligne par ligne, il y a 97 pages, alors on va
00:26:16voir les plus, un, les moins.
00:26:18Il faut comprendre, il faut revenir à la source.
00:26:20Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, on se retrouve
00:26:22avec un gouvernement de droite qui nous fait
00:26:24une politique fiscale de mousse ?
00:26:26Ça, ce n'est pas la première fois.
00:26:28Ce n'est peut-être pas le premier dérapage.
00:26:30Mais oui, je vous vois,
00:26:32vous avez le sourire, vous êtes arrivés avec le sourire,
00:26:34Philippe, il est content, on taxe les riches,
00:26:36alors qu'en fait, on taxe tout le monde.
00:26:38On revient dans un instant.
00:26:40Tout le monde va payer, vous le premier téléspectateur.
00:26:42Merci Amine, c'était un plaisir de vous avoir.
00:26:44Merci beaucoup.
00:26:48On poursuit l'heure des pros, et on
00:26:50est très heureux de retrouver Lisa
00:26:52Kamen-Niersi, que vous êtes enseignante. Tous les
00:26:54samedis matins, vous êtes avec nous, parce que
00:26:56évidemment, on va parler d'un des sujets
00:26:58les plus concernants pour les Français, à savoir
00:27:00l'éducation nationale. La semaine prochaine,
00:27:02il y aura un hommage qui sera rendu
00:27:04à Dominique Bernard et Samuel Paty
00:27:06après les attentats terroristes islamistes.
00:27:08Et cette semaine, il y a eu
00:27:10une nouvelle affaire du voile, 35 ans après
00:27:12l'affaire de Creil, à Tourcoing.
00:27:14Mais avant cela, je voudrais
00:27:16qu'on revienne sur ce fameux budget.
00:27:18Alors depuis 48 heures, on décode,
00:27:20on décrypte, ligne par ligne.
00:27:22Le projet de loi de finances fait 97 pages.
00:27:24Tous les commentateurs en chef
00:27:26sont en train de nous expliquer qu'il fallait
00:27:28plus 0,1 plutôt que moins 0,3.
00:27:30Mais personne ne revient à la
00:27:32source. Personne ne revient sur les
00:27:34conséquences et pourquoi il y a
00:27:36eu ce budget en urgence, pourquoi
00:27:38aujourd'hui, il y a ces
00:27:4060 milliards d'économies
00:27:42à faire. Et je suis très
00:27:44heureux d'être avec Jean-François
00:27:46Husson. Merci d'être avec nous, monsieur le sénateur.
00:27:48Vous êtes sénateur et également rapporteur
00:27:50général du budget
00:27:52au Sénat. Et
00:27:54il y a une phrase que vous avez
00:27:56employée, dites,
00:27:58en début septembre, qui
00:28:00pourrait avoir des conséquences
00:28:02majeures pour les prochains mois. Je vous cite
00:28:04il risquerait d'y avoir
00:28:06une possibilité d'un très grand mensonge
00:28:08d'État sur la situation
00:28:10budgétaire du pays.
00:28:12Vous parlez non pas du budget actuel,
00:28:14vous parlez du dérapage
00:28:16budgétaire qu'il y a eu dans cette année 2024.
00:28:18Je le rappelle aux téléspectateurs,
00:28:20c'est un décalage
00:28:22entre janvier et les prévisions
00:28:24de janvier et septembre aujourd'hui
00:28:26de près de 60 milliards d'euros.
00:28:28Donc, est-ce qu'on est face
00:28:30à une affaire d'État ?
00:28:32Est-ce qu'on est face à un scandale
00:28:34d'État quand on regarde
00:28:36le dérapage budgétaire et les finances de notre
00:28:38pays ?
00:28:40Écoutez, merci de
00:28:42donner l'occasion de
00:28:44revenir effectivement sur ce
00:28:46grand dérapage qui ressemble d'ailleurs
00:28:48davantage à une dérive.
00:28:50Je veux simplement, parce que
00:28:52c'est le travail des
00:28:54assemblées et au Sénat, comme
00:28:56l'Assemblée nationale, dans nos
00:28:58missions, nous avons
00:29:00évidemment le suivi
00:29:02et l'évaluation et le contrôle
00:29:04surtout de l'action du
00:29:06gouvernement. Au mois de
00:29:08décembre 2023,
00:29:10lorsque le budget pour 2024
00:29:12est adopté,
00:29:14le niveau de déficit public
00:29:16est inscrit à
00:29:184,4%
00:29:20du PIB.
00:29:22Peu de temps après,
00:29:24dans ce qu'on appelle le
00:29:26programme de stabilité, au printemps,
00:29:28ce qui est envoyé
00:29:30à la Commission européenne,
00:29:32officiellement, le niveau
00:29:34de déficit est alors estimé
00:29:36à 5,1%.
00:29:38Et au mois
00:29:40de septembre, début septembre,
00:29:42il y a donc neuf mois,
00:29:44depuis la fin de l'année,
00:29:46le ministre annonce
00:29:48que le déficit
00:29:50pourrait être de 6,1%.
00:29:52C'est donc
00:29:54énorme. En neuf
00:29:56mois, les chiffres
00:29:58officiels communiqués par
00:30:00le gouvernement nous disent
00:30:0250 milliards
00:30:04de déficit supplémentaires.
00:30:06Sans que jamais
00:30:08la représentation nationale,
00:30:10et j'en fais partie,
00:30:12n'ait vraiment été informée.
00:30:14Raison pour laquelle,
00:30:16dès le mois de mars,
00:30:18voyant les premières annonces
00:30:20de l'Elysée, autour du
00:30:2220 mars, j'avais
00:30:24décidé d'aller procéder
00:30:26à Bercy, à un contrôle
00:30:28sur pièce et sur place.
00:30:30En gros, quel était
00:30:32à ce moment-là mon état
00:30:34d'esprit ? Une annonce
00:30:36d'un déficit supplémentaire à ce qui
00:30:38nous avait été annoncé trois mois plus tôt,
00:30:40et dans ces trois
00:30:42mois-là, à chaque fois,
00:30:44de manière régulière, le gouvernement
00:30:46nous faisait savoir que, évidemment,
00:30:48les comptes étaient tenus, tout ça
00:30:50étant dit avec une
00:30:52sûreté et un aplomb ministériel
00:30:54incontestables,
00:30:56même s'ils pouvaient être
00:30:58contestés.
00:31:00À partir du moment où,
00:31:02dans ces éléments, évidemment, vous vous en souvenez,
00:31:04à l'époque, expliquer qu'il y avait
00:31:06des informations nouvelles
00:31:08qui ne nous avaient pas été communiquées,
00:31:10raison pour laquelle
00:31:12j'avais à la fois déploré la mauvaise gestion
00:31:14de nos comptes publics, mais également
00:31:16ce que j'avais appelé la rétention
00:31:18d'informations, et je reprécise
00:31:20comme je le fais depuis des semaines,
00:31:22la rétention c'est juste le
00:31:24substantif de retenir, ce qui
00:31:26veut dire que des informations
00:31:28étaient à la disposition du gouvernement
00:31:30qui a décidé, il fait
00:31:32ce qu'il entend faire, il dit ce
00:31:34qu'il entend dire, néanmoins,
00:31:36certaines informations alertant
00:31:38sérieusement le gouvernement
00:31:40sont restées finalement
00:31:42derrière la communication officielle.
00:31:44J'entends, monsieur le rapporteur,
00:31:46monsieur le rapporteur, j'entends tout cela,
00:31:48et on comprend bien la difficulté que vous
00:31:50avez pu avoir ces derniers mois,
00:31:52c'est-à-dire ce rôle de vigie,
00:31:54de sonneur d'alerte, vous n'avez
00:31:56pas pu le faire à 100%,
00:31:58parce que vous avez été contraints,
00:32:00vous aviez face à vous des gens qui, finalement,
00:32:02ne vous laissaient pas entrer
00:32:04au cœur du réacteur, en quelque sorte.
00:32:06Il y a une accusation
00:32:08qui est extrêmement grave,
00:32:10qui est en train de circuler,
00:32:12permettez-moi juste
00:32:14de vous poser la question, c'est de dire
00:32:16lorsqu'un budget dérape,
00:32:18lorsque les comptes dérapent,
00:32:20il y a la possibilité de rectifier le tir
00:32:22avec un projet de loi rectificatif.
00:32:24Il semblerait,
00:32:26je vous mets du conditionnel,
00:32:28que cette volonté venait
00:32:30de Bercy, d'avoir un projet de loi
00:32:32rectificatif, mais qu'on a dit
00:32:34sûrement pas, on ne va pas commencer
00:32:36à faire des économies,
00:32:38à mettre des nouvelles taxes, etc.,
00:32:40parce que dans quelques semaines,
00:32:42on a des élections européennes.
