Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:00:00Il est 9h, bonjour à tous, soyez les bienvenus dans l'heure des pros, nous sommes ensemble jusqu'à 10h30.
00:00:06Nous partirons dans un instant évidemment en Allemagne, à la suite de l'attaque qui a eu lieu hier sur un marché de Noël.
00:00:11Juste après, l'essentiel de l'actualité. Bonjour Marine Sabourin.
00:00:16L'horreur absolue en Allemagne, un homme a foncé sur la foule d'un marché de Noël hier soir.
00:00:21Les faits se sont déroulés à Magdebourg, au moins deux personnes sont mortes, une soixantaine de personnes a été blessée.
00:00:27Quatre ans après l'assassinat de Samuel Paty, les huit accusés impliqués dans l'assassinat du professeur ont été reconnus coupables.
00:00:33Hier soir, les deux amis de l'assassin ont été condamnés à 16 ans de réclusion criminelle.
00:00:37L'avocat de la compagne du professeur et de leur fils s'est félicité, je cite, d'un verdict équilibré.
00:00:43Et puis Israël indique s'être vu avoir été visé par un projectile tiré depuis le Yémen, acte revendiqué ce matin par les Houthis.
00:00:49Quatorze personnes ont été blessées, les faits interviennent deux jours après des bombardements israéliens menés contre des rebelles houthis au Yémen.
00:00:56Voilà pour l'essentiel de l'actualité, Yohann.
00:00:59Merci beaucoup Marine. L'heure des pros avec ce matin Françoise Laborde, Charlotte Dornelas, Alexandre Devecchio et Amine Elbahi.
00:01:05Bienvenue à tous les quatre.
00:01:07Le chancelier allemand Olaf Scholz est donc attendu aujourd'hui à Magdebourg, frappé hier par un attentat à la voiture bélier sur son marché de Noël.
00:01:15Bilan encore provisoire de ce carnage de mort et plus de soixante blessés, dont une quinzaine le sont grièvement.
00:01:21Images, commentaires, Tangred Lietel et Marie Sommerer.
00:01:25Il est aux alentours de vingt heures lorsque cette voiture entre violemment dans ce marché de Noël de Magdebourg.
00:01:31Au volant d'un SUV, l'assaillant enfonce les barrières de sécurité et poursuit sa course sur près de quatre cents mètres.
00:01:38Au moins soixante-dix personnes sont percutées par le chauffeur.
00:01:41Presque immédiatement, les gyrophares bleus des secours venus prendre en charge les victimes ont remplacé les lumières festives de fin d'année.
00:01:48Une attaque bouleversante face à laquelle le chancelier Olaf Scholz a immédiatement réagi.
00:01:53Les rapports en provenance de Magdebourg suggèrent quelque chose de mauvais.
00:01:57Mais pensez-vous aux victimes et à leurs familles.
00:01:59Nous sommes à vos côtés et aux côtés des habitants de Magdebourg.
00:02:02Mes remerciements vont aux secouristes dévoués en ces heures anxieuses.
00:02:06La ministre allemande de l'Intérieur a également réagi et a assuré que les autorités clarifieront le contexte de cette attaque.
00:02:13Le suspect a été arrêté quelques minutes après son acte.
00:02:16Selon les premiers éléments de l'enquête, l'assaillant serait un réfugié d'origine saoudienne et aurait agi seul.
00:02:22Une attaque fermement condamnée par l'Arabie saoudite qui a exprimé sa profonde solidarité avec le peuple allemand ainsi que son rejet d'une telle violence.
00:02:30De son côté, le chancelier allemand a annoncé qu'il se rendrait sur place aujourd'hui.
00:02:35Alors on va revenir dans un instant évidemment sur le profil du suspect qui interroge.
00:02:40Avant cela, l'attaque est survenue huit ans presque jour pour jour après un acte similaire commis sur le marché de Noël de Berlin.
00:02:47Pour les autorités, la date n'est pas une coïncidence.
00:02:49Cela a été choisi à dessein.
00:02:51Mais personne n'a encore tiré immédiatement la conclusion qu'il s'agissait comme à Berlin d'un attentat.
00:02:57Personne ne prononce ces mots en Allemagne.
00:02:59Pas d'attentat et pas de lien avec l'islamisme pour l'instant.
00:03:02Mais ce qu'on peut dire, c'est que le marché de Noël, c'est une cible qui n'est pas choisie au hasard.
00:03:06Cela a un sens naturellement.
00:03:08C'est un réfugié saoudien.
00:03:10Le mode opératoire rappelle des choses qu'on a vécues en France, notamment à Nice.
00:03:14Je crois qu'il y a peu de doute.
00:03:16J'ai toujours du mal avec ces pudeurs de gazelles à désigner en réalité l'ennemi.
00:03:22Cela rappelle que le terrorisme islamiste demeure une réalité en Europe.
00:03:29Il y a plusieurs menaces.
00:03:32Il y a des menaces qui viennent de l'extérieur.
00:03:34Sans doute avec la situation en Syrie, cela ne va pas s'arranger.
00:03:39Puis il y a des menaces intérieures liées à l'absence de maîtrise de nos frontières.
00:03:44Au fait qu'on accueille des gens parfois par générosité, mais sans vérifier d'où ils viennent,
00:03:51quels sont leurs pédigrés.
00:03:54Et puis des gens qui ne sont pas intégrés non plus et qui basculent.
00:03:57Donc une menace islamiste protéiforme qu'il faut combattre sur le plan sécuritaire,
00:04:03mais aussi d'abord sur le plan idéologique.
00:04:06Parce que tant qu'on n'en aura pas fini avec cette idéologie-là, les attentats reviendront.
00:04:11Françoise Laborde ?
00:04:12Oui, ce qui interroge, c'est le profil de l'auteur de ce massacre.
00:04:18Et en effet, l'image où on voit cette voiture foncer dans la foule est épouvantable.
00:04:22Elle nous rappelle horriblement Nice.
00:04:24Mais en même temps, manifestement, ce réfugié qui est en Allemagne depuis 2006,
00:04:28exercé comme médecin, donc dire qu'il n'était pas intégré à la société allemande.
00:04:32Qui avait une cinquantaine d'années.
00:04:34Qui a priori n'avait pas posté le message.
00:04:36J'ai dit qu'il y avait une menace protéiforme.
00:04:38Certains qui étaient d'autres pas intégrés.
00:04:41Lui, je ne sais pas s'il était intégré ou pas.
00:04:43Et sur son pédigré, si je puis dire, manifestement, les informations sont un peu contradictoires.
00:04:49Les uns disent qu'il avait déjà été repéré.
00:04:51D'ailleurs l'Arabie Saoudite avait demandé son extradition.
00:04:53On va voir tout ça.
00:04:55D'autres ne disent pas du tout qu'il était anti-islamiste.
00:04:58Donc on nage pour l'instant en pleine confusion.
00:05:00Ce qui est sûr, c'est que le marché de Noël, il n'est jamais attaqué par hasard.
00:05:03Ce qui est sûr, c'est qu'on est, y compris en France, dans une menace terroriste évidemment très haute.
00:05:08Surtout en ces périodes de fêtes qui sont extrêmement importantes partout dans le monde.
00:05:13Mais tout particulièrement pour les chrétiens.
00:05:16Donc voilà, on est là dans une configuration qui amène en effet à être extrêmement prudent.
00:05:21Le profil du suspect, c'est évidemment un élément extrêmement important.
00:05:25Et on imagine que les autorités allemandes sont en train de se pencher très meticuleusement sur son profil.
00:05:34Claude Moniquet, notre spécialiste terrorisme et renseignement, revient sur les informations dont il dispose.
00:05:42On nage en plein brouillard parce qu'on est en face de deux versions totalement contradictoires.
00:05:47Selon une version, il s'agirait d'un homme islamisé qui aurait d'ailleurs proféré des menaces de mort contre les Allemands sur le réseau X
00:06:03dans les heures ou les 2-3 jours qui précédaient le drame d'hier soir.
00:06:09Et le Wall Street Journal a sorti une toute autre version, présentant cet homme comme un réfugié politique opposé au régime saoudien,
00:06:18opposé à l'islamisation, dénonçant l'Allemagne pour sa tolérance face à l'islamisation,
00:06:25ayant posté des messages pro-israéliens après le 7 octobre.
00:06:30Alors qu'on nous dit également, dans l'autre côté, que les Saoudiens avaient prévenu les Allemands de sa radicalisation.
00:06:39On va rester très prudent, Charlotte Dornelas, naturellement, mais compte tenu des éléments,
00:06:44c'est un marché de Noël qui est visé, on connaît les origines de cet homme.
00:06:48Claude Moniquet nous dit, il dénonçait le fait que l'Allemagne ne lutte pas assez contre l'islamisme,
00:06:54il était très bien intégré, etc.
00:06:56Une des hypothèses, c'est que cet homme ait pratiqué pendant de nombreuses années ce qu'on appelle la Takia.
00:07:01En fait, c'est très déstabilisant, les informations qu'on a, je ne peux pas dire le contraire.
00:07:07Je ne peux pas dire autre chose, surtout le mode opératoire, le fait que sur le marché de Noël,
00:07:12vous l'avez dit, à la date anniversaire, avec une voiture, vous avez évoqué Nice, évidemment,
00:07:17on a évidemment ça en tête, et les Allemands, le marché de Berlin, et l'attentat qui les avait touchés.
00:07:24Simplement, en effet, l'homme déclaré islamiste par l'Arabie Saoudite,
00:07:29ce qui n'est pas rien quand même en termes d'islamisme, s'il est reconnu islamiste par l'Arabie Saoudite,
00:07:34dénoncé comme tel, et qui est reconnu notamment par le biais de ses messages sur les réseaux sociaux
00:07:39comme réclamant de l'Allemagne une protection des apostas, puisque c'est aussi l'information qu'on a,
00:07:46le tout en ayant un médecin, si j'ai bien compris, qui était psychiatre en l'occurrence.
00:07:51Je ne sais pas très bien ce qui se passe dans sa tête, mais les informations qu'on a,
00:07:55moi je ne sais pas faire l'équation, en fait, je ne la comprends pas.
00:07:58Donc évidemment, tout rappelle ce que nous avons vécu dans le terrorisme islamiste,
00:08:03mais les informations qu'on a sur lui laissent un peu sans voix.
00:08:07– Amine Elbahi ?
00:08:08– Moi, indépendamment de la nature de l'acte terroriste,
00:08:11que ce soit finalement un acte de terrorisme à caractère islamique,
00:08:15ou un acte de terrorisme identitaire, ou en tout cas, si je pourrais dire,
00:08:20de l'extrême droite allemande, puisque ce sont ces deux informations contradictoires
00:08:24qui circulent en ce moment même sur les réseaux sociaux, pour moi le débat n'est pas là.
00:08:28Le débat, c'est que l'Allemagne, en fait, est surexposée à une menace terroriste de toutes parts,
00:08:32au même titre que la France, et que les nations d'Europe, au regard de ce qu'a fait l'Allemagne,
00:08:39c'est-à-dire l'accueil d'une immigration incontrôlée depuis maintenant 20 ans,
00:08:43et on voit d'ailleurs que ce phénomène s'est accéléré,
00:08:46que cet individu est réfugié en Allemagne depuis 20 ans,
00:08:49et que, notamment sur la notion de réfugié, il y a quand même un véritable travail à faire,
00:08:55aussi bien en Allemagne qu'en France, c'est les mécanismes de réexamen du statut de réfugié accordé.
00:08:59Parce qu'une fois que vous accordez le statut de réfugié, on a aujourd'hui tout bonnement,
00:09:04et c'est ce que la société française a comme impression,
00:09:07c'est qu'elle a l'impression que, l'impression partagée,
00:09:10c'est qu'une fois que le statut de réfugié vous est accordé,
00:09:14il n'y a pas de mécanisme, en tout cas insuffisamment de contrôle effectué
00:09:19pour établir si vous êtes toujours, si vous remplissez toujours les critères
00:09:24pour obtenir le statut de réfugié.
00:09:27Et une fois de plus, indépendamment de savoir, encore une fois, la nature de l'acte terroriste,
00:09:33c'est la fragilité de nos politiques en matière de lutte contre l'immigration
00:09:36qui se retrouve encore une fois pointée.
00:09:38On va voir les réactions des responsables politiques en France à présent,
00:09:43qui sont nombreux à avoir réagi évidemment sur le réseau social X.
00:09:46Je vous propose d'en regarder ensemble quelques-unes.
00:09:49La réaction d'abord d'Emmanuel Macron, qui se dit profondément choqué face à l'horreur
00:09:52qui frappe ce soir, donc hier soir, le marché de Noël de Magdebourg en Allemagne.
00:09:56Je pense aux victimes, aux blessés, ainsi qu'à leurs proches et à leurs familles.
00:09:59La France partage la douleur du peuple allemand et exprime toute sa solidarité.
00:10:03Réaction à présent de François Bayrou.
00:10:06Nous sommes tous bouleversés par le drame qui s'est déroulé hier soir à Magdebourg.
00:10:10Les Français revivent l'effroi des attaques terroristes qui nous ont touchés.
00:10:13Notre solidarité est totale, ce deuil est le nôtre et notre volonté de combattre est absolue.
00:10:19Réaction à présent de Marine Le Pen.
00:10:22Encore une fois, la barbarie islamiste sème la terreur au cœur de l'Europe.
00:10:25Cet acte de guerre contre un symbole de notre civilisation soulève les cœurs.
00:10:30Nos pensées vont ce soir aux familles et aux victimes de ce carnage perpétré en plein marché de Noël.
00:10:35Autre réaction, celle de Laurent Wauquiez.
00:10:38Cette terreur à nouveau frappe un marché de Noël au cœur de l'Europe.
00:10:41Une fois encore, c'est notre civilisation qui est visée.
