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NewsTranscription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04La Haute Autorité de Santé veut un accès gratuit à la transition de genre pour tous à partir de 16 ans.
00:10Hello, moi c'est Kam, j'ai 30 ans et il y a 7 ans j'ai entamé les démarches pour faire une vaginoplastie, donc un changement de sexe.
00:19Je pense que c'est l'âge adulte qui permet d'aller vers un chemin qui n'est pas simple d'ailleurs.
00:24Moi j'ai toujours su, depuis toute petite j'étais vraiment mal dans ma peau.
00:27Mais il me semble qu'à 16 ans c'est encore l'âge d'une possible fragilité.
00:33On appelle ça une dysphorie parce qu'en fait on n'accepte pas ce qu'on voit.
00:38C'était vraiment une souffrance au quotidien jusqu'au jour de mon opération.
00:42Vraiment j'étais mal et il fallait que ça aille.
00:45Ne pas aller vers quelque chose qui pourrait être un toboggan.
00:48Ça peut être une première décision et après ça peut aller vite dans quelque chose qu'on ne pourrait plus maîtriser.
00:54Je n'ai pas envie de cette société là.
00:57La Haute Autorité de Santé envisagerait de préconiser l'accès aux soins liés à la transition de genre à partir de 16 ans,
01:03selon une information du Figaro.
01:05Mais pour les patients mineurs, certaines chirurgies seraient soumises à une concertation pluridisciplinaire,
01:10selon le Cepuit.
01:11Ces recommandations, je tiens à le dire, ne sont pas encore officielles.
01:15Alors parlons vrai, est-ce que vous considérez une telle mesure comme une avancée sociétale ?
01:19Ou trouvez-vous que c'est incongru sachant qu'à 17 ans et 364 jours,
01:23on ne peut pas acheter un ticket à gratter ou un paquet de cigarettes ?
01:26Et à cette question, comme le souhaite la Haute Autorité de Santé,
01:29faut-il rendre gratuite la transition de genre dès 16 ans ?
01:32Vous dites non à 98%.
01:34Voulez réagir au datant de vos appels et les vrais voix bien sûr au 0826 300 300.
01:39Et exceptionnellement deux invités.
01:41Paul Sugy qui est avec nous, bonsoir.
01:43Bonsoir.
01:44Journaliste au Figaro et auteur de cette information.
01:46Et Béatrice Denas, bonsoir.
01:48Bonsoir.
01:49Journaliste, coprésidente de TransSanté, France et enseignante à Sciences Po.
01:53Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:55Philippe Bilger de cette information.
01:57Que faut-il revenir ?
02:00J'aborde ces sujets d'abord avec une forme d'ignorance bien sûr
02:08et presque longtemps de désintérêt dans la mesure que ça ne me paraissait pas fréquent.
02:15Mais je viens d'entendre et je rejoins et j'en ai parlé avec certains,
02:20j'admets bien volontiers que pour certaines personnes,
02:24il puisse y avoir une véritable souffrance entre leurs structures d'aujourd'hui
02:30avec leur volonté d'appartenir à un autre genre demain.
02:34Et cette souffrance, elle mérite d'être considérée.
02:38Ce qui me gêne dans le système actuel et notamment à la suite de la question de Sud Radio,
02:44c'est le sentiment que non seulement on prend en compte une souffrance,
02:49c'est tout à fait normal, mais qu'on cherche à créer de manière artificielle
02:55et à faciliter les moyens de transition de genre.
03:00Et cela met dans la tête de jeunes gens peut-être des idées,
03:05des volontés de changement qui n'auraient pas existé auparavant.
03:09Ce qui me gêne, on n'a pas à faire ça,
03:12à créer artificiellement des désirs qui peut-être n'existent pas.
03:18Éric Renel.
03:20Je partage le point de vue de Philippe Bilger.
