Comment allez-vous suivre les Jeux paralympiques ?

  • le mois dernier
Les Vraies Voix avec Anthony Martins-Misse, entrepreneur, judoka paralympique (déficient visuel), double médaillé aux championnats du monde.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-08-28##

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Transcript
00:00Et c'est le retour des vraies voix de l'été, on est avec Naïma M.
00:09Fadel qui est chargée de mission politique de la Ville et Essayiste.
00:12Elle est accompagnée de l'incontournable Nicolas Corato, président du Syntank Place
00:17de la République.
00:18Et de votre incontournable Mickaël Sadou, n'est-ce pas Frédéric, chroniqueur et consultant.
00:23Le plus bavard pendant la pause.
00:24Allez c'est parti pour le grand débat du jour.
00:27Les Vraies Voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:30La cérémonie d'ouverture des Paralympiques, des Jeux Paralympiques de Paris 2024, prévue
00:35pour 20h aujourd'hui heure locale, se déroulera sur la place de la Concorde et les Champs-Elysées.
00:394400 athlètes paralympiques représentant 184 délégations vont défiler, marquant le
00:45coup d'envoi de 11 jours de compétition intense à partir de demain.
00:49Dirigé par Thomas Joly, le spectacle est conçu pour mettre en valeur les athlètes paralympiques
00:53ainsi que les valeurs qu'ils incarnent.
00:55David Skevisser, médaillé paralympique de basket-fauteuil et président de la commission
00:58des athlètes du comité international paralympique, a souligné l'importance de cette cérémonie
01:03pour les athlètes qui auront l'opportunité de participer à un moment inoubliable.
01:08Bon, mais la cérémonie c'est bien, mais après 11 jours de compétition, au programme
01:1222 parasports, 169 délégations paralympiques qui s'affrontent dans de nombreuses disciplines,
01:20le handicap, vous allez le constater, renforce la spectacularité.
01:25Regardez, prenez le temps, c'est impressionnant.
01:28Les français visent environ 90 médailles, dont une vingtaine en or.
01:33Les sites restent quasiment les mêmes que pour les Jeux Olympiques.
01:36Hormis la cohabitation avec la rentrée scolaire et la crise politique, tout semble réuni
01:41pour assister à une fête magnifique.
01:44Ça fait quand même beaucoup de hormis.
01:46Voilà, alors la question que nous vous posons, vous allez suivre les Jeux Paralympiques
01:501. Passionnément.
01:52Ça c'est vous !
01:542. Par curiosité.
01:563. Ponctuellement.
01:584. Pas du tout, Judith.
02:00On en est toujours à pas du tout, à 66%, ponctuellement à 21%, par curiosité à 8%.
02:04Et passionnément, ça a pris 1%, 5%, Frédéric Brindal, c'est grâce à vous.
02:08Et on accueille Anthony Martin-Smith, qui est éditorialiste de radio et ancien para-athlète,
02:13expert dans le domaine du handicap.
02:15Bonsoir, Anthony.
02:16Bonsoir.
02:17Ancien ou toujours un peu, quand même, Anthony ?
02:19Toujours, mais pas pour ces Jeux.
02:20D'accord.
02:21Blessure, hein ?
02:22C'est ça ? J'avais demandé si c'était par choix, mais non, donc vous m'avez donné la réponse.
02:26Après, pour se blesser, il y a forcément des choix qui sont sous-jacents,
02:29mais on n'est jamais concentré à fond.
02:31L'acte manqué, il y a des chansons !
02:33On rappelle que vous êtes un de nos grands sportifs dans la catégorie judo non-voyant.
02:39Non-voyant, oui.
02:40On appelle ça déficient visuel, en fait.
02:42Aveugle, oui.
02:43On peut mettre les mots, parlons vrai.
02:45Allez, des mots.
02:46Et alors, Anthony, évidemment, vous, les Jeux, vous allez les suivre passionnément.
02:50Vous allez être présent, évidemment, à la cérémonie d'ouverture aussi ce soir,
02:54et c'est important de marquer le coup, puisque c'est chez nous, c'est à la maison, quoi.
02:57C'est chez nous, c'est important.
02:59Cette cérémonie va être, en plus, historiquement, pour la première fois en dehors d'un stade,
03:05donc évidemment, c'est intéressant.