00:10:43J'adresse tout mon soutien aux victimes et à leurs familles.
00:10:45Nous sommes aux côtés du peuple allemand après l'attentat de Magdebourg.
00:10:48Une dernière réaction peut-être celle de Manon Aubry.
00:10:51Toutes mes pensées pour l'Allemagne, les victimes et leurs proches et les secours mobilisés.
00:10:55Alexandre Devecchio, ce qui est frappant, c'est que c'est le Rassemblement National qui est le seul à utiliser ce mot islamisme.
00:11:03Est-ce qu'ils vont trop vite ou est-ce qu'il y a un principe de réalité qui fait qu'ils ont sans doute raison au moment où ils le font ?
00:11:10Je pense qu'il y a quand même un principe de réalité.
00:11:13En fait, ne pas vouloir nommer les choses, ça alimente peut-être une colère et ça alimente les extrêmes réellement, si vous voulez.
00:11:24Je crois qu'il serait plus sain de dire les choses.
00:11:26L'Europe a été quand même victime et est victime de l'islamisme depuis longtemps.
00:11:32Par ailleurs, ça a été dit, mais effectivement, ça pose la question de l'immigration, une nouvelle fois ce drame.
00:11:40Donc, pourquoi ne pas dire les choses ?
00:11:43Et j'ai toujours du mal quand on parle de terrorisme parce qu'aujourd'hui, on n'est pas face à du terrorisme corse.
00:11:50Si vous voulez, on sait ce qui nous menace le plus franchement.
00:11:54Et pour le combattre, il faut commencer par le nommer.
00:11:58Il y a, je pense, dans la réaction, c'est un peu tout ce qu'on s'est dit, un marché de Noël visé à cette date précise par une voiture qui fonce dans la foule.
00:12:07On pense tous immédiatement par habitude terrible à un attentat islamiste.
00:12:14Parfois, on est étonné par l'actualité et parfois, on est étonné par un profil.
00:12:18Les deux peuvent être vrais en même temps.
00:12:21En réalité, simplement là, en l'occurrence, de toute façon, on n'en saura plus assez rapidement dans la mesure où ce suspect a été arrêté et qu'il est entendu en ce moment et que son profil va être évidemment examiné.
00:12:33Donc, on n'en saura plus sur ses motivations elles-mêmes, ce qui n'enlève rien au fond des autres sujets qui sont abordés et qui restent vrais, peu importe les motivations de cet homme-là.
00:12:42Aujourd'hui, la menace islamiste, elle existe bien.
00:12:45Mais simplement, quand on parle d'intégration, l'intégration, elle peut être multiple parce qu'en effet, cet homme travaillait, mais comme beaucoup des terroristes qui ont frappé aussi la France, ils avaient un travail.
00:12:53L'intégration, elle n'est pas que économique et ce n'est pas simplement un métier.
00:12:56Ça peut être une intégration même par rapport à la culture allemande que cet homme, puisque les deux informations qu'on a, c'est soit en effet, il est islamiste et il frappe l'Allemagne et le marché de Noël pour cette raison.
00:13:07Soit il reproche à l'Allemagne de ne pas lutter contre l'islamisation et sa haine de l'Allemagne, qui ne lui répond pas correctement, finit par la volonté de faire des morts.
00:13:16Donc, dans les deux cas, il y a une détestation du pays qu'il accueille, ça c'est sûr.
00:13:20Et la dernière chose, c'est l'intégration psychiatrique aussi, dont on parle souvent.
00:13:25Et là, encore une fois, on a parfois, comment dire, une ambition qui est un petit peu orgueilleuse.
00:13:32On a du mal à suivre ce sujet, on a du mal à le traiter déjà avec nos propres enfants.
00:13:36Peut-être faut-il un peu plus d'humilité.
00:13:39Surtout qu'en France, les moyens accordés à la psychiatrie sont toutes limités.
00:13:42Je ne sais pas quel est l'état de la psychiatrie en Allemagne, mais sur ce sujet-là aussi, on a des lacunes terribles et parfois un orgueil démesuré dans la volonté de sauver beaucoup de gens sans pouvoir sauver les nôtres d'abord.
00:13:54Françoise Laborde, on a montré à l'instant beaucoup de réactions politiques.
00:13:57La plupart des chefs de parti ont réagi.
00:14:00On a vu Laurent Wauquiez, on a vu Marine Le Pen, Eric Ciotti aussi, on ne l'a pas diffusé, mais a réagi.
00:14:05Quasiment tous les chefs de parti ont réagi, sauf Jean-Luc Mélenchon.
00:14:08Alors, est-ce qu'il y a une analyse politique à en faire ou est-ce que c'est quelque chose d'anecdotique ?
00:14:14Ce n'est jamais anecdotique.
00:14:16Ce que fait Jean-Luc Mélenchon n'est jamais anecdotique et j'ai toujours bien réfléchi.
00:14:20On peut reprocher tout à ce garçon sauf s'exprimer au hasard.
00:14:24Donc, s'il ne s'exprime pas, c'est qu'il y a une raison.
00:14:26Moi, ce qui me frappe, c'est qu'on a tous souligné l'idée qu'on attribuait ça ou pas à cet auteur qui était islamiste ou pas.
00:14:35Mais moi, quand je vois le tweet de Manon Aubry, ce qui me frappe, c'est qu'elle ne parle même pas d'attentat ou de terrorisme.
00:14:41On a l'impression qu'il pourrait s'agir d'une catastrophe naturelle.
00:14:44Elle dit « Je pense aux blessés et aux secouristes ».
00:14:47Mais pardon, ce n'est pas une avalanche dont il est question en Allemagne.
00:14:51Donc, qu'elle n'emploie pas parce que ce n'est pas sa culture ou parce que ce n'est pas son choix politique le mot islamiste, admettons.
00:14:57Mais là, elle ne parle même pas d'attentat et elle ne parle même pas de terrorisme.
00:15:01C'est-à-dire que c'est vraiment… Alors là, on ne veut rien nommer du tout.
00:15:06On ne sait même pas de quoi on parle, on ne sait même pas de quoi il s'agit.
00:15:09Et le silence, en effet, de Jean-Luc Mélenchon sur cette affaire en dit long.
00:15:14Parce que voilà, ils ne sont pas complètement non plus ignorants dans la chose politique et ils se doutent bien que tout le monde va analyser ça.
00:15:20Donc, tout ça est d'une mauvaise foi et d'un jeu politique assez malsain au fond.
00:15:25Parce que c'est très bien de dire qu'on est solidaires, mais je veux dire, à un moment donné, il faut dire de quoi on est solidaires aussi.
00:15:30La menace en France, elle, reste particulièrement élevée, notamment en cette période de Noël.
00:15:36Des nouveaux chiffres concernant précisément cette menace.
00:15:39Dix ans après les attentats de 2015, le parquet national antiterroriste a alerte sur la menace qui reste très élevée dans notre pays,
00:15:47en raison notamment des coulis armés à l'étranger.
00:15:51Juliette Sada.
00:15:53Le nombre de procédures en matière de contentieux djihadistes en hausse cette année.
00:15:58Au 1er décembre, le parquet national antiterroriste avait ouvert 59 procédures djihadistes,
00:16:04soit une hausse de 55% par rapport à 2023.
00:16:08Une menace qui persiste, en cause notamment les tensions internationales,
00:16:13en particulier au Proche-Orient, dont la situation est surveillée de très près par le PNAT.
00:16:18Parmi les principaux points de vigilance, la situation en cours en Syrie,
00:16:23avec la crainte d'une éventuelle recomposition du groupe Etat islamique
00:16:27ou encore la remobilisation des combattants français présents sur place.
00:16:32Le parquet antiterroriste fait aussi état d'un rajeunissement du profil des djihadistes français.
00:16:3718 mineurs ont été mis en examen cette année, contre 15 en 2023.
00:16:42Des jeunes radicalisés en ligne, où ils consomment du contenu ultra-violent
00:16:47et peuvent entrer en contact avec des prédicateurs islamistes de l'étranger.
00:16:53Il y a un chiffre qui est particulièrement inquiétant que vous venez d'entendre.
00:16:5659 procédures djihadistes ouvertes cette année.
00:16:59C'est une augmentation de 55% par rapport à l'année dernière.
00:17:03Comment est-ce qu'on l'explique ce chiffre-là ?
00:17:05On l'explique par exactement ce qui vient d'être dit dans ce commentaire.
00:17:11C'est-à-dire qu'il y a en effet les tensions au Proche-Orient, en l'occurrence en Israël,
00:17:18qui activent un certain nombre d'esprits qui se sentent émus par une cause.
00:17:23Le rajeunissement, les réseaux sociaux, ce sont des raisons qu'on connaît depuis très longtemps.
00:17:28Et puis la période de Noël, qui est une période particulière,
00:17:32parce que c'est une période religieuse qui est très importante pour les chrétiens.
00:17:37En effet, ça peut être une cible supplémentaire.
00:17:39Ce qui est intéressant, c'est de voir qu'il y a quand même une vraie efficacité des services français.
00:17:44Voyons aussi le côté...
00:17:46C'est vrai, absolument. Vous avez raison de le souligner.
00:17:49Mais ce qui est bien, c'est que ça fonctionne. On croise les doigts, pour l'instant.
00:17:54Et c'est sans doute ça le plus important.
00:17:56Qu'il y ait une radicalisation chez les jeunes, ce n'est pas une surprise,
00:18:00parce qu'ils sont en effet nourris, abreuvés.
00:18:02On ne va pas revenir sur le fait que l'École d'éducation nationale
00:18:05ne fait peut-être pas complètement son boulot sur le fait de former les jeunes esprits.
00:18:09Mais ce n'est pas non plus une surprise absolue.
00:18:12Amine Elbaye.
00:18:14Comment on explique ce chiffre très élevé ? La raison est très simple.
00:18:18Ici, les données communiquées par le parquet national antiterroriste à l'État brut
00:18:24concernent les renvois en procès, ce qu'on appelle en fait les ordonnances de mise en accusation.
00:18:28Pourquoi ? Parce que les instructions pénales en matière de terrorisme sont très longues.
00:18:32Elles durent parfois un an, deux ans, trois ans, voire quatre ans.
00:18:36Et ici, le taux de renvoi est excessivement élevé,
00:18:39dans la mesure où il concerne la première vague de revenants du dyad,
00:18:43c'est-à-dire de jeunes français partis en Syrie, revenus de Syrie,
00:18:47lorsqu'ils ont été expulsés, notamment en vertu du protocole Cas9, par les autorités turques.
00:18:52Là où j'alerte sur la montée de la menace terroriste en France,
00:18:56la menace terroriste reste excessivement élevée et elle va continuer de s'accroître,
00:19:01dans la mesure où vous avez encore aujourd'hui au nord-est de la Syrie,
00:19:05plus de 150 dyadistes français qui sont retenus par les Kurdes au nord-est de la Syrie.
00:19:12Et les changements diplomatiques, les changements de possession du territoire syrien doivent quand même nous alerter.
00:19:19Vous avez aujourd'hui la Turquie qui est en train d'attaquer les Kurdes.
00:19:24Ce sont les Kurdes qui retiennent les dyadistes français.
00:19:27Je vous rappelle que dans les mêmes circonstances,
00:19:30vous aviez plus d'une dizaine de femmes françaises
00:19:33qui s'étaient évadées du camp de Haïnaïssa au nord-est de la Syrie
00:19:37et à force de laisser le sujet sous le tapis,
00:19:42on risque de se retrouver avec une vague de dyadistes
00:19:46qui pourraient s'échapper des prisons kurdes en Syrie
00:19:50et soit rejoindre une nouvelle organisation terroriste, notamment Atal Sheim,
00:19:54soit revenir vers les flux migratoires en Europe.
00:19:58Tout cela est connu de nos responsables politiques,
00:20:01mais une fois de plus, manifestement, personne n'agit.
00:20:04Charlotte Donnelas, c'est vrai que ce qui se passe en Syrie inquiète et préoccupe évidemment la France,
00:20:09compte tenu de tout ce qui vient d'être dit.
00:20:12On nous dit que les services de renseignement aujourd'hui regardent beaucoup ce qui se passe en Syrie,
00:20:16les responsables politiques aussi. Est-ce que vous avez l'impression que c'est le cas ?
00:20:19Ou au contraire, comme le dit Amine, la France ne s'en préoccupe pas suffisamment ?
00:20:23C'est difficile de savoir comment travaillent les services de renseignement,
00:20:27parce que par définition, ils nous préviennent assez peu des ressorts de leur travail.
00:20:31J'imagine qu'évidemment, on s'est regardé de près,
00:20:34d'autant qu'il y a plusieurs inquiétudes qui s'accumulent en Syrie.
00:20:37Il y a à la fois ce que vont réellement faire ceux qui ont pris le pouvoir aujourd'hui à Damas,
00:20:45qui promettent dans les mots une Syrie pour tous, c'est leur slogan désormais,
00:20:50et qui promettent la mise en place, qui ne promettent pas de vengeance, etc.
00:20:53Et la manière dont ils vont réussir, si par hasard ils sont réellement sincères,
00:20:57parce que leur chef a quand même eu un parcours très clairement islamiste,
00:21:01et si lui est sincère, et ceux qui sont autour de lui,
00:21:04comment ils vont réussir à gérer les différents groupes djihadistes
00:21:07qui sont aujourd'hui présents en Syrie, et qui eux sont tentés,
00:21:10non seulement par la vengeance, mais par la guerre tout simplement.
00:21:13Et en effet, la question de savoir ceux qui sont dans les prisons aujourd'hui,
00:21:16et qui sont français, vont-ils rester là-bas, vont-ils revenir ici ?
00:21:19Il y a beaucoup d'inquiétudes pour la Syrie elle-même et pour son avenir,
00:21:23et évidemment pour les conséquences à la fois dans la région et en France.
