Rugby : Inculpé de viol en Argentine, le rugbyman Oscar Jégou ovationné par le public de La Rochelle

Sud Radio

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Transcript

00:00— Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin. — Il est 8h24. On en parle. On en parle avec vous, Maxime Trouleau.

00:08Ce fut une ovation qui fait polémique ce week-end, une ovation pour Oscar Gégou. Rappelez-nous.

00:16— Oui, le troisième ligne français du Stade Rochelet. Toujours Jean-Jacques accusé de viol mis en examen avec son coéquipier du 15e de France,

00:23Hugo Auradou, qui attendent tous les deux un non-lieu dans une affaire, donc, ou pas, ou pas. Ils sont pour appel soupçonnés d'avoir agressé,

00:31violé une jeune femme en Argentine dans leur chambre d'hôtel en pleine tournée. C'était avec l'équipe de France en Amérique du Sud l'été dernier.

00:37Et donc en attendant qu'il soit innocenté ou pas par la justice argentine, eh bien Oscar Gégou a donc été ovationné par son public

00:44samedi soir à La Rochelle, auteur d'un bon match. Il est vrai, avec un essai à la clé et une victoire finale contre le Stade français.

00:51— Gégou ! Gégou ! Gégou ! Gégou ! Gégou ! Gégou ! Gégou ! Gégou ! Gégou ! Gégou ! — On l'entend, hein. « Gégou ! Gégou ! » tombent des tribunes.

00:58— Tout le stade qui a scandé le nom de Gégou. — Voilà. Bon, voilà. Une vidéo partagée par nos camarades, d'ailleurs, de Sud Radio Rugby depuis le stade,

01:05vue plus de 700 000 fois sur Twitter et qui a provoqué de très nombreuses réactions. Beaucoup, beaucoup se sont indignés non seulement qu'ils puissent

01:12rejouer, comme Hugo Aradou dès le début octobre, mais qu'il soit surtout acclamé.

01:16La honte très dérangeante et malvenue peut-on lire ?

01:19Les commentaires sous cette vidéo me rassurent. Comment peut-on l'acclamer

01:23même sans forcément le huer ?

01:25Un autre explique les Rochelets qui scandent le nom de Gégou, c'est limite.

01:29Oui, il y a la présomption d'innocence, mais il y a aussi un monde où il est

01:32coupable, écrit un internaute. Qu'est-ce que vous en pensez ?

01:36Chloé Morin.

01:37C'est un sujet compliqué.

01:40D'abord, il y a la présomption d'innocence.

01:42Oui, indispensable.

01:44Donc ça, c'est très important.

01:46Est-ce que pour autant il fallait l'acclamer ?

01:49Je ne sais pas.

01:51Le sentiment que j'ai aujourd'hui, c'est que normalement on devrait pouvoir se dire

01:55attendons que la justice passe et la justice arrivera à déterminer

02:00s'il est coupable ou non.

02:02J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de dysfonctionnement dans la justice

02:05aujourd'hui

02:06sur les affaires de violences sexuelles et sexistes

02:09et en particulier quand ça vise des puissants,

02:13des gens connus, des gens du monde du cinéma.

02:16On a l'impression que la justice ne les juge pas de la même manière que les autres.

02:20Et du coup, je peux comprendre que les gens, au bout d'un moment,

02:23mettent la justice à distance et jugent par eux-mêmes.

02:28Et c'est ça qui est déplorable.

02:31Et applaudissent et scandent le nom de Gégou.

02:32Qu'est-ce que vous en pensez, Eric ?

02:34– D'abord, pardonnez-moi, mais on ne sait pas s'ils bénéficieront d'un non-lieu,

02:39mais le moins qu'on puisse dire,

02:42ils ont un peu suivi, parce que moi je suis un fan du Stade Rochelet,

02:44donc je vais parfois à Marcel Defranc de les applaudir, vous voyez.

02:49Le moins qu'on puisse dire, c'est que le témoignage de la femme

02:52qui dit avoir été agressée, il est plus que brinque-ballant,

02:55il y a plein de vidéos, de trucs.

02:57Ils attendent depuis des semaines et des semaines un non-lieu.

03:00– La direction du Stade Rochelet a décidé de le faire jouer.

03:05– Oui.

03:06– C'est leur responsabilité de le faire jouer hier contre le Stade français.

03:09– Oui, bien.

03:10– Dès l'instant où il joue, et il fait un bon match, vous voulez quoi ?

03:14Vous voulez que les supporters du Stade Rochelet,

03:17il fait partie du Stade Rochelet, Gégou ? Le siffle ?

