L'écologie est-elle compatible avec l'économie ?

  • il y a 6 mois
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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-03-28##

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Transcript
00:00 On a tout de suite le coup de projecteur des vraies voies.
00:02 On a identifié 50 sites industriels qui sont les plus émetteurs de gaz à effet de serre.
00:11 Des cimenteries, des aciéries, des grandes zones portuaires.
00:14 Ça représente autant d'émissions que les émissions en moyenne de 7 millions de Français d'être ici.
00:20 La très grande majorité des entreprises, me semble-t-il, ont pris la mesure de l'enjeu de la défense de l'environnement et de la protection de la planète.
00:29 Donc si on répond à ces émissions par, au fond simplement, de la punition et qu'on va vers la fermeture de ces sites,
00:34 on va créer du chômage, on va enlever de la richesse et ce n'est pas compatible avec le financement de notre modèle social.
00:39 Et ce n'est pas cohérent parce qu'on va importer ce qu'on va fermer là, donc on laissera faire des émissions ailleurs.
00:42 La transition écologique pour les PME-TPE doit être comprise comme une source d'opportunité économique,
00:47 mais aussi, et c'est très important, comme une source d'innovation.
00:51 La bonne réponse, c'est de les aider à se moderniser et à accélérer leur transition écologique.
00:58 Et selon le président de la CPME, Auvergne, Ronald Pellet, chef d'entreprise, on a l'impression d'être dans une économie punitive.
01:07 Et c'est ce qu'il a dit dans les colonnes de Lyon-Capital à l'occasion du salon Made in PME.
01:13 Il dénonce aussi des contraintes normatives, difficilement supportables.
01:16 Selon lui, il faut décarboner, certes, mais à vitesse raisonnable.
01:19 Alors parlons vrai, est-ce qu'on peut produire sans détruire ?
01:22 Est-ce que la RSE, c'est un frein au développement ?
01:24 Mais est-ce que dans le même temps, il n'y a pas trop de normes environnementales en France ?
01:28 L'écologie est-elle compatible avec l'économie ?
01:30 Vous dites donc à 68%, vous voulez réagir le 0826, 300, 300.
01:34 Et nos invités, Marie-Amandine Sikier, bonsoir, merci d'être avec nous.
01:38 Vous êtes présidente de QHS Concept et de la CPME du Cantal.
01:42 Emmanuel Pérez, merci d'être là ce soir avec nous, dirigeant fondateur de la Ferme Intégrale.
01:48 Alors, finalement, cette vision d'une écologie punitive, on va en parler avec vous Emmanuel Pérez,
01:55 le sentiment visiblement du président de la CPME de se dire, peut-être que ça va trop vite et trop fort.
02:02 Je comprends que certains puissent se sentir que c'est difficile pour eux,
02:07 parce qu'ils partent peut-être aussi de loin,
02:09 ou peut-être que s'ils n'ont pas intégré et compris les enjeux qui se présentent aussi à nous,
02:15 parce qu'il faut quand même voir qu'il y a énormément de murs qui se présentent à nous.
02:19 Je comprends que ce ne soit pas forcément... ça fait peur ces murs-là,
02:23 mais je pense que ça fera encore plus peur de se les prendre à pleine vitesse.
02:27 Donc, ça peut être intéressant quand même de ralentir un petit peu avant.
02:31 Moi, je pense que le travail de sensibilisation n'est peut-être pas encore suffisamment fait
02:37 dans la tête de ceux qui dirigent peut-être certaines entreprises et qui n'ont pas encore compris.
02:41 Et ils voient la RSE comme effectivement la contrainte, et ils ne voient pas l'opportunité.
02:45 Je suis assez d'accord avec le terme d'opportunité.
02:47 Il y a énormément d'opportunités autour de la RSE, et ça peut même être enthousiasmant.
02:51 Et je pense qu'il y a un récit à écrire là-dessus.
02:53 Marie-Amandine Sikier, est-ce qu'il n'y a pas un problème, comme le disait Emmanuel Macron dans le jingle fait par Maxime, notre réalisateur,
02:59 si on ne produit pas en France, parce qu'il y a trop de normes environnementales,
03:03 on va transférer ailleurs la pollution, non ?
03:05 Ce n'est pas quand même une réalité, surtout qu'on est dans une économie ouverte en Europe.
03:08 Oui, bien sûr, je suis d'accord avec ça.
03:11 Il y a deux questions qui se juxtaposent.
03:14 C'est à la fois le fait d'exporter la pollution ailleurs,
03:18 et d'être en mesure de faire les bonnes règles et de mettre en place les bonnes règles chez nous.
03:23 Donc d'un côté la concurrence aussi déloyale qui peut affecter certaines filières.
03:28 Je pense notamment à la filière industrielle en France.
03:32 Et puis en même temps être en mesure d'avancer dans cette transition écologique qui, me semble-t-il,
03:38 même si elle est très disruptive pour l'économie, est pour autant plus discutable de nos jours.
03:43 Oui, mais l'adaptation mérite un peu de temps.
03:45 Oui, exactement.
03:47 Je pense que les questions sont plus d'ordre du temps nécessaire à cette transformation de l'économie que du sujet en lui-même.
03:56 Parler économie-écologie, est-ce que l'écologie n'est pas possible et est contre l'économie ?
04:05 Est-ce que là vraiment est la question ?
04:08 Ou est-ce qu'en effet on est plutôt de comment on y va, de pourquoi on y va ?
04:12 Et comment on aide par contre le monde économique dans ces transitions ?
04:15 Et comment on les accompagne en France pour conserver notre tissu économique ?
04:19 On va revenir à Manuel Perez parce qu'on va essayer de comprendre pourquoi vous êtes là et ce que vous faites.
04:24 La ferme intégrale, c'est quoi finalement ?
04:26 Nous, on a monté une ferme en aquaponie.
04:28 L'aquaponie, c'est un système de production circulaire dans laquelle on a d'un côté une piscine culture,
04:33 on récupère l'eau des poissons qui est chargée en nitrates, c'est les effluents, c'est le déchet du poisson.
04:39 Et cette eau chargée en nitrates, on l'envoie dans des cerfs où on va faire pousser des légumes
04:42 qui vont consommer les nitrates pour faire de la photosynthèse.
04:44 Et là, on va faire pousser des salades, des choses comme ça.
04:46 Et puis cette eau-là, elle va être du coup filtrée par les plantes qui va pouvoir revenir aux poissons.
04:52 Donc ce système circulaire, ça permet d'économiser 90% d'eau.
04:55 Donc on est sur une ressource qui est en tension, on l'a bien vu les deux derniers étés.
04:59 Donc on est sur un sujet majeur et on va permettre de nourrir aussi un territoire.
05:04 L'idée, c'est de nourrir le territoire avec des produits qu'on n'aura pas connus,
05:08 des antibiotiques, des pesticides, des engrais, donc des choses qu'on importe aussi à l'intérieur du système.
05:13 Donc l'idée, c'est d'être vertueux là-dedans.
05:16 Mais tout ça, c'est aussi motivé par des gens qui ont eu une première...
05:19 Enfin nous, l'équipe fondatrice...
05:22 - Mais vous n'avez pas vocation à nourrir la France entière ?
05:24 - Non, non, l'idée... Enfin une ferme comme ça, si on met tout dans l'assiette,
05:27 la part de poissons, la part de légumes, on fait 40 tonnes de cendres,
05:31 c'est du cendre qu'on fait, et puis 40 tonnes de légumes à peu près,
05:34 ça fait 200 000 assiettes, 200 000 repas sur un territoire qui fait 250 000 personnes.
05:38 Le calcul, il est vite fait. C'est pas nous qui allons nourrir ce territoire.
05:41 Par contre, on va participer, contribuer à rendre plus robuste le système alimentaire sur ce territoire.
05:45 - Philippe Béliger.
05:47 - Emmanuel a un moment donné que la ferme intégrale,
05:50 c'était une incitation à ce que je me taise absolument.
05:53 Mais heureusement, vous me rassurez.
05:56 Mais profondément, pour répondre à la question de Sud Radio,
06:01 bien sûr qu'il faut être contre l'écologie punitive,
06:05 parce que si on suivait cette pente,
06:08 aucune conciliation ne serait possible
06:11 entre l'entreprise et la transition écologique.
06:14 Ça me paraît une évidence. Et des gens bien plus informés que moi,
06:18 vous deux notamment, démontrent que c'est possible.
06:21 Et rappelez-vous à quel point même en Europe,
06:24 lorsqu'on a commencé à adoucir heureusement le pacte vert,
06:28 on s'est rendu compte qu'on va pouvoir continuer à vivre
06:32 en n'ayant pas ces obligations totalitaires sur le plan écologique
06:38 qui visent au fond à interdire la véritable entreprise.
06:41 - Alexandra Caras-Les Elyses.
06:43 - Oui, je pense qu'aujourd'hui la prise de conscience existe.
06:45 Il ne faut pas prendre les chefs d'entreprise pour ceux qui ne le sont pas.
06:48 Ce sont quand même des gens responsables.
06:49 Ils réfléchissent un petit peu, ils essaient d'avoir de l'anticipation.
06:51 La prise de conscience existe, l'adaptation est nécessaire.
06:54 Par contre, ce qui ne va pas, c'est le dogme.
06:56 On l'a vu dans la crise des agriculteurs, c'est toujours pareil.
06:58 Quand on applique les choses de manière mécanique,
07:00 parce qu'on a décidé que c'était la bonne formule en vert,
07:02 en dépit du bon sens finalement,
07:04 que là, ça ne fonctionne pas.
07:06 Si je prends l'exemple de Lyon à Lyon,
07:08 la métropole écologiste décide d'appliquer la ZFE plus forte
07:12 et plus difficile qu'au plan national,
07:15 et en allant plus vite.
07:17 Et en même temps, on est contre le Lyon-Turin
07:19 parce qu'on est contre le principe même de l'économie
07:22 et on est contre mettre des camions sur des trains,
07:24 alors que précisément c'est ça qui va faire baisser la pollution.
07:27 On est contre des projets d'envergure.
07:29 On a une citoyenne, Hélène Duhaut, pour ne pas la nommer,
07:32 qui a imaginé un projet qui va permettre d'enlever 40 millions de véhicules
07:37 qui passent chaque année en plein cœur de Lyon.
07:39 Parce que je rappelle que pour les Parisiens qui partent en vacances,
07:42 ils savent très bien qu'ils passent par le tunnel sous le fourvière.
07:45 Magnifique œuvre d'art des années 60.
07:48 Résultat, on a 40 millions de véhicules,
07:50 c'est le trafic autoroutier le plus important en France,
07:54 ça passe en plein cœur de la ville.
07:56 On a des gens qui réfléchissent et qui ont des projets,
07:58 mais on les écoute pas.
08:00 C'est ça qui va pas, c'est ce ratio-là qui va pas à mon sens.
08:02 Marie-Amandine Siquier, le problème, c'est pas d'être pragmatique et pas idéologique.
08:07 Oui, je pense que c'est en tout cas une réflexion qui vaut pour l'ensemble des sujets.
08:11 C'est à un moment donné, qu'est-ce qu'on demande aux entreprises
08:15 et qui décide et comment on demande de l'appliquer.
08:18 C'est vrai que si peut-être on demandait un peu plus à nos entrepreneurs
08:23 d'avoir des idées sur comment y aller,
08:26 comment aussi valoriser et comment rendre ces obligations comme des opportunités,
08:32 peut-être qu'on aurait une trajectoire qui aurait autant d'ambition
08:36 et des réfractions moins fortes depuis le terrain, c'est sûr.
08:41 En fait, c'est vraiment ça le sujet.
08:43 C'est-à-dire qu'on a cru que l'idée allait faire le projet,
08:45 mais on a oublié qu'il fallait construire le projet.
08:47 C'est-à-dire qu'il suffit pas de décider et surtout pas de décider pour les autres.
08:50 Il fallait peut-être se mettre autour de la table avant pour construire là où on voulait aller.
08:55 C'est-à-dire qu'à vouloir tout imposer à tout le monde,
08:59 on en arrive qu'à des situations inextricables et à braquer les gens les uns contre les autres
09:03 et à ne plus avoir de dialogue.
09:06 D'un côté on se sent imposé, de l'autre côté on vous explique que demain c'est la fin du monde.
09:10 Et ce qui est aussi insupportable, c'est cette façon de culpabiliser les gens
09:14 et de leur agiter aussi.
09:17 Ça a tellement toujours la fin du monde, et comme si on avait rien compris.
09:20 Si, si, on a bien compris, mais on a aussi, on doit faire tourner nos boîtes.
09:24 Quand on a des PME, on n'a pas toujours les moyens, les ambitions de l'État.
09:29 Il y a aussi une réalité économique.
09:33 Réduire l'impact environnemental d'une entreprise,
09:36 aujourd'hui ça coûte beaucoup d'argent en fait.
09:39 Du temps, du monde et de l'argent.
09:41 Oui en effet, et puis la recherche aussi, l'innovation.
09:44 C'est vrai qu'aller sur des trajectoires telles qu'elles sont imposées aujourd'hui,
09:49 selon les process qui sont menés auprès de nos entreprises,
09:53 vont demander des ressources qui peuvent être très importantes
09:56 mais qui sont parfois difficilement envisageables et envisagées par les chefs d'entreprise.
10:01 Pour autant, je pense qu'on a des solutions.
10:04 On a aussi aujourd'hui en France des associations qui œuvrent
10:08 pour aussi changer la vision des chefs d'entreprise,
10:11 donner la main aux chefs d'entreprise pour leur faire comprendre
10:15 qu'ils ont aussi des leviers pour agir et pour peut-être rentrer.
10:19 Parce qu'en fait, on a toute une question culturelle,
10:22 de culture environnementale qui, dans l'entreprise, a mis du temps à venir.
10:26 Il y a dix ans, le mot environnement en économie, on n'osait pas en parler.
10:31 Et aujourd'hui, tout va très vite et tout s'accélère.
10:34 Et les gens ne sont pas prêts alors que peut-être des solutions pour autant existent aussi.
10:38 Manuel Pérez, la ferme intégrale, c'est un investissement colossal,
10:42 je ne sais pas si on peut dire combien.
10:44 On est rentable au bout de combien de temps ? La projection c'est quoi ?
10:48 Alors effectivement, on est sur un investissement qui est entre 2,5 et 3 millions d'euros,
10:53 donc c'est assez majeur.
10:55 Derrière, sur le retour sur investissement, il faut compter entre 5 et 7 ans.
10:59 Donc c'est assez lointain quand même.
11:03 Pareil, là il faut aussi trouver les fonds.
11:05 Ça a été un parcours du combattant pour savoir qui va suivre,
11:09 qui va financer, qui va accepter de ne pas avoir un retour sur investissement plus proche que ça.
11:13 Et avec pas forcément une promesse de cul-but derrière d'ailleurs.
11:16 On est en mode start-up mais on n'est pas sur la tech ou des choses comme ça.
11:19 Donc on ne va pas proposer ce rêve de cette cul-but qui est recherchée côté start-up.
11:25 Maintenant, on trouve quand même des entreprises, des fonds qui sont privés,
11:32 des fonds qui sont publics aussi et qui vont aller soutenir l'innovation,
11:34 même si elles ne proposent pas derrière quelque chose de mirobolant.
11:37 Mais attention parce que c'est aussi souvent des miroirs aux alouettes qui sont proposés côté start-up.
11:42 Donc là c'est quand même quelque chose de très pratique et quelque chose de duplicable aussi.
11:47 Parce qu'une ferme comme ça, elle peut se dupliquer sur d'autres territoires.
11:49 C'est d'ailleurs sa vocation, faire voyager les fermes plutôt que les produits.
11:52 Donc il y a quand même des choses, quand je parle d'enthousiasme,
11:55 on peut faire des choses enthousiasmant avec un ADN à l'origine déjà,
11:59 où on a intégré toutes ces questions RSE, plutôt que de les mettre au fur et à mesure dans l'entreprise.
12:04 Et là ça devient une contrainte un petit peu.
12:06 Merci beaucoup en tout cas Manuel Pérez, dirigeant fondateur de la Ferme Intégram.
12:10 Merci Marie-Amandine Siky, présidente de QHSE Concept et de la CPME du Cantal.
12:15 Et puis on va remercier nos nouvelles...
12:17 Deux vraies voix du jour et de chante !
12:19 Et qu'on aime beaucoup et qu'on aimerait bien revoir.
12:21 Alexandra Caraz, Cézely, fondatrice de l'équipe des Lyon.
12:26 Et puis Anne Delaigle, qui est fondatrice dirigeante de Easy Town.

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