03:24Ce qui me choque le plus, ce n'est pas que par définition,
03:28on donne enfin une voix à des gens qui, très jeunes finalement,
03:34ont peut-être ressenti la difficulté de se sentir dans un corps qui n'est pas leur.
03:40Il faut que tout cela soit vérifié et Paul nous en dira plus.
03:44Si on institutionnalise, si le changement de genre à partir de 16 ans,
03:50comme vous l'avez dit, devient une sorte de service public,
03:55dans lequel des parents, s'il y a un conflit trop important avec leurs enfants,
04:01pourraient être mis en cause, je pense qu'on est en train d'effondrer une partie de la société.
04:09Je vous le dis très nettement, en plus ce serait évidemment subventionné,
04:13ce n'est pas une question d'argent, mais faire du changement de genre à 16 ans,
04:19si c'est bien le cas, encore une fois, on va voir ce que vont devenir ces recommandations.
04:23Un service public, ça me choque profondément.
04:26Thierry Martin.
04:28En fait, il y a deux éléments sur lesquels je souhaiterais réagir.
04:32Le premier, c'est l'accès gratuit.
04:35Qu'est-ce que l'autorité autorise ?
04:38L'accès gratuit ou la possibilité, dans toutes les situations,
04:42de procéder à un changement de genre ?
04:45Et le deuxième élément, c'est que je trouve qu'on parle tous avec beaucoup de respect,
04:49beaucoup de prudence, et j'apprécie les tonalités des uns et des autres,
04:53mais à 16 ans, on ne peut pas psychologiquement avoir fini sa construction, sa stabilité,
05:00et donc, par conséquent, on ne peut pas opérer et arbitrer un choix extrêmement personnel.
05:05Définitif, on n'a parfois pas terminé sa liberté.
05:07Exactement, dans ces conditions-là.
05:10Je suis, moi, contre à 300%, parce que c'est juste une question de bon sens.
05:16Il faut laisser du temps au temps.
05:18S'il y a une croissance qui a un cycle de vie, c'est bien pour certaines raisons,
05:23notamment celle-là.
05:25Quand la personne, l'individu, finit sa croissance,
05:28et identifie et comprend les principes même de son équilibre psychologique,
05:33de son développement personnel,
05:35alors, oui, pour s'engager sur des démarches qui leur sont motivées.
05:40Alors, d'abord, l'auteur de ce document, de cet article,
05:45Paul Suzy, vous êtes journaliste au Figaro.
05:51Rappelez-nous exactement les modalités complètes de ces recommandations.
05:56Oui, donc, la Haute Autorité de Santé,
05:58et c'est d'ailleurs l'une de ses missions essentielles,
06:00a pour vocation de fournir des recommandations de bonne pratique
06:03qui soient adressées aux professionnels de santé.
06:05En l'occurrence, elle avait été saisie depuis 3 ans maintenant
06:07de cette question des transitions de genre,
06:09précisément parce qu'il n'y avait pas un cadre très clair.
06:12C'est-à-dire que, pour une partie d'entre eux,
06:14les professionnels de santé qui étaient déjà confrontés
06:16à la demande de transition de genre,
06:18même une demande qui avait tendance à devenir exponentielle,
06:20je crois qu'il y avait 3 fois plus de demandes entre 2012 et 2020,
06:23si mes souvenirs sont exacts,
06:24donc c'est un sujet qui s'impose dans l'actualité
06:26de façon de plus en plus fréquente.
06:28Les professionnels de santé étaient un petit peu livrés à eux-mêmes,
06:31et d'ailleurs, une partie d'entre eux appliquait des recommandations
06:34édictées dans un cadre plus international,
06:36celle d'une organisation internationale de soignants,
06:39la WPAF, qui est une organisation plutôt alignée
06:42sur les théories des transactivistes
06:44et qui encourageait déjà à libéraliser l'accès à la transition de genre.
06:48Donc la HAS a pour mission de clarifier
06:51quel doit être, selon les experts, le cadre en France.