03:08Moi, je suis curieux de savoir ce que, sur le plan scénique, sur le plan chorégraphique,
03:15Thomas Joly va nous sortir.
03:17La cérémonie des Jeux olympiques a assurément dérangé.
03:21Elle a permis à certains de réfléchir.
03:24J'espère que celle des Jeux paralympiques va défrier la chronique.
03:30Bon, les vraies voix sont sans concession.
03:32Alors, commençons.
03:34Nicolas Corato, est-ce que vous éprouvez le même sentiment,
03:38alors que ce soir débutent les Jeux paralympiques,
03:41que lorsque vous étiez au soir du lancement des Jeux olympiques ?
03:45Alors, moi, il se trouve que je ne m'intéresse pas beaucoup au sport,
03:48et je l'assume, mais je me suis toujours beaucoup intéressé au handicap,
03:52y compris professionnellement.
03:53Donc, j'ai plus d'intérêt personnel pour les Jeux paralympiques que pour les Jeux olympiques.
03:58Et à quel niveau ?
03:59Alors, à deux niveaux d'abord, parce que je crois qu'on ne travaille jamais assez
04:04sur l'inclusion des personnes en situation de handicap dans la société.
04:07Et c'est vrai qu'au-delà du rayonnement de la France et du côté sportif,
04:12c'est aussi une chance de mieux faire connaître le handicap à la population française,
04:16de faire avancer aussi cette grande cause sociétale.
04:20Et puis, la deuxième chose, c'est qu'il se trouve que moi,
04:24j'ai découvert que les sports handicap ou les sports paralympiques
04:28sont des sports...
04:29Ne me regardez pas !
04:30Non, mais...
04:31C'est bien !
04:32Non, mais parce qu'il y a plein de...
04:34Là aussi, il y a un jargon parfois un peu techno,
04:38mais j'ai découvert plein de sports inconnus, en tout cas, moi, inédits,
04:41que je ne sais même pas ce que c'est.
04:43Le goalball, par exemple.
04:44Oui, mais ça, ça tease ma curiosité.
04:46J'ai envie de découvrir...
04:47Alors, à la limite, les sports olympiques, on les connaît tous.
04:49Enfin, moi, j'ai pas...
04:50À part le beach volley, où on a découvert des choses formidables,
04:53mais il y a beaucoup de sports olympiques qui sont quand même assez classiques.
04:57Moi, il y a des sports paralympiques dont je ne connaissais même pas l'existence
05:01avant de les lire dans le Parisien,
05:03et je suis assez curieux de savoir de quoi ça relève.
05:05Qu'est-ce que vous avez aimé dans le beach volley, Anne-Nicolas Toretto ?
05:08J'ai beaucoup aimé...
05:09Elle est un lâche, papa !
05:10J'ai beaucoup aimé la vue !
05:11La pluie plongeant, le sourire en l'air !
05:12La pluie plongeante de la Tour Eiffel !
05:14Bon, puisqu'on est dans le tour de nos vraies voix,
05:16je rappelle que Naïma M. Fadel, on en avait parlé la semaine dernière,
05:19est ancienne volleyeuse de très bon niveau.
05:22Il y a une super version du volley,
05:24c'est le volley assis, qui est très, très spectaculaire.
05:27Pour vous, en tant que sportive, même émotion,
05:29ou honnêtement, c'est plus de la découverte ?
05:31Plus forte aussi, comme émotion, c'est un peu plus intéressant.
05:34Je rejoins ce qu'a dit Nicolas,
05:36c'est que moi, je suis très curieuse de voir les différents sports,
05:39et même les sports qu'on pratique,
05:42mais comment ils sont pratiqués,
05:44par, effectivement, des personnes handicapées.
05:48Ça m'intéresse vraiment de voir ça.
05:51Ensuite, ce qui m'intéresse, c'est cette cérémonie d'ouverture,
05:54parce que je vais forcément faire un comparatif
05:57avec la cérémonie des JO.
05:59Il va y avoir une dimension politique, d'ailleurs.
06:01Exactement.
06:02Et vous alors, Michael Sadoun,
06:03on sait que vous avez regardé avec parcimonie les Jeux Olympiques,
06:06vous me l'avez confiée en rentraine.