00:21:27Et par ailleurs, le ressort, je pense que le ressort notamment des jeunes
00:21:32qui se radicalisent parfois en quelques clics,
00:21:35c'est ce que disait la patronne de la DGSI depuis quelques mois déjà,
00:21:38on a des gamins parfois de 11, 12, 13 ans,
00:21:41qui se radicalisent sur internet en voyant des vidéos d'une violence absolument ahurissante,
00:21:45et ils ont un ressort principal depuis un an, c'est le conflit,
00:21:49mais ce n'est pas des tensions, c'est vraiment une guerre bien réelle au Proche-Orient.
00:21:53Et évidemment, la question de la Syrie pourrait revenir,
00:21:57parce que c'était un très fort carburateur en 2011 et pendant la guerre,
00:22:01parce que c'est une terre qui est considérée comme celle du djihad de manière quasiment séculaire.
00:22:07Donc est-ce que la Syrie pourrait justement basculer aussi
00:22:10dans les nouvelles motivations des djihadistes en France ?
00:22:12Donc je pense qu'évidemment tout ça est surveillé de près,
00:22:15maintenant je ne peux pas calculer le degré d'implication des services de renseignement sur le sujet.
00:22:20Alexandre ?
00:22:21Oui, il y a effectivement le risque terroriste qui risque de s'accroître avec la situation en Syrie,
00:22:28parce que moi je ne crois pas du tout à l'installation d'un régime islamiste modéré,
00:22:32on nous a fait le même coup en Afghanistan, ça n'existe pas.
00:22:35Ça arrive rarement.
00:22:36Ça arrive rarement, mais il y a une menace en France,
00:22:39je dirais islamiste au-delà du risque terroriste.
00:22:42Le risque terroriste, c'est ce qu'il y a effectivement de plus grave,
00:22:45c'est ce qui est le plus spectaculaire et tragique,
00:22:48mais ce qu'on redoute par-dessus tout, c'est peut-être plus le risque encore séparatiste,
00:22:53le risque de la partition, une atmosphère djihadiste qui se répand dans certains quartiers,
00:22:59dans certains morceaux de France.
00:23:01Je crois qu'à terme, il est là le vrai danger.
00:23:04Donc les renseignements luttent très efficacement en France contre le terrorisme,
00:23:10mais il faut qu'il y ait également une lutte idéologique
00:23:13et une maîtrise des flux migratoires pour ne pas ajouter du chaos au chaos.
00:23:18Il nous reste quelques minutes avant la fin de cette première partie
00:23:21pour parler des suites de l'excellente enquête d'Eugénie Bastier dans le Figaro,
00:23:25une enquête qui concerne le journal Le Monde,
00:23:27enquête qui révèle les dérives de cet ancien journal de référence
00:23:30au sein duquel règne une ambiance délétère et une véritable omerta
00:23:34en cause des dérives anti-israéliennes viscérales de certains journalistes.
00:23:38Le Figaro a même publié une photo de ce qu'on appelle désormais le mur de Gaza,
00:23:43un mur au sein de la rédaction où se mêlent coupures de presse,
00:23:46photos d'enfants mutilés et une chronologie intitulée
00:23:49« Ne laissez personne vous dire que ça a commencé le 7 octobre 2023 ».
00:23:54On y trouve même une photo d'une carte d'Israël recouverte d'un drapeau palestinien,
00:24:01ce qui revient, tout le monde le comprend bien, à souhaiter la destruction de l'État d'Israël.
00:24:06Alexandre, après ces révélations du Figaro, de votre journal,
00:24:10Le Monde a décidé de retirer ce mur.
00:24:13Oui, effectivement, ils nous accusent quasiment de faire mal notre travail,
00:24:18de mener une campagne de déstabilisation du monde,
00:24:21mais ils ont quand même retiré ce mur.
00:24:23Je crois que ça parle finalement beaucoup plus que leur communiqué.
00:24:27Ça veut dire que c'était une forme de mur de la honte.
00:24:30En tout cas, ils en ont eu honte eux-mêmes et ils ont fini par le retirer.
00:24:33C'est une bonne chose qu'il y ait eu cette enquête du Figaro
00:24:36pour que Le Monde fasse preuve d'un peu plus de dignité.
00:24:41C'est un journal qui donne beaucoup de leçons
00:24:44et je trouve que ce serait bien parfois qu'il fasse son examen critique.
00:24:49Françoise Laborde, cette enquête de Jean-Yves Bastiage, je imagine que vous l'avez lue d'abord ?
00:24:53Oui. Comment dire ?
00:24:56A la fois c'est consternant et en même temps on n'est pas surpris
00:25:00de parler comme une vieille dame.
00:25:03Mais quand j'étais jeune fille, Le Monde c'était vraiment le journal de référence.
00:25:07On s'arrachait Le Monde dès qu'il arrivait pour avoir les informations.
00:25:11On était sûr que vraiment tout était vérifié,
00:25:14sûr qu'il n'y avait pas de parti pris, que c'était vraiment la quintessence du chic.
00:25:18D'ailleurs, moi quand j'ai démarré dans le journalisme,
00:25:20rentrer au Monde c'était le nec le plus ultra.
00:25:24La télévision c'est un truc vulgaire et Le Monde c'était vraiment un truc formidable.
00:25:27Bref, je vais pas vous raconter ma vie.
00:25:30Ce qui est vrai, c'est que au fur et à mesure des années,
00:25:34on a vu Le Monde basculer, je ne sais pas si c'est du côté obscur de la force,
00:25:39mais dans quelque chose qui ne ressemble plus à rien.
00:25:41Il y a des journalistes au Monde qui font très bien leur travail
00:25:44et qui sont en effet des signatures formidables.
00:25:47J'allais dire qu'on est triste pour elles, parce que je pense surtout à certaines consoeurs,
00:25:51d'être embarquées dans cette aventure.
00:25:54Et puis il y en a d'autres qui en effet ont des partis pris qui sont très compliqués.
00:25:58Je pense qu'il y a eu un tournant au Monde,
00:26:00alors je n'arrive pas à retrouver le nom de l'ancien patron du Monde qui m'avait raconté ça.
00:26:04Je pense que le tournant du Monde, ça a été vraiment quand Edouard Plenel a pris les rênes du journal
00:26:08et a transformé ce journal.
00:26:10C'est vraiment là où il y a eu un virage.
00:26:13Et depuis, Le Monde navigue entre ça,
00:26:15entre des journalistes qui ont gardé cette fibre, j'allais dire formée,
00:26:20à l'école de Boeuf-Méry,
00:26:22et puis les autres qui sont formées à l'école.
00:26:25Edouard Plenel.
00:26:27Ce qui n'est pas tout à fait la même, nous en conviendrons.
00:26:30Et j'avais même un camarade, dont je n'arrive pas à retrouver le nom,
00:26:34mais de toute façon je ne le citerai pas,
00:26:35qui avait dit que c'est devenu l'horreur journalistique.
00:26:37Allez, on marque une courte pause, vous restez avec nous.
00:26:39On se retrouve dans la deuxième partie de l'heure des pros.
00:26:41On parlera de la situation à Mayotte.
00:26:43Évidemment, nous serons en direct d'ailleurs dès 9h30 avec Régine Delfour,
00:26:46qui est notre envoyée spéciale à Mayotte.
00:26:48On fera un point complet sur la situation.
00:26:50Et on reviendra sur le déplacement d'Emmanuel Macron,
00:26:53avec la diffusion d'une séquence que vous pourrez voir dans quelques minutes,
00:26:57et qui fait déjà polémique.
00:26:58A tout de suite.
00:27:03Bientôt 9h30, soyez les bienvenus dans la deuxième partie de l'heure des pros.
00:27:06On prend tout de suite la direction de Mayotte,
00:27:08puisque depuis six jours, les Mahorais n'ont plus accès à l'eau potable
00:27:12pour faire face à cette pénurie.
00:27:14Les autorités ont procédé hier aux premières distributions.
00:27:18Si l'eau distribuée fait le bonheur, évidemment, des premiers servis,
00:27:21pour les autres, en revanche, la situation devient insupportable.
00:27:24Reportage de notre équipe sur place.
00:27:26Régine Delfour, Thibault Marcheteau, avec le récit de Corentin Alonso.
00:27:32Six jours après le passage du cyclone,
00:27:34les Mahorais reçoivent enfin les premières distributions d'eau.
00:27:37Un soulagement pour ces mères de famille,
00:27:39qui pourront enfin donner à boire à leurs enfants.
00:27:42Oui, je suis contente, même mon petit, mais je suis contente.
00:27:46Pour le petit bébé, pour ses petits biberons,
00:27:48parce que c'est pas facile d'aller chercher à la rivière,
00:27:51ou faire comme on peut, en fait.
00:27:53Mais très vite, les 800 litres d'eau distribuées par ce petit camion
00:27:57se révèlent bien trop insuffisants pour satisfaire la demande.
00:28:05Une situation difficile à vivre pour les habitants.
00:28:08Un petit camion comme ça, avec tout le monde qui est là,
00:28:11quand même, c'est pas normal.
00:28:13Le cyclone, ça fait cinq jours qu'il s'est passé.
00:28:15On n'a plus d'eau sur le robinet, rien du tout.
00:28:18Comment on va faire ?
00:28:19Donc, on va boire l'eau de la mer.
00:28:21On n'a pas le choix.
00:28:23Parce que celle des rivières, là, on ne peut pas la boire.
00:28:26Il faut bien organiser les choses,
00:28:28que les gens soient quand même contents, soient satisfaits.
00:28:31Lors de sa visite sur l'île, le président Emmanuel Macron
00:28:34a annoncé que tous les foyers seraient à nouveau raccordés à l'eau,
00:28:37à partir de samedi.
00:28:39Et on retrouve sur place notre correspondante Régine Delfour.
00:28:42Bonjour, Régine.
00:28:43On vient de voir le reportage que vous avez tourné hier avec Thibault Marcheteau.
00:28:47Ce qui ressort de ce reportage, c'est la détresse, bien sûr,
00:28:50et la colère de ses habitants.
00:28:52Une colère que vous avez également pu vous-même constater.
00:28:59Oui, absolument, Yoann.
00:29:00Puisqu'avec Thibault Marcheteau, nous sommes ici depuis plusieurs jours.
00:29:03Il y a vraiment une difficulté pour trouver de l'eau,
00:29:06de l'eau potable, déjà pour boire,
00:29:07puisque tout le monde sait qu'au bout de trois jours,
00:29:09si un humain ne boit pas, il meurt.
00:29:11Il n'y a pas cette eau potable.
00:29:13Les personnes qui ont de l'argent peuvent acheter parfois des bouteilles d'eau,
00:29:17mais les prix se sont envolés.
00:29:19On est arrivés à 12 euros la bouteille d'eau.
00:29:21Vous imaginez un peu les conséquences.
00:29:23Il paraît que les prix sont encadrés désormais,
00:29:26mais les bouteilles d'eau sont aussi réquisitionnées.
00:29:29Puisque dans les supermarchés, il y en avait qui en prenaient.
00:29:32Mais tout le monde ne peut pas s'en prendre.
00:29:34Après, il y a des distributions.
00:29:35Vous l'avez vu dans le sujet, une distribution vraiment minime.
00:29:38Après, il y a aussi la colère des gens qui disent
00:29:40pourquoi nous on doit payer l'eau,
00:29:41et pourquoi eux doivent l'avoir d'une façon gratuite.
00:29:44La colère, elle monte, Yoann.
00:29:46Ici, dans un des quartiers de Kaueni, à Mamoudzou,
00:29:49l'eau est revenue hier, l'eau non potable,
00:29:52pour que les gens puissent se laver,
00:29:54avoir une première douche et faire leur lessive.
00:29:56Mais à partir de 16h, cette eau,
00:29:58elle va être coupée jusqu'à 8h du matin.
00:30:00Il continue, même si l'eau commence à arriver,
00:30:03il continue à être coupée,
00:30:05il continue à y avoir des restrictions.
00:30:07Et puis surtout, il n'y a pas cette eau potable.
00:30:09On a vu tout à l'heure des gens, des enfants,
00:30:11des femmes qui buvaient l'eau.
00:30:13Et je leur disais, mais surtout, il ne faut pas la boire,
00:30:14elle n'est pas traitée.
00:30:15Et ils m'ont répondu, mais on n'a pas le choix,
00:30:17on n'a pas d'autre solution.
00:30:19Oui, ça en dit long sur la situation dramatique
00:30:21que traverse Mayotte, évidemment.
00:30:23Merci beaucoup, Régine Régis-Delenfour,
00:30:24avec Thibaut Marcheteau.
00:30:26C'est avec 5 jours pour acheminer les premières bouteilles d'eau.
00:30:30Les premières distributions, elles ont eu lieu hier.
00:30:32Hier, ça faisait 5 jours.
00:30:345 jours pour commencer à distribuer des bouteilles d'eau.
00:30:37Alors, on entend les problèmes de logistique.
00:30:39La métropole est loin, il faut s'organiser.
00:30:41Mais 5 jours, quand même, ça paraît une éternité.
00:30:43Non, mais c'est impensable, c'est impensable.
00:30:45C'est pour ça que je pense qu'on va y revenir.
00:30:47Mais quand Emmanuel Macron dit
00:30:49vous avez de la chance, vous êtes en France.
00:30:51On va en parler, on va en parler longuement.
00:30:53Donc, c'est vrai que c'est impensable.
00:30:54On est dans un département français,
00:30:56il n'y a pas de toute façon l'eau courante et l'eau potable
00:30:58en permanence 24 heures sur 24.
00:31:00C'est le seul département à qui ça arrive.
00:31:02On sait que c'est à peu près la même chose
00:31:04dans d'autres départements des Caraïbes.