06:55Moi, ce que j'ai d'abord montré il y a un an et demi à peu près,
06:59c'est que la composition du groupe d'experts
07:01qui a été désigné par l'Autorité de santé
07:03laissait déjà très clairement à désirer en termes d'objectivité,
07:06puisque, en fait, quand on regarde les experts désignés,
07:10effectivement, il y a une surreprésentation
07:12des associations de personnes trans
07:15qui disent, oui, mais c'est normal, on est les premiers concernés,
07:17ce qui est vrai, mais ce sont aussi les premiers à avoir un discours.
07:20C'est-à-dire qu'il faut bien comprendre
07:22que les associations qui représentent les personnes trans
07:25sont, pour une large partie d'entre elles,
07:27et notamment Trans Santé France,
07:28puisque je crois que Béatrice Donnes nous écoute,
07:30des associations qui, en fait, ont un discours militant,
07:33un discours transaffirmatif, transactiviste,
07:36c'est-à-dire qui prône notamment la libéralisation,
07:39le remboursement de ces parcours,
07:41prône aussi l'abandon d'un certain nombre de mesures de prudence,
07:44par exemple le fait de faire un examen psychiatrique complet
07:47de la personne qui demande de faire une transition
07:49avant d'accéder, par exemple, à ses requêtes, etc.
07:51Et donc, vous voyez, cette confusion
07:54entre le champ savant et le champ militant
07:56laissait déjà, en fait, assez peu de doute sur les conclusions.
07:59Et de fait, les conclusions que l'on a maintenant sous les yeux,
08:01qui sont documents de travail qui sera peut-être amenés
08:03à être amendés avant d'être publiés officiellement
08:05par la Haute Autorité de Santé,
08:07ouvrent très largement la voie, si vous voulez,
08:11aux revendications des associations.
08:13Lesquelles associations revendicatives
08:16devraient être, si on en croit la Haute Autorité de Santé,
08:19financées ?
08:20C'est-à-dire que les conclusions de la HAS
08:23demandent de subventionner ces associations
08:25et de les associer à toutes les décisions médicales
08:28concernant les personnes qui demandent une transition de genre.
08:30Vous voyez, donc, c'est vraiment cette imbrication
08:33entre le champ savant et le champ militant.
08:36La première chose.
08:37Deuxième chose, ces conclusions de la Haute Autorité de Santé...
08:39Il ne faut pas ennuyer la parole.
08:41Je termine juste là-dessus.
08:42Il faut bien comprendre que ce que propose la Haute Autorité de Santé
08:44va à l'encontre de beaucoup de décisions
08:46qui ont été prises, encore confirmées,
08:48hier par le Royaume-Uni, par exemple,
08:50qui, au contraire, vont de plus en plus dans le sens
08:52de la prudence, notamment à l'égard des mineurs.
08:55Donc, avant 18 ans, prudence, prudence.
08:58– Béatrice Denas, vous êtes journaliste et vice-présidente de TransSanté.
09:01Qu'est-ce que vous voulez répondre à Paul Sujit
09:03et à l'ensemble des vrais voix ?
09:05– J'avoue que je suis vraiment abattu par tout ce qui est dit.
09:09Parce qu'en fait, tout ce qui est dit,
09:10ça vient vraiment de personnes qui ne connaissent strictement rien
09:14aux transidentités et qui ont des avis,
09:16comme on a des avis sur un peu tout,
09:18sans connaître le fond des choses.
09:20Alors déjà, cette histoire de documents récupérés par le Figaro,
09:25c'est un document de travail,
09:26puisque de toute façon, il n'a pas encore été relu.
09:28Donc, je me doute comment il a été récupéré.
09:32Mais voilà, ce n'est pas...
09:34– Ça s'appelle le journalisme d'investigation.
09:36Vous êtes journaliste, hein ?
09:37– Oui, enfin, l'investigation qui consiste à publier des documents
09:40qui ne sont pas terminés, qui sont des documents de travail.