03:19Non, la responsabilité c'est de le faire jouer.

03:22Dès l'instant où vous le faites jouer,

03:24c'est pas pour qu'il soit sifflé ou qu'il n'ose pas prendre la balle.

03:28Donc si vous voulez, moi je suis très embêté comme Chloé,

03:32mais la direction du Stade Rochelet fait jouer Gégou,

03:36il fait un bon match, je peux vous dire qu'il a fait un bon match,

03:39et ça me fait du mal de le dire face au Stade français,

03:41il a fait un gros match, il a marqué un essai.

03:43Dès ce moment-là, vous voulez quoi ?

03:45Vous voulez que les supporters, les fans, à Marcel Deflante,

03:48dans le stade mythique du Stade Rochelet,

03:50le sifflent ou l'apologisent pas, ça n'a pas de sens.

03:53– Ça permet aussi de rappeler que la justice sur ces affaires-là,

03:56quel que soit le point de vue dans lequel on se place,

03:58de la victime ou de l'agresseur potentiel, va trop lentement.

04:01C'est pas normal que parfois…

04:03– Là c'est la justice argentine.

04:04– Là c'est la justice argentine, mais c'est la preuve

04:06que c'est le même problème dans tous les pays.

04:08Mais la justice française va particulièrement lentement, c'est vrai.

04:11Donc peut-être qu'en France ça aurait mis encore plus longtemps.

04:13Mais c'est vrai qu'il attend toujours une décision, un non-lieu, quelque chose,

04:17et les cas similaires sont très nombreux en réalité.

04:22Et lorsque vous vivez, que vous soyez victime

04:25ou que vous soyez agresseur potentiel qui clame son innocence,

04:28lorsque vous vivez parfois dans cette situation-là d'entre-deux

04:32pendant des années, c'est une injustice rajoutée à la justice.

04:37– Je rappelle juste une chose, moi je suis pas dans le dossier,

04:40mais je rappelle juste une chose, c'est que dans cette affaire

04:43de viol présumé et d'agression sexuelle,

04:46Gégou et son collègue du Stade français ont d'abord été incarcérés,

04:50puis mis en résidence, surveillés, avec interdiction de quitter le territoire argentin,

04:55puis on leur a donné l'autorisation de rentrer en France.

04:59Puis on leur a dit qu'ils allaient avoir un non-lieu.

05:02Puis la justice argentine ne rend pas ce non-lieu.

05:04Alors ou bien elle a des nouveaux éléments, ou bien il y a quand même un problème.

05:10Parce que, enfin je ne vais pas rentrer dans le détail,

05:12mais regardez tous les témoignages qui ont été apportés,

05:14notamment le chauffeur de taxi qui a recueilli cette femme

05:17qui dit avoir été agressée.

05:19Le type dit qu'elle n'avait pas l'air du tout confuse,

05:22elle n'était pas amochée et elle n'avait pas l'air paniquée.

05:26Donc il y a quand même un certain nombre d'éléments.

05:28C'est pour ça que la direction du Stade Rochelet a décidé de le faire jouer.

05:33C'est cette responsabilité qu'il faut peut-être mettre en cause,

05:36mais pas le fait qu'on applaudisse un très bon joueur de rugby.

05:40— Merci à tous les deux.

05:44Et j'ai une pensée quand même.

05:46Enfin j'ai une pensée, ça ne sert à rien,

05:49mais vous avez entendu le témoignage à 7h10 de cette jeune iranienne.

05:53C'est une image, c'est iconique.

05:55C'est comme le chinois Plastine Anne Meigs avant les chars.

05:59C'est pareil, ça va rester dans le monde entier.

06:02Vous êtes d'accord ?

06:03— Ah oui, oui, oui, moi je trouve le...

06:05— C'est le même genre de symbole,

06:06mais il faudrait que les gouvernements des pays occidentaux réagissent plus.

06:08Les montants créneaux, les chancelleries,

06:10enfin qui fassent de cette femme, qui demandent des nouvelles.

06:12Elle a été placée en hôpital psychiatrique,

06:14ils sont venus droguer.

06:15Vous savez quand vous n'êtes pas...

06:16— Elle a été frappée, totalitarisme islamiste,

06:19vous vous êtes considéré comme fou.

06:21— Oui.

06:22— Bien, merci.

06:23Il est 8h30, merci.

06:24Je suis avec Louis Aliot dans un instant.

06:26En attendant, le rappel des titres de l'actualité avec vous,

06:29Laurie Leclerc.

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