00:31:08Mais je veux dire, c'est impensable
00:31:10que ça soit aussi mal organisé.
00:31:12On parle de pont aérien, mais c'est quoi un pont aérien ?
00:31:14Il y a deux avions et demi
00:31:16qui font la navette entre
00:31:18La Réunion et Mayotte.
00:31:20Mais ce n'est pas pensable que ce soit dans un état.
00:31:22Mais surtout, ce que ça révèle,
00:31:24c'est l'état de délabrement
00:31:26de toutes les institutions publiques de Mayotte.
00:31:28Quand vous voyez que la tour de contrôle
00:31:30de l'aéroport n'est même pas construite
00:31:32aux normes anti-cyclone,
00:31:34quand vous voyez que l'hôpital de Mayotte,
00:31:36tous les toits sont tombés, ont été arrachés,
00:31:38c'est impensable que dans un département français
00:31:40il n'y ait pas au moins des constructions aux normes.
00:31:42Je rappelle quand même qu'en 2018,
00:31:44c'est en 2018 qu'Emmanuel Macron
00:31:46s'est rendu sur place.
00:31:48En faisant toutes sortes de promesses,
00:31:50on ne s'inquiétait pas, ça va arriver, etc.
00:31:52On est en 2025, bientôt,
00:31:54et rien n'est arrivé.
00:31:56Il a refait les promesses faites en 2019 ?
00:31:58Bien sûr, bien sûr.
00:32:00Oui, il le dit,
00:32:02on est arrivé à reconstruire Notre-Dame en 5 ans,
00:32:04on peut arriver à reconstruire Mayotte.
00:32:06Fallait le faire avant, mon gars.
00:32:08Et ce que tu as promis en 2019,
00:32:10ce n'est toujours pas arrivé.
00:32:12Peut-être que Mayotte est en France,
00:32:14mais en tout cas Mayotte n'est pas à Paris.
00:32:16Parce qu'à Paris, on arrive à faire des choses
00:32:18qu'on ne fait pas à Mayotte.
00:32:20C'est très juste.
00:32:22Peut-être qu'il ne fallait pas
00:32:24en faire un département français,
00:32:26mais une fois que c'est fait, il faut l'assumer.
00:32:28Oui, ce n'est plus la question.
00:32:30C'est pour rebondir sur la phrase
00:32:32du président de la République
00:32:34qui dit que vous avez de la chance d'être en France.
00:32:36Comme si on leur faisait une faveur.
00:32:38Une fois qu'ils y sont,
00:32:40il faut qu'ils soient traités à égalité.
00:32:42La France est un pays un et indivisible,
00:32:44même si c'est un contexte particulier.
00:32:46Là, on voit bien que l'état de délabrement
00:32:48n'est pas acceptable,
00:32:50mais ça montre un affaissement général
00:32:52qui est plus prononcé dans certains départements
00:32:54que d'autres,
00:32:56même dans certains départements de la métropole,
00:32:58je dirais, qu'à Paris.
00:33:00Mais qui témoigne, malgré tout,
00:33:02d'un déclin général de l'état français
00:33:04qui est inquiétant.
00:33:06Vous avez évoqué cette phrase d'Emmanuel Macron.
00:33:08C'est une phrase qui fait polémique.
00:33:10On l'a découvert il y a quelques heures
00:33:12dans une séquence sur les réseaux sociaux.
00:33:14Durant sa visite à Mayotte,
00:33:16le président a fait face à l'impatience
00:33:18et à la colère des habitants, des Mahorais.
00:33:20C'est une séquence où on voit Emmanuel Macron
00:33:22au milieu de cette foule en colère.
00:33:24Et voilà comment le président de la République
00:33:26leur répond.
00:33:28Si vous opposez les gens,
00:33:30on est foutus.
00:33:32Parce que vous êtes contents d'être en France.
00:33:34Parce que si ce n'était pas la France,
00:33:36vous seriez 10 000 fois plus dans la mer.
00:33:38Il n'y a pas un endroit
00:33:40de l'océan Indien
00:33:42où on aide autant les gens.
00:33:44C'est la réalité. Quel est notre territoire
00:33:46de cette région comme ailleurs
00:33:48de l'eau, du fret, des soignants
00:33:50comme on le veut ici.
00:33:52Alors il faut que tout le monde se respecte.
00:33:54On viendra jusqu'au bout
00:33:56si on est en équipe.
00:33:58Si ce n'était pas la France,
00:34:00vous seriez, je le cite, 10 000 fois plus dans la merde.
00:34:02Commentaire, Amine Albaï.
00:34:04Écoutez, ici,
00:34:06j'ai l'impression d'écouter les paroles
00:34:08d'un président de la République
00:34:10français qui s'adresse à un territoire
00:34:12colonisé en Afrique.
00:34:14Sans doute Emmanuel Macron a-t-il oublié
00:34:16que Mayotte était un département français.
00:34:18Et les problématiques d'accès à l'eau,
00:34:20elles auraient dû être largement anticipées
00:34:22parce que bien avant le cyclone,
00:34:24plusieurs villages à Mayotte
00:34:26n'avaient déjà pas accès à l'eau.
00:34:28Notamment en matière d'accès
00:34:30à l'eau potable, mais aussi en matière
00:34:32de mise en place d'un plan de prévention
00:34:34de crise sanitaire exceptionnelle.
00:34:36Mais
00:34:38le véritable problème à Mayotte,
00:34:40c'est que, d'une part,
00:34:42on trouve très peu de fonctionnaires
00:34:44candidats pour rejoindre
00:34:46notamment les administrations publiques à Mayotte,
00:34:48en particulier les agences régionales de santé.
00:34:50Et d'autre part, le véritable problème,
00:34:52c'est que les politiques publiques en matière sanitaire et sociale
00:34:54ne sont absolument pas coordonnées.
00:34:56La problématique à Mayotte est connue depuis longtemps.
00:34:58Les promesses de 2019 n'ont pas été tenues.
00:35:00La seule chose que peut faire le président de la République,
00:35:02c'est effectivement reformuler les promesses
00:35:04de 2019 en 2024,
00:35:06avec, bien évidemment, 5 ans de retard.
00:35:08– Charlotte Dornelas, vous disiez, je vais défendre Emmanuel Macron.
00:35:10– Oui, je vous disais, en effet,
00:35:12pendant qu'on l'écoutait, je vais prendre sa défense.
00:35:14Vous allez voir, ça va être une défense assez relative.
00:35:16C'est-à-dire que dans le contexte dans lequel il parle,
00:35:20il explique que là, dans la situation d'urgence,
00:35:22c'est une chance d'être français par rapport à l'archipel,
00:35:24pas par rapport à la métropole.
00:35:26Il explique que dans la région,
00:35:28c'est une chance d'avoir le soutien
00:35:32de l'État français
00:35:34et de la logistique de l'État français
00:35:36par rapport au reste de l'archipel.
00:35:38C'est indiscutable.
00:35:40– Donc le Président a été mal compris.
00:35:42– Non, il y a la manière de faire qui est macroniste.
00:35:44Désormais, on le connaît, il remonte ses manches.
00:35:46Non, mais c'est ce qu'il adore.
00:35:48Il expliquait aux Gilets jaunes qu'ils n'avaient rien compris,
00:35:50qu'en fait, ils étaient beaucoup plus riches que ce qu'ils pensaient.
00:35:52Il a expliqué aux agriculteurs que ça n'allait pas si mal que ça.
00:35:54Et là, il explique aux Mahorais que tout est formidable.
00:35:56Bon, j'exagère un petit peu,
00:35:58mais il aime bien ce genre de situation.
00:36:00Il aime bien ça, donc ça, on le connaît.
00:36:02Je mets de côté la forme.
00:36:04Simplement, là, en l'occurrence,
00:36:06dans la situation d'urgence, en effet,
00:36:08il a une chance. Ce qu'il ne dit pas,
00:36:10et c'est là où ça va être très relatif,
00:36:12c'est que tout le reste du temps,
00:36:14c'est leur drame, en réalité, d'être la France,
00:36:16parce qu'il n'y a pas le soutien
00:36:18comme partout ailleurs,
00:36:20dans d'autres départements français.
00:36:22Et là, on l'a dit, il y a un déficit
00:36:24de la présence à la fois des infrastructures,
00:36:26de l'engagement de l'État.
00:36:28Je veux bien qu'on fasse la comparaison avec Notre-Dame,
00:36:30mais l'énorme avantage de la reconstruction de Notre-Dame,
00:36:32c'est que ce n'était pas l'argent de l'État
00:36:34et que la loi a permis le contournement,
00:36:36ou en tout cas l'enjambement de l'administration.
00:36:38Il y aura une loi spéciale pour Mayotte aussi, c'est ce que dit Emmanuel Macron.
00:36:40Oui, mais là, en l'occurrence, c'était surtout
00:36:42mettre de côté l'administration en disant
00:36:44on va mettre en place une structure spéciale
00:36:46qui va savoir ce qu'elle doit faire.
00:36:48Alors, s'il fait la même chose à Mayotte, c'est peut-être leur espoir.
00:36:50Maintenant, il restera à trouver les fonds,
00:36:52ce qui était évidemment la chance de Notre-Dame.
00:36:54Mais outre cette question-là,
00:36:56quand je dis d'habitude c'est leur drame,
00:36:58c'est que là, on voit bien
00:37:00que le cyclone
00:37:02vient s'ajouter
00:37:04à une île
00:37:06qui est déjà surchargée
00:37:08en réalité, qui a déjà des infrastructures
00:37:10qui n'arrivent pas à faire face,
00:37:12notamment à l'afflux de personnes qui arrivent à Mayotte,
00:37:14parce qu'en effet, faire de Mayotte
00:37:16un département français, ça a notamment
00:37:18une conséquence.
00:37:20Le département, on sait, c'est l'échelle de la distribution
00:37:22des aides sociales.
00:37:24Or, le PIB par habitant à Mayotte,
00:37:26il est certes, quand on le regarde
00:37:28depuis la métropole, on se dit il n'y a pas assez d'investissement,
00:37:30mais c'est 25 fois celui de Madagascar,
00:37:32c'est huit fois celui des Comores.
00:37:34Donc vous voyez, évidemment, c'est
00:37:36d'abord un point d'attraction tout le reste
00:37:38du temps, et au moment du cyclone,
00:37:40il est vrai que l'investissement
00:37:42d'urgence, à ce moment-là,
00:37:44devient une chance pour les Mahorais.
00:37:46Mais c'est une petite chance par rapport à la malchance
00:37:48que c'est le reste du temps, et qui pèse
00:37:50extrêmement lourd, même dans les conséquences
00:37:52de ce cyclone aujourd'hui.
00:37:54Alors, les propos d'Emmanuel Macron ont fait
00:37:56réagir certains responsables politiques français,
00:37:58à l'exemple d'Olivier Faure, le premier secrétaire
00:38:00du Parti Socialiste, qui explique qu'un
00:38:02président ne peut pas dire
00:38:04ça dans quel autre territoire français
00:38:06le président
00:38:08sermonnerait nos concitoyens
00:38:10en leur demandant de bien vouloir arrêter
00:38:12de se plaindre de leur tragédie, puisqu'ils
00:38:14ont déjà la chance d'être français.
00:38:16Si on veut être juste, il le fait souvent, il nous explique
00:38:18toute la journée que ça commence à bien faire, quand même, de ne pas
00:38:20être d'accord avec lui. Et que pour trouver un travail,
00:38:22il suffit de traverser la rue, etc.
00:38:24Oui, c'est sa méthode.
00:38:26En guirlandais, les gens, en disant
00:38:28comment vous n'êtes pas content, mais qu'est-ce que c'est ?
00:38:30Vous êtes français, réjouissez-vous, braves gens.
00:38:32C'est vrai que le ton, franchement,
00:38:34c'est du Macron pur jus,
00:38:36donc il s'emporte, il s'énerve,
00:38:38il est en bras de chemise, comment ça ?
00:38:40Vous n'êtes pas content d'être français ? C'est juste
00:38:42qu'il n'y a pas rentré chez vous. Mais c'est vrai
00:38:44que c'est démentiel. Alors, moi,
00:38:46je pense quand même qu'il ne parlerait pas comme ça
00:38:48s'il était au fin fond du Gers,
00:38:50quand même. Parce que même s'il donne des leçons
00:38:52à tout le monde, il ne dirait pas où Gers soit, estimez-vous
00:38:54heureux d'être content, d'être français.
00:38:56Dans Gers, on râle parce qu'on n'a pas
00:38:58le wifi ou la fibre.
00:39:00Donc on a des zones blanches.
00:39:02Enfin, je veux dire, on ne manque pas d'eau, on ne manque de rien.
00:39:04Je dis ça parce que je connais bien Gers, c'est mon pays.
00:39:06Mais il ne va pas aller dans Gers en disant aux gens
00:39:08estimez-vous heureux d'être français, parce que c'est formidable,
00:39:10sinon vous seriez juste en train d'élever
00:39:12les vaches. Donc c'est vrai que le ton
00:39:14est quand même parfaitement décalé. Et puis la petite
00:39:16phrase en plus sur le thème, j'avais des
00:39:18militants, Rassemblement National, il fallait
00:39:20que je...
00:39:22Je veux dire, ça veut dire quoi ?
00:39:24Le RN a fait 60%.
00:39:26Donc franchement, qu'il y ait des gens qui aient voté Rassemblement National,
00:39:28c'était le maorais moyen.
00:39:30Pour que les téléspectateurs comprennent bien de quoi
00:39:32est-ce que vous parlez, Emmanuel Macron s'est
00:39:34exprimé. Il a accordé une interview
00:39:36à Mayotte La Première et il est revenu
00:39:38sur cette séquence, donc
00:39:40avec l'explication suivante qui est
00:39:42effectivement un peu déroutante. Écoutez-le.
