L'économie française va-t-elle profiter de l'effet Jeux olympiques ?

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-08-20##

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Transcript
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h-19h, Frédéric Brindel.
00:04C'est un plaisir d'être avec vous, vous l'avez compris, sérieux et souriant, c'est la devise.
00:10Avec nous, Catherine Evrard, présidente fondatrice de CE Consultants,
00:15qui est un cabinet de chasse de têtes de dirigeants, chasseuse de têtes de dirigeants,
00:20et donc spécialiste du monde de l'entreprise, ça va avoir son importance dans un instant.
00:25Mickaël Sadoun, notre chroniqueur, expert politique, là aussi, ça va avoir son importance dans un instant.
00:31Et puis Pierre-Yves Martin, consultant dans le monde de l'entreprise,
00:34qui parle à l'oreille des grands champions,
00:37et ils vont, évidemment, nos trois vraies voix, participer au grand débat qui arrive.
00:46L'INSEE envisage, je cite un effet J.O. sur la croissance française,
00:51de l'ordre de 0,3 points de PIB au troisième trimestre.
00:55Ajoutons que depuis la tenue de l'événement, l'atmosphère vire à l'enthousiasme dans notre beau pays.
01:01Le centre de droit et d'économie du sport de Limoges estime que les Jeux Olympiques
01:06sont susceptibles d'avoir généré sur une période d'environ 15 ans,
01:08qui a donc débuté, qui perdurera jusqu'à 2034,
01:13généré entre 6 et 11 milliards d'euros en termes de retombées économiques.
01:18Pourtant, la parenthèse et l'instabilité politique paralysent nos entreprises
01:22et l'angoisse rôde chez nos acteurs de l'économie.
01:26Nous vous posons la question, je vais vous donner la tendance dans un instant,
01:29c'est sur le compte X de Sud Radio.
01:31Dites-nous, est-ce que l'économie française va-t-elle bénéficier de l'effet Jeux Olympiques ?
01:37Vous nous appelez aussi pour nous dire ce que vous en pensez,
01:39si vous vivez comme ça a été le cas déjà hier, on en a parlé avec des agriculteurs,
01:43si vous voyez que l'économie française vire à l'inquiétant et que des tendances vous inquiètent,
01:51ou alors d'autres, bien sûr, qui vous rassurent, on n'est pas obligés d'être négatifs.
01:56Une tendance, cher Pierre-Yves Martin, qu'est-ce que disent les entreprises en ce moment ?
02:03On a l'impression qu'elles ont tout bloqué de leur budget.
02:05Alors, il y a eu deux, à ce stade, il y a pour ma part, deux temps forts.
02:13Le premier temps fort, c'est juste avant les JO.
02:16Là, c'est grosse inquiétude perçue.
02:18Blocage de toutes les allocations budgétaires, de toutes les lignes d'investissement.
02:23En réaction à la dissolution ?
02:24En réaction à la dissolution, en réaction aussi au contexte économique qui est incertain,
02:32et à l'impact possible de l'organisation des JO sur notamment la vie parisienne,
02:38la vie économique parisienne.
02:40Et il y a un deuxième temps fort qui est fin juillet début août,
02:44qui commence fin juillet début août,
02:47où il y a une espèce de réconciliation un peu nationale, en tout cas sociétale,
02:53où les gens, les Français se mettent à exprimer leur soutien,
02:58leur passion pour le sport, pour les JO, pour Paris, pour la France, etc.
03:02Ça n'a pas forcément d'impact sur l'économie française, ça c'est certain,
03:07mais en tout cas, dans la tête de nos concitoyens, ça a un impact fort.
03:11C'est-à-dire qu'on marche aussi, c'est un peu comme en sport,
03:14c'est-à-dire que le monde de l'entreprise, de l'économie, marche aussi au mental.
03:17Exactement, et le mental du coup est meilleur, il y a eu un effet de soulagement,
03:23je ne sais pas combien de temps ça va durer, je perçois les mimiques de mes chers amis,
03:29qui vivent ce temps de veau, mais moi je perçois,
03:33j'ai peut-être un mauvais regard, mais je perçois quand même un effet de soulagement,
03:38un effet positif sur la psychologie des Français,
03:41je ne sais pas combien de temps ça va durer,
03:43mais ce qui est sûr, c'est qu'il faut en profiter.
03:44Catherine Evrard.
