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Avec Me Béatrice Zavarro, avocate de Dominique Pelicot

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-11-26##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Il est 7h39, vous êtes sur Sud Radio, en direct avec nous, et je l'en remercie,
00:08maître Béatrice Zavarro, avocate de Dominique Pellicot.
00:13Maître Zavarro, bonjour.
00:15Bonjour, monsieur.
00:16Bonjour, merci d'être avec nous.
00:18Les réquisitoires dans le procès des viols de Mazan,
00:23les réquisitoires ne sont pas terminés.
00:25Le réquisitoire n'est pas terminé suite aujourd'hui.
00:28Hier, au terme de près de trois mois d'audience,
00:32le ministère public a requis
00:36la peine maximale contre Dominique Pellicot
00:39soit 20 ans de réclusion criminelle pour,
00:42je cite l'avocate générale,
00:45« ses agissements abjects ».
00:48Comment a réagi Dominique Pellicot, maître Zavarro ?
00:52Dominique Pellicot a réagi avec lucidité,
00:55parce que depuis l'instruction et depuis cette audience,
00:58j'ai toujours prévenu et j'ai toujours dit à Dominique Pellicot
01:02que les réquisitions tutoieraient le maximum légal, et c'est le cas.
01:06Donc nous savions que la peine requise à notre encontre
01:09serait la peine de 20 années de réclusion criminelle.
01:12C'était pour nous une évidence.
01:15C'était pour vous une évidence, vous allez défendre,
01:18vous défendez depuis le début du procès Dominique Pellicot,
01:21vous allez plaider pour le défendre.
01:24Quel sera l'axe de votre plaidoirie ?
01:27Comment allez-vous le défendre ?
01:30Je ne peux pas encore répondre à cette question,
01:33parce que les idées sont là, mais la rédaction n'est pas encore tout à fait faite.
01:36En général, je la fais la nuit précédant la prise de parole.
01:41Mais quoi qu'il en soit, je crois qu'il faut un petit peu sortir
01:45de la face sombre de Dominique Pellicot pour aller un peu plus vers la lumière.
01:48C'est tout ce que je peux pour l'instant dévoiler de mon propos.
01:51Quelle est cette lumière dans la personnalité de Dominique Pellicot ?
01:55Vous savez, les experts n'ont pas écarté non plus cette lumière.
01:59C'est-à-dire que vous avez affaire à un homme
02:02qui a une personnalité clivante,
02:05mais qu'il y a un côté très bon chez Dominique Pellicot
02:08que les experts ont dénoncé.
02:10Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont messieurs Layé et Bensoussan.
02:13Vous avez une Madame Pellicot qui vient dire
02:16qu'elle avait un homme à la maison qui était bien.
02:19Toutes les compagnes et toutes les soeurs et toutes les femmes
02:22et toutes les mères des gens qui sont dans cette salle
02:24et qui disent de tous que ce sont des hommes biens et des hommes bons
02:27et des hommes respectables et respectés.
02:29Voilà, donc nous sommes dans un dossier qui est très particulier de ce chef-là.
02:33– Pour l'avocate générale qui a entendu tous ces témoignages,
02:38il ne fait aucun doute que la personnalité de Dominique Pellicot
02:41est structurée sur le mode pervers.
02:43Je la cite, « Marie attentionnée, grand-père complice, père affectueux,
02:46capable d'infliger en toute confiance à sa femme et à sa famille
02:50une souffrance indicible par ses actes ».
02:54– Oui.
02:55– Voilà ce que dit l'avocate générale.
02:57– Ce n'est pas madame l'avocate générale qui le dit, ce sont les experts.
03:00Et ce sont des mots qui n'ont pas été une surprise pour nous
03:05puisque ce sont des mots qui ont été employés par les docteurs Layé et Bensoussan
03:08quand ils ont expertisé monsieur Pellicot.
03:11Donc nous savons ça, nous savons que c'est la toile de fond de cette affaire.
03:16Oui, tout à fait.
03:17– Est-ce que les réquisitions du parquet se sont éloignées un petit peu
03:23de la personnalité de Dominique Pellicot ?
03:27– Je pense que le parquet a davantage axé son propos sur les faits
03:32et c'est bien normal, sur la gravité des faits et c'est bien normal
03:36et qu'effectivement la personnalité de Dominique Pellicot n'a pas mobilisé
03:42beaucoup de minutes dans les mots de l'accusation.
03:47Mais ça aussi je m'y attendais, je savais donc à un moment donné
03:50peut-être que mon rôle va être justement d'aller à l'inverse de cela.
03:54Mais sans pour autant oublier tout ce qu'on peut reprocher à Dominique Pellicot.
03:59– Est-ce que la popularité, l'aura dont bénéficie aujourd'hui Gisèle Pellicot
04:11a pesé, pèse selon vous sur le réquisitoire ?
