Fusillades, trafic de drogue : Que se passe-t-il à Grenoble ?

Sud Radio

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Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:04Vous réagissez 0826-300-300 le matin, vous réagissez sur tout ce que vous entendez tout à l'heure, Chloé Morin.

00:11Je rappelle que mon invité à 8h35 sera l'ancien patron des députés Renaissance à l'Assemblée Nationale,

00:22qui est aujourd'hui toujours député, puisqu'il est député Renaissance de Paris, Sylvain Maillard.

00:27Je vais lui parler du gouvernement, la composition du gouvernement, du budget, enfin il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de sujets qui vous font réagir.

00:35Mais je voudrais revenir sur cet agent communal tué par balle à Grenoble au petit matin hier.

00:39Enfin, au petit matin, il était 7h30, il était là, il passait, il a voulu secourir quelqu'un,

00:44et l'homme qui a percuté la voiture d'une vieille dame au moment de s'enfuir lui a tiré dessus, deux balles, et il en est mort.

00:53Alban est grenoblois, et Alban est avec nous. Bonjour Alban.

00:56Bonjour Jean-Jacques.

00:57Bonjour, c'est inacceptable ce qui s'est passé, vous êtes grenoblois.

01:00Je parlais tout à l'heure au conseiller municipal de l'opposition, qui était avec moi en direct cette heure-ci,

01:08je lui disais mais Grenoble c'est une ville où la violence, malheureusement, malheureusement, est quotidienne, ou presque quotidienne.

01:15Je ne veux pas faire de Grenoble Chicago, je ne veux pas.

01:19Mais néanmoins, l'insécurité n'est pas un sentiment.

01:22Il y a un problème d'insécurité dans cette ville.

01:27Incontestablement, vous avez cité Jean-Jacques, la ville de Chicago a des seins,

01:32puisqu'il y a quelques temps en arrière on appelait Grenoble encore Chicago City.

01:37Et oui, c'est pour ça que je viens de parler.

01:39Voilà, donc je veux dire, si on arrive à avoir ce genre de langage, c'est qu'il y a quand même une part de réalité.

01:47Et donc oui, moi je regrette, je suis assez triste pour ma ville de voir cette situation qui perdure en toute impunité.

01:58Je regrette également de voir les autorités de la ville surfer sur cette actualité en orchestrant une cellule de crise

02:10et en essayant de démontrer que les choses sont gérées.

02:16C'est une catastrophe.

02:17A Grenoble, le matin, quand vous passez dans certains quartiers, notamment à quartier Mistral,

02:23vous allez voir des gens, vous allez voir des jeunes qui sont assis sur des meubles de camping.

02:30Vous savez, les fauteuils que vous avez à la plage, etc.

02:33Ou même des canapés.

02:35Et en fait, c'est des points de deal.

02:38C'est des points de deal.

02:39Et en toute impunité, donc à un moment donné, non pas que les forces de police ne fassent rien.

02:45Mais quand elles interviennent, les forces de police, évidemment, tout le monde s'en va, s'en fuit.

02:49Et puis, une fois que les forces de police disparaissent, évidemment, le trafic se réinstalle.

02:58Exactement.

02:59Donc il y a, si vous voulez, moi je regrette, je suis hyper respectueux des forces de l'autorité,

03:05des pompiers, de la police, de la justice, des médecins, du personnel médical.

03:12Pour moi, c'est des professions hyper respectables.

03:15Mais comment font-ils, Jean-Jacques, pour trouver du sens à leur action,

03:20lorsqu'effectivement on leur demande d'intervenir ou pas,

03:24et on voit que les situations continuent en toute impunité ?

03:28Voilà.

03:29Moi je suis, vous n'avez sans doute pas échappé à une actualité récente

03:36qui a placé Grenoble comme étant une des villes dans un classement

03:40qui était la ville où on a la meilleure qualité de vie.

03:46Mais de qui se moque-t-on ?