03:45Alors moi, je ne suis pas tout à fait de cet avis,
03:48même si je reconnais que ça a été un engouement exceptionnel, ces Jeux Olympiques,
03:52et que tout le monde était très heureux,
03:55sauf que d'abord, c'était très parisien, ne l'oublions pas, personne ne le dit, mais quand même...
04:00Non, il y a eu des lieux qui en ont profité, Marseille, Lille, Châteauroux...
04:04Oui, un peu, mais bon, deuxièmement, je pense que ceux qui se sont payés les Jeux Olympiques
04:09avant le Paralympique, où je viens d'entendre les prix,
04:11ont quand même dépensé beaucoup d'argent et ont surtout mangé sandwich, boisson, machin...
04:16Et je pense que l'effet, en tout cas concernant les Jeux,
04:20on ne le verra pas tout de suite, on le verra peut-être dans un an, deux ans.
04:23En revanche, sur l'entreprise, pour moi c'est très net,
04:26ça ne date pas des Jeux Olympiques, ni même de la dissolution.
04:29La dissolution, on a rajouté une louche, excusez-moi d'être grossière.
04:33Ça a commencé l'élection du député de l'Europe,
04:36ensuite l'élection à l'Assemblée Nationale,
04:39et depuis un moment, il n'y a aucune vision.
04:42Et je peux vous dire que je passe ma vie avec des grands patrons et des patatrons, les deux,
04:46et je vous dis franchement qu'ils ne sont pas sereins,
04:49et qu'ils sont inquiets, et qu'ils suspendent.
04:53Moi, j'ai franchement un volant de mission assez énorme,
04:56j'ai plein de fer au feu, mais ils attendent.
04:59Je ne sais pas ce qu'ils attendent, mais ils attendent, et ça, ce n'est pas très bon.
05:03Catherine Evrard, par rapport à ce que vous nous dites, il y a donc deux événements,
05:06et Pierre-Yves Martin, avec son talent habituel, nous l'a bien recontextualisé.
05:11Je vous adore Frédéric.
05:14Mon seigneur, il est l'or !
05:16C'est-à-dire qu'il y a la dissolution, donc là, on va dire que ça nous remet une plombée,
05:20mais après, il y a les JO, et là, finalement, c'est kif-kif, c'est un partout, la balle au centre,
05:25et on se retrouve à la même problématique.
05:28Est-ce que les politiques en ont conscience, Michel Saloune ?
05:31Parce que là, en fait, c'est l'effet politique plus que l'effet Jeux Olympiques
05:36qui joue sur l'économie.
05:37Bon, alors, c'est vrai que là, on a parlé de l'impact microéconomique,
05:40je travaille aussi avec des chefs d'entreprise, et je fais aussi plutôt le constat de Catherine Evrard,
05:44c'est-à-dire qu'ils sont un peu dans l'attentisme, et ils craignent notamment la venue du NFP au pouvoir.
05:50Oui, ils sont très frileux.
05:52Nouveau Front Populaire.
05:54Ils craignaient aussi l'arrivée du Rassemblement National avant le deuxième tour.
05:58De toute façon, le monde économique, en général, n'aime pas les extrémités politiques.
06:02Après, on en pense qu'on en veut, et puis la démocratie, c'est la démocratie,
06:05mais le monde économique n'est pas très friand de ça.
06:07Bon, c'est le regard microéconomique.
06:09Sur la macroéconomie, l'impact des JO est relativement décevant.
06:13C'est-à-dire qu'il y a eu des études économiques qui ont été faites avant les JO,
06:16par exemple la Banque Odeau-BHF, ou par exemple l'OFCE,
06:19qui est un institut d'économistes, je dirais, non intéressés, entre guillemets,
06:23et qui prévoyait des retombées économiques de l'ordre de 15 milliards d'euros.
06:27On est plutôt aujourd'hui à 10 milliards d'euros.
06:29C'est bien, mais quel a été l'investissement ?
06:31Essentiellement dans le tourisme ou pas ?
06:3360% pour le tourisme et 30% dans la construction.
06:38Donc vous voyez qu'en réalité, les dépenses publiques ont alimenté l'économie
06:42à hauteur de ce qu'elles ont été investies.
06:44On a dépensé 10 milliards.
06:45Il y avait beaucoup d'investissements privés aussi quand même dans ces JO.
06:49Oui, mais bon, c'est quand même l'État qui a régalé,
06:51parce que les constructeurs, etc., ils ont bénéficié aussi de la main de l'État.