06:08Qu'est-ce que vous allez faire pour les paras ?
06:10Je crois que ça va être exactement la même chose,
06:12c'est-à-dire que je vais zapper, je vais tomber sur des sports,
06:14et je vais regarder.
06:17Vous avez regretté un petit peu de ne pas avoir vu les JO un peu plus souvent ?
06:20C'est vrai que j'ai regretté.
06:21J'ai regretté de ne pas avoir pris des places,
06:22et peut-être que cette fois, j'irai prendre des places.
06:24Ça doit être très impressionnant à voir.
06:26Il faut dire avant tout,
06:28parce qu'on parle des personnes en situation de handicap,
06:30c'est d'abord des athlètes qui ont une vie d'athlète,
06:33qui ont un physique d'athlète.
06:34Les gens ne sont pas en studio avec nous,
06:36mais je peux vous dire qu'Anthony, qui est là,
06:38il a des épaules légèrement plus épaisses que les miennes.
06:40Moi, je n'ai même pas peur.
06:42Donc voilà, très impressionnant.
06:44Pour le reste, la cérémonie d'ouverture,
06:45je vais évidemment la scruter avec un regard très aigu,
06:50comme je l'ai fait pour les Jeux olympiques,
06:52même si néophytes.
06:56Pour le reste, je trouve ça très bien qu'on mette ça en avant.
07:00Il y a évidemment une mise en valeur médiatique
07:02qui est moins importante.
07:03Il y a aussi des questions d'argent, certainement, derrière ça.
07:05Mais tant mieux, lançons le mouvement.
07:07Anthony, Martin Smith,
07:09on le rappelle, vous êtes aussi athlète.
07:12Il y a eu beaucoup de déclarations d'athlètes
07:15qui disent arrêter la compassion,
07:18arrêter de dire dans les reportages
07:20mais quel bel exemple, quel parcours, quel courage.
07:23Dites-nous ce que ça veut dire exactement,
07:25cette compassion qui a l'air de vous exaspérer.
07:28Moi, ça ne m'exaspère pas parce que je la comprends.
07:31Il faut imaginer ce qu'il y a derrière ça,
07:34c'est la peur de soi-même que l'on projette sur l'autre.
07:38Moi, à ma place, quand je suis, entre guillemets, dit valide,
07:42c'était d'ailleurs un sujet qu'on partageait
07:44avec Julie Thornton,
07:47qu'est-ce que je ferais à la place de ces personnes-là
07:51si je me retrouvais là-dedans,
07:53si je perdais la vue, si j'avais les jambes en moins, etc.
07:56Donc nécessairement que ça force la compassion.
07:59Après, quand il y a eu des déclarations
08:01comme celle de Teddy Riner qui disait
08:03que ce sont des Avengers,
08:05que nous sommes des Avengers,
08:07ce qu'a voulu dire l'athlète qui s'en est plein
08:10et qui a dit tu ne nous rends pas service,
08:13c'est juste que dans un processus
08:15de normalisation du handicap dans notre société
08:18que l'on veut dire inclusive,
08:20évidemment, si on nous met systématiquement
08:22sur un piédestal, ça ne nous aide pas.
08:24Pour autant, c'est parfaitement compréhensible.
08:26Oui, on est bien d'accord.
08:28Et d'ailleurs, ces Jeux Paralympiques
08:31sont là aussi pour briser ces stéréotypes
08:34liés au handicap et peut-être faire en sorte
08:37que les personnes qui sont en situation d'invalidité,
08:40même si on n'aime pas ce mot-là,
08:42soit traitées comme des valides.
08:44Parce qu'effectivement, quelqu'un qui ne peut pas
08:46descendre sa chaise roulante dans le métro,
08:48c'est-à-dire que la personne qui a une grosse valise,
08:50elle ne peut pas la descendre non plus.
08:52C'est un comparatif intéressant et important.
08:54Vous avez vu ce titre d'Ugo Raffi
08:56qui dit qu'un athlète paralympique
08:58déclare forfait parce qu'il n'a pas pu monter
09:00dans le métro.
09:02C'est légèrement ironique comme titre,
09:04mais en réalité, c'est vrai.
09:06C'est presque vrai.