00:39:44Je suis allé au contact des maorais, vous l'avez
00:39:46vu tout au long de ce déplacement, sans filtre.
00:39:48Je n'ai pas voulu faire un déplacement Potemkin.
00:39:50Je n'ai pas voulu être caché.
00:39:52Bon, hier soir, on va être clairs,
00:39:54des responsables du Rassemblement National,
00:39:56ils étaient à mes côtés en réunion,
00:39:58ils ne s'occupent que de leur famille et de leurs intérêts propres
00:40:00quant à eux. Je vous rassure, ils n'ont rien demandé
00:40:02pour la population. Mais on jugeait bon
00:40:04d'organiser un rassemblement militant.
00:40:06Donc j'avais des gens du RN qui étaient face
00:40:08à moi et qui insultaient la France en même temps.
00:40:10Qui disaient qu'on ne fait rien, etc.
00:40:12Et j'ai dit la vérité.
00:40:14La vérité, je crois, de ce que pensent
00:40:16toutes les maoraises, tous les maorais,
00:40:18mais l'ensemble des Françaises et Français, c'est la France.
00:40:20Vous avez fait le choix
00:40:22de la France. C'est la France.
00:40:24Donc il ne faut pas se diviser, il ne faut pas insulter la France.
00:40:26Mais je dis, parce que c'est la France,
00:40:28c'est différent de partout dans la région.
00:40:30Moi, parce que c'est la France, je suis parmi vous.
00:40:32Je suis parmi vous comme si c'était la Lozère
00:40:34ou la Corrèze. C'est-à-dire, quelques jours après
00:40:36un drame, le Président est là.
00:40:38Parce que c'est la France. Parce que c'est
00:40:40la France qu'il y a ce soutien et cet engagement
00:40:42sans relâche.
00:40:44Et vous pouvez compter sur moi aujourd'hui
00:40:46comme demain. Mais parce que c'est la France,
00:40:48quand on insulte, le Président, il se fâche.
00:40:50Et il dit, regardez aussi comment ça se passe ailleurs.
00:40:52Et ne l'oubliez pas.
00:40:54On a deux ans et demi, en fait.
00:40:56Vous savez, alors, tout est,
00:40:58pour le coup, lunaire
00:41:00dans cette déclaration. C'est-à-dire qu'en effet,
00:41:02il nous dit, non, là, j'avais des militants du RN,
00:41:04mais en revanche, croyez-moi bien,
00:41:06tous les maorais et les maoraises sont d'accord
00:41:08avec moi. Alors, en effet,
00:41:10à Mayotte, le Rassemblement national fait 60%.
00:41:1260% au second tour de la présidentielle.
00:41:14Au second tour de la présidentielle.
00:41:16Je ne sais pas qui sont tous les maorais et les maoraises
00:41:18qui sont d'accord avec lui contre les quelques
00:41:20militants du Rassemblement national, mais cette phrase est
00:41:22assez originale. Et les militants du RN qui, par ailleurs,
00:41:24sont aussi des maorais et des français comme tout le monde.
00:41:26Oui, mais ça, il a du mal avec ça. C'est pas le seul
00:41:28d'ailleurs, mais ils ont beaucoup de mal.
00:41:30Il y a les militants du RN et les français.
00:41:32On l'a vu. Il y a les députés
00:41:34du RN et les députés français.
00:41:36En permanence, cette distinction
00:41:38est faite. Donc là, c'est pas étonnant.
00:41:40C'est incroyable
00:41:42dans la bouche d'un Président de la République, mais c'est pas très étonnant.
00:41:44Et ensuite, il dit, il est en train
00:41:46d'insulter la France. Alors, pardon,
00:41:48qu'ils aient tort aux raisons et de manière
00:41:50générale que nous ayons,
00:41:52nous français, tort aux raisons
00:41:54de se plaindre que telle chose
00:41:56n'arrive pas assez vite, que telle chose soit mal organisée,
00:41:58que tel
00:42:00service public ne fonctionne pas bien,
00:42:02c'est un reproche qui est fait à l'administration
00:42:04de l'État, à la manière de gérer
00:42:06nos vies,
00:42:08à l'administration des choses et des personnes.
00:42:10Mais c'est pas la France qu'on insulte
00:42:12quand on critique la manière dont le Président de la République
00:42:14met en œuvre une politique. Si je puis me permettre,
00:42:16il va un peu loin dans l'assimilation
00:42:18de sa politique à la France,
00:42:20comme si c'était une insulte
00:42:22sur 1 500 ans d'histoire.
00:42:24Donc là, encore une fois, il y a une confusion qui est
00:42:26savamment entretenue. Voilà, il s'est
00:42:28emporté ce qu'on disait tout à l'heure, c'est sa manière de faire
00:42:30partout et tout le temps. La seule chose que je lui
00:42:32reconnais, c'est de dire, moi, je crois
00:42:34pas, en effet, il dirait pas la même chose dans le Gers
00:42:36pour une raison simple, c'est que Mayotte
00:42:38est à 10 000 km de la métropole
00:42:40et est dans une situation géographique
00:42:42où le reste, on va dire,
00:42:44des îles qui sont autour de Mayotte
00:42:46ne sont pas la France et n'ont pas donc le soutien
00:42:48d'un pays qui peut venir en aide en urgence
00:42:50comme ça. Je lui accorde ça.
00:42:52Mais vous voyez que plus le temps passe,
00:42:54plus ma défense est extrêmement relative.
00:42:56Alexandre Devecchio,
00:42:58je vous donne la parole,
00:43:00mais je veux qu'on voit la réaction de Marine Le Pen d'abord
00:43:02au propos du Président de la République.
00:43:04Regardez ce que dit Marine Le Pen.
00:43:06Je n'ai jamais vu un argument aussi bas
00:43:08en des circonstances aussi graves.
00:43:10La colère et le désespoir des habitants,
00:43:12c'est donc de la faute du RN
00:43:14ou une cabale ourdie contre lui.
00:43:16Être à ce point incapable d'abord
00:43:18de ressentir de l'empathie et ensuite
00:43:20de se hisser à la hauteur des événements
00:43:22est stupéfiant.
00:43:24Oui, oui.
00:43:26J'ai pris ça avec le sourire parce que je trouve
00:43:28qu'il y a un côté au SS 117,
00:43:30une forme mélange de condescendance
00:43:32coloniale et de paternalisme.
00:43:34Quand on insulte la France, le Président se fâche.
00:43:36C'est quand même un peu étrange.
00:43:46Je suis allé au contact.
00:43:48J'avoue que j'en peux plus.
00:43:50Il y a eu une polémique en début de semaine
00:43:52sur François Bayrou, on en a fait des tonnes
00:43:54parce qu'il n'avait pas été là-bas.
00:43:56Je préférerais que l'État soit efficace,
00:43:58que les choses soient bien administrées
00:44:00plutôt que les hommes politiques à aller au contact.
00:44:02Je pense qu'il a dérangé tout le monde.
00:44:04Il a fait parler de lui.
00:44:06Il aurait été préférable
00:44:08que les secours travaillent
00:44:10de manière plus efficace.
00:44:12A la limite, je ne critique pas.
00:44:14Vous voyez bien que s'il n'y va pas,
00:44:16les opposants diraient
00:44:18qu'il a du mépris pour Mayotte,
00:44:20qu'il n'y va pas.
00:44:22C'est compliqué.
00:44:24C'était important que le Président de la République
00:44:26manifeste une forme de solidarité nationale.
00:44:28Mais après de dire « je vais au contact »,
00:44:30une espèce de religion du mouvement
00:44:32du happening permanent
00:44:34dans des circonstances
00:44:36qui sont tragiques.
00:44:38À mon avis, c'est une manière
00:44:40de faire de la politique
00:44:42qui est très lassante.
00:44:44Et surtout, ça ne résout pas les problèmes
00:44:46des Français et des Maos.
00:44:48Il a eu cette formule,
00:44:50« je n'ai pas fait un déplacement Potemkin ».
00:44:52On se rappelle tous l'affaire
00:44:54du cuirassé Potemkin,
00:44:56mais on ne voit pas bien le lien.
00:44:58C'est révélateur que c'était une opération
00:45:00parce que quand on dit
00:45:02« je n'ai pas fait un déplacement Potemkin »,
00:45:04sous-entendu « je suis allé au contact »
00:45:06pour employer la formule qu'il affectionne,
00:45:08ça veut dire en effet que tout ça a été mûrement réfléchi
00:45:10et d'une certaine façon mis en scène
00:45:12parce qu'il aurait pu garder sa veste,
00:45:14garder un peu de rester
00:45:16et ne pas aller discuter avec le Mahorais de base
00:45:18en profitant en passage
00:45:20pour langue irlandais et en profitant pour leur dire
00:45:22que c'était tous des supports du Rassemblement national
00:45:24et donc des gens pas fréquentables.
00:45:26Au fond, peut-être qu'il aurait mieux fait
00:45:28en effet de rester à Paris.
00:45:30Si c'est pour aller sur place et engarder tout le monde,
00:45:32ça ne sert pas à grand-chose.
00:45:34Surtout qu'en fait, on sait suffisamment
00:45:36pour avoir suivi ce genre de déplacement
00:45:38que ça crée un chaos sur place absolument impensable.
00:45:40Ça nécessite beaucoup de moyens.
00:45:42Les forces de l'ordre sont là pour protéger le Président,
00:45:44tout est à l'arrêt, les secours n'arrivent plus
00:45:46et dans son Airbus, alors il avait je ne sais pas
00:45:48combien de tonnes d'eau ou de soie.
00:45:504 tonnes de vivants.
00:45:52Voilà, 4 tonnes de vivants qui vont franchement
00:45:54changer la phase de la situation
00:45:56alimentaire à Mayotte.
00:45:58Dans la phrase, j'ai rencontré,
00:46:00j'ai répondu à des gens du RN,
00:46:02je trouve cette phrase déjà
00:46:04entachée d'un mépris profond
00:46:06à l'égard des Mahorais.
00:46:08Mayotte, c'est quoi ?
00:46:10Mayotte, c'est 55% du département
00:46:12votent pour Marine Le Pen.
00:46:1460% au second tour de la présidentielle.
00:46:16Voilà, 60% au second tour.
00:46:18C'est un territoire qui est connu
00:46:20pour ses fragilités
00:46:22et je trouve, en tout cas,
00:46:24tout à l'heure,
00:46:26on parlait d'OSS 117.
00:46:28Je ne parlais pas
00:46:30d'OSS 117.
00:46:32Je vois ici un président de la République
00:46:34qui va à Mayotte pour dire
00:46:36vous n'avez pas voté pour moi,
00:46:38je vais vous apporter autant de soutien
00:46:40que vous m'avez apporté votre confiance dans les urnes.
00:46:42Et ça, je trouve ça complètement sidérant.
00:46:44Il nous reste quelques minutes.
00:46:46De manière générale,
00:46:48s'il pouvait nous prendre pour des gens d'un peu plus de 4 ans et demi,
00:46:50ça serait agréable.
00:46:52Il nous parle vraiment comme à des enfants.
00:46:54Ça vous rappelle quoi ? Ça vous rappelle le Covid, non ?
00:46:56Oui, oui, le Covid.
00:46:58Mais tout le temps, à chaque fois que quelqu'un évoque un désaccord,
00:47:00il dit, oui, alors attention.
00:47:02C'est vraiment la phrase, si vous critiquez la France,
00:47:04le président se fâche.
00:47:06Pour rebondir sur
00:47:08ce qu'a dit Charlotte quand vous évoquiez
00:47:10tout à l'heure Notre-Dame, c'est vrai qu'à Notre-Dame, il y avait
00:47:12le général Jorgelin
00:47:14qui a pris les choses en main et qui, en effet, a permis
00:47:16de contourner
00:47:18toutes les lourdeurs administratives,
00:47:20les architectes des bâtiments de France.
00:47:22Il y avait une séance comme ça, mémorable, où ils se sont un peu...
00:47:24Voilà. Et ce qui manque sans doute à
00:47:26Majuc-Yotte, c'est en effet d'avoir quelqu'un
00:47:28qui est capable, et puis des fonds privés.
00:47:30Vous avez raison, ce qui a permis à Notre-Dame d'être
00:47:32sauvée, c'est pas les...
00:47:34C'est pas l'argent de l'État.
00:47:36On verra quel est le plan du gouvernement.
00:47:38À supposer qu'il y ait un gouvernement.
00:47:40On nous annonce un week-end
00:47:42décisif, Alexandre Deveito.
00:47:44C'est un adjectif pas du tout éculé.
00:47:46Ce week-end-là sera décisif.
00:47:48On nous le promet.
00:47:50On aura un gouvernement avant Noël.
00:47:52Oui, au rythme où ça va, tous les 3 mois, on aura des week-ends décisifs
00:47:54pour choisir un nouveau gouvernement.
00:47:56L'information, quand même, c'est que
00:47:58Bruno Retailleau, à priori,
00:48:00va rester ministre de l'Intérieur.
00:48:02François Bayrou veut le garder.
00:48:04Et on comprend, au fond, maintenant,
00:48:06qu'il est devenu indispensable, M. Retailleau.
00:48:08Oui, moi, je pense depuis le début que
00:48:10François Bayrou est handicapé par la feuille de route
00:48:12du président de la République.
00:48:14C'est-à-dire que le président de la République a
00:48:16mis en place une feuille de route intenable
00:48:18avec son gouvernement d'intérêt général
00:48:20où il veut élargir sur la gauche
00:48:22alors qu'on voit bien que la gauche
00:48:24ne veut pas. Et de toute manière,
00:48:26s'il élargit d'un côté,
00:48:28il risque de perdre la seule solution
00:48:30effectivement, parce qu'elle
00:48:32correspond également au
00:48:34rapport de force en présence à l'Assemblée nationale
00:48:36mais aussi à la température du pays, je dirais.