09:43Moi, je veux bien, mais on peut faire dire tout ce qu'on veut
09:45à ce genre de documents.
09:46Donc déjà, première chose, je connais en plus ce journaliste du Figaro
09:51qui est totalement transphobe.
09:53Donc, ça pose quand même un problème.
09:55Et systématiquement, tous ces articles que je connais bien
09:59ne sont pas basés sur de la science.
10:02Et contrairement à ce qu'il peut affirmer,
10:04notre association, d'ailleurs, n'est pas une association militante,
10:06on est une association scientifique.
10:08Et en fait, tout ce qu'on affirme, c'est en effet prouvé.
10:11Et tous les travaux qu'on a pu faire auprès de la HAS,
10:14bon, je révèle que je suis expert logiquement.
10:16Normalement, l'anonymat est requis pour justement éviter des influences.
10:20Bon, tout le monde sait que je suis membre expert de ce groupe de travail.
10:24Et je peux vous dire qu'on travaille sur tous les rapports
10:26qui ont pu être établis dans le monde entier,
10:28qu'on se fonde uniquement sur des réalités scientifiques
10:31et pas sur une idéologie qui est vraiment anti-trans.
10:35Moi, je suis vraiment choqué par tout ce qui a pu être dit avant.
10:38Bon, je ne vous en veux pas, parce qu'en fait, vous ne connaissez pas cette réalité.
10:42Vous ne connaissez pas justement cette souffrance des enfants trans.
10:45Vous voulez attendre 18 ans, mais est-ce que vous savez
10:48exactement combien il y a de tentatives de suicide des enfants trans ?
10:51Moi, je l'ai vécu. En plus, moi, c'était une époque
10:54où, en effet, il n'y avait pas de lobby LGBT,
10:56il n'y avait pas de réseau social.
10:58Et toute cette souffrance que j'ai pu connaître,
11:00parce qu'en effet, je n'étais pas écouté, forcément,
11:02parce que c'était dans les années 60-70, où rien n'existait.
11:05Mais simplement, j'ai vraiment souffert.
11:07J'ai souffert d'une désocialisation, parce qu'en effet,
11:10j'ai vécu le harcèlement scolaire, parce que j'étais tout le temps avec les filles,
11:13parce qu'en effet, je me sentais petite fille.
11:15Et donc, voilà, il faut considérer une réalité.
11:18Et je ne vois pas le mal qu'on peut faire.
11:20Quand je vous entends, en effet, dire
11:22« Ah bah oui, à 15-16 ans, on ne peut pas décider »,
11:25d'abord, ce n'est pas les enfants qui décident d'eux-mêmes,
11:27puisqu'il y a quand même l'accord parental.
11:29Il y a une prudence qui se fait en France, d'ailleurs,
11:32pour consacrer qu'en France, il n'y a jamais eu de scandale,
11:35ni de moindre problème concernant la transition des jeunes.
11:38Quant au scoop de dire qu'il y aura une prise en charge à partir de 16 ans,
11:42moi, je peux répliquer par un autre scoop,
11:44en disant qu'en fait, les enfants en questionnement sont pris en charge bien avant 16 ans.
11:48Il n'y a aucune nouveauté dans ce document, en fait,
11:51concernant les 16 ans.
11:53En fait, cette prise en charge existe par l'assurance maladie,
11:57de l'instant qu'il s'agit que des pédopsychiatres,
12:00donc là, ce n'est absolument pas du tout un scoop.
12:03– Alors, moi, je voulais vous poser une question,
12:05et je m'honore de ne pas connaître le sujet comme vous le connaissez.
12:08Vous savez, il ne suffit pas d'être un expert pour avoir un avis.
12:11Sinon, s'il n'y a que les experts qui décident,
12:14s'il n'y a que les experts qui décident,
12:16ça pose un problème à la majorité.
12:18Mais j'aimerais vous poser une question,
12:20parce que vous parlez à juste titre de la souffrance
12:22des gens qui ne se sentent pas bien dans leur corps,
12:24et des tentatives de suicide.