09:08Il y aurait de quoi largement jeter l'éponge
09:10et pas pour les Jeux, mais quotidiennement.
09:12Et donc, oui,
09:14on dépense deux fois plus d'énergie pour obtenir
09:16à peu près l'équivalent de ce que vous avez.
09:18Après,
09:20très honnêtement, tour de table,
09:22les vrais voix, est-ce que vous avez déjà
09:24assisté à une compétition ?
09:26Dites Andy Sport, par exemple.
09:28Est-ce que vous y êtes déjà intéressé ?
09:30Dites-le, soyez honnête, Nicolas Corato.
09:32Oui, moi, j'avais
09:34beaucoup fréquenté.
09:36Il y a eu une fédération de...
09:38J'ai parlé de ses fréquentations.
09:40Je ne reviens pas sur le beach volley.
09:46J'avais assisté à des matchs de basket.
09:48Basket fauteuil.
09:50Je vous y emmène, j'ai des places
09:52pour la demi-finale.
09:54Très impressionnant.
09:56Très technique.
09:58Déjà, je ne comprends pas le basket
10:00des personnes valides.
10:02Je ne comprends rien aux règles, etc.
10:04Ce n'était pas plus facile à suivre,
10:06mais c'était très impressionnant.
10:08Je crois qu'il faut le dire franchement.
10:10Je comprends la polémique avec Teddy Ryder,
10:12mais les athlètes en situation de dégâts
10:14sont très impressionnants.
10:16Je suis quasiment plus impressionné
10:18avec ce qu'on ressent,
10:20par un athlète
10:22en situation de dégâts,
10:24que par un athlète...
10:26Je n'ai pas de pédagogie, je n'ai pas d'éducation au sport.
10:28J'ai du mal à apprécier
10:30la performance sportive.
10:32Quand je vois comment une personne en fauteuil
10:34joue au basket,
10:36qui arrive à peine à dribbler trois fois,
10:38je suis en admiration totale.
10:40Le premier sentiment,
10:42c'est d'abord un sentiment
10:44d'admiration.
10:46Vous partagez ce sentiment
10:48d'admiration pour des gens qui,
10:50comme le disait Anthony, doivent se dépasser
10:52et faire les choses trois, quatre fois plus que nous
10:54en termes d'investissement personnel
10:56pour y arriver ?
10:58Je ne les vois pas comme ça.
11:00Quand je vois des performances,
11:02je vois la performance de la personne,
11:04de l'athlète.
11:06Effectivement, il y a cet handicap,
11:08mais je ne sais pas comment vous dire les choses,
11:10je les admire pour leur performance,
11:12je trouve qu'ils jouent super bien,
11:14ils sautent sur un fauteuil,
11:16même dans le volet,
11:18et c'est ça que j'admire.
11:20Moi, ce que j'ai apprécié aussi,
11:22c'est ce qu'a dit Anthony tout à l'heure,
11:24parce que ce qui me gêne, c'est qu'on a toujours peur
11:26de nommer les choses alors que c'est la normalité.
11:28Quand il a dit, vous pouvez dire que je suis aveugle.
11:30En fait, je trouve que ce qui me dérange,
11:32notamment en France,
11:34c'est qu'on invente des mots
11:36déficients visuels, par exemple,
11:38et ça, ça me gêne.
11:40J'en profite aussi pour faire un appel aux collectivités,
11:42parce que les collectivités
11:44peinent à embaucher des personnes
11:46en situation d'handicap
11:48et préfèrent payer des amendes.
11:50Je trouve ça extrêmement
11:52triste.
11:54Il y a une question sur les mots,
11:56peut-être vous, Anthony,
11:58dites-nous ce que vous en pensez.
12:00J'ai vu chez nos amis de France Télévisions
12:02qu'il faut féliciter,
12:04parce qu'hier, Prime Time,
12:06suivi, il faut appeler un chat un chat.
12:08La personne disait
12:10ne dites pas un handicapé,
12:12dites une personne handicapée.
12:14C'est vrai qu'handicapé devient un adjectif qualificatif,
12:16on peut dire une personne grosse
12:18ou une personne petite.
12:20Un handicapé, on est d'accord,
12:22il y a des choses aussi qu'il faut apprendre à dire.
