Les Vraies Voix avec Frédéric Sanaur, directeur général de l'Agence nationale du Sport.
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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-08-12##
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00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h-19h, Frédéric Brindel.
00:05Et cette émission que nous avons baptisée l'endemain de fête, l'endemain de JO,
00:10avec Virgile Cayet comme Vraie Voix, déléguée générale de l'Union Sport et Cycle,
00:14Abel Boyi, président de l'association Tous Uniques, Tous Unis,
00:18Philippe Bourgiaki, conseiller régional d'Ile-de-France, spécialiste du sport,
00:22ils sont avec nous pour le Grand Coup de Projecteur.
00:26Les Vraies Voix Sud Radio, le Coup de Projecteur des Vraies Voix.
00:30Les Jeux Olympiques de Paris 2024 couronnent indédiablement le sport français.
00:35L'événement a été une réussite unanimement reconnue sur le plan de l'organisation
00:39et surtout, les Bleus ont battu le record de médailles obtenues lors d'une Olympiade,
00:43soit 64 médailles, dont 16 en or, et terminent dans le top 5 du tableau des médailles,
00:49battu de peu par l'Australie et le Japon, mais loin derrière les Etats-Unis et la Chine.
00:54Alors, sommes-nous vraiment une grande nation de sport ?
00:58Pour nous éclairer, Frédéric Sanor, le directeur général de l'Agence Nationale du Sport,
01:03cette agence nationale du sport qui est amenée à pérenniser finalement l'activité,
01:08les activités liées autour du monde du sport.
01:12Frédéric Sanor et vous, les Vraies Voix et vous, les auditeurs de Sud Radio,
01:15vous intervenez donc au 0826 300 300, vous donnez votre avis.
01:20La France, c'est la grande question, la France est-elle une grande nation sportive ?
01:23Un élément de réponse par Teddy Riner.
01:25C'était le feu. Moi je pense qu'on a fait de super jeux olympiques, en tout cas je le vois,
01:29je vois l'engouement, tout le monde kiffe, je vois comment mes enfants sont émerveillés.
01:35Je peux dire qu'ils ont découvert des Jeux Olympiques pleinement, 100% réussis.
01:41Une ferveur française qui nous a portés tout au long de cette semaine.
01:45Et ce que je trouve positif, c'est les internationaux, les étrangers qui sont venus combattre,
01:52chercher une médaille, qui nous disent qu'ils n'ont jamais vu ça eux aussi.
01:57Je pense qu'on a réussi des Jeux Olympiques mémorables.
02:01Mémorables, et c'est ça qui est important, le regard aussi des étrangers sur la prestation française.
02:08Alors Frédéric Sanor, rappelons peut-être, parce que finalement vous êtes au cœur de la machine.
02:15Quand on pose la question, est-ce que la France est une nation sportive ?
02:18Est-ce qu'elle est aussi capable de s'organiser autour de sport ?
02:21C'est pour ça que l'Agence Nationale du Sport a été créée, vous nous le confirmez.
02:25Oui, effectivement. Bonjour à toutes et tous déjà, et merci beaucoup pour cette invitation.
02:32L'Agence a été créée en 2019 avec ce double objectif de réussir, préparer déjà,
02:38et puis réussir, on le souhaitait tous, les Jeux de 2024.
02:42Et ce n'est pas complètement fini, puisqu'on a réussi les Jeux Olympiques,
02:46et sont devant nous les Jeux paralympiques, et ça va être là aussi une fête exceptionnelle.
02:52Mais aussi l'objectif de continuer à développer le sport en France,
02:56partout, sur tous les territoires, et pour toutes les populations.
03:00Et donc c'est bien ces deux enjeux qui se rejoignent.
03:03Si on ne débute pas, si on ne découvre pas le sport, on ne devient pas une grande championne ou un grand champion.
03:09Et donc c'est ce double objectif qu'on développe depuis plus de cinq ans maintenant,
03:13et avec effectivement des premiers résultats très prometteurs.
03:17Bon, et c'est important de le préciser, vous le dites depuis cinq ans.
03:21Alors cette émission, les vraies voix qui se veut iconoclaste sur Sud Radio,
03:25vous interroge les auditeurs, et à la question par exemple de ce coup de projecteur,
03:32la France est-elle une grande nation sportive ?