12:26Mais est-ce que, par exemple, vous vous posez la question
12:29de la souffrance de l'entourage des parents ?
12:34Est-ce que cette souffrance-là, elle est prise en compte ?
12:37Parce que, vous me dites, il y a l'autorisation des parents,
12:39et j'aimerais bien que l'auteur de cet article réponde,
12:42mais est-ce qu'on se soucie du choc, aussi,
12:45que ça peut représenter pour des parents
12:48qui veulent le bonheur de leurs enfants, bien sûr,
12:50ou de l'entourage, de devoir, finalement,
12:54pour une maman, avoir mis au monde une petite fille
12:58qui veut devenir un garçon, ou le contraire ?
13:00Est-ce que cette souffrance-là, on peut en parler ?
13:02Et je n'y connais rien, vous voyez ?
13:04Bien sûr ! Mais d'ailleurs, première chose, d'abord,
13:06je suis désolé, mais en effet, vous ne connaissez pas bien,
13:08et je ne vous en veux pas, hein,
13:10à mes connaissances, on n'est pas obligé de connaître tous les sujets,
13:12mais on ne dit pas devenir un petit garçon,
13:14devenir une petite fille, parce qu'on l'est
13:16depuis notre naissance. Moi, depuis l'âge de 4-5 ans,
13:18je me suis rendu compte que j'étais une petite fille,
13:20et ne me prenait pas pour un grand malade mental,
13:22heureusement.
13:24Mais parlez-moi de la souffrance de l'entourage
13:26et des parents.
13:28C'était ma question, comme je n'y connais rien.
13:30Mais, exactement, ça existe, parce que,
13:32du point de vue, enfin, quand l'enfant
13:34va l'annoncer à ses parents, évidemment,
13:36il ne s'y attend pas, forcément.
13:38Donc, mais la plupart des parents,
13:40heureusement, sont des parents bienveillants,
13:42mais ça a été exactement la même chose
13:44lorsque, c'est la même chose sur ce qu'un enfant
13:46homo annonce à ses parents
13:48qu'il est homo, sur le coup,
13:50évidemment,
13:52ça crée un choc, comme moi,
13:54quand je l'annonçais à ma femme,
13:56évidemment, ça fait un choc,
13:58on ne s'y attend pas, mais après,
14:00c'est un côté de bienveillance,
14:02d'amour, qui fait que,
14:04comme dit d'ailleurs ma femme,
14:06en fait, l'emballage a changé,
14:08mais la personne n'a pas changé.
14:10La même chose pour les enfants.
14:12Donc, voilà, on est là pour les aider, tout simplement.
14:14— Si vous permettez,
14:16— S'il vous plaît,
14:18Philippe Bilgercourt et Paul Sugit.
14:20— Pardon, vous évoquez
14:22la souffrance, et bien sûr,
14:24nous sommes tous, autour de ce plateau,
14:26capables de le comprendre.
14:28C'est évident que,
14:30lorsque ce désir de changement est authentique
14:32et sincère,
14:34on n'a pas de raison de s'y opposer.
14:36Mais est-ce que vous pouvez comprendre
14:38le sentiment que j'ai,
14:40mais mon ignorance est équivalente
14:42de mon ami Eric Grevel,
14:44qu'on a parfois le sentiment
14:46qu'on crée cette volonté
14:48d'un changement,
14:50est artificiel,
14:52et qu'au fond, des jeunes personnalités
14:54n'ont pas envie
14:56de faire ce que,
14:58précisément, le climat actuel
15:00leur met dans la tête et dans le corps ?
15:02— Mais ce que vous dites,
15:04enfin, je peux le comprendre,
15:06mais c'est complètement faux,
15:08parce qu'en fait,
15:10moi, tous les matins,
15:12je ne vais pas en comptabiliser,
15:14en disant « Ah, super, il y a un enfant trans supplémentaire ».