06:56Mais l'État a régalé, mais l'État a reçu en retour,
06:59parce que les prix des places...
07:01L'État va probablement recevoir un peu en retour,
07:04mais voilà, l'impact économique est à peu près le même.
07:06C'est-à-dire qu'il a dépensé 10 milliards,
07:08il va récolter à peu près 10 milliards.
07:09Pour ceux qui ont fait un petit peu d'économie,
07:11ça s'appelle le multiplicateur keynésien.
07:12Il est à peu près de 1 pour cet investissement.
07:15Donc ce n'est pas remarquable non plus.
07:17Après, concernant le mental, je ne sais pas,
07:19j'espère que ça va influer sur l'économie et qu'on va avoir une belle rentrée.
07:23Sandra est avec nous au 0826 300 300.
07:25Les auditeurs, dites-nous ce que vous en pensez.
07:28Comment sentez-vous l'évolution de l'économie ?
07:31Après avoir pris ce bol d'air olympique.
07:34Sandra, depuis la Vendée, depuis Chaland précisément,
07:38vous sentez une économie qui peut repartir
07:42ou dans le quotidien, vous dites ça ne change rien ?
07:47Alors plusieurs choses.
07:48La première, c'est que je suis courtier en crédit immobilier.
07:51Très intéressant.
07:52Je peux vous dire ce qui se passe un petit peu.
07:54Alors à mon humble niveau, je ne veux pas le refler ni de la France
07:58ni de la Vendée dans sa totalité,
07:59mais il y a clairement un ralentissement important
08:02qui est dû à ces multifactoriels,
08:07les taux qui ont augmenté,
08:08le coût de l'immobilier qui n'a pas encore suffisamment baissé
08:11pour permettre d'amortir cette hausse de taux,
08:14la suppression de certaines aides pour les jeunes,
08:18entre autres pour les primo-accédants.
08:19Bref, ce n'est pas limpide.
08:22Les artisans que je rencontre sont plutôt sur des prises de commandes habituelles sur un an.
08:27Là, ils sont plutôt sur du 3 voire 4 mois.
08:30Donc, ça reste peut-être plus normal qu'en 2018-2019.
08:35C'était un peu particulier entre 2021 et 2023.
08:39Donc, il ne faut peut-être pas se fier au pic,
08:42mais c'est quand même un peu inquiétant.
08:44Et autre chose, sur la côte,
08:46puisque là, à Châlons, on est près de la côte
08:48et j'ai aussi de la famille sur la Charente-Maritime,
08:51les gens ne consomment pas.
08:52Donc, les gens sont là.
08:55On parlait de Keynes tout à l'heure.
08:57Pour le coup, c'est l'histoire de la relance par la consommation.
09:00Vous le sentez, les gens ne consomment pas sur la côte atlantique.
09:04Dans l'ensemble, ils sont là.
09:05Il y a eu une petite baisse des réservations dans certains campings,
09:08mais dans l'ensemble, les gens sont présents.
09:11Par contre, vous voyez, j'ai une de mes belles-filles qui vend des glaces.
09:14Et bien, ils vendent beaucoup moins de glaces.
09:15Parce qu'une glace, quand on est une famille de 5,
09:18c'est 30 euros pour juste avoir chacun une glace.
09:21Si d'ailleurs, on pouvait baisser le prix de la boule, ça ne serait pas mal.
09:24Parce que des fois, il y a quand même un peu désavoué.
09:26Moi, je suis un fan de glace, mais bon.
09:27Oui.
09:29Sauf que le patron, moi, je le connais,
09:31que lui aussi, ses charges ont augmenté.
09:34Donc voilà, il fait ce qu'il peut pour arriver à maintenir son affaire lui aussi.
09:39Et que du coup, les perspectives des élections et entre autres de triple pouvoir,
09:47ce monstre à trois têtes qui n'arrive pas à sortir là,
09:51ce n'est pas très rassurant pour l'économie ni pour la population.
09:55Parce que voilà, ça ne va pas être dans l'instabilité.
09:57Moi, je ne suis pas une grande économiste,
09:58mais je me dis qu'on est parti pour quelques années de bazar et de non-décision.
10:03Surtout, qui risque d'être compliqué.
10:05Alors, c'est assez intéressant, d'ailleurs, que vous disiez,
10:09je ne suis pas une grande économiste.