03:34Vous dites oui seulement à 29%, et non à 71%.
03:38Encore une fois, le principe de ce genre de consultation,
03:41c'est que ceux qui pensent non veulent surtout le dire, et les autres finalement en font bonne figure.
03:46Mais quand même, on avait du retard.
03:49Vous qui êtes sur le terrain à Belleboyie, et ça pourra aussi vous amener une question à Frédéric Sannor,
03:55mais la pratique du sport au quotidien, c'est pas si évident que ça pour nos jeunes ?
04:00C'est pas si évident que ça, et pourtant il y a une immense appétence.
04:03Vous savez, je travaille aussi bien avec des jeunes de quartiers populaires de ville
04:06que de jeunes qui vivent à la campagne.
04:08Ces dernières semaines, j'ai eu deux types de remarques qui étaient assez intéressantes à étudier,
04:12même anthropologiquement.
04:14J'ai eu des jeunes de cités qui m'ont dit, on ne veut pas être assimilé qu'au foot,
04:18on veut faire du volleyball, de l'escrime, de la natation.
04:21Et j'ai eu des jeunes de campagnes reculées qui m'ont dit,
04:24nous on n'a même pas un terrain de foot, arrêtez de ne parler que des cités.
04:27Donc comme ça vient d'être très bien dit,
04:29le défi c'est que le sport pour tous soit vraiment diffusé,
04:32avec une multiplicité de choix sur l'ensemble des territoires.
04:35Parce qu'on parle souvent de déserts médicaux,
04:37mais en France, on a encore des parties de territoires
04:40où il y a des déserts sportifs malheureusement.
04:42Donc devenir une grande nation de sport,
04:44c'est plonger nos enfants dans l'esprit du sport dès l'enfance.
04:48Et en plus, nous en tant que travailleurs sociaux,
04:50on le voit mêler le sport à la citoyenneté.
04:52C'est très important.
04:53On a vu ces sportifs qui ont dit à chaque fois,
04:55on est fier d'être français,
04:56on est fier d'avoir mouillé le maillot pour le drapeau.
04:58Les jeunes, ils ont besoin d'entendre ça.
05:00Aux Etats-Unis, on voit au travers du sport,
05:03on met un petit drapeau dans les mains
05:05et dans l'esprit des enfants américains dès le jeune âge.
05:07Ça ne veut pas dire que la société américaine est parfaite,
05:09mais on a besoin de voir même la diffusion du drapeau français
05:12plus importante grâce au sport aussi.
05:14Je pense que c'est faisable.
05:15Frédéric Sanor, ça c'est un enjeu considérable,
05:17c'est-à-dire la mixité sociale,
05:19cette espèce de fédéralisme
05:23qui est au cœur de l'acte de ceux qui font le sport au quotidien.
05:29Oui, alors ça a été dit un peu plus tôt
05:31et je rejoins complètement les propos de Virgile
05:34sur le fait que quand on est dans le sport au quotidien,
05:38aussi bien dans les territoires,
05:40dans les associations avec les bénévoles,
05:42avec les dirigeants, les éducateurs,
05:44dans les villes, dans les fédérations,
05:47on sait à quel point la puissance du sport
05:49pour fédérer, pour rassembler, pour se réunir,
05:52pour créer de la cohésion est présente.
05:54Et ça, ça se vit au quotidien, tous les jours,
05:57tous les soirs, tous les week-ends,
05:59dans des milliers d'endroits.
06:01Mais simplement, tout le monde n'en a pas forcément conscience.
06:04Et peut-être moins la société de manière plus générale
06:07et certaines élites.
06:09Notre enjeu maintenant,
06:11que tout le monde en a pris conscience
06:13après deux semaines exceptionnelles,
06:15ce n'est pas juste une parenthèse.
06:16Pour nous, dans le sport, c'est toujours comme ça.
06:18Alors là, ça s'est révélé à l'ensemble du pays,
06:21à l'ensemble de la nation, et c'est tant mieux.
06:23Mais par contre, il faut qu'on continue
06:25à montrer que cette parenthèse,
06:27qu'elle se prolonge et qu'effectivement,
06:29le sport, ça procure ces sensations
06:31tous les week-ends, tous les soirs,
06:33pendant des entraînements,
06:34quand les enfants font du sport à l'école,
06:36quand le week-end, les parents accompagnent les enfants
06:39dans les gymnases, dans les stades,
06:41que les uns et les autres font du sport
06:43pour se retrouver ensemble,
06:45pas toujours dans un club,
06:46mais à travers des sports plus connectés,
06:48des pratiques plus libres.