00:32:44Là aussi,
00:32:46ces accusations, si elles sont corroborées,
00:32:48elles sont extrêmement graves,
00:32:50c'est-à-dire que pour un calendrier politique,
00:32:52on ne va pas aller jusqu'au bout
00:32:54de l'intérêt des Français,
00:32:56et quelles pourraient être les responsabilités,
00:32:58parce que dans responsable politique,
00:33:00il y a quand même un mot qui est très important,
00:33:02ce n'est pas que politique, c'est responsable,
00:33:04quelles pourraient être les responsabilités
00:33:06demain de ces personnes qui étaient au cœur du réacteur ?
00:33:08Je le répète.
00:33:10D'abord, vous avez
00:33:12raison, j'ai les mêmes
00:33:14informations que vous, mais je ne suis
00:33:16pas sûr de les contrôler.
00:33:18Nous avions, nous, j'avais
00:33:20personnellement demandé, dès le mois de
00:33:22février, en février-mars,
00:33:24qu'on ait un projet
00:33:26de loi de finances rectificatif.
00:33:28Ça veut dire quoi, en clair ?
00:33:30Ça veut dire prendre des mesures nouvelles,
00:33:32permettant de freiner le plus tôt possible
00:33:34la dérive. Alors les mesures, c'est évidemment
00:33:36des mesures d'économie,
00:33:38c'est pas ce qui fait le
00:33:40plus plaisir, mais
00:33:42aujourd'hui, je ne suis
00:33:44pas en mesure,
00:33:46avec la fonction qui est la mienne,
00:33:48je ne sais pas quelle est la réalité
00:33:50des responsabilités
00:33:52des uns des autres, quels sont les documents
00:33:54qui ont pu être produits
00:33:56au sein de l'exécutif,
00:33:58raison pour laquelle, de toute façon,
00:34:00je pense que nous n'allons
00:34:02pas avoir le choix. J'avais fait ce contrôle
00:34:04sur pièce et sur place,
00:34:06au mois de mai,
00:34:08et comme la dérive s'est poursuivie,
00:34:10tout ça, à la fois
00:34:12l'académie estivale
00:34:14et la parenthèse des Jeux olympiques,
00:34:16comme je le dis,
00:34:18le réveil a été douloureux.
00:34:20Autre question, et je me permets de vous
00:34:22couper, ça aurait été un plaisir
00:34:24de vous avoir sur le plateau, c'est toujours difficile
00:34:26quand c'est en Skype
00:34:28ou en FaceTime, mais
00:34:30quelles pourraient être
00:34:32les conséquences de cela ?
00:34:34J'ai entendu qu'il y aurait probablement une commission
00:34:36d'enquête parlementaire,
00:34:38j'ai entendu aussi un ancien ministre
00:34:40dire que cette affaire
00:34:42peut se terminer devant la Cour
00:34:44de Justice de la République,
00:34:46mais
00:34:48il peut y avoir des responsabilités politiques,
00:34:50mais est-ce qu'il peut y avoir des responsabilités pénales dans ces cas-là ?
00:34:52Tout
00:34:54dépend, comment dirais-je,
00:34:56ce que
00:34:58le contrôle
00:35:00le contrôle
00:35:02le plus puissant peut nous donner
00:35:04comme information. Je crois que ce qui
00:35:06est le plus important d'abord, c'est d'établir
00:35:08finalement
00:35:14Moi je ne réjuge pas,
00:35:16effectivement j'ai dit au début
00:35:18du mois, voyant qu'une fois de plus
00:35:20nous n'avions pas les bonnes informations
00:35:22au bon moment, que tout ça
00:35:24pourrait finir par un grand mensonge d'État.
00:35:26Vous voyez qu'à la fois je suis
00:35:28prudent, je pense en même temps
00:35:30que chacun doit être mis
00:35:32devant ses responsabilités et que
00:35:34nous allons devoir, la représentation
00:35:36nationale, mieux comprendre
00:35:38et contrôler ce qui
00:35:40s'est passé, la réalité des faits
00:35:42parce que c'est important.
00:35:4450 milliards de dérives
00:35:46en 6 mois, en 9
00:35:48mois pardon, c'est du jamais vu.
00:35:50Et c'est de l'argent public,
00:35:52c'est l'argent des Français.
00:35:54Moi je le dis, on doit
00:35:56la vérité aux Français parce que
00:35:58on ne peut pas leur demander aujourd'hui des efforts
00:36:00s'ils considèrent que
00:36:02l'État, de manière générale,
00:36:04se serait laissé
00:36:06aller à une gestion
00:36:08manquant singulièrement
00:36:10de rigueur et de discipline,
00:36:12là où il y a des efforts.
00:36:14Raison pour laquelle, début
00:36:16septembre et au début du mois d'octobre,
00:36:18j'ai souhaité communiquer
00:36:20l'État et les compliques de la France.
00:36:22Merci beaucoup Jean-François Husson
00:36:24pour votre témoignage ce matin
00:36:26dans l'heure des pros. Je vous propose
00:36:28un échange parce que
00:36:30en commission,
00:36:32hier ou avant-hier,
00:36:34c'était plutôt tendu.
00:36:36Et puis, vous allez écouter
00:36:38le ministre de l'Économie et des Finances,
00:36:40Antoine Armand, qui répond
00:36:42de manière assez surprenante,
00:36:44et c'est un euphémisme,
00:36:46à un député qui, justement,
00:36:48dit, comment on peut vous faire
00:36:50confiance ? Emmanuel Morel,
00:36:52député, il a le droit de dire,
00:36:54vous nous avez proposé un déficit,
00:36:56prévu un déficit, qui n'a rien à voir
00:36:58neuf mois plus tard. Donc, comment on peut vous faire confiance ?
00:37:00Écoutez attentivement la réponse
00:37:02d'Antoine Armand.
00:37:04Comment on peut vous faire confiance ?
00:37:06Je ne parle pas
00:37:08en termes de contenu politique,
00:37:10je parle en termes de présentation du budget.
00:37:12Parce qu'au fur et à mesure
00:37:14que se succèdent les révélations
00:37:16fracassantes
00:37:18sur l'épisode navrant du dérapage
00:37:20des finances publiques depuis 2023,
00:37:22à grands coups d'erreurs
00:37:24de prévision, d'informations
00:37:26tronquées, dissimulées,
00:37:28c'est impossible
00:37:30de vous faire confiance.
00:37:32On ne peut pas vous faire crédit
00:37:34en matière de transparence et de sincérité budgétaire.
00:37:36Et je le dis à regret,
00:37:38parce que ça serait mieux pour le débat démocratique.
00:37:40Bruno Le Maire, il a dit, la vérité
00:37:42apparaîtra plus tard.
00:37:44En attendant la vérité, on est obligé
00:37:46d'être un peu circonspect.
00:37:48C'est une question extrêmement légitime
00:37:50de savoir comment nous, pas personnellement,
00:37:52mais comment nous faire confiance
00:37:54de manière générale. Je crois comprendre
00:37:56que votre commission aura l'occasion
00:37:58de faire toute la lumière sur les précédents
00:38:00mois et les précédentes années.
00:38:02Et nous aurons l'occasion de voir
00:38:04si les allégations que vous portez,
00:38:06puisque je comprends que vous prétendez que des choses
00:38:08ont été dissimulées par les présidents du gouvernement,
00:38:10non seulement ce n'est pas ma conviction,
00:38:12mais j'ai presque l'impression que ça se rapproche
00:38:14de la diffamation.
00:38:16Je pense que votre commission
00:38:18et la représentation nationale pourra faire le travail
00:38:20bien mieux que quiconque.
00:38:22J'ai presque l'impression que c'est de la diffamation.
00:38:24Voilà comment Antoine Armand répond à ce député.
00:38:26J'ai presque l'impression qu'Antoine Armand
00:38:28est hors sujet
00:38:30lorsqu'il répond ça.
00:38:32J'ai presque l'impression qu'il est très embarrassé.
00:38:34Ah bon ?
00:38:36J'ai presque l'impression qu'il ferait mieux
00:38:38d'être plus serein lorsqu'il répond
00:38:40à un député qui est en droit de lui dire
00:38:42comment on peut vous faire confiance,
00:38:44le décalage de 50 milliards entre vos prévisions de janvier
00:38:46et ce qu'il y a aujourd'hui.