00:48:38C'est de gouverner
00:48:40avec la droite, comme
00:48:42ils ont commencé à le faire, et justement
00:48:44d'être un peu plus respectueux du
00:48:46Rassemblement national et de ses électeurs
00:48:48pour éviter la censure.
00:48:50Et je crois que c'est ce que va finir par faire
00:48:52François Bayrou, avec l'appui
00:48:54d'un Bruno Retailleau qui aura une forme
00:48:56d'indépendance à l'intérieur
00:48:58du gouvernement. Simplement,
00:49:00Emmanuel Macron a été vexé par la censure
00:49:02et il ne veut pas l'accepter
00:49:04mais qu'il le veuille ou non, il va devoir faire
00:49:06justement avec le Rassemblement national, parce que
00:49:08sinon, ça veut dire l'échec
00:49:10de François Bayrou et surtout
00:49:12ensuite, ça veut dire que lui-même
00:49:14le président de la République sera menacé
00:49:16parce que je ne crois pas que les Français accepteraient
00:49:18qu'il y ait un gouvernement
00:49:20tous les deux mois.
00:49:22Charlotte Dornelas, on nous dit qu'a priori
00:49:24pour que Bruno Retailleau
00:49:26reste au gouvernement, François Bayrou aurait
00:49:28en fait accepté l'ensemble de ses conditions
00:49:30c'est-à-dire une réforme de l'AME,
00:49:32réforme du droit du sol à Mayotte, réduction
00:49:34de l'immigration légale.
00:49:36Bruno Retailleau, c'est le nouvel homme fort
00:49:38en réalité. C'est lui
00:49:40qui décide, c'est lui qui impose ses choix ?
00:49:42En tout cas, ce qu'on a vu
00:49:44cette dernière semaine, c'est peut-être
00:49:46la chose qui m'a le plus frappée
00:49:48samedi dernier pendant leur conférence de presse
00:49:50justement au moment de Mayotte, le jour
00:49:52où le cyclone a frappé Mayotte.
00:49:54François Bayrou a dit trois mots et puis après
00:49:56Bruno Retailleau a laissé sa place
00:49:58à parler de manière...
00:50:00François Bayrou s'est éclipsé en réalité.
00:50:02Oui, c'est lui qui avait les choses en main et c'est lui qui gérait la situation
00:50:04et je pense qu'à ce moment-là, il a à la fois
00:50:06sauvé son poste, il s'est imposé, c'est impossible
00:50:08de changer de ministre de l'Intérieur en ce moment
00:50:10ça me paraît très compliqué
00:50:12par rapport à la situation à Mayotte
00:50:14et comme la gauche c'était un des
00:50:16lignes rouges
00:50:18à ne pas franchir, c'était la présence
00:50:20de Bruno Retailleau, on va retour à la caisse départ
00:50:22et je vois pas comment ça peut se passer
00:50:24mieux que la dernière fois, sauf en effet
00:50:26à considérer que désormais c'est avec
00:50:28directement le Rassemblement National que la
00:50:30discussion... C'est ce que dit Jean-Luc Mélenchon dans une interview
00:50:32au Parisien aujourd'hui d'ailleurs, il dit
00:50:34le gouvernement ne passera pas l'hiver.
00:50:36Soit il passera pas l'hiver, soit il gouvernera avec le
00:50:38Rassemblement National, ou en tout cas il discutera avec le
00:50:40Rassemblement National pour s'entendre, mais en effet
00:50:42il n'y a pas vraiment d'autre solution
00:50:44que celle-ci, donc si
00:50:46François Bayrou, alors lui je ne sais pas
00:50:48comment il va vouloir se comporter
00:50:50et quelle sera en effet l'évolution
00:50:52de la feuille de route d'Emmanuel Macron
00:50:56bon voilà, on verra, mais il y a un risque
00:50:58en effet que François Bayrou
00:51:00ne passe pas l'hiver.
00:51:02Moi ce qui me frappe beaucoup dans
00:51:04l'arrivée de François Bayrou, c'est que
00:51:06on sait qu'il a beaucoup insisté et le mot
00:51:08est faible auprès d'Emmanuel Macron
00:51:10On dit même qu'il s'est auto-désigné
00:51:12Premier ministre
00:51:14Et depuis qu'il a
00:51:16matiné, on a l'impression qu'il n'avait rien anticipé
00:51:18Les premières
00:51:20images que vous l'évoquiez avec Bruno Rotaillot
00:51:22il a l'air mal à l'aise
00:51:24après il y a le faux
00:51:26pas, appelons ça comme ça, du voyage à Pau
00:51:28où même son conseil
00:51:30municipal lui a dit, mais qu'est-ce que vous faites
00:51:32ça monsieur le maire
00:51:34et on a l'impression qu'il n'a rien anticipé
00:51:36donc la seule prise à gauche, si j'ai bien compris
00:51:38possible, c'est François Rebsamen
00:51:40l'ancien maire de
00:51:42Dijon, mais comme dirait l'autre
00:51:44François Rebsamen, combien de divisions
00:51:46je veux dire, c'est en dehors du fait
00:51:48qu'il a été au PS à un moment donné, ça n'apporte pas grand chose
00:51:50et on ne voit pas bien comment
00:51:52c'est surtout étonnant
00:51:54parce qu'on n'a pas le sentiment qu'il y a une stratégie
00:51:56derrière, qu'il y a
00:51:58quelque chose qui est pensé, quelque chose qui est mis en oeuvre
00:52:00pour quelqu'un qui est dans la vie politique
00:52:02depuis 40 ans et qui attend un poste
00:52:04à responsabilité depuis toujours
00:52:06depuis qu'il a voulu, depuis qu'il a dit
00:52:08il faut que ce soit moi, donc on se dit
00:52:10si j'insiste, s'il insiste à ce point là
00:52:12c'est que derrière il a un plan, il a une stratégie
00:52:14il a parlé à des gens
00:52:16un mot rapidement Alexandre Dricot
00:52:18à la décharge de tous les
00:52:20premiers ministres possibles
00:52:22il y a un problème arithmétique en fait
00:52:24il va falloir l'admettre, en fait le président
00:52:26de la république ne l'a pas admis, je pense moi
00:52:28que François Bayrou en réalité l'a admis
00:52:30et qu'il a fait des consultations supplémentaires
00:52:32sans doute parce qu'Emmanuel Macron lui a demandé
00:52:34avant de partir, et aussi
00:52:36pour montrer, si vous voulez, qu'il le faisait
00:52:38et qu'il était prêt à tendre la main
00:52:40à la gauche, mais le réalisme politique
00:52:42aujourd'hui, ça impose
00:52:44effectivement de discuter avec l'URN
00:52:46seulement c'est problématique pour tout le monde parce que ça veut dire
00:52:48remettre en cause des années
00:52:50où on a exclu ce parti
00:52:52du jeu politique, où on a expliqué qu'il était
00:52:54infréquentable et ça remet en cause également
00:52:56la stratégie du fonds républicain
00:52:58qui était appliquée dans l'entour-de-tour des législatives
00:53:00Allez on marque une courte pause, vous restez
00:53:02avec nous, on se retrouve dans quelques minutes pour la troisième
00:53:04partie de l'heure des pros, on reviendra sur
00:53:06le verdict rendu hier
00:53:08dans l'affaire de
00:53:10l'assassinat de Samuel Paty
00:53:12l'ensemble des accusés ont été condamnés
00:53:14les deux amis du terroriste
00:53:16ont été condamnés à 16 ans de réclusion
00:53:18on verra tout cela tout de suite
00:53:22Il est 10h, soyez les bienvenus
00:53:24dans l'heure des pros
00:53:26dans un instant nous allons évoquer le verdict
00:53:28rendu hier par la cour d'assises spéciale
00:53:30de Paris qui s'est prononcée
00:53:32concernant l'assassinat de Samuel Paty
00:53:34juste après l'essentiel de l'actualité
00:53:36Bonjour Marine Sabourin
00:53:38Rebonjour Yoann, bonjour à tous
00:53:40au moins deux personnes sont mortes dans l'attaque
00:53:42à la voiture bélier à Magdebourg en Allemagne
00:53:44l'auteur présumé est un médecin de 50 ans
00:53:46arrivé en 2006 en Allemagne
00:53:48il est originaire d'Arabie Saoudite
00:53:50l'homme n'était visiblement pas connu des services de police
00:53:52Cette situation de détresse
00:53:54à Mayotte, Emmanuel Macron a promis
00:53:56aux Mahorais le raccordement
00:53:58au moins de façon partielle à l'eau dès aujourd'hui
00:54:00après le passage du cyclone Chido
00:54:02le bilan provisoire s'élève à 35 morts
00:54:04et quelques 2500 blessés
00:54:06et puis trois trafiquants de drogue
00:54:08condamnés à 25 et 30 ans de réclusion criminelle
00:54:10ils ont été condamnés pour avoir tué
00:54:12en 2020 Houssin Akkar dans sa voiture
00:54:14à Besançon dans le Doubs
00:54:16les tireurs étaient persuadés qu'il s'agissait
00:54:18d'un membre d'un clan adverse, ce n'était pas le cas
00:54:20l'un des condamnés est en fuite à l'étranger
00:54:24Merci beaucoup Marine
00:54:26la cour d'assises spéciale de Paris a reconnu coupables
00:54:28et condamnés hier les 8 personnes
00:54:30inculpées à des degrés divers
00:54:32dans l'assassinat de Samuel Paty
00:54:34les deux amis du terroriste ont notamment été
00:54:36reconnus coupables de complicité
00:54:38d'assassinat et condamnés à 16 ans
00:54:40de réclusion criminelle
00:54:42les détails des peines avec Sarah Fenzari
00:54:44Après sept semaines
00:54:46d'audience, la cour d'assises spéciale
00:54:48de Paris a rendu son verdict
00:54:50à l'encontre des 8 accusés impliqués
00:54:52dans l'assassinat du professeur Samuel Paty
00:54:54par un islamiste radical
00:54:56en 2020
00:54:58ils sont tous condamnés
00:55:00de quoi soulager la soeur du professeur
00:55:02décédé
00:55:04d'entendre ces mots de coupable
00:55:06en fin de compte c'est ça dont j'avais besoin
00:55:08je suis coupable d'AMT
00:55:10coupable de complicité
00:55:12c'était ça que je voulais entendre
00:55:14les deux amis de l'assaillant
00:55:16sont condamnés à 16 ans de prison
00:55:18ils ont été déclarés tout deux coupables
00:55:20de complicité d'assassinat terroriste
00:55:22quant au prédicateur islamiste
00:55:24Abdel Hakim Sefrioui
00:55:26il a été condamné à 15 ans de réclusion
00:55:28criminelle. Brahim Chinna
00:55:30le père de la collégienne qui avait menti
00:55:32au sujet de Samuel Paty
00:55:34a été condamné à 13 ans de prison
00:55:36des peines globalement
00:55:38supérieures aux réquisitions
00:55:40là qu'on aille au-delà que ce soit dans les
00:55:42qualifications ou dans les
00:55:44peines c'était important
00:55:46pour moi, pour ma famille
00:55:48la ministre de l'éducation nationale
00:55:50démissionnaire Anne Geneté
00:55:52a tenu à réagir sur X
00:55:54la justice a rendu son verdict
00:55:56mais la douleur demeure. Reste la peine
00:55:58d'une famille privée d'un père, d'un fils, d'un frère
00:56:00reste la blessure de toute la communauté
00:56:02éducative privée d'un professeur
00:56:04qui incarnait les valeurs fondamentales de l'école
00:56:06de la république. Il y a un avant
00:56:08et un après Samuel Paty. Son nom appartient
00:56:10désormais à la mémoire collective
00:56:12qu'elle s'y nous guide. Les 4 autres accusés
00:56:14ont écopé d'un à 5 ans
00:56:16d'emprisonnement.
00:56:18On ne va pas revenir sur ce que dit Anne Geneté
00:56:20il y a un avant et un après Samuel Paty
00:56:22si c'était le cas ça se saurait malheureusement
00:56:24mais on ne va pas
00:56:26revenir là-dessus, ce n'est pas le sujet
00:56:28du jour mais une réaction sur
00:56:30les peines prononcées en revanche
00:56:32qui sont des peines surprenantes
00:56:34on peut le dire. Ce qui est peut-être vrai
00:56:36c'est que ces peines marquent un nouveau
00:56:38une crise de confiance
00:56:40une crise de confiance, vous parliez tout à l'heure
00:56:42je ne sais plus quel était votre mot mais
00:56:44de signal
00:56:46c'est vrai que ces peines sont lourdes
00:56:48par rapport aux accusations
00:56:50et donc il y a la volonté
00:56:52de marquer par le biais
00:56:54de la manière dont on rend la justice
00:56:56collectivement, l'idée
00:56:58qu'on ne peut pas
00:57:00pointer quelqu'un, lui mettre une cible
00:57:02dans le dos en sachant pertinemment
00:57:04que quand on accuse quelqu'un
00:57:06publiquement comme ça, d'autres esprits
00:57:08peut-être plus faibles ou plus radicaux
00:57:10ou plus guerriers
00:57:12ou belliqueux, vont
00:57:14évidemment se saisir de cette cible
00:57:16et potentiellement aller la tuer
00:57:18c'est exactement le procès
00:57:20finalement de l'absence
00:57:22de loup solitaire et
00:57:24de la marche collective
00:57:26vers la mort de certaines personnes
00:57:28pour des raisons en l'occurrence islamistes
00:57:30donc là il y a un véritable tournant
00:57:32maintenant la question
00:57:34qu'il va falloir se poser collectivement
00:57:36par le biais de la justice mais de manière générale
00:57:38c'est que fait-on parce que jamais ces condamnations
00:57:40n'auraient été prononcées si Samuel Paty
00:57:42n'en était pas mort, il n'y aurait même peut-être
00:57:44pas eu de poursuite en réalité de
00:57:46toutes ces personnes impliquées qui ont
00:57:48collé des cibles, alors ces cibles elles sont régulièrement
00:57:50mises dans le dos de beaucoup de personnes dans le débat
00:57:52public, que va-t-on faire de ça ?
