L’appartenance à la France est-elle une chance pour nos territoires d’outre-mer ?

Sud Radio

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Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Frédéric Brindel.

00:04C'est la grosse actualité de ce matin, l'arrivée de François Bayrou, Elisabeth Borne, Manuel Valls,

00:10cinq ministres au total en plus du premier, qui ont atterri tout à l'heure à Mayotte,

00:16toujours toujours en proie à ces terribles situations conséquentes, aux terribles chis d'eau.

00:25Nous avons posé la question sur les réseaux sociaux de Sud Radio.

00:30L'appartenance à la France est-elle une chance pour nos territoires d'outre-mer ?

00:35Pour l'instant, vous dites oui à 53%.

00:39Vous réagissez au 0826-300-300 avec nous Philippe de Fort-de-France en Martinique.

00:46Bonjour Philippe.

00:47Bonjour, bonjour.

00:49Nous aurons également Julien de Viry-Châtillon.

00:53Viry-Châtillon, c'est déjà l'Essonne ou encore le Val-de-Marne, Julien ?

00:57C'est déjà l'Essonne.

00:58C'est déjà l'Essonne, ben oui, on s'avance.

01:01Bon, on commence par Philippe, Julien, vous restez avec nous, on va échanger tous les trois.

01:05Bien sûr, les auditeurs de Sud Radio ont la parole, c'est parlons vrai.

01:09Philippe a cette question, alors c'est vrai qu'elle est un peu provocatrice, je l'assume.

01:13L'appartenance à la France est-elle une chance pour nos territoires d'outre-mer ?

01:16Vous, depuis la Martinique, vous dites quoi ?

01:20Alors, on ne va pas être hypocrite, oui, ça peut être une chance pour la France,

01:25mais la France est une chance pour nous, mais nous sommes aussi une chance pour la France.

01:29Géopolitiquement parlant, nous sommes bien une chance pour l'État français.

01:35C'est très important ce que vous dites, Philippe.

01:37Je vous interromps parce qu'hier, avec Amélie Béguin qui prépare la matinale avec nous,

01:42on s'est dit mais on aurait pu la poser dans l'autre sens aussi, cette question.

01:46Mais c'est ça qui était important, allez-y, continuez.

01:49D'accord, donc je disais ça.

01:51Ensuite, vu ce qui s'est passé à Merthe et vu ce qui s'est passé aussi déjà ici chez nous,

01:56on a déjà eu des cyclones, on a déjà eu des problèmes,

01:58donc c'est vrai que l'appartenance à l'État français dans ce genre de situation est quelque chose de favorable.

02:07Je vois les îles indépendantes qui sont autour,

02:10Sainte-Lucie, La Dominique ou les autres, quand ils sont touchés par un cyclone,

02:14ont beaucoup plus de mal à se relever

02:17que nous faisons partie d'un département français,

02:20parce que nous sommes un département français.

02:22Donc oui, c'est vrai qu'on a quand même cette chance d'avoir au-dessus la France, l'État français,

02:30puis quand il faut, c'est relever les manches et c'est faire les choses correctement.

02:35Alors vous, Philippe de Fort-de-France, vous le dites avec un peu plus de diplomatie

02:39que le président de la République qui lui, Emmanuel Macron, avait dit à Mayotte

02:43vous seriez plus dans la merde, je reprends les propos du président de la République.

02:48Allez-y, Philippe.

02:50Oui, maintenant, les politiques de Macron n'ont pas non plus été favorables pour nous non plus,

02:53alors il ferait mieux de se taire aussi un petit peu quelque part

02:56et de mettre de l'eau dans son vin, parce que ce n'est pas toujours clair ce qu'il a fait ici.

03:00Nous, la preuve en est, là, il y a un budget qui va être voté,

03:03on va retirer combien, je crois, 200 ou 300 millions pour les départements et territoires d'Outre-mer,

03:08alors qu'on en a un besoin extrême.

03:11Il y a une pauvreté, il y a tout ça qui fait qu'il y a un climat social, un climat ambiant qui est délétère.

03:19Et ça, c'est à cause de tout ça.

03:22On a un mouvement, c'est ainsi la contre-la-vie chère,

03:25qu'on soit d'accord ou pas avec l'association qui met le mouvement, c'est un autre problème,

03:28mais sur le fait, le fait est là.