00:38:48Et ce sont les Français qui sont en train de trinquer.
00:38:50Il est évident qu'il y a eu mensonge
00:38:52par omission, au minimum.
00:38:54Il y a eu mensonge par omission
00:38:56puisque tout le monde sait que
00:38:58Bruno Le Maire à un moment donné,
00:39:00je crois que c'était vers février, mars ou avril,
00:39:02a demandé
00:39:04qu'on fasse voter
00:39:06une loi de finances rectificative.
00:39:08Ça a été écrit dans plein d'articles.
00:39:10Et pourquoi on ne l'a pas fait alors ?
00:39:12C'est ce que vous avez dit tout à l'heure, Eliott.
00:39:14C'est-à-dire à cause des élections européennes ?
00:39:16Mais évidemment !
00:39:18Moi je n'ose imaginer que ça soit ça.
00:39:20Je ne peux pas imaginer
00:39:22que Gabriel Attal ou Emmanuel Macron
00:39:24aient décidé de ne pas faire
00:39:26de projet de loi rectificatif
00:39:28et de changer en quelque sorte
00:39:30cette voie
00:39:32qui était de
00:39:34aller, on met les chèques en blanc, on avance, on aligne, on aligne
00:39:36pour se retrouver avec des
00:39:38finances aussi
00:39:40dans le rouge.
00:39:44J'ajoute juste une nuance.
00:39:46Là, le dérapage, il est massif.
00:39:4850 milliards d'euros, c'est
00:39:50énorme. Mais sur des dérapages
00:39:52moins importants, il y a pas mal
00:39:54de précédents dans l'histoire de la 5ème République
00:39:56à la veille des élections.
00:39:58Moi je me souviens, quand on arrive au pouvoir
00:40:00en 2012 après Nicolas Sarkozy, il y a un dérapage
00:40:02budgétaire, il y a une loi de finances rectificative
00:40:04dans l'été 2012
00:40:06qui d'ailleurs coûtera très cher en popularité à Hollande
00:40:08et donc
00:40:10je ne veux pas dire que c'est une
00:40:12habitude
00:40:14mais il y a des précédents. Là, ce qui est sans précédent
00:40:16c'est l'ampleur du dérapage.
00:40:18Si on est
00:40:20encore plus tendu, j'ai envie de vous dire
00:40:22on peut se demander si la décision
00:40:24de la dissolution n'est pas aussi
00:40:26liée à cela
00:40:28puisque peut-être que le Président de la République
00:40:30n'avait pas envie d'assumer
00:40:32effectivement ce dérapage.
00:40:34C'est plus facile de le faire
00:40:36endosser aux autres, après
00:40:38ils se prennent volontiers à l'exercice.
00:40:40C'est de leur faute aussi.
00:40:42C'est tout à fait important
00:40:44ce que tu dis. Je pense que la raison
00:40:46profonde de la dissolution, c'est ça.
00:40:48Moi, ce qui m'interpelle, c'est cette scène
00:40:50cet échange. Il est hallucinant quand même.
00:40:52Le député, il est légitime
00:40:54à poser une question et auquel
00:40:56M. Antoine Armand
00:40:58répond pas en disant
00:41:00c'est des allégations, c'est de la diffamation.
00:41:02Ça veut dire qu'on n'autorise pas
00:41:04les élus à poser
00:41:06les questions sur ce dérapage
00:41:08qui sont élus au nom
00:41:10du peuple.
00:41:12Mais ce qui est grave, c'est que même nous, en fait,
00:41:14on n'a pas le droit. C'est-à-dire que
00:41:16je crois que c'est Laurent Saint-Martin
00:41:18qui est intervenu aussi à un moment, il a dit
00:41:20c'est du budget, il faudra que les Français comprennent.
00:41:22Ça veut dire qu'on est des idiots, qu'on ne comprend pas
00:41:24et que tout va bien, madame
00:41:26la marquise, on peut faire tout ce qu'on veut
00:41:28dans ce pays, on peut décider.
00:41:30Effectivement, il y a des stratégies
00:41:32aussi, parce que moi je rejoins ce que tu dis.
00:41:34Oui, mais ce qui est grave,
00:41:36c'est que le sénateur, qu'est-ce qu'il nous dit ?
00:41:38Rapporteur du budget au Sénat, qu'est-ce qu'il nous dit ?
00:41:40Il dit, je n'avais pas le droit d'aller voir.
00:41:42Donc ça veut dire que même les instances
00:41:44qu'on met en place pour être,
00:41:46pour évaluer, contrôler
00:41:48et être point d'alerte aussi
00:41:50pour les citoyens,
00:41:52ils ne peuvent pas faire leur travail.
00:41:54C'est pour ça que c'est gravissime
00:41:56et que mercredi, il y a une réunion
00:41:58à l'Assemblée nationale pour savoir
00:42:00si oui ou non la commission des finances
00:42:02va pouvoir endosser
00:42:04également le costume de
00:42:06commission d'enquête parlementaire.
00:42:08Ce serait normal.
00:42:10C'est peut-être pour ça que Bruno Le Maire dit
00:42:12la vérité apparaîtra, parce que devant une commission
00:42:14d'enquête, vous parlez sous serment.
00:42:16Donc vous ne pouvez pas parjurer.
00:42:18Donc là, on va découvrir
00:42:20qui sont les réels responsables.
00:42:22Je serais très curieux de savoir, est-ce que dans une commission
00:42:24d'enquête parlementaire,
00:42:26un président... Non, vous ne pouvez pas.
00:42:28Un secrétaire général...
00:42:30Ah, M. Collère, par exemple.
00:42:32Oui, c'était déjà le cas au moment de l'affaire.
00:42:34Écoutez, on verra si M. Collère...
00:42:36Les commissions d'enquête,
00:42:38ça a une mission d'information, mais il n'y aura pas de...
00:42:40Pour répondre à la question, il n'a pas
00:42:42répondu, il n'y aura pas de conséquences pénales, évidemment.
00:42:44Ah, ça ne va rien.
00:42:46Déjà, il y a une commission parlementaire.
00:42:48Il n'y a pas de sanctions possibles.
00:42:50Ça relève du politique.
00:42:52On peut juger que c'est scandaleux,
00:42:54et je juge effectivement que c'est le cas,
00:42:56mais il ne faut pas que ce soit une excuse non plus
00:42:58pour assommer les Français dans la foulée.
00:43:00Ah !
00:43:02C'est ce qui est en train de se passer, quand même.
00:43:04C'est un moyen pour le nouveau gouvernement,
00:43:06qui est en partie un gouvernement macroniste,
00:43:08de faire avaler
00:43:10la couleuvre des hausses d'impôts,
00:43:12en faisant dire à Michel Barnier
00:43:14« Moi, je n'y peux rien.
00:43:16J'ai trouvé les comptes publics
00:43:18dans une situation chaotique. »
00:43:20Il fait quand même des choix.
00:43:22Il les a trouvés peut-être dans une situation chaotique.
00:43:24Il n'empêche qu'il aurait pu faire
00:43:26des choix d'économie,
00:43:28qui ne sont pas ceux qu'il a fait,
00:43:30et des choix d'économie,
00:43:32plutôt que des choix de hausses d'impôts.
00:43:34Ça n'excuse pas
00:43:36les hausses d'impôts actuelles.
00:43:38Et du reste,
00:43:40la droite LR a choisi
00:43:42de collaborer à ce gouvernement.
00:43:44Personne ne l'est obligé.
00:43:46Avec un ministre très proche de l'économie,
00:43:48qu'on a entendu, très proche d'Emmanuel Macron.
00:43:50Oui, c'est un macroniste.
00:43:52Si je peux me permettre, Alexandre,
00:43:54ce gouvernement a eu 15 jours pour préparer le budget.
00:43:56Et personne ne l'est obligé à aller au gouvernement.
00:43:58Et ensuite, Michel Barnier
00:44:00a été trois fois ministre,
00:44:02il a eu toute sa vie à réfléchir
00:44:04à autre chose qu'un budget purement technique.
00:44:06Ils ont pris leur responsabilité
00:44:08pour gouverner.
00:44:10Je trouve qu'on ne peut pas leur reprocher.
00:44:1248% des personnes interrogées
00:44:14sondagent Odoxa pour Le Figaro,
00:44:16un Français sur deux qui considère
00:44:18que le projet du budget 2025
00:44:20ne comporte pas assez d'économies,
00:44:22qu'il est juste ce qu'il faut,
00:44:2421% seulement,
00:44:26trop d'économies, 30%.
00:44:28Et 58% des sondés
00:44:30déplorent qu'il comporte
00:44:32trop d'impôts,
00:44:34ce budget.