06:49Et là, on a un pays qui est sportif.
06:51On a plus de 30 millions de pratiquants réguliers
06:54qui font du sport.
06:55On a plus de 16 millions de licenciés
06:57dans des clubs sportifs.
06:58Donc nous, on a effectivement du mal
07:00à entendre qu'on n'est pas un pays de sport.
07:02On est déjà un pays de sport.
07:04Et je pense que si on n'était pas mûrs
07:06et matures pour accueillir ces Jeux olympiques
07:08tels qu'on l'a fait pendant deux semaines,
07:10eh bien, ils n'auraient pas été aussi exceptionnels
07:12parce qu'on n'aurait pas eu le même niveau
07:14de réussite sportive.
07:15Et puis, il n'y aurait pas eu la même mobilisation
07:17des volontaires, des bénévoles, des clubs,
07:19des territoires à travers Terre de Jeux
07:21depuis plusieurs années.
07:23Donc voilà, autant d'enjeux,
07:25mais qui sont encore devant nous
07:26pour qu'on fasse perdurer cette dynamique,
07:28bien entendu.
07:29Et c'est très important de le préciser
07:31parce que, bon, évidemment,
07:32nous avons tous tendance à laisser facile
07:34à crier « cocorico »
07:35en ce lendemain de fêtes réussies,
07:37encore une fois,
07:38mais les projets sont considérables.
07:40Et autour de la table, nous avons
07:41ceux qui sont acteurs de ce genre de choses.
07:43Alors, Virgile Caillé,
07:44je vais venir vous chercher
07:45sur l'aspect économique,
07:46mais peut-être vous, Philippe Bouriaki.
07:48Je pense à ces enfants.
07:50Tiens, moi, par exemple,
07:51je suis un papa divorcé
07:53et mon fils, qui faisait du hand,
07:55je me suis battu pour que la semaine
07:56où il n'était pas avec papa,
07:58il puisse aller aussi avec ses matchs.
07:59Mais combien d'enfants de parents divorcés
08:01ne peuvent faire leur activité sportive
08:04qu'une semaine sur deux ?
08:05Voilà, Philippe Bouriaki,
08:06il y a plein d'autres questions.
08:07Alors, c'est une réalité,
08:08et justement, je vais rebondir
08:10à ce qu'a dit Abel
08:11et à ce que vient de nous dire...
08:13Frédéric Sanner.
08:14Frédéric, sur Terre de Jeux.
08:18Je fais de l'autopromotion
08:19pour la région Île-de-France,
08:20mais de manière objective.
08:22Avec Valérie Pécresse et Patrick Caram,
08:23depuis 2015,
08:24c'est 2600 installations sportives
08:27en Île-de-France
08:28qui ont été financées.
08:30Et on va se dire les choses franchement.
08:32Moi, je remercie l'ANS
08:33pour ce qu'elle fait au quotidien.
08:35L'Agence Nationale du Sport.
08:36Tout à fait,
08:37qui est un vrai promoteur de sport
08:38et d'inclusion.
08:40Mais j'ai connu certaines villes,
08:44puisqu'ils avaient lancé
08:45le programme Terre de Jeux,
08:46c'était soutenir financièrement
08:47des installations sportives.
08:49Le deal, c'était que ça se fasse
08:50avant les Jeux.
08:52Pour avoir emmené
08:54un dossier d'une école
08:56pour un fléchage au sol,
08:58pour faire du vélo, etc.
09:00On n'avait aucun intercuteur.
09:02J'avais 10 numéros de téléphone
09:03sur le site de l'ANS
09:04à Ivry-sur-Seine.
09:05Je les ai appelés.
09:06J'ai laissé des messages.
09:07Personne ne m'a rappelé.
09:08On n'a pas pu monter le projet.
09:10Et il se trouve que
09:11sur les 5000 projets
09:12qu'il devait y avoir dans le Val-de-Marne,
09:13il n'y en a pas 5000
09:14qui ont été réalisés.
09:15Et le problème,
09:16c'est cette complexité.