00:57:54Comment va-t-on se saisir justement
00:57:56de ces accusations que l'on
00:57:58sait potentiellement mortelles désormais
00:58:00dans le
00:58:02public et peut-être que là
00:58:04on pourra dire qu'il y a eu un avant et un après
00:58:06en tout cas dans ce procès, dans la manière dont on se saisit
00:58:08en effet de ces menaces
00:58:10Française Laborde
00:58:12Oui je pense que Charlotte a absolument raison
00:58:14l'avant et l'après ça sera en effet la décision de justice
00:58:16puisque en effet
00:58:18les peines sont plus lourdes
00:58:20que ce qui avait été requis
00:58:22par le parquet donc ça c'est quand même
00:58:24extrêmement rare mais ça révèle aussi
00:58:26la prise de conscience des juges professionnels
00:58:28qui sont en effet spécialistes
00:58:30de la question et qui ont sans doute voulu marquer le coup
00:58:32alors
00:58:34peut-être sans grande illusion parce qu'on sait bien
00:58:36que dans ces procédures il y a encore un appel
00:58:38et qu'il faudrait que les peines soient confirmées en appel
00:58:40pour être sûr que la sanction sera
00:58:42en effet lourde
00:58:44et c'est ça qu'a dit la famille
00:58:46c'est-à-dire qu'en effet
00:58:48le prononcer les peines soit très lourde
00:58:50c'est quelque chose d'extrêmement important
00:58:52il faut rappeler que non seulement Samuel Paty
00:58:54est mort mais qu'il est mort décapité
00:58:56ce qui ajoute
00:58:58évidemment à l'horreur
00:59:00et qui explique sans doute aussi
00:59:02l'extrême sévérité
00:59:04de la peine et c'est vrai que c'est très
00:59:06important de se dire que la justice française
00:59:08prend sans doute conscience
00:59:10aujourd'hui de la gravité
00:59:12de ces faits
00:59:14En effet la sœur elle disait
00:59:16c'est le mot coupable que j'attendais
00:59:18j'avais besoin d'entendre que ces hommes-là
00:59:20s'ils n'avaient pas eux-mêmes tué mon frère
00:59:22étaient coupables en effet
00:59:24dans l'histoire qu'ils avaient une implication
00:59:26ça c'est extrêmement important parce que c'était pas gagné d'avance
00:59:28que tous soient reconnus coupables
00:59:30à leur endroit et à leur
00:59:32responsabilité dans
00:59:34ce qui s'était passé
00:59:36ça c'est la première chose et la deuxième chose en effet
00:59:38les magistrats et ça arrive dans plusieurs affaires
00:59:40disent parfois qu'ils mettent les peines aussi
00:59:42en fonction de ce qui pourrait se passer en appel ou
00:59:44de l'aménagement des peines vous savez quand
00:59:46les accusés donc les condamnés
00:59:48passent devant le juge d'application des peines
00:59:50certains magistrats anticipent ça c'est peut-être aussi
00:59:52le cas justement avec des magistrats spécialisés
00:59:54sur ce sujet précisément
00:59:56mais là on voit bien que oui
00:59:58il y a une adaptation on va dire même
01:00:00dans le fait de reconnaître coupables
01:00:02des gens qui ne sont pas directement
01:00:04coupables d'avoir donné le coup de couteau
01:00:06mais simplement de l'avoir permis
01:00:08et ça c'est nouveau
01:00:10Alexandre Devecchio, est-ce qu'avec ce verdict
01:00:12on peut dire que la République a gagné face
01:00:14à l'islamisme c'est ce que dit Thibaud de Montbréal
01:00:16qui est l'avocat de la
01:00:18soeur de Samuel Paty
01:00:20La République malheureusement n'a pas
01:00:22encore gagné parce que ça va être un combat
01:00:24qui va s'étaler sur des décennies
01:00:26qui est encore
01:00:28devant nous. Maintenant je pense que ça
01:00:30témoigne d'une prise de conscience
01:00:32des magistrats spécialisés
01:00:34ça veut dire qu'ils ont enfin compris
01:00:36à ce à quoi ils avaient affaire
01:00:38puisque souvent on distingue
01:00:40et encore beaucoup d'observateurs le font
01:00:42le djihadisme de l'islamisme
01:00:44alors c'est vrai que c'est pas la même chose
01:00:46le passage à l'acte de terrorisme et
01:00:48l'idéologie mais
01:00:50l'un ne va pas sans l'autre il y a une forme de
01:00:52continuum et c'est ça qui a été jugé dans le
01:00:54procès Samuel Paty puisqu'on voit bien que sa
01:00:56décapitation n'aurait pas été possible
01:00:58si on n'avait pas à côté une
01:01:00contre société salafiste
01:01:02ou islamiste
01:01:04et c'est cette contre société là
01:01:06qu'il va falloir briser si on veut
01:01:08justement gagner, si la République
01:01:10veut gagner à long terme
01:01:12il va falloir qu'elle soit terrible vis-à-vis de cette
01:01:14contre société là et qu'il y ait des
01:01:16peines d'exception d'une certaine manière c'est une
01:01:18peine d'exception mais face à une menace
01:01:20d'exception
01:01:22c'est extrêmement intéressant
01:01:24moi Yoann, je voudrais rebondir sur ce qu'a dit Charlotte
01:01:26Dornelas tout à l'heure
01:01:28s'agissant du droit les peines sont
01:01:30prononcées, elles sont ce qu'elles sont
01:01:32un appel
01:01:34a priori sera interjeté par
01:01:36l'un des prévenus ou plusieurs prévenus
01:01:38donc les peines ne sont pas définitives
01:01:40et un nouveau procès devrait
01:01:42se dérouler d'ici un an
01:01:44devant la cour d'appel de
01:01:46Paris mais revenir quand même
01:01:48sur ce qu'on tire
01:01:50de l'affaire Samuel Paty, on dit qu'il y a un avant
01:01:52et un après, moi je ne suis pas certain qu'il y ait un
01:01:54après en fait, parce qu'il y a des choses
01:01:56qui n'ont pas été jugées, la lâcheté
01:01:58de l'éducation nationale n'a jamais été jugée
01:02:00si Samuel Paty
01:02:02était vivant aujourd'hui, sans doute
01:02:04que la lâcheté de l'éducation nationale
01:02:06sur l'avertissement qu'avait pris
01:02:08Samuel Paty sur la démonstration
01:02:10de ses caricatures, ça, ça n'a pas été
01:02:12sanctionné, combien de professeurs aujourd'hui ont la
01:02:14boule au ventre pour parler de laïcité
01:02:16dans leur salle de classe
01:02:18donc aujourd'hui, je ne suis pas certain qu'il y ait un
01:02:20avant et un après, la deuxième chose
01:02:22c'est sur la notion de complicité
01:02:24et d'assassinat, vous avez vu que
01:02:26la cour d'assises a retenu cette
01:02:28qualification juridique quand le parquet général
01:02:30demandait l'acquittement pour deux prévenus
01:02:32donc on sent bien aujourd'hui une évolution, une
01:02:34avancée de la justice
01:02:36une avancée qu'il faut
01:02:38souligner et saluer parce qu'elle s'aligne
01:02:40sur les exigences et les attentes de la société
01:02:42mais cependant, il y a quelque chose
01:02:44qu'il faudra également
01:02:46porter demain, si Samuel
01:02:48Paty n'avait pas été tué, personne
01:02:50ne parlerait de la complicité
01:02:52idéologique
01:02:54la complicité
01:02:56de l'adhésion aux thèses
01:02:58islamistes d'un certain nombre
01:03:00de personnes qui étaient dans le box
01:03:02et donc oui, demain
01:03:04il faudra prévoir une incrimination
01:03:06pour les complices de l'idéologie
01:03:08islamiste et de la même façon
01:03:10il faudra légiférer
01:03:12pour intégrer dans la loi
01:03:14un certain nombre de mesures que peuvent prendre
01:03:16l'Etat
01:03:18lorsqu'il y a des dérives et des atteintes
01:03:20extrêmes à la laïcité
01:03:22aujourd'hui, lorsque vous avez une atteinte à la laïcité
01:03:24dans l'administration, c'est tout, il n'y a rien
01:03:26il n'y a pas de sanctions éducatives
01:03:28pas de sanctions financières, rien
01:03:30donc voilà, il va falloir demain
01:03:32aller plus loin et tirer les conséquences
01:03:34de l'affaire Paty en infligeant
01:03:36des sanctions, y compris pécuniaires
01:03:38pour ceux qui se rendent auteur
01:03:40d'atteinte à la laïcité
01:03:42Charlotte, tu vois que ça va te réagir ?
01:03:44Je pense qu'il y a quelque chose qui a pesé aussi dans les peines
01:03:46qui ont été prononcées, c'est le comportement des prévenus
01:03:48les magistrats n'aiment pas beaucoup qu'on se moque
01:03:50d'eux de manière générale
01:03:52dans un procès
01:03:54et là on a des personnes, s'il avait été évident
01:03:56que toutes ces personnes
01:03:58jugées étaient arrivées au tribunal
01:04:00et qu'il paraissait évident que depuis la mort de Samuel Paty
01:04:02elle ne dormait plus
01:04:04après avoir fait une vidéo dont elle ne pouvait
01:04:06pas imaginer et que ça se voyait
01:04:08dont elle ne pouvait pas imaginer les conséquences
01:04:10les peines auraient été différentes je pense
01:04:12là on a des hommes qui ont expliqué qu'ils n'avaient rien à voir avec ça
01:04:14qu'ils avaient juste fait une vidéo
01:04:16et qui avaient l'air de dire
01:04:18non on n'y est pour rien, alors ils auraient pu sincèrement
01:04:20se dire mais qu'est-ce que j'ai fait, pourquoi cette vidéo
01:04:22quelle horreur, ils n'ont pas du tout eu ce comportement là
01:04:24et je pense que ça aussi c'est jugé
01:04:26c'est le côté, on va vous faire comprendre
01:04:28que désormais mettre cette cible
01:04:30et j'y reviens, dans le dos de quelqu'un
01:04:32c'est une implication potentielle
01:04:34dans l'acte d'un terroriste
01:04:36c'est une avancée assez majeure dans la prise
01:04:38de conscience on va dire collective
01:04:40je voulais qu'on parle à présent de ces chiffres
01:04:42communiqués par l'agence Frontex
01:04:44qui montrent que l'immigration illégale serait
01:04:46en chute libre au sein de l'Union
01:04:48européenne, il y aurait eu cette année
01:04:50une baisse de 40% nous dit-on
01:04:52des entrées illégales sur le territoire
01:04:54européen, chiffre
01:04:56que Frontex nous apporte
01:04:58dans un communiqué qui compare les chiffres des 11
01:05:00premiers mois de cette année
01:05:02avec ceux de 2023
01:05:04une baisse due à une forte baisse
01:05:06d'immigration sur la route des Balkans
01:05:08mais également sur celle de la
01:05:10Méditerranée centrale, Tangred Yotel
01:05:12environ
01:05:14220 000 entrées illégales
01:05:16dans l'Union européenne, entre
01:05:18janvier et novembre de cette année
01:05:20c'est le chiffre révélé par l'agence
01:05:22européenne Frontex, qui indique que
01:05:24ces entrées illégales sont en baisse de 40%
01:05:26par rapport à l'année 2023
01:05:28une baisse due notamment à une diminution
01:05:30drastique des flux migratoires
01:05:32en Méditerranée centrale
01:05:34en ce qui concerne la
01:05:36Méditerranée centrale
01:05:38qui était le flux essentiel
01:05:40on va dire que
01:05:42la négociation d'accord avec
01:05:44la Tunisie a produit des effets
01:05:46très positifs
01:05:48donc l'Italie a été appuyée par l'Union européenne
01:05:50dans cette démarche et je pense
01:05:52que là c'est un exemple
01:05:54à suivre, la coopération
01:05:56avec les pays tiers est au coeur de la stratégie
01:05:58de l'Union européenne en matière migratoire
01:06:00ce mardi, Ursula von der Leyen
01:06:02a annoncé une nouvelle aide d'un milliard d'euros
01:06:04à la Turquie pour l'aider
01:06:06à gérer les réfugiés syriens
01:06:08ce qui porte le total des subventions
01:06:10à la Turquie en matière migratoire
01:06:12à près de 10 milliards d'euros
01:06:14la Tunisie, l'Egypte, le Sénégal et la Mauritanie
01:06:16sont également financées par l'UE
01:06:18dans une lettre aux 27 pays membres
01:06:20envoyée ce mardi, Ursula von der Leyen
01:06:22a même annoncé explorer
01:06:24des solutions innovantes pour lutter
01:06:26contre l'immigration illégale
01:06:28avant le prochain sommet européen
01:06:30du mois de mars, elle a promis de travailler
01:06:32sur une directive pour faciliter
01:06:34les expulsions des clandestins
01:06:36moi j'ai été surpris par ces chiffres
01:06:38je ne sais pas si c'est votre cas aussi
01:06:40moi je suis
01:06:42plus surprise par la manière dont Ursula von der Leyen
01:06:44tire la couverture à elle
01:06:46parce qu'il faut voir ce qu'on a entendu sur Giorgia Meloni
01:06:48avant qu'elle soit élue
01:06:50les Italiens l'ont choisie quand même et malgré tout
01:06:52et aujourd'hui c'est quasiment
01:06:54une idée et un financement de l'Union européenne
01:06:56qui depuis des années voulait mettre ça en place
01:06:58alors tant mieux
01:07:00la conversion de la commission européenne
01:07:02on sent que les choses bougent en Europe
01:07:04ça c'est indéniable
01:07:06mais elles bougent par la preuve
01:07:08par la volonté
01:07:10en l'occurrence là je parle de Giorgia Meloni
01:07:12parce que c'est vrai pour l'Italie mais les pays
01:07:14de l'Europe de l'Est avaient montré
01:07:16le chemin initialement en disant
01:07:18il y a une autre voie que celle d'accueillir
01:07:20sans limite et contre surtout la volonté
01:07:22de nos peuples puisque
01:07:24ces pays sont démocratiques
01:07:26donc la volonté des peuples compte
01:07:28quand même et donc
01:07:30aujourd'hui en effet les accords avec les pays
01:07:32étrangers ce qui pose une autre question
01:07:34potentiellement qui est celle du
01:07:36chantage aux réfugiés là on a vu
01:07:38en l'occurrence Erdogan il y a des pays avec
01:07:40lesquels ça se passe très correctement
01:07:42et c'est un accord qui est passé entre les deux pays
01:07:44on a vu Erdogan et notamment
01:07:46en 2015 et dans les années qui ont suivi
01:07:48menacer s'il n'avait pas plus
01:07:50d'argent de la part de l'Union européenne de déverser
01:07:52des migrants sur les côtes
01:07:54européennes, on l'a vu aussi avec la
01:07:56Biélorussie, avec le Maroc aussi dans une certaine mesure
01:07:58avec le Maroc qu'il avait fait avec l'Espagne
01:08:00en effet et donc on voit bien que quand
01:08:02les migrants deviennent une arme de chantage
01:08:04diplomatique entre les pays
01:08:06là qu'on ne parle plus
01:08:08d'humanisme
01:08:10Non mais pour rebondir sur ce que dit
01:08:12Charlotte c'est vrai que quand Georgia Meloni
01:08:14est arrivée au pouvoir on a dit mais franchement
01:08:16c'est la fille naturelle de Mussolini
01:08:18c'est épouvantable, le fascisme est à nos portes
01:08:20quel personnage épouvantable
01:08:22et en effet maintenant on dit finalement
01:08:24elle a des bonnes idées cette petite Georgina
01:08:26elle est très sympathique
01:08:28et on voit en effet Ursula von der Leyen qui le reste de l'année
01:08:30explique à tout le monde qu'il faut
01:08:32accueillir les migrants
01:08:34et qui menace de sanctions les pays
01:08:36qui n'accepteraient pas d'accueillir les migrants
01:08:38change son
01:08:40fusil d'épaule. Moi ce qui me frappe beaucoup
01:08:42c'est qu'on reste quand même aujourd'hui
01:08:44avec des pays qui ont des stratégies complètement
01:08:46différentes. En Espagne et on le voit
01:08:48aujourd'hui les migrants sont
01:08:50accueillis très facilement
01:08:52alors ils sont rentrés d'abord par la Catalogne
01:08:54maintenant ils arrivent par les Canaries
01:08:56la Catalogne pour des raisons politiques
01:08:58parce que la Catalogne refuse d'accueillir
01:09:00des réfugiés d'Amérique Latine
01:09:02parce que la Catalogne déteste les
01:09:04hispanophones et veut que toute la Catalogne
01:09:06parte catalan donc tant qu'à faire
01:09:08autant accepter chez eux des gens
01:09:10qui ne parlent pas espagnol, d'où leur accueil
01:09:12privilégié à l'égard
01:09:14notamment des migrants
01:09:16venus d'Afrique du Nord. Ca c'est la stratégie
01:09:18propre
01:09:20à la Catalogne. Après il y a le gouvernement
01:09:22espagnol de
01:09:24Pedro Sanchez dont on sait qu'il est
01:09:26en effet complètement ouvert à ça.
