"Et c’est nous les homophobes ?" : La banderole des supporters de l’OM contre Bruno Retailleau

Sud Radio

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Transcript

00:00— On en parle avec vous, Benjamin Gazet. Nous allons en parler avec Elisabeth Lévy et Chloé Morin. On en parle. On parle de quoi ?

00:07— On en parle, eh bien, de ce match hier au Vélodrome entre l'Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain

00:13avec des supporters de l'OM qui ont accusé indirectement Bruno Retailleau d'être homophobe en cause d'une banderole

00:19qui a été déployée à la mi-temps du match. Sur cette banderole, il était écrit « Retailleau, soutien n°1 de la manif pour tous ».

00:27Et c'est nous, les homophobes. Point d'interrogation. Allusion donc ici aux prises de position de Bruno Retailleau,

00:33qui en effet avait soutenu la manif pour tous. C'était contre le mariage homosexuel il y a 10 ans.

00:38Tenez, on écoute ses propos janvier 2014.

00:40— Le premier droit de l'enfant, pour moi, c'est d'abord le droit d'enfance, c'est-à-dire pour chaque enfant de pouvoir disposer

00:47de son père et de sa mère. Ça suffit justement des lavages de cerveau de M. Péion et d'autres ministres qui vont

00:55dans les écoles primaires, justement, pour essayer de convaincre les tout-petits, nos enfants, justement, de la théorie du genre.

01:02Et voilà pourquoi je soutiens la manifestation du 2 février.

01:05— Et voilà pourquoi donc les groupes de supporters marseillais en question accusent Bruno Retailleau d'être lui-même homophobe.

01:11À côté de ça, eh bien de nouveaux chants homophobes ont été entendus hier dans plusieurs tribunes de Ligue 1 au Vélodrome.

01:18Donc déjà, des supporters marseillais qui ont scandé – je cite – « Il faut tuer ces pédés de Parisiens ».

01:22Avant et pendant la rencontre, chants homophobes également entendus lors du match Angers-Saint-Étienne,

01:28chantonnés par les Cops stéphanois à destination de leurs grands rivaux lyonnais.

01:32— De leurs grands rivaux lyonnais. Bien, ça vaut l'euro, hein, tout ça.

01:36— Oui, ça vaut l'euro. Mais ce qui est scandaleux, honnêtement, l'accusation... Non mais moi, j'en ai assez.

01:41Donc si vous êtes pour la régulation ou l'arrêt de l'immigration, vous êtes raciste. Et si vous étiez contre le mariage pour tous

01:48et notamment contre la filiation pour tous – ce qui était mon cas, par exemple. Moi, je me foutais du mariage.

01:54Moi, j'étais contre la filiation pour des raisons anthropologiques. Alors là, vous êtes un salaud d'homophobe.

01:59Moi, je connais plein d'homosexuels qui étaient contre. Voilà. Ils ont pas forcément manifesté.

02:03Et il y avait aussi dans la manif pour tous – c'est vrai – en marge notamment de la manif pour tous,

02:08il y avait des propos homophobes. Il faut pas le nier. Mais je ne vois pas en quoi être contre un certain type d'institutionnalisation,

02:17d'être homophobe. Là, j'en vois pas. J'en ai assez de ces... — Cela dit, il y a des lois. Si on prononce des propos homophobes,

02:23on est sanctionné. On est puni. Enfin moi, ça me paraît clair. C'est simple, non ?

02:28— Oui. La question, c'est toujours... Comme dans tout, c'est l'application de la loi. C'est espèce.

02:33— Bien sûr. — Surtout dans les stades. Tiens. — Mais est-ce que les propos qu'a cités Benjamin...

02:38Vous voulez ? Ouais, on va leur faire voir. C'est ça. Je sais pas quoi. C'est pédé de parisien.

02:44— Au-delà d'être grossier... — Quand on traite quelqu'un de pédé, c'est homophobe ou pas ?

02:49— Non mais au-delà d'être grossier et vulgaire... — Soyons clairs pour vous, Elisabeth. Si on traite quelqu'un de pédé, pardon...

02:54— Dans un contexte... — Je vais être direct. Vous savez que j'aime bien. Dites-moi. C'est homophobe ou pas ?

02:58— Mais ça dépend dans quel contexte. Si vous dites à quelqu'un « sale pédé », évidemment, c'est dans ce contexte-là...

03:04— Oui, c'est une insulte. — Comment ? Bah je sais pas si c'est une insulte. — Non, non, non. Bah oui, c'est une insulte.

03:09— Après, moi, ce que j'aurais... — Une insulte. — C'est discriminatoire.

03:13— Je pense que si on commence à regarder, si vous voulez, avec un millimètre le langage des stades... Alors il y a des fois...

03:21Par exemple, les cris de singes, ça, c'est vraiment raciste. Il n'y a aucun doute sur le sujet. Quand on s'en prend à un joueur

03:27dont on sait qu'il est homosexuel, ça, oui, c'est vraiment homophobe. Les chants des stades, bon, moi, je suis moins...

03:35Je suis moins déso-sensible qu'eux. — On aurait vraiment pu reprocher à Bruno Retailleau de ne pas s'emparer du sujet.

03:42Là, ça aurait posé problème. Mais lui reprocher ses prises de position d'il y a 10 ans pour... Ça, je trouve ça assez injuste,

03:50parce qu'au fond, son job, c'est de faire réduire l'ordre, comme il l'a dit, et qu'en l'occurrence, bon, il s'attaque à ce sujet.

03:58La question, c'est est-ce que ce qu'il proposera sera efficace ou pas. — Oui. Alors sur le sujet, il est en désaccord

04:04avec Gilles Lavrousse. Je sais pas si vous avez vu. Il y a eu une réunion jeudi dernier entre le ministre de l'Intérieur

04:10et le ministre des Sports. Ils sont pas tout à fait d'accord sur les mesures à prendre pour lutter contre une forme d'homophobie

04:16ou contre l'homophobie dans les stades. Eh bien nous allons voir avec Gilles Lavrousse, qui est mon invité. J'attends toujours

04:22Bruno Retailleau, d'ailleurs, qui m'a promis 3 fois de venir mais qui, pour l'instant, ne vient pas. Il me l'a promis, hein.

04:27Je peux vous dire. J'ai des SMS, plein de SMS. Vous savez, moi, je... — C'est pas bon, pourtant, ça sert aux paroles.

04:32— Parce que les ministres commencent à m'exaspérer. Vous savez ce que je vais faire ? Je vais publier les SMS des ministres qui disent

04:39« Ouais, ouais, on va venir, on va venir », et puis qui ne viennent pas. Finalement, c'est beaucoup plus facile. Au moins, ça sera clair.

04:46Moi, j'aime bien les choses claires. Et bien souvent, ce n'est pas très clair. Gilles Lavrousse, lui, a le mérite de venir ce matin.

04:53Je sais qu'il n'a pas très envie de venir. Chloé, vous raccrochez votre téléphone. Qui vous appelle ? C'est un ministre, Chloé ? Non ?

04:59Bon, allez. Il est quelle heure ? Il est 8 h 30. Vous êtes sur Sud Radio. Le ministre des Sports avec nous dans un instant.

05:07Et le rappel des titres... Merci à toutes les deux. Et le rappel des titres de l'actualité avec Laurie Leclerc. Laurie.

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