00:44:36Il nous reste quelques minutes avant la publicité.
00:44:38Peut-être là aussi, c'est un budget, c'est une question de symboles.
00:44:40Vous demandez à tous les Français
00:44:42de faire un nouvel effort.
00:44:44Vous avez moins d'enseignants, on parlera de l'éducation
00:44:46dans un instant avec vous, Elisa.
00:44:48500 millions d'euros en moins pour le budget
00:44:50de la justice, là aussi on en parlera
00:44:52à partir de 10 heures avec vous, Pierre-Marie Sèvres.
00:44:54Et puis à l'Élysée, on augmente le budget.
00:44:563 millions.
00:44:58Je crois que le budget
00:45:00de l'Assemblée nationale, également, il est augmenté.
00:45:02Et le budget du Sénat, il est également
00:45:04augmenté. Donc vous,
00:45:06vous faites un effort,
00:45:08et nous on s'augmente.
00:45:10Est-ce que ça vous choque de voir
00:45:12que le budget de l'Élysée, par exemple, est augmenté ?
00:45:14Évidemment ! Dans les sources d'économie,
00:45:16on aurait pu supprimer un tas
00:45:18de comités théodules qui ne servent à rien.
00:45:20Par exemple, moi, j'aurais supprimé
00:45:22le CESE. Alors, Philippe Guybert, je le vois,
00:45:24il va me dire que c'est symbolique. Mais ça m'aurait
00:45:26fait plaisir, vous voyez ? Heureusement que vous n'avez pas
00:45:28dit que je supprimerais l'ARCOM.
00:45:30Non, non, non, j'allais vous reprendre.
00:45:32Sincèrement, l'ARCOM aussi.
00:45:34Heureusement que vous n'avez pas dit ça.
00:45:36Pas que pour des raisons idéologiques, parce que je pense
00:45:38que ce sont des gens qui sont...
00:45:40Voilà... Bon, restons sur
00:45:42l'Élysée. J'ai pas envie d'avoir de problèmes.
00:45:44Ne me mettez pas...
00:45:46Il y avait des économies à faire ailleurs, dans les dépenses
00:45:48sociales, etc.
00:45:50Ça n'a pas été fait.
00:45:52Même en 15 jours, ça pouvait.
00:45:54C'est l'Élysée qui augmente.
00:45:56Ce n'est pas des réformes structurelles.
00:45:58Supprimer le CESE, ça se fait en 2 secondes.
00:46:00Mais effectivement,
00:46:02d'augmenter de 3 millions,
00:46:04c'est d'une maladresse.
00:46:06Maladresse ? Moi, je ne pense pas que ça soit la maladresse.
00:46:08Je pense que c'est de la déconnexion.
00:46:10Le défenseur des droits.
00:46:12Ils sont complètement déconnectés. Ils se comportent comme Louis XIV,
00:46:14Louis XV, Louis XVI. Ils ne voient pas qu'il y a des gens...
00:46:16On va en arriver à des révoltes frumentaires.
00:46:18Des gens qui n'ont plus de quoi manger.
00:46:20Frumentaire, c'est farine. C'est des révoltes avec des farines.
00:46:22Donc on va se retrouver avec des gens qui ont
00:46:24des salaires de 1500, 1600 euros par mois
00:46:26qui vont finir par descendre dans la rue et mettre...
00:46:28On met des têtes sur des pics.
00:46:30C'est terrible pour eux.
00:46:32Moi, je ne le souhaite pas.
00:46:34Je ne suis surtout pas une révolutionnaire.
00:46:36Je ne suis l'inverse de ça.
00:46:38Mais c'est ce qu'ils vont obtenir
00:46:40c'est de mépriser les gens. Augmenter le budget
00:46:42d'Elysée quand les gens n'ont pas de quoi finir le mois.
00:46:44Et leur annoncer qu'ils vont payer des impôts supplémentaires.
00:46:46Que les professeurs ne seront pas recrutés.
00:46:48Qu'à la justice, il n'y a plus d'argent.
00:46:50C'est de prendre un grand risque.
00:46:52À mon avis, ils devraient faire un petit peu attention.
00:46:54La publicité, on revient dans un instant.
00:46:56Vous êtes très nombreux à réagir sur les réseaux sociaux malédiques.
00:46:58Il me dit que Marine Le Pen et le RN avaient voulu un audit.
00:47:00Tout le monde s'était moqué.
00:47:02C'est vrai. Jordan Bardella l'avait demandé.
00:47:04Rappelez-vous.
00:47:06Tout le monde ne s'était pas moqué.
00:47:08Il avait tenté. Il y avait Gabriel Attal qui le regardait.
00:47:10En lui disant que ça s'appelle juste
00:47:12la Cour des comptes.
00:47:14Il fallait faire un point complet.
00:47:16Il n'avait pas tort.
00:47:18La Cour des comptes a largement alerté.
00:47:20À ce moment-là, vous êtes le pire avocat
00:47:22pour la Cour des comptes.
00:47:24Ce qui signe que la Cour des comptes
00:47:26en l'état ne peut strictement rien faire
00:47:28si vous me dites qu'ils ont alerté.
00:47:30Ils ont tellement bien alerté qu'on a plus de 50 milliards.
00:47:32Ce n'est pas le rôle du Parlement.
00:47:34Ils ne peuvent pas empêcher le gouvernement.
00:47:36Ils avaient demandé un audit.
00:47:38On leur avait rionné.
00:47:40Jordan Bardella, sur la question migratoire,
00:47:42il avait dit qu'il fallait faire la double frontière.
00:47:44On lui avait rionné.
00:47:46Résultat, l'Allemagne est en train de le faire.
00:47:48Pareil, Mélanie, on s'était moqué d'elle.
00:47:50Tout le monde va en Italie pour essayer de comprendre
00:47:52comment elle fait pour réduire les coûts.
00:47:54La publicité !
00:47:56Ce n'est pas parce que c'est la...
00:47:58Philippe, quelles que soient nos opinions politiques,
00:48:00je pense qu'à un moment,
00:48:02on doit aborder ces questions d'une manière plus juste.
00:48:04C'est une réalité.
00:48:06Jordan Bardella a demandé un audit sur les comptes.
00:48:08Il a demandé la double frontière
00:48:10qu'on va certainement mettre en place,
00:48:12que l'Allemagne a mise en place.
00:48:14On attend toujours que l'Allemagne fasse
00:48:16pour faire.
00:48:18Maintenant, on a le feu vert de l'Allemagne.
00:48:20La publicité, les amis,
00:48:22on revient dans un instant.
00:48:24On a encore beaucoup de choses à traiter.
00:48:26Peut-être qu'on parlera de Céline Dion également,
00:48:28avant 10h30.
00:48:30Vous voulez critiquer Céline Dion ?
00:48:32Vous ne feriez pas ça quand même.
00:48:34Vous, je peux vous critiquer,
00:48:36mais pas Céline Dion.
00:48:38Parce que vous chantez faux,
00:48:40pas parce que vous avez des mauvaises idées.
00:48:42La publicité !
00:48:4810h sur CNews, merci d'être avec nous
00:48:50pour la suite de l'heure des pros.
00:48:52Le programme sur l'information, c'est avec Augustin Denadieux.
00:48:54Rebonjour Augustin.
00:48:56Rebonjour Eliott, bonjour à tous.
00:48:58La lente décrue a commencé dans les départements,
00:49:00administrés par la Tempête Kirk.
00:49:02Trois départements restent toutefois en vigilance orange.
00:49:04Pour les crus, la Seine-et-Marne,
00:49:06l'Eure-et-Loire et le Loir-et-Cher.
00:49:08Le mois de septembre aura été le plus pluvieux
00:49:10depuis 25 ans.
00:49:12Les cumuls moyens annuels de précipitations
00:49:14ont déjà été dépassés un peu partout
00:49:16sur le territoire.
00:49:18Une saisie record
00:49:20au large des Canaries.
00:49:22Près de 4 tonnes de cocaïne ont été interceptées.
00:49:24Et 16 personnes ont été interpellées
00:49:26à bord d'un cargo de 70 mètres.
00:49:28La valeur marchande
00:49:30de la cocaïne était estimée
00:49:32à plusieurs centaines de millions d'euros.
00:49:34Et le couvre-feu nocturne
00:49:36en Martinique ne suffit pas.
00:49:38Sur l'île française des Antilles,
00:49:40la tension reste très forte.
00:49:42Barricades enflammées, magasins brûlés ou pillés.
00:49:44Les forces de l'ordre peinent à maîtriser
00:49:46la colère contre la vie chère.