12:24S'il y a réellement
12:26quelqu'un qui a dit
12:28ne dites pas un handicapé, mais une personne handicapée,
12:30dans les deux cas, elle se gourd.
12:32Puisque si on veut être parfaitement rigoureux
12:34au sens de la loi,
12:36c'est une personne en situation de handicap.
12:38Et puis, en réalité,
12:40c'est une case dans laquelle moi je ne me reconnais pas
12:42et dans laquelle aucun,
12:44aucune personne en situation de handicap
12:46se reconnaît. Nous sommes
12:48des personnes ordinaires, puisque nous sommes
12:50des individus, j'ai eu l'occasion de le dire sur celui de Radio,
12:52qui faisons avec des circonstances
12:54extraordinaires. Vous vous levez le matin,
12:56vous allumez la lumière, la lumière,
12:58vous ne la voyez pas,
13:00bon, ça c'est une circonstance extraordinaire.
13:02Est-ce que ça fait de moi quelqu'un de différent de vous ?
13:04Non, je bouffe comme vous,
13:06je bois comme vous,
13:08et je vous passe les autres détails.
13:10Ah ouais, vous êtes sûr ?
13:12Ça va aller, ça va aller.
13:14Ça m'intéresse, Anthony, pour une autre édition.
13:16Non, mais il faut
13:18arrêter de considérer
13:20qu'il y a une catégorie de personnes, les handicapés.
13:22Moi, je ramène ça à une époque,
13:24une époque triste, une époque de ségrégation.
13:26Une fois, j'ai déclaré
13:28que je ressentais du racisme,
13:30je vous le redis aujourd'hui.
13:32Si on parle de personnes handicapées, je me sens être
13:34une catégorie, appartenir à une catégorie
13:36à part, donc je n'ai pas envie de faire partie.
13:38J'ai besoin de vivre comme vous,
13:40j'ai besoin de travailler, j'ai besoin de manger, j'ai besoin de m'épanouir
13:42socialement, comme
13:44tout un chacune et tout un chacun.
13:460 826 300 300,
13:48vous le savez, sur celui de Radio, vous pouvez nous appeler,
13:50vous choisir au-delà, au standard, au poste,
13:52elle vous attend et on est toujours avec notre
13:54auditeur fil rouge du jour, Éric.
13:56Éric, vous êtes avec nous ?
13:58Toujours, si vous m'entendez.
14:00Est-ce que vous, vous allez les suivre passionnément,
14:02ces paralympiques ?
14:04On rappelle que vous nous avez dit tout à l'heure
14:06que vous étiez, je cite, en situation
14:08de handicap. C'est quoi ?
14:10C'est fierté aussi, en plus de passion, j'imagine ?
14:14Fierté, non.
14:16Je ne dirais pas fierté.
14:18C'est très bien qu'on mette le
14:20handisport en premier,
14:22qu'on ne le faisait pas du tout
14:24avant. Quand je dis en premier, on va dire
14:26égal. C'est très bien qu'on le mette en avant,
14:28c'est plus en avant, je voulais dire.
14:30C'est très bien,
14:32les mentalités commencent à changer.
14:34Moi, ça serait
14:36plus curiosité,
14:38parce qu'il y a beaucoup de sports que je ne connais pas
14:40dans le handisport,
14:42et ponctuellement.
14:44Par contre, est-ce que je peux
14:46s'agir au débat, en fait ?
14:48C'est fait pour, nous vous
14:50écoutons, Eric.
14:52Moi, je suis comme Anthony,
14:54je suis malvoyant.
14:56On s'est déjà parlé, Eric, je crois, en plus.
14:58Ah bon ? La semaine dernière, me semble-t-il.
15:00Ah, d'accord, peut-être.
15:02Avec la ministre.
15:04D'accord, d'accord. Ah oui, d'accord,
15:06ça y est, ça y est. Sur Sud Radio
15:08avec Jean-Marie Bordré dans le Grand Matin Sud Radio.
15:10Quel mémoire, Anthony.
15:12Que sur Sud Radio.
15:14Alors, nous vous écoutons, donc.
15:16Alors, malgré que
15:18Anthony fasse du judo, qui apparemment
15:20c'est un grand athlète,
15:22vous voyez, je suis comme lui, on va dire qu'on a
15:24le même handicap,
15:26je suis en désaccord avec ce qu'il dit.