09:17Alors, bien sûr, évidemment,
09:18ça n'a rien à voir avec Jérémy.
09:19C'est toute cette lourdeur administrative
09:21qui fait que ça rend
09:23les choses complexes
09:24et que les gens abandonnent.
09:25Ça, Philippe Bouriaki,
09:26c'est très important.
09:27Et vous donnez l'exemple
09:28de l'Île-de-France.
09:29Mais,
09:30et c'est peut-être à ça aussi
09:32à quoi vous allez servir,
09:33Frédéric Sanor
09:34et l'Agence nationale du sport,
09:35c'est qu'il y a plein de gens
09:37partout en France,
09:38des gens du milieu associatif
09:40qui veulent monter des choses.
09:41Et il y a tellement d'interlocuteurs.
09:43Il y a cette grosse administration.
09:44Vous, vous prenez le pari
09:46de centraliser un peu tout
09:48aussi.
09:50Oui, alors moi,
09:51je tiens vraiment à relativiser
09:52ce qui vient d'être dit.
09:54En l'espace de deux ans,
09:56avec le programme du plan
09:58des 5000 équipements sportifs
10:00en France lancé par le président
10:02de la République,
10:03on a accompagné en deux ans
10:04à peu près 5500 équipements sportifs
10:07pour un peu plus de 2000
10:08collectivités territoriales.
10:102000 collectivités territoriales
10:12sur ce timing-là,
10:14ça veut dire qu'il y a 2000 acteurs
10:16et des toutes petites collectivités
10:18en ruralité,
10:19comme des beaucoup plus importantes
10:21dans des zones plus urbaines,
10:22ont tout à fait trouvé
10:24le chemin administratif
10:25sans aucune difficulté.
10:27Il y en aurait eu dix.
10:28Je peux entendre que derrière,
10:30il y a une complexité.
10:31Quand il y a plus de 2000 collectivités
10:32qui sont financées en deux ans
10:34sur des équipements sportifs,
10:35c'est que le chemin
10:37est assez facilement trouvable.
10:39Et on va continuer,
10:40puisque le président de la République
10:41nous a demandé d'accompagner
10:425000 équipements sportifs
10:44supplémentaires.
10:45Là, ça fera 10000 équipements sportifs
10:47et en l'équivalent d'à peu près six ans,
10:49on aura répondu finalement
10:51à un certain nombre d'enjeux.
10:53Ce que faisait par ailleurs
10:55et auparavant l'ex-CNDS,
10:57qui fonctionnait avant
10:59l'Agence Nationale du Sport,
11:00en l'équivalent de 20 ans.
11:02Donc on aura fait à peu près
11:03trois fois plus d'équipements sportifs
11:05sur cette période.
11:06Et je ne dis pas pour autant
11:07que ça suffit.
11:08Il nous en faut encore plus.
11:10Il faut rénover nos équipements.
11:12Il faut les agrandir.
11:13Il faut les moderniser.
11:14Il faut effectivement adapter
11:15l'offre de pratique.
11:16Ça a été bien dit tout à l'heure.
11:18Ou bien sûr, la question
11:20des parents divorcés
11:22et de l'alternance de garde.
11:24Il faut que l'offre sportive
11:26dans les clubs soit
11:28en capacité d'évoluer,
11:30de s'adapter par rapport aux attentes
11:31et à la demande.
11:32Et là, on a aussi une responsabilité.
11:34C'est de continuer à professionnaliser
11:36le mouvement sportif
11:37pour qu'on ait des éducatrices,
11:38des éducateurs...
11:39Qui soient bien rémunérés.
11:40Qui soient bien rémunérés d'ailleurs,
11:42Frédéric Sanor.
11:44Oui, parce qu'on a beaucoup
11:45d'entraîneurs de clubs
11:47qui, là aussi, ont du mal
11:49à joindre les deux bouts.
11:50Parce que, pour le coup,
11:52il faut pouvoir les financer.
11:53Pour beaucoup de clubs,
11:54avoir un entraîneur diplômé
11:57à rémunérer,
11:59c'est la croix et la bannière.
12:00Abel Boyi, vous vouliez ajouter ?
12:02Oui, je voulais dire
12:03trois petits points très rapidement
12:04mais qui sont d'une façon plus globale.
12:06France, pays du sport aussi,
12:08ça veut dire quoi ?