00:49:4832 interpellations ont été effectuées.
00:49:5012 membres des forces de l'ordre ont été blessés.
00:49:52Et 150 véhicules ont été incendiés.
00:49:54Merci beaucoup Augustin
00:49:56pour le point sur l'information.
00:49:58On va parler de la question migratoire à présent.
00:50:00Le ministre de l'Intérieur Bruno Rotailleau
00:50:02souhaite remplacer la circuire
00:50:04VALS de 2012.
00:50:06Cette dernière permet
00:50:08de régulariser jusqu'à 30 000
00:50:10sans-papiers chaque année.
00:50:12Il entend fixer des objectifs
00:50:14aux 102 préfets.
00:50:16Je sais qu'il y a eu une réunion
00:50:18cette semaine avec les préfets.
00:50:20On parlait juste avant de la publicité
00:50:22du budget.
00:50:24Est-ce sévère par exemple que dans le budget 2025
00:50:26le budget pour l'AME
00:50:28va être augmenté ?
00:50:30Pour des raisons...
00:50:32C'est quand même incroyable.
00:50:34Là aussi c'est une question de symbole.
00:50:36Vous avez un ministre de l'Intérieur qui vous explique
00:50:38qu'il faut refonder l'AME
00:50:40en une aide médicale d'urgence
00:50:42et vous avez un budget...
00:50:44On verra ce qu'il fait exactement.
00:50:46En fait Elliot, l'aide médicale d'urgence
00:50:48elle existe déjà.
00:50:50Elle est en accord avec ce que feront les autres pays européens.
00:50:52Sauf que nous on a rajouté l'aide médicale d'État
00:50:54pour recoller les oreilles
00:50:56notamment.
00:50:58Non mais j'exagère.
00:51:00L'aide médicale d'urgence
00:51:02elle permet déjà
00:51:04d'opérer les gens s'ils ont besoin
00:51:06de les soigner.
00:51:08Parce qu'aujourd'hui ce qu'on entend...
00:51:10C'est pas du tout la philosophie.
00:51:12L'aide médicale d'urgence
00:51:14c'est qu'aujourd'hui
00:51:16elle permet déjà de prendre en charge
00:51:18les personnes qui sont arrivées illégalement dans notre pays
00:51:20et de les soigner.
00:51:22Donc c'est faux de dire
00:51:24ah oui mais si on supprime l'aide médicale d'urgence
00:51:26on va pas soigner, on risque la contagion etc.
00:51:28Le sujet.
00:51:30S'il vous plaît Philippe.
00:51:32L'entraide qui nous raconte
00:51:34les nouvelles mesures
00:51:36de Bruno Rotailleau
00:51:38en tout cas la volonté de Bruno Rotailleau
00:51:40la question c'est de savoir est-ce qu'il est seul en scène ?
00:51:42Est-ce qu'il est tout seul à vouloir
00:51:44aujourd'hui serrer la vis ?
00:51:46Ou est-ce qu'il va être soutenu par le chef du gouvernement ?
00:51:48Éloigner plus
00:51:50et régulariser moins
00:51:52c'est la consigne claire adressée par Bruno Rotailleau
00:51:54au préfet ce mardi.
00:51:56Le ministre de l'Intérieur a annoncé
00:51:58qu'il allait envoyer dans les prochaines semaines
00:52:00deux circulaires aux édiles dont l'une remplacera
00:52:02la circulaire valse de 2012.
00:52:04Ce texte réglementaire permet au préfet
00:52:06de manière discrétionnaire
00:52:08de régulariser à titre exceptionnel
00:52:10environ 30.000 sans-papiers chaque année.
00:52:12Pour être éligible, les étrangers
00:52:14en situation irrégulière doivent remplir
00:52:16les conditions précises. Ils peuvent être
00:52:18régularisés pour un motif de vie privée et familiale
00:52:20s'ils ont des enfants scolarisés
00:52:22ou s'ils sont le conjoint d'un étranger
00:52:24en situation régulière par exemple.
00:52:26Ils peuvent aussi l'être au titre du travail
00:52:28en justifiant notamment une présence
00:52:30sur le territoire depuis plusieurs années
00:52:32et un certain nombre de fiches de salaire.
00:52:34Des possibilités que Bruno Rotailleau
00:52:36souhaite réduire drastiquement.
00:52:38Nous ne devons régulariser qu'au compte-goutte
00:52:40sur la base de la réalité du travail
00:52:42et de vrais critères d'intégration.
00:52:44Florent Boudier, le président de la commission
00:52:46des lois à l'Assemblée, a réagi
00:52:48ce jeudi à cette annonce. Il a appelé
00:52:50Bruno Rotailleau à ne pas éviter un débat
00:52:52transparent et rigoureux au Parlement
00:52:54avant toute révision de la circulaire.
00:52:56Il lui a aussi demandé de ne pas oublier
00:52:58les métiers en tension.
00:53:00Bruno Rotailleau qui était dans un centre
00:53:02de rétention administratif hier et qui appelle
00:53:04à mettre les moyens pour qu'il y ait plus
00:53:06de place dans les crâts
00:53:08pour qu'on puisse expulser plus rapidement
00:53:10et c'est toujours intéressant de voir
00:53:12le décalage qu'il peut y avoir entre
00:53:14les paroles des élus
00:53:16et la volonté des Français.
00:53:18Exemple très concret, en attendant leur expulsion
00:53:20faut-il emprisonner systématiquement
00:53:22tous les étrangers sous OQTF,
00:53:24auteur de crime et délit ? 84%
00:53:26des sondés répondent oui.
00:53:2815% répondent non seulement
00:53:30et on va aller dans le détail parce que
00:53:32c'est ça aussi qui est saisissant.
00:53:34Vous poussez des cris d'orfraie à gauche
00:53:36et l'ultra-gauche sur cette question-là.
00:53:38Bon ben à gauche, 72%
00:53:40des sondés répondent
00:53:42oui. Alors la majorité présidentielle
00:53:44je ne sais pas ce que c'est, en revanche
00:53:46parce que ça n'existe plus, il y a un camp
00:53:48présidentiel.
00:53:50Ensuite la droite, 95%
00:53:52et l'extrême droite, 97%.
00:53:54Mais en l'état, notre justice ne nous
00:53:56permet pas d'emprisonner
00:53:58systématiquement tous les étrangers
00:54:00sous OQTF. Non,
00:54:02ça ne nous le permet pas, ça serait contraire
00:54:04à beaucoup de principes, mais ce n'est pas ça le plus important
00:54:06à mon avis. Vous savez, ce sondage, il s'ajoute
00:54:08à des dizaines de sondages sur
00:54:10toujours les mêmes sujets, de
00:54:12sécurité, de fermeté, d'immigration
00:54:14et les Français disent toujours la même chose.
00:54:16J'ai le coutume de dire, ils le crient à plein
00:54:18poulmon, ils veulent une immigration
00:54:20plus contrôlée et moins d'immigration,
00:54:22ils veulent une justice beaucoup plus ferme,
00:54:24ils veulent une police beaucoup plus soutenue, etc.
00:54:26Mais je peux vous en citer plein, on sait toujours
00:54:288 Français sur 10. La perpétuité
00:54:30réelle, on a fait un sondage il y a 2-3 ans sur la perpétuité
00:54:32réelle, parce que les Français sont en faveur
00:54:34d'une perpétuité réelle que certains criminels
00:54:36restent en prison toute leur vie. On est avec plus
00:54:38de 90% des Français, et ce sont les électeurs
00:54:40socialistes qui se sont mis en tête
00:54:42de tous, pour vous dire à quel point
00:54:44sur ces questions-là, les Français sont unanimes.
00:54:46Parce que là, en l'occurrence, c'est pourquoi
00:54:48je vous dis que c'est plutôt un sentiment
00:54:50général qu'il faut tirer de ces sondages, c'est que
00:54:52on ne peut pas judiciairement
00:54:54emprisonner quelqu'un quand il n'y a pas eu de
00:54:56condamnation. En l'occurrence, le fait d'être sous
00:54:58OQTF n'est pas une condamnation, c'est pour ça que
00:55:00plutôt que de les envoyer en prison, on les envoie
00:55:02dans des centres de rétention administratif, c'est pas
00:55:04comme une prison, c'est pas exactement la même chose.
00:55:06Soit dit en passant, je le dis, on n'a même pas
00:55:083 000 places de centres de rétention administratif,
00:55:10alors qu'on a 100 000 OQTF
00:55:12par an, donc
00:55:14ça ne serait pas faisable. Mais finalement,
00:55:16ce qu'il faut chercher, c'est plus loin,
00:55:18qu'est-ce que veulent les Français ? C'est comme la peine de mort, si vous voulez.