15:28Donc, la preuve qu'une personne handicapée
15:30n'est pas un uniforme.
15:32Pour moi,
15:34une personne handicapée
15:36est une personne handicapée, est une personne à part.
15:38Peut-être que mes mots
15:40vont peut-être choquer des gens, mais moi, je m'excuse
15:42quand vous prenez les exemples
15:44de la lumière, etc.
15:46Vous pouvez dire ce que vous voulez, quand vous allumez la lumière,
15:48vous ne la voyez pas, vous n'êtes pas une personne
15:50j'ai envie de dire, valide. On ne va pas dire
15:52normal, parce que je n'aime pas ce mot, normal.
15:54Mais moi, ce n'est pas là où il y a
15:56le combat. Pour moi, le combat,
15:58il est sur l'accessibilité. Je suis dans l'associatif.
16:00Il est dans
16:02l'accessibilité au travail,
16:04comme vous parliez tout à l'heure du métro, etc.
16:06Pour moi, il est là, le combat.
16:08Et il est surtout,
16:10le plus psychologique, on va dire,
16:12dans l'acceptation du handicap.
16:14C'est là qu'il faut se battre. Mais après dire qu'on est
16:16des personnes normales, comme les autres et tout, non.
16:18Et si on allait au bout de ce que
16:20dit Anthony, alors à ce compte-là,
16:22pourquoi percevoir une allocation adulte handicapée ?
16:24Pourquoi avoir une priorité
16:26sur une place
16:28de parking ? Pourquoi avoir une priorité
16:30sur une file d'attente ?
16:32Donc, je pense qu'on se
16:34trompe de combat. Après, je ne suis pas tout à fait
16:36d'accord avec Anthony. Ce serait super qu'on en discute
16:38en d'autres situations.
16:40Mais non, je pense qu'on est une personne
16:42handicapée, point barre,
16:44que les autres nous reconnaissent le handicap.
16:46J'ai moi-même un fils
16:48qui a des problèmes visuels.
16:50Je vais dire, non, je me bats à chaque rentrée
16:52scolaire et tout, pour qu'il ait
16:54un ESH, etc.
16:56Je suis toujours dans le combat,
16:58même dans l'associatif.
17:00Mais croyez-moi, s'il faut y aller,
17:02j'y vais.
17:04Mais non, on n'est pas une personne
17:06entre guillemets
17:08normale. Je ne suis pas tout à fait
17:10d'accord avec Anthony.
17:36Il peut y avoir d'autres qui le voient
17:38comme une normalité, ou je dirais
17:40une disposition simplement un peu différente de la vie.
17:42Mais voilà.
17:44Moi, je trouve ça
17:46assez agréable d'entendre
17:48Anthony qui nous parle de ça avec
17:50une forme de naturel et de décomplexe.
17:52C'est pour ça que tout à l'heure,
17:54je disais que je regarderais occasionnellement
17:56ou ponctuellement, parce que je n'avais pas non plus
17:58envie d'en faire trop, en disant que je vais regarder
18:00passionnément, comme certains qui se désintéressent
18:02du sport, mais quand on parle des personnes handicapées,
18:04et soudain qu'ils en deviennent passionnés,
18:06je trouve qu'il y a quelque chose qui peut être presque vexant.
18:08Merci.
18:10Merci Anthony Martin-Smith.
18:12Vous ne restez pas avec nous. Là, vous y allez.
18:14Mais demain, on sera ensemble encore.
18:16Entre 19h et 20h.
18:18Juste Éric, je ne suis pas totalement en désaccord
18:20avec ce que vous venez de dire.
18:22Très bien, très bien.
18:24Vous restez avec nous parce que...
18:26Éric, on va jouer.
18:28Parce que vous êtes l'handicapé du jour.
18:30À 18h05,
18:32à 18h05,
18:34on reparlera aussi des Jeux Paralympiques.
18:36Oui, bien sûr, évidemment.
18:38Et puis encore, à Focus, demain, 19h-20h,
18:40justement, sur cette accessibilité, sur cette mobilité
18:42importante. Allez, vous restez avec nous
18:44parce que... On joue.
18:46Et avec Éric, donc. Voilà, à tout de suite.

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