12:09Parce que là, on est dans
12:10la magnificence d'un héritage.
12:12C'est ça notre défi.
12:13Il y a la question de la parité.
12:15Comment est-ce qu'on met mieux en avant
12:17le sport féminin
12:18par rapport au sport masculin ?
12:20Même si on sait qu'il y a
12:21une question de business
12:22qui est inhérente au sport
12:23qu'on ne peut pas éluder.
12:24Mais il y a quand même cette demande.
12:26Je pense au gymnaste
12:28Samir Haït Haïd,
12:304ème à 0,1 point du podium.
12:33Il a fait une interview le soir même
12:35chez un de vos confrères.
12:36Et la première chose qu'il a dite,
12:38c'est avec mon entraîneur,
12:39on a pensé tout de suite,
12:40il faut qu'on aille s'entraîner aux Etats-Unis.
12:42Parce qu'il a mis en lumière
12:44des choses que l'on voit,
12:45la relation...
12:46Ce qu'a fait Léon Marchand
12:47et d'autres médaillés.
12:48Il a mis en lumière
12:49la problématique du relationnel
12:51entre les athlètes
12:52et certaines fédérations.
12:53Je dis bien certaines
12:54parce qu'il faut garder la nuance.
12:55C'est aussi la question
12:56qu'il faut se poser.
12:57Et la dernière chose,
12:58c'est comment est-ce qu'on valorise
12:59nos légendes.
13:00On a par exemple
13:01Pauline Ferrand Prévost.
13:02On est contentes, elle a eu l'or.
13:03VTT mais cyclisme plus généralement.
13:05Mais ça fait 10 ans
13:06qu'elle explose tout.
13:07Multiple championne de France,
13:08multiple championne d'Europe,
13:10multiple championne du monde.
13:11Et en réalité,
13:12le grand public la découvre
13:13que maintenant.
13:14Et comment est-ce qu'on honore
13:15nos légendes ?
13:16Je suis très content
13:17que Marie-José Pérec
13:18avec Teddy Riner
13:19ait allumé la vase.
13:20Mais on a une personne
13:21comme Gianni Longo
13:22qui est une légende absolue
13:23du cyclisme par exemple.
13:24On n'en parle plus.
13:25Mais c'est pareil aussi
13:26pour les anciens footballeurs.
13:27Pour tous les sports,
13:28on peut parler de ça.
13:29On n'arrive pas
13:30à assez élever
13:31les légendes de nos sports.
13:32Sauf pour le football.
13:33Sauf pour le football.
13:34Et encore,
13:35pas tous pour nous,
13:36les légendes.
13:37Il y a quand même
13:38des plaintes qui se font.
13:39Alors je ne dis pas
13:40que comme aux Etats-Unis,
13:41il faut mettre des statues
13:42devant tous les stades.
13:43Bien entendu.
13:44Mais il faut trouver un équilibre.
13:45Comment est-ce qu'on valorise mieux
13:46nos sports ?
13:47Ça, c'est le sport de haut niveau.
13:48Frédéric Sanor,
13:49les auditeurs de Sud Radio
13:50à la question.
13:51Alors encore une fois,
13:52c'est le principe.
13:53Mais 30% disent
13:54oui, nous sommes une nation sportive.
13:55Les 70 autres % disent non.
13:57Ces 70 autres %,
13:59c'est ce qu'on dit
14:01parce que ceux qui font de la gymnastique
14:03ne peuvent pas vivre
14:04de leur pratique.
14:05Celles qui sont championnes de cyclisme
14:07n'ont pas assez de sponsors
14:09et font un sport
14:11où il faut s'entraîner
14:12de manière démesurée
14:14qui nécessite de ne pas avoir
14:15un travail à côté.
14:16C'est pour ça qu'on n'est pas encore
14:18tous convaincus
14:19d'être à fond sportif,
14:20Frédéric Sanor.
14:21Oui, mais on comprend bien sûr
14:23ces approches-là
14:25et ces réflexions
14:26parce qu'il y a encore
14:28du chemin à faire.
14:29On a plus de 15 000 sportifs
14:31de haut niveau
14:32sur les listes ministérielles.
14:33Nous, on en soutient
14:34chaque année
14:35un peu plus de 2 000
14:37et de manière quasi paritaire
14:39pour reprendre le propos
14:40de tout à l'heure.