01:09:28Donc on est aujourd'hui sur quelque chose qui est complètement
01:09:30déséquilibré avec d'un côté le modèle
01:09:32italien qui fonctionne parce que
01:09:34ils ont négocié avec la Tunisie, bon
01:09:36leur idée d'envoyer des migrants en
01:09:38Albanie ne marche pas complètement
01:09:40mais parce qu'ils ont leur conseil d'état local
01:09:42si je puis dire, qui a empêché
01:09:44Mélanie d'aller jusqu'au bout de son projet
01:09:46mais on voit bien aujourd'hui qu'en tout cas il y a une prise
01:09:48de conscience en Europe qu'à un moment donné
01:09:50il va falloir que ça s'arrête. Et les Allemands, pardon
01:09:52je termine avec ça, on dit qu'avec
01:09:54le changement de régime en Syrie
01:09:56ils accueillaient les Syriens parce qu'il y avait
01:09:58Bachar al-Assad. Maintenant c'est terminé
01:10:00il n'y aura plus de réfugiés syriens
01:10:02en Allemagne.
01:10:04Si on a un qualifié islamique
01:10:06qui s'installe en Allemagne...
01:10:08En fonction effectivement du régime
01:10:10qui va succéder à Bachar al-Assad en Syrie
01:10:12si vous avez raison de le préciser. Il nous reste quelques minutes
01:10:14seulement pour parler du tribunal
01:10:16administratif de Nîmes qui a demandé
01:10:18à la mairie de Bocaire de retirer
01:10:20sa crèche de Noël. Un bras de fer qui dure
01:10:22depuis dix ans. La mairie Rassemblement
01:10:24National de Bocaire avait été attaquée
01:10:26par la Ligue des Droits de l'Homme. Le maire
01:10:28a fait appel et ne compte pas céder.
01:10:30Laurent Cellarié, Corentin, allons-y.
01:10:32La Ligue des Droits de l'Homme
01:10:34a remporté une bataille dans son bras de fer
01:10:36l'opposant à la ville de Bocaire.
01:10:38La justice a demandé à la mairie
01:10:40de retirer immédiatement sa crèche.
01:10:42Le tribunal administratif de Nîmes
01:10:44a expliqué sa décision sur son site internet.
01:10:46L'installation d'une crèche
01:10:48de la nativité dans le hall de l'hôtel
01:10:50de ville de Bocaire, qui est un bâtiment
01:10:52public, siège d'une collectivité
01:10:54publique, ne peut être regardée
01:10:56comme conforme aux exigences attachées
01:10:58aux principes de laïcité et de
01:11:00neutralité des personnes publiques.
01:11:02Le tribunal enjoint également à la commune
01:11:04de Bocaire de procéder au retrait de la
01:11:06crèche des locaux de l'hôtel de ville
01:11:08dans un délai de 48 heures sous
01:11:10astreinte de 1000 euros par jour de retard.
01:11:12Dans un communiqué de presse,
01:11:14le maire rassemblement national de Bocaire
01:11:16Nelson Chaudon prend acte
01:11:18de la décision mais refuse d'enlever
01:11:20sa crèche.
01:11:22Le maire de Bocaire constate qu'il lui est impossible
01:11:24de répondre à l'injonction du tribunal
01:11:26puisque l'exposition culturelle, artistique
01:11:28et festive ne présente pas
01:11:30encore de crèche au titre de la
01:11:32définition du Larousse.
01:11:34Une définition qu'il réfute puisque
01:11:36Jésus, Marie et Joseph n'arriveront dans la crèche
01:11:38que dans la nuit du 24 au 25 décembre.
01:11:40Cette décision du tribunal
01:11:42administratif de Nîmes est différente de
01:11:44celle du tribunal administratif de Montpellier
01:11:46qui a, lui, rejeté les recours demandant
01:11:48le retrait des crèches des villes de Béziers
01:11:50et de Perpignan.
01:11:52C'est vrai que
01:11:54ça nous a fait rire quand même.
01:11:56Ah oui, médaille d'or du collège.
01:11:58C'est pas encore la crèche.
01:12:00C'est une exposition
01:12:02de cent ans.
01:12:04Il n'y a pas la Vierge,
01:12:06il n'y a pas Joseph, il n'y a pas le petit Jésus.
01:12:08C'est les cent ans qui sont expliquants.
01:12:10L'argument est habile.
01:12:12Ce qui est consternant, c'est que la LDH...
01:12:14J'allais vous dire
01:12:16que tout part quand même de la Ligue des Droits de l'Homme.
01:12:18Ils y tiennent.
01:12:20La Ligue des Droits de l'Homme
01:12:22et la Libre Pensée sont nés pour ça.
01:12:24Ils traquent la secte romaine.
01:12:26C'est vraiment comme ça qu'ils parlent.
01:12:28Ils sont
01:12:30à bas la calotte.
01:12:32Ils sont très virulents.
01:12:34La Ligue des Droits de l'Homme, apparemment,
01:12:36ils ont que ça à faire de courir après les crèches
01:12:38comme s'il n'y avait pas des hommes.
01:12:40Je crois qu'ils ont mis 15 jours à se manifester
01:12:42pour Boilem-Sensal.
01:12:44J'allais le dire.
01:12:46Ils ont des priorités
01:12:48qui sont quand même surprenantes.
01:12:50Au-delà de cette bataille juridique,
01:12:52je crois que ça traduit une bataille
01:12:54idéologique en France avec
01:12:56l'idée
01:12:58que certes,
01:13:00la publicité est un principe
01:13:02important, mais que la France a
01:13:04également une culture, des traditions
01:13:06et qu'il n'y a pas de raison
01:13:08de les effacer.
01:13:10Je crois que c'est pour ça que ce maire
01:13:12s'acharne à mettre
01:13:14une crèche. Par ailleurs,
01:13:16si on veut faire des débats
01:13:18juridiques, moi j'ai grandi en banlieue.
01:13:20On sait qu'en banlieue,
01:13:22les mairies construisent des mosquées
01:13:24en appelant ça des centres culturels.
01:13:26On contourne la loi
01:13:28pour des choses bien plus graves
01:13:30que les crèches.
01:13:32Il y a une forme de poids, de mesure
01:13:34et de crispation
01:13:36sur des crèches qui sont quand même
01:13:38relativement inoffensives.
01:13:40Je ne crois pas que la laïcité
01:13:42soit menacée
01:13:44par cela.
01:13:46Il y a d'autres choses plus graves qui menacent la laïcité.
01:13:48Par ailleurs, les gens
01:13:50qui arrivent, je pense
01:13:52que ce serait plus simple de leur
01:13:54expliquer la laïcité si on leur
01:13:56expliquait que ce n'est pas
01:13:58incompatible avec le fait que le pays
01:14:00ait une histoire, une culture, des traditions
01:14:02et des racines chrétiennes.
01:14:04Surtout qu'à Bézier, le tribunal administratif
01:14:06avait autorisé les crèches.
01:14:08Mot de la fin en 30 secondes avec Amine.
01:14:10Simplement, je note que la mairie de
01:14:12Bocaire dit avoir interjeté appel
01:14:14de l'ordonnance. C'est une ordonnance de référé.
01:14:16Donc ça ira en cassation et pas en appel.
01:14:18Ça ira en cassation devant le Conseil d'État.
01:14:20En tout cas, ils contestent la décision.
01:14:22Le temps que le Conseil d'État statue sur un pourvoi en cassation,
01:14:24ça sera plus Noël.
01:14:26Noël sera passé.
01:14:28La décision faudra pour l'année prochaine d'ailleurs ?
01:14:30Elle pourra servir au titre
01:14:32de la jurisprudence. Ce qui est certain,
01:14:34c'est que la Ligue des Droits de l'Homme,
01:14:36je m'intéresse sur la dérive idéologique.
01:14:38La Ligue des Droits de l'Homme qui défend des islamistes
01:14:40expulsés du territoire français
01:14:42a choisi ce combat-là.
01:14:44Le combat de déboulonner les statuts
01:14:46et de lutter contre les crèches.
01:14:48C'est ça qui menace la République aujourd'hui.
01:14:50Ils défendent la baïa en expliquant
01:14:52que c'est un habit culturel.
01:14:54Mais la crèche, par contre, ce n'est pas culturel en France.
01:14:56C'est exceptionnel. Grosse pensée aux centonniers
01:14:58en Provence qui font depuis des années
01:15:00les centons.
01:15:02Chacun choisit ses combats.
01:15:04Là, c'est une guerre contre la France.
01:15:06J'aurais une seule question à leur poser.
01:15:08Que veulent-ils faire de Noël ?
01:15:10Noël, ils sont contents d'avoir un jour férié,
01:15:12ils sont contents de se retrouver en famille.
01:15:14Il faut que ce soit juste une fête commerciale.
01:15:16Vous savez qu'il y a des mairies d'extrême-gauche,
01:15:18notamment en Seine-Saint-Denis, qui ne disent plus Joyeux Noël
01:15:20qu'ils envoient des cartes de vœux avec bel hiver.
01:15:22On ne dit plus Joyeux Noël, on dit bel hiver.
01:15:24Ce qui est drôle, c'est qu'ils continuent à envoyer des cartes de vœux,
01:15:26ils continuent à souhaiter bonne fête. Mais faites de quoi ?
01:15:28On en revient toujours à la même question.
01:15:30À la fin, il faudra bien reconnaître que si ce n'est pas férié...
01:15:32Joyeux Noël à tous !
01:15:34Merci à tous les quatre d'être venus.
01:15:36Merci à vous de nous avoir suivis.
01:15:38On se retrouve ce soir, évidemment,
01:15:4020h pour l'heure des pro 2.
01:15:42Dans un instant, vous avez rendez-vous avec Brigitte Millot.
01:15:44Bonjour docteur. Brigitte,
01:15:46qui va vous donner aujourd'hui des conseils
01:15:48pour les malades pendant les fêtes, pendant Noël.
01:15:50À tout à l'heure, 20h.