10:10Mais j'étais juste en train de me faire, Sandra, la réflexion
10:14qu'à travers des cas concrets, finalement,
10:16toutes les grandes thématiques de l'économie
10:19nous ressautaient à la figure, et notamment celui de la consommation.
10:23Par rapport à ce que dit Sandra, Pierre-Yves Martin,
10:26juste pour vous dire, sur la consultation,
10:29évidemment, on s'y attendait un peu, selon vous,
10:32l'économie française va-t-elle profiter de l'effet Jeux Olympiques ?
10:34Vous dites non à 92%.
10:36Bon, je dirais, tiens, il y a 8% quand même, voilà.
10:39Mais c'est vrai que s'il n'y avait que les Jeux Olympiques,
10:43finalement, on pourrait espérer, mais tout revient au quotidien, Pierre-Yves Martin.
10:47Oui, mais on a tous une part de responsabilité.
10:51Je reconfirme ce que j'avais évoqué tout à l'heure,
10:56il s'est passé, au niveau de la consommation,
10:58un déclic entre fin juillet et début août,
11:01où les commerces de proximité,
11:03et je ne parle pas des commerces à Paris,
11:04je parle des commerces sur le territoire national,
11:07ont vu, enfin, un redécollage de leur activité.
11:12De manière maîtrisée, mais il y a eu une inversion de tendance.
11:15Ça, c'est le premier élément.
11:16Le deuxième élément, et c'est super de parler d'économie simplement et de manière lisible,
11:21c'est super parce qu'en fait, l'économie, ce qui repose sur l'économie, c'est la confiance.
11:25Et quand je parle de responsabilité individuelle, je suis convaincu que,
11:30non pas en faisant les oseaux irréalistes et écartés de la réalité,
11:36mais il faut aussi que chacun porte et soit animé par une posture optimiste.
11:43Oui, une positive, ce qui n'est pas notre cas.
11:46Et si on se dit, Frédéric, tous les quatre,
11:52« Oh, ça va mal, etc. », tous les cinq avec Sandra.
11:54Non, je caricature un peu, mais c'est pour que vous le voyez.
11:56Mais justement, ce qu'a dit Sandra, Sandra a dit,
11:59Sandra a dit, et j'ai bien écouté tout le détail.
12:02Mais moi aussi j'ai bien écouté !
12:04Et Sandra, n'hésitez pas à vous inscrire en faux si je travestis vos propos,
12:08mais vous avez dit « ils sont là, mais ils ne consomment pas ».
12:11Et ça, ça veut dire beaucoup de choses.
12:13Ça veut dire qu'on y va, on a envie, mais la boule de glace quand même,
12:16mais attends, c'est quatre ans là-bas.
12:18Oui, mais ça fait des semaines et des semaines, des mois et des mois
12:21que tout le monde se redit que c'est la catastrophe,
12:24c'est l'instabilité politique, ça va mal, on ne va pas s'en sortir.
12:27Après deux ans...
12:28C'est l'inflation aussi, c'est le résultat de l'inflation.
12:30Après deux ans d'expressions médiatiques sur l'inflation.
12:32Mais il y a quand même une...
12:35Je reviens sur ce sujet de responsabilité individuelle,
12:38même si c'est compliqué.
12:40Mais je pense qu'on doit aussi, et en tant que Français,
12:43on a des difficultés avec ça,
12:45voir peut-être de manière plus positive la vie.
12:48D'accord. Alors, message entendu.
12:49Et quand bien même, la personne qui va être la mieux placée du monde
12:53pour répondre à cette question est à ma droite.
12:55C'est Catherine Evrard, je le rappelle, chasseuse de tête,
12:58de chef d'entreprise, de dirigeant.
13:00Oui, parce qu'un chasseur de tête, ça voit beaucoup de monde.
13:02Voilà.
13:03On essaye de débaucher, je rappelle, les meilleurs,
13:07mais s'ils sont un peu moins bons, on les aime bien aussi.
13:09Parce que, que les consommateurs aient le moral ou pas,
13:14c'est une chose. Pierre-Yves Martin vient de le dire.
13:16Mais les producteurs, ceux qui ont...
13:18Les dirigeants, ils ne l'ont pas.
13:20Non, ils ne l'ont pas. Je vais quand même faire un petit bémol.