00:55:20La peine de mort, on aurait un vrai débat,
00:55:22un référendum sur cette question, je ne pense pas que ça passerait.
00:55:24Mais de temps en temps, régulièrement,
00:55:26une année sur deux, on a une majorité de Français qui se prononcent
00:55:28pour. En fait, ce qu'ils disent, ce n'est pas qu'ils veulent la peine de mort,
00:55:30c'est qu'ils veulent plus de fermeté
00:55:32dans la justice. Il n'y a pas à aller beaucoup plus loin que ça.
00:55:34Et puis les Français, vous reveniez
00:55:36sur la perpétuité réelle,
00:55:38l'alternative à la peine
00:55:40de mort, c'était justement
00:55:42la perpétuité, c'était la promesse
00:55:44d'une perpétuité réelle,
00:55:46ce qui n'est pas le cas en l'état.
00:55:48Pour ce qui est des illégaux, on a supprimé
00:55:50le délai de séjour irrégulier,
00:55:52on pourra le rétablir.
00:55:54Ce n'est plus un délai, c'est pour ça aussi
00:55:56qu'on ne peut pas
00:55:58les mettre en centre de rétention.
00:56:00Mais effectivement, avec 3 000 places pour
00:56:02des centaines de milliers de sans-papiers,
00:56:04on est millions.
00:56:06Très vite, Pierre-Marie, sur le budget,
00:56:08moins 500 millions d'euros pour la justice.
00:56:10On a entendu Didier
00:56:12Migaud, alors là, il est prolixe
00:56:14pour le budget. Il considère que
00:56:16la justice a été
00:56:18un parent pauvre ces 30 dernières
00:56:20années, ce qui est actuellement
00:56:22vrai. Que le budget
00:56:24alloué à la justice
00:56:26en France n'est pas du tout le même
00:56:28qu'en Allemagne, par exemple, c'est vrai.
00:56:30Mais bon, c'est celui
00:56:32aussi qui parle d'un sentiment
00:56:34de laxisme judiciaire dans
00:56:36la continuité du sentiment d'insécurité
00:56:38de son prédécesseur.
00:56:40Sans aller jusqu'à l'expression mensonge d'État
00:56:42dont on parlait, c'est vrai que le seul point positif
00:56:44du passage d'Éric Dupond-Moretti
00:56:46à la place Vendôme, il se gargarisait
00:56:48en permanence de ça, c'est une augmentation du budget
00:56:50de la justice. Sans entrer dans l'état,
00:56:52et je vous donne quand même juste un élément, l'aide juridictionnelle
00:56:54qui est l'État qui paye les avocats
00:56:56des accusés, parfois même
00:56:58des sans-papiers, le Conseil
00:57:00d'État a rendu une décision il y a quelques mois.
00:57:02Bref, mais sans aller dans le détail
00:57:04parce que cette aide juridictionnelle a doublé depuis
00:57:062017. Juste pour info, on est passé
00:57:08de 300 millions à 600 millions, donc c'était
00:57:10vraiment le seul bon point
00:57:12du passage d'Éric Dupond-Moretti, et bien on se
00:57:14rend compte que, en fait, dès son départ,
00:57:16on rabote tout ça de 500 millions, donc on était
00:57:18un peu plus de 10 milliards qui étaient prévus. On avait même
00:57:20mis une loi de programmation, vous savez une loi de
00:57:22programmation, c'est pour dire, à l'avance, regardez les
00:57:24moyens qu'on donne, on va même programmer sur plusieurs
00:57:26années à l'avance, on revient sur la loi de programmation.
00:57:28Donc finalement, qu'est-ce que ça veut dire tout ça ? Rien
00:57:30du tout. Mais la question que je me pose, c'est
00:57:32qu'il y ait plus ou moins d'argent, est-ce que c'est
00:57:34qu'un problème économique ? Est-ce que c'est pas
00:57:36aussi un problème idéologique
00:57:38quand on sait, par exemple, que 30%
00:57:40des magistrats syndiqués appartiennent
00:57:42à un syndicat qui manifeste
00:57:44avec la France insoumise, qui
00:57:46considère que la police tue,
00:57:48qui considère que les émeutiers ne sont pas des émeutiers
00:57:50mais des révoltés ?
00:57:52Le budget de la justice
00:57:54trop faible est un vrai
00:57:56problème, mais c'est un problème secondaire
00:57:58par rapport au problème que vous avez cité, à savoir
00:58:00l'idéologie, à savoir même la loi.
00:58:02Le code pénal est mal fait.
00:58:04Le code pénal dit en lui-même que
00:58:06la prison doit être la dernière solution, ne doit
00:58:08être prononcée qu'en dernier recours. Dans l'affaire
00:58:10philippine, vous vous souvenez que
00:58:12la prolongation de la rétention
00:58:14au centre administratif ne peut être prononcée
00:58:16qu'à titre exceptionnel, c'est la loi qui dit tout ça.
00:58:18Donc, il y a l'idéologie, il y a la loi,
00:58:20c'est tout un programme
00:58:22intellectuel qu'il faut changer,
00:58:24mais même au-delà des magistrats
00:58:26dans toute la société. Moi, en faculté
00:58:28de droit, je vais vous dire, on m'a rentré dans
00:58:30la tête à coups de burin,
00:58:32la prison c'est mauvais, ça crée que des mauvaises...
00:58:34ça entraîne la récidive,
00:58:36alors qu'on oublie toujours de dire que
00:58:38en prison, un criminel, il ne commet
00:58:40pas de crime. Il y a un effort budgétaire pour la construction
00:58:42de places de prison. Autre sujet
00:58:44à présent qui nous a marqués
00:58:46cette semaine, c'est bien sûr les questions
00:58:48du voile et
00:58:50l'affaire de Tourcoing.
00:58:52L'affaire de Tourcoing qui
00:58:54vient 35 ans
00:58:56après l'affaire de Creil.
00:58:58Vous avez eu à Tourcoing cette semaine une professeure
00:59:00qui a été agressée par une élève
00:59:02parce qu'elle a eu le malheur de demander
00:59:04à cette élève de retirer son voile.
00:59:08Ce qui est très intéressant à travers
00:59:10cette affaire, c'est le récit médiatique
00:59:12qui peut être fait de ce qui s'est passé.
00:59:14C'est-à-dire que notre confrère Gauthier Lebrecht
00:59:16a eu des informations que d'autres
00:59:18médias n'ont pas eues, à savoir
00:59:20que certains professeurs, certes minoritaires,
00:59:22mais certains professeurs n'ont pas
00:59:24soutenu
00:59:26cette professeure agressée.
00:59:28Libération.
00:59:30Les chevaliers blancs de l'information.
00:59:32Libération avec son service CheckNews
00:59:34est allé expliquer que des professeurs
00:59:36ont-ils soutenu l'élève,
00:59:38confirme comme l'affirme la bolosphère.
00:59:40Ils accusent finalement
00:59:42et disent qu'en fait on n'a pas eu l'information
00:59:44et puisqu'on n'a pas eu l'information, c'est que c'est faux.
00:59:46Donc ils remettent en doute
00:59:48Gauthier Lebrecht. Mais Gauthier Lebrecht
00:59:50est plus habile que ça. Il a
00:59:52confirmé l'information et puis il donne la source.
00:59:54Il dit que c'est le ministère de l'Intérieur
00:59:56avec Bruno Retailleau qui nous a expliqué
00:59:58tout ce qui s'était passé.
01:00:00J'attends peut-être des excuses
01:00:02du libéristan.
01:00:04Parce que moi je suis très fier d'être dans la bolosphère.
01:00:06Et sont-ils fiers d'être au libéristan ?
01:00:08Les fact-checkers devraient se fact-checker
01:00:10parfois.
01:00:14En tous les cas, l'information
01:00:16elle patine un peu du côté de
01:00:18Checknews. On écoute les explications
01:00:20de Gauthier Lebrecht.
01:00:22Nous sortons sur ce plateau mercredi.
01:00:24Selon une source proche du dossier,
01:00:26une dizaine de professeurs
01:00:28minoritaires dans l'établissement
01:00:30à Tourcoing n'ont pas soutenu
01:00:32leur collègue mais ont soutenu
01:00:34l'élève voilé parce que
01:00:36selon eux, leur collègue n'aurait pas dû
01:00:38demander à cet élève de retirer son voile.
01:00:40Elle était aux toilettes, elle a remis son voile.