14:42Et puis, on voit bien
14:43que dans notre délégation olympique,
14:45on a un peu plus de 500 sportives
14:47et sportifs qui sont sélectionnés
14:48et qui sont en capacité
14:50de faire des médailles olympiques.
14:51Et au final,
14:52sur ces un peu plus de 500
14:54dans la délégation française,
14:55on en a 64
14:56qui font des médailles
14:57dont certains
14:58qui font plusieurs médailles.
14:59Donc on voit bien,
15:00on part de 15 000 sportifs
15:02sur les listes ministérielles
15:03où on arrive à globalement
15:05une grosse cinquantaine
15:06de championnes et champions
15:07qui font des médailles olympiques.
15:08Ce qui veut dire
15:09qu'il y a une sélection
15:10qui se fait par la performance.
15:12Et dans notre accompagnement,
15:13on essaye effectivement,
15:14avec notamment les moyens publics
15:16qui nous sont confiés,
15:17de cibler dans les fédérations,
15:21avec les coachs,
15:22avec les athlètes,
15:23celles et ceux
15:24qui effectivement ont des potentiels
15:26de réussite importante.
15:27Ensuite, il y a ceux
15:29qui sont effectivement
15:30de niveau international,
15:31mais peut-être pas A,
15:32mais B.
15:33Et puis celles et ceux
15:34qui sont de bon niveau national,
15:36puis de bon niveau régional.
15:38Et là effectivement,
15:39il faut qu'on intervienne
15:40de manière complémentaire
15:41parce que tout ne peut pas être
15:43du rôle soit de l'État
15:44ou en l'occurrence pour nous,
15:46d'un opérateur tel que
15:47l'Agence nationale du sport.
15:48Et peut-être simplement,
15:49pour préciser sur la remarque précédente,
15:52on a souvent,
15:53et là je trouve que la période
15:55s'y prête moins,
15:57cette tendance un peu
15:58à s'autoflageler dans notre pays,
16:00alors que là on vient de réussir
16:01une performance sportive exceptionnelle.
16:03Donc c'est le moment
16:04où il faut quand même le fêter.
16:06Et on a d'autres exemples
16:07de sportives et sportifs
16:08qui s'entraînent en France.
16:09Pauline Ferrand-Prévot,
16:10on en parlait,
16:11elle s'entraîne au Krebs de Boulorice.
16:13Et tout va bien,
16:14elle n'a pas besoin
16:15d'aller aux Etats-Unis.
16:16Les triathlètes s'entraînent
16:17en France par exemple.
16:18Le triplé du BMX s'entraîne
16:21soit à Sérygnan,
16:22soit à Saryan.
16:23Il n'y en a qu'aux Etats-Unis.
16:24Idem pour Anthony Vangeant.
16:25Le triplé du BMX,
16:26il y en a à l'Etats-Unis.
16:32Et tout va bien.
16:33Donc c'est aussi important
16:34qu'on dise ça.
16:35Et on a des contre-exemples.
16:36Mélanie Jésus dos Santos,
16:37on aurait aimé qu'elle performe.
16:39Elle aussi, je le sais.
16:40Mais elle n'a pas performé
16:41et elle s'entraîne aux Etats-Unis.
16:43Voilà, et ça a été l'échec
16:44de la gymnastique.
16:45Le triplé du BMX,
16:46Joris Daudet s'entraîne
16:47aux Etats-Unis.
16:48Bon, d'accord.
16:49Donc il y en a un,
16:50mais on va dire que les deux autres...
16:51Non, non, non, mais bon,
16:52on en a parlé.
16:53Nous avons la chance d'avoir...
16:54Il faut qu'on se dise des choses
16:55pour faire s'améliorer.
16:56Virgile Cahier est là.
16:57Virgile Cahier, je le rappelle,
16:58c'est le délégué général
16:59de l'Union Sport et Cycle.
17:01C'est-à-dire, c'est le MEDEF du sport.
17:03Virgile Cahier.
17:04On a toujours deux familles
17:06dans la famille du sport.
17:07Il y a, allez,
17:08foot, basket, tennis,
17:10cyclisme sur route.
17:12Là, on a des hyper pros,
17:13des gens qui vivent très bien.