13:24Si ce sont des employés qu'on cherche,
13:26que ce soit dans la distribution, etc.,
13:29comme on en cherche énormément,
13:30ceux qui veulent bien travailler et aller dans ces secteurs-là,
13:33il y a de la place. On en cherche.
13:35Mais ce n'est pas du tout ce que je fais, moi.
13:37En revanche, les cadres et les cadres supérieurs,
13:40là, ça ne va bien que dans tout ce qui est geek.
13:45Alors, tout ce qui est informatique, le cloud,
13:49la cybersécurité, ça, je peux vous dire que c'est booming.
13:52Il y a ?
13:53Bon, évidemment, il y a...
13:56L'intelligence artificielle, voilà.
13:57Tout le reste souffre énormément.
14:00Je ne peux pas vous donner de noms,
14:01mais il y a un patron de très grands groupes,
14:03plutôt dans les produits du luxe,
14:05qui, depuis six mois, a gelé tous les recrutements.
14:09Et il n'y en a pas qu'un, il y en a plusieurs.
14:10Et pourquoi gèle-t-il les recrutements ?
14:12Parce qu'ils n'ont pas confiance en ce moment.
14:14Parce qu'on ne sait pas où on va.
14:15Parce que, franchement, c'est très compliqué en ce moment.
14:20Parce que le secteur du luxe a aussi beaucoup profité
14:22de la période d'inflation.
14:23Non, et puis la Chine, il y a une raison dans le luxe.
14:26Oui, c'est la Chine.
14:27Non, mais je ne vais pas vous parler que du luxe,
14:29l'autonomie, parce que nous, nous sommes généralistes.
14:32Valeo, pour ne pas les nommer,
14:34du fait que c'est un groupe exceptionnel,
14:37ils sont en train de licencier plein de monde.
14:39Et ça, personne ne se rend compte de ce qui se passe.
14:41Ce qui veut dire, donc,
14:42et vous avez répondu à une autre question, Catherine,
14:44oui, en haut de la pyramide des entreprises,
14:48il n'y a pas ce dynamisme, il n'y a pas ce moral.
14:50Ça dépend quand même, Michael Sadoun,
14:52ça dépend du choix du gouvernement.
14:55On en est là.
14:56Ou alors de l'Assemblée nationale.
14:58Enfin, on vit en Europe,
15:00ils font du business à l'international, ces gens.
15:02C'est très dépendant de ça quand même,
15:03parce que les conditions fiscales et leurs évolutions
15:06pèsent quand même beaucoup sur le moral des chefs d'entreprise
15:09et d'autant plus sur le moral des grands chefs d'entreprise
15:11qui sont parfois soumis éventuellement
15:13à la dernière tranche d'impôt sur le revenu,
15:15qui va probablement évoluer si c'est le NFP au pouvoir
15:18ou au retour de l'ISF,
15:21qui a été ramené sous sa formule verte par Lucie Castaide.
15:25Donc, je pense que ça pèse sur le moral des chefs d'entreprise.
15:28Et puis, en plus de ça, si vous voulez,
15:30l'économie en France, elle est produite à presque 50 % par l'État.
15:33Donc, comme on est dans une période
15:35où il va y avoir probablement une restriction budgétaire
15:37du fait des préoccupations autour de la dette,
15:39de la montée des taux d'intérêt marginaux, etc.,
15:42je pense que l'économie va être un petit peu asséchée.
15:45Mais je pense que c'est une période nécessaire qu'il faut traverser
15:48parce que depuis le Covid,
15:49notre économie vit sous perfusion avec les aides de l'État.
15:52Donc, il y a un moment où il faut restreindre...
15:54Quand on donne des perfusions à quelqu'un,
15:56ça l'évite de mourir quand même.
15:58Oui, mais ça le rend aussi dépendant.
16:00Donc, il faut, je dirais, arrêter progressivement
16:03pour que l'économie puisse retrouver aussi une autonomie et un dynamisme.
16:07Alors, la question... Vous vouliez rajouter, Catherine Evra ?
16:10Il y a aussi l'effet PGE, je l'appelle comme ça,
16:14pour les moyennes et les petites entreprises
16:15qui ont tous profité de ça, mais il faut rembourser.
16:18Et je vous garantis que tout ça accumulé
16:20fait qu'il y a un manque de confiance.
16:22C'est dommage, plus ça va mal, plus j'attaque personnellement.
16:25J'ai fait ça toute ma vie et je pense que c'est ce qu'il faut faire.
16:29Donc, je suis optimiste.