03:30Oui, la vie est trop chère, les impôts sont les mêmes, les taxes sont les mêmes, le SNIC est le même,

03:38mais on a 40, 60, 70, 80, voire 100% de vies plus chères, beaucoup plus chères.

03:44On paie des trucs, c'est aberrant.

03:46Oui, la plaquette de beurre à 8 euros, quelque chose comme ça, quoi.

03:49On ne parle pas des pièces détachées automobiles, on ne parle pas de tous ces trucs-là.

03:53Pour l'instant, on reste focal sur l'alimentaire.

03:55Il faudra peut-être aussi un jour se poser la question sur les médicaments,

03:58parce que c'est aussi une autre histoire.

04:00Mais voilà, tout ça, c'est un tout.

04:02Alors, la chance, elle est là, oui, elle est là.

04:04Oui, moi, je suis fier de mon pays, je suis fier de mon drapeau.

04:08J'aimerais continuer, mais il y a trop de barrières, il y a trop de choses qui font que...

04:14Alors, point de vue super important, Philippe, depuis Fort-de-France et depuis la métropole Julien de Viry-Châtillon.

04:21Vous, vous dites quoi ?

04:22Alors, à cette question, on le rappelle pour les auditeurs de Sud Radio,

04:25l'appartenance à la France est-elle une chance pour nos territoires d'outre-mer ?

04:28Vous dites quoi, Julien ?

04:30Alors, moi, je dis que oui, effectivement, c'est une chance aussi,

04:32mais le problème, c'est qu'en application, dans les faits, c'est dramatique.

04:36Et ça ne se passe pas comme il faudrait.

04:38Moi, j'ai une vision un peu plus différente.

04:40Moi, je pense qu'il faudrait plutôt une indépendance des îles

04:44et qu'elles gardent quand même un partenariat avec la France

04:47sur les questions géostratégiques et de protection militaire.

04:50C'est-à-dire qu'en fait, nous, on garde les îles-là, uniquement,

04:53on ne va pas se mentir, c'est dû que ça serait hypocrite,

04:55uniquement pour avoir des bases militaires étalées un peu partout dans le monde

04:59pour avoir une capacité de réaction et de force de frappe importante.

05:03Pour le reste, on n'exploite pas de minerais particuliers,

05:06on n'a pas d'intérêt autre,

05:10mis à part d'avoir des zones, on va dire, des zones maritimes importantes

05:15étalées à travers le monde.

05:17Donc, en fait, et vivre dans des îles aussi isolées,

05:21je pense que c'est pas pour rien que les gens, ils ont une indépendance,

05:25ils ont une origine, ils ont une façon de vivre qui s'est adaptée à l'environnement.

05:31Je pense que voilà, on vit en fonction de notre environnement.

05:33– Sur la façon de vivre, justement, Julien, sur la culture finalement,

05:36il y a ceux qui se sentent très français.

05:38Alors souvent le sport d'ailleurs, bon moi je viens du sport,

05:41mais ça aide, c'est-à-dire les Guadeloupéens, les Martiniquais,

05:44on les réunionnait, on les a souvent associés, les médailles,

05:49mais c'est vrai que par exemple, Mayotte,

05:52c'est un peu moins présent dans le quotidien.

05:55Il y a aussi une histoire de rapprochement culturel.

05:59Vous le sentez, Julien, ou pas ?

06:01– Oui, j'entends bien, mais ça ne veut pas dire que ce n'est pas parce que

06:04deux pays prennent leur indépendance mutuellement

06:06qu'ils doivent être ennemis, fratricides forcément derrière.

06:09On peut tout à fait avoir une indépendance, avoir une gestion propre à Mayotte

06:13et une gestion française propre à la France,

06:15et tout simplement garder quand même une base militaire qu'on louerait,

06:20un peu comme font quasiment tous les pays, tous les autres pays du monde,

06:24enfin les Américains, parce qu'ils sont en Irak,

06:26ils n'y sont pas en territoire investi,

06:29et pourtant c'est les premiers...

06:31– C'est une situation effectivement un petit peu différente.

06:35Philippe et Julien, Philippe de Fort-de-France en Martinique,

06:38Julien de Véry-Châtillon dans l'Essonne.

06:40Merci à tous les deux, vous avez réagi au 0826-300-300.

06:44Continuez de répondre à cette question,

06:46l'appartenance de la France est-elle une chance pour le territoire d'outre-mer ?

06:49Vous dites oui ou non, n'hésitez pas, il est 8 heures.

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