17:15Et puis, on a altérophilie,
17:17gymnastique, lutte, taekwondo.
17:20Et là, on a souvent des tricards.
17:23Oui, alors je crois qu'il faut
17:26faire un petit peu de pédagogie
17:28s'agissant de l'économie du sport.
17:30Comme je l'ai dit tout à l'heure,
17:31on cultive vraiment ce sentiment
17:34d'infériorité,
17:36puisqu'on a l'impression,
17:37nous-mêmes à force,
17:38quand je dis nous,
17:39c'est enfants ou parties prenantes
17:42du sport,
17:43qu'on représente pas grand-chose,
17:45qu'on est un peu accessoire.
17:46Rappelons-le, le sport,
17:48aujourd'hui en France,
17:49ça pèse 71 milliards d'euros.
17:51C'est aussi gros que la restauration
17:52hôtellerie.
17:53Mais un problème de répartition
17:54des richesses.
17:55Pas forcément,
17:56parce qu'aujourd'hui,
17:57le sport business,
17:58parce qu'on est conditionnés
17:59par les médias,
18:00le sport business,
18:01c'est pas que les droits TV,
18:02les sponsors, etc.,
18:03c'est 7 milliards tout mouillés.
18:04Ça veut dire que le business,
18:05il est ailleurs,
18:06il est sur la masse.
18:07Donc aujourd'hui,
18:08indiscutablement,
18:09nous sommes une nation de sportifs.
18:10Ça, c'est sûr, c'est avéré.
18:12Dans la pratique,
18:13vous avez les chiffres.
18:14Exactement.
18:15Frédéric l'a rappelé tout à l'heure,
18:16plus de 30 millions de Français
18:17qui déclarent avoir une pratique
18:18physique et sportive régulière,
18:20c'est-à-dire une fois par semaine,
18:24ça, c'est de l'acquis aujourd'hui.
18:26Et on a un momentum exceptionnel,
18:28Frédéric le rappelait,
18:30on a une vraie responsabilité,
18:31c'est le moment ou jamais
18:32pour faire entendre
18:34à tous les membres du gouvernement,
18:36à tous les partis politiques,
18:38l'importance de ce que représente le sport
18:40et cet héritage qu'on doit absolument
18:42cranter, ancrer dans nos politiques publiques.
18:45Le sport, ce n'est pas accessoire.
18:47Frédéric Sanor vient de dire,
18:49ce n'est pas non plus l'État
18:50qui peut tout assurer.
18:51Les entrepreneurises
18:53et j'allais justement en parler,
18:54absolument, il faut engager
18:56des réflexions sur des modèles innovants.
18:58On travaillait jusqu'à présent,
19:00avant l'Agence Nationale du Sport,
19:01toujours en silo.
19:02C'est-à-dire les collectivités
19:03territoriales d'un côté,
19:04le mouvement sportif de l'autre,
19:05les entreprises de leur côté.
19:07Il faut arriver à trouver
19:08des nouveaux modèles,
19:09il faut être innovant.
19:10Profitons de cette élan.
19:12Est-ce qu'on est capable de l'être ?
19:13D'où notre question,
19:14sommes-nous un grand pays de sport ?
19:15Aujourd'hui, je pense qu'on est
19:16en train de faire cette transition
19:19progressive.
19:20Il faut également que certains ministères
19:22ouvrent les yeux.
19:23L'éducation nationale,
19:24je suis désolé,
19:25mais aux États-Unis
19:26ou dans les pays anglo-saxons,
19:27le sport fait partie du parcours
19:29et voire même c'est un tremplin
19:31pour aller vers un beau parcours universitaire.
19:33Je reviens sur mon petit champion,
19:34à partir du moment où il est entré à l'université,
19:36il n'y avait plus le temps de s'entraîner.
19:38Et aujourd'hui, en France,
19:39souvent, on nous dit qu'il faut choisir
19:40entre les études et le sport.
19:41Donc là, il y a encore un travail à faire.
19:44Il y a encore une certaine cohérence
19:46politique et fiscale
19:49à mettre en place.
19:50Je suis désolé, je le dis,
19:51parce que c'est un de nos combats.
19:52Aujourd'hui, quand vous allez dans un fast-food
19:55ou vous achetez un jeu vidéo,
19:57vous avez une TVA à taux réduit.