16:30Mais je n'ai jamais vu... C'est ma quatrième crise.
16:33Ça fait longtemps que j'ai créé ma société.
16:35C'est la première fois qu'il n'y a zéro décision.
16:38Je ne sais pas ce qui se passe.
16:39Ah oui, je pense que Catherine Evra ne me dira pas non aussi,
16:43mais je pense pour ce volet qui est le recrutement...
16:45Si elle est en besoin, elle peut vous dire non, Catherine Evra.
16:47Alors, on va voir.
16:49C'est pour la reloquer.
16:51C'est pour la reloquer.
16:52De ce que je vois dans les petites et moyennes entreprises,
16:54et pas au niveau, évidemment, des grandes entreprises
16:56qui opèrent sur un marché totalement différent de ressources humaines,
16:59mais les petites et moyennes entreprises ont des gros problèmes de recrutement.
17:02Je pense qu'il y a aussi une nouvelle jeunesse
17:04qui est en train d'arriver sur le marché du travail,
17:06qui a connu le Covid et qui a d'autres habitudes de travail,
17:09de ponctualité, d'absence ou pas, etc.
17:12et que ça pèse réellement sur le dynamisme des entreprises.
17:15Pour conclure ce débat, et très rapidement, les trois vraies voix.
17:18Donc, on a bien compris qu'en ce moment, les entreprises ont peur
17:21parce que la situation politique risque de ne pas aller en leur faveur.
17:26Au-delà de vos convictions politiques,
17:28alors, quel type de gouvernement faudrait-il ?
17:30Je vous le dis, alors, en termes de couleurs,
17:33ou on va dire de coalitions,
17:35en deux mots chacun, on commence par Mickaël Sadoune.
17:39Pour les rassurer, pour les rassurer, c'est bien ça.
17:41C'est pas pour vous faire plaisir, mais pour rassurer les autres.
17:44Je ne dis pas ce qui me ferait plaisir,
17:45mais je pense qu'en l'occurrence, ce qui leur ferait plaisir
17:49coïnciderait plutôt avec ce que je pense être le résultat des législatives.
17:52C'est-à-dire que la France, malgré ce que dit le nouveau Front populaire,
17:55est plutôt à droite.
17:57On pourrait dire qu'Emmanuel Macron,
17:59s'il signe un pacte législatif avec les Républicains,
18:01arriverait à composer une relative majorité,
18:04plus grande d'ailleurs que le NFP, de centre droit.
18:06Il faudrait éventuellement une personnalité non politique
18:10pour ne pas fâcher et ne pas vexer tout le monde.
18:12Donc moi, je pense qu'il faudrait un haut fonctionnaire
18:15plutôt de centre droit.
18:16J'ai quelques noms en tête, mais voilà.
18:18Catherine Evrard, d'accord ?
18:19Oui, presque d'accord, franchement.
18:22Je pense que ce sont les seuls, le centre, droite et gauche d'ailleurs,
18:26qui sont capables de rassembler aujourd'hui.
18:28Il faut peut-être quelqu'un de rond et d'un tout petit peu âgé.
18:32Moi, c'est mon idée.
18:33Pierre-Yves Martin ?
18:35Moi, je serais plus sur un axe de représentation nationale
18:39des tendances politiques.
18:41Je ne sais pas si c'est réaliste,
18:42mais j'aimerais que ce gouvernement soit le reflet,
18:47au travers de personnalités dans les différentes tendances politiques,
18:50de l'extrême gauche à l'extrême droite.
18:52Pour rassurer les entreprises, on le rappelle.
18:54Pour respecter le signal qui a été envoyé par les Français,
18:58et respecter le signal, ça peut aider à l'économie.
19:01Et avec un Premier ministre qui soit suffisamment consensuel.
19:05Moi, je n'aime pas du tout les hauts fonctionnaires,
19:07parce qu'il y a être haut fonctionnaire,
19:11mais vu l'époque, on a besoin d'un vrai politique avec une vraie démarche.
19:15Merci à tous les trois.
19:16Je savais que vous seriez exceptionnels sur ce débat.
19:20Et d'ailleurs, on a eu Sandra.
19:22Sandra reste avec nous.
19:23Elle va jouer avec vous, les vrais voix,
19:25et avec vous, les auditeurs de Sud Radio,
19:26parce qu'il va falloir dégainer aussi.
19:29Le fameux quiz de l'été arrive.

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