01:00:42La prof lui a dit tu l'enlèves même si tu
01:00:44te diriges vers la sortie
01:00:46puisqu'on ne porte pas le voile dans l'établissement scolaire.
01:00:48Et au lieu de soutenir la collègue qui a été giflée,
01:00:50ils soutiennent l'élève parce qu'il ne fallait pas lui demander
01:00:52de retirer son voile. Donc je dis, selon une source
01:00:54proche du dossier. Là,
01:00:56Checknews, avec deux journalistes
01:00:58qui s'appellent Elsa de La Roche-Saint-André
01:01:00et Anaïs Condomines de Libération
01:01:02font un papier pour dire que
01:01:04ils n'ont pas réussi à prouver que
01:01:06ce qu'on a dit était vrai. Mais ils n'ont pas réussi
01:01:08non plus à prouver que ce qu'on a dit était faux. Donc c'est magnifique.
01:01:10Et qu'est-ce qu'ils ont fait pour essayer de nous démentir ?
01:01:12Ils ont contacté trois syndicats
01:01:14de profs de gauche et une source
01:01:16policière obscure dont
01:01:18ils ne donnent pas plus d'informations à Tourcoing.
01:01:20Pas de chance pour eux.
01:01:22Hier, j'ai le ministère de l'Intérieur et le cabinet de Bruno
01:01:24Rotailleau au téléphone qui me confirment
01:01:26l'information qu'il y a bien
01:01:28une dizaine de professeurs, minoritaires
01:01:30encore une fois, qui n'ont pas fait le choix de soutenir
01:01:32leur collègue mais qui ont fait le choix de soutenir l'élève.
01:01:34Voilà, c'est un cas d'école.
01:01:36Puisque c'est CNews qui le dit, pour Libération, c'est forcément
01:01:38faux, donc il faut gratter. Et puisqu'ils n'ont pas
01:01:40réussi à prouver que c'était vrai, ça veut dire que c'est faux.
01:01:42Et c'est extraordinaire ce papier. C'est un cas
01:01:44d'école chimiquement pur.
01:01:46J'ai hâte que CheckNews, parce qu'on sourit,
01:01:48j'ai hâte que Libération
01:01:50et CheckNews présentent
01:01:52peut-être une l'information
01:01:54telle qu'elle est.
01:01:56Et non une information peut-être idéologique.
01:01:58En revanche, ce qui est beaucoup plus intéressant,
01:02:00c'est de savoir qu'est-ce qu'ils se cachent derrière
01:02:02ce voile et cette nouvelle affaire
01:02:0435 ans après l'affaire de Creil.
01:02:06J'ai posé la question hier soir à Philippe Devilliers.
01:02:08Est-ce qu'on la met dans la case
01:02:10du fait d'hiver, d'un événement
01:02:12anecdotique ou c'est un mal qui est
01:02:14un peu plus profond ?
01:02:16C'est un fait politique.
01:02:18Éminemment politique.
01:02:20J'aurais dit pourquoi.
01:02:24D'abord, le voile.
01:02:26Le voile
01:02:28est un signe.
01:02:30Le voile
01:02:32est le signe
01:02:34d'un prosélytisme
01:02:36à feu doux,
01:02:38d'une guerre
01:02:40de basse intensité.
01:02:42Ensuite,
01:02:44l'école.
01:02:46L'école est une cible.
01:02:48Une cible
01:02:50stratégique
01:02:52pour
01:02:54aller vers
01:02:56une société charia compatible.
01:02:58L'école, elle a été
01:03:00choisie comme cible privilégiée.
01:03:02Et on
01:03:04ne l'a pas vue.
01:03:06Puisque ça fait 35 ans qu'il y a l'affaire du voile
01:03:08avec Ernest Chénière,
01:03:10le principal
01:03:12de Creil.
01:03:16En réalité,
01:03:20on n'a pas voulu voir
01:03:22qu'on était devant
01:03:24un phénomène politique.
01:03:26Et si on veut
01:03:28résoudre ce problème
01:03:30du voile, il faut aller
01:03:32très au-delà du problème du voile.
01:03:34Il faut
01:03:36sortir
01:03:38l'école de la
01:03:40soumission
01:03:42où elle se trouve actuellement.
01:03:44Et je vous invite à revoir l'émission
01:03:46en replay parce que sur la soumission,
01:03:48il parle de la soumission des enseignants,
01:03:50c'est-à-dire le nombre fait qu'aujourd'hui,
01:03:52il y a une pression sur les élèves,
01:03:54une soumission des enseignants.
01:03:56Les enseignants ont peur lorsqu'ils vont
01:03:58à l'école, ils ont peur
01:04:00d'avoir finalement affaire
01:04:02à cette pression
01:04:04de cet univers et la crainte
01:04:06de vivre ce qu'a pu vivre Samuel Paty
01:04:08ou encore Dominique Bernard.
01:04:10Est-ce que cette pression-là,
01:04:12en tant qu'enseignante,
01:04:14professeure des écoles,
01:04:16vous la ressentez ou vous en parlez également ?
01:04:18Oui, bien sûr.
01:04:20Je travaille dans une école qui est un petit peu préservée de ça
01:04:22puisque je travaille dans une école sous contrat
01:04:24privé catholique.
01:04:26Donc les jeunes musulmans qui viennent
01:04:28dans notre école acceptent un règlement
01:04:30qui n'est pas un règlement laïc
01:04:32puisque nous sommes une école catholique.
01:04:34Donc c'est pour moi pas un problème de laïcité,
01:04:36c'est un problème d'ordre public
01:04:38et c'est un problème de soumission à l'islam.
01:04:40Le problème, ce n'est pas la laïcité des catholiques,
01:04:42ce n'est pas la laïcité des juifs,
01:04:44c'est le problème de l'antrisme islamiste
01:04:46à l'école.
01:04:48Et ça, quand M. De Villiers dit
01:04:50qu'on ne l'a pas vu, ce n'est pas tout à fait vrai.
01:04:52Il y a des rapports très anciens.
01:04:54Le rapport Orban, je ne sais pas, il a 20 ans,
01:04:5630 ans peut-être,
01:04:58une vingtaine d'années.
01:05:00Quand il dit qu'on ne l'a pas vu, certains ont alerté.
01:05:02Je peux vous assurer que j'ai ressorti
01:05:04une archive de Philippe De Villiers.
01:05:06En 89, il en parlait.
01:05:08En 94, il en parlait.
01:05:10Tout le monde l'a vu, mais l'école,
01:05:12les institutions de la République
01:05:14n'ont rien fait dans les écoles.
01:05:16En 89, le ministre de l'Éducation nationale
01:05:18a dit qu'il n'y avait pas de problème.
01:05:20Et à l'époque, c'est M. Jospin.
01:05:22On voit les Juifs
01:05:24enlever leurs enfants de l'école
01:05:26pour les mettre dans des écoles privées.
01:05:28Des écoles privées hors contrat,
01:05:30c'est-à-dire payées cher pour sortir
01:05:32leurs enfants de l'école de la République.
01:05:34Est-ce que c'est encore une école de la République
01:05:36quand les Juifs ne peuvent plus y aller ?
01:05:38On voit ça depuis des années.
01:05:40On en parlait la semaine dernière.
01:05:42Il y a un audit de 2018
01:05:44où on pointe ce sujet-là.
01:05:46Depuis 2018, il n'y a plus de Juifs
01:05:48dans les écoles publiques dans certains quartiers.
01:05:50Le problème, c'est qu'il y a
01:05:52une partie des professeurs
01:05:54et une grande partie de l'administration
01:05:56qui sont eux-mêmes inféodés
01:05:58à des thèses très à gauche.
01:06:00On est dans la complaisance sociale
01:06:02tout le temps.
01:06:04On ne sanctionne pas.
01:06:06On met des règlements pour empêcher la baïa.
01:06:08On ne peut pas les faire respecter.
01:06:10Cette dame a pris un risque
01:06:12et elle le paye.
01:06:14Le professeur va vraiment prendre le risque
01:06:16de s'opposer à des jeunes gens ?
01:06:18Maurice Ravel, dans le lycée Maurice Ravel.
01:06:20Sauf qu'ensuite, il part en retraite anticipée
01:06:22parce qu'il sait très bien qu'il est une cible
01:06:24et qu'il est menacé
01:06:26pour avoir demandé à une élève
01:06:28de retirer soit la baïa, soit la baie.
01:06:30On parlait de libération tout à l'heure.