19:58Vous allez faire un escape game,
20:00c'est une TVA à taux réduit.
20:01En revanche, vous allez faire du yoga,
20:02du fitness, du sport,
20:03c'est 20% de TVA.
20:04Il y a un problème de cohérence.
20:06Quand on nous demande de bouger régulièrement,
20:07c'est essentiel pour la santé publique.
20:09Donc, il va falloir mettre
20:10un peu de cohérence dans tout ça.
20:11Et puis, effectivement,
20:12il faut que tout le monde se mobilise.
20:13Je pense que Frédéric est absolument conscient
20:15qu'on est à un moment absolument stratégique
20:18pour la place du sport en France.
20:20Cette reconnaissance, on doit l'obtenir.
20:22On doit l'obtenir collectivement.
20:23On n'est pas peut-être encore une nation sportive.
20:26On est une nation de sportifs
20:27qui tend à devenir une nation sportive.
20:29Voilà une réponse.
20:31Et on y est presque.
20:32Je pense qu'on y est presque.
20:33D'accord, Philippe Bourgiaki, rapidement ?
20:35D'accord.
20:36Pour la conclusion, Frédéric Sanor,
20:39vous restez à la tête de l'Agence nationale du sport.
20:42Ça ne s'arrête pas en 2024.
20:44Et vous savez le travail qui vous reste à faire.
20:47C'est ce qu'on dira en conclusion.
20:49C'est à peu près ça, effectivement.
20:51On reste hyper mobilisés.
20:53Alors, sur une belle dynamique,
20:55on va attendre les Jeux paralympiques.
20:57Et on va continuer à soutenir, accompagner.
21:00Et là encore, c'est plus de 400 % d'augmentation
21:03des moyens en quatre ans autour du Paralympique.
21:06Et je pense qu'on va vivre quelque chose d'exceptionnel.
21:09Et en face et derrière,
21:10on sait qu'on a cette responsabilité sur l'héritage
21:12qu'on est attendus.
21:13Et nous, les premiers,
21:15on souhaite transformer l'essai.
21:17On souhaite faire plus de place au sport à l'école.
21:20Mais également dans les territoires,
21:22aux côtés des élus,
21:23avec l'ensemble des techniciens.
21:25Booster l'action des clubs.
21:27Et effectivement, continuer vers 2030.
21:30Puisqu'on a cette opportunité maintenant
21:32d'accueillir à nouveau les Jeux olympiques
21:34et paralympiques d'hiver en 2030.
21:36Frédéric, Philippe Bourgiaki.
21:38Question très courte.
21:39Non, pas une question.
21:40Juste un petit mot.
21:41Parce que là, on doit rendre.
21:42C'est juste une question pour savoir le budget de l'ANS.
21:44Ah ben voilà !
21:45Budget.
21:46Sans problème.
21:47Il y a un mois,
21:48on a dépassé les 500 millions d'euros de budget.
21:51On a démarré en 2019 avec 270 millions d'euros.
21:54Il y a eu un effort...
21:56Messieurs, vous êtes exceptionnels.
21:58Parce que vous avez été efficaces, courts.
22:00Bravo.
22:01Pour moi, c'est un régal.
22:02Je n'ai plus qu'à arrêter ce métier.
22:03Prenez la main.
22:04C'est ça la fête.
22:05C'est ça la fête des Jeux olympiques Paris 2024.
22:08Merci.
22:09J'espère que cette émission vous a un petit peu aussi réconcilié
22:11avec notre sport, notre pays.
22:14Allez, on a gagné.
22:16Allez, on a gagné.
22:17On a gagné.
22:18On l'a fait, bien sûr.
22:19Nous remercions Frédéric Salor.
22:20Et longue vie à l'Agence nationale du sport.
22:22Pour les champions et les champions.
22:23Voilà, voilà.
22:24Et puis, nos trois vrais voix ce soir.
22:26Trois experts.
22:27Abel Boyi, Virgile Cayet, pour qui c'était la première en tant que vrais voix.
22:31Il y aura des suites, là aussi.
22:32Je suis partant.
22:33Et puis Philippe Bourgiaki, évidemment.
22:35Lui, c'est l'habitué.
22:36Lui, c'est l'ancien.
22:37Voilà.
22:38Merci à Marifa, qui était la réalisation.
22:41Dans un instant, les infos.