04:17– Non, je crois que, je l'ai indiqué hier quand on m'a posé la question,
04:22non, je crois que l'accusation n'a pas pour habitude de se fier
04:27à ce que l'opinion publique pense d'un dossier
04:30et elle requiert toujours l'accusation en totale indépendance
04:33et surtout en rapport avec ce qu'elle peut penser
04:36et ce qu'elle peut apprécier de ce dossier et du fond de cette affaire.
04:40Donc bien sûr que l'opinion publique pèse sur cette affaire,
04:43bien sûr que la médiatisation pèse sur cette affaire
04:46parce qu'elle est d'une particularité terrible,
04:48mais en revanche l'accusation reste quand même très indépendante
04:51et prend des réquisitions en général dans ce qu'elle pense de cette affaire
04:55et de ce qu'elle pense qu'elle peut requérir
04:58en fonction des éléments qui lui sont donnés d'apprécier.
05:00– Je reviens à Dominique Pellicot, maître Zavarro,
05:03il sait qu'il va écouper probablement, nous verrons, de 20 ans de prison,
05:08il sait qu'il va, comment dire, il accepte cette peine, vous l'avez dit,
05:17hein maître Zavarro ?
05:19– Il accepte en tout cas les réquisitions pour l'instant qui lui sont proposées.
05:23– Il accepte la réquisition, il accepte ce qu'on lui propose,
05:28mais que dit-il ? Il dit j'ai commis une faute, je dois payer ?
05:33Plus qu'une faute, un crime, je dois payer ?
05:36– Oui, c'est plus qu'une faute, oui,
05:38mais ce sont aussi, je crois, les premiers mots de Dominique Pellicot
05:43quand il a entamé ces débats,
05:46c'est-à-dire qu'il savait qu'il encourait la peine maximale,
05:49pour l'instant, sous votre contrôle monsieur,
05:51la peine n'est pas encore prononcée à ce jour,
05:54mais pour autant il savait, il le sait, j'ai commis quelque chose de très grave,
06:01et je dois payer, oui, c'est une sorte de rédemption.
06:04– C'est une façon d'expier ?
06:06– C'est une sorte de rédemption, oui.
06:08– C'est une sorte de rédemption pour lui ?
06:11C'est comme ça qu'il reçoit ce réquisitoire ?
06:15– Il l'a reçu tel quel, en tout cas, bien évidemment,
06:18il l'a reçu tel quel, c'est normal, tout à fait.
06:21De toute façon, encore une fois, je l'y ai dit,
06:24de toute façon il n'avait pas besoin de moi pour savoir
06:26que les faits qu'il avait commis sont très graves.
06:28Donc de ce côté-là, il n'y avait pas d'ambiguïté possible,
06:31mais je l'y ai dit, sur l'échelle de 0 à 20,
06:34nous sommes dans le giron des 20 années
06:37qui sont susceptibles d'être réclamées à votre encontre, bien sûr.
06:40C'était une évidence pour nous.
06:42– Gisèle et Dominique Pellicot ont vécu longtemps ensemble,
06:45que dit-il aujourd'hui de son ex-femme ?
06:48– Il salue Dominique Pellicot, salue son courage,
06:52salue ce qu'elle devient pour les femmes,
06:56c'est-à-dire le symbole, etc.
06:58Donc oui, de toute façon, Dominique Pellicot n'a aucun mot à dire
07:03sur ce que fait sa femme, sur cette action aujourd'hui
07:07qu'elle a presque militante à l'égard des femmes, et c'est bien.
07:11– Et les réquisitoires concernant les autres accusés ?
07:15Qu'en pensez-vous Maître Zavarro ?
07:17– Je ne peux pas me prononcer là-dessus, monsieur.
07:21Vous comprendrez bien que je ne peux pas me prononcer là-dessus.
07:23Moi, ce que je vois, c'est que je vais plaider pour un homme
07:25qui n'a de pensées que pour sa femme et sa famille.
07:28Après, le réquisitoire pour les autres accusés,
07:31ça n'appartient qu'à l'accusation.
07:33– Vous allez plaider pour un homme qui ne pense qu'à sa femme et à sa famille.
07:38Est-ce que vous comprenez que certaines et certains
07:43reçoivent difficilement ce que vous dites ?
07:47– Alors, qu'on soit bien clair, il ne pense à sa femme et à sa famille,
07:53mais surtout aux dégâts causés, aux conséquences terribles
07:57qui ont induit ces faits-là, à l'explosion familiale,
08:00au traumatisme familial, au tsunami que les uns et les autres vivent.
08:04Mais ça, il en a une parfaite conscience et il en a très honte.
08:07Bien sûr qu'il en a très honte de cela.
08:09– Merci beaucoup Maître Zavarro d'avoir accepté d'être avec nous, ce matin en direct.
08:14– Je vous en prie Monsieur, merci à vous.
08:17– Merci beaucoup.
08:18– Au revoir.
08:19– Il est 7h47, vous êtes sur Sud Radio.

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