03:49Bon, Alban, restez avec nous, Emmanuel est à Surenne aussi.

03:53Bonjour Emmanuel.

03:55Bonjour Jean-Jacques, comment ça va ?

03:57Ça va très bien.

03:58Vous avez entendu, Alban, Grenoblois ?

04:00Oui, oui, j'ai entendu, oui, c'est de crise à Grenoble.

04:05Il y a toujours les matamores de la sécurité,

04:09les tartarins de tarascans du crime qui nous expliquent qu'avec eux,

04:15on va se rendre à voir, ça va être nettoyé,

04:17on connaît ça depuis Nicolas Sarkozy, puis ensuite on a Darmanin qui...

04:21Mais vous allez regarder, c'est extraordinaire !

04:24J'ai réussi à ce qu'il n'y ait pas d'incident dans la capitale.

04:27Oui, il y avait 40 000 policiers en ville,

04:30il n'y avait plus d'habitants et des grilles partout.

04:32C'est formidable.

04:33On ne peut pas vivre comme ça.

04:34La vie quotidienne n'est pas faite d'événements exceptionnels.

04:37Au lieu de dépenser des dizaines de milliards pour faire naviguer,

04:41pour faire nager dans la Seine,

04:43enfin des milliards en tout cas, pour nager dans la Seine,

04:46on aurait pu en conserver un pour faire quoi ?

04:51Pour faire 50 000 places de prison.

04:54Parce que la raison majeure pour laquelle ces types se promènent dans les rues

04:58et tirent sur tout le monde, c'est qu'ils sont condamnés,

05:01mais il n'y a pas de place en prison,

05:02alors on fait des peines légères pour qu'ils ne soient pas emprisonnés.

05:04Emmanuel, d'abord il faut 10 ans pour construire une place de prison,

05:08ensuite vous savez...

05:10Je suis désolé, vous demandez des entrepreneurs en bâtiment,

05:14les gars peuvent vous construire des bâtiments,

05:18en tout cas du provisoire, il n'y a aucun problème,

05:22en 6 mois ils vous construisent des bâtiments partout.

05:25Ce n'est pas un souci.

05:27Mais Emmanuel, je ne suis pas sûr que ce soit les places de prison

05:31que l'on construirait pour échanger le trafic.

05:36Il faut s'attaquer à autre chose, à l'origine du trafic, sans aucun doute.

05:41Parce que tout ça c'est sur fond de trafic de stupéfiants.

05:45Alban, vous êtes grenoblois, c'est ce que vous disiez tout à l'heure.

05:48Mais bien sûr.

05:50Ecoutez, votre interlocuteur parlait de place de prison,

05:55il y a une prison qui se trouve en périphérie de Grenoble,

05:58je l'ai connue depuis mon enfance,

06:00elle n'a jamais changé de capacité en taille,

06:03elle n'est pas forcément mise aux normes,

06:05donc il y a à la fois un problème, je suis d'accord avec votre auditeur,

06:09j'ai l'impression qu'on a de la gêne,

06:13c'est comme une preuve d'échec que de devoir faire grandir les prisons.

06:20C'est comme si on disait qu'on a raté quelque chose de faire grandir les prisons.

06:24Je voudrais en revenir à l'autorité que peut avoir la police.

06:29Vous vous rendez compte, j'installe mon fils de 18 ans en Espagne,

06:36à Alicante, pour faire des études de kiné.

06:39Je découvre la ville et je me rends compte d'une hyper pression de la police

06:46qui tourne, qui rôde, ils ont des matraques,

06:50la ville vit en toute sécurité, il n'y a aucun débordement.

06:55Mais par contre, s'il y a le moins de débordement,

06:58ils agissent et ils ont l'autorité de contrôler la situation,

07:01si je peux m'exprimer.

07:03Aujourd'hui, on n'a pas cette capacité en France de le faire,

07:08il n'y a pas la volonté.

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