15:16Si vous saviez, justement, ce qu'on se dit entre nous,
15:18entre personnes trans,
15:20si on était cis, donc cis, ça veut dire non trans,
15:22si on n'était pas trans, je vous avoue
15:24qu'on aurait une vie nettement plus sympathique
15:26et plus facile, parce qu'en effet,
15:28on n'aurait pas à subir les rejets,
15:30la discrimination ou autre.
15:32Alors, quand on dit que c'est une mode,
15:34que c'est une lubie, etc.,
15:36non, c'est complètement faux,
15:38c'est complète. Alors après, qu'ils se transforment,
15:40pour certains, en idéologie, en effet, anti-trans,
15:42parce qu'on est aussi homophobe qu'autre.
15:44— Béatrice Donats.
15:46Le seul souci de nous,
15:48c'est le côté irréversible.
15:50Voilà, c'est juste ça qui...
15:52— Mais c'est faux.
15:54C'est faux aussi, parce que quand on parle
15:56des bloqueurs de puberté en disant
15:58que c'est irréversible, et bien là, c'est complètement faux.
16:00Les bloqueurs de puberté pour les enfants,
16:02en effet, mais qui sont en grande souffrance,
16:04j'ai les chiffres, les bloqueurs de puberté,
16:06en moyenne, il y en a, donc,
16:08pour l'APHP, donc à Paris,
16:10il y en a entre 15 et 20 qui reçoivent
16:12des bloqueurs de puberté. Alors vous vous rendez compte,
16:14c'est vraiment ridicule, et c'est uniquement
16:16parce qu'ils ont fait au moins
16:18une, deux ou trois tentatives de suicide
16:20qu'ils sont dans une situation dramatique,
16:22extrême, et qu'on va les aider
16:24en bloquant leur puberté.
16:26Mais ces bloqueurs de puberté sont totalement
16:28réversibles, et ce qui est étonnant aussi,
16:30c'est qu'on dit que c'est expérimental pour les personnes trans,
16:32c'est quand même fou, parce que ces bloqueurs
16:34de puberté existent depuis 40 ans,
16:36et depuis 40 ans, ils sont utilisés pour les enfants prépubères.
16:38Alors là, si on est dans une idéologie
16:40extraordinaire des antitrans,
16:42attendez, je vais juste terminer
16:44en disant qu'en fait,
16:46les enfants cis, donc non trans, pour eux,
16:48ça pose aucun problème depuis 40 ans,
16:50mais pour des enfants trans, dans ce cas, c'est dangereux,
16:52c'est expérimental. Donc vous voyez,
16:54finalement, on détériore la réalité scientifique
16:56pour aller, dit simplement,
16:58dans un sens anti-enfants trans.
17:00D'abord, Béatrice, je vous laisse
17:02la responsabilité de vos propos, lorsque vous m'insultez
17:04en me traitant de transphobe,
17:06vous dites que je suis transphobe,
17:08c'est-à-dire que vous m'accusez
17:10d'avoir un discours de haine,
17:12et moi,
17:14je ne vous accuse pas en retour,
17:16je constate simplement que,
17:18tout en vous arrogeant le titre d'experte,
17:20en réalité, vous êtes aussi militante,
17:22et je constate, et votre intervention
17:24sur cette radio le démontre,
17:26je constate donc, à travers votre intervention,
17:28que les experts auxquels
17:30vous appartenez,
17:32qui ont rendu cet avis, sont à la fois juges
17:34et partis, puisque vous êtes concernée
17:36comme personne trans, concernée à double titre
17:38comme représentante d'une association
17:40militante pour les revendications
17:42des personnes trans, et en même temps, consultée
17:44comme experte. Et justement, j'en viens
17:46à la discussion que nous avons eue sur la question des preuves scientifiques.