01:06:32J'ai fini d'enliber exactement comme Gauthier Lebret
01:06:34après être passée chez vous et avoir dit
01:06:36à l'antenne qu'il y avait un grand nombre
01:06:38de jeunes gens dans les collèges et les lycées
01:06:40qui refusaient d'enlever leur voile
01:06:42parce que ce sont des enseignants
01:06:44qui me l'ont raconté et on m'a
01:06:46mise en libre.
01:06:48Vous avez été check newsée ?
01:06:50Cette enseignante dit que...
01:06:52Est-ce que c'est faux ?
01:06:54Evidemment, moi, je n'ai pas la source
01:06:56du ministère de l'Éducation nationale
01:06:58ou du ministère de l'Intérieur.
01:07:00C'est des amis qui m'ont raconté ça.
01:07:02Des témoignages que vous pouvez avoir en tant qu'enseignante.
01:07:04Des gens qui disent que chez nous, il y a des gamins qui arrivent voilés.
01:07:06On ne peut rien faire.
01:07:08Il nous reste deux petites minutes et je sais que vous voulez tous réagir.
01:07:10Mais avec Fabien Locoeuf, dans un instant,
01:07:12on va complètement changer de sujet. Allez-y.
01:07:14Une remarque juste factuelle. On est quand même le seul pays qui a une loi de 2004.
01:07:16Les autres pays européens n'ont pas ça.
01:07:18La loi de 2004, c'est une loi laïque
01:07:20qui interdit les signes religieux
01:07:22ostentatoires à l'école.
01:07:24Avec tous les problèmes d'application.
01:07:26Mais les autres pays n'ont même pas
01:07:28pris cette dimension-là.
01:07:30La soumission, la France, ce n'est peut-être pas le pire.
01:07:32Deuxième remarque juste factuelle.
01:07:34Michael Paty sort un livre
01:07:36dans les jours qui viennent
01:07:38puisqu'on est quatre ans presque jour pour jour
01:07:40après l'assassinat.
01:07:42La sœur de Samuel Paty.
01:07:44La sœur de Samuel Paty.
01:07:46Et son livre, il y en a eu quelques extraits
01:07:48qui ont été publiés dans la presse,
01:07:50dans Le Monde, c'est vraiment la peur dont vous parlez.
01:07:52C'est ça le cœur du sujet.
01:07:54Oui, mais dans la peur, il y a une part de soumission.
01:07:56C'est-à-dire que vous êtes soumis à cette pression
01:07:58qui fait que vous ayez peur.
01:08:00Il nous reste une minute, s'il vous plaît.
01:08:02On aurait dû en parler plus tôt. C'est de ma faute.
01:08:04Il y a aussi la complicité de certains professeurs.
01:08:06Justement, on parle de Samuel Paty.
01:08:08Mais Samuel Paty, il a été isolé.
01:08:10Pourquoi ?
01:08:12C'est ce qu'elle raconte.
01:08:14Voilà, ses collègues l'ont fait.
01:08:16Lui ont reproché ses cours.
01:08:18Lui ont dit, tu n'as peut-être pas su.
01:08:20Vous voyez, c'est ça qui se passe aujourd'hui.
01:08:22Et ce qui s'est passé avec cette jeune fille
01:08:24qui est voilée, c'est inadmissible
01:08:26que dix professeurs la soutiennent.
01:08:28Une dizaine. En tous les cas, moi je serais très curieux
01:08:30que ces professeurs qui soutiennent,
01:08:32qui ne soutiennent pas la professeure agressée,
01:08:34qu'ils viennent.
01:08:36Il y a un siège à côté d'Alexandre Devecchio
01:08:38qu'ils viennent expliquer.
01:08:40On est 20 ans quasiment.
01:08:42Bonjour, après la loi de 2004.
01:08:44S'il vous plaît, Alexandre.
01:08:46Je serais très curieux de faire un sondage
01:08:48sur 20 ans après.
01:08:50Que pensez-vous de l'interdiction du voile à l'école ?
01:08:52Et de le faire en fonction
01:08:54des orientations religieuses
01:08:56et politiques des uns et des autres.
01:08:58La majorité est écrasante en faveur de l'école.
01:09:00Et pourquoi l'école catholique
01:09:02arrive à appliquer l'exclusion ?
01:09:04Fabien Lequeuve, vous êtes avec nous
01:09:06et on va terminer avec une toute autre
01:09:08information. Céline Dion, Fabien Lequeuve.
01:09:10Une petite minute, je vous présente mes excuses.
01:09:12C'est de la faute d'Alexandre Devecchio, il est toujours trop long.
01:09:14Il se prépare à revenir.
01:09:16Céline Dion
01:09:18qui va peut-être avoir
01:09:20un nouvel album.
01:09:22Mais c'est surtout que Céline Dion vient de publier,
01:09:24du moins hier soir, de commercialiser
01:09:26le fameux
01:09:28hymne à l'amour
01:09:30qu'elle a pu chanter sur la tour Eiffel.
01:09:32Et alors, il y a peut-être une rumeur
01:09:34qui dirait que Céline Dion
01:09:36a chanté en playback.
01:09:38Donnez-nous les informations, Fabien, parce que je sais
01:09:40que vous êtes le maître des horloges
01:09:42et des informations musicales.
01:09:44C'est surtout que c'est plus qu'une rumeur, puisque c'était dans les collines
01:09:46de Libération le lundi dernier,
01:09:48qui affirmait que Céline Dion chantait en playback.
01:09:50Alors, il y a deux problèmes.
01:09:52Déjà, c'est que mettre le mot playback
01:09:54à côté de Céline Dion,
01:09:56ça colle pas. C'est une insulte, pratiquement.
01:09:58Ensuite, ce qu'il mélange
01:10:00volontairement dans Libé, il mélange
01:10:02à la fois l'interprétation
01:10:04de Céline Dion en live,
01:10:06évidemment, avec sa vraie voix,
01:10:08il n'y a aucun problème, et la technicité
01:10:10qu'il a fallu utiliser
01:10:12lors de ce concert. Je rappelle qu'elle chantait
01:10:14à 53 mètres de haut, c'est-à-dire au premier étage
01:10:16de la tour Eiffel, sous un temps
01:10:18quand même un peu pluvieux, très compliqué.
01:10:20Et surtout, il faut sonoriser
01:10:22les 4 ou 5 kilomètres de quai de Seine.
01:10:24Donc, vous imaginez ça
01:10:26et le mélange se fait là.
01:10:28On installe le doute sur ça.
01:10:30La voix était bien en direct,
01:10:32mais la technicité fait dire
01:10:34qu'elle pouvait être en playback.
01:10:36Ce qui est faux, parce qu'on a utilisé la voix
01:10:38d'une certaine manière, mais comme tous les artistes
01:10:40quand ils chantent dans les stades.
01:10:42Moi, j'ai vu Mac Cartney, j'ai vu Les Stone, j'ai vu Johnny,
01:10:44j'ai vu plein de gens. Céline Dion qui chantait au Stade de France.
01:10:46Celui qui est au premier rang,
01:10:48il doit entendre la musique
01:10:50au même moment que celui qui est au dernier rang.
01:10:52Parce que le son tourne dans un stade.
01:10:54Vous imaginez, quand vous êtes en plein air,
01:10:56l'immensité du ciel, évidemment qu'il a fallu utiliser
01:10:58une technique qui fait dire
01:11:00qu'elle était en playback. Or, c'est faux.
01:11:02On mélange l'interprétation et la technicité.
01:11:04Eh bien, merci d'avoir remis
01:11:06les pendules à l'heure à certains.
01:11:08Fabien Lequeuve, c'est toujours un plaisir.
01:11:10On peut vous retrouver tous les jours
01:11:12sur Europe 1 avec notre amie
01:11:14Cyril Hanouna
01:11:16dès 16h et on marche sur la tête.
01:11:18Merci à tous les cinq, c'était un plaisir de vous avoir ce matin.
01:11:20Merci à Tania Tchiolet
01:11:22qui a préparé cette émission
01:11:24et toutes les équipes en régie.
01:11:26Puisqu'on parle de Céline Dion, je vous propose qu'on se quitte
01:11:28en musique avec l'hymne à l'amour
01:11:30de Céline Dion.
01:11:32On va le découvrir dans un instant.
01:11:34C'est Brigitte qui nous expliquera
01:11:36pourquoi la vue n'est pas un sens
01:11:38comme les autres et nous donnera des conseils
01:11:40pour prendre soin de nos yeux.
01:11:42Céline Dion.
01:11:44Je vais chanter.
01:11:46Ne faites pas de mal à Céline Dion et à la France.
01:11:48Merci à tous.
01:11:50Merci d'être là aujourd'hui.