• il y a 13 heures
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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-10-23##

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Transcription
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h-19h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:07Les Vraies Voix tous les jours du lundi au vendredi jusqu'à 19h, avec Philippe Bilger, Françoise Degoy et Éric Revel et Philippe David, bien entendu.
00:16Et tout de suite, le coup de projecteur des Vraies Voix.
00:19Les Vraies Voix Sud Radio, le coup de projecteur des Vraies Voix.
00:23Mon projet, c'est de faire un tour de France des remplacements de médecine générale en camping-car.
00:28En 2012, en France, on comptait en moyenne 326 médecins pour 100 000 habitants.
00:34Dix ans plus tard, on n'en compte plus que 318.
00:37Les Français ont de moins en moins de médecins à leur disposition et ils sont mal répartis.
00:42Donc pendant 5 mois, je fais 11 départements où je passe 15 jours à chaque fois dans un département pour remplacer un médecin généraliste qui part en vacances.
00:49Ça ne va pas aller en s'arrangeant.
00:51Le pronostic annonce que la situation va se dégrader jusqu'en 2028.
00:55Le gouvernement a fait repartir à la hausse le numerus clausus.
00:59Et en 2020, il y met carrément fin.
01:01Réduire les formalités auxquelles ils sont astreints permettrait d'augmenter d'environ 15% le temps qu'ils peuvent dédier aux consultations.
01:10Et 6 millions de personnes n'ont pas de médecin traitant.
01:13Et sur les déserts médicaux, l'Ile-de-France peut retrouver les mêmes difficultés que la Creuse,
01:18affirme un responsable de la CPAM dans les colonnes du Parisien.
01:22Et les Yvelines, ou encore la Seine-et-Marne, ont enregistré une baisse d'environ 10% du nombre de professionnels médicaux en 10 ans.
01:28Alors parlons vrai. Est-ce que notre système de santé souffre de trop d'Etat ou de pas assez d'Etat ?
01:33L'Etat a-t-il les moyens, vu ses finances, de faire quelque chose ?
01:36Et à cette question déserts médicaux, l'Etat doit-il reprendre la main ?
01:39Vous dites que vous êtes à 84%. Vous voulez réagir le 0826 300 300.
01:44Une autre invitée, Gérald Kirsièque, médecin urgentiste, docteur, directeur médical de Doctissimo,
01:49auteur de « La leçon d'anatomie » chez Albin Michel. Merci beaucoup d'être avec nous.
01:54Gérald Kirsièque, Philippe Bilger, ces déserts médicaux,
01:57si on avait su un jour qu'en Ile-de-France, l'Ile-de-France deviendrait un désert médical,
02:02on aurait certainement dit « impossible ».
02:04J'allais dire, ma chère Cécile, qu'en réalité, le fait que l'Ile-de-France soit touchée par le désert médical,
02:13c'est peut-être un sombre cadeau qu'on fait à cette cause.
02:18Parce que peut-être, tout ce qui se passait dans nos provinces, aussi déplorable que ce soit,
02:24n'était pas perçu à son exacte importance par les politiques,
02:28qui pourtant, de gauche comme de droite, sont très sensibles, j'en suis persuadé, à la cause médicale.
02:35À partir du moment où l'Ile-de-France est touchée,
02:39j'espère que la volonté politique, et je dirais presque la sollicitude humaine
02:47que la classe politique a à l'égard de cette formidable profession et de ceux qui l'entourent,
02:53se manifestera dans des actes.
02:56Ce qui me frappe, c'est un peu comme l'agriculture,
02:59tout le monde est d'accord pour changer, et pourtant, rien apparemment ne se transforme.
03:05C'est vrai que c'est transpartisan.
03:08Mon ami, ce que je l'aime beaucoup, Guillaume Garot, qui est député socialiste,
03:11a fait justement tout un travail transpartisan à l'Assemblée nationale,
03:15et il n'y a eu aucun problème.
03:16Il faut quand même saluer la classe politique sur cette question-là.
03:18Il y a une conscience de ça.
03:20Et après, mon sentiment est que l'intendance ne suit pas.
03:23J'attends avec impatience ce que dira Gérard Tirsac,
03:26mais la réalité, c'est que c'est un problème de vocation
03:30qui est lié aussi à la façon dont on peut exercer ce métier.
03:33Moi, j'ai une amie qui est hospitalisée en longue durée à l'hôpital Necker.
03:37Écoutez, j'ai envie de faire des statuts tous les jours,
03:40quand je vais la voir, aux infirmières, aux infirmiers,
03:43même pas simplement aux médecins.
03:45C'est pas possible.
03:46Ils enchaînent trois jours de garde avec des salaires qui sont dérisoires.
03:49On ne peut pas continuer comme ça.
03:51C'est même pas une question de...
03:52C'est une question de salaire, mais c'est une question vraiment
03:54de la façon dont ils sont traités et considérés.
03:56C'est ce que je crois.
03:57– Gérald Tirsac, vous êtes médecin urgentiste, directeur médical de Doctissimo,
04:01auteur de leçons d'anatomie publiées chez Albin Michel.
04:05Les aires médicaux, on en parlait déjà il y a plus de dix ans.
04:08Il faut dix ans pour former un médecin.
04:10Comment expliquer qu'on n'ait pas encore rattrapé le retard ?
04:14– Parce qu'il y a beaucoup de communication,
04:16il y a beaucoup de mensonges politiques.
04:17La première chose, c'est qu'on a dit en 2020,
04:19on a supprimé le numerus clausus.
04:21Il n'a pas du tout été supprimé.
04:23Premier mensonge.
04:24On l'appelle maintenant le numerus apertus.
04:26Et tous les gens qui nous écoutent et qui ont des enfants
04:28ou de l'entourage qui veut faire médecine,
04:30savent très bien qu'il y a toujours une sélection.
04:33Mais j'allais dire heureusement.
04:35Et d'ailleurs, ceux qui ont de l'argent en France,
04:37vous savez où ils font médecine ?
04:38Ils se barrent, ils partent en Espagne
04:40ou ils partent dans d'autres pays européens
04:42pour justement pouvoir faire leur médecine.
04:44Donc premier mensonge, le numerus clausus n'a pas été supprimé.
04:47Deuxième chose, il n'y a pas besoin de le supprimer.
04:49Je vais vous dire pourquoi ça a très bien été dit
04:51dans un des reportages qui viennent d'être passés.
04:53Le problème, c'est un problème de répartition sur le territoire.
04:56Répartition dans des zones où il manque de médecins.
04:59Répartition au sein des spécialités.
05:01On manque dans certaines spécialités,
05:03et notamment la médecine générale qui est désertée.
05:06Pourquoi ? Parce que c'est un métier qui est difficile
05:08et qui est mal payé.
05:09Les collègues généralistes font ce qu'ils peuvent.
05:11Ils sont obligés de faire de l'abattage.
05:12La consultation était à 25 euros.
05:14Elle a été augmentée récemment.
05:16Mais on reste sur des niveaux qui sont indécents
05:18avec un boulot qui n'est pas un boulot intéressant
05:21puisque globalement, ils sont obligés de faire une espèce de...
05:23Ce sont des gardes de triage.
05:25Troisièmement, vous avez beau former plus de médecins,
05:28imaginons qu'on forme plus de médecins.
05:30Je prends l'exemple des dermatologues.
05:32Les dermatologues, c'est extrêmement compliqué
05:34d'avoir un dermatologue qui fait de la dermatologie.
05:37Pourquoi ? Parce qu'ils font tous du laser
05:39et de la médecine esthétique.
05:40Parce que c'est beaucoup plus rémunérateur.
05:43Et la médecine dermatologique,
05:45la dermatologie cancéro, par exemple,
05:47pour dépister les mélanomes,
05:49il faudrait la revaloriser
05:51pour que les dermatos qui font de l'esthétique
05:53puissent gagner leur vie en faisant leur vrai métier,
05:55c'est-à-dire de la dermatologie.
05:57Ce que je veux dire par là, c'est que vous avez beau ouvrir le robinet,
06:00si la baignoire, la bombe de la baignoire continue,
06:03ce qui est une fuite parce que les gens sont démotivés,
06:06parce que les gens font un autre exercice de la médecine,
06:08plus rémunérateur, moins pénible,
06:10eh bien, ça va continuer.
06:12Vous aurez beau augmenter le nombre de médecins,
06:14vous allez baisser la qualité de formation,
06:15c'est ce qui est en train de se passer,
06:17et puis en plus, les gens continueront
06:19à partir des spécialités dont on a besoin.
06:21Ils continueront à fuir l'urgence,
06:22ils continueront à fuir la médecine générale,
06:24ils continueront à fuir les métiers
06:26qui sont pénibles et à responsabilité.
06:28Oui, mais Gérald Kersiak part donc de reprendre la parole.
06:31On parle du montant des 25 euros
06:35qui a été augmenté à 27 ou à 29, je ne sais plus,
06:38sauf qu'il y a déjà des gens à 25 euros
06:40qui n'ont pas les moyens de se soigner.
06:42Donc, en fait, on tourne en rond, finalement.
06:45Non mais, pardon, d'abord, ces 25 ou ces 30 euros,
06:48ils sont remboursés, remboursés par la Sécurité sociale
06:50et remboursés par la Mutuelle.
06:52Alors, c'est vrai que là, dans les dernières annonces
06:54qui ont été faites...
06:55Quand ils ont une Mutuelle,
06:56ce qui n'est pas le cas de Port-au-Menonde.
06:58Quand ils ont une Mutuelle, je suis d'accord avec vous,
07:00mais il y a un reste à charge,
07:02le ticket modérateur qui va augmenter,
07:04et ça, ça va pénaliser, effectivement,
07:06les plus faibles d'entre nous.
07:07Mais le sujet, j'entendais tout à l'heure
07:09votre chroniqueur qui parlait du consentement à l'impôt.
07:12C'est un vrai sujet quand même,
07:13parce que la santé, c'est un sujet prioritaire.
07:16Il y a une étude qui vient de sortir un sondage aujourd'hui,
07:19une source qui place la santé
07:21comme étant le thème prioritaire dans l'esprit des Français.
07:24C'est avant l'insécurité.
07:25C'est avant l'immigration.
07:27C'est un sujet de cohésion sociale.
07:29Tout le monde est d'accord pour être soigné et veut être soigné.
07:31Et c'est un sujet de consentement à l'impôt.
07:33C'est-à-dire que les gens voudraient bien
07:35payer un petit peu plus d'impôts ou de taxes
07:38si, en face, on avait le service médical qui était rendu.
07:41Or, là, on est dans un système
07:42où ni les patients ne sont soignés et satisfaits,
07:45ni les professionnels ne sont soignés et ne sont satisfaits.
07:48Et Françoise le rappelait.
07:49Les infirmières sont mal payées.
07:51Le métier est pénible.
07:53Et en plus, l'intérêt du métier devient extrêmement compliqué.
07:56— Éric Revelle.
07:57— Oui.
07:58Bon.
07:59Vous parliez des dermatos.
08:01Ça m'a fait quand même un peu bondir.
08:02Parce que, si vous voulez, moi, j'imaginais que, naïvement,
08:06que tous les praticiens avaient une conscience professionnelle.
08:08Un dermatos, pardonnez-moi,
08:10qui est formé pour être dermatos,
08:12pour repérer des basaux ou des mélanomes
08:15et qui se lance juste pour le fric dans de l'esthétisme
08:20et de la médecine esthétique.
08:23Pardonnez-moi, mais je tombe quand même...
08:26Je fais tomber de leurs piédestals
08:29ces spécialistes en dermatologie, par exemple.
08:32Maintenant, sur le numéro exclusif,
08:34je voudrais quand même vous dire une petite chose.
08:35Vous n'êtes sans doute pas d'accord avec moi.
08:37C'est que, même s'il n'a pas été supprimé,
08:39vous avez raison de le rappeler,
08:41c'est qu'en réalité, quand il a été mis en place,
08:44il y a des années et des années,
08:45c'était aussi pour sauvegarder les parts de marché
08:48d'un certain nombre de médecins
08:51qui vivaient mieux que les autres
08:52et qui ne voulaient pas partager le gâteau.
08:54Donc là aussi, c'est une affaire de fric.
08:56Là aussi, c'est une affaire d'argent.
08:58Et les praticiens, évidemment,
09:00je ne les désigne pas tous du doigt en disant
09:02on t'avoue, mais si vous voulez,
09:03là aussi, le patient trinque,
09:05il n'a plus de service d'urgence dans les hôpitaux publics,
09:08il n'a plus de médecin généraliste à trouver
09:11et il s'aperçoit qu'en fait,
09:13cette profession est un peu comme les autres,
09:15c'est-à-dire qu'il y a une course aux frics,
09:17il y a une course aux gains.
09:19– Pardon, un médecin, il doit gagner sa vie
09:22et quand il a fait bac plus 12
09:25et qu'il est payé à 40 euros comme spécialiste,
09:27et en côté, il a le choix de la médecine esthétique,
09:30moi je peux comprendre les collègues
09:32qui ont aussi des charges immobilières,
09:34je peux les comprendre quand ils vont
09:36sur une pratique plus lucrative.
09:37Le premier médecin qui est le ministre de la Santé,
09:39l'ancien ministre de la Santé,
09:41qu'est-ce qu'il voulait faire ?
09:43C'est quoi comme exemple qu'on donne ?
09:45Quant au numérosus clausus,
09:47il n'a pas été créé par les médecins,
09:50il a peut-être été soutenu en son temps par certains médecins.
09:52– Oui, c'est ça.
09:53– Il a surtout été créé parce qu'on s'est dit naïvement
09:57que si on avait plus de médecins,
09:58on avait plus de prescriptions,
10:00et donc il fallait diminuer le nombre de prescriptions
10:02et donc diminuer le nombre de médecins.
10:04C'est quand même le politique qui a dit ce numérosus clausus.
10:07Et encore une fois, je pense qu'il ne faut pas
10:09augmenter le nombre de médecins,
10:10il faut motiver dans des zones où on en a besoin,
10:12dans des spécialités où on en a besoin,
10:14avec des possibilités d'évolution de carrière.
10:16Vous savez, moi j'ai vécu un an au Canada.
10:18Au Canada, dans des endroits où personne ne veut aller,
10:20vous surpayez les gens, ils y vont pendant 5 ans,
10:23ils se font un petit pactole,
10:25ils peuvent repartir dans un autre endroit,
10:27et à ce moment-là, c'est des plus jeunes qui vont arriver.
10:29Et ça, ça se fait sur la base du volontariat.
10:31– Gérald, moi j'ai juste une question qui me taraude
10:33depuis que les toux, les rhumes ont repris.
10:37Est-ce que deuxième épidémie de Covid,
10:40Covid différent, SARS-CoV-22, je n'en sais rien,
10:43est-ce que nous sommes prêts ?
10:45Ça c'est un vrai sujet pour moi, un vrai sujet d'angoisse.
10:48Est-ce que nous pourrions affronter
10:50une deuxième épidémie aussi forte ?
10:52– Vous savez, la ligne que j'ai tenue
10:54pendant toute la crise Covid,
10:56j'ai peut-être été un des rares à être modéré,
10:58ni alarmiste, ni complotiste,
11:01c'est-à-dire de dire que la crise,
11:03elle n'est pas conjoncturelle liée à un virus,
11:05mais qu'elle est structurelle.
11:07On manque de médecins de première ligne,
11:09on manque de services d'urgence,
11:10on manque de services de réanimation.
11:12Les services de réa où on nous a bassiné la tête
11:14avec des 150% de taux de saturation,
11:16rappelez-vous pendant la crise du Covid,
11:18vous reprendrez les mêmes chiffres.
11:20Aujourd'hui, on est toujours à 150% de saturation.
11:23– Avant ?
11:24– Mais bien sûr, la moindre goutte d'eau,
11:26que ce soit une grippe, un Covid, une épidémie de je ne sais quoi
11:29ou la canicule, fait déborder le système.
11:31Et quand j'entendais le collègue que je connais un peu,
11:34qui fait le tour avec son camping-car
11:36pour remplacer les médecins généralistes,
11:38c'est formidable, chapeau bas à lui, etc.
11:40Mais enfin, on est dans un pays,
11:42quand on entend ce genre d'initiatives,
11:44et il faut sûrement les faire,
11:46mais c'est un cotaire sur une jambe de bois encore une fois.
11:48On attendrait plus ça dans un pays sous-développé.
11:50– Merci beaucoup d'avoir été avec nous, Jérôme et Joseph.
11:56Je suis partie dans l'autre émission.

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