17:48Ce qui est frappant dans cette
17:50succession de recommandations émises
17:52par la Haute Autorité de Santé, c'est que la plupart des recommandations
17:54ne sont pas appuyées, comme c'est souvent le cas,
17:56sur des preuves scientifiques, qui sont souvent
17:58classées par trois grades, de la preuve
18:00la plus évidente à la preuve la plus
18:02légère. Mais là, cette fois-ci,
18:04la plupart de ces recommandations
18:06sont siglées AE, ça veut dire
18:08Accords d'Experts. C'est-à-dire que ce ne sont
18:10pas des recommandations qui reposent sur une
18:12preuve scientifique établie par des études, mais qui reposent
18:14simplement sur un consensus ou une relative
18:16unanimité des experts,
18:18convoqués par la Haute Autorité de Santé, lesquels experts,
18:20et encore une fois, on en a la démonstration à l'antenne
18:22avec Béatrice Denas, lesquels experts
18:24sont donc juges et partis. Et j'aimerais
18:26rectifier une chose aussi sur ce que vous dites
18:28sur la question des mineurs, puisque c'est ce qui
18:30focalise en partie la tension.
18:32La Haute Autorité de Santé, et je crois que c'est peut-être
18:34l'un des points qui mérite le plus d'être souligné,
18:36suggère que lorsque les parents
18:38d'un enfant mineur
18:40refusent, par exemple, une chirurgie
18:42de réassignation de genre, ou en tous les cas
18:44sont en délicatesse avec la demande faite par leur
18:46enfant, la HAS dit
18:48à ce moment-là, il faut faire un signalement et
18:50envisager peut-être même une déchéance de l'autorité
18:52parentale. Vous voyez, c'est-à-dire que
18:54en partant de cette explication
18:56qui est que donc les personnes trans
18:58ressentiraient un profond mal-être,
19:00voire ce chantage avec la tentative de suicide,
19:02parce qu'en fait, ce que l'on vous dit, c'est
19:04si vous refusez, alors quelqu'un va se suicider.
19:06Vous voyez un petit peu le niveau de l'argumentation
19:08qui laisse assez peu de place à la nuance.
19:10Et bien donc, on va jusqu'à dire qu'il faudrait
19:12déchoir les parents de leur autorité parentale.
19:14Et je crois qu'effectivement, c'est l'un des points les plus préoccupants.
19:16C'est la façon dont on centre
19:18tout sur le sujet désirant
19:20au mépris de toutes les règles élémentaires.
19:22Je peux répondre en dix secondes, simplement,
19:24parce qu'il y a quand même deux mensonges qui ont été dits.
19:26Je vais répondre en dix secondes. Première chose, c'est normal
19:28qu'il y ait des experts, parce que quand il y a un groupe de travail
19:30sur, par exemple, le diabète,
19:32ça me semble normal que ce soit
19:34des gens qui connaissent les questions de diabète
19:36qui soient dans le groupe de travail.
19:38Donc c'est normal aussi qu'il y ait des experts.
19:40Quant aux quotations, en effet, le vrai
19:42problème qui existe, et on a été très attentifs
19:44aux quotations, donc des enquêtes,
19:46simplement, il existe très peu
19:48d'enquêtes au niveau mondial
19:50concernant les transidentités.
19:52Donc on a fait avec ce qu'on a trouvé
19:54le plus sérieux qui existe.
19:56Merci beaucoup, merci beaucoup
19:58Béatrice Donas, journaliste coprésidente
20:00de TransSanté France et enseignante
20:02à Sciences Po. Merci beaucoup, Paul Suger,
20:04d'avoir été avec nous. Journaliste au Figaro,
20:06vous restez avec nous dans un instant
20:08un peu plus de légèreté avec le
20:10qui sait qui qui l'a dit.
20:12C'est une frontière à une autre, c'est très bizarre,
20:14mais c'est comme ça. Allez, à tout de suite.
20:16Sud Radio, c'est votre opinion qui compte.
20:18Merci à Sud Radio pour l'attention
20:20que vous portez au sport. C'est super, continuez.
20:22Sud